Jurei était allongé sur un brancard qui roulait à toutes allures dans les couloirs de l'hôpital Sainte Mangouste. Il entendait des hurlements autour de lui. Des infirmiers affolés qui répétaient des termes médicaux incompréhensibles pour un non-initié. Si, en fait, il comprit quelques bribes.

_ Je le reconnais ce gamin !
_ Oui, c'est le jeune Fairshield. Il vient souvent.
_ Je crois que quelqu'un de sa famille travaille ici.
_ Vraiment ? Qui est-ce ? Fairshield, ça ne me dit rien...
_ Je ne sais pas.
_ Quelqu'un connait-il ce jeune homme ?
_ ...
_ Moi, je le connais ! C'est le filleul de John.
_ John ? John Pears, du service des empoisonnements ?
_ Oui.
_ Allez le chercher ! Dites-lui qu'on l'emmène en salle 4.
_ Mais c'est pas vrai, qu'est-ce qu'il a dans le crâne ce gamin ? Il est suicidaire ou quoi ?!

Silence. Très long silence. Jurei avait perdu conscience.

[...]

Le jeune homme battit des cils avec candeur. Combien de temps était-il resté dans l'inconscience ? Il ne saurait le dire. Il y avait des voix dans sa chambre. Une conversation qui se terminait.

_ Ca aurait pu être bien plus grave cette fois-ci. Nous avons pu réparer sa jambe en bouillie et faire repousser les os de son bras droit mais il faudra un peu de temps pour qu'il en retrouve le parfait usage. Est-ce que vous vous rendez compte qu'il est admit ici au moins une fois par mois maintenant ? Il serait peut-être temps d'avertir sérieusement ses parents.

Le médecin qui parlait poussa un long soupir et ajouta avant de sortir :

_ Je vous laisse voir ça avec lui, Docteur Pears. Bonne journée.

Jurei essaya de se souvenir de ce qu'il s'était passé. Ah oui... L'histoire lui revenait. Il devait aller camper en montagne avec l'aîné de ses frères mais Alvan s'était décommandé à la dernière minute. Ne voulant pas renoncer à son week-end d'aventures, il y était allé seul et était tombé sur des traces pas très anciennes de Graphorn. Évidemment, oubliant la dangerosité de cette créature tout de même classée XXXX par le Ministère, il s'était lancé sur sa piste jusqu'à finir par le trouver. Il voulait seulement l'observer mais l'animal, dérangé dans ses occupations, lui avait fait un sort. Fort heureusement, un sorcier expérimenté passant par là était parvenu à le rapatrier vers la civilisation et il avait ainsi attéri à Sainte Mangouste.

_ John... murmura Jurei en tentant de se redresser sur son lit d'hôpital. John...

Il se doutait que son parrain ne devait pas être très bonne humeur, à moins que sa colère n'ait été étouffé par l'inquiétude. Au cas où, il commença son plaidoyer d'une voix légèrement enrouée :

_ Je sais que c'était stupide. Je suis désolé. Je voulais juste... Je voulais juste...

Pouvait-il le lui dire ? Pouvait-il lui confier qu'il s'était approché de ce Graphorn pour l'étudier et faire un rapport dans le carnet qui lui servait de manuscrit pour le livre qu'il projetait de publier plus tard sur les créatures magiques ? En vérité, il se sentait trop faible pour mentir et il savait au fond qu'il fallait qu'un adulte soit au courant de l'avenir qu'il s'était choisi. Et puis, hormis sa femme, personne ne connaissait mieux Idriss Fairshield que John. Ce dernier saurait le conseiller. John l'avait toujours soutenu ; il l'avait toujours compris. Serait-il surpris si le jeune homme lui avouait qu'il ne voulait plus faire du droit et entrer au Magenmagot comme ses parents ?

A cette heure tardive, John était en train de soigner un blesser grave sur une table d'opération du service d'empoisonnement et blessure liés aux créatures magiques, cela faisait quatres longues heures que le medicomages et quelques confrères ensorcelaient à tour de rôle le corps innanimé et décharné d'un sorcier.

Une infirmière fit irruption dans la salle silencieuse...


_ Docteur Pears.. vous êttes demandé aux service de urgence en salle 4 par le docteur Pattinson... C'est trés important.


Malgré l'animosité et l'anxiété qui grondaient des le regard de la jeune femme sa voix restait très douce, comme pour ne pas déranger les autres médecins. Les autres guérisseurs présents autour de la table ne prêtèrent aucune attention a l'entrée de la jeune infirmière, John se retourna, les bras croisés de façon a mettre ses paumes de main pleine de sang vers l'extérieure. Il avait un air stoïque, un regard sure, ce qui lui donnait une carrure imposante.

