Ce jour-là, Adam avait décidé de réviser au calme. La bibliothèque aurait pu convenir mais ce loup solitaire supportait mal la promiscuité des autres. Ne parlons pas de la salle commune, il y était quasi impossible d’étudier autre chose que les potins qui s’y échangeaient.
Un nouveau match de Quidditch était prévu pour bientôt, le jeune Carter se devait de prendre de l’avance sur ses cours et devoirs. Les entraînements prenaient tant de temps ! Grisham, leur capitaine, exagérait souvent à l’approche d’une compétition. Lui adorait le quidditch et s’en serait voulu de décevoir l’équipe. N’empêche qu’il devait se mettre au top des études.
Lentement, il déambula dans les couloirs à la recherche de la planque idéale : un classe vide. Il ouvrit de nombreuses portes sur son trajet, toujours déçu dans sa quête. Si des elfes ne nettoyaient pas, des couples s’isolaient en ces lieux retirés ou pire un prof s’attardait.
Quasi convaincu, qu’il devrait s’enfermer dans son dortoir, le Serdaigle poussa une porte qui fit son bonheur !

*Déserte ! Parfaite !*

Il s’y glissa sans bruit, visa un banc et s’y installa. Ses affaires ( livres, parchemins, plumes) se rangèrent sur le bureau. Puisqu’il était seul, Adam prit ses aises. Il allongea les jambes, posa les pieds sur le bois devant lui en entamant la lecture de ce précis de potions. De temps à autre, il changea de position afin de prendre des notes. Tout concentré, il ne vit pas Peeves se matérialiser près du lustre garni de chandelles.

Alors gamin, on essaye d’avoir de bonnes notes ?

Ce ricanement fit sursauter le bleu et argent. Depuis le jour où il avait commencé ses études, rares furent les fois où il croisa cet esprit déluré. Un peu embarrassé de lui être confronté, Adam répliqua d’un ton ferme :

Il n’y a aucun mal à ça.

L’autre, cette espèce de gargouille à la grande bouche, fit tinter les clochettes de son chapeau tant il rigolait :

Les étudiants étudient ; ça c’est bien. Mais que fabrique un couple dans une salle déserte ? On peut s’en douter ahahaha !

Abasourdi, Adam jeta un œil inquiet autour de lui. Là dans un recoin, les bras croisés sous sa tête, dormait une jeune fille qu’il n’avait pas aperçue.

Je… Je vais m’en aller, dit Carter en ramassant vivement son matériel scolaire.

Que nenni, répondit Peeves. Jamais vous ne sortirez d’ici ! Vous pouvez crier tant que vous voulez, personne ne viendra vous aider. On vous découvrira demain, à l’ouverture de la classe. Mrs McGonagall adore les squatters, paraît-il ! Bonne nuit…

Pouf, l’esprit frappeur disparut. Adam se précipita sur la poignée de porte. Impossible d‘ouvrir. Pareil pour la fenêtre. Anéanti, il regarda la demoiselle endormie, s’approcha et hésita à la secouer. Sans la toucher, il murmura :

Miss… Réveillez-vous, Miss ! Nous sommes dans de sales draps.

La belle releva sa longue chevelure et le toisa, l’air perdu.

Je suis Adam Carter, je ne voulais qu’un coin où étudier en paix. Peeves est venu et a tout bouclé. Qu’est-ce que l’on fait ?

Cours terminés, journée finie, repos maintenant ! Soupirant de tout son coeur, Meredith rangea ses affaire de divination. Encore un cours où elle s'était ennuyer à mourir. Vivement la fin de l'année. D'accord elle aurait les ASPIC, mais après plus de cours, plus de devoirs, le bonheur ! Soupirant de plus belle, la Serdaigle percha son sac sur son épaule et sortit de la salle de classe. Sans se soucier des autres, elle se dirigea vers la salle commune d'un pas assez rapide quand au détour d'un couloir elle se retrouva face à Peeves.

Coucou Miss ! alors, on se promène ?

Haussant les sourcils, Méredith se méfia de l'esprit frappeur.

