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 C'était écrit (fe)

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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) - Page 2 Play211Mer 30 Déc - 14:45

L'apparition d'Eve vêtue de toute une autre robe que la choisie déclencha une houe de protestes, pas toutes trop discrètes. Qu'il transforme le bouquet de roses et lys en un charmant ensemble d'orchidées blanches lui valut un regard féroce de sa mère, chose qu'il ignora en toute joie de cœur n'ayant d'yeux que pour la divine créature qui avançait vers lui.

La chapelle familiale était pleine à craquer. Incroyable qu'on put avoir tant de famille. Il n'en manquait pas un. Entre Von Falkenberg de toute couleur et taille et Stillworth en toute leur splendeur, la foule était nourrie. La cérémonie fut un peu longue, à l'avis de Max et certainement aussi à celui de la belle fiancée mais il fallait se plier au protocole établi.

La réception n'en fut pas moins splendide. Arabella s'était surpassée pour faire du mariage de son rebelle de fils un évènement inoubliable. Il fallut bien obéir aux circonstances et recevoir les vœux émis par tous et chacun. Max essayait, la plupart des fois de coller un nom au visage souriant face à lui, sans y parvenir à chaque coup. Personne ne lui tint rigueur et même si on l'avait fait, il s'en fichait comme d'une guigne.

On découpe le gâteau et on fiche le camp.

Cette idée sembla beaucoup plaire à sa femme qui, tout sourires, le seconda dans ses intentions de fugue rapide et c'est ainsi qu'ils purent se servir du portoloin crée pour l'effet et se retrouver, en un clin d'œil dans un bout de monde où la brise tiède amenait des senteurs de mer et où la nature exubérante faisait penser au Paradis. Une petite île aux Caraïbes pour jouir de leur bonheur sans être dérangés. Semaine privilégiée d'amour et découverte de laquelle ils retournèrent à la réalité encore plus amoureux, si possible et cela pour affronter le comité examinateur au Ministère de la Magie, à Londres.

Présidant la commission, Minerva McGonagall qui ne put réprimer sa surprise en les voyant si unis. Force fut de la mettre au courant de leur nouvelle situation, d'où son commentaire:

On ne peut pas dire que vous n'avez pas pris au sérieux vos engagements, Max!

Eve en étonna plus d'un par sa brillante prestation et au bout d'une rude journée à être examinée sur toutes les matières requises elle enleva, haut la main, une réussite éclatante qui lui valut des chaleureuses félicitations.

Voilà, ma chérie, maintenant tu es une sorcière à part entière!
, assura Max aussi ravi qu'elle de s'en être tiré si bellement, à toi de me dire ce qu'on fait après.

Il faut que nous allions au Canada, chez moi ! Mes parents seront si fiers que j’aie réussi quelque chose. Et puis, ainsi, tu les connaîtras.

Il n'aurait avoué pour rien au monde que l'idée ne le tentait guère mais disposé à lui faire plaisir en tout, Max acquitta aussi ce désir, très légitime après tout.

Retour à Harvey enneigé au delà de toute imagination. Régnait un froid de canard et ils ne purent que se réjouir d'être chaudement emmitouflés dans leur pelisses de fourrure. Ils offraient une allure très princière en se présentant sur le pas de la porte de la maison Adams.

Eve était nerveuse et pour une fois, Max aussi. Un coup d'œil lui avait suffi pour juger les alentours et deviner que la vie dans le coin n'avait pas été un rêve pour sa petite femme adorée. Là, on la vivait à la rude...Aussi rude que le barbu taillé comme un grizzli qui leur ouvrit la porte en leur décochant un regard exempt de toute aménité que la jeune Mrs. Von Falkenberg identifia comme étant son père.


*Mince avec le beau père!*

Le bonhomme eut tout le mal du monde a reconnaitre sa fille en cette créature couverte de fourrures qui ressemblait plus à une princesse de contes de fée qu'à la petite chose efflanquée qui les avait quittés bien du temps auparavant pour courir après un rêve.

À la bonne heure que tu te souviens de ta famille!, gronda M. Adams sans pour autant bouger d'un poil et sans arrêter de dévisager Max comme s'il s'agissait d'une espèce dangereuse, t'en as pris du bon temps, dirait on. Honte à toi, fille perdue, qui reviens attifée comme une vulgaire...

Vous allez m'excuser, M. Adams, mais il n'y a aucun motif pour que vous traitiez Eve de la sorte!

Fulminé par un coup d'œil féroce Max ne se démonta pas pour autant et redressé de toute sa taille, qui n'était pas moindre, fit face à ce beau père hargneux que lui déparait le destin.

Te mêles de quoi, toi?, gueula l'autre.

Je suis le mari d'Eve, monsieur, Max von Falkenberg.

Cette déclaration, pourtant très véhémente, fit que le rude canadien éclate d'un rire tonitruant qui finit par alerter le reste de la maisonnée. On vit apparaitre une petite femme menue, à qui Eve ressemblait assez comme pour deviner qu'il s'agissait de la mère, suivie de quatre ou cinq types baraqués comme des ours.

Que se passe t'il, Joseph? Qui sont ces...Oh, mon Dieu...Eve!!!

Ouais, la petite demoiselle...et devinez avec quoi elle nous vient...elle se serait mariée avec...celui là!

Six regards curieux se braquèrent sur "celui là" qui commençait à en avoir sévèrement marre de tant de bonnes manières. Il répéta poliment la présentation, sans décliner ses titres de noblesse et autres détails sans intérêt, sentant ne pas avoir gagné la sympathie de ces gens simples. Pour vaincre les derniers, ou du moins quelques, remparts de suspicion, Max crût bon exhiber le certificat de mariage qui fut examiné sur toutes les coutures.

