Quand les premiers pas en GB se font dans l'obscurité... {OU}

Allée Des Embrumes
Quand les premiers pas en GB se font dans l'obscurité... {OU} All-e-embrumes-3d98b8

Il était prêt de 23 heures, Rebecca Tammer marchait dans la rue, silencieusement. Elle avait cette façon de se mouvoir, assez dérangeante. Elle ne faisait aucun bruit, aucun mouvement brusque, c'était si fluide, que ça lui donnait un air fantomatique, mais cela devait être dû à la nuit... Mais c'était également parce que ses cheveux noirs associés à la longue cape noire qu'elle affectionnait tant, la rendait sinistre. On pouvait se demander ce qu'un partisane de Grindelwald faisait dehors, mais on ne s'étonnerait pas de la voir dans l'Allée des Embrumes. De toutes façons l'opinion des gens à son sujet était fixé, tout le monde savait qu'elle avait rejoint le mage noir nordique, il aurait inutile et stupide de le nier. D'ailleurs elle se demandait comment les parents réagiraient à l'annonce du poste qu'elle occuperait à Poudlard, l'idéal serait que cela ne fasse pas un scandale, elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Elle se demandait surtout quelle serait l'attitude des Mangemorts à son égard.
Mais tout cela ne répond définitivement pas à notre question. Que faisait-elle ici ? A cette heure tardive, elle appréciait que les magasins soient encore ouverts, rien à voir avec ceux qu'elle allait faire avec sa moldue de mère et qui fermait avant 19 heures ! En vérité elle sortait de chez Ollivander, au cours d'une bataille contre ce qu'on pourrait considérer comme un équivalent de l'Ordre scandinave. Et puis elle avait quelques petits détails à régler, le fait qu'elle ne passe parfois pas vraiment inaperçu, pouvait également se révéler être un avantage certains. Ce soir elle voulait savoir où en était les choses, concernant Voldemort, la magie noire etc. Mais c'était peut-être également une pointe de curiosité qui l'avait mené jusque là. Elle avait maintes fois traversé le Chemin de Traverse par le passé, cela dit, elle n'était à l'époque qu'une jeune Serpentard et bien que s'y étant laissé entraînée par Krissy et quelques autres élèves de sa maison. Elle n'y était pas allée dans un but déterminé.
Pour le moment elle profitait du fait qu'on ne sache pas encore bien si elle allait se mettre au service de Voldemort pour se manifester. On ne l'attaquerait pas, parce qu'on ne connaissait pas son camp. Bien qu'elle ait déjà de nombreux ennemis. Elle tenait à sa main cette nouvelle baguette, si elle n'avait pas été d'Ollivander, elle aurait sans doute émis quelques soupçons sur son efficacité, mais elle connaissait son talent, bien qu'ayant eu une baguette de Gregorovitch par le passé elle l'avait cassé en quatrième année et c'était lui qui lui en avait confié une seconde.
Elle tenait une fine mais plutôt longue baguette d'aulne ou de verne, il s'agit-là du même arbre de 25,3 centimètres. Le vieil homme lui avait dit que l'on y retrouvait ses origines nordiques... Une plume de phénix à l'intérieur, toujours des oiseaux, cet espèce d'animal la poursuivait !
Elle marchait donc dans la ruelle...

