Le mois d'aout venait de commencer à pas lent, la chaleur sur le cottage était toujours aussi peu supportable qu'à l'accoutumée mais heureusement pour ses habitants, celui-ci était quasiment déserté toute la journée. En effet, Mr Swan était partit de bonne heure travailler au ministère et son fils ainé avait fait de même. Il restait donc au cottage à neuf heure du matin uniquement la petite brune qui était revenue à la maison début juillet de Poudlard. Lorsque l'enfant se réveilla, elle était seule dans cette immense maison vide. C'est pourquoi, après s'être préparée, Mary-Jane partit à cheval dans les plaines aux alentours et revint tout juste lorsque midi sonna. Le déjeuné fût léger pour la demoiselle qui avait décidé de se rendre à Pré au lard l'après-midi. Quatorze heure arriva bien vite et l'adolescente en profita pour partir. Il y avait des tas de gens en cette journée dans les rues et même si une bierre au beurre aurait tenté la jeune Swan, son bar favori était bondé. C'est en faisant demi-tour qu'elle le vit. Jasper Wood. Il s'agissait de son ex petit ami, leur rupture remontait à il y a six mois maintenant mais lorsqu'ils se sont quittés, les deux jeunes gens étaient encore fou amoureux l'un de l'autre. Peu importait à présent, puisque de toute manière le garçon avait une nouvelle petite amie. Après avoir levé les yeux au ciel, Mary-Jane se dirigea à l'opposé de son ami, elle n'avait pas envie de le voir. Elle était obligée de le supporter toute l'année en cours, dans leur salle commune, à table, aujourd'hui cette dernière était en vacances et contait en profiter. La brunette continuait donc d'avancer, jusqu'à quitter l'allée principale priant tous les dieux qu'il ne l'eusse pas vue.

Mary-Jane continuait d'avancer furtivement au fond de la ruelle qui se révélait être une impasse. Visiblement elle n'avait pas prié assez fort puisqu'elle avait entendu SA voix... La jeune Swan s'arrêta net, soupira et leva les yeux au ciel bien qu'il ne puisse pas la voir puisqu'elle lui tournait le dos. Pourquoi l'avait-il suivit ? L'un comme l'autre savait que lorsqu'ils essayaient de se parler cela ne se passait jamais comme ils le souhaitaient. Fermant les yeux Mary-Jane inspira une bouffée d'air et rouvrir les yeux. Elle ne se retourna cependant pas, le voir lui était insupportable, rien que sa voix la rendait folle. Pendant un mois elle avait eu la grâce de ne pas le croiser et la jeune fille s'en était que mieux portée. Le dos tourné, elle lui répondit sèchement :

- Te narguer ?!

L'adolescente se retourna alors pour lui faire face. Elle plissait légèrement les yeux et le regardait d'un air mauvais. De quoi pouvait-elle donc bien le narguer ? C'était lui qui depuis quelques temps déjà la narguait puisqu'il n'était plus seul. Mary-Jane croisa ses bras devant elle, arqua un sourcil et renchérit, imperturbable :

- De quoi pourrais-je donc bien te narguer Wood ?

Le voila qu'il la touchait maintenant. Rien qu'à la chaleur de sa peau contre la sienne, Mary-Jane avait frissonné comme si elle avait eu froid. Plongeant son regard azur dans celui du jeune homme, miss Swan le regardait d'un air à la fois d'incompréhension et de méprit mélangé au désir. Jasper avait toujours déclenché en elle des sentiments nouveaux mêlant haine et amour, mais ces six derniers mois la jalousie était entrée elle aussi dans la course. La petite brune continuait de le regarder droit dans les yeux. Pensant que son coeur allait lâcher à tout moment, Mary-Jane se détacha de lui et recula de trois pas environ. D'un ton hautain et cassant elle lui répliqua :

- Ce que je cherche ? Certainement pas toi.

Ils se regardèrent sur un air de défi, sans dire dire, pendant quelques secondes avant que l'adolescente ne détache son regard de celui de Jasper pour regarder le fond de l'impasse. Il n'y avait pas de commerce dans cette ruelle, juste quelques bennes à ordures et une petite porte privé menant à un immeuble en piètre état. Tournant à nouveau la tête vers le jeune homme, Mary-Jane posa ses yeux sur lui pour lui demander avec arrogance :

- Et toi qu'est-ce que tu cherche ? Ta pét*sse n'est pas ici comme tu peux le remarquer !
Alors qu'est-ce que tu attends de moi ?

