Elle avait promis... Voilà presque une semaine que Drago attendait le "demain" de Ginny. Lorsqu'il l'avait quitté devant chez elle après q'ils soient partis du restaurant, la rouquine avait promis de lui donner des nouvelles le lendemain mais n'en avait rien fait.
Une fois les premières vingt-quatre heures écoulées, le jeune Malefoy avait commencé lentement mais surement son naufrage dans le désespoir et la paranoïa. Il y avait eu plusieurs étapes. Les deux premiers jours, il était presque mort d'inquiétude pour sa belle princesse. Il imaginait le pire. Quel genre de maladie pouvait-elle avoir avoir attrapé ? Au bout de ces quarante-huit, il était prêt à se rendre au Terrier, à en enfoncer la porte si on refusait de l'y laisser entrer, et à courir au chevet de la belle. Les deux jours qui suivirent, il se mit à douter qu'un mal puisse la retenir au point qu'elle ne puisse même pas lui envoyer une petite lettre pour l'informer de ce dont il retournait. Au restaurant, il lui avait demandé de la tenir au courant de ses problèmes et elle n'avait pas rejeté l'idée. Bon, mais si elle ne lui donnait pas de nouvelles, c'était intentionnel alors ? Quelle autre conclusion pouvait-il tirer de son silence obstiné ? Alors les deux derniers jurs avaient été occupé à la déprime la plus profonde. Il avait perdu Ginny, la seule chose de bien qui était arrivée dans sa vie, la seule personne au monde à s'être attacher à lui sans raison, de manière désintéressée. Pourquoi ? Qu'avait-il encore fait de mal pour souffrir qu'on lui enlève son trésor ? Quelle était encore cette nouvelle injustice ?
Drago avait disparu de la civilisation. Il s'était enfermé dans son appartement londonien dont peu de personnes connaissaient l'adresse et se murait dans le silence. Il voulait mourir. Ca pouvait paraître une réaction démesurée pour certaines personnes et peut-être que quelque part ça l'était... Mais c'était ça l'amour. Quelque chose de si grand que ça pouvait vous étouffer en vous tombant dessus, quelque chose de si brûlant que ça pouvait vous réduire en cendres...

Le matin du septième jour sans nouvelle, Drago avait déjà vidé la totalité de ses glandes lacrimales. Il était allongé dans la baignoire qu'il préférait à la douche, de l'eau jusqu'au menton, et fixa d'un air absent le mur en face. Maintenant qu'il était persuadé d'avir perdu Ginny pour toujours, il ne trouvait plus goût à la vie. Respirer lui demandait presque un effort surhumain. A quoi bon ? Qui sait au fond ce qu'il aurait fait si la sonnette de la porte d'entrée n'avait pas retenti à ce moment-là ?
De retour dans la réalité, Drago s'extirpa de l'eau, ne se séchant que sommairement et enfila simplement son peignoir bleu sombre brodé des lettres D et M entrelacées. Il ouvrit la porte de la salle de bain pour en sortir et se dirigea vers celle de l'entrée. Il ne jeta même pas un coup d'oeil par le judas pour se renseiger sur l'identité de son visiteur. Ses parents auraient envoyé un message plutôt que se déplacer. Qui cela pouvait-il bien être ? Un facteur peut-être.
Pas du tout préparé à ce qu'il allait découvrir, il actionna la poignée pour tirer le battant à lui. La vision d'une jeune femme rousse sur le pas de sa porte le foudroya. Pendant quelques secondes, il crut qu'il rêvait de nouveau. Seulement, l'air préoccupé qui était peint sur le visage féminin était nouveau. Non, il s'agissait bel et bien de la réalité.

_ Ginny... souffla-t-il, déchiré entre l'envie de l'étreindre violemment et de refermer la porte sur elle.

Finalement, il s'effaca pour l'inviter à entrer. Il était curieux de savoir ce qu'elle avait à dire pour sa défense. Il n'osait pas encore autoriser son coeur au soulagement car après tout, elle pouvait venir simplement pour lui dire bien en face qu'elle ne voulait plus de lui.

