On a toujours besoin d'un médecin [fe Sirius]

Ed posa le flacon de potion anti douleur et rangea sa baguette en souriant au jeune homme qui lui faisait face. Elle n'avait pas été ravie d'avoir été rappelée dans cette maison ou elle avait sans doute connu les pires moments de sa vie. Il lui arrivait encore de se demander si elle avait bien vu cette lutte entre deux patronus géants, si elle avait vraiment tenu tête à Rachel et si vraiment elle avait du soigner des moldus à la mode magique et s'enfuir avant l'arrivée des secours officiels. Mais pour l'instant, elle soignait un adolescent qui avait visiblement présumé de ses compétences pour lancer un sort qui lui était revenu, le blessant assez sévèrement. La rouquine ignorait si l'accident avait eu lieu pendant une escarmouche, un combat ou juste un essai, mais elle se doutait que, vu l'existence toujours prouvée de Voldemort, l'Ordre du Phénix poursuivait son combat. Et elle était dans l'une de leurs bases.
La baguette remit l'os en place et elle referma les blessures ouvertes. il faudrait cependant que l'os cicatrise. et elle sorti une nouvelle fiole de son sac. Elle rejoignit la première et la médicomage donna son ordonnance avant de sourire à nouveau au jeune homme avant de quitter la chambre et de commencer à descendre l'escalier pendant que le blessé s'endormait sous l'effet du médicament.
IL fallait qu'elle trouve quelqu'un à qui confier le jeune homme. La rouquine se dirigea donc vers la salle en bas de l'escalier, la seule qu'elle connaissait en dehors de la chambre.

- IL y a quelqu'un?

Elle savait qu'il y avait quelqu'un. mais ou?

En refermant la porte derrière lui, Sirius eut un soupir de soulagement : enfin tranquille chez soi !
Une journée qui s'annonçait banale, une journée comme il n'en avait plus connu depuis longtemps, en fait. Mais que voulez-vous, même les héros ont droit au repos. Il illustra la flatterie qu'il venait de se faire en se laissant tomber dans un fauteuil. D'une main déjà lasse, Sirius saisit un journal qui trainait sur la table basse. La Gazette ne savait plus quoi raconter et ce n'étaient plus que faits divers plus glauques les uns que les autres qui occupaient ses pages ces derniers temps. Pourtant, on aurait pu penser qu'ils les auraient barbé avec le retour de Dumbledore, qu'ils en auraient profité pour surmédiatiser la nouvelle, faisant place à des sous-entendus aussi lâches que douteux sur la droiture de cet homme dans chaque article, mais à vrai dire, Sirius ne se souvenait même pas avoir lu quelque chose à ce sujet. A croire que la guerre ou ce qu'il en restait avait assagi les journalistes sorciers.
Des bruits de pas le tirèrent de ses pensées. Lui qui s'était cru heureux de profiter seul de cette journée sans encombre sentait une mauvaise surprise se pointer.

-IL y a quelqu'un?

Argh, ça s'annonçait mal. Une âme torturée et solitaire perdue dans cette grande maison qui cherchait de la compagnie ? Il n'était pas vraiment d'humeur à prêter une oreille compatissante aux malheurs de quelqu'un, ou même à quoique ce soit d'autre. Cette voix ne lui évoquait de plus aucun visage connu par sa personne, ce qui le laissa d'autant plus perplexe. C'était la deuxième fois que quelqu'un dont il ignorait alors l'existence avait accès à ce qui était après tout le QG de l'Ordre du Phénix... dont la sécurité devait être bien amoindrie avec toutes ces personnes dont il n'avait pas vu la confiance ou la fidélité mise à l'épreuve.
L'envie de répondre ou de se manifester était anéantie par le désir de tranquillité qui l'avait gagné dès la matinée. Aussi ne répondit-il pas à la voix féminine et prit bien soin de tourner les pages de son journal en faisant le moins de bruit possible. Faire le mort. Ca au moins, il savait comment s'y prendre.
Sirius adopta un air inspiré à l'égard d'un article particulièrement inintéressant : Mme Fournier demande 25% du patrimoine du couple et la garde de l'Hypogriffe.
Il anticipait en prenant une tête de circonstance si par malheur les pas de l'étrangère la guideraient jusqu'à lui. Il prétexterait qu'il était trop absorbé par sa lecture et voilà tout, bien que ses piètres talents de comédien se chargeraient de prouver le contraire.
Que cette personne parte sans rien lui demander et elle aurait la bénédiction d'un Black sans même le savoir. Tout le monde est gagnant.

Décidément cette maison n'apporterait jamais que des ennuis. aprés l'affrontement, l'absence. Pourtant, Ed avait été appelée et accueillie. elle ne serait pas venue toute seule dans cette baraque, veuillez excuser du terme mais aucun autre ne lui semblait adapté à l'endroit, par quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu mais qui avait du avoir son adresse, du moins son nom, par l'une des personnes présentes lors de la bataille. Et la médicomage n'était pas du genre à refuser un patient. elle était venue. Et la, tout à coup, alors qu'elle avait fait ce qu'il fallait pour soigner ce garçon, plus personne!
Ed sentait la colère commencer à monter. Selon le cas elle pouvait prendre une forme froide ou explosive, et ses aventures des derniers mois la menait souvent sur la voie de la colère explosive. la froide, elle le savait, était plus dangereuse. La jeune femme se mit donc en demeure, c'est le cas de le dire, de fouiller celle ci, de demeure. Elle finirait bien par trouver quelqu'un nom d'une citrouille!

C'est ainsi qu'elle tomba, par le plus grand des hasard et de façon imagée, sur un homme qui n'avait visiblement pas daigné entendre ses appels pourtant d'une discrétion toute relative. L'homme était réfugié dans son journal
Refrénant sa propre irritation, sa mallette médicale en main, Ed, se présenta.

- Bonjour, je suis le docteur Applestorm, j'ai été appelée pour un blessé ....

affreuse maison, population étrange ... chouette journée.

- Si ça vous interresse à moins que vous ne soyez sourd et j'ai également un traitement pour ça.

et il n'allait pas l'ignorer longtemps. Elle n'avait pas été à Serpentard parce qu'elle tournait le dos quand on ne lui répondait pas!

-Bonjour, je suis le docteur Applestorm, j'ai été appelée pour un blessé ....

Bon eh bien c'était gagné, il n'allait pas y couper. Sirius avait daigné lever les yeux vers son interlocutrice quand il avait senti sa présence dans la même pièce que lui et qu'il était trop tard pour espérer pouvoir se cacher derrière le fauteuil ou sous le tapis. Non seulement le dénommée Applestorm débarquait le mauvais jour, mais avec une mauvaise nouvelle. Un blessé ? Ici ? Il venait d'arriver et n'avait pas pris la peine de se mettre au courant de quoique ce soit, pensant la maison vide. Bon sang, le Square n'était ni le dernier salon de thé à la mode pour faire connaissance ni Ste Mangouste ! Appeler quelqu'un d'extérieur à l'Ordre pour ce qui était sûrement une égratignure -chochottes de nouvelles recrues !- était d'une imprudence folle et connaître l'identité de la personne en face de lui ne l'enchantait finalement pas tellement.

-Si ça vous interresse à moins que vous ne soyez sourd et j'ai également un traitement pour ça.

A vrai dire... non. Rien ne l'intéressait en ce moment, encore moins la présence de quelqu'un qu'il jugeait indésirable (bien qu'il jugeait aujourd'hui tout le monde indésirable.) Le brun arqua un sourcil d'un air sceptique à la réflexion de la jeune femme. Qu'on ne lance pas dans le terrain des sarcasmes, il n'allait plus pouvoir s'arrêter à ce rythme et cette humeur-là.

-C'est que... je ne perds pas mon temps à écouter des choses lorsqu'elles ne sont pas dignes d'intérêt.

C'était en partie mentir et répliquer pour répliquer, à vrai dire, la santé d'un allié ne l'indifférait jamais, surtout s'il connaissait la personne concernée. Et il était peut-être temps de s'inquiéter et mettre son confort de côté. De mauvaise grâce, il replia son journal d'un geste sec.

-Le blessé... qui est-ce ?

Que ce soit Lupin, Noami, Tonks ou un autre compagnon et il ne se pardonnerait pas son temps de réaction. Mais l'identité du blessé n'était pas sa seule préoccupation, quelqu'un avait confié le secret de l'existence du Square Grimmaurd à une inconnue et Sirius était désireux de savoir qui était l'imprudent qui subirait ses foudres. Mais chaque chose en son temps, et s'il ne bombardait pas maintenant Miss Applestorm de questions, il était certain que l'occasion manquerait.

-Et qui vous a appelé ?

En même temps qu'il lançait un regard méfiant à la rouquine, il s'était levé et s'apprêtait à grimper les escaliers pour voir l'état de la personne victime de il-ne-savait-quoi mais retint son geste : celle-ci tentait certainement de se reposer et la perturber avec sa venue n'était peut-être pas la meilleure idée du monde. Il se retourna entièrement pour faire face à la Médicomage et la jauger du regard.
Pas moche. Peut-être avait-il été un peu trop rustre tout à l'heure...peut-être ferait-il mieux de se présenter avant de n'être totalement décrédibilisé. Et puis, s'il voulait avoir des chances qu'elle réponde à ses questions, il n'était pas mal venu de se prendre les devants (ou plutôt rattraper son retard) en se présentant. Sans arrières pensées.

-Sirius Black. Je suis...

Il s'interrompit, ne sachant trop quoi dire. Qu'était-il finalement ? Un membre de l'Ordre, tout simplement ? Un rescapé d'Azkaban ? Un revenant ? Un Maraudeur ? Un Gryffondor ? Un lâche ? Un chômeur ? Il adressa enfin un sourire engageant à la femme, rattrapant avec comme il le pouvait sa phrase en suspend et la grossièreté dont il avait fait preuve à prime abord.

Ed haussa un sourcil en entendant la réponse la plus stupide de la semaine. Elle écarta d'un geste de la main son argument sur l'intérêt de ce qu'elle pouvait dire, mais ne put s'empêcher de répliquer.

- Ce qui explique que vous disiez rien, vous seriez obligé de vous écouter ce qui doit être atroce. Ce détail mis à part, j'ai la haut un jeune homme qui a pris un vilain coup.

Que ce soit en réponse à sa sortie ou face à l'ineluctabilité d'une discussion qui au fil du temps s'avérait inévitable, l'homme replia son journal d'un geste fataliste. La médicomage en aurait bien fait autant si elle avait eu un journal, mais ce n'était pas le cas. De plus, elle ne tenait pas à s'éterniser. Aussi la question, pour le moins directe, était elle la bienvenue. il semblait s'interesser à autre chose qu'a sa tranquillité dérangée, on pouvait donc espérer que le blessé s'en tirerait.

- Neville Londubat. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais ça lui est revenu en plein figure. ce qui est une image puisque en fait c'est le bras droit qui a tout pris ou presque. Une fracture ouverte, une grosse bosse, quelques cotes fêlées ... en tout cas j'ai du réparer et pour l'instant il dort.

Tout en parlant, elle fouillait dans sa mallette pour sortir l'ordonnance rédigée plus tôt. La question posée par l'homme ne lui fit pas relever la tête. la mallette en question avait tendance parfois à se transformer en un véritable capharnaüm dans lequel elle devait lutter pour retrouver quelque chose. La magie était une belle chose, mais parfois imprévisible, par exemple quand on lui demander de faire le sac de Mary Poppins. Vous savez ce sac ou entrent les meubles? La rouquine finit cependant par retrouver son document et referma la sus nommée mallette, relevant enfin les yeux.

- On m'a appelée pour une urgence, vu que je connaissais déjà l'endroit. Quand au nom de la personne qui m'a accueillie, je ne saurai vous le dire, elle ne s'est pas présentée. En fait je soupçonne qu'elle ait eu le même enthousiasme que vous à me voir débarquer. Désolée si je n'appartient pas à votre club, mais visiblement vous manquez de médecin et certains des votres me font assez confiance pour me redemander de venir

Ses sourcil se froncèrent délicatement. Elle se dérangeait dans un coin du pays ou on pouvait ni transplaner ni utiliser la cheminée, avait affronté la météo peu souriante de la capitale et ce ... type avait l'air de penser qu'elle était entrée par la fenêtre pour piquer l'argenterie.

