Voilà, encore une journée de passer ! Audrey traînait les pieds dans Pré-au-Lard. D’ici quelques minutes, il faudra rejoindre le groupe pour rentrer à Poudlard.
Elle soupira. Les mains dans les poches, elle regardait autour d’elle ce qu’elle pouvait faire pour passer le temps.
Ses yeux se posèrent sur le magasin Honeydukes, sur la cabane hurlante, Zonko, et …
Elle se redressa, une idée en tête. Elle regarda derrière elle. Aucuns élèves n’étaient dans les parages.
Au pas de course, elle se rendit en direction de la cabane hurlante. Arrivée devant, elle sortit sa baguette et ouvrit la porte.
Des drôles de bruits se faisaient entendre un peu partout.
Audrey commença à grimper à l’étage, tous ses sens aux aguets. Après avoir fait le tour de l’étage, elle décida de redescendre. Elle posa sa main sur la rampe et entama la descente quand … CRAC !!!
Une marche céda et entraîna Audrey dans sa chute.
Un peu sonnée, Audrey essaya de se relever.

Aie ! Je me suis cassée la cheville !

Audrey grimaça de douleur. Elle regarda sa montre.

Zut ! Ils sont repartis à Poudlard sans moi.

Elle regarda autour d’elle pour trouver quelque chose qui puisse l’aider à marcher quand elle entendit des bruits de pas.
Assise au sol, elle prit sa baguette et la pointa devant elle.

L'après midi finissait et il y avait encore des retardataires sur le chemin qui menait à l'école. En pestant sous cape, Opal se dépêcha de les houspiller...après tout on n'est pas préfet pour des prunes....mais voilà qu'une petite Gryffondor venait lui souffler qu'une de ses camarades avait disparu.

Ah bon!...super, l'aprem...la prochaine je passe, grommelait la jeune fille en se tordant le cou pour essayer de voir en toutes directions...pas de trace de l'adorable créature mais surtout pas question de rentrer sans elle...alors...
Il n'y avait pas cent mille endroits où une enfant de onze ans puisse se trouver à Pré au Lard...elle ne serait sûrement pas allée au Trois Balais, ni à la Tête de Sanglier, à moins d'être rudement en avance pour son âge...Zonko, Honeydukes et autres endroits susceptibles pour une première année furent passés au peigne fin...il faut dire qu'Opal McLane était une préfète responsable, même si l'égarée en ce cas n'était pas de sa maison...en se promettant de régler leur compte aux irresponsables de Gryffondor elle dirigea ses pas vers la Cabane Hurlante...définitivement l'endroit rêvé pour attirer l'attention d'une enfant trop curieuse.

La cabane miteuse était encore en plus mauvais état qu'à sa dernière visite...parce qu'elle y avait été quand même...tenant compte que la curiosité était aussi son fort et qu'elle n'était pas née préfète...

Lumos!, à part des toiles d'araignées à faire la joie d'un collectionneur pas de trace trop évidente de passage humain à première vue...mais en y regardant bien, la jeune fille découvrit des traces de pas...des traces toutes fraîches. donc la petite délinquante ne pouvait être trop loin, Eho! mioche Gryffondor sort d'où tu es, j'ai pas toute la vie, moi!!!, cria t'elle si fort qu'elle eut peur de voir les murs surannés s'écrouler mais au lieu de cela elle entendit un fracas de fin de monde venant de escaliers...guidée par la lumière de sa baguette elle se dépêcha d'arriver sur les lieux où un spectacle consternant l'attendait.

Une enfant, blonde comme les blés, pointait sa baguette qui produisait un joli Lumos et regardait face à elle avec des grands yeux, légèrement écarquillés de sainte crainte.

Alors, ma puce...on a voulu faire un petit tour de reconnaissance?, elle arriva prés d'elle et la dévisagea, et tu t'es fichue en l'air!...tu peux me dire ton nom, petite? pas de crainte, je ne vais pas te faire la peau...seulement te ramener au bercail!, après tout Opal avait beaucoup d'expérience avec les moutons et savait qu'on ne tirait rien d'eux en les engueulant, forcement le même principe devait marcher pour les enfants ...

Audrey regarda, effarée, la nouvelle arrivante. Sa baguette tendue devant elle, elle se tenait prête au cas où. Lorsque la jeune femme s’approcha, Audrey se rendit compte que c’était une élève de Poudlard et même une préfète ! Voilà qui promettait d’être intéressant. Elle allait sûrement se faire disputer mais qu’importe ! Si elle était punie aujourd’hui pour sa témérité, elle pourrait recommencer demain !

Je m’appelle Audrey Phillips et j’aimerais que tu me parle autrement ! dit-elle d’un ton cassant. J’ai besoin de personne pour rentrer. Je sais me débrouiller toute seule !

Elle voulut se lever et gémit sous la douleur. Elle resta donc assise dans la poussière.
Elle jeta un coup d’œil à la jeune femme.

Et toi ? Tu t’appelle comment ?

En voilà une petite à la langue bien pendue! Opal ne put s'empêcher d'éclater de rire devant tant de vivace férocité...

Dis donc, tu as pas froid aux yeux , toi!, fit elle remarquer, je suis Opal McLane, préfète de Poufsouffle et réputée pas commode, alors si tu as envie de te chamailler...tu devras d'abord te trouver quelqu'un de ta taille...laisse moi voir cette cheville!

