Yuna se baladait tranquillement dans le parc. Elle en avait assez de cet endroit qui lui était devenu familier donc elle décida d'aller dans la forêt interdite. Elle s'approcha de l'arbre le plus proche de la forêt faisant mine de chercher à s'écarter des autres. Elle regarda autour d'elle, personne ne faisait attention à ce qu'elle pouvait faire, elle entra dans la forêt en quête d'un peu d'action.
Dès ses premiers pas, elle entendit quelqu'un s'approcher d'elle, mais Yuna n'arrivait pas à savoir d'où venaient ces bruits. Elle s'arrêta, respira profondément et se retourna en mettant la main dans sa poche pour prendre sa baguette.

[Voilà, à toi]

Rodolphe cherchait un peu de solitude et de calme, même s'il n'aimait pas être seul, la présence des autres le faisait encore plue souffrir. La Foret Interdite était un des seuls lieux de Poudlard qui lui garantissait une solitude absolue, ou presque, car parfois, comme aujourd'hui, d'autres personnes s'y aventuraient, en quête de calme ou d'un peu d'aventure, mais Rodolphe ne leur prêtait jamais d'attention, pas plus qu'eux n'en prêtait sur lui.
Il ne s'aventurait jamais très loin derrière la lisière, mais assez pour être envahi par la noirceur opressante que créaient les gigantesques arbres. Il avait trouvé une place ou se lover chaque jour, un creux entre deux racines, au pied d'un arbre au tronc aussi large que la porte du chateau. Il s'y asseyait chaque jour plusieurs heures, et y restait à réfléchir, à penser, penser à des choses tellement futiles qu'il ne s'en souvenait pas après. Même 5 ans après la disparition de son frère, son chagrin ne s'était pas dissipé, et ses pensées étaient encore préoccupées par son frère.
Néanmoins, il avait remarqué qu'il était plus enclin à parler aux autres. Peut-être juste une impression. Mais cela ne changeait rien.
Ce jour-là, donc, il se glissa entre deux arbres et se fraya un chemin jusqu'à sa "place", dont il connaissait maintenant la localisation par coeur. De loin, il remarqua une jeune fille, de Gryffondor, à en juger par l'insigne brodé sur sa robe. Elle l'avait entendu, mais pas encore vu. Elle allait prendre sa baguette.

"Ne t'inquiète pas! C'est juste ... moi!"

La jeune fille poussa un soupir de soulagement quand elle découvrit qui était là. Maintenant, il savait qu'elle n'était pas aussi forte qu'elle voulait bien le montrer. Elle dit, menaçante:

"Si tu dis à quiconque que j'ai commencé à avoir peur, je t'étripe."

Elle se radoucit quelque peu et ajouta:

"Sinon, je m'appelle Yuna Ishima, de Gryffondor -elle montra son insigne toute fière - Sixième année et toi?"

Elle sentit que ce qu'elle avait dit quelques secondes avant l'avait choqué, c'est pourquoi elle reprit:

"Excuse-moi, je suis très sympa d'habitude. Mais je déteste qu'on connaisse la nature de mes sentiments."

Rodolphe n'avait pas esquissé le moindre mouvement pendant que la jeune fille avait parlé. Il l'avait simplement écouté. Ses yeux étaient, comme à leur habitude, au bord des larmes. C'est peut-être la raison qui avait fait croire à la jeune Gryffondor qu'il avait été choqué. Il est vrai qu'elle l'avait un peu pris au dépourvu, mais c'était compréhensible. Et puis elle s'était excusée, et elle ne paraissait pas méchante.

"Ce n'est rien, mais ne t'inquiète pas, je ne dirai rien!"

De toute façon, ce n'était pas son genre d'aller raconter des choses de ce genre, et puis il n'avait personne à qui raconter sa, et il ne voyait vraiment pas pourquoi il l'aurait fait. Quoi qu'il en soit, Yuna n'avait rien à craindre!

"Enchanté ! Je m'appelle Rodolphe Lender, 6 ème année également, à Serdaigle ! "

Il marqua une pause. Son prénom faisait un peu vieux jeu, et il ne connaissait personne, il se demandait bien ce qu'elle pouvait penser de lui. L'avait-elle déjà remarqué ? Pas sûr ! Pendant 5 ans, il avait su se fondre dans le décor, et adopter un attitude passive à l'encontre de tout.