T'es étranger!

C'était sans doute une faute grave dans le coin mais tant pis.

Oui, M. Adams, je suis étranger.

Mais tu parles notre langue!, remarqua l'une des grosses brutes mal dégrossies.

En effet...ainsi que quelques autres.

Le regard suppliant de son Eve freina un élan belliqueux mais il ne put s'empêcher de dire:

Ce serait sans doute plus agréable si on pouvait continuer cette charmante conversation à l'intérieur. Il fait un peu froid!

Prise de court, la tribu fit un pas en arrière et leur franchit passage à un intérieur rustique mais soigné.

*Sympa, la gueule du loup!*
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) - Page 2 Play211Mar 5 Jan - 1:59

Mariage de rêve, voyage de noce idyllique, réussite éblouissante… de quoi combler une fraîche jeune sorcière.
Se rendre au Canada, chez elle, sembla à Mrs Von Falkenberg un détour normal à son étonnant parcours. Toute joyeuse, fièrement accrochée au bras de son époux, elle ne s’attendait cependant pas à un tel accueil… réfrigérant :


Papa… c’est moi ! lança-t-elle joyeuse quoique nerveuse.

L’espèce d’ours mal léché de Joseph Adams reluqua le couple des pieds à la tête avec sa tête des mauvais jours :

À la bonne heure que tu te souviens de ta famille!

Interloquée, Eve couina :

J’ai… je n’ai jamais oublié la famille ! Qu’est-ce que tu racontes ? J’envoie des mandats mensuels depuis plus de deux ans…

Honte à toi, fille perdue, qui reviens attifée comme une vulgaire...

Une incrédulité piquée d’effroi colora les joues de la jeune mariée. Son Max réagit avant elle :

Vous allez m'excuser, Mr Adams, mais il n'y a aucun motif pour que vous traitiez Eve de la sorte! Je suis le mari d'Eve, monsieur, Max von Falkenberg.

Misère ! Voilà Joseph qui se marrait au point d’ameuter le voisinage. Un à un tous se pointèrent : Marie, Paul, Pierre, Jacques, Thomas, et Marc. Manquait Luc… en vadrouille ou en taule… plus probablement la dernière option.
Les retrouvailles avec sa mère laissèrent échapper quelques larmes à la jeune femme qui se sentait débordée par la situation.


Si, si ! Je suis mariée. Max, montre-leur la licence…

Les papiers circulèrent de l’un à l’autre… indécis. Pour autant qu’elle sache, Eve savait les ¾ de sa famille analphabète. Sa mère saurait. La vue des sceaux officiels devrait rassurer les autres... Et Max qui s’énervait de devoir se le geler sur un seuil hostile :

Ce serait sans doute plus agréable si on pouvait continuer cette charmante conversation à l'intérieur. Il fait un peu froid!

Coups de coude, yeux en S.O.S, Von Falkenberg capta pas.
En grognant, Joseph accepta de leur livrer passage.
Il faisait bon dans la cabane. Un confort rustique aux senteurs qui ravivèrent des souvenirs d’enfance…


Maman, tu es magique ! Arriver à maintenir ce foyer si... chaleureux est… une grâce divine !

Fais-tu tes prières, au moins ? jeta Paul en lorgnant méchamment Max.

Bien sûr ! Tous les soirs je prie pour vous et la paix du monde.

Asseyez-vous, mes enfants, sourit Marie. Un bon vin chaud fera du bien à tout le monde. J’ai lu tes lettres à tous, tu sais…

Je m’en doute maman. C’est si bon d’être ici ! Luc n’est pas là… ? J’ai su qu’il avait eu des ennuis. J’ai payé la caution… il devrait…

Ce bougre d’imbécile est retombé aussi vite dans ses vices. T’aurais mieux fait de le laisser croupir en geôle, ça lui aurait fait les pieds et nous on aurait eu plus de fric.

Je… Je ne savais pas… J’ai cru bien faire. Mais que je vous présente Max comme il faut. On s’est connu dans une bibliothèque où je travaillais.

Sans doute le vin fort lui tourna un peu la tête et surtout… l’esprit :

Max m’a ouvert des portes inconnues…

On s’imagine lesquelles, gronda Pierre. Pas la peine d’un dessin.

Rougeurs, gênes… sourire :

T’as tout faux mon grand ! Cette porte-là ne s’est ouverte que récemment. L’autre… c’est celle que je voulais atteindre. Vous savez bien ! Mrs Kennedy disait…

Cette vieille chouette ? Elle t’a farci le crâne d’idioties, intervint Joseph. Et toi tu marchais, telle le folle que j’ai pondue, Dieu sait comment…

Emballée par son frais succès au ministère, rien ne put empêcher Eve d’innocemment faire étalage de sa nouvelle condition. Max devait avoir pressenti un danger mais sa jeune épouse n’y vit que du feu :

Elle avait raison : la magie existe ! Il y a tout un monde à côté du nôtre. On peut y faire plein de trucs marrant ! Regardez !

Sourde à l’avertissement de Max, elle exhiba sa baguette et, sous l’œil médusé de la cantonade, elle jeta un « orchideus » très réussi. Le bouquet de fleurs atterrit dans les mains de Marie Adams plus blême que les pétales délicats. Radieuse d’abord, Eve se décomposa lentement devant l’accueil reçu par sa démonstration. Un silence à couper au couteau s’appesantit. Tous les Adams mâles firent front commun en se dressant mieux que des archanges vengeurs tandis que la jeune femme se ratatinait sur place, cherchant le seul secours disponible : la main de Max. Le bouquet d’orchidée fut arraché des doigts de la mère, jeté par terre et piétiné par un Joseph au teint encore plus brique qu’à l’ordinaire.

