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| Sujet: Double vie (fe) Sam 12 Sep - 17:47 | |
| Il semblerait qu’elle ait beaucoup déliré dans ses fièvres. Qu’avait-elle raconté ? Personne ne le lui dit. On l’avait cru perdue mais Max avait encore fait appel à son ami Chinois qui l’avait remise sur pied. Un peu de temps s’écoula. La ferme visée convenait parfaitement… à Max. Alix, elle, se moquait de son environnement. Du moment qu’elle pouvait disposer de son laboratoire privé, le reste comptait peu. Collines verdoyantes joliment vallonnées, mérinos pâturant, vaches, poules, chevaux… Elle tiendrait la maison mais il était hors de question de se mettre à jouer les vachères… Son compagnon s’en doutait bien et n’exigea rien dans ce sens. Il lui laissa carte blanche pour aménager les lieux. Aussi récupéra-t-elle beaucoup d’objets de son manoir anglais auxquels elle ajouta diverses babioles importées via des antiquaires de Melbourne ou de Sidney. Von Falkenberg les avait contactés par une curieuse machine appelée ordinateur. Jamais elle ne toucherait à un truc pareil, pensait-elle ! Ces touches, écran et autres la sidéraient mais elle doutait de leur utilité. Alix était-elle heureuse ? Oui… et non. Son entente était parfaite avec Max. Il lui passait la moindre lubie et Merlin sait qu’elle pouvait se montrer capricieuse. Outre des idées folles comme des envies de piscine ou de fraises au milieu de la nuit, une serre géante se bâtit à côté des bâtiments agricoles. Miss Blackstorm, à grands frais, importa les terres et engrais spéciaux pour que ses plantes adorées retrouvent vigueur. Alors là, au milieu d’elles, elle était heureuse. Près de Max aussi quoique sa manie de la bougeotte le contraigne souvent à se déplacer des jours durant. La solitude ne la gênait pas. Elle n’était pas vraiment seule puisque Sherkan était là, et avec elle… des souvenirs... Souvenirs qu’elle refoulait mais qui la minaient. Depuis sa maladie, Alix avait peu de résistance. Faiblesse physique ajoutée à détresse morale… la miss n’était pas en forme. Pourquoi restait-elle faible ? Cette grossesse ne lui convenait pas, quoique… d’un certain côté, elle estimait ses capacités cérébrales – déjà hautes – encore décuplées par cet état. Tout aurait pu être parfait s’il n’y avait eu… Michael. Si elle avait dû lui faire appliquer la marque des ténèbres, elle devait reconnaitre qu’il l’avait marquée aussi de manière indélébile. Jour et nuit, ses pensées le rejoignaient. Où était-il ? Que faisait-il ? L’obsession était revenue, dévorante, déchirante. Si elle n’avait pas évolué en sentiments, elle aurait pris sa panthère et aurait arraché De Brent à l’emprise de Victoria. Mais voilà… Miss Blackstorm avait des sentiments à présent et pensait aux autres. Ni Max, ni Vic ne méritaient de souffrir par sa faute, leur faute… Sagement, elle resterait avec Von Falkenberg et Michael pouponnerait avec sa Vic. Souvent, des crises de larmes interrompaient ses nuits au grand dam de Max, quand il était présent. Elle lui mentait en prétendant ne pas savoir pourquoi elle était ainsi ; elle savait pourtant exactement de quoi il retournait : IL lui manquait. Peut-on aimer deux personnes en même temps ? Fallait croire que oui !
*Tu n’es qu’une sombre idiote ! Il se fout bien de toi, lui ! *
Max était encore absent depuis deux jours. Alix tournait en rond, pareille à sa panthère qui le suivait partout. Le fauve très bien éduqué s’était adapté à la présence des autres animaux et ne les agressait pas.
Viens !
Caresser Sherkan, c’était presque le caresser lui, lui qui la lui avait offerte, lui qui l’avait tant aimée, lui…
C’est trop dur sans lui ! Je n’ai pas le droit de briser des vies ainsi, juste pour satisfaire la mienne. Il aura bientôt 4 enfants à charge, je ne peux pas leur faire ça. Vic serait crucifiée, elle ne mérite pas ça ! Max non plus !
Le pelage soyeux fut inondé de larmes, une langue râpeuse lui lécha le visage :
Je me trompe peut-être, me berce d’illusion, en pensant qu’avec Michael tout pourrait recommencer… c’est impossible… Impossible !
Là, sur le précieux tapis du salon, Alix enserra plus fortement sa panthère alors que la télévision – allumée pour l’ambiance – diffusait une émission médicale banale. Sans le vouloir, Alix capta des mots, qui l’obligèrent à être plus attentive vers le poste. Interdite, elle assimila des éléments auxquels elle n’aurait jamais pensé sans ça. Dans un état second, elle se redressa, radieuse :
Je pense avoir la solution !
Un baiser à Sherkan, elle fonça au laboratoire. Des heures de recherches dans ses grimoires s’écoulèrent. Manger ? Boire ? Dormir ? Rien de tout ça ! Bout après bout elle se convainquit d’avoir LA solution. Une figurine de cire s’élabora. Un de ses cheveux l’orna alors que des sortilèges se murmuraient. Son éducation à la magie noire allait jouer, et alors ? Si cela fonctionnait, une seconde figurine serait modelée… Une potion complexe requit toute son attention. La nuit complète et le jour suivant y furent consacrés. Sans ressentir de fatigue, Alix travailla sans relâche. A l’aube du troisième jour, elle versa la potion sur la poupée de cire posée dans une baignoire. Le résultat faillit la faire défaillir de joie mais il fallait cacher ça à Max. Il ne comprendrait pas ! Emballant sa création dans un grand plastique, elle usa d’un sortilège de lévitation pour l’amener jusqu’à la range Rover qu’elle avait appris à conduire. Deux heures plus tard, de retour à la ferme, Miss Blackstorm s’octroya enfin du repos. Demain, elle fabriquerait l’autre… Max rentra en pleine nuit. Il lui trouva une mine déplorable, la câlina sans insister, ils étaient crevés. Pendant les trois jours que Von Falkenberg lui accorda, Alix tenta de le gâter au mieux. Plus vive, enjouée, elle lui cacha son « jeu » en comédienne consommée. Quand, enfin, il reprit la route, elle exulta :
*Ne t’en fait pas mon chéri ; tout va s’arranger*
Sitôt le compagnon disparu, l’ex-mangemorte reprit ses activités clandestines. Une autre poupée naquit. Ce cheveu de lui, elle le conservait jalousement depuis longtemps sans avoir su à qui il appartenait avant de se souvenir. Blond, soyeux, elle le planta dans l’ébauche de cire qu’elle aspergea de mixture. La suite faillit la faire défaillir de joie mais nul ne devait savoir… Un nouveau transport s’effectua à l’abri des regards. Crevée mais heureuse de l’être, Alix prit une plume et un parchemin. Elle avait pesé chaque mot à poser sur la feuille :
*Pourvu que je ne me trompe pas*
De son écriture pointue et volontaire, elle attaqua :
Mon amour, je ne peux pas vivre sans toi, juste avec des souvenirs de toi. J’aime Max et compte passer le reste de mes jours avec lui. Tu aimes Vic et ne veux plus la faire souffrir, je comprends. Devons-nous nous sacrifier pour eux ? Je ne le pense pas. Je te veux Michael, comme jamais je n’ai voulu quelqu’un. J’ai capté tes « adieux » comme un au revoir. Je suis certaine que tu penses comme moi car nos âmes sont liées… à jamais. Si tu le veux, nous pouvons tout reprendre comme au départ sans, toutefois, faire souffrir qui que ce soit. Le jour, tu seras à Vic et moi à Max, la nuit nous appartiendra. Tu te souviens de la potion de rêve que nous buvions ensemble ? Celle que je t’envoie est améliorée. Prends-en 3 gouttes ce soir minuit ; tes rêves deviendront réalité. Je t’aimerai toujours.