Yuna attendit qu'il réponde. Quand il lui dit de ne pas s'inquièter, elle fut soulagé qu'il l'est pardonné aussi vite. Il se présenta sous le nom de Rodolphe Lender, marrant comme nom pour un élève de sixième année. Enfin, ce n'était pas pour cette raison qu'elle allait rigoler, tout simplement parce que ça ne se faisait pas. Mais, elle ne l'avait jamais vu, en même temps, ça ne faisait que depuis la rentrée qu'elle était ici. Elle n'allait pas faire de commentaire, du moins sur ce point, mais sa curiosité était piqué à vif, il fallait qu'elle sache.

"Ca fait longtemps que tu es ici?"

Après avoir posé cette question, elle se rendit compte de la stupidité dont elle faisait preuve. Il devait être à Poudlard depuis le début de sa scolarité, c'est évident. Mais, même en pensant ça, elle ne fit rien pour lui montrer qu'elle savait peut-être déjà la réponse.
Elle espérait qu'il lui retournerait la question, elle adorait parler du pays où elle avait grandi. Elle ne lui dirai que s'il lui demandait. Après tout, s'il voulait être seul elle le laisserait.

Tiens, cette question indiquait forcément qu'elle était nouvelle. Et maintenant qu'il y repensait, il était vrai qu'il ne l'avait jamais vu à Poudlard.Bien qu'il eut été un solitaire, il avait appris à connaître tout le monde, au moins de nom. Sa curiosité a lui aussi était en attente de plus d'informations sur ce passé mystérieux. Sans doute une caractéristique des Serdaigles, de vouloir toujours en savoir plus !

"Oui, j'ai commencé ma 6 ème année ici ! Mais c'est vrai que jene t'ai jamais vu ! Tu viens d'ou ?"

Il n'avait toujours pas bougé. Cela lui faisait bizarre, il y avait des années qu'il n'avait pas fait connaissance avec quelqu'un au dela des présentations. Même s'il ne savait pas encore que penser d'une potentielle amitié naissante, ce petit sentiment de joie à l'intérieur de lui se réveillait ...

Yuna était contente, il avait retourné la question! Justement ce qu'elle voulait. Elle était tellement contente, qu'elle souria de toutes ses dents [jaunes mdr. Pas vrai] et lança joyeusement:

"Du Japon. C'est un pays magnifique, j'adore la culture, la langue, l'écriture et tout c'est super. Même si je suis née là-bas, je ne me lasse jamais d'en parler. Parce que là-bas, il y a tellement de technologies, de trucs super bien. J'adorerai en faire mon métier plus tard, mais ça veut pas dire que je vais abandonner la magie. D'ailleurs, la magie c'est tellement pratique. Enfin, trève de bavardage inutile et continuons -murmura-t-elle plus pour elle que pour lui- Je viens de l'école de sorcellerie du Japon Kyotoko à Okinawa. Voilà, c'est tout.
T'es là depuis ta première année! - dit-elle avec des étoiles dans les yeux [comme dans les mangas lol] Tu dois connaître plein de gens. Alors pourquoi tu traînes ici? C'est interdit et soit disant dangereux mais enfet, c'est triste et sombre."

Après avoir fini son long monologue, elle se tut et regarda son interlocuteur dans les yeux.

Yuna le fixait. Par réflex, il lui renvoya un de ses regards froids et perçants dont iol avait l'habitude de faire part à ceux qui le fixaient en se moquant de lui. A chaque fois, cela avait pour effet de leur faire détourner les yeux et de le laisser tranquille. Mais elle ne lui avait rien fait, et il ravisa vite son geste, et son regard retrouva instantanément sa douceur et sa peine. Il l'avait écouté attentivement. Le Japon ... Sûrement un pays incroyable, comme elle le disait. Cela avait dû être très dûr pour elle de venir vivre ici ... Perdre tous ses amis ...

"Et tu es venu ici pourquoi ?"

Il se demanda si sa question n'était pas trop indiscrète, mais à présent, il l'avait posé!

