Quand le loup n'y est pas.... [ FE Tonks ]

Cela faisait déjà quelques temps qu'il avait été libéré du manoir Malfoy. Malgré tout, il lui arrivait encore souvent de se rappeler de ce qu'il avait subi. Aussi bien les sévices physiques que celles magiques. Mais dans tous les cas, il y en avait des traces. Des cicatrices s'ajoutant à celles déjà présentes du à sa transformation en loup-garou. Bien sur, il n'était plus à quelques cicatrices prêtes, mais malgré tout, cela lui rappelait trop ce qu'il avait vécu là-bas. Fermant les yeux, il essaya de chasser de son esprit les différents moments de torture auxquels il avait eu le droit. Aussi bien avec la famille Malfoy, que par le côté sadique des Black. D'ailleurs, dans ses rares moments de conscience, il se demandait bien comment Bellatrix et Sirius pouvaient être de la même famille.

Mais il n'était pas question de revivre cela une deuxième fois, même si c'était au prix de nuits sans sommeil. Oh, à son retour, il avait eu un sommeil réparateur afin de se remettre, sans oublier le nombre inqualifiable de potions à avaler pour reprendre une constitution à peu près normale, mais malgré tout, psychologiquement rien ne pouvait vraiment le guérir de ce mal. Cela allait le ronger intérieurement jusqu'à ce qu'il y fasse face, ou simplement retrouver ceux qui lui avaient fait cela. Mais il n'était pas assez fort pour lutter contre eux. Soyons lucide, qui était-il ? Un vieux loup-garou usé par les années de transformation, voilà ce qu'il était. Que pouvait-il faire contre des mangemorts ? Se défendre ? Bien sur, mais pour combien de temps. Et à force d'attendre une réaction des mangemorts, on en avait payé le prix. Prix trop fort à payer sur le moment.

Chacun avait sa propre dose pour encaisser les chocs, il l'avait également. D'abord James et Lily, puis Sirius avant qu'il ne revienne. Dumbledore par la suite, et son retour. Puis son enlèvement, sa torture, sa sous nutrition, ses nuits comme loup-garou dans ce cachot humide et puant, enchainé comme la bête qu'il était tout simplement. Non, il avait trop encaissé, le fleuve débordait, le barrage cédait. Il ne pouvait plus.

Il ne pouvait plus rester là à attendre sagement qu'Harry ou Dumbledore reviennent. Il serait trop tard à ce moment là. Le ministère n'était qu'un pion ou inversement, l'Ordre n'était pas de taille sur le moment. D'ailleurs, il en laissait la direction à Sirius, il saurait certainement mieux motivé les troupes que lui. Lui ? Il allait partir. Oui c'était la meilleure solution, partir pour trouver la rédemption ou simplement la solution à son problème. Il avait entendu parler des vampires et de ce qui en avait découlé forcément. Et il savait également qu'au Nord, il existait un ministère qui tentait quelque chose.

Etait-ce bon ou mauvais pour lui ? Il ne saurait qu'en y allant finalement. D'ailleurs, il avait déjà fait ses bagages, ses maigres bagages dirons nous. Il le fallait, pourquoi on pourrait se demander ? Lui même n'avait pas forcément la réponse, c'était juste quelque chose qu'il devait faire, peut-être plus pour lui-même qu'autre chose, mais pour une fois il se comporterait en égoiste. Mais malgré tout, il ne s'attendit pas à la suite, quelqu'un venait de frapper chez lui, pas n'importe qui...Tonks...Nymphadora Tonks. Quatre mois sans la voir, et pourtant il n'avait pas l'air de faire le premier pas, après tout, n'était-il pas une bête ? Quelque chose d'abject ? Et totalement dénué de charme ?

"Nymphadora ?"

Elle devinerait aisément en voyant les bagages dans l'entrée qu'il partait, et pas en vacances.

Les secondes passaient. Les minutes défilaient. Les heures se faisaient rapides. Et les jours filaient à une cadence infernale. Depuis combien de temps avaient-ils sauvé Rémus des griffes des Mangemorts? Tonks n'aurait pût dire avec certitude, tellement la mesure des minutes s'était faite étrange pour elle. Et dire que l'Auror si colorée n'avait prit le temps – toujours ce fameux temps – de lui rendre visite. Non pas qu'elle aimait cette situation, mais tout était si étrange. L'Ordre, si affaibli. Le Ministère, aussi. Les attaques par-çi, par-là, qui fatiguaient les troupes. Les rondes de nuit, et maintenant même de jours pour attraper des Mangemorts. Oui, tout ceci était long à faire, et elle ne pouvait se défiler. Pas question, après la faveur – forcée, avouons-le – qu'avait fait McDonald. Pourtant, elle s'en voulait de ne pas être allée le voir.

C'est pourquoi, cette nuit là, l'adulte décida de se comporter comme telle. Certes, il n'avait pas appelé, il n'avait donné aucuns signes de vies. Ne souhaitait-il pas, pourtant, la voir? Les jours, les mois de tortures avaient-ils eût raisons de ce qui c'était passé avant ces derniers? Peut-être. Cette idée lui arracha un soupire, et son collègue se retourna. Un simple sourire, et la planque reprit, alors qu'elle n'y était pas vraiment. Oui, après cette nuit d'attente dans la ville, elle irait le rejoindre. Qu'importe ce qu'elle trouverait là-bas. Être si loin de lui était trop douloureux. Inacceptable.

Cette fois-ci, les heures se firent longue. Merlin, qui jouait sur les aiguilles du temps au point de faire passer selon les moments une journée pour une seconde, et l'inverse? Mais enfin, le jour se leva, et ils purent quitter la ville pour rejoindre le Ministère. Encore une petite heure, et elle débarquerait – déboulerait, pour être exacte – chez lui. Cette idée la fît presser le pas, et encore une fois son binôme s'étonna. Mais, discret, il n'en dit rien, et ils arrivèrent rapidement au Ministère. Un rapport après, et Tonks filait chez elle pour se laver et se changer.

Propre, sèche et joyeuse, elle ressortit de chez elle en soupirant de plaisir. Un transplanage après, elle se retrouverait près du lycan. Cette idée l'enhardit, et dans un plop Tonks fût dans la petite rue qui menait à la maison de Rémus. Sans se presser, elle vint toquer, respirant l'air déjà chaud et pourtant sec. Par cette chaleur, elle ne portait qu'un simple Tshirt des Bizzar Sister et un jean remonté jusqu'au genoux. Bref, du Tonks. Et surtout, ses cheveux courts étaient redevenus d'un rose joyeux et chatoyant. Preuve de son bonheur retrouvé.

Quand il ouvrit la porte, elle manqua de se précipiter dans ses bras. Elle en rêvait depuis si longtemps, ayant peur de le casser lorsqu'elle le frôlait alors qu'il était à l'hôpital. Et maintenant qu'il était bien, elle ne pouvait pas. Car – par manque de chance, sûrement -, Tonks avait aperçut les valises. Les bagages. Et au lieux de blêmir comme elle avait bien envie, elle se rembruni. Ne relevant même pas le 'Nymphadora', elle posa ses yeux sombres sur lui, cherchant à comprendre, cherchant à deviner.
Enfin, sa voix s'éleva, alors qu'elle s'appuyait contre la chambranle de la porte – comme si elle allait l'empêcher de sortir avec sa seule présence -.

« Tu pars en vacance? »

Un peu d'ironie faisait du bien en ce bas monde, n'est-ce pas?

Que croyait-il? Qu'elle allait le laisser partir, comme ça, sans rien dire? Qu'elle allait le voir s'éloigner, et qu'elle accepterait? Rêvait-il? Sûrement.
Mais elle ne pût s'empêcher de sourire, et elle continua.

« Parce que je pensais que tu m'aurais au moins emmené avec toi. »

« Tu pars en vacance? »

Voilà certainement pourquoi il avait voulu partir aussi rapidement. Il savait parfaitement qu'elle viendrait lui rendre visite, même quand il serait sorti de Saint Mangouste. Et justement il ne voulait pas. Pourquoi ? Beaucoup pourrait se poser la question. Peut-être la peur, oui, et également le fait qu'il se sentait faible, démuni, totalement inutile pour le monde sorcier. Pas qu'il l'était vraiment avec son statut de loup-garou, mais malgré tout, avant tout ceci, il était capable de faire un semblant de quelque chose de sa vie. Et désormais ? Il en était réduit parfois à supporter de nombreux cauchemars pour revivre ce qu'il avait vécu. Entre ça, et ne plus être capable de s'investir directement dans l'Ordre, le trouvant trop passif à son goût, sans oublier tout ce qui s'était passé durant ses mois d'absences. Il n'était plus le chef de la meute désormais, il laissait ce rôle à un autre, Sirius. Son fidèle ami.

