Neal soupira et reposa le papier qu'il était en train de lire sur son bureau avant de lever les bras au dessus de lui pour s'étirer. Ça faisait des heures et des heures qu'il était assis à son bureau du département des Aurors. Contrairement à ses collègues qui allaient et venaient, Neal passait une bonne partie de son temps en dehors de la chasse à simplement enquêter dans son bureau.
Le jeune homme se secoua légèrement avant de froncer les sourcils qui encadraient élégamment deux beaux yeux d'un bleu puissant, perturbant. Fatigué, il se passa une main dans les cheveux et les ébouriffa davantage lui donnant cet aspect constant d'avoir été coiffé par l'oreiller.
Ce qui n'était pas totalement faux.
Neal reprit le papier où il avait écrit des notes et observa une bonne série de photos. Le dossier en était plein, il y en avait partout. Le sujet principal n'était rien d'autre qu'une rousse enflammée.
L'Auror lut alors à nouveau ce que disaient ses notes.
« Eryn Peters. Aperçue le sept mai à la lisière des bois de
Pré au Lard aux alentours de onze heures trente du soir.
Trace perdue une fois entrée dans les bois. Jeune femme
revue dans un bar sorcier mal famé en compagnie d'un
Vampire, le même soir. Ash Sparrow, ex petit ami lors
de ses vacances de Noël de sa cinquième année à Poudlard
(voir dossier Sparrow). La jeune femme avait le physique
d'un Vampire. Bagarre générale dans le bar. Trace perdue
du couple, nombreux morts par morsure. »
Neal se passa à nouveau la main dans les cheveux. Il ne comprenait pas le mode de fonctionnement de la sorcière. Il était impossible pour lui d'anticiper ses faits et gestes et avait toujours un coup de retard si ce n'était plus.
Le jeune homme serra des dents. Elle le faisait tourner en bourrique depuis deux ans et ne supportait pas cette idée. Il avait toujours été un excellent sorcier et très bon enquêteur... Mais cette femme ! Une vraie plaie ! Et pourtant, il avait presque de la tendresse pour elle. Elle était jeune, belle et vive. Elle avait été celle qui avait sut rendre Jackson heureux d'après les témoignages. Alors pourquoi agissait-elle de la sorte ? Si au départ, avec du recul, Neal trouvait une logique à son comportement, depuis quelques mois, elle semblait agir totalement au hasard, se faisant de moins en moins discrète. Si Neal ne pouvait pas l'attraper, il en entendait parler bien plus facilement...
Que lui arrivait-il ? L'Auror fit reculer sa chaise afin de saisir un dossier à propos d'un Moldu la concernant. Mais alors qu'il était en train de le saisir, un homme frappa vivement à sa porte et l'ouvrit.
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O'Collins ? Tu parles français ? demanda l'homme trop pressé pour être poli.
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Quoi ? demanda-t-il sans suivre, fatigué par son enquête.
Euh ouais. (il fit tomber le dossier) Bordel. Neal se leva de sa chaise et le ramassa avant de se tourner vers son supérieur.
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Pourquoi ? -
J'ai besoin d'un Auror en France, pour assurer la sécurité à une reception. Le jeune homme posa le lourd dossier sur son bureau et fronça les sourcils. Il détestait servir de vigile, c'était largement en dessous de ses compétences. Il n'était pas un très bon sorcier et enquêteur pour faire le piquet à une soirée mondaine.
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Ils n'ont pas leur propre service de sécurité en France ? demanda-t-il en sachant très bien que si.
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C'est le patron de la marque qui nous a contacté. Son égérie vient finalement et il exige un membre du département des Aurors. Le dernier Match de Quidditch France, Angleterre ne s'est pas très bien passé. Neal son fronça des sourcils, soudain intéressé. S'il avait de la chance...
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Comment s'appelle-t-elle ? L'homme jeta un regard au dossier avant de répondre.
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Mmh... Blueberry W. Kenneth. Tu dois connaître, c'est une grande joueuse et très mignonne. Neal hocha la tête et saisit le dossier, mine de rien.
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Parfait. Tout est dans le dossier. (il s'apprêta à sortir avant de se tourner à nouveau vers le jeune homme) Au fait, tenue correcte exigée. Une fois seul, l'Auror s'assit à nouveau sur sa chaise et lut le dossier. Il y avait une jolie photo de la jeune femme en question qu'il regarda avec un sourire tendre.