Ton Alix((ce parchemin s’autodétruira dans la minute)
L’encre sablée, Alix scella le document. Un hibou fut appelé, lesté du rouleau et de la fiole prévue. L’oiseau s’envola, Miss Blackstorm resta longuement à contempler le ciel déserté. Un peu plus tard, elle s’allongea et, quand minuit sonna, elle but de l’eau additionnée de 3 gouttes de mixture brune. |
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Dim 13 Sep - 18:15 | |
| Melbourne était une ville des plus intéressantes, grande partie de l'histoire de l'Australie moderne avait débuté là. La découvrir en compagnie de sa Vic chérie et des Davenport, fut une partie de plaisir...ou aurait dû l'être, si le cœur y avait été. Encore secoué par les derniers évènements, Michael ne pouvait pas éviter se montrer distrait, un peu absent même. Il faisait des efforts louables pour se montrer à ton avec l'enthousiasme général...sans y parvenir tout à fait.
Revoir Alix l'avait drôlement secoué et même si leurs, très brèves, retrouvailles n'avaient déclenché aucune conséquence il ne pouvait pas arrêter d'y penser. La revoir avait réveillé le vieux démon qui sommeillait, tapi dans l'oubli. Ce qu'ils avaient jadis partagé avait été trop intense comme pour l'effacer avec un simple adieu...
Penser à elle devenait torturant, la voir, cette dernière nuit, remettre Lucas à une Vic affolée, évitant son regard, fuyant presque auprès de von Falkenberg le hantait. Elle avait tellement changé, tout en demeurant la même...il l'avait senti rien qu'en la touchant, même si Alix s'était efforcée de rester de marbre...
Le moment était venu pour la famille De Brent de regagner leurs quartiers. Vivre chez Justin était certes plaisant mais ils avaient besoin de leur vie à eux...c'est ainsi qu'après l'interlude australien ils avaient regagné leur île et repris leur vie, en toute paix, essayant d'oublier les douloureux sursauts qui l'avaient interrompue quelques mois auparavant.
Retour à la vie paisible. Victoria, adorable Victoria...s'arrondissait doucement, resplendissante d'amour, de joie de vivre. Dévouée en corps et âme à lui. De qui se sentir le plus heureux des hommes. Les enfants le comblaient de ce bonheur tranquille que tout homme désire pour passer sa vie...tout aurait été parfait dans ce petit coin de paradis privilégié si les souvenirs ne l'avaient pas taraudé, jour et nuit...éveillant cette faim non assouvie, ce besoin irrémédiable...Alix. Elle revenait sans cesse. Douce , douloureuse hantise.
Errer sur la plage pour s'isoler, pour remémorer ce temps perdu à jamais était devenu un besoin. Il savait faire du mal à Victoria avec ses longs silences et ces absences répétées mais il n'y pouvait rien. Elle s'y pliait consentante et le laissait aller sans un reproche.
Assis sur un rocher, sans autre chose à faire que contempler l'horizon, Michael laissait passer le temps avant de rentrer à la maison pour le repas du soir. Dans un moment, le soleil se coucherait dans un éclat éblouissant, la nuit tomberait doucement . Que faisait elle? À quoi rêvait elle? Était elle heureuse? Sa maternité la comblait elle? Le sentiment qui les avait attaché était trop grand, trop fort...énorme pour être oublié...immense pour vivre sans...Cruelle angoisse.
Un hibou! Une apparition des plus inespérées, d'autant plus que la bestiole le fixait gravement en tendant sa patte. En se demandant qui pouvait le contacter de cette façon, Michael détacha rapidement le message. En le dépliant une fiole en tomba, il la prit, la regardant, surpris puis, en sentant soudain le cœur emballé, ce qu'il lut le plongea dans un émoi indescriptible...il ne pouvait presque pas donner crédit à ses yeux et cette fois son pouls s'accéléra de façon affolante.
"Mon amour, je ne peux pas vivre sans toi, juste avec des souvenirs de toi... Je te veux Michael, comme jamais je n’ai voulu quelqu’un... tes rêves deviendront réalité...Je t’aimerai toujours."
Bribes détachées qui lui tournaient devant les yeux. Mots uniques qui ne faisaient que traduire ses propres sentiments, l'affolant, le bouleversant. Alix...Il ne s'était donc pas trompé, il n'était pas le seul à vivre le calvaire des souvenirs...
*Alix m'aime...j'aime Alix...*
Il resta là à se répéter ça pendant que le parchemin se consumait dans sa main, serrant la fiole de la délivrance dans l'autre.
Papa!
Un bond d'un demi mètre n'aurait pas été plus évident, il se tourna vers Sarah qui le regardait, la tête penchée, curieuse, en voyant son père contempler les cendres dans sa main.
Qu'est ce que tu veux, ma puce?
Maman...elle dit qu'on va manger dans un moment...qu'est ce que tu as , Papa?
Il se leva en arborant son meilleur sourire tout en rangeant la fiole dans sa poche et relevant la petite dans ses bras.
Avoir? Rien...qu'est ce que je vais avoir? Allez, rentrons...
Dire qu'il s'aperçut ce qu'on lui servit à manger serait ridicule. Participer à la conversation fut une dure épreuve. il avait tout simplement la tête ailleurs. Si cela surprit Victoria, elle n'en dit rien. Le reste de la soirée s'écoula paisiblement, un bon film à la TV fit l'affaire.
23:57...Victoria s'étonna un peu de le sentir remuer dans le lit, sans trouver le sommeil...mais Michael, d'un ton à attendrir un ogre, lui demanda des excuses en prétextant une mauvaise migraine...23:58...N'y tenant plus, il se leva et s'enferma dans la salle de bain en consultant sa montre au temps de mélanger les trois gouttes requises dans un verre d'eau...24:00...il avala la préparation sans ciller et retourna, le plus vite qu'il put se coucher auprès de Victoria...
Une seconde plus tard...
Elle se tenait près de la fenêtre, absorbée dans la contemplation de la Brandenburger Tor mais tournant lentement la tête, le regarda.
Alix.
Il n'y eut besoin de rien de plus, un instant plus tard elle se retrouvait dans ses bras et il l'embrassait comme si sa vie en dépendait. S'affolant de l'immensité de ce sentiment qui le consumait.
Je t'aime, Alix...au delà de tout et de tous...je t'aime et te veux autant que tu me veux...
La tenir contre lui, caresser sa peau si douce, baiser sa bouche qui ne semblait que l'attendre, lui. Savoir qu'elle lui appartenait autant que lui à elle, dans cette paradoxe étrange qu'était leur rêve...S'oublier, combler les vides de leurs absences...savoir que sans elle, la vie ne serait jamais complète. Pour une fois, dans son existence, Michael De Brent oublia sa conscience et s'abandonna simplement à sa réalité de cet instant
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Lun 14 Sep - 12:59 | |
| Finaude, Alix avait un peu anticipé sa manœuvre. A la seconde où elle ferma les paupières, son clone parfait s’éveilla près du corps encore inerte de celui qu’elle adorait. Ne pouvant s’en empêcher, elle déposa un baiser sur les lèvres glacées avant de s’habiller. Possédant souvenirs et tous autres sentiments de l’original, elle gribouilla un mot qu’elle déposa près du second Michael. Une minute plus tard, elle prenait le portoloin qui la transféra immédiatement à l’hôtel de Berlin, celui-là même où elle avait vécu tant de joies avec lui. Elle aurait pu l’attendre mais préférait le devancer. La suite réservée par Miss Blackstorm était impeccable, dans un moment Michael la rejoindrait et ce dont elle rêvait recommencerait. Elle vérifia tous les détails sachant parfaitement que sa créatrice n’avait rien omis, mais sait-on ? Satisfaite, Alix se planta à la fenêtre, admirant le trafic de la capitale allemande en patientant, sereine. Un léger bruit lui fit tourner la tête. Il était là ! Elle n’en avait jamais douté :
Alix.
