Eryn attrapa sa serviette et s'essuya. Tremblante à cause du froid, elle s'empressa de se diriger vers son lit où l'attendait sa robe.
Cette robe.
Bien qu'elle ait froid, Eryn resta debout à fixer le vêtement. Finalement, malgré sa crise d'hystérie elle n'était pas parvenue à la jeter. Du bout des doigts la jeune femme rousse toucha le tissu qui semblait dire "je t'aime" tant il était doux et attirant. Jamais un Moldu n'aurait pu créer quelque chose de pareille.
Eryn soupira et termina de s'essuyer. Ce soir elle allait remettre cette robe et pas pour le simple plaisir, bien au contraire. Elle se rendait à une réception au Ministère. La jeune femme était entrée en contact avec l'un des employés, un homme parfaitement banal et l'avait charmé afin qu'il l'invite à l'accompagner. Maintenant qu'elle avait le biller d'entré, il ne lui restait plus que la tenue. Cette robe s'était imposée à son esprit comme une évidence. Eryn avait maintenant réparé les endroits qu'elle avait arrâché une fois qu'elle avait découvert que Dante Luciano di Dinozzo, l'homme qui lui avait acheté, était un Mangemort. Désormais, elle avait reprit ses esprits et jugeait le vêtement décidément bien utile.
Eryn regarda sa montre et s'empressa de descendre de sa chambre aux Trois Balais afin de rejoindre son cavalier - dont elle avait oublié le nom - dans la salle. Apparement était-elle belle car il recracha la Bièraubeurre qu'il était en train de boire quand il l'a vit. Eryn préféra sourire face à ce manque d'élégance.

- Peters... vous êtes... Wow ! dit-il.
- Merci euh... (elle chercha son nom) Vous êtes très élégant ! menti-t-elle.

L'homme se leva et Eryn remarqua avec amusement qu'elle était plus grande que lui. Tous deux sortirent afin de transplaner ensemble.
Arrivée devant le Ministère de la Magie, Eryn senti son coeur battre plus fort. Ce soir, elle ne se rendait pas à la réception pour le simple plaisir de boire une coupe de champagne mais afin d'identifier certains visages. Beaucoup de rumeurs circulaient à propos de quelques employés Mangemorts.
Toujours au bras de... Enfin bref ! Eryn entra pour la première fois. L'endroit était très grand et tout simplement magnifique. La plupart des gens étaient debouts, une coupe à la main et discutaient de tout et de rien. De chaque côté de la pièce il y avait de grands buffets garnis et des Elfes de Maison passaient entre les invités portant des plateaux plus grands qu'eux.
La soirée était d'un ennui mortel. Eryn avait l'impression d'être avec une bande de pingouins "Bon Chic Bon Genre" parfaitement ennuyeux et bons qu'à se critiquer les uns, les autres. Et l'homme qui l'accompagnait devint après deux Wisky Pur Feu très lourd. Il prenait un mâlin plaisir à la présenter à qui le voulait comme une sorte de trophet. Eryn ne s'en plaignit pas pour autant car il lui garantissait la sécurité. Les gens qui ne la connaissaient pas savaient qu'elle n'était pas une complète intruse bien que beaucoup soient surpris.
Il faut dire que ce soir là, Eryn était d'une élégance sans égale, bien plus que le soir où elle était allée au restaurant avec Di Dinozzo. Sa robe d'un noir de nuit dessinait la moindre courbe de son corps de lune et terminait en une longue traîne formant une tâche d'encre autour d'elle. Le tissu recouvrait tout son corps de son coup à ses poigners et pourtant, lorsqu'elle se retournait, on pouvait découvrir que son dos était entièrrement nu, dévoilant la courbe de sa colonne vertébrale presque totalement.
Oui, les gens étaient surpris car le contraste entre les deux était frappant.
Après presque une heure à supporter les présentations, l'homme commença à avoir les mains baladeuses. Eryn se retint de le frapper mais saisit la première occasion de lui jeter un sortilège de Confusion afin d'avoir la paix.
Pendant que l'homme s'acharnait à retrouver ses esprits - et surtout Eryn - cette dernière se dirrigea vers un des buffets afin de saisir une coupe de champagne, mine de rien. Elle rendait des sourires charmants à qui lui en faisait, se mêlant parfaitement dans la masse. Quelqu'un lui toucha la partie nue de son épaule furtivement. Agacée en pensant que c'était surement son cavalier qu'il l'avait retrouvée, Eryn se retourna vers la personne, le visage faussement rayonnant.
Quand elle le vit, son sang se glaça.