Et maintenant ? Après tout ceci, maintenant qu'il essayait de refaire sa vie ? De retrouver une façon de vivre en oubliant tout cela ? Voilà qu'un pan de son passé lui revenait en pleine figure. Non, ne soyons pas aussi dur. Après tout, elle lui avait sauvé la vie, avec elle, disons que cela n'avait jamais été simple. Il fallait oser l'avouer. Ils avaient quoi ? Treize ans d'écart et malgré tout elle souhaitait que tous les deux, ils fassent plus amples connaissances. On aurait pu croire au conte de fée, même pour un loup-garou, mais voilà, ça n'arrive jamais pour des gens comme lui. Il était une bête, et en resterait une. Et la voir là sur le pas de sa porte, le regarder de cette manière, alors qu'il partait à la va-vite dirons nous. Non, il ne la regarderait pas, et n'essayerait pas de jouer au petit jeu qu'ils avaient l'habitude de se lancer.

« Parce que je pensais que tu m'aurais au moins emmené avec toi. »

Même pas un sourire de sa part, pourtant, il aurait pu en fait. Mais non, à vrai dire, c'était comme s'il s'était déjà avancé, qu'il était déjà parti, tout du moins psychologiquement parlant. Physiquement, il se trouvait là. Mais malgré tout, s'il voulait partir, il faudrait déjà qu'il réussisse à passer Tonks. Bien sur, il y arriverait, mais il ne tenait pas non plus à se montrer trop colérique ? Trop coléreux ? Trop énervé ou violent ? Il avait changé, il le savait au fond de lui, une partie de lui refaisait surface. A force d'être simplement vu et traité comme une bête, celle qui sommeillait en vous refaisait lentement surface pour gagner du terrain. Le loup reprenait ses droits sur Rémus, même en dehors de la pleine lune. Il était ce qu'il était.

"Nymphadora...je n'ai pas le temps de discuter, je dois partir."

Allait-elle vraiment encore rester sur son chemin ? Il n'avait pas le courage de la faire bouger, bien qu'il le ferait s'il le fallait vraiment. Et si l'on regardait correctement, on pouvait malgré tout remarquer que derrière ses yeux toujours aussi ternis par ce qu'il avait vécu, une nouvelle flamme vivait. A propos de quoi ? Bonne question. D'ailleurs, il ne s'était jamais épanché sur personne à propos de cela, ni même du comment il avait réussi à tenir tout au long de son incarcération. Mais il en était revenu n'est-ce pas ? Pas encore dans ses meilleures formes, loin de là, mais il était de nouveau là non ? D'ailleurs pour l'occasion, il sortit sa baguette, faisant léviter ses bagages pour les faire sortir et lui avancer. Tonks allait bien finir par le laisser passer de toute, ou simplement, elle devrait se coller à lui pour éviter qu'il parte, voir l'enchainer.

"Et ce n'est pas de l'amusement, je vais quelque part ou tu ne peux pas m'accompagner. Et.....ils ont besoin de toi ici."

Une façon de dire que finalement lui non, ou plus simplement elle ne pouvait lui apporter l'aide qu'il souhaitait. Elle ne pouvait guérir le mal qui le rongeait, non personne ne le pouvait. Par contre, certaines personnes pouvaient l'aider à accepter ce qu'il était, tout simplement. A travers bon nombre de tests magiques, de manipulations et on en passe. Pas bien joyeux, mais ces derniers temps, cela ne l'avait pas été du tout, alors un peu plus ou moins en fin de compte. Et de plus, il ne voulait pas qu'elle gâche à nouveau sa jeunesse à être avec lui, un vieux qui ne savait même pas maitriser ses ennemis. Un incapable finalement, mais cela allait bientôt changer et par la suite, il ferait bouger certaines choses qui restaient depuis trop longtemps enfouies sans réel mouvement.

"Je....je suis désolé, mais ce voyage, je dois l'entreprendre tout seul."

Mensonge crierait son coeur, vérité crierait sa raison, mais dans tous les cas, en étant réaliste, un tel voyage ne se faisait jamais seul. Que ce soit un membre de la famille, un ami proche, une femme qu'on aimait, il fallait toujours quelqu'un avec soi pour réussir à parcourir le chemin. Mais le loup-garou reprenait sa solitude, et il était borné quand il le voulait.

Tonks ne bougerait pas, quoi qu'il fasse. L'Auror bouillonnait à l'idée qu'il ne parte, à l'idée qu'il n'ose faire une pareille chose sans même la prévenir. Savait-il qu'elle lui ferait une scène? Une énième discutions, encore et toujours les mêmes arguments. Était-elle si prévisible? Dans tout les cas, elle ne bougerait pas. L'adulte ne pouvait imaginer qu'il la pousserait pour passer, qu'il s'imposerait physiquement …. elle n'avait jamais pût – ou voulu – voir ce qui était mal en lui. Malgré tout ce qui pouvait se passer, malgré toutes leurs différences, malgré la réticence du lycan, Tonks s'était appliquée à ne jamais douter. Et par la même occasion à le persuader du bien fondé de son idée … bien fondé qu'il avait presque réussit à voir.

Aussi, elle ne s'étonna pas alors même qu'il ne souriait pas. L'auror ne s'était pas attendue à ce qu'il lui saute dans les bras – ne rêvons pas trop -, même si elle n'avait put s'empêcher de l'espérer.

Au premier mot qu'il eût, elle ne pût s'empêcher de monter les yeux au ciel avec un soupire blasé. Nymphadora. A croire qu'il le faisait exprès. Les seuls lettres qui l'exaspéraient au plus haut point : Nymphadora. Un court instant, et sans qu'elle ne le veuille, ses cheveux virèrent au rouge. C'était presque une habitude maintenant, que de sentir son pouvoir lui échapper pendant quelques secondes pour signifier la colère qui grouillait en elle à chaque fois. Nymphadora. On avait vraiment pas idée d'appeler sa fille Nymphadora. C'était d'un ridicule impensable. Enfin … ce n'était pas à ça qu'elle devait s'arrêter. Il n'avait pas le temps? Il le prendrait. Tonks doutait qu'il n'ait à prendre un train. Ainsi, Rémus pouvait décaler de quelques minutes, heures son départ. Et par la même occasion, attendre la Métamorphomage. Aussi, elle se contenta d'afficher un air buté, attendant la suite – car il n'avait pas dit son dernier mot, elle en était certaine -.
Mais il tricha auparavant. Sortant sa baguette, le lycan fît voler ses affaires au dessus de sa tête … un nouveau soupire – amusé, cette fois – franchit les lèvres de l'Auror. Pourtant, elle ne dégagea pas le passage. Encore une fois, il rêvait en imaginant qu'elle allait le laisser partir si simplement. La ténacité était un point fort de son caractère, n'est-ce pas?
Le début de sa deuxième phrase n'eût aucun effet sur Tonks. L'amusement? Elle avait son travail pour ça, en quelque sorte. Des heures à traquer, à se défouler, à papoter – plus rarement, avouons-le -. Pour le reste, elle se fichait comme de l'an quarante de s'amuser. Seul comptait Rémus. Rémus. Rémus encore. Quand daignerait-il s'en apercevoir? Sa façon de se mettre des œillères aurait été drôle si elle n'avait été si dommageable pour l'Auror. Et la suite ne réussit qu'à la faire soupirer légèrement. Oui, ils avaient besoin d'elle. Et alors? Tonks n'avait pas encore dit qu'elle le suivrait à chaque seconde. Elle continuerait à travailler comme elle l'avait toujours fait, quitte à transplaner tout les jours et être en décalage total. Concilier les deux ne serait pas si dur qu'il semblait le croire. A moins que par cette phrase d'apparence anodine, il ne tente de lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin d'elle. Cette réflexion fît froncer un court instant ses sourcils, ombrageant ses traits. Non, ce ne devait pas être ça.
A la dernière phrase, elle ne répondit encore rien.

Peu à peu, ses traits redevinrent lisses, puis joyeux. Tonks planta son regard brillant dans celui, terne du lycan. Elle manqua de dire quelque chose, mais une lueur l'arrêta net. Peut-être commençait-elle à trop connaître les yeux de Rémus, et peut-être s'imaginait-elle des choses, mais … comme si une nouvelle étincelle s'était glissée dans les prunelles du lycan, soigneusement cachée. Se reprenant, elle annonça avec joie.

« Ça tombe bien, je ne crois rien de ce que tu viens de dire. »

Malicieusement, elle commença à compter sur les doigts de sa main.

« De un … tu as du temps. Tu pars pas en train, je suppose? De deux … Je ne peux pas t'accompagner? Ou tu ne veux pas. Pour ce qui est du besoin qu'ils ont... Il existe des dizaines de solutions, tu le sais autant que mois. Et enfin … Regardes au fond de toi, et ose dire encore une fois que tu peux faire un voyage comme tu t'apprêtes à faire sans aide. »

Ok, pour le dernier point, c'était un coup de poker. Ne sachant pas exactement où il souhaitait aller et surtout ce qu'il souhaitait faire … L'Auror avait une vague idée, mais préférait en être sûre – bien que ceci ne change en rien sa décision : elle le suivrait. -

Enfin, Tonks reprit la parole.