La petite demoiselle de Gryffondor n'avait pas l'air facile à vivre mais Opal en avait rencontré des plus durs qu'elle sans perdre la bonne humeur. La cheville était foulée pas cassée mais de toutes façons ça devait faire assez mal parce que Audrey se mordit les lèvres pour ne pas crier.

Ferula!, dit Opal calmement en faisant apparaître une attelle et des bandages, qui s'adaptèrent aux besoins du moment, allons, debout maintenant, on rentre...ça va?

Elle s'était définitivement trompée en la comparant aux moutons...eux, ils ne se disputent pas avec qui les sort du trou où ils sont tombés...pas de doute, toute son affection pour les stupides mais reconnaissants ovins!

Lorsqu'Opal éclata de rire, Audrey fronça les sourcils. Pourquoi fallait-il qu'on se moque toujours d'elle ?

Que tu sois préfète ne m'intimide pas du tout ! Et si j'avais trouvé quelqu'un à ma taille, je ne serais pas là mais en train de le provoquer en duel !

Audrey se leva en serrant les dents. Elle ne voulait pas montrer qu'elle avait mal. Elle essaya de poser le pied par terre pour avancer seule mais elle faillit s'étaller. Par Merlin, que c'était douloureux !

Audrey, les larmes aux yeux, s'appuya sur une chaise. Elle ne voulait pas demander à Opal de l'aide. Elle avait l'habitude de se débrouiller seule et ce n'était pas maintenant que cela allait changer.

Audrey fut très surprise de la réaction d'Opal.
Lorsque celle-ci la souleva, Audrey ne réagit pas de suite. Alors qu'elles arrivaient vers la porte, Audrey se mit à remuer dans tout les sens.

Laisse-moi descendre !

Elle s'agita de plus belle.

Repose moi ou tu vas le regretter ! Tu vas tâter de ma baguette si tu ne me lâcher pas immédiatement !

Audrey prit sa baguette et la pointa sous le nez d'Opal.

Elles étaient déjà hors de la cabane et Audrey n'avait , définitivement , pas la moindre intention de faire la partie facile. Opal avait beau avoir beaucoup de sens de l'humour mais ça commençait à aller un peu trop loin pour son goût...en sentant la baguette de la petite mégère sous son nez, elle réagit et sans aucune délicatesse la posa sur l'herbe au bord du sentier pour sortir à son tour sa baguette et la balancer sous le nez de la petite demoiselle, alors qu'elle lançait des petites étincelles dorées.

Je suis consciente que tu n'as pas de manières mais ce n'est certainement pas ta faute..alors, écoute moi bien, mon petit, je suis très patiente et compréhensive mais ceci commence à devenir gênant...j'ai deux options, te laisser ici pour que tu te débrouilles à ta guise ou te ramener à l'école, je prends la seconde...parce que c'est mon devoir, elle parlait calmement sans démontrer la moindre exaspération mais l'éclat de ses yeux promettait tout autre chose, si tu y tiens...quand tu pourras tenir convenablement debout, on pourra s'affronter en duel...comme ça tu répares ton orgueil blessé et moi je m'amuse un peu...Okay?

Audrey se retrouva sur le sol plus rapidement qu'elle le pensait. Alors qu'elle se redressait, elle vit la baguette d'Opal pointée sur elle.
Sa première réaction fut de se mettre à bouder. Puis, alors qu'Opal lui expliquait ses differents choix, Audrey se remit debout péniblement.
Elle lança un regard noir à Opal et répondit.

Je suis prête à me mesurer à toi quand tu le désire ! Mais sache que je ne te ferais pas de cadeau !

Elle avança de quelques pas en direction de Pré-au-Lard puis se retourna brusquement.

Et saches que je tiens déjà debout convenablement !

Elle avait à peine fini sa phrase qu'elle s'étalla dans l'herbe.

Par Merlin ! Saletée de cheville !

Audrey releva la tête en entendant Opal rire. Elle ne s'attendait pas du tout à cette réaction de la part de la préfète.
Des larmes lui vinrent aux yeux. C'était la première fois que quelqu'un lui tenait tête. Chez sa grand-mère, elle faisait ce qu'elle voulait et Clémentine, sa soeur, lui permettait de faire pleins de choses.
Lorsqu'Opal l'aida à se relever, Audrey réalisa que la nuit commençait à tomber. Ce n'était pas qu'elle avait peur la nuit mais elle ne connaissait pas du tout l'endroit.
Ravalant sa fièreté, Audrey se laissa faire. Elle s'appuya sur Opal et commença à avancer.

Que veux-tu que je te dise ? Je crois que tu as vu le pire côté de ma personnalité. Je déteste demander de l'aide et je déteste être moquer !

Audrey écouta Opal attentivement. Jamais sa soeur ne lui avait parler comme cela. D'ailleurs même en étant dans la même maison, elles ne se voyaient jamais et le contact avec sa grande soeur lui manquait.
Elle se mit à imaginer à ce que serais sa vie avec Opal pour grande soeur. Elle sourit. Que de parties de plaisir !
Lorsqu'Opal lui demanda les sortilèges qu'elle connaissait, Audrey sourit de plus belle.

Voyons, y'a Rictusempra, