10 jours que Rose était coincée dans ce trou paumé dans une région qu’on appelait Texas aux Etats-Unis. La vie aurait été nettement plus supportable si elle avait eut le droit de se servir de sa baguette, mais vu que le fondement même du plan était de se cacher parmi les moldus, Rose se rendait compte que d’utiliser sa baguette n’était pas forcément la bonne solution. En tout cas, Liam & elle s’étaient enfuis ici pour échapper à Bellatrix, aux ex-fausses-femmes et à tout ceux qui en voulaient d’une façon ou d’une autre à Liam. Et pour le moment ça marchait assez bien. A vrai dire la vie n’avait jamais été aussi calme avec Liam que depuis ces dix derniers jours. C’était en fait bien trop calme, calme à mourir d’ennui. Il n’y avait que le soir qu’ils pouvaient s’amuser un peu :xm:…

Bah oui ils pouvaient utiliser de la magie et jouer au échecs version sorciers tranquillement Dans tous les cas Rose passait plus ou moins ses journées à essayer de truander en usant de sa baguette, mais avec tous les clients qui la regardaient tout le temps pour passer leur commande ou pour se plaindre parce que leur repas était immangeable – merci Liam - elle n’arrivait pas à s’en servir discrètement. Et comme si ce n’était pas suffisant, c’était elle qui prenait toutes les réprimandes de la vieille mégère qui les avait embauchés. Ah Ste Mangouste lui manquait, sa baguette lui manquait – même si elle l’avait toujours sur elle, elle avait apprit à être plus prudente désormais – et surtout l’Angleterre lui manquait. Le climat étouffant du Texas était insupportable pour la jeune anglaise, qui avait été habituée depuis toujours au climat pluvieux et frais de Londres.

« Eh ! Cette omelette est pas salée ! Non mais c’est quoi cette omelette ! Elle est immangeable ! »

Et c’était repartit. Le jeune homme assis tout seul à sa table entrain de pester à la fois contre son omelette et contre Rose – qui n’y était pour rien d’ailleurs commençait sérieusement à taper sur les nerfs de la jeune sorcière. Il n’avait pas arrêté de se plaindre depuis qu’il avait franchit les portes du restaurant et voilà qu’il continuait. Elle se dirigea à pas rapides vers lui, un regard glacial sur son visage. Elle attrapa la salière posée un peu plus loin sur sa table et la posa violemment juste à côté de son assiette.

« Vous avez du sel ? Vous avez votre omelette ? Eh bin vous mettez votre sel sur votre omelette et elle sera plus salée de suite, vous allez voir ! »

Elle lui lança un dernier regard glacial avant de se tourner et d’aller vers la cuisine d’où Liam venait de l’appeler en disant qu’une autre omelette était prête. Elle se dirigea là-bas rapidement et une fois les portes poussées, un long soupir lui échappa. Elle prit l’assiette dans laquelle Liam avait posé sa nouvelle omelette et ramena sur le tapis la question qu’elle n’avait pas cessé de lui poser depuis le premier jour où ils avaient été embauchés ici.

« Dis, tu voudrais pas aller servir les clients à ma place ? Tu ne sais même pas cuisiner en plus c’est pas juste . Les clients n’arrêtent pas de se plaindre, une fois c’est pas assez salé, une fois ça l’est trop… En plus avec ma baguette on irait trois fois plus vite, et il y aurait moins de gâchis »

Elle jeta de nouveau un coup d’œil à la poubelle à côté de Liam qui était pleine d’omelettes ratées. Elle jeta un coup d’œil un peu plus loin et aperçu les 3 sac poubelles remplis d’omelettes ratées depuis une dizaine de jours et leva les yeux au ciel de nouveau. Mais alors qu’elle allait reprendre, on l’appela de nouveau dans la salle et elle ressortit en soupirant, rapidement après avoir lâché un :

« Je déteste les moldus… Peuvent pas se faire à manger tout seul ? »

Comment ça elle était ronchon ? Mais non pas du tout Elle était juste de mauvaise humeur. Elle n’aimait pas du tout être serveuse, et elle avait hâte que la journée se finisse. Heureusement c’était le service du soir et il commençait déjà à se faire tard. Rose savait désormais qu’il leur restait encore une petite demi-heure à continuer à cuisiner avant que l’autre vieille mégère ne les autorise à aller se coucher. Rose apporta son plat à la jeune femme qui l’avait commandé, et attendit qu’elle commence elle aussi à se plaindre tout en retournant vers la cuisine doucement. Ah tiens ? Aucune plainte ? Miracle, l’omelette était mangeable, il était temps ! Ou alors elle s’était étouffée avec un bout de coquille d’œuf que Liam avait laissé… (heu Elle préféra ne pas se retourner pour vérifier, de peur de lui donner un signe d’encouragement pour se plaindre et fonça vers la cuisine une nouvelle fois. Tous les clients étaient servis pour le moment et de là elle pouvait voir dans la salle si un nouveau client arrivait.