Il était tard, Matthieu n’avait pas vu la nuit arrivé. Il marchait l’air pensif. Il ne faisait pas attention à où il marchait et ne se fatigua même pas à éviter les passants plus sinistres les uns que les autres. L’allée des Embrumes avait quelques chose de fantomatique. Déjà qu’au grand jour, le gris terne qui caractérisé ses pavés et ses murs et l’état piteux des magasins rendait l’allée si monotone, si vide. Il ne remarqua pas non plus les regards inquisiteurs qu’on lui jetait. Etai-ce le fait qu’on ne l’ait jamais vu dans cette endroit qui attirait ainsi tous les regards ou peut être est-ce l’imagination de Matthieu qui lui jouait des tours. Il n’aimait pas être dans cet endroit, les passants étaient aussi bizarres qu’inquiétant et bien qu’il n’était qu’à quelques pas du chemin de traverse, il avait peur qu’un imprévu arrive. De plus, il devait rentrer rapidement. Bien que son père se fiche éperdument de lui, il voulait au plus vite rentrer chez lui pour ne pas avoir d’ennui. Cependant, il ne pouvait accélérer le pas car son sac était plein de livre magie noire. Il était encore étonné que le ministère laisse ainsi des magasins vendre aussi facilement et à qui le veule de tels achats en ces temps troubles. Il avait vidé sa bourse pour l’achat de grimoire divers tel que : « Torturer votre ennemi avant de le tuer », « Milles morts et autres supplices » ou encore «Comment tuer pour les novices ». C’était certes des lectures pas très réjouissantes mais lorsque l’on veut tuer un homme, on ne va pas acheter non plus « Précaution à prendre pour garder sa baguette propre et intact ». Il avança toujours sans regarder ce qu’il l’entourait, l’esprit toujours tourné vers ses pensées. Que penserait Hécate si elle apprenait ce qu’il venait acheter ici ? Que penserait sa mère lorsque demain ou après demain, il viendrait poser des fleurs sur sa tombe avec le souvenir fraichement imprégné de la lecture morbide de la veille ? Elle qui avait tout fait pour que son fils devienne doux, généreux et sociable, que dirait-elle si elle été en face de son fils et qu’elle connaissait ses funestes projets ? De toute façon, là n’est pas la question encore car Matthieu n’avait encore aucune piste pour retrouver cet assassin. Peut être était-il déjà mort ?

BAAAM

Matthieu trébuche sur un sac laissé à l’abandon et dans sa chute entraina une inconnue. Le choc fut cuisant, il s’était écorché le genou et était tombé sur le sol de plein fouet sur son bras. Il se releva tant bien que mal et donna la main à celle qu’il avait renversé tout en lui faisant milles excuses.

-Je suis désolé, je ne vous avais pas vu. Tout cela est entièrement ma faute.

Pendant que la demoiselle enlevait la poussière de sa robe, Matthieu vit une baguette à terre et la ramassa. Heureusement pour lui, elle était intact et il la rendit à son propriétaire, la tête baissa, n’osant pas regarder dans les yeux celle qu’il avait renversé.

-Je vous demande pardon, vous ai-je fait mal ?

Il osa jeter un regard à celle qu’il avait renversé et un petit frisson le parcourra, elle n’avait pas l’air commode et dans peut être était-ce l’endroit mais elle avait quelque chose d’effrayant. Matthieu s’étonna d’ailleurs qu’avec des traits du visage aussi fin et aussi doux que les siens, son visage puisse paraître aussi impassible et aussi dur.

Rebecca ne put que constater qu’elle appréciait l’atmosphère qui régnait ici. Elle ne lui ressemblait pas c’était lugubre et glacée. Rebecca avait longtemps été une fille douce et joyeuse, à quelques exceptions près bien entendu. Mais travailler pour « Monsieur » comme l’appelait ses disciples n’était pas ce qu’il y avait de plus gai. Elle avait appris à se taire, bien que n’étant pas forcément quelqu’un de très bavard, elle était devenue plus froide et distante. Maintenant elle se sentait un peu perdue, revenir en Angleterre, où les gens sourient, ignorant ce qui peut leur tomber dessus à tout moment. Ils apprécient le beau temps et râlent de la circulation ou se plaignent du ministère. Elle ne supportait pas cette insouciance, et si elle haïssait Voldemort et bien plus encore ses disciples, eux au moins, prenaient part à cette folie. Ils avaient des convictions, certes les mauvaises. Alors que ceux qui se voilaient la face, ou qui décidait de rester inactifs… N’étaient-ils pas lâches ? Non, non. C’était un excès de fatigue ou de colère qui la faisait parler. Au fond il n’était pas sure que si elle avait eu la chance de créer une famille, elle l’aurait exposée au moindre danger !
Quoi qu’il en soit, il y avait une phrase qui avait dicté une longue partie de sa vie, et c’était la suivante « Garde tes amis proches et tes ennemis encore plus. » Elle se trouvait donc dans l’Allée des Embrumes, entourés d’adepte de la magie noire. Oh, bien sûr elle l’avait pratiquée et il ne fallait pas croire qu’elle n’était là que pour observer.

