[H.S.: Désolée s'il est minuscule, mais ça fait comme 50 ans que j'ai pas RP. xD]
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Crac.

Cette nuit-là, tout était paisible. Une légère brise se faufilait à travers le feuillage des arbres, qui se balançait doucement tout en sifflant une mélodie apaisante à peine perceptible et donnait l'impression que la nature somnolait sereinement, à l'abrit de tout danger.

Crac.

Cependant, malgré un calme pacifiste pareil, même le plus stupide des sorciers ne s'y serait aventuré; les apparences ont toujours eu comme atout de pouvoir tromper et surtout lors de pleines lunes comme celles-ci.

Crac. Crac. Crac.

Pourtant, une silhouette élancée avançait sans s'arrêter, s'enfonçant ainsi à chaque pas un peu plus profondément dans la tranquilité imperturbable des bois sans même se soucier de l'imprudance dont elle faisait preuve. Chaque fois que son pied se posait au sol, les feuilles mortes et les branches cédaient sous son poids, perturbant le silence qui n'était pas si sempiternel qu'il le laissait croire.

Depuis plus d'une demi-heure déjà, Laura Swift rôdait à travers la forêt interdite, capuche rabattue sur son crâne. Elle n'avait pas le droit d'être là et le savait tout autant qu'elle s'en fichait éperdument. Non, elle n'était pas le plus stupide des sorciers. Son insouciance a seulement toujours été un de ses plus grands défauts ; elle s'est toujours fiché des problèmes qu'elle a causé et il semblait qu'elle n'était pas prête à apprendre de ses erreurs; d'où sa témérité, mais surtout sa négligeance. Constamment à la recherche de sensations fortes, la jeune femme n'avait plus besoin que de ça pour se sentir animée, pour sentir son coeur battre à nouveau la chamade, incapable de supporter la routine insipide & répétitive à laquelle elle se livrait tous les jours. Pour se faire, elle avait obtusément choisi de sortir en pleine nuit où la lune était plus ronde que jamais dans un endroit reconnu pour son insécurité après avoir réalisé qu'elle était tout simplement incapable de fermer les yeux et rejoindre les bras de Morphée.

CRAC.

Laura releva brusquement la tête à la manière d'un voleur pris en flagrant délit, scrutant son entourage de ses yeux couleur tempête et laissant les lueurs blanchâtres de la lune caresser la peau marmoréenne de son visage. Immobile, elle savait que cette fois ce n'était pas elle qui avait perturbé la presque-insonorité de l'endroit. Elle s'était arrêtée un instant pour s'asseoir au sol et reposer ses jambes déjà endolories par un manque d'exercise évident. Le bruit sonore ne provenait donc pas de ses pas, mais de quelqu'un, ou quelque chose d'autre.

La sorcière ravala difficilement sa peur explicitement présente, n'entendant plus que les battements redoublés de son coeur. Sa chaleur corporelle monta en flèche, mais elle était tout simplement impuissante ; ses membres refusaient de faire le moindre mouvement, pétrifiée comme une statue. Elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, cherchant à minimiser le nombre d'inspirations et d'expirations que ses poumons exigeaient la minute.

Après une soixantaine de seconde de parfait silence, Laura osa enfin bouger sa main moite, lentement mais sûrement. Elle la glissa progressivement dans la poche de sa veste pour empoigner fortement sa baguette, sa seule arme.

« Qui va là?, demanda-t-elle enfin d'une voix rauque. »

Ses mots avaient été mâchés par sa bouche pâteuse et dirigés par sa gorge étreinte par la crainte, ressortant avec peu de facilité.

D'accord. Peut-être regrettait-elle d'être venue plus que tout au monde et peut-être ne reviendra-t-elle jamais et peut-être commencerait-elle enfin à écouter en classe si elle survie à cette épreuve un brin boulversante pour une jeune fille aussi sensible et fragile qu'elle. Son imagination fonctionnait à une vitesse folle et ses pensées passaient vite de la possibilité d'un simple petit rongeur innoffensif à un monstre cauchemardesque qui allait dévorer sa chair jusqu'aux os. Et cette simple possibilité la terrorisait comme jamais, tendue comme un piquet et forçait son postérieur à rester cloué au sol. Ses expressions faciales tendues par l'angoisse n'étaient certes pas des plus attirantes ni séduisantes, mais elle ne pouvait pas moins s'en soucier qu'à ce moment précis...