Les jours défilèrent à une vitesse folle, cela faisait maintenant sept jours que je n'avais pas donnés de nouvelles à Drago.
Je ne pouvais pas, mon corps refusait d'obéir, j'étais terrifié par sa réaction, je lui avais promis de le prévenir, mais j'avais mentis.
J'avais essayé de peser le pour et le contre, mais je n'étais jamais arrivé à la bonne conclusion. Les jours passèrent, j'espérais trouver une solution, ou un signe qui puisses m'aider dans ma décision, mais rien, je ne pouvais en parler à personne, j'étais seule face à mon destin.
Je continuais d'aller à Poudlard comme si de rien n'était, mais j'avais peur, le mensonge, défaut que je déteste par-dessus tout, mais que je n'avais même pas respecté.
J'avais continué à vivre, attendant que les minutes passent, mais il y avait un trou ou fond de mon coeur et ce trou s'appelait Drago. Que faire ?
Je n'avais pas d'autre choix, je devais arrêter de lui mentir, je devais lui avouer la vérité. Il devait savoir que je n'étais pas malade ce soir-là, que ce n'était pas qu'une simple grippe. J'avais finis par prendre conscience de ce qui m'était arriver ce soir-là et lorsque la vérité éclata au grand jour, je ne savais plus quoi faire, perdre l'homme que j'aime ou perdre autre chose de plus précieux. Je n'avais plus d'autre choix que d'affronter mon destin.

C'est donc d'un pas décider que je partis chez Drago Malefoy, dans son appartement londonien. Accepterait-il de me recevoir ? J'en doute, mais il faut qu'il sache. Cela le concerne autant que moi. Je n'aurais jamais cru que cela pourrait arriver, mais maintenant que c'est fait, je ne peux plus faire marche arrière. Je suis prête à attendre tout ce qu'il avait à me dire, que cela soit douloureux ou agréable, j'étais désormais prête.
Je m'étais imaginé de nombreuses fois, cette scène dans ma tête...

Arriver devant sa porte, je pris mon courage à deux mains et sonna. Personne ... il avait dû me voir par le judas et avait refusé de m'ouvrir. Finalement cela avait été moins douloureux que ce que j'avais imaginé. Fuir, voilà ce que j'avais fait la semaine dernière, je n'étais qu'une lâche.
Alors que je m'apprêtais à partir, j'entendis des bruits de pas et finalement le déverrouillage de la porte. Mes mains commencèrent à trembler, la panique était désormais là. J'allais devoir affronter cette dure réalité. Mais je ne peux pas faire marche arrière, pas maintenant.
Je pus enfin voir son visage, ses yeux, ses lèvres, ses pommettes, il était toujours le même, mais quelque chose manquant et cela me faisait chavirer à chaque fois que je le voyais, son sourire. Je l'avais fait souffrir, j'en étais consciente. Mais nous avions souffert tous les deux ...
Il s'effaça pour pouvoir me laisser entrer, le voir si silencieux me faisait déjà souffrir. Je voulais le prendre dans mes bras, l'embrasser amoureusement, m'excuser encore et encore, lui dire que je l'aimais, mais ce n'était pas le bon moment. Je finis par entrer, tête baisser, je devais le reconnaître, j'avais peur. J'étais paniqué, anxieuse et angoissé.

" - Drago ... "

J'essayais désespérément de croiser son regard, mais cela ne fut pas le cas, mais je savais à quoi m'attendre, je devais continuer. Je pris une bonne inspiration et commença mon monologue.

" - Je tiens tout d'abord à m'excuser pour ne pas avoir donné de nouvelle plus tôt ... "

*courage, courage* voilà ce que je me disais dans ma tête pour me motiver, mais je n'y arrivais pas, la peur me faisait perdre tous mes moyens et le voir ainsi me faisait comprendre que je lui avais fait du mal, qu'il m'en voulait et savoir ça, me faisait perdre tous mes moyens.

" - S'il te plait regarde-moi "

J'étais vulnérable et désemparé, je savais qu'il allait dire ce que je redoutais le plus, mais je devais le regarder dans les yeux. Ce n'était pas une histoire de rien du tout, c'était la réalité.