Mais elle ne s’attendait en tous cas pas à voir un adolescent en cette situation, avouons qu’elle avait eu un faible espoir de croiser Severus… Il serait tellement furieux, qu’elle préférait qu’il ait connaissance de son arrivée dans les parages avant les autres. Eviter un drame à Poudlard ne serait pas mal venu. Elle n’avait pas non plus envie qu’il l’apprenne à son entrée dans l’Ordre, parce qu’il… il avait le droit de savoir… avant. A moins qu’il ne fasse pas partit de l’Ordre, elle n’en avait aucune idée.

Le choc fut soudain et brutal, si bien qu’elle n’eut même pas le temps de réagir qu’elle chutait déjà. Elle eut simplement le réflexe de dévier sur le côté afin d’éviter de tomber sur le jeune homme. Il faut regarder où on va ! Rebecca accepta donc l’aide du jeune homme et attrapa sa main. Elle pouvait se montrer très agressive, certes. Mais en dehors d’un regard froid qu’elle ne contrôlait pas réellement, il n’y eut que le silence. Il venait de s’excuser, et ce, par deux fois. Inutile de le culpabiliser davantage. Surtout qu’il lui semblait avoir un vague souvenir du malaise d’un adolescent lorsqu’il bouscule un adulte, inconnu qui plus est.

Et dans ce genre de ruelle…

- Fais attention la prochaine fois. Tu ne sais pas sur qui tu peux tomber. Dit-elle en se saisissant de sa baguette d’un hochement de tête qui devait représenter un potentiel ‘merci ‘.

Une ou deux secondes plus tard, elle secoua de nouveau la tête, négativement, en réponse à sa question. Etait-ce sincère ? Il ne pourrait certainement pas en juger, quoi qu’il en soit, elle ne désirait pas passé pour une victime.

- Et toi ? Répondit-elle en examinant le bras du garçon. Oh elle savait très bien qu’à cet âge on n’avait déjà un fort caractère, mais ça ne l’impressionnait pas.

Il lui avait demandé ce qu’il avait mais préférant s’abstenir de se morfondre sur ses blessures, il fit un petit signe de tête tout en disant d’une voix calme et apaisante :

-Rien de grave, quelques égratignures.

Il retira lui aussi la poussière de sa robe de sorcier puis ramassa son sac pour le mettre à l’épaule. Cependant, le choc avait dut abimer les coutures car ce dernier, à peine soulevé, craqua répandant sur le sol les nombreux achats de Matthieu. Se dernier quelque peu surpris par cette « accident », voyait se rependre sur les pavés tous ses grimoires de magie noire acheté quelques heurs plus tôt. Oh, non ! Matthieu se hâta de s’agenouillait sur sa blessure encore fraiche lui extirpant une grimace de douleur et il essaya de ranger tous ses livres dans son sac le plus vite possible, tout en essayant de cacher les titres à l’inconnue. Ses achats n’étaient pas ce que l’on pouvait appeler des achats convenables et il ne voulait pas que l’on sache ce qu’il venait d’acheter. Surtout en ces temps où la suspicion et la peur régnait. Fermant son sac et sortant sa baguette pour réparer son sac. Mais il avait oublié un livre et ce fut celle qui se tenait en face de lui qu’il le ramassa. Celle-ci jeta un coup d’œil à la couverture et Matthieu crut voir un froncement de sourcil, surement en signe de réprobation. Il dit d’une voix froide et calme

-C’est pour mon père, il travaille au ministère et fait des recherches sur la magie noire, son camp adverse. Cependant, avec tout ce qui se passe, il n’avait pas le temps alors je m’en suis chargé.