« Bref, oublions ça. Rémus, tu sais très bien que je suis assez bornée pour attendre ici un bon bout de temps …. Alors. Tu comptes partir où? C'est au moins dans le même hémisphère, n'est-ce pas? »

« Ça tombe bien, je ne crois rien de ce que tu viens de dire. »

« De un … tu as du temps. Tu pars pas en train, je suppose? De deux … Je ne peux pas t'accompagner? Ou tu ne veux pas. Pour ce qui est du besoin qu'ils ont... Il existe des dizaines de solutions, tu le sais autant que mois. Et enfin … Regardes au fond de toi, et ose dire encore une fois que tu peux faire un voyage comme tu t'apprêtes à faire sans aide. »

Elle ne souhaitait vraiment pas comprendre n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas l'emmener, c'était aussi simple que cela. Pas qu'il ne voulait pas, bien sur qu'un côté de lui voulait qu'elle vienne, mais il ne pouvait l'obliger à faire cela. C'était beaucoup trop demandé à Tonks. Non de toute façon il ne pouvait pas lui demander de sacrifier ce qui faisait son existence et sa vie, tout cela à cause de lui. Que ce soit un caprice ou non finalement. Pour le moment, elle avait beau essayé de l'empêcher de passer, ce n'était pas pour autant qu'il n'y arriverait pas. De plus, elle avait beau essayé d'être aussi têtu que son cousin fétiche, dont nous ne donnerons pas le nom, mais qui se reconnaitra, ce n'était pas pour autant qu'il flancherait. Bien sur, elle commençait à le connaître, notamment au niveau de ses arguments "infaillibles". Enfin pour le moment, il fallait lui faire entendre raison, enfin essayer. Ce qui n'était pas une mince affaire mine de rien. De toute façon elle était butée, bornée, elle tenait du côté Black tout cela, pas de doutes possibles.

"Tonks...ce ne serait pas correct de ma part de te demander ça. Tu as ta vie ici, tes amis, ta famille, moi.....moi non."

Comment éviter de se mettre en colère dans pareilles situations ? Surtout que là, elle lui bloquait le passage. Bon au moins ses valises étaient dehors de toute façon, mais malgré tout ce n'était pas pour autant qu'on avait avancé au niveau de la conversation. D'ailleurs, bien que le sujet reste toujours le même, son départ, cela avait l'air de bifurqué, sur le lieu ou il allait partir simplement. Était-ce vraiment une bonne idée finalement de dire ou il allait ? Franchement non. On ne pouvait pas dire que le Grand Nord était bien réputé, bien au contraire. Il soupira légèrement, de toute façon il savait qu'elle ne lâchera pas le morceau, la preuve.

« Bref, oublions ça. Rémus, tu sais très bien que je suis assez bornée pour attendre ici un bon bout de temps …. Alors. Tu comptes partir où? C'est au moins dans le même hémisphère, n'est-ce pas? »

Vous voyez ? Qu'est-ce qu'on vous disait franchement ? Il la connaissait quelque peu mine de rien. Et elle avait beau essayé d'avoir son visage souriant et heureux, ce n'était pas vraiment cela qui aiderait pour la conversation et qui dériderait notre petit loup n'est-ce pas ? Qu'est-ce que vous voulez qu'il dise ? Oh bien sur il pourrait transplaner directement de là ou il était après tout rien ne l'en empêchait, mais dans tous les cas c'était pour apparaître quelques mètres plus loin le temps de récupérer ses valises. Alors non. De plus Rémus n'était pas du genre à mentir, et elle l'apprendrait bien un jour ou l'autre, autant que ce soit par lui.

"Je vais dans le Grand Nord, en Russie. J'ai....disons qu'ils attendent ma visite déjà."

Et pas la peine qu'elle lui demande pourquoi de toute façon, elle devait bien s'en douter avec tout ce qui avait du être raconté sur ce ministère non ? De toute façon vu le regard, là cette fois, elle n'aurait vraiment pas le dernier mot. Enfin malgré tout il y avait plus urgent quand même.

"Maintenant Nymphadora, laisses moi passer. S'il te plait ? Promis je ne pars pas de suite."

Quoiqu'avec lui on ne sait jamais, il serait encore capable malgré tout de trahir ce qu'il venait de dire pour filer à l'anglaise. Enfin revenons quand même à la discussion. Rémus était toujours aussi obtus quand cela les concernait. Bien sur avant son enlèvement, il avait été disons prêt à envisager quelque chose, mais avec ce qui s'était passé, c'était comme si quelque chose s'était brisé, et pas sur vraiment qu'il se sente encore homme à cet instant. Au contraire, peut-être également pour cela qu'il voulait éloigner Nymphadora de lui, de toute façon elle trouverait certainement mieux que lui.

"Je sais tout ce que tu as fais pour me retrouver, et je crains de ne jamais pouvoir te remercier comme il se doit. Mais tu n'as pas à faire ça, tu as ta vie ici, et certainement qu'un homme t'attend également. Moi, je dois combattre mes démons. Et ce n'est pas un endroit pour toi mon monde."

Son coeur crierait bien le contraire, mais c'était comme s'il était muselé mine de rien. Enfin vous connaissez Rémus, il pensait beaucoup trop la plupart du temps, sans prendre le temps de vivre l'instant présent. Enfin on n'allait pas le changer non plus.

La-dite Tonks éclata de rire, et la réponse fusa au même instant.

« Ca tombe bien, tu n'as pas à me le demander. Je me propose naturellement. Sirius comprendra très bien, les amis seront d'accords et de toute façon je continuerais à les voir quotidiennement. »

Ne sois pas si sûr de toi, très cher Rémus … L'Auror t'attend au tournant et ne manquera pas de mettre en pièce ta chère logique – pour peu qu'on lui en donne l'occasion, bien sûr -.

Mais aucun des deux ne voulait comprendre. Chacun était sûr d'avoir raison, d'être dans la réalité. Et si Rémus pensait gagner, il s'enfonçait le doigt bien profondément dans l'oeil. Jamais Tonks n'en démordrait, et s'il le fallait elle ferait toutes les ambassades anglaises dans tout les pays pour le retrouver. Sa ténacité, encore et toujours. Dans tout les cas, elle le retrouverait. L'empêcherait de s'enfuir, et s'établirait dans le coin. Voilà une idée qui était bonne!

Ainsi, le lycan rejoignait le Grand Nord. Là où régnait un froid impensable – ce qui la fit grimacer -. La neige ne la gênait pas, mais les blizzards, les jours sans pouvoir sortir de chez soi, si. Bien sûr, ils pourraient transplaner. C'était toujours une solution. Mais elle n'eût le temps de plus y réfléchir, puisqu'il utilisa un mot intéressant. 'Ils' attendaient sa venue. Ses yeux se firent intrigués, et elle les planta dans ceux de Rémus. Qui était ce 'ils'? Un groupe de sorciers? D'autres loups-garous? La question titillait ses lèvres, mais elle hésitait à la poser. Enfin, Tonks se décida. De toute façon, il finirait bien à comprendre qu'elle ne savait pas exactement ce qu'il comptait faire.

« Ils? Qui, ils? Et tu veux faire quoi là où il fait plus froid que n'importe où? »

La curiosité prenait le dessus, mais elle ne relâchait pas son attention.

Aussi, quand il lui promit de ne pas s'enfuir, elle ne le crût pas. L'instinct féminin. Rémus filerait sûrement dés qu'il le pourrait. Peut-être pour éviter cette énième discutions.

« Si tu ne pars pas dans la seconde, que tu sois d'un côté où l'autre de la porte est la même chose, n'est-ce pas? »

Un sourire amusé naquit à ses lèvres. Avec beaucoup d'effort, elle retint un magnifique : « Pour passer, tu vas devoir me passer sur le corps. » qui l'aurait sans aucun doute plus énervé qu'autre chose. A la place, Tonks eût une simple question.

« Qu'est-ce qui te presse autant? »

C'était une vrai curiosité, une curiosité franche et simple.

Ses dernières paroles réussirent à la blesser. Au moins, elle savait qu'ils avaient régressé. Qu'il remettait en question le passé qu'ils avaient eût – trop court, malheureusement -. L'Auror grinça légèrement des dents. Et il pensait savoir ce qu'elle avait fait …. Non. Il ne le devinait qu'à peine. Il n'entre-voyait même pas combien ça avait été dure, de mentir à son chef au point de risquer sa propre liberté. Pourtant, elle ne lui en voulait pas. Elle avait décidé en âme et conscience de jouer avec le feu, et avait eût la chance de ne pas s'y brûler. Aussi, sa voix fût calme et détendue quand elle reprit la parole tout en éludant la première partie de ce qu'il venait de dire.

« Le seul homme que je veux voir m'attendre est assez obtus pour ne pas l'accepter et est juste en face de moi. Si autres il y a, qu'importe puisque c'est toi que j'aime. Et pourquoi ce ne serait pas un endroit pour moi? Je sais me défendre ... »

Encore le silence pendant quelques secondes avant qu'elle ne reprenne.

« Donc, pas de raisons que je reste ici. Le boulot peut-être rejoint tout les jours, les amis et la famille aussi, celui avec qui je veux être veut justement faire un petit voyage jusqu'au Grand Nord … D'autres idées? »

Air faussement inquiet. Elle ne le laisserait pas gagner.

