Profiter de lui, pour une fois ... [Fe n'Harry :red]

Depuis longtemps, les parents d’Hermione étaient morts. Et pourtant, ce temps lui était parût bref, bien trop, comme si le temps se jouait d’elle … Sensation qui s’était accrue depuis qu’elle avait quitté Poudlard définitivement. Les jours défilaient, et elle les voyait passer trop vite pour pouvoir les goûter pleinement. Comme un goût amer, qui persistait depuis trop longtemps maintenant. Depuis combien de temps n’avait-elle put se reposer réellement, profiter de ses amis, et profiter totalement de ce ‘lui’ qui l’obsédait ? L’ancienne Rouge et Or n’aurait sût dire .. sûrement une éternité.

C’est pourquoi, en se levant, la Lionne ne se laissa pas abattre par la grisaille qui semblait couvrir toute l’Angleterre, et qu’elle se dépêcha de déjeuner en se contentant du strict minimum. Ceci finit, elle se précipita dans la salle de bain, pour en ressortir toute propre et bien habillée une demi heure après. Un rapide regard dans la glace, et elle enfilait un manteau gris, et une écharpe bien chaude, tout en se demandant qui elle irait voir, en premier .. Harry, ou bien Ron ? Une courte réflexion après, et elle optait pour le rouquin, tout en espérant le croiser dans les rues de Londres.

Presque joyeusement, Hermione sortit du manoir où ils habitaient à deux, et s’empressa de transplaner une fois les grilles passées, pour rejoindre Londres … et elle s’y mit à marcher, se promettant qu’après, elle reprendrait sa place dans cette guerre cruelle et sans cœur.

Pendant plusieurs minutes – et sans comprendre pourquoi -, elle se laissa guider par ses pas. Son esprit était ailleurs, un peu trop joyeux pour se rendre compte de ce qu’elle faisait … et puis, elle se rendit compte qu’elle s’était machinalement arrêtée devant un grand manoir, à l’aspect sombre et un peu affolant. Le Manoir des Blacks. Un petit sourire naquit aux lèvres d’Hermione, éclairant son visage un peu trop tendu en ce moment, et elle posa sa main sur la grosse poignée. Pendant une seconde, elle resta immobile, goûtant au plaisir de le revoir, et elle finit par faire pivoter cette même poignée, et pénétra silencieusement dans le couloir …

Aucun bruit. Tout n’était que silence, dans le manoir. Pendant un instant, elle fût tentée de crier après son ami, et se souvint que les tableaux allaient se mettre à hurler si elle le faisait. Alors, elle restait silencieusement, et s’avança lentement … sans voir ce qui traînait par terre. Elle se prit les pieds dedans, ne sût retenir un cri qui résonna, se rétablit tout en se mordant la lèvre. Et voilà … ils hurlaient. Violemment, elle referma les rideaux sur les personnages qui se mouvaient, et s’avança vers la cuisine. Etait-il là ?

Tout en poussant la porte, elle sût que oui … et se jeta dans ses bras. Réflexe enfantin, qui ne convenait plus à leurs ages, qui faisait bien trop gamin, mais il lui manquait tant, en réalité … Pendant quelques secondes, elle resta immobile, puis elle se redressa, rayonnante, et murmura

- Comment vas-tu, Harry ?-

Un grand destin l'attendait, c'est ce que tout le monde lui répétait depuis ses 11 ans. Depuis le jour où il avait appris à quel monde il appartenait véritablement.
L'élu, le survivant disait-on.

Harry en cet instant présent avait surtout l'impression de n'être qu'un pauvre gamin avec aucun don extraordinaire au bout de sa baguette. Sa scolarité à Poudlard était à présent achevée, et naturellement il avait rejoint les rangs de l'ordre du phénix, non sans fierté de la part de Sirius. Les relations n'avaient pas toujours été des plus tendres entre eux, mais disons que les choses s'étaient pour le moins tassées et que cet amour presque filial finalement avait repris le dessus.

L'ex-gryffondor occupait donc son temps à regarder par le fenêtre du squarre grimmaud, laissant errer ses prunelles d'émeraude le long de la vitre poussérieuse. Le temps semblait froid dehors et ne donnait guère envie de sortir. Depuis quelques temps, Harry était dans une sorte de torpeur , il savait que bientôt sa vie serait plus mouvementée, l'ascension de la guerre oblige, mais dans le moment présent c'était plutôt le calme avant la tempête.

