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MessageSujet: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Sam 3 Oct - 1:54

La nouvelle lue dans la gazette des sorciers à laquelle elle s’était abonnée avait laissé Eve sur les rotules. Impensable, incroyable : Davis, son Davis était mort. Finis les beaux rêves dorés, terminés les projets mirifiques d’avenir, Miss Adams resta trois jours prostrée dans son petit appartement en compagnie de son chat Oscar et du chaton Bobby hérité de celui qui aurait dû être beaucoup plus qu’un ami.
Les yeux bouffis, elle reprit son travail chez fleury et Botts. Elle n’avait pas le cœur à la tâche mais les réalités de la vie la poursuivaient : il fallait œuvrer pour subvenir à ses besoins.
Plus déterminée que jamais à réussir sa formation, même si plus aucun guide ne se manifestait pour l’aider, elle se fit autodidacte.
Péniblement elle s’appliqua, noyant son chagrin dans une étude intensive avec, hélas, parfois des résultats désastreux.
Sa potion de ratatinage devint potion d’enflure sur le batracien auquel elle l’appliqua. Une veine que personne ne se baladât dans ce coin du parc affectionné au moment où elle gaffa. Un reducto limita les dégâts mais on était déjà en octobre, à moins de trois mois de l’examen final et elle avait l’impression d’être nulle en tout.
Ce n’était pas faute de travailler. En fait, elle en faisait beaucoup plus qu’un élève normal ne produirait à Poudlard. Levée à cinq heures du matin, elle commençait la journée par potasser jusqu’à huit heures où elle allait gagner sa croûte. Son heure de table la voyait plongée dans ses bouquins avant de reprendre le collier jusque 18 heures. Là, rassemblant ses affaires, elle repassait tristement par le chaudron baveur pour attendre le bus qui la ramènerait chez elle.
Nourrir les chats, se changer, étudier, aller tester ses « prouesses » au parc…, voilà son quotidien du soir, barbant, rasoir, perpétuel.
Les jours passèrent, monotones. Puis… Catastrophe. La logeuse, très embarrassée, vint frapper à sa porte :


Miss Adams, nous avons un souci. Si vos mensualités ont toujours été respectées depuis votre arrivée chez nous, je suis au regret de devoir vous signaler qu’avec trois mois de retard… Je vous aime bien, je me suis occupée des animaux, mais…

Trois… Trois mois… mais Max avait dit que…

Ce fut comme si le ciel lui tombait sur la tête. Son mentor avait promis de payer le loyer durant son absence… elle était certaine qu’il l’avait fait. Il devait s’agir d’une erreur quelque part. N’empêche que…

Navrée, ma petite mais vous devez libérer l’appartement fin de la semaine. Ce n’est pas moi qui commande… Je… J’ai un réduit à louer dans un quartier… non, c’est pas pour vous.

Je ne vais pas coucher dehors ! S’il vous plaît, dites-moi où et combien ? Je paye mes dettes, toujours.


Les sommes réclamées ajoutées à l’allocation qu’elle versait à ses parents mensuellement firent que son compte se retrouva dans le rouge.
Elle devait travailler plus ou se retrouverait vraiment à la rue. Ses employeurs étaient stricts, ils ne voulurent pas d’heures supplémentaires. Si s’alimenter devint secondaire, la pitance des chats prima sur la sienne. Ses études en pâtirent. Serveuse, plongeuse, elle testa tout pour surnager. Puis une lettre vint du Canada. Ses parents la sollicitaient pour sortir un de ses frères de prison.
Le quartier où elle avait échu aurait fait fuir moins prude qu’elle. Les prostituées y régnaient. Eve, timide et vierge, devait se résoudre à cette infamie
.

*Je ne vais vendre que mon corps. Mon âme n’appartient qu’à Dieu*

En pleurant, elle se vêtit comme jamais elle ne l’avait fait. Jupe courte, bustier rehaussé, maquillage lourd, petit sac, talons hauts, elle descendit dans la rue.
Se mêler aux autres aguicheuses était risqué. Chacune avait un « protecteur » qui n’apprécierait pas la « nouveauté ». Eve se fit discrète mais si elle voulait payer ses dettes, elle devait franchir ce pas. Un gars passa, assez mignon. Ravalant sa salive, elle s’avança :


Beau gosse, un peu de compagnie, ce soir ? *Pardon maman*

Elle papillonna des cils fardés, tortilla du croupion avec un sourire enjôleur. L’ouragan qui suivit la laissa béate d’incrédulité.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Sam 3 Oct - 18:38

Quelle soirée minable! Octobre à Londres...de quoi dégoûter n'importe qui. Froid, crachin impénitent. Max releva le col de sa veste en pestant et continua de marcher en vouant Peter Hastings aux enfers. On avait pas idée de donner rendez vous à quelqu'un dans ce quartier épouvantable et ne pas se présenter. Après avoir poireauté pendant plus d'une heure dans un pub misérable en faisant mine de boire une bière tiède et ignorant les avances provocantes de deux filles de la nuit, l'humeur de Maximilian von Falkenberg avait atteint son niveau le plus bas...là, il frisait carrément la déprime la plus sombre.

Beau gosse, un peu de compagnie, ce soir ?

Ces paroles, qui ne lui étaient pourtant pas adressées, le firent lever la tête et chercher des yeux la personne qui les avait émises. Cette voix...

La voix peut être...mais non! Ce ne pouvait pas être...pas avec cette mini jupe moulante, ce bustier...ces hauts talons et pas à dire ce maquillage débile! Pourtant...pas de doute. Il avait du mal à y croire. Eve...sa petite Eve chérie était bel et bien là...faisant le trottoir comme une vulgaire fille de joie à deux sous...

Elle ne l'avait pas aperçu, trop occupée à vendre ses charmes à un passant qui la reluquait, enthousiaste. Essayant de se reprendre du choc, Max céda, n'empêche, à la colère. Il ne pouvait pas s'être mépris de cette façon sur elle...quelle circonstance avait mené une créature si noble et pure à se conduire de si aberrante manière!? Sans le penser deux fois, il arriva à ses côtés et l'empoigna du bras en adressant au possible client un regard meurtrier qui le fit déguerpir sans plus.

Tu as complètement perdu la tête, Eve Adams! Qu'est ce qu'il te prend? Je ne peux pas le croire...si je ne l'avais vu de mes propres yeux!!!

La secouer comme un prunier n'était sûrement pas la meilleure tactique mais en ce moment il était incapable d'autre chose. Quelque passants les regardaient se demandant, sans doute, s'il n'allait pas battre la jeune femme qui subissait cet assaut sans pouvoir placer un traître mot et roulant des yeux épouvantés.

On peut pas rester là...

Brillante déduction! Un peu trop confus pour penser correctement, Max, une fois ne faisant pas coutume, agit comme le sorcier qu'il n'aimait pas être. Sans se soucier d'être en plein Londres moldu et d'avoir plus de public que voulu, il transplana...

Arrivée catastrophée sur le perron du manoir. Sans lâcher Eve, qui tremblait comme une feuille, il ouvrit la porte et la poussa à l'intérieur sans plus de cérémonies.

Monte prendre une douche, débarbouille toi...je ne veux pas te voir, un instant de plus... comme ça!

Le plus logique aurait été la laisser s'expliquer mais Max n'avait pas la tête à ça. Elle, non plus. En attendant qu'Eve obéisse ses ordres, il alla au séjour et se servit à boire, en pensant que sa vie était chaque jour plus misérable...Tout allait de travers depuis le jour où Alix avait décidé de le quitter. Son existence depuis n'était qu'un rituel de misère...et ce n'était pas retrouver Eve, transformée en prostituée, qui allait lui rendre la joie de vivre...

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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Lun 5 Oct - 2:24

Comme situation « spéciale » Eve avait connu mieux. Là, fardée outrancièrement, prête à franchir le pas de l’infamie, voilà que débarquait celui auquel elle s’attendait le moins. Max Von Falkenberg dans toute sa splendeur furieuse fit déguerpir le futur client. Puis il se retourna sur elle, la secouant comme un vulgaire prunier :

Tu as complètement perdu la tête, Eve Adams! Qu'est ce qu'il te prend? Je ne peux pas le croire...si je ne l'avais vu de mes propres yeux!!!

C’est pas… c’est pas…

Ses dents s’entrechoquaient tant il la balançait d’avant en arrière. Ses idées volaient en éclats. Il ne restait qu’une position navrante, déshonorante, qui la submergeait. Ces gens qui les regardaient lui importaient peu. Mais que Max, son Max, celui pour qui elle avait voulu briller en sorcellerie, la fixe avec cet air de dégoût profond la désespéra.

On peut pas rester là...

Pas le temps de placer un mot, il l’entraîna dans un mouvement tournant et, toute paf, elle se retrouva avec lui devant sa demeure. Pour que Von Falkenberg en arrive à une telle extrémité (utiliser la magie devant des gens) c’est qu’il était pire qu’en rogne.
Sans ménagement aucun, il la poussa à l’intérieur :


Monte prendre une douche, débarbouille toi...je ne veux pas te voir un instant de plus... comme ça!

Impératif, l’ordre fut reçu comme une baffe. Elle aurait encore préféré qu’il la batte plutôt que d’afficher ce mépris, cet écœurement vis-à-vis d’elle.
Une comète n’aurait pas gravi plus vite l’escalier. La porte de la salle de bains refermée, Eve souffla pire qu’une biche aux abois. Max se trompait… Ce n’était pas de sa faute à elle si elle était tombée si bas. L’affronter à nouveau lui sembla incommensurable. L’esprit affolé rebondissait en tous sens sans trouver d’échappatoire. Si… Il y en avait une… Une seule !
Cette révélation calma la jeune fille. Respirant plus calmement, elle rouvrit la porte et fureta rapidement dans les chambres voisines.
Un bel écritoire ne semblait attendre qu’elle. Vite, elle s’y rua. Le stylo glissa sur le papier :


Mon très cher Max,

je ne supporterai jamais l’idée que tu te fais de moi. Contrainte par des revers financiers, je n’avais que cette solution.
Je n’avais pas encore fauté. Pardon pour tout. Prends soins d’Oscar et de Bobby. Ils sont au N° 93 bloomstreet white chappel.
Je t’aimerai toujours.

Eve



Sa lettre pliée, elle regagna la salle de bains. Mettant bien en évidence son mot sur le lavabo, elle entreprit un décrassage soigneux de son visage et ses yeux. Elle se dévêtit, mettant ses frusques de vamp d’un soir dans la poubelle, s’enroula d’un peignoir et fit couler l’eau.
Elle s’assit dans le bac, laissant l’eau tiède l’inonder. Quitter cette vie n’était pas un souci. Elle n’y avait fait qu’une si petite apparition. Elle ne manquerait à personne. Peut-être à Oscar…, La lame de rasoir trembla dans sa main droite en visant le poignet opposé.
Hurricane bis déboula.
Pour en entendre, elle en entendit des vertes et des pas mûres. Sortie de la douche manu militari, elle atterrit dans un coin de la pièce où la propulsa un Max déchaîné. Puisqu’elle dégoulinait de partout, ses larmes ne se virent même pas. Mais une rage comme elle n’en avait pas connue s’empara d’elle.


Fous-moi la paix, Max ! Si je veux crever c’est moi que ça regarde ! Tu me prends pour la dernière des cochonneries mais c’est pas de ma faute si j’en suis là. Qu’est-ce que j’ai été jusqu’ici ? Un mouton. Un brave petit mouton qui faisait tout ce que le grand Max décidait pour lui. Fais ceci, suis-moi là et l’idiote d’Eve acceptait. Puis j’ai rencontré Davis… Il ne te plaisait pas, avoue ! J’avais une chance d’être heureuse sans ton intervention et tu ne le supportais pas. Sois content, Davis est mort en mission. Tes belles promesses de retrouver mon appartement et mon boulot se sont soldées par un échec. Trois mois de loyers en retard, un de mes frères en prison, je n’arrivais plus à assumer. Bonus pour toi : tu m’as sauvée de la rue où je mettais les pieds pour la 1ère fois !
Retourne retrouver Alix et oublie-moi Max. J’ai toujours détesté être la 3ème roue du char. Tu vas être papa alors lâche-moi, lâche-moi !


Tellement perdue dans son propre désarroi qu’elle ne remarqua pas de suite l’effet de ses paroles si blessantes pour un cœur meurtri.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Lun 5 Oct - 17:45

Eve fila à l'étage alors qu'il, encore contre ses habitudes, enfilait un cognac bien tassé, ce qui, bien entendu, n'arrangea en rien son minable état d'âme...Le moment se prêtait bien à la réflexion mais Max était trop chamboulé pour y parvenir convenablement...

Pour commencer, il n'aurait pas dû se comporter comme un forcené, en lui criant et la secouant de la façon dont il l'avait fait. Soit, ça Max pouvait presque l'admettre mais il fallait reconnaître que le choc avait été grand. Quelle odieuse situation avait bien pu mener sa douce petite Eve à prendre une résolution pareille? C'était sûrement ce qu'elle avait essayé de lui expliquer mais lui, trop pris dans son rôle de justicier, ne lui avait laissé placer un mot.

Pauvre gamine...tu es un vrai con, Maximilian!

Tiens, ça faisait un bon moment que la jeune fille était montée, largement le temps de se doucher et débarbouiller! Envahi par un mauvais pressentiment, Max s'élança vers les escaliers qu'il gravit de trois en trois.

Se fichant des bonnes manières, il ouvrit la porte à la volée...le spectacle qui s'offrit à ses yeux le sidéra, pour le plonger instantanément dans une fureur indicible. Eve, assise dans la baignoire, pudiquement couverte d'un peignoir, lame de rasoir à la main...en toute évidence très décidée à s'ouvrir les veines!


Là, tu es carrément folle!

Hurlement rageur en l'empoignant et la faisant valser hors de la baignoire.

Mais bon sang....qu'est ce qu'il te prend? Tu es bonne pour l'asile...d'abord tu joues les putes et après cherches à te suicider. Ça ne marche plus rond chez toi! Suis sûr que c'est pas commode assumer ce que tu es devenue mais de là à en arriver là...Franchement! Et moi qui croyais te connaître! Tu crois que c'est une façon d'arranger les erreurs? C'est de lâcheté pure!!!

Pourtant lui aussi avait été attiré par cette solution...la plus simple et rapide d'en finir d'une bonne fois pour toutes. Certes, il n'employait ni rasoir ni poison...mais se jeter aveuglement dans les situations les plus périlleuses, défiant le danger sans arrière pensée était bien une façon d'invoquer la mort.

Eve qui était restée, recroquevillée dans son coin, écoutant ce qu'il avait à dire, le prit de court, en l'affrontant, convertie, pour les effets en une véritable furie et lui larguant les plus invraisemblable des discours.

En peu de mots, elle l'envoyait se faire foutre et en avait marre qu'il se mêle de sa vie. Oups, le gars rencontré en Australie...Davis...qui semblait si épris...était mort? Diables, ça corsait la situation. Pauvre Eve!
Mais elle n'avait pas fini:


Tes belles promesses de retrouver mon appartement et mon boulot se sont soldées par un échec. Trois mois de loyers en retard, un de mes frères en prison, jen’arrivais plus à assumer.

Là, Max resta pantois. On pouvait l'accuser de tout sauf de ne pas tenir ses engagements.

Je t'assure qu'il n'en est rien...tout a été fait comme stipulé...ce doit être une erreur de la banque!

Il se sentit un peu plus misérable, s'il y a lieu de l'être et chercha à se montrer un peu plus conciliant mais miss Adams ne l'entendait pas de cette oreille, pleine de hargneuse morgue elle cria encore:

Bonus pour toi : tu m’as sauvée de la rue où je mettais les pieds pour la 1ère fois !

Puis le coup final, le plus douloureux de tous:

Retourne retrouver Alix et oublie-moi Max. J’ai toujours détesté être la 3ème roue du char. Tu vas être papa alors lâche-moi, lâche-moi !


Max chancela presque comme si elle lui avait assené un coup de massue et ce qu'il allait dire lui resta coincé dans la gorge. D'un geste d'automate, il prit une grande serviette et la lui tendit, avant de lui tourner le dos, lui signifiant ainsi sa nulle intention de la laisser de nouveau seule. C'est alors qu'il vit le mot déposé sur le lavabo.

Mon très cher Max,

je ne supporterai jamais l’idée que tu te fais de moi. Contrainte par des revers financiers, je n’avais que cette solution.
Je n’avais pas encore fauté. Pardon pour tout. Prends soin d’Oscar et de Bobby. Ils sont au N° 93 bloomstreet white chappel.
Je t’aimerai toujours.

Eve


Ces mots finirent de lui briser le cœur. Pourquoi devait il être toujours aussi borné? Si sot et égoïste? Lui, qui voulait tout contrôler...Dérisoire, depuis le temps qu'il avait perdu le contrôle de sa vie.

Je...suis..., il allait dire désolé mais en levant la tête du papier qu'il avait entre ses mains, son regard croisa un reflet dans le miroir à peine embué...les contours d'un corps menu mais parfait...ce ne fut qu'une vision fugace mais troublante, je...t'attends dehors...

Appuyé au mur, Max relut la note, repassa en boucle les derniers mots d'Eve, se sentant à chaque seconde pire. Pleurer n'arrangeait certainement rien mais c'est la seule chose qu'il pouvait faire en cet instant. Démoralisé et vaincu, il se ficha royalement que la jeune fille, sortant de la salle de bain, le trouve ainsi.
La voyant devant lui, il esquissa une grimace qui devait tenir lieu de sourire.

Excuse moi...mais je ne suis pas...enfin...Désolé pour ton ami...je n'en avais pas la moindre idée...tu aurais dû...me le dire...non je ne veux pas m'immiscer dans ta vie...on a vu que ça ne donne rien...Pardonne moi...

Il s'essuya le visage d'un revers de main et essaya de se calmer, en vain.

Tout va mal...vois tu, Eve...tu n'es pas la seule à sentir que rien n'a plus de sens...Alix...est partie...ne sais ni où...ni rien en fait...suis perdu...et moi aussi...j'en ai du mal, à surnager tout ça...mais d'une chose, je suis sûr...je ne pourrais jamais t'oublier...tu sais combien je tiens à toi...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mer 7 Oct - 12:47

Quel démon l’avait poussée à balancer tout ça à Max ? Sans doute une sorte de trop plein à vider, c’est tout.
Il avait eu l’air très surpris, voire choqué par son explosion verbale. Une serviette sèche se tendit vers elle. Il est vrai qu’Eve dégoulinait des pieds à la tête et que le carrelage de la salle de bains était froid. Tremblante, elle la prit alors que Von Falkenberg se détournait pour la laisser s’essuyer sans toutefois lui faire assez confiance en la laissant seule.


*Oui, tu as été idiote et lâche… Il y a toujours une solution à tout sans devoir en arriver là*

Perdue dans ses pensées, elle entendit à peine les mots de Max qui quitta la pièce. Se moulant dans un douillet peignoir, elle ne tarda pas à le suivre. Il n’était pas bien loin. Appuyé contre le mur, la mine ravagée, le grand blond la regarda avec un sourire sans joie :

Excuse moi...mais je ne suis pas...enfin...Désolé pour ton ami...je n'en avais pas la moindre idée...tu aurais dû...me le dire...non je ne veux pas m'immiscer dans ta vie...on a vu que ça ne donne rien...Pardonne moi...

Assez étonnée de constater des larmes dans les yeux bleus, elle soupira :

Je n’ai pas voulu aller pleurnicher dans ton giron, tu as ta vie, et j’ai la mienne… ce qui l’en reste…

La suite la glaça jusqu’aux os :

Tout va mal...vois tu, Eve...tu n'es pas la seule à sentir que rien n'a plus de sens...Alix...est partie...ne sais ni où...ni rien en fait...suis perdu...et moi aussi...j'en ai du mal, à surnager à tout ça...mais d'une chose, je suis sûr...je ne pourrais jamais t'oublier...tu sais combien je tiens à toi...

Elle le regarda comme si la foudre venait de s’abattre à ses pieds ! Seigneur, elle avait encore gaffé. Lui parler si durement, il y a un instant, ne pouvait qu’avoir rouvert une plaie. Un élan de sympathie la jeta dans les bras du jeune Allemand :

Oh Max, je suis si sotte, si désolée ! Je ne pouvais pas savoir ! Je sais à quel point Alix compte pour toi. Tout comme je sais que tu tiens à moi autant que moi à toi.

Ils devaient avoir l’air fin ainsi enlacés, l’un pleurant contre l’épaule de l’autre, au milieu d’un couloir.
Un ange passa… Plus troublée qu’elle n’eut voulu l’être par ce court épanchement, la jeune fille s’écarta avec un sourire embarrassé.


Je… je vais rentrer chez moi. Je dois m’occuper des chats. Aurais-tu un jeans et un polo à me prêter ? Je leur appliquerai un reducto…

Vu la différence de carrure entre eux, une telle intervention serait plus que nécessaire. Il la conduisit par la main jusqu’à sa chambre.
Malgré les absences à répétition du maître des lieux, tout y était pimpant. Max ouvrit une penderie, lui laissa le choix des vêtements et sortit alors qu’elle les fouillait. Quelques minutes plus tard, remonté du hall, il lui apporta sa baguette, et ne put retenir un vrai sourire en la voyant sapée tel un épouvantail à moineau dans ces nippes beaucoup qui faisaient ressortir sa maigreur.


C’est ça, fiche-toi de moi ! rit-elle en retour. Donne-moi plutôt ça.

Elle s’empara du bois magique. Le sortilège de réduction fut parfaitement exécuté, ni trop, ni trop peu. Soudain penaude, elle quémanda :

Tu veux bien m’y conduire ? Je ne sais toujours pas transplaner, et…

Un plop plus tard, ils se matérialisaient dans un coin sombre de white Chappel à la sinistre réputation.
Ils arrivèrent au petit immeuble décrépit où elle avait élu domicile faute de mieux. Commençant à monter l’obscur escalier bancal, ils sursautèrent quand une voix de crécelle moqueuse s’éleva dans leur dos :


T’as quand même fini par un ramener un ? Bon amusement !

C’est la logeuse, souffla Eve devenue pivoine.

Au troisième palier, Miss Adams fit jouer sa clé. L’ampoule nue éclaira un décor pathétique. Un lit tout simple mais tendus de drap frais, une table, deux chaises, une armoire et une taque électrique près d’un mini frigidaire meublaient l’ensemble. Beaucoup moins confortable que l’appartement fraîchement quitté, nul ne pourrait reprocher à Miss Adams d’avoir négligé ordre et propreté. Les deux chats sortirent de leur panier pour fêter les arrivants qui les caressèrent en silence.
Même avant qu’il ne parle, Eve savait ce que Max allait dire. Sans un reproche, il lui signifia qu’elle devait faire ses bagages.
Pourquoi le contrarier ? Elle n’aimait pas cet endroit ni ce quartier.


Provisoirement, j’accepte d’habiter chez toi, répondit-elle très vite en sortant une valise sous son lit.

Il y avait si peu à caser qu’elle n’eut pas besoin d’un « faislamalle ». Transporter les minets était un poil plus compliqué mais Von Falkenberg assura que sa voiture n’était pas garée loin.
Chargés, ils descendirent en provoquant une nouvelle intervention verbale de la maquerelle :


T’as touché le gros lot, on dirait. Tu pourras toujours revenir quand il te larguera. Ça épouse pas, ces gars-là !