« Ca tombe bien, tu n'as pas à me le demander. Je me propose naturellement. Sirius comprendra très bien, les amis seront d'accords et de toute façon je continuerais à les voir quotidiennement. »

Décidément, elle ne souhaitait vraiment pas comprendre ce qu'il essayait de lui dire. C'était bien trop dangereux pour elle, surtout qu'au final, il ne savait même pas comment cela allait finir pour lui. Enfin en tout cas, elle n'allait franchement pas en démordre pour l'occasion, comment lui faire comprendre ? Bonne question n'est-ce pas ? Il ne souhaitait pas vraiment la blesser loin de là, mais il faut dire qu'elle n'était pas particulièrement conciliante pour l'occasion, et Rémus avait quand même des limites à sa patience mine de rien. Enfin toujours est-il que malgré tout on allait la laisser finir.

« Ils? Qui, ils? Et tu veux faire quoi là où il fait plus froid que n'importe où? »

Trop curieuse, décidément beaucoup trop curieuse à son goût à vrai dire. Il se retint n'empêches de transplaner directement, de toute façon cela ne ferait que retarder l'inévitable qui était de discuter avec elle. Oh bien sur, il doutait de réussir à lui entendre raison, après tout, souvent elle arrivait à avoir le dessus sur lui, sauf bien sur quand cela concernait leur relation, enfin pour le moment leur non-relation, soyons clair. Il était fatigué de toujours devant s'expliquer devant elle, elle ne pouvait pas le laisser un tant soi peu tranquille ? En même temps est-ce qu'il le désirait vraiment ? A vrai dire avant son enlèvement, elle avait quand même apporté un peu de gaieté dans sa vie, sans qu'il le veuille vraiment. Il n'avait pas eu à se plaindre de cela.

"Le Ministère. Ils m'attendent, et je vais faire ce que j'aurais du faire il y a longtemps. Je suis une bête, et cette bête ne peut pas rester indomptée comme ces derniers mots, traitée comme un animal en cage."

Voilà demi-mot malgré tout, il avait quand même dis, ce qui allait se passer dans le Grand Nord. Il fait froid et alors ? Cela ne pouvait pas être franchement pire que ce qu'il avait connu durant sa détention si ? Non il en doutait, et cela n'était que de la douleur physique, il pouvait aisément s'en remettre de tout ceci.

« Si tu ne pars pas dans la seconde, que tu sois d'un côté où l'autre de la porte est la même chose, n'est-ce pas? »
« Qu'est-ce qui te presse autant? »

« Le seul homme que je veux voir m'attendre est assez obtus pour ne pas l'accepter et est juste en face de moi. Si autres il y a, qu'importe puisque c'est toi que j'aime. Et pourquoi ce ne serait pas un endroit pour moi? Je sais me défendre ... »

« Donc, pas de raisons que je reste ici. Le boulot peut-être rejoint tout les jours, les amis et la famille aussi, celui avec qui je veux être veut justement faire un petit voyage jusqu'au Grand Nord … D'autres idées? »

Elle ne pouvait pas oublier ce béguin qu'elle avait pour lui ? Après tout ce n'était qu'un béguin non ? Pauvre Lunard, tu te berçais encore d'illusion quand même. Il la savait entêtée, après tout depuis combien de temps est-ce qu'elle lui courrait exactement après hum ? Il avait quand même arrêté de compter les mots. Et elle avait fait des pieds et des mains pour le sortir du trou ou il avait été enfermé, n'était-ce pas une preuve comme quoi elle tenait à lui ? Tu cogites trop Lunard, laisses toi simplement guider par tes sentiments, mais c'était justement ce qu'il voulait éviter sur le moment. La dernière fois, ils avaient été trop loin, il avait été faible et c'était laissé emporter par disons le moment. Bien sur, il n'en regrettait rien mais ce n'était pas convenable. Et puis qu'est-ce qu'on dirait ? Un vieux comme lui avec quelqu'un de jeune comme elle ?

"Nymphadora...arrêtes s'il te plait, tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. Je suis dangereux ! Tu le sais ! J'y vais justement pour ça ! Je pourrais avoir des réactions que je ne contrôlerais même pas. Alors ma décision est prise, non tu ne viendras pas."

En quelque sorte, il ne souhaitait pas qu'elle soit blessée, il voulait la préserver mine de rien, bien qu'il se prenait d'une étrange manière malgré tout. Enfin ce n'était pas la question, elle ne devait pas venir, il ne savait même pas s'il allait en réchapper de toute façon. Donc il valait mieux qu'elle essaye de refaire sa vie ailleurs, plutôt que de le voir mourir à la suite d'une expérience. Ce n'était pas comme si il n'était pas remplaçable. Il l'était de toute façon, tout homme l'était. Toute bête également. Bien alors ? Elle se dégageait de l'entrée oui ou non ? La fixant dans les yeux, elle n'avait pas l'air de le vouloir.

"Je suis désolé, tu mérites mieux qu'un pauvre type vieux, et d'une bête les nuits de pleine lune."

Il caressa tendrement sa joue, mine de rien avant de déposer un léger baiser sur son front, rien de plus. C'était Lunard après tout, il ne fallait pas lui en demander trop de toute façon, mais déjà cette preuve de tendresse n'était-il pas un pas en avant pour elle ? En quelque sorte. Enfin toujours est-il qu'il transplana. Enfin jusqu'à ses affaires cependant, au moins désormais il n'était plus bloqué par Tonks et il pouvait y aller. Bien sur, il n'aurait pas du faire cela, mais si on avait continué, la situation serait devenu instable pour lui tout simplement. Tout du moins émotionnellement.

Encore une fois ses cheveux virèrent au rouge sous un éclat de colère. Pour un peu, le lycan allait la mettre en rogne. Il n'était pas une bête. Rémus avait juste un petit soucis qui l'embêtait lorsque la Lune s'emplissait complètement. Il n'était pas une bête. Pourquoi s'obstinait-il à penser ça? Sûrement pour la même chose qui le poussait à ne pas vouloir d'eux. Il réfléchissait trop, refusait de voir certaines évidences. Son plus grand défaut sans aucun doute – à côté de celui-ci, sa particularité de poils était infime -. Tonks eût donc un soupire plus qu'audible, prenant un air qui signifiait sans qu'on puisse se tromper qu'elle s'ennuyait devant ses bêtises. Où trouvait-il une imagination si fertile pour autant de bêtises, alors même qu'il ne parvenait à imaginer un 'eux' ? Enfin, elle se décida à reprendre la parole.

« Et pourquoi tu ne le ferais pas ici? Aucune raison que tu partes, puisqu'il existe cette magnifique chose qu'on appelle transplanage. »

Cela s'appliquait à la jeune : elle pouvait transplaner tout les jours.

« Enfin … puisque tu sembles bien décidé à t'en aller, je transplanerais donc tout les jours. »

Plus aucun air blasé. Sa décision était prise, et Rémus se plierait à sa décision qu'il le veuille ou non. Car entêtés, ils l'étaient pour quatre. Des deux, il n'en avait aucun qui ne cédait d'un pouce devant l'autre. Comme deux statues de granit, ils restaient figés dans leurs idées, usant et abusant de moyens pour faire capituler l'autre. Comme un jeu qui plaisait ou non selon les enjeux, les réussites et les échecs. Et pour une fois, elle refusait l'idée de pouvoir perdre, de le laisser partir sans elle. L'Auror s'en voulait déjà de continuer à travailler, alors même qu'il vivait une période si difficile, comme elle se détestait de ne pas l'avoir arraché plus vite des Mangemorts. Et elle avait fait des pieds et des mains, une fois la douleur adoucie par une peine plus lourde et diffuse. Alors non, Tonks ne pouvait l'imaginer s'en aller sans elle. Il rêvait si il envisageait une telle possibilité.

Mais Rémus continua sur sa lancé, s'attirant les foudres de la jeune qui maintenant le fixé avec un regard un peu plus noir alors qu'il débitait un nombre inconcevable de bêtises. Elle savait dans quoi elle s'engageait. Il n'était pas dangereux. Il ne déciderait pas pour elle. La discutions était close sur ce sujet, même s'il ne daignait l'accepter. Merlin finalement, ce que c'était dur d'être deux personnes butées.

« Non, Rémus. »

Deux simples mots, pour signifier son mécontentement. Et il continua, comme toujours … mais elle n'eût le temps de répondre. Il n'avait pas le droit de faire ça .... Non!

Tonks, à ses mots, s'était préparée à s'énerver. Un peu. Il n'était pas vieux. Quelques années les séparaient, oui. Et alors? Il n'était pas une bête. Il était certes un loup, mais un humain avant tout. Comment pouvait-il savoir que c'était l'unique moyen de l'empêcher de réagir? Il la prit par les sentiments, la frôlant avec une douceur qui faillit la faire ronronner. Mais elle n'était pas chat, et de toute façon il posait déjà ses lèvres sur son front. Les larmes montèrent à ses yeux, laissant briller ses pupilles .. il n'avait pas le droit de faire ça. Il ne pouvait pas réellement partir comme ça, en la laissant. Elle ne pouvait le laisser faire, ne pas le voir serait trop dur …. ces dernières semaines avaient été éprouvantes, à des degrés différents pour les deux, et là c'était trop pour la Metamorphage. Comment pourrait-elle vivre s'il était loin d'elle? Mais déjà, il transplanait … Un simple pop, et il était plus loin. Comme si elle s'y attendait, l'adulte se retourna, ravalant ces perles argentés. Ne pas lui montrer la douleur qui l'emplissait au vide qu'il laissait ... Se montrer forte. Et puis, surtout, surtout, rester convaincante et sûre de soi.