« Visiblement tu viens de réussir ta première omelette Félicitations ! Je suis fière de toi ! Au passage, très sexy le tablier »

Elle lança un large sourire moqueur à Liam avant de s’approcher de lui. Elle plaça ses bras autour du jeune homme en se tenant derrière lui pour qu’il puisse continuer à s’entrainer à préparer des omelettes

« C’est la dernière fois que je t’écoute, toi et tes idées stupides d’aller au Texas . Quand je pense qu’on aurait pu aller n’importe où et qu’on se retrouve ici. En plus cette tenue ne me va pas du tout »

Comment ça les filles se plaignaient tout le temps ? Non mais il s’était vu lui ? Il était pas mieux qu’elle hein ! Mais lui il faisait un truc beaucoup moins chiant que ce qu’elle, elle faisait. Lui il n’avait pas à supporter les remarques et les plaintes des clients tout au long de la journée, surtout qu’elle en avait marre de porter cette espèce de chose que la vieille mégère appelait uniforme. Enfin elle ne put empêcher un sourire amusé de naitre sur son visage quand Liam lui prit la main et fit semblant de l’observer. Elle se mordit la lèvre pour s’empêcher de se moquer ouvertement de lui quand il partit dans l’un de ses longs monologues dont lui seul avait le secret sur les jambes de l’ancienne serveuse dont Rose avait plus ou moins prit l’emploi. Il fallait avouer que la pauvre n’avait pas un physique avantageux comme on disait… :@: Enfin bon, elle préférait éviter d’y penser, sinon elle allait en faire des cauchemars.

Quand il lui proposa une omelette, elle fut presque prise d’un haut-le-cœur tellement elle en avait marre de manger de l’omelette. Déjà qu’elle n’en était pas fan à la base, mais alors depuis dix jours qu’elle ne mangeait pour ainsi dire plus que ça, l’omelette lui sortait pas les yeux tellement elle en pouvait plus. Elle se retint difficilement de vomir ou de lancer un regard glacial à Liam. La vérité, c’était qu’elle détestait être ici, mais qu’elle le faisait parce qu’elle savait que c’était l’un des endroits sur toute la Terre où ils seraient le plus en sécurité. Déjà parce que ce coin paumé était celui du monde entier où il devait se passer le moins de choses en temps normal, et aussi parce que c’était surement le dernier endroit où les Aurors ou les Mangemorts pourraient venir les chercher.

Depuis 10 jours qu’ils étaient partis, elle n’avait pas cessé de s’inquiéter pour Amy et pour ses parents, qui devaient s’inquiéter pour elle. Surtout s’ils avaient eut des nouvelles de Matt… Elle soupira silencieusement en y repensant et tenta de chasser ces pensées de son esprit. Quand elle avait accepté de partir avec Liam – depuis le début d’ailleurs -, elle avait accepté en pleine connaissance de cause. Elle savait depuis bien longtemps que ce ne serait jamais une promenade de santé, et elle s’était toujours doutée que ce genre de moments finirait par arrivée. Désormais, c’était le moment d’assumer ses choix et pas de se plaindre constamment, mais le fait de se plaindre l’aidait à supporter ce qu’elle était obligée de faire.

Elle revint à la réalité en retenant un rire. Alors il n’avait pas mis de basilic depuis le début ? C’était peut-être aussi pour ça que c’était moins bon non ? Elle avait beau n’y connaître pas grand-chose en cuisine moldue, elle savait qu’en réfléchissant deux secondes et en étant logique, tous ces pots sur les étagères n’étaient pas là pour faire décoration. Enfin bon, c’était juste Liam dans toute sa splendeur.

