Pourquoi fallut-il qu’Angel s’endorme dans le parc ce samedi-là ? Il avait fait si beau, les examens de fin d’année étaient passés et elle avait l’amour en tête. Rêveuse, le Serdaigle s’était assise au pied qu’un sapin, et la fatigue des efforts des ASPIC avait eu raison d’elle.
Une sensation de froid dérangea son sommeil. Toute surprise de se trouver dehors à cette heure, Miss Grisham se redressa en cherchant à consulter sa montre. Tout était si sombre autour d’elle, il devait être tard.
Son lumos appliqué, elle s’effara :
*J’ai raté le dîner, il est presque minuit !*
Incrédule, se demandant comment elle avait pu dormir si longtemps à la belle étoile, la jeune fille éclaira ses pieds pour revenir vers le château. C’est alors que quelque chose de blanc passa en coup de vent devant elle.
Je suis en retard, je suis en retard !
Euh… Nom d’un gnome, ça lui rappelait un conte… D’autant qu’elle identifia la chose comme ressemblant à un lapin qui regardait sa montre à gousset. Elle rit, pensant rêver. Soudain sa baguette allumée révéla un objet brillant dans l’herbe. Curieuse, elle s’approcha et découvrit une sorte d’étui à cigarette. L’ouvrant, Angel s’étonna du contenu : il s’agissait d’un agenda. Intriguée, elle tenta de le déchiffrer. Ce qu’elle lut la sidéra. A la date de ce jour était inscrit :
Minuit trente clairière Sud : sacrifice.
Merlin, on allait s’adonner à un sacrifice dans la forêt interdite ? Son petit cœur tout remué, Miss Grisham ne l’entendit pas de cette oreille. N’écoutant que son courage, elle courut à la suite du « lapin »
Elle n’eut aucun mal à repérer les foulées de son prédécesseur dans cette herbe dense où elle circulait. Ses foulées étant plus longues que celles de la créature, elle parvint bientôt à entrevoir le pelage immaculé qui s’enfonçait dans des taillis. L’enchevêtrement des branchages ralentit son avancée. Pestant, elle s’écorcha les bras plusieurs fois. Heureusement ses pantalons empêchèrent aux ronces de lui lacérer les jambes. Bon an mal an, la demoiselle parvint à se dégager et, au moment où elle se croyait sortie d’affaire qu’un trou imprévu la fit trébucher. Vlam, la voilà qui se ramassait une pelle !
Éclairé, le trou se révéla se présenter tel un terrier. Jamais elle ne saurait y renter. N’étant pas sorcière pour rien, Angel se lança plusieurs reducto afin d’obtenir la taille voulue. Oh ! là, là ! Elle avait forcé la dose… Quelle sensation étrange d’être ainsi diminuée, telle une souris. Tout lui paraissait gigantesque autour d’elle. Puisqu’elle avait réussi, autant poursuivre. Il y avait une vie en jeu, quand même !
Armée de courage et de sa baguette, elle s’enfonça dans le tunnel obscur. Un sentiment étrange l’habitait : inquiétude mêlée d’excitation. Par chance le boyau était droit, pas de choix cruel de direction à prendre. Pourtant, à un moment, elle crut mourir de peur. Un trottinement hâtif venait droit dans sa direction ! Horreur ! Un rat fonçait sur elle ! En temps normal, elle s’en serait moquée mais là, face au rongeur démesuré par rapport à elle… Help !
Stupefix !
Un petit éclair rouge jaillit, immobilisant la bestiole. Ouf !
Passé ce cap, Angel réalisa qu’avec ses guiboles transformées en mini pattes, elle n’avançait vraiment pas vite. Il lui sembla qu’un temps interminable s’était écoulé quand, enfin, elle revit la clarté lunaire. Ce n’était pas la pleine lune ( dommage, hein ?)La Serdaigle, en tout cas, ne le regrettait pas. Elle avait un peu perdu ses repères et, reprenant sa taille normale, fouilla le sol à la recherche du passage du « lapin »
Ce qu’elle constata ne lui plaisait pas : de nombreuses traces convergeaient dans la même direction.
Se dépêchant, en restant prudente, Angel suivit ce chemin tout tracé. Sans crier gare une branche s’abattit devant elle dans un fracas terrifiant. Avec effroi, la jeune aventurière vit un arbre s’animer. Une voix noble quoique soupçonneuse s’éleva :
Que fais-tu ici, par cette nuit, petite humaine ?
Je, glubs, je cherche…
Ne chercherais-tu pas un lieu particulier ?
Question piège, selon la Serdaigle. Devait-elle être sincère ou biaiser… ? Autant dire la vérité :
Oui, c’est ça !
N’osant pas parler du « lapin » elle attendit la suite :
Si tu veux continuer, tu dois me donner le mot de passe. J’attends.
Mince ! Comment trouver un truc dont elle ignorait tout ? Les rouages du cerveau de la jeune fille s’activèrent à plein régime. Elle se doutait qu’en cas de ratage, elle serait contrainte de faire demi-tour voire punie de son audace. L’arbre s’impatientait, il fallait répondre. L’unique chose qu’elle entrevit fut :
Sacrifice ! murmura-t-elle, prête à filer.
Elle croisa les doigts. Avec soulagement elle vit la branche barrière se relever :
Va ! Ça commence dans 5 minutes.
Remerciant le vénérable chêne, Angel galopa de plus belle. Bientôt des lueurs la guidèrent. Plus besoin de sa baguette ni de regarder le sol, il suffisait de se diriger vers la lumière. Restant à couvert, Miss Grisham observa la clairière où une foule de créatures de tous bords s’entassait en cercle. Impossible de voir de quoi il retournait à cette distance. Intrépide mais pas stupide, la jeune fille se voyait mal en train de se frotter à ces vampires, centaures, géants, trolls, licornes, hippogriffes et autres créatures assemblées.
Animagus naturel, Angel jugea opportun de se transformer. Nul ne prit garde au petit chat siamois qui se faufila entre pieds et pattes.
Arrivée en douce aux premiers rangs, elle fut choquée par la scène qui s’offrait à elle à la lueur de torches.
Une sorte d’estrade était montée au centre du cercle. En haut se trouvait un billot au côté duquel trônait un personnage cagoulé muni d’une hache impressionnante. Angel eut beau regarder, elle ne vit aucune victime potentielle à proximité pas plus que de sang sur la hache. Soulagée d’être arrivée à temps, la Serdaigle tenta de repérer le futur sacrifié. Elle n’eut pas beaucoup le temps de s’interroger davantage ; un filet l’emprisonna. Le chat griffa, se tordit en tous sens tandis que le « lapin » s’approchait de lui :
La curiosité est un vilain défaut. Depuis deux siècles, notre forêt est sans cesse visitée par de petits irrespectueux dans ton genre ! Nous avons décidé d’honorer les divinités locales par un sacrifice… humain afin que cessent vos intrusions qui nous dévastent.
Reprenant sa forme humaine que ne pouvait contenir ce filet à papillon, Angel brandit sa baguette :
Je n’ai jamais été irrespectueuse de la forêt. J’y suis venue pour tenter d’empêcher une créature d’être immolée.
Tu as réussi, ricana le « lapin » qui se transforma en chaporouge : tu n’es pas une créature. Emparez-vous d’elle et QU’ON LUI COUPE LA TÊTE !!
Angel se débattit, hurla, tenta un sortilège et… tomba de son baldaquin !
Merlin quel cauchemar. Plus jamais elle ne mettrait les pieds dans la forêt interdite, des fois que…
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Sujet: Angel au Pays des "merveilles"( OS course aux horcruxes)