Alors que les larmes coulaient, Hermione l’observait. Il semblait perdu, rêveur, entrain de penser … mais elle ne doutait pas. Il n’était pas vraiment là. Il était ailleurs. Et même s’il la regardait, c’était avec des yeux absents. Soit il ne la croyait pas, soit il cherchait quoi répondre. Dans les deux cas, c’était mauvais signe.

Elle aurait aimé qu’il s’approche, qu’il essaye de la toucher, même si c’était tout bonnement impossible. Elle aurait aimé qu’il la croit, même si ce n’était pas le cas. Elle aurait aimé qu’il reste le même, même si elle n’en doutait plus, il redevenait cet ancien Serpentard qu’elle avait autrefois connu .. et ses pleurs redoublèrent.

A sa première phrase, elle acquiesça. Oui, c’était bien eux. Et elle soutint son regard foudroyant, dans un silence dés plus calme … Non, les larmes ne se calmaient pas : juste, elle tentait de les mettre de côté, de les laisser couler doucement et surtout sans bruit. Cette sensation de froideur qui émanait de lui la touchait, mais elle n’en disait rien. Elle l’avait peut être mérité. Ou bien, c’était peut être le prix à payer pour ça. Pour que ce soit fait.

Et puis, il reprit la parole, parlant de David et elle. Oui, Eilleen était bien elle. Enfin, son futur. Son futur faussé, en quelques sortes. Et encore une fois, elle ne dit rien, se contentant d’acquiescer légèrement. Ce n’est que lorsqu’il sous-entendit qu’il était un lâche qu’elle sortit de cet état second, ouvrant grand la bouche comme pour parler, mais se taisant tout de même. Non. Elle ne dirait rien. Elle ne pouvait rien dire. Elle ne devait rien dire. Alors, ses lèvres se soudèrent de nouveau, et l’ancienne Gryffondor baissa les yeux.

Encore une fois, il se remit à parler. Oui, David était seul. Non, elle ne le serait pas, et en même temps, si. Complexité de la mort … Et puis, quand il prononça son prénom, elle releva le regard, espérant naïvement. Mais non. Cette voix, ces paroles, tout n’était que dédain, et elle ne voulait croire aucun des mots qu’il venait de dire. Harry, Ron, Rémus, tous, oui, tous auraient voulu la sauver. Et puis, c’était elle qui avait décidé de se mettre devant Harry, de façon à lui éviter l’Avada. Et elle était fière de son acte, quoi qu’il en coûte, et elle ne regrettait rien. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Alors, elle le laissa dire, comprenant peut être sa douleur, silencieuse au possible. Et il disparût.

Pendant quelques secondes, l’ancienne Gryffondor resta immobile. Les larmes coulaient, coulaient à flots, et elle restait là. Son esprit tournait à vide, et elle ne pensait presque à rien, sinon à cette douleur qui lui rognait l’estomac. C’était le prix à payer.

Enfin, elle se décida à le rejoindre, et ferma les yeux. Quelques instants plus tard, infimes instants, Hermione se trouvait dans une grande allée, bordée de grandes haies proprement tenues. Son regard se perdit sur les feuilles, et elle se mit à avancer. Ho, oui, elle savait où elle était. Ho, oui, elle avait peur … et pourtant, il ne pourrait plus rien lui arriver. L’ancienne Gryffondor était déjà morte. Alors, elle s’avança entre les grandes grilles, et continua à marcher. Le somptueux jardin se déployait devant elle, et il était là.

S’immobilisant enfin, Hermione chuchota doucement.
- Severus ?-