Bambadaboum dans les escaliers! [FE Leilan]

Le dortoir des filles de septième année de Serdaigle était encore silencieux, plongé dans le noir. Les demoiselles dormaient paisiblement, rêvant pour certaines à des choses dont on a pas idée, et l'on entendait que leur souffle longs et réguliers. Quelques maigres rayons de soleil parvenaient à traverser les épaisses tentures bleues qui servaient de rideaux et les premiers oiseaux commençaient à chanter derrière les vitres. Dans un coin de la pièce, une antique horloge comtoise de bois absorbait le temps en faisant valser lentement son balancier en métal tandis que la trotteuse grignotait les secondes. Tic, tac... Tic, tac... Bientôt la petite aiguille fit un mouvement sec et rapide vers le chiffre sept inscrit en lettre romaine, puis une sonnerie mélodieuse mais forte se déclencha. Les sept coups sonnés suffirent pour tiré en douceur les jeunes filles de leur sommeil, marquant ainsi le début d'une nouvelle journée à Poudlard.

Flore émergea péniblement du pays des songes. Quand l'horloge sonna, ses rêveries s'évanouirent autour d'elle et la septième année s'assit sur son lit en s'aidant d'une poussée des bras. Elle n'était pas particulièrement seyante dans son pyjama vert pomme très large imprimé de notes de musique, ses longs cheveux bruns bouclés en batailles et ses yeux entre-ouverts. Elle s'extirpa à regrets de ses couvertures douillettes et se dirigea d'un pas trainant vers la salle de bain, où elle se coiffa correctement et se passa de l'eau sur le visage. Elle revint ensuite à la chambre et tira de son lit son énorme valise d'où elle tira son uniforme et sa robe de sorcière. Elle les enfila, l'esprit encore un peu embué, puis saisit son sac de cours et le mit négligemment sur son épaule. Elle prit soin d'y ranger sa baguette magique et fut fin prêtre pour descendre prendre son petit déjeuner.

Toujours un peu fatiguée, elle sortir de la salle, dévala les escaliers où se pressaient déjà les autres Serdaigles, et arpenta les couloirs du château en direction des escaliers. Quelques camarades de classe l'accompagnaient et bavardaient entre eux du dernier cours de potion, mais Flore n'écoutait que d'une oreille. Elle était ailleurs ce matin là... Elle faillit justement se tromper de couloir si ses amis ne l'avaient pas rattrapé à temps. Décidément, quelle tête en l'air elle faisait! C'est une fois arrivé aux escaliers qu'elle commis la première maladresse de la journée. Elle descendit quelques marches, mais c'est ce moment précis que l'escalier décida de changer de direction. Surprise, Flore perdit l'équilibre et chuta en avant, atterrissant quelques mètres plus bas sur le ventre, aux pieds de l'escalier. Elle se rendit alors compte que le sol n'était pas dur comme il aurait normalement du l'être mais plutôt mou et chaud. Intriguée, la bleue et noir prit appuis sur ses bras pour se relevé et constata qu'elle se trouvait...sur une jeune fille!! Elle avait entraîné quelqu'un d'autre dans sa chute!...

J'étais de mauvaise humeur ce matin. D'accord, il est vrai que c'était toujours le cas habituellement mais là, c'était encore pire. Une fille du dortoir avait eu le malheur de rentrer à moitié ivre en pleine nuit et s'était avachie sur mon lit. Elle s'était retrouvée très rapidement suspendue en l'air et éjectée sur son lit, avec en prime quelques insultes bien senties. A cause de cela, je m'avais même pas réussi à me rendormir et avais donc passé les quelques heures restantes à lire dans la Salle Commune. D'un sens, j'avais pu en profiter pour lire un des livres de cours que j'aurais eu à Durmstrang cette année, sur le thème de la possession d'esprit. Je savais pertinemment que ce genre d'ouvrages était interdit ici mais, l'ayant couvert d'un sortilège d'illusion, personne ne pouvait en savoir le caractère interdit, hormis moi.

Enfin, sept heures sonnèrent dans toute la zone réservée aux Serpentards et je remontais tranquillement dans le dortoir, entrant dans la salle de bains alors que les autres feignantes ronchonnaient et dormaient encore à moitié. Je pris même un bon quart d'heure, histoire de les entendre râler et taper contre la porte. Finalement agacé par les jérémiades de gosses, je fis apparaître au-dessus d'elles quatre bons seaux de liquide collant et verdâtre qu'elles se prirent donc. Ce fut donc dans des hurlement de peur et d'hystérie du genre "mes cheveux vont être affreux !" que je sortis du dortoir, propre et surtout prête, vu que j'avais eu qu'à prendre mon sac de cours déjà rempli pour descendre dans la Grande Salle.

