[Mission 1] Sur le fil... du Rasoir !

La campagne anglaise revêtait, dans ce mois de novembre finissant, un charme que seul l’automne pouvait donner. Les arbres avaient revêtu leurs habits colorés, et la route se couvrait de bruns, de rouges et jaunes. Dans le ciel, le soleil automnal distribuait de temps à autres ses rayons, passant entre les nuages, et faisait vibrer les couleurs.
Un petit vent piquant soufflait. On était pas encore en hiver, mais le mois de septembre, capricieux, passait des douces températures de l’été indien à celles, moins agréables, d’un hiver débutant.

Sur le chemin, une silhouette se détachait. La femme, car la forme qui se dessinait ne laissait aucun doute sur ce sujet, avançait à pas rapides sur le chemin de pavés, l’un des derniers tracé romain encore vêtu de son pavement, en portant d’une main une mallette de cuir qui semblait avoir connu des jours meilleurs, de l’autre resserrant son col. Edwyna, puisque c’était elle, semblait appartenir au paysage d’automne, sa tenue d’un fauve sombre contrastant avec ses cheveux rouge braise, à l’image des feuilles qui tombaient lentement de leurs branches.

La jeune femme changea sa mallette de médecin de main et enfonça ses gants dans sa poche. Si le vent lui imposait de fermer son col, elle n’en était pas à avoir les mains gelées. D’autant que sa dernière patiente, une vieille sorcière qui vivait avec ses chats et prenait les gnomes de son jardin pour des amis des potirons, l’avait gavée de thé et de petits gâteaux.
Ed avait décidé de faire un peu de marche pour éviter de finir noyée dans la bergamote, et étouffée par les brownies maison. L’endroit était peu peuplé, et les maisons rompaient la monotonie du paysage. Celle-ci par exemple, qui était doté d’une étrange tour aux angles improbables, laissait à penser qu’il s’agissait la encore d’une habitation de sorcier. Et si ce n’était pas le cas, le moldu qui l’habitait devait vivre dans la crainte.

La médicomage n’apportait qu’un intérêt restreint au bâtiment quand son regard fut attiré par un mouvement. Puis un autre. Et encore un. Elle s’arrêta une seconde avant de se dire qu’elle paraissait encore plus suspecte qu’eux, à fixer son regard sur une maison inconnue. Mais quelque chose dans l’attitude des silhouettes qui convergeaient vers la demeure l’inquiétait. Elle se rappelait soudain qu’il ne faisait pas bon par les temps qui couraient de s’éloigner des sentiers battus … et des cheminées. Elle aurait du rentrer directement. D’ailleurs il n’était pas exclu qu’elle transplane là, maintenant, tout de suite. Et pourtant elle ne le faisait pas. Elle se contenta de se mettre a l’abri des regards derrière un ban de boulots, regardant les silhouettes arriver à la maison et s’y engouffrer.
Edwyna se retourna à demi, quittant son abri, pour reprendre son chemin, quand une explosion retentit, venant de la maison. Puis une autre. Par les fenêtres visibles, elle pouvait apercevoir les lueurs caractéristiques des sorts, entendre la structure qui souffrait, les meubles cassé … la lutte qui se déroulait semblait être d’une rare violence. Des mangemorts ? Non. Les silhouettes entrevues ne portaient pas la célèbre coiffe des serviteurs du Mage Noir. Alors qui ? L’autre solution lui semblait encore plus terrible que penser à un groupe de Mangemort. Des aurors ? Le plus horrible était que l’hypothèse était plausible, au vu de la politique de répression sauvage que faisait régner le ministère. Combien de familles, innocentes ou non, avait souffert ou périt sous les coups de ces « aurors d’élite » ? La gazette n’en parlait jamais.
Edwyna hésita. Elle était médicomage. Ses sorts les plus puissants en matière de combat se résumait à protego et expelliarmus. Elle pourrait bien faire se soulever un vase pour le faire retomber sur une tête quelconque, mais l’efficacité n’était pas garantie. Elle était la pour soigner les gens. Pas pour se créer une clientèle d’elle-même !!!
Un cri d’agonie mit fin à ses hésitations. Elle n’en avait jamais entendu, mais était certaine de ne jamais l’oublier. Rien ne pouvait ressembler au cri d’un homme qui souffre.
Elle allait s’avancer discretement quand soudain le groupe d’homme qui s’était introduit dans la maison en ressorti, la forçant a reprendre place dans sa cachette. Après une courte concertation, ils disparurent dans la détonation du transplanage. Ed attendit quelques secondes et s’avança doucement vers la maison. Les alentours semblaient vides, et le paysage, qu’elle avait quelques minutes avant contemplé avec un regard plein de poésie, semblait menaçant. Les arbres a moitié dénudés tendaient leurs griffes branchues, et les feuilles se posaient sur le sol comme autant de mauvais présage.
La jeune femme entra dans la demeure. Un cyclone aurait pu y passer sans faire autant de dégat. Les meubles étaient cassées, la vaisselle au sol, les bibelots écrasés, les tableaux déchirés …. La rouquine sortit sa baguette, et avança discrètement. Le groupe qui avait quitté les lieux ne transportait pas de blessé. Alors ou était celui qui avait poussé ce cri ? Elle finit par le trouver, dissimulé par un vaisselier réduit à l’état de tas de bois. Il était mal en point. Son visage portait des entailles, son coté des traces de brulure, et le vaisselier, en bois massif, avait du faire du dégât sous les cotes. Il marmonnait sans fin les même mots, ses yeux déjà a demi voilés regardant dans le vide

- Je sais comment ouvrir le passage … je sais … je sais … le passage …

Edwyna se précipita aux cotés de l’homme et ouvrit sa mallette. Elle y piocha des potions calmantes, analgésiques, des pansements ….

- Chut … ne dites rien . Vous allez vous faire mal.

D’un coup de baguette, elle releva le meuble, découvrant l’étendue des dégats. Les brulures occasionnée au coté étaient déjà de mauvais aloi. L’écrasement de la région sous thoracique laissait carrement peu de place quand à la survie du malade. Elle ne pouvait pas l’emmener dans cet état, et n’avait aucun moyen de faire venir des secours. Elle versa dans la bouche du blessé quelques gouttes d’une puissante potion anti douleur.

- Ca va aller mieux. Ne vous agitez pas.

Elle fouilla dans sa valise, appliquant autant qu’elle le pouvait des cataplasmes sur les brulures, faisant avaler les potions de réparation, bandant … le regard du blessé sembla soudain se faire plus clair. En agissant, la potion analgésique lui permettait de reprendre pied dans la réalité. Mais pour combien de temps ? Elle lui sourit.
D’un geste étonnament vif, l’homme lui attrapa le bras.

- L’Ordre … Il faut dire à l’ordre que je ne suis pas … je ne suis pas … un mangemort….
- Calmez vous … vous mettrez l’Ordre au courant vous-même, une fois rétabli.

Rétabli … Edwyna doutait elle-même avoir les compétences pour sauver l’homme. Peut être à Sainte Mangouste, avec du matériel, aurait elle pu avoir une chance de le sauver. Mais ici, au milieu de nulle part, avec pour seule aide sa trousse de visite, elle n’était pas optimiste. Mais elle essaierait. L’inconnu, dont l’étreinte s’était relâchée, resserra soudain sa poigne sur le bras de la doctoresse.

- Non … il faut que vous leur disiez … Au square Grimmauld … le 12 … vous pourrez entrer grâce à la formule …

Sa main se dessera sans que son regard ne quitte la rouquine pendant qu’il lui donnait une formule totalement inconnue. Par habitude, elle l’enregistra. Mais son attention était porté à son patien, qui tentait de faire passer un nouveau message.

- Je l'ai vue... et je sais comment ouvrir le passage... C'est au ministère... là où Sirius...

Sa main tomba mollement pendant que ses yeux se voilaient de nouveau. Edwyna sortit de son sac un petit flacon de sels spécial. Doux, il aidait notamment à éviter l’état comateux. Le regard de l’homme se reposa sur elle. Mais il était visible qu’il était à bout. Il agonisait, et la médicomage n’y pouvait rien. Sa voix s’était transformée en un souffle, et il tenta de reposer sa main sur le bras de la jeune femme. Elle se pencha vers lui.

- Je l'ai vue... Il l'a avec lui...

Une larme, dernier signe de vie de cette enveloppe désormais vide, coula sur la joue de l’homme pendant que son regard se figeait sur quelque chose qui se trouvait loin au delà de la médicomage. Elle posa ce qu’elle tenait en main, doucement, dans sa mallette, et ferma les yeux de celui qui venait de s’éteindre devant elle, lui confiant un message dont elle ne comprenait pas le moindre mot. Le square Grimmauld … l’Ordre … et ce curieux message posthume. Il ne délirait pas, elle en aurait mis sa main au feu. La jeune femme sorti une feuille de son sac, et nota l’étrange oraison. Elle avait un devoir envers un mourant, elle l’accomplirait.

Le chemin du retour se passa sans même qu’elle s’en rende compte. Après avoir rangé ses affaires, elle avait jeté un dernier regard au cadavre et transplané jusqu'à son cabinet. Il lui fallait avertir les autorités. Son regard s’était alors arrêté sur un plan de la ville de Londres qui trainait sur son bureau. Le square Grimmauld existait il seulement ? Oui. Il était la. proche de la gare de King’s Cross … Son cabinet était à Londres et le mort ne bougerait pas. La jeune femme se mordit la lèvre, prit un sac a dos plus discret dans le monde moldu, passa une veste et sortit.

La rue ou se trouvait le square n’était pas une des plus belles de londres. Elle était grise et sinistre. Et surtout … surtout elle ne comportait pas de numéro 12. Ed fronça les sourcils. La formule permettait elle de trouver la maison ? Elle récita la formule donnée par l’inconnu, regardant autour d’elle. Mais c’est en face que tout se jouait. Le 11 et le 13 semblaient se séparer, faisant apparaitre entre eux une nouvelle façade, sans que les moldus dans les maisons voisines semblent trouver gênant le bruit et le mouvement de l’apparition.
Edwyna s’approcha de l’entrée avec hésitation, et poussa la porte. Elle entra, poussant doucement la porte, et s’arrêta dans le vestibule.

- Y’a quelqu’un ?

Le QG de l'Ordre du Phénix ressemblait désormais plus à une petite fourmilière qu'à une maison qui avait connu bon nombre d'adeptes de la magie noire. C'était pour le moins ironique que les défenseurs du bien soient isolés, réunis à ce jour dans ce lieu qui avait connu l'exact contraire il y a de cela plusieurs années. Tout à une fin, et tout change dans un monde après tout. Aujourd'hui c'était encore le cas. La fille Lovegood venait d'être récupérée et amenée ici en sécurité suite à une attaque. Encore une de ses attaques sans queue ni tête de la part du ministère. Une attaque sans fondement, les Aurors ne cherchant apparemment plus à comprendre, ni à avoir de preuve, ne faisant qu'obéir aux ordres du ministère.

Et la plupart du temps, cela se terminait en bain de sang, parfois simplement en arrestation, mais c'était plutôt rare. Tout le monde trinquait. Sorciers, sorcières, enfants, adultes, désormais quelque soit le côté que l'on défendait on était toujours en danger. Il fallait réagir. Cela faisait un an que l'on devait réagir. Mais comment réagir quand on n'a ni les moyens humains, ni financiers, ni même politiques pour le faire ? Persévérer, c'était tout ce qu'il comptait. On ne pouvait abandonner l'Ordre, on ne pouvait abandonner ce pour quoi certains s'étaient tant battus ou même tombés. Pour cela que ce soir, une nouvelle réunion avait lieu. Une réunion au cours de laquelle il manquerait certainement beaucoup de membres, mais par mesures de sécurité, il valait mieux ne pas convoquer tout le monde de suite. Au risque de paraître suspect.

Mais de toute façon qui essayait-on de tromper ? A tous les coups on était déjà suspect depuis longtemps, depuis l'attaque du ministère sur les familles de mangemorts. On en était sur. Sinon pourquoi le ministère aurait gardé un oeil sur eux ? Fort heureusement le QG était assez bien protégé, notamment par le sortilège de Fidélitas, mais rien n'est inviolable, on peut toujours trouver une faille. Peut-être que ce n'était qu'une question de temps avant que l'on voit débarquer mangemorts ou ministère ici ?
Peut-être qu'au final, c'était à eux de frapper les premiers. On n'avait durant cette dernière année joué le rôle du spectateur, de l'acteur neutre car l'Ordre n'avait pas les mêmes effectifs que le ministère. De plus Rémus ne voulait pas les envoyer au suicide par une quelconque représaille suite à une attaque. Il fallait voir ce que comptait faire le ministère, quelles étaient ces intentions. Mais fort malheureusement, ces intentions n'étaient pas pour les ravir bien au contraire.

Un régime dictatorial quasiment, c'était ce qui se mettait tout doucement en place. Etait-ce une bonne chose ou non ? Non, définitivement non. Le ministère devenait comme les mangemorts, sans avoir l'étiquette du mal collée à leur front mais au final il faisait autant de dégâts qu'eux. Maintenant, maintenant on ne pouvait plus laisser passer cela. On avait été spectateur un peu trop longtemps, à eux de devenir acteurs également de cette mascarade de démocratie, diplomatie ou dieu sait encore.

"Bonsoir à tous. Comme vous devez le savoir, Luna Lovegood est actuellement sous notre protection suite à la tentative d'arrestation de son père par les Aurors."

Autant annoncer la couleur finalement, le pourquoi notamment de cette réunion, ce qui avait fait débordé le vase. Vase maintenant qui allait tout simplement explosé. Parfois il valait mieux ne pas réveiller un loup qui dort...

"Cela fait à peu près un an que le ministère poursuit ces arrestations arbitraires et nous savons tous ici que cela ne se passe jamais sans violence. Que beaucoup ne finissent jamais cette arrestation. Nous n'avons rien fait durant cette année. Nous ne sommes pas assez nombreux pour faire face.
Mais maintenant, la coupe est pleine. Nous devons réagir. Nous avons été trop longtemps spectateurs à mon goût que ce soit face aux mangemorts, ou au ministère. Il serait peut-être temps de nous faire une place de choix dans cette guerre. Car oui c'est une guerre.

Et indéniablement nous sommes plongés dedans. Que l'on reste là ou non. Et un jour nous devenons les victimes ou bien les résistants dans cette guerre. A vous de choisir."

Personnellement il avait déjà fait son choix. La guerre, il avait déjà connu lors de la première ascension de Lord Voldemort. Et cette deuxième, il y participerait également. Enfin c'était bien beau tout cela, mais ils n'étaient toujours pas assez. Et puis on n'allait pas se lancer dans la guerre psychologique. Dans ce cas autant se balader dans le monde sorcier sur son balai en diffusant sur les ondes radios sorcières du Wagner. Très guerre psychologique. Cela ferait presque penser à Apocalypse Now...version sorcière bien sur.

"Si nous devons nous montrer, il nous manque des alliés. Qui pouvons nous contacter ?..Qui.."

Pas vraiment de continuer à vrai dire son petit discours habituel, enfin habituel un grand mot. Pour une fois il avait été plus porté par autre chose que la sagesse habituelle concernant les actions de l'Ordre. Mais tout le monde a un point de non-retour n'est-ce pas ? Mais il n'obligeait personne à suivre. Après à eux de voir s'ils préféraient rester spectateur de la déchéance de leur monde ou au contraire tenter de l'empêcher. Enfin toujours est-il que quelqu'un avait pénétré dans le QG. Si cela avait été quelqu'un de l'ordre, il saurait qu'il y aurait réunion. La question était : Comment cette personne était-elle rentrée ?
Pour l'occasion, et fort heureusement l'accès menant au salon ou ils étaient tous installés, était fermé. Rémus se leva bien entendu, sortant sa baguette. Si c'était pour vendre des calendriers de Noël c'était non !

