La nuit ne tarderait pas à recouvrir Poudlard de son voile sombre tandis que des pas avançaient évitant avec prudence les endroits qui étaient couverts de neige.
Invisible, Eryn avançait d'un pas de chat. Plus elle se rapprochait du château qui avait bercé sept années de sa vie, plus son coeur battait. Cela faisait maintenant trois semaines qu'elle était sur une piste. Il y avait un Mangemort à Poudlard ou du moins dans les environs. Pré au Lard en attirait pas mal à lui seul. Par précaution, la jeune femme avait décidé de s'infiltrer dans l'école et d'observer le corps enseignant.
La neige qui était tombée rendait les choses compliquées. Eryn devait faire attention à ne pas marcher dessus afin que personne ne se rende compte que des pas se dessinaient d'eux mêmes. Avec précaution, elle évita de bousculer les élèves qui se dirigeaient mais la grande salle pour manger. Avec des battements de coeurs accélérés, Eryn savoura la douce sensation de se sentir chez sois. Puis, après quelques minutes, la douloureuse sensation de se sentir étrangère vint chasser la précédente. Eryn chassa la faim de son corps, attisée par les délicieux plats qui ornaient les quatre tables de la grande salle.
La jeune femme invisible avança avec prudence parmi les élèves afin de monter le grand escalier. Elle bouscula deux ou trois personnes mais il y avait tellement de monde qu'on n'y fit pas attention. Décidée à attendre que tout devienne tranquille pour se promener dans le château qui fut un jour sa maison, Eryn se réfugia dans les étages. Arrivée au quatrième, elle fit cependant une rencontre désastreuse.
Miss Teigne.
L'horrible animal s'était figé en sentant Eryn à environ trois mètres d'elle. La jeune femme connaissait trop bien le chat et son affreux maître pour ne pas être sévèrement inquiète. Dans un sursaut de panique, Eryn se mit à courir jusqu'à la porte la plus proche et profita en passant devant Miss Teigne de lui mettre un sévère coup de pied. Le chat crachat et parti en courant.
Eryn réalisa avec inquiétude qu'il n'y avait pas beaucoup de portes. Quand elle tomba sur la première fermée - qui ne pouvait être qu'une salle abandonnée - elle s'empressa de l'ouvrir avec un sortilège et entra avant de faire cliqueter la cerrure à nouveau.
Eryn soupira, les mains toujours sur porte, sans même prendre le temps de regarder où elle était.
Grave erreur.
Eryn annula le sortilège qui la rendait invisible et soupira de nouveau, savourant la sensation de se voir.
Avec un sentiment de panique, elle entendit quelqu'un tousser.
Eryn leva les yeux et vit au fond de la pièce une silhouette masculine. Quelle gourde ! Toujours appuyée sur la porte elle ne trouva rien de mieux que de sourire et d'ajouter :

- Bonsoir, je crois ne pas être aux toilettes !

Eryn jura.

Eryn contracta ses muscles quand elle vit approcher l'homme, toujours dos collé à la porte. Par sécurité, elle la dévérouilla d'un sort muet. On est jamais trop prudent. Une boule se fit dans son ventre quand elle entendit son nom.
Tim Helbentaure... Elle connaissais ce nom.
Eryn fronça les sourcils quand elle comprit qu'elle était entrée directement dans la fausse aux lions. John Pears, un Mangemort avec qui elle avait bu un verre aux Trois Balais avait dit qu'ils étaient amis.
La jeune femme rousse recula toujours plus contre la porte. Ces derniers temps, elle avait tendance à mettre les pieds dans le plat. Elle rejeta ses cheveux en arrière et après avoir expiré fit un pas en avant. Elle sorti de sa poche l'autorisation qu'elle avait volé à un Auror enfermé quelque part dans le monde à l'heure qu'il est. Une fausse autorisation ne lui aurait pas permis d'entrer, mais une volée oui. D'ailleurs, ce bout de papier représentait la seule preuve actuelle de son talent en tant que sorcière, vu les erreurs qu'elle comettait.
Il lui fallait du repos...

- Je suis Mcfield, dit-elle d'un ton assuré, tendant le papier officiel où elle avait seulement changé le prénom et mit le sien. Eryn Mcfield. Enchantée.

