Les aléas des labyrinthes [Fe]

Cela faisait longtemps qu’Angel n’avait pas visité les sous-sols. Bien sûr, si elle était là à cette heure indue, c’est qu’une certaine Alba – chatte angora selon son statut – avait encore une nième fois décidé de se faire la malle.
Angel ne savait pas dormir sans sa chatte posée sur la tête. Il fallait donc la retrouver afin de poursuivre sa nuit écourtée.
En robe de chambre, baguette allumée, elle fouillait les endroits où son instinct la poussait.
Une relation étroite l’unissait à cet animal qu’elle finissait toujours par retrouver où qu’il aille se fourrer.
Elle en avait déjà emprunté des couloirs mais à part quelques rats égarés, elle ne rencontra rien. Pourtant, sa fine audition capta bientôt un bruit tout à fait anormal en ce lieu : quelqu’un d’autre marchait à petit pas, comme elle. Ami ou ennemi ?
Angel n’en sachant rien, elle souffla :

Nox

Sa baguette éteinte, elle se planqua contre la paroi et attendit que l’ombre passe devant elle avant de crier :

Hé, toi ! Qu’est-ce que tu fabriques ici à cette heure ?

Sa baguette était pointée au cas où.

Lucie suivait l'autre fille depuis un moment. Elle l'avait surpris entrain de descendre dans les cachots, pour aller faire elle ne savait quoi. Lucie était curieuse, et comme elle n'était pas fatigué, c'était une occasion pour peut-être avoir un peu d'action, car qui sait ce qui se trouve dans les cachots, surtout le soir. Lucie était elle aussi en chemise de nuit, avec des genres de petites ballerines, qui malheureusement faisaient pas mal de bruit. Elle essayait de se déplacer de cachette en cachette, mais pas très discrètement apparemment.

- Mince, elle m'a vue. Dit-elle en chuchotant, parlant à elle même.

Lucie était à découvert, alors ça ne servait plus à rien de rester cacher. Elle sortit de son coin et se gratta la tête, l'air gêné. Elle fit signe à la fille, comme un petit salue, et prit la parole, d'un air assez surpris que quelqu'un puisse aller dans les cachots la nuit, mais elle devait certainement avoir une bonne raison. Après tout elle n'était pas une de ses bêtes de Serpentard..

- Je pourrai te poser la même question, lui répondit-elle amicalement, avec un petit sourire innocent.

L'animosité première d'Angel fondit devant le sourire tellement angélique de sa condisciple qu’elle vit en lançant « Lumos » sur sa baguette.

Que fais-tu là ? Moi, je cherche Alba, mon angora. Elle a filé et je ne sais pas dormir sans elle. Rigole pas, elle m’a déjà fait ça tellement de fois.

Angel regarda autour d’elle avec appréhension :

Tu as une idée où on est ? Là, j’avoue être un peu perdue. Je tourne en rond depuis un moment. Tu me suivais ? Pourquoi ?

Angel s’interrogeait sur cette élève de 5ème année à Gryffondor, souvent entrevue mais à qui elle n’avait jamais parlé jusqu’alors. Au moins ce n'était pas une Serpy, elle aurait déguerpi.

Lucie n'était pas une fille moqueuse comme ses vilains Serpentards. Elle lui répondit d'abord d'un simple sourire amicale, puis, se mit accroupie et regarda autour d'elle. Lucie n'avait jamais eut de chat, bien qu'elle en avait souvent apperçus dans les voisinages. Ses parents ne voulaient pas d'animaux, mais bien sûr, elle n'en savait rien de la raison.

- Ne t'inquiète pas, je suis pas là pour t'empêcher de faire quoi que se soit. J'étais en train de faire un petit tour, avant de regagner ma maison, quand je t'ai vue passer à quelques mètres devant moi, alors je me suis dit que comme je n'avais pas envie de dormir, j'allais te suivre, et puis tu avais l'air bouleversé, alors je me suis tout de suite demandée ce qui pourrait y avoir dans une nuit aussi noir. En parlant de noir, nous aurons du mal à retrouver ta chatte dans un endroit aussi obscure..