- Y’a quelqu’un ?

Certainement que d'autres membres allaient venir en appui en cas de besoin, mais pour le moment, baguette pointée devant, il sortit dans le couloir, prêt à toute éventualité. Il n'était pas question de se faire avoir par un quelconque piège ou d'être trop facilement en confiance avec de nouvelles personnes. Maintenant la prudence était de mise.

"Qui êtes vous ? Et comment êtes vous entrée ici ?"

La baguette pointée vers elle, au moindre signe de menaces de sa part, il lâchait une pluie de sortilèges. Espérons que cela ne fasse pas tomber de grosse gouttes. Et profitons en pour refermer la porte derrière elle d'un sort. Qui sait qui serait capable d'entrer comme cela !

L’impuissance

L’impuissance…

-Je suis désolée Luna… Je suis vraiment désolée…

"Qui êtes vous ? Et comment êtes vous entrée ici ?"

Dire que la maison était sinistre eu été un doux euphémisme. Elle s’accordait, pour ce qu’elle en avait vu, c'est-à-dire un vestibule, au quartier. Une maison qui transpirait par toutes les tentures vieillottes du couloir une indicible impression d’enfermement et de quelque chose d’autre. Quelque chose de plus sinistre que l’enfermement. Une impression de gris total, comme si la maison elle-même n’arrivait qu’a exhaler un vague souffle de vie. Son impression était la. La maison ne vivait pas. Chez elle, ou chez ses parents, elle pouvait dire qui avait fait quoi. Chez ses amis, elle pouvait dire « oui c’est toi » en regardant comment la demeure était décorée, et comment ses habitants la faisaient vivre. Ici, elle ne trouvait qu’une impression d’éternité figée. Rien n’avait du changer depuis des années. Impression d’autant plus dénuée de toute racine qu’elle n’avait rien vu qu’une antichambre dans laquelle elle s’était à peine avancée, la porte derrière elle lui offrant une réconfortante issue de secours.

La jeune femme avança donc de quelques pas. Non décidemment, cette habitation ne lui disait rien. A chaque enjambée, elle avait l’impression de s’avancer d’avantage dans un piège. En dehors de l’ambiance générale de l’endroit, elle se rappelait de l’homme mort, de sa volonté de prouver qu’il n’était pas mangemort, de son message et de ce fameux « Ordre ». Et aussi que ses assassins n’étaient pas des mangemorts. Et elle était peut être en train de mettre les pieds dans un coupe-gorge.
Elle avait eu le temps de réfléchir pendant son trajet jusqu'à cette « riante » demeure et en était à présent persuadée. Le Ministère faisait peser une telle chape de suspicion sur la population qu’elle n’éloignait même pas la possibilité de son intervention. Pourtant, la gazette rapportait bien que tout était fait pour protéger les sorciers comme les moldus, et que les interpellations ne se faisaient que sur des éléments probants, que les morts étaient dus à la résistance des interpellés ….
Mouais … ces enfants qu’elle avait du soigner, ces vieux sorciers dont elle avait constaté le décès en sa qualité de médecins avaient du être de sacrés adversaires alors. Elle avança d’un nouveau pas et allait lancer un dernier appel avant de partir, enfin une décision intelligente dans sa journée, quand quelqu’un la devança.

Il était grand, balafré, habillé d’un ensemble qui dans d’autres circonstances l’aurait fait sourire, mais surtout brandissait sur elle sa baguette, en paraissant bien décidé à en faire usage. Et surtout, il avait fermé la porte.

- Qui êtes vous ? Et comment êtes vous entrée ici ?

La sorcière resta quelques secondes bloquée sur la baguette qui la regardait de son unique œil risquant à tout moment de s’ouvrir. C’était décidé, plus jamais elle ne rendrait service à quiconque, et jamais elle ne promettrait rien a un mort sauf si c’était de lui apporter des fleurs. Elle reporta le regard sur l’homme et distingua derrière lui une jeune femme portant de longs cheveux bruns roux et la dardait de ses yeux sombres, pour autant qu’Ed puisse le discerner. Cette fille ne lui était pas inconnue. L’homme non plus. Mais ou les avait elle déjà vu ?
Son attention revint au problème immédiat : sortir d’ici vite en en un seul morceau. L’inconnu avait été assassiné, et rien ne prouvait qu’on ne la prenne pas pour son meurtrier. Pour peu que ces gens soient ses amis.

- Je … heu … je .. suis le docteur Applestorm et ….

La baguette hypnotisait la rouquine qui finit par s’exprimer dans une phrase au débit extraordinairement rapide.

- Etjesuismedicomageetsivouspouviezbaissercettebaguettejepourraispeutetremerappelerpourquoijesuis
venueetsivousnytenezpaspromisjemenvais!

Bien dit ça. Sur que ça allait grandement l’aider, surtout qu’elle était persuadée d’avoir buté sur une partie des mots. Elle se morigéna. « Quelle héroïne tu fais Ed !»
Retrouvant en partie son aplomb dans cette autocritique pourtant involontaire, elle se redressa pour reprendre un discours plus intelligible.

- Je suis médicomage. Il y a quelques heures, j’ai du assister un homme dans ses derniers moments. Et il m’a demandé de venir ici pour parler à « l’Ordre. » Mais il semble que je ne tombe au mauvais moment donc si vous le préférez, je vous laisse ma carte et vous passerez me voir à mon cabinet ….

Voila qui relevait sans aucun doute de la bonne idée. Ils viendraient quand ils voudraient ! Elle aurait du faire ça avant, les faire venir. Et pourquoi n’était elle pas passée informer les autorités de la mort de l’inconnu avant de venir ? Au moins on saurait où retrouver son cadavre….

- Par ailleurs je vous serai infiniment reconnaissante de baisser votre baguette, pour éviter que le coup ne parte tout seul.

Cette baguette la fascinait. Ceci étant, elle avait toujours eu conscience que l’on était souvent fasciné par ce qui pouvait nous détruire. En l’occurrence un morceau de bois au demeurant fort esthétique, mais néanmoins menaçant.

- IL semblait penser que ce message avait beaucoup d’importance pour vous.

Ed plongea la main dans sa poche intérieure, ou elle gardait toujours quelques parchemins de visite. Pour l'instant, force était de constater qu'elle parlait plus ou moins toute seule ...

- Attendez ... je vais vous montrer .... ou est elle? La voila ....

Le vent froid picotait la jeune Auror, pourtant chaudement habillée, une écharpe noir enserrant son cou et un bonnet de même couleur ornant ses cheveux toujours aussi roses. Elle attirait le regard de nombreux moldus, et leurs répondait parfois avec un sourire goguenard, bien qu’elle s’en fiche en réalité : ils ne la connaissaient pas, ne savaient pas que cette couleur si vive faisait échos à sa personnalité pétillante… et ils ne le sauraient pas. Mais au faite … que faisait Tonks, un jour de travail, dans le Londres Moldu ? Pour comprendre, il faut admettre que le mot « liberté » collait parfaitement à la jeune adulte. Preuve en était encore une fois ses cheveux. Et donc, pour Tonks, la « liberté » commençait par assister à une réunion de l’Ordre à laquelle elle avait été convié, même si cela sous-entendait ne pas être au bureau alors qu’elle le devait.

Et voilà comment elle se retrouvait maintenant devant le 12 square Grimmaud, un sourire joyeux et presque naïf s’étalant sur son visage … depuis combien de temps n’avait-elle pas passé cette porte dans le but d’y retrouver une bonne partie du groupe ? Trop longtemps, sûrement, et rien ne pourrait lui effacer cette impression de bonheur. Même pas cette saleté de porte parapluie en forme de trôle dans lequel elle culbuta violement. Même pas cette mégère de Black qui se mit alors à hurler. Même pas quand elle dût se battre avec cette saleté de tenture, maugréant mais heureuse au fond d’elle. Non, rien ne semblait pouvoir éloigner cette joie qui l’assaillait.

Et pourtant … Tonks avait beau aimer Rémus, il avait le don pour casser l’ambiance. Comme si une seule des personnes ici présentes pouvait avoir oublié ce qui c’était passés chez les Lovegoods, peu de temps auparavant. Le père qui ne voulait pas quitter le lieu, mais qui demandait qu’on cache sa fille. Une nouvelle tragédie, une nouvelle séparation de sa famille, et qui n’était pas dût aux Mangemorts, mais à ceux qui devaient protéger le monde Sorcier, ceux qui maintenaient une dictature ignoble et sanglante. Un frisson monta le long du dos de Tonks. Quand le loup garou continua, elle s’obligea à ne pas détourner les yeux. Tout finissait dans le sang, et elle était coupable d’un côté, puisqu’elle avait dût participer à certaines de ces arrestations impensables. Il fallait maintenant que l’Ordre réagisse, il fallait maintenant que chaque personne ici présente fasse son propre choix … et pour Tonks, ce dernier était déjà fait. Son visage se ferma alors légèrement. L’Ordre passait avant tout à ses yeux – exception faite de Rémus, bien sûre, mais la question n’était vraiment pas au programme de cette sinistre journée, finalement-, et bien sûre, elle les suivrait, sans pour autant quitter le Ministère …. Essayer de calmer le jeu, d’éviter le pire, tel était sa leitmotiv. Et pour ça, elle ne pouvait pas non plus quitter le Ministère, même si l’Ordre restait sa priorité – preuve en était sa présence -.

Qui appeler à l’aide ? Il ne restait personne … elle était bien placée pour le savoir, quand ceux qui savaient qu’elle était Auror détournaient leurs regards, de peur de se faire arrêter. Personne n’oserait se poster contre le Ministère, et sa brutale tyrannie, non personne. Il ne restait qu’eux, comme autrefois, comme plus tard peut être.

Soudainement, alors que cette étrange idée pessimiste avait remplacé sa joie antérieure, une personne franchit la porte du repère de l’Ordre. Dans un reflexe nerveux, elle posa sa main sur sa baguette, et attendit quelques secondes avant de se lever, et de venir se poster derrière la porte, jetant un coup d’œil presque nerveux à travers l’embrasure. C’étaient-ils fait repérer ? Quelqu’un avait-il réussit à pénétrer ce lieux qui devait être secret ? Si oui … comment cela pouvait-il être possible ?
Cependant, quand la médicomage aux cheveux roux - quelqu’un de la famille de Ron ? – leurs demanda de baisser la baguette, elle accepta de le faire, au moins un peu. Tonks tint tout de même ce petit bout de bois collé à sa cuisse, prête à réagir à la moindre réaction violente de la dame qui avait réussit à entrer dans leur antre… sa voix s’éleva alors qu’elle cherchait quelque chose dans sa poche.
« Qui … Qui est mort ? Le connaissez-vous ? »
Un frisson commençait à monter le long de son dos. Elle comprenait à ce que disait la médicomage que le père Lovegood n’était plus ici … Doucement, Tonks blanchît. Encore une fois, la mort venait de toucher le monde magique, et encore une fois, cette mort était sans aucun doute annoncée par les Aurors. Et puis, doucement, tentant de reprendre contact avec la réalité et ne plus penser à cette horreur, elle détourna le regard vers Rémus.
« Que .. de quel passage ? Qui à quoi … ? »

Elle ne comprenait pas. Ne comprenait plus.

Cho était seule dans une ville peu connue du monde des sorciers. Elle était là et personne ne le savait. A qui pourrait elle le dire ? La jeune femme avait perdu tous ses amis ou presque à cause des partisans de Lord Voldemort. Cho ne s' en était pas remise et sa ne risquait pas d' arriver , pas tant que les assassins de ses amis ne soit condamnés à la peine capitale : la mort ! Elle regardait devant elle ,l' automne était au rendez vous comme tous les ans à cette période de l' année , les feuilles rougies tombées vivement à l' aide du vent. Cho aimait regarder ce phénomène , les feuilles se laissait porter par le vent et ne décidait pas de leurs destins. La jeune asiatique avait subie un peu de la même manière les morts de ses proches. Elle n' avait rien put faire et avait dut se contenter d' assister à ce cauchemard sans pouvoir y remédier .

Les arbres qu' elle regardait d' un air distrait se trouvait tout près du quartier général de l' Ordre du Phoenix. Cho se trouvait là car Remus le chef de l' Ordre actuellement avait demandé aux membres de l' organisation secrete de venir pour assister à une réunion d' urgence. Cho savait que le monde des sorciers était totalement chamboulé par les nouvelles directives du ministère de la magie qui pensait faire le bien. Le ministère met juste en place une sorte de didacture qui soit disant n' a pas de failles. Cho trouvait ce comportement inadmissible pour une autorité aussi haut placée mais ce qui lui paraissait bisarre c' est qu' on entendait plus parler de Voldemort et de ses partisans ces derniers temps. Il avait mystérieusement disparut de la circulation. Le ministère devait croire que c' était à cause des attaques qu' il avait organisé envers les familles de mangemorts en mettant à sac leurs maisons et en tuant les membres de leurs familles. Cho trouvait sa répugnant et se demandait même si ce n' était pas pire que les mangemorts. Car le ministère lui croyait faire le bien, ce qui est un doux euphémisme.

Cho tout en réfléchissant à la nouvelle organisation dans le monde des sorciers avançait vers le quartier général , elle ne voulait pas être en retard. La jeune asiatique arriva devant l' immeuble et le 12 square grimmaud apparut devant elle , Cho s' approcha , toqua légèrement à la porte pour prévenir et rentra à l' intérieur. Une personne l' attendait baguette levée mais quand cette personne reconnut Cho , elle abaissa sa baguette et lui dit de venir avec elle dans la salle de réunion , ce que Cho fit immédiatement.

Quand Cho rentra enfin dans la salle de réunions , les sièges n' étaient pas tous pris , mais pourtant tous les membres de l' ordre appelés étaient présents. Il fallait savoir que l' Ordre du Phoenix manquait de membres et qu' il était au bord de la rupture à force de subir les assauts des mangemorts . Le ministère n' avait pas agit contre eux encore mais Cho se demandait combien de temps cela durerait encore... L' ordre était comme un roseau , il pliait encore et toujours mais ne se brisait pas ! Et il fallait qu' il en soit ainsi pour la paix du monde.

Cho prit place autour de la table et écouta le discours éloquent de Remus qui était net , clair et précis. La jeune femme écoutait attentivement et à la fin de son discours , elle était évidemment du point de vue de Remus d' être opposant par rapport aux agissements du ministère de la magie, il fallait agir et le plus tôt possible avant que l' Ordre ne se retrouve entre deux autres puissances. Et l' ordre en subirait les conséquences dans le futur.

Puis alors que Cho allait donner son avis , des couinements de chaussures se firent entendre venant de l' entrée du répère de la maison des Black. Tous les membres purent voir Remus se lever immédiatement baguette pointée , Hermione suivit son mouvement ainsi que Tonks ! Quand ils se trouvèrent en face de la personne , ils remarquerent que c' était une femme qui ne paraissait pas du tout agressive , au contraire même! Quand Remus lui demanda qui elle était , elle leur déclara qu' elle était médecin et qu' elle s' appelait Edwina, Cho n' avait jamais entendu ce nom quelque part mais en tout cas pour chouquette , elle paraissait innofensive! Puis quand tout le monde put voir le message , il y eut des réponses et des interrogations dans les têtes de tout le monde.