-Sirius Black. Je suis...

** un imbécile .... **

Cette idée pensée, la mémoire lui revint. Siriux Black. L'ex ennemi publique numéro 1, l'ex seul évadé d'Azkaban, ce qui semblait être une spécialité familiale, la cousine s'étant fait la belle peu de temps après, l'ex mort, bref il était ex de beaucoup de chose. De sa femme également mais ça Ed l'ignorait ..... ( pas pu m'empêcher)

- Une célébrité. Ce qui n'arrange en rien l'état de notre malade. Voici l'ordonnance. il devrait être totalement remis dans quelques jours, mais il faut une surveillance constante pour vérifier que l'os ne fait pas de pousses bizarre. Ca arrive parfois.

La médicomage tendit l'ordonnance à Black, d'un geste à la fois élégant et méfiant. Si ça se trouvait, en plus de grogner il mordait.

-Ce qui explique que vous disiez rien, vous seriez obligé de vous écouter ce qui doit être atroce. Ce détail mis à part, j'ai la haut un jeune homme qui a pris un vilain coup.

Atroce ? Pas du tout, quand il parlait ce n'était que pour dire des choses intéressantes voyons. Cela pensé en toute humilité à son propre égard, bien entendu. Il retint une réplique cinglante de franchir ses lèvres. Il s'était déjà suffisamment énerver ces derniers temps pour avoir besoin d'une prise de bec avec une parfaite inconnue en plus.
Ca, il l'avait compris qu'il y avait quelqu'un qui n'était pas en forme, il n'était pas non plus totalement stupide et comprenait l'anglais depuis toujours. Ce n'était pas le genre d'info qu'on avait à lui redonner deux fois. Mais que ce soit quelqu'un qu'il ne connaisse pas et son inquiétude s'évaporerait. Ce qu'il voulait savoir, c'était simplement de qui il s'agissait.

-Neville Londubat. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais ça lui est revenu en plein figure. ce qui est une image puisque en fait c'est le bras droit qui a tout pris ou presque. Une fracture ouverte, une grosse bosse, quelques cotes fêlées ... en tout cas j'ai du réparer et pour l'instant il dort.

Au nom de l'élève de Gryffondor, Sirius eut l'air soulagé. Non pas que le sort de Neville lui importait peu, mais ce dernier avait après tout tellement l'habitude de se retrouver clouer sur un lit après un sort raté qu'il ne se faisait pas trop de soucis à son sujet.

-Oh Neville... il s'en remettra.

Il ne minimisait pas ce qui était arrivé au petit-fils d'Augusta mais après tout se dire qu'il avait vu pire tandis qu'il était à Poudlard permettait nettement de relativiser. De ce qu'il avait entendu dire, il n'avait pas attendu d'être sorti de l'Ecole de Magie pour être victime de sa propre maladresse.
Sirius regarda se débattre la rouquine avec sa mallette. Il fallait reconnaître que le spectacle était assez distrayant et les bruits disproportionnés pour la taille du sac qui en sortaient intriguant.

-On m'a appelée pour une urgence, vu que je connaissais déjà l'endroit. Quand au nom de la personne qui m'a accueillie, je ne saurai vous le dire, elle ne s'est pas présentée. En fait je soupçonne qu'elle ait eu le même enthousiasme que vous à me voir débarquer. Désolée si je n'appartient pas à votre club, mais visiblement vous manquez de médecin et certains des votres me font assez confiance pour me redemander de venir

Tiens donc, elle connaissait déjà l'endroit. Sirius se demanda comment il faisait pour passer à côté d'autant de circulation dans un lieu qu'il côtoyait quasiment au quotidien. Il ne se jetait pas dans les bras des inconnus mais n'était pas non plus asocial comme aurait pu l'être Rémus à ses grands moments.

-Vous êtes déjà venu ici ? A quelle occasion ?

Le Black ne se rendait pas compte que faire passer un tel interrogatoire à une personne qui venait de tirer Neville d'un mauvais pas ne se faisait certainement pas et qu'on attendait généralement de la reconnaissance pour ce genre d'attitude plus que de la méfiance. Mais c'était tellement... bizarre de tomber face à quelqu'un dont on ignorait tout alors qu'on était originellement chez soi qu'il n'arrivait pas à se départir d'une certaine méfiance. S'il poussait le raisonnement en ce sens plus loin, ce n'était peut-être pas un hasard s'il ne l'avait jamais croisé avant. Un espion fait dans la discrétion et ne hurle pas ses véritables intentions sur les toits avec un mégaphone. Peut-être même qu'elle était responsable de ce qui était arrivé à Neville tant qu'à faire. Autant d'hypothèses que le peu de confiance accordé à l'inconnu le permettait, en fait.
Il fut un peu agacé par la façon dont Miss Applestorm parla de l'Ordre. Un « club ». Ils ne se réunissaient pas pour jouer au bridge mais pour unir leur force contre le plus dangereux sorcier que le monde magique n'ait connu. Puisqu'elle n'en faisait pas partie, il ne lui était pas donné de pouvoir le dénigrer.
La Médicomage compléta sa phrase avec ce qui semblait être à Sirius une ironie non feinte.

-Une célébrité. Ce qui n'arrange en rien l'état de notre malade. Voici l'ordonnance. il devrait être totalement remis dans quelques jours, mais il faut une surveillance constante pour vérifier que l'os ne fait pas de pousses bizarre. Ca arrive parfois.

Si elle avait déjà entendu parler de lui, ce n'était sûrement pas à son avantage. Preuve en était d'ailleurs sans doute suite à la manière dont elle venait de répondre. Ca n'arrangeait peut-être pas l'état de Neville, mais ça ne l'empirerait pas non plus. A moins que ce soit une allusion particulièrement déplaisante à une accusation qu'on lui avait déjà porté dans le passé qui s'était avérée fausse. Sirius se contenta simplement de prendre un air pincé sans répliquer. Amabilité primaire d'avantage marquée envers les dames. Il s'en souviendrait, de celle-là. Lui qui venait de faire un effort pour être plus aimable voilà qu'il se faisait rembarrer en deux temps trois mouvements par une étrangère. Ca valait bien la peine d'essayer d'être poli pour ça.
Ses yeux gris se refroidirent dans ceux de la rouquine.

-Excusez ma courtoisie d'avoir su s'exprimer en me présentant. Mais puisqu'elle semble vous déplaire, je ne manquerai pas d'être grossier à la prochaine occasion.

Nul ne rembarre les sourires charmeurs de Sirius Black sans blesser son égo. Le brun se saisit de l'ordonnance d'une manière un peu sèche en se retenant bien de l'arracher des mains de la jeune femme. Cerise sur le gâteau, elle le transformait en nounou. Il était hors de question qu'il reste enfermé dans cette maison pour surveiller la santé d'un maladroit. Non et non, le mieux était encore de refiler la balle au voisin :

-Augusta sera certainement ravie de pouvoir faire la leçon à son petit-fils et de s'occuper de lui.

Sirius eut un air navré, compatissant déjà pour l'engueulade monumentale qui attendait le pauvre Gryffondor. Il sortit sa baguette de la poche intérieure de sa veste et un chien formé d'un brouillard argenté s'en échappa pour courir porter un message au domicile des Londubat.

Visiblement, Black ne s’en faisait pas pour le jeune homme et semblait le connaitre. Ce qui n’était pas vraiment rassurant dans les soins qu’il allait apporter au blessé. Se donnerait-il seulement la peine de lire l’ordonnance pour voir ce qu’il fallait au jeune homme ? Ou utiliserait-il le document pour alimenter sa cheminée ? La seconde solution n’aurait pas vraiment étonné la médicomage qui, bien que cela ne fût pas évident au premier abord, gardait un calme quasi miraculeux. Du moins à son avis, mais peut être son interlocuteur n’avait il pas la même notion du calme olympien.
Ed remit une fine anglaise en place en poussant un soupir auquel on pouvait trouver de multiples significations : résignation, fatigue, désespoir, ou tout autre sentiment pouvant faire soupirer, à l’exception du bonheur immédiat et de l’extase.

- Oui je suis déjà venue. C’était … c’était lors du retour du Professeur Dumbledore. Pardon … du ministre Dumbledore. En plein milieu de la bataille qui opposait vos amis, des aurors, des détraqueurs et des patronus.

D’où la joie pour le moins relative qu’elle concevait à y être de retour. Mais la rouquine plaçait son métier et son devoir avant toute autre considération, excepté peut être sa survie, et encore ce n’était pas certain. Ses patients étaient sacrés. Tout patient était sacré.
Black n’avait visiblement pas aimé ce qu’elle avait sous entendu, ou pas, dans son résumé de l’identité de l’ex détenu, et arracha aussi courtoisement que c’était possible la feuille parcheminée des mains de la praticienne. L’envie de lui faire remarquer que sa courtoisie n’était pas évidente était extrêmement furieuse, mais Ed s’y refusa. Néanmoins, son regard en disait suffisamment long sur ce qu’elle pensait. D’un autre coté, cet espèce de rustre avait peut être simplement eu une sale journée lui aussi. Qui avait dit qu’elle avait le monopole de la mauvaise humeur ?
En tout état de cause, Black avait sorti de sa poche sa baguette et préparait l’envoi d’un message par patronus. Augusta Longdubat était connue. Son fils et sa brue comptait dans les victimes les plus célèbres du Mage Noir, mais aucune publicité n’avait jamais été faite sur l’enfant. Et fort heureusement.
Ed leva les yeux dans la direction approximative de la chambre.

- C’est le fils des aurors n’est ce pas ? Je n’y avais pas pensé. Raison de plus pour s’en occuper correctement. Ce garçon a déjà beaucoup donné.

Le chien vaporeux était a présent complet et attendait sa mission. Certains disaient que les patronus reflétaient ceux qui les créaient. Ed espérait que non. Se voir assimilée à un petit rongeur craintif n’était pas vraiment flatteur.

- Comment ces enfants ont il pu être entrainés dans cette lutte ? je sais que la plupart d’entre eux ont déjà souffert de cette guerre mais comment l’Ordre du Phénix a-t-il pu les accepter en son sein ? Ils ont à peine 20 ans … Je pensais qu’on aurait tout fait pour les protéger au contraire.

La question était tout autant destinée à elle-même qu’au vent ou à Sirius. La rouquine se doutait, pour en avoir rencontré certains, que les jeunes gens eux même étaient volontaires pour mener cette lutte. La question était de savoir si c’était vraiment un bien.

Après ce que Sirius interpréta comme un soupire fatigué à son égard, Miss Applestorm daigna éclairer sa lanterne en répondant à sa question.

-Oui je suis déjà venue. C’était … c’était lors du retour du Professeur Dumbledore. Pardon … du ministre Dumbledore. En plein milieu de la bataille qui opposait vos amis, des aurors, des détraqueurs et des patronus.

LA bataille qu'il avait loupé en fait. Il n'avait pas suivi tous les évènements puisqu'il ne s'y trouvait pas à ce moment là, mais il avait ouïe-dire par la suite que ça avait été un beau bazar. Et l'état des rues alentours, des Moldus, des membres et du QG en témoignait. Dumbledore avait choisi le bon moment pour revenir, encore plus imposant qu'avant, faisant cesser par sa simple apparition les assauts. Son entrée avait été en tous cas remarquée tant par son style que la surprise qu'elle avait créé, bien que quelques idiots essayaient encore de la nier. C'était absurde, comment pouvait-on être assez bête pour nier l'existence de l'homme qui était désormais le Ministre de la Magie ? Oui, il était revenu... ~~drapé dans sa cape noire, il leur revenait bien plus beau qu'il était dans leurs mémoires. Le voilà, Dumbledore...~~ (non pardon, ça c'est Albator 84 )
Avec le recul actuel et l'emportement passé, Sirius regrettait ne pas avoir prêté main forte à ses amis qui avaient tenu tête aux Aurors envoyés par le Ministère, mais d'un autre côté, il ne regrettait en rien les découvertes qu'il avait faite au Département des Mystères. La seule chose qui était regrettable, c'était que Severus s'en soit tiré.

-Les circonstances ne prêtaient malheureusement pas à une ambiance conviviale dans laquelle il aurait été préférable que vous nous découvriez. Je ne connais pas les détails dans laquelle la bataille s'est déroulée, n'ayant pu y prendre part... mais l'Ordre aura montré encore une fois la ténacité dont il peut faire preuve.