Dans l'esprit de Drago, il n'y avait aucun doute possible : Ginny était venue pour rompre officiellement avec lui.
Une fois qu'elle fut entrée dans son appartement, il referma la porte. Le léger bruit métallique qu'elle fit en se crochetant le fit sursauter. Il était un bagnard et il venait de s'enfermer dans sa propre cellule. Stupide petit Malefoy...
La rouquine dont il n'arrivait plus à soutenir le regard commença par lui présenter des excuses, probablement pour ne pas avoir eu assez de respect pour lui pour mettre un terme à leur relation dès son commencement. Ça aurait été moins dur. Peut-être...

" - S'il te plait regarde-moi, " souffla-t-elle comme si c'était nécessaire pour qu'elle puisse continuer à poignarder son coeur.

Mais non, il ne lui plaisait pas. Le jeune ignora sa demande et fit quelques pas vers son salon, toujours couvert d'un simple peignoir et les pieds nus. Il allait se poster face à une baie vitrée qui sortait sur son grand balcon désert de toutes plantes contrairement à ses voisins du dessous et resta quelques secondes muré dans son silence à observer les alentours.

_ Je n'arrive pas à croire que tu vas me faire ça, murmura-t-il tout bas sans réelle volonté d'être entendu. J'ai été si stupide. C'était évident que nous ne pouvions pas...

Il laissa tomber son front contre la vitre et marmonna encore :

_ Je n'ai pas été assez bon pour mériter quelqu'un comme toi dans ma vie. En fait, je ne mérite rien, même pas la mort...

Puis, alors que personne ne pouvait raisonnablement s'y attendre, il se tourna vivement vers sa dulcinée et planta ses yeux océan furieux dans les siens pour hurler :

_ Comment oses-tu me faire une chose pareille, Ginny ?! Est-ce que ça t'a amusé au moins ?! Tu m'as fait tomber éperdument amoureux de toi et maintenant tu voudrais que j'oublie tout pour te laisser partir ?! Comment peux-tu être aussi cruelle ?! Pourtant, tu n'avais pas l'air de jouer... Moi j'ai vraiment cru toutes ces jolies choses que tu m'as dites à propos de l'avenir et de ma possible repentance ! Je voulais faire des efforts pour toi, j'ai fait des efforts pour toi ! Pourquoi vouloir me laisser maintenant ? ... Qu'est-ce qui a changé ?

Drago criait mais il suscitait plus la compassion que la peur. Et puis, comme il se méprenait sur les raisons de la venue tardive de l'amour de sa vie, il était on ne peut plus excusable.

Drago avait refusé de me regarder, il s'était contenté de se diriger vers la grande baie vitré pour regardé à l'extérieur. Je n'ose même pas imaginer la haine qu'il doit avoir envers moi et elle est tout à fait légitime. J'ai été stupide de ne pas lui avoir donné de nouvelle, je m'étais renfermé dans mon coin essayant de comprendre ce que cela signifiait, ce que cela allait changer. Mais en essayant de résoudre mes problèmes, je n'avais pas pensé que je pouvais en créer d'autre, bien plus important.
Mes mains ne s'étaient pas arrêtés de trembler, mais voix aussi tremblait. A tout moment il allait perdre son calme et m'avouer qu'il me déteste, qu'il ne veut plus me revoir. Cependant, j'avais besoin de lui, plus que jamais ...

Il venait de reconnaître que notre relation était vouée à l'échec depuis le début, que cela n'aurait jamais marché. Nous aurions dû nous en rendre compte avant que cela ne prennes des ampleurs trop importantes. Maintenant nous étions coincés et plus moyen de faire machine arrière. Je me contentais de le laisser parler, de laisser évacuer sa colère. Il avait besoin de me dire toutes ces choses-là, aussi horrible soit telle, mais je le mérite.

Maintenant Drago commençait à hausser la voix, me demandant pourquoi je lui avais fait ça, si cela m'avait amusé. Qu'il était tombé amoureux de moi et que maintenant il ne pouvait plus renier ses sentiments. Si la peur et la panique ne me paralyseraient pas, je lui aurais sauté au cou et l'aurait embrassé avec tout l'amour que je lui porte. Il venait de le dire ... cruelle, voilà ce qu'il pensait de moi, j'aurais voulu dire que j'étais désolé, mais ce n'était plus aussi facile qu'avant.
" Qu'est-ce qui a changé ? " Je devais lui dire, il devait savoir, c'était lui le premier concerner, mais je redoutais sa réponse, qu'est-ce qu'il allait me dire ? Tout avait changé, vraiment tout, maintenant nous étions confrontés à un problème plus important et impossible à cacher.