Apparament , le père de Luna , la fille emmenée de force ici pour protection , venait de décéder et c' est lui qui avait adressé ce message à la jeune femme qui se trouvait devant eux. Cho ne comprenait strictement rien , quelqu' un devait savoir quelque chose ,sa devait faire penser à quelque chose pour au moins un membre de l' ordre sinon à quoi bon ce message. Il avait forcément était donné en étant sur que l' Ordre du Phoenix comprendrait. Cho se retourna vers les autres membres présents autour d' eux, beaucoup étaient interrogatifs et ne comprenait pas! Cho prit la parole au bout de quelques minutes de silence !

" Je pense qu' il serait mieux que vous restiez ici Miss Edwina... Pour ce que vous savez ,et pour que vous nous expliquiez plus clairement ! Enfin ce n' est que mon avis ! "

Cho se tut quelques instants puis parla à l' assistance.

" Sa doit forcément dire quelque chose à l' un d' entre nous... il faut se rappeler... "

C'était un soir particulièrement sombre et glacial. Le soir où ils avaient du prendre une décision difficile mais nécessaire. Jetant des coups d'oeil furtifs à côté de lui, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur pour lui et les autres. Et si ils échouaient ? Sa baguette en main, à l'affut du moindre bruit suspect, Ron essayait de rester calme, car il se devait de ne pas céder à la panique. Il entendit Hermione réconforter Luna, du mieux qu'elle pouvait. Il n'aurait pas pu faire mieux, personne n'aurait pu d'ailleurs, la jeune fille n'était surement pas en état. C'était d'ailleurs bien la première fois qu'elle semblait tout à fait...normale. D'habitude elle avait toujours cet air rêveur, mais là, il y avait comme un vide. Entrant dans le QG de l'Ordre, Ron regarda une dernière fois dehors avant de s'aventurer dans la demeure des Black.

Quelques jours plus tard, le feu crépitait dans la cheminée de la cuisine, permettant surtout aux personnes présentes dans la pièce de se réchauffer, la maison des Black étant particulièrement mal isolée. Depuis qu'ils se réunissaient ici, personne n'avait songé à faire quelques travaux. En même temps les sortilèges que la mère de Sirius avait utilisés étaient particulièrement efficaces. Donc ils faisaient comme ils pouvaient pour se sentir à l'aise ici, dans cet endroit un peu sinistre. Le jeune homme n'avait jamais trop aimé être dans cet endroit, même s'ils y étaient en sécurité.

Présents dans la pièce, de nombreux membres de l'Ordre étaient là pour rester avec Luna. Oui mais aucune trace de Harry. Rien qu'en pensant à lui, Ron éprouvait beaucoup de colère. Voilà depuis deux mois qu'il avait quitté l'Ordre et qu'il n'avait plus donné de nouvelles, à personne. Même pas à lui, Ron Weasley, qui l'avait toujours accompagné dans les moments les plus durs. Et il se disait son ami. Sauf qu'un ami n'abandonnait pas ses proches quand la situation s'assombrissait. Et ce soir-là plus que jamais, ils avaient tous besoin de Harry Potter, Luna avait besoin de lui, mais il préférait s'occuper de sa petite personne plutôt que protéger une jeune fille en détresse. Ron comprenait parfaitement la situation dans laquelle se trouvait Luna, être séparé de sa famille est la chose la plus horrible qui soit. Le jeune rouquin repensait à ses parents, des victimes innocentes de la guerre contre Voldemort. Il n'avait pas eu le temps de leur dire au revoir, de leur parler une dernière fois, et il avait encore l'impression qu'ils allaient passer le pas de la porte et que sa mère allait lui dire qu'il devait prendre du poids et qu'il était bien maigrichon.

Sauf que là, ils étaient en train de batailler contre leur propre camp, un Ministère à la dérive, qui faisait sombrer leur monde dans le chaos et la terreur. Comment la situation avait pu empirer à ce point ? Comment en étaient-ils arrivé à devoir séparer un père de sa fille, rien que pour la mettre en sécurité ? Même eux devaient à un moment ou à un autre se cacher, car ils seraient surement considérés comme coupables d'un crime qu'ils n'avaient pas commis. L'Ordre censé aider le Ministère à vaincre les Mangemorts et Voldemort était révolu. Et le mal était plus que présent à leur porte, car ils ne pouvaient pas savoir sur qui compter.

Même si l'heure n'était pas au relâchement, et que Luna avait besoin de soutien, Ron ne pouvait s'empêcher de regarder la table, où quelques victuailles les attendait. Ecoutant distraitement Remus, il s'apprêtait à prendre un morceau de poulet, mais un regard de Hermione le fit se raviser [Mission 1] Sur le fil... du Rasoir ! 663950

[Mission 1] Sur le fil... du Rasoir ! 663950

Bah quoi, quand le ventre criait famine, il fallait bien le satisfaire non ? Enfin bref tant pis, il profiterait d'un autre moment. Mais quand il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient, il se dit que ce n'était pas pour tout de suite. Il suivit Remus et Hermione qui s'étaient levé pour aller voir ce qui se passait, baguette en main au cas où, et fut surpris quand il aperçut une inconnue rousse. Impossible qu'elle soit de sa famille, il connaissait tout le monde, et celle-ci lui était étrangère. Il baissa sa baguette quand il comprit qu'elle était innoffensive. Une simple médiccomage, mais qui avait beaucoup à leur apporter, notamment un message important. Le visage de Ron blêmit soudainement quand il entendit la mauvaise nouvelle. Le père de Luna était mort ? Et ce message était tellement mystérieux. Mais cela impliquait Sirius, donc...

- C'est peut-être en rapport avec le rideau, dit Ron. Là où il est mort. On doit peut-être y retourner. Enfin, si on y arrive.

Effectivement, s'ils voulaient aller au Ministère, ça n'allait pas être facile, étant donné le niveau de sécurité du lieu, et ce qu'ils risquaient en étant prit. La dernière fois c'était facile car personne n'était là pour les stopper, sauf les Mangemorts, mais ils étaient arrivé sans aucun problème car on leur avait facilité la tâche. Mais maintenant, personne ne serait là pour leur ouvrir un passage...

Tout allait de travers décidément. Enfin de travers. Il était surtout difficile de réussir à garder la tête froide avec tout ce qui se passait, et désormais le tournis allait le prendre si cela continue. On ne pensait pas que la disparition du père de Luna leur reviendrait rapidement dans la figure. Tout du moins c'était une façon de parler. Surtout que ceux qui étaient présents ce soir, une partie d'entre eux avait été très présent pour faire sortir Luna de chez elle et l'emmener avec eux. Ils auraient pu au final sortir son père également, mais ils ne l'avaient pas fait, car cela risquait de compromettre l'Ordre tout entier. Tout était devenu bien trop compliqué ces derniers temps avec le ministère, c'était pire que la période avec les mangemorts et il devait gérer tout cela. Il n'était pas Dumbledore, il n'était pas Sirius, il n'avait pas les mêmes capacités qu'eux pour diriger un groupe, surtout que son habitude était plus de rester dans l'ordre.

Mais maintenant l'ombre était finie. Il n'y en avait plus, il fallait faire front commun au lieu de rester caché. Tout ceci n'avait plus de sens avec ce qui se passait. Plus personne n'était à l'abri. Il fallait agir, et il le savait. Mais se jeter dans une bataille comme cela, sachant parfaitement qu'il y aurait des victimes, et des deux côtés, alors qu'au final ils voulaient tous se débarrasser des mangemorts, c'était difficile à avaler. Et c'était lui qui devait prendre la décision, tout du moins la proposer aux autres.

Et désormais cette médicomage, qui avait réussi à pénétrer à l'intérieur du quartier général grâce à l'aide de feu Mr Lovegood et qui avait un message à leur délivrer. Au fur et à mesure du récit, il avait abaissé sa baguette finalement, on ne risquait rien. Surtout au vu de la menace finalement. Un mot, une lettre, de simples mots qui pourraient tout changer finalement. Et ce qui se passa en fin de compte. Il ne s'en rendit pas vraiment compte sur le coup, il faut dire qu'il était plus préoccupé par la médicomage et à l'écouter que d'observer les autres ainsi que le mot. Mais son tour vint également.

Il le lut également. Soupirant légèrement. Il ne réussit pas vraiment à tout décrypter pour l'occasion, à part ce qui concernait Sirius. D'ailleurs un léger voile passa devant ses yeux, c'était encore frais dans son esprit. Quand Sirius était passé par le voile, ou proche de le passer, on avait essayé d'occulter cela de son esprit, mais malgré tout il y avait certains souvenirs bien vivaces qui vous pourrissaient la vie. Encore aujourd'hui. Il retrouva son regard pour le moins calme, quand Tonks l'observa tout en prononçant quelques mots. Il essaya de l'apaiser, il savait que tout le monde ne comprenait pas forcément ce que cela voulait dire, de l'apaiser simplement en la regardant. Rémus était toujours plus "parlant" avec son regard qu'autre chose. Avant d'écouter le reste de la troupe.

Personne n'avait tord, tout le monde avait décidément raison pour l'occasion. Rémus avait récupéré le mot, lettre et l'avait gardé avec lui, mais avant de décider quoique ce soit, ne restons pas dans le couloir. Surtout qu'il restait encore du monde dans la salle, et il serait difficile de tous s'agglutiner dans les couloirs.

"Pardonnez nous ces manières Mme Applestorm. Entrez dans le salon je vous prie."

Léger regard vers ceux qui l'avaient suivi finalement, on n'allait pas garder cela pour soit. Tout le monde avait le droit de savoir en fin de compte, même si la première partie était douloureuse, il était toujours difficile de perdre quelqu'un que l'on avait connu, d'autant plus pour Luna, mais plus de secrets. Non plus de cela dans l'Ordre, cela ne donnait jamais rien de bon.

"Les autres doivent savoir également."

Il savait parfaitement que cela parlait du voile, du rideau de la mort et du département des mystères. Mais comment y arriver ? Cela devait être désormais une véritable forteresse à vrai dire. Peut-être qu'on connaissait quelqu'un à l'intérieur ? Va savoir. On était fatigué de tout cela, de ce genre de situations mais pour le bien de tous, il fermait les yeux sur cette fatigue pour prendre sur lui et essayer de garder le moral des troupes.

"On trouvera un moyen d'entrer. S'il a dis cela, ça doit vouloir dire quelque chose. Et ce quelque chose se cache au niveau du voile. Si cela peut nous permettre de prendre une longueur d'avance sur le ministère, par je ne sais quel moyen, il faut tenter. Mais de façon réfléchie.
Connaissons nous quelqu'un au département des mystères qui pourrait nous faire entrer en toute discrétion ?"

Pas question de foncer directement dans le tas désormais. Il fallait la jouer prudent, on ne sait jamais sur qui, simplement en sortant on pourrait tomber. Et Rémus préférait trop de prudence, plutôt que trop d'impétuosité. Cela allait encore être une longue journée, nuit.

En plein milieu de la campagne anglaise, sur le même sentier qu'emprunta quelque temps plus tôt une jeune médicomage, marchait une autre personne. Mis à part qu'elle venait de transplaner derrière un buisson aux couleurs aussi éclatantes que sa chevelure, elle semblait totalement ordinaire. Elle s'était vêtue d'habits moldus pour passer inaperçue. Car même si la demeure des Lovegood se situait à proximité de chez elle, il n'était pas rare de rencontrer un moldu amateur de la nature en cette saison colorée, vêtus d'une tonne de tissus pour se réchauffer... alors qu'un simple sort réchauffant aurait suffit. "Aaah ces bons vieux moldus" . Cette phrase, autrefois, elle l'entendait souvent. Comme pour chasser cette pensée, elle remonta un peu son écharpe qui avait légèrement glissé, ne cachant plus son visage et permettant au vent frais de s'engouffrer. Ainsi, si par le plus pur des hasards, elle rencontrerait des aurors en chemin... elle se ferait déjà moins remarquer.

Mais quelle était donc la raison pour laquelle la jeune Ginny Weasley se rendait chez les Lovegood..? Pour la savoir, un retourneur de temps aurait été efficace. Ginny, malgré sa proximité et le fait qu'elle connaissait bien Luna ne voulut pas faire partie des membres qui la mettraient en sécurité. Connaissant Xenophilius, jamais il n'aurait accepté de se cacher et la jeune sorcière ne voulait pas être celle qui déchirerait une famille même si c'est pour son bien. Peut-être était-ce une attitude lâche de sa part ou bien simplement cela lui rappelait trop une scène vécue dans le passé. La séparation, elle connaissait... sauf que la sienne, avec ses parents était définitive. Quoiqu'il en soit, sa manière de se racheter était de voir si Lovegood Senior se portait bien. Le peu d'effectifs que contenait l'Ordre ne permettait pas une surveillance constante. D'autres personnes étaient elles aussi sur le fil du rasoir. Mais cette personne, Ginny en avait fait sa priorité. Elle avait d'ailleurs prévenu qu'elle serait en retard à la réunion officielle... .

L'habitation des Lovegood semblait se rapprocher pas à pas et au fur et à mesure que la sorcière avançait, le vent redoublait d'intensité balayant les feuilles déjà tombées qui se contentaient de tournoyer dans les airs comme une dernière révérence. Même les arbres semblaient gémir... . Ginny essaya de chasser les étranges pensées que ce vent venait de faire naître en elle.. pourtant, malgré elle, elle accentua la cadence, oubliant la prudence.

Lorsqu'enfin elle arriva à proximité, ce ne fut pas les vitres brisées, ni la porte grande ouverte qui attira son attention et la fit pâlir... ce fut ce silence... ce silence de mort que seul le vent venait troubler. Autrefois, c'était les rires, les explosions, tout était bruit, vie et maintenant rien... . Elle resta un moment tétanisée, le coeur battant. Lorsqu'elle revint à elle, espérant au fond d'elle même que tout cela était dû à une expérience de Xeno qui avait mal tournée, elle arriva à faire un premier pas tremblant.

Lentement, comme dans un film en ralenti, elle entra dans la maison. Elle essaya de faire abstraction des meubles, chaises, objets divers cassés, se rappelant des bons moments passés en cette demeure avec Luna lors des vacances d'été. Mais ce maigre souvenir s'effaça rapidement. Son regard venait de se poser sur la personne recherchée. Inconsciemment, des larmes venaient perler sur le bord de ses yeux... restaient en équilibre précaire avant de glisser lentement, laissant une trace humide sur les joues de la jeune demoiselle. Ce qui avait été tant redouté était fini par arriver. Avec le temps, on aurait pu dire que c'était prévisible, voir banal... mais la mort n'est jamais banal, elle fera toujours aussi mal.

La sorcière souffla pour enlever les sentiments qui la rongeaient et s'essuya les joues d'un mouvement rageur. Après la tristesse, la colère. Au fond d'elle-même elle maudit ces fichus aurors et ces mangemorts. Deux opposés qui pour finir sont loin d'être différent. Elle n'avait aucune idée concernant le responsable de cette œuvre mais une chose était sure.. si elle voulait des informations, il fallait le faire maintenant tant qu'elle en avait encore le temps.

Reprenant son assurance, mettant de côté sa tristesse, les idées un peu moins confuses, elle fit ce que jamais elle n'aurait fait si Xénophilius était toujours en vie : elle décida de farfouiller les décombres à la recherche d'un indice à donner au membre de l'Ordre.