- Bonsoir Peters. Ne me fais pas croire que tu es ici par simple courtoisie. Te connaissant, tu as sûrement une idée derrière la tête.

Eryn resta un instant sans réagir. Il était... élégant. Bien plus que d'habitude et elle eu honte d'être surprise que ce soit possible. Pourtant, dès l'instant qu'il avait ouvert la bouche, Eryn ressenti comme une brulure à l'endroit où il l'avait touchée. La haine qu'elle ressentait pour lui était toujours aussi intense.
La jeune femme rousse prit un coupe de champagne et s'adressa au Mangemort d'un air particulièrement dégagé.

- Voyons Smith, dit-elle avec un sourire rayonnant. Comme si j'étais le genre de femme à séduire un homme afin d'être invitée à une soirée où je n'ai absolument pas ma place et y repérer d'éventuels Mangemorts. (elle posa son verre et arrangea son noeud papillon) Tu me connais bien plus que je ne le souhaiterais, Smith. (elle baissa la voix) C'est pourquoi tu dois te douter que si je pouvais te combattre tout de suite dans un duel mortel, je le ferai avec plaisir.

Elle lâcha son noeud papillon et éclata d'un grand rire élégant, comme si elle partageait une agréable discution en sa compagnie.

- Ouch ! L'autre imbécile ! dit-elle subitement.

La jeune femme rousse se déplaça sur la droite afin d'être hors de vue de celui qui était censé être son cavalier ce soir. A l'expression du Mangemort, elle comprit qu'il ne pouvait penser qu'une chose : "aucun homme n'est aussi bien que moi, Peters". Avec amertume, elle fronça les sourcils.

- Honnêtement, je pensais qu'il serait assez timide pour ne pas ouvrir la bouche de la soirée ! Mais ce... cochon n'arrête pas de me caresser le dos ! Si j'avais su je n'aurais pas mit une telle robe .

Elle parlait plus pour elle même que pour Smith. Soudain, elle réalisa qu'il n'avait pas de cavalière. Allons donc ! Le si charismatique Mangemort et soit disant I'm-too-sexy-for-my-shirt n'avait pas trouvé de femme à l'estime d'elle même assez faible pour l'accompagner ? A cette idée, un sourire se dessina sur ses lèvres rouges.

- C'est pas vrai... pas lui ! dit-elle dans un murmure que seul Smith pouvait entendre.

Eryn tourna les yeux vers l'homme qui se trouvait non loin d'eux et qui n'était nul autre que Dante Luciano di Dinozzo. Le Mangemort qui lui avait offert la robe qu'elle portait ce soir même.
Dès qu'elle le reconnu, Eryn senti le vêtement lui brûler la peau et ne désirait qu'une chose : le retirer et le détruire.
Totalement perturbée par la présence du Mangemort italien, Eryn fit tomber sa coupe au sol. Avant même qu'elle eu le temps de sortir sa baguette pour tout nettoyer, un Elfe de Maison était apparu et s'en était chargé. Eryn tenta de masquer sa grimace, celà lui aurait au moins servit d'excuse pour ne pas lui parler.
S'il en avait envie.
Quand elle repporta son attention sur les deux Mangemorts, Eryn comprit avec un sentiment de panique qu'ils se connaissaient.
Pire, ils semblaient se hair.

- Dinozzo, quel plaisir de te voir ici !

* Merde ! *, pensa Eryn.