Ravalant une nouvelle fois sa honte, Eve passa sans un mot en serrant les chats contre elle.
Le trajet du retour fut assez silencieux. La jeune fille osait à peine l’ouvrir de peur d’encore gaffer. Elle brûlait de curiosité quant aux raisons qui avaient poussé Alix à partir mais s’abstint sagement. Max lui raconterait si l’envie le prenait. Là, ils se contentèrent de banalités. La voiture déchargée, Eve fut installée dans une très belle chambre avec vue sur un parc. Si elle s’imaginait un bonsoir et une porte fermée, elle se trompait. Ce que son ami lui proposa la fit sourire :


Oui, je veux bien.

La cuisine de Von Falkenberg était vaste. Déjà les chats y prenaient leurs quartiers quand ils y déboulèrent affamés. Depuis combien de temps n’avait-elle pas fait un vrai repas ? La demoiselle n’avait pas compté. N’empêche que l’omelette au fromage que Max tint à leur préparer fut qualifiée de la plus sublime qu’elle eût avalée. Ce repas sur le pouce s’arrosa d’un très bon cru de Bordeaux qui les dérida totalement. La conversation roula sur un terrain voulu neutre : les progrès de l’apprentie sorcière.

Ben… J’ai évolué avec… Davis. J’arrive à métamorphoser des chiens en chats ou une table en coussin. Ça ne dure pas longtemps mais le résultat est là. J’ai enregistré les volumes d’histoire de la magie. Je sais reconnaître diverses espèces dangereuses ou pas et appliquer pas mal de sortilèges d’attaque ou de défense. Je manque d’entraînement, c’est tout.

Lancée dans ses descriptions, animée par le vin, elle laissa échapper :

C’est en botanique et potions que je suis la meilleure grâce à Alix.

Pan ! Le nom qu’elle voulait ne pas énoncer était sorti malgré elle. Max tiqua alors que penaude, elle piquait du nez dans son assiette vide.
Lentement, il prit la main d’Eve et la força à contourner la table pour s’asseoir sur ses genoux. La tête blonde se nicha au creux de l’épaule du jeune homme. Avec une petite voix repentante, elle murmura :


Tu vois, je change pas : je gaffe toujours autant. Je sais qu’Alix t’aimait. Si… Si tu veux, tu pourrais m’expliquer ; ça fait parfois du bien de parler.

Il lui baisa la tempe et l’emporta dans ses bras jusqu’au divan où il l’accommoda en douceur tout contre lui. Le plus naturellement du monde, elle prit ses genoux comme coussin et se montra attentive.
Le récit fut poignant, Eve en eut des frissons en imaginant ce que Max avait vécu. Ainsi Alix l’avait finalement trompé sinon de corps au moins d’esprit. La situation n’était pas banale. Pourtant…


Elle a sans doute pensé que tu ne lui pardonnerais jamais ce qu’elle avait fait… Elle sera partie pour ça, uniquement pour ça. Mon pauvre chéri, comme tu as dû souffrir.

Geste consolateur ? La main d’Eve s’éleva vers le cou du jeune homme dont elle attira le visage contre le sien. Timides leurs lèvres se rencontrèrent. Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle ressentit alors.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Jeu 8 Oct - 1:05

Ces dernières paroles parurent énormément affecter la jeune fille dont la réaction lui redonna un peu de chaud au cœur. Finies les différences, sa petite Eve de toujours était là, si douce et consolatrice.

Oh Max, je suis si sotte, si désolée ! Je ne pouvais pas savoir ! Je sais à quel point Alix compte
pour toi. Tout comme je sais que tu tiens à moi autant que moi à toi.


Précieuse proximité! Il aurait voulu que cette étreinte si pleine de tendresse et chaleur humaine dure un instant de plus mais Eve s'écarta de lui avec une certaine précipitation...comme si la situation la gênait un peu mais l'état d'âme de Max se prêtait mal à ce genre de considérations. Elle eut l'air un tantinet embarrassée...il ne l'en aima que plus, elle représentait pour lui tout ce qu'il pouvait exister de bon et pur en ce bas monde!

Je… je vais rentrer chez moi. Je dois m’occuper des chats. Aurais-tu un jeans et un polo à me prêter
? Je leur appliquerai un reducto…


Il adorait son côté pratique, cette demande si légitime le fit même sourire quoique cela alla un peu assez de travers.

Tu dois t'occuper des chats et tu veux en plus emprunter mes vêtements? Ma foi, j'espère que mon style vestimentaire t'agréera!

Il l'entraina vers sa chambre, maintenue par Mrs. Potts comme s'il se trouvait à demeure au manoir. Ouvrant la penderie, il inclina la tête en claquant des talons, très germaniquement:

Mademoiselle peut choisir ce qui lui plaira!

En revenant quelques minutes plus tard avec la baguette, Max ne put que sourire face à son allure.

C’est ça, fiche-toi de moi !

Tu es trop gag, c'est irrésistible!

Un "Reducto" parfait plus tard et Max dût admettre que sa chemise lui seyait mieux qu'à lui. Qu'elle ne sache pas encore transplaner ne l'étonna qu'à moitié et c'est en toute joie de cœur qu'il l'escorta chez elle, pour découvrir le terrible quartier, la demeure lugubre, l'odieuse logeuse qui les interpela de façon outrageante. Il dut faire appel à tout son sang froid pour ne pas faire demi tour et étrangler la femme mais se contenta de suivre Eve jusqu'à son logis. Avant qu'elle n'ouvre la porte, Max avait déjà le cœur serré sachant ce qu'il allait découvrir. Misère propre et ordonnée mais misère quand même.

Tu ne vas pas rester ici une seconde de plus, prends tes affaires et les chats, on va à la maison.

Elle eut la grâce de ne pas discuter avec lui, pas en ce moment et accepta de s'installer provisoirement à Stillworth House. Le déménagement fut vite fait. Ils partaient quand l'affreuse logeuse se mêla de nouveau mais cette fois Max n'y alla pas par quatre chemins, l'air furieux il lui jeta à la tête la clé et quelques livres sterling pour ce que la jeune fille pouvait lui devoir de loyer.

Et si ouvrez une fois de plus la bouche...foi de von Falkenberg que je vous fais avaler les dents!

Sa voiture ne se trouvait pas trop loin, là où il l'avait laissée pour se rendre au rendez vous failli avec Hastings. Eve, chats et bagages accommodés, le départ se fit en vitesse. Il n'avait aucune envie de s'attarder dans ce quartier mal famé. Ils ne bavardèrent pas trop sur le chemin du retour. Eve semblait soucieuse et lui essayait encore de se remettre de tant de sursauts survenus en un seul jour.

La chambre qu'il choisit pour elle était la plus gaie et lumineuse, donnant sur le parc. Là elle pourrait se reprendre de ces mauvais temps et si possible oublier un peu de ses misères d'âme.


Et maintenant, ma douce...si ça te dit, allons manger...ça fait longtemps que je n'avais si faim!

En fait, cela faisait longtemps qu'il ne se sentait même pas vivant...Eve était son rayon de soleil, un rappel à la joie d'exister, de servir à quelque chose...

Dire qu'il déploya même un talent inconnu de cuistot, jamais une omelette au fromage ne fut plus réussie ni mangée avec plus d'appétit. Rien qu'à regarder la jeune canadienne, Max devinait qu'elle avait passé des privations, pâle, amaigrie, les yeux cernés, il se jura de faire n'importe quoi pour retrouver son Eve de jadis...et qui sait? Peut être se retrouver lui même en passant.


Le vin allégeant les esprits, ils se retrouvèrent en train de parler des progrès faits par Eve. Parler de Davis lui enroua la voix mais vaillamment elle poursuivit sa narration, avec quelques pointes d'humour, mais il fallut bien que parler d'Alix lui échappe...Max tiqua, malgré lui et ne put pas dissimuler son amertume.

T'en fais pas...faut bien apprendre à vivre avec ça...Viens plutôt là...on va pas se remettre à chialer quand même!

L'attirant vers lui, Max la fit s'asseoir sur ses genoux comme à une petite fille, caressant ses cheveux.

Tu vois, je change pas : je gaffe toujours autant. Je sais qu’Alix t’aimait. Si… Si tu veux, tu pourrais m’expliquer ; ça fait parfois du bien de parler.

Le "t'aimait" l'atteignit en plein cœur mais il y avait pensé si souvent qu'il ne restait qu'à l'admettre. Alix l'avait aimé, temps passé, avant que ses souvenirs s'éveillent et retrouvent celui méritant son amour...passé, présent et futur. Un frisson de haine le secoua en pensant à son éternel rival...mais préféra essayer de penser à autre chose.

Allons au séjour...l'histoire est longue!.

Le divan les accueillit confortablement et après une gorgée de vin, pour se donner courage, Max commença à parler...et le fit pendant un bon moment sans qu'Eve ne l'interrompe.

J'en avais le soupçon...tu sais, il y a des choses qu'on pressent mais je ne voulais pas y croire...et puis cette nuit quand elle s'est réveillé en hurlant son nom...je n'a plus tenu. La voir reprendre sa maudite potion en me disant qu'elle devait à tout prix...le rejoindre...je ne sais même plus comment je suis sorti de là...ni ce que j'ai fait par la suite...le cas est que quand je suis revenu...le lendemain ou le jour d'après... elle était partie ne laissant qu'une lettre...tu te rends compte, Eve...la seule chose qui me reste de tout ça est une lettre...de supposé amour auquel je n'y crois plus...Besoin de repos, dit elle...à croire que j'ai été un tyran...mon égoïsme l'aura épuisée...

Elle a sans doute pensé que tu ne lui pardonnerais jamais ce qu’elle avait fait… Elle sera partie pour ça, uniquement pour ça. Mon pauvre chéri, comme tu as dû souffrir.

Un sourire éteint accueillit ces mots si doux.

Ton pauvre chéri, il ne vaut rien, ma puce...il se sent à moitié mort...

Voulut elle lui prouver le contraire? Ce geste sans préméditation qui les rapprocha soudain les prit de court mais après tout était ce la réaction normale à cette singulière situation? L'embrasser eut le même effet lénifiant sur son âme comme retrouver un oasis après s'être perdu dans le désert. Il aima cette sensation de paix merveilleuse qui l'envahissait lentement en la sentant si proche. Timide, elle consentait, mais se laisser aller aurait été pécher du plus pur égoïsme et la dernière chose au monde que Max désirait était lui faire du mal. Ils étaient là, désespérés tous les deux, frustrés dans leurs amours respectifs, elle par la mort irrémédiable, lui par une trahison douloureuse...s'accrocher à un mirage pour se consoler ne remédierait rien à leur tourment, pas en ce moment. Avec toute la douceur dont il se sentit capable, Max se sépara lentement et la regarda.

Tu sais que je t'ai toujours aimée, mon Eve...mais ce soir, nous n'avons plus toute notre tête.

Il déposa un petit baiser sur le bout de ses lèvres avant de se relever.

Ça a été une rude journée et les aveux, ça remue...une bonne nuit de sommeil, ne nous fera que du bien. Demain, nous serons en forme pour reprendre ton entrainement...suis un peu perdu mais je n'ai pas oublié ça!


La relevant du divan, Max la poussa vers les escaliers.

Fais des beaux rêves, ma puce...on se retrouve au petit déjeuner!

Il la regarda filer puis retournant au séjour, s'appliqua, véhément, à finir la bouteille de vin...confus, il l'était déjà, un peu plus n'y ferait aucune différence. Une heure plus tard, il se sentait presque heureux et c'est sur ce sentiment que, pour la première fois en beaucoup de temps, Max von Falkenberg s'endormit à peine posée la tête sur l'oreiller.


Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Mar 3 Nov - 13:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Ven 9 Oct - 16:12

Une longue nuit d’insomnie débuta pour Miss Adams isolée dans sa chambre si douillette. Comment qualifier ce qui s’était passé en bas peu avant ? Consolation mutuelle ? Besoin d’affection ? Le fait est que cette ébauche de baiser l’avait remuée jusqu’aux entrailles, elle ne pouvait le nier. L’esprit échauffé, Eve tourna et retourna les questions à en avoir mal au crâne. Voir la vérité en face n’était pas facile.
Elle avait surmonté la mort de Davis relativement aisément grâce à l’accumulation de tuiles qui lui étaient tombées dessus.
Sans aucun doute, il lui aurait suffi de crier « au secours Max » pour qu’il règle tout selon son habitude. Plusieurs raison l’avait retenue d’en passer par là. D’abord : la fierté ou l’amour-propre. Elle avait besoin de s’affirmer, de se prouver qu’elle pouvait mener sa barque seule. N’y était-elle pas parvenue avant de savoir qu’elle était sorcière ? Si, et même très bien. Alors pourquoi tout tournait-il si mal depuis que Von Falkenberg s’était immiscé dans son existence ? La première conclusion était qu’avec lui à la barre, sa vie avait été plus simple mais, en revanche, elle avait perdu ses réflexes de battantes. Donc couper les ponts avec le jeune Allemand devint une nécessité. Aussi ne l’appela-t-elle pas à la rescousse quand le navire sombra.
Autre raison de ne pas l’avoir averti… Max lui-même. En toute honnêteté, elle devait reconnaître qu’un temps, au début de leurs relations, son petit cœur de jouvencelle avait craqué. Max était si prévenant, charmant, présent ! Il lui enseignait la magie en même temps qu’à évoluer dans le grand monde avec une telle gentillesse et affection, qu’elle ne fut pas loin d’imaginer qu’il était le prince de contes dont elle rêvait. La fois où il lui avait demandé de devenir Von Falkenberg, elle s’était senti pousser des ailes de bonheur pour retomber bien vite car il ne songeait qu’à en faire… sa sœur officielle. Tous ses rêves partirent en fumée quand Max rencontra Alix ! Là, Eve le sut irrémédiablement perdu pour elle. Contrainte plus tard d’observer la passion déchaînée qui unissait ceux-là, elle avait joué le jeu de l’innocence et tu son amertume. Elle se leurrait elle-même sans en avoir conscience. La solution vint en la personne de Davis. Lui aussi se montra doux et très attentif envers elle. Il était amoureux, lui au moins ! Respectée, adulée, que demander de plus ? Burningham lui offrait tout sur un plateau doré. Alors oui, elle l’avait aimé… par défaut !
C’était horrible de conclure cela mais c’était ainsi.
Maintenant Max était accessible… physiquement, seulement physiquement. Eve ne se faisait aucune illusion… Elle se doutait que si là, tout de suite, elle sautait dans son lit, il ne la repousserait pas.


*Il ne m’aimera jamais comme il l’aime elle ! Je ne serais qu’un passe-temps agréable… Je veux plus que ça*

L’oreiller fut pétri et inondé comme il se devait par une jeune fille très désespérée.

*Je ferais mieux de partir ! Mais il a besoin de toi dans ce passage douloureux… comme tu as besoin de lui…*

Quel dilemme ! Se faire désirer serait enfantin ; garder Max : illusoire. Il suffirait que l’ex-mangemorte réapparaisse et il retournerait vers elle, repentant.

*Si elle pouvait mourir !*

Sitôt cette pensée atroce émise, Eve se signa et pleura de plus belle.
L’avenir ne présageait rien de bon. Le fréquenter à nouveau jour et nuit risquait de la faire déraper... pour rien.


*Il te suffit de faire comme s’il ne comptait pas plus qu’un frère à tes yeux ! Facile à dire ; je l’aime ! Tu y parviendras, tu es plus forte que tu ne crois. Si tu le dis…*

Un temps apaisée, le sommeil la gagna enfin... très peu de temps, néanmoins.
Paupières lourdes, Miss Adams émergea brusquement. Quelle heure était-il ? Max dormait-il encore ?
Sortant de sa couche en pagaille, elle marcha sur la pointe des pieds pour écouter à la porte entrouverte. Un doux ronflement la soulagea : Max n’était pas debout.
Ragaillardie, elle se précipita à la cuisine où les chats réclamèrent leur pitance. Celle-ci distribuée elle ouvrit une porte donnant sur le par cet les laissa vagabonder pendant qu’elle préparait le petit déjeuner ; Très pratique d’être sorcière, dans le fond.
Café et nourriture se préparèrent en un tour de baguette. Avisant son reflet dans un miroir, elle faillit crier de peur. Sa tête ! Max ne devait pas la voir ainsi, ah non !
Dans la salle de bains, après une bonne douche, les séquelles d’une nuit sans sommeil persistaient.


*Bénie sois-tu Alix de m’avoir enseigné plein de trucs !*


Son sac contenait de précieuses fioles aux essences étonnantes. Trois gouttes de ceci, un soupçon de cela sur deux cotons appliqués aux paupières leur rendirent finesse et délicatesse.

*J’ai besoin d’un stimulant aussi sinon je vais dormir debout toute la journée*

Là aussi l’enseignement de Miss Blackstorm fit merveille. De gestes précis, Eve dosa sa préparation. Elle allait l’avaler quand la porte s’ouvrit d’un coup sur un Max qui sursauta :

Je… Bonjour Max, bien dormi ? J’avale ça et je te cède la place. C’est un tonique, rien d’autre !

La fiole bue, elle grimaça un sourire, passa devant lui telle une fusée et fila en bas. Une chance qu’elle ait été habillée autrement la situation aurait été encore plus gênante.

*Fais comme si rien ne s’était passé. Tu avais un peu bu, tu as oublié.*

Elle se sermonna ainsi jusqu’au moment où il descendit, l’air plus joyeux surtout quand il vit la table prête à les recevoir.
Prudente, Eve la boucla, fixant son attention sur les toasts qu’elle tartina de marmelade. Après un moment de silence, assez réjoui, Von Falkenberg lui annonça une nouvelle de taille.


Quoi ? s’étrangla-t-elle presque. Tu veux que l’on aille dans le sud de l’Espagne ? Je… j’admets qu’il doit y faire plus chaud qu’ici, mais…

Fidèle à lui-même, une fois une idée arrêtée, rien n’en ferait démordre le jeune Allemand.
Ses bagages étant à peine déballés, Eve fut rapidement prête à voyager. Elle n’avait pas posé plus de question sachant que tout argument serait réfuté.
Tout se casa dans la voiture de Max qui, la main sur la clé, rigola de sa mine de chien battu. Elle s’offusqua légèrement :


Je n’aime plus l’avion. Plus du tout. Ne t’étonne pas si je boude un peu.

Un grand rire lui répondit et, à son grand étonnement, lorsque la clé tourna, tout l’environnement bascula.

Mince alors ! Tu as transformé la voiture en portoloin ? C’est magnifique ! s’emballa-t-elle.

Pour un peu, elle l’aurait remercié d’un baiser. Cependant, s’étant jurée de ne plus rien démontrer, elle resta sagement sur son siège.
Peu après, ils roulaient gaiement sur les routes de l’Andalousie. Délaissant les attractions touristiques du bord de mer, ils s’écartèrent des grosses agglomérations par des chemins ressemblant parfois à des pistes pentues perdues en pleine broussailles.
Arrivés au sommet d’une colline, d’un geste, Max fit découvrir un panorama splendide avec, au milieu, une villa cossue.
Ils y descendirent cahin-caha et, même ainsi isolée de tout, la maison parut merveilleuse à la jeune fille.
Un soleil encore généreux baignait l’ensemble. Pas un chat ( sauf les leur) ne rôdait : calme et paix garantis.
D’après les dires de l’Allemand, ils n’étaient pas si éloignés de la civilisation mais Eve pourrait s’entraîner sans risque de créer d’incidents.
Le déjeuner étant encore loin, ils s’installèrent en prenant leur temps. En maillot de bain, Max désira voir où la novice en était avec son patronus.
Dehors, sur la terrasse où il s’était allongé près de la piscine, Max jugea son élève parée d’un ravissant deux-pièces noir.
Trop nerveuse, pas assez concentrée (on le serait à moins couvée ainsi) Eve rata chaque essai. Dépitée, rageuse, elle haussa les épaules :


Je n’y arrive plus depuis… depuis que…

Le souvenir cuisant de la mort de Davis la freinait, c’était vrai. Mais son trouble portait un autre nom aujourd’hui… Manquait que ça, elle pleurait ! Maudissant sa faiblesse, elle se laissa aller avec délice contre l’épaule d’un Von Falkenberg embarrassé quoique très tendre. Il voulut la faire répéter ses gestes. Comme la première fois où elle avait réussi, il la prit dans ses bras, dos contre son torse. La main sur la sienne, il guida la baguette. Exaltée par ce contact divin, elle lança d’une voix forte:

Spero Patronum!

Le résultat les laissa sans voix, l’un comme l’autre. Où était passée sa mésange bleue adorée ? A la place se matérialisa un noble faucon gris brun qui tournoya un moment au-dessus d’eux avant de s’évaporer. De quoi se poser des questions qu’aucun des deux ne tenta de résoudre.
Ils mangèrent frugalement avant de s’octroyer une sieste. Là, Eve écrasa pour de bon sur un des transats, tant est si bien que ce fut une secousse sur l’épaule qui la réveilla : le soir tombait.


J’ai dormi tant que ça ? Tu aurais dû me réveiller plus tôt ! Toute une après-midi de perdue…

En pleine forme maintenant, elle se demandait bien à quoi occuper la soirée. Pas à se regarder dans le blanc des yeux, c’était trop risqué.
Elle osa
:

Et si on sortait ? Tu as dit qu’on n’était pas loin de centres. J’ai envie de danser, de m’amuser, pas toi ?

Sourire, battements de cils ; en voiture Simone !

Pimpante dans sa robe courte de soie bleue, Eve s’accrocha au bras de son compagnon pour pénétrer dans une boîte BCBG qui offrait dîner et distractions. Entre les plats, Eve se déchaîna sur la piste. Plusieurs admirateurs ne tardèrent pas à lui papillonner autour. Elle s’en moqua, quoique… De temps à autre son œil visa Max qui, accoudé au bar, recevait également de charmantes propositions de la part de femmes apparemment sûres de leur charme. Dans le fond, ne serait-ce pas une solution pour leur paix à tous les deux ? Si Von Falkenberg trouvait une autre chaussure à son pied, elle n’aurait pas à souffrir de se voir rejetée…
Un slow la prit au dépourvu alors qu’elle pensait rejoindre Max à leur table. La jeune fille tenta bien d’éviter cette danse avec ce grand gaillard aux cheveux gominés, mais… c’était délicat :


Tu es anglaise, dit-il avec un fort accent du cru. Je suis Pablo Domingues, pur hidalgo. Touriste, ici, comme toi. On s’amuse bien, non ?

Non, pas du tout ! Cette façon de la coller contre lui déplaisait hautement à Miss Adams qui commençait à s’énerver.

Je m’amuserais peut-être plus si vous cessiez de poser vos mains sur mes fesses, grinça-t-elle.

L’autre n’en eut cure, poursuivant ses pressions et caresses.

Lâchez-moi tout de suite ou il vous en cuira, menaça-t-elle.

En réponse, elle reçut la bouche infâme de ce type sur la sienne. Vive les enseignements de ses divers professeurs. Le sortilège cuisant informulé jaillit d’elle sans même y penser. Pablo se recula, aux quatre cents coups. Néanmoins sa réaction ne fut pas des plus bénignes, d’un revers de paume, il lui expédia une manchette au menton avec un baragouin qui devait à peu près signifier ceci :

Espèce de sale traînée ! Qu’est-ce que tu m’as fait ? J’ai les mains pleines d’ampoules ; garce !

Il levait à nouveau le bras sur elle quand il fut freiné en plein élan. Une grimace de douleur lui tordit les traits pendant qu’avec un sourire quasi sadique Max Von Falkenberg lui broyait la main en arrière en aboyant Merlin sait quoi en espagnol.
Pétrifiée, se massant le menton douloureux, Eve suivit l’altercation, dont elle était à l’origine, dans un état second.
Soudain, l’air furieux, Max l’empoigna et la traîna dehors en lui bassinant les oreilles de discours irrités auxquels elle répliqua :


C’est faux, je ne l’ai pas aguiché ! Je n’ai rien fait du tout. Il m’a agressée, c’est sorti tout seul. Arrête, tu me fais mal !