Il était peu probable que Monsieur Lovegood cache ses affaires privées dans le salon... de toute façon vu ce qu'il en reste, cela n'aurait servi à rien de s'y attarder.
La trace des explosions alla même jusque l'atelier, mais celui-ci était un peu moins endommagé. Respectueusement, elle fit ce que les hommes venus faire leur lâche besogne n'avaient pas pensé faire, un à un, elle souleva les fioles, les porte-bonheurs africain, la tête de Ronflax, les radis de Luna, un objet qu'elle ne connaissait pas mais qui sifflait étrangement sans rien découvrir. Alors, elle ferma les yeux.. s'imaginant être Lovegood. S'il voulait cacher quelque chose, où le mettrait-il... ? Les livres... le seul endroit de la pièce qui n'avait pas été examiné de plus près... voyons... une rangée de vieux chicaneurs poussiéreux et jaunis par le temps dont certains avaient été touché par un sort lors de la bagarre, une rangée de livres scientifiques dont certains dégageaient une étrange fumée, une rangée consacrée aux Ronflax... . En s'approchant de plus près, elle vit une feuille d'une blancheur éclatante ressortir de manière évidente des autres feuilles jaunies. Elle fronça les sourcils, l'enlevant délicatement.

Ses yeux se posèrent sur son contenu à moitié effacé mais dont le gribouillis était bel et bien écrit par la main de Lovegood :

Citation :

"Je l'aie vue... la baguette, elle existe réellement. Et le rideau, très important le rideau car..."
"C'est incroyable ce qu'elle peut faire.. et surtout ce qu'IL peut en faire."
"IL a le contrôle total.. c'est presqu'aussi effrayant que de voir en un Ronflax en vrai. Effrayant de voir, tout ce qu'IL peut en faire. "
"L'expérience a bien fonctionné... d'ailleurs, je me prendrai bien un p'tit remontant"
"Cela me fait penser à Fumseck, l'oiseau de Dumbledore, le cycle de la vie, de la mort, de la vie après la mort"
"Et ce rideau à ne pas oublier..."
"La réponse est dans le rideau..."
"Et seul avec elle on peut... "
"Le cadeau..."
"Le récit..."

Ginny resta un moment perplexe quant au sens de ces phrases mais elle n'attarda pas plus longtemps sa réflexion... consciente que cela faisait un moment maintenant qu'elle se trouvait à l'intérieur de la maison.. et qu'elle était loin d'être à l'abri, elle se hâta de sortir de cette prison morte... .

Elle fit le chemin inverse, mais cette fois, sans un regard pour ce qu'était Mister Lovegood. Prudemment, elle regarda dans les alentours s'il n'y avait personne et décida de transplaner un peu plus loin. Le plop du transplanage n'était pas très fort mais n'importe quel sorcier pouvait le reconnaitre... et surtout suivre sa trace.

C'est pourquoi, elle atterri au cœur même de Londres, dans l'un de ses moins beau quartier, plus précisément dans une usine désaffectée. Elle ne s'attarda pas sur ce qu'elle voyait, tout ce qui comptait maintenant, était de rejoindre l'Ordre au plus vite en s'assurant de ne pas être suivie. De là, elle continua à pied, notant chaque visage qu'elle rencontrait. Le métro est le moyen le plus sur pour se déplacer sans encombre. Même si elle avait du mal avec l'argent moldu, elle en avait toujours sur elle "pour le cas où" et justement, c'était le moment adéquat.

Après avoir réglé sa carte... vérifier encore une fois si personne ne la suivait, elle entra dans l'engin que les moldus semblaient adorer. Suivant un itinéraire précis, longtemps répété mais jamais appliqué... elle prit plusieurs lignes avant d'arriver à la dernière station. Le reste, se faisait à pied.

Elle bifurqua souvent, revenant sur ses pas, allant dans une autre direction.. se la jouant à la Maugrey.. quand fatiguée et rassurée, elle prit la direction du Square Grimmauld.

Lorsqu'elle arriva devant le 12... le 11 et le 13 se rétrécirent étrangement... elle rentra à son tour, se préparant à annoncer la mauvaise nouvelle.
Elle traversa le hall, par automatisme, elle veilla à ne faire aucun bruit... elle ne tenait absolument pas à entendre maintenant le portrait de Madame Black crier qu'elle était une traitre à son sang, pffff pourquoi il n'existe pas un sort contre la glue perpétuelle... ou alors un sort qui rendrait aphone un portrait trop bruyant... .

Elle s'attendait à retrouver les autres membres en pleine réunion... se mordant légèrement la lèvre.. . Elle commençait à ressentir les effets de l'après choc... et c'est avec les souvenirs et les émotions l'assaillant à nouveau, qu'elle ouvrit la porte de la cuisine. La figure de la jeune sorcière était très pâle, faisant ressortir davantage ses taches de rousseurs, sa main qui tenait toujours le bout de papier tremblait légèrement.. . Lorsqu'enfin elle put parler, le son de sa voix avait une consonnance étrange et faible, comme si les mots avaient du mal à passer..

"Xenophilius, il est..."

Mais elle arrêta net sa phrase.. devant elle, en compagnie des membres de l'Ordre se tenait une autre personne. Il lui a fallu un moment avant de comprendre qu'une étrangère était entrée en ces lieux pourtant bien protégés... et la prudence revint en force. Etant arrivée bien après cette dernière, elle n'avait aucune idée de la conversation qui se tenait actuellement... .

elle

-Ne t’en fais pas Ginny… On… on est déjà au courant…

-Il… il y a peut-être Severus…

Pas vraiment le temps d’ajouter quelque chose de plus à vrai dire. Si on croyait simplement que Xenophilius était hors course, mais encore en vie, si certains le pensaient encore. Eh bien désormais on avait la preuve que ce n’était plus vraiment le cas. La fille Weasley, Ginny, venait d’arriver comme une bombe dans le quartier général de l’ordre. Au vu de sa figure, de sa pâleur, on comprit de suite ce qu’elle avait été faire. Et surtout ce qu’elle avait vu.

Et elle confirma les craintes de tout le monde. Bien sur on s’en était douté dès l’arrivée et les explications de la médicomage à vrai dire. Mais désormais en avoir le cœur net, par le biais d’un, ou plutôt d’une des membres de l’ordre, c’était tout autre chose. Luna venait de perdre son père. Elle avait déjà perdu sa mère, il y a de cela plusieurs années et maintenant c’était le père. Fort heureusement que l’on contenait les émotions peut-être un peu trop colériques du moment. Le trop plein de cette dernière année venait d’atteindre son apogée. Cela allait exploser tout simplement.

Mais il garda la tête froide. Ce n’était pas le moment pour ce genre de choses. Et il était censé montrer la voie. Pfff, risible. Il n’était pas vraiment à la hauteur en tant que chef de l’ordre. Il faut dire également, qu’il était difficile de se comparer à des personnes comme Dumbledore. Lui il aurait su quoi faire dans ce genre de moment. Rémus lui se contentait pour l’instant de réfléchir. Mais la réflexion arrivait à son terme malgré tout.

Hermione venait d’ailleurs de prendre la suite, et eux dans tout cela ? On attendait de savoir ce qu’il en était. Enfin surtout de savoir si quelqu’un connaissait une personne au sein du ministère, capable de nous faire entrer. Sinon, sinon ils ne pourraient pas faire grand-chose. Lui, de son côté, ne connaissait pas grand monde au ministère.

Il faut dire qu’il n’était pas des plus appréciés là-bas. Il fallait le comprendre. Un loup-garou, cela ne fréquentait pas le ministère, d’autant plus avec les nouvelles lois, réformes et autres joyeusetés de ce genre.

Un léger regard vers ceux présents. La plupart était encore jeune malgré tout, même pas une vingtaine d’années. C’était à peu près l’âge ou lui, Sirius et le reste des maraudeurs s’étaient également engagés dans l’ordre. Tous, ils avaient espéré que cette guerre finirait. Et elle s’était terminée, ou plutôt tassée avec la disparition de Voldemort mais la perte de James et Lily. Et maintenant, presque vingt ans plus tard tout recommençait. Les acteurs principaux pour certains changeaient, pas pour d’autres. Mais cette fois, finis de jouer les spectateurs incapables de faire quoique ce soit.

-Il… il y a peut-être Severus…

C’était Hermione qui venait de lui dire cela. On dirait qu’elle ne souhaitait pas divulguer ce genre d’informations avec les autres. Enfin cela n’était pas ses affaires si elle connaissait Severus autrement que comme maître des potions à Poudlard. Toujours est-il qu’en y réfléchissant bien, Severus était la bonne solution.

Oh bien sur leur entente n’avait jamais été cordiale à vrai dire. Même si la haine se situait surtout entre Sirius et Rogue. Après tout Rémus n’avait rien contre lui personnellement, il lui avait même préparé la potion tue-loup pour les nuits de pleine lune. Donc non, cela paraissait le bon choix. A condition, qu’il soit encore de notre côté, cela va sans dire. Il retourna son attention vers Hermione, oubliant quelques instants les autres membres. Son regard exprimant clairement qu’il était d’accord en fait. Il n’y avait pas d’autres solutions. Il murmura, juste pour qu’elle seule entende.

"Essayes toujours de le joindre. J’espère qu’il pourra nous aider et qu’il est resté de notre côté"

Et si cela fonctionnait, peut-être qu’on pourrait pénétrer dans le ministère. Mais tout le monde ne viendra pas. On ne laisserait pas le quartier général sans défense non plus. Il était temps d'arrêter de se tourner les pouces en regardant le monde tourner. Désormais, ils avaient un rôle à jouer également, simplement pour éviter que le monde sorcier ne court à sa perte.

Dans le cadre de sa profession, la rouquine médicale avait souvent constaté qu’en période de crise les gens parlaient par énigme. Que ce soit volontaire ou pas, ils se comprenaient à demi-mots, chacun pouvant comprendre de quoi parlait l’autre. Ce n’était pas son cas. Elle n’y comprenait strictement rien.

- Qui … Qui est mort ? Le connaissez-vous ?

Ed se tourna vers la femme aux cheveux roses. Comment expliquer qu’elle n’avait aucune idée de l’identité de l’homme, alors qu’elle avait été la seule personne présente au moment de sa mort. Même si, en y repensant, elle se voyait mal demander à un mourant ses papiers et son assurance médicale.

- Je ne sais pas. Il n’a pas eu le temps de me le dire et je ne sais pas qui habitait cette maison. Il n’était pas de mes patients.

Une jeune asiatique était alors apparue et lui avait proposé de rester « pour ce qu’elle savait ». Ce qu’elle savait ? cela devait se résumer au fait qu’un homme était mort malgré ses soins, ce qui était déjà bien assez éprouvant, et qu’il lui avait donné un message qu’elle n’avait fait que transmettre.

- En fait, je crois bien vous avoir dit tout ce que je savais. Nous n’avons pas vraiment eu le temps de discuter.

Ed se doutait qu’elle venait de mettre les pieds dans quelque chose qui la dépassait totalement. Et puis il y avait cette quasi certitude que le meurtre n’était pas le fait des mangemorts. Cependant, elle n’était pas prête à dire a des inconnus qu’elle pensait que les agresseurs étaient des aurors. Qui sait si eux même n’en étaient pas ? Elle garda pour elle cette certitude, n’étant pas plus disposée a la dévoiler lorsqu’elle irait faire une déclaration au ministère de la justice magique en sortant d’ici.

Une ambiance lourde s’était installée depuis son arrivée, plus lourde encore que ce qui émanait normalement de la maison, et chacun semblait s’enfoncer dans ses pensées et ses hypothèses, laissant aux autre le soin de les comprendre. Mais voila : Edwyna n’avait pas les moyens de comprendre ce dont on parlait, et n’était pas certaine d’en avoir envie. Elle avait une petite vie tranquille, un cabinet avec une clientèle bien établie, une famille, des amis, un renard, bref la vie était belle. Sans doute aurait elle été plus belle encore sans le spectre de l’affrontement qui s’annonçait, mais elle était belle.
Et ce qui se passait dans cette maison lui laissait à penser que quelque chose allait arriver. La jeune médicomage n’était pas voyante et ne pratiquait pas la légilimentie, mais il suffisait d’entendre qu’ils voulaient apparemment s’introduire dans le ministère, quelle drôle d’idée !, pour en être sur.
La jeune femme corrigea sans vraiment y prêter attention l’homme à la baguette

- Miss, pas madame.

Elle était de nouveau plongée dans ses propres pensées quand une voix juvénile retentit derrière elle.

- Xenophilius, il est..

- Ne t’en fais pas Ginny… On… on est déjà au courant…

La nouvelle arrivée était jeune, très jeune, rousse, à croire qu’un congrès des rouquins anglais se tenait dans la maison, et choquée. Mais surtout, elle avait lâché un nom : Xenophilius. Même chez les sorciers, ce n’était pas un prénom commun. Et Xenophilius Lovegood, rédacteur en chef du Chicaneur, était connu pour sa prise de position contre le ministère dans la lutte contre le Mage Noir. L’association d’idée se fit alors rapidement. Elle se rappelait ou elle avait vu ses visages. L’homme à la baguette avait été renvoyé de Poudlard parce qu’il était un loup garou. Lupin. La jeune femme derrière lui, avait été en une de la Gazette lors du tournoi des 3 Sorciers. Hermione Granger ou quelque chose comme ça. Elle se rappelait aussi une photo de la jeune asiatique quand un élève avait trouvé la mort. Chang si sa mémoire ne la trahissait pas. Les autres lui étaient inconnus, mais ils semblaient tous graviter autour du célèbre Harry Potter. Ce qui voulait dire … qu’elle venait de mettre les pieds pile sur l’enclume ou tapaient à la fois Mangemorts et Ministère.

- Je n’ai vraiment rien à ajouter à ce que j’ai déjà dit. De plus, je n’ai pas encore fait la déclaration de décès au ministère. Et je serai bientôt hors délai.

Ce qui, à bien y penser, revenait à dire qu’elle était la au moment de l’agression. Charmante idée ! elle se voyait bien dire aux Aurors qui l’interrogeraient, la mort n’étant visiblement pas naturelle, qu’elle passait par la par hasard, qu’elle avait voulu visiter la maison d’un inconnu et qu’elle l’avait trouvé blessé. Une chute dans l’escalier peut être ? Pas sur que ça passe. Elle soupira. Cette histoire la dépassait vraiment totalement, quelque soit l’angle envisagé et elle songea une seconde a tout leur déballer avant de partir en courant. Idée séduisante, mais peu réaliste. Ed soupira et croisa les bras, prenant un air qu’elle espérait convainquant.

- Et maintenant ?

Avoir eu accès a un lieu aussi bien protégé par le mot de passe lui faisait penser qu’on ne la laisserait peut être pas partir vers le Ministère comme ça, en gambadant gaiment.

Tonks observait tout, sans rien dire maintenant. Trop de pensées se bousculaient dans le fin fond de son esprit, et elle ne parvenait pas y voir clair. Trop de choses contradictoires, de frayeurs et d’envies. Et plus elle tentait de réfléchir, elle plus elle blêmissait. La mort de Xenophilius par exemple : l’Auror aurait pût en être la cause. Elle aurait pût y être, elle aurait pût ne pas empêcher les sorts. Et cette idée la mangeait, cette impossibilité de bouger, d’aider, de faire quelque chose. Mais bon sang, était-elle bonne à quelque chose, si elle restait indécise entre son travail et l’Ordre .. ? Le choix se rapprochait, il était là, proche, tout proche, elle pouvait presque le sentir… mais en réalité, ce choix, elle l’avait fait un bout de temps auparavant, déjà. Inconsciemment.