Non, je vais dans la salle commune pour reviser.

Oh ! Que c'est triste ! Moi qui venait de m'amuser avec une première année, je voulais que tu participe à sa pendaison ...

Méredith sursauta avant de réagir rapidement.

Une pendaison ! euh ... Si tu veux Peeves, après tout, j'ai le temps pour réviser.

Un tout petit mensonge pour aider une petite première année, pas de quoi en faire un plat ! Suivant Peeves, elle parcourut plusieurs couloirs avant qu'il ne lui désigne une classe. Entrant rapidement, la jeune fille se retrouva face à ... rien ! Personne dans la classe. La porte claqua derrière elle et elle entendit la voix vibrante de Peeves.

Héhéhé, c'est plus marrant de jouer avec une septième année qu'une première ! On réussit ses coups à chaque fois !

Peeves ! Laisse-moi sortir de là !

Pour toute réponse, la Serdaigle entendit un rire qui s'éloignait dans le couloir, la laissant seule, criant et frappant sur la porte aussi fort qu'elle le pouvait. Une heure plus tard, découragée, Méredith s'allongea sur un banc, prête à attendre le lendemain que quelqu'un vienne la libérer.

*Peeves, si je te retrouve face à moi, tu es mort !*

Bien piêtre récompense quand on sait que le dénommé est déjà mort depuis bien des années ...

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Miss… Réveillez-vous, Miss ! Nous sommes dans de sales draps.

Emergeant d'un sommeil des plus inconfortable, Méredith ouvrit un oeil pour voir la silhouette d'un garçon penchée sur elle. Se redressant doucement, elle reprit contact avec la réalité et se souvint de ses péripéties.

Je suis Adam Carter, je ne voulais qu’un coin où étudier en paix. Peeves est venu et a tout bouclé. Qu’est-ce que l’on fait ?

Souriant doucement, la Serdaigle se leva et s'étira avant de faire face au jeune homme.

Méredith Gloss. Je vois que tu t'es fait avoir aussi.

Regardant sa montre, elle se rendit compte qu'il était l'heure du repas et que personne ne les retrouverait avant le lendemain que les elfes viennent nettoyaient la salle ou qu'un professeur s'isole pour corriger les copies.

Peeves est le pire diable que je connais. Il ne reviendra pas pour nous délivrer. Alors soit on trouve un moyen de sortir tout seul, soit on reste là jusqu'à demain.

Pour elle le choix était tout fait. Elle ne voulait pas s'égosiller à crier à tout va et pas question de s'arracher les mains à trouver une autre sortie. Se laissant de nouveau tomber sur le banc, elle plongea la main dans son sac et en sortit une pomme dans laquelle elle croqua.

Il semblerait que ça te soit égal d’être surpris par Mrs McGonagall. Nous sommes dans sa classe. Si elle nous tombe dessus, les points vont dégringoler ! Je commence à peine à m’intégrer chez les Serdy, si le sablier fond à cause de nous, on sera fin. Sans compter une retenue avec Rusard ou une tonne de travail à faire en plus. J’en ai déjà assez ainsi d’autant que je risque de rater les entraînements de Quidditch. Je ne sais pas si tu connais notre capitaine mais elle ne rigole pas. Reste assise, si tu veux, moi il faut que je bouge.

Croquant tranquillement dans sa pomme, Méredith écouta les explications d'Adam. Dans un certain sens, il avait raison et connaissant Peeves, jamais il ne laisserait de traces de son passage. Fronçant le nez, la Serdaigle se mit à réflechir quand son camarade lui parla de la capitaine de l'équipe de Quidditch. Là, Méredith ne put s'empêcher d'éclater de rire.

Angel ! Je crois que je la connais plus que toi vu que c'est ma soeur ! Elle a essayer de me faire rentrer dans l'équipe mais le Quidditch et moi, ça fait deux !

Finissant sa pomme, elle regarda Adam faire le tour de la pièce, à la recherche d'une possible sortie. Si seulement elle avait été plus attentive aux cours que lui avait donné Angel, pour sûr qu'elle serait actuellement une animagus. Cela aurait été très utile ! Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, son copagnon d'infortune l'appela.