Si elle était jalouse ? Elle crevait de jalousie oui. La première fois qu'elle les avaient vu ensemble la jeune fille avait cru qu'elle allait vomir. Premièrement parce-que Jasper lui appartenait, ça en était ainsi. Elle ne pouvait l'expliquer mais après un an et demi de couple, le voir avec une autre avait été plus que difficile. Et deuxièmement parce-qu'il s'agissait d'une Poufsouffle. Mademoiselle Swan n'avait de la sympathie que pour ceux de sa maison et les Serdaigles, pour ce qui restait des deux autres maisons elle préférait les ignorer et maintenant elle les méprisait. Mary-Jane s'exclama un rire avant de répondre tout en afficha un sourire narquois :

- Moi ? Jalouse ? D'une Poufsouffle qui plus est ?
Tu me fais rire Jasper ! En rien celle que tu dis être ta douce ne pourrait me rendre jalouse. Et comme tu l'a si bien dis, six mois ont passé. Que pensais-tu, que j'allais rester éperdument amoureuse de toi toute ma vie ? Ne rêve donc pas.

Puis vint la deuxième question du garçon et, tournant légèrement la tête à gauche Mary-Jane regarda le sol, perdu dans ses pensées elle murmura plus pour elle même que pour lui répondre :

- Si seulement je pouvais le savoir...

Lorsqu'il lui répondit que certains de serdaigle n'était pas mieux que d'autre de Poufsouffle, Mary-Jane se contenta de lever les yeux au ciel. Selon elle, les poufsouffliens et pouffsouffliennes étaient de véritable mollusques, mais ce n'était certainement pas lui qui allait lui dire "oui". Quoiqu'il en soit, la jeune brune regardait donc le sol à présent, et réfléchissait au pourquoi du comment. C'était vrai ça, pourquoi ne pouvaient-ils plus s'entendre ? Peut-être parce-que l'un comme l'autre n'étaient pas passés complètement à autre chose ? Ou alors parce-que leur rupture avait été incomprise par les deux, bien qu'ils l'eussent décidé ensemble ? Beaucoup d'hypothèse mais peu de concret. Puis, Jasper lui tourna son visage vers lui et reposa la question. Il attendait donc réellement une réponse ? Une réponse que ni l'un ni l'autre ne pouvait avoir ? Plongeant ses magnifiques yeux bleu azur dans ceux du jeune homme, Mary-Jane lui souffla bousculée par la chaleur de sa peau contre la sienne :

- Je ne sais pas...

La brunette continuait de le regarder émotionnée, elle n'osait plus bouger, elle ne pouvait plus bouger. Il allait la prendre pour une folle, mais son coeur s'était remit à battre si vite et si fort que la jeune fille était persuadée qu'il allait lui traverser la poitrine. Elle aurait, si elle avait pu, comme tout à l'heure reculé brusquement. Mais M-J était tel hypnotisée par le touché de Jasper et par son regard aussi..

Pendant une fraction de seconde, Mary-Jane était persuadée qu'il allait l'embrasser. Et c'était ce qu'elle voulait, sentir à nouveaux ses lèvres contre les siennes, ses bras autour de sa taille, le souffle de sa respiration dans sa nuque. Mais tout ceci était impossible et ils le savaient l'un comme l'autre. Jasper recula donc après s'être excusé. A quoi jouait-il ? Il venait la voir alors que cette dernière lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas le voir, comme si la rendre jalouse à longueur de temps pendant l'année ne suffisait pas. Il fallait qu'il vienne la hanter même en dehors de l'école. C'est alors que, sans comprendre ce qu'il se passait, le jeune homme commença à repartir vers la grande rue. La brunette baissa la tête et fronça les sourcils. elle ne voulait pas qu'il parte mais si il restait, la situation allait dégénérer et ce dans je ne sais quel sens. Brusquement, Mary-Jane releva la tête et cria pour que ce dernier puisse l'entendre, son ton était ironique et la demoiselle affichait un petit sourire narquois aux coins de ses fines lèvres :

- A quoi tu joues Wood ? Cherches-tu uniquement à me narguer ?

Mary-Jane s'était attendu à tout mais certainement pas à ça. Il avouait. Il lui disait qu'il voulait être auprès d'elle. Cela ne voulait certes pas dire énormément mais c'était pour eux beaucoup. La demoiselle affichait un regard surpris, certes elle aussi le voulait mais de là à le lui dire. Et qu'est-ce que cela pouvait changer entre eux de toute manière ? Il sortait avec cette poufsouffle, et dès qu'ils se voyaient ces derniers en venaient aux cris. Il fût un temps où la brunette aurait couru pour le rattraper et où elle l'aurait embrassé. Mais l'héritière de l'empire Swan ne bougea pas, le regardant s'éloigner. Et au moment où il allait quitter la ruelle, elle cria pleine d'espoir :

- ATTENDS !!!