"Non, je ... j ne connais pas beaucoup de .... C'est compliqué .... "

Le fil de ses pensées remonta vers son frère, en même temps que les larmes commencèrent à descendre sur ses joues. Il n'était pas un pleurnichard, mais la mort de son frère l'avait doté d'une sensibilité extrème. Il ne pleurait pas quand il avait mal, ni quand on se moquait de lui, mais il pleurait quand une réelle souffrance moralelui faisait de la peine ...

Yuna soutint le regard que le Serdaigle lui jeta. C'était un regard froid mais elle gardait toujours le même, de son côté, un regard doux et rassurant. Elle l'aimait bien, elle était sûre que ce n'était pas contre elle mais... une sorte de réflexe.
La question que Rodolphe lui posa la déstabilisa, elle ne s'y attendait pas du tout. Elle aimait bien anticiper ce que les autres allaient faire. Pourquoi elle était venu ici... Pourquoi être parti du Japon... Son père avait trouvé un meilleur travail ici mais il lui avait dit qu'elle pouvait rester. Elle préfèra répondre en toute franchise.

"Je ne sais pas. Mon père est venu travailler ici mais il m'avait dit que je pouvais rester, mais je l'ai suivi. Je ne sais pas pourquoi et je n'y avais jamais pensé avant que tu ne me pose la question."

Elle se tut, plongée dans ses pensées. Elle repensait à la façon dont elle était partie, comment elle avait laissé ses amies. Ses amies... elles lui avaient tourné le dos le jour où elles ont appris qu'elle partait. Ce moment était trop douloureux à revivre. Elle secoua la tête pour chasser ces idées noires.
Quand elle eut chasser toutes ces pensées, elle releva la tête. Elle se rendit compte que pendant qu'elle était dans ces pensées, Rodolphe avait commencé à pleurer. Silencieusement. C'est pour ça qu'elle ne l'avait pas entendu. Comme un réflexe [que des réflexes ici lol], elle fit un pas en avant et le prit dans ses bras pour le consoler. Elle dit, navrée:

"Je suis désolée, je n'aurai pas du te demander ça."

Il l'avait quand même écouté, malgré ses pleurs. Mais il ne pouvait s'en empêcher, retenir ses larmes était pour lui impossible. Cela faisait-il un de ses défauts, ou une de ses qualité ? Il n'en savait rien, mais c'était en lui. La mort de son frère avait provoqué en lui un grand vide, un désespoir intense, un dégout de la vie. Quand il voyait son visage dans un miroir, il voyait au fond de ses yeux l'éclat de la flamme qui brillait au fond du regard de son frère. Il n'arrivait pas à se faire une raison, il se demandait toujours pourquoi c'était tombé sur lui ...
Yuna l'avait pris dans ses bras. Il ne s'y attendait pas. Il n'en avait plus l'habitude non plus. Il n'avait étreint personne comme ça depuis son frère. Il resta donc sans bouger, sans savoir que faire, jusqu'à ce que Yuna décide de mettre fin à cette étreinte. Ce n'était pas sa faute, elle n'avait pas à s'excuser pour ce qu'ele avait demandé, elle n'aurais pas pu se douter!

"Alors j'espère que tu te plais à Poudlard, et que tu ne regrettes pas le Japon !"

Puis, voyant le regard de Yuna se poser sur ses larmes, il jugea bon de s'expliquer un peu.

"Ne t'inquiète pas, je suis toujours à fleur de peau, je pleure pour un rien de puis ... [il marqua une pause] J'ai perdu mon frère jumeau il y a cinq ans !"

Les mots étaient sortis tout seul. Il n'avait pas eu le temps d'y réfléchir, mais ses pensées s'étaient embrouillées, et il l'avait dit ...