Inutile d’en dire plus. Le cœur emballé, la jeune femme se précipita contre celui qu’elle aimait. Leurs lèvres se soudèrent dans un baiser renversant.
Je t'aime, Alix...au delà de tout et de tous...je t'aime et te veux autant que tu me veux...
Moi, je t’adore ! J’ai tant souhaité ce moment ! Prends-moi, prends-moi !
La chambre était trop loin, ils s’en moquèrent bien. Se rassasier de lui, se laisser délirer, crier, mordre, gémir… Michael était incomparable. Elle lui rendit bien la pareille et, heureux, ils se redécouvrirent en riant. L’extase assouvie, ils restèrent pelotonnés l’un contre l’autre, en se caressant comme si chaque seconde comptait.
Tant que nous dormons là-bas, nous pouvons vivre ici ou là où tu voudras. J’ai tout prévu, je crois, pour que personne ne sache ni ne souffre. Te revoir en Australie sans pouvoir te dire… te toucher… je n’en pouvais plus. (baisers fous) Ce stratagème n’est pas idéal mais c’est tout ce que je pouvais faire. Max m’aime, et je l’aime comme tu te dois à Vic et à tes enfants. Nous ne sommes que des copies ; avoue que c’est réussi !
Très réussi même, la suite le lui prouva à nouveau. Puisque tout le jour leur appartenait, ils en profitèrent pleinement en prenant soin de ne pas s’endormir entre deux galipettes. Mourant de faim, les tourtereaux sortirent. Un gentil restaurant les accueillit. Main dans la main, yeux dans les yeux, le reste du monde pouvait s’écrouler, ils s’en fichaient. L’entrée arriva : potage aux huîtres. Ils l’attaquèrent gaillardement, tout en papotant :
Je compte bien visiter cette ville mieux que la première fois et, s’il te plaît, ne joue plus aux sauveteurs !
Elle riait, plus heureuse que jamais, lorsqu’elle le vit se raidir et piquer du nez dans son assiette. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : à l’autre bout du monde, le vrai Michael venait de se réveiller… Situation embarrassante ! Très embarrassante !
Alix se leva et redressa le clone dont elle essuya le visage souillé. Déjà un garçon de salle se précipitait, inquiet :
Ça va madame ? Monsieur fait un malaise ? Dois-je appeler les urgences ?
Non ! Merci, ça va aller. Mon mari a parfois des crises d’absence ; il va s’en remettre, merci.
Elle était terrorisée mais le cachait très bien. Michael allait revenir, elle n’en doutait pas mais quand ? Cinq minutes plus tard, sous les yeux inquisiteurs du voisinage, Michael émergea. En quelques mots, Alix fut informée que l’indomptable Sarah était venue le sortir du lit, persuadée qu’un vampire était dans sa chambre…
Tu t’es rendormi ! c’est une chance, pouffa-t-elle. J’aurais eu l’air fin de te laisser le nez dans le potage !
Le reste du repas se déroula sans encombre, dans une ambiance très festive. Aujourd’hui, la ville attendrait. Trop heureux de s’être rejoint, le couple rentra à l’hôtel et leur suite connut d’autres tempêtes savoureuses. |
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Mer 16 Sep - 12:26 | |
| Le bonheur parfait existe t'il? Michael était prêt à jurer que oui. Retrouver Alix était assouvir cette faim irrationnelle qu'il avait d'elle, conjurer le besoin implacable de la savoir sienne, de se savoir sien. De se donner, sans arrières pensées à ces moments de délices inavouables qu'ils partageaient sans répit, comme si ce devait être dernier jour de leurs vies...quand en fait c'était le premier de cette nouvelle existence!
Passés les premiers moments de délire,Michael voulut tout de même savoir à quel miracle de l'imagination il devait son salut...salut auquel il n'avait même pas osé espérer avoir droit un jour. Lovée dans ses bras, Alix parla lui expliqua à grands traits sa trouvaille ingénieuse.
Tant que nous dormons là-bas, nous pouvons vivre ici ou là où tu voudras. J’ai tout prévu, je crois, pour que personne ne sache ni ne souffre.
*Oui...pas de doute, elle a changé. Se préoccuper d'autrui n'entrait pas dans ses priorités...avant!*
Te revoir en Australie sans pouvoir te dire… te toucher… je n’en pouvais plus.
Il l'embrassait comme un fou, le cœur léger. Ils se devinaient sans besoin de paroles, leur complicité totale avait survécu absence, oubli et douleur.
J'aurais voulu t'emporter en ce moment...Je ne me résignais pas à t'avoir perdue de nouveau.
Ce stratagème n’est pas idéal mais c’est tout ce que je pouvais faire. Max m’aime, et je l’aime comme tu te dois à Vic et à tes enfants.
Petit retour obligé face à la réalité crue...Vic, les enfants et Max existaient bien quelque part même si en ce moment il se refusait d'y penser. Emporté par l'égoïsme de son amour, Michael n'avait même pas envisagé cela mais Alix, elle, l'avait fait de maitresse façon. Ils auraient droit à s'aimer sans faire du mal aux autres. La solution parfaite.
Nous ne sommes que des copies ; avoue que c’est réussi !
Il avait ri en le renversant sur les oreillers, se laissant emporter par ce bonheur indescriptible qui le rendait à la vie. Qu'il n'était qu'une copie? Il s'en fichait...la sentir près de lui, le comblait.
Réussi? Génial, veux tu dire...tu es merveilleusement géniale, mon amour!
La journée s'annonçait parfaite. Un de ces jours lumineux en début d'automne et Berlin s'offrait à eux, splendide, trépidante. Quel délice sans pareil parcourir les rues animées de cette ville fantastique, sans aucun autre souci qu'être ensemble. Ils déambulaient, au gré de leurs pas, sans destination précise. Une longue balade. Unter den Linden, Alexanderplatz...sans se presser, badauds amoureux qui n'avaient d'yeux que l'un pour l'autre. Un petit restaurant au Nicolaiviertel, attira leur attention vu qu'ils commençaient à mourir de faim.
Je compte bien visiter cette ville mieux que la première fois et, s’il te plaît, ne joue plus aux sauveteurs !
Michael sourit en serrant sa main par dessus la table.
Je te promets qu'on le fera...et non, je ne vais pas jouer les héros, cette fois...que d'autres s'en...
Papa...Papa!
On le secouait et il finit par ouvrir les yeux, complètement déboussolé, se retrouvant dans sa chambre, Victoria dormant profondément à ses côtés et Sarah, penchée sur lui, son visage menu reflétant de la peur. Essayant de se remettre les idées en place, il se leva.
Qu'est ce que tu veux, Sarah?
Papa...y a un vampire dans ma chambre!
Un instant auparavant il savourait un potage aux huîtres à Berlin en compagnie d'Alix et maintenant...Par Merlin, si elle n'avait pas été sa fille...Il suivit l'enfant jusqu'à sa chambre et paternité oblige, regarda dans les placards et sous le lit.
Sarah, pas de vampire...rien de rien. Fais moi plaisir rendors toi...et s'il te plait, la prochaine fois...réveille ta mère!
Escale à la salle de bains pour reprendre les gouttes miraculeuses, saut dans le lit, évitant de réveiller Vic...
Le merveilleux regard, un peu angoissé, d'Alix accueillit son retour...Diables, il avait de la soupe dans les cheveux! Elle riait, soulagée.