Affichant donc un air calme et serein, l'Auror se laissa glisser contre la chambranle, s'asseyant à même le pas de sa porte.

« Tu comptes partir en laissant ta porte ouverte? Je ne tenterais pas, même si le coin est calme … »

Un sourire malicieux réussit à percer sur son visage, l'éclairant de nouveau. Ne pas courir après lui, ne pas paraître adolescente. Être adulte... Même si ce n'était pas son habitude. Peut-être était-elle trop adolescente dans sa façon d'être, trop extravertie par rapport à lui. Peut-être que ça ne marchait pas entre eux pour ça. Trop de différences ... mais Merlin! Elle était prête à tout faire, à brider en partie sa personnalité pour le suivre. Jamais elle ne lui dirait - se serait trop se renier, trop loin de sa façon d'être -, mais elle le souhaitait ...

« Et pourquoi tu ne le ferais pas ici? Aucune raison que tu partes, puisqu'il existe cette magnifique chose qu'on appelle transplanage. »
« Enfin … puisque tu sembles bien décidé à t'en aller, je transplanerais donc tout les jours. »

Merlin qu'elle ne pouvait pas pour une fois dans sa vie se taire et accepter ce qu'on venait de lui dire. Non elle ne changerait pas d'avis, de toute façon il le savait, il suffisait de l'entendre pour le savoir. Par tous les sorciers de la terre, il avait fallu qu'elle vienne le voir aujourd'hui, juste au moment ou il allait partir. Il était maudit. Enfin pas si maudit que cela quand même, Tonks n'était pas rien pour lui, mais il évitait malgré tout d'y penser. Car après tout était confus en lui malgré tout. De toute façon là elle avait l'air de toute façon de vouloir partir avec lui. Comment réussir à la décourager ? Il n'était pas homme à lui crier dessus, pas après ce qu'ils avaient déjà vécu ensembles de toute façon. Avant il l'aurait certainement fait, mais maintenant, difficile d'y arriver n'est-ce pas ? Enfin toujours est-il qu'il fallait prendre une décision de toute façon.

« Non, Rémus. »

Vu le ton ferme qu'elle venait d'employer, cela poussait encore plus à croire que finalement elle le suivrait ou il irait. Par Merlin, il savait qu'il n'aurait pas du s'attacher à elle en fin de compte, mais que voulez-vous, le cœur écoute rarement sa raison n'est-ce pas ? Que voulez-vous qu'il fasse désormais ? Il avait simplement eu un petit geste envers elle, avant de partir, enfin s'éloigner en transplanant de quelques mètres, il ne voulait pas la voir pleurer. Il se détestait pour cela à vrai dire, car cela prouvait mine de rien qu'il n'était pas l'homme fait pour elle. Il lui faisait plus de mal que de bien en fin de compte, même si au final il cherchait évidemment à ne pas la blesser, et pourtant il arrivait à le faire.

« Tu comptes partir en laissant ta porte ouverte? Je ne tenterais pas, même si le coin est calme … »

La regarder, ne pas la regarder. Le dilemme du moment, il était prêt à prendre ses bagages et à partir de toute façon. Mais malgré tout, malgré tout ce à quoi l'on pouvait penser actuellement, les pensées contradictoires entre ses sentiments et sa raison, il fit quand même demi-tour, enfin demi-tour, il la regarda. Dans son regard on pouvait clairement lire qu'il était désolé, mais avait-il vraiment le choix ? non, c'était pour la préserver qu'il faisait cela, même si cela faisait mal au début, elle finirait par l'oublier n'est-ce pas ? Il essayait encore de s'en convaincre alors qu'à Noël, c'était elle qui était venue, et tout le monde savait comment cela s'était terminé non ? Il soupira légèrement avant finalement de la rejoindre sur le pas de sa porte. Grimaçant légèrement, il vint s'installer à ses côtés, son épaule frôlant la sienne. Son entrée n'était pas si immense que cela, donc forcément, ils étaient quasiment collés l'un à l'autre.

Il ne pouvait pas partir comme cela. Il aurait du le faire, mais il ne pouvait pas, quelque chose le retenait ici, quelque chose et quelqu'un également. Dumbledore avait dis que l'amour est l'arme la plus puissante au monde, que rien ne pouvait l'égaler, peut-être qu'il avait raison, voilà ce à quoi Rémus pensait sur le moment, mais il ne l'avouerait jamais.

"Tonks, je fais ça pour ton bien. Je ne sais même pas si je vais revenir de là-bas. Je ne sais pas comment cela va se passer, tout ce que je sais, c'est que je dois y aller."

Ce n'était qu'une petite partie de ce qu'il pouvait dire. En tout cas pour une fois, ce fut lui qui changea quelque peu de comportement. Enfin elle qui avait commencé, en restant sagement là comme il l'aurait fait, et lui qui avait accouru - façon de parler - auprès d'elle. Néanmoins, il fallait quand même mettre les choses au clair non ? Enfin pour lui c'était clair, mais allait lui faire comprendre, impossible, et il le savait. Et pourtant on essayait toujours.

"Sirius va avoir besoin de toute l'aide possible pour l'ordre, et je ne peux pas te demander de faire le sacrifice de partager ton temps entre ton travail, l'ordre et moi, parti à des milliers de kilomètres....ce ne serait pas...bien."

Il essayait de lui faire comprendre son point de vue finalement, il faisait cela pour elle, l'éloigner de lui pour qu'au final elle oublie et finisse par reprendre goût à la vie tout simplement. Il lui jeta un rapide coup d'œil, prudent bien évidemment avant de reprendre à la nouveau la parole.

"Et nous sommes trop différents, tu mérites quelqu'un qui soit bien pour toi, qui te rende heureuse, qui te permette de vivre une vie saine et calme. Je ne peux pas t'offrir cela. Je ne sais même pas ce qu'est la vie à deux, je ne sais pas vivre pour deux."

Ce qu'il pouvait être niais quand il s'y mettait, lui aussi... Pour son bien. Il en avait d'autres aussi drôles? Pourquoi ne voyait-il pas que ce qui était bien pour elle était à côté d'elle, presque contre elle? Pourquoi était-il si têtu, et pourquoi n'avait-il pas transplané? Au moins, ç'aurait été clair et compréhensible … Là, ses réactions chamboulaient l'Auror, qui ne comprenait plus rien. En temps normal, il se serait éloigné le plus vite possible – après tout, elle pouvait sans aucun problème fermer la porte tout aussi bien que lui : un simple mouvement de baguette, et le verrou se crocherait tout seul … -, et là il restait, il revenait même, étrangement et agréablement proche. Alors oui, Tonks ne le comprenait plus, pour l'instant, même si elle n'allait pas s'en plaindre … Rémus était là.
Mais déjà, elle s'en voulait d'être aussi fragile. Dans l'équipe, ils n'avaient pas à réagir sans réfléchir, ou plutôt sans suivre les indications de quelqu'un qui réfléchissait. Exemple, dans leur dernière grande mission, Tonks réfléchissait et ils étaient supposés agir comme elle le disait alors. Ça n'avait pas été une réussite – justement parce qu'ils n'avaient pas réagis, usant trop de leurs cerveaux et se mettant inutilement en danger -, mais c'était moins déconcertant que ça. Était-elle une simple femme d'équipe, incapable d'être correcte dans ses actions quand elle était toute seule … Cette réflexion la dérouta encore plus, et elle fronça légèrement les sourcils.

Encore un beau ramassis de bêtises. Ce n'était pas un sacrifice et même si ça l'était le lycan n'avait pas à le lui demander. La Métamorphomage le ferait de toute manière, pour continuer à le voir. Mais comme d'habitude, il réfléchissait trop et concevait les actions entre bien et mal … Quand pourrait-il comprendre qu'elle s'en fichait parfaitement? Mais à nouveau la jeune garda le silence. Son temps de parole viendrait après, elle n'en doutait pas. Maintenant qu'il était là, à côté, le poids qui était apparût dans son estomac s'allégeait un peu. Il était là, et ne semblait plus aussi pressé de partir. Son regard s'obstinait à fixer les carreaux de la maison d'en face, tentant de deviner aux rideaux le type de personne qui y habitait – mais son esprit, en réalité, tournait aussi vite que possible pour trouver une solution, pour l'empêcher de s'en aller ou partir avec -.

Cette fois-ci, son regard quitta la maison, et s'éleva jusqu'au ciel. Mais son silence ne pouvait être, pas face à ce qu'il venait de dire.

« Rémus. Tu sais très bien que c'est toi qui me rends heureuse. »

« Je ne vois pas où sera le bien si t'es loin, si je peux pas te voir. »

Mais il n'accepterait sûrement jamais cette idée. Jamais.

