Les ténèbres prenaient place autour de Chad, emprisonné dans sa seule imagination, ne pouvant plus bouger aucun membre. Incapable d'articuler un quelconque mot, désarmé, impuissant... Face à elle-même. Profondément plongé dans ses songes, même le plus fort des sons n'aurait pas pu la réveiller, à part peut-être...
« Jonas ! hurla le professeur d'une voix perçante.
- Mmmphh ?! La tête de Chad remua légèrement...
- Par la barbe de Merlin ! JONAS ! »
Le Pouffsouffle se réveilla en sursaut, il faisait à présent l'objet de railleries sonores plus que désagréable. De toute évidence, il s'était à nouveau endormi, décidément ce cours d'Histoire de la magie était bien plus assommant qu'on aurait pu le penser. Le dormeur laissa échapper en juron de ses lèvres, puis grimaça à en effrayer le plus vaillant des sorcier. Aujourd'hui c'était la huitième fois exactement, qu'il s'assoupissait dans cette absurde leçon. Combien d'heure de retenue allait-il récolter cette fois-ci ? Une, deux, non, quatre à coup sûr, ou peut-être un devoir supplémentaire... Ce n'était cependant pas le moment de lancer des paris malheureusement...
« Je vois que les heures de retenues ne changent en rien votre comportement jeune homme... » siffla l'enseignant à la manière du plus venimeux des serpents. Chad haussa les épaules, insolent, puis lui adressa un sourire des plus radieux, découvrant ses jolies dents blanches. Fin hypocrite... Tremblant de rage, les joues rougies, le professeur se remit à beugler, si bien que l'adolescent se raidit tel un piquet sur sa chaise, les yeux exorbités. Avait-il déjà eut si peur de sa misérable vie ? J'en doute...
« Sortez immédiatement de ce cours ! » une vague de rire étouffés s'éclata en plein sur le visage coléreux de l'élève. Piqué au vif, ardent, il défia du regard l'adulte aussi embrasé qu'il ne l'était. Ce petit jeu impertinent ne dura pas bien longtemps avant que l'irrespectueux craque et s'échappe vivement de la classe, attrapant ses affaires à la va-vite pour les fourrer malproprement dans sa sacoche.
« J'vais pas me faire prier... » avait-il murmuré en passant à proximité de son pseudo-agresseur. Après tout, il avait totalement raison, quelle idée de s'endormir en cours. Cependant, cela ne valait pas une humiliation publique. A son sens... Les pas rapides de Chad résonnèrent le long du couloir, aux rythme des battements répétitifs de son cœur intensément vivant. Sur le chemin, plusieurs élèves firent l'erreur de croiser son regard, mais ne s'y attardèrent pas, bien heureusement, certainement par peur d'être sauvagement assassiné.
Sans s'en être rendu compte, Chad avait déjà bien marché, il se trouvait à présent à l'extérieur du château. Le vent violent fouettait sa figure puérile, « rafraîchissant » par la même occasion ses ardeurs. Elle passa la main dans ses cheveux pour vainement les remettre en place, sa bouche s'entrouvrit pour inspirer un grand coup. Figé, telle une statue, devant la gigantesque porte de bois sculptée qui marquait l'entrée du château, il resta là bien des minutes à se détendre. Puis, ses jambes s'articulèrent à nouveaux, de façon bien plus douce que précédemment, pour l'emmener près du lac noir. Ses yeux balayèrent la surface de l'eau, vaseuse et opaque. Rien à l'horizon... Tout était étrangement paisible. Vêtue de son seul uniforme, n'ayant pour seul vêtements « chauds » qu'une chemise blanche et un pantalon gris, Chad frissonna, puis croisa les bras, histoire de se réchauffer. Les affaires de cours du jeune homme valsèrent par la même occasion pour s'étaler nonchalamment sur la pelouse bien verte du parc de Poudlard. Quant à lui, il s'assit tout près de l'eau. Blanc comme un linge, pétrifié sous le souffle glacial, l'innocent se recroquevilla, serrant ses genoux contre son buste priant le bon dieu de bien vouloir lui faire don d'une polaire... Et sa baguette ? Avec le reste de ses affaires, regroupées dans un petit sac en cuir de l'âge de mathusalem. Bien trop loin pour qu'il puisse l'attraper.
Il devait être un peu plus de six heures de l'après midi. Le soleil s'éloignait déjà vers d'autres horizons, s'en était presque triste. Ou peut-être était-ce les nuages sombres qui le dissimulaient derrière leur imposante contenance ? Peu importait, cette ambiance lourde soulageait le coeur meurtri de Chad. Abîmé par sa conscience. Le ciel pleurerait avec lui aujourd'hui, il ne serait pas seule. Un sourire fragile se dessina sur le visage blafard du Poufsouffle. Puis, d'un geste mal assuré, il attrapa une branche d'arbre fugitive et l'agita dans les eaux sombres, sans grands espoirs, néanmoins, de voir apparaître l'un des nombreux monstre qui y résidaient. Animé par son seul désir étrange.
Comme il était simple pour celui-ci de passer de la colère fulminante à la mélancolie accablée. Triste sort que voilà. Peut-être que dans dix bonnes minutes, le chagrin aura laissé place à un grand bonheur. Il ne fallait pas tant en espérer... C'était trop en demander au destin. Quelque chose de malsain tenaillait la gorge précaire de Chad, une bouffée d'angoisse, un trop plein de larmes. Ses yeux se voilèrent, luisant, et d'eux s'échappèrent quelques perles glaciales. D'un revers de manche, l'attristé essuya ses joues dégoulinantes.