C'était bien ça veine. Ils se connaissaient !
Eryn était partagée entre la peur et la curiosité. Smith s'était adressé à Dinozzo avec sympathie, ce qui signifiait clairement qu'il le haissait. Sur le coup, la jeune femme rousse ressenti un élant d'affection pour le Mangemort italien. Et pourtant, elle ne savait toujours pas si elle devait se méfier de lui ou non.
Pendant une fraction de seconde, elle eu l'impression que leurs regards s'étaient croisés mais elle n'en était pas certaine. Apparement il ne l'avait pas reconnue. Contre sa volontée, elle était en colère. Cet homme était apparement de ceux qui invitent au restaurant et couvrent de cadeaux tellement de femmes qu'ils ne prennent pas le temps de se souvenir d'elles.
Son élant d'affection se volatilisa sur le champ.
Si quelque chose pouvait caractériser Eryn en amour, c'était sa fierté. Le meilleur moyen de la repousser était de lui donner l'impression qu'elle était aquise, banale.
Et vu l'attitude des deux Mangemorts envers elle, il était clair qu'elle n'était pas partie pour se laisser séduire, bien au contraire...

- Joins-toi à nous, Peters. Dinozzo, je te présente Eryn Peters. Après tout, tu dois la connaître, puisque tu me suis partout comme un chien.

Eryn fronça les sourcils. Elle ne supportait pas la façon qu'il avait de s'adresser à elle devant Dinozzo, comme s'il la possédait. Les épaules droites, les sourcils légèrement froncés, elle avança jusqu'à eux. Une fois arrivée à leur hauteur, Eryn s'adressa à Smith d'une voix parfaitement calme.

- Les chiens se reconnaissent à l'odeur, tu devrais le savoir Smith. (elle regarda Dinozzo) Dinozzo. C'est toujours un plaisir de rencontrer un vrai gentleman. Qu'il soit...marqué ou non.

La jeune femme rousse lui adressa un sourire radieux. La guerre était apparement déclarée.

- Je vois qu'elle fait dans la charité maintenant. Depuis quand n'as-tu pas vu une femme nue ? lâcha-t-il.

Eryn senti son coeur manquer un battement. Elle adressa à Smith un regard plein de haine. Il avait osé...! Apparement Dinozzo semblait tellement hair Smith qu'il n'hésitait pas à l'attaquer même à ses dépends. Avec un horrible pressentiment, la jeune femme rousse eu l'impression qu'entre les deux Mangemorts ce serait à qui aurait le dernier mot. A qui l'aurait, elle.
Tâchant de rester le plus calme possible, Eryn bu une gorgée de champagne avant de répondre d'un ton parfaitement détendu.

- Oui, Smith a eu l'honneur de voir mon corps et depuis il ne cesse de s'en venter. Que voulez-vous Dinozzo ? Le spectable l'a marqué à vie. Et pourtant, je ne pensais pas pouvoir concurrencer un petit garçon...

La tension était montée d'un crant. Eryn savait qu'elle prenait des risques à faire de telles allusions à sa soit-disante attirance pour les petits garçons et encore plus lorsqu'elle prétendait qu'il souffrait d'incapacités sexuelles. L'image d'elle traversant le pub des Trois Balais pour aller percuter un mur était encore gravée dans son âme. Tout ça parce qu'elle avait touché le point sensible.
Smith était-il donc un complexé ?
Elle lui adressa un regard brûlant comme pour le défier de l'attaquer et un sourire satisfait se dessinait sur son visage de lait. Il avait vraiment osé se venter ainsi que l'avoir vue PRESQUE nue devant Dinozzo.

- J'ai besoin de respirer un peu, c'est dur quand tu es dans les parages... annonça-t-il.