Yuna s'était séparer de lui.Elle reposa son regard doux et rassurant sur lui mais maintenant il était plein de compassion. Pourquoi avait-t-il pleuré? Bien sûr ça avait commencé après qu'elle lui ait demander s'il connaissait beaucoup de gens, mais c'était quoi la vraie raison. Décidément, elle était trop curieuse. Peut-être qu'avec le temps elle comprendra, en attendant elle n'allait pas le forcer à se confier à elle. Après tout, ils ne se connaissaient pas vraiment. Elle ne dit rien, elle ne savait pas quoi faire d'autre. C'était la première fois qu'elle devait réconforter quelqu'un toute seule [comme une grande en même temps à 15 ans c un peu normal]. Sa nouvelle connaissance avait du comprendre car il s'expliqua.
Donc il avait perdu son frère... ça explique tout. Normal d'être triste. Elle l'aurai bien reprit dans ses bras mais elle n'allait pas faire que ça [quand même]. Après avoir bien réfléchi à ce qu'elle allait dire pour ne pas dire encore une connerie, elle lui dit doucement, comme si elle voulait que seul Rodolphe l'entende:

"Je suis désolée pour ton frère. Dans ces moments-là vaut mieux ne pas s'éloigner des autres, on a besoin d'amitié et de beaucoup d'amour. Je suis là si tu veux parler."

Elle était vraiment navrée pour lui et ça se voyait sur son visage.

Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça. Après tout, ça n'était pas si grave, mais ... Il avait perdu l'habitude de parler à des gens qu'il appréciait. Il avait eu tellement mal qu'il n'avait jamais parlé à personne. Peut-être que cela avait été une mauvaise chose pour lui, mais sans son frère, la vie n'avait plus de sens, et c'était encore le cas. Cinq années avaient passées, et pourtant, son frère lui manquait toujours autant, et il avait toujours aussi mal à cause de sa disparition. On disait que le remède était le temps, mais cela ne semblait pas marcher pour Rodolphe!
Effectivement, on pouvait voir sur le visage de Yuna qu'elle était désolée. Mais elle était impuissante face à cette souffrance intérieur. Maintenant, elle était la seule personne qui savait, et la seule personne avec laquelle il avait parlé ... Depuis cinq ans ...

"Je crois que c'est un peu tard, pour que je ne m'éloigne pas des autres ! Tu dois être la seule personne à qui j'ai parlé pendant plus de 30 secondes depuis que je suis ici ! Mais tu sais, ce n'était pas si mal ... "

Par là, il ne voulait pas la repousser, mais dire que ces années passées dans le silencene l'avait pas tant fait souffrir que ça, ce qui était parfaitement faux, même s'il ne le savait pas ...

Yuna était persuadé que malgré ce qu'il disait il avait beaucoup souffert d'être seul parce qu'on a toujours besoin de quelqu'un pour se confier.
Elle reprit son air joyeux de d'habitude et souria. Elle lui dit:

"Autrement, pourquoi tu traîne ici? Ce n'est pas vraiment un endroit r^vé. Si tu veux, on peux explorer le reste de la forêt ensemble."

Elle voulait changer de sujet et qu'il oublie tout ça. Ce n'est pas qu'elle s'en fichait mais c'est que, bien que 5 ans soient passés, elle voyait bien que Rodolphe avait du mal a tourné la page. Mais elle était bien décidé à lui redonné goût à la vie. Ce qui s'annonçait d'hors et déjà difficile, même très difficile, vu qu'il semblait que pour lui la vie n'ait plus aucun sens. En effet, parfois la vie est difficile mais il faut l'accepter.

Rodolphe était content qu'elle ait changé de sujet, mais il voyait bien qu'elle réfléchissait à propos de ce qu'il lui avait révélé. Il se doutait que, comme quelques autres avaient essayé, elle allait tenter de le consoler, de lui faire oublier son frère, et de lui redonner gout à la vie. Mais sincèrement, il ne voyait pas ce qui pourrait lui donner envie de continuer à vivre. Son frère était mort. Il n'avait personne d'autre. La vie ne lui donnait pas de source de joie et de réjouissance, pourquoi continuer ainsi ? Peut-être parce que, profondément en lui, il avait envie d'aimer à nouveau d'autres personnes ...

" Et bien, en fait, c'est le seul endroit ou on peut être tranquille, tant qu'on ne s'aventure pas trop loin, bien sûr. Mais, jusque là, je n'ai jamais eu de problème! Et toi, pourquoi viens-tu ici ?"

Il se remit en marche, en guise de réponse à la proposition de Yuna. IL n'était pas contre une ballade avec quelqu'un d'autre, pour parler. Ce qui devait sembler à elle tellement banal, était pour lui une chose extraordinaire ...