DIABLESSE ! ENFANT MAUDITE !

Mais… Mais papa… je suis sorcière, c’est tout et…

ELLE OSE SE VANTER DE ça ! JE NE SUIS PLUS TON PÈRE, TU M’ENTENDS, SORS D’ICI ! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR…
Les garçons, armez les fusils ! Que l’on se débarrasse de cette vermine qui souille notre intérieur !


La suite fut un vrai cauchemar. Tout le monde fut debout en un clin d’œil. Max, en bon époux, sortit sa baguette tandis qu’en larmes Eve implorait le pardon des siens, en vain. Sa mère se recula, refusant d’étreindre cette fille possédée du démon. Marc, celui qu’elle préférait, lui cracha au visage ce qui n’arrangea pas l’humeur de Von Falkenberg qui voulut aussitôt punir le frère outrageant.

NON ! MAX !

Tremblant de la tête aux pieds, Eve empoigna à temps le bois vengeur ce qui lui valut une cuisante douleur à la main mais moins grave que celle qui déchirait son cœur.

On… On s’en va… Je reviendrai quand… quand vous serez calmés. Je vous aime, je…

Abreuvée de qualificatifs les plus orduriers, Eve vit avec horreur ses frères tenir le couple en joue. Des détonations résonnaient encore à ses oreilles quand elle reprit conscience dans les bras de son mari. Le transplanage express ne les avait pas menés loin, juste dans le bois voisin. Il tenta de la calmer, rassurant, aimant, la pauvre ne valait plus une chique.

On… On devrait aller chez Mrs Kennedy. Je… je ne me sens pas bien…

La manche de son magnifique manteau de fourrure était partiellement arrachée. D’un bras inerte dégouttait du sang…
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) - Page 2 Play211Mer 13 Jan - 16:13

Sitôt passé le seuil, Max se dit que cela n'avait pas été la meilleure des idées. Le reste de la famille, excepté la mère, n'était qu'une assemblée de brutes sans foi ni loi.

Le frérot Paul, déclencha, gentiment les hostilités, s'en prenant de suite à sa petite sœur.


Fais-tu tes prières, au moins ?

Cela dit en jetant vers lui un regard qui signifiait clairement qu'il avait l'air d'un hérétique pur et dur mais Eve, douce comme un ange répliqua positivement.

Bien sûr ! Tous les soirs je prie pour vous et la paix du monde.

Au moins aurait elle sauvé son âme...pour le moment.

Diverses pointes s'en suivirent. Max s'efforça de garder son calme et quand Mrs. Adams proposa de servir du vin chaud à la ronde , il sourit, angélique. N'importe quoi pour détendre cette ambiance à couper au couteau.

Parler de frère manquant, un tel Luc n'arrangea pas les choses. Un fameux bougre bon à rien, aux dires de tous et puis son adorable chérie de vouloir adoucir la situation.


Mais que je vous présente Max comme il faut. On s’est connu dans une bibliothèque où je travaillais...Max m’a ouvert des portes inconnues…

Bien entendu chacun interpréta cela à sa façon, Eve remit les pendules à l'heure et se lança, innocente dans des aveux que Max jugea peu judicieux, il eut beau lui décocher des coups d'œil avertisseurs, elle les ignora et poursuivit comme si rien.

Emballée elle parla du monde magique, dont Hélène Kennedy lui avait tant conté, sans elle même le connaitre. La réaction du paternel ne rata pas.

Cette vieille chouette ? Elle t’a farci le crâne d’idioties, intervint Joseph. Et toi tu marchais, telle la folle que j’ai pondue, Dieu sait comment…

Eve...n'en dis pas plus!, souffla t'il à sa petite femme. Inutile.

Elle avait raison : la magie existe ! Il y a tout un monde à côté du nôtre. On peut y faire plein de trucs marrant ! Regardez !

Quel Orchideus réussi...qui eut le même résultat que faire apparaitre Satan en personne. Frisant l'apoplexie, le père bondit, la bouche pleine d'imprécations.

DIABLESSE ! ENFANT MAUDITE !

Thomas de Torquemada n'aurait pas mieux joué son rôle de grand inquisiteur outragé. Pressentant que cette gentille visite de courtoisie à sa belle famille allait finir au bûcher, comme au bon vieux temps, Max se dit qu'une retraite stratégique serait la meilleure des idées mais Eve insistait, en pleurant.

Mais… Mais papa… je suis sorcière, c’est tout et…

ELLE OSE SE VANTER DE ça ! JE NE SUIS PLUS TON PÈRE, TU M’ENTENDS, SORS D’ICI ! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR…
Les garçons, armez les fusils ! Que l’on se débarrasse de cette vermine qui souille notre intérieur !


Mais voyons, vous ne savez pas ce que vous dites!!! Vous êtes tous fous ici ou quoi?

Certainement pas de quoi améliorer l'humeur générale.

Avaient ils fait un voyage dans le temps et tombés en plein 17ème siècle? Parler de Magie et en faire une démonstration en milieu si fervent était s'assurer un passage à l'au delà sans aucune chance de plaidoyer. Sans aucune intention de se laisser farcir de plomb comme lièvre à la chasse, Max se releva d'un bond, baguette en main et en empoignant sa petite femme.

On fiche le camp!!!

Voir son Eve chérie supplier, en pleurant, la compréhension de cette famille bornée et en réponse se voir refuser l'étreinte de sa mère et se faire cracher au visage fut plus de ce qu'il pouvait résister. Il aurait voulu envoyer un gentil sortilège de répulsion vers cette brute de beau-frère mais la jeune femme l'en empêcha, se prenant le Repulso dans sa main. Max était furieux.

