C'était certain à présent.... Lloyd allait finir tel le steak, en format hyper saignant et intolérablement compressé. Qu'est-ce qui lui valait de telle réflexion? peut être le fait qu'il était tout seul dans un couloir perdu au fin fond des cachots, avec une grosse armoire en bois en équilibre précaire sur son dos.

Bon, pour être plus clair il faudrait remonter un peu en arrière, quelques heures plus tôt.
Le jeune serpentard traînait son air bougon dans les couloirs désaffectes des cachots est, là ou une des salle de classe avait moisi suite à une potion ratée... bref. Il se baladait donc sans trop savoir quoi faire de son ennui quand il était passé devant une armoire ancienne, en bois massif, magnifiquement ouvragée et ornées d'étranges statuettes. Le petit brummer s'était arrêté, les sourcils froncés et les bras croisés, se demandant pourquoi il yavait une armoire à cet endroit, et ce qu'elle pouvait contenir.
N'étant pas vraiment du genre à prendre le temps de la réflexion, notre petit râleur avait tiré d'un coup sec sur la porte... et entraîné l'armoire. Voila pourquoi il se retrouvé en formation de la tortue avec sa carapace de bois qui devait peser une jolie centaine de kilos. installé dans une position bizarre, à moitié écrasé, transpirant et râlant sous l'effort, Lloyd était incapable d'attraper sa propre baguette et ne pouvait qu'attendre que quelque chose se produise pour le sauver d'une éternité en forme de crêpe de serpentard.

Combien de temps cela faisait-il qu'il luttait contre l'attraction terrestre et une armoire en bois sculpté? lloyd n'aurait su le dire, et il s'en fichait sans doute pas mal, ayant d'autre préoccupation (comme par exemple de regarder une gravure de licorne qui était à moitié écrasée contre sons nez). C'est dans cette réflexion fort peu profonde qu'il fut interrompu par un bruit de pas mal assuré, suivit d'une violente lumière et d'une soudaine sensation de légèreté. A moitié éblouit, mais enfin libéré de son massif fardeau, Lloyd poussa un long soupir et se redressa, tous ses muscles engourdis par leur soudaine inactivité.

Tout vas bien?

le taciturne serpentard porta enfin son attention sur son sauveur, qui s'avéra être une sauveuse aux couleurs de serpentard qui tenait à la main sa baguette illuminée.

"Ça va, ça va!" répondit-il d'un ton crispé, agacé de n'avoir pu se débrouiller seul et de s'être fait sauver par une fille, de serpentard en plus. Soit il allait se faire charrier pendant des années sur l'épisode armoire-carapace, et elle lui faisait une réputation bien pitoyable, soit elle était du genre chacun pour sa peau et ne l'avait sauvé que pour voir ce qu'il avait et s'apprêtait à lui remettre l'armoire sur le dos. Dans tous les cas, il n'était pas vraiment en bonne posture, et c'est la mâchoire crispée qu'il ajouta :
"Qu'est-ce que tu fais là?! t'es en quelle année? tu devrais pas être en train de travailler?!" Le ton était aussi agressif qu'autoritaire, comme si lui avait parfaitement sa place en ces lieux glauques et qu'elle était la seule intruse. La meilleure défense, c'est l'attaque, n'est-ce pas?

Et c'est comme ça que tu me remercies? Euhhh... en effet, peut être que vivre toute son enfance habillé en fillette du XVIIIeme dans un trou paumé du pays de gales n'avait pas vraiment ouvert le ptit Lloyd à cette institution nommée politesse. Dire merci, il n'y avait même pas songé. De toutes manières, ça n'aurait sans doute pas changé grand chose si l'individu qu'il avait en face de lui se trouvait être à la fois de mauvais poil ET anti-troisième année.
Car en effet, la demoiselle se trouvait être en sixième année => de toutes évidence Lloyd n'était pas très physionomiste et était donc incapable de déterminer quoi que ce soit à partir du simple visage de la jeune fille, qui de toutes façon était masqué dans la pénombre.

Pour toute réponse, le petit brummer eût donc un vague grognement, plus du genre juron marmonné que du genre mot d'excuse. Ce qui était dit était dit, pas de raison de revenir dessus. "J'me tiens tranquille, j'pense pas que j'ai fait quoi que ce soit de mal en me ramassant cette armoire sur le coin d'la figure, nan!?" ajouta-t-il finalement, massant ses bras endoloris en regardant les couloirs. Elle avait du se paumer, ça expliquerai la mauvaise humeur. Lui, il s'était peut être fait attaquer par un mastodonte en bois tourné, mais il avait un sens de l'orientation relativement bon, par rapport à la moyenne des gens, et il était certain du chemin qu'il fallait prendre pour repartir.
"S'ta rien à m'dire de plus j'retourne au dortoir" lâcha-t-il d'un ton égal. Si elle était perdue, elle pourrai toujours le suivre, comme ça il aurait pas l'air de l'aider mais elle restait pas non plus plantée dans les cachots avec l'armoire psychotique.