J’aurais eu l’air fin de te laisser le nez dans le potage !
Demain, j'enfermerai Sarah dans le placard à balais...à double tour!
L'incident fut vite oublié et de commun accord ils décidèrent de rentrer à l'hôtel.
Il faudrait que nous pensions à nous installer ici. Trouver une maison qui nous plaise et vivre une vie aussi normale que possible, qu'en penses tu?. Quelque chose à nous serait certainement plus accueillant.
Tout en l'embrassant il parla d'endroits magnifiques où ils pourraient vivre...mais délaissèrent bientôt les projets immobiliers, s'aimer était priorité absolue et chaque seconde comptait. Ni l'un ni l'autre ne voulait y penser, mais le temps passait inexorablement et viendrait bientôt l'instant de reprendre leurs vies là où ils les avaient laissées en s'endormant.
Je voudrais ne jamais te quitter...mon Alix, mon amour...ma chérie...
Le visage rayonnant, Vic accueillit ces mots avec un baiser enjoué, un peu étonnée quand même que son mari fasse un bond et saute pratiquement du lit. Certes le réveil était plus qu'agréable mais...un peu troublant de s'endormir dans les bras d'une femme et se réveiller avec le baiser d'une autre.
Bonjour, ma chérie...bien dormi!?
Il faudrait trouver le moyen pour que la transition ne soit pas si brusque....et aussi pour calmer un peu son cœur affolé. Les jours passant, Michael découvrit que c'était un peu exténuant de se partager de la sorte. Une fois sorti du rêve, celui ci continuait de le hanter, passer la journée à se comporter comme un mari et père normal devint une rude épreuve, il faisait des louables efforts pour que sa Vic adorée ne se doute de rien mais bientôt tenant compte de la perspicacité de sa chérie pour flairer les anomalies...ça ne raterait pas. Sinon, comment expliquer que d'un jour à l'autre, un homme qui ne s'était jamais soucié de l'heure pour aller au lit, commence à consulter sa montre, impatient dès 22:30 passées pour sauter sous les draps à 24:00 pile et s'endormir comme une souche jusqu'au lendemain et encore, s'octroyer le sublime droit de faire la grasse matinée parfois, alors que les enfants hurlaient comme des Sioux.
Ils avaient découvert une belle maison à Wannsee, tout face au lac, un petit endroit merveilleux et paisible. Ce fut le coup de foudre et ils voulurent s'y installer le plus vite possible. Quelle merveilleuse expérience que d'aménager son chez soi avec la femme adorée. Chaque détail comptait, chaque instant était du pur délire...chaque jour la dépendance qu'ils avaient de leur proximité croissait. Aux yeux du monde ils étaient un couple amoureux comme n'importe quel autre....mais un couple qu'il fallait bien identifier d'une façon quelconque...
Ici, nous sommes les Wallace...pas question qu'il y ait plus d'un De Brent courant le monde, tu ne crois pas, mon amour? Et ici, dans ce rêve...tu es ma femme et je t'aime, Alexandra Wallace!
Merveilleuse bigamie...quelle vie parfaite! |
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Dim 20 Sep - 18:59 | |
| Oui, le bonheur existait ! Là, Miss Blackstorm le vivait pleinement. Cette première « journée » d’expérience d’une nouvelle vie avait été absolument parfaite. Lorsque Von Falkenberg rentra d’un de ses interminables voyages, il trouva Alix beaucoup plus enjouée qu’elle ne l’avait été depuis le retour des noces. Certes, elle était fatiguée ; il commençait à en avoir l’habitude. Rien dans l’attitude de la jeune femme ne pouvait lui mettre la puce à l’oreille. Attentive, très en jouée, elle le combla de mille attentions dont certaines furent très savoureuses. Au fil des jours, si Max nourrit certains soupçons, jamais il ne put la prendre en défaut sauf, peut-être, qu’elle s’endormait profondément dès minuit… L’autre vie d’Alix ne manquait ni de sel ni d’animation. D’un commun accord, Michael et elle cherchèrent le coin idéal pour y nicher leur amour sans cesse grandissant. Ils tombèrent d’accord sur une propriété splendide dans un écrin de verdure au bord d’un lac. Tout émoustillé, ils chinèrent aux quatre coins de la ville pour meubler dignement ce havre de paix. De Brent, prévoyant, proposa qu’ils changent de nom ; ils s’appelleraient Wallace. Des papiers furent truqués, des sommes d’or transférées en douce sur un compte à Berlin. Si Miss Blackstorm était certaine que les mouvements de fond de ses comptes personnels passent inaperçus aux yeux de son bel amant Allemand, ne pouvait-on craindre une indiscrétion de Victoria… ? Quelle idée Michael avait-il eue d’ouvrir des comptes communs avec son épouse légitime ? Il devrait justifier ça, tôt ou tard, mais on pouvait tabler sur son imagination de roublard patenté pour trouver une bonne excuse à faire gober à l’innocente Vic. Sincèrement Alix ne voyait pas qui se plaindrait de quoi. Elle n’avait pas séparé Michael de sa famille, simplement pris la part de lui qui la réclamait, elle. De même si Max apprenait un jour ce qu’elle avait osé faire, s’il osait rouspéter pour manque d’exclusivité mentale… tant pis pour lui. Le seul vrai hic à ce beau plan, était la réaction du ministère de la magie s’il apprenait cette duplication aussi interdite qu’anormale. Le procédé employé avait fait appel à la magie noire… L’ex-mangemorte se garda bien de parler de cet éventuel souci à son grand amour, se contentant de vivre pleinement les instants présents. Le tout serait d’être sur ses gardes et de ne pas trop souvent s’afficher dans des lieux publics. Leur propriété était à l’écart, bien isolée mais, évidemment, ils ne pouvaient s’y enfermer toute la journée. Alix avait refusé de modifier quoique ce soit à sa physionomie sauf lorsqu’ils sortaient. Michael ne l’aimait pas trop en rousse de même qu’elle n’appréciait pas beaucoup ses cheveux bruns foncés… à la guerre comme à la guerre. Un jour Alix rata le rendez-vous fixé… Ce n’était pas de sa faute, Max l’avait entraînée à une soirée qui dura, lui sembla-t-il, une éternité. Il avait ensuite réclamé beaucoup d’attentions torrides si bien qu’elle ne put s’endormir que très peu de temps avant celui de Michael. S’éveillant, le clone perçut la mauvaise humeur de son amant.
Ne te fâche pas Michael, je ne pouvais pas faire autrement. Je n’irai pas jusqu’à dire que Max a des soupçons mais… il devient de plus en plus… possessif.
Aïe ! Parler des exigences de Von Falkenberg en ce moment n’était pas la meilleure politique. Si Alix n’avait jamais souffert de jalousie, il n’en allait pas de même avec De Brent.
Oui, nous avons fait l’amour, bien sûr : j’aime Max.
Houla, monsieur n’était pas content de tant de franchise.
N’aurais-tu plus touché Vic depuis que nous sommes ensemble ? Tu me fais rire si tu prétends ça ! Au fait comment va-t-elle ? J’espère qu’elle supporte mieux sa grossesse que moi !
Tentative de noyer le poisson qui ne fit qu’ouvrir une brèche dans laquelle s’engouffra un Michael énervé. Il réclama des explications qu’elle râla de devoir fournir. Elle qui aurait voulu taire les tourments de sa créatrice… raté.
Je ne vais pas bien… Moi, je me porte comme un charme, la vraie pas du tout. Grosses fatigues perpétuelles, elle ne mange pas beaucoup ayant encore des nausées. Je me demande ce qui se passerait si elle mourrait… tu crois que je survivrais ? Je ne m’étais pas vraiment posé la question ; il faudra qu’elle consulte ses bouquins, et moi aussi.
