La sérénité à l'état pur... [Emy]

Ethan affichait toujours un sourire sur son visage. La tête que faisait Emelyne lui faisait bien rire. Elle semblait complètement perdue dans ses pensées, tétanisée, les joues roses, cherchant ses mots. Bon d'accord, peut-être qu'il exagérait un peu et qu'elle ne ressentait pas tout ça, mais c'est l'impression qu'elle lui donnait. Il mit les mains dans les poches et inclina légèrement la tête sur le côté en attendant sa réponse. Peut-être qu'elle était vraiment en train de réfléchir à ses propositions et qu'elle se mettait à faire un choix... Il se mit alors à prier le hasard pour qu'elle choisisse la première proposition. Ce n'est pas qu'il avait envie de se faire des films et de se faire passer pour une espèce de prince charmant, c'est juste qu'il aimait ce contact, la douceur de sa peau. Cela semblait peut-être niais, mais Ethan aimait ça... Ce contact le mettait dans un état de sérénité et de calme comme jamais il n'en avait ressenti auparavant. Il avait toujours l'habitude d'être stressé et tendu... Même si il paraissait blagueur et décontracté, c'était l'image qu'il donnait de lui pour que personne ne s'inquiète de savoir si il allait bien. Mais Ethan a toujours été seul, ou presque seul... Même si il venait tout juste de la rencontrer, Emelyne lui donnait la tendresse et la douceur dont il avait toujours inconsciemment eu besoin.

Il restait immobile, les yeux rivés sur les cheveux de la jeune fille. Elle semblait l'avoir soumis à un charme comparable à celui des vélanes. Une fois qu'il avait posé les yeux sur elle, il lui fallait un effort de concentration impressionnant pour regarder ailleurs. Il ne comprenait pas encore parfaitement ce qu'il ressentait à ce moment là, mais il était sûr que l'affection qu'il éprouvait pour elle était à son apogée. Il se réveilla lorsqu'elle se mit à bouger, à marcher vers lui. Il se redressa, attendant qu'elle rompe le silence en lui donnait la réponse à sa question lorsqu'elle trébucha. Les réflexes d'Ethan devinrent prompts. Il sortit brusquement les mains de ses poches et les tendit vers l'avant tout en se baissant un peu pour amortir le choc du corps d'Emelyne contre le sien. Il attendit quelques secondes, puis souffla en se disant qu'elle n'avait rien. Elle lui avait fait un peu peur. Elle en profita pour faire un peu d'humour en lui disant que le "trois" était arrivé plus vite que prévu, ce qui fit rire Ethan, puis elle se redressa.

Elle lui expliqua qu'elle aurait bien voulu être portée, mais elle avait peur de se faire attraper par les professeur, ou de se faire surprendre par un élève. Il voulut lui faire part de ses pensées concernant l'opinion des autres, mais il ne dit rien pour l'instant, lui répondant à la place par un sourire et un signe de la tête approbateur. Elle semblait s'en vouloir parce qu'elle prit rapidement la main d'Ethan et le rassura en lui disant qu'elle pouvait marcher. Ethan lui répondit alors avec le sourire:

Tant pis pour moi... Je te porterai au lit la prochaine fois...

Il s'arrêta net en se rendant compte que la réplique qu'il venait de lâcher avait un sens plus que douteux... Il se corrigea sur un ton légèrement nerveux:

Euh... Je me suis mal exprimé.. Désolé... Je voulais dire "Te porter pour te raccompagner jusqu'à ta salle commune"... Pardon... J'avais mal formulé ma phrase...

C'est sûr que si ce genre de réplique aurait été volontaire, Ethan se serait alors fait passer pour le pire des pervers, ce qu'il n'est pas le moins du monde... Il avait peur que le doute et la nervosité s'installe entre Emelyne et lui... Il se risqua alors à prendre l'initiative en lui disant:

Eh bien... On devrait y aller dans ce cas...

Après avoir salué une dernière fois les elfes de maison, Ethan emmena Emelyne hors des cuisines... Il referma la porte et jeta un coup d'oeil aux alentours... Il n'y avait rien du tout... Ethan s'avanca, tourna la tête à l'angle du prochain mur et vérifia que le chemin était libre... Il revint ensuite vers Emelyne et lui chuchota ensuite:

Eh bien... Il va falloir me guider maintenant... Je n'ai jamais cherché à savoir où était la salle commune des Poufsouffle...

Tant pis pour moi... Je te porterai au lit la prochaine fois...

Emelyne déglutit avec difficulté. Que venait-il de dire là ? La jeune fille n'était pas sûr d'avoir bien compris. Tout à coup, elle eut chaud, vraiment très chaud, comme si les elfes avaient allumés un énorme bucher autour d'elle. Essuyant ses mains moites sur sa robe, elle cherchait quelque chose à répondre quand Ethan repliqua.

Euh... Je me suis mal exprimé.. Désolé... Je voulais dire "Te porter pour te raccompagner jusqu'à ta salle commune"... Pardon... J'avais mal formulé ma phrase...

Ouf ! Elle préférait ça ! Bien que son intuition sur les personnes ne lui ait jamais fait défaut, elle aurait pu se tromper sur le compte d'Ethan, et là elle aurait été vraiment mal. Elle tenait énormément à lui et apprendre qu'il ne cherchait qu'une certaine chose lui aurait fait un choc.