Transplaner était l'unique façon de se mette à sauf, ils le firent alors que les détonations claquaient à répétition. Le petit bois était suffisamment éloigné comme pour se sentir rassurés. Eve tremblait comme une feuille.

Calme toi, ma chérie....Laissons ça au compte de leur ignorance. Jamais plus tu n'auras à subir pareil affront.

Il la serra contre lui, l'embrassant doucement, essayant de tarir ses larmes, de la rassurer tant soit un peu mais elle était trop bouleversée.

On… On devrait aller chez Mrs Kennedy. Je… je ne me sens pas bien…

Comme tu voudras...

C'est alors qu'il remarqua le sang qui dégouttait sur la neige.

Tu...tu es blessée!!!, il avait hurlé en constatant la manche à demi arrachée de son manteau et son pauvre bras, pendant inerte.

Une colère sans nom l'envahit et s'il n'avait pas eu à s'occuper de sa femme, Max serait retourné chez les Adams et leur aurait démontré de quoi est capable un sorcier fâché.

Écartant le manteau, il examina la blessure. Une décharge de chevrotine avait fait quelques dégâts à son bras, heureusement l'épaisseur du manteau avait réussir à freiner assez les projectiles pour éviter des maux majeurs.

Ce n'est pas grave, ma chérie...ton manteau en a pris pour son compte et toi tu es quitté pour un petit bobo. Allons chez Mrs. Kennedy. Je sais, transplaner dans ces conditions ne sera pas agréable mais plus vite on y arrive et mieux ce sera.

Ainsi fut fait. Les découvrir sur le pas de sa porte surprit beaucoup Mrs. Kennedy, en voyant la pâleur de Eve, elle ne posa aucune question et les fit entrer.

Ses frères nous ont arrosés de plomb!

Ce fut l'entrée en matière de Max mais cela suffisait largement.

Mon Dieu, ces gens sont des sauvages, illettrés et fanatiques!

Max enlevait le manteau à la jeune femme le plus délicatement possible pour examiner son bras blessé. Un Accio chevrotines enleva les projectiles, un sort de désinfection s'imposait suivi de quelques formules cicatrisantes. Hélène Kennedy avait assisté à ce déploiement de magie sans piper mot, simplement émerveillée, mais reprenant son esprit pratique s'appliqua à entourer le bras blessé d'un bandage serré.

Eve aurait dû savoir que sa famille n'accepterait jamais une imposture pareille. Plus papistes que le Pape en plus d'esprits bornés, la magie est vue par eux comme un sacrilège démoniaque.

M'en suis rendu compte, dit Max en faisant les cent pas sur le tapis du salon, vous êtes en danger ici, Mrs. Kennedy, ces fous sont capables de n'importe quoi, puisqu'ils vous tiennent comme principale instigatrice de cette faute impardonnable.

Je ne les crois pas capables d'en arriver à tant. J'espère pour vous que ce n'est pas partout pareil.

La magie surprend plus d'un, croyez moi....mais c'est bien la première fois que je me trouve face à tant de...

Des voix s'élevant à l'extérieur coupèrent court sa réflexion, en un bond il fut à la fenêtre. Les frères Adams, leur père et quelques autres villageois à la mine aussi bornée, se tenaient face à la maison. Armés de leurs carabines de chasse et des pires intentions, si on en croyait aux paroles dont Joseph Adams haranguait son public.

C'est le Diable! La vieille Kennedy n'est qu'un suppôt du Démon...Elle a ensorcelé ma fille...

Le discours monta de ton. Les esprits s'échauffaient.

Avez vous des armes dans la maison, Mrs. Kennedy?

Mais vous ne pensez pas...

Écoutez, si je sors baguette en main, je ne fais pas long feu et cela ne ferait qu'appuyer les dires de ce vieux fou...On va leur donner un peu de leur propre médecine, ça ne leur fera aucun mal.

Eve eut beau pleurer et supplier, rien n'y fit. La dame, qui ne se laissait pas amoindrir pour si peu, alla quérir les armes de son défunt époux, qu'elle gardait dans une armoire de la bibliothèque. De retour au salon, elle trouva Max qui observait la manifestation extérieure d'un petit air concentré.

Vous..savez vous servir de ceci?
, s'enquit elle, pas trop sûre de ce fait en détaillant l'élégant jeune homme qui s'apprêtait à défendre son fief.

Très bien, ce qui est plus..faut pas se fier aux apparences, Mrs. Kennedy...Je suis bien plus débrouillard que j'en ai l'air.

Il examina les armes d'un œil de connaisseur et choisit une belle carabine à répétition en arborant un sourire satisfait.

De toutes façons, je vais appeler le sheriff Jefferson.

La suite ne fut pas triste, après avoir promis à Eve de ne descendre personne, il alla à la porte et l'ouvrit tout grand.

Alors, M. Adams, vous allez combattre le Diable avec du plomb?...Entre nous, l'eau bénite est plus efficace!

C'est lui...c'est lui!!! Il a pris Eve et a disparu dans la nature!, brailla un des frères.

Je parie que tu ne serais pas resté si on voulait te farcir de plomb. Vous avez tiré contre votre propre sœur et fille, c'est de la démence! Et tout, parce qu'elle a épousé un étranger!!!

Adams & Co échangèrent un regard surpris. Certes cet étranger n'était pas de leur goût mais de là à faire de cela la raison de leur réaction...Il ne manquait pas de toupet!

On vous dit sorciers!
, brailla un autre des présents.

Et..c'est un délit grave, à votre avis? Vous êtes chasseur et personne n'en fait un plat.