Ce qu’elle n’évoqua pas fut ses tracas quant au bébé qu’elle portait. Serait-il viable ou n’était-ce que du vent ? Plusieurs fois l’envie d’aller consulter un gynécologue l’avait tentée, cependant la peur qu’il ne découvre une anomalie singulière l’avait retenue. Le sermon dont Michael la bassina commença à l’énerver aussi.
Je ne suis pas venue ici pour me faire engueuler mais pour t’aimer. Tu ferais bien d’oublier ça et de nous permettre de profiter du peu de temps qui nous reste avant de te rendormir.
A force de câlins, Alix parvint à déclencher la réaction attendue. Il fallait qu’elle prouve à Michael que, en cet instant, lui seul comptait. Elle savait qu’il s’inquiétait pour plusieurs motifs, elle s’efforça de les lui faire oublier. |
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Mar 22 Sep - 17:13 | |
| Un discret coup de coude le ramena à la réalité. Il essaya de reprendre le fil de la conversation, peine perdue, une fois que Charlie commençait à parler on sautait d'une thème à l'autre. Perdu, Michael ne trouva rien de mieux à faire que se lever en disant qu'il allait se servir à boire. On lui fit, poliment, remarquer qu'un verre plein se trouvait face à lui, sur la table.
Ah...
Ça et un sourire angélique suffirent pour adoucir les cœurs des présents, qui, tout à coup semblaient tous d'accord sur le fait qu'il avait mauvaise mine. Charlie voulut savoir s'il se sentait bien. Victoria, enjouée, mit son grain de sel en disant qu'en tout cas ce n'était pas troubles de sommeil qu'il souffrait vu qu'il dormait comme une marmotte. Michael se dépêcha de vider la moité de son verre en manquant de s'étouffer. Le ton employé pour cette remarque n'avait rien de malveillant mais lui, âme coupable, devenait un peu paranoïaque et pensait que tout le monde commençait à l'observer étrangement.
Je me sens parfaitement bien...j'ai seulement besoin de mes heures de sommeil.
Charlie ne se priva pas de donner son avis, comme toujours! Selon elle, une personne qui du jour au lendemain développe l'intense nécessité de dormir plus qu'à d'accoutumé peut être en train de couver une maladie nerveuse...une dépression, par exemple! Michael l'octroya d'un regard maussade.
Dépression? Et pourquoi serais je déprimé, moi?
En un rien de temps on lui fournit une liste appréciable d'alternatives...allant du mal du pays aux sentiments de culpabilité, passant par l'ennui et manque d'action, sans omettre que peut être il était angoissé par l'arrivée d'un nouvel enfant. Il aimait bien Charlie mais aurait pu lui tordre le cou sans arrières pensées, en ce moment là. Bien entendu, quand la psy et son mari eurent pris congé Victoria monta aux barricades et voulut qu'il confesse ce qui tourmentait son âme.
*Tu sais, ma chérie, c'est pas si compliqué que ça...je mène simplement une double vie...le jour je suis avec toi, la nuit mon clone prend mon esprit pour vivre une torride affaire avec mon autre femme...au fait, c'est Alix!*
Si tu vas faire attention à toutes les sottises que Charlie débite, on est faits!
Vic n'était qu'à moitié convaincue ,mais n'eut pas le loisir de trop insister, déjà il consultait sa montre, baillait et filait se coucher avec la même hâte de qui pense rater son train.
Vain empressement. Alix n'était pas au rendez-vous. La maison lui sembla atrocement vide et il ne voulut pas se risquer à sortir de peur qu'elle arrive entre temps...La magnifique horloge ancienne qu'elle avait insisté d'acheter égrenait cruellement les heures. Michael pensait à mille contretemps...un malaise? Un accident!? Max avait découvert le pot aux roses!!!??? Alix ne voulait plus le revoir?...Il se doutait bien que ce n'était pas cela et sa préoccupation augmenta.
Il était presque malade d'anxiété quand enfin sa belle fit acte de présence et n'avait pas l'air souffrante. Pas besoin de lui en faire un dessin, Michael était très capable de s'imaginer les raisons de ce retard et cela ne fit que le mettre de mauvaise humeur ce qu'Alix perçut au quart de tour.
Ne te fâche pas Michael, je ne pouvais pas faire autrement. Je n’irai pas jusqu’à dire que Max a des soupçons mais… il devient de plus en plus… possessif.
Il aurait pu grogner...il le fit, en fait.
Ah bon, Monsieur est possessif...il n'a qu'à être plus souvent chez lui, l'imbécile, au lieu de courir après ses vaches et ses moutons.
Alix lui avait raconté que von Falkenberg très pris par sa nouvelle vie de grand fermier passait le clair de son temps à cheval par monts et par vaux, loin de chez lui au lieu de s'occuper de sa femme. Enjouée, Alix chercha à le calmer, lui expliquant entre deux baisers, que Max avait insisté pour se rendre à une soirée, ce qui n'était pas chose de tous les jours dans ces Outback solitaires. Ils avaient un peu festoyé et de retour à la maison...
Ne me dis pas que tu as...?
Oui, nous avons fait l’amour, bien sûr : j’aime Max.
Ça et un coup de poignard en plein cœur... Michael se redressa comme piqué par une vipère et la regarda, courroucé.
Et tu me le dis si fraîchement!? Je suis là, à me morfondre, pensant à n'importe quelle horreur et toi tu viens me dire que...tu faisais l'amour avec ton Max!
La réplique d'Alix ne se fit pas attendre, sauf qu'elle ne perdait pas le calme.
N’aurais-tu plus touché Vic depuis que nous sommes ensemble ? Tu me fais rire si tu prétends ça !
Oups!
Ce n'est pas la même chose!
Quel misérable argument. Pas la même chose? Si ça et être un commode égoïste n'était pas la même chose, on voudrait bien savoir de quoi on parlait là...Mais à part lui rire doucement au nez, sa belle ne releva pas l'absurdité de ses mots, ce qui est mieux, continua à parler d'un ton voulu badin.
Au fait comment va-t-elle ? J’espère qu’elle supporte mieux sa grossesse que moi !
Oh...Vic va très bien...elle s'épanouit en beauté!...Mais pourquoi dis tu ça? Tu ne vas pas bien, par hasard?
Je ne vais pas bien… Moi, je me porte comme un charme, la vraie pas du tout.
Alerte rouge!. Oubliant ses rancœurs, Michael sembla réellement préoccupé.
Quoi? Tu ne vas pas bien? Qu'est ce qu'il se passe? Dis moi la vérité...
Elle ne sembla pas ravie mais passa, sommaire, aux aveux.
Grosses fatigues perpétuelles, elle ne mange pas beaucoup ayant encore des nausées.
C'est pas normal, ça...enfin, je suppose...c'est pas grave, quand même...ou oui?
Sa seule référence en ces cas était Victoria et celle ci se portait comme un charme, menait une vie active et n'avait aucun tracas. Évidemment, le front un peu froncé d'Alix ne fut pas pour le rassurer, encore moins ses paroles.
Je me demande ce qui se passerait si elle mourrait… tu crois que je survivrais ? Je ne m’étais pas vraiment posé la question ; il faudra qu’elle consulte ses bouquins, et moi aussi.
Mourir!!? Qui parle de mourir, là? Mais à quoi pense cet idiot de Max...il ne s'en rend pas compte ou quoi? Il ne l'emmène pas voir un docteur? Ça ne lui croise pas l'esprit, je parie...Il faut que tu fasses quelque chose...Alix ne peut pas mourir...je ne veux pas y penser...ce n'est pas possible! Qu'a t'elle dans la tête, par Merlin?...Qu'as tu dans la tête?...Nos corps sont des copies...mais nos esprits demeurent les mêmes...Tu ne peux pas laisser que cela continue comme ça...tu m'entends, il te faut du repos...beaucoup de repos et de calme...