Ils ne se rendaient pas compte. Aller au Ministère. Autant se jeter dans la gueule du loup… Les aurors n’arrêteraient pas leurs coups. Ils iraient jusqu’au bout … un frisson monta le long de sa colonne vertébrale. Ils iraient jusqu’au bout, parce qu’ils n’avaient pas le choix, mais aussi parce que certains étaient d’accords avec le Ministère. Ils pensaient en toute foi que les Ministres avaient raison d’user une méthode si radicale. Ils étaient certains qu’une fois cette violence éradiquée, tout redeviendrait paix, et qu’il fallait, pour arriver à une telle utopie, guérir le sang dans le sang… Vieux fous. Tonks ferma les yeux.
Oui, l’Ordre s’il rejoignait le Ministère se jetait dans la gueule du loup. Ils ne les louperaient pas. Elle serra la mâchoire. Mais qu’est-ce qui pourrait empêcher les anciens Maraudeurs de rejoindre ce lieu ? Sûrement rien. Sûrement pas elle. Et puis, s’ils y allaient, la guerre débuterait vraiment. Parce que le Ministre n’accepterait jamais cette intrusion, d’autant plus si elle était facilitée par un autre Ministre. Ils attaqueront alors, et l’Ordre sera obligé d’y répondre. Et à cet instant, la roue infernale de la violence se remettrait à tourner. Il faudra choisir un camp. L’obscur ou la lumière. Tonks passa une main lasse dans ses cheveux, s’adossant à un mur, la mâchoire toujours crispée et le visage toujours blême.

Et ce choix, qui revenait encore. Il était pourtant simple, en réalité. Elle ne se voyait pas lever la baguette sur une des personnes ici présente, que ce soit Luna, Hermione, Cho, Sirius, même cette médicomage … et encore moins sur Lupin. Elle ne pouvait pas leur faire de mal, c’était ainsi. L’idée même qu’un éclair ne sorte de sa baguette, ne s’élance sur un de ses amis la révulsait. Impossible. Incapable. Mais alors, pourquoi ne réagissait-elle pas ? Pourquoi n’arrivait-elle pas à rouvrir les yeux, et à dire clairement ‘Je serais avec vous’ ? Parce qu’elle avait peur ? Parce que dire ça reviendrait à dire qu’elle était d’accords avec ce qu’ils allaient faire - soit pénétrer le Ministère- ? Sûrement. Tonks ne voyait pas d’autres choses qui pourraient l’empêcher de le faire.

Après quelques secondes encore, passées à serrer la mâchoire, à batailler contre elle-même pour arriver à la conclusion qu’elle avait pourtant déjà faite un bout de temps auparavant, elle rouvrit les yeux, bien qu’elle les garda fixés sur ses pieds.
« Si je peux aider, d’une quelconque manière que ce soit …. »
Faudra choisir son camp. L’obscur ou la lumière. Et pour elle, ce serait la deuxième solution. L’ordre, et cet espoir qu’il permettait encore et toujours. Tonks en vint à se demander comment elle avait pût douter, ne serait-ce qu’un instant, de cette idée.

Ron ne savait pas trop quoi dire ni quoi faire. La mort du père de Luna était un terrible coup de massue pour eux, et une affreuse tragédie. Le ministère n'arrêterait donc jamais dans sa folie ? La pauvre Luna avait déjà perdu sa mère, et maintenant son père. Ca n'était pas juste, elle ne le méritait pas. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, Remus se demandait s'ils avaient quelqu'un qui pouvait les aider au ministère, ce à quoi le jeune homme n'aurait pu répondre, car malheureusement, il n'avait personne à contacter. Percy était à la botte du Ministre de la Magie, et les trahirait surement. Son propre frère. Déjà qu'il les avait abandonné après le retour de Voldemort, mais là, il était clair qu'il ne faisait plus parti de la famille. Ron fut sorti de ses pensées par l'arrivée de Ginny, heureusement saine et sauve, ce qui le rassura. Sa soeur pouvait parfois lui donner des sueurs froides.

//-Il… il y a peut-être Severus…// dit alors Hermione en réponse à Remus.

Ron se tourna vers son amie brusquement, il ne pouvait pas croire qu'elle ait dit son nom et qu'elle lui fasse encore confiance. Il était bien responsable de certains de leurs malheurs.

- Quoi ?! s'exclama-t-il. Ce vieux crapaud visqueux ? Mais t'es folle, on ne peux pas lui faire confiance, il nous a trahi je ne sais pas combien de fois. T'es tombé sur la tête Hermione !

Il croisa les bras, désapprouvant cette proposition. Après tout, il avait aidé Voldemort à une certaine époque, il avait recommencé, et qui sait s'il n'agissait pas dans les intérêts du Ministère. Non vraiment, il ne pouvait pas accepter ça. Même si Rogue se battait de leur côté, était-il vraiment fiable ? De toute façon ils iraient au Ministère quoi qu'il arrive, avec ou sans son aide, c'était trop important pour laisser passer ça...

//Et maintenant ?// demanda la nouvelle venue.

Bonne question. Et maintenant, il n'y avait plus qu'à trouver un plan ou foncer tête baissée. Choisir son camp entre ceux qui risqueront leur vie et ceux qui choisiront la facilité en rejoignant le camp opposé, enfin leur propre camp pourtant. Et ce n'est pas grâce à Harry qu'ils pourraient s'en sortir, étant donné qu'ils les avait abandonné lâchement et qu'il n'était pas revenu, alors que tout le monde avait besoin de lui. Mais maintenant, c'était différent, et Ron n'avait pas besoin de lui, personne d'ailleurs. Ils étaient capables de s'en sortir sans son aide, après tout ils avaient réussi à sortir Luna sans difficulté. Mais, et maintenant donc ? il fallait agir, mais qu'allait-il se passer ?

Un léger hochement de la tête, Miss ou Madame, cela n'avait pas grande différence malgré tout. En tout cas maintenant encore fallait-il savoir comment agir, et surtout qui allait agir au ministère. Débarquer avec le gros des troupes n'était pas vraiment une solution loin de là à vrai dire. De plus, il fallait toujours quelqu'un présent dans les parages et dans le quartier de l'ordre pour le garder disons sur. On ne savait jamais, les protections n'étaient pas infranchissables non plus à vrai dire. Et on redoutait d'autant plus que le ministère se tourne vers eux à vrai dire. En gros partir et être à découvert ou rester ici et peut-être cerné par le ministère. Dans tous les cas, cela ramenait le face à face à eux contre le ministère.

Il fallait prendre position, et surtout prendre une décision désormais et c'était son rôle. Dieu, qu'il n'avait pas choisi ce rôle de chef de l'ordre, il n'était pas vraiment fait pour cela loin de là.

- Et maintenant ?

Maintenant ? La médicomage venait de poser une bonne question. Maintenant. Si on laissait tout le monde parler et discuter de comment faire, jamais on n'avancera. Il le savait, tout le monde le savait. Il observa tour à tour les membres de l'ordre, si jeune pour la plupart. La plupart n'avait jamais connu la guerre, ou les combats. Ou alors si peu. On allait encore ruiner des vies ce soir simplement en tentant de faire...le bien. Risible n'est-ce pas ? Enfin il ne fallait pas s'appesantir sur les états d'âmes pour le moment. Cela viendra ensuite, et cela s'oubliera. Comment ? Il n'en savait encore rien.

"Maintenant, vous resterez ici. Vous y êtes en sécurité. Et si vous allez déclarer ce décès au ministère vous risquez fort d'être emmené par la brigade d'Elite."

Il avait bien remarqué que tout le monde n'était pas vraiment partant pour cette "aventure", après tout, ils risquaient beaucoup, et il ne demanderait jamais à quelqu'un de risquer sa vie inutilement. Loin de là. Observant Tonks, il pouvait deviner, tout du moins une partie, de ce qui la taraudait. Elle était Auror et membre de l'ordre, et difficile de dissocier les deux malgré tout, ce qui faisait elle malgré tout. C'était décidé, il avait pris sa décision désormais.

"Que ce soit une bonne ou une mauvaise idée, nous y allons. Nous n'avons pas le choix. Hermione, nous y allions tous les deux. Je préviendrais Sirius en cours de route. Tonks je te charge avec les autres de veiller sur Luna, et sur Miss Applestorm."

En quelque sorte, il obligeait Tonks à ne pas choisir son camp en la laissant délibérément ici. Elle lui voudrait peut-être mais bon cela passera après tout. Et on n'avait pas le temps de discuter sur le moment. Que chacun fasse ce qu'il venait de dire, et cela serait parfait.

"Le temps presse, donc ne perdons-en pas plus en bavardages inutiles."

On ne ferait pas d'adieux larmoyants, ni même de au-revoir. On ne voulait pas non plus entendre les mots "bonne chance", cela ne leur apportait jamais chance d'ailleurs. On verra ce qu'il en découlera.

Il avança lentement vers Tonks, aller savoir pourquoi, toujours est-il qu'il fit comme s'ils étaient tous les deux seuls dans cette pièce. Elle était pâle, il voyait bien qu'elle n'était pas rassurée par ce qui se passait. Il passa doucement une main sur sa joue, lu relevant doucement la tête. Vu qu'elle gardait les yeux fixés sur le sol, souriant légèrement avant d'approcher son visage du sien. Lentement mais sûrement il déposa ses lèvres sur les siennes dans un léger baiser, comme un avant-goût, comme si il allait revenir. Ca, ce serait arrivé s'ils étaient ensembles, mais comme ce n'est pas le cas (:mrgreen), voilà ce qui s'est réellement passé après ces derniers mots...

Il retourna en fait tout simplement sa tête vers Hermione. Lui était prêt à partir quasiment, juste prendre son imperméable posé à l'entrée sur un porte manteau, et on pourrait y aller. Il n'attendait qu'Hermione et un signe d'elle. Cela commençait maintenant, et personne ne saurait prédire la suite des évènements. Enfin en attendant, il gardait quand même un oeil sur Tonks. Il avait bien remarqué que tout ceci, disons, que cela ne devait pas l'aider à être à l'aise et bien qu'on...enfin tout le monde voyait de quoi il parlait, il était toujours inquiet pour elle. Il gardait toujours un oeil protecteur sur elle.

La plus jeune des Weasley avait du mal à suivre les différentes conversations, un bourdonnement incessant avait pris place dans un coin de sa tête, très certainement dû au relâchement qu'elle s'octroyait maintenant. Tout ce dont elle avait entendu et compris c'est que les membres de l'Ordre étaient déjà au courant pour Lovegood senior. Dans un sens, cela la soulageait, elle ne serait pas obligée de le dire de but en blanc, c'est déjà assez difficile ainsi. En ce moment difficile, la protection d'Hermione fut la bienvenue… enfin elle pouvait se relacher, enfin elle pouvait penser à autre chose qu’à cette image revenant sans cesse dans sa mémoire. Mais sa main, serrant le petit bout de parchemin, lui disait le contraire, qu’elle était passée à côté d’essentiel.

Ginny ne savait en aucun cas si elle pouvait parler ou non de la note trouvée chez Xenophilius devant la personne dont elle ignorait tout, même le prénom, même si elle la trouva en premier abord bien sympathique et assez perdue dans ce lieu sinistre en compagnie de personnes étrangères. Le parchemin était pourtant d'une importance capitale, du moins une partie de son être lui disait qu'il contenait des indices qui pourraient les faire avancer dans leur quête.

Mais non, l’oubli est quelque chose que l’on affectionne, surtout lorsqu’on vient de passer par une épreuve difficile. Peut-être est-ce dû à cela qu’elle ne réagit pas lorsqu’un nombre assez important de l’ordre s’en alla précipitamment. Vaguement, elle entendit parler de Severus, du ministère… du rideau. Mais cela n’avait aucune importance.. non ce qu’elle voulait avant tout chose était s’asseoir et rester là sans rien faire. Même si le meurtre en direct de ses parents l’avait affectée, jamais elle ne saura s’y prendre avec la mort. Sur le moment même, tant qu’elle était en action, elle savait faire face… mais la suite, c’était autre chose.

Lorsqu’enfin la jeune sorcière revient à elle, il ne restait plus grand monde au QG , Hermione et Remus étant parti. En se rendant compte de cela, le sang de Ginny ne fit qu’un tour… elle était passée à côté de quelque chose de très important, et elle le savait !

Regardant tour à tour les personnes restantes, même la jeune médicomage, elle tendit le parchemin à Tonks.

« Je crois que c’est important. C’est une note que j’ai trouvée dissimulée entre des vieux chicaneurs. D’après ce que j’ai pu lire, ça pourrait aider à comprendre certaine chose. C’est embrouillé, une bonne partie des phrases a été effacée.. mais ça parle du rideau.. là où Remus et Hermione sont allés. »

Elle attendit la réaction des autres personnes. Ne sachant pas réellement comment ce parchemin allait être pris.

Le temps que tout le monde prenne conscience du parchemin et des dires inscrits dessus, son regard se promena sur la pièce principale où tout le monde se réunissait. Ce lieu ne lui avait jamais plu mais il avait l’avantage d’être sur… or cette sensation de sécurité semblait s’être envolée depuis qu’elle était révenue… si elle avait été suivie.. si quelqu’un les avait trahi.. ? Pourquoi cette pensée revenait-elle sans cesse dans la tête de la jeune fille.

Inconsciemment, peut-être pour se rassurer, sa main se porta à son cou où se trouvait un collier banal, sans grande utilité au premier regard. Le pendentif qui pendait à ce collier était du même acabit que le collier, une sorte de métal en argent en forme de gallion qui semble pouvoir s’ouvrir d’un coup de baguette ou par pensée.

Ce collier la ramena quelques temps en arrière… avant que le célèbre Harry Potter ne disparaisse du monde magique. La veille de son départ, il avait demandé à la voir. Elle savait que c’était sérieux, l’expression de sa lettre l’invitant à le retrouver à Pré-au-Lard était assez alarmante. Là, il lui avait fait part de son envie de s’éloigner, de souffler, de réfléchir à sa vie future et de partir à la recherche d’une quête étrange d’après ce qu’elle avait compris. Bien entendu, il ne voulait pas non plus la perdre. De ce fait, il lui avait offert ce présent assez particulier. Non pas pour sa beauté mais pour son utilité. Lorsqu’elle estimerait être en grand danger… ou dans une situation qui la dépasserait complètement.. mais uniquement dans ce cas… elle pouvait ouvrir le pendentif et appuyer sur la pierre d’un rouge étincelant. C’était Hermione qui lui avait donné cette idée, lors des réunions de l’AD, ce genre de sortilège lui avait été très utile.

La situation d’aujourd’hui et son intuition lui faisaient penser que c’était peut-être, le moment idéal, pour qu’Harry refasse son apparition. Pour cela, elle s’isola dans un coin.. ouvrit lentement le pendentif et effleura de son index la pierre rouge sang… .