Matthieu s’étonna lui-même d’avoir dit un mensonge avec autant de facilité et de conviction. Mais est-ce que cela suffirait à l’inconnue ? Il tendit la main pour récupérer son livre, se maudissant d’avoir été aussi peu inattentif. En plus, il voulait rapidement sortir de cette allée, elle ne lui plaisait vraiment pas. Que dirait son père s’il savait ce qu’il faisait en cet instant, seul et surtout pour quel motif. Son père haïssait la magie noire, c’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il avait coupé les liens avec sa famille. Ca et aussi le fait qu’il est épousé un Sang de Bourbe comme le dise si bien les imbéciles de la magie noire. Matthieu n’avait donc jamais connu sa famille, peut être serrait-elle fier de le voir ainsi se bercer dans la magie noire et rêver ainsi de meurtre et de vengeance. Bien que ce fût pour une cause assez noble, Matthieu avait honte de ce qu’il devenait et il ne veut absolument pas que cela se sache. Déjà qu’il regrettait quelques fois de l’avoir avoué à son premier amour, Hécate, ce n’était certainement pas pour qu’une inconnue l’apprenne. Mais qu’attendait-elle pour lui rendre son livre ?

La jeune femme apprécia la réserve de l'adolescent, rien n'était plus agaçant que d'entendre quelqu'un se plaindre pour des égratignures. Alors qu'au contraire, Rebecca avait plus de respect pour... les durs à cuir ! Tant qu'il ne se mettait pas en danger à faire le héros solitaire. Enfin elle ne pouvait de toute façon pas porter de jugement sur Matthieu, elle ne le connaissait pas et ne se le permettrait donc pas. D’ailleurs elle n'accordait généralement que peu d'importance aux gens, à moins que l'on attire son attention, mais par la suite pour avoir son estime il fallait être sacrément doué. Elle hocha donc la tête d'un regard qui semblait vide mais qui pourtant considérait l'inconnu avec une certaine curiosité bien cachée. Bientôt le sac du jeune homme se répandit par terre et Rebecca se mit à genoux pour l’aider à ramasser, mais il était visiblement pressé de reprendre la route, ou plutôt remarqua-t-elle, il n’avait pas très envie qu’elle aille mettre son nez dans ses affaires. Ce qui était tout à fait compréhensible, les rencontres dans l’allée des Embrumes sont rarement recommandées d’ailleurs beaucoup la prenaient pour une mangemorte, ce qui résumait bien la situation. Elle ne regarda d’abord pas les livres qu’elle ramassait, et puis dans la nuit elle n’y voyait rien. Mais son regard s’attarda finalement sur un livre dont la texture était étonnante, il lui semblait si familier. Il avait cette aura malfaisante, et ses yeux percèrent l’obscurité pour aller y lire le titre. N’était-ce pas là un livre de magie noire vraiment… vraiment déconseillé pour un gamin de 15 ans, même lorsque celui-ci ne porte pas le nom de Tom Riddle. Elle ne dit cependant pas un mot. On avait souvent des idées très arrêtées à cet âge-là, elle avait à l’époque quitté Poudlard et elle avait fait plus de faux pas durant son adolescence que par la suite, mais elle ne regrettait pas grand-chose. Somme toute, on apprend de ses erreurs. Elle écouta le jeune homme, il se trahissait. Elle n’avait posé aucune question et s’était contentée de froncer les sourcils en repensant au passé. Il ne devait pas suivre une voie comme la sienne. Il se justifiait donc. Alors qu’elle était restée muette et un peu trop vite à son goût.