Cela faisait bientôt une heure qu'elle avait fini les cours. Andrea avait tenté en vain de trouver sa sœur, mais celle-ci avait dû rejoindre la salle commune des Serpentard. Bien loin de l'agitation qui régnait dans le château lorsque la fin de journée arrivait. Après tout, si elle voulait la voir, sa jumelle saurait où la trouver. La Gryffondor flânait donc dans les couloirs, sans but précis, ne sachant pas si elle devrait rejoindre sa salle commune pour être plus ou moins au calme, la bibliothèque pour travailler, ou bien le parc pour se calmer et penser tranquillement.

Elle était agitée ses dernier temps, s'en voulant de ne pas suivre le chemin tracé par son père, se demandant si elle a fait le bon choix. Si ce n'était pas sa sœur qui avait raison dans tout ça. Elle avait l'impression de trahir la mémoire de sa défunte mère. Cependant, en même temps, elle était persuadée qu'elle se devait d'agir ainsi. Que le monde dont rêve son père n'est pas l'idéal. Elle secoua négligemment la tête de droite à gauche pour chasser ses pensées, et se décida à rejoindre son dortoir. Elle s'y faufila discrètement, ne voulant que personne la rejoigne. Et là. Au milieu de son lit à baldaquin. Parfaitement étalée sur son plaid couleur rouge vif, Zofia dormait paisiblement. La chatte émit un léger ronronnement de satisfaction lorsque sa maîtresse s'assit à ses côtés et lui fit une caresse pleine de tendresse. Parfois, elle se surprenait à penser que le félin avait tout de même une belle vie. Loin de tout soucis.

Andrea soupira, déposa ses affaires de cours et se laissa tomber sur le dos au beau milieu du lit. Cette fois son amie au pelage blanc comme la neige se réveilla et vint s'installer sur son ventre plat recouvert de sa robe de sorcier. Elle sourit tendrement à Zofia et ferma les yeux espérant échapper quelques temps à ses interrogations. Seulement c'était sans compter ses camarades de dortoirs qui arrivèrent en trombe. D'ordinaire, elle aimait profiter de leur présence, discuter et même plaisanter avec elle. Mais aujourd'hui elle n'était tout bonnement pas d'humeur. Et les rouges et or qui venaient de pénétrer dans la pièce s'en rendirent aussitôt compte lorsqu'elles virent le regard noir et incendiaire de leur camarade. Si elles ne la connaissaient pas, elles auraient pu croire qu'il s'agissait de Missy et non d'Andrea en face d'elle. Les Gryffondor n'eurent pas le temps de prononcer des excuses pour une quelconque raison que la rouge et or disparu du dortoir, non sans les regarder avec condescendance avant. Zofia la suivit jusqu'au bas des escaliers, sentant l'état de détresse passager de sa maîtresse. Cependant, lorsqu'elle celle-ci se retourna pour lui donner masser gentiment le crâne, elle comprit qu'elle devait rester là, et acquiesça par un miaulement emplit de compassion.