Il la fourra dans la voiture tel un paquet de linge sale. La rage et l’indignation bouillonnaient en elle et sans doute en lui. Avant qu'il ne lance le moteur, elle se rebiffa :

Et toi, tu ne te marrais pas avec les filles au bar ? J’ai des yeux, j’ai vu, ça n’avait pas l’air de te déplaire, je pouvais faire pareil, je ne suis pas ta chose, et…

Elle crut qu’il allait l’étrangler sur place.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Dim 11 Oct - 1:02

Première nuit de vrai repos depuis longtemps. S'il rêva, Max n'en gardait aucun souvenir en se réveillant. Seulement persistait une curieuse sensation de bonheur ne pas ressentie depuis...il n'en savait plus trop rien. Savoir qu'Eve était là suffisait pour rasséréner son esprit. La jeune canadienne avait toujours fait cet effet sur lui, depuis le jour même de leur rencontre. Une fois ne faisant pas coutume, Max se laissa aller à un peu de bienfaisante paresse et resta là, à regarder le plafond, ses idée vagabondant allègrement, sans aucun souci apparent...
Mais des soucis il en avait toujours. Impossible prétendre le contraire. Le principal: Alix...pourtant contrairement aux autres matins de sa vie depuis le départ de l'ex-mangemorte, il ne ressentit pas ce désespoir qui était devenu, à la longue, l'unique sentiment qui l'habitait. Non, ce matin là, Max eut la douloureuse certitude d'avoir commis la pire erreur de sa vie et au lieu de désespoir, il sentit un virulent ressentiment lui étreindre le coeur et puis de la colère, suivie de prés par une hargneuse rage...pour finir, curieusement, en une délirante sensation de liberté. De quoi confonde n'importe qui. Max ne fut pas l'exception.

Que diables se passait il? Pourquoi soudain l'amère douleur qui le dévorait s'estompait elle? Les évènements de la veille l'avaient remué, sans aucun doute, secouant la morose sensation de gris dans laquelle il vivait depuis quelque temps. Eve?
Il se souvint du jour où elle l'avait quitté...mieux dit, lorsqu'elle était partie, se libérant ainsi de son joug de contrôle. Elle avait suivi ce jeune homme au regard franc qu'il avait détesté dès le premier instant. Alors, il n'avait pas voulu interpréter ce curieux et féroce sentiment. Le faisant en ce moment, la plate vérité le secoua encore plus...jalousie!

*Analyse moi ça, vite fait! Jalousie?...Quoi d'autre? T'es plus bête que permis, toi!*

Repasser soigneusement les faits lui prit encore un bon moment. Les conclusions résultantes faillirent l'affoler pour de bon. Aimer Eve, en voulant se convaincre que c'était purement fraternel avait été une façon très commode de voir les choses, juste parce qu'il n'avait, à ce moment donné aucune intention de se lier à qui que ce soit. Il ne voulait pas d'attaches...pas de ce genre, en tout cas. Pourtant, ce besoin de liberté totale, d'indépendance avait bien volé en miettes dès que Miss Blackstorm avait pris le contrôle de son existence. Il avait renoncé à tout pour l'avoir...et se laisser avoir. Il avait vendu son âme au diable pour ces beaux yeux et était devenu l'esclave pathétique d'une passion irraisonnée, de cette obsession maladive qu'il voulait nommer amour mais qui n'avait été que seulement ça: Passion. Affolante, déferlante, dangereuse, tyrannique, contraignante, délirante...quasi mortelle.

*Et alors?...Alors, quoi?...Sais pas...sais plus.*

Très conforté par la clarté méridienne de ses raisonnements, Max finit par s'extirper du lit et aller vers la fenêtre. La peu engageante grisaille d'un brumeux matin londonien le fit grogner avant de trainer sa carcasse vers la salle de bains mais à sa grande surprise s'y trouva nez à nez avec...Eve.

Je… Bonjour Max, bien dormi ? J’avale ça et je te cède la place. C’est un tonique, rien d’autre !

Euh...bonjour...

Pas le temps de dire plus, elle fila à toutes jambes. d'habitude elle était u peu plus démonstrative et franchement une bise ne lui aurait fait aucun mal en guise de salut matinal mais en voyant l'image que lui renvoya le miroir, il convint qu'elle avait eu sans doute raison...il avait une mine à faire peur. Une douche arrangerait bien de choses ainsi qu'un bon coup de rasoir...et une paire de bonnes idées!

Avoir des idées était le fort de Max. Il était passé maître en l'art de l'improvisation. En plus de l'imagination le gars avait les moyens, ce qui est toujours un précieux avantage. Avant de rejoindre Eve, il passa une bonne demie heure dans son bureau accroché au téléphone. Quelques coups de fil aux personnes précises et tout était réglé.

Eve n'avait pas lambiné, un succulent petit déjeuner n'attendait qu'on lui rende honneur, ce qu'il fit en toute joie de coeur avant de lâcher, comme si rien:

Cette grisaille est déprimante, je crois qu'un changement de décor nous fera le plus grand bien. Je suis sûr que l'Andalousie va t'enchanter.

La jeune canadienne le considéra, ahurie, ce qui le fit presque rire.

Quoi ? Tu veux que l’on aille dans le sud de l’Espagne ? Je… j’admets qu’il doit y faire plus chaud qu’ici, mais…

Mais rien, ma douce. Rien ne nous retient ici, autant se faire plaisir!

Sa moue disait long sur ses pensée. Il avait encore pris des décisions sans consulter personne. Confiant qu'elle ne lui en voudrait pas trop longtemps Max mit le contact...

L'Andalousie en Octobre. Eve n'en revenait pas de la surprise et il adora son expression ébahie. En cet instant, Max sut qu'il ferait n'importe quoi pour la voir heureuse!

Mince alors ! Tu as transformé la voiture en portoloin ? C’est magnifique !

Il n'aimait pas trop se servir de la magie,mais ce regard éclatant valait le détour à ses principes.

Disons, que c'était pour mieux éclairer ta lanterne sur les divers moyens de locomotion sorciers.

La villa choisie l'enchanta. Il y avait de quoi. L'endroit était exactement ce qu'on pouvait qualifier d'idyllique...solitaire, sans être paumé dans la géographie des lieux, il pourvoyait l'isolement nécessaire pour la pratique de la magie sans crainte d'ameuter le voisinage!

Une piscine, scintillante de soleil n'attendait qu'eux mais si Eve avait prévu s'adonner placidement à la baignade, elle dut sans doute déçue. Son époustouflante apparition en bikini noir, le laissa un peu sans haleine deux minutes mais se reprenant il lui annonça, sans plus de préambules, son désir de savoir où elle en était avec le Patronus. Docile, Eve s'y plia.

Pendant un bon moment, sans bouger de sa place d'observateur, il suivit ses essais...vains.

Elle avait l'air si decue, si triste et défaite que Max n'eut d'autre recours que se lever et la rejoindre.


Allons, ma chérie...concentre toi...

Je n’y arrive plus depuis… depuis que…

Il devina qu'elle parlait de la mort de son ami , ses larmes ne pouvaient dire le contraire. La prendre dans ses bras et caresser sa tête lui sembla le plus indiqué...en plus que c'était très agréable de la tenir contre lui en la sentant s'apaiser doucement.

Allez, on va essayer ensemble!

Le résultat de cet essai dirigé le laissa sans haleine. Il se souvenait parfaitement bien que le patronus d'Eve était une mésange or ce qui jaillit de sa baguette en cet instant là...n'était autre qu'un superbe faucon gris.
Cette apparition inédite avait une signification ahurissante...très peu de choses au monde pouvaient faire changer le patronus d'un sorcier, ça Max le savait très bien...la souffrance ou l'amour, cas où il n'était pas rare que la nouvelle manifestation soit semblable à celle de la personne aimée. Il sentit son coeur démarrer à des cadences affolées...son propre patronus était un milan royal...oiseau de proie par excellence...pas moins que le faucon, qui était la figure emblématique de la maison Falkenberg.

Que signifiait tout cela? Valait mieux pas y penser pour le moment...Ils déjeunèrent à la va vite et il la laissa faire paisiblement une longue sieste à l'ombre d'un parasol. lui, n'avait pas du tout sommeil, il était trop remué par cette ultime révélation...Consciemment ou pas, Eve avait assumé un patronus similaire au sien...ce qui ne pouvait signifier que...

Cela lui donna de quoi penser toute l'après midi, en la regardant dormir, placide et belle, inconsciente des bouleversements qu'elle causait


Parce que lui, il commençait à être drôlement bouleversé...remué, secoué, étourdi..en peu de mots, il était paf de chez paf! Sa, très commode, croyance qu'entre eux ne courait qu'un merveilleux entendement et un amour fraternel venait de s'écraser joliment contre les évidences, très réelles, du contraire. Alix y avait vu clair et il n'avait rien voulu entendre...Lev l'avait deviné et il lui avait ri au nez...pourtant.

Allez, Eve...temps de se réveiller!

Il la secoua, avec un rien de rudesse, encore pris de court par ses écrasantes conclusions. Elle ne tarda rien à reprendre ses esprits, la sieste lui avait fait tout le bien qui lui faisait défaut, à lui...il aurait dû ronfler au lieu de se livrer à pareille instrospection de son âme.
Et voilà que la douce enjôleuse voulait aller s'amuser un peu...voir du monde, danser...Lui, il serait très volontiers resté à la maison, à bavarder, à la regarder...mais tout compte fait ce n'était peut être pas la meilleure idée du monde...

Eve avait decidé d'aller danser. Max n'avait aucune envie d'aller se démener sur la piste, la danse n'avait jamais été son fort et il s'en passait trés volontiers. Accoudé au bar, mine de rien, il ne la quittait pas de l'oeil. Elle avait l'air de beaucoup s'amuser et à quoi bon mentir, lui non plus ne s'ennuyait pas. Depuis un moment, il subissait, pauvre martyre, l'assaut de deux superbes créatures qui rivalisaient de génie et atours pour attirer son attention. N'étant ni sourd ni aveugle, Max dût bien, à moment donné distraire son attention des évolutions de Miss Adams .

Mais que pensait elle faire? Qui diables était ce type? Franchement, quelle façon de danser était ce celle là? Là, Max tourna carrément le dos aux deux filles et fronçant le sourcil suivit chaque fait et geste de la canadienne. Le type qui l'enlaçait pour ce slow semblait bien entreprenant...Quand le mec eut l'audace de l'embrasser, il vit rouge...ce qui se passa après fut pls de ce qu'il pouvait supporter...le mécréant venait de frapper son ange...Là, Max ne se retint plus...en deux bonds de fauve assoiffé de sang il fut sur la piste et arrêtait le geste du bonhomme qui maudissait copieusement Eve, la traitant de tous les noms les moins galants du, pourtant très riche, vocabulaire castillan. Il aurait voulu le tuer sur place mais bien entendu, on ne faisait pas ça avec tant de gens autour. Max dût se contenter de le maudire de la meilleure manière possible, en bon espagnol, pour qu'il ne reste aucun doute sur l'ampleur de la proteste et pour clore gentiment la discussion, lui expédier un uppercut qui l'envoya rêver à ses ancêtres, avant d'empoigner Eve du bras pour l'entrainer à sa suite. Elle ne dit rien mais ne suivit pas volontiers.

Peut on savoir à quoi tu joues, là!?...C'était quoi cette petite scène si charmante? Tu agiches le type et après...

C’est faux, je ne l’ai pas aguiché ! Je n’ai rien fait du tout. Il m’a agressée, c’est sorti tout seul. Arrête, tu me fais mal !

Ça..je le sais...mais tu t'aurais vue...tu faisais très sexy, là...et tous ces types qui te reluquaient...

Et toi, tu ne te marrais pas avec les filles au bar ? J’ai des yeux, j’ai vu, ça n’avait pas l’air de te déplaire, je pouvais faire pareil, je ne suis pas ta chose, et…


Il dut faire un effort pour se calmer et ne pas la secouer comme la veille mais elle s'était faite toute petite à sa place...que craignait elle? Qu'il la frappe?

D'abord...arrête de faire cette tête de victime...tu devrais me connaître assez pour savoir que je ne frapperais jamais une femme...et toi, encore moins...

Elle n'en semblait pas trop convaincue, il aurait presque juré la voir trembler.

Eve...bon sang, suis pas un monstre d'iniquité...J'ai une meilleure idée que rester ici à discuter sur l'indiscutable.

Sans rien dire de plus, il démarra et conduisit en silence jusqu'à un endroit solitaire. Eve dû penser qu'il était devenu pour de bon, quand en quittant la voiture et la longeant, il ouvrit sa portière et la prenant du bras l'obligea à descendre. La suite fut un peu remuante...Transplanage direct à un endroit insoupçonné...

La cour des Lions de l'Alhambra est un endroit très particulier. Figée au creux des siècles, elle demeure parfaite. Immuable. Magique. Ce soir, à la lumière de cette lune automnale, le spectre des siècles l'ornait de lumières inédites.

Tu sais, Eve...si tu continues à te comporter de cette façon...je vais crever de jalousie, moi...

Il lui releva le menton et sans lui laisser le loisir de placer un mot, l'embrassa très doucement sur la bouche.

L'air embaumait la jasmin. La lune sur Granada...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Lun 12 Oct - 1:54

Peur ? Oh oui, elle avait eu très peur qu’il ne la frappe malgré ses belles phrases disant le contraire. Néanmoins, il n’en fit rien et lança le moteur de la voiture, alors que, perdue dans un chaos de pensées, Eve se demandait bien où il allait. Le chemin n’était pas celui du retour. Avait-il décidé de la balancer dans un ravin ?
Quand, il freina et sortit du véhicule, elle était loin d’être rassurée qu’il l’oblige à descendre. Ses gestes pourtant étaient doux, toutes traces de fureur disparues.
Le transplanage la prit de court. Elle connaissait assez Max pour savoir qu’il pratiquait rarement la magie sans bon motif.
Le décor dans lequel ils apparurent la laissa sans voix. Baigné d’une douce lumière lunaire, le patio des lions offrait un décor des plus romantiques. Là, près de la fontaine, Max la força à lui faire face :


Tu sais, Eve...si tu continues à te comporter de cette façon...je vais crever de jalousie, moi...

Les mots eurent du mal à pénétrer son esprit chamboulé. Jaloux ? Il se disait jaloux, mais…
La suite fut la plus merveilleuse qu’elle ait pu imaginer. Elle l’avait si souvent souhaité ; enfin il l’embrassait. Il l’embrassait pas comme un frère ni un ami. Non, ce baiser, à n’en pas douter, était celui… d’un amoureux. Léger, cet accolement s’approfondit, la faisant fondre délicieusement dans une réplique un peu maladroite au départ plus enjouée ensuite. Un peu haletante après ce premier émoi, elle resta nichée dans les bras forts du jeune homme, s’étonnant de ne rien voir du feu d’artifice qui avait jailli dans sa tête l’instant d’avant.

Max… Je… Je t’aime tant. Depuis… depuis si longtemps…

Elle l’étreignait comme s’il elle craignait de le voir s’évaporer, se laissant doucement dériver sous les nouveaux baisers échangés.
Sans se concerter, lentement, ils déambulèrent au milieu des bâtiments et parcs désertés à cette heure.
C’était magique. Toutes ces beautés remarquables pourtant la captivèrent moins que cette sensation extraordinaire de l’avoir conquis.
Avec son bras autour de ses épaules, elle passant le sien sur sa taille, jamais Eve n’avait connu cette plénitude qui vous donne l’impression de marcher sur un nuage. Une foule d’interrogations se pressait sous son crâne mais elle ne voulait rien gâcher de ces moments uniques par des paroles peut-être déplacées.
Les jardins du Generalife dégageaient un tel enchantement qu’ils s’assirent sur un banc d’un endroit où la perspective sur le bassin aux fontaines était magnifique. Laissant sa tête aller au creux de l’épaule de son aimé, Miss Adams soupira
:

Tu as compris avec le patronus, hein ? Je ne m’attendais pas à ce qu’il change de forme, ça m’a surprise et embarrassée aussi. Je savais que je t’aimais depuis… le premier jour ou peut-être le second, je ne sais plus. J’espérais, j’attendais puis… je me suis résignée. Davis a été très… gentil avec moi. Il faudra que tu m’expliques ce que je fais de travers. Tantôt, je te jure que je n’ai cherché à séduire personne ou… peut-être toi ? De loin ? Va savoir ? C’était involontaire en tout cas. Je suis néanmoins fière de mon sortilège cuisant informulé même s’il m’a valu une baffe ! Qu’est-ce que tu lui as mis, au gars !

Ils rirent, s’embrassèrent, soupirèrent.
La nuit, divine et secrète, les enveloppait du doux manteau des amants.
Il fallut cependant quitter ce havre idyllique sous peine de se faire pincer par un gardien. Contre deux sorciers, le pauvre en aurait pris pour son grade mais autant éviter les ennuis.
Transplanage jusqu’à la voiture, retour main dans la main à la villa isolée.
Gauches soudain, autant l’un que l’autre, ils se souhaitèrent tendrement la bonne nuit avant de filer chacun dans son lit.
Longtemps Eve se tourna et retourna en se posant mille questions. Tout cela n’était-il pas qu’une douce illusion ? Max la considérait-il enfin comme une jeune femme et non plus comme sa petite sœur ? Cherchait-il simplement un dérivatif à son propre chagrin ?
Si demain Alix revenait, partirait-il ? Devait-elle aller le rejoindre ou viendrait-il ?
Epuisée de tant gamberger, Miss Adams finit par s’endormir, le sourire aux lèvres.


Au matin, elle s’éveilla en se demandant si elle n’avait pas rêvé tout ça. Un peu inquiète, elle guetta le réveil de Von Falkenberg tout en préparant le petit déjeuner. Lorsqu’il la retrouva, ses doutes s’envolèrent sous le feu des baisers passionné du jeune homme.
Wow ! A ce rythme, les leçons de magie risquaient d’être retardées.
C’était mal connaître Max que d’imaginer qu’elle s’en tirerait à si bon compte. Dès qu’ils furent prêts, l’entraînement recommença. Bon, d’accord, elle était très distraite et très jouette… Y a-t-il quelque chose de plus amusant que de se faire reprendre de la plus tendre des façons ?
Pas de sieste, l’après déjeuner fut intensif en exercices de défense et d’attaque. Max ne la ménageait pas. Il tenait très à cœur la promesse faite à Mrs McGonagall quant aux résultats à obtenir pour Noël.


Stop ! quémanda-t-elle. Arrêtons un peu… je… je ne me sens pas bien.

Trois fois de suite elle avait raté l’incarcerem, et se sentait vidée. Pâlotte, en nage, elle tituba jusqu’au transat. Des papillons bleus dansèrent devant ses yeux. Elle n’eut pas conscience de tomber d’un coup dans la piscine.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mar 13 Oct - 16:19

Céder à la folle impulsion de l'embrasser avait été plus fort que lui mais la douceur inégalable qui se dégagea de cette étreinte lui fit oublier tout autre chose qui ne fut pas la tenir dans ses bras.

Max… Je… Je t’aime tant. Depuis… depuis si longtemps…

Quelle dévotion, quelle merveilleuse innocence qui le bouleversèrent au delà de toute prévision. Méritait il ces sentiments si nobles? Mais il l'aimait aussi, c'était un fait...mais son amour à lui serait il celui qu'Eve attendait? Méritait?

Moi aussi je t'aime, mon cœur...beaucoup plus que je ne le croyais moi même!

Ce n'était sûrement pas la déclaration d'amour la plus véhémente mais Max n'avait jamais été trop doué pour les discours enflammés...ni pour les discours du tout. Sauf l'ex mangemorte, toutes ses aventures n'avaient été que des rapides épisodes sans transcendance qui ne demandaient pas beaucoup de mots, mais alors il s'agissait de femmes qui savaient très bien quel était le nom du jeu et ne demandaient rien d'autre. Avec Eve, tout était différent. Elle méritait tous les égards, toute la douceur et patience qu'il n'avait jamais cherché à dispenser à une fille.

Cette promenade dans ces jardins enchantés sous la lune convenait parfaitement à ce merveilleux esprit romantique, il la sentait presque fondre de bonheur, en se demandant si c'était vraiment possible que quelqu'un puisse l'aimer de cette façon si dévouée. Apparemment oui. Lui, Maximilian Benedict von Falkenberg pouvait aussi éveiller cette étourdissante tendresse et pas seulement des passions dévorantes...C'était rassurant. Réconfortant. Un peu affolant aussi.


Tu as compris avec le patronus, hein ?
Il sourit ému, en la serrant contre lui.

Ça a été un aveu fracassant, ma douce...absolument fracassant.

Je ne m’attendais pas à ce qu’il change de forme, ça m’a surprise et embarrassée aussi. Je savais que je t’aimais depuis… le premier jour ou peut-être le second, je ne sais plus. J’espérais, j’attendais puis… je me suis résignée.


Max sentit son cœur se serrer. À quel point peut on être aveugle et idiot? En tout cas, lui, il avait battu des records. Son égoïsme naturel lui avait empêché de reconnaitre cet amour en sa totalité et avait eu l'audace de la faire affronter, comme si rien, sa relation échevelée avec Alix...Comme elle avait dû souffrir!

Pardonne moi...je suis très bête parfois. Ma mère insiste à dire que je suis un esprit simple..elle n'aura pas eu tort. Ça ne m'étonne pas que tu ais choisi de partir avec...ton ami.

Elle restait là, tout contre lui, confiante. Heureuse, lui délivrant ses pensées avec cette confiance radieuse qui les avait unis, faute de mieux, depuis le jour de leur rencontre.

Davis a été très… gentil avec moi.

Là, il ne voulait plus de détails. Chassez le naturel, il revient au galop. Max était jaloux et possessif, il n'y pouvait rien et n'avait rien à cirer avec des détails qui risquaient de le faire râler.

Pauvre gars...

Ce fut tout ce qu'on pouvait tirer de lui pour honorer la mémoire du disparu.

Il faudra que tu m’expliques ce que je fais de travers. Tantôt, je te jure que je n’ai cherché à séduire personne ou… peut-être toi ? De loin ? Va savoir ? C’était involontaire en tout cas.

Baiser sur le sommet de son crâne.

Tu n'as pas eu l'intention de faire les choses de travers...du moins, c'est ce que j'espère...mais dans ces contrées ou les types ont le sang chaud, faut y aller mollo...en tout cas, si tu voulais me séduire tu es bien parvenue au but...me voilà rendu à tes pieds et prêt à casser la gueule du premier abruti qui osera poser ses yeux sur toi!

Je suis néanmoins fière de mon sortilège cuisant informulé même s’il m’a valu une baffe ! Qu’est-ce que tu lui as mis, au gars !

Je vais commencer à croire, miss Adams que sous ces dehors d'ange se cache un petit démon...très réussi ton sortilège...j'espère que tu ne t'en prendras pas à moi de cette façon.

Il état sûr qu'il n'en serait rien...a moins de lui donner un bon motif.

Retour à la maison. Vu l'heure, temps d'aller dormir surtout si le lendemain il comptait reprendre cette instruction interrompue tant de fois. Au moment de se se souhaite bonne nuit, Max pressentit que la jeune fille était nerveuse...Que pensait elle? Qu'il allait tout de go l'entrainer dans son lit? Pas que l'envie lui manquât mais avec elle, il ferait des efforts de délicatesse, pas besoin de l'effaroucher ni lui faire penser que celle ci serait une aventure comme les autres.


Fais des beaux rêves, mon ange...demain, on a du boulot à abattre!