Bien oui, ils n'avaient pas fléchis, et Sirius devait avouer qu'il était assez fier de la démonstration de bravoure de chacun des participants. Si elle s'était retrouvée là durant les évènements, nul doute qu'elle avait du se battre également, même si l'envie avait pu lui manquer. Les membres du Ministère sont tellement bêtes qu'ils s'en étaient certainement pris à tout le monde sans distinction, employée à Ste Mangouste ou pas.

-Je suppose que c'est assez atypique de prendre part à ce genre de festivités lorsqu'on est Médicomage...

C'était dit sur le ton de la conversation, sans reproche ni jugement.
A tous les coups, c'était une pacifiste qui aimait tout le monde et croyait dur comme fer dans la bonté naturelle de l'humanité et avait pour utopie un monde de bisounours où les Détraqueurs vivraient en harmonie avec la population tandis qu'un arc-en-ciel illuminerait chaque jour un ciel bleu azur. Du moins, il était assez difficile pour Sirius de ne pas coller cette étiquette à quelqu'un qui avait été formée dans le domaine de la médicomagie.

-C’est le fils des aurors n’est ce pas ? Je n’y avais pas pensé. Raison de plus pour s’en occuper correctement. Ce garçon a déjà beaucoup donné.

-En effet. Il n'a que de bonnes raisons pour être parmi nous. Ce n'est pas par gloire personnelle ou simple insouciance. Un peu sceptique, il arqua un sourcil avant de poursuivre. Oh, mais je suis certain qu'Augusta s'en occupera très bien.

Oui, Sirius était toujours aussi réticent que tout à l'heure à l'idée de s'occuper de quelqu'un dans ce genre de positions de faiblesses. Ce n'était pas son rayon et cela ne lui ressemblait pas, tout simplement.

-Comment ces enfants ont il pu être entrainés dans cette lutte ? je sais que la plupart d’entre eux ont déjà souffert de cette guerre mais comment l’Ordre du Phénix a-t-il pu les accepter en son sein ? Ils ont à peine 20 ans … Je pensais qu’on aurait tout fait pour les protéger au contraire.

-Certains reprennent le flambeau familial, d'autres luttent pour leurs idéaux. Qu'elle que soit la raison, tout le monde profitera de toutes façons de la défaite de Voldemort quand elle arrivera. Ce n'est pas individualiste...
Il eut un léger haussement d'épaules. Ils sont peut-être jeunes mais ce sont des adultes, tous volontaires et responsables : ils savent à quoi s'attendre. Ils sont courageux, et bien que vous ayez l'air de penser qu'on ne s'en soucie pas, chaque perte est un drame. Nous ne sommes pas des Mangemorts...

Le jour où l'indifférence gagnerait leurs rangs vis à vis des décès lors des batailles, là alors, ils s'en approcheraient. Jamais Sirius n'avait vu l'Ordre ou un de ses membres comme de la vulgaire chair à canon en ne lui accordant pas d'importance. Après tout, toutes les vies se valaient. Sauf peut-être celle de ce couard de Mondingus Fletcher et de ces adeptes du Mage Noir.
A s'entendre ainsi, il avait l'impression d'être militant pour... l'armée moldue. « Défendez vos valeurs, celle de votre pays... » Ce qu'il disait, il le pensait autant qu'il l'espérait : tous les membres de l'Ordre savaient les risques qu'ils encourraient lorsqu'ils s'étaient ralliés à leur cause.

[encore désolée du retard!]

La conversation semblait s'humaniser. Ed doutait qu'un jour Black soit invité à manger des bonbons à son anniversaire, en admettant qu'elle puisse offrir des bonbons pour son anniversaire, mais les dernières paroles de l'homme, tout comme les siennes d'ailleurs, semblaient un peu plus civilisées que leur entrée en matière. Ce dont la médicomage n'avait d'ailleurs que faire, elle ne le reverrait sans doute qu'après la prochaine bataille et qu'ils n'auraient pas d'autre médicomage sous la main. et elle viendrait, parce que c’était la mission qu’elle s’était assignée. Ils pouvaient tenter de sauver le monde, elle sauverait les victimes plus ou moins innocentes de leurs combats.

-Les circonstances ne prêtaient malheureusement pas à une ambiance conviviale dans laquelle il aurait été préférable que vous nous découvriez. Je ne connais pas les détails dans laquelle la bataille s'est déroulée, n'ayant pu y prendre part... mais l'Ordre aura montré encore une fois la ténacité dont il peut faire preuve.

La jeune femme ne pu retenir un sourire. La ténacité ? Oui sans doute. Un peu trop même. Il fallait parfois faire preuve de souplesse pour résister à la tempête. Mais visiblement, l’ordre était plus du genre à se tenir droit dans la tempête.

- Oui. Et il a failli devoir faire un choix entre griller vif, finir à Azkaban, ou recevoir le baiser du détraqueur.

Elle se tourna franchement vers l’homme à qui appartenait la maison.

- Le fait d’être médicomage n’enlève en rien le droit d’avoir des idéaux et de se battre pour les défendre. Mais il y a plusieurs façons de le faire. Une bataille, ce n’est pas seulement brandir sa baguette et vaincre le sorcier d’en face. C’est aussi permettre à ceux qui étaient entre les deux baguettes par accident de continuer à vivre, et peut être combattre à leur tour pour ce en quoi ils croient. Ce genre de « festivités » est fort heureusement assez rare. Mais à présente que Dumbledore est revenu – ou réapparu employez le terme que vous voulez – je pense qu’on aura plus que jamais besoin de médicomage n’ayant marqué aucune préférence. Parce que bientôt, je suis quasiment certaine que la bataille va s’ouvrir au jour et que nous serons les seuls à pouvoir offrir un asile.

La rouquine fronça les sourcils, tout en remettant en place une mèche de cheveux.

- Comprenez bien que nous sommes tout autant que les autres capables de faire du dégât, et que certains de nos sorts de soins se révéleraient redoutable dans un combat. Mais je reste persuadé que dans toute guerre, il est nécessaire d’avoir un endroit « neutre ». Nous seul pouvons l’offrir. Le Ministère est à Dumbledore, et Poudlard a cessé d’être un abri. Même si je sais que certains membres de ma corporation ont choisi leur camp, ce dont je ne les blâme pas, ce n’est pas mon cas. Mon cabinet sera toujours un endroit ou l’on peut se présenter en sécurité parce que les deux cotés peuvent y venir. Et que vous comme eux avez besoin de personnes comme moi. Tant que certains ne se rangeront ni d’un coté ni de l’autre, les patients auront un endroit ou guérir.

Pourquoi avait elle estimer devoir se justifier alors que Sirius ne l’avait en rien accusée ? Peut être parce qu’au fond, même si elle savait que ce qu’elle faisait était nécessaire, elle aurait du choisir un camp. Ou l’autre. Et cette idée l’énervait. Mais Ed restait persuadé que sa démarche était la bonne. Son rôle était de soigner les patients, et tant que chacun des camps l’estimerait utile, ces patients seraient protégés.
Le jour ou l’un des deux camps lèverait cette « neutralité », elle devrait choisir.

La médicomage sorti de ses pensées pour répondre aux paroles de Black. « Nous ne sommes pas des mangemorts »

- Et pourtant eux aussi se soucient de leurs actes. Dans une optique différente, ils déplorent leurs pertes. Ou leurs crimes.

Cette fois, c’était vers Hunderson, son ancien camarade de classe, que son esprit dérivait. Même si le rp n’avait jamais avancé depuis qu’il s’était effondré dans la rue, il était la preuve vivante que les mangemorts avaient eux aussi une conscience de l’autre. Altérée, égoïste et dévoyée, mais une conscience.

- Ce qui ne veut pas dire que je les approuve.

Elle se garda de rajouter que selon elle la plupart étaient des assassins et qu’elle n’aurait aucun regret si ses soins devaient échouer. Juste la curiosité de savoir pourquoi ça n’avait pas marché. Mais la encore, elle avait un devoir de neutralité.

- Et je suis ravie de savoir que vous vous souciez de vos amis, même si vous les envoyez chez leur grand-mère en convalescence !!

Son attitude se fit curieuse.

- Veuillez m’excuser si ma question vous semble hors de propos, mais on vous a offert une nouvelle vie après vous avoir volé la première pour ce même combat. Comment faites vous pour y retourner ?

Miss Applestorm eut un sourire suite aux dires qu'eut Sirius et il s'en félicita. Bien qu'il lui semblait ne rien avoir dit de drôle, il y avait tout de même une sensible évolution dans leurs échanges et son premier comportement où la courtoisie avait totalement manqué semblait s'être légèrement éclipsé dans l'esprit de son interlocutrice. Celle-ci ne laissa d'ailleurs pas passer l'occasion de faire remarquer jusqu'où pouvait mener la résistante dont l'Ordre faisait preuve.

- Oui. Et il a failli devoir faire un choix entre griller vif, finir à Azkaban, ou recevoir le baiser du détraqueur.

La réponse de la Médicomage lui arracha une légère moue contrariée. Il savait que la contredire aurait été une preuve indiscutable de sa mauvaise foie habituelle, mais il était plutôt mauvais perdant et n'aimait pas qu'on lui rappelle les possibles échecs dont le groupe auquel il appartenait pouvait subir. Et puis, ils avaient peut-être frôlé la défaite, mais ils s'en étaient finalement sortis. Après tout, il aurait très bien pu estimer que seul le résultat comptait...
Toujours vaguement vexé, il lâcha une phrase dont il espérait que la simplicité et le classicisme conviendrait autant à la rouquine qu'elle lui convenait.

-Bah..., il haussa les épaules, les risques du métier.

Sirius comprit que le sujet ne venait que réellement d'être lancé lorsqu'Edwyna se tourna complètement vers lui avant de poursuivre.

- Le fait d’être médicomage n’enlève en rien le droit d’avoir des idéaux et de se battre pour les défendre. Mais il y a plusieurs façons de le faire. Une bataille, ce n’est pas seulement brandir sa baguette et vaincre le sorcier d’en face. C’est aussi permettre à ceux qui étaient entre les deux baguettes par accident de continuer à vivre, et peut être combattre à leur tour pour ce en quoi ils croient. Ce genre de « festivités » est fort heureusement assez rare. Mais à présente que Dumbledore est revenu – ou réapparu employez le terme que vous voulez – je pense qu’on aura plus que jamais besoin de médicomage n’ayant marqué aucune préférence. Parce que bientôt, je suis quasiment certaine que la bataille va s’ouvrir au jour et que nous serons les seuls à pouvoir offrir un asile.

Un court moment de répit fût accordé au Black lorsque Miss Applestorm remit en place une de ses mèches, reprenant par la suite de plus belle :

- Comprenez bien que nous sommes tout autant que les autres capables de faire du dégât, et que certains de nos sorts de soins se révéleraient redoutable dans un combat. Mais je reste persuadé que dans toute guerre, il est nécessaire d’avoir un endroit « neutre ». Nous seul pouvons l’offrir. Le Ministère est à Dumbledore, et Poudlard a cessé d’être un abri. Même si je sais que certains membres de ma corporation ont choisi leur camp, ce dont je ne les blâme pas, ce n’est pas mon cas. Mon cabinet sera toujours un endroit ou l’on peut se présenter en sécurité parce que les deux cotés peuvent y venir. Et que vous comme eux avez besoin de personnes comme moi. Tant que certains ne se rangeront ni d’un coté ni de l’autre, les patients auront un endroit ou guérir.

