Elle se retrouva blotti dans ses bras tandis qu'ils transplanèrent vers un endroit inconnu. Kali lui faisait confiance malgré le peu de connaissance qu'elle avait de lui.
Elle n’avait accordée sa confiance qu’une seule fois et elle avait eu le cœur brisé quand Damien avait disparu. Devait-elle faire déjà confiance à Justin ? Trop tard ! Elle ne pouvait plus réfléchir correctement en sa présence.
Ils étaient à peine arriver qu’elle se crût dans un musée. Des dizaine de portraits, des tapis magnifiques, des vases éclatant de beauté. Kali regarda autour d’elle sans oser bouger. Elle resta sans voix !

Voici ma modeste demeure, rit Justin. Même si ça ressemble à un Versailles en miniature, nous sommes toujours en Ecosse, je te rassure. Viens !

Sa main dans celle de son compagnon, elle le suivit le long d’un immense couloir.

Je ne me sers que rarement de ces pièces-là. Nous avons du pain sur la planche, ailleurs.
Mes parents étaient Moldus et… surtout très riches.

Elle entra à sa suite dans la pièce et resta bouche bée. La cuisine devait être aussi grande que la moitié de son appartement ! Elle se laissa guider jusqu’à la table et le regarda enfiler un tablier. Un sourire apparut sur ses lèvres. Il était vraiment adorable comme cela.

Je ne mettrai pas de toque, j’ai l’air idiot avec ça. Alors, petite demoiselle ? Pas trop déçue du restaurant ?

Stupéfaite, elle regarda la table puis Justin.

C’est parfait ! dit-elle en souriant.

Que désire prendre Mademoiselle ? Je propose vin de Champagne en apéritif. En entrée, un velouté de châtaignes que suivra la spécialité du chef : le bœuf Stroganov. Ceci vous agrée-t-il ?

A l’énumération du menu, Kali resta interdite. Apparemment, elle était tombée sur un cuisinier ! Elle le regarda encore quelques minutes sans dire un mot puis finalement éclata de rire.

Si je m’attendais à ça ! Bien sûr que cela me va ! J’attends avec impatience de goûter à ta cuisine. Naïs, mon elfe de maison, est une excellente cuisinière. Voyons voir si tu peux rivaliser avec elle !

Elle s’avança vers le comptoir et l’observa cuisiner.

Quand Justin perçut le rire de Kali, il fut satisfait de l’effet produit. La belle lui lançait une sorte de défi ? Puisqu’il était joueur, il accepta joyeusement de le relever.
Cuisiner n’avait plus de secret pour lui depuis des lustres. Dès son entrée à Poudlard, le jeune dandy avait dû se débrouiller sans l’aide de ses domestiques attitrés. Il avait parfois des crises de mélancolie sur son ancienne vie et avait trouvé refuge aux cuisines. Là, les elfes se seraient coupés en 4 pour devancer ses moindres désirs. Il ne les aimait pas particulièrement, les considérant comme de doux esclaves. Par contre, à leur contact, il apprit énormément de choses. Même plus tard, il avait continué à s’améliorer dans l’élaboration de menus du plus simple au plus complexe.
Ici, il lui fallait épater la demoiselle. Elle croyait peut-être qu’il blaguait et allait ouvrir le congélateur ? Que nenni ! Bien sûr la magie entra en scène, histoire d’accélérer les choses. Il se comporta en virtuose, ou du moins, il l’espéra. Les châtaignes ébouillantées et décortiquée sous ses sortilèges, il actionna le mixer moldu pour les réduire en purée. Ensuite, il monta son potage en mêlant beurre, farine et lait.

Cette étape est délicate, ça crame vite, expliqua-t-il tout en surveillant le fouet qui s’agitait seul.

Il joignit la purée de marrons et laissa la cuisson se poursuivre à deu doux.
Le plat suivant fut élaboré en quasi 5 minutes. Oignons émincés, tomates, champignons formèrent un lit sur lequel Justin posa des lamelles de bœufs qui avaient rôti d’un coup de baguette. Le tout aurait pu être bouclé mais, parfois, l’attente augmente la jouissance. Il régla les plaques électriques sur doux, et laissa ses plats mijoter sagement. Justin en profita pour ôter son tablier et prendre une bouteille de champagne dans le frigidaire.
Bientôt à nouveau face à sa compagne, il leva sa flûte :

A l’amitié… dit-il avec un clin d’œil espiègle. Parlez-moi donc de vous, très chère. J’ai envie de tout savoir sur vous… sur toi.

Il appuya ce dernier mot d’un grand sourire charmeur.