Eryn fut surprise. Dinozzo était le parfait opposé de Smith. Il quittait la bataille rapidement alors que lui lutait jusqu'au bout. Quelque chose en elle lui indiqua qu'elle aurait pu lui l'apprécier dans une autre vie, d'autres circonstances. Peut être.
Pourtant, Dinozzo restait un parfait mystère à ses yeux. Il était Mangemort. Galant. Mangemort. Généreux. Mangemort. Attentionné. Mangemort.
La jeune femme rousse le regarda partir comme si par ce simple fait, elle pouvait le retenir, oubliant totalement la présence de Smith. Pourquoi ses parents l'avaient-ils faite aussi curieuse ?
Elle hésita un instant puis posa sa coupe sur le premier plateau qu'elle vit passer, saisit le bas de sa robe afin de ne pas marcher dessus et suivit Dinozzo à travers la foule.
Eryn le retrouva sur un balcon où il lui tournait le dos, appuyé contre la rembarde. La jeune femme resta debout sans vraiment savoir ce qu'elle devait lui dire ou si elle devait l'attaquer.
Malgré elle, Eryn se mit à claquer des dents. Quel idiot quand même ! Elle avait le dos entièrrement nu et il ne trouvait rien de mieux que de se réfugier sur un balcon en plein hivers ! Quand les hommes penseront-ils enfin à autre chose qu'à eux même ? Mais où sont les gentlmen ?

*Pas chez les Mangemorts apparement...*, pensa-t-elle frigorifiée.

Eryn se retourna et vit Smith entrer sur le balcon avec l'air de quelqu'un qui a prit un Smecta (un médicament Moldu). Il passa devant la jeune femme sans même la remarquer. Elle aurait pu tout aussi bien être un pot de fleur.

- On va voir qui est le meilleur, Dinozzo. CRUCIO !

Eryn leva les yeux au ciel. C'était reparti ! Smith voulait encore jouer à quicestleplusprétencieuxdesmangemorts et quelque chose lui fit penser qu'il avait de fortes chances de gagner. Il avait vraiment la baguette facile !
La jeune femme soupira et observa la scène qui se déroulait sous ses yeux. Quand elle vit la baguette de Dante passer de l'autre côté de la rembarde, elle s'en approcha et d'un coup de sortilège informulé la fit revenir entre ses mains. Elle changea aussi l'un des énormes pots de fleurs en un élégant fauteuil. La métamorphose c'était vraiment son truc. La jeune femme s'y installa comme on le fait devant la télé, avec l'expression de quelqu'un qui regarde un programme particulièrement désespérant.
Pendant ce temps là, Smith torturait Dinozzo et semblait y prendre plaisir. Avec amertume elle pensa à la façon dont il lui avait infligé trois Doloris.

- Tu n'as donc rien d'autres à faire que de me chatouiller ? demanda-t-il.

Eryn pouffa de rire. On se serait cru dans un film de Chuck Nurris. Connaissant le talent de Smith en matière de torture (apparement suppérieurs à ceux qu'il avait avec les femmes), elle savait pertinement que Dinozzo mentait. Il était évident sur son visage que la douleur était forte.
Tout ça était d'un ennui mortel.
Voyant que Smith allait en mettre une couche, elle se décida à prendre la parole.

- Hum...Hum...

Les Mangemorts se tournèrent vers la jeune femme rousse installée confortablement sur son fauteuil et la tête posée sur une main, traduisant l'ennui que provoquait cette situation en elle.

- Je pense comprendre un peu mieux ce qui vous arrive à tout les deux. (elle se redressa sur son siège) Une telle haine et un tel besoin de dominer l'autre ne peut que traduire un amour refoulé donc destructeur. Un désire honteux et brûlant. En fait, ce soir, vous n'êtes pas venus seuls, mais ensemble.

Un silence ponctua ses paroles. Eryn comprit tout de suite que l'expression qui se dessinait sur les visages des Mangemorts étaient unique et mémorable. Elle éclata d'un grand rire cristalin. Rien de tel que de taquiner deux hommes arrogants sur leur virilité qu'ils cherchent tant à exposer.
La jeune femme, sourire aux lèvres, se leva et s'avança jusqu'à eux avec élégance, sa longue robe dessinant une longue tâche d'encre noire derrière elle.

- Vous en aurez besoin Dinozzo, dit-elle d'une voix sans émotion en jetant sa baguette au Mangemort.