« Et puis c'est pas un sacrifice, et tu ne me le demandes même pas. Je me propose ... »

Ce dernier mot était faux. Elle s'imposait un petit peu … un sourire malicieux revint sur son visage. Si peu!

Pendant quelques secondes encore, elle garda le silence tout en tentant de comprendre pourquoi elle s'acharnait tant. Les causes perdues en tout genre l'attiraient tant que ça? Vouloir être avec, vouloir le suivre, espérer un monde calme et en paix … oui, elle avait un faible pour les causes perdues. Et puis …

« Tu sais, tu t'es fait capturé parce que j'ai pas réussit à te récupérer. »

Sa voix s'était faite un souffle, pourtant elle espérait qu'il ne la couperait pas.

« Cette … Cette nuit là, j'ai pas bien réagit. Pas assez bien, sinon ça se serait passé différemment. »

Les sourcils de l'adulte se froncèrent un peu, avant qu'elle ne reprenne.

« Tout aurait été différent, d'ailleurs. T'aurais pas eût besoin de t'enfuir, rien, rien … Enfin. Je veux pas te voir t'en aller, c'est tout. Ou alors, je veux partir avec toi. »

Donner son point de vu aussi. Il n'y avait pas de raisons …. et puis, Tonks avouait à demi-mots qu'elle avait peur qu'en repartant, en se soustrayant à son regard, il disparaisse, il se fasse de nouveau capturer. Un frisson la prit et elle repoussa machinalement les mèches si roses qui encadraient son visage en coeur.

« Rémus. Tu sais très bien que c'est toi qui me rends heureuse. »

Ineptie. Mais comment lui faire voir que tout cela n'était pas vrai ? A vrai dire pour lui il ne la rendait pas vraiment heureuse, la preuve, qu'est-ce qu'il se passait actuellement ? Par qui tout ceci était la faute ? Lui bien entendu, et après cela on allait dire qu'il la rendait heureuse. Il faut dire qu'il ne cherchait pas non plus à faire dans la facilité concernant leur relation. La discussion allait s'éterniser à force, de toute façon est-ce que l'un allait changer d'avis d'ici peu ? On en doutait fortement, très fortement. Enfin au moins ils arrivaient encore à parler, mais sur ces petits mots, il préféra ne rien ajouter, cela ne ferait que la mettre en colère s'il ressortait toujours les mêmes arguments. Enfin il ne s'agissait que de ses arguments et rien d'autre.

« Je ne vois pas où sera le bien si t'es loin, si je peux pas te voir. »
« Et puis c'est pas un sacrifice, et tu ne me le demandes même pas. Je me propose ... »

Il n'était pas non plus le centre de son univers. Voilà un problème pour Rémus en fait. Il ne se considérait pas vraiment comme quelqu'un d'important pour quiconque. Bien sur, il essayait de se faire aimer, d'avoir des amis, mais quand cela arrivait, on parlait bien entendu de se faire aimer, si cela devenait trop important, il fuyait. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il avait toujours vécu sous des préjugés de la société sorcière en fin de compte. Oui cela devait certainement être cela. Mais à côté, on cherchait toujours désespérément l'approbation des autres, le fait qu'on le prenne en compte. Ce n'était pas vraiment logique, mais comment expliquer de toute façon comment Rémus voyait les choses ? Ce serait bien trop compliqué au vu de son esprit tourmenté de toute façon. Elle se proposait de partir avec lui, enfin elle ne se proposait pas vraiment, question de sémantique s'il pouvait dire, puisqu'elle lui imposait sa présence. On aurait pu en sourire, s'il en avait encore le courage en ce moment. Mais non, apparemment les sourires ce n'était plus vraiment cela chez Rémus, déjà qu'ils n'étaient pas vraiment présents auparavant. Alors maintenant. Surtout qu'ensuite on revint sur ce qui s'est passé.

« Tu sais, tu t'es fait capturé parce que j'ai pas réussit à te récupérer. »
« Cette … Cette nuit là, j'ai pas bien réagit. Pas assez bien, sinon ça se serait passé différemment. »
« Tout aurait été différent, d'ailleurs. T'aurais pas eût besoin de t'enfuir, rien, rien … Enfin. Je veux pas te voir t'en aller, c'est tout. Ou alors, je veux partir avec toi. »

Il fronça légèrement les sourcils, qu'est-ce qui avait bien pu mettre cette idée idiote dans sa tête finalement ? En quoi est-ce qu'elle était responsable de ce qui lui était arrivé franchement ? Qu'est-ce qu'elle aurait pu y faire face à Voldemort et ses sbires ? Même Dumbledore n'avait rien pu faire en fin de compte, signe qu'elle à côté, elle ne pouvait rien faire non plus. Il ne fallait pas qu'elle se sente coupable pour cela. C'était arrivé, de toute façon on ne pourrait revenir là-dessus. Et il n'y avait personne de responsable. C'était un assemblage de facteurs négatifs durant cette soirée qui avaient finalement eu raison de sa présence à ses côtés et au côté de l'Ordre. De toute façon de son côté, il n'en voulait à personne.

"Nymphadora. Qui a mis ce genre d'idées idiotes dans ta tête ? Tu n'es pas responsable. Personne ne l'est. Comment aurais tu pu savoir que la potion tue-loup n'aurait aucun effet ? Comment est-ce que tu aurais su que Voldemort allait vous attendre là-bas à ce moment là ? Même Dumbledore ne pouvait pas le savoir, alors arrêtes de te sentir coupable car tu ne l'es pas."

Le ton bien que posé et calme, montrait clairement qu'elle devait arrêter de penser ce genre d'idioties finalement. Et si elle venait simplement à cause de ce sentiment de culpabilité, cela ne servait à rien. Il n'avait pas besoin de cela en plus de toute façon.

"Et non, si tu viens simplement à cause de ce sentiment, je préfère rester sur ma position. Tu ne viens pas."

Peut-être qu'il avait été un peu dur pour l'occasion. Peut-être oui, de toute façon c'était une manière comme une autre d'éviter de la faire venir non ? Essayer de faire passer cela comme de la culpabilité à son égard, bien qu'il savait au fond de lui que ce n'était pas du tout cela. Mais allait le faire comprendre à cet entêté de loup-garou. Je vous jure, ces deux-là, à force on n'allait jamais réussir à avancer de toute façon. Surtout quand il essayait par tous les moyens de la repousser. A vrai dire, il pensait plus que cela la mettrait en colère, peut-être qu'elle redeviendrait plus comme avant, avoir des réactions plus spontanées, plus elle. Car là, cela ne lui ressemblait pas quand même. On avait été habitué à son côté excentrique et imprévisible, mais là, rien. Comme quoi tout le monde changeait.

"Je vais vraiment devoir y aller, ou je vais être en retard."

Une manière comme une autre d'essayer de mettre fin finalement à la conversation. En tout cas durant tout ceci, ni l'un, ni l'autre ne s'étaient regardés à vrai dire. L'une fixait le ciel, tandis que lui préférait fixer le sol. Il faudrait peut-être à un moment ou à un autre qu'ils se regardent non ? Mais après aurait-il vraiment le courage de plonger son regard dans le sien ? Bonne question. Et surtout de réussir à partir aussi facilement ? Encore moins cela va sans dire.

"Et je dois vraiment y aller, tu peux comprendre quand même que je souhaite contrôler ce que je suis. Je ne veux plus être celui que l'on considère comme un monstre sanguinaire les nuits de pleine lune, je ne souhaite plus être sans défense. Là-bas, il y a la réponse à cela. Et tout ce que tu pourras me dire, ne me fera pas partir. Je ne pourrais pas revenir avant que cela ne soit fini."

De toute façon aurait-il vraiment la force de revenir ? Il allait à chaque fois en sortir épuisé aussi bien physiquement que moralement, pas vraiment facile par la suite de réussir à transplaner n'est-ce pas ? Enfin de toute façon on n'allait pas rester là pendant je ne sais combien de temps. Il se redressa mine de rien. Ne restons pas assis là, il tendit sa main vers Tonks, même s'il fut hésitant à le faire. Car après tout, il savait fort bien à quoi s'attendre en faisant cela non ? Oui mais parfois les gestes et ce qu'on pensait, cela s'accordait assez mal de toute façon. Peut-être qu'il la laisserait venir, de toute façon ne commençait-il pas à flancher là ? Peut-être dans le but de la voir redevenir comme avant, la jeune femme pétillante et imprévisible qu'il connaissait, celle qu'il aimait. Mais à laquelle il ne l'avait toujours pas. Un vrai adolescent par moment. Ou un handicapé des sentiments.