Sa propriétaire se dirigea rapidement vers le portrait qui permettait de sortir de la salle commune des Gryffondor, et ainsi de dire adieu au vacarme qui régner à l'intérieur au même moment. Andrea traîna quelques temps, sans but précis, comme la demi-heure précédente. Et se retrouva par le plus pur des hasard dans Hall, devant les portes qui permettaient d'accéder au parc de Poudlard. Elle s'interrogea un peu, avant de se rendre à l'extérieur malgré le temps peu clément. La brise d'air frais qui vint la fouetter en plein visage la surprit mais l'apaisa instantanément. Néanmoins elle était ravie d'avoir conserver sa robe de sorcier qui freiner quelque peu le froid mordant. S'accommodant au fil des pas à la température, Andrea se dirigea vers le lac. C'est arrivée près de celui-ci qu'elle remarqua qu'elle n'était pas seule dehors.

Elle fit tout d'abord une grimace, se promettant de transformer la personne présente en fouine si elle s'avérait être un Serpentard. Elle n'avait pas envie d'une joute verbale sans fin et sans importance maintenant. Cependant, sa curiosité étant son plus grand défaut, ou plus grande qualité suivant les points de vus. Alors elle s'approcha un peu plus. Elle remarqua avec soulagement qu'il ne s'agissait pas d'un vert et argent, mais d'un Poufsouffle. Elle observa un court instant et se demanda pourquoi il était là alors qu'il semblait frigorifié. Andrea vit alors les quelques larmes qui dévalaient ses joues rougis à cause du froid, et se dit que lui aussi devait avoir besoin d'être un peu seul. La jeune femme décida de s'asseoir non loin, se questionnant sur la marche à suivre. Elle redoutait de l'aborder, ne voulant pas le déranger. La Gryffondor préféra donc attendre qu'il remarque sa présence, et lui fasse savoir s'il voulait parler. En attendant, elle replongeait dans pensées moroses en repliant ses genoux jusqu'à sa poitrine, les encerclant de ses bras. Elle y déposa sa tête et observa l'horizon...

(HJ: Désolée pour l'erreur de compte )

Chad remarqua que quelqu'un s'assit pas très loin de lui. Il regarda la jeune fille. Il la reconnut comme une Griffondor de 6 ème année. C'était Andréa Cuddy, il s'en souvenait. En effet, ils avaient quelques cours ensemble. Il s'essuya les larmes qui coulaient sur ses joues rougies par le froid. Le jeune homme se leva, alla chercher son sac et en sortit un flacon vide, ainsi que sa baguette. Il créa ainsi une petite flamme qui dansait à l'intérieur du flacon. Il se réchauffa donc petit à petit. Il regarda une nouvelle fois la Gryffondor. Elle aussi, elle devait avoir froid. Voilà pourquoi il se dirigea vers la jeune fille et lui proposa le flacon.

- Je crois qu'il vaut mieux ne pas rester ainsi, en robe de sorcier... On risquerais de geler sur place.

Le jeune homme s'assit à côté d'Andréa. Il reposa son regard sur l'horizon.

- C'est magnifique, hein ?

Ensuite, le jeune homme se demanda si la jeune fille savait son nom. Il connaissait le sien, mais ce n'était peut-être pas réciproque.

- Désolé, j'ai oublié de me présenter... Je suis Chad Jonas, de Poufsouffle.

[HJ: Désolée, c'est un peu court, mais j'ai pas trop d'inspi ces derniers temps... Mais bon, il faut bien répondre à un moment ou à un autre... Je ne suis pas sur le bon compte non plus... J'ai la flemme de changer... =D]