Qu'elle l'embrasse de la sorte n'aidait en rien à ses bons propos mais il tint bon et chacun prit le chemin de sa respective chambre.

Le lendemain, l'entrainement reprit aussitôt le petit déjeuner avalé. Attaque et défense. Le jeune Davis avait été un bon maître. Eve s'en tirait très vaillamment quand elle voulait mettre de sa part...et retombait sur terre.

Bien rêveuse, ma belle!, morigéna t'il en l'embrassant le temps d'une courte pause pour souffler, mais McGo n'a rien à faire avec tes yeux pleins d'étoiles...elle me signalera comme le principal coupable et est chiche de me donner une retenue...je la connais. Allez, on continue!

L'Incarcerem lui posait des problèmes. Au troisième essai, elle demanda grâce.

Arrêtons un peu… je… je ne me sens pas bien.

Si pris dans son rôle d'instructeur sérieux, il n'avait pas remarqué sa soudaine pâleur.

Ma chérie...

Il n'arriva pas à temps pour la retenir alors qu'elle piquait une tête dans la piscine. Il plongea à sa suite et la sortit de l'eau...évanouie. Instant de folle panique. Un Revigor plus tard lui faisait reprendre ses esprits mais elle restait pâle, tremblante, défaite. Max se maudit de l'avoir menée à ce train de diable qui, évidemment était venu à bout de ses forces. Avant qu'elle ne s'avise à
protester, il l'avait emportée à l'intérieur de la maison, appliqué un sort de séchage à ses vêtements et cherché les clés de la voiture. Pas question de transplaner avec Eve dans cet état.

Conduire à des vitesses suicides n'avait pas de secrets pour Max, il ne tarda que la moitié du temps requis ordinairement pour arriver devant la luxueuse façade la la clinique privée du Dr. Jeronimo Oliveros. Pas question d'aller à l'hôpital du coin, pour sa chérie, le choix se porterait toujours sur le meilleur et le plus rapide.

Grand seigneur, habitué à toujours obtenir ce qu'il voulait, Max n'eut aucun mal à voir le jeune fille admise d'immédiat à la consultation de l'imminence du bled. Il suffit de décliner son identité pour que le médecin dise connaitre son oncle Aloius...le cher homme récoltait ses lauriers dans les deux mondes. Pour une fois, Max ne se plaignit pas d'avoir une famille influente.

À grands traits, il expliqua au Dr. Oliveros ce qui se passait. L'homme se contentait de hocher la tête, patient, souriant de temps en temps à la pauvre Eve qui semblait à point de s'évanouir de nouveau.

Il faut que j'examine mademoiselle, assura t'il en bon anglais quoiqu'avec un accent à faire grincer des dents, veuillez attendre ici, M. von Falkenberg.

Il ne put rien faire que se plier aux exigences du protocole médical et faute de mieux s'en alla regarder par la fenêtre, question de tuer le temps et l'impatience.

Le Dr. Oliveros ne fut pas long à revenir. Eve, l'air un peu plus ragaillardie, le précédait. Son premier réflexe fut de la prendre dans ses bras sous l'œil adouci du toubib.

Alors?...À qui se doit ce malaise?

D'après un premier examen rien de grave n'est à craindre. Miss Adams ayant fait référence aux derniers évènements, très éprouvants qu'elle a traversé dernièrement, je penche à croire que le seul traitement qui convient en ce cas est repos, alimentation balancée et un petit choc vitaminique, dont j'ai appliqué la première dose pour la remettre rapidement d'aplomb.

Max se serait tapé la tête contre les murs. Il aurait quand même pu penser qu'Eve ne se trouvait pas dans la meilleure des formes après toutes ses misères et lui n'avait rien trouvé de mieux qu'à la faire crever à faire des exténuants exercices de magie. Si le toubib savait...mais bien sûr, il ne pouvait rien savoir.

Je voudrais néanmoins faire d'autres examens!

Max et Eve le regardèrent comme s'il venait de parler en mandarin.

Euh...d'autres examens? Pourquoi faire?
, s'était enquis Max en toute innocence.

Le sourire du Dr. Oliveros fut tout un poème de complicité attendrie, en toute évidence à ses yeux ils étaient un couple...un couple très uni, ce qui est plus si on tenait en compte qu'il ne l'avait pas lâchée de son étreinte rassurante.

En cas de grossesse, nous ne voudrions pas avoir des problèmes, n'est ce pas? Tout est possible malgré toutes les précautions...

Le reste du discours de cet homme plein de bonne volonté se perdit dans le chaos des pensées de Max. Il sentit comme si on venait de luis assener un coup de massue sur la tête. Encore un détail auquel il n'avait même pas songé...le pauvre Davis avait beau être mort...il ne l'était pas auparavant...et il était amoureux d'Eve...très gentil, si on tenait compte des propres mots de la demoiselle.

Il ne sut jamais comment il avait pris congé du médecin, avec la promesse de ramener Eve, qu'il n'avait pourtant pas lâchée, pour une autre injection de vitamines. Retour à la maison en silence. Il avait peur d'ouvrir la bouche et dire un tas d'inepties,mais en arrivant, il n'y tint plus.

Et alors?...Tu crois que...?
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Jeu 15 Oct - 23:50

Que lui était-il arrivé ? Tout se passait bien, elle avait tout pour être heureuse depuis l’immense révélation de la veille puis elle s’était sentie toute bizarre et avait tenté d’aller s’allonger sur le transat. Après…
Si Eve se réveilla effectivement sur le transat, elle grelottait dans ses vêtements trempés, pas plus en forme qu’avant malgré les douces sollicitations d’un Von Falkenberg passablement inquiet.
Hop, il l’emporta dans ses bras puissants à l’intérieur de la villa où des sortilèges de séchages se lancèrent.


Qu’est… Qu’est-ce que j’ai eu ?

Fermé, Max la soutint jusqu’à la voiture où, pantelante, elle laissa rouler sa tête contre son épaule. De mémoire, Miss Adams ne s’était jamais sentie si faible, dolente.
Que le véhicule fonce à un train d’enfer ne fut perçu qu’au travers une sorte de brouillard cotonneux.
La clinique privée où ils descendirent était probablement réservée à la jet set. A moitié sonnée, Eve ne remarqua rien du marbre, velours, musique douce qui ornaient l’ensemble très chic. En un clin d’œil, Max parvint à se faire recevoir par le propriétaire des lieux : le Dr. Jeronimo Oliveros. Volubile, l’Allemand brossa un tableau précis de ce qui était advenu tandis qu’Eve oscillait dangereusement sur sa chaise. Assez bonace, le Docteur à la fine moustache sourit :


Il faut que j'examine mademoiselle, veuillez attendre ici, Mr. von Falkenberg.

Une infirmière adorablement moulée dans un uniforme bleu guida Eve dans la pièce adjacente. Elle l’aida à revêtir une blouse fleurie, genre « opérée », tandis qu’Oliveros se lavait les mains.
Toujours souriant, il revint vers elle et procéda à une auscultation minutieuse accompagnée d’une batterie de questions plus ou moins indiscrètes
:

Suivez-vous un régime amaigrissant ? C’est la mode aujourd’hui de vouloir ressembler à un squelette. Là, je constate que vous n’êtes pas loin de gagner un prix.

Si c’était de l’humour, Miss Adams ne le goûta pas. Sourdement, elle répondit :

Il y a peu j’étais en enfer avec juste de quoi nourrir deux chats…

Ecoute du rythme cardiaque devant, derrière ; observation des pupilles, des réflexes, prise de tension

Là, ça ne va pas ma petite ! 9/5… C’est pas bon du tout. A quand remontent vos dernières périodes ?

Prise de court, la jeune fille tenta de se remémorer…

Je… un mois ou deux… Peut-être plus… Je n’ai jamais été régulière…

Là, le sourire du médecin se fit… condescendant. Sans lui demander son avis, il lui passa un garrot autour du bras gauche et planta une aiguille dans la veine saillante. Pour un peu, Eve aurait vu trente-six chandelles de plus si une autre piqûre n’avait succédé à cette ponction sanguine. Comme par enchantement, une vigueur nouvelle investit Miss Adams. Plus de tête qui tourne, tout se stabilisait. Réconfortée et rhabillée, elle put sortir et retrouver un Von Falkenberg aux quatre cents coups d’avoir tant angoissé. Il bombarda le médecin d’un tas de question auxquelles Oliveros répondit complaisamment qu’il ne s’agissait selon les premières observations que d’un disfonctionnement dû à des privations. Des vitamines et du repos devraient arranger tout ça. Sur ce, il la laissait partir mais jugea bon de préciser qu’il allait procéder à des analyses complémentaires :

En cas de grossesse, nous ne voudrions pas avoir des problèmes, n'est ce pas? Tout est possible malgré toutes les précautions...

Max verdit, Eve rougit jusqu’à la racine des cheveux.
Tractée vers la voiture plutôt que soutenue, la demoiselle ne reçut aucun mot durant le trajet de retour.
Il freina sec, lui ouvrit la portière et la mena jusqu’au living-room où ce qui le tenait à cœur surgit dans une des mots simples mais très édifiants
:

Et alors?...Tu crois que...?

Le chemin avait permis à Eve d’analyser certaines choses. L’attitude de Max ne faisait que confirmer ses craintes : il était jaloux ! Encore et toujours jaloux, d’un mort cette fois !
Trop faible encore pour posséder la combattivité nécessaire, Eve haussa les épaules. Laconique, elle dit
:

Non, certainement pas. Et quand bien même ? Ça changerait quelque chose pour toi ? Le docteur a parlé de précautions… Ce qui doit être sera, j’ai deux mois de retard. Excuse-moi, je suis fatiguée. Merci de t’être occupé de moi.

Un bisou, son lit et les chats, c’est tout ce dont elle avait besoin pour le moment. Max était-il si aveugle pour ne rien avoir compris ? Si ça l’amusait de se faire du mal, qu’y pouvait-elle ?

*Taratata, j’y penserai demain.*

Le lendemain, elle fut réveillée par l’arôme du plus délicieux des cafés humés depuis longtemps.
Max avait préparé du café ? Tout seul ? Voilà une première digne du Guinness book. Déjà qu’il lui avait concocté une omelette… Pas à dire Mr Von Falkenberg avait évolué dans le bon sens.
Le médecin avait pourtant stipulé de la réalimenter en douceur… là… Elle eut de nouveau le tournis face au plateau trop bien garni qu’il lui amena au lit, avec un grand sourire. Le temps d’un petit baiser sur les lèvres, elle repoussa le plateau n’y piquant qu’un toast :


C’est beaucoup trop. Je ne sais pas pourquoi mais mon appétit est devenu celui d’un moineau. Sans doute s’est-il rétréci avec les privations. Ton café sent très bon. J’en veux une grande tasse, s’il te plaît.

Il l’observa intensément pendant qu’elle buvait, comme s’il cherchait à détecter des signes qui trahiraient son état. Peu habituée à être dissimulatrice, Eve n’aimait pas cette situation ambigüe. Pourtant, elle serait morte de honte d’avouer qu’elle n’avait jamais connu d’hommes intimement. Ce n’était pas si difficile que ça à deviner pour qui savait comment elle avait été élevée.
Très prévenant, Max s’enquit de ses désirs. Si elle voulait rester allongée, il n’y verrait aucun inconvénient. Si elle voulait bouger, non plus.


Nous ne sommes pas venus ici pour rester enfermés, sourit-elle. J’aimerais beaucoup visiter les environs, si tu es d’accord.

Prêt à tout pour la satisfaire, Max accorda.
Une heure plus tard ils roulaient en direction des plages méditerranéennes.
Moins courues à cette époque de l’année qu’en plein été, l’ambiance y était néanmoins dynamique. Ce changement de décor, fréquenter des gens insouciants plut beaucoup à la jeune Canadienne qui n’avait que rarement eu le loisir de s’amuser dans la vie. Bien sûr, en compagnie de Max (et d’Alix) elle avait connu l’Afrique – pour y travailler – et un peu l’Australie. Son plus beau souvenir resterait sûrement Venise et ses gondoles… Il faudrait qu’ils retournent s’embrasser sur les canaux de la cité des Doges.
Lèche-vitrine, visites de boutiques, d’églises, marche dans des vieux quartiers typiques avant de simplement balader pieds nus sur le sable avec la main de Max dans la sienne, comblaient Eve.
Si seulement Von Falkenberg avait pu se détendre, elle aurait été pleinement heureuse. Dix fois, elle avait failli lâcher le morceau mais tenait bon par pudeur. De toute façon, bientôt les résultats d’analyse attesteraient qu’aucun enfant n’était à craindre et, tôt ou tard, Max remarquerait sûrement qu’Eve était loin d’être une experte aux jeux de l’amour.
Ils déjeunèrent dans un petit restaurant dont la zarzuela faisait la réputation. Ayant avalé ses vitamines ( ainsi qu’une potion maison), Miss Adams fit honneur à ce savoureux mélange de poissons et de crustacés. Assez lourde après ce copieux repas, la somnolence la guettait. Très attentif à la jeune fille, Von Falkenberg décida de louer des transats sur la plage. A l’ombre d’un parasol, couvée par son amoureux, Eve s’endormit en toute quiétude.
Une sensation de froid, d’absence ?, la réveilla. Très surprise d’avoir dormi si longtemps, la demoiselle s’inquiéta légèrement de sa solitude. Le plagiste regroupait déjà ses sièges ; la plage se désertait avec le lent plongeon du soleil vers la mer obscurcie. Où diable était passé Max ? Se relevant, elle chercha des indices autour d’elle. Pas de mot laissé dans son sac, pas de signes, rien.


*Tu es folle de déjà imaginer une catastrophe. Il est peut-être simplement allé aux toilettes du bar rattaché à cette portion de plage.*

L’employé sembla heureux que la belle quitte enfin les lieux. Assez timidement, Eve s’enquit :

Buenos tardes. Puis-je vous poser une question ? Auriez-vous vu où le jeune homme qui m’accompagnait est allé ?

Dans cet endroit touristique, l’anglais demeure la langue véhiculaire par excellence. Elle avait donc toutes les chances d’être parfaitement comprise. La réponse, très bien prononcée, la scia :

Je suis désolé, Miss, je n’ai vu personne… pour la bonne raison que vous êtes venue seule, ici !

Ça et prendre un coup sur la calebasse tenait du pareil au même. Interdite quelques secondes, Eve prit le parti d’en rire :

Vous plaisantez, j’espère. Rappelez-vous ! Nous vous avons loué ces transats pour la journée peu après 14heures.

L’autre maintint sa position. Selon lui, Eve seule s’était installée et avait dormi plus de trois heures d’affilée.
Haussant les épaules devant ce borné, Eve s’adressa directement au patron. Le petit bonhomme rondelet au teint olivâtre lui tint un discours similaire : personne n’avait occupé le transat à côté du sien.
La moutarde commençait à monter au nez de la sorcière. Elle n’était pas folle quand même ! Max l’avait bien conduite en Espagne, elle ne pouvait pas avoir rêvé ça… ni tout le reste.


*La voiture !* songea-t-elle, illuminée.

Se fichant de ce que les autochtones pensaient de son attitude, elle courut à toutes jambes jusqu’au parking, et chercha. Rien ! Quoiqu’elle refasse trois fois le tour des allées, pas de trace de la voiture de Max. C’était presque à s’en arracher les cheveux de dépit.
Il fallait se calmer et raisonner… Plus facile à dire qu’à faire. Que faire, justement ? Aller à la police… ? On lui rirait au nez.


*Le téléphone, idiote ! Max a toujours son portable sur lui…*

Fébrile, elle chercha une cabine téléphonique. Elle disposait d’euros grâce à la générosité de Max. Sa main trembla sur le combiné tandis qu’elle tapait le numéro appris par cœur depuis longtemps. Ça sonna, sonna, sonna puis une voix neutre annonça :

Ce numéro n’est pas attribué. Veillez consulter les services de renseignements.

Le cauchemar se poursuivait. C’était impossible, fou, dément.
Plantée dans la cabine, Eve tenta d’organiser le chaos de ses pensées.


*Il… il sera rentré à la villa ! Je vais prendre un taxi et y aller.*

Une sorte de doute s’installa. Pourquoi aller là-bas, si une fin de non recevoir l’y attendait ?
Fouillant son sac, elle trouva l’agenda où elle avait transcrit tous les numéros ou adresses importantes. Celui de la villa était consigné en dernier. Elle ne l’avait pas encore mémorisé. Avec application, elle le forma. Une voix inconnue décrocha :


Résidence l’Oasis, je vous écoute.

Je… je désirerais parler à Mr Von Falkenberg, s’il vous plaît, hésita Eve redoutant la réponse.

Vous devez faire erreur, il n’y a aucun Von Falkenberg ici. Bonsoir.

Terriblement choquée, Miss Adams dut s’appuyer au rebord de la tablette pour ne pas défaillir. Pas de Max nulle part ? A croire qu’il n’avait jamais mis les pieds dans le coin.

*Le docteur Oliveros ! Lui, connaît Max ! Il nous a reçu hier…*

Telle une possédée, la jeune fille retourna le bottin à la recherche du numéro de la clinique privée. Dès que la communication s’établit, elle dut rythmer sa respiration pour formuler sa requête.

Parler au Docteur de la part de Miss Adams ? Oui, certainement, veuillez patienter.

Les secondes qui suivirent s’écoulèrent comme des heures. Enfin, elle reconnut la voix de son interlocuteur :

Bonsoir Docteur Oliveros. Je suis Eve Adams que vous avez reçue hier, et…

Vous vous inquiétez pour votre santé ? A part une sévère anémie liée à une avitaminose, tout va très bien. Cependant, si vous souhaitiez ce bébé, je suis navré, mais…

Merci docteur, je le savais. Mais je cherche Max, mon… fiancé. Il m’a conduite chez vous, et…

Max ? De qui donc parlez-vous ? Vous êtes venue seule à la clinique…

Miss Adams ne tint plus, elle bredouilla un merci et raccrocha, perdue.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Lun 19 Oct - 23:02

Jaloux? Non, pas exactement. Confus aurait été plus exact. Il n'avait même pas songé à cette possibilité. Possibilité qui existait, à quoi bon vouloir penser le contraire et la réponse d'Eve ne le laissa pas faire trop d'illusions.

Non, certainement pas. Et quand bien même ? Ça changerait quelque chose pour toi ? Le docteur a parlé de précautions… Ce qui doit être sera, j’ai deux mois de retard. suis fatiguée. Merci de t’être occupé de moi.

Changer? Non, certainement pas...oui, c'est ça, va te reposer, ce sera le mieux à faire.

Un baiser de rien du tout et elle disparut, suivie des deux chats, le laissant seul avec ses idées. Pourquoi tout devait être si compliqué? Ou peut être pas? Eve l'aimait et il l'aimait en retour. Ils s'étaient retrouvés lorsque leurs respectives vies sombraient dans le chaos. Elle l'acceptait tel quel, sans reproches, sans questions. Pour une fois, ne devrait il pas faire de même? Se défaire de son égoïsme naturel et accepter les choses comme elles étaient? Si son Eve chérie attendait un enfant...et bien, il l'aimerait comme sien...comme sa fille, qu'il ne connaitrait certainement jamais...

Le lendemain serait un autre jour...

Et ce fut un autre jour, qui commença sous les meilleurs augures. Eve, tranquille et douce décida que rester enfermés à la maison n'aiderait en rien. Il ferait ce qu'elle voudrait.
Déjeuner en toute paix dans un petit restaurant au bord de la mer. Satisfait il la vit manger avec appétit. Le traitement de choc d'Oliveros semblait donner des bons résultats. Une balade sur la plage s'imposait par cette lumineuse après midi. Main dans la main, comme les amoureux qu'ils étaient, Eve et Max flânèrent un bon moment. À plusieurs reprises, il lui sembla qu'elle voulait dire quelque chose mais se ravissait à la dernière minute. Il pensa aussi à se lancer dans son discours de totale acceptation mais jugea que ce n'était peut être pas le bon moment.

Sieste sur transat à l'ombre d'un parasol. Pourquoi pas? Eve ne tarda pas à s'endormir, bercée par les vagues et la tiède brise. Il la regarda dormir, attendri, se disant que rien de plus merveilleux n'avait pu arriver à sa vie. Réconforté par cette idée, Max s'assoupit à son tour.

Manolo? Tout est en place. Oui, ils sont là. Tu ne vas jamais le croire...Ils dorment. Ce sera un jeu d'enfants!

Ils étaient trois. Bailloner Max et lui appliquer la piqûre sédative ne prit qu'un instant. L'effet fut fulminant, il eut à peine le temps de se débattre avant de sombrer dans une profonde inconscience.

Un endroit sombre et froid, une cave certainement à en juger par les relents de vin qui n'étaient pas pour améliorer la sensation de nausée qui le secoua. Il se redressa en essayant de mettre ses idées au clair. Un peu difficile vu que tout semblait valser autour de lui. S'asseoir ne fut pas une mince affaire vu qu'il était ligoté comme un saucisson mais il y parvint au bout d'un moment d'efforts substantiels et éreintants. Il n'y avait qu'une explication pour cette étrange situation: on l'avait enlevé. Qui? Penser aux mangemorts lui sembla assez risible mais on ne pouvait pas écarter l'hypothèse. Qui d'autre voudrait en vouloir à sa peau? À la réflexion pas mal de gens...mais juste là, au Sud de l'Espagne où il n'était censé de connaitre personne?

Une porte s'ouvrait en grinçant. Des pas s'approchèrent, un homme apparut enfin à la lumière d'une lampe de pétrole. Max le dévisagea ou du moins essaya de le faire, aveuglé par la lumière.


Qui êtes vous? Que voulez vous de moi? Où est Eve? Que lui avez vous fait!?

Trop de questions, rubio!* T'inquiète pas pour la fille...on l'a laissée là. Y a que toi qui intéresses.

Que...

Callate!*

On irait pas loin avec cette hargneuse communication. La voix du type ne lui disait rien, à part qu'il devait faire part de la pègre locale, il avait un accent andalou à couper au couteau.

T'es bien von Falkenberg, j'ai vu tes papiers.

M'en doute. Que voulez vous? De l'argent? La voiture?


L'autre partit d'un rire malsain qui ne lui dit rien de bon avant d'empoigner férocement son visage et le dévisager avec des yeux noir de braise, distillant haine.

On a que foutre avec ta bagnole...tu roules sur l'or, toi...c'est la belle cagnotte qu'on veut.

Une transaction commerciale comme n'importe quelle autre. Au moins, il avait l'assurance que ce n'étaient pas des Mangemorts. Mais pour une raison ou l'autre cela ne le consola pas trop.

Mais si vous me retenez là, je ne vois pas comment...

Une baffe à lui faire tourner la tête l'obligea à se taire.

On est pas cons, mon pote...T'as de la famille...

Pour être un inconnu dans la contrée il fallait dire que sa présence semblait avoir attiré pas mal d'attention.

*Oui, imbécile, une grande famille de sorciers...mauvaise élection, amigo!*

Mais sorcier ou pas, il n'en était plus avancé. Ces gens l'avaient dépouillé de toutes ses affaires, baguette inclus.

Dis nous comment contacter ta famille?

Même dans cette position précaire, Max eut envie de rire.

C'est pas aller un peu loin quand même? Vous m'attaquez, m'enlevez et vous voulez encore que je vous aide à résoudre l'affaire?

Il aurait dû supposer qu'ils n'iraient pas de main morte. Les coups plurent à gogo mais il était têtu...la seule chose qu'ils tirèrent de lui fut:

Regardez dans l'annuaire!

Fallait partir de la simple idée que s'ils voulaient obtenir une rançon, ce n'était pas de sitôt qu'ils le tueraient....du moins, c'est ce qu'il espérait...