" - Je suis enceinte "

Je venais de lui lancer cette phrase en plein visage, cette unique petite phrase, mais elle voulait tout dire. Ce n'était pas très correct de ma part de lui apprendre de cette façon, mais j'avais besoin de lui dire la vérité, qu'il sache pourquoi je n'avais pas osé le voir, ni lui parler. Comment allions nous faire ? Notre avenir ? Nous ne pourrons plus cacher ce secret désormais, Voldemort allait le tuer pour trahison. Mes amis vont m'abandonner en apprenant que je porte l'enfant de Drago Malefoy.

Voilà la raison de ma si longue absence, j'essayais de trouver des réponses, essayait d'imaginer notre futur. Et surtout j'avais peur de sa réaction. Peur qu'il me laisse tomber, ne pouvant assumé cet enfant.
Je réussissais à me canaliser, mais j'étais au bord de la crise. Mes larmes n'allaient pas tarder à couler sur mon visage.
Désormais l'appartement était devenu tout calme, on pouvait entendre le chant des oiseaux à l'extérieur, je n'avais plus la force de parler à nouveau, j'attendais la réaction de Drago. Je voulais voir s'il allait m'aider dans cette épreuve ou me laisser tomber.
Je m'étais imaginé un avenir, seule, il n'avait pas voulus de cet enfant et je n'avais pas eu d'autre choix que de l'élever seule.
Mais j'avais également pensé à notre famille, vivant tous les 3, loin de cette guerre, loin de cette souffrance. Tout allait se décider maintenant...

" - Je suis enceinte "

Ginny aurait aussi bien pu lui retourner une gifle, il n'aurait pas été aussi surpris que par ce qu'elle venait de lui dire. Elle ne l'avait fait qu'une seule fois et pourtant cette phrase résonnait dans sa tête, en boucle, comme un vieux disque rayé.
Toutes sortes de sentiments se bousculaient en lui mais le plus grand de tous était sans conteste le soulagement. Ainsi donc la rouquine ne l'avait pas abandonné par ce qu'elle n'éprouvait plus rien pour lui. Au contraire, elle avait fait traîné leur prochaine rencontre parce qu'elle devait craindre sa réaction.
Malgré son caractère naturellement suspicieux, Drago ne crut pas une seule seconde qu'elle plaisantait. Non, pas avec un sujet comme ça, c'était impossible. Et si elle le lui avouait avec cet air si inquiet de sa réaction, ça ne pouvait signifier qu'une seule chose : que c'était lui le père.
Pourtant, il n'avait été ensemble qu'une nuit. A croire que ça avait suffit. Le ciel lui faisait-il un nouveau cadeau ou lui mettait-il une nouvelle embûche sur sa route ? Dur à dire...

Drago posa une main tremblottante sur le dossier d'une chaise et une autre dans ses cheveux blonds.

_ Pardon ? souffla-t-il comme un réflexe alors qu'il avait parfaitement entendu.

Tout en avançant lentement vers elle, des images défilaient dans sa tête. Il s'agissait de projections dans le futur. L'annonce de la nouvelle à ses parents, la joie mitigée de sa mère et l'explosion de rage de Lucius. La réaction des Mangemorts s'ils venaient à entendre parler de cette trahison. Ginny et l'enfant seuls après l'assassinat de Drago... Il y avait bien trop de risques.
C'est ce que ce serait dit le Drago d'avant en tous cas. Le Drago de maintenant avait appris quelque chose de primordial au contact de sa princesse rousse ; il avait appris que s'il y avait une petite chance d'être heureux il fallait se battre pour elle, pour la faire grandir, jusqu'à arriver à ses fins.
Il se mit alors à voir une version différente de l'histoire. Ginny, leur fils et lui installés confortablement dans un lieu ignoré de ceux qui voudraient leur nuire. Les rires de l'enfant, les sourires de celle qui seraient devenues sa femme... Son Paradis à lui.
Les deux jeunes gens n'étaient ensemble que depuis trois semaines mais Drago n'imaginait plus son futur sans Ginny. En fait, avant son arrivée dans sa vie, il n'avait pas de futur. Il n'était que le pantin de son père, lui-même pantin de Voldemort. Il était las de tout ça. Il voulait faire comme bon lui semblait. Il voulait suivre le coeur qu'il s'était découvert grâce à la jeune femme qui se trouvait à présent devant lui.