Le sorcier fronça légèrement les sourcils au début du discours qui lui était tenu. Il n'avait jamais vraiment envisagé qu'un affrontement puisse être autre chose qu'un simple affrontement, un face à face où seuls les réflexes, le talent et la stratégie des adversaires jouent. En réalité quand il avait à se battre, il ne pensait jamais dans l'immédiat aux conséquences, il les laissait simplement arriver.
Il saisissait les arguments d'Edwyna mais ne les partageait pas pour autant. Cependant, son avis ne le laissait pas totalement indifférent, il n'avait jusque-là pas eu l'occasion d'en parler avec une personne au service de la santé et n'avait même pas pensé ou pris la peine de pousser le raisonnement si loin. Son esprit n'en n'était pas non plus resté à la puérile et si peu développée idée magie blanche/magie noire, mais cela l'avoisinait presque.
Sirius tiqua lorsque la jeune femme se présenta comme empreinte de neutralité. Le seul moyen de rester parfaitement impartial était certainement celui de ne pas se sentir concerné par les batailles que chaque côté menait -et cela aurait été la preuve d'un égoïsme phénoménale de sa part-. L'objectivité totale n'est sans doute pas accessible à un humain. De plus elle ne pouvait pas prétendre que cela lui importait peu, vu la façon dont elle s'impliquait finalement en volant porter secours aux victimes. Etre tolérant pouvait autant être bien qu'un danger à trop grande échelle. Et Sirius, chez qui la tolérance avait des limites biens définies, préférait être obtus ou fermé que risquer de se faire avoir par des personnes dont les idées lui étaient tout bonnement insupportables.
En bref, il trouvait les idées de la Miss bien utopiques ou naïves.
A nouveau, Sirius retint une moue vexée lorsque la rousse lui exposa qu'il avait besoin de gens comme elle, lui qui se plaisait tant à croire qu'il n'avait besoin de personne, son égo en fut légèrement égratigné.

-Je comprends bien votre façon de voir les choses, cependant, j'ai du mal à croire que vous soyez autant de marbre que vous l'énoncez, bien que vous fassiez tout pour que votre opinion n'interfère en rien dans votre travail...

La précédente réplique qu'il eut ne manqua pas de faire répliquer son invitée surprise.

- Et pourtant eux aussi se soucient de leurs actes. Dans une optique différente, ils déplorent leurs pertes. Ou leurs crimes.

Le membre de l'Ordre inspira un grand coup pour ne pas succomber à l'énervement. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas parmi tant d'autres, c'était qu'on adoucisse les agissements de l'ennemi en faisant preuve de compréhension, feinte ou non. Rien ne pouvait excuser le sang que faisaient couler ces pantins au service de Voldemort, dans le seul but de servir leur propre intérêt.

-S'il arrivait un jour à Voldemort de pleurer la perte de l'un de ses hommes, ce serait comme un gosse pleure un jouet qu'il vient de casser. Pensez-vous que quand il regarde ses fidèles, il voit derrière chacun d'eux une vie ou ce qui fait de nous des humains -une âme ?- ? Certainement pas, cela fait si longtemps... il a du oublier ce que cela fait même d'être vivant.
Un Mangemort ne déplore ses crimes qu'a une occasion bien précise : quand il se retrouve attaché à la chaise, face au tribunal. -Ou, pour les moins lâches, quand ils se retrouvent enfermés à Azkaban.-
Et encore, la plupart continuent de penser qu'ils ont bien agi. La preuve, dès qu'ils réussissent à en sortir, ils reprennent leurs activités.

Sa voix tremblait sous la colère et il faisait de son mieux pour la maitriser. Il y a des sujets sur lesquels il ne vaut mieux pas le contredire. Ces gens-là étaient inexcusables, un point c'est tout.

Ce qui ne veut pas dire que je les approuve.

Sirius se contenta de la dévisager quelques instants et de lui lancer un regard éloquent. Les dents légèrement serrées, il ajouta :

-Il ne manquerait plus que ça, qu'il y ait un Mangemort chez moi... , sa mâchoire se relâcha pour esquisser un sourire. Alors j'avais raison. Vous n'êtes pas impartiale. Son expression devint à la fois soulagée et satisfaite.

- Et je suis ravie de savoir que vous vous souciez de vos amis, même si vous les envoyez chez leur grand-mère en convalescence !

Son sourire fut complètement franc quand il entendit la réponse de la Médicomage. Il répliqua avec une teinte d'amusement non dissimulée dans la voix.

-Croyez-moi, il y a des endroits biens pires pour ça. Comme celui-ci.

Une phrase à mi-chemin entre humour et sérieux. La rouquine passa alors du coq à l'âne :

- Veuillez m’excuser si ma question vous semble hors de propos, mais on vous a offert une nouvelle vie après vous avoir volé la première pour ce même combat. Comment faites vous pour y retourner ?

L'ancien disciple de Gryffondor fut surpris par cette question plutôt... inattendue. La réponse lui semblait tellement simple, évidente, qu'il avait du mal à l'exprimer. Il se passa la main derrière la nuque pour la remonter plus haut sur son crâne tandis qu'il réfléchissait. C'était anodin, mais cela montrait qu'il était plutôt absorbé et ne prenait pas ça à la légère. Il voulait pouvoir répondre le mieux possible, sans ambigüité à celle qui venait de l'interroger.

-Eh bien... mes idéaux n'ont pas changer entre-temps... la mort aurait-elle du me rendre couard ? Au contraire, maintenant que je la connais, elle ne peut plus m'intimider... bien que, même avant cela, la perspective de mourir ne m'ait pour autant jamais freiné. Mes convictions sont si fortes, qu'importe peu quel sort pourrait-on me lancer. C'est elles qui auront le dernier mot. J'ai longtemps grandi parmi des gens détestables avant de rentrer à Poudlard. Ne connait-on pas mieux le mal autrement que de l'intérieur ?

Allez savoir ce qui était passé par la tête de la rouquinomage pour qu'elle sorte tout cela en une seule fois! En règle générale, elle préférait attendre de connaitre les gens avant de leur jeter à la figure ses idées. Mais la, après ce qu'elle avait vécu dans cette maison et ce qu'elle y avait vu, elle avait besoin de faire partager son avis. Et de préférence avec quelqu'un qui était d'accord ce qui ne semblait pas être le cas du seigneur des lieux.
Sa main fit un geste vague quand il évoqua, en prononçant son nom, chose que peu de sorciers, maintenant encore, osait.

- Voldemort est une exception. J’ai la chance de n’avoir encore jamais eu la malchance de le croiser, et c’est quelque chose dont je me félicite. Mais je ne pense pas, à ce que j’ai pu lire ici ou la, aux dire du jeune Potter, qu’il soit encore humain. Il semble se trouver plus prés des morts que des vivants. Ceci dit, je connais personnellement des mangemorts – en fait un seul mais s’il y en avait un il devait y en avoir d’autre non ? - qui ont tourné leur veste et que leurs crimes hantent. D’autres sont persuadés que leur cause est juste, ce qui ne les empêche pas d’éprouver. Ce dont il n’est pas certain que ce soit le cas de V… du Mage Noir.

La mallette changea de main pendant qu’elle poursuivait son petit discours .

- J’ai mon opinion sur la question. Mais elle ne doit en aucun cas s’opposer à mon devoir de médicomage. Une partie d’entre eux à assez de sang sur les mains pour remplir une baignoire, et leurs idées sont peu ragoutantes. Vous pouvez me croire, je les aie entendues pendant des années. Donc vous avez raison.

Son passage à Serpentard avait en effet été jalonné des discours de Voldemort, alors en pleine ascension, qui recherchaient des recrues et des sympathisants. Pas plus à l’école que maintenant elle n’avait adhéré à ses idées. Si Ed avait une haute estime de sa famille et de son nom, elle n’en vouait pas pour autant un mépris mortifère aux enfants de moldus ni à ceux de familles métissées. A l’époque, elle se contentait de les éviter et de les toiser. C’était bien le moins qu’on attendait d’elle !

- Non je ne suis pas impartiale. Mais je sais garder la tête assez froide pour ne pas m’emporter et faire ce qui doit être fait.

-Eh bien... mes idéaux n'ont pas changé entre-temps... la mort aurait-elle du me rendre couard ? Au contraire, maintenant que je la connais, elle ne peut plus m'intimider... bien que, même avant cela, la perspective de mourir ne m'ait pour autant jamais freiné. Mes convictions sont si fortes, qu'importe peu quel sort pourrait-on me lancer. C'est elles qui auront le dernier mot. J'ai longtemps grandi parmi des gens détestables avant de rentrer à Poudlard. Ne connait-on pas mieux le mal autrement que de l'intérieur ?

Ed ne s’attendait même pas à ce qu’il réponde en fait. Elle aurait plutôt pensé qu’il l’aurait renvoyée à ses potions. Mais non. Et il semblait même qu’il ait réfléchi à ce qu’il disait. Ce qui prouvait que des fois il pouvait réfléchir avant de parler et non après.

- La mort ne vous intimide plus, mais vous craignez celle des autres. Interressant.

La médicomage releva la tête en remettant de nouveau cette fameuse mèche rebelle en place. Vive les cheveux longs -_-‘

- Non. On ne connait le mal que quand il vous ronge jusqu'à vous dévorer, et que vous finissez par en mourir. Il tue ce qui est humain pour ne garder que ce qui est animal, primaire, et mauvais. La vous connaissez le mal. Sinon vous connaissez seulement sa surface. Personne ne peut connaitre le mal sans l’avoir expérimenté.

Mouais … encore une certitude récente. Mais une certitude tout de même.

- de la même façon, on ne connait le bien que quand on le fait, et non quand on le voit. Encore que les notions de bien et de mal soit totalement subjectives. Qu’est ce qui est bien, qu’est ce qui est mal, tout dépend de votre postulat de départ. Mais le mal, le vrai, reste intérieur. Et ce n’est que de l’intérieur que l’on peut le battre.

Elle haussa un sourcil dubitatif à ce qu’elle venait de dire. Comment en étaient ils venus a parler du bien et du mal ?

- Mais ne comptez pas sur moi pour entrer dans la mage noir pour voir si j’ai raison.

Quoi que … elle pratiquait déjà l’occlumentie. Encore un peu d’effort et elle pourrait se tourner vers son inverse et aller voir ce qui se passait la dedans ! …………………

………………………. Naaaaaaaan.

Les bras de Sirius se croisèrent tandis qu'il écoutait le discours que la rouquine lui tenait. L'air grave que cela lui donnait aurait surpris plus d'un des habitués à son humeur taquine ou puérile. Eh oui, Sirius était un personnage assez ambigu. Impulsif mais rendu sage par les années passées à Azkaban et à une vie qui ne lui avait pas fait que des cadeaux. Bien qu'il n'aimait pas toujours montré ce côté réfléchi au quotidien, préférant faire place à une bonne humeur dont l'humour vaseux était généralement indissociable, ce côté de sa nature se montrait plus souvent quand il ne pouvait faire que parler, et non agir. A moins qu'il n'agisse également avec les mots. Même si ça, c'était plutôt Lupin finalement. Ne lui volons pas ce rôle.

Peut-être que les Mangemorts étaient des humains, comme le défendait si ardemment Miss Applestorm, mais pour Sirius, les crimes dont ils faisaient preuves n'avaient eux rien de tout ça. Ou alors si, ils étaient au contraire dotés du pire côté de la nature humaine. A vrai dire, il n'y avait pas que Voldemort, comme exemple. Bellatrix n'avait jamais éprouvé non plus le moindre remord, même à Azkaban, et Sirius ne l'avait jamais vu éprouver quoique ce soit qui s'approcha un jour à de la compassion ou tout sentiment qui rendait à la figure humaine la beauté de sa contradiction.

L'exception, c'était plutôt le Mangemort dont elle parlait que Voldemort. La chance et le hasard avaient été incroyablement souriants pour qu'elle puisse tomber sur l'un des fidèles du Lord qui regrettait ce qu'il avait fait. Même Régulus, sur lequel il avait un temps essayé d'exercer bonne influence était rapidement devenu irrécupérable. Il avait appliqué l'absurdité de ses idées jusqu'au bout. Après tout tant mieux, c'était une raison de plus de donnée pour ne pas l'apprécier, même mort.

- Vous pouvez me croire, je les aie entendues pendant des années. Donc vous avez raison.

Son regard glissa vers l'escalier où les têtes d'elfes décapités ornaient le mur. Une décoration aussi originale que lugubre qu'ils n'avaient jamais réussi à retirer, même avec toute la volonté du monde.
Il eut un léger sourire et se contenta de faire remarquer « Moi aussi » avant de reprendre, en détachant son regard des têtes d'elfes pour se planter à nouveau dans celui de son hôte provisoire.

-Oui, mais leur sauver la vie, c'est aussi leur permettre de continuer à en détruire. Et s'il y a bien une chose contre laquelle vous ne pouvez lutter, c'est votre conscience...