Et quoi encore? Il jouait le grand connaisseur en la matière, là. Bien sûr que la véritable Alix sombre dans un profond sommeil pendant quelques mois lui arrangerait bien la vie, à lui! Il s'arrangerait bien pour la rejoindre plus tôt et la quitter le plus tard possible, au risque de se voir déclarer profondément dépressif par la psy de service. Parce que penser à inventer un voyage et quitter Vic, ça ne lui passa jamais par la tête. Il l'aimait trop pour ça...il les aimait trop toutes le deux pour en sacrifier l'une au profit de l'autre.
Tu ferais bien d’oublier ça et de nous permettre de profiter du peu de temps qui nous reste avant de te rendormir.
Quel merveilleux bon sens...si seulement cela pouvait être contagieux. Oublier ça? Facile à dire...savoir Alix malade le désespérait...si ça empirait, elle ne pourrait plus prendre la potion des rêves, cela l'affaiblirait encore plus..si elle ne le faisait pas, il ne la reverrait plus , Merlin seul savait, pour combien de temps. Penser à cela n'arrangea rien. Quelle impasse! Que faire?
Caresses et baisers finirent par avoir raison de lui et ses sombres réflexions. Alix était merveilleuse et il l'aimait plus à chaque instant...Il ne pouvait ni voulait s'imaginer la vie sans elle.
À l'autre bout du monde, le vrai Michael s'accrochait à son oreiller, savourant les dernières bribes du rêve...La main de Victoria dans ses cheveux réclamait son réveil et lui...il ne voulait pas s'éveiller...pas encore..
Ne me quitte jamais..., il caressa le visage d'Alix et l'embrassa longuement avant qu'elle ne s'estompe dans les lueurs d'un nouveau jour au Pacifique Sud.
Il ouvrit enfin les yeux avec un gémissement de dépit et découvrit Victoria penchée sur lui, la mine angoissée, lui demandant s'il se sentait bien.
Oui...bien sûr que je me sens bien..., piètre mensonge, il se sentait comme un chien battu, un nœud d'angoisse lui serrant la gorge.
Avant qu'elle ne veuille en savoir plus, il fit un effort et sourit, l'embrassant légèrement avant de se lever. En cet instant, il détesta sa vie. Pourquoi ne pouvait il pas mener une existence tranquille, comme tout le monde, au lieu de se déchirer l'âme de cette façon?
Ces voyages ésotériques finiraient par le miner vraiment. Cette double vie, si plaisante comme solution, devenait torture et sa conscience, fidèle au rendez vous y mettait du sien...le taraudant de questions et arguments impossibles d'ignorer. Il ne pourrait pas tenir plus longtemps tiraillé entre l'amour et la constante jalousie...Alix l'aimait mais aimait aussi Max. Il aimait Alix mais aussi Victoria. Il les avait toutes le deux, soit mais et si...c'était autrement? Si au lieu d'être lui qui vivait son "rêve"...il s'était agi de sa Vic? Comment aurait il réagi en apprenant que sa femme se dédoublait sans remords pour rejoindre son amant, d'en avoir un, en rêves? Michael se connaissait trop bien comme pour se mentir...il l'aurait étranglée! Jamais, il ne partagerait sa Vic même en songes...
*Tu es un monstre d'iniquité, mon pote...ce qui est bien pour toi est tabou pour elle...seulement d'y penser...*
Vic...tu m'aimes?
Quelle question idiote. Comme s'il ne le savait pas. Sauf que cette fois, cette question faite sur un ton plein d'angoisse, alerta la jeune Mrs. De Brent, qui commença à croire vraiment que son mari avait des problèmes plus graves qu'il ne voulait l'admettre...
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Ven 25 Sep - 1:13 | |
| Tout était-il pour le mieux dans les meilleurs des deux mondes ? Certes pas, hélas ! La solution qu’elle avait imaginée pour satisfaire ses passions ne rendait finalement pas Miss Blackstorm si heureuse que ça. Dévouée, enjouée autant qu’elle le pouvait quand Max daignait lui accorder son attention, elle souffrait dans son corps et dans son âme, car il nourrissait des soupçons, elle en était certaine. Sans savoir exactement ce qui se tramait dans son dos, Von Falkenberg n’était pas idiot. De plus, il connaissait la potion de rêve normale pour l’avoir partagée avec Alix à plusieurs reprises. La voir si contente de s’endormir lui mit-il la puce à l’oreille ? Le fait est qu’il s’arrangea de plus en plus souvent pour qu’elle dorme le moins possible. Déjà peu en forme, ce régime la mina davantage. D’autant que son clone ne l’avait pas facile non plus : Michael était jaloux ! Aux reproches de retards suivirent des disputes parfois terribles qui laissèrent un goût de profonde amertume aux lèvres des deux Alix. Peu à peu, l’ex-mangemorte pensa donner la liberté aux clones. Elle n’entrevoyait que cette solution pour ne plus être dépendants du sommeil des originaux. Une somme importante de travail serait nécessaire pour mettre au point cette potion prometteuse, mais Max ne lui laissait désormais plus trop de loisirs solitaires. Il la réclamait sur les pistes avec lui et, malgré sa faiblesse, Alix le suivit. Le clone aurait pu œuvrer à sa place si De Brent ne se montrait pas, lui aussi, exigeant lorsque, enfin, elle le rejoignait. Bref, cette potion ne vit jamais le jour. La tension montait des deux côtés. Si Michael était possessif autant que Von Falkenberg, sa conscience le torturait. Il adorait sa Vic et avait l’impression de la tromper toutes les nuits, chose que ne comprenait pas Alix.
Puis, il y eut l’accident… Le couple Wallace circulait en voiture sur une belle route de campagne en direction de la Baltique afin d’y goûter l’air marin, histoire de se changer les idées. Soudain, sans avertissement, le front de Michael frappa le volant. La passagère ne sut rien faire pour éviter au véhicule de quitter la route. Plusieurs tonneaux s’exécutèrent avant l’immobilisation finale. A l’autre bout du monde, terrorisée Alix se réveilla en hurlant :
MICHAEL !
Tellement affolée, brisée de douleurs et de peur, la jeune femme réalisa à peine que la place à côté d’elle se désertait en coup de vent. Von Falkenberg d’un puissant juron bondit hors du lit et fonça vers la porte.
M.. Max ? Où vas…
Seul le claquement brutal de la porte lui répondit. En état de choc, Alix prit quelques instants à réaliser… Si elle s’était réveillée, c’est que son clone était inconscient ou… mort ? Et Michael ? Qu’advenait-il de lui ? L’unique façon de le savoir était de se rendormir vite fait. Titubant, elle gagna la salle de bains où elle trouva son précieux flacon. Elle avalait la mixture diluée lorsqu’un Von Falkenberg furieux déboula en la pointant du doigt. Pour des imprécations, elle en subit.
J’avais raison, gronda-t-il, accusateur. Tu me trompes en rêves avec lui !
Très calmement, elle tint tête :
Ce n’est pas ce que tu penses *C’est pire* Je dois y retourner, voir ce qui s’est passé. Ni toi, ni personne ne m’en empêchera. On s’expliquera après, si tu veux. N’as-tu jamais rêvé d’une autre ? Réfléchis à ça. Bientôt tu sauras.
Hautaine, elle passa devant lui, s’attendant presque à une gifle qui ne vint pas. Sans le regarder, elle s’alita, éteignit et chercha le sommeil. Longue, longue insomnie ! Max avait à nouveau déserté ; elle s’en souciait peu pour l’instant. Même crucial ce problème se règlerait plus tard. Douleurs… Vertiges… Alix 2 souleva péniblement les paupières. Des lumières, tout ce blanc… Etait-ce un hôpital ? Un visage inconnu se pencha sur elle :
Mrs Wallace ? Vous venez d’avoir un accident de voiture. Non, ne bougez pas. Tout va bien… une belle commotion et un léger tassement cervical. Votre mari est dans une chambre voisine, il a juste un bras cassé.