Et voilà. Il la coinçait ici. Pour un peu, et elle se fâcherait … la coincer ici, pendant qu’ils allaient faire mumuse dans la gueule du loup. Mais quelle idée … d’autant plus quand on savait qu’ils allaient se faire aider par Rogue. Non pas qu’elle le déteste, mais il était ministre, ce qui convenait donc à être au même niveau qu’elle, une sorte de traitre qui jouait sur deux tableaux au risque de s’y brûler. Sauf que dans son cas, Tonks était sûre d’être toujours du côté de l’ordre. L’ancien serpentard pouvait-il en dire autant ? Elle ne l’aurait juré sous aucun prétexte.
Mais voilà. Il lui avait dit de ne pas bouger, de les veiller, alors elle le ferait. Pas question de désobéir, pour une fois. Un rapide regard sur ceux qui allaient rester, et elle blanchit encore plus … ils étaient tous si jeunes. Un brin désolant de devoir encore une fois les mêler à cette guerre qui pointait le bout de son nez. Enfin … elle était bien pessimiste, pour une fois ! La guerre se rapprochait peut-être, mais tant qu’ils étaient au QG ils ne craignaient rien, tous autant qu’ils soient. Car après tout … c’était sûrement l’un des lieux les plus sécurisés du coin, sans compter Poudlard et le Ministère. Rendu incartable par le plus grand magicien, protégé par de nombreux sorts qu’ils avaient tous concoctés … Tonks faisait confiance à la maison des Blacks. Soit, elle resterait ici.

Elle ne pût cependant s’empêcher de relever le regard pour fixer un court instant Rémus, fixant une fois encore son image dans sa rétine. Comme si elle avait peur pour lui .. parce qu’elle avait peur pour lui, en réalité. Et s’il lui arrivait quelque chose, bon sang ? Elle ne pensait pas qu’elle s’en remettrait. Mais bon. Le temps n’était plus aux suppositions, et elle se redressa quand ils furent partis, adressant à ceux qui restaient un sourire rassurant. Tout irait bien. Elle l’espérait.
Alors qu’elle s’apprêtait à leurs proposer un thé pour passer le temps, Ginny sembla sortir d’un rêve, et les observa tous. Curieuse, et inquiète – ha non hein, ils venaient à peine de partir, les ennuies n’allaient pas commencer dés maintenant !-, Tonks lui lança un regard. Et puis, la jeune rousse se mit à parler, tout en tendant un étrange parchemin un peu abimé à l’Auror. C’était pas vrai … les ennuis commençait déjà.
Lisant rapidement ce qu’il y était inscrit, Tonks ne pût retenir un froncement de sourcils. Toujours ces phrases sur le rideau, toujours cette incompréhension. Ha, pour ça, les Lovegoods n’étaient pas des plus parlant …
« Ok » fit-elle, tout en fermant les yeux.
« Ok, répéta-t-elle, je vais vous abandonner très peu longtemps. Je vous le promets. Vous ne sortez pas d’ici. »
Son regard s’attarda sur toutes les personnes ici présentes. Elle leur faisait confiance. Elle faisait confiance à la maison, et à ses sorts. Personne ne pénétrerait ici.
« Même vous, Miss … »
Un dernier regard, et elle faisait demi-tour, s’approchant de la porte, avant de se retourner une dernière fois. Un grain de peur venait de s’immiscer dans sa décision.
« S’il arrive le moindre truc, envoyez-moi un patronus, je rappliquerais dés que possible »

Et elle franchit la porte, tendant la baguette pour appeler son balai. Dans le même temps, un frisson la parcourut. Comme un mauvais pressentiment que ce n’était guère une bonne idée…

A

« Selon la légende, trois cadeaux ont été offerts à trois frères, par la Mort en personne. Il y’a même un livre qui conte leurs exploits. On les raconte aux enfants quand ils sont encore en âge de croire à toutes ces merveilles »

L’homme s’assit sur la chaise à bascule et en remontant ses lunettes, continua à conter l’histoire des trois frères Peverell à Harry.

« Un jour, trois frères ont tentés de vaincre la Mort. On était dans une période de guerre, de crise, et autour d’eux les gens étaient frappés d’un sortilège de mort à tout va. Un sortilège lancé avec autant de violence et de haine déchire l’âme. Elle est expulsée du corps du sorcier et ne peut atteindre ce que les moldus appellent le paradis. Elles errent à jamais et finissent par se consumer. »

Un frisson parcouru le jeune homme. Alors c’est le sort qu’à réservé Lord Voldemort à ses parents ? Après tout ce qu’ils ont fait pour lui, ce qu’ils ont fait pour protéger le monde des sorciers, c’est ainsi que s’achève leur desseins ? Il aurait voulu exprimer son mécontentement mais l’homme ne s’arrêta pas et continua son histoire.

« Ils étaient de puissants sorciers, et ils ont usé de leur magie pour offrir un refuge aux âmes errantes. Un endroit où elles pourraient reprendre des forces pour atteindre un endroit meilleur. »

« Le Rideau ? » le coupa Harry.

Le sorcier ne répondit pas et se contenta d’un petit hochement de tête. Un signe fait avec beaucoup de tristesse. Pourquoi donc ? Si une solution a été trouvée pour vaincre cette mort horrible, pourquoi est-il peiné ?

« Tout ne s’est pas passé comme ils l’entendaient. Le Rideau a été créé avec une Magie très ancienne et pas uniquement de la bonne magie, Harry… Il a eu sa volonté propre. Et petit à petit il l’a imposée sur le monde des sorciers. Oh bien sûr, il ne pouvait pas quitter ce royaume des morts qui lui a été créé, mais il pouvait utilisé notre monde pour empêcher le siens de se détruire petit à petit… Car de nombreuses âmes ont trouvés refuge auprès de lui. Il est devenu plus grand, plus imposant, et une fois derrière on s’y perdait plus facilement… Toutes ces âmes errantes qui ne trouveront jamais le repos éternel ont mis en péril sa valeur. Et il les a rejetés, en faisant des êtres dépourvus de chair, et revenant dans notre monde sous une forme qui diffère de celle des humains. »

Même si Harry avait très bien compris de quels êtres il parlait, il ne voulait pas prononcer leur nom à voix haute. Il en a déjà combattu tant, et si parmi eux il y avait son père ? Sa mère ? Maugrey ? Ou d’autres qu’il aimait tant. Les Détraqueurs, ces êtres que l’on craint, et qui sont en réalité seuls face à un terrible dessein.

« Au début on ne pouvait pas les contrôlés, et ils sont devenus une menace pour le Monde des Sorciers. On ne pouvait pas les laissés vagabonder librement, semant la crainte et le trouble autour d’eux. Les créateurs du Rideau ont voulu réparer leurs erreurs. Ils se sont réunis dans le but d’aller combattre leur création. Ils ont défis la Mort, mais ils n’étaient plus que deux, car les deux autres ont eu peur d’aggraver les choses et ont refusés de se joindre à eux et d’entrer dans le Rideau. »

« Quoi ? Deux de plus ? Mais ils étaient trois au début ! » le coupa Harry sans comprendre où il voulait en venir.

« Non, Harry… La légende ne dit pas tout. Ce ne sont pas les frères Peverell. Ils n’ont fait que s’approprier quelque chose qui existait déjà. »

« Mais alors qui ? »

« Harry… Laisse moi finir, tu veux bien ? » dit-il d’une petite voix, pour tenter de le rassurer. Puis, il poursuivi son histoire.

« Les deux sorciers restant étaient très doués en magie, mais face à un tel ennemi il leur fallait quelqu’un d’autre. Un expert dans la Magie qui a permis de concevoir le Rideau. Ils ont chevauchés tous les trois à dos d’une créature mi cheval - mi oiseau et ils ont franchit les frontières de la vie pour rejoindre le monde des morts. Un long chemin les attendait. Et un jour, alors qu’ils ont vaincus tous les obstacles, ils y sont arrivés. Et ils l’ont vue au loin. Elle était là sous sa réelle forme. Mais une dernière chose les séparait. Une rivière. Elle était bien trop profonde et dangereuse à traverser. Alors l’un d’entres eux a voulu user de sa magie pour construire un pont, ce qu’il fit, mais il transgressa la plus importante règle de toutes. Il s’était montrer plus grand que la Mort elle aime, et ça l’a mis dans une colère monstre. Mais rusée comme elle est elle n’en montra rien et elle les laissa marcher sur le pont, où d’autres ont préférés être courageux et faire la traversée à la nage et y ont laissés leur vie. Elle imagina alors un plan machiavélique pour rétablir ce qui lui semblait juste et fit semblant d'être heureuse qu'ils aient survécus, et le leur prouva en leur offrant un cadeau à chacun. »

Harry était toujours très à l’écoute du vieil homme. Il aurait pu le laisser là et partir, le prenant pour un fou, mais après tout ce qu’il avait vécu et vue, tout ceci se mettait en ordre dans sa tête et les choses lui paressèrent plus clair.

« Une baguette… Capable de vaincre la Mort elle-même. Elle fut donnée au sorcier le plus puissant, celui dont la Magie qui a permis de créé le Rideau, pourra également revenir sur ce qu’elle a fait. Le second objet était une pierre. Une pierre de résurrection. Elle fut donnée au plus rusé des trois. Elle est un lien entre les vivants et les morts. Le seul moyen de pouvoir communiquer avec leur âme si cette dernière est toujours derrière le Rideau. »

Il se leva et s’approcha de la table pour prendre une tasse de thé. Chose qu’il aime par-dessus tout et qu’il boit quand les choses ne vont pas aussi bien qu’elles devraient allées. Il tourna sa cuillère dans la tasse, toujours le dos tourner à Harry et acheva son histoire.

« Le dernier objet est en ta possession, Harry. »

En sa possession ? Mais il n’a rien. Il n’a jamais rien reçu de personne. Comment pourrait-il être en possession d’un tel objet ?

« Elle a le pouvoir de rendre son porteur invisible aux yeux des hommes, mais également à ceux de la Mort elle-même. Un objet d’une t’elle puissance, peut si il est bien utilisé, permettre de renverser la balance et d’améliorer les choses. Mais ça a un coût Harry… » dit-il en se tournant vers lui.

Sa mine était devenue bien triste, et il cachait quelque chose qu’il ne voulait pas dévoilé. Sans doute une connaissance bien au-delà de celle que pouvait comprendre Harry. Il était sans doute trop tôt pour le jeune homme.

« La cape ? Celle de mon père ? »

Le sorcier hocha la tête.

« Mais alors… Tout ceci est vrai ? Et qui sont ces sorciers ? Pourquoi m’ont t’ils confiés la cape à moi ? Et où est la baguette ? Qui possède la pierre ? Et que se passerait-il si… »

Tant de questions submergeaient le pauvre petit sorcier. Elles se mélangeaient dans sa tête à une telle vitesse que ça en devient effrayant. Mais il tentait de comprendre. De faire le liens entre ce qu’il venait d’apprendre et du pourquoi il a choisi ce moment pour lui dire.

« Harry, Harry. Chaque chose en son temps. Et il y’a des choses bien plus importantes à faire. D’ailleurs… Tu ne devrais te trouver ici. » dit-il avec un petit sourire.

« Tu le savais déjà ce que pouvait faire un tel objet... Maintenant laisse moi, soit gentil. »

L’ancien directeur de Poudlard quitta le tableau. Harry était désormais tout seul dans la salle sur demande. Il était venu ici pour tenter d’avoir des réponses. Quand il a quitté l’Ordre il y’a deux mois de cela, il venait tout juste de comprendre pourquoi Voldemort avait tant tenu à dérobé la baguette de Dumbledore. Ce dernier devait connaître la légende et il pensait sans doute que le sorcier en était le propriétaire. Mais est ce que Dumbledore aurait laissé un tel objet à la portée du premier venu ? Quoi qu’il en soit il devait savoir. Et maintenant qu’il sait, il regrette d’avoir demandé.

C’est à ce moment là que le médaillon qu’il portait autour du coup se mit à s’illuminer. Des petits reflets de lumière rouge s’échappaient de ce dernier. Harry passa ses mains autour de son cou pour retirer l’objet et il le posa au cœur de sa main gauche. Il a offert le même à Ginny Weasley il y’a quelques mois de cela. Quand il était membre de l’AD, Hermione avait réussi à créer un moyen de contacter tous les membres de leur groupe pour annoncer les horaires des réunions. Il avait utilisé la même magie pour ensorceler ces deux médaillons qui leur permettrait à tous les deux de pouvoir se contacter en cas de danger grave, ce qui doit être le cas pour Ginny.

Sans prendre le temps de réfléchir, Harry fit glisser le médaillon dans la poche de son blouson et il enfila sa cape d’invisibilité pour que quand il quittera la salle sur demande, qu’il puisse sortir de Poudlard sans se faire remarquer. Une fois à l’écart des défenses de l’école, il transplana vers le lieu où il se doutait qu’il y trouverait Ginny ou du moins quelqu’un qui pourra l’aiguillier sur sa position.

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Post MJ :

La nuit tombe tout doucement, et la ruelle devant le Square est de moins en moins fréquentée.

Tonks quitte le QG et une fois dehors elle appelle son Balai. Une fois le balai à proximité de la poignée de la jeune Auror, il est propulsé dans les airs et explose en milles morceaux.

N’ayant pas le temps de faire quoi que ce soit, la baguette de la jeune femme vole à travers les airs et atterrit à plusieurs mètres d’elle, aux pieds d’un homme qui se contente de poser son pied dessus pour être sûr qu’elle ne tentera pas de la récupérée.

Sans lui laisser le moindre répit, l’homme pointe sa baguette en direction de la jeune Auror et un jet de lumière rouge en sort, venant se loger dans le ventre de la jeune femme. L’Endoloris la fait tombée à terre et lui provoque une doubleur au niveau de l’estomac.

La dernière chose que l'on entend en même temps que l'on voit des Aurors arrivés tour à tour autour du QG de l'ordre, c'est un "On sait que vous êtes là. Sortez, ou elle mourra !".

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Bon amusement et que la mission continue. :mrgreen
Le ou la chef des Aurors peut prendre le rôle du personnage que je viens de faire en PNJ.

Cho restait en retrait , regardant et observant minutieusement les faits et gestes de tous les membres de l' Ordre présents ainsi que de Edwina ,la médicomage. Elle ne savait plus trop où elle en était et ce n' était pas de bonne augure. Tout le monde était dans le flou par rapport à la mort de Lovegood , c' était une terrible perte mais il fallait réagir au plus vite pour montrer que l' Ordre était le camp le plus fort. Cho entendit Hermione parlait de Severus à Remus... Severus Rogue , comme quoi c' était l' un des seuls qui pouvait les aider , ils n' avaient pas tort mais il était dangereux de remettre nos espoirs dans les mains d' un type comme Rogue dont on ne savait pas du tout les intentions ces derniers temps. Prenant des initiatives , Hermione et Remus partirent au ministère que tous les deux pour essayer d' arranger les choses avec l' ancien professeur de potions de Poudlard. Cho ne l' avait jamais aimé mais elle devait essayé de lui faire confiance tout comme les autres.Ce n' était pas une mince affaire.

Cho put les voir partir en toute hate comme si il y avait un grand danger autour d' eux. Mais c' était bel et bien le cas hélas. Alors que Ginny Weasley était arrivée depuis quelques minutes déjà , on ne l' avait presque pas entendue à part lors de son apparition ,elle paraissait très marquée par la mort du père de Luna et sa discrétion étonna Cho. Alors qu' on ne s' attendait plus à entendre parler qui que ce soit , Ginny tendit un morceau de papier à Tonks , un morceau de papier avec des phrases écrites par Lovegood pour laisser des indices. Mais comme d' habitude avec cette famille , c' était incompréhensible de sens. Bien sur il y avait toujours le même rapport avec le rideau et tout... Il n' aurait pas pu tout simplement le dire clairement... non peut etre qu' il avait eut raison sinon d' autres personnes auraient pu le découvrir comme les aurors qui l' avaient executés.

