Une maison abandonnée [Fe]

Les soupirs de Mystery le firent sourire. C'était une piètre comedienne quand lui envie lui en prenait. Il savait qu'elle n'était plus en colère. Ils avaient été amis trop longtemps et il connaissait ses états d'âme rien qu'on ton de sa voix, à l'éclat de ses yeux.

Nous nous connaissons, Mystery...trop bien, pour nous tromper l'un à l'autre.

Elle entreprit de déboutonner sa chemise, avec des gestes consciencieux qui finirent par ressembler fort à des caresses. Il la laissa faire, amusé et attendri, cédant au plaisir de sa proximité.
Ce ne serait pas cette nuit qu'il retournerait chez lui.

Chaque caresse devenait un besoin, chaque baiser, une promesse et la nuit finit par leur sembler très courte, alors qu'aux premières lueurs de ce jour d'hiver, ils s'endormirent enfin.

Pour une fois depuis trop longtemps pour elle, elle dormit profondément cette nuit la. Mais quelle nuit, sa
fatigue était bien un mélange de satisfaction, de rêve et de bonheur, rien de mieux pour dormir comme un
bébé après une nuit enflammée.

Elle ne sut combien de temps elle avait dormit, mais la première chose qu'elle remarqua lorsqu'elle se réveilla,
se fut d'abord que le soleil s'était levé depuis bien longtemps, mais aussi que Michael n'était plus dans le lit. Elle frissonna en pensant qu'il était parti, elle ne voulait pas qu'il parte, pas maintenant, après ce qu'ils avaient vécu cette nuit la. Mais quelques bruits provenant du salon, et la chemise du jeune homme encore
posée sur une chaise la rassurèrent. Elle ouvrit donc tranquillement son placard, et en sortit un mini-short
en tissu, un t-shirt, et une veste en laine épaisse.

Elle attrapa sa brosse a cheveux, et passant au salon, elle chercha des yeux la grande silhouette, en
espérant de tout son cœur de ne pas s'être fait des films quant a sa présence dans la maison.

-Michael ?

Il s'était réveillé en sursaut et avait eu besoin d'une bonne minute pour se rappeler où il était. Mystery dormait profondément, blottie à ses côtés. Il avait pris son temps pour la détailler en tout calme. Relâchée dans son sommeil, la jeune femme offrait l'aspect d'une fragile adolescente, sans défense face aux rigueurs du monde. Deux choses que , définitivement, elle n'était pas.

Michael se leva en pensant aux drôles de tours de la vie. Si la veille, lors de sa rencontre avec Mystery on lui avait dit que le soir il deviendrait son amant il se serait esclaffé et pourtant c'est bien ce qu'il s'était passé. Cela le troublait un peu, en y pensant bien et il se demanda quelle serait la réaction de Justin en l'apprenant, elle avait été leur camarade-complice. Ils l'aimaient comme qui aime sa petite cousine préférée. Et voilà qu'il venait changer radicalement cet aspect de leur relation.

Il faisait froid dans le séjour mais il resta là, avec une indifférence indolente, comme si cela ne l'atteignait pas...trop occupé à remettre en place les pièces de son puzzle personnel.

La voix de Mystery faillit le faire sursauter mais il se retourna calmement et la considéra d'un air dubitatif.

Tu es une vraie marmotte, Mystery et tu ronfles.

Son expression outrée le fit éclater de rire et il s'écarta à temps pour éviter la brosse qui volait en sa direction.

Il était la, assis au milieu du salon, l'air très concentré. Elle poussa un soupir de soulagement et s'apprêta a aller l'embrasser comme toute petite amie modèle. Mais ce qu'il dit la figea sur place et un sourire diabolique contrastant avec ses traits angéliques s'étira sur ses lèvres.
-Espèce de ...XXXX
Une bonne dizaine de nom d'oiseaux en allemand pleurèrent sur le jeune homme, ce qui renforçait son fou
rire. Bien sur elle n'était pas vraiment fâchée, elle feignait, car elle avait envie de rire un bon coup ce matin
la, et Michael lui avait donné la meilleure occasion, elle lui balança sa brosse, mais a son grand désespoir, elle
traversa une des trois grandes fenêtres du salon.
-Scheisse !
Le verre de la fenêtre avait volé en éclat.
-Ma fenêtre !

Avec une efficacité hilarante la brosse rata sa cible et fracassa la vitre derrière Michael.

Bravo! Merveilleux... en plus tu jures comme un charretier viennois et casses les choses, je crois qu'il est grand temps que je me sauve avant que tu ne fasses plus de dégâts...à moins bien sûr que tu ais quelque chose à m'offrir en guise de petit déjeuner, je meurs de faim.

Sans se soucier de l'air glacé qui pénétrait par la fenêtre brisée, il s'approcha de la jeune femme et l'enlevant dans ses bras, l'embrassa.Il la

Tu es toujours si caractérielle à peine levée?

Et il la serrait contre lui sans arrêter de l'embrasser.

La jeune femme sortit négligemment sa baguette en ignorant royalement la remarque sarcastique de son
amoureux sur sa façon de parler. Elle agita le petit bâton de bois de hêtre vers la fenêtre.

-Accio brosse !

Docilement, la brosse a cheveux fila a la vitesse de l'éclair dans ses petites mains, elle agita une deuxième
fois sa baguette en s'écriant.

-Reparo.

Au moment ou elle allait faire une remarque cinglante elle comprit enfin le sens des paroles du jeune
homme et elle se laissa embrasser. Elle ne trouva pas d'argument pour le faire rester, parce qu'elle
même était en retard. Elle soupira avec une petite moue boudeuse.

-D'accord...
Je finis a huit heures, on se retrouve devant le chaudron baveur ? Et on va manger un morceau a mon
chinois préféré ?

Pas de petit déjeuner à l'horizon, pourtant son estomac gargouillait bien de faim. De toutes façons elle ne fit aucun effort pour le retenir et fixa un rendez vous pour le soir.

Michael accepta ses termes sans savoir que ce rendez vous n'aurait jamais lieu, même s'il aurait pu le prévoir.
Chez lui l'attendait quelqu'un d'autre et il devait essayer de mettre les choses au clair avant de continuer.
En ce jour qui avait si bien commencé, il devrait affronter ses erreurs, son égoïsme et part de son passé...

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