[En vue de respecter la rentrée scolaire des élèves sorciers, j’ai décidé de faire un saut dans le temps. Aussi, ce voyage se passe au mois d’Août en DJ.]

Sasha > Anahys > Eleanore ?



Le soleil se levait lentement sur la ville de Londres en ce mardi matin. Il n’était pas même sept heures que Sasha venait de transplaner au beau milieu d’une rue, entrainant avec lui deux grosses valises carrées, toutes noires, dans lesquelles on pourrait caser au moins deux personnes. Les faisant rouler derrière lui, il observait le contraste de ce Londres du matin, où les gens se pressaient tous, le visage fermé. Sasha n’avait pas le sourire, et à vrai dire aucune raison de l’avoir, mais il n’était pas là non plus à montrer aux autres son mécontentement. A vrai dire, quiconque le verrait ainsi dans la rue lui trouverait un air penseur, ou alors un peu perdu.

Pour tout dire, il méditait et en même temps s’insultait intérieurement d’avoir accepté ce pari. Il y a trois semaines, dans son édition du Dimanche, la Gazette montrait la tête des cinq gagnants du grand concours qui pourraient donc profiter d’une immersion totale chez les moldus. Voyage, locomotion, nourriture, hôtel, visites, TOUT se ferait à la manière des moldus, de leur départ à leur arrivée. Un ami de Sasha, à Serpentard comme lui, avait vu par hasard cette page de la Gazette, et avait aussitôt prévenu Sasha, qui ne se doutait de rien. Tiré au sort, aux côtés d’une vieille sorcière de plus de 68 ans, d’un jeune garçon de 12 ans, d’une certaine Eleanore G. qu’il ne connaissait pas vraiment, l’ayant croisée deux trois fois dans les coins sorciers de Londres. De ce qu’il avait entendu dire, il retenait qu’elle était assez mystérieuse, et que certains pensaient même qu’elle utilisait de la Magie Noire. Venait aussi avec eux quatre Anahys S., jeune Poufsouffle d’un an de moins que lui. Charmante jeune fille, Sasha n’avait pourtant jamais prit la peine d’aller lui parler de par son aversion envers les membres de cette Maison. Il savait par expérience que les Poufsouffle n’étaient pas très intéressants, qu’ils étaient les rejetés des trois autres Maisons, n’ayant en eux ni l’intelligence, ni le courage, ni la malice.

Entretemps, la vieille dame était morte d’un accident de transplanage – son corps s’était retrouvé coupé à deux endroits différents, acte assez rare mais possible passé un certain âge et donc un manque sûr de potentiel -, et le jeune garçon n’avait pas eu l’autorisation de ses parents. Sasha se retrouvait donc seul avec deux jeunes filles, charmantes certes, mais qu’il ne connaissait pas. Il n’était par ailleurs pas dans ses habitudes d’accepter ce genre de défi, mais il fallait qu’il prouve à ses camarades qu’il était différent d’eux, qu’il pouvait supporter de vivre comme un Moldu avec deux sorcières pour quatre jours, sans décider sur un coup de tête de repartir.

Les portes vitrées automatiques de l’aéroport s’ouvraient maintenant devant Sasha, qui entra de suite, comme si le fait d’être à l’intérieur l’empêcherait ainsi de changer d’avis. Un homme d’une quarantaine d’années, bizarrement vêtu, vint l’accoster. De par son accoutrement, Sasha pouvait deviner que cet homme était un sorcier. Sasha, lui, avait fait un effort. Il avait un simple jean bleu, un peu serré, une chemise à carreaux violets et blancs, une sorte de béret noir français, et des chaussures noires bien longues. Un peu too much, peut-être, mais il était persuadé qu’il se fondrait ainsi très bien dans la masse.

L’homme tendit sa main vers Sasha, qui la lui serra en retour.
« Allen Shaw, je serais votre guide jusqu’à votre embarquement.
Vous êtes le premier, c’est très bien d’être ponctuel pour un homme.
Vous voulez bien me suivre ? J’ai vos billets dans ma poche, je vous emmène directement dans la salle d’attente de votre vol, qui sera le 4232FP.
Allez, hop !! »
Tandis que l’homme parlait, Sasha entendait très bien le bruit d’une plume écrivant sur une feuille au rythme des paroles prononcées. Cet Allen devait être un journaliste, et peut-être leur voyage servait-il en fait à faire tout un article sur la faculté d’adaptation des sorciers ? Qu’à cela ne tienne.
L’homme embarqua les deux grosses valises, suivi par Sasha. Il était donc le premier arrivé, la plaie. Après quelques minutes, Allen désigna finalement une immense salle à Sasha, remplie de moldus bruyants et tous assommés par l’heure ultra-matinale. L’homme s’en alla ensuite, sans mot dire, avec les valises. Sasha présuma qu’il allait les mettre à envoyer – ce qu’il fit.
« LE VOL 42.32.F.P. A DESTINATION DE PARIS PARTIRA DANS TRENTE MINUTES !! »
Sasha s’assit sur un siège, attendant qu’on lui dise quoi faire. Il ne voulait pas montrer qu’il se sentait un peu perdu, et que bizarrement, tout ça l’effrayait. Et puis, il fallait savoir qu’ils étaient obligés de mettre leur baguette magique dans leur valise, ce qui donnait à Sasha l’impression d’être entièrement nu.
Il ne lui fallut rester qu’une trentaine de secondes assis avant de voir arriver l’une des deux filles présentes pour l’accompagner. Suivant un autre homme qu’Allen, elle entra dans cette même salle. Sasha se leva pour aller en sa direction, il serait au moins poli.

Mademoiselle, il est l'heure de vous lever. Vous allez rater l'avion.

Grognant dans son sommeil, Ana se posa des questions. Mais de quel avion Aglaë parlait-elle ? Tout à coup, tout ce remit en place dans la mémoire de la jeune fille et elle bondit comme un ressort de son lit.

Quelle heure est-il ?

Regardant son reveil, elle se rendit compte qu'elle était très ... légèrement, si on peut dire ça ainsi, en retard. Ne faisant ni une, ni deux, elle s'habilla avec la tenue moldue qu'elle avait choisi. Pantalon noir, tee-shirt blanc et coeur croisé noir. Exactement les habits adéquate pour une jeune fille de son rang.

Utilisant la poudre de cheminette, la demoiselle arriva dans une boutique sorcière, voisine de l'aéroport. Récuperant son bagage plutôt imposant, elle s'efforça de le trainer jusqu'à l'entrée où un homme vint l'accueillir.

Je me présente Max Reed, je serais votre guide jusqu’à votre embarquement.

Pas un mot de plus pour lui expliquer la situation ou même lui dire si elle était en retard ...

« LE VOL 42.32.F.P. A DESTINATION DE PARIS PARTIRA DANS TRENTE MINUTES !! »

Est-ce que c'était le vol qu'elle allait devoir prendre ? Anahys n'en savait rien, son "guide" étant ... muet. A peine arriver dans la salle d'embarquement, il la planta là et repartit, toujours sans un mot.

Et bien, ... Merci beaucoup, je vais trouver toute seule !

Regardant autour d'elle, la Poufsouffle essaya de reperer les autres gagnants qu'elle avait vu en photo dans le journal. Un garçon, semblable à l'un des gagnant, s'approcha.

Euh ... Bonjour, je m'appelle Anahys Stendhal, tu es l'un des gagnants ?

La jeune fille sourit en attente de la réponse de son voisin d'en face. Au moins avait-il eut la politesse de se lever et de venir à sa rencontre ...