On dirait qu’il y a une ouverture par ici. Ce n’est pas très large, viens voir !

Quittant le banc, elle s'avança vers Adam.

C'est pas possible, ça doit être juste une excavité. Tout les passages secrêts du chateau ont déjà été trouvés ! Tu connais un sort pour ouvrir le passage ?

Le tutoyement était venu tout naturellement. Après tout, ils étaient dans la même galère. Fouillant sa mémoire, Méredith soupira en se rendant compte qu'elle était incapable de se souvenir d'un sort pourtant simple. Pourtant, en situation comme celle-ci, ça serait très utile. Se grattant la tête avec sa baguette qu'elle avait machinalement sortie, la Serdaigle marmona quelques phrases inaudibles avant de regarder Adam.

Tu va peut-être me prendre pour une nulle mais même en 7ème année, j'ai des difficultés à retenir les sorts.

Elle n'allait pas entrer dans les détails maintenant, ce n'était pas le moment.

Désolé de te contredire mais je suis persuadé que malgré les siècles pendant lesquels Poudlard a été fouillé par ses élèves, certains secrets demeurent cachés.

En fait, il n'avait pas tord, mais Méredith n'avait pas su quoi répondre et cette phrase était la première qui lui était venue en tête. Il faut dire que trouver un passage secret, pile dans la salle où ils étaient enfermés, était quand même un miracle !

Des sorts j’en connais des tas. Je pense qu’un déprimo fera l’affaire. Reculons un peu, c’est plus prudent.

Bien sûr, c'était plus qu'évident ! Fronçant légèrement le nez de ne pas avoir trouver par elle-même, elle remerçia mentalement Adam de ne pas s'être moquer d'elle. Sa vie était assez compliquée comme ça ! Le Serdaigle déplaça le bureau avant de se concentrer sur le mur. Confiante, Méredith resta à ses côtés.

Lumos. En rampant on peut s’y glisser. On verra après. Tu viens ou tu restes ? Quoique tu décides, lance un « réparo » au mur, merci.

Faisant de même, la jeune fille utilisa un lumos pour voir un peu plus clair. Pas à hésiter, Méredith s'agenouilla et s'avança à la suite du jeune homme. D'un simple geste de la baguette, elle referma le trou derrière eux, les enfermant dans le noir le plus complet.

J'espère que tu sais ce que tu fais. Je me rappelle d'un passage secret qu'on avait prit avec ma soeur et où elle a faillit mourrir à cause d'un énorme trou rempli de pieux.

Méredith parlait d'une voix assez douce mais peut-être était-elle un peu trop franche. Restait à espérer que monsieur Carter ne soit pas un trouillard.

Tu vois qu’il y a des passages non découverts. Si tu escomptes me flanquer la trouille, c’est raté.

Méredith soupira en haussant les épaules. Ce n'était pas vraiment pour lui foutre la trouille qu'elle disait ça mais elle se voyait mal sortir le jeune homme de là. Autant sa soeur était légère, autant le Serdaigle devait être plus lourd et depuis son retour au chateau, bien qu'elle ait reprit du poids, elle était encore faible pour certaines choses.

Attention ! Un serpent !

Perdue dans ses pensées, elle sursauta à la réplique d'Adam. Malheureusement, le passage était très étroit et sa tête fut stopper par la roche. Grimaçant sous la douleur, elle donna un coup de poing dans les bottes qui la précéder pour signifier son désaccord au jeune homme. Le passage s'agrandit et ils purent enfin se redresser sur leurs pieds.

Tu vois ça ? On dirait une sorte de serpent… sans doute que ça symbolise ce trajet. Ça aboutit à un plus grand reptile…

S'avançant au côté d'Adam, Meredith observa les symboles avec attention. Glissant ses doigts sur les différents dessins, elle ne put s'empêcher de frémir.

Tu crois que l’on pourrait aboutir là où Harry a affronté le basilic ? Il l’a tué, il ne devrait pas y avoir de danger.