Elle lui adressa un sourire charmant, bien que ses yeux ne cesse d'observer les lieux. Alors comme ça il enseignait les Soins aux Créatures Magique... Où était Hagrid ?
Eryn reporta son attention sur l'homme qui se trouvait face à elle. Il était élégant et charmant. Méfiante, elle repensa à la façon dont il l'avait qualifiée de "si gracieuse demoiselle".
Un séducteur.
Décidément, les Mangemorts l'étaient tous !

- Il serait prudent pour ma sécurité, dit-elle d'une voix douce en s'approchant de lui, de ne pas ébruiter ma présence ici. Même le corps enseignant ne devait rien savoir. (Elle eu un regard malicieux et murmura) Ce sera notre petit secret...

Eryn savait que trop quel danger elle risquait à rester dans la même pièce qu'un Mangemort sans un minimum de préparation. Le fait qu'elle soit encore en vie après sa rencontre avec Aaron Smith touchait du miracle.
Elle ne voulait désormais qu'une chose : fuir.
Mais pour quoi ?
Dans un élant de courage, Eryn fronça les sourcils et saisit avec brusquerie le bras gauche de Helbentaure. Sans faire attention à sa réaction elle releva sa manche. La jeune femme ne le quittait pas du regard. Elle ne souriat pas mais ses yeux étaient malicieux.

- Vous permettez ? demanda-t-elle.

Autant tirer les choses au clair tout de suite.
Elle ne détâcha son regard de l'homme que pour vérifier à qui elle avait affaire.
Rien.

- Vous n'êtes pas un Mangemort, dit-elle simplement sans quitter l'endroit où aurait dû se trouver la marque.

Elle le relâcha et sans faire attention au professeur elle lui tourna le dos et fit le tour de la pièce jusqu'à s'asseoir à son bureau.
Le regard dans le vide elle se mit à penser. Cet homme, Tim Helbentaure, était ami avec John Pears et il ne portait pourtant pas la Marque des Ténèbres. Le Mangemort était donc ailleurs. Mais comment savoir si cet homme, bien qu'il ne porte pas la marque n'indique à Pears - ou d'autres Mangemorts - où elle se trouvait et d'autres renseignements importants ? Elle mit les coudes sur le bureau, le visage enfouit dans ses mains. Elle avait besoin de repos, définitivement.
Après quelques minutes, Eryn releva la tête, comme si elle venait de réaliser que Tim Helbentaure se trouvait encore dans la pièce.

- Je ne vous fait pas confiance, dit-elle simplement. Le nom de John Pears vous dit-il quelque chose ?

Elle leva les yeux vers lui, parfaitement détendue. Cet homme n'avait rien d'un véritable Mangemort et pourtant Eryn sentait qu'elle devait s'en méfier. Tant de charisme, cela lui rappelait quelque chose.

- J'écoute.

Eryn touchait sa bague d'un geste abscent, les yeux dans le vide. La réponse était vague et peu satisfaisante. Soit il mentait - ce qui était le plus probable - soit il ne connaissait pas véritablement John Pears. Eryn ne savais pas quelle option choisir.
Quand Helbentaure prit de nouveau la parole, Eryn leva les yeux, presque surprise qu'il soit encore présent.
Elle détourna le regard, réfléchissant à la meilleure réponse à fournir.
Elle opta pour la franchise.

- John Pears est un Mangemort, dit-elle avec détâchement sans voir la réaction de l'homme. Je l'ai malheureusement découvert une fois assise à sa table et après qu'il m'ait dit qu'il se trouvait à Pré au Lard afin de voir un ami.

Elle leva les yeux vers lui.

- Vous, Mr Helbentaure.

Eryn se leva de sa chaise avant de poursuivre.

- Imaginez donc ma surprise une fois entrée dans votre bureau et découvrir qui s'y trouvait. Le Mangemort que je recherchais est sous mon nez. Et pourtant, il n'y a aucune marque.

Elle soupira et leva les yeux vers Helbentaure.

- Voilà pourquoi je ne peux pas vous faire confiance. Avec ou sans marque, vos liens avec un Mangemort officiel font de vous une menace.

Eryn le regarda avec attention, désirant le déchiffrer. L'homme regarda de nouveau le papier officiel qu'elle lui avait donné pour justifier sa présence au château. Eryn ne fut pas surprise, il ne lui faisait pas confiance. Parfaitement détendue elle s'installa sur l'un des fauteuils présents.
Elle haussa un sourcil quand il lui parla d’Alexia Mcfield.