Alors que Remus avait dit à tout le monde de rester dans le QG sans bouger et en les attendant , quelqu' un n' écouta pas les ordres, c' était Tonks qui suite à la découverte de ce mot devait penser qu' il était primordial à Hermione et Remus de le savoir. Puis cela devait démanger Tonks d' aller voir comment Remus se porter... Ces deux là pensaient tromper leur monde en ne montrant pas leurs émotions l' un pour l' autre , mais on ne pouvait cacher de telles choses. On n' y pouvait rien. Nymphadora les regarda tous et leur demanda de rester ici et de l' appeler avec un patronus en cas de besoin. Elle était plutôt mal placé pour donner des ordres que elle même ne respectait pas. Cho savait se montrer raisonnable et essaya de la retenir mais trop tard elle était déjà dehors. Quelques instants plus tard une voix grave et forte fit echo dans la maison des Black , les aurors étaient devant la maison et avaient en otage Tonks , leur Tonks. Personne ne voulait qu' il lui arrive quelque chose mais sortir sous leur menace était une mauvaise chose même s' il n' avait pas le choix s' il voulait que Tonks reste en vie. Tout le monde savait que les aurors n' hesiteraient pas à éliminer Nymphadora tout comme ils avaient éliminés le père Lovogood.

Tout le monde était tétanisé par cette nouvelle et personne ne savait comment réagir , dans la pièce , il n' y avait plus de personnes responsables et matures , tout les membres présents dans la pièce était des jeunes sorciers avec du talent certes mais avec une très faible expérience. Les aurors étaient tous des cracks dans leur métier et ceux qui se trouvaient devant la maison des blacks étaient l' élite des aurors. Comment des jeunes comme eux pouvaient résister face à des personnes aussi puissantes et dangereuses que ces aurors là ! Alors que Cho commençait à paniquer intérieurement , elle ne le montrait pas en surface. Puis elle se prit la tête dans ses mains et se mit une giffle mental , pourquoi pensait elle à sa , il fallait que les membres s' en sortent indemnes , il le fallait pour que Cho soit là quand Lord Voldemort mourerait. Elle le voulait absolument ! Cho prit une grande aspiration et se mit à parler clairement...

" Je sais qu' on est dans une situation délicate ,mais il faut décider maintenant ce qu' il faut faire. Soit on ne sort pas et ils ne pourront pas rentrer mais Tonks y passera , soit on sort et on fait front pour libérer l' une d' entre nous... Il faut prendre une décision et vite! "

La situation était grave et Cho ne controlait plus rien. Elle regarda dans la salle , Ginny était quelqu'un au fort tempérament et elle allait pouvoir compter sur elle même si les deux jeunes femmes ne s' aimaient pas vraiment dut au raport qu' il y avait eut entre Harry et Cho mais pour elle c' était du passé et il ne fallait plus y penser. Est ce que Ginny avait le même raisonnement, pour le moment elle s' en moquait , tout ce qu' elle voulait c' était son avis car il était important. Puis Cho croisa le regard de la médicomage qui était totalement dépassée par les evenements , elle s' était retrouvée mêlée dans cette histoire sans avoir rien demander et surtout en essayant de sauver la vie d' un homme. Cho la respectait beaucoup pour ce qu' elle avait fait même si elle ne la connaissait pas vraiment !

Sous les ordres de Rachel Clar, plusieurs aurors transplanèrent tout près du QG de l'ordre du Phénix, le ministère connaissait cette endroit grâce à un espion, personne ne savait qui c'était mais il fallait agir vite.
Les mots du représentant du ministre résonnait encore dans la tête de Bryan, la brigade des Aurors d'Elite devait éliminer tout les membres de l'ordre. Le jeune homme s'était porté volontaire pour cette mission, c'était surtout pour prévenir ses amis et faire de son mieux pour éviter les morts.

Oui Bryan était un membre de l'ordre du phénix, mais il était auror avant tout, pourtant depuis presque un an il n'avait plus confiance dans le ministère de la magie et aujourd'hui il en eut la preuve.
Vers la fin de la réunion, le jeune homme avait été tenté de quitter définitivement son emploi d'auror, mais une idée lui traversa l'esprit, il devait faire partie de cette mission pour prévenir ses amis et les aider du mieux qu'il pouvait, il s'en fichait complètement si il était viré du ministère, mais il ne voulait pas de morts sans raison et le ministre n'avait pas de si bonne raisons que ça de vouloir éliminer les membres de l'ordre. Le haut fonctionnaire avait juste peur que l'ordre prenne possession du ministère de la magie, mais ce n'était pas le cas.

Bryan savait à présent que c'était sans doute l'oeuvre d'un mangemort pour diviser les forces ennemis, mais là n'était pas le sujet, il fallait entrer dans la demeure des Black sans que personne ne s'aperçoive de rien.

Arrivé dans la ruelle, il faisait nuit, tout les lampadaires étaient allumé, personne à proximité c'était la moment, tout les aurors présents se jetèrent un sortilège de camouflage pour que si les membres de l'ordre sortent ils ne puissent pas les voir.
C'est alors que Tonks sortit du QG, et appela son balais, mais quelqu'un, dans le rang dans aurors, le fit exploser, Bryan ne savait pas qui c'était la nuit l'empêcha de voir son visage c'était peut-être une femme,cette personne désarma Tonks et lui lança un sortilège Doloris. Pauvre Tonks, il fallait aller l'aider mais comment faire ?

Une idée lumineuse lui vint à l'esprit, il se montra et cria :

"On sait que vous êtes là. Sortez, ou elle mourra !".

C'était surtout pour avertir les membres de l'arrivée des aurors, Bryan ne voulait pas qu'elle meurt, il voulait que personne meurent....... Il pouvait faire confiance à Justin son ami, lui aussi était du côté de l'ordre.

Le hall se mit à tournoyer devant le regard de la jeune femme qui serrait sa baguette dans sa main plus fort que jamais… Elle sentait ses jointures blanchir sous la rage mais également sous le remord qui l’accablait déjà… Elle était la responsable de cette mission, elle devait se montrer digne même si cela était loin d’être la première fois…Tout irais bien si les membres de l’ordre se rendaient sans rien dire, doucement… Peut-être même parviendrait-elle à en laisser filer quelques uns, après tout le ministère ne connait certainement pas les effectifs exacts de l’Ordre du Phénix… Elle détestait torturer et tuer mais elle n’aurait sans doute pas le choix durant cette mission… Elle savait pertinemment de quel côté était l’organisation mais peut-être qu’avec un peu de chance cela ne ferait qu’ébranler les consciences d’un groupe un peu trop passif.

Elle sentit enfin ses pieds se poser sur le chemin du Square Grimmauld, le numéro 12 se dessinant devant elle… Camouflée à l’aide de sortilèges propres au ministère, la jolie sorcière regardait les silhouettes qui se dessinaient sous les rideaux en contrejour sans qu’elle ne puisse clairement les identifier… Soudainement une silhouette un peu plus haute que les autres sembla s’approcher de la porte…

Rachel savait bien que ce n’était pas tout le monde qui pouvait parvenir à voir la petite maison… Mais dès que l’individu sortirait, tous seraient aptes à distinguer la demeure sombre entre les numéros 11 et 13 du square. À chaque pas, à chaque seconde, les ordres ne cessaient de se répercuter dans l’esprit de Rachel… Dans quel pétrin s’était elle encore mise? Néanmoins, à la guerre comme à la guerre… Elle devait suivre les ordres puisqu’elle était avant tout une Auror… Rose allait certainement se retourner dans sa tombe mais sa jumelle, la survivante, avait une mission à assumer… Les mangemorts avaient causés trop de dégât et pendant trop longtemps l’Ordre était resté là, les bras croisés…

Le manteau de la nuit ajoutait de la tension à la scène qui se déroulait dans la petite rue. La jeune française inspira un bon coup et brisa le sort de camouflage qui la masquait aux yeux des autres personnes présentes… En même temps, la poignée de la porte extérieure se mit à tourner, une voix féminine se faisant entendre en provenance de l’intérieur… Cette voix lui était légèrement familière…. Un nouvelle inspiration profonde… Elle devait faire le vide.. Ce n’était pas des collègues, ce n’étaient que des sorciers… D’ailleurs, après les derniers coups du ministère, ils devaient songer sérieusement à renverser le pouvoir en place…

On aurait put croire que la jeune femme était sous l’emprise d’un Impérium mais il n’en était rien… Devant la maison, les Aurors formaient deux lignes, Rachel au centre, à l’avant étant la responsable de la mission... La silhouette se dessina clairement contre l’obscurité opaque de la porte. Ces cheveux roses, cette silhouette…. Nymphadora Tonks… Aurait-elle trahi les Aurors du ministère?

Un voile noir sembla se poser dans la prunelle de la jeune femme… Soudainement, un sifflement se fit entendre à sa droite, la silhouette claire d’un balais se dessinant dans la nuit… En quelques secondes à peine la baguette de la jeune Auror était dans sa main et visait le balais de paille et de bois… Peu importe sa marque, il fut réduit en cendre avant même que la main de la jeune femme ne touche le bois du balais… Les cendres étaient encore chaudes lorsqu,à l’aide d’un Expelliarmus rapide Rachel désarma la jeune femme aux cheveux vifs…

*Pardon Tonks… Mais….*

-Endoloris…

La baguette de rosier se mit à vibrer et envoya directement dans le ventre de la jeune femme un rayon de lumière qui éclaira la nuit un instant…

*À la guerre comme à la guerre….*

Rachel garda sa baguette levée, le sort continuant de se répercuter sur sa victime… Les traits de la jeune femme démontraient une douleur violente et tout ça n’était dût qu’à une guerre entre clans… La voix d’un homme se fit entendre dans la rue… Peut-être qu’avec ce dernier message l’Ordre du Phénix comprendrait enfin….La cape et les boucles brunes de Rachel voltigeaient dans le vent légèrement tandis que la baguette restait là, pointée sur la silhouette au sol… Elle cessa l’endoloris un instant…

-À votre place je me dépêcherais…. Je ne crois pas que votre amie sois capable d’encaisser si longtemps… Endoloris…

Une lueur meurtrière traversa le regard de la jeune brune… Rose semblait lui dire à la fois de tout arrêter mais également de continuer… Après tout, ils n’avaient rien fait lorsque les mangemorts l’avait tués ainsi que des milliers d’innocents… Non, Rachel le sentait, le fantôme de sa jumelle était de son côté…

Les choses ne s’arrangeaient pas. Tout d’abord, Lupin était parti avec Granger en la laissant « à la charge » de la femme aux cheveux roses. Et Edwyna détestait qu’on la considère comme étant incapable de se débrouiller toute seule. Elle n’était certes pas un foudre de guerre, mais de la à considérer qu’elle devait être chaperonnée …. Même si elle devait admettre que le dernier argument du lycanthrope n’était pas dénué de fondement. Aller actuellement au ministère pour déclarer la découverte de Lovegood et son décès ne serait sans doute pas une bonne idée. Et vu qu’elle n’avait pas parlé de ce qu’elle avait vu, l’Ordre devait nourrir des soupçons très sérieux a l’encontre de l’organisation ministérielle.

Bref, Lupin et Granger avait quitté les lieux pour rejoindre « Severus ». Information sans doute capitale, mais la médicomage ignorait qui pouvait bien être ce mystérieux Severus qui ne faisait visiblement pas l’unanimité.
Puis la femme aux cheveux roses, dont elle ne connaissait toujours pas l’identité, avait décidé de quitter elle aussi les lieux pour une raison qui restait tout aussi inconnue que son nom. Les choses auraient pu continuer ainsi, chacun quittant tranquillement la maison les uns après les autres, quand la situation était devenue totalement hors de contrôle. Du moins pour ce qu’Edwyna pouvait en comprendre. Alors que chacun s’enfonçait une fois de plus dans ses pensées, une voix masculine s’était fait entendre à l’extérieur, posant un ultimatum.

- On sait que vous êtes là. Sortez, ou elle mourra !

Edwyna s’était précipitée a la fenêtre, faisant fi de toute prudence, pour voir la femme qui venait de les quitter au sol, un homme la maintenant dans cette position. Comme pour ajouter au dramatique de la chose, Rachel était apparue comme par magie, d’ailleurs s’en était selon toute probabilité, lançant sur la pauvre femme des endoloris a répétition. Et ce fut ce qui mit le feu aux poudres dans la tête de la médicomage. Rachel Clar ? On parlait bien de son amie Rachel, la sœur de Rose ? Rose qui était morte de la main des mangemorts, probablement dans une situation quasiment similaire à celle qui se déroulait actuellement ? Rose avait été une excellente amie de la médicomage, et au fil du temps Rachel l’était devenue également. Ed avait été présente au mariage de Rose. Elle avait été la pour la naissance de sa fille et avait assisté à ses funérailles. Et sa propre sœur osait reproduire ce qu’elle avait subi sur quelqu’un qui ne lui avait rien fait ? La pensée que peut être autre chose s’était passé auparavant ne lui effleura même pas l’esprit. Depuis son arrivée dans cette maison, elle n’avait cessé d’être mise devant le fait accompli sans comprendre ce qui se passait, et sans qu’on lui laisse vraiment le choix. Mais la …. La goutte d’eau faisant déborder le vase venait d’être versée et c’est une très grosse goutte.

Cho reprit la parole.

Je sais qu' on est dans une situation délicate ,mais il faut décider maintenant ce qu' il faut faire. Soit on ne sort pas et ils ne pourront pas rentrer mais Tonks y passera , soit on sort et on fait front pour libérer l' une d' entre nous... Il faut prendre une décision et vite!

Edwyna lui lança un regard laissant présager qu’elle avait déjà pris sa décision et qu’elle n’était peut être pas la plus stratégique du moment. Elle prit sa mallette dans une main (après tout il y avait une blessée) sa baguette de l’autre et s’approcha de la porte tout en se retournant pour répondre.

- Je vais vous dire ce que je vais faire. Je vais tellement botter les fesses de Rachel qu’elle ne pourra plus s’assoir pendant au moins 6 mois !

- À votre place je me dépêcherais…. Je ne crois pas que votre amie sois capable d’encaisser si longtemps… Endoloris…

- Et je vais faire ça tout de suite!

Ou alors elle allait recevoir dés qu’elle passerait la porte une gifle magique et c’est elle qui ne s’assiérait pas pendant 6 mois. Mais plus probablement pourrait elle faire entendre raison a Rachel, qui comprendrait son erreur et arrêterait ses …. Disons bêtises, même si ce n’était pas le mot qui vint immédiatement à l’esprit de la médicomage. Ca avait intérêt a se passer comme ça. Sinon … et bien sinon on risquait bien de la ramasser en petit morceaux ce qui pour l'instant ne la tentait pas outre mesure, Ed ne se sentant aucune inclination pour la carrière de puzzle.
Elle poussa donc la porte, se posta dans l’embrasure, cachée derrière la porte. Bien qu’en colère, elle n’était pas folle et n’oubliait pas que Rachel n’était pas seule. La position qu’occupait la rouquine lui permettait de rester relativement a l’abri des sorts. Cette maison était blindée autant par ses murs que par les sorts qui la protégeaient. La porte devrait bien supporter le choc ! C’était le « relativement » qui la gênait, mais elle ne pouvait laisser la situation dégénérer, d’autant que les seules autres personnes présentes étaient … trois enfants. Elle visa la baguette de la tortionnaire

- EXPELLIARMUS !