« J’y vais alors. »

Dit-elle avant de se remettre à bailler longuement. Elle poussa de nouveau les portes de la cuisine et entra dans la salle, où le nouveau client s’était installé à une table, entrain de regarder le menu.

« Bonsoir. Vous avez fait votre choix ? »

Elle avait l’impression d’être de plus en plus blasée au fur et à mesure qu’elle prononçait cette phrase tout au long de la journée. Elle se retint néanmoins de soupirer et lui lança un sourire, un peu vide, mais plus convaincant qu’elle ne s’en serait crut capable après une aussi longue journée. Le client en question commanda une nouvelle omelette – elle réprima un haut-le-cœur en entendant le mot – avec un coca cola, une espèce de boisson moldue d’après ce que Rose en avait compris. Et visiblement tout le monde en buvait Il faudrait qu’elle goûte un jour, peut-être. Enfin elle retourna vers la cuisine et demanda à Liam de lui préparer son omelette tandis qu’elle apportait au client sa boisson.

La soirée continua ainsi pendant une bonne heure, car malheureusement les clients arrivaient toujours et ne semblaient pas pressés de partir, et la vieille mégère semblait elle, prendre un malin plaisir à les voir souffrir tous les deux comme ça. Rose se retint de l’insulter clairement pendant tout le reste de la soirée et une fois qu’ils furent libres et la vieille partie faire on ne sait trop quoi dehors, Rose retourna auprès de Liam.

« Han je suis crevée… Tu crois qu’un jour on aura le droit à un jour de repos avec cette vieille mégère ? »

Elle ne prit même pas la peine de se retourner pour vérifier que la mégère en question ne l’avait pas entendu, elle s’en fichait royalement. Qu’elle l’entende tiens ! En attendant, elle la détestait tellement la vieille peau qu’elle avait envie de lui désobéir – et aussi de dormir dans un vrai lit avec Liam pour changer, parce qu’à deux dans un lit une place, ils étaient parfois serrés les pauvres :@: - et elle eut une idée. Un sourire malicieux se forma sur ses lèvres tandis qu’elle proposait à Liam :

« Dis… Tu voudrais pas qu’on aille voir la chambre avec le dernier lit double ? C’est pas juste qu’on ait pas le droit d’y dormir, et on dormira mieux cette nuit si on a plus de place non ? :@: »

Elle se retint à la dernière seconde de lancer l’un de ses fameux « ou pas » avec un large sourire malicieux, parce qu’elle voulait avoir plus de chances que convaincre Liam. Enfin elle ne lui laissa pas franchement le temps de répondre ou de commencer à argumenter, elle le prit par le bras et le força doucement à monter les escaliers. Arrivés devant la fameuse chambre qui portait le numéro 21, Rose sortit sa baguette après avoir vérifié que personne n’était dans le couloir, et ouvrit doucement la porte. Arrivée à l’intérieur elle s’arrêté brusquement après à peine un mètre fait dans la pièce.

Ce n’était pas exactement ce à quoi elle s’attendait. Au lieu de la chambre plutôt romantique qu’elle avait imaginée suite à la description de la vieille, elle avait sous les yeux une chambre tout à fait normale. Le lit double avait ses draps défaits et de toute évidence quelqu’un avait dormi ici récemment. Dans la pièce il y avait tout un tas d’affaires éparpillées, des journaux, des valises et des vêtements balancés un peu partout. Les murs étaient peints d’une couleur tout à fait neutre, comme toutes les autres chambres de l’hôtel à vrai dire et Rose ne voyait rien de si spécial dans cette chambre, mise à part le fait qu’elle était visiblement habitée.

« Mais qu’est-ce-que ça veut dire… ? »

Mais au moment où elle allait s’avancer pour fouiller la chambre, elle entendit quelqu’un toussoter dans son dos et se retourna furtivement. C’était la vieille mégère qui était sur le pallier. Heureusement Rose avait rangé sa baguette après avoir ouvert la porte et Liam n’avait même pas sortit la sienne. La vieille n’avait pas l’air franchement contente et Rose se mordit la lèvre en se demandant si elle allait les dévorer sur place ou bien plutôt les tuer et servir leur viande le lendemain en plat du jour . En tout cas, si Rose avait été un peu plus observatrice – ou avait eut un peu plus de temps pour s’en rendre compte tellement ça lui paraissait naturel – elle se serait rendue compte que sur les journaux ouverts par terre, les images étaient en mouvement…