Le tonnerre lui-même n'était pas comparable au tumulte du coeur battant de Laura. Ils disent que ceux qui sont sur le point de mourir voit leur vie défiler sous leurs yeux... la jeune serdaigle est fière d'en confirmer les dires. Cependant, toute sa frayeur semblait des plus minimes, des plus ridicules et des plus enfantines comparée à celle qui fut causée par la sentation d'une main aggripant son bras. Une décharge de peur, de peur à l'état pur et non de ce léger frisson sans importance qu'on ose appeler « peur » avant même savoir sa vraie signification, traversa son corps frêle. Son estomac fit deux tours et son coeur cessa de battre l'espace d'un millième de seconde, rasant la crise cardiaque. Malgré cette frayeur glaçante jusqu'au sang, aucun cri ne sorti de la gorge de Laura. Sa bouche était paralysée, tout comme ses sens. Et à peine eut-elle le temps d'assumer le choc qu'elle entendit une voix grave - celle d'un homme sans aucun doute - hurler un mot qu'elle ne put saisir. Du coin de l'oeil elle vit une grosse masse diforme voler plus loin et la confusion se fraya un passage dans sa surprise. Mais qu'est-ce que... ?

« Lumos ! »

Une soudaine lumière trop vive pour les yeux habitués à la noirceur de Laura la força à les fermer fortement, clignant des paupières de temps à autre pour s'y faire. Lorsque chose fut faite, elle prit le temps de scruter l'homme qui se tenait devant elle; plutôt grand, cheveux noirs ou bruns foncés, une bonne carrure, des yeux tout aussi assombris... son visage faisait jaillir en elle une foule de souvenirs et une impression de déjà-vu, mais elle était incapable de lui mettre un nom.

« MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS ICI... tu es folle ou quoi... ? Laura, franchement, je sais que tu aimes découvrir mais là tu ne trouves pas que tu exagères... J'étais en visite à Poudlard alors que j'ai appris que tu avais disparu de ta chambre... »

L'homme la prit dans ses bras et la serra fortement contre lui tandis que la jeune fille n'était même pas certaine de son identité.

« Tu ne me reconnais surement pas... Je suis James Citeo Anderson... Ton cousin, la dernière fois qu'on s'est croisés, on avait six ans... cela fait un sacré long moment... »

Cette fois, Laura écarquilla les yeux, clairement surprise. Ça par contre, elle ne s'y attendait pas ; le souvenir de son cousin était celui d'un petit garçon innocent au sourire naïf, avec qui elle s'était énormément amusée... mais ses parents avaient d'autres projets pour elle et c'est pour cette raison qu'elle arrêta de le voir.

« JAMES ?! »

Faisant fit de tous les sentiments désagréables qui l'avait assaillis quelques minutes plus tôt, la jeune serdaigle poussa un couinement aiguë qui était destiné à exprimer sa joie. Elle sauta dans ses bras de plein gré, s'aggripant à lui comme un paresseux s'aggripe à une branche (wtf.)

« God! Ça fait si longtemps! Mais qu'est-ce que tu fais par -... »

Elle ne finit pas sa phrase. Son regard était rivé vers d'étranges créatures qui les encerclaient. Mais ce qui était le plus étrange dans tout ça c'est leur fuite suite au regard de James. Ils s'étaient dissipés en moins de deux, n'ayant même pas tenté de défendre leur territoire ou de s'imposer.

« Qu'est-ce que c'était que ça? »

Sourcil haussé, la jeune fille fixait James d'un air insistant. Il faut croire que sa bipolarité est toujours aussi présente; elle ne cessait de passer d'une émotion à l'autre. Peut-être que la prochaine serait la colère, et ensuite peut-être sanglotterait-elle à n'en plus finir...