La jeune fille se mit alors à courir vers lui, et lorsqu'elle arriva face à Jasper, elle plongea son regard pétillant dans celui du jeune homme et ne dit rien. Elle ne pouvait l'embrasser. Leur relation était vouée à l'échec, -ou pas- son cerveau n'en pouvait plus. Oh! Comme il pouvait l'exaspérer ! Et oh combien elle était attirée par lui... Mary-Jane continuait de le regarder sans bouger, ses yeux allant d'un oeil à l'autre comme si ils cherchaient une réponse, ils étaient à quelques centimètres l'un de l'autre et le silence était maître. Après quelques instants la jeune fille finit par dire, faisant référence à la dernière phrase prononcé par le beau brun :

- Je n'avais pas compris. Et je dois avouer que je ne comprend toujours pas... Tu es avec Anahis, Jasper.

Le souffle toujours haletant par sa petite course improvisée, la jeune fille continuait de chercher une réponse dans les yeux du beau brun. Mais visiblement, cette dernière était introuvable. Jusqu’au moment où il lui répondit qu’il ne changerait pas tant qu’il n’aurait pas trouvé ce qu’il lui manquait. La brunette frissonna lorsqu’elle l’entendit prononcer son nom, elle adorait l’entendre de sa bouche, il faisait moins long, moins stupide, moins tout… Tout en fronçant ses sourcils parfaitement bien dessinés, miss Swan se mordilla légèrement la lèvre inférieure, signe qu’elle réfléchissait. Certes elle réfléchissait, mais elle réfléchissait sans comprendre véritablement. Oui, elle savait comment il était. Mais qu’est-ce qu’il lui manquait ? A l’époque, ils s’étaient tout deux quittés pour leur libertés, Mary-Jane ne voulait pas qu’il reste cloîtré avec elle des années sachant pertinemment qu’il avait besoin de cette liberté.
Tu t’es peut-être trompée, ma belle.
La jeune enfant ne regardait plus Jasper à présent, trop absorbée par ses réflexions qui ne menaient nulle part. Ses yeux étaient rivés vers le sol en gravier. Cela lui rappela un instant qu’ils se trouvaient dans une petite ruelle complètement déserte et abandonnée dont les seuls habitants devaient être les rats au fond, dans les bennes à ordures.
Ce fût la voix de Mr Wood qui tira la petite brune de sa rêverie, il lui proposait de la raccompagner. M-J secoua frénétiquement la tête en signe d’approbation et reporta son regard pétillant sur celui qui lui faisait encore à présent perdre la tête bien qu’elle ne le veuille pas. Loin de là.

Alors que les deux jeunes gens quittaient lentement l’endroit dépourvu de vie humaine pour retrouver le flux abominable de touristes, vacancier et compagnie, Mary-Jane hasarda :

- Et qu’est-ce qu’il te manque ?..

La foule ne cessait d’accroître dans tous les coins et recoins de la rue, comme si cette dernière contenait plus qu’elle ne pouvait avoir. Il y avait un bruit tellement important que les deux jeunes gens étaient obligés de crier pour se faire entendre, ou si ce n’était pas crier il fallait avoir la voix qui porte. Une fois que Mary-Jane lui demanda ce qu’il lui manquait, il se passa quelques minutes, la jeune fille pensa que Jasper attendait qu’il y ai moins de bruit pour répondre. D’ailleurs, une fois qu’il eu moins de bruit il lui expliqua qu’il pouvait avoir tout ce dont il voulait. Au fur et à mesure qu’il enchaînait tout ce qu’il pouvait avoir, la colère envahie la brunette. Mais ce qui changea tout, c’est lorsque le beau brun répliqua que leur histoire était impossible et qu’il ne fallait pas qu’elle s’attendent à quoi de ce soit de lui. A cet instant ,ce fût la rage qui l’emporta.

- Je ne m’attendais à rien venant de toi Jasper.

Sa réponse était froide et son regard méprisant. Décidément, cet homme déclanchait en elle des sentiments complètement contradictoire. Tout à coup, ce dernier s’arrêta sans prévenir. Mary-Jane ne s’arrêta qu’après, ayant fait quelques pas de plus elle se retourna vers lui. Les traits de son visage était d’une beauté étincelante mais cette dernière abordait une fermeté au fond de ses yeux et de son expression. Arquant un sourcil elle l’attendait, se demandant ce qu’il faisait arrêté au milieu de la rue alors que le flux de gens continuait en masse. La dernière phrase du jeune homme résonna alors dans son esprit ; Ca ne pouvait pas marcher. Se rapprochant de lui elle se colla presque contre son torse, leva la tête, de là elle pouvait sentir son souffle dans son coup et inversement. M-J le regarda droit dans les yeux et dit distinctement :

- Nous savons ce que nous sommes, mais nous ne savons pas ce que nous pouvons être.

Cette phrase était tirée de Hamlet écrit par Shakespeare. Une fois qu’elle l’eu prononcé la jeune enfant se retira et lui tourna le dos. Peut-être s’était-il arrêté car Anahys était dans le coin après tout, Miss Swan regarda autour d’elle, mais ne vit rien. En même temps, avec la foule qu’il y avait cette dernière n’aurait pas reconnu sa meilleur amie parmi tout ce monde.