Elle émergea doucement du sommeil réparateur dans lequel elle s’était glissée hier soir lorsqu’elle s’était endormie dans les dortoirs filles de Durmstrang alors qu’il était plus de minuit passé. Elle ne chercha pas à savoir l’heure qu’il était, de toute façon, aujourd’hui on était samedi, pas de cours, pas d’obligation, juste de la tranquillité. Pour autant, quelque chose lui semblait bizarre, quelque chose n’était pas comme d’habitude. Déjà, il semblait qu’elle avait plus chaud qu’à la veille. Son lit paraissait plus agréable, pas plus confortable mais peut-être plus personnelle, comme si c’était vraiment son lit à elle, pas un lit qui serait attribué à une autre l’année prochaine. Et puis surtout, elle n’entendait pas de bruit autour d’elle. Elle aurait dû entendre des bruits ! Parce qu’hier elle avait fait du bruit, elle avait empêché les filles de son dortoir de dormir en paix alors ce matin en guise de vengeance, elles auraient dû faire du bruit pour la réveiller. Hors elle n’avait rien entendu et il était impossible qu’elle se soit levée avant elle, elle se levait toujours après les autres. Donc quelque que chose n’allait pas.

Victoria Van Perterburg se releva brutalement dans son lit et referma vite les yeux. Une horrible couleur bleu turquoise venait de la rendre aveugle pour le restant de ces jours. En tout cas, maintenant ses doutes se confirmaient, elle n’était pas dans son dortoir. Un sentiment de panique la prit et elle chercha sa baguette à tâtons. Mais au lieu de toucher comme elle aurait dû, sa nuisette en soie rouge bordeaux, elle toucha un truc énorme en coton. Elle se releva précipitamment. Ce qu’elle vit dans le miroir en face d’elle la figea d’horreur. La blonde portait un immonde pyjama rose à poids violets mauves, c’était tellement de mauvais goût, c’était exactement ce que les filles de Durmstrang qu’elle ne supportait pas aurait porté. Grande question pourquoi portait-elle cela ? Où était sa baguette ?

La jeune femme jeta un coup d’œil à l’intérieur de la chambre. C’était d’une mocheté qu’elle en aurait pleuré. Comme elle avait remarqué, au péril de sa vue, les murs étaient d’un turquoise qui aurait fait retrouver son acuité visuelle à n’importe qu’elle aveugle. Il y avait des posters accrochés au murs d’animaux si mignons qu’il donnait envie à la blonde de les passer à la casserole. Elle détestait les animaux. Ca faisait du bruit, salissait partout, vous salissait par la même occasion, ça ne servait à rien à part vous faire dépenser de l’argent ou du temps. Bref, c’était inutile. En plus de cela, il y avait un énorme bisounours vert, sur un duvet jaune fluo qui lui fit voir des tâches noirs dans les yeux. Si le mur ne l’avait pas rendu aveugle, ce mélange horrible y arriverait certainement. Et puis enfin, comble du comble, il y avait un énorme « peace and love » tagué sur l’armoire. Mais dans quel asile de fou était-elle tombée ?

Elle décida de s’habiller et de partir explorer la maison. Elle ouvrit l’armoire pour y découvrir des vêtements hideux mais elle s’en doutait. A contre cœur, elle enfila un jean bleu délavé et un tee-shirt noir avec un slogan de la même couleur. « I’m cool ». Elle grimaça mais cela ne pouvait pas être pire que le pyjama. Elle mit une paire de basket noir et sortit après avoir arrangé ses cheveux. Devant elle se trouvait un couloir, deux portes fermées et un escalier. En bas de l’escalier, il y avait des voix, des tintements de vaisselles. Victoria s’engagea donc dans la maison, voulant à tout prix s’en allait. Pour plus de sureté, elle reprit un air hautain et froid qui la caractérisait. Quand elle arriva en bas, elle vit passer une femme.

« - Ah, ma chérie, tu es levée ! Dépêches-toi d’aller déjeuner, nous allons bientôt y aller. »

Ma chérie ? Mais qu’est-ce qui se passé à la fin ? Comment cette femme qu’elle n’avait jamais vu, bien qu’elle ait des cheveux de la même couleur que les siens, Victoria n’avait pas pu s’empêcher de le remarquer, pouvait-elle l’appeler ainsi ?