Se tournant vers son camarade, elle le fit s'engouffrer dans une nouvelle galerie sans se préoccuper de la jeune fille. La Serdaigle soupira avant de le suivre. De toute façon, ils étaient prit au piège, autant aller avec lui au cas où ...

La Chambre des Secrets ? Il me semblait qu'elle avait été fermer mais ... maintenant qu'on a trouver ses symboles, je n'en sais plus rien.

Ils continuèrent à avancer, tantôt debout, tantôt à quatre pattes voir même en rampant. Pour sûr qu'ils allaient être très sales à leur sortie. S'ils sortent un jour !

Je ne sais pas où cette galerie mène mais je trouve qu'il fait plus froid. Tu crois qu'on est à proximité du lac ?

La situation ne semblait pas émouvoir plus qu’ainsi l’autre Serdaigle.

La Chambre des Secrets ? Il me semblait qu'elle avait été fermée mais ... maintenant qu'on a trouvé ces symboles, je n'en sais plus rien.

Franchement Adam non plus. Croiser ces gravures ne l’enchantait pas. Se pourrait-il vraiment qu’un autre passage que celui des toilettes des filles existe ? Il n’y croyait pas. Il ne devait s’agir que d’une ébauche, un début de passage qui avait été abandonné au profit de celui connu. Quoiqu'il en soit, il était à cent lieue de parler fourchelang, donc...
Au bout d’un moment, ils purent se redresser. Carter ne s’en plaindrait pas, ils étaient déjà assez crottés sans en ajouter par un ramping obligé.
Soudain la voix de la Miss dans son dos se teinta de crainte :

Je ne sais pas où cette galerie mène mais je trouve qu'il fait plus froid. Tu crois qu'on est à proximité du lac ?

*Hein ?* C’est impossible voyons, nous n’avançons que depuis un quart d’heure. A moins d’un extraordinaire raccourci… je ne vois pas comment nous aurions quitté l’enceinte du château.

Pourtant, il devait admettre que la température avait diminué. Les parois semblaient sèches. Ce froid pouvait annoncer la proximoté d’êtres malveillants :

*Des Détraqueurs dans Poudlard. Tu dérailles, Adam !*

Pas trop rassuré quand même, il s’informa à tout hasard :

Sais-tu produire un patronus ? J’ai un peu de mal avec ça, moi !

La seule chose qui le rendait heureux était d’obtenir de bonnes notes ou de voler sur un balai. Or là… difficile d’imaginer ça.

C’est impossible voyons, nous n’avançons que depuis un quart d’heure. A moins d’un extraordinaire raccourci… je ne vois pas comment nous aurions quitté l’enceinte du château.

Elle aussi ne comprennait pas pourquoi elle avait si froid. D'habitude la miss n'était pas frileuse mais là des frissons lui parcouraient le corps. Elle mit sa mémoire en action pour réflechir au pourquoi de la chose quand elle pensa à une solution. Solution peu réconfortant mais qui expliquerait ce froid. Elle se tourna vers Adam pour lui faire par de ses réflexions quand ce dernier s'adressa à elle.

Sais-tu produire un patronus ? J’ai un peu de mal avec ça, moi !

Pas de doute, il pensait à la même chose qu'elle. Grimaçant mégèrement, Méredith se rappella la dernière fois où elle avait produit son patronus. A ce moment-là, il était facile pour elle de penser à un souvenir heureux. Rien que le visage de son fiancé lui suffisait. Quel autre souvenir heureux avait-elle ?

C'est à dire que ...

Une idée lui traversa l'esprit. Depuis ses retrouvailles avec Angel, elle voyait plus precisément le visage de ses parents. L'image d'une famille heureuse suffirait-elle ? Ils le sauraient bien assez tôt. Mais pour le moment, elle devait bien une explication au Serdaigle qui la regardait d'un air un peu crispé.

Je savais en produire un il y a peu de temps mais ... ma vie s'est noircie alors ... j'espère que mon autre souvenir sera assez fort.

Méredith avait toujours été très franche, autant savoir où mettre les pieds, ou dans ce cas-là, savoir les chances de survies.