*Rubio= blond
*Callate= tais toi.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mer 21 Oct - 2:19

De la folie, rien d’autre ! Complètement dépassée par les événements, Eve errait telle un automate dans les rues animées de la station balnéaire. Où aller, que faire ? Max semblait avoir été rayé de la carte du monde. Des inconnus occupaient la villa, la voiture avait disparu, le Dr copain de Von Falkenberg niait sa venue ainsi que toutes les personnes censées l’avoir croisé :

*ça n’a pas de sens, aucun sens. On veut me faire passer pour une demeurée tandis que… Que font-il à Max, où est-il ?*

Très inquiète, Miss Adams gambergeait à toute pompe. Mrs McGonagall et le choixpeau semblaient lui avoir reconnu un cerveau, il était grand temps de le faire fonctionner. Elle devait impérativement trouver un logement pour la nuit car balader à ces heures pourraient donner des idées à certains. Elle sortait du trottoir ou presque, pas question que l’on imagine qu’elle guettait l’aventure.
Jouant le tout pour le tout, elle visa la villa. L’argent contenu dans son sac (grâce à la prévoyance de Max) lui permettait de prendre une chambre et/ou un taxi. Elle désira d’abord vérifier à la résidence.
Le taximan ne vit pas d’opposition à conduire cette jeune fille qui n’avait même pas un gilet sur le dos à cette villa perdue au fond de nulle part. Eve régla la longue course sans sourcilier, s’étant faite déposer au sommet de la colline près du sentier dévalant vers la maison.

Une petite balade sous la lune ne lui ferait pas de mal, sauf qu’elle avait vraiment froid maintenant.
Les alentours de la villa étaient d’un calme… sinistre. Une voiture était garée près de l’allée centrale ; Eve identifia une plaque locale. S’approchant en catimini, elle contourna le bâtiment, veillant à ne pas causer de bruit. Les volets n’étaient pas fermés, elle put à loisir voir un homme assis sur le canapé en train de manger un sandwiche tout en regardant la télé.
Le tour de l’habitation fait, ses conclusions s’arrêtèrent sur une évidence : le gars était seul.
La tentation était forte. Après tout, n’était-elle pas sorcière ? Sans diplôme mais… il était temps que ces mois d’apprentissage servent à quelque chose.
Il fallait que Max soit fier d’elle. Aussi, sans plus hésiter, elle ouvrit brutalement la double-porte du salon et jeta :


Incarcerem.

Ficelé proprement avant d’avoir dit ouf, le malfrat n’en revint pas. Bondissant dans la pièce, Eve le menaça de sa baguette tendue :

Pas un mot ou je vous fais avaler votre langue ! Vous parlerez quand je le déciderai.

Un bloclang de sécurité après, Eve courut fouiller la villa. Sa chambre était telle qu’elle l’avait laissée au matin de quoi la rassurer et conforter son idée d’un complot dirigé contre Max.
Dans ses potions héritées d’Alix, Eve détenait du véritaserum. Quelques gouttes suffiraient à confesser le quidam allongé sur le tapis.
Les versant dans le premier verre à portée, additionnées d’eau, Eve força le squatter à avaler la mixture. Pas de grimaces ni rien, la potion inodore et incolore ne tarda pas à produire ses effets.
Posément, Miss Adams le questionna judicieusement. En quelques minutes, elle sut tout ce que ce sous-fifre connaissait : à moitié rien.
Il n’était là que pour répondre au téléphone y débiter un laïus appris par coeur, rien d’autre. La belle jambe !
Décomposée, Eve lui appliqua un grosdodo. Seule dans la pièce, elle se tritura les méninges avant de se flanquer une baffe :


Imbécile ! T’es sorcière, de Serdaigle qui plus est !

Le spéro patronum qui suivit aurait emballé Max. Royal, son faucon déploya ses ailes, capta le message et disparut.
En attendant son retour, Eve osa s’aventurer dans la chambre de Max. Nostalgie, émois… non ! Froide détermination de trouver des notes, des adresses, n’importe quoi où réclamer de l’aide. Elle venait de mettre la main sur un calepin quand son faucon revint annonciateur d’une nouvelle renversante : Max était prisonnier, maltraité. Une rançon serait demandée aux parents. Suivait la localisation exacte du lieu de réclusion
.

LES PARENTS !!! Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt !

Elle l’avait là sous les yeux, un numéro de téléphone au nom de Von Falkenberg. Pourquoi tergiverser ? Sa timidité revint au galop. Oserait, oserait pas ? Max méritait mieux que ces atermoiements. Formant le numéro avec préfixe et tout le bazar, angoissée, elle attendit que l’on décroche.

Résidence Von Falkenberg, j’écoute.

Je suis Eve Adams, une amie de Max. Désolée de vous parler anglais, je ne connais que peu de mots allemands. Max a été enlevé. On va vous demander une rançon. Je ne savais pas à qui m’adresser pour réclamer de l’aide… je ne suis qu’apprentie sorcière. Je sais où il est mais… mais je ne sais plus quoi faire. Pouvez-vous m’aider.

Qu’elle le voulût où pas, Eve pleurait en tenant le cornet comme s’il était sa seule planche de salut. A l’autre bout du fil, on sembla s’interroger. Karl Theodor n’était pas quelqu’un que l’on mène facilement en bateau. Un simple « où êtes-vous ? » répliqua. Tout y passa : coordonnées exactes, détails. Moins de cinq minutes plus tard, Von Falkenberg sénior se pointait à la villa. Un œil à la fille aux paupières rougies, un autre au gars ficelé, il tiqua :

Où est-il ?

Intimidée, Eve débita rapidement ce que son patronus avait révélé.

Ce Max ! pesta le père. Toujours le premier à se fourrer dans le pétrin. Je vais demander des renforts d’amis sûrs. Vous n’êtes manifestement pas en état d’assumer…

Cette pique réveilla Eve. Non, mais, eh, oh !

Je suis peut-être novice mais cela fait des mois que Max me forme à devenir meilleure. Il souffre, là ! Si vous lanternez à ameuter des troupes, on le torturera encore ! Je ne le supporterai pas. Allez chercher vos amis si ça vous chante, moi j’y vais !

Yeux flamboyant, baguette brandie, Miss Adams s’apprêta à un transplanage illégal. Karl Theodor l’arrêta avec un sourire en coin.

Tout doux. Seule vous n’y arriverez pas. Formée par Max… Hum… vous avez sûrement encore beaucoup à apprendre. Allons-y ensemble. Pensez aux trois D ; je m’accroche à vous.
Dans un plop, ils se volatilisèrent.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Jeu 22 Oct - 15:30

Savoir que ceux qui le passaient à tabac n'étaient que des immondes lâches n'améliorait en rien la position de Max. Toujours bien attaché, il ne pouvait rien pour se défendre. Qu'il soit en bonne forme aiderait à tenir plus longtemps à ces assauts acharnés mais cela ne faisait qu'exacerber la hargne des autres. Il venait de perdre connaissance pour la énième fois mais là aussi on lui balança un seau d'eau glacée dessus, ce qui eut l'effet de le ranimer un peu, juste pour subir la suite.

La douleur peut jouer des drôles de tours. Au milieu de cette volée de coups qui lui tombait dessus, Max fut certain d'avoir déjà des hallucinations.


Papa...

Manolo, le chef de la bande, ricana:

Ouais...c'est ça...le petit appelle son Papa...c'est pas tendre ça, Ramon!?

Les deux malfrats éclatèrent de rire mais déjà une voix autoritaire à leur dos, les fit se figer de surprise.

Vous feriez pourtant bien d'y croire!

Ils se retournèrent tout de go, l'un dégainant un long couteau, l'autre un pistolet et firent face à un grand homme d'aspect presque majestueux qui les pointait d'un bout de bois...ce qui déclencha, pauvres ignorants, une crise d'hilarité tonitruante en bonne et dûe forme.

Son père l'avait trouvé. Mais comment? Max eut la réponse une seconde plus tard en voyant jaillir Eve qui brandissait sa baguette telle furie vengeresse. Il aurait souri d'en avoir la force...


L'affaire fut close en deux temps trois mouvements, on ne pourrait pas le dire de façon plus exacte. Manolo et son complice se trouvèrent Stupefixés, ligotés et jetés dans un coin de la cave sombre sans avoir rien compris de ce qui leur arrivait.

Libéré de ses liens, Max, qui faisait des efforts pour se maintenir conscient, se vit serré dans les bras d'une Eve éplorée.

Ça...va aller, mon cœur...ça va aller!

Même si ça n'allait pas bien du tout.

Attendri par la scène mais non moins pratique pour cela, Karl Theodor von Falkenberg crût bon intervenir.

C'est bon, les enfants. Il y aura du temps pour tout mais là, ce serait mieux si on quittait ces lieux!

Max leva la tête vers son père voulant dire quelque chose sans y parvenir, déjà tout basculait dans le néant.

Papa von Falkenberg soupira et s'approchant de son rejeton lui appliqua un petit Revigor, question de le faire tenir un peu alors que d'un Accio très réussi, la jeune fille ramenait les affaires de Max...sa baguette entre autres.

Allons, mon petit, dit-il se dirigeant à la jeune canadienne, on va le sortir d'ici, on pourvoira après!

Un transplanage plus tard ils se retrouvaient de retour à la villa.

Max reprit ses esprits alors que son père l'examinait consciencieusement.


Papa...

Tais toi, pour le moment, Max...après tu auras largement le temps de m'expliquer comment tu t'arranges pour te fourrer dans des pétrins pareils.

Eve...

Ta petite Eve se porte comme un charme. Brave petite, sans elle tu serais encore au fond de ce trou...Reste tranquille pour que je puisse remettre en place tes côtes...Ils n'y sont pas allé de main morte, ces moldus...

J'ai soif!

M'en doute. Attendre un peu ne te tuera pas, va. Laisse moi te rafistoler un peu avant que n'arrive ta mère, elle aurait une crise en te voyant dans cet état.

Sa mère et quoi plus!?

Maman...va venir?, un rien de panique perçait dans sa voix.

Et qu'est ce que tu crois, que je peux disparaitre de chez moi sans dire où je vais? Tu rêves, mon garçon, pas avec ta mère. Je lui ai envoyé mon patronus pour l'avertir.

La séance de "rafistolage" dura encore un moment, Von Falkenberg senior étant un sorcier émérite, les résultats furent concluants. Après quelques Episkey, Reparo et potion revigorante à l'appui, Max, encore un peu perclus et assez déboussolé, reçut la permission paternelle de voir Eve. Il eut la délicatesse de les laisser seuls non sans lancer un dernier avertissement:

Sans excès, mon fils...tu n'es pas encore tout à fait remis.

Max vit que la jeune canadienne piquait un fard et eut envie d'envoyer son père au diable mais préféra s'en abstenir. À peine la porte fermée, elle se jeta pratiquement dans ses bras...avec beaucoup de douceur.

Je croyais à une hallucination!, assura t'il entre deux baisers, mais tu m'as tiré de là...faudra que tu me racontes comment tu t'y es prise! Mais avant...est ce que je pourrais avoir un verre d'eau?

Souhait exaucé de maitresse façon.

Dans un moment, selon ce que m'a dit mon père...on va avoir de la visite. Ma mère va venir, j'aurais voulu te présenter mes parents en d'autres conditions...mais rien à faire. Ne te laisse pas impressionner par son air de reine mère...elle a le cœur tendre, au fond.

Du moins, il voulait le croire, sachant que ce qui s'en suivrait serait un sermon interminable sur sa folle façon de vivre.

Confions qu'ìls se contenteront de voir que je suis d'une pièce et nous laisseront poursuivre nos vacances en paix...

Rêver n'a jamais fait du mal à personne. Max savait bien à quoi s'attendre.

Lady Arabella Stillworth, épouse Von Falkenberg fit une entrée en scène qui ne démentait en rien les dires de son fils, manquait la musique de fond adéquate et on se serait crû en plein dans un opéra de Wagner. Dire que la dame n'avait pas le sens du dramatique aurait été mentir de bout à bout mais le pire est qu'elle ne venait pas seule. Incomparable escorte, l'oncle Aloius arrivait en renfort.

Max, qui pour alors avait décidé de quitter sa chambre, n'eut même pas le temps de se lever du divan, où Eve l'avait amoureusement installé, pour présenter ses respects à sa mère que celle ci se précipitait sur lui.


Mon pauvre chéri...mon petit!!!

Le petit chéri ne put que subir l'assaut maternel sous l'œil surpris d'Eve, celui, amusé de son père et celui, franchement hilare du tonton de service. Arabella adorait irrémissiblement son cadet malgré ses, selon elle, excentricités dangereuses. Elle l'examina d'un œil censeur, implacable, relevant chaque bleu qui pouvait rester, une petite égratignure qui aurait échappé aux soins de son mari. Ses doigts parcoururent son crâne à la recherche d'une bosse révélatrice. Manqua de peu qu'elle lui ouvre la bouche et compte ses dents.

Maman...je vais bien.

Bien? Tu veux faire de l'humour? Ce n'est pas le moment. Ton père a dit qu'on a voulu t'enlever.

Erreur. On l'avait enlevé mais il n'allait pas discuter pour de si petits détails. Mère exemplaire, Mme. von Falkenberg exigea qu'Aloius l'examine. Max se rebiffa, ce qui lui valut un coup d'œil enflammé mais il n'était plus à ça près.

Papa l'a déjà fait!!!

Ton père est Maitre en Potions...ton oncle médicomage. On n'en parle plus. Aloius, s'il te plait.

Personne ne put s'y opposer. Ce qui devait être fait fut fait...pendant qu'Eve, restée en retrait, faute de temps de la présenter dûment, subissait un feu nourri de questions de la part de Mère Poule.

Max revint la sauver, in extremis, lorsque fusait La Question.

Quel genre de relation entretenez vous avec mon fils, miss Adams?

Bon sang, Maman...on n'est plus au 18ème siècle! Mais si tu tiens tant à le savoir, Eve et moi sommes fiancés.

Ça et dire qu'il avait rejoint les rangs des mangemorts n'aurait pas suscité plus de stupéfaction. Que Max ait des petites amies était chose courante. Qu'il énonce, haut et clair avoir une fiancée, ça...c'était une première digne d'être tenue en compte.

Karl Theodor et son frère échangèrent un regard d'intelligence. Eux, ils savaient un peu de l'histoire désespérée de Max et la mangemorte qui lui avait tourné la tête...Voilà un changement radical de femme! Tant mieux, la famille n'avait que faire avec un membre aux douteuses allégeances.

Ta fiancée!...Ce qui veut dire, si je comprends bien...que tu comptes...régulariser cette...euh...situation!

Max enlaça gentiment sa promise par la taille et sourit, placide.

Oui, Maman...j'y compte!

Et mince avec la famille! Ils auraient quand même pu lui laisser le temps d'en parler...à seules, avec l'élue de son cœur...mais non...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Sam 24 Oct - 22:51

Que le père de Max fasse confiance à une novice surprit beaucoup Eve. Certes, il ignorait qu’elle n’était qu’une apprentie sorcière n’ayant pas son permis de transplanage. Les cours privés qu’elle avais pris quand elle avait eu de l’argent, avaient portés leurs fruits. Miss Adams connaissait parfaitement la technique qui n’attendait que d’être validée à la Noël quand elle serait enfin reconnue sorcière si elle réussissait l’équivalent des BUSE.
En attendant, légal ou pas, ce transplanage s’effectua pile dans la cave renseignée par le patronus faucon.
Après la matérialisation, Eve dut s’appuyer contre le mur. Ce qu’elle entrevoyait avait de quoi lui couper les jambes : deux malfrats jouaient avec Max. Vu le triste état de son visage, il avait reçu plus d’une volée de bois vert. L’un des infâmes lui balançait un seau d’eau à la figure, histoire de le ranimer. C’en fut trop pour Mr Von Falkenberg senior qui s’avança derrière les tourmenteurs de son fils. Incrédule, Max le vit et s’imagina sans doute être victime d’une illusion. Son cri en direction de son géniteur déclencha l’hilarité des autres :


le petit appelle son Papa...c'est pas tendre ça, Ramon!?

En fait de tendresse, ils connurent très vite leur erreur et leur douleur. S’esclaffant comme des idiots face à l’homme mûr qui les menaçait d’un bout de bois, l’un d’eux se prit un « stupefix » tandis que l’autre se retrouvait proprement ficelé d’un incarcerem lancé par une Eve transformée en Némésis. Relégués dans un coin, les malhonnêtes ne sauraient jamais raconter ce qui s’était passé. Courant libérer son élu avec l’aide du papa, Eve pleura de belle façon :

Ce sont des monstres ! Qu’est-ce qu’ils t’ont mis, mon chéri !

Ça...va aller, mon cœur...ça va aller!

Malgré ces paroles se voulant rassurantes, il était clair que ça n’allait pas du tout. Von Falkenberg sénior joua de sa baguette tandis qu’Eve grâce à un accio réussi, récupérait vêtements et baguette de Max. Le père avait raison, il fallait partir.
Soutenant un Max aussi faible qu’un oisillon tombé du nid, l’Allemand et la Canadienne firent machine arrière.
A peine le blessé déposé sur son lit, Eve se sentit… exclue. Le père prenait en charge de « réparer » son fils, elle ne pouvait rien faire d’autre que d’y assister depuis un coin. Que se racontaient-ils ? Ils parlaient si bas qu’elle n’entendait que des murmures.
Enfin, le papa lui céda la place non sans un « Sans excès, mon fils...tu n'es pas encore tout à fait remis. » qui évoquait des choses auxquelles elle était loin de penser. Rougissante, elle s’empressa néanmoins auprès du rafistolé :


Mon amour, j’ai eu si peur ! Si peur d’arriver trop tard.

Il lui demanda comment elle avait fait et surtout… à boire.
Un claquement de doigts amena la boisson directe aux lèvres encore tuméfiées du beau blond qu’elle dut soutenir pour avaler l’eau présentée. Sa soif étanchée avec lenteur, Max confia :


Dans un moment, selon ce que m'a dit mon père...on va avoir de la visite. Ma mère va venir, j'aurais voulu te présenter mes parents en d'autres conditions...mais rien à faire. Ne te laisse pas impressionner par son air de reine mère... elle a le cœur tendre, au fond.

Ta… Ta mère ?

Panique à bord ! Il lui aurait stipulé l'arrivée imminente de la reine d'Angleterre qu'Eve n'en aurait pas été plus affectée. Pouvait-on se présenter ainsi à la mère du garçon qu’on aime ? Certainement pas.
Max réclamait déjà de bouger. Force fut d’aller l’installer dans le divan du salon.


Sans vous commander, Monsieur… je disparais un instant. Surveillez max et… sans vous commander… si vous pouviez vous occuper de celui-là ?

Elle désignait le gars qu’elle avait ficelé et qui gisait toujours dans la pièce. Le laissant se débrouiller, Eve fila se rafraîchir et se changer. Elle troqua sa robe légère contre un pull et un jeans puis revint au salon pile au moment où maman Von Falkenberg débarquait telle… une reine flanquée d’un valet.
De son coin en retrait, Miss Adams assista à l’implacable esprit décisif de la mère de Max. Pour elle, pas de doute, son fils était encore un petit garçon turbulent. Elle exigea que l’oncle examine le rejeton sous toutes les coutures puis sembla relever la présence d’Eve.


*Que ne puis-je me transformer en souris…*

Ne pouvant se soustraire à la dame qui s’avançait vers elle, Eve se sentait rapetisser sur place. S’il n’y avait pas d’hostilité marquée dans le regard scrutateur braqué sur elle, il n’y avait aucune chaleur non plus.
Jaugée froidement des pieds à la tête, Miss Adams ne douta pas que Mrs Von Falkenberg la tenait directement responsable des mésaventures de son fils :


Ainsi… C’est vous ? J’ai vaguement entendu parler de vous : l’apprentie sorcière !

Ben… oui, c’est moi Eve Adams.

Max a parfois de ces goûts, je vous jure ! Je me demande de qui il tient ça ? Je m’en doute mais j’aimerais savoir quel genre de relations vous entretenez avec mon fils, Miss Adams ?

Et voilà le fiston qui volait à son secours en annonçant, bravache, qu’Eve était sa fiancée ! Mieux, il déclarait qu’il allait régulariser la situation. C’en était trop pour Eve. Même si elle avait dormi une grande part de l’après-midi, les émotions fortes suivantes l’avaient minée. Ayant complètement omis d’avaler ses vitamines, s’étant dépensée sans compter pour sauver son amour, cet aveu lui coupa les jambes. Sans l’appui de Max, elle aurait défailli. Ce malaise soudain amena un sourire fielleux aux lèvres maternelles :

Je vois ce que c’est ! Il faut, en effet, vite régulariser la situation. Aloius ! Veux-tu secourir… mademoiselle ? J’aimerais m’entretenir avec Max avant que nous rentrions tous au manoir.

Contrainte, la jeune fille ne put que se faire soutenir par l’oncle de Max, jusqu’à sa chambre. S’il fut surpris qu’elle disposât de quartiers personnels, il n’en souffla mot, l’allongeant en douceur sur son lit :

Alors, ma petite ? Le bébé est pour quand ?

La crise de larmes d’Eve fut mal interprétée. Consolateur, l’oncle lui caressa la tête :

Là, là ! Ce sont des choses qui arrivent. Pas la peine de se mettre dans des états pareils ! Max va vous épouser, c’est un homme de parole. Je vais vous examiner, si vous le voulez bien.

NON ! cria presque Eve. Vous ne comprenez pas. Il n’y a pas de bébé, rien. Max aussi le croit mais c’est faux !

Mince ! En s’y prenant aussi gauchement, Aloius n’allait pas tarder à penser qu’elle s’inventait une grossesse pour se faire épouser. Entre deux pleurs, elle vida son sac complet, sans rien omettre.

Dix fois, j’ai voulu détromper Max mais… je n’ai pas su lui avouer que j’étais… que je suis encore vierge.
Il… il ne faut rien lui dire ! Je le ferai moi-même. Faites juste taire ces faux bruits, s’il vous plaît. Examinez-moi maintenant et vous saurez que je n’ai pas menti.


Même s’il avait été convaincu par ce récit pour le moins inattendu, l’oncle médicomage se devait de vérifier certaines choses dont l’état de santé réel de la demoiselle qu’il gronda tout en s’énervant sur Max :

Vous auriez dû prendre le traitement prescrit mais j’étranglerais bien mon neveu de ne pas m’avoir appelé ou au moins de ne pas avoir consulté un médicomage reconnu !

Il a cru bien faire, ne le blâmez pas. C’est moi l’idiote, qui…

Point d’idiote ici ! Seulement une amoureuse mal en point.

Potion et coup de baguette plus tard, Miss Adams se sentit prête à affronter à nouveau sa future belle-mère.
Aloius ne lui laissa pas placer un mot, il attaqua illico :


Chère Arabella, tu as vu juste ! Si tout se passe bien, tu seras grand-mère… dans 12 mois.

Satisfait de sa blague, le tonton éclata de rire bientôt suivi de plus d’un sauf, fatalement, par sa belle-sœur.
Néanmoins, il fut impossible de contrecarrer les idées de Mrs Von Falkenberg. Si les tourtereaux avaient besoin de repos, rien ne serait plus adapté que la demeure familiale.
Entourée des bras aimants de son Max, Eve accepta de déménager.
A peine commencées, les vacances étaient déjà terminées. On fit les bagages, enferma les chats et transplana.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mer 28 Oct - 19:08

Qu'Eve se trouve mal au milieu de cette espèce d'interrogatoire consciencieux n'arrangea rien aux suspicions maternelles.