« - Qui êtes-vous ? Où est ma baguette ? Demanda-t-elle d’un ton froid.

La femme la dévisagea un moment et puis d’un signe de main, elle fit comme si ce qu’elle disait était des mensonges.

« - Ne fais pas l’enfant Vicky ! Ton père nous attend dans la cuisine, allez viens ! Tu n’as pas oublié qu’aujourd’hui on va faire les achats de Noël. La ville était assez loin et il va neiger, pour rouler sur les routes de campagne ce n’est pas pratique. Il faudrait qu’on rentre avant que ça tombe. On en profitera pour faire quelques courses, je ne sais pas si on pourra sortir pendant deux trois jours. »

Dire que la blonde était perdue était un euphémisme. Elle ne comprenait plus rien. Elle avait l’impression d’être une gamine de deux ans à qui on expliquait un théorème de math. Vicky ? Ton père ? On ? Elle avait l’impression qu’être là était normale, que c’était sa famille. Mais elle aurait dû être à Durmstrang avec ses fringues de haute couture et ces gens n’étaient pas ses parents. Alors comme inconsciente elle suivit la femme comme si elle n’était qu’une spectatrice. L’homme qui à première vue était son père lui ressemblait étrangement et à vrai dire la femme aussi. Mais qui étaient-ils bon sang ?

Sans trop savoir pourquoi, Victoria tient le rôle de leur fille, parce qu’elle en avait conclu qu’ils pensaient être ses parents ce qui n’était pas possible. Elle fit comme si de rien, monta sa protester dans la voiture réalisant que ces gens étaient des moldus. Elle passa la journée avec eux comme si elle était leur fille, une étrange et désagréable sensation de déjà vu lui broyait la poitrine. Elle avait un mauvais pressentiment. Quand ils rentrèrent « chez eux », la nuit était tombée et la neige aussi par la même occasion. Il devait bien avoir dix voir quinze centimètres. Il faisait froid. La voiture avançait péniblement dans la neige. Victoria avait peur, elle avait l’impression qu’un drame allait se produire et puis soudain, avant qu’elle n’ait pu faire quoique ce soit, un poteau électrique tomba pile au moment où la voiture passait. Victoria cria et puis tout devint noir.

La blonde se réveilla en sursaut dans son lit, sentant la sueur dégouliner dans son dos. Un cauchemar, elle avait fait un cauchemar. Un simple et stupide cauchemar. Pourtant elle n’arrivait pas à calmer les battements incontrôlés de son cœur. Elle se rendit compte que toutes les filles du dortoir la fixait. La blonde les fusilla du regard et se leva pour aller s’isoler dans la salle de bain sous les cris de protestations des autres filles.

Elle avait les mains qui tremblaient, tout cela lui avait semblé tellement réel, même déjà vu. Pourtant c’était la première fois qu’elle faisait ce cauchemar. La sorcière se précipita sous la douche, tout bonnement terrorisée. Elle fit couler l’eau chaude. Le jet était puissant et brulant, il marquait sa peau mais elle avait besoin qu’il efface ses dernières minutes.

Quand elle sortit enfin de la salle de bain, elle était de mauvaise humeur, ce fut quand une fille commença à l’engueuler pour son égoïsme et son orgueil mal placé. Elle répondit violemment puis partit en claquant la porte. La blonde, folle de rage, ouvrait les portes, passait et les claquait par la suite. Le bruit résonnait dans tout le château. Elle finit par arriver hors de la limite de transplanage et sans vraiment penser à une destination, elle disparût dans un « pop » significatif.

Elle se retrouva sur le chemin de traverse, elle reconnut tout de suite l’endroit. Elle adorait Londres, normal qu’elle est transplanée ici. Elle commença à marcher, sans regarder autour d’elle, plongée dans ses pensées. Qu’est-ce que ce rêve signifiait ? Soudain, elle bouscula une personne. Elle était tout de même ploie et avec un air froid, comme d’habitude se retourna pour s’excuser.

« - Désolée, je ne faisais pas attention à ce que je faisais. »