Vif comme l'éclair, il l'attira dans ses bras et la serra contre lui en collant sa joue froide contre ses doux cheveux de feu.

_ Mon bel amour, lui murmura-t-il doucement. Ne t'inquiète pas, je suis là. Je serai avec toi.

Sentant qu'elle craquait, il resserra son étreinte. Les larmes baignaient également ses yeux océan mais aucune ne voulait rouler sur ses joues. Il le berça dans ses bras pendant un long moment, en silence. Puis il l'éloigna un peu de lui pour prendre son menton entre son pouce et son index afin de relever son visage vers le sien et se pencha pour l'embrasser, d'abord amoureusement puis un peu plus fougueusement. Devenu euphorique, Drago déposa plusieurs baisers sur ses lèvres, sur sa joue, sa mêchoire, dans son cou , s'appliquant tant qu'il la sentit frissonner. Il s'empara de nouveau de ses lèvres avant de la libérer pour caresser ses cheveux et lui sourire :

_ Quoi ? Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te chasser de ma vie ? Je t'aime, Ginny. Je t'aime. J'accepterai tout ce que tu voudra bien me donner. Et si c'est un enfant, mon bonheur n'en ait que plus grand. Après tout, donner la vie est un acte bon. Mon premier pas vers la repentance. Je te promets qu'il ou elle serait heureux avec nous... si tu veux toujours qu'il y ait un "nous". Je ferai tout ce qu'il faut pour.

En fait, il était si joyeux qu'il ne pensa même pas que Ginny pourrait ne pas vouloir de cet enfant.

"Pardon ?" Pendant un instant, j'ai bien cru que mon coeur allait s'arrêter. Etait-ce le début d'une dispute interminable. Je croyais que j'allais finir par m'évanouir avec l'état dans lequel je me trouvais actuellement, paniquer, angoissé, je sentais mon coeur, battre à sang à l'heure. Mais je devais rester forte et ne pas pleurer, je dois lui montrer que même s'il n'accepte pas cet enfant, je réussirais à vivre seule et sans aide. Je ne devais pas laisser apparaître mes faiblesses, sinon cela se retournerait contre moi.

Je le vis s'avancer vers moi, mais toujours aucune réaction de sa part, mis à part ce "pardon", j'attendais qu'il me hurle dessus, me demandant comment j'avais pu faire pour lui faire ça, qu'il ne voulait pas de cet enfant ... Qu'attendait-il ? L'attente était douloureuse. Je voulais en terminer le plus vite possible, comme lorsqu'on enlève un pansement, sur le moment ça fait mal, mais la douloureuse finit par s'estomper avec le temps ... beaucoup de temps ...

Lorsqu'il me prit dans ses bras et déposa sa joue contre mes cheveux, je n'avais pas bougé, essayant de comprendre ce qu'il se passait, faisait-il cela pour pouvoir m'achever ensuite.

"Ne t'inquiète pas, je suis là. Je serai avec toi", tous ceux à quoi je m'étais préparé, venait de partir en fumée à mon plus grand soulagement, cette fois-ci, ce fut la goutte qui fit déborder le vase, mes larmes coulèrent à une vitesse folle, tout ce stress, toute cette tension, cette inquiétude venait de disparaître. J'avais besoin d'évacuer toutes ces ondes négatives, c'est alors que je me mis à pleurer à chaude larmes, dans les bras du père de mon enfant.
Délicatement, il attrapa mon menton et me força à le regarder, mon maquillage dégoulinait, mais je me fichais de mon visage, j'étais heureuse plus que tout, il n'avait pas l'intention de me laisser seule et de m'abandonner. Il finit par m'embrasser, je répondis à son baiser sans hésitation, je l'aimais plus que tout, pourquoi est-il ainsi avec moi alors que je n'avais pas eu le courage de lui dire la vérité, le laissant dans le doute et l'inquiétude. Ne voulant plus me séparer de lui, mon baisser pris de l'importance, caressant son cou, je finis par caresser ses doux cheveux blonds et me colla à lui. Je ne voulais plus le quitter, je voulais rester à ses côtés pour toujours.