« Nymphadora. Qui a mis ce genre d'idées idiotes dans ta tête ? Tu n'es pas responsable. Personne ne l'est. Comment aurais tu pu savoir que la potion tue-loup n'aurait aucun effet ? Comment est-ce que tu aurais su que Voldemort allait vous attendre là-bas à ce moment là ? Même Dumbledore ne pouvait pas le savoir, alors arrêtes de te sentir coupable car tu ne l'es pas. »
Facile à dire pour lui. Il n'avait pas vu les dizaines de loups déferler sur les flancs de la colline. Il n'avait pas vu les troupes du mage noir s'élever. Il n'avait pas vu les problèmes. Il n'avait pas vu le séisme, et les catastrophes s'égrener … Ca avait été un cauchemars, et un cauchemars vivant. Comme si, malgré ses efforts rien ne pouvait réussir à stopper toutes ces actions. Un vrai cauchemars... Pour vous donner un aperçu, tout à chacun s'est déjà réveillé en sueur, haletant d'une course rêvée. La plupart du temps on court aussi vite que possible, et pourtant on avance avec une lenteur infinie. Comme si on était enlisé, prit dans un filet invisible … Tonks avait eût cette impression. Alors même qu'elle réfléchissait le plus vite possible, les actions autours d'elle étaient d'autant plus rapides. Comme prise dans une torpeur, elle n'avait pût réagir et s'en voulait toujours. Quoi qu'il pense, c'était de sa faute au moins en partie puisqu'elle aurait dût empêcher cela, protéger avec les autres les lycans pris dans le piège de leur 'défaut'.
« Le boulot ne nous laisse pas le choix. On doit être polyvalent, et s'adapter à toutes les situations. Alors que là .... Donc si, que tu le veuilles ou non, c'est ma faute. Au moins en partie. »
Mais il ne comprendrait jamais, comme elle ne verrait jamais la douleur et les épreuves qu'il avait eût à subir. Leurs vies s'étaient déliées - pour le peu qu'elle l'était - et un gouffre s'était installé entre les deux ... Gouffre qu'elle voulait combler, qu'il le souhaite ou non.

Et quand il continua sur ses bêtises, annonçant qu'il était impensable qu'elle vienne pour cette raison, son regard se fit encore une fois mauvais. Pas question de le quitter de peur de le voir s'évanouir dans le monde ou bien être capturé de nouveau. Quand bien même Rémus aurait choisit de faire un tel voyage dans des conditions normales, elle l'aurait suivit … il était une partie de sa vie, et sûrement une trop grande partie. Mais le silence se fit. Sa façon à elle de protester, plus visible encore que si elle s'était mise à lui hurler dessus puisque ce silence lui ressemblait si peu ...

L'idée qu'il s'en aille la fit frémir une nouvelle fois. Se montrer forte, se montrer forte, se montrer forte … elle le reverrait. Plus vite qu'il ne pouvait l'imaginer, puiqu'elle passerait rapidement chez elle pour prendre quelques affaires et qu'elle transplanerait aussitôt pour le Grand Nord. Que le lycan rêve s'il espérait passer plus de deux jours sans la voir … elle écumerait le pays pour le retrouver, quitte à poser quelques jours de congés. Cependant, elle tourna légèrement le regard, de façon à voir s'il bluffait ou non … et il se levait déjà. La jeune se renfrogna, fixant avec un air revêche la maison d'en face. Être forte, être forte.

Quel fût donc son étonnement de voir une main apparaître dans son champs de vision, une main plutôt amicale et connue. Ses sourcils se froncèrent, et elle remonta son regard le long du bras comme hésitante sur le qui.. pourtant, elle rencontra le visage du lycan, et ses yeux se plongèrent sans hésiter dans ceux du brun. Soudainement rassérénée, ses traits se détendirent et elle mêla sans se poser de questions ses doigts à ceux de Rémus, sautillant presque pour se relever. Et à peine bien debout, elle se précipitait contre lui, l'enlaçant sans lui laisser de choix. Démonstrative, dites-vous? Si peu! Profitant de cet instant, comme un répit après le cauchemars, comme si enfin elle se réveillait pour se rendre compte que tout n'était justement qu'un rêve. Mais les marques qui étaient encore visibles tachaient de montrer le contraire, et celles qui étaient invisibles, celles qui étaient mentales étaient sûrement pires ... seul la patience pourrait en venir à bout, et encore. Tonks était donc bien décidée à tout faire pour lui permettre d'aller mieux, dans tout les sens. Parce que, d'une façon, son bonheur dépendait de celle du lycan. Impensable pour lui, si réaliste pour elle.
« Merci Rémus... »

Comme si ce simple geste avait eût pour effet de lui rendre sa naïveté enfantine, sa joie habituelle. Comme si le simple fait de pouvoir continuer avec lui la rendait pétillante et heureuse. N'était-ce pas le cas?

« Alors Rémus, c'est où exactement? »
Comment ça, il n'avait pas encore réellement dit qu'il acceptait qu'elle vienne? Pas grave. Elle partait de ce principe là.
« T'en fais pas pour les vêtements, je partirais plus tôt demain pour pouvoir passer à l'appart'. Aucun problèmes pour ça. T'es attendu directement au Ministère, ou bien autre part? »
Enthousiaste? Si peu!

« Le boulot ne nous laisse pas le choix. On doit être polyvalent, et s'adapter à toutes les situations. Alors que là .... Donc si, que tu le veuilles ou non, c'est ma faute. Au moins en partie. »

De toute façon pas la peine d'épiloguer concernant ceci. Il ne pouvait rien faire pour elle, c'était à elle de se pardonner. Lui ? Il ne lui en avait jamais voulu de toute façon de ne pas avoir réussi à le sauver. De toute façon elle n'aurait pas pu, du peu qu'on lui a raconté, tout jouait contre l'Ordre ce soir là. Enfin de toute façon il serait difficile pour lui de comprendre exactement par quoi elle était passée ce soir là, et les mois qui étaient passés par la suite. Comme le fait qu'elle ne pourrait comprendre ce que lui avait vécu finalement au cours de son emprisonnement. De toute façon tout ceci était du passé n'est-ce pas ? On tirait toujours des leçons de son passé. Enfin de toute façon là n'était plus la question, pour l'instant il fallait aller de l'avant. Et pour lui cela voulait dire partir. Il ne les abandonnait pas à la rude tâche qui les attendait, juste que pour une fois il souhaitait un peu penser à lui et s'aider plutôt qu'aider d'abord les autres avant de penser à lui.

Il fit plus que surpris quand après avoir accepté sa main, elle lui sauta quasiment dans les bras. Ce n'était pas vraiment ce à quoi il s'était attendu, loin de là. Enfin toujours est-il qu'il se raidit légèrement quand elle se serra contre lui, il était surpris. Après tout, bien que Tonks lui ait déjà montré ce genre de signe d'affection, cela s'était fait rare ces derniers mois, et les derniers contacts physiques qu'il avait eu, n'avaient jamais été réellement plaisants. Pour cela que pour cette première étreinte dirons nous, il resta les premiers moments sans savoir exactement quoi faire, mais bon maladroitement, il passa malgré tout ses bras autour d'elle, lui apportant ainsi ce qu'elle cherchait en venant se blottir contre lui. De toute façon est-ce qu'il lui avait déjà refusé une étreinte ? Amicale ou non ? Vous allez me dire oui. Mais bon.

« Merci Rémus... »

« Alors Rémus, c'est où exactement? »

« T'en fais pas pour les vêtements, je partirais plus tôt demain pour pouvoir passer à l'appart'. Aucun problèmes pour ça. T'es attendu directement au Ministère, ou bien autre part? »

Pardon ? Elle avait du mal interpréter son geste, c'était juste pour l'aider à se relever, voilà tout. D'ailleurs pour l'occasion, il desserra quelque peu l'étreinte, histoire de pouvoir l'observer. Bien qu'elle ait l'air d'avoir récupéré sa joie de vivre, enfin son tempérament habituel, ce n'était pas pour autant qu'il allait se laisser faire. D'ailleurs au premier soupir, elle dut comprendre qu'elle n'avait toujours pas gagné la partie mine de rien. Elle avait compris cela dans le sens qu'elle voulait, en fait en même temps, il n'avait pas été des plus explicites, et elle en avait profité. Il faudrait vraiment qu'il soit plus prudent avec elle désormais. Et elle continuait dans ce sens mine de rien. Il grogna plus pour la forme qu'autre chose malgré tout, avant de dire.

"Nymphadora !"

Il savait qu'elle n'aimait pas quand il disait son prénom, et pourtant il l'utilisait quand elle commençait sérieusement à l'exaspérer ou simplement quand elle profitait d'une situation. Il soupira une nouvelle fois, à vrai dire, il préférait la voir ainsi, plus pétillante que tout à l'heure. Avait-il vraiment le droit finalement de la laisser dépérir ? (Jane ne réponds pas je sais que tu diras non ) De la laisser avoir un comportement totalement étrange pour elle ? Après tout, là, ne redevenait-elle pas elle-même ? Il n'avait pas le droit de lui enlever cela. Mais en même temps, il ne pouvait l'obliger à risquer sa vie pour elle, bien que dans le Grand Nord ce serait lui qui risquerait sa vie, et pas elle. Enfin tout le monde comprenait qu'il était tiraillé actuellement dans ses pensées. Qui allait gagner ? Le cœur ? La raison ? Un mixage des deux ? Va savoir, jusqu'au moment ou il prit finalement la parole.

"Tu es.....incorrigible."