A peine eu-t-elle rendu sa baguette à Dinozzo que Smith lança un autre sort. Eryn leva une nouvelle fois les yeux au ciel. Il était si... fatiguant !
Par simple esprit de contradiction, elle mourrait d'envie d'attaquer Smith, de lui faire payer son arrogance et sa suppériorité sur Dante. Mais c'était un compte qu'ils devaient apparement régler entre eux, elle n'avait aucune raison valable d'intervenir.
Dinozzo se releva enfin. Le coeur de la jeune femme se mit à battre plus vite, il allait enfin se défendre comme un Mangemort digne de ce nom et riddiculiser Smith. Mais avec une vision d'horreur, la jeune femme vit l'italien tomber par dessus le balcon, recevant de plein fouet le sort ! Elle écarquilla les yeux et se précipita pour regarder.

- DINOZZO !

La nuit était sombre et Eryn ne voyait plus le Mangemort. Un bruit sourd se fit entendre mais il était impossible pour elle de savoir s'il était retombé sur ses jambes ou s'il était tout simplement mort.
Eryn ne comprit pas pourquoi mais elle était sur le point de pleurer. Etait-ce parce que tous les hommes qui haissaient Smith avait une petite valeur à ses yeux ? Mangemorts ou pas ?
La jeune femme se retourna avec fougue vers Smith, le regard brûlant. Elle le détestait tellement qu'elle se surprit à ne pas voir des cloques se former sur la peau du Mangemort.

- Ton besoin de dominer les autres Smith, est tout simplement exaspérant ! Va consulter un psy et arrête de nous prendre la tête !

Elle attrapa sa robe pour avancer plus facilement. Une fois qu'elle passa devant lui, Eryn ajouta sans le regarder :

- Si tu veux me jeter un Doloris Smith, profites en pendant que j'ai le dos tourné. Tu pourras jouir de m'avoir mit à terre.

Elle se retourna vers lui, le regard en feu. Sa peau semblait luir sous la lumière de la nuit. A chaque fois elle se disait qu'elle ne pouvait détester Smith davantage mais il parvenait toujours à aller plus loin.
Eryn attendit qu'il se décide. Si l'attaquait, elle subirait dignement. Mais quoi qu'il fasse, elle irait à la recherche de Dinozzo.

Eryn s'apprêta à sortir quand un homme passa devant elle.

- Ah Monsieur Smith, vous êtes là ! Je vous cherchais depuis tout à l'heure, à propos de l'affaire que vous m'avez confié sur les ailes d'hypogriffes !

Elle se retourna afin de jeter un dernier regard au Mangemort. Il semblait clairement contrarié ce qui eu le don de la faire sourire.

- Euh ... Euh ... Désolé de vous déranger, M.Smith.
- James, vous arrivez toujours au mauvais moment !

La jeune femme rousse n'entendit pas plus. Elle se trouvait déjà dans la salle de réception et ses yeux scrutaient la pièce. Soit Dinozzo était au sol agonisant, soit elle le trouverait tranquillement en train de discuter, une coupe de champagne à la main. Etrangement, elle espérait qu'il soit encore en vie.
Eryn tenait sa robe d'une main afin de ne pas marcher dessus. Elle tenta de ne pas parraître trop angoissée tandis qu'elle parcourrait la pièce, le cherchant du regard.

- On a perdu son cavalier ? demanda un homme sur le ton de l'humour.

Eryn souria machinalement avant de se remettre en marche. Dinozzo n'était pas dans la salle alors il devait encore se trouver dehors. Le coeur de la jeune femme se mit à battre plus vite tandis qu'elle se dirigea vers la sortie, sa haine envers Smith étant plus vive que jamais. Par mégarde, elle bouscula un homme. Eryn s'excusa sans vraiment y prêter attention mais à peine eu-t-elle fait un pas en avant qu'elle se retourna à nouveau vers lui.

- Non..., murmura-t-elle.