Le brun adressa un sourire modeste à Edwyna lorsque celle-ci lui donna raison. A sa première phrase, elle avait pourtant estimé qu'il se trompait, et voilà que maintenant elle se retrouvait d'accord avec ce qu'il venait de dire. Contradiction féminine qu'il avait appris à ne pas contrarier, surtout quand cela était encore une fois pour prouver son génie.

La mort ne vous intimide plus, mais vous craignez celle des autres. Interressant.

Le teint du Black vira très légèrement au rouge, un peu gêné. Il aurait encore une fois volontiers clamer qu'il ne craignait rien, mais il venait de dévoiler l'une de ses faiblesses et mentir de façon si flagrante n'aurait fait que le rendre ridicule. Il avait déjà suffisamment perdu de gens pour ne pas craindre que cela se reproduise ou pour omettre l'effet que cela faisait. Au final, pour ne pas craindre la mort sous quelle que forme que ce soit, il aurait fallu ne plus rien avoir à perdre, ce qui n'était quand même pas encore le cas de Sirius. Quelle ironie, il fallait donc tout perdre pour être enfin libre ! Il dévia la réflexion en plaisanterie, écarter le sujet par le rire était en fait le plus simple que de se plonger à nouveau dans une longue conversation où seule la mélancolie serait de retour :

-On ne peut pas demander à tout le monde d'être immortel.

Il eut pendant quelques secondes un air volontairement prétentieux.

-La surface est alors déjà si affreuse qu'il est inutile de l'expérimenter pour comprendre de quelles horreurs ce mal là est capable.

Moui, il n'était pas totalement d'accord avec la fin. Pour détruire l'intérieur, commencez par l'extérieure. Pour détruire une pièce, le plus simple est de défoncer d'abord la porte si on a pas la clé. Les Mangemorts étant aussi stupides qu'une poignée de porte, la comparaison était facile... deux trois sortilèges bien lancés, et on entendait plus parler.

- Mais ne comptez pas sur moi pour entrer dans la mage noir pour voir si j’ai raison.

-Pour être vraiment neutre, complètement détachée et donc "objective", ne faut-il pas connaitre à fond les deux parties ?

Sirius eut un sourire provocateur et fut ravi de pouvoir réinterpréter les propos que la jeune femme avait tenu un peu avant pour lui montrer selon lui toute leur absurdité.

[désolée pour le retard]

Le regard de son cicérone s’était tourné, pendant qu’Ed parlait, vers une collection pour le moins morbide de …. Têtes d’elfes qu’un taxidermiste avait artistement immortalisées et qu’une personne totalement dépourvu de gout avait cru bon d’afficher la comme autant de trophées. Charmant.Mieux valait ne pas s’attarder sur cette lugubre décoration et revenir à une discussion tout aussi étrange qu’inattendue.

-Oui, mais leur sauver la vie, c'est aussi leur permettre de continuer à en détruire. Et s'il y a bien une chose contre laquelle vous ne pouvez lutter, c'est votre conscience...

La rouquine secoua la tête doucement pour marquer son désaccord.

- J’ai toujours distingué ma conscience de mon devoir. Et si ma conscience est consciente, c’est le cas de le dire, que je leur permets de repartir pour des exactions peut être plus graves, peut être même l’un d’entre eux viendra t il me tuer un jour pour une raison ou une autre, le sens du devoir m’impose de leur donner une chance de changer de mode de lutte.

Le sac changea de nouveau de main. Les deux sorciers se faisaient toujours face et pour une raison qui resterait sans doute ignorée jusqu'à la fin des temps et peut être après, aucun d’entre eux ne semblait vouloir quitter la station debout. Elle parce qu’elle était sensée être sur le départ, lui ... il faudrait lui demander. Par galanterie ?

Elle répondit cependant à la moquerie envers lui-même de l’héritier des Blacks par une autre de même nature.

- Il semblerait que l’immortalité tende à se répandre en ce moment. Vous finirez par être un ressucité comme un autre !

La suite de la conversation revint à quelque chose de plus sérieux, et la médicomage prit son temps pour répondre. Connaissait elle à fond les deux parties ? Et était ce nécessaire pour être impartiale ou au contraire le fait de connaitre ne faisait il pas que faire pencher la balance ?

- Au contraire : pour être parfaitement neutre il faudrait surtout éviter de connaitre l’un ou l’autre coté. Au bout d’un moment, n’importe quel être humain finit par avoir un avis. Et avoir un avis c’est déjà ne plus ête neutre. Mais ne pas être neutre ne veut pas dire ne pas être impartiale.

Elle baissa les yeux vers son sac pour revenir à Sirius avec un sourire en réponse au sien :

- Connaitre n’est ce pas déjà choisir ? Maintenant si la prochaine question est de savoir si je soignerait Celui-Dont-On-Ne-dit- Pas-Le-Nom si il devait finir dans mon cabinet, je vous répondrai que je n’en sais rien. De toutes façons, il y a des chances pour que vous débarquiez avant pour vous en occuper !

Bien qu'ils soient en désaccord, ni Sirius ni Edwyna ne manifestait encore l'envie de se taper dessus.
Une conversation calme entre adultes (raisonnés, ou ceux qui du moins semblaient l'être), cela faisait un moment que ce n'était plus arrivé dans cette maison. Et il était intéressant de constater chez Sirius que l'envie de s'emporter contre quelqu'un qui le contredisait s'était très vite évanouie. Sans doute tout simplement parce que son interlocutrice avait de solides arguments et savait les défendre avec une sérénité peu commune à la majorité des sorciers que le Black avait pu rencontrer.

J’ai toujours distingué ma conscience de mon devoir. Et si ma conscience est consciente, c’est le cas de le dire, que je leur permets de repartir pour des exactions peut être plus graves, peut être même l’un d’entre eux viendra t il me tuer un jour pour une raison ou une autre, le sens du devoir m’impose de leur donner une chance de changer de mode de lutte.

-Mais votre neutralité vous empêche donc d'utiliser de beaux discours pour les faire changer...

Difficile de concevoir qu'on puisse s'appliquer à son devoir sans justice morale derrière, lui qui avait toujours cru que les deux étaient intimement liés ne comprenait décidément pas comment cela était possible. Le sens du devoir ne découlait-il donc pas selon les principes de chacun ? Ainsi, les Mangemorts avaient donc déclaré qu'il était de leur devoir de tuer tous leurs opposants... il y avait des limites à la tolérance, et celles de Sirius avaient été atteintes depuis longtemps.

- Il semblerait que l’immortalité tende à se répandre en ce moment. Vous finirez par être un ressucité comme un autre !

Sirius esquissa une grimace volontairement offensée avant de faire remarquer un peu en l'air, la voix aussi proportionnée dans l'humour que la gravité :

-Ce serait affreux...

Une belle armée de vivants dont certains seraient pourtant plus proches des Inferi que des mortels, joyeux cauchemar. Mieux valait ne pas y penser. La conversation s'orienta de nouveau vers la difficulté à définir le terme de neutralité que Miss Applestorm défendait pourtant avec ferveur.

Enfin, Sirius hocha la tête en un geste d'accord. La neutralité et l'impartialité étaient deux choses bien distinctes, et il était ravi de voir que la rouquine n'était pas suffisamment bête pour ne pas savoir faire la différence. Elle mettait donc de côté les idées auxquelles elle aspirait pour n'appliquer que ce qui lui paraissait juste. C'était encore une situation assez ambigüe.

-Vous refusez d'agir selon vos propres idées par soucis d'impartialité vis à vis des autres... ce n'est déjà plus vivre pour soi...

Cela pouvait paraître assez égoïste de sa part dit comme cela, comme s'il favorisait son existence à celle des autres, pourtant ce n'était pas un défaut que l'on pouvait compter chez le fils des Black. Il se battait certes pour ses idées, mais c'était aussi pour les autres.
Personne ne pourrait jamais l'empêcher d'agir selon ce qu'il pensait quand cela s'appliquait à ce genre de situations et que les proportions étaient aussi grandes, et lui-même le dernier.

- Connaitre n’est ce pas déjà choisir ? Maintenant si la prochaine question est de savoir si je soignerait Celui-Dont-On-Ne-dit- Pas-Le-Nom si il devait finir dans mon cabinet, je vous répondrai que je n’en sais rien. De toutes façons, il y a des chances pour que vous débarquiez avant pour vous en occuper !

Sirius retint un soupir d'exaspération lorsque la Médicomage périphrasa le nom de Voldemort. Bon sang, elle n'allait pas mourir foudroyé sur place parce qu'elle prononçait un nom ! C'était mettre le Mage Noir sur un piédestal. Comme croire en un être supérieur. Tout aussi stupide.
La dernière phrase lancée par sa rousse « invitée » balaya à moitié ce sentiment pour laisser place à un sourire amusé sur le visage de Sirius.

-Ne vous en faites pas pour ça, -cela dit sans vouloir vous froisser, bien entendu,- Voldemort n'a certainement pas besoin de vous pour se remettre des blessures qui lui sont infligées. Il s'empressa d'ajouter, peu désireux que cela tourne au vinaigre comme c'était si bien parti dès leurs premiers échanges : Quel que ce soit votre talent.

Hoho, on se découvre des talents de diplomates ! Le même qu'il utilisait à Poudlard quand il avait à faire avec la gente féminine ? A méditer. Il reprit avec un sourire humble -car oui, il avait pris la dernière phrase comme un compliment- :

-Je ne pense vraiment pas que je serai tout seul à me précipiter pour en finir une bonne fois pour toute. Je pense que certains iraient même jusqu'à se battre pour avoir le privilège de l'achever.

Le brun jeta soudain un regard circulaire autours de lui, s'approcha de la porte qui menait à la cuisine, l'entrouvrit et invita d'un signe de tête son hôte inattendue à y entrer. La conversation semblait être partie pour un bout de temps, et ils n'allaient quand même pas rester debout une éternité -si elle aurait pu survivre à une telle durée-. A moins que la rouquine ne préfère partir...

[Désolée pour le retard, j'étais persuadée avoir répondu ..... ]

Ed hocha la tête et finit par poser son sac. Au point ou on en était ! De plus la discussion, bien que civile, n’en était pas moins entre deux avis difficilement conciliables. L’héritier des Black croyait en une éradication pure et simple du mal. La médicomage en un traitement, voir un revirement, qui pourrait rendre plus « présentables » pour peu qu’elles puissent être présentables du moins plus discutables leurs idées. Un vœu pieu ? Sans aucun doute mais la rouquine en avait conscience. Elle n’était pas une rêveuse. Si cela arrivait, il n’en restait pas moins qu’elle savait faire la différence entre ses rêves et la réalité. Fort heureusement. Et c’était en partie de la qu’elle tirait sa neutralité. La réalité, c’était qu’il y avait des gens à soigner.

- Faire de beaux discours à des gens soit totalement fascinés par leur Maitre, soit tellement terrifiés que l’idée même de le quitter les fait s’enfuir en courant ? J’ai toujours été lamentable en cours de psycho – lui aussi probablement à voir comment leur entretien avait commencé d’ailleurs – et pensez vous vraiment qu’un sourire et des boucles rousses y puissent quoi que ce soit ? Vous êtes bien placé pour savoir qu’on ne quitte pas les Mangemorts sur un coup de tête. Ca demande du courage … et des sacrifices.

Elle repoussa de nouveau ses cheveux derrière son oreille d’un geste mécanique. De ce qu’elle en savait, prendre conscience de s’être fourvoyé était déjà une épreuve. Quitter le groupe en était une autre. S’était volontairement se soustraire à un groupe qui, malgré sa structure individualiste, tenait lieu de famille.

-Vous refusez d'agir selon vos propres idées par soucis d'impartialité vis à vis des autres... ce n'est déjà plus vivre pour soi...

L’anglaise secoua la tête d’un signe négatif avec un sourire mi amuse mi amer. Elle avait passé sa scolarité à mériter sa place au sein de Serpentard en snobant les Poufsouffle, se battant plus ou moins ouvertement avec les Pryffondor, fière de sa famille et de son nom. Mais aussi à se battre contre l’étiquette collée alors aux Verts et Argent, ce que son attitude n’aidait pas. A l’époque, être Serpentard c’était être fondamentalement mauvais. Son attitude actuelle avait peut être un rapport avec cette relation de lutte qu’elle avait menée pendant 7 ans dans et hors de sa maison.