Kali s'appuya sur le comptoir et observa attentivement ses gestes. Elle était fasciné par sa façon de se déplacer dans cette immense cuisine. Il savait exactement où trouver quel accessoire. Kali avait presque cru qu'il voulait faire son intéressant et voilà qu'il l'épatait à manier le fouet et la spatule avec autant de dextérité.
Elle avait souvent regardée Naïs faire la cuisine et avait toujours été surprise pour leurs rapidités de mouvements. Justin n'avait pas grand chose à leur envier. Il était vraiment un excellent cuisinier. Pas besoin de goûter les plans pour savoir cela.
Lorsque le tout fut en train de cuire, Justin retira son tablier et s'avança vers elle pour lui donner une coupe de Champagne. Ils trinquèrent à l'amitié. Puis Justin lui demanda de parler d'elle en la totuyant pour la première fois. Elle n'y prêta pas attention.
Elle soupira.

Il n'y a pas grand chose à dire. Je suis née il y a 22 ans. J'ai deux frère jumeaux qui sont tout deux mangemorts. J'ai fait mes études à Poudlard dans la maison de Serpentard. J'étais la première en potion et sortilège. A ma sortie, j'ai voulu me lançer dans l'apprentissage de la medecine moldue pour completer ma formation. Je suis partie pendant trois ans dans diverses pays puis je suis revenue pour postuler à Sainte Mangouste. C'est là que mon frère, Clad, m'a embrigadé. Je suis restée deux longues années au service du maître et je me suis enfuie voilà maintenant trois semaines. J'ai réussi à avoir un poste de Médicomage à Sainte Mangouste.

Elle le regarda et fit une grimace.

Pas très intéressante comme vie ! Et toi ? Raconte-moi ?

Kali était pendue aux lèvres de Justin, elle écoutait, dans un silence presque religieux, son recit. Elle sourit en entendant sa déception de ne pas être à Serpentard. Elle remarqua sa légère hésitation mais fit comme si de rien était.
Elle hocha la tête lorsqu'il dit être entrer chez les aurors. Elle ne s'était donc pas tromper sur son métier. Mais elle ne conprennait pas pourquoi il ne l'avait pas tout de suite arrêter.
Immédiatement après, elle eut la réponse à sa question, il était mis à pied !

Elle prit sa main pour qu'il la conduise à sa place. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de céremonial. Elle avait vécu toute son enfance dans un orphelinat miteux et la galanterie n'y existait pas. Elle s'installa et regarda Justin utiliser sa baguette comme un artiste. Bientôt on entendit de la musique douce et leurs assiettes contenaient un potage à l'odeur alléchante. Elle sourit à son compagnon et prit la cuillère.

Merci, bon appétit à toi aussi.

Elle remplit sa cuillère, souffla délicatement dessus et la porta à sa bouche. Le goût était exquis. Elle ferma les yeux en soupirant. Naïs n'avait plus qu'à s'accrocher !
Elle rouvrit les yeux et fixa son regard sur celui de Justin.

C'est vraiment délicieux, dit-elle en souriant.

Voyant Kali apprécier le repas, le jeune Davenport s’empressa de poursuivre l’avantage qu’il sentait poindre. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas goûté une aussi agréable compagnie. Sans trop savoir pourquoi, il désirait que tout soit parfait. Entre les cuillérées, il parvint à détailler encore un peu de sa vie en contant une anecdote ou l’autre de sa vie mouvementée. Il chercha les plus cocasses en évitant soigneusement les tragiques. Inutile de chagriner le joli minois qui ne le quittait pas des yeux avec des récits sur les victimes de Voldemort.
Quand Justin tenait le crachoir, il le tenait bien, laissant peu de place à l’autre pour s’exprimer. Souvent son copain De Brent le lui avait reproché : une fois lancé, il était difficile de l’arrêter.
Il fit s’évaporer la vaisselle sale pour céder la place au bœuf Stroganov et sa garniture de riz créole, le tout arrosé d’un vin de Bourgogne.
Après avoir discouru sur ses années de jeunesses ainsi que sur celles passées au service des Aurors, Justin parla de ses voyages à travers le monde. Il se rendit soudain compte de son impolitesse et s’excusa, l’air faussement piteux :

Je crains que vous ne me preniez pour quelqu’un qui aime se raconter. Notez que… vous n’auriez pas tout à fait tort.

Il rit doucement.

As-tu terminé ? J’aimerais passer à des activités plus.. physiques.

Il posa sa main sur la sienne en lui lançant un regard de chat captivé par une souris.

Elle mangea avec bon appetit le délicieux fumet puis fit honneur au boeuf.
Pendant ce temps, Justin lui racontait de nombreux épisodes de sa vie tous plus intéressant les uns que les autres.
Elle sourit à ses deux dernières phrases.