La jeune femme rousse refusait d'y croire mais il était clair qu'elle venait de bousculer William McAllister. L'homme faisait partie de ses désastres amoureux et le revoir après tellement d'années était perturbant. Par chance, ou pas, il ne sembla pas la reconnaître. Eryn se faufila parmi la foule en vitesse, elle n'avait vraiment pas envie de le voir.
Si William était ici, cela signifiait que Peter aussi devait se trouver présent. La jeune femme s'empressa de sortir. Il ne fallait pas qu'un des deux ne la trouve. Ce soir elle n'avait pas le temps de s'occuper d'un ex ou de son ami.
L'air glacé de la nuit vint lui saisir la gorge comme pour la faire suffoquer. Eryn se mit à trembler, son dos étant entièrrement nu. Il fallait qu'elle le retrouve, qu'elle sache s'il était encore vivant. Quand elle entendit des voix, Eryn se précipita en leur direction, toujours aussi tendue.
Puis elle le vit. Dinozzo s'emportait face à deux autres hommes apparement ivres. D'ici, elle ne pouvait voir s'il allait bien, mais le simple fait de le voir marcher la rassurait. La jeune femme s'arrêta, ne sachant si le Mangemort allait l'attaquer ou non. Après tout, elle ne l'avait pas défendu.

- Smith ne vous à pas blessé ?

Eryn se mit à sourire malgré elle. Toujours aussi gentleman... Rassurée, elle avança vers lui presqu'en courant. Maintenant qu'elle était toute proche elle pouvait voir son visage. La jeune femme leva vers lui sa main fraîche et la posa sur son menton avec douceur afin de mieux l'observer. Elle regarda le Mangemort dans les yeux, en fronçant légèrement les sourcils.

- Je suis rassurée Dinozzo, dit-elle à voix basse. J'ai eu peur que Smith ne vous tue avant moi. Avec si peu... d'élégance.

Elle faisait de l'humour mais c'était pour masquer son incompréhention. Un homme qui haissait Smith devait-il être tué ? Cela dépendait surement de la nature de leur différent. Dinozzo était un Mangemort, elle ne devait pas perdre cette idée de la tête. Et pourtant, il ne réagissait pas comme les autres. Serait-il l'exception à la règle ? Difficile à croire... L'essentiel pour elle ce soir était de le garder en vie. Smith semblait décider à les tuer et tant qu'elle aurait Dinozzo avec elle, Eryn était presque en sécurité.

- Votre nez est cassé Dinozzo. Vous permettez ? (elle leva sa baguette) Episkey !

Le nez de l'italien se remit en place. Eryn le toucha du bout des doigts avant de sourire avec satisfaction. Elle leva une nouvelle fois sa baguette et d'un coup de sortilège informulé, nettoya le sang qui se trouvait sur son visage et ses vêtements.

- Parfait. Que diriez vous de retourner boire une coupe de champagne ? Smith doit nous attendre.

La jeune femme saisit le bras de Dinozzo et retournèrent dans la salle. Eryn prit bien soin de croiser ni McAllister, ni Peter. Elle bu une coupe en la compagnie du Mangemort, qui à sa plus grande surprise était plutôt agréable. Les gens les saluaient quand on passait devant eux. De l'extérieur, ils semblaient être venus ensemble et s'apprécier. Cependant Eryn, malgré les sourires, ne cessait de jeter des regards partout, attendant que l'autre Mangemort n'apparaisse, sa baguette semblant brûler dans son sac.

Eryn cessa de sourire. Le regard de Dinozzo se fit froid, bien plus qu'il ne l'a jamais été en sa présence. L'italien n'eu pas besoin de parler pour faire comprendre à la jeune femme que Smith se trouvait derrière elle.
Quand elle le vit avancer de sa même démarche élégante et semblant posséder la pièce par son charisme, le sang de la jeune femme se mit à circuler plus vite dans ses veines. Elle ressentait une haine envers lui si intense.

- Tu es un puta*n de salop*rd ! Je constate que tu as décidé de passer à un nouvel acte ! Celui-ci ne concernera pas ma mort, mais la tienne Smith !