- Votre père, qui est au Ministère, vous laisse sortir seul dans l’Allée des Embrumes… Eh bien permettez-moi de me soucier de l’avenir de notre état.

Elle était dure, et savait qu’elle réagissait d’autant plus violemment quand on s’en prenait à une personne qu’elle aimait, plutôt qu’à elle-même. Restait à voir s’il en était de même pour le jeune homme. Mais si elle réagissait ainsi, c’était qu’elle avait un instinct maternel assez développé, surtout pour quelqu’un qui n’avait pas d’enfant. De toute évidence, ça ne sautait pas aux yeux.

- Vous ne devriez pas vous aventurer si hardiment en ces lieux, en ces heures… Et en la possession de tels objets, ajouta-t-elle sombrement. Elle étudiait toujours le livre, avec une forte envie de l'ouvrir, mais elle respectait le jeune homme et n'irait pas jusque là. Simplement elle attendrait un peu pour le lui rendre...

- Votre père, qui est au Ministère, vous laisse sortir seul dans l’Allée des Embrumes… Eh bien permettez-moi de me soucier de l’avenir de notre état. Vous ne devriez pas vous aventurer si hardiment en ces lieux, en ces heures… Et en la possession de tels objets.

Matthieu n’avait beaucoup apprécié la dernière réplique de cette inconnue. Il n’était plus un enfant à qui on donne la main et puis d’abord, de quel droit se permettait-elle de le juger. Quelque peu agacé, il prit des mains son ouvrage et dit le plus calmement du monde.

-Je crois être assez grand pour me débrouiller et puis quel danger je cours, ma mort ou ma vie n’a aucune valeur au prés des Mangemorts.

Il regardait l’allure de celle qui lui faisait face avec plus d’intérêt. Vu son look, sa façon de se tenir, de parler, Matthieu mettrait sa main au feu qu’elle avait dut elle aussi faire des actes peu recommandables. Et puis, en quoi la sécurité de Matthieu l’intéressait ? Toujours énervé, il sortit sa baguette magique mais se ravisa, il n’avait pas le droit de faire de la magie hors de Poudlard. Tant pis, il garderait le sac déchiré et ses livres sous le bras. Il s’apprêta à repartir puis ce ravisa.

-Quand à mon père, je doute que comme les Mangemorts ma vie ou ma mort l’intéresse.

Il voulut faire un pas mais fit tomber ses livres à nouveau. Saleté ! Il n’arrivait pas à tenir son sac, sa baguette et ses livres lourds et pesant en équilibre sous son bras. En plus, il était assez loin de la banque des sorciers or c’était là bas qu’il devait se rendre, là bas où son père était censé l’attendre. Et s’il le voyait sortir de l’allée des embrumes, lui qui détestait tant la magie noire, sa haine envers son fils n’en serrait que renforcé.

Rebecca hocha la tête. Justement, ils aimaient user de leur pouvoir pour se prouver qu'ils avaient le pouvoir de vie ou de mort sur les gens. Particulièrement sur les plus faibles ou démunis. Elle ne releva cependant pas la réponse de Matthieu. De toute évidence il ne savait pas à qui il s'adressait, mais elle en était presque satisfaite. Le silence s'établit un instant, durant lequel il lui arracha le livre des mains et un mince sourire, un sourire froid se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne n'approuvait pas ? Ou au contraire appréciait-elle cet élan vers le Mal dont le jeune homme faisait preuve ? Beaucoup ne prenaient pas même le temps de se poser la question mais rares étaient ceux qui connaissaient la réponse. Elle-même n'en avait peut-être pas conscience.