Yuna prêta une oreille attentive à ce que disait Rodolphe, il avait besoin qu'on l'écoute parce qu'il avait été trop délaissé par les autres, du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle répondit à sa question par un haussement d'épaules. La réponse devait être évidente chercher un peu d'aventure. Elle lui répondit tout de même:

"Je viens chercher un peu d'action."

Rodolphe s'approcha d'elle sans doute pour la suivre dans son aventure. Elle était décidé à lui enlever son frère de la tête et elle le ferait coûte que coûte.

Rodolphe avait bien remarqué toute l'attention que lui portait Yuna, mais il s'éfforçait d'adopter une attitude normale, et qui ne trahissait pas son inexpérience en matière d'amitié. Elle cherchait un peu d'action? Cela ne devrait pas être très difficile à trouver, mais quel genre d'action ? Un danger? Une frayeur? Il était très difficile de faire la part des choses parmis les créatures de la Foret. Néanmoins, seul les bruits qui émanaient des alentours suffiraient à effrayer. Libre choix à elle de choisir son 'action"!

"Un peu d'action? Tu peux en trouver! Mais tout dépend de ce que tu cherches!"

A ce moment, il se stoppa dans sa marche et se posta face à elle, attendant sa réponse.

Yuna était étonnée de la question que lui posait son compagnon de voyage. Elle haussa à nouveau les épaules et répondit du tac au tac:

"Un ptit combat avec un monstre de la forêt."

Sa réponse était vraiment tiré par les cheveux mais c'est tout ce qu'elle avait en réserve.

La réponse de la jeune fille arracha un sourir à Rodolphe. Un sourire. Qui lui fit mal au joue, si bien qu'il du le faire disparaître aussitôt. La dernière fois qu'un sourire avait du illiuminer son tendre visage, c'était avec son frère.
Pouvait-il ainsi retrouver une raison de sourire ?

Yuna voulait un combat? Mais avec laquelle des créatures? Une Acromentule peut-être? Tant qu'elle n'était pas livrée avec ses innombrables frères et soeurs ...

"Alors il vaut mieux continuer plus loin, sinon on ne trouvera rien à notre taille ici ! Tu as déjà entendu parler de tout ce qui se trouve dans cette Foret ?"

Yuna reprit la marche une fois qu'elle eut répondu. Elle ne put voir son amie sourire. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était la première fois depuis longtemps. Elle souria à l'idée de la réaction qu'avait pu avoir Rodolphe. En tout cas, il était plus courageux qu'elle ne le pensait.
Il lui posa une question à laquelle elle ne s'attendait pas du tout. Quelle créature y avait-il dans cette forêt?.. elle ne le savait pas du tout. Qu'importe, elle battrait tout ce qui lui barre le chemin. Et puis, elle n'était plus seule à présent. Il pourrait l'aider. Il n'allait quand même pas la laissait creuver comme ça. Toute façon, elle était bien assez forte. Elle lui demanda alors:

"Non,je ne sais pas. Qu'y a-t-il de si effrayant dans cette forêt?"

Rodolphe esquissa encore une fois l'ombre d'un sourire. Elle devait vraiment venir de loin pour ne pas avoir entendu parler de toutes les rumeurs qui courraient à propos de la célèbre Foret Interdite. Vu de l'extérieur, elle paraissait tout ce qu'il y avait de plus banal. Quand on y pénétrait, c'était déjà différent. L'immensité des arbres était telle qu'on n'avais aucune chance d'en appercevoir la sime. Les feuillages étaient si épais et si opaque qu'aucune lumière ne pouvait filtrer jusqu'au sol, qui était d'ailleurs jonché d'énormes racines. Si tous ces détails n'avaient pas frappés la jeune fille, ils l'avaient fait à Rodolphe la premièe fois qu'il y était venu. Se remémorant tout ce qu'il avait pu apprendre à propos d'elle, il avait eu une belle frayeur, lors de sa première année.
Mais si elle ne connaissait pas l'étendue et la diversité de tout ce qui se trouvait dans la Foret, il était bien obligé de l'en informer, quite à en rajouter un peu ... Il prit alors une voix douce, presque un murmure ...