C'est un péché!, beugla Joseph Adams.

Je suis aussi catholique que vous, Mr. Adams et le curé de chez moi n'y voit aucun mal, admit Max , plein de patience.

L'animosité du petit groupe baissait d'un cran, du moins les voisins ameutés ne se sentaient plus aussi sûrs de leur expédition punitive.

En plus, vous amène ici, armés jusqu'aux dents, lançant des imprécations contre Mrs. Kennedy qui a toujours été une citoyenne exemplaire me semble très déplacé. On est au 21ème siècle que je sache, de nos jours on ne mène personne au bûcher pour si peu.

L'arrivée providentielle du sheriff des lieux mit fin à la discussion. Il ne connaissait que trop bien les Adams et les renvoya chez eux, les menaçant de les fourrer tous en taule si un fait pareil se répétait. La réunion s'égaya faute de plus de réjouissances.

Je voudrais tout de même savoir de quoi ils vous accusaient?, voulut savoir Jefferson.

De sorcellerie, imaginez vous!, dit Max, plus serein qu'un ange tombé du ciel.

C'est la gnôle qu'ils boivent qui les fait avoir des visions!, assura le sheriff qui rigolait franchement, Mrs. Kennedy m'a dit qu'ils avaient tiré sur vous et blessé la petite Eve...Désirez vous porter plainte?

Ma femme va bien, sheriff, elle ne souhaite pas faire des problèmes à sa famille.

Votre femme?

Je suis le mari d'Eve. Nous sommes venus parce qu'elle voulait que je connaisse sa famille, à croire que je ne suis pas ce qu'ils attendaient mais enfin...on ne peut pas faire plaisir à tout le monde.

Sur ces faits concluants, on mit fin à l'entretien. Le sheriff s'en retourna à ses affaires, le calme revint et tout le monde en paix.

Le lendemain, sans lieu à protestes, les von Falkenberg mirent fin à leur charmante virée canadienne.
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) - Page 2 Play211Lun 18 Jan - 2:11

Ça lui apprendra ! Eve Von Falkenberg-Adams s’était crue maligne, elle ne pouvait que déchanter. L’accueil de sa famille dépassa, de loin, ses prévisions. Pour un peu, elle et Max se seraient fait truffer de plomb. Elle n’y coupa du reste pas. Qu’importait son manteau fichu, son bras inerte, la douleur qu’elle ressentait au fond de son cœur dépassait toutes ces considérations.
Aidée, soutenue par un Max attentionné, Eve se laissa manipuler et dorloter. La chevrotine extraite, bras bandé, elle suivit de loin l’altercation entre Max et le reste de sa famille ainsi qu’avec les villageois accourus en masse sans doute avec l’espoir d’alimenter un bûcher. Loin… très loin… Eve était choquée comme jamais elle ne l’avait été de sa vie.
Que ses parents la considèrent comme une catin était une chose, qu’ils la répudient en était une autre. Si heureuse moins d’une heure auparavant, elle se retrouvait absolument misérable, honteuse, perdue.
Max arrangea les choses à sa façon, le calme revint sans que l’on dût en venir aux mains ou aux coups de feu, Mrs Kennedy fronça les sourcils devant la triste mine de la fraîche épousée
:

Eve… Ma chérie… Tu ne dois pas te laisser aller aux remords. Ta famille est ce qu’elle est… bornée, rustre. Tu es une sorte de miracle à toi seule. Venir au monde parmi ces gens si bruts, t’être sortie seule de ta condition est vraiment une grâce divine. J’aurais peut-être dû mieux te préparer, t’avertir… Je ne suis qu’une vieille cracmol ignorante de tant de choses.

La sollicitude de son professeur privé, ajoutée à celle de son époux dérida à peine Eve.
Très durement marquée, indifférente, la jeune femme se sentit aspirée par le portoloin qui les ramena en Angleterre.
Stillworth house.
Voilà un lieu inconnu. La résidence privée de son époux, celle héritée d’une marraine, déploya ses charmes et avantages sans que le jeune femme ne les goûte pleinement.
Deux jours d’errance, de soupirs entrecoupés de pleurs, Eve dut admettre de faire une croix sur sa famille.


C’est de ma faute ! J’aurais dû comprendre qu’ils refuseraient la magie. Ça peut paraître idiot mais je les aime quand même.

Très compréhensif, aimant, adorable, Max la combla de mille attentions. N’empêche qu’une épouse démoralisée devait lui peser.
Le climat d’Angleterre en cette saison n’avait rien de réjouissants. Pluies ou neige auraient déprimé n’importe qui. Au petit déjeuner suivant, très souriant, il lui annonça gentiment son intention de voyager. Eve n’était pas contre mais lorsqu’il fut question d’Australie, elle se raidit imperceptiblement. Certes elle comprenait qu’un Von Falkenberg désire surveiller ses biens mais de là à retourner dans ce pays… Max semblait avoir complètement oublié ce qu’Eve avait vécu là-bas… Une veine qu’il n’ait pas désiré aller au camp d’Afrique, ce qui aurait été pire.
Que faire d’autre que d’accepter ou paraître une petite sotte rancunière ?
Fidèle aux principes moldus qu’il chérissait, Max prépara le voyage en avion. Misère que ce fut long. Oh, Eve n’eut pas à se plaindre d’être délaissée durant ce trajet interminable. Les films diffusés étaient divertissants, le confort indéniable, les baisers de son époux très agréables. Une étape de réadaptation et délassement fut la bienvenue.
Délicat néanmoins Von Falkenberg leur réserva une suite dans un hôtel différent du précédant. Ils y passèrent deux journées délassantes, à paresser au soleil et à nager.
Cette fois l’avion qui les amènerait à la propriété de Max était solide et doté d’un pilote patenté. Eve ne se souvenait que trop de l’horreur de l’atterrissage forcé au domaine McLane. Ici, tout se passa bien. En quelques heures ils arrivèrent à bon port. Survolant l’endroit, la jeune femme comprit ce qui attirait tant Max dans les parages. Champs immenses, bétail nombreux, terres vierges à perte de vue : rien de tel pour un esprit épris de liberté.
De l’aérodrome privé à l’habitation, il n’y avait qu’un pas… ou presque. La bâtisse solidement implantée dans un décor luxuriant qui devait coûter une fortune en irrigation charma Eve… dans un premier temps. Pourtant, sitôt la porte franchie, un autre malaise la saisit : la jalousie.
Quoique la précédente occupante ait déserté les lieux depuis longtemps, elle avait laissé son empreinte partout.