Eryn manqua un battement. Le Mangemort habituellement so gentleman perdait totalement son sang froid. Allaient-ils s'affronter ici, devant tout le monde ? Eryn en doutait et pourtant, elle était inquiète.
Smith se trouvait à sa droite tandis que Dinozzo poursuivait ses injures. Eryn scruta le visage du Mangemort qui l'avait tant torturée. Etrangement, une partie d'elle n'avait pas peur de lui, bien que l'expression de son visage soit redoutable. Elle ferma les yeux instant, se souvenant avec horreur de cette soirée passée chez lui. De la façon qu'il avait de lui sourire alors qu'elle était au sol, hurlant à la mort sous l'effet des Doloris qu'il lui avait fait subir. Ce soir là avait été pour elle humiliant. Soudain, elle ressenti comme une douleur dans sa poitrine au souvenir du jour où il l'avait propulsée contre l'un des murs des Trois Balais. Sous le choc, elle n'avait plus respiré pendant plusieurs secondes.
La jeune femme rouvrit les yeux. Smith et Dinozzo ne prêtaient pas attention à elle et elle s'en moquait. Eryn fixa Smith d'un regard brûlant bien que son visage soit neutre. C'était comme si le son était coupé. Les gens parlaient, bougeaient autour d'elle, mais elle n'entendait rien.
Soudain, ce fut comme un brusque retour à la réalité. Avant même de comprendre ce qu'elle était en train de faire, son corps avait réagit par réflexe.
Dinozzo s'était brusquement avancé vers Smith comme pour attaquer, mais Eryn dans un geste vif, avait posé sa main sur son torse, intérompant son geste. La jeune femme ne quitta pas Smith des yeux pour autant. Quand leurs regards se croisèrent, elle se tourna vers l'autre Mangemort.

- Non, Dinozzo, dit-elle à voix basse apparement perdue.

Eryn respira profondément et quand elle parla à nouveau, sa voix était toujours basse mais ferme.

- Pas ici, on pourrait nous voir. (elle se tourna vers Smith et s'adressa à lui dans un murmure colérique) Quand à toi Smith, je te prierai de ne pas faire de scandale ici. Tu règleras tes comptes plus tard. Tout ça est d'un ennui !

- Suis-moi, Dinozzo, qu'on en finisse.

Eryn manqua de lâcher sa coupe. Smith voulait en finir avec Dinozzo ? Ils allaient s'affronter maintenant ? Comment Smith pouvait-il avoir un égo si démeusuré et Dinozzo la bêtise de rentrer dans son jeu ?
Les deux hommes la laissèrent, sans se soucier de sa présence, ce qui en soit, n'était pas plus mal. Alors pourquoi avait-elle autant envie de les frapper ou de les asseoir sur une chaise afin de leur dire à quel point ils agissaient comme des imbéciles, comme une mère le ferait avec ses enfants ?
La jeune femme rousse était désormais seule devant le buffet, mordant sa lèvre inférieure.

*J'y vais, j'y vais pas ? Arrête Eryn ! De quoi tu te mêles ! Si les Mangemorts commencent à se tuer entre eux ce n'est pas plus mal ! Un peu comme les géants ou les trolls...*

La jeune femme avala d'un trait le fond de sa coupe. Etre indécise était le genre de chose qui ne lui arrivait jamais, étant une femme pleine d'assurance et avec autant de délicatesse qu'un boeuf, Eryn avait pour habitude de foncer dans le tas.
Mais là...

* Non Eryn. Tu vas rester à ta place, ici et repérer quelques têtes comme c'était prévu. S'ils s'entre tue ce n'est pas ton problème ! Oui, je vais faire ça*

A peine eu-t-elle formulé cette decision dans sa tête que la jeune n'en fut pas satisfaite.