Bien ce n'était pas vraiment ce à quoi on s'attendait à vrai dire. En effet, il était difficile pour lui de trouver les bons mots actuellement. De toute façon avouons le de suite, il venait de perdre la bataille, et par sa faute en tout cas. Après tout lui qui avait laissé penser qu'elle aurait pu venir, même s'il n'avait rien dis. Enfin là, en ne rétorquant pas de suite, il venait malgré tout d'avouer subtilement sa défaite dans cette rude bataille. Finalement ce fut le cœur qui gagna n'est-ce pas ?

"J'ai une chambre à l'hôtel près de leur Ministère, je dois juste y déposer mes affaires. Peut-être qu'on te trouvera une autre chambre."

Mais on doutait qu'ils en aient encore de libre, surtout qu'il avait réussi à avoir la dernière. Merci les hiboux malgré tout sinon il se serait retrouvé à la rue. Donc on ne se berçait pas vraiment d'illusions face à cela. Enfin pour le moment il préféra quand même sortir de cette étreinte, il restait encore assez gêné de l'avoir contre lui de la sorte, enfin de n'importe quelle sorte. Sans oublier les restes de sa détention.

"C'est en Russie. Par contre, tu viens, mais tu ne fais aucune réflexion sur ce que je vais faire là-bas. Et ne tentes même pas de m'en dissuader ! J'ai accepté - j'ai été obligé - que tu viennes, ne me fais pas regretter cela ! Et une dernière fois, renonces à cela. Je ne suis pas sur de m'en sortir."

« Nymphadora ... »
Les cheveux de celle-ci ne se colorèrent même pas, d'un sage et pétillant rose. Elle rayonnait, heureuse d'avoir pût le piéger dans un simple quiproquo qu'elle avait tourné à son avantage .. Maintenant, il n'oserait plus partir seul : elle avait gagné. Tonks semblait retrouver sa joie et sa légèreté alors que l'information dévalait en elle : elle avait gagné, au moins pour un moment. Il ne refuserait plus, plus après lui avoir de tels espoirs .... Ses grognements n'étaient là que pour la forme, pour montrer à la Métamorphomage qu'après tout, il n'était quand même content. Forcément : elle avait réussit, elle partait avec lui. Direction le Grand Nord, la neige, la folle aventure – ou pas -. Direction aussi le froid, les transplanages quotidiens et une culture tout à fait différente. Pourtant, Tonks ne voyait pas ces derniers côtés de l'histoire : seuls étaient importants les bons. La présence de Rémus. La neige. Les feu de bois … Un sourire amusé et mystérieux naquit sur ses lèvres et elle le réprima vite. Il ne fallait pas qu'il ne devine ses pensées, où il repousserait bien vite l'hypothèse qu'elle puisse venir avec lui, ce qui était maintenant impensable pour l'Auror; beaucoup plus imaginable pour le lycan.
D'une voix roucoulante et amusée, comme si elle n'avait rien fait de mal, comme si tout était normal et habituel, elle répondit.
« Oui ? »

« Tu es …. incorrigible. »
Son sourire s'agrandit, resplendissant sur ses traits qui n'étaient presque plus tirés par la fatigue. Oui, elle était incorrigible. Et si elle ne l'était pas, leur relation n'aurait jamais été effleurée, et n'existerait jamais – une perspective qui lui faisait froid dans le dos -. Alors Tonks était heureuse de l'être, au moins autant qu'elle était fière de ce qu'elle venait de faire et de sa persévérance. Mais elle ne lui dit pas, puisqu'il ne comprendrait pas comme il ne comprenait pas qu'elle puisse l'aimer et ne vouloir que de lui dans sa vie. Oui, il était buté, au moins autant qu'elle même si il ne l'avouait pas.
« Vraiment? »
Comment ça, c'était complètement ironique? Oui, vous avez raison. Mais elle rayonnait tant de joie que sa propre ironie ne pouvait être mal prise, tant on pouvait se rendre compte qu'elle riait d'elle même. Car c'était ça : l'Auror reconnaissait sans aucun problème qu'elle était butée, irraisonnée, déraisonnable, avec des lubies et des utopies. Elle se savait trop pleine d'envies qui lui dictaient en partie sa vie. Ce pouvait être bien ou mal selon le point de vue mais elle s'en fichait : comme tout à chacun, elle recherchait son plaisir, son calme ou au contraire l'adrénaline que pouvait apporter son travail. Oui, elle n'avait rien à faire de son caractère, si différent de celui du lycan. Ils étaient à l'opposé : sage, réfléchi, introverti pour l'un, quand l'autre était folle, régie par ses pulsions et extravertie. L'un portait une obsession au regard des autres, l'autre s'amusait des réflexions qu'ils pouvaient avoir. Les contraires s'attirent, n'est-ce pas ....?

Mais ce n'était pas là la question. Rémus ne répondait rien, ne disait pas non, révélant encore et toujours sa 'défaite'. Son assentiment. Merlin, qu'elle était heureuse!
« Peut-être qu'on te trouvera une autre chambre. »
Une petite voix murmurait à Tonks que ce ne serait pas le cas, sinon il aurait dit simplement qu'ils trouveraient une autre chambre. L'aventure devenait follement intéressante, alors. Se mordillant la lèvre, elle affichait un grand sourire malicieux, l'écoutant sans répondre cette fois. Ils verraient, même si elle espérait que ce ne serait pas le cas ... Ils auraient alors le temps de discuter - ou pas -, et de remettre les choses à plats. Peut-être d'oublier les derniers mois et d'en revenir au point où ils étaient arrivés - mais de ça, Tonks doutait. Il ne fallait pas espérer trop de chose, tout de même ...-.

« J'ai accepté – j'ai été obligé! »
Le visage de la jeune afficha un air faussement choqué par cette révélation, et pourtant angélique. Elle ne l'avait pas tant forcé que ça. Pas trop. Comment ça, vous n'y croyez pas? Moi non plus. Tonks était simplement arrivée avec l'idée de repartir avec lui et n'en avait pas démordu. Une simple persévérance qui avait eût raison de l'attitude butée du lycan. Sa voix s'éleva, tout aussi angélique que son expression, rayonnante aussi.
« C'est ça, oui ... »

Mais elle acceptait ses conditions sans même chercher à les discuter, ce qui était étonnant chez l'Auror. D'abords parcequ'il acceptait et donc faisait un effort, ensuite parce que ça ne servirait à rien sinon à le raidir et à lui faire regretter sa décision – si peu forcée! -. Et puis, elle aurait tout le temps qu'il lui faudrait pour réussir à lui en parler l'air de rien.
Toujours de cette voix rayonnante, sautillant et virevoltant presque en acceptant de le libérer de cette étreinte expressive, elle répondit.
« Promit! Je serais sage. »
Ce mot sonnait faux quand il était accordé à la Métamorphomage, mais pourquoi pas ..

« Oui ? »

« Vraiment? »

« C'est ça, oui ...»

« Promit! Je serais sage. »

Que de belles paroles tout cela. Elle le cherchait vraiment de toute façon. Il préféra ne rien ajouter d'avantage, de toute façon cela ne serait bien sur pas à son avantage. Il pouvait bien entendu la menacer de la renvoyer chez sa mère si elle continuait ainsi, mais de toute façon elle continuerait avec son impertinence. Après tout n'était-ce pas une partie qui faisait son charme ? Il préféra ne pas répondre à ce genre de questions de toute façon, tout le monde connaissait la réponse, et lui également. Il l'avait dans la peau malgré tout, et malgré tout ce qu'il pourrait dire finalement, il lui était toujours difficile de dire un simple "non". Bien que cela soit pour son bien, mais va comprendre Rémus. De toute façon d'un côté il essayait de l'éloigner de lui, de l'autre, il voulait sa présence. Comme quoi, il était vraiment difficile à comprendre par moment.

Enfin il préféra désormais se reculer pour récupérer ses bagages. Elle avait promis d'être sage, de toute façon il doutait réellement qu'elle y arrive en fin de compte. Pour le moment, il n'ajouta rien, il était heureux de la voir à nouveau elle-même, c'était suffisant pour le moment. De plus Rémus n'avait jamais été un grand bavard mine de rien, la plupart du temps, on parlait peu, et le reste du temps, ce n'était jamais très explicite. Enfin toujours est-il que pour le moment, il se rapprocha à nouveau d'elle.

"Bien je vais faire un transplanage d'escorte. Tu ne sais pas encore ou cela se situe, j'y suis déjà allé pour ma part."

Est-ce qu'il avait peur de la toucher ? Mais non. Légèrement fébrile, il prit sa main dans la sienne, que personne n'ose imaginer quoique ce soit dans ce geste, c'était simplement pour transplaner. Oui tout le monde allait y croire bien entendu, il aurait pu simplement lui prendre le bras aussi. Bref, en tout cas, on préféra ne pas observer le visage de Tonks quand il fit ce geste, ce serait bien trop embarrassant de toute façon. Bien concentration sur la destination, avant que tous les deux ne disparaissent dans un joli petit "plop". Rendant à nouveau le cottage calme. Et fermé. Oui on y avait pensé avant de partir.

Direction Le Grand Nord : Hôtel

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