- Vous vous méprenez. Ce n’est pas de l’altruisme. C’est du pratique. De l’altruisme consisterait à dire que mes idées n’ont pas d’importance, ce qui n’est pas le cas. Tout le monde a ses limites. Il faut juste trouver ou elles sont. Le rôle d’un médicomage est d’assurer à chacun des soins. Si notre congrégation devait suivre ses idées, on aurait du mal à soigner certaines personnes.

Sa dernière sortie sur Voldemort, dont, comme 99% des sorciers elle ne prononçait pas le nom autant par habitude que par crainte, la fit sourire. Il y avait en effet peu de chances que le mage noir s’invite dans son cabinet pour une mauvaise grippe ou pour un rhume. Mais elle passa sur cette question pour lever les yeux au ciel et répondre, dans un sourire franc

Il ne manquerait plus que ça ! et pendant que vous mettriez à sac mon cabinet pour savoir qui aurait l’honneur d’achever mon patient, il prendrait ses jambes à son cou et j’aurai deux fois plus de boulot ! Rien que pour ça, il n’est même pas question qu’il mette les pieds chez moi. La peinture est neuve.

Sirius Black sembla soudain se rendre compte qu’ils étaient la à parler depuis un moment, debouts dans l’entrée, et lui indiqua une porte. Un coup d’œil de la ou elle était lui suffit a reconnaitre une cuisine. Ed regarda dehors, sa montre, et se rememora les rendez vous qu’elle avait encore. Ceci dit, un thé était bien tentant. Succomberait elle à l’appel de la théine ?

Elle répondit à l’invitation de son hôte en entrant dans la cuisine.

-Faire de beaux discours à des gens soit totalement fascinés par leur Maitre, soit tellement terrifiés que l’idée même de le quitter les fait s’enfuir en courant ? J’ai toujours été lamentable en cours de psycho – lui aussi probablement à voir comment leur entretien avait commencé d’ailleurs – et pensez vous vraiment qu’un sourire et des boucles rousses y puissent quoi que ce soit ? Vous êtes bien placé pour savoir qu’on ne quitte pas les Mangemorts sur un coup de tête. Ca demande du courage … et des sacrifices.

Sirius eut un air légèrement sceptique, il ne savait pas s'il était idiot ou si les propos de la rousse n'étaient pas totalement explicites, ou encore s'il n'était tout simplement pas fait pour tenir une conversation tant soit peu sérieuse. En tous cas, pas mal de choses, et surtout un concept, lui échappait en ce moment même tandis qu'il écoutait pourtant avec intérêt ce qu'avait à dire la Médicomage.

Il était bien d'accord avec elle : parler avec ces personnes ne servait strictement à rien. Et pourtant, elle continuait de trouver le moyen de ne pas approuver les propos qu'il tenait. C'était justement parce que tenter de raisonner l'ennemi par la parole ne servait à rien que Sirius étaient de ceux qui usaient d'arguments plus persuasifs, comme sa baguette. Soit cela l'amusait follement de le contredire et elle se payait bien sa tête, mais au sérieux qu'elle avait dans la voix il en doutait, soit...

-Vous ne prônez ni la violence, et ne comptez pas non plus sur le poids des mots et du bon sens pour les faire « changer de mode de lutte ». Quoi, alors vous ne faites... rien ?! Dit-il avec lenteur. Il eut l'air un peu ahuri et déçu, comme s'il ne venait de comprendre réellement que maintenant ce que tentait d'expliquer la rouquine. Vous même l'avez dit, il est inutile de dialoguer, tout ce que vous récolterez, ce seront des menaces ou quelques sorts. Et vous réussissez à continuer à vous cloîtrer dans votre impartialité ? J'ai bien peur que vous ne vous aveugliez...

Du moins, il l'espérait. Non là vraiment, il ne comprenait plus. Jamais il ne pourrait rester les bras croisés, à regarder son voisin sans bouger, sans réaction, si ce dernier tendait vers la folie et en venait à assassiner des gens par pure ambition personnelle. C'était se faire marcher sur les pieds, tout simplement. Des personnes s'en prenaient plein la tête, pour plus grand bonheur de certains et Sirius s'imaginait mal ne pas agir, ignorant la situation comme s'il n'était au courant de rien. En réalité, il trouvait cela extrêmement lâche, ni plus ni moins, et souhaitait pour Miss Applestorm qu'elle ait de solides explications à fournir face à la position qu'elle occupait dans toute cette histoire.

Lorsque le sorcier fit part une nouvelle fois de ces pensées vis à vis du jugement de la Médicomage qu'elle tentait elle-même d'étouffer pour poursuivre sa profession et ne pas y mêler ses idées personnelles, elle secoua la tête de gauche à droite. Mh... ouais... elle devait aimer contrarier ses discours.

- Vous vous méprenez. Ce n’est pas de l’altruisme. C’est du pratique. De l’altruisme consisterait à dire que mes idées n’ont pas d’importance, ce qui n’est pas le cas. Tout le monde a ses limites. Il faut juste trouver ou elles sont.

C'était suffisant pour que le Black se sente encore un peu égaré. En fait... n'était-ce pas elle, qui se contredisait toute seule ? Pourtant, ça pouvait paraître logique, mais il commençait a avoir du mal à la suivre, se braquant sur certains points qu'ils avaient déjà évoqués.

-Les vôtres me paraissent intangibles... Si vos idées ont autant d'importance, pourquoi vous efforcez-vous autant à les mettre de côté et à ne pas vous y conformer ? Pour les autres ?

- Le rôle d’un médicomage est d’assurer à chacun des soins. Si notre congrégation devait suivre ses idées, on aurait du mal à soigner certaines personnes.

Ca rejoignait ce qu'il pensait. Quand on fait un métier, quoi qu'on puisse en dire altruiste, à partir du moment où en était en service, on ne vivait plus pour soi. Dit comme cela, ce métier lui parut tout à fait idiot. Utile bien sûr, mais idiot.

Le sujet Voldemort glissa à la plaisanterie et il ne sut sur le coup y répondre à son tour que par un sourire sincèrement amusé. Une Médicomage qui se prétendait impartiale mais qui favorisait la peinture de son salon à ses patients, c'était peu commun.

Il fut un peu surpris lorsque la jeune femme répondit à son invitation par la positive. Elle aurait pu trouver n'importe quel prétexte bidon -je dois promener ma grand-mère, je dois soigner mon chien- pour se tirer de cette baraque à prime abord pas aussi accueillante que ça et avec comme propriétaire un rescapé d'Azkaban. Et elle avait néanmoins prise la courageuse décision de supporter quelques minutes supplémentaires Sirius Black.

Il tira une chaise au hasard pour son hôte avant de s'en désintéresser quelques minutes complètement pour fouiller dans un placard et en sortir les premières bouteilles qui lui tombaient sous la main -que faisait l'huile de foie de morue entre un apéritif et la citronnade ?- et les disposer sur la table. Il se retourna silencieusement vers son invitée et lui lança un regard perçant en se tapotant le menton de l'index, réfléchissant à moitié. On aurait pu croire qu'il s'apprêtait à tenir une grande déclaration, mais il demanda très sobrement :

-A moins que vous ne préféreriez boire autre chose ?

-Vous ne prônez ni la violence, et ne comptez pas non plus sur le poids des mots et du bon sens pour les faire « changer de mode de lutte ». Quoi, alors vous ne faites... rien ?!. Vous même l'avez dit, il est inutile de dialoguer, tout ce que vous récolterez, ce seront des menaces ou quelques sorts. Et vous réussissez à continuer à vous cloîtrer dans votre impartialité ? J'ai bien peur que vous ne vous aveugliez...

Si il y avait eu une fenêtre dans la cuisine, Ed se serait accoudée à la table pour en regarde le paysage. Puisque cette fenêtre n’existait pas, elle se contentant de torturer pensivement une mèche de cheveux qui pour l’occasion avait le droit de ne pas être à sa place. Rien ? probablement ne faisait-elle rien. Quoique. Pouvait-on vraiment dire que décider de ne pas choisir de camps était « rien » ? Peut être était ce uniquement de la lâcheté. Ed préférait penser que c’était un choix assumé pour le bien des deux partis.

La médicomage finit par revenir à la réalité et par répondre d’une voix basse, un peu rêveuse, ou l’on pouvait décerner cependant un peu de regret.

- Tout le monde ne peut pas être un héros monsieur Black. Ca n’a jamais été le credo de ma famille.

Son regard se posa de façon plus franche sur le ressuscité. Fallait il vraiment qu’elle explique et qu’elle cautionne ses choix devant un inconnu ? A la réflexion, c’est elle qui avait lancé la discussion. Elle soupira.

- Si je n’avais comme repère cette fameuse impartialité qui permet de soigner les gens quelques soit leurs idées, pourriez vous vraiment penser que je suis digne de prendre soin des vos camarades ? J’ai passé 7 ans à Serpentard à une époque ou c’était le signe infaillible que la Marque serait bientôt sur vous. Ou il fallait prouver à la fois à vos camarades que vous y aviez votre place, et aux autres que vous n’alliez pas leur arracher les yeux parce que qu’ils avaient le malheur de ne pas venir d’une famille reconnue.

Son attention parti quelques secondes vers ces années. Ca n’avait pas toujours été facile, mais elle les avait aimés néanmoins.

- Quand j’ai quitté l’école, certains de mes amis avait effectivement tourné du coté obscur de la Force. D’autres avaient disparus. D’autres encore avait été tués. Mais ceux qui n’entraient dans aucune catégories devaient faire leur preuve d’un coté ou de l’autre.

La rouquine désigna de la main la pièce d’où ils venaient.

- Tout dans votre maison rappelle les cachots. Les blacks sont une famille connue pour avoir été à Serpentard depuis des générations … jusqu'à vous. Ne me dites pas que vous n’avez jamais eu à faire vos preuves chez « l’ennemi héréditaire ». Vous savez ce que je veux dire. Bref. Je ne fais peut être rien, mais ce rien apporte beaucoup à bien des gens. Et, égoïstement, ça me conforte dans l’idée que Serpentard n’était pas la maison du Mal que certains décrivaient.

Et pourtant. Peut être aurait elle un jour à choisir un camp.

- On était vite tenté vous savez …. Les grands noms, les grandes fortunes, côtoyer les plus importants, faire de grandes choses et avoir un grand pouvoir sur les gens … On pouvait se faire embrigader très vite si on n’avait pas des parents et des amis attentifs. Le choix n’était que le notre. Je sais qu’il est inutile de dialoguer une fois qu’il est fait. Le fait de dialoguer est une trahison en soit puisque ça veut dire que vous n’êtes pas des leurs. Et le fait de ne rien dire ne prouve pas que vous le soyez. En donnant des soins sans a priori sur l’orientation magique des mes patients, oui j’espère qu’ils vont reconsidérer leurs idées ou du moins en parler. C’est utopique sans aucun doute. Mais l’autre solution est d’imposer mes idées par la force …. Ce qui est exactement ce qu’ils font !

Black sorti d’un placard une bouteille d’apéritif et de la citronnade après avoir considéré une troisième bouteille d’un air pensif.

-A moins que vous ne préféreriez boire autre chose ?

- Servez moi quelque chose de fort que j’oublie le temps que vous avez perdu a écouter mes élucubrations métaphysiques.

Sirius observa, les sourcils légèrement froncés, son interlocutrice qui ne cessait de taquiner une de ses mèches rousses. Une aide à la réflexion, les cheveux ? C'est en tout cas ce qu'ils semblaient être chez la Médicomage. Pourquoi pas ? Alors que Sirius, une main dans ses cheveux, s'apprêtait à l'imiter pour voir si cela l'aiderait également à mettre de l'ordre dans ses pensées, il se figea.
En effet, peut-être sans le savoir, Miss Applestorm venait de dire une chose d'une extrême drôlerie.
Il allait éclater de rire mais se retint tant bien que mal, conscient que cela pourrait plus vexer son invitée plutôt que l'amuser également.

- Tout le monde ne peut pas être un héros monsieur Black. Ca n’a jamais été le credo de ma famille.

-Rassurez-vous, la mienne non plus ! Un sourire amusé sur ses lèvres, il reprit : Il faudra vous trouver une meilleure excuse.