Je veux le voir, murmura-t-elle.
Demain. Pour l’instant vous devez vous reposer.
Vous dites que tout va bien alors laissez-moi…
Ses sens recouvrés, il lui sembla que quelque chose clochait. Ce toubib cachait quelque chose…
Dites-moi la vérité, je dois savoir, s’énerva-t-elle d’une voix plus puissante.
Demain. Pour…
Maintenant !
Ça claqua fort et clair. Les iris bleu nuit viraient au noir, signe de colère imminente. Incapable de soutenir un tel regard, le médecin capitula :
Il s’agit de votre bébé… Tous les signes démontraient une grossesse d’environ trois mois. Nous avons craint pour l’enfant, mais…
Un fluide glacial envahit les veines d’Alix :
Vous n’êtes pas enceinte… il doit s’agir d’une grossesse nerveuse. L’échographie n’a montré… que…
Rien, s’étrangla Alix bis plus atteinte qu’elle ne voulut le montrer. Ce n’est pas grave. Laissez-moi voir mon époux.
Une infirmière fut appelée ; elle véhicula Mrs Wallace en fauteuil roulant jusqu’à la porte voisine qui s’ouvrit sur un tableau attendrissant. Qu’il était beau son Michael, malgré égratignures, hématomes et bras plâtré. On la poussa tout près du lit où elle put prendre la main libre de son aimé :
Michael ! Mon amour… réveille-toi. Si j’y suis arrivée, tu dois pouvoir le faire.
Elle embrassa chaque doigt avec une dévotion particulière. La réaction ne tarda pas, le regard bleu vert chercha le sien.
Nous allons rentrer chez nous. Je signe les décharges et appelle un taxi.
Les médecins eurent beau danser sur leur tête, le couple Wallace quitta rapidement l’hôpital. Durant le trajet du retour, ils parlèrent peu, s’embrassant beaucoup avec une passion dévorante. Dès leur seuil franchi, le plâtre de Michael vola en éclat et la minerve d’Alix valsa dans l’escalier en haut duquel il l’emporta au pas de course. Les séquelles de l’accident étaient effacées de par la bonne santé des originaux. Leur passion éclata en un feu d’artifice de sensations époustouflantes. Sans compter, ils se donnèrent l’un à l’autre avec cette soif inextinguible qui les habitait comme si l’un comme l’autre savait… Lorsque la houle se calma doucement, Alix, les yeux humides, réclama :
Garde-moi dans tes bras ; nous ne nous quitterons plus jamais, plus jamais mon amour.
En Australie, Miss Blackstorm s’éveilla, en pleurs. Max n’était pas à ses côtés, elle le regrettait tout en en étant soulagée. Lentement, elle sortit des draps avec l’impression que ses jambes refusaient d’avancer. La décision, elle l’avait mûrie et les derniers événements ne faisaient que confirmer ce qu’elle avait deviné comme inéluctable. Secouant la tête, elle ravala ses larmes et claqua des doigts. Un elfe apparut à qui la jeune femme donna ses directives tandis qu’elle s’approchait de l’écritoire en resserrant frileusement son peignoir autour de son corps maigre. L’elfe s’activant dans son dos, Alix trempa la plume, contemplant intensément les parchemins vierges déroulés, hésitante. D’un profond soupir, elle se lança :
Mon amour,
Tu dois te douter de ce qui va suivre. Tu le sais aussi bien que moi, cette vie insensée doit cesser. J’ai cru, vraiment cru que nous pourrions être heureux tous les deux en étant dédoublés. J’avoue m’être trompée. Même si tu es avec moi, tu penses à Vic. De cela je ne t’en veux pas car ça m’a toujours été égal. Par contre, que tu ne supportes pas que je puisse aimer Max me désole. A l’inverse de moi, tu as des remords pour ce que nous faisons, ce qui te rend malheureux. Or, je voulais que tous nous soyons heureux : c’est raté, lamentablement raté. Cette nuit, j’ai connu la plus belle peur de ma vie en pensant que tu étais mort dans l’accident. La mort de nos doubles ne pouvait pourtant pas nous affecter ; j’ai disjoncté. Max l’a vu… Si l’on commence à confondre nos vies, ça ne va plus du tout. J’aurais voulu trouver le moyen de libérer les clones de notre emprise, je n’y suis pas parvenue, et ne le regrette pas car seule une vie stérile attendait ceux-là. Cette nuit dans tes bras a été la plus merveilleuse de toutes mais aussi la dernière. Je vais jeter le flacon et détruire les formules. Je souhaiterais que tu fasses de même. Nos doubles périront enlacés à jamais, tout comme nous aurions dû l’être si nos vies ne nous réclamaient pas dans la réalité. Tu aimeras toujours Victoria et seras toujours attaché à tes enfants comme moi je suis liée à Max, même s’il ne comprend pas ce qui nous lie, nous. Vis pour elle et pour eux, mon chéri. J’essayerai de rattacher les morceaux de ce que j’ai brisé plus tard. Je vais disparaître un long moment, ne m’en veux pas de te quitter, tu sais que c’est la meilleure solution. Si au hasard de nos vies nous nous croisons, nous ferons ce que la raison nous imposera. Sois heureux Michael, tu es et resteras mon premier amour, toujours.
Ton Alix
Le parchemin tacheté de larmes fut sablé et scellé. Miss Blackstorm se massa les tempes, épongea ses yeux et s’attaqua au second rouleau. La plume trembla. Un verre d’alcool la tenta mais elle résista.
Max, ma vie,
Tu es ma vie, et tu ne le reconnais pas. Je comprends ta fureur et elle sera décuplée quand tu sauras l’ampleur de l’erreur que j’ai commise par amour pour toi. J’aime Michael, c’est exact, je ne renierai jamais cet amour particulier. Mais je t’aime aussi, sinon plus. Autrement serais-je restée avec toi dans ce coin perdu où tu as jugé bon de m’enfermer ? Tu as failli être marqué à cause de moi, je ne l’oublierai jamais. J’ai préféré fuir avec toi, me mettre Voldemort et ses sbires à dos pour te sauver, ça ne compte pas ? On dirait que non. Tu me voulais à 100% tienne, et je l’étais en étant éveillée, ne nie pas. J’espère que tu es assis car je vais te révéler une chose à laquelle tu ne t’attends pas : j’ai créé des clones parfaits. Une autre Alix et un autre Michael s’éveillaient quand les originaux dormaient. J’ai imaginé que cette solution serait idéale pour le bonheur de tous. Je voulais ton bonheur et celui de Victoria. Il aurait été beaucoup plus simple de filer avec Michael, non ? Mais je ne le voulais pas. Je voulais rester près de toi qui m’as tant donné et dont je suis folle. Cette folie m’a poussée à ce stratagème. Il a fallu que vous, les « mâles », vous gâchiez tout avec votre besoin d’exclusivité. Je ne suis pas un objet que l’on sort de la vitrine quand bon lui semble. C’est ce que j’étais devenue avec toi. T’es-tu seulement rendu compte que je dépéris ? Même pas ! Pour être sûr que j’étais là, tu m’as privée de sommeil, te fichant comme d’une guigne de ma santé, par orgueil mal placé. Ma santé réclame du repos, je vais le trouver, sans toi, sans personne. Si par hasard tu voulais me retracer, n’essaye même pas d’y penser, tu t’épuiserais en vain. Tu ne m’as pas perdue, simplement égarée. Je dois me reconstruire pour Tanit, pour... nous ? C’est toi qui verras le moment venu. Mes bagages sont bouclés, je m’en vais loin de vos mesquineries de possession absolue, si dérisoires. Ce n’est pas un adieu, mon amour, je suis tellement triste d’en arriver là mais je n’ai pas le choix. Je m’exile loin de tous ces tracas. J’avais espéré autre chose… je me suis trompée. Si tu penses que je t’ai trahis, hais-moi si ça te chante, je ne cesserai pas de t’aimer pour autant. Au revoir, mon chéri, prends soin de toi, je pense à toi,
Ton Alix
10 jours plus tard
Infos sur RTL :
Un présentateur très bcbg tenait le micro avec en arrière plan une splendide demeure située près d’un lac.