Je vois ce que c’est ! Il faut, en effet, vite régulariser la situation. Aloius ! Veux-tu secourir… mademoiselle ? J’aimerais m’entretenir avec Max avant que nous rentrions tous au manoir.

Ah! Parce que Madame avait déjà pris des décisions. Max dût respirer un bon coup pour se calmer avant d'affronter sa chère et envahissante mère.

Tu devrais faire attention avec les choses que tu dis, Maman.

Attention? Pourquoi devrais je le faire, mon chéri...il y a des évidences qui sautent aux yeux. Cette petite m'a tout l'air d'être de celles qui feraient n'importe quoi pour se faire épouser!

Un mot de plus et je te promets que tu ne me revois plus le bout du nez avant bien longtemps. Tu ne connais pas Eve...et ...

Tais toi, Maximilian!

Oups, les grands mots! Il opta pour serrer les dents et supporter bravement le discours maternel. Tout y passa. En commençant par la façon irresponsable de mener sa vie, son affection ridicule pour le monde moldu ne rata pas la case et comme cerise sur le gâteau, ses goûts douteux quant aux femmes.

T'en prie, Maman...tu en as connu combien ,de mes choix doûteux?

Là, il marquait un point. Toujours très secret quant à sa vie privée, il n'avait jamais laissé le loisir à sa famille de s'en mêler.

Par exemple la blonde avec laquelle tu as quitté les funérailles de ta marraine!

Définitivement sa mère avait une mémoire d'archive de service secret. Elle n'avait vu la blonde en question que quelques instants et serait, il en était sûr, capable de décrire même ce qu'elle portait. Max ne voulait pas penser ce qu'elle aurait pu dire en ayant vent de ses déboires avec Alix.

Une simple amie.

Hum!, fulmina la dame.

Mais déjà le retour de l'oncle Aloius en compagnie d'Eve, remettait les pendules à l'heure.

Chère Arabella, tu as vu juste ! Si tout se passe bien, tu seras grand-mère… dans 12 mois.

Max ne put que se tordre de rire devant l'expression outragée de sa mère ce qui lui valut un regard meurtrier qu'il ignora allègrement pour aller rejoindre la jeune canadienne pas encore trop remise de toutes ces secousses émotionnelles. Un baiser sur la tempe dut la rassurer un peu, sans la lâcher, Max affronta de nouveau la fureur maternelle.

Tu vois bien, il n'y a pas de quoi en faire un plat.Eve et moi allons bien, vous pouvez tous rentrer à la maison et nous on continue avec nos vacan...

C'était trop compter sur sa chance.

Pas question! Ni toi, pour plus que tu insistes, ni ta petite fiancée n'êtes en état de rester seuls ici, on a déjà vu ce que ça donne...

Mais...

Sans mais, Maximilian, vous rentrez avec nous et affaire close.


Le manoir von Falkenberg avait toujours été un endroit parfait. Situé dans une des plus belles régions de l'Allemagne, entouré de vertes prairies, forêts, avec les Alpes comme décor de fond, on ne pouvait rêver lieu plus idyllique. Sauf que pour Max, ces murs somptueux n'étaient autre chose qu'une prison de luxe où il pouvait se morfondre d'ennui à longueur de journée.

Alertées sans doute par la reine des lieux de l'imminente arrivée de la brebis égarée, les trois sœurs de Max étaient présentes à l'appel au grand dam de ce dernier qui redoutait de soumettre sa chérie à un fardeau trop lourd à porter. Or sa famille pouvait aisément l'être...ce lourd fardeau!

Barbara, Gabrielle et Gisèle pouvaient être aussi poisons que leur mère mais pour le bonheur de leur frère et sa fiancée, elle se montrèrent adorables et prévenantes. Babs, l'aînée prit tout de suite Eve sous son aile protectrice tandis que les sœurs restantes s'occupaient de leur petit frère chéri. à son grand désespoir, Max se vit entrainé vers sa chambre, mis au lit, dorloté et entouré de soins dont il se serait volontiers passé.


Écoutez, les filles, je vais bien...Maman exagère!

Maman exagère toujours, Maxie...mais si nous ne faisons pas ce qu'elle veut, elle nous fait la peau, tout simplement...alors laisse toi faire et arrête de grogner!

Il eut beau jeter des regards suppliants à ces deux femmes énergiques, rien n'y fit. La plus jeune des deux, Gisèle, brune sémillante, toujours d'une humeur incomparable s'approchait déjà de lui avec une coupe à la main. Max serra avec force les lèvres comme gamin rétif sachant ce qui allait suivre. Sa sœur lui pinça le nez et l'obligea à ouvrir la bouche pour avaler la potion.

C'est pas juste...tu me traites comme à un de tes gosses!

Elle lui caressa maternellement les cheveux, accommoda ses oreillers et déposa un bisou sur son front.

Là, mon chéri...tu vas dormir comme un ange et ne pas hanter les couloirs à la recherche de ta blondinette...tu dois te reposer!

Inutile de vouloir contrer les effets de la potion ingurgitée. Deux minutes plus tard, le cadet de la famille dormait du sommeil des justes. Sa dernière pensée consciente alla vers Eve qui devait subir à peu près le même traitement sauf que pour elle...celui ci était milieu hostile...ou presque.

À peine ouvert l'oeil le lendemain, alors qu'il faisait déjà grand jour, Max fit un rapide bilan de la situation. Il était pris au piège, pour le moment du moins et il faudrait trouver rapidement une façon de se tirer de là sans provoquer une conflagration internationale. Pas âme qui vive aux alentours, il se leva, fila se doucher puis sortit en prospection. Sa priorité absolue: retrouver Eve. Pas une tâche aisée, le manoir avait au moins trente chambres sans compter les appartements de la famille. Forcement on aurait installé la jeune fille dans une de ces trente. La perspective d'avoir à ouvrir cette quantité de portes avait de quoi le décourager, surtout si on tenait en compte que sa mère avait cru bon le délester de sa baguette. Elle ne laissait rien au hasard!

Coucou!

Bond de deux mètres. Il se retourna et fixa d'un regard surpris une fillette rousse d'à peu près huit ans qui le considérait, mûtine.

Tu es qui, toi?

Ta nièce Emilia.

*Ah, parce que j'ai une nièce Emilia, moi?*

La petite semblait bien comprendre que celui là ne pigeait rien de rien. Compâtissante, elle alla vers lui et le prit de la main.

Je suis la fille de Barbara et Joachim.

Merci d'éclairer ma lanterne, Emilia...puisque tu sembles savoir tout sur moi est ce...

La fille que tu cherches est là bas...la dernière porte à gauche, au fond du couloir.

Il se demanda si la petite n'était pas une Legilimens précoce mais opta pour ne pas perdre du temps à réfléchir sur cela.

Merci, Emila...euh et...

Je ne dirai rien à personne, oncle Max.

Il venait de trouver sa nièce préférée. La petite sourit et l'accompagna un bout de chemin avant de filer rejoindre le reste de la marmaille hurlante qui devait égayer l'endroit.

Eve se trouvait à l'endroit indiqué. Encore au lit, regardant ,sans trop de conviction, un bien garni plateau petit déjeuner.

Bonjour, ma belle...alors, bien dormi?

Il la rejoignit . L'embrassa chaleureusement en voulant effacer de son adorable minois cette expression affolée apparue depuis la veille puis entreprit, très efficient, de beurrer des tartines.

Tu as droit au service privilégié...je crois qu'on pensait me laisser crever de faim, moi...même pas une tasse de café mais ne t'en fais pas, ma chérie, ce n'est qu'une manœuvre de ma mère pour m'obliger à descendre.

Ces paroles n'étaient certainement pas pour la rassurer, elle finirait par penser être tombée dans une maison de fous régie par un tyran en jupes.
Nouveau bisou, il pourrait s'y habituer, à ce doux régime.

Faut pas avoir peur de ma mère, je sais qu'elle a dû te causer une forte impression mais elle est merveilleuse...une fois calmée. On va lui en laisser le temps et puis...on filera en douce.

Plus facile à dire qu'à faire mais on y penserait après. Max venait de découvrir qu'il mourait de faim et s'adonna gaiment à piquer des tartines à sa belle. Ils étaient là, à partager le somptueux petit déjeuner quand la porte s'ouvrant à l'improviste livra passage à Mme. von Falkenberg dans toute sa splendeur. Elle marqua un arrêt, trop surprise de voir son fils, qu'elle supposait encore dormir comme une souche, en faisant compagnie à la petite demoiselle canadienne.

Qu'est ce que tu fais là, Max?

Rien de pendable, crois moi...à part être venu souhaiter le bonjour à ma fiancée, on partage le petit déjeuner.

Si tu as faim, tu n'as qu'à descendre!
, gronda la dame, comment vous sentez vous, ce matin, mon petit!?

La réponse d'Eve dût satisfaire Madame car elle convint que le jeune fille pouvait quitter le lit et se joindre au reste de la famille. Il n'était évidemment pas question que Max reste là pour assister au lever de la belle donc il se vit "gentiment" mis à la porte avec la promesse qu'il reverrait sa chérie dans un moment.

Penaud, il ne put qu'obéir et aller se réunir avec le reste de la faune locale qui attendait au rez de chaussée. Demander de l'aide à son père était inutile. Le cher homme était sous le charme de sa femme ou envoûté, question d'opinion!

La routine resta établie pour les jours suivants. Chacun dormait dans des ailes opposées de la demeure, ils se retrouvaient au matin, se baladaient dans les alentours le matin, déjeunaient en famille, nouvelle balade l'après midi, dîner, conversation et hop au dodo...juste le genre de relation amoureuse dont on rêve...

Au bout d'une semaine, Max ne tenait plus en place. Il exigea, le temps n'étant plus aux demandes polies, de sa mère qu'elle lui rende sa baguette d'immédiat et l'auguste dame ne put trouver aucun argument valable pour ne pas le faire sauf un soupir endolori et un regard idem qui aurait attendri un ogre.


Pas la peine de faire cette tête, Maman...vais pas bien loin!

En fait, il alla retrouver Eve pour lui communiquer ses projets.

Je suis sûr qu'un changement de décor nous fera le plus grand bien...

Passé maître en déplacements à la mode sorcière, il entraina sa bien aimée en un transplanage impeccable...

Même si un peu froid, ce jour d'octobre était très beau à Venise...Un envol de pigeons accueillit leur apparition sur la place au temps que le carillon égrenait les heures...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Dim 1 Nov - 13:50

Le domaine Von Falkenberg… Eve ne s’attendait pas à un tel accueil. Oui, Max lui avait déjà parlé de sa famille mais elle n’avait pas osé rêver la rencontrer en tant que « fiancée » officielle du fiston à sa maman. Si elle n’avait pas été aussi intimidée, Miss Adams se serait franchement marrée de voir son chéri si obéissant, si soumis. Malheureusement, à peine arrivés, les amoureux furent gentiment mais fermement séparés. Ainsi, Eve dut suivre Barbara dite babe qui, dans une volubile douceur, l’entraîna vers escaliers et couloirs.

*Aurai besoin d’une boussole, moi !*

Pas question de se plaindre, d’ailleurs la sœur de Max lui laissa à peine l’occasion de placer un mot tant son babil était déchaîné :

Vous allez vous plaire ici ! C’est la première fois que Max nous ramène une fiancée, alors tu penses si mes sœurs et moi sommes curieuses de te connaître. Ça fait combien de temps que vous êtes ensembles ? A quand le mariage ? Ma fille sera demoiselle d’honneur, j’y tiens. Tu as de la famille ? Vous habiterez où ? Je veux être la marraine de votre premier enfant.

Blablabla ! Saoulée de questions et propositions, Eve atterrit dans une très jolie chambre en se demandant comment elle pourrait en sortir parce que complètement désorientée dans ce labyrinthe. Très amène, Barbara tint à lui montrer les commodités des lieux. Propre comme une noise neuve, Eve fut conviée à boire une potion « maison ». Violette, à l’odeur caractéristique, la demoiselle identifia une potion sommeil sans rêve. Sous l’œil attentif de Babs, elle l’avala en faisant la grimace attendue. Quelques minutes plus tard, elle sombra.

Mixture mal dosée ? Acte inconscient ? Eve s’éveilla avec un plateau très garni posé près d’elle. Attention de Babs ? Autre ? Cela signifiait-il qu’on ne voulait pas d’elle en bas ? Probablement.
L’apprentie sorcière contemplait son déjeuner avec dégoût quand un coup discret frappa la porte. Après un « entrez » Eve eut une surprise en voyant une gamine débarquer :


Salut ! J’suis Emy, la nièce de Max ! C‘est toi ma future tante ? J’suis enchantée.

Je… Je le suis aussi. Tu es la fille de qui ? Je suis perdue avec ta famille.

Misère, cette gamine avait autant de bagout que sa mère. En moins de deux, la « fiancée » fut mise au parfum et questionnée en bonne et due forme.

D’accord, ma puce. Le mariage n’est pas pour demain, tu sais. Oui, j’ai de la famille, au Canada, loin… Je ne suis pas de sang pur, non. Je ne savais même pas que j’étais sorcière avant que Max me l’apprenne. Ton oncle est mon professeur en magie. Pourquoi tu ris ? C’est un bon prof, excellent même ! Qui t’a dit que j’attendais un bébé ? Plus faux que ça tu meurs, tu piges ? Où est ma baguette ? Si tu pouvais me la trouver et signaler à tonton Max où je suis…

Pas de problème, tati ! J’y go !

Hop ! Gamine envolée, baguette trouvée dans le tiroir du chevet. Eve regarda tristement son plateau, n’y voyant qu’un additif de remise en forme.
Moins de 5 minutes plus tard, Max déboulait. Placide, très à son aise, il l’embrassa rapidement avant de s’occuper… du plateau :


Tu as droit au service privilégié...je crois qu'on pensait me laisser crever de faim, moi...même pas une tasse de café mais ne t'en fais pas, ma chérie, ce n'est qu'une manœuvre de ma mère pour m'obliger à descendre.

Ce n’est pas convenable que tu sois ici…

Max se moquait de sa pudeur :

Faut pas avoir peur de ma mère, je sais qu'elle a dû te causer une forte impression mais elle est merveilleuse...une fois calmée. On va lui en laisser le temps et puis...on filera en douce.

Que chantait-il ? Filer…, Merlin qu’elle en rêvait.
Max picorait son déjeuner ? Qu’importe. La porte s’ouvrit sur une Mrs Van Falkenberg incisive :


Qu'est ce que tu fais là, Max?

Peu de mots, quelques injonctions, un « comment vous sentez vous, ce matin, mon petit!? »Max déserta laissant Eve et la mère face à face.

Je vais bien, merci, mais…

Point de mais entre nous ! Combien voulez-vous ?

Que chantait cette dame assise sur son lit ? L’esprit simple d’Eve refusait d’assimiler ces mots.

Pardon ? Je… je ne comprends pas.

Combien voulez-vous pour quitter Max ? Il n’est pas pour vous, reconnaissez-le. Je vous offre une rente de 100000 gallions l’an si vous renoncez à séduire mon seul fils. À prendre ou à laisser.

Un uppercut n’aurait pas mieux sonné Eve. Avec une telle offre, la prendre pour une catin était tout comme. Se forçant au calme, Eve mesura ses dires :

Je n’aime pas Max pour ce que vous supposez. Je l’aime tout court, sans calcul ni rien. Gardez vos gallions. Je ne suis pas noble et ma bourse est plate, ça m’est égal. Pensez ce que vous voulez Mrs Von Falkenberg, Max est... tout pour moi *allez vous faire f****e*

Contrairement à ce qu’elle pensait, sa « belle-mère » se tint coite, après ce justificatif. Elle émit juste un sourire ironique, un haussement d’épaule puis la quitta.
Jours heureux ? Oui et non. Max était si distant. Eve, coincée entre Mrs Van Falkenberg et ses filles, ne savait plus trop bien où elle en était. Un bisou ici ou là, une surveillance implacable, ailleurs. Miss Adams n’était pas loin de baisser les armes.


Je veux m’en aller, Max. J’en ai assez d’être épiée sans arrêt. Tu as remarqué comme elles m’observent aux repas ? Tout ce que je fais ou dis est passé au crible. Ton père et ton oncle passent encore mais je ne supporte plus tes « femmes » Quand partons-nous ?

Si elle avait récupéré son bois magique, Max pas. Comment tolérait-il ça ?
Mit-il des choses au point ? Le fait est qu’il lui sourit un jour et les transféra ailleurs.
Venise…
Merlin savait comme elle avait apprécié son précédent voyage en ce lieu que toujours elle considérerait comme divin. Max ignorait combien elle avait pleuré après leur premier passage en cet endroit, aucune importance. La place St Marc était noyée. Pataugeant, ils rirent en se dirigeant vers l’embarcadère. Par quel hasard farfelu fut-elle obligée de croiser le même gondolier que la fois précédente ? Ce gars ne les reconnut pas mais cette fois il fut certain de convoyer des fous amoureux. Nulle autre pensée ne l’habita, sauf Max. Lui et ses baisers la faisaient délirer. Quelle traversée sublime sur les canaux. Peu importait le paysage. Elle n’avait d’yeux que pour lui.
Resto sympa, spumente à gogo, Eve- malgré un soupçon d’ivresse- garda la tête froide.
Un hôtel super luxe donnant sur la lagune avait été retenu. Une suite splendide les reçut. Si Max était impatient, elle l’était aussi mais… elle mit néanmoins plus d’une demi-heure à sortir de la salle de bains.


*Tu dois lui dire ! Il s’en rendra compte Tu n’as pas honte ? Non, pas du tout, je l’aime. Ta mère va te tuer. Je m’en fous.*

Pensées folles, et alors ?
En peignoir, elle se glissa très vite sous les draps, se blottissant contre celui à qui elle voulait se donner ce soir, aujourd’hui, à jamais.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mar 3 Nov - 15:00

Quelle idée d'aller à Venise en Octobre! Mais Venise est Venise même si inondée. En tout ce furent pas eux qui s'en plaignirent. Eve semblait si heureuse d'avoir quitté le manoir et les manières envahissantes de sa mère que Max l'aurait emmenée un Tibet, si elle l'avait demandé. Lui aussi se sentait délivré, tant d'amour maternel pouvait résulter étouffant à la longue...et puis, il avait une folle envie de se trouver enfin à seules avec Eve. Cette semaine de calvaire endurée au manoir familial, lui avait permis de mettre au clair ses idées et de lui en donner d'autres.

Embarqués en gondole, le parcours des canaux vénitiens commença, dire qu'il fit attention aux beautés tant vantées de la Cité des Doges serait pure illusion. Il n'avait d'yeux que pour son ange blond, pour son rire, pour l'éclat merveilleux de ses yeux et ses baisers, chaque fois moins timides.
À mesure que se déroulait cette après midi délirante, il ne lui restait plus de doute: Eve était et serait à jamais le seul amour de sa vie et s'il interprétait bien les signaux il en allait de même pour elle. Il était passé à côté de cet amour resplendissant une fois, pas question de le rater encore. Il voulait Eve, à tout jamais, pour lui, loin des souvenirs amers...ils avaient droit au bonheur et ils l'auraient.

Repas glorieux, spumanti sans retenue. Il la devinait nerveuse et à quoi bon se mentir, il l'était aussi. La suite retenue, donnait sur la lagune, en d'autres circonstances, ils auraient peut être pris le temps de sortir au balcon et contempler Venise dans la nuit mais ils n'avaient pas la tête à ça.

Après un dernier baiser époustouflant qui marquait une entrée en matière incontournable, Eve fila se réfugier dans la salle de bains et n'en sortit qu'une demie heure plus tard alors que Max commençait à se demander si elle n'avait pas préféré prendre la fugue que rester avec lui.
La voir se glisser à toute vitesse dans le lit, vêtue de son peignoir l'attendrit au delà du prévisible. Blottie contre lui, tremblante presque, sa douce et timide Eve. L'amour de sa vie. Il la prit dans ses bras, sans brusqueries ni folles passions, ne voulant pas l'effaroucher .

Je t'aime, Eve. Je t'ai perdue une fois...ne me laisse plus jamais.

Ce n'était pas elle qui l'avait laissé, c'était lui qui aveugle et sot, avait mis des barrières insurmontable entre eux. Barrières, qui d'ores et déjà n'existaient plus.
Un baiser plein de fougue scella cette déclaration, auquel elle répondit avec cette craintive volupté qui le rendait fou et qui pourtant révélait, sans aucun doute, le peu d'expérience qu'elle avait dans les choses de l'amour. Cette constatation l'émerveilla.

Mon Eve chérie, sache que je ne ferai rien que tu ne voudras que je fasse. Je respecterai tous tes désirs...Tu es unique et je t'adore...Je suis fou de toi et te désire mais...

Ses mots se perdirent dans un baiser d'acceptation si incroyablement doux qu'il pensa en mourir de pur bonheur.
Découvrir Eve était découvrir le Paradis, l'aimer était toucher le Ciel.
Les derniers remparts écartés, il se prélassa à la vue de cette peau, douce comme une pêche, légèrement dorée, comme si elle irradiait d'un soleil intérieur. Il en caressa chaque parcelle en le sentant frémir, s'affolant lui même d'impatience. Faire l'amour avec elle ne se comparait en rien à aucune de ses nombreuses expériences passées, avoir droit à cette pureté sublime était comme si pour lui aussi, celle ci était la première fois.

Max contempla son visage de madone en se sentant engourdi d'une sensation de plénitude jamais vécue auparavant.

Je te veux à tout jamais pour moi tout seul!

Un peu possessif comme déclaration mais on ne surmonte pas facilement sa nature.

Et je ne connais qu'une seule façon de m'assurer que ce sera ainsi.

Elle le regarda un peu ébahie se demandant sûrement s'il n'allait pas lui passer une chaine au cou mais il se chargea de la rassurer d'immédiat. Il avait bien pensé à un lien pour la vie mais cela n'avait rien de si peu romantique...même si Max n'était pas précisément l'homme le plus romantique de la Terre mais il faut s'arranger avec les carences. Mettant la main sous l'oreiller il en tira un petit écrin et l'ouvrit.

J'aurais dû te donner ça en d'autres circonstances, avouons le, mais avec ma familles, les circonstances se précipitent toujours un peu...Veux tu te marier avec moi, mon amour? Si tu te crois capable de me supporter, bien entendu.

Bien sûr, il accompagna cette demande d'un baiser fiévreux qui ne laissait aucun doute sur la légitimité de sa demande...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Ven 6 Nov - 18:15

Prête à sauter le pas, elle l’était depuis longtemps. Que de fois n’avait-elle pas souhaité remplacer Alix auprès de Max…Leurs chambres n’étaient jamais très éloignées et souvent ils oubliaient les « assurdiato » Entendre soupirs et cris ne l’avait pas réjouie mais le papillon attendait simplement que ses ailes se défroissent, sans trop croire qu’un jour...
Puis tout avait basculé et Max avait reconnu ses sentiments pour elle. Alors pourquoi hésiter ?
Les raisons ne manquaient pas mais elle les balaya les unes après les autres en contemplant ses pieds nus sur le carrela de la salle de bains.
Il n’éteignit pas la lumière quand enfin elle se glissa à son côté. Très rassurant, nerveux aussi, le jeune Allemand la prit doucement contre lui :


Je t'aime, Eve. Je t'ai perdue une fois...ne me laisse plus jamais.

Trop chamboulée par la chaude proximité du corps musclé contre le sien, elle ne dit rien, se laissant emporter par l’ivresse du baiser donné quoique ne sachant pas comment répondre. Se rendit-il compte de sa réserve de néophyte ?

Mon Eve chérie, sache que je ne ferai rien que tu ne voudras que je fasse. Je respecterai tous tes désirs...Tu es unique et je t'adore...Je suis fou de toi et te désire mais...