J'aime beaucoup vous écouter, raconter vos aventures. Les miennes sont deux fois moins intéressantes !

Elle fixa son regard dans le sien.

J'ai terminé et ... je suis prête ! dit-elle en rougissant.

Elle savait exactement à quoi il pensait et elle esperait être à la hauteur de ses attentes.

Elle se leva et se retrouva dans les bras du bel homme. Elle ferma les yeux quand il effleura ses lèvres.
Elle marqua une hésitation à l'évocation d'un sortilège. Mais finalement, se laissa faire.
Elle le suivit dans les escaliers, curieuse de savoir où il l'emmenait. Sa curiosité fut encore plus grande quand il acheva sa phrase.
Après un dernier baiser, il ouvrit la porte et Kali failli défaillir. Devant elle s'étendait une piscine immense !

Justin ne vit pas le trouble qui envahissait petit à petit Kali. Il venait de la planter là pour mettre son maillot.
A pas lent, elle se dirigea vers le vestiaire et choisi un bikini vert émeraude. Elle l'enfila et se mit à trembler. Que faisait-elle là ?
Elle hésita à faire demi-tour et à repartir mais ce ne serait pas correcte pour Justin.

Elle s'avança doucement vers le bord de l'eau, blanche comme un linge.
Elle regarda autour d'elle où elle pouvait se cacher mais Justin arriva à ce moment là.

Kali regarda Justin s'approcher, un énorme ballon entre les mains.
Elle ne put s'empêcher de faire un petit sourire. Elle pâlit encore plus lorsqu'il parla et prononça sa plus grande peur.
Oui, elle avait peur de l'eau. Toute petite, elle avait faillit se noyer et elle ne s'approchait plus d'un bassin à moins de dix mètres. C'était la première fois qu'elle s'avançait autant.
Elle s'appretait à lui répondre quand il lui envoya le ballon. Elle le receptionna toute surprise et regarda Justin plonger.
Elle ne pouvait détacher son regard du bel homme et mit quelques minutes à réagir lorsqu'il l'appella.
Elle se dirigea tout doucement vers le petit bassin et jeta le ballon dans l'eau.
Les jambes tremblantes, elle posa un pied sur la première marche et s'arrêta tétanisée. Elle se mordit la lèvre et retint des larmes. Elle resortit le pied et recula de plusieurs pas.

Je ... Je ne peux pas ! Je n'y arrive pas ! dit-elle en secouant la tête.

Kali était paniquée. Elle se blottit dans ses bras et écouta sa voix rassurante puis elle leva la tête et répondit à son baiser. Enfin, elle se détacha doucement de lui et lui fit face.

Je ... oui, j'ai peur de l'eau depuis très longtemps.

Elle secoua la tête et le regarda d'un air navré.

Je suis désolée de t'imposer cela, mais je ne sais pas si j'aurais la force d'essayer de rentrer dans l'eau.

Elle lui caressa la joue en entendant son ton plus dur.

Ne t'en fais pas pour moi. Je suis bien avec toi. Je n'ai jamais ressentie cela avant. dit-elle avec un sourire. Si je t'ai semblé empresser, je te prie de m'excuser. Ne pense pas que je suis une fille facile. Ce serait te tromper.

Elle déposa un leger baiser sur ses lèvres.

La sentir tremblante contre lui troubla le jeune homme plus qu’il ne l’aurait voulu. Les lèvres de Kali étaient si douces…

J’ai beaucoup d’affection pour toi. Je suis prêt à éradiquer tes peurs ou craintes… mon cœur, lui, a cessé de battre pour une femme, depuis longtemps déjà. Je suis navré si je te déçois, c’est ainsi et pas autrement. J’ai cru un moment que tu étais, oui, une caille rôtie prête à se faire dévorer mais j’ai compris, du moins je crois, que ce n’est pas le cas. Tu mérites mieux que moi, mieux que ce que je puis t’offrir pour l’instant.

Son sourire se fit à nouveau enjôleur :

Laisse-toi faire, murmura-t-il. Si je ne sers qu’à ça, au moins tu ne m’en voudras pas.

Il plaqua sa bouche sur celle de la jeune femme et, d’un bond, l’entraîna avec lui sous l’eau.

Elle l'écouta attentivement et le regarda tendrement. Elle comprennait sa douleur. Elle avait encore du mal à penser correctement sans imaginer Damien.

Elle lui caressa la joue et sourit à sa remarque sur la caille. Elle ? Une petite dinde ?
Alors qu'il l'embrassait à nouveau, elle se sentit tomber dans l'eau. Elle se raidit dans ses bras et s'accrocha à lui, d'un air desesperé.