Si Sirius trouvait comique les paroles que la rouquine venait de lancer, il n'était néanmoins pas moqueur. En fait, il comprenait assez bien ce qu'elle voulait dire, ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi se référait-elle à ses aînés. Le coup de l'hérédité, n'était-ce pas une excuse pour se complaire dans ce qu'il appelait de la lâcheté ?
L'entendre soupirer l'alerta. Ils ne se connaissaient finalement depuis à peine plus d'une heure, et même si les pensées échangées allaient bon train, parler de ça ne l'enchantait peut-être pas (plus ?) tellement. Il eut un instant d'hésitation avant de proposer :

-Euh... si vous voulez, on peut parler d'autre chose. Comme... du trafic de chaudrons en aluminium importés de Roumanie qui a lieu sur le Chemin de Traverse... Ou peut-être pas, ajouta-t-il précipitamment en se rendant compte de la nullité du sujet qu'il suggérait d'aborder et de l'infini ennui que celui-ci contenait. Comme pour se justifier du fait qu'il était au courant d'affaires aussi peu excitantes que cette dernière, il désigna de la tête la direction dans laquelle le journal derrière lequel il s'était caché tout à l'heure reposait, et prit un air entre la désolation et le dégagement.

- Si je n’avais comme repère cette fameuse impartialité qui permet de soigner les gens quelques soit leurs idées, pourriez vous vraiment penser que je suis digne de prendre soin des vos camarades ? J’ai passé 7 ans à Serpentard à une époque ou c’était le signe infaillible que la Marque serait bientôt sur vous. Ou il fallait prouver à la fois à vos camarades que vous y aviez votre place, et aux autres que vous n’alliez pas leur arracher les yeux parce que qu’ils avaient le malheur de ne pas venir d’une famille reconnue.

Qu'est-ce que la dignité venait faire là-dedans ? Après tout, tant qu'elle faisait son boulot... et puis, n'avait elle pas clairement sous-entendu qu'elle était malgré tout plutôt sympathisante de leur parti ? Qu'elle vienne de n'importe où, cela n'avait pas son importance si elle était du même côté qu'eux dans la bataille.
Elle qui ne s'était pas montrée d'une nature extrêmement bavarde bien qu'elle n'avait pas eu l'air non plus d'une asociale, la voilà lancée sur un terrain qui semblait la transporter. Il y a chez chacun des sujets plus sensibles que d'autres, et Sirius avait bien l'impression d'en avoir trouvé un chez la fille Applestorm. Les souvenirs qu'elle évoquait ne paraissaient pas vraiment la réjouir, et le brun en était plutôt embarrassé.

- Tout dans votre maison rappelle les cachots.

-Vous trouvez vraiment ? On a fait pourtant de notre mieux pour améliorer la décoration...

Ca lui avait presque échappé. Il ignorait si une plaisanterie dans une conversation de cette envergure était la bienvenue ou pas, mais il trouvait que la sorcière avait l'air tellement peu joyeuse en expliquant ses idées qu'il n'avait pas trouver meilleure moyen à porter de main pour tenter de la faire sourire.

- Les blacks sont une famille connue pour avoir été à Serpentard depuis des générations … jusqu'à vous. Ne me dites pas que vous n’avez jamais eu à faire vos preuves chez « l’ennemi héréditaire ». Vous savez ce que je veux dire. Bref. Je ne fais peut être rien, mais ce rien apporte beaucoup à bien des gens. Et, égoïstement, ça me conforte dans l’idée que Serpentard n’était pas la maison du Mal que certains décrivaient.

Bien sûr qu'il avait eu à faire ses preuves, comme tout un chacun quand il se voyait attribuer le blason de l'une des quatre maisons. Surtout la première année. Les Poufsouffles étaient des modèles vivants de dictionnaires, les Serdaigles de vivacité d'esprit, les Serpentards de la ruse et les Gryffondors de ce qu'ils prenaient à l'époque pour du courage.

-S'il y a une chose que j'ai eu à prouver aux Serpentards, c'était que je n'étais pas des leurs. J'avais honte de porter le nom et les armes des Black -je ne tire aucune gloire d'être sorti d'un sang noble- lorsque toute une partie vit en infâme. La naissance n'est rien où la vertu n'est pas. La mienne en était totalement dénuée. Si je n'avais pas eu la fierté d'être à Gryffondor et la honte de mon nom, je n'aurai rien fait... la vertu est le premier titre de noblesse, je regarde bien moins au nom qu'on signe qu'aux actions qu'on fait.

Etait-ce réellement maintenant à lui de s'expliquer, ou voulait-il simplement tenter d'influencer son hôte en lui faisant part de son expérience personnelle ? A vrai dire, lui-même ne le savait pas vraiment. Peut-être un peu des deux.

- On était vite tenté vous savez …. Les grands noms, les grandes fortunes, côtoyer les plus importants, faire de grandes choses et avoir un grand pouvoir sur les gens … On pouvait se faire embrigader très vite si on n’avait pas des parents et des amis attentifs. Le choix n’était que le notre. Je sais qu’il est inutile de dialoguer une fois qu’il est fait. Le fait de dialoguer est une trahison en soit puisque ça veut dire que vous n’êtes pas des leurs. Et le fait de ne rien dire ne prouve pas que vous le soyez. En donnant des soins sans a priori sur l’orientation magique des mes patients, oui j’espère qu’ils vont reconsidérer leurs idées ou du moins en parler. C’est utopique sans aucun doute. Mais l’autre solution est d’imposer mes idées par la force …. Ce qui est exactement ce qu’ils font !

Elle n'avait pas tort sur toute la première partie. En réalité, s'il n'avait pas été aussi obstiné, Sirius aurait même admit qu'elle avait raison. En revanche, il était totalement en désaccord avec son dernier argument. Insinuait-elle que l'Ordre imposait ses idées par la force, et qu'il agissait de la même manière que les Mangemorts ? Ca, c'était le genre de répliques qui ne pouvaient pas passer quand il était là.

-Ah non ! Nous n'imposons pas nos idées par la force, nous ne faisons que répliquer et défendre les nôtres face à leurs attaques.

« C'est lui qu'a commencé ! » Ben oui. Ils ne pourraient se permettre d'arrêter ce combat que lorsque Voldemort et ses fidèles arrêteront de tenter de faire régner leurs horribles idées. Ce qui n'était pas prêt d'arriver.

- Servez moi quelque chose de fort que j’oublie le temps que vous avez perdu a écouter mes élucubrations métaphysiques.

Sirius sourit à la réponse qui lui semblait quasi-désespérée de la jeune femme. Il saisit une bouteille aussi poussiéreuse qu'âgée de Whisky Pur Feu. Rien qu'à voir son aspect, on pouvait deviner combien ça devait arracher le gosier. Il attrapa deux verres, en posa un sur la table et remplit l'autre d'alcool avant de le tendre à l'ancienne disciple de Serpentard.

-Le temps n'est jamais perdu quand il s'agit d'écouter des choses intéressantes.

Un peu gêné tout de même, il eut un sourire qu'il voulait gentil. C'était plutôt sincère, et il espérait aussi lui remonter un tant soit peu le moral. Il n'avait pas voulu lui faire parler de choses déplaisantes...

Ed avait posé un coude sur la table, et appuyé son menton sur la main ainsi relevée, affichant un sourire amusé devant les réponses de son interlocuteur et derrière les boucles indisciplinées que sa position avait libérées du carcan de son oreille. L’homme en face d’elle semblait avoir vu dans son attitude pensive une sorte de soupir de regret. Il n’en était rien. Elle réfléchissait seulement à ce qu’elle avait été et ce qu’elle était devenue. Ses parents et son frère, toute sa famille en fait, avaient toujours été répartis soient à Serdaigle, soit à Poufsouffle. Elle avait été la première à entrer à Serpentard, et ses parents en avaient conçu une certaine inquiétude.
La médicomage se demandait parfois si elle aurait réussi ce qu’elle avait fait sans eux, qui l’avaient toujours recadrée quand elle risquait de tomber. Cependant son sourire amusé – et peut être un peu moqueur ? - n’allait pas à cette pensée. Il s’adressait à l’homme en face d’elle.

- Seriez-vous en plus un bon samaritain qui réconforte les dames en plein recherche existentielle ? A moins que vous n’ayez vous-même vos propres pensées demandant le secours d’un bon samaritain.

Elle prit le verre que lui tendait Sirius et en avala une gorgée. La forme, la taille et surtout la poussière accumulée sur la bouteille sous entendait une vieille fermentation. Et si il l’a prenait au mot …
Elle avala la gorgée qu’elle avait en bouche … et eut l’impression qu’on lui brulait à l’acide l’ensemble du système digestif, en partant de la langue et allant jusqu’à l’œsophage.

- WOOOOOUCH ! vous faites ça dans votre cave depuis des générations avouez le !!! Etes vous sur que c’est destiné à la consommation humaine ?

Elle amena le verre à son nez, humant le parfum du whisky, persuadée d’avoir perdu le sens du gout pour le reste de sa vie, et en avala une nouvelle petite gorgée.

- C’est amusant, la deuxième gorgée semble moins forte … Si je tombe sous la table, vous saurez pourquoi !

Ses doigts jouaient avec le verre, son expression gardant l’air amusé qu’elle avait affiché avant de gouter le breuvage.
- Des choses intéressantes ? Vous êtes bien généreux. Ce ne sont guère que des pensées éparses. Il faut juste espérer qu’elles soient à peu prés cohérentes !

La rouquine avala une nouvelle gorgée de whisky et regarda le verre

- Cette fois j'en suis sure : vous faites votre tord boyaux dans un chaudron d'aluminium de Roumanie … C'est pour ça que vous vous interressez au trafic du chemin de traverse!

- Seriez-vous en plus un bon samaritain qui réconforte les dames en plein recherche existentielle ? A moins que vous n’ayez vous-même vos propres pensées demandant le secours d’un bon samaritain.

Sirius eut lui-même du mal à déterminer ce qui le surprenait le plus. Ce qui avait paru sortir de la bouche de la rouquine comme un compliment -à moins que ce ne soient ses oreilles qui fantasment ?- ou le fait qu'elle ait saisit sans trop hésiter le verre qu'il lui avait proposé et s'apprêtait déjà à le porter à ses lèvres.

Lui, un « bon samaritain » ? On ne la lui avait encore jamais faite, celle-là. Etait-elle sérieuse ou se moquait-elle simplement de lui à son insu ?
Le sorcier fut bien vite coupé dans ses interrogations par l'exclamation que venait de pousser la Médicomage. Il blêmit légèrement et bien malgré lui à la dernière réflexion de celle-ci. Soit c'était sacrément fort, soit... Quoi, il se serait trompé de flacon ? Pourtant, il avait eu la certitude que ce qu'il lui avait versé était bien un Whisky pur feu, certes quelque peu âgé, mais sans réels danger potentiel pour autant.
Miss Applestorm avait beau dire, elle ne se laissait pas démonter ou pour autant vraiment intimidée par le contenue pourtant presque douteux de son verre.

- C’est amusant, la deuxième gorgée semble moins forte … Si je tombe sous la table, vous saurez pourquoi !

Il espérait sincèrement qu'elle exagérait. Comme situation gênante, il aurait eu du mal a envisager pire dans un tel cas de figure. Quoique... en étant tordu, et avec un peu d'imagination...

- Des choses intéressantes ? Vous êtes bien généreux. Ce ne sont guère que des pensées éparses. Il faut juste espérer qu’elles soient à peu prés cohérentes !

-Elles l'étaient, mais je doute qu'elles le restent encore très longtemps.

Hop, une gorgée de plus. C'était simplement de l'inconscience à ce niveau-là. Si elle finissait soûle, il s'en voudrait. Et puis, pourvu qu'elle soit un peu hystérique, même si elle n'en avait pas l'air, elle pourrait finir par l'accuser de l'avoir fait boire, et il passerait pour un pervers. Il ne pensait pas en arriver là, mais après tout, c'était toujours vite arrivé..
La jeune sorcière avala une dernière gorgée avant de poursuivre, et de renforcer ainsi les craintes de Sirius :

- Cette fois j'en suis sure : vous faites votre tord boyaux dans un chaudron d'aluminium de Roumanie … C'est pour ça que vous vous interressez au trafic du chemin de traverse!