Mais malheureusement les bonnes choses ont toujours une fin, Drago s'amusait à déposer des baisers sur mes lèvres et mon cou. J'étais aux anges, tous ceux à quoi j'avais pensé était parti pour de bon. Mais il restait toujours une tâche noire pour gâcher le tableau.

Pour moi s'était évident, je ne pouvais avorter, cela allait au-dessus de mes principes. J'étais prête à l'assumer seule plutôt que devoir mettre un terme à cette grossesse. Mais ce n'était pas le seul problème. Avant, nous pouvions cacher notre relation, mais avec ce bébé cela risque d'être plus compliqué.

" - Mais comment ferons-nous ? "

Mes yeux étaient encore flous dûs à mes larmes de tout à l'heure. J'avais besoin de l'entendre me rassurer, me dire que tout allait bien se passer, je ne pouvais m'empêcher de penser ce qui risquerais de nous arriver. Je n'arrivais pas à lui dire ce que j'avais sur le coeur, j'étais trop préoccupé par notre avenir et des risques que nous allons rencontrer.

" - Mais comment ferons-nous ? "

Comme Drago redoutait cette question à laquelle il n'avait aucune raison satisfaisante à donner... Il aurait voulu lui répéter que tout irait pour le mieux, encore et encore, jusqu'à ce que Ginny ait oublié ce qu'elle avait demandé. Hélas, il n'avait pas besoin de connaître par coeur la demoiselle pour savoir qu'elle ne se laisserait pas prendre au piège. Pas consciemment en tous cas.
Il prit la main de sa princesse rousse et la guida vers le canapé où il se laissa tomber, l'attirant contre lui, contre son torse blanc que le peignoir avait laissé apparaître en s'ouvrant un peu. Là, il l'embrassa. Comme si c'était la seule chose au monde qui comptait. Comme s'ils avaient toujours été là et qu'aucune force au monde ne pourrait les séparer. Si seulement...

_ Ginny, murmura-t-il si bas qu'il doutait lui-même avoir émis un son. Je ne veux pas te perdre. Maintenant que tu sais que la cruauté n'est qu'u masque, je ne pourrais plus jamais le remettre devant toi. Je veux que nous restions ensemble. Et, c'est horriblement égoïste j'en suis conscient mais, quoi que l'on risque à être ensemble je ne veux pas me séparer de toi.

Drago sembla perdre totalement la raison lorsqu'il poursuivit sur cette voie :

_ Et pour le rester - ensemble - je suis prêt à toutes les choses dont personne ne me croit capable. Si ma famille n'accepte pas notre liaison, je... je ne remettrai plus les pieds au Manoir.

Dire cela lui avait demandé beaucoup de courage mais ça n'était encore rien en comparaison de ce qu'il allait lui falloir pour tourner le dos à son père, le grand Lucius Malefoy.

_ C'est vrai que je ne me suis jamais retrouvé désargenté mais... si tu es avec moi, ça ne me fait plus peur. Maintenant, ma richesse et ma fierté, c'est toi.

Sur cette tirade plutôt romantique, il l'embrassa encore en glissant ses doigt fins et longs dans ses cheveux de feu.