Il savait qu'une mission importante de l'ordre se préparait, mais bien sûr il n'y avait pas été invité. Depuis son aventure avec le professeur Shima, où il avait finalement montré qu'il n'était bien qu'un gamin de 17 ans , il avait l'impression que les autres ne croyaient plus autant en lui qu'auparavant. Et puis ses amis se faisaient plus rares... Ron bien trop occupé à construire une nouvelle vie , et il savait Hermione avec celui qu'elle aimait et que lui détestait. Cela les avait beaucoup éloigné. Mais avec le temps, le rouge et or avait appris à tolérer cette histoire en essayant de ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Harry s'était disputé avec beaucoup de personnes ces dernières années, et il n'en avait retiré que de la souffrance, alors il essayait de maîtriser cette vague de rage qui l'emplissait parfois sans qu'il ne sache trop d'où elle venait afin de préserver ses amitiés. Malgré la distance, il savait qu'il pouvait encore compter sur Ron et Hermione. On effaçait pas des années d'amitié en quelques disputes , autrement cela ferait longtemps que Ron et Hermione ne se parleraient plus. Cette pensée lui fit esquisser un sourire nostalogique, chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Heureusement, de temps en temps, souvent même, il repensait à elle, et son visage dans l'infirmerie, seul son regard lui apportait un réconfort qu'il n'aurait même pas soupçonné encore quelques mois auparavant...

Le jeune homme soupira et posa sur la table en bois brut le vif d'or avec lequel il jouait distraitement depuis quelques minutes. La grande maison des Blacks était très calme , il descendit vers la cuisine afin de se préparer un encas tout en faisait attention à ne pas réveiller l'affreuse mère de Sirius.

Il était depuis quelques secondes dans la cuisine quand il entendit ce cri bien familier retentir dans le couloir. Il se retourna étonné, et avant même qu'il puisse avoir le temps de comprendre, il vit une crinière brune surgir et se jeter dans ses bras. Même pas besoin de voir, même pas besoin de réfléchir, il savait qui était à présent dans ses bras. L'amitié vous permet parfois de développer une sorte d'instinct de reconnaissance de ceux que vous aimer, instantanément.

L'étreinte le surprit quelque peu, mais il serra la petite gryffondor en retour, il avait l'impression de revenir des années en arrière et cela lui faisait le plus grand bien. Cette odeur, cette force, ce lien , il était heureux, heureux pour la première fois depuis bien longtemps. Les petits bonheurs de la vie comblent parfois si bien un vide depuis déjà un moment installé. Au bout d'un instant, la rouge et or se redressa vers lui et lui demanda de sa petite voix douce :

" Comment vas-tu Harry?"

Celui-ci lui sourit et répondit :

" Ca peut aller Hermione, ça peut aller !"

Il n'avait pas pris l'habitude de mentir à Hermione mais pas de l'inquiéter non plus , alors cette réponse était celle qui semblait convenir. Il alla s'asseoir sur le banc à table tout en faisant un signe à son amie pour qu'elle prenne place à ses côtés et il ajouta:

" Et toi comment vas tu?"

Il posait sur elle un regard bienveillant, peut importe ce qui les avait éloigné et avec qui elle était heureuse. Harry avait finalement compris, que tout ce qu'il souhaitait était le bonheur de ses amis, le bonheur d'Hermione et de Ron.

Combien de fois s’étaient-ils pris la tête, auparavant ? Sûrement des dizaines, des centaines de fois, à diverses échelles, parfois pour un rien, parfois jusqu’à ne plus se parler … et pourtant, ils étaient toujours aussi amis, même là, alors qu’ils ne s’étaient pas vu depuis longtemps. Trop longtemps, se corrigea intérieurement Hermione. Elle profita donc de l’étreinte, comme autrefois, goûtant à la saveur du bonheur de la revoir … et se jurant de venir lui rendre visite bien plus souvent.

Quand elle se redressa, ses yeux s’étaient un peu brouillés de larmes, mais elle ne pleurait pas. Elle se contentait de l’observer, attendant sa réponse, et se demandant ce qu’il allait dire … puisqu’il ne pouvait pas bien aller. Tant de gens qui mourraient, autour de lui, autour d’eux, tant de pression sur ses épaules, et il était seul, seul ici, dans ce grand Manoir. L’ancienne Gryffondor regretta presque sa réponse, puisque de toute façon, il ne pourrait vraiment dire la vérité.

Et en effet, il biaisa un peu. Savait-il que de toute façon, mentir serait inutile puisqu’ils se connaissaient peut être un peu trop, ou bien ne s’en sentait-il pas le courage ? Dans tout les cas, il se contenta d’un « Ca peut aller », accompagné d’un sourire … auquel elle répondit, presque joyeusement. Après lui, elle s’assit sur le banc, posant machinalement ses coudes sur la table, et jouant avec une mèche. C’est alors qu’il se décida à lui renvoyer la question.

Pendant quelques infimes secondes, elle resta silencieuse, puis elle lui répondit, avec un léger sourire presque mélancolique.
- Tu me manquais.-
De nouveau, elle resta silencieuse pendant quelques secondes, puis, leva légèrement les épaules.
- Sinon, on fait aller … y’a pas trop le choix, de toute façon, n’est-ce pas ?-
La question n’appelait pas de réponse. Elle connaissait sa propre réponse, de toute façon. Elle faisait aller … comme tout les autres. Car n’essayaient-ils pas tous juste d’oublier la cruauté du présent, et la peur qui broyait leurs entrailles ? Oui, Hermione, à cet instant même, faisait preuve d’un peu de pessimisme .. mais qu’importe. Elle n’était pas venue chez Harry pour parler de choses désobligeante, mais bien pour parler un peu joyeusement.