En tout cas, il n'y avait pas à dire : Durmstrang était bien mieux que Poudlard. Ici, on se poussait, on chahutait sans aucun reproche du corps professoral. Dans l'école nordique, tout le monde était discipliné et tranquille, ce qui était bien plus agréable. Finissant enfin par entrer pour prendre mon petit-déjeuner, j'eus même une certaine priorité sur les viennoiseries en effrayant deux mioches à peine aussi grands que la table. Cinq pains au chocolat avec un verre de jus d'orange furent mon repas alors que je glissais deux croissants dans mon sac pour les déguster ce midi. A vrai dire, je détestais tellement peu cette ambiance désagréable que je tâchais d'y aller le moins souvent possible. Le soir, j'allais souvent manger dans les cuisines, en donnant des ordres aux elfes.

Enfin sortie de cet enfer, je m'avançais dans le dédale des couloirs, montant des escaliers et traversant des couloirs. Tiens, d'ailleurs, en parlant d'escalier, en voici un nouveau à descendre ! Voici une autre chose agaçante propre à cette école : la magie y était tellement mal contrôlée que les escaliers se déplaçaient sans cesse ! D'ailleurs, alors que j'arrivais à la moitié des marches, il se mit à bouger. M'étant retenue à la rampe, je n'aurais pas dû tomber, mais je basculais en avant suite à un poids me tombant sur le dos. Le souffle coupé par la collision avec le sol avec en plus l'impression d'être écrasée, je tentais de me relever mais ne réussit que lorsque la personne au-dessus de moi se mit enfin debout. Enfin debout, je fis revenir mon sac et mes affaires jusqu'à moi d'un coup de baguette, toujours silencieuse. Mais, ne dit-on pas qu'un volcan explose après quelques minutes ? Je me mis donc ensuite à la fixer d'un air équivoque montrant bien la colère où elle m'avait plongée. En plus, à cause de cela, j'avais mal à la cheville et boitillais légèrement. Je pris enfin la parole d'une voix froide accentuée par mon accent russe : en effet, si je parlais parfaitement anglais, on entendait encore mes origines russes.

Déjà que je savais que le niveau ici était bien inférieur, je découvre qu'en plus on y accepte toutes sortes d'individus, même les instables... Pitoyable.

Flore s'écarta à toute hâte de la jeune fille qu'elle venait de faire tomber et se cogna la tête contre le mur. Elle se massa le crâne à l'endroit du choc tandis que devant elle la femme se relevait. Elle rassembla ses affaires à l'aide d'un Accio et Flore constata alors que son sac s'était ouvert et que quelques rouleaux de parchemins s'en étaient échappés. Elle les ramassa rapidement et les rangea, puis se retourna vers l'autre fille. Celle ci semblait particulièrement courroucée, et c'était normal dans cette situation. Flore ne savait que dire ni que faire, sa timidité prenait le dessus et de plus cette inconnue l'intimidait tel un serpent s'apprêtant à étouffer une souris. Et cette métaphore était tout à fait adaptée car la Serdaigle remarqua sur la robe de l'autre jeune femme le blason de la maison du Serpent... Là, elle était vraiment dans la panade. Les Serpentard avaient toujours manifesté un malin plaisir à la tourmenter sans raison, or dans ce cas précis la vert et argent avait une excellente raison pour gâcher à la journée de la petite bleu et noir. Elle ne manqua d'ailleurs pas d'exprimer sa colère en réprimandant Flore de la sorte:

"Déjà que je savais que le niveau ici était bien inférieur, je découvre qu'en plus on y accepte toutes sortes d'individus, même les instables... Pitoyable."

La timide Serdaigle trouva cela bien impoli et odieux, mais elle n'y trouva rien à répondre. Tout ce qu'elle put faire fut serrer les poings et grimacer. Certes, elle était en tort mais ce n'était pas une raison pour l'agresser comme cela! L'autre aurait tout de même pu faire preuve d'un peu de délicatesse... M'enfin il ne fallait pas s'attendre à grand chose venant de la part de ces imbéciles de Serpentard. En sept ans Flo' avait bien essayé de dépasser les préjugés et de s'intéresser aux autres maison, y compris celle du serpent, mais il fallait bien s'y résoudre : l'amitié entre Serdaigle et Serpentard était impossible dans son cas. Ne voulant se quereller de bon matin, et surtout pas avec une élève de la maison ennemie, la petite bleue et noir opta pour la solution la plus simple : les excuses. Elle avait un ton sec mais tentait de rester polie et diplomate:

- Je suis vraiment désolée, ces fichus escaliers m'ont fait perdre l'équilibre. Si il y a quoique ce soit que je puisse faire...

Elle remarqua alors que l'inconnue semblait s'être foulé la cheville car elle boitait. Trouvant là un parfait prétexte pour se faire pardonner, Flore demanda d'un air inquiet:

- Vous avez mal? Vous voulez que je vous accompagne à l'infirmerie?

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» { Est dans les escaliers && Va nourrir les animaux .
» Badaboum dans les escaliers(FE Gabrielle Westerman)

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