Toujours muette, Rebecca observa le jeune garçon, voilà un fils qui avait du caractère, pensa-t-elle. Rien que pour cela, elle ne comprenait pas que son père n'en soit pas plus fier. Les adolescents ont parfois besoin d'être guidés. Rebecca aimait écouter, observer. Elle en devenait une ombre muette, de simples yeux et des oreilles. Elle se décida néanmoins à parler. Elle ne voulait aucunement que le jeune homme parte sur ces derniers mots.

- Permettez-moi seulement de vous mettre en garde. L'être humain n'a besoin d'aucune raison pour se défouler.

A ces mots, elle sortit de son manteau sa baguette noire qu'elle pointa sur Matthieu pendant près de trois secondes, ce qui fut, croyez-le, bien assez long. Avant de la baisser petit à petit vers le sac de celui-ci, petit à petit les fils se relièrent et les coutures se reformèrent. "Prudence" voulut-elle ajouter, mais elle ne le fit pas. Il ne voulait pas être traité comme un enfant, alors elle surveillait ses mots, inutile de blesser son égo.

- Rangez-moi ça. Vous êtes à Poudlard, jeune homme ?

Lorsque Matthieu rassemblait encore une fois ses affaires, il sentait le regard fixe de cette inconnue posé sur lui. Pourquoi elle le regardait ainsi ? Il se sentait gêné par cette présence et de l’intérêt qu’il lui offrait.

- Permettez-moi seulement de vous mettre en garde. L'être humain n'a besoin d'aucune raison pour se défouler.

Certes, elle avait raison mais Matthieu ne voyait pas pourquoi des Mangemorts attaqueraient ainsi un jeune homme comme lui. Il était de sang pur, il était un Serpentard, il étudiait la magie noire et ses projets étaient tournés vers le meurtre. Pourquoi donc les mages noirs lui voudraient du mal. Mais loin d’exprimer ces arguments, Matthieu se força à se taire. Il n’allait quand même pas dire comme cela, à une inconnue, ses projets macabres. Celle-ci d’ailleurs sortit sa baguette. Pendant un moment, le cœur du Serpentard s’arrêta. Allait-elle lui jeter un sort. Mais au bout d’un temps qu’il lui parut interminable, elle dirigea son arme vers son sac et le répara aussitôt. Murmurant un vague « merci », Matthieu commença à ranger ses affaires au moment ou celle-ci le lui ordonna et lui demanda s’il était à Poudlard. Il avait particulièrement bloqué sur le mot jeune homme car à voir le visage de l’inconnue, elle n’avait pas l’air spécialement vieille, quoiqu’il faisait noir et que les apparences sont généralement trompeuses.

-Question pour le moins inutile. Je suis ici, seul, à cet heure tardive dans la nuit, je vous dis que mon père travaille en Angleterre, je n’use pas de ma baguette pour réparer mon sac. Tout porte à croire donc qu’en effet, je réside ici, que je fais partit u monde magique, que je suis mineur et que donc je fais encore des études de magie et vraisemblablement à Poudlard.

Il avait peut être été un peu impolie mais il était décidé à ne pas se laisser ainsi traiter de mioche par quelqu’un qu’il ne connaissait pas

-Mais, d’ailleurs, puis-je savoir en quoi cela vous intéresse ?

Rebecca manquait parfois de tact, elle ne se gênait nullement pour observer le jeune homme. Elle n’avait pas même pensé que cela puisse l’embarrasser, de toute façon, le regard des gens dans l’allée des Embrumes était généralement plus douteux que le sien. D’autant qu’elle n’avait ou du moins pas encore tenté de le ramener quelque part. Rebecca pouvait se montrer d’une naïveté parfois, du moins dans le sens ou sachant qu’elle ne lui ferait pas de mal, elle lui semblait évident qu’il penserait la même chose et donc qu’il n’avait pas à se méfier. Mais par ailleurs, elle trouvait l’attitude plus prudente et donc plus respectable. La réponse impertinente du jeune homme ne parut pas plaire à la jeune femme, bien que cela ne soit pas certain. Elle semblait apprécier et déprécier à la fois. Comme si le fait qu’il se rebelle, montrant la force de son caractère lui plaisait et comme si par ailleurs, elle attendait le moment propice à calmer ce tempérament de feu. Le plus déstabilisant étant que ce sourire froid était toujours affiché sur ses lèvres et qu’elle répondait d’une voix calme. Elle avait ce comportement que rien ni personne ne semblait pouvoir changer, qu’il pleuve, qu’il neige. Ce même sourire incrusté au creux de ses lèvres, ironique… Un sourire que le professeur Rogue avait maintes fois expérimenté.