Se redressant soudainement, un sourire venait éclairer de nouveau ses traits, elle tapa du plat de la main la table, et se leva.

- Thé ? -

Et sans attendre sa réponse, Hermione s’occupait déjà d’allumer le feu, de mettre l’eau dans la théière, et de préparer la boisson chaude. S’adossant ensuite contre les meubles, et l’observant joyeusement, elle se décida à reprendre la conversation.

- As-tu quelque chose de prévu, aujourd’hui ? Sinon, on pourrait profiter un peu de la journée ….-

Elle aurait tant aimé qu'il soit heureux, vraiment heureux, qu'il puisse profiter de la vie, et que celle-ci soit moins cruelle envers lui. Alors, Hermione avait décidé que si, en ce froids jour de Septembre, elle pouvait faire quelque chose pour éclipser le malheur de Harry, elle le ferait.

Hermione sembla satisfaite de sa réponse, enfin elle avait l'air décidé à passer un bon moment avec lui et son attitude lors de sa réponse lui avait fait comprendre ses intentions en un clin d'oeil. Souvent, ils n'avaient pas besoin de se parler franchement pour connaitre leurs intentions, et Harry savait que la plus grande force d'Hermione c'était son optimiste.

Elle était si naturelle avec ses émotions et le sang et or l'admirait beaucoup pour cela. Lorsqu'elle ressentait quelque chose, elle n'essayait pas de le cacher, elle laissait aller son sentiment à son libre cours, le laissant ainsi pleinement s'épanouir et alors elle pouvait passer pratiquement de suite à autre chose, à une autre étape. Harry lui ne parvenait pas à laisser s'exprimer ses émotions, il les cachait, les laissant enfouies dans ses tripes et parfois lorsqu'elles étaient trop fortes, elles sortaient mais sans qu'il puisse les contrôler, provoquant parfois des dégâts inestimables...

En tout les cas, la brunette pris place aux côtés de son ami , jouant négligeamment avec sa mèche tout en lui avouant qu'il lui manquait.
Cette déclaration fit très chaud au coeur à Harry. Si elle savait à quel point elle lui manquait elle aussi, et Hermione, le réconfort et la vie du trio lui manquait mais au fond de lui, il ne savait pas trop dire pourquoi, il était persuadé que le trio saurait recouvrir de son énergie et de sa force conséquentes du puissant lien qui les unissaient lorsqu'ils seraient tous trois plongés dans l'adversité, ce qui apparaissait au vu des évènements comme inévitables.

Harry posa ses yeux verts sur ceux noisettes de son amie et se contenta de répondre avec toute l'amitié dont il était capable:

" Tu m'as manqué aussi Hermione , plus que tu ne peux l'imaginer."

Il lui sourit ensuite assez tristement, cela était assez bizarre me direz vous car pourtant à cet instant même Harry était très heureux d'être en compagnie de sa meilleure amie.

Apparemment, elle n'avait pas non plus un moral des plus flamboyants mais étant donné les évènements qui se déroulaient autour d'eux ces derniers temps, cela n'avait rien de bien étonnant.

" Oui nous n'avons pas le choix!"

avait-il dit pour appuyer les dires d'Hermione. Il avait parfois l'impression d'être au beau milieu d'un cauchemar et qu'on allait bientôt le réveiller mais il savait bien que c'était malheureusement la réalité.

Le gryffondor répondit par l'affirmative à la proposition d'Hermione, en réalité il "était descendu pour se faire un thé donc cela tombait très bien. Il reconnut aussitôt son amie, par son énergie et sa détermination , il souriait donc en la regardant préparer les boissons, l'air un peu songeur.

Mione lui proposa ensuite de passer la journée ensemble et pour dire vrai cela enchanta Harry, bien sûr qu'il n'avait rien de prévu, il passait seulement ses heures à se morfondre comme un gamin pitoyable. Alors la proposition de la brunette lui apportait un vent de fraicheur.

" Non je n'ai rien prévu, je resterai en ta compagnie avec plaisir!"

Il savait qu'elle voulait lui changer les idées, penser à autre chose, vivre un peu hors du temps, et elle en avait sans doute envie elle aussi, alors pourquoi ne pas en profiter. Ils oubliaient souvent ces derniers temps qu'ils n'avaient que 17 ans, quelque part ils étaient encore des enfants, mais les événèments les avaient poussé à devenir très vite adultes, un peu trop vite même, alors Harry avait bien l'intention d'apprécier ce temps passé avec Hermione.

» Pour la seconde fois devenons amis! (Elody Peterson)
» Une fois de trop...

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