"Aucune créature n'est plus effrayante qu'une autre, ici ... Mais ce qui l'est par-dessus tout, c'est justement qu'one trouve ... DE TOUT ! Les soirs de pleine lune, on peut entendre les loups-garous qui poursuivent leurs proies humaines, on peut entendre le hurlement des loups, et de leurs victimes ... Les licornes qui vivent ici sont plus blanches et plus éclatantes que nule autre dans le monde, mais elle sont aussi les plus féroces et les plus sauvages. Elle vous repèrent à des kilomètres de distance, et vous embrochent de leur corne avant même que vous n'ayez eu le temps d'entendre le bruit de leurs sabots ... Uen armée de Détraqueurs sauvages se cachent ici, dans la Foret, attendant que de jeunes fous viennent les nourir de leurs tendres et jeunes âmes. Chaque craquement, chaque souffle, aussi futil soit-il, que tu entends n'est certainement pas celui du vent. Il y a bien d'autres créatures sans noms dans cette forets, entre les Accromentules et les Botrucs enragés ... Maintenant que tu es prévenue, jeune fille, libre à toi de continuer ton aventure ... au péril de ta vie !"

Il termina son récit en la regardant avec un regard malicieux. Il s'était pris au jeu de lui parler, et de l'impressioner. Son esprit s'évadait de ses pensées sombres ...

Yuna écouta son compagnon parler tout seul. Que dire, plein de choses. Une seule chose à faire se défouler. Elle fit une petite liste moralement et lui exposa:

"Alors de 1, j'ai pas peur. De 2, t'es vachement courageux pour me suivre. Et de 3, ça ne m'impressionne pas."

Elle rigola de son attitude et surtout de la situation et se retourna pour reprendre la marche. Un air courageux régnait sur son visage.

Rodolphe lui aussi se mit en marche pour s'enfoncer dans les noirceurs mystérieuses de la Foret Interdite . Ses sens étaient aux aguets, et il écoutait chaque bruit afin de déceler quelconque bête mystérieuse qu'ils auraient pu défier ...

" Sa ne m'étonne pas, tu es une Gryffondor, tu ne dois pas te laisser impressionner comme sa, j'imagine ! En ce qui me concerne, je dirai simplement que j'ai confiance en ma magie !"

Il regardait le visage de Yuna avec un certain amusement ... intérieur. Elle aussi paraissait sûre d'elle !

"Un peu fatiguant, tout ce blabla. Les Gryffondors, on sait tous qu'ils sont courageux, mais enfet pas beaucoup s'aventure ici."

Rodolphe pouvait confirmer ce qu'elle disait. Il n'avait pas vu beaucoup de Gryffondor s'aventurer dans la fôret au cours des cinqs dernières années! Mais néanmoins, il n'était pas tout à fait d'accord avec elle !

"Le courage ne veut pas dire se mettre dans une situation dangereuse! C'est plutôt la manière dont tu réagis si tu ... "

Il n'avait pas terminé sa phrase, car un éclat de blancheur lui avait sauté aux yeux. Une Licorne les regardait, un peu plus loin, près d'un arbre dont le tronc avait la forme d'un triangle. Bien sûr, les Licornes n'étaient pas du tout féroces, come Rodolphe avait voulu le faire croire à Yuna. Elles étaient toutes plus gracieuses les unes que les autres. Rodolphe en avait vu beaucoup. Certaines étaient plus effrayées que d'autres, et ne se laissaient pas approcher. D'autres, plus téméraires ou curieuses, s'approchaient et se laissait caresser un moment avant de repartir dans les profondeurs de la Foret.

Yuna n'écouta même pas ce que disait Rodolphe. Elle avait raison un point, c'est tout. Il n'allait pas la contredire quand même. Heureusement, une licorne arriva et il se tut. Il l'avait mis en garde de la férocité dont pouvaient faire preuve les animaux de cette forêt et les licornes entre autre. Mais Yuna ne se laissa pas démonté, elle n'avait jamais vu de licorne mais elle ne pouvait pas croire que cette magnifique créature lui ferait du mal. Elle savait que les chevaux étaient innofensifs alors ça devait être la même chose pour les licornes.
Sans un mot, elle s'approcha de la "bête" et la caressa. Croire qu'elle lui ferait quelque chose... Non mais des fois on s'imagine n'importe quoi.