*Du pur Blackstorm, tout ça !*

Raffinés, sans ostentation, d’un goût précis, les bibelots, tapis et ameublement étaient signés Alix. C’est tout juste s’il ne sentait pas le chèvrefeuille dans les pièces. La jeune Mrs Von Falkenberg se tint coite ; Max avait l’air tellement ravi de lui montrer ses nouveaux quartiers. Deux domestiques très stylés fêtèrent le retour du maître avec empressement. Si elle le désirait, Eve n’aurait strictement rien à faire d’autre que dormir, lire, jouer avec son chat ou bronzer… bref, s’ennuyer à mourir. Elle avait imaginé que son époux la convierait à son tour d’horizon du domaine, ben non. Sous prétexte qu’elle devait encore se reposer, il lui signifia gaiement devoir s’absenter en randonnée toute la semaine suivante.
Elle tenta bien d’insister pour l’accompagner :


Tu ne peux pas me laisser seule ici ? Qu’est-ce que je vais faire ?

En riant, il lui assura qu’elle ne verrait pas le temps passer. Elle pouvait commander via le Net tout ce qui lui plairait afin de modifier la décoration intérieure, cheval et jeep seraient trop fatiguant pour elle, etc. La belle perspective… De plus, ils communiqueraient peu vu le manque de réseaux.
La première journée, Eve la passa dans une des chambres, une où sans aucun doute Alix n’avait pas mis les pieds. Paula et Nestor durent la prendre pour une folle de s’enfermer dans ce réduit, elle s’en moqua. Au soir, errant dans les pièces vides du bas, Eve dénicha le bar. Après tout, un verre ne pouvait pas lui faire de mal.
Après second, une douce euphorie l’envahit. Ayant toujours bu avec retenue, la jeune femme ignorait les effets de l’alcool. Trois, quatre… ? Elle flottait sur un doux nuage et s’écroula sur le divan, la bouteille à demi vide à la main.
Le réveil fut houleux, vaseux. Comment se retrouvait-elle dans la chambre principale demeura un mystère jusqu’à ce que, un peu pincée, la grande et sèche Paula n’apparaisse en lui portant un plateau :


Manger est mieux que boire !

Pas faim, bouda Eve.

Mr Von Falkenberg ne serait pas content s’il apprenait que mon mari a dû vous mettre au lit dans un tel état.


Si Mr Von Falkenberg avait été là, ça ne serait pas arrivé. Fichez-moi la paix.

L’autre haussa imperceptiblement les épaules, posa le plateau et s’en fut.
Péniblement, elle avala du café. Dieu qu’elle avait mal au crâne. Dédaignant les petits pains, elle s’octroya une longue douche qui la retapa assez bien.
La journée s’écoula, banale. Elle joua sur l’ordinateur, lut beaucoup, nagea un peu puis se promena aux alentours. La vue d’une grande serre la réfrigéra des pieds à la tête. Son humeur, de morose, passa à enflammée.


*Tout est resté tel… Tel qu’elle l’avait voulu.*

Une détermination neuve anima la Canadienne. Rentrant dans la maison, elle s’enfila un bourbon puis, baguette en main, commença son œuvre.

*Ce vase est magnifique… Un Ming… Je suis désolée !*

Un sourire mauvais aux lèvres, elle pointa l’objet qui valsa en éclats. Un quart d’heure plus tard la pièce était ravagée entièrement et Eve ivre passablement. Des evanescos fusèrent, la place fut nette, la pièce plus vide qu’au jour de sa construction. Seul l’ordinateur avait résisté au cataclysme ainsi qu’un siège. Y prenant pace, Eve s’amusa beaucoup.
A raison d’une pièce par jour, Mrs Von Falkenberg transforma l’habitation. Si elle avait moins bon goût qu’Alix Blackstorm, tant pis. Oh elle ne garnit pas l’ensemble avec des froufrous et des tons rose bonbon. Mrs Kennedy lui avait enseigné ce qu’était l’art et Eve avait suffisamment vu d’intérieurs luxueux et de bon genre pour ne pas tomber dans l’excès.
Les domestiques ne pipèrent pas un mot même si leur tête annonçait clairement leur façon de penser : Max avait épousé une folle, ivrogne de surcroit.
Tout ayant été restauré à son idée, il ne resta bientôt plus que la serre à démonter. Heureusement son humeur belliqueuse était retombée sinon les essences rares abritées auraient bel et bien flambé.


*Ces pauvres plantes n’y sont pour rien… mais je ne sais pas les encadrer. On va simplement les déménager*

Des contacts pris avec des botanistes sorciers proches ou lointains, Eve n’avait plus qu’à rempoter les plants. Elle n’était pas idiote et sur reconnaître la majorité des variétés. Néanmoins, trois d’entre elles lui étaient inconnues. L’une ressemblait à un filet du diable, une autre à une tentacula vénéneuse et la 3ème à… ? Mystère total.
Si les premières se laissèrent manipuler à coups de baguette, la dernière résista violemment à sa tentative de déracinement :


Laisse-toi faire. Je ne te veux pas de mal mais tu seras mieux ailleurs !