Il s'approcha d'une petite fontaine sculptée dans le mur de la pièce, qui coulait lentement et silencieusement dans un vase sans fond, il y plongea les main et les ressortit sans même qu'elle ne goutent, elles était sèches et propres. il s'approcha de l'infirmière et sortit de la salle avec elle. Elle resta face à lui et s'empressa d'ajouter dés que la porte de la salle d'opération se fut refermée derrière John:

_ Je suis désolé de vous déranger docteur mais sa concerne une fois de plus votre fieul... Le Docteur Patterson a décrété son état comme trés inquiétant.

A ces mots, John perdit toute sa contenance pendant quelques seconde un regard affoler transperçant ses yeux, puis d'une voix autoritaire et reconnaissante il lançât en tendant son bras à la jeune infirmière:

_ Ne perdons pas de temps..

et dans un éclaire de lumière le couloirs disparut pour laisser place à un gigantesque hall bondé, aussitot le medicomage se dirigeat à grand pas vers le couloir qui menait à la salle 4 des urgences de Sainte Mangouste.

En moins d'une minute le medicomage se trouvait devant la porte de la salle, mais au moment où il s'appretait à ouvrire la porte, un homme le fit à sa place à l'interieur, un grand homme d'age mure avec une barbe blonde et brousailleuse et de fines lunettes en demi-lune le fixait, placé entre John et la porte de chêne.

_Ah! John.. je sais que j'aurais du le transféré dans votre service mais vu l'état dans lequel il était... j'ai trouvé preferable de m'en charger personnelement.

_ Vous avez trés bien fait Patterson... Comment vat-il? ajoutat John en montrant du regard la porte derrière Pattinson

Le vieu medecin avait ouvert la porte pour laisser entrer John et dit:

_ Ca aurait pu être bien plus grave cette fois-ci. Nous avons pu réparer sa jambe en bouillie et faire repousser les os de son bras droit mais il faudra un peu de temps pour qu'il en retrouve le parfait usage. Est-ce que vous vous rendez compte qu'il est admit ici au moins une fois par mois maintenant ? Il serait peut-être temps d'avertir sérieusement ses parents.

John ne prêtait que partiellement attention aux paroles de son confrère désormais qu'il était face au corps abimé de son fieul et Pattinson s'en aperçût, il s'empressa alors d'ajouter poliment:

_ Je vous laisse voir ça avec lui, Docteur Pears. Bonne journée.

John se tenait face au pied du lit les mains dans le dos dans une posture droite, le regard grave porté sur le corps du jeune homme inconscient. et alors qu'un silence veillant commençait à s'installer dans la pièce, le jeune homme bougea les lèvres en ouvrant légèrement ses paupières:

_ John... John... Je sais que c'était stupide. Je suis désolé. Je voulais juste... Je voulais juste...

John laissa planer un léger silence, son regard perçant celui de Jurei, on ne pouvait percevoir aucune expression sur le visage du medicomage, il restait là de toute sa hauteur, les mains derrière le dos, sa robe de guérisseur blanche éblouissant la pièce. Et il décida enfin a parler d'une voix chaleureuse, un sourire charmant apparaissant sur ses lèvres.

_ Soit tu essai de me montrer ton affection en me rendant aussi souvent visite, soit, Jurei Fairshield, tu est aussi entêter que ton bougre de père!

Un sourire raillonant illuminant toujours son visage.

Jurei fut grandement soulagé de constater que son parrain n'était pas fâché contre lui. Il grimaça pour s'asseoir dans son lit et voulut frotter ses yeux endormis de la main droite. Constatant qu'elle ne répondait pas aux ordres de son cerveau quoi qu'il fasse, il utilisa la gauche et put observer ensuite plus nettement son membre inerte. Sa main était intact mais son avant-bras était complètement déchiqueté et partiellement pansé avec soin. Il se dit que cette fois, sa curiosité était peut-être allée un peu trop loin. Retrouvant son humour - qui n'était pas allé bien loin -, il répondit à John :

_ Même si je t'aime énormément, crois-moi, j'ai en tête d'autres façons de te le montrer. Des méthodes autrement moins douloureuses qui ne comptent pas de sirène d'ambulance, de sang et os brisés. Il ne nous reste donc plus qu'à croire que je tiens cette témérité de mon père.

Il sourit avec bonne humeur mais souffla un peu plus tristement :

_ Tu n'es pas obligé de lui dire que je suis venu ici, n'est-ce pas ?

Le jeune homme tourna la tête à droite et à gauche pour s'assurer qu'ils n'étaient que tous les deux et il ajouta :

_ Non parce que... Ce n'est pas vraiment utile. Une petite fracture. Bénin accident de Quidditch. Tu sais ce que c'est... Un cognar, une esquive ratée...

Jurei n'avait jamais menti à son parrain auparavant. Il ignorait ce que les infirmiers avaient eu le temps de lui dire. Savait-il que l'accident avait eu lieu dans les montagnes à une centaine de miles de là ? Immédiatement après avoir menti, il détourna les yeux. Au fond, il ne s'attendait pas à ce que John le croit. Ce dernier savait toujours quand quelque chose ne tournait pas rond chez lui.