A peine finit sa phrase, Lucie sortit sa baguette magique de la porte, et prononça « Lumos », ce qui fit immédiatement apparaître une deuxième lueur dans ce terrible et effrayant cachot. Lucie regarda encore une fois autour d'elle, car ce n'était pas la première fois qu'elle venait dans les cachots. Elle dut déjà y aller en première année par exemple. Mais là, impossible de reconnaître quelque chose. Lucie se mordit la lèvre, elle faisait toujours ce petit tic adorable quand elle était dans une impasse, ou qu'elle ne savait que faire. Son petit air de « Je ne sais vraiment pas » ou « On n'est pas encore sorti de là » se faisait remarquer d'un simple coup d'œil, alors elle ne rajouta rien. Mais, persuadé qu'elle retrouverait la chatte d'Angel, Lucie se mit à avancer, tout en restant sur ses gardes, se retournant souvent.

Les explications de la rouge et or convainquirent Angel qu’il n’y avait pas de mauvaises arrières-pensées dans le pistage subi. Ce n’était que de la curiosité typique aux gens de cette Maison.
La demoiselle alluma aussi sa baguette et se mit à avancer. Angel lui emboîta le pas, poussant régulièrement un petit bruit avec ses lèvres pour appeler la fugueuse qui ne se montrait toujours pas.
Quel horrible endroit ! Humide, glacial, avec ses innombrables couloirs menant Merlin sait où et ces portes parfois vermoulues derrière lesquelles se cachait Morgane sait quoi.

Elles arrivèrent à une nouvelle bifurcation. Lucie s’engagea vers la gauche.

Attends ! cria Angel en indiquant la droite. Il me semble que si l’on va par là, on devrait trouver l’ancienne salle de torture. Ce n’est pas un endroit très… amusant mais intéressant.

Tout le monde savait qu’à une certaine époque les concierges avaient le droit de torturer les élèves indisciplinés. Heureusement, ces temps étaient révolus depuis longtemps, sinon elles y auraient eu droit vu leur situation irrégulière actuelle.

Lucie continuait encore sa route, en se retournant souvent vers Angel, ou pour voir si elle la suivait, ou pour lui demander ou ils étaient, ou encore pour lui demander ou ils devaient aller. Lucie allait belle et bien vers la gauche, mais s'arrêta brusquement et se retourna la mine blanche, quand Angel vînt à lui dire que c'était l'ancienne salle de torture. Si elle allait dans cette salle, elle était sûr de s'imaginer quelques élèves en train de se faire torturer. La torture, elle détestait ça ,cela allait de soi. Lucie, d'un pas rapide et déterminé revînt vers la droite, le pas plus rapide que jamais, elle avait envie de sortir de cette endroit.

- Merci, je sens que j'allais être choqué toute ma vie si j'allais dans une salle de torture.. Dit-elle d'un ton rassuré de ne pas avoir pu voir cette salle qui devait être horrible et plein de souvenirs infâmes.

Elle soupira en y repensant. Tout d'un coup, une grosse araignée lui tomba sur l'épaule. Lucie, surprise, cria sous le choc, aussi fort qu'un chien dont on écrasait la queue. Les araignées, elle n'aimait pas ça. Lucie mit sa main sur la bouche, pour reprendre son calme. Elle se secoua et laissa tomber l'araignée au sol, qui semblait les regarder d'un air suspect. Peut-être que c'était un élève ? Ou pire encore, un professeur ? Lucie imaginait le pire dans cet immonde cachot. Elle fit un bond pour contourner l'araignée, et se retourna, attendant Angel qui semblait fixer l'araignée..

La réaction de Lucie face à l’araignée faillit faire rire Angel. Elle était probablement une rare fille à ne pas avoir peur de la moindre bestiole… selon sa taille, évidemment. En fixant cette créature, Angel se rappela son don : animagus. Être chat l’aiderait peut-être à retrouver Alba ?

Ne t’étonne pas, ne crie pas, dit-elle à sa condisciple. Je vais devenir toute petite et tu me suivras. Tiens. Je te donne ma baguette, tu me la rendras plus tard.

Aussitôt, elle ferma les yeux et rapetissa comme neige au soleil pour devenir un splendide siamois qui parla en clignant de l’œil :

Viens, je sais par où, mon flair ne me trompe jamais sous cette forme.

En bonds gracieux, elle gambada joyeusement vers une nouvelle bifurcation où elle pila net.

Noooon, dit-elle épouvantée… c’est le coin des oubliettes. Alba est tombée dedans, c’est pour ça qu’elle ne répond pas.

Le chat redevint une jeune fille très alarmée.

Lucie ne fut en aucun cas surprise de la métamorphose de la jeune fille. Elle l'avait elle aussi fait bon nombre de fois dans sa vie. Lucie suivait la siamois, jusqu'à ce qu'il s'arrête, se mordant la lèvre, d'un air gêné et désolé. Elle l'avait compris, c'était le coin des oubliettes, elle avait failli tomber dedans une fois. Lucie regarda Angel reprendre sa véritable forme, et ne tarda pas à prendre la parole.