Que répliquer d’autre que de lui clore la bouche dans le baiser le plus délirant qu’elle put délivrer ?
Avec une douceur incroyable, Max dénoua son peignoir, ne cessant de l’embrasser en lui murmurant des mots fous. Ces caresses inédites la firent frissonner toute. Commença une exploration savante dans la découverte de l’autre.
Il est de ces choses qui vous viennent naturellement, sans jamais les avoir apprises. Pourtant inexpérimentée, Eve ne fut pas longue à trouver où déplacer ses doigts, le rythme à adopter dans ce corps à corps torride. Telle une fleur titillée par la butineuse, elle s’ouvrit à celui qu’elle avait choisi. Si Eve avait redouté la douleur, elle ne connut que l’extase.
Haletants, il fallut un peu de temps aux nouveaux amants pour redescendre sur Terre. Max paraissait ébloui, la jeune fille ronronnait mieux que son chat.


Je te veux à tout jamais pour moi tout seul!

Un rire fusa ; c’est du Max tout pur, ça !

Parce que tu crois que je pourrais avoir envie de quelqu’un d’autre ?

Et je ne connais qu'une seule façon de m'assurer que ce sera ainsi.

Ciel ! Qu’allait-il inventer ? Si elle l’avait moins bien connu, elle aurait pu imaginer qu’il voulait la marquer au fer rouge ou lui mettre un boulet au pied. Peut-être allait-il lui demander de passer un serment inviolable ? Elle s’en moquait !
Néanmoins, ce qui suivit la rendit paf. Là, dans la lueur de l’alcôve, scintilla la plus belle des bagues qu’elle eût vue. Une déclaration solennelle, une demande exceptionnelle :


Veux-tu te marier avec moi, mon amour? Si tu te crois capable de me supporter, bien entendu.

Quand elle reprit son souffle après un délirant baiser, Eve se sentit affreusement mitigée. Bien sûr, elle n’avait aucune intention de refuser. Depuis le temps que Max symbolisait pour elle l’homme parfait, que rêver de mieux ? Mais

Je… Je te supporterai jusqu’à mon dernier soupir, sois-en sûr ; je crois aussi à la sincérité de tes sentiments…

Elle joua avec le bijou, l’air torturé.

Ta famille ne m’aime pas… côté féminin, en tout cas. Je sais que pour toi, ça ne pose pas de souci ; moi… Je… je sais que je t’aime et je suis prête à m’en moquer qu’elles ne veuillent pas de moi qui ne suis… qu’une simple campagnarde Canadienne. Rien ne me ferait plus plaisir que de partager ta vie… dans la légalité( petit rire triste) si possible… surtout à cause de ma famille. Puis…

Oh, là ! là ! Que c’était difficile à sortir. Il faudrait bien que tôt ou tard ils en parlent. Autant maintenant même si cela risquait de gâcher ces instants.
Max semblait… déçu ? Anxieux ? Les deux ? Il ne lui facilitait pas les choses en la couvant ainsi.
Une grande inspiration, elle prononça enfin le nom qu’ils évitaient entre eux depuis des jours :


Alix…

Très vite, elle enchaîna :

Je dois savoir mon chéri. Je me doute bien que si tu es ici, avec moi, ce n’est pas juste sur un coup de tête, histoire de passer le temps agréablement. J’aimerais simplement que tu me rassures à son sujet. Si elle se pointait, maintenant ou plus tard, avec ta fille dans les bras, es-tu certain de ne pas *me* tout quitter pour la suivre ? J’ai beaucoup souffert et ne tiens pas à recommencer.

Des larmes avaient perlé. Il les sécha de maîtresse façon.
Au petit déjeuner, rayonnante, Eve portait la bague celant leurs accordailles.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mer 11 Nov - 1:32

Le sourire d'Eve, son regard...le bonheur était là! À portée de la main.

Je… Je te supporterai jusqu’à mon dernier soupir, sois-en sûr ; je crois aussi à la sincérité de tes sentiments…

Il sentit son hésitation et devina que la suite ne serait pas aisée. Eve lui avoua timidement avoir peur de sa famille...enfin, des femmes de sa famille. Elle avait raison, elles étaient du genre envahissant même si pleines de bonnes intentions. Sa mère était sans doute une autre paire de manches mais encore là, Max était convaincu que le charme naturel de sa petite fiancée viendrait à bout de toute réticence.

Ma chérie, tu n'as aucun souci à te faire. Ma famille t'acceptera et se fichera autant que moi que tu viennes d'un trou perdu au fond du Canada et que ta famille n'appartienne pas à la noblesse locale...C'est toi que je veux épouser, c'est toi que j'aime...rien d'autre n'a de l'importance. En plus nous ne resterons pas assez longtemps comme pour leur laisser nous casser les pieds...

Il avait beau se montrer d'une insouciance radieuse, quelque chose lui disait qu'Eve n'avait pas éclairci tous ses doutes.

Alix...

Qu'est ce qu'il y a avec elle?

Je dois savoir mon chéri. Je me doute bien que si tu es ici, avec moi, ce n’est pas juste sur un coup de tête, histoire de passer le temps agréablement.

Encore heureux que tu penses ça...pour quel genre de type me prends tu?

Elle baissa les yeux, cherchant ses mots, il n'aimait pas du tout le thème mais savait sciemment que cela devait être mis au clair, une fois pour toutes.

J’aimerais simplement que tu me rassures à son sujet.

C'est toi que j'aime, Eve!

Si elle se pointait, maintenant ou plus tard, avec ta fille dans les bras, es-tu certain de ne pas tout quitter pour la suivre ? J’ai beaucoup souffert et ne tiens pas à recommencer.

Max dut faire un effort pour demeurer serein. Il s'était attendu à cette question. Eve avait toutes les raisons du monde pour la faire et sans doute d'autres se la poseraient s'ils avaient vécu de près cette malencontreuse et torride affaire. Il se l'était posée tout au long de ces jours au manoir, alors qu'il restait tant de temps pour réfléchir.

Alix ne reviendra pas, ma chérie et même si le faisant, fille ou pas, il n'y plus de place pour elle dans ma vie. Toi seules comptes. Je n'ai pas pris la décision de te demander de m'épouser sans penser longuement à ça...Alix Blackstorm ne signifie plus rien pour moi...

Il caressa son visage tendu vers le sien, sécha ses larmes de baisers très doux.

Je suis à toi, mon Eve...pour le meilleur et pour le pire...espérons qu'on n'aura pas à se faire de la bile pour le pire. Je te promets faire des efforts pour être un mari acceptable.

Elle sembla accepter de bon gré cette promesse alors d'un geste solennel, il lui glissa la bague à l'annulaire.

Sois à moi, Eve...pour toujours!

Il la serra dans ses bras avec un rien d'angoisse...On fait des promesses pour les tenir et Max n'en faisait jamais sans être sûr de pouvoir tenir ses engagements...là, c'était sa vie entière qu'il mettait en gage pour cet amour limpide et sans défaut.


Ils sont là, Oma!

Arabella von Falkenberg leva les yeux de sa tapisserie qui n'avait guère avancé en ces deux jours, depuis le départ intempestif de Max et sa petite amie. Sa petite fille, Emilia sautillait sur place, ravie de revoir cet oncle farfelu qu'elle connaissait si peu mais appréciait déjà beaucoup.

Tiens toi tranquille, Emila et va dire à ton oncle que je veux le voir d'im...

Pas la peine d'envoyer nous chercher, Maman, nous sommes là!

Plus digne qu'un impératrice concédant audience, la dame se retourna et jaugea son rebelle rejeton des pieds à la tête pou après tourner le regard vers la jeune canadienne qu'il tenait fermement de la main.

Peut on savoir où...vous avez passé ces deux derniers jours?

Nous avions besoin d'être seuls. Eve et moi avions beaucoup de choses sur lesquelles discuter.


Ce sourcil relevé en accent circonflexe ne voulait jamais rien dire de bon mais Max, loin de se laisser impressionner alla prendre place dans le divan sans lâcher Eve.

Puisque tu es la seule à être là, Maman chérie, je crois que tu auras droit à la première du jour...Eve et moi allons nous marier!

Elle t'a donc convain...

Sans vouloir te sembler insolent, Maman, je te conseille d'ores en avant de ne plus tenir des propos de ce genre au sujet de ma fiancée et si cela ne t'incommode pas, je préfère que le reste de cette merveilleuse famille soit réuni pour vous faire part , à tous, de nos plans.

Mme. von Falkenberg pinça les lèvres, prise de court par la virulence polie de ces paroles. Il fallait bien se rendre à l'évidence que son fils n'en ferait qu'à sa tête, selon son habitude. Cette fois, il ne s'agissait pas d'un caprice passager, ça elle le devinait. Max était toujours doux et enjoué pour parvenir à ses fins. Cette fois, il se montrait déterminé, grave, solennel et presque sévère.

*Comme il ressemble à son père!*

Elle savait que s'opposer ne donnerait rien de bon. Si Max se fâchait, il s'en irait sans plus et elle aurait perdu un fils...or Arabella adorait ce fils là et ne désirait pas le perdre. La petite semblait une douce créature, avec un peu de savoir faire et des bons conseils elle serait une bru très convenable...une sorcière, ce qui est plus. Elle avait toujours craint voir son fils partir avec une moldue...lui qui semblait tant les apprécier. Cette guerre là était perdue d'avance, autant reconnaitre la défaite avec grâce.

Avec un soupir, Arabella Stillworth von Falkenberg composa son meilleur sourire et son expression la plus adoucie.

Pardonnez moi, mes enfants...je suis une mère possessive et j'adore mon garnement de fils. Si telle est votre décision...je l'accepte de bon cœur et vous souhaite beaucoup de bonheur. Viens embrasser ta mère, Maximilian...et toi aussi, Eve...aujourd'hui, je gagne une fille!

*Sacrée femme, ma mère...*

Il s'acquitta de bonne grâce et embrassa tendrement le front maternel. Eve ne semblait pas trop sûre mais Maman von Falkenberg ne lui laissa pas le loisir de la fuite et l'enserra dans une étreinte émue. Enlevé le masque strict derrière lequel elle cachait un cœur trop tendre, Arabella se sentit soulagée et heureuse.

Nous devrons beaucoup parler, ma chérie...ce mariage sera merveilleux...

Maman...je t'en prie, tu viens de lui ficher la trouille de sa vie...laisse qu'Eve se reprenne et accepte que tu es une dame charmante et pas un dragon en jupe...

Max...

Pas besoin de cracher du feu...tu es découverte...tu pourrais plutôt ameuter la maisonnée, commander du champagne, mettre de la musique...sais pas moi, faisons la fête!

Maman secoua la tête mais elle souriait en quittant le petit salon. Max se tourna alors vers sa belle qui n'avait pas dit un mot et semblait presque pétrifiée sur place.

Tu peux te détendre, ma chérie...le danger est passé. Maman fait toujours ce genre de cirque pour impressionner son monde, parfois ça lui réussit, avec moi, depuis que j'ai cinq ans ça ne marche pas...pas faute d'avoir essayé...Pardonne moi d'avoir une famille si...déroutante. Mais je suis sûr que les voyant rien que de temps à autre, tu finiras par les apprécier...

Le reste de la journée lui donna la raison...à la fin du dîner, Eve se montrait détendue et heureuse, faisant rire aux éclats tout ce beau monde en leur racontant ces déboires comme apprentie sorcière...

Cela donna un résultat très positif...À partir du lendemain, au lieu d'un instructeur elle comptait avec une famille entière de sorciers très doués pour l'aider à parfaire ses connaissance et affronter en toute tranquillité McGonagall et sa commission d'examinateurs...
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Jeu 12 Nov - 15:57

Il serait sa vie ; elle en était convaincue. Tant de mois à rêver de lui, de son étreinte, de sa force, l’avaient réduite en miette. Venise, décidément, resterait à jamais un souvenir inaltérable. Ayant reçu tous les apaisements quant à l’attitude de Max si jamais Alix se pointait, Eve portait à présent la très belle bague de fiançailles.
Mais voilà… Il voulut rentrer annoncer la nouvelle chez lui. Eve ne s’attendait pas à être si vite confrontée à nouveau avec la « belle » famille. Pourtant… Max y tenait et, à son énorme surprise, il tient tête au dragon maternel.
Sans s’énerver, ferme et décidé, il laissa à peine Arabella placer un mot. Il avait bien fait de ne pas la lâcher pendant tout son discours sinon Miss Adams se serait enfuie à toutes jambes. Ils eurent même droit à un baiser d’acceptation et la phrase « je gagne une fille » fit véritablement fondre Eve alors qu’elle tendait la joue à sa future belle-mère.
Oui, comme le suggérait Max, Miss Adams pouvait se détendre à présent. Si Mrs Von Falkenberg disait « amen » toute la maisonnée suivrait.
Le dîner qui suivit fut enchanteur, plein de bonne humeur conviviale. Par chance, on ne la bombarda pas trop de questions. Il y en eut, fatalement mais Eve soupçonna son fiancé d’avoir secrètement donné le mot d’ordre qu’il ne fallait pas causer à table de la famille Adams.
Au dessert, Eve parlait avec tout le monde, sa timidité étant enterrée par la bonne volonté générale de la mettre à l’aise.
L’ennui fut qu’elle n’eut aucun moment d’intimité avec Max. Le pire arriva quand le père prit son fils à part ainsi que son frère médecin. Les beaux-frères, eux, allèrent faire un tour dehors. Panique à bord ! Livrée seule à la curiosité des femelles, Eve voulut s’éclipser en douce ; chose impossible, évidemment. Pourtant, nulle question indiscrète ne fusa. Au contraire, on s’intéressa plutôt aux dons de sorcière de la jeune fille.


Dites-moi, mon enfant, où en êtes-vous exactement de vos études. J’ai cru comprendre, depuis que nous avons fait connaissance, et par ce que vous avez raconté ce soir, qu’à part en potions, histoire, astronomie et divers sortilèges de défense ou d’attaque, vous n’êtes pas très avancée...

Eve le prit pour une attaque sur les talents de Max. Aussi répliqua-t-elle vivement :

Ben non ! Ce n’est pas de la faute de Max ! Il a été un excellent instructeur, mais manquait juste de temps…

Là, la noble dame éclata de rire :

Je vois ça ! Mais ne me faites pas croire qu’il vous a appris les potions : il y est nul, ou presque.

Rougeur, pâleur :

C’est exact. J’ai eu la chance d’être formée par une de ses amies…

Demain, vous passerez votre examen avec mon époux qui est très réputé en ce domaine… La métamorphose, je m’en chargerai personnellement. Vous comprenez, ma chérie, qu’une Von Falkenberg doit être au niveau supérieur. J’ai toujours craint que Max ne nous ramène une moldue ou une aventurière. Mais, pour une fois, il se montre raisonnable...

Elle laissa flotter en l’air ses paroles comme si elle avait du mal à se convaincre elle-même que cela soit possible puis réattaqua :

Je lui laisserai poursuivre votre formation en sortilèges. Quant à mes filles, elles se chargeront de botanique, divination et créatures magiques.

Pourquoi l’envie de se faire un peu reluire Eve la poussa-t-elle à sortir ça :

Merci, beaucoup. Ce sera avec plaisir ! Cependant, en divination, je me débrouille, vous savez…

Le fin sourcil se releva en accent circonflexe :

Voyez-vous ça ? Eh bien, voici une occasion parfaite de nous prouvez vos talents, Miss Adams.

D’un claquement de doigts, elle fit apparaître une bouilloire d’eau frémissantes, tasses, soucoupes et du thé en vrac.
Petit sourire mi-figue mi-raisin, elle proposa le tout à l’apprentie sorcière juste comme Max réapparaissait avec son père :

Approchez ! Vous tombez à pic. Eve allait nous faire une démonstration de lecture des feuilles de thé.

*Toi et ta longue langue, tu l’as cherché*se gourmanda la jeune fille mise au pied du mur.

A son regard désespéré à son fiancé, répondit un œil goguenard. Elle n’avait pas le choix.
Déposant une cuillère de feuilles hachées dans les tasses, Eve versa le liquide. Elle savait que tous devaient savoir la méthode, mais elle insista :


Observez l’agitation des feuilles, voyez-vous des bulles ? Des symboles. Retenez-les, puis on laissera infuser un peu la boisson que vous boirez ensuite en en laissant juste un fond à retourner sur la soucoupe après l’avoir agité trois fois de la main gauche.

Plusieurs se prêtèrent volontiers au rituel puis présenta sa tasse à la voyante.
Pour son beau-père, Eve ne vit qu’une main et une table :


Rien de mauvais : de l’amitié et une réunion plaisante.

On sourit, vérifia la tasse de Karl Theodor tandis que Miss Adams examinait celle de Babs :

Tiens, je vois… un œuf !

La sœur aînée parut troublée mais ne commenta pas. En gros, Eve ne vit aucun mauvais signe. Elle était la seule à ne pas avoir analysé sa propre tasse. Gabrielle tint à la regarder avant de la lui rendre avec un sourire que partagea bientôt Miss Adams en y constatant la présence d’anneaux et d’un soleil. Seul un petit drapeau, signe d’un danger, faillit la désenchanter, mais sans doute avait-elle mal vu.
Au moins, on ne l’ennuierait plus avec la divination.
Après une nuit solitaire, puisqu’il était hors de question que de futurs époux dorment ensemble, Eve n’eut que le temps d’avaler son petit déjeuner avant de rejoindre Karl Théodore dans une sorte de laboratoire. Elle y transpira toute la matinée mais la réalisation de sa potion d’invisibilité sembla surprendre agréablement le maître. Discutant de choses et autres, il mit en évidence une lacune inadmissible pour une sorcière : Eve ne savait pas voler.


Gabrielle ! cria-t-il en entraînant sa future Bru par le poignet.

La dynamique petite blonde s’empressa de répondre à l’appel :

Cette enfant n’est jamais montée sur un balai ! Je te charge de le lui apprendre, vite fait ! (Se tournant vers l’incriminée, il cligna de l’œil) Ne t’en fais pas, ma fille est digne d’être championne de quidditch ! On se retrouve au déjeuner. Bon amusement !

Ralala ! Pas moyen d’y échapper… Pourquoi Max ne pouvait-il s’en charger ?
En tout cas, la cadette Von Falkenberg y mit beaucoup de patience. Le balai accepta son « debout » et Eve l’enfourcha… Quel rodéo !


Ne tire pas si fort ! Tu vas trop haut ! Attention, freine !

En peu de temps, Miss Adams finit par maîtriser son engin fou. Elle trouva même la chose agréable, si ce n’est qu’elle commençait à avoir les doigts engourdis par le froid. Gabrielle l’avait rejointe sur son propre balai et elles volèrent un moment de concert quand, venue d’on ne sait où, une nuée d’oiseaux croisa leur route :

Il faut descendre, Eve, ou on va leur rentrer dedans.

Sage conseil, mais… Transie, la jeune fille réagit au ralenti. Elle soupçonna Gabrielle de lever sa baguette, n’empêche qu’il était trop tard. La rencontre fut fracassante. Désorientée, fouettée par les multiples ailes et griffes, Eve ne lâcha pas le manche mais partit dans un terrible piqué droit vers la forêt dont la cime des arbres se rapprocha beaucoup trop vite.
Elle hurla de terreur et de douleur avant que tout ne s’obscurcisse.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mer 18 Nov - 0:26

Le dîner s'était écoulé sous les meilleurs augures, dans une ambiance détendue. Envolée sa timidité Eve participa brillamment à la conversation l'égayant avec son merveilleux sens de l'humour. Capable de mettre en dérision ses misères comme néophyte en magie, elle finit par conquérir tous les présents. Ses beaux-frères, qu'il rencontrait pour la première fois en beaucoup de temps, voulurent savoir où il avait été dénicher une créature si incomparable, trop habitués à le voir débarquer de quelque aventure échevelée au fin fond de la planète, il avaient quelque mal à s'imaginer qu'il avait trouvé Eve en Amazonie ou encore dans quelque monastère tibétain.

Euh, ben...je l'ai rencontrée à une bibliothèque à Londres, où elle travaillait.

Regards amusés. Max dans une bibliothèque? C'était bien une première. Mais bien sûr tout n'allait pas être si facile. À peine le repas fini, alors que les femmes de la maison enlevaient pratiquement Eve, lui, il fut invité à rejoindre son père et son oncle, pour une conversation...à huis clos. Joachim, Karl August et Philip furent envoyés contempler la lune. Le semblant grave de ses aînés ne lui laissa se faire aucune illusion quant à la suite.

Bien, Max, toute cette histoire est très jolie, émouvante et romantique, mais si je ne me trompe il y a quelques mois, tu délirais de passion pour une autre femme, très différente de la petite Eve.

Son père, comme d'habitude n'y allait pas par quatre chemins.

Alix a pris son chemin, moi le mien.

Comme si une explication si simple allait suffire.

Vraiment? Il m'a suffi de te voir une seule fois après la fin de cette affaire, mon fils, et tu n'avais pas précisément l'air d'un homme qui savait quel était son chemin. Et il n'y a qu'un peu plus d'un mois de cela!

Je conviens
, intervint l'oncle Aloius, que cette petite canadienne est une créature délicieuse, justement pour cela, je concorde avec ton père...fou d'une femme un jour, amoureux d'une autre le lendemain...cela ne parle pas trop bien de sentiments stables, mon garçon et cette petite ne mérite pas souffrir. Je l'ai vue te regarder, il n'y a qu'adoration de sa part...toi, par contre, me donnes l'idée de te laisser gentiment aimer.

Max remua, mal à l'aise, à sa place. Pourquoi devaient ils revenir sur ce thème?

Je sais avoir commis des erreurs dans ma vie...Alix a été une de celles là et ça a bien failli me coûter la peau. C'est un chapitre fini. Je ne veux plus entendre parler d'elle!

Il se leva et alla vers la fenêtre, leur tournant le dos et contemplant la nuit comme s'il n'y avait rien de plus à dire.

Si telle est ta décision, Maximilian, je ne peux que me réjouir, tu sais très bien ce que je pensais de cette relation avec une mangemorte.

Là, le jeune homme se retourna, l'expression fermée.

Au moins, j'aurai réussi à l'arracher aux griffes de ces misérables. À l'heure qu'il est, elle doit se trouver quelque part dans le monde avec une identité empruntée...pour tout le monde Alix Blackstorm s'est donné la mort par le feu, à Trafalgar Square en Mai dernier.

Ah!, se limita à dire Aloius à qui les échos de cette histoire étaient parvenus,
c'était donc elle!

Oui...après ça nous nous sommes réfugiés en Afrique...mais l'histoire est longue et je ne tiens pas à la raconter. Maintenant, si vous n'avez rien d'autre à me dire, je voudrais aller retrouver Eve avant que Maman et les filles ne finissent de l'épouvanter.

J'en doute...si tu n'y est pas parvenu...

Max secoua la tête avec un sourire amusé.

Merci de ta confiance, Papa.

De retour au salon, ils surprirent une joyeuse réunion.

Approchez ! Vous tombez à pic. Eve allait nous faire une démonstration de lecture des feuilles de thé.

Obéissant à l'appel d'Arabella, ils s'approchèrent. Sa fiancée lui lança un regard éperdu en demandant son intervention mais Max se contenta de sourire, très amusé par la circonstance en assurant qu'il était nul en divination. Par contre elle s'y prenait très bien et tout le monde resta très satisfait des résultats obtenus. La réunion se poursuivit agréablement et sa mère se chargea de le mettre au courant des décisions prises quant à l'instruction sorcière de sa future femme.

Ton père s'occupera de tester ses connaissances en Potions, personne de mieux indiqué que lui. Je me chargerai de Métamorphose, tes sœurs l'aideront éventuellement en Botanique et Créatures magiques...je pense que tu feras tout de même l'affaire en Sortilèges.