Nous sommes ici devant une propriété récemment acquise par un couple que tous décrivent comme absolument charmant. Nul ne sait ce qui s’est passé, une enquête est en cours. Hier matin, le domestique hebdomadaire des Wallace a fait une triste découverte. Les corps sans vie d’Alexandra et Michael Wallace ont été découverts et l’alarme donnée. Aucun signe de violence n’aurait été relevé. A croire que le couple s’est éteint définitivement en dormant. Chose étrange, le médecin légiste n’est pas parvenu à les séparer. Une autopsie devrait être pratiquée. Nous vous tiendrons au courant des suites de cette étrange affaire.
Fin de l’info. |
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| Sujet: Re: Double vie (fe) Mer 30 Sep - 16:01 | |
| La réponse que donna Victoria à sa question angoissée le laissa perplexe...et plein de remords, ce qui commençait à se profiler comme son modus vivendi favori. Sa jeune, belle, douce et aimante femme avait souri , non sans une certaine ironie en lui assurant qu'elle l'aimerait toujours même si ses rêves l'entraînaient très loin d'elle. Michael n'avait su que dire et son silence ne le fit que plus coupable. Si elle avait connu la teneur de son "rêve", Victoria ne se serait sûrement pas montrée si généreuse. Mais le temps passant il devait s'avouer que ce rêve était en passe de se transformer en cauchemar...Chaque jour, cela devenait plus difficile de passer d'une vie à l'autre sans les mêler irrémédiablement. Certes, il semblait dormir comme une souche pendant huit ou dix heures, ce n'était pas pour autant que son esprit connaissait le repos. De jour, vivre en mari et père, de nuit en amant empressé...toute relation en pâtissait. Le jour, il se montrait impatient, fatigué parfois même hargneux...la nuit, les retards d'Alix le plongeaient dans des colères noires, l'étouffaient de jalousie incontrôlable.
Les mots d'amour perdaient leur sens,devenaient âpres, s'en suivaient des discussions sans fin, qui ne laissaient qu'amertume, qui ne faisaient que confirmer son paradoxal égoïsme...
Aime moi, Victoria! Aime moi, Alix! Aimez moi, n'exigez rien...Donnez tout!
Qui était il? Quel don divin lui octroyait le droit de prendre les vies de deux femmes incroyables pour les plier à son caprice? Laquelle aimait il le plus? Pour laquelle serait il capable de tout sacrifier? Odieuse balance de sentiments...Vic et leurs enfants d'un côté. De l'autre Alix, leur passion sans frein et...Max! Parce qu'il ne pouvait pas l'oublier, celui là, qui s'érigeait, lui aussi et non sans droit, en amant jaloux.
Les jours de Michael s'écoulaient à penser, soupeser, réfléchir...souffrir comme un damné. Ses nuits, elles, se transformaient en champ de bataille entre sa conscience et son désir!
Les sanglots de Victoria l'avaient réveillé... En ouvrant les yeux dans sa chambre, Michael avait encore le visage souriant d'Alix dans son esprit.
Mon Alix...
Trop tard pour remédier la gaffe mais Victoria semblait ne rien avoir entendu, perdue au creux de Dieu seul sait quel cauchemar. Elle pleurait, éperdue, alors Michael l'avait prise dans ses bras, la consolant, la calmant peu à peu...Rassurée, Vic s'était lovée contre lui qui caressait ses cheveux en pensant à ce qui avait pu se passer...ailleurs. Sa femme tint à lui raconter son affreux rêve alors qu'il essayait de se montrer intéressé, sans y parvenir. Elle ne tarda pas à oublier son cauchemar pour se montrer d'humeur câline...et quand Vic y mettait de sa part, Michael ne pouvait s'y résister...après tout, il adorait sa Victoria au delà de tout...ou presque. Combien de temps s'écoula t'il? Allez savoir...Laissant Victoria à demie endormie, il fila dans la salle de bains pour y reprendre ses gouttes,il fallait à tout prix rejoindre Alix et savoir ce qu'il était advenu d'eux. De retour au lit, sa jeune femme le surprit en se coulant de nouveau dans ses bras, la tête sur son épaule, elle murmura doucement:
Va, mon amour..va la rejoindre...je serai ici à ton réveil!
Vic...je...
Elle n'admit aucune réplique. L'embrassant tendrement Victoria laissa filer son mari au pays des rêves, où déjà l'autre le réclamait:
Michael ! Mon amour… réveille-toi. Si j’y suis arrivée, tu dois pouvoir le faire.
Il le fit. Chambre d'hôpital, douloureux déjà vu. Alix, angoissée, penchée sur lui.
Que...s'est il passé!?
En peu de mots elle le mit au courant de leur accident, provoqué par son brusque éveil, à l'autre bout du monde.
On peut pas continuer ainsi...nous...
Nous allons rentrer chez nous. Je signe les décharges et appelle un taxi.
Il préféra ne plus en parler. En deux temps trois mouvements, Alix avait pris l'affaire en main et peu après, en contre de l'avis du corps médical, ils quittaient l'hôpital. Pourquoi avait il l'affreux pressentiment d'une fin inéluctable? Serrant Alix dans ses bras, il se refusa d'y penser...elle était là, en cet instant....seuls ses baisers affolants de passion comptaient. De retour chez eux, dans cette maison merveilleuse choisie avec tant d'amour, ils oublièrent leurs soucis, l'accident et tout ce qui ne fut la gloire vivifiante de se retrouver. Ils s'aimèrent avec une fougue dévorante, comme peu de fois auparavant, une intensité fébrile, unique, les unissait, les emportant loin...très loin...au delà déjà de ce monde où les promesses se rompent...se plient à la réalité.
Garde-moi dans tes bras ; nous ne nous quitterons plus jamais, plus jamais mon amour.
Un dernier regard, bouleversant d'amour et douleur. Un dernier baiser...
Je t'aurai aimée jusqu'à mon dernier souffle, Alix...mon Alix.
Victoria n'eut besoin d'aucune explication, ce matin là. Assister à ce réveil torturé allait au delà du besoin de paroles. Elle devina et sans un mot, caressa doucement les cheveux blonds de son mari. Absolution? Encore une fois?
Il était, Merlin soit loué, seul, lorsque le hibou apporta son message. Michael sut, avant de le lire de quoi il s'agissait. Lire et relire ces lignes, les yeux brouillés de larmes, le cœur déchiré...Une et une autre fois...cruel exercice. Châtiment final. Le prix de l'égoïsme est haut...
"Sois heureux Michael, tu es et resteras mon premier amour, toujours. Ton Alix"
Il plia le parchemin et le rangea dans sa poche, se sentant malade de douleur, vide, amer...Marchant de retour à la maison, il voulut se convaincre que c'était l'unique solution valable...alors pourquoi se sentait il si mal? Victoria l'attendait sur la véranda, souriante...merveilleuse générosité de l'amour. Vic, début et fin...Lumière. Paix. Il ouvrit les bras et elle s'y nicha , sans hésitation.
Je ne te mérite pas, mon amour.
Peu de fois dans sa vie , Michael De Brent n'aurait dit plus grande vérité...
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