- Voyons, Helbentaure..., dit-elle comme si elle parlait à un enfant. Il est évident que Mcfield n'est pas mon vrai nom. J'ai une famille à protéger et il est hors de question de l'offrir à des Mangemorts.

Elle souria.

- Ou à l'un de leurs amis.

Eryn se leva et s'approcha de Helbentaure avant de dire:

- Mon autorisation est vraie. Il est tout simplement impossible de tromper un tel champ de protection. Maintenant que je vous ai expliqué pourquoi je connais John Pears, vous devez également comprendre pourquoi le corps enseignant ne doit rien savoir. J'ai comis une erreur et j'espère bien que vous m'aiderez à la limiter, Helbentaure.

Avec toujours ce même regard plein de malice, Eryn souria.

- M'autorisez vous à rester ?

Il perdait patience. Eryn n'était pas disposée à relever la pointe d'humour dans ses paroles, elle n'avait pas envie de rire.
Il continuait à défendre Pears corps et âme, bûté. Elle ne pouvait véritablement lui en vouloir, n'étant qu'une étrangère à ses yeux. Croisant les bras, Eryn l'écouta faire son petit discours, s'énervant de seconde en seconde. Depuis qu'elle était partie à la chasse aux Mangemorts, elle n'avait cessé de se retrouver confrontée à des sorciers plus prétencieux les uns que les autres. La plupart étant terriblement sexistes.
Un nom en particulier lui vint à l'esprit mais elle le chassa.
Alors comme ça il la prenait pour une débutante ? Pour quelqu'un qui n'avait pas vocation à enquêter ? Eh bien il avait parfaitement raison. Eryn le savait et c'était le fait qu'il ose le dire qu'il l'agaçait plus que tout. La jeune femme rousse ne jouait pas. Bien au contraire.
Soudain il s'emporta. Lui qui n'avait opposé aucune objection à être soupçonné s'énervait finalement. Aurait-elle touché le point sensible ?
Quand il s'enflamma, Eryn sursauta presque. Elle plissa les yeux quans il osa lui dire qu'elle ne connaissait rien à la douleur, à la perte. Certe, il avait perdu son frère, mais Eryn, elle, avait perdu son âme soeur, son souffle de vie. Depuis, elle n'était qu'une âme perdue sur cette terre dévastée par la haine.
Eryn était le genre de femme qui ne supportait pas que l'on lui hurle dessus, qu'on lui dise quoi faire. Il fut un temps où ce trait de caractère n'était pas si prononcé mais depuis qu'elle devait se battre pour sa vie, elle avait découvert que le caractère sauvait souvent.

- Comment osez-vous... ? demanda-t-elle dans un murmure.

Elle regardait Helbentaure avec haine, tremblante.

- Comment osez-vous prétendre être le seul à souffrir ? s'écria-t-elle.

Eryn s'avança vers lui avec fougue et approcha sa main gauche tout près de son visage. L'espace d'un instant on aurait pu croire qu'elle voulait le giffler - bien qu'elle en avait réellement envie - mais elle se contenta de lui mettre sa bague sous le nez avant de poursuivre.

- Cette bague, Helbentaure, est tout ce qui me reste de mon mari ! (Elle baissa la main mais ne recula pas) Un beau matin j'ai retrouvé le corps de mon époux entièrrement souillé ! La Marque des Ténèbres flottait au dessus ! (Elle baissa la voix et s'approcha encore plus près, l'air menaçant) Sachez, Helbentaure, que vous parlez à une femme qui s'est retrouvée enfermée dans la maison d'un Mangemort qui lui a fait subir trois Doloris en une demi heure ! Alors je vous interdit d'oser croire que vous êtes à plaindre ! Nous sommes en guerre et tous souffrons !

Elle fixa avec une force presque passionnée le professeur, la respiration légèrement accélérée. Ses yeux de braise étaient désormais baignés de larmes. Elle avait craqué. Quand Eryn comprit que des larmes coulaient sur ses joues, elle se retourna vivement, honteuse. Elle refusait de se montrer faible et pourtant elle l'avait fait.
Surprise, la jeune femme se retourna vers Helbentaure qui venait de lui proposer à boire. Eryn leva le regard vers lui. De sa manche elle essuya son visage et renifla légèrement. Elle avait des airs d'enfant.
La jeune femme hocha la tête pour accepter.
Les joues légèrement rosées, comme à chaque fois qu'elle s'énervait, Eryn observa l'homme d'un regard pénétrant mais pas agressif. Il la surprenait. Helbentaure pouvait se montrer à la fois calme et détâché jusqu'à devenir colérique et se reprendre tout de suite après.