- Il se pourrait très bien que vous ayez été mis à la porte pour votre comportement… ou peut-être pour vos achats.

Ce même sourire s’agrandit légèrement alors qu’elle accordait à ses yeux le plaisir de s’attarder sur le sac du jeune homme. S’il savait à qui il avait affaire… Elle pourrait dès son arrivée à l’école de magie parler de cet incident au directeur. Le ferait-elle ?

- Mais bien entendu. C’est là où je me rends, voyez-vous ? Aurais-je le plaisir de vous y accompagner ce soir ? Il parait… qu’on n’a pas le droit de sortir la nuit.

Elle en était évidemment certaine, pour avoir maintes fois transgresser la règle. Vous savez pour aller voir Severus ou mieux Rémus, dans une maison, le challenge est de plus grande taille.

Elle s’attendait bien sur à un refus, ce qui serait sans doute plus prudent et plus compréhensible, bien qu’il ne soit d’aucun secours, puisqu’à ses côtés, il avait la protection d’un adulte et se voyait accompagné d’un professeur ce qui lui éviterait des ennuis, mais ça, il n’en avait pas conscience.

Matthieu attendait la réponse de cette personne face à lui qui s’amusait à le tourmenter. Un moment de silence complet c’était installé et ce sourire sadique toujours gravé dans le visage blanc de son interlocutrice avait le don d’énerver et de faire frissonner Matthieu.

- Il se pourrait très bien que vous ayez été mis à la porte pour votre comportement… ou peut-être pour vos achats.

Et voilà que maintenant, elle le menaçait. Décidément, Matthieu n’aurait surement pas dut se mesurer à femme tel qu’elle. Avait-elle assez de pouvoir et d’influence pour en informer l’école. Matthieu l’ignorait et priait pour que non. C’est son père qui serrait bien heureux d’apprendre cela, déjà que leurs échanges étaient quasi-inexistant. Ce n’est pas cela qu’allait arranger les choses.

- Mais bien entendu. C’est là où je me rends, voyez-vous ? Aurais-je le plaisir de vous y accompagner ce soir ? Il parait… qu’on n’a pas le droit de sortir la nuit.

Comment cela ? Que voulait-elle dire ? Matthieu n’aimait absolument pas le ton qu’elle prenait. Et un doute et avait le désagréable sentiment de penser qu’il la rêverait plus tôt qu’il le croirait en tout cas, toujours pas décider à se laisser faire, il reprit de plus belle.

-Vous menacez puis ensuite vous proposez de raccompagner ? Voilà bien d’étrange manière. Je ne suis pas sûr non plus que votre présence ici soit pour le moins innocente. Je préfère donc rentrer par mes propres moyens et seul et espère de tout mon cœur vous revoir.

Il avait été d’une ironie proche de l’affront mais il ne supportait plus d’être en face d’une telle femme. Qui plus est, si elle avait vraiment un tel pouvoir, Matthieu préférais être hors de portée d’elle le plus tôt possible.

-Eh bien, je vais vous laisser. Au revoir et bon retour.

Il fit volte face et disparut bien vite dans l’obscurité de l’allé toujours soucieux des suites que pourrait avoir cet « entretien ».

» Quand l'eau et le froid ne font qu'un [PV JUNEwab]
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