Blueberry... Comment refuser un dossier qui concerne la sécurité d'une ex petite amie ? Impossible. Et pourtant, il n'était pas certain qu'elle ait envie de le revoir. Étrange, cette idée l'amusait tellement. Il faut dire qu'il n'avait pas agit comme le meilleur des hommes avec elle. Alors qu'ils étaient chez elle, qu'ils allaient le faire, Neal avait reçut un coup de téléphone urgent à propos de son enquête. Dans ces cas là, plus rien ne compte pour lui. Il s'était montré rude avec elle quand elle n'avait pas comprit son besoin de mettre fin à leur soirée sur le champ.
Maintenant, à chaque fois qu'il y repense, une vague de culpabilité l'envahit. Brusquement, Neal se leva, prit ses affaires et rentra chez lui.
Sorti du Ministère de la Magie, il se rendit jusqu'à un parking sous-terrain voisin où il louait une place et monta dans sa Cadillac bleue ciel. Parce qu'il avait grandit dans une famille Moldue, Neal aimait les moyens de transports appartenant à ce monde. Il fut ravit de découvrir que son petit frère avait lui aussi conservé ce plaisir. Neal aimait conduire, réfléchir au volant de sa voiture terriblement voyante parmi celles des autres londoniens.
Arrivé dans son quartier, il gara son véhicule à une place étrangement toujours libre devant son immeuble et malgré l'allure de sa voiture, personne ne ressenti l'envie de la voler. Il faut dire que Neal avait installé tous les sorts possibles anti-vol.
Il ferma derrière lui et monta jusqu'à chez lui, au troisième étage. L'appartement était plutôt grand pour un homme seul et aurait put être très lumineux si Neal ne laissait pas en permanence ses lourds rideaux fermés.
Jetant ses clés sur le canapé, il se dirigea directement vers la salle de bain. Le jeune homme prit une bonne douche chaude et ouvrit son grand dressing afin d'y saisir un costume.
Tenue correcte exigée ?
Il serait
parfait. Le sorcier opta pour un élégant costume d'un bleu nuit aux reflets légèrement bleutés, faisant honneur à ses beaux yeux bleus. Chaussures cirées, le jeune homme se fit son éternelle banane lui donnant des allures de mauvais garçon mal coiffé contrastant avec style avec sa tenue si élégante.
Près, il prit sa baguette, relut une dernière fois l'adresse de la réception, saisit le badge fournit avec et transplana.
Paris, France.
Neal arriva à quelques mètres de la réception en question. Il y avait des journalistes, des photographes, des fans surtout. Optant pour la petite porte, Neal chercha le responsable de la sécurité afin de lui montrer son badge et entrer. Une fois à l'intérieur, l'Auror le cacha ne désirant pas être reconnu. Il saisit une coupe de champagne et chercha Blue des yeux. Ce fut uniquement lorsqu'il entendit un raffut dehors qu'il lâcha son verre et suivit la foule.
La limousine s'était garée devant l'entrée et le chauffeur ouvrit la porte à une jeune et ravissante femme. Quand il la vit, Neal se senti petit, insignifiant. Blueberry marchait parmi les fans, les photographes avant élégance, telle la star qu'elle était.
L'admiration habita les yeux de l'Auror.
Ne voulait pas passer pour un fan, par fierté, Neal s'écarta de la porte et prit une autre coupe qu'il ne but pas, tâchant de rester à une distance respectable de la star. Son patron avait dit de la surveiller, ce qu'il ferait, pas besoin de lui parler.
A moins qu'elle en éprouve également l'envie ?
Le jeune homme adressa des sourires à quelques femmes ou en rendait. Il s'appuya avec une négligence séduisante contre une des colonnes de la pièce, l'air parfaitement détendu. Neal avait ce don de paraître à l'aise partout où il se trouvait et même lorsqu'il ne l'était pas. On aurait put le prendre pour un riche héritier qui s'ennuyait presque. Mais la soirée ne tarda pas à devenir bien plus intéressante.
"Neal?! Toi ici? Qu'est ce que tu fais là?"Le jeune homme se tourna lentement vers elle, ménageant son effet. Il avait toujours sut y faire avec les femmes. Il l'observa comme s'il ne la reconnaissait pas puis se redressa avant de lui faire face et de plonger ses yeux bleus de glace dans les siens. Finalement, il lui adressa un sourire en coin craquant mais surtout sincère.
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Bonsoir, Blue, dit-il dans un français légèrement chantant.
Moi aussi je suis ravi de te revoir. Il eu une rire, incertain qu'elle soit effectivement ravie. Mais il ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était venue à lui, malgré ce qu'il lui avait fait. Le charme opérait toujours. Puis, il se pencha et lui embrassa la joue doucement, faisant durer ce geste plus que nécessaire.
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C'est comme ça qu'on se salut en France, lui dit-il à voix basse en la regardant à nouveau dans les yeux.