- Merci, dit-elle en acceptant la tasse. Hum... Je... Je suis désolée pour votre frère. Vraiment.

Finalement, elle parvint à éclater d'un bref rire, bien que ses yeux soient encore brillants de larme. Helbentaure était un personnage particulier mais il y avait dans son regard quelque chose de rassurant. Si il disait vrai, si son frère était vraiment mort de la main de Mangemort, alors avoir quelqu'un sur qui compter à Poudlard pourrait être un élément crutial. Elle bu, l'esprit perdu dans ses pensées.
Ils furent interrompus quand elle entendit quelqu'un frapper à la porte. A cette heure de la nuit ? Qui cela pouvait-il bien être ?

- Attendez-vous quelqu'un ? demanda-t-elle dans un murmure.

Eryn voulu saisir sa baguette et lancer un sort d'invisibilité mais il était trop tard. La porte était ouverte et elle venait de renverser sur Helbentaure sont chocolat brûlant.
Les choses se compliquaient...



[HJ: je te laisse improviser, je me disais que ça manquait d'action <3]

Le coeur d'Eryn battait à tout rompre. Il n'attendait personne et pourtant on frappait à sa porte. La jeune femme perdit l'usage de la parole l'espace d'un instant quand elle comprit qu'il était en train de l'aider. Apparement, partager sa douleur lui avait permi de gagner sa confiance, ou du moins en partie.
Eryn ne vit pas le visage de la personne à la porte mais entendit une voix féminine. Avec un demi sourire elle pensa qu'un tel homme devait recevoir régulièrement des visites nocturnes. Surprise, elle se rendit compte que Helbentaure mentait pour elle, pour la sauver. Elle faillit sourir, pensant que la partie était gagnée et qu'ils pourraient tranquillement partager un chocolat chaud. Cependant, la main du professeur était en sang et la femme semblait décidée à prendre soin de lui. Avec une pulsion de colère, Eryn repprocha presque à Helbentaure d'être aussi séduisant !
Quand il referma la porte, Eryn n'avait toujours pas bougé. Rejetant ses cheveux en arrière, elle sorti sa baguette et devint invisible. La situation n'était pas très compliquée. Il lui suffirait de rester tranquille le temps que la femme reparte et tout se passerait bien.

- Restez naturel, susurra-t-elle quelques secondes après à l'oreille de Helbentaure.

Les minutes qui suivirent furent lourdes. Personne n'osait parler de peur que la femme n'entende des voix de l'autre côté de la porte. Eryn s'était mise debout dans un coin de la pièce attendant que la femme revienne soigner la main de Helbentaure et disparaisse. Or les choses étaient bien plus compliquées.
Quand elle entendit de nouveau frapper à la porte, Eryn sursauta. Le professeur alla ouvrir laissant entrer la femme.
Et Miss Teigne, par la même occasion.
Le sang d'Eryn se figea dans ses veines, les yeux ronds. L'animal se faufila dans la pièce et après avoir jeté un regard circulaire alla s'asseoir juste devant l'endroit où se tenait Eryn, invisible.
La jeune femme rousse avala avec difficulté, retenant avec peine l'envie de mettre au bon coup de pied dans l'animal.
Ne sachant comme se débarrasser d'elle, Eryn ne trouva rien de mieux que de traverser la pièce et de se coller à Helbentaure. Afin de lui indiquer de rester naturel, elle lui souffla délicatement sur la nuque, espérant qu'il comprenne. Les mains posées sur ses omoplates, Eryn patienta. Miss Teigne, elle, se trouvait sur la droite du professeur.
Avec dificulté, Eryn suivit Helbentaure à travers tous ses déplacements. Cependant, l'autre femme trouva l'attitude du chat suspect. Pour ne pas créer de problèmes à Helbentaure, Eryn alla se mettre derrière cette dernière. Miss Teigne la suivit. Finalement, l'attitude du chat passa de suspecte à illogique. Plus personne n'y prettait alors attention.
Eryn resta près d'eux, échangeant avec Miss Teigne un regard haineux. La femme ne semblait pas pressée à quitter les lieux mais finalement elle fut congédiée avec politesse.
Quand Helbentaure ferma la porte, Eryn parvint à mieux respirer.