Eh bien... On devrait y aller dans ce cas...

Sortant de la cuisine à la suite du jeune homme, Emelyne essaya de changer ses pensées encore sur la phrase de son compagnon. Elle fut interromput par le Gryffondor qui revenait de son inspection du couloir.

Eh bien... Il va falloir me guider maintenant... Je n'ai jamais cherché à savoir où était la salle commune des Poufsouffle...

Souriant franchement, Emy prit la main d'Ethan et s'avança d'un pas résolu dans le couloir.

Je sais que normalement les élèves des autres maisons n'ont pas le droit mais je vais te montrer. C'est pas très loin d'ici. Voilà pourquoi je connaissais exactement la place de la poire sur le cadre donnant aux cuisines. C'est la première chose que les anciens Poufsouffles apprennent aux nouveaux. C'est comme une tradition.

Quelques mètres plus loin, ils gravirent une volée d'escalier avant d'arriver dans un grand couloir sans aucune issue sauf un grand tableau. Pivotant sur elle-même, Emelyne fit face à son compagnon, hésitant sur la marche à suivre pour ces adieux, ou plutôt ce "au-revoir" car elle était sûr de revoir le jeune homme très bientôt.

C'est là qu'on doit se quitter. Tu ne peux pas venir plus près. A demain Ethan.

Se hissant sur la pointe des pieds, elle embrassa tendrement le garçon avant de s'enfuir vers le portrait à qui elle marmonna rapidement le mot de passe, avant de disparaitre derrière.

Ethan attendit qu'Emelyne le guide, puis elle se décida à lui prendre la main et à lui expliquer qu'elle va l'amener non loin de la salle commune. Elle lui explique également que c'est une tradition chez les poufsouffle de connaître le moyen d'accéder aux cuisines. Tout s'explique. Ethan se demandait comment les élèves aient pu avoir connaissance de ce lieu. Il suffit que des élèves de Poufsouffle laissent quelques fuites et tous les élèves le savent. Il faudra qu'il dise deux mots à Elenoha quand il la reverra. Jamais elle ne lui avait parlé des cuisines. C'est vachement pratique quand on crève la dalle... Emelynepartit devant, sa main dans celle d'Ethan, et il se laissa guider. Il continuait à jeter des coups d'oeil partout derrière lui, sur les côtés... A cause de ce qu'il se passait dans cette école, que ce soit de nuit ou de jour, on avait tendance à devenir un tantinet atteint de paranoïa.

Ils montèrent quelques escaliers et tournèrent vers la gauche au prochain carrefour. Ethan était surpris... Tout à l'heure, ils avançaient tel un groupe de commandos en infiltration, et ils tombèrent sur Miss Teigne et une Acromentule, alors que là, ils se baladent comme si il était onze heures du matin, sans se soucier de se faire attraper, et il n'y avait pas l'ombre d'une plume de hibou à l'horizon. Ethan avait de quoi douter... C'est comme si ils tombaient dans un piège. Il s'arrêta de marcher en même temps que Emelyne qui se retourna et lui annonça qu'il devaient se quitter là parce qu'il n'avait pas le droit d'approcher l'entrée de la salle commune des Poufsouffle, ce qu'il comprit parfaitement. Elle lâcha sa main qu'il mit dans sa poche avec l'autre, puis il lui répondit simplement:

Y'a pas de soucis... Je comprends parfaitement... Fais de beaux rèves, Princesse...

C'était comme ça qu'il avait trouvé le surnom qu'il allait donner à Emelyne... Tout simplement parce que pour lui, elle était beaucoup plus rayonnante que toutes les princesses de toutes les contrées... Il eut à peine le temps de faire un dernier compliment. En effet, à peine il avait ouvert la bouche pour dire quelque chose qu'il vit le visage d'Emelyne s'approcher et il sentit encore une fois le doux contact des lèvres de la jeune Poufsouffle sur les siennes. C'était un moment vraiment magique... Le genre de moment dont on redoute la fin, ce qui arriva quelques instants plus tard. Après lui avoir souhaité de le revoir demain, Ethan n'eut pas le temps de répondre qu'elle avait déjà disparu dans sa salle commune... Ethan resta immobile quelques instants, comme si il attendait qu'elle soit couchée... Puis il tourna les talons et esquissa un sourire avant de penser à voix haute:

Phou... on dirait bien que t'es dingue de cette fille, mon vieux...

Il souria, puis il reprit sa route vers la tour des Gryffondor... A peine avait-il tourné au prochain couloir qu'il tomba nez à nez avec le Professeur McGonagall... Elle était immobile, et de toute évidence, elle se doutait qu'il y avait un élève qui traînait... Elle le regarda en haussant un sourcil, les mains croisés, son pied tapotant le sol... Ethan fit une grimace, comme si une douleur était survenue, puis il pensa fort en passant sa main dans les cheveux:

Aie aie aie...
-Comme vous dites, Foley... Je pense que vous devriez m'accompagner à mon bureau... Si vous aimez les excursions nocturnes, vous allez en être servi pendant deux bonnes semaines...

Ethan soupira, puis suivit le professeur McGonagall... Il tourna la tête en direction du couloir dans lequel se trouvait la salle commune des Poufsouffle et esquissa un sourire en se disant que deux semaines pour une telle douceur... Ca en valait la peine...

La sérénité à l'état pur... [Emy]

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