Il me répétait encore et encore qu'il ne voulait pas se séparer de moi. Cela me fit chaud au coeur, mais je ne pouvais m'empêcher d'imaginer au pire. Lorsque ses parents lui hurleront dessus, car il a osé faire ça, surtout avec une traître, réussira-t-il à assumer ?
Ses parents peuvent être d'un cruauté inimaginable, non ... plutôt son père. Sa mère serait aussi choquée, mais elle ne serait pas aussi cruelle que son père.
Je veux seulement qu'il réalise ce que cela va nous apporter. Qu'il se rend compte de la réalité, pour moi aussi c'est difficile. Je n'arrive toujours pas à réaliser, mais cela aura des conséquences peut-être désastreuses, mais j'ai besoin de me rassurer, de savoir qu'il ne partira pas quoi qu'il arrive, qu'il restera à mes côtés et qu'il assumera son enfant avec dignité jusqu'au bout.

" - Je te crois quand tu dis que tu restera à mes côtés, j'ai confiance en toi, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer le pire. Et si tu te rendais compte qu'on avaient fait une erreur, que tu décide de tout abandonner... Je ne pourrais pas assumer cette grossesse toute seule "

J'ai peur de l'avenir, peur de commencer cela va se dérouler. La grossesse en elle-même me fait peur et je sais que je serais seule à devoir la gérer. Hermione ne voudrais certainement plus me voir. Je n'aurais plus aucun ami et le plus important, je veux que son père reste à mes côtés.
Avoir un enfant implique de grandes responsabilités, c'est un pas vers le monde des adultes si on peut appeler cela ainsi. Je n'avais pas pensé que je tomberais enceinte d'ici peu de temps, je ne m'étais pas préparé à cela et savoir que cela va arriver, me fait paniquer ...

Je me levais du canapé sur lequel nous venions de nous installer et commença à faire les cents pas en essayant de trouver une solution. Pour l'instant nous avons encore le temps, je pourrais cacher ma grossesse pendant 2-3 mois je pense.
J'avais oublié ce détails ... Je me tournais vers Drago et lui sourit.

" - Est tu es sûr que tu voudras toujours de moi, même lorsque je serais aussi grosse qu'un troll "

Nous avions le droit d'être heureux et souriant. Cet enfant est une sorte de cadeau, un enfant est quelque chose de très important dans un couple et cela va nous permettre de profiter pleinement de notre amour ...
J'essayais d'oublier toutes ces pensées négatives pour laisser place aux positives.

" - Non d'une chouette, heureusement que je ne serais pas comme ça, sinon je ne sortirais plus jamais de chez moi, mais tu oublis un détail important, j'aurais peut-être le caractère d'un troll, il ne faut jamais contrarié une femme enceinte ... "

Ah, les fameuses idées reçues sur les femmes enceintes ! Drago se demandait à quel point ces affirmations étaient véridiques. Devoir s'y frotter lui-même pour connaître la réponse ne l'enchantait guère. Mais qu'est-ce qu'un homme ne ferait pas pour une femme ? Pour SA femme, puisque Ginny venait de conssentir à l'épouser.

Fou de joie, le jeune homme prit le visage de la rouquine entre ses mains l'embrassa avec une passion dévastatrice. Puis il la souleva de terre, main sous ses genoux et une dans son dos, alors que celles de la demoiselle se liaient sur sa nuque, pour la porter comme l'aurait fait un prince de comte de fées jusque dans sa chambre. Il l'allongea sur le lit et vint de coucher à coté d'elle pour la faire glisser dans ses bras. Il lui murmura "je t'aime" dans toutes les langues qu'il connaissait et plusieurs fois de suite jusqu'à la faire rire avant de l'étreindre un peu plus contre lui en enfouissant son visage dans son cou. Il était toujours en simple peignoir et il ne faisait pas bien chaud mais peu il importait.
Enfin il fut glisser ses mains sur le ventre encore plat de Ginny. Son coeur battait fort, boulversé qu'il était par la perspective d'accueillir dans moins d'un an le fruit qui était né de son amour pour elle. Ce serait la preuve qu'il était bon à quelque chose. Engendrer n'était-il pas un acte de générosité parfait ?

_ Au fait, dit-il en essayant de prendre une voix sérieuse parler la plaisanterie qu'il tentait de faire, j'ai une idée de prénom si c'est un garçon. Que penses-tu de... Drago Junior ?

Lui même avait toujours détesté la pratique qui consistait à nommer un enfant comme l'un de ses parents.
Le blondinet éclatait de rire au moment où il se prit un coup d'oreille moelleux dans la tête...