Un nouveau sort déclencha l’inimaginable. Un long tentacule épineux fouetta Eve en plein torse avant de s’enrouler autour d’elle mieux qu’un boa constrictor.
A part prier… Il ne restait rien à tenter…
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MessageSujet: Re: C'était écrit (fe)   C'était écrit (fe) - Page 2 Play211Jeu 21 Jan - 0:42

Parfois les meilleures intentions du monde peuvent être vouées à la catastrophe. D'abord cette visite familiale, ratée de bout à bout, qui les avait menés au Canada. Max ne cessait pas de s'en maudire. Sa douce petite femme en souffrirait longtemps. Lui, il n'avait aucun problème avec sa propre famille, à part qu'elle l'étouffait mais Eve s'était vue rejeter, maudire et tirer dessus par la tribu Adams dans toute leur moyenâgeuse hargne. De quoi chambouler n'importe qui!

Londres les accueillit à leur retour. Stillworth House. Mais à peine si Eve apprécia la confortable splendeur des lieux. Tout à sa peine, elle errait par là, inconsolable. Il fallait trouver à tout prix, de quoi lui changer les idées.

Et voilà que lui n'avait meilleure idée que l'embarquer dans un avion, chose qu'il avait oublié, elle avait en horreur, pour lui imposer, mine de rien, un voyage très long. C'est vrai que Max, âme noble jusqu'au bout, avait fait n'importe quoi pour la dérider et faire passer les heures le plus confortablement possible.

Ce retour en Australie obéissait, entre autres, à un besoin vital presque de s'exorciser de se propres démons. Ou mieux dit, d'un démon en particulier: Alix. Sujet qu'il n'allait tout de même pas allègrement aborder avec sa jeune femme sous peine, à coup sûr, de lui briser le cœur. Après deux jours passés à Melbourne, force fut d'affronter la réalité. Drovers. La demeure où il avait connu le bonheur et aussi la plus profonde des misères.

Survoler sa propriété lui rendit l'enthousiasme. Il aimait par dessus tout ces terres prodigues, cet horizon vaste. Nature vierge et immense. La liberté à portée de la main.

Bienvenue à Drovers, ma chérie.

Il aurait pu aussi lui souhaiter bienvenue en enfer qu'elle n'aurait répondu par un petit sourire si pincé. À l'instant, il fut conscient de sa bévue. Chaque coin de cette maison portait l'empreinte de la dernière dame de céans. Alix. Cela lui faisait un mal de tous les diables mais il n'était pas prêt à se laisser vaincre par les souvenirs. Esprit pratique avant tout il fit les honneurs du domaine à sa douce et blonde épouse qui n'avait pas l'air ravie du tout, la présenta aux domestiques et la laissa prendre ses aises dans ce nouveau décor avant de filer s'entretenir avec Josh Struan, le contremaitre de Drovers qui avait dû gérer la propriété durant sa longue absence.

Sans faire aucune mention à la dernière fois où Max s'était trouvé là, Struan, laconique australien, peu porté aux commérages, le mit au courant de tout point digne d'intérêt et ensemble décidèrent qu'un petit tour d'horizon serait la parfaite mise à jour.

L'idée enchantait Max. Pas Eve.


Tu ne peux pas me laisser seule ici ? Qu’est-ce que je vais faire ?

Faire? Ben, il y a pas mal de quoi s'occuper dans le coin, ma douce...J'ai bien remarqué que la décoration des lieux ne te rendait pas folle de joie..tu peux tout refaire, si l'envie t'en prend. Je suis sûr que tu vas beaucoup t'amuser...Tu sais très bien te servir d'un ordinateur...et bien tu n'as qu'à commander tout ce qui te plaira ou transformer ce qui est déjà là...

Il lui flatta le bout de nez et l'embrassa mais Eve n'était vraiment pas d'humeur. Pour peu et elle jugeait qu'il agissait de la façon la plus égoïste du monde (elle avait raison!).

Ma chérie, une propriété comme celle ci mérite qu'on s'en occupe. Je ne veux pas t'imposer des longues journées à cheval, à camper dans Dieu sait quelles conditions...Dans quelque temps, quand tu seras totalement récupérée, on ira faire des longues balades et tu vas aimer cet endroit autant que moi!

*Tu parles...elle le déteste, d'ores et déjà!*

Eve, ma puce..ne m'en veux pas, je dois vraiment y aller!

Et il était parti. Sauf que la gentille virée ne dura pas la semaine prévue mais un peu plus. Quand ça se pouvait, il bavardait avec Eve quelques instants mais la plupart du temps, on se trouvait isolés dans quelque coin de monde où il n'y avait pas de réseau. Max ne se faisait pas grande bile pour sa femme, partant de la simple idée qu'elle avait une belle maison de laquelle s'occuper, des moyens illimités pour le faire. Jamais l'idée que c'était de lui qu'Eve avait besoin ne croisa pas son esprit obtus...

Cela faisait déjà 10 jours qu'il était là, à courir les alentours comme qui veut trouver le nom à tous les cailloux du chemin quand, béni soit le réseau retrouvé, Paula, l'intendante de Drovers crut bon informer le maitre que sa belle et douce épouse canadienne semblait avoir perdu la tête pour de bon.
Si Struan était laconique avec les ragots, Paula Ryan, elle, n'avait pas la langue dans sa poche.