Il sourit, angélique. Sa mère le tenait pour un à peu près bon à rien en Magie et ce n'était pas lui qui allait en discuter. Ce n'était un secret pour personne qu'il n'aimait pas trop s'y mêler...mais pour Eve il ferait n'importe quoi...sauf monter en balai!

À peine s'il eut le droit de voler un baiser à sa chérie avant qu'elle ne le quitte pour réintégrer ses quartiers. Max eut l'admirable intention de protester mais déjà sa mère le prenait par le bras.

Et que je ne sache pas que tu joues les fantômes dans les couloirs, ni cette nuit ni celles à venir.

Maman...

Pas de Maman qui vaille, tu te tiendras sagement jusqu'au mariage! Je sais que les mœurs sont assez relâchées de nos jours mais ici, chez moi, rien de cela. Je ne veux pas à avoir à confesser que je suis complice d'un péché libertin, qui a lieu, ici, sous mon toit.

Par tous les diables...en plus de sorciers faut que tous soient des catholiques butés...suis fait, moi!

Un mot de plus et je t'enferme dans la cave! Tu es un homme sans foi ni loi, Maximilian, cela me brise le cœur!

Je dirai mes prières avant de dormir, je le jure!

Il gagna une tape et se sauva en riant.

Le lendemain le trouva, désœuvré, entouré de neveux et nièces de divers âges, de quoi le rendre fou de joie. Il n'avait même pas vu Eve au petit déjeuner et on l'avait poliment informé que la demoiselle était au laboratoire du maitre de céans.

Ah, tu es là, toi!

Il lâcha un des petits avec qui il jouait, ravi de la vie et se tourna vers Karl Theodor.

Tu n'étais pas en train de parfaire les connaissances d'Eve en potions?

Oh, elle est bien plus avancée que je ne l'aurais cru grâce aux enseignements reçus d'une de tes amies...Alix? Tu as laissé que cette femme versée en magie noire ait donné des cours de potions à...cette adorable et innocente créature?

Il n'y a rien eu de magie noire dans ce qu'elle a appris à Eve, crois moi...

Cela veut alors dire qu'Eve était avec vous...lors de cette fugue en Afrique...ou Dieu sait encore où...

Oui. Mais où est Eve?

Elle comble une de ses carences. Tu n'as jamais pensé qu'il est très important qu'une sorcière sache voler.

Euh...pas trop, je suis un sorcier et je ne vole pas!

Que tu sois borné ne veut pas dire que tout le monde doive te ressembler...

Le discours paternel aurait pu continuer un bon moment si un appel au secours n'avait mis la maisonnée en émoi. Il provenait de Gabrielle.

Grand Dieu, elle apprenait à Eve à voler! Elles son dans la forêt.

Max jura à voix haute et transplana d'immédiat, suivi de son père.

Eve s'était gentiment écrasée dans un petite clairière. Gabrielle, affolée, leur expliqua l'accident avec les oiseaux et essaya de calmer son frère en le rassurant sur l'état de la jeune canadienne.


Elle n'a que quelques égratignures.

Et une frousse de tous les diables!, grommela t'il en se penchant vers Eve, ça va, ma douce?...Viens, je te ramène à la maison, pas besoin d'heures de vol supplémentaires!

Il la releva dans ses bras et l'embrassa doucement avant de transplaner de retour au manoir où les attendait sa mère, disposée à prendre l'affaire en main. Gabrielle avait dit vrai, à part quelques égratignures et quitte pour une belle peur, Eve se portait comme un charme.

Repose toi un moment, ma chérie, ces chutes en balai, te laissent toujours un peu remué.

Il accommoda quelques coussins sous sa tête dans le divan du petit séjour et profitant que sa mère était occupée à mélanger une potion, l'embrassa, gourmand.

Au moins un petit instant que je t'ai pour moi...tu me manques!

Sa réponse prouva qu'il en était de même pour elle.

On devrait inventer une excursion dans les alentours et nous perdre par là...qu'est ce que tu en dis?

Il l'embrassait de nouveau lorsqu'un furieux raclement de gorge l'obligea à délaisser cette attirante occupation. Mme. von Falkenberg le fusilla du regard et s'approcha d'Eve en lui tendant une coupe de cristal pleine d'un liquide ambré.

C'est pour l'éventuelle douleur. Buvez, mon petit...tu peux rester là, Max mais par pitié, comporte toi!

Une fois, sa mère partie, il s'accommoda dans un fauteuil tiré tout près d'elle.

Tu vas finir par croire que je suis un cas perdu, il tenait sa main dans les siennes et baisait lentement ses doigts menus, raconte moi, plutôt...ça t'a plu, ton vol en balai? Désolé de ne pas y avoir pensé avant...mais personnellement, je déteste voler sur ces trucs...j'ai eu un accident, à 16 ans, sauf que je suis pas tombé sur du mou...depuis, plus de balai pour moi...

Bien sûr, depuis il avait trouvé d'autres moyens tout aussi, si ce n'est plus, dangereux pour se déplacer.

Mais faisons plutôt des plans plus agréables...marions nous le plus vite possible...je deviendrai fou avec ma famille butinant autour de nous. Dis moi que préfères tu...un petit mariage discret dans la stricte intimité...c'est à dire, le curé, toi moi et deux témoins. Non. ça ferait mariage à la sauvette...et tu mérites bien plus que ça...On invite un cercle intime, famille et quelques amis? Entre nous...rien qu'avec ma famille ça fera tribu en folie mais enfin...Veux tu que je fasse venir les tiens, mon amour? Dis moi ce que tu voudras...

Oui. Ce qu'elle voudrait. La lune, les étoiles, le monde à ses pieds...Au bout d'un moment ils avaient, de toutes façons oublié les conseils maternels et toute autre chose qui ne fut être près l'un de l'autre...


Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Mar 8 Déc - 21:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Dim 22 Nov - 15:32

C’est très heureuse qu’Eve avait réussi son « examen » de potions avec le père de Max. Il n’était pas difficile, même jovial et ne fit que l’encenser. Au moins, la jeune fille se rassurait-elle de la sympathie dégagée par l’ensemble des Von Falkenberg à son endroit. Le fait qu’elle ne sut pas voler en balai parut cependant être une tare à combler toute affaire cessante. La cadette fut requise à cet apprentissage particulier. Avec bonne humeur et dynamisme, Gabrielle se montra un professeur aussi attentionné qu’efficace. Elle laissa Eve prendre les commandes de son engin avant de l’accompagner dans les hauteurs. Grisée par ces sensations inédites, Miss Adams dut pourtant vite déchanter quand une nuée de volatiles croisa leur route.
Quel piqué ! Eve avait perdu les pédales et paniqué bêtement. Sans doute Gabrielle employa-t-elle un sortilège de freinage ? Le fait est que si l’apprentie sorcière tomba, elle ne se cassa rien. Egratignures et bosses furent son lot additionné d’une belle trouille. Posée près d’elle, la sœur de Max expédia un sort de détresse qui eut pour effet de voir rappliquer son futur époux flanqué de son paternel.
Transplaner dans les bras de son élu ne pouvait lui mettre plus de baume au cœur. Chouchoutée, gâtée, Miss Adams savoura ces quelques instants d’intimité, si rares en ces lieux :


On devrait inventer une excursion dans les alentours et nous perdre par là...qu'est ce que tu en dis?

Tout ce que tu voudras, mon amour.

Max avait une façon d’embrasser qui la faisait fondre mieux que neige au soleil. Instants délectables que coupa net Arabella qui tint à les tancer tout en filant une potion lénitive à sa future bru.
Obéissant, Max s’écarta un peu de son aimée la laissant se reposer sur le canapé garni de coussins. Vint une tirade enflammée dans laquelle Max expliqua son dégoût pour le vol après une chute catastrophique
:

Ben nous allons encore plus nous ressembler car je crois bien qu’à part au ménage, le balai ne me servira plus.

Ils rirent puis, plus sérieux mais non moins enfiévré, le jeune Allemand poursuivit :

Mais faisons plutôt des plans plus agréables...marions nous le plus vite possible...je deviendrai fou avec ma famille butinant autour de nous. Dis moi que préfères tu...un petit mariage discret dans la stricte intimité...c'est à dire, le curé, toi moi et deux témoins. Non. ça ferait mariage à la sauvette...et tu mérites bien plus que ça...On invite un cercle intime, famille et quelques amis? Entre nous...rien qu'avec ma famille ça fera tribu en folie mais enfin...Veux tu que je fasse venir les tiens, mon amour? Dis-moi ce que tu voudras...

Des étoiles dans ses mirettes bleutées, Eve buvait chaque parole de son chéri. Il lui posait néanmoins une fameuse colle. Que désirait-elle comme noces ? Si au moins elle le savait.

Le plus tôt sera le mieux, j’en suis autant convaincue que toi. La stricte intimité me suffira, tu t’en doutes. Mais tu es l’héritier Von Falkenberg. Je ne tiens pas à nous mettre ta famille à dos pour avoir gâcher le plaisir de ta mère à offrir un banquet aux siens. Je te remercie de te soucier de mes « proches » seulement… je te jure qu’ils envenimeraient les choses. Mes contacts avec eux ne sont qu’épistolaires et sporadiques. Personne ne me tient suffisamment à cœur pour participer à la fête. Ça ne fait rien…

Elle disait ça mais sa gorge se serrait malgré tout. Elle allait avoir fière allure l’épousée, sans quiconque de son côté pour la soutenir, la féliciter. Qu’en pouvait-elle si elle était issue d’une famille de grands catholiques, paysans et bornés ? Seul son mentor d’enfance – Hélène Kennedy – lui manquerait vraiment. La vieille dame serait fière de son élève et heureuse pour elle. Eve se promit de lui envoyer un mot et une photo dès que tout serait conclu.
Là-dessus, Max lui embrassa le bout du nez et la laissa se remettre de ses récentes émotions. La potion de sa future belle-mère décrispa les muscles endoloris de la jeune fille qui ne tarda pas à s’assoupir.
Ce fut Babs qui vint gentiment l’extraire du divan :


Allez, belle au bois dormant, on t’attend pour déjeuner. Je crois que les dernières nouvelles devraient te plaire.

Oh, oh… La mine conspiratrice de l’aînée ne la rassura pas trop. Qu’est-ce qui s’était décidé pendant qu’elle dormait ?
Toute la famille d’hier soir était présente à table :


*Ce n’est pas une famille… C’est une tribu inséparable…*

On lui avait réservé une place entre Max et Théodore. Tous souriaient à son approche comme s’ils avaient complotés une bonne blague.
Mrs Von Falkenberg se leva :


Mon cher époux, mes enfants, je suis heureuse d’être parvenue à un accord avec notre entêté de Maximilian. Vous imaginez bien que la partie ne fut pas facile à remporter. Néanmoins, notre cher Max a accepté mes propositions. Cela va nous demander à tous de nombreux efforts mais, dans une semaine exactement, nous aurons le plaisir de compter une nouvelle fille dans notre famille. Je lève mon verre aux futurs mariés ! Ce sera grandiose.

Applaudissements, vivats, Eve clouée sur sa chaise ne put que sourire en rougissant copieusement. Max y alla de son petit discours, elle reçut son baiser dans un état second.
Une semaine ! Rien que 7 jours pour se préparer ? Il allait falloir mettre les bouchées doubles. Comment se procurer un trousseau convenable en si peu de temps ?
Presque miséreuse, Miss Adams se sentit soudain affreusement gênée. Sa fierté se révoltait à l’idée d’être parée telle une princesse par ces gens qui ne pouvaient sans doute pas comprendre ses scrupules à accepter leur générosité. Car, même si la question n’avait pas été soulevée, tous connaissant sa piètre condition, il ne faisait aucun doute que les Von Falkenberg assumeraient tous les frais…
On déjeuna dans la bonne humeur générale ou… presque.
D’une oreille distraite, Eve capta des bribes de papotage entre Arabella et ses filles :


Vous vous chargerez des cartons d’invitation. Ma liste est prête depuis longtemps. Bien sûr Emy, Philip et Patrick seront enfants d’honneurs. Une traîne de 10 mètres serait parfaite. J’emmènerai Eve chez notre modiste et chez la coiffeuse. Aucun maquillage ne sera nécessaire avec ce teint de pêche. Le menu, je m’en charge ; Théo ou l’un de mes beaux-fils s’occupera de l’ambiance musicale. Je veux quelque chose de… sobre. Peut-être les époux voudront-ils choisir les textes de la messe ?

Un tourbillon de folie s’en suivit.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Mar 8 Déc - 23:40

Que le cher Max ait accepté les propositions maternelles tenait presque du miracle, à l'avis de tout le monde. En fait, il n'avait pas eu trop d'options. Pour Maman von Falkenberg organiser un mariage dans des délais si brefs tenait de l'hérésie mais Max se montra inflexible sur ce point. Une semaine et pas plus. Par contre, il fut contraint d'accepter que la famille au grand complet soit présente.

Que sa mère annonce cela avec la satisfaction de St. Georges après avoir terrassé le dragon le fit rire mais déjà on réclamait de lui le discours de rigueur affaire qui fut réglée en un clin d'œil, quiconque connaissait Max savait qu'il n'était pas de ceux à s'encombrer de longues déclamations. Un baiser plus tard, il reprenait place auprès de sa fiancée rougissante et un tantinet affolée.

Tu vois bien, Maman a pris le contrôle de l'histoire, tant qu'on ne la contrarie pas tout ira sur des roulettes.

C'était certainement une façon très commode de faire les choses mais présenter résistance face à la tribu décidée était peine perdue. Le manoir se vit rapidement transformé en ruche pleine d'activité où tout celui qui vaquait par là sans occupation apparente était réquisitionné au service actif sans pouvoir protester. À peine s'il voyait Eve entrainée de ci de là par les femmes de la famille mais dans le peu de temps qu'on leur laissait, Max avait tiré au clair qu'il n'y avait qu'un détail pour combler le bonheur de la jeune canadienne...

Harvey, quelque part au fin fond du Canada. Pays de forêts et lacs. La vie devait être rude dans ce coin dépeuplé. Le portoloin l'avait fait se matérialiser à l'orée d'un bois solitaire, près des premières maisons du village. Il n'aurait pas à chercher longtemps. Eve lui avait décrit à satiété la demeure de Helene Kennedy, endroit dont elle gardait des merveilleux souvenirs.

La petite femme menue et distinguée, aux cheveux poivre et sel serrés en chignon qui ouvrit la porte correspondait aussi parfaitement à la description faite par Eve. Elle jaugea Max d'un regard suspicieux. Dans le coin, on n'avait pas l'habitude de voir des étrangers.


Mme. Helene Kennedy?

Oui, c'est moi. Que désirez vous?...Si c'est me vendre un aspirateur je vous avance que c'est peine perdue!

Il l'octroya d'un de ses resplendissants sourires en se demandant s'il avait vraiment l'air d'un vendeur de n'importe quoi.

N'ayez crainte, Mrs. Kennedy...permettez moi de me présenter: Maximilian von Falkenberg.

Définitivement pas le nom pour un vendeur itinérant!

Je viens...de part d'Eve...Eve Adams!, c'était un pieux mensonge mais ca aiderait à rompre la glace, en fait...je suis son fiancé!

Le fiancé de ma petite Eve! Mais c'est...mais...et Eve? Où est Eve?

C'est un peu long à expliquer...Eve est en Allemagne, chez ma famille...On se marie samedi.

Longue histoire débitée en résumé succinct. Mrs. Kennedy n'en fut pas trop satisfaite de cette explication et pria le jeune homme d'entrer, s'asseoir et donner tous les détails nécessaires.

Quand cette enfant est partie d'ici, je ne pouvais que lui souhaiter toute la chance du monde...Cela m'a brisé le cœur mais si elle a trouvé le bonheur je suis la première à m'en réjouir. Elle avait tant de rêves.

Oh elle en a plein, encore, se dépêcha de dire Max, je vous l'assure..comme celui de découvrir le monde de la magie, par exemple!

Ces mots firent rire la dame.

Folies de vieille femme. Toutes mes histoires auront semé dans ce cœur pur des idées farfelues...

Au tour de Max d'éclater de rire.

Mais pas du tout. Au contraire...elle l'a découvert. La magie existe...les sorciers aussi, je sais, je ne devrais pas pour faire ce genre d'aveu si brusquement mais c'est nécessaire.

S'en suivit l'histoire la plus incroyable que Mrs. Kennedy ait entendue.

Vous n'êtes pas en train de vos payer ma tête, au moins, jeune homme?

J'en serais incapable...la seule raison de ma présence ici est de vous prier de m'accompagner. Rien ne ferait Eve plus heureuse que vous avoir là pour l'accompagner...Votre présence serait un baume pour son âme...elle se sent un peu dépassée par les évènements.

Convaincre la dame de faire un voyage pareil et en plus avec les moyens proposés, prit un peu de temps mais il y arriva.

Mrs. Kennedy tremblait en arrivant mais découvrir le manoir familial la rassura un peu.


Vous vivez ici?

Pas exactement. Ma famille vit ici, mais venez.

La tribu en plein se trouvait réunie au salon, en faisant le bilan du jour, qui avait été chargé. Voir apparaitre Max si content fit allonger quelques mines et on entendit par là un "Déserteur!". Eve, pauvre chérie, avait une bien petite mine, entre ses deux futures belles sœurs qui l'assommaient encore avec des détails de gâteau ou de bouquet.

Je sais, vous pensez que j'aurais dû être là pour faire Dieu sait quoi...mais il y avait plus important.

Il s'écarta pour franchir passage à Mrs. Kennedy qui regardait tout ce beau monde en se sentant un peu perdue. Le cri de joie d'Eve suffit avant de la voir s'élancer vers cette femme qui l'avait chérie comme à sa propre fille.

Et voilà tout le monde est content!

Mme. von Falkenberg s'approcha de son fils et serra doucement son bras.

Tu es un garçon merveilleux, Max.

Depuis le temps que je cherche à t'en convaincre!
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) Play211Sam 12 Déc - 17:31

Se marier ! Quelle jeune fille romantique n’y a pas pensé ? Eve Adams n’échappait pas à la règle. Si elle avait imaginé ses noces, jamais elle n’avait songé à un tel chamboulement. Pas à dire, la famille de Max l’avait adoptée à part entière. Entre ses révisions en vue de ses examens de sorcellerie et les préparatifs de son union, la jeune fille fut prise dans un tourbillon de folie. Mrs Von Falkenberg, vrai général, commandait ses troupes à la baguette, dans tous les sens du terme.
Essayage de robe par-ci, test de plat par-là, étude du menu, listing des faire-part, etc. La pauvre Eve en arrivait presque à s’être laissée entraînée là-dedans. Avec tout ce qui lui tomba dessus en quelques jours, c’est à peine si elle put croiser son fiancé et échanger quelques mots avec lui.
Etourdie, abrutie par la valse des belles-sœurs et belle-mère qui bourdonnaient autour d’elle, Miss Adams sentit que ses nerfs allaient craquer :


*Tout envoyer au diable. Fuir avec Max, n’importe où…*

Cette fille simple acceptait mal le moule dans lequel on voulait la forcer à entrer. Moule très confortable mais…
Si on requérait son avis, c’était juste par politesse. Arabella savait tout sur tout, tout le temps… Sans oser rouspéter, Eve détestait ce qui se tramait
.

*Je dois le dire à Max ! J’en ai ras-le-bol de cette farce*

Ce soir-là, deux jours avant la date fatale, alors qu’elle se sentait prête à péter un câble, (la gent féminine lui proposant encore de changer telle ou telle fleur de son bouquet, un détail de sa coiffure) Eve reçut le plus beau des cadeaux dont elle aurait pu rêver. Sans crier gare, Max débarqua en compagnie de celle qu’elle attendait le plus : Hélène Kennedy.
Son cœur bondit autant qu’elle quand Eve l’aperçut. Courant se jeter dans les bras de son mentor de toujours, la future mariée ne put cacher ses larmes. Joie pour l’une, reconnaissance pour celui qui la comblait tant.


Hélène ! Je suis si contente ! Merci mon chéri, c’est… magique !

La gent féminine présente s’émut un peu de ces effusions, laissant enfin Eve respirer un peu.
Isolées, les deux complices purent papoter à l’aise loin d’oreilles indiscrètes. Dans le boudoir éclairé aux chandelles, un verre de liqueur en main, elles échangèrent des confidences :


Max est merveilleux ! J’ai beaucoup de chance.

Et de lui raconter une partie de leurs aventures.

Es-tu heureuse, ma chérie ? Tu rayonnes mais je te trouve une petite mine…

Le petit nez d’Eve se plissa. Une gorgée de liqueur aux fraises des bois lui délia la langue. Elle en avait tellement gros sur la patate…

Les Von Falkenberg sont très gentils… trop… j’étouffe. Arabella tient absolument à me transformer en chou-fleur blanc et rose. Ses filles pinaillent sur le moindre pétale de mon bouquet, la moindre épingle à cheveux… Tu me connais, Hélène. Je ne suis pas comme ça.

Pleurer contre l’épaule amie la soulagea beaucoup. Avec sa douceur habituelle, Mrs Kennedy calma la jeune fille, lui prodiguant à l’oreille des conseils qui la rassérénèrent. Le plan d’Hélène lui sembla du miel après les purges imposées par sa future belle-famille.
Les jours suivant virent une Miss Adams plus sereine, répondant amen à toutes les suggestions. Max, entre deux feux, reçut aussi des instructions de Miss Kennedy et les adopta d’emblée en riant à l’avance.
Le matin du grand jour, Eve ne voulut que Mrs Kennedy pour la préparer. La splendide robe de dentelles, froufrous et traîne de 5 mètres resta sur son cintre.
Groupée au pied de l’escalier, la famille au grand complet attendait l’apparition de la créature que beaucoup pensaient avoir dressée.
Marche après marche, souveraine, suivie par Hélène, Eve descendit.


Mais… mais… c’est quoi ça ?

L’air horrifié d’Arabella compensa les heures endurées sous sa coupe par la jeune fille. Moulée dans une tournure ancienne ajustée et rafraîchie par magie, Eve devait ressembler à une déesse antique en mouvement. C’est ainsi qu’elle se sentit et se vit dans les yeux rieurs de son fiancé qui d’un tour de baguette fit disparaître l’énorme bouquet de roses et lys choisis par ses « femmes » pour lui offrir un simple assemblage d’orchidées immaculées.
Sous les voûtes de la chapelle familiale attenante au domaine se célébra l’union de deux cœurs. Recueillis et fervents, les amoureux échangèrent leurs serments.
La fête fut grandiose selon les vœux de Mrs Von Falkenberg. Eve et Max s’en moquaient bien.
Ils restèrent jusqu’au gâteau gigantesque qui clôturait les agapes puis s’éclipsèrent en douce vers une destination connue d’eux seuls.
Une petite semaine de paix accompagnée de volupté les enchanta d’un bonheur partagé. Hélas, la réalité, elle, ne rata pas son rendez-vous avec un hibou. La nouvelle Mrs Von Falkenberg était priée de se présenter au ministère afin d’y passer ses examens.
Préparée comme l’avait été, Eve les enleva haut la main. Certaines de ses potions déclenchèrent des commentaires élogieux ; sortilèges, maîtrise de l’histoire et botanique comblèrent le jury. Recevoir son diplôme, être enfin reconnue comme sorcière enchanta Eve.


Il faut que nous allions au Canada, chez moi ! Mes parents seront si fiers que j’aie réussi quelque chose. Et puis, ainsi, tu les connaîtras.

La pauvre rêveuse était loin de se douter de l’accueil qui l’attendait…
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