- Merci..., murmura-t-elle à son oreille.

Elle s'éloigna de lui et retrouva son apparence tandis qu'elle lui tournait le dos pour traverser la pièce.

- Ah ! Ah !

Eryn était désormais assise sur le bureau de Helbentaure et le regardait avec un sourire rayonnant en hochant la tête.

- Helbentaure, si vous parlez ainsi à cette pauvre femme régulièrement, il est bien normal qu'elle tente de vous retrouver chaque soir. Comme on dit souvent, rien de tel qu'une bonne nuit d'amour pour remédier à une nuit de solitude !

Eryn se leva et alla observer le paysage par la fenêtre, d'un regard vide. Helbentaure prétendait ne pas comprendre ! Décidément, les séducteurs n'assumaient jamais ce statut.
Debout dans le bureau, elle se sentait épuisée et pourtant il fallait qu'elle commence son enquête. A cette idée, elle senti ses muscles se contracter. Elle avait un objectif à atteindre, il fallait qu'elle le respecte. Et pourtant, dans la chaleure des lieux, Eryn observa le confortable canapé avec envie.
Il avait l'air si moelleux...

- Helbentaure, dit-elle finalement. Je sais que vous avez du travail à faire et je ne vous dérangerai pas plus longtemps. (Elle observa sa montre) Puis-je rester ici encore une petite heure ? Ensuite je vous laisserai en paix.

La jeune femme s'assis sur l'élégant canapé et resta silencieuse. Helbentaure l'avait déjà beaucoup aidée, plus que nécessaire. Perdue dans ses pensées, elle laissa le professeur travailler. Cependant les minustes devinrent de plus en plus difficiles à supporter et bientôt, Eryn tomba endormie.

Eryn entendit l'écho d'une voix dans son sommeil, incapable d'en reconnaître l'origine. Pour la première fois depuis des mois, elle dormait véritablement. Devoir vivre seule, se créer des ennemis Mangemorts l'empêchait de se reposer comme son corps en avait désespérement besoin. Et ces derniers temps, elle était à bout de force. Enlacée par la chaleur rassurante du bureau de Helbentaure, Eryn s'oublia. Cependant, alors qu'elle eu l'impression de n'avoir fermé les yeux que quelques secondes, la jeune femme rousse senti quelqu'un la toucher.
Avant même d'ouvrir les yeux, elle saisit avec force et rapidité le bras de la personne qui osait troubler son repos. Le coeur battant la chamade, Eryn observa le visage de Helbentaure dont le bras droit était désormais bloqué dans une position particulière et pourtant redoutable. Si il essayait de se débattre, l'homme risquait de se briser lui même le poigner.

- Oh, Helbentaure..., dit Eryn en relâchant le professeur. C'est vous. Je suis désolée.

Perturbée de s'être endormie, elle se passa la main dans les cheveux en soupirant. Ses joues s'empourprant, elle réalisa que le coin de sa bouche était humide. De sa manche, elle s'essuya.

- Je crois que j'ai eu un excès de confiance en vous. Merci de ne pas en avoir abusé. (Elle leva les yeux vers lui et souria) L'espace d'un instant, j'ai cru revoir mon père. (Elle prit un air pensif) Non, finalement, je pense que vous êtes trop jeune...

Eryn se redressa, nullement gêné par le fait qu'elle venait - accidentellement - d'insinuer que Helbentaure était presque assez vieux pour être son père. La jeune femme ferma son long manteau, frigorifiée.

- Merci Helbentaure. Vous m'avez été d'une grande aide. Je ne l'oublierai pas. (Elle mit la main sur la poignée) J'espère ne plus avoir à vous importuner...

Eryn adressa au professeur un sourire poli avant de lancer un sort de Désillusion. Désormais, là où se tenait la jeune femme quelques secondes auparavant ne se trouvait plus que la grande porte de bois qui s'ouvrit et se referma silencieusement.
Seule dans le couloir obscure et glâcé de Poudlard, Eryn entreprit de monter de la garde. Son coeur se mit à battre plus vite à l'idée que maintenant qu'elle savait que Helbentaure n'était pas un Mangemort, son séjour ici devenait à chaque minute plus inutile.
Désireuse de trouver n'importe quelle raison pour rester ici encore un peu, Eryn descendit les étages.