*Mais s'il meurt...?*

La jeune femme regarda autour d'elle, comme si elle avait peur que quelqu'un ait entendu cette pensée si honteuse. C'était tellement... improbable venant d'elle.
Eryn reposa sa coupe sur le premier plateau qu'elle vit avec une brusquerie incontrôlée. Son corps entier était sous pression et elle tremblait. Il fallait qu'elle aille voir, qu'elle s'assure qu'il ne lui arriverait rien ou du moins, qu'elle essaye.
La jeune femme sorti presque en courant de la salle, bousculant quelques personnes. Elle se sentait fébrile, presque fiévreuse et surtout terriblement stupide ! Pourquoi s'assurer qu'il ne lui arriverait rien ? Après tout il n'était rien d'autre qu'un Mangemort et peut importe son comportement envers elle, Eryn savait qu'elle finirait par le tuer. Elle voulait sa mort mais de ses propres mains.
Le froid saisit pour la troisième fois de la soirée la gorge de la jeune femme, ce qui n'arrangea rien à ses tremblements. Elle fit quelques pas rapides avant de les appercevoir. Elle resta tapie dans l'ombre à regarder les deux hommes s'éloigner l'un de l'autres.
Trois pas.
Pas un de plus, pas un de moins.
Eryn serra des dents. Ils allaient vraiment le faire ! Leur arrogance allait vraiment les pousser à s'entre tuer inutilement ! Et vu la taille de leurs têtes, il était impossible qu'ils se râtent !
Un pas.
Eryn se demanda pourquoi elle se trouvait ici. Un Mangemort mort était toujours ça de gagné, qu'il soit tué par un autre ou pas.
Deux pas.
Mais ces Mangemorts là n'étaient pas n'importe lesquels qu'elle avait déjà tué. Les voir mourir ainsi était à ses yeux une offence à ce qu'elle avait subit à cause d'eux. Une injustice.
Trois pas.

- PROTEGO !

Eryn avait levé sa baguette et jeté un sort avant même de s'en rendre compte. Les sentiments qu'elle ressentait sur l'instant avaient donnés plus de force à son bouclier qui toucha les deux Mangemorts. Ils tombèrent chacun sur le dos, un mètre en arrière dans un bruit sourd.
La jeune femme rousse resta un instant sans bouger à regarder la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle venait vraiment d'intervenir... Elle les avait protégés ! Chancelant un instant, Eryn reprit son souffle. Son comportement était tout simplement illogique.
Eryn avança d'un pas lent, sortant de l'obscurité. Plus elle approchait, plus son pas se faisait rapide, confiant.

- Vous n'êtes que deux imbéciles arrogants, dit-elle d'un ton menaçant. Si les Mangemorts se tuent entre eux, quel plaisir reste-il aux familles qui désirent se venger ?

Elle était en colère. De là à savoir à qui elle en voulait le plus... Smith ? Pour avoir déclanché un duel aussi inutile que stupide ? Dinozzo ? Pour avoir été assez bête et influençable pour le suivre ?
Elle même ?
Pour se trouver ici à les protéger de leur imbécilité et de leur arrogance ? Oui, surement...
Eryn se passa une main dans les cheveux sans le regarder. Elle savait ce qu'il penserait et cette simple idée lui donnait envie de le ruer de coups, là, maintenant.

- Je rentre, dit-elle simplement. Evitez de mourir avant qu'une personne à qui votre mort ferait plaisir ne se charge de vous.

Toujours sans un regard, Eryn tourna sur place et quitta le ministère, les laissant avec leur stupidité.
Les rues de Pré au Lard étaient désertes tandis qu'Eryn fit son apparition. Elle avait très froid car son manteau se trouvait encore dans les vestiaires aménagés pour la soirée au Ministère. Claquant des dents, la jeune femme rousse se précipita aux Trois Balais où elle vivait désormais depuis plusieurs semaines. Elle monta les marches quatre à quatre, faisant plus de bruit qu'elle ne le souhaitait. La jeune femme rousse ouvrit maladroitement la porte de sa chambre, entra et la claqua derrière elle. Appuyée dessus, Eryn respira profondément, l'esprit torturé. Epuisée, elle se laissa glisser au sol. Elle replia ses jambes, passa ses bras autour et se mit à pleurer, la honte et la rage étant trop difficiles à supporter.



[HJ: Merci pour ce Rp les garçons ]