Il se précipita d'ôter le verre des mains de la rousse, s'étant retenu avec toute sa volonté de ne pas simplement le lui arracher. En plus, un nouveau doute avait pris place dans son esprit. Il justifia son geste par ce dernier :

-Ce n'était peut-être pas une bonne idée de vous donner ça... mon elfe aurait tenté de m'empoisonner et par malchance vous pourriez en être la victime... Cela euh... expliquerait l'originalité de la boisson...

Oui bon, à vrai dire, il n'y croyait pas tellement, mais cette excuse passait sans doute mieux qu'une explication brute sur les craintes du taux d'alcoolémie qui risquait de gagner le sang de son invitée.
A présent, il regardait successivement d'un air peu rassuré le verre qu'il tenait et son interlocutrice, comme s'il l'un ou l'autre allait s'apprêter à exploser a tout moment.
D'une voix un légèrement timide ou gênée, car il savait sa question un peu stupide :

-Ca va ?

L’héritier des black avait repris le verre avec une telle rapidité et une telle rapidité et la regardait a présent avec un air si gêné, presque coupable, en s’enquérant de sa santé actuelle que la rouquine ne pu que retenir un éclat de rire, et l’alcool n’y était pour rien. Certes la boisson était forte, personne n’avait jamais dit que le whisky pur feu était une boisson de midinette, et celui-ci accusait un âge déjà vénérable pour une boisson au vu de son taux d’alcool estimé, mais elle sortait d’une école de médicomagie, et les soirées étudiantes avait parfois fini par un sommeil éthylique général dont personne ne sortait vraiment fier. Entre le mal de crâne et l’impression d’avoir la langue collée au palais, on ne pouvait pas dire que le réveil ait vraiment été glorieux. Mais il en était sorti que ces étudiants avaient une certaine résistance à l’alcool, et Ed ne faisait pas exception.

- Monsieur Black je ne sais pas ce que votre elfe a contre vous, mais il y a une chose de certaine. C’est que votre whisky est excellent, bien qu’un peu fort en degré, et qu’il ne me fait pas peur. Ne vous en faites pas, j’ai vu bien pire ! Mon grand père faisait de la liqueur de citrouille dans le jardin - Merlin quel souvenir atroce !!! – et j’ai survécu.

La jeune femme posa ses avant bras sur la table, un sourire en coin visiblement dessiné sur ses lèvres en regardant d’un air un peu moqueur mais surtout amusé le propriétaire des lieux.

- Je croyais qu’un elfe ne pouvait pas attenter à la vie de son maitre. Lui auriez vous donné une chaussette sans faire attention ?

Le petit sourire amusé était toujours présent alors qu’elle imaginait un elfe aux grandes oreilles et aux yeux globuleux mettre des punaises dans les chaussures du Black. A sa connaissance, c’était le seul mal que pouvait faire un elfe de maison à sa famille, et encore devrait il s’en punir. IL ne faisait aucun doute que vu le caractère de l’homme, cela devait faire du bruit.

- Plus sérieusement l’alcool ne me fait pas peur. Vous n’avez pas à vous inquiéter pour ça.

Un éclair compréhension passa dans son regard alors qu’elle finissait sa phrase et qu’elle se rendait compte des implications de sa déclaration.

- Non pas que je sois alcoolique ! je ne bois que rarement. Mais l’école de médecine avait des soirées étudiantes … instructives.

Elle n’était pas vraiment certaine que cette nouvelle affirmation était beaucoup moins suspecte que la première mais bon … que vouliez-vous qu’elle ajoute ?

- ‘fin bref. Avec un peu de chance je ne quitterai pas cet endroit pour vous voir me l’interdire pour cause d’alcoolisme.

Au rire qu'Edwyna eut à son égard, Sirius fit une grimace où se mêlaient gêne, amusement et une très légère teinte de honte. Il s'était attendu a avoir l'air un peu idiot et avait empêché comme il pouvait les choses de mal tourner, on ne pouvait quand même pas lui reprocher. En revanche, on pouvait lui rire au nez, et la rouquine avait semblé un temps mener une lutte intérieure pour ne pas exploser. Reprenant le minimum de sérieux nécessaire, elle lui adressa un discours qui se voulait sans doute rassurant dans la forme mais ne l'était dans le contenu pas tellement.
De la liqueur de citrouille... une enfance assurément douloureuse par moments -sa précédente grimace se transforma, laissant place à un air exagéré de stupeur et de dégoût- ou du moins en effet rodée dans le domaine.

-Je croyais qu’un elfe ne pouvait pas attenter à la vie de son maitre. Lui auriez vous donné une chaussette sans faire attention ?

Conscient d'être sujet à ce qui pouvait s'apparenter à une taquinerie, Sirius plongea son regard gris dans le verre pour éviter de croiser celui de Miss Applestorm, pour ainsi pouvoir répliquer avec un air le plus dégagé possible.

-En effet. Non je ne crois pas, ou je n'en ai alors pas le souvenir. Mais je suis sûr que s'il le pouvait, il n'hésiterait pas une seconde ce sale... Oh, freiné juste à temps. Le nom de Kreattur étant souvent associé à une injure qu'il pensait même s'il ne la prononçait pas forcément, il avait manqué de peu passer pour l'un de ces sorciers qui n'ont pas plus d'égard pour leur elfe que pour leur chaussette -c'était le cas de le dire-. Et même si c'était en grande partie vrai, le brun préférait marcher sur des œufs quand il se retrouvait avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas si bien que ça ou auquel le jugement aurait été défavorable.
En fait, j'ai dis n'importe quoi pour pouvoir vous l'enlever.

C'avait au moins le mérite d'être honnête. Même si elle devait bien s'en douter, vu ses propos.

-Mais puisque vous êtes une buveuse aguerrie... il convient donc que je vous restitue votre trophée.

Il tendit cérémonieusement et avec précaution le verre à Edwyna.
Ce fut au tour de Sirius de sourire lorsque la Médicomage se mis sur la défensive.
Il n'avait pas été dans une école de médecine, mais certains soirs à Poudlard n'avaient pas été non plus de tout repos quand il se retrouvait avec James.

‘fin bref. Avec un peu de chance je ne quitterai pas cet endroit pour vous voir me l’interdire pour cause d’alcoolisme.

-On parlera plutôt de compréhension que de chance, répondit-il amusé. Un léger de temps réflexion et il reprit : A vrai dire, je ne compte de toutes façons pas vous interdire cet endroit. Exception faite, bien sûr, si vous rejoignez les rangs des Mangemorts.

Et puis de toutes manières, maintenant qu'elle était au courant de l'existence du Square, il ne pouvait plus rien lui interdire du tout concernant ce lieu, même s'il l'avait souhaité. Avec peut-être un peu trop de sincérité dans la voix, il avoua :

-En réalité, je pense même pouvoir être en mesure d'apprécier une autre de vos visite-, si visite il y a(ura)-.

Eh ben... oui. Cela avait, certes mal démarré, mais maintenant qu'ils avaient eu quelques échanges que Sirius avait d'ailleurs jugé intéressants ou amusants, il trouvait la jeune femme plutôt sympathique.

La rouquine avait récupéré le verre que l'homme lui tendait et en faisait maintenant tourner le contenu ambré dont les reflets n'auraient eu d'interet que pour quelqu'un ayant l'esprit particuliérement poétique ou singulièrement embrumé. n'ayant pour l'instant ni l'un ni l'autre, elle se contentait de faire danser le whisky d'un geste lent, en relevant les yeux vers le Black.

- Me faire embaucher chez ceux d'en face n'entre pas dans mes projets immédiats. Et vu que vous m'avez rendu mon verre, je devrai pouvoir faire taire toute forme de rancœur.

Bien entendu, l'ensemble était dit d'un ton amusé. Ed n'en était pas encore à se damner pour un verre. Mais ce fut la phrase suivante qui lui fit dresser un sourcil d'un air taquin. reposant le verre, elle appuya son menton sur sa main, donc le coude correspondant menacer de renverser le précieux liquide .

- Monsieur Black. Dois je en déduire que vous souhaitez que vos amis soient tous victimes d'horribles accident ou est la une façon de m'inviter à revenir vous voir?

Sa main libre se reposa sans y faire attention sur le verre , l'éloignant de la zone dangereuxe, et remit la boisson en mouvement sans que ni son regard ni son air moqueur ne quitte l'homme qui lui faisait face.

[J'ai tenu parole ! Very Happy

]

La réponse de la rouquine n'eut aucun mal à arracher un sourire tout aussi amusé sur le visage de Sirius que le ton qu'elle avait employé. Même si elle ne semblait pas le dire clairement et sans savoir si elle-même en avait conscience, il repensa à cette histoire improbable de neutralité et n'eut aucun mal à se persuader que si elle venait un jour à faire un choix pour rallier un des deux camps dans leur interminable affrontement, ce serait certainement le leur. Intérieurement, il triomphait.
Le menton appuyé sur la main sans doute pour se donner un air dégagé et le sourcil dressé pour feindre la surprise -ou alors l'était-elle vraiment ?-, ce fut la Médicomage qui menaçait cependant de lui faire perdre la face au jeu des sous-entendus.

Monsieur Black. Dois je en déduire que vous souhaitez que vos amis soient tous victimes d'horribles accident ou est la une façon de m'inviter à revenir vous voir?

Le début de phrase donnait à une tournure où la moquerie pointait une allure bien trop solennelle.
Le plus simple à faire pour ne pas laisser transparaitre l'évidente sympathie qu'il avait à l'égard de son interlocutrice était de céder la vérité à moitié, la flattant peut-être ainsi de lui conférer « l'illusion du pouvoir ».

- Ne vous donnez pas tant de mal, « Sirius » est beaucoup plus court... Miss Applestorm.

Hopla, admirez la manœuvre pour inviter et se faire inviter à une brindille d'intimité en plus. Depuis le temps, il commençait à avoir l'habitude, et le fils Black se flattait de voir qu'il n'avait pas trop perdu la main.

-C'est en fait surtout une invitation à revenir... mentit-il en se doutant pertinemment que la jeune femme s'en apercevrait, Il y a plein de gens intéressants qui trainent par ici.

Son œil glissa vers une vieille horloge dont le cadran lui indiqua une heure qu'il avait peine à croire. Le temps passe vite quand on est en bonne compagnie.

-Je vous raccompagne ?

Parfaitement inutile puisque le transplanage existait, juste une façon de mettre encore une fois en avant les délicatesses insoupçonnées dont il pouvait faire preuve.
Il n'avait pas dit ça pour la chasser, mais après tout, elle avait sans doute d'autres choses à faire que de rester coincée dans une cuisine avec un évadé d'Azkaban dont la conversation commençait à ressembler à celle d'un comptoir.

Ed hésitait à le prendre à son propre jeu et à se retrouver l’appeler « Miss Applestorm » pendant qu’elle-même lui donnerait du « Sirius » à son invitation. Il y avait la quelque chose d’amusant L’invitation à revenir, elle n’en doutait pas, serait pour bientôt. Mais peut être pas pour boire un verre. Ils avaient un talent inné pour se mettre dans les embrouilles les plus inextricables, et la médicomage commençait à penser qu’elle serait l’une de celles (ou ceux) appelés pour en réparer les dégâts.

- Ne vous en faites pas Sirius. Je suis sure que vous me reverrez bientôt au rythme ou vous vous blessés. Les gens intéressants ont souvent des blessures intéressantes.

L’héritier du nom leva les yeux vers une antique horloge, et il sembla se rappeler quelque chose. Comme par exemple l’heure qu’il était. Aurait il un rendez vous ? Lui, personne ne le savait, mais elle, oui ! et dans peu de temps. Son regard accrochant également l’horloge, elle se leva et récupéra son sac. Sirius se proposant galamment de la raccompagner, elle se contenta d’un charmant sourire, car elle savait faire de charmants sourires.

- Je vous remercie. Ca ira. N’oubliez pas le traitement de monsieur Longdubat ! Au plaisir de vous revoir Sirius. Bonne lecture ! Au fait, je m'appelle Edwyna.

Sur ce et un signe de main, dans la détonation caractéristique du tranplanage, elle se téléporta vers son prochain rendez vous. Finalement, cette journée n’avait pas été si terrible que ça.

» J'ai besoin d'y croire..J'ai besoin de toi(FE)
» Prend des Nouvelles [Nymph + Sirius Fe]

On a toujours besoin d'un médecin [fe Sirius]

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