[désolée, pas d'idée !]

Elle avait l'impression de suffoquer. L'eau qui l'entourait l'effrayer. Elle commença à se débattre pour se dégager de l'étreinte de Justin mais il ne la lachait pas. Elle finit par se calemr en réalisant qu'il ne lui arrivait rien.
Justin la tenait fermement et elle se détendit légèrement. Ils remontèrent à la surface.

Merci, Justin, je ne sais pas pourquoi j'avais tant peur.

Elle le regarda dans les yeux et fit une grimace à sa phrase.

Je ... Je suis désolée.

Elle marqua une hésitation.

Comment ... Comment ça s'est passé ?

Elle devait savoir si elle faisait partie des mangemorts à ce moment-là et si elle faisait partie de cette mission.

Kali blanchit au fur et à mesure que Justin racontait son histoire.
Elle connaissait cette affaire, son frère lui avait raconté cette mission quand elle était entrée au service du maître. Il était très fier de lui. Il avait fait parti de ce masacre et avait ainsi obtenu l'estime de Voldemort.

Par Merlin, quelle horreur ! murmura-t'elle.

Lorsqu'elle put poser pied, elle se détacha de son compagnon et le regarda s'éloigner. Elle ne sut que dire et sortit de l'eau. Elle récupera la serviette que lui tendait Justin et s'enveloppa dedans.

Je suis désolée pour ta fiancée, je ...

Elle cherchait ses mots. Comment pouvait-elle le regarder en face en sachant ce qu'avait fait son frère !

Je me rappelle de cette ... tragédie. Mon frère me l'a déjà conté. Je suis vraiment désolée. dit-elle en s'éloignant un peu.

Elle se sentait très mal, partagée entre son amour pour Justin et sa fidélité à sa famille. Ses frères l'avaient beaucoup blessée mais elle les aimait. Quand à Justin, il avait touché son coeur comme aucun homme ne l'avait fait.
Elle le regarda droit dans les yeux et lui dit sans sourcillier.

Je sais que tu ne pourras plus aimer mais j'ai assez d'amour pour deux.

Elle s'approcha de lui et posa ses mains sur son torse.

Si tu veux bien de moi, je vais rester à tes côtés. dit-elle en déposant un baiser dans son cou.

Kali le fixa de son regard. Elle comprennait sa douleur mais ne pouvait rien faire. Elle répondit à son baiser de tout son coeur.
Lorsqu'ils se détachèrent des larmes coulaient le long de ses joues.

Je suis désolée Justin mais c'est trop tard, je t'aime déjà.

Elle se dégagea de son étreinte et, lui tournant le dos, se dirigea vers la cabine pour se rhabiller. Elle avait cru que sa déclaration lui aurait fait quelque chose mais apparemment son coeur était trop meurtri.
Elle étouffa ses sanglots dans la serviette et se vêti très rapidement. Elle essuya ses yeux et sortit de la cabine avec un visage à peu près correct.
Elle s'avança vers Justin qui n'avait pas bouger.

Je m'en vais mais mon coeur reste ici, dit-elle en lui caressant la joue.

Elle l'embrassa une dernière fois et se dirigea vers la porte.

Je suis désolée Justin mais c'est trop tard, je t'aime déjà.

Comment de simples mots pouvaient-ils faire si mal ? Il n’avait pas cherché à la meurtrir et ne s’attendait pas à l’être aussi. Il la vit s’enfermer pour se changer et resta là, bêtement, perdu dans un tourbillon de pensées.
Aimer… en était-il encore capable ? Cette petite avait tout ce dont il pouvait rêver mais il n’était pas prêt.
Prendre, posséder et partir, voilà à quoi il jouait depuis huit années. Il n’allait pas changer ainsi, juste pour de beaux yeux et des larmes si… émouvantes.
Emu, oui, il l’était. Ça l’agaçait mais c’était un fait.
Qu’avait-il à lui offrir ? Une illusion de bonheur, rien d’autre.
Fichue conscience qui vous torture. Kali serait-elle heureuse de rester même sans retour de sentiments ?
Il ne pouvait pas lui faire ça, non.
Elle reparut, ses traits portaient la marque de son désarroi. Justin se sentit affreusement coupable de l’avoir amenée à lui.

Je m'en vais mais mon coeur reste ici.

Un baiser, elle tournait les talons.

Il faillit hurler : reste ! Mais n’osa pas. Plus tard… peut-être…
Au moins savait-il où la trouver si elle voulait encore de lui lorsqu’il serait guéri.