Elle boit, M. Max et fait n'importe quoi dans la maison qui semble avoir été mise à sac...et maintenant, Madame s'en est prise à la serre. Depuis deux jours, elle rempote les plantes et les envoie on ne sait où!

*Eve est devenue folle!*

Cette idée le consterna. La seule solution était de rentrer au plus vite. Max savait sciemment que dans cette serre, qu'Alix avait mis sur pied avec tant d'efforts et dépenses, renfermait quelques espèces rares qui pouvaient s'avérer dangereuses.

Je dois rentrer au plus vite à la maison!

Struan le prit philosophiquement et le regarda partir à cheval, ventre à terre, comme si en fait sa demeure était sous attaque martienne.

Comme tout dans la vie de Max von Falkenberg, même une virée comme celle là était parfaitement organisée, après deux heures d'être à point de crever sa monture, il trouva un autre employé qui l'attendait avec un bon véhicule double traction. Laissant le pauvre cheval écumant en main de ce loyal serviteur, Max démarra sur le chapeau des roues sur le chemin défoncé. S'il faillit ou non se tuer dans ce périple hasardeux, seul lui le saurait, mais le besoin d'adrénaline faisant le reste, il arriva d'une pièce chez lui.

Une Paula très composée l'accueillit.

Où est Eve?

Aux dernières nouvelles, elle parlait aux plantes.

C'est une occupation comme n'importe quelle autre et vu le nouvel état de la maison, entrevu en passant comme une exhalation, Max se dit que ce devait être une conversation des plus prenantes.

*Elle aura demandé des conseils de décoration aux bégonias!*

La serre offrait un triste spectacle de désolation qui lui pinça le cœur. La plupart des plantes qu'Alix avait tant chéries avait disparu mais celui là était le moindre de ses problèmes. Il venait d'entendre la voix de sa tendre petite femme.

Laisse-toi faire. Je ne te veux pas de mal mais tu seras mieux ailleurs !

Se laissant guider par le son de sa voix, Max aboutit pile pour assister un nouveau petit drame sorcier.

Non, Eve...

Trop tard, la Spina Lungus fouetta la jeune femme en plein torse avant de s'enrouler autour d'elle, avec la brutale force d'un anaconda vert.

Et mince avec la magie. Seul recours disponible. Max tira sa baguette, assez fâché et cria:


Tractaris!

L'effet fut immédiat, la plante se retira, docilement, alors qu'Ève menaçait de s'évanouir au milieu des décombres. Il la rattrapa de justesse.

Mais que fais tu, ma belle? On ne t'a pas appris que c'est dangereux de jouer avec des espèces inconnues!?

Il préféra ne rien de dire de plus et la ramena à l'intérieur de la maison, pour la déposer sur un nouveau canapé mais elle s'accrocha à lu, en pleurant à chaudes larmes.

Allons, mon amour...Calme toi!

Pas de traces de relents alcooliques dans son haleine, sûrement détruire la serre avait été un dérivatif suffisant à son enthousiasme de tout changer.

Là, ma chérie...tout va bien! Non, je ne suis pas fâché. Oui je comprends plein de trucs...Oui, tu as raison...je ne suis qu'un égoïste doublé d'un...quoi? Tu me dis insensible?

Entre hoquets et larmes roulant sur son adorable nez, la jeune Mrs. von Falkenberg se trouva l'esprit de l'affubler de quelques charmants noms d'oiseau, lui signifiant que même en l'adorant elle ne pouvait pas permettre qu'il la traite comme si elle n'était qu'une poupée incapable.

Je n'ai jamais pensé pareille chose!, se défendit il vertement, je voulais seulement...

Et ça repartit pour une ronde. Eve était vexée. Vexée d'avoir été abandonnée dans une maison pleine des souvenirs de "l'autre", sans son flambant mari pour la rassurer.

En somme, tu es jalouse...ou étais, il ne reste plus trace de cet avant...

Mieux valait se taire avant de gâcher irrémédiablement la situation. Au lieu de continuer avec une discussion inutile qui pouvait facilement s'envenimer, il préféra plutôt consoler l'éplorée, sans lui faire un seul reproche, lui faisant, par tous les moyens, oublier ces jours d'amertume.

Les jours suivants furent merveilleusement insouciants. Il l'emmena, comme promis, faire des longues balades à cheval, la présenta aux voisins, s'occupa d'elle comme le plus aimant et adorable des maris, la gâtant outrageusement et se sentant ravi de le faire.
D'autant qu'il le sut, Eve ne toucha plus à une bouteille et quand elle but, ce fut avec exemplaire modération.

Mais bien entendu, tant de calme ne pouvait pas durer éternellement. Un mail de Lev mit abrupte fin à cette paix idyllique.

Désolé, ma douce...mais on a des problèmes avec un bateau.

Eve lui décocha un regard limpide et interrogateur. Pour elle c'était une première qu'il ait à voir aussi avec des bateaux.

C'est un cargo plein d'équipement et provisions. Il a été pris dans une
tempête et se trouve assez endommagé à Hamilton.

Elle voulut savoir en quoi ça pouvait l'intéresser, se doutant bien de sa réponse.

Allez, mon cœur...Connaitre les Bermudes va t'enchanter, c'est un endroit charmant...et puis ça te changera un peu de ce coin que tu ne sembles pas trop apprécier.

Un baiser plus tard et il lui faisait part de ses plans de voyage...Comme d'habitude, c'était pour la veille...


La suite ici: http://www.harry-potter-rpg.com/le-monde-f101/les-aleas-du-hasard-fe-t30851-20.htm?sid=7ed970e5795fc6dbfcfb0c18b55482db#
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