- Il va bien falloir qu'on aille la chercher après tout. Dit-elle d'un air vraiment peu convaincu de ses paroles.

Lucie fit un pas en avant et regardait droit devant elle. Elle gloussait, car ne savait pas à quoi s'attendre véritablement une fois dans les oubliettes, mais il fallait bien aller chercher la chatte à Angel, elle n'allait pas faire la fuyarde. Lucie hésitait vraiment à faire le premier pas, elle attendait une réaction de son amis.

- On y va ?

On y va, soupira la Serdaigle.

Elle était terrifiée mais ne pouvait le montrer à une Gryffondor. Un beau Lumox éclaira sa baguette, elle avança à tout petits pas en scrutant le sol.

Je passe la première, c'est mon chat...

Elle s'en voulait déjà d'avoir entraîné Lucie là-dedans mais, après tout, c'est elle qui avait voulu suivre.

Elles avancèrent longuement en silence puis... un rat énorme se glissa entre les pantoufles d'Angel qui hurla. Elle perdit l'équilibre. Pourquoi fallut-il qu'une oubliette soit justement en cet endroit? Angel tomba.

Lucie acquiesça d'un coup de tête, et retînt son souffle, avant de continuer. Elle suivait Angel à petits pas, de peur de tomber ou de faire quelque chose d'inconscient. Elle faillit crier quand une chose se faufilait entre les pantoufles d'Angel, mais se retînt. C'était un rat, qui partit aussitôt qu'elle eut finit de crier. Malheureusement Angel avait perdu l'équilibre, et Lucie, essayant de la rattraper, était impuissante face à la jeune fille qui se rapprochait du sol.

- Attentioon !!

Lucie, dans un dernier effort, retînt sa camarade, qui de justesse manqua de tomber au sol. Qui sait ce qui se serait passé, Lucie n'était jamais aller dans les oubliettes, et ne savait pas trop à quoi s'attendre. Elle souffla, et reprit sa respiration lentement, en attendant que sa camarade reprenne ses esprits, puis se tourna vers celle-ci, d'un air interrogateur.

- Est-ce que ça va ... ? Tu.. Tu peux m'en dire plus sur cette endroit ? Tu as l'air d'en savoir un peu plus que moi.

Lucie continua à marcher, quand ils débouchèrent dans un petit tunnel, ou deux issus faisaient face. Lucie, ne savant pas laquelle prendre, et laquelle était la moins dangereuse, s'arrêta net et se tourna vers sa camarade. Elle pouvait surement savoir ou était son chat, mieux que Lucie en tout cas, mais elle c'était portée volontaire à l'entraide, ce qui lui faisait une petite aventure en plus qu'elle racontera à ses parents, pendant les vacances.

L’aide de Lucie fut la bienvenue. Angel lui aurait sauté au cou pour lui prouver sa reconnaissance si sa retenue habituelle ne l’en avait empêchée. Elle souffla pour récupérer ses esprits avant de se remettre en marche très prudemment.

La question de sa compagne provoqua un sourire mitigé :

On raconte beaucoup de choses sur les oubliettes. On peut y croiser des fantômes et tout un tas de créatures mais on dit aussi qu’un porte s’ouvre sur un autre monde que le nôtre. Ce serait gag d’y tomber… à condition de savoir en sortir.

La progression se poursuivit sans rencontrer d’obstacle autre que des rats et des araignées.
Une nouvelle bifurcation plus tard, Angel hésita un peu. Elle posa sa baguette à plat sur sa paume et lança :

« Pointe au Nord ! »

La baguette indiqua la direction. Les filles s’y engagèrent mais, bientôt elles crurent marcher sur… de la guimauve. Leurs semelles collaient ; il devenait difficile de soulever les pieds.
Serait-ce une sorte de sable mouvant ?

Il faut pourtant traverser ce passage, s’angoissa Angel. Comment faire ? Nous nous enfonçons, regarde !

Les chevilles d’Angel étaient déjà recouvertes d’une affreuse gadoue verdâtre.

Lucie sourit, elle aimait bien se rendre utile, et donc le fait d'aider sa camarade lui paraissait tout à faite normal. Elle avançait de quelques pas, et s'arrêta, écoutant la réponse de son amie. Les oubliettes étaient un passage ? Mais ce n'était qu'une supposition, le sol moyen de le savoir était d'y aller, mais comment être sur de revenir ?

- Le seul moyen de savoir, c'est d'y aller.. Mais retrouvons d'abord ta chatte.

Lucie continua de marcher et s'arrêta, mais cette fois-ci plus brusquement. Elle ne pouvait plus lever le pied, elle s'était fait avoir, et comment se sortir de là ? Seul la magie pouvait les aider. Lucie se mit à réfléchir, elle avait surement appris un sort utile en cas d'enfoncement dans des genres de sable mouvants. Elle Leva sa baguette en l'air, et prononça « Kramento » vers le sol, ce qui ne faisait en aucun cas effet. Si< ça aurait été de la colle, comme une simple farce, elle aurait été carbonisé. Elle réfléchit une seconde fois, et cette fois-ci tourna la baguette vers Angel.

- Attention ça va secouer.

Elle prononça « Lapcius » et Angel fut projetée avec une grande force, mais suffisante pour la sortir de là. Lucie, quand à elle, s'enfonçait de plus en plus. Elle prononça une deuxième fois « Lapcius » en pointant la baguette vers elle, et se retrouvait encore coincer, peut-être déjà trop enfoncé pour pouvoir y échaper ? (Sa te dit un voyage dans l'autre monde ? x)

Le lapcius de Lucie souleva Angel en force. Elle se cogna la tête mais ce n’était rien. Le pire était que la Gryffondor était maintenant en train de s’enfoncer méchamment aussi.
Revenant à plat ventre ( Comme il se doit pour des sables mouvants) la Serdaigle tendit sa baguette :

Accroche-toi, je vais tirer !

Lucie n’était pas très pesante mais cette sorte de purée la scotchait fortement. Angel avança davantage. Et donna sa main tout en essayant de reculer. Misère, elle était collée aussi !
Il y eut un bruit de succion comme celui d’un lavabo qui se vide soudain. L’aspiration prit les filles de court. Elles furent englouties en une seconde.
Angel avait hurlé et fermé les yeux, s’attendant à une chute épouvantable et douloureuse. Pourtant, rien de cela ne se produisit.
Ebahie, elle ouvrit les yeux et constata… qu’elles flottaient dans les airs !

Mince ! On vole sans balai ! Je crois que sans le vouloir on vient de trouver… un passage.

[ bien sûr Wink

]

Lucie essayait de bouger le moins possible,pour ne pas s'enfoncer d'avantage, tout en se dégageant et en se faisant tirer par la Serdaigle. Mais malheureusement les deux filles étaient complétement bloquées maintenant, et ne pouvaient plus partir de ses sables mouvants. Ils se firent aspirer, et volaient dans les airs, c'était vraiment étrange. Lucie regarda vers le sol, on aurait dit que pleins d'esprits vivaient ici, comme l'Au-dela. Elle n'en revenait pas, ils étaient dans l'autre monde, ils avaient trouvé le passage, mais comment pourront-ils en ressortir, tel est la question ? (xD). Lucie se tourna vers Angel, le regard inquiet.

- Sa y est.. On est dans l'autre monde.. Mais comment en ressortir ?

Lucie volait toujours dans les airs, juste à coté de la Serdaigle, et attendait le moment ou elle irait au sol. Ce moment ne tarda pas, les deux filles furent déposées dans un cimetière aux apparences étranges. Tout semblait remplie de vie, comme si les tombes n'étaient que des maisons. C'était bizarre x).

C’était vraiment une sensation extraordinaire que de voler ainsi dans les aires. Il fallait redescendre quand même pour essayer de trouver une sortie.
Plus le sol s’approcha plus Angel redouta de se fracasser quelque chose mais non ! Tout se passa en douceur. L’endroit où elles se posèrent n’avait rien d’engageant. Les murs sombres moussus, encerclaient une sorte de clairière où, plantées de-ci de-là se repéraient des… tombes ? Tout une série de petits bâtiments ressemblant à des mausolées, en tout cas.

Heureusement qu’il fait jour, j’aurais la trouille de venir ici la nuit.
Tiens, c’est vrai ça. En quittant Poudlard il fait nuit noire et maintenant…On devrait peut-être frapper à une de ces portes ? Ces machins sont habités on entend des bruits.

Si l’idée paraissait naturelle de demander son chemin à des êtres vivants, elle l’était nettement moins en ignorant à qui elles auraient affaire. Que faire ? Fuir ou tenter le coup ?

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