En espérant qu’elle ne soit pas trop loin pour ce sort qu’elle n’avait pas utilisé souvent.

Oui, à l’instant même où l’Auror posa un pied sur le perron, sûre et certaine qu’elle y était à l’abri, elle ne pût retenir un frisson. Comme si une bonne dizaine, une bonne vingtaine de paire d’yeux se posaient sur elle. Tonks fronça les sourcils, cherchant dans le noir des silhouettes.. Mais elle ne voyait rien. Attendant son balai, elle se mordilla la lèvre. Ce qu’elle faisait été mal, elle le savait parfaitement. S’il arrivait quelque chose à Edwyna, à Cho, à Ginny, elle s’en voudrait sûrement, et pas qu’un peu, puisqu’elle désobéissait de façon parfaitement consciente aux ordres de Lupin. Ne pas bouger, rester ici. Il en avait des belles, lui.

Elle fût coupée dans ses pensées quand un sifflement retentit. Un regard vers le ciel sombre lui apprit que son balai filait vers elle, et elle se détendit légèrement. Tout irait bien, il n’y avait pas de raisons que ce soit le contraire. Et la seconde qui suivit lui démontra le contraire. Alors qu’elle s’apprêtait à tendre la main pour accueillir son balai, un sifflement retentit, et le bout de bois explosa littéralement. Et elle les vit. Les Aurors. Jurant violemment, elle tendit sa main derrière elle, pour attraper la poignée de la porte, et au même instant sentit sa baguette sauter de ses mains. Et à cet instant, Tonks sût qu’elle était en très, très mauvaise posture.

Un autre éclair de couleur jaillit d'une des Aurors - Rachel Clar, elle s’en souvenait maintenant … et dire qu’à un moment, elles avaient été à deux, du même côté. Un éclair de haine enflamma un court instant le cœur de Tonks. Satanée guerre.-, et s’échoua dans le ventre de la jeune femme alors qu’elle frôlait la poignée … et elle dégringola du perron, un gémissement franchissant ses lèvres. Depuis combien de temps n’avait-elle souffert autant ? Des lames chauffées à blancs la découpaient, et on salait chacune de ses blessures. Elle avait par moment l’impression qu’elle devenait folle, comme si on trainait son esprit, comme si on le martyrisait jusqu’aux limites de l’imaginable, mais elle parvenait toujours à reprendre sur elle pour repousser la douleur plus loin … mais rien ne pouvait préparer à ça. Ni les cours théoriques, ni les missions qu’elle avait put accomplir avec l’Ordre ou le Ministère. Non, rien.

Alors qu’elle gémissait silencieusement, son visage blêmissant sous la douleur, elle entendit une voix qui exhortait les membres de l’Ordre de sortir de leur cachette … Ho, pitié, pitié, qu’ils ne sortent pas … elle s’en voudrait déjà assez de mourir, mais si en plus elle emmenait avec elle les autres ! C’était sa bêtise, sa bêtise à elle, et ils ne devaient pas prendre pour elle. Et soudainement, la douleur cessa. Bref répit, ou elle entrouvrit les yeux. Ils étaient tous là. L’élite. Rien ne présageait pire que les voir, ici. Et la température, qui baissait, qui baissait, qui baissait encore … elle ne savait que trop bien ce que ceci voulait dire. Habituellement, elle levait simplement sa baguette, et chuchotait un sort, pour éloigner les Détraqueurs … mais là, ils n’en ferait rien. Ils étaient pour elle, en partie. Cette idée des plus pessimistes lui arracha une grimace, alors qu’elle toussait légèrement, un gout métallique de sang dans sa bouche. Et la douleur reprit, plus violente que la dernière fois encore …
Et soudainement, alors qu’au dessus d’elle la porte s’ouvrait et qu’une voix criait un sort, elle cessa de nouveau. Le calme après la tempête … pour un peu, la jeune serait restée là, immobile, pour reprendre son souffle, pour faire le point. Mais il n’en était pas question. D’autant plus qu’un bruit attira son attention, un bruit de bois roulant sur les pavés. Tendant désespérément sa main, elle attrapa la baguette, sans savoir à qui elle appartenait, et se releva dans la foulée. Vite, ils devaient faire vite. Elle tendit le bout de bois avec lequel elle n’avait aucun atome crochu, et murmura légèrement
-Accio Baguette !-
Elle ne savait si cela marcherait. Elle ne savait d’ailleurs pas exactement où était son bout de bois. Alors, tout en se retournant, Tonks murmura
- Protego !-
Et elle se jeta par la porte ouverte, espérant rejoindre le QG avant qu’ils ne puissent réagir, et que sa baguette se pose doucement dans sa main qu’elle maintenait derrière elle, tendue.
- Merci, Miss chuchota-t-elle.

Et bien, on ne pouvait pas dire qu'avoir un peu de répits n'était pas dans le vocabulaire de ces temps troublés. Après avoir effleuré du bout des doigts le doux rubis, elle referma son pendentif, assistant ainsi au départ de Tonks. Quelque chose dans son regard, dans son attitude la troubla un instant. Peut-être devenait-elle paranoïaque elle aussi. Dans un sens ça ne serait pas étonnant.

Elle chuchota un "bonne chance" à peine audible, surement parce qu'en cet instant elle n'y croyait pas trop. La chance semblait avoir tourné depuis que le ministère faisait la casse aux sorciers innocents... qui seraient donc les prochains de cette loterie infernale.

La nuit noire s'engouffra un court instant dans le Square, faisant faiblir les quelques torches faisant office de lumière, lorsque la sorcière aux cheveux d'un rose flamboyant sorti pour rejoindre le ministère. Le vent était froid, ce fut ce que pensa Ginny à cet instant lorsque doucement ce dernier vint lui caresser le visage. Elle détourna la tête, prête à recueillir ce que les autres membres encore présents pensaient du parchemin en question et c'est à ce moment précis qu'une explosion se fit entendre. Que se passait-il encore?

La réponse ne se fit pas attendre... une voix résonna dans ses oreilles, une voix qui sembla ne pas leur laisser le choix. Le choix de quoi..? Lorsqu'elle comprit enfin ce qui s'était passé, le peu de couleur qu'elle avait sembla disparaitre à nouveau. Ainsi donc ils avaient Tonks.. Lovegood puis Tonks... Le visage de Xénophilius lui revint comme un endoloris... elle ne supporterait pas de perdre une deuxième personne, pas si vite.. et surtout pas Tonks qui était pour elle comme un proche, une soeur, une amie sur qui compter.

La voix d'Edwyna la sorti un instant de ses pensées... c'était une personne qui se devait d'être étrangère à cette guerre qui allait faire ce que tout membre de l'Ordre devait faire : "aider ses membres du mieux qu'il peut" . Le mot Rachel sembla étrange... elle avait fait partie de l'Ordre, ce n'était pas possible qu'elle leur fasse cela.. . Cela devait être une autre Rachel.. en même temps, la voix, la façon de prononcer l'endoloris ne pouvait tromper personne.

"Je te suis, on y va à deux.."

Mais la jeune Weasley douta qu'Edwyna l'ait entendue, cette dernière semblait trop furieuse pour prêter attention à ses propres paroles. Elle sorti sa baguette, chassant de sa tête la peur et les doutes... seul comptait le sauvetage de Tonks, quelqu'en soit les conséquences. Deux éclairs roux sortirent de la maison, l'un d'entre eux suivant de très loin le premier. En fait Ginny n'eut guère le temps d'avancer, les actions se déroulant un peu trop vite pour elle.

Lorsque l'expelliarmus de la médicomage fut lancé.. Ginny se concentra sur le sort qu'elle maîtrisait le mieux pour l'avoir lancé un nombre impressionnant de fois sur ses frères. D'un point de vue stratégique, c'était aussi ce qui lui semblait le mieux convenir... après le sort de désarmement, un sortilège d'attaque... surtout que Tonks semblait avoir pu récupérer sa baguette et avait fait, elle un sortilège de défense.

"Chauve-furie"

Le sort fut lancé en direction des aurors... de là à savoir s'il fonctionna ou non c'était une autre affaire... Maintenant, après leur sortie précipitée, il fallait retourner à l'intérieur pour se protéger... .

Malgré le fait qu’elle doive porter la totalité de ses pensées et de son attention vers Tonks, au sol, qui se tordait sous les Doloris, le regard de Rachel avait capté un éclair de lumière sur sa droite… Non pas un sort mais plutôt… Oui c’était ça, ce n’était qu’un rayon de lumière, une lumière simple… C’était le mouvement dans une fenêtre, causée par quelqu’un à l’intérieur qui avait fait bouger les rideaux qui masquait l’intérieur de la maison délabrée… Un rayon de lumière doux et chaleureux contrastant étrangement avec la situation dans la rue se répandit sur le sol seul source d’espoir… D’un côté, à l’intérieur de la maison, se trouvait ceux qui se considéraient comme l’espoir, l’Ordre du phénix, l’Ordre qui renaissait de ses cendres… L’éclat de lumière entre les rideaux semblait se moquer sans gêne des troupes ministérielles dans l’ombre, dans le froid et la nuit…

Ce serait un combat épique… La dureté de la réalité, contre l’utopie, l’action contre la simple réflexion, les aurors face à l’Ordre du Phénix… Rachel avait déjà fait partie de ce dernier mais elle s’était toujours promis de demeurer digne à elle-même, de donner sa vie pour sauver les siens, les sœurs qui lui restaient, ses amis, ses compagnons de fortune et d’infortune… Elle devait protéger ce qui restait d’une vie et de trop de vie qui avait déjà souffert plus qu’une simple vie… Certaines personnes mènent des vies simples, belles et roses toute leur existence durant tandis que d’autres menaient des vies, de existences au-delà de toute conscience humaine, endurant, traversant les évènements ou plutôt des évènements que plusieurs ne pouvaient que rêver ou cauchemarder… si plusieurs famille étaient demeurées unies, plusieurs autres avaient perdu un être cher… Contrairement à la pensée populaire, nul attaque n’était dirigée, du moins, par des Aurors tels que Rachel n’était aléatoire… Il s’agissait d’ordres, de choix minutieusement calculés afin que personne n’ait à vivre ce que les Clar et tant d’autres familles avaient vécues par delà les frontière du pays de brouillard et de pluie…

Trop de familles avaient vécus des pertes et chaque mort était une mort de trop… Les mangemorts sévissaient beaucoup moins qu’auparavant, la peur limitant leur moindre geste et action… Rachel ne faisait rien sans connaître pleinement les pours et les contres des gestes qu’elle allait poser… Elle savait donc pertinemment qu’en faisant souffrir la jeune femme aux cheveux roses, quelqu’un dans la demeure qui menaçait, à chaque fois que quelqu’un posait un pied un peu trop fort sur le plancher, sortirait pour venir prêter main forte à leur comparse, à la victime de la baguette de Rachel… En effet, rapidement, après que le rideau séparant fut retombé, les grincements de la vieille maison, des bruits de discussions se répercutaient jusqu’à l’extérieur… Non, ne pas céder, elle devait ignorer ces voix et se concentrer sur Tonks afin de la torturer oui, mais pas trop aussi étrange que cela puisse paraître… En effet, plusieurs personnes avaient succombé à la folie après avoir enduré trop longtemps ce sortilège interdit, seule porte de sortie face à un tel sortilège. Qui plus est, la jeune femme aux cheveux bruns ne voulait tuer personne, elle désirait seulement les forcer à sortir… Et d’ailleurs, rapidement, la porte s’ouvrit sur une silhouette dont les cheveux et la cape voltigeant dans le vent.

Malgré le contre-jour que lui offrait la lumière de l’intérieur de la maison face à la nuit qui enveloppait la troupe des Aurors, elle l’avait facilement reconnue… Les cheveux couleurs flamme de la jeune femme bougeaient comme ces dernières, comme le feu duquel semble sans cesse renaître le phénix l’Ordre du même nom… Il s’agissait d’Edwyna… Edwyna Applestorm… Que faisait-elle là? Son amie, sa complice, celle qui l’avait supportée dans toutes les péripéties que lui avait emmené la vie…. La jeune Médicomage avait été à ses côtés jouant avec la petite Miranda, la fille de Rose, les quatre filles ensembles… À cette époque Rose, Rachel et Edwyna s’entendaient toutes les trois à merveille, s’amusant avec la fillette qui était une petite fille si douce et amusante… D’ailleurs, au moment où elle avait vut Edwyna dans l’embrasure de cette porte, Rachel avait aussitôt pensé à Miranda…. Qu’était-elle devenue? Son père l’avait fait et vu grandir loin de ses tantes sorcières… Le premier et seul mot de la rouquine fut un sort…. Un sort de désarmement qui d’ailleurs fonctionna à merveille…. Ne pouvait-elle donc pas comprendre qu’elle était en fait du bon côté? Qu’elle ne désirait que de rendre justice à Rose, la venger… Mais visiblement Edwyna avait fait son choix… Elle ne voulait pas la blesser, mais la rouquine avait choisit son camp… En effet, la baguette de rosier glissa des mains de Rachel, ses doigts fins se refermant sur le vide, le néant…

Le bout de bois voltigea vers le corps de Tonks qui avait cessé d’être parcouru de spasmes de douleur quand la baguette avait quitté la main de sa propriétaire…Rachel serra le poing de la main devenue vide par magie… Étrangement, Tonks sembla se relever très vite, un peu trop vite d’ailleurs…La baguette en bois de rosier roula sur les planches de bois constituant le pavé avant d’atterrir dans la main de Tonks… D’ailleurs à l’aide de la baguette de la jeune Auror, la femme aux cheveux roses murmura un protego avant de pénétrer à nouveau dans la chaumière qui auparavant aurait put être très chaleureuse mais qui ressemblait aujourd’hui à un taudis minable…

Puis, se fut au tour d’une autre rouquine de faire son apparition dans l’embrasure de la porte…La voix de la jeune rouquine semblait plus jeune oui, beaucoup plus jeune que Rachel et Edwyna… Un chauve-furie? En quelques secondes, l’Auror aux boucles brunes s’était retournée vers un autre Auror du nom de Lex…. Un simple regard et le jeune homme aux cheveux aussi noirs que le regard de Rachel et aux yeux d’un vert profond leva sa baguette….

-Accio baguette!

La baguette de rosier s’envola de la main de Tonks rapidement et sauta dans la main de Lex avant qu’il ne la lance vers la brunette… Ce n’était pas le moment des remerciements, ils étaient dans le feu de l’action… La voix de Rachel se répercuta dans la nuit donnant ses ordres aux troupes, sa baguette dans sa main…

-Faites les sortir… ne les tuez pas…. Faites les simplement sortir….

Un éclair meurtrier passa dans son regard…

-Par tous les moyens possibles…

Elle sourit et s’avança, sa silhouette se dessinant dans la lumière de la porte où se tenait son amie… Du moins, était-elle toujours son amie?

-Edwyna… Je ne m’attendais pas à te voir ici…

Rachel visa la lanterne sur le bord de la porte qui tenait à peine sur ses gonds…

-Bombarda…

Elle soupira…

-Ed... Je ne veux pas te faire de mal… Part avant qu’il ne soit trop tard… Mobilicorpus….

Si elle ne se mettait pas de côté, Rachel s’en chargerait elle-même… Elle se tourna vers les aurors non-loins…

-Allez-y! Sortez les tous!

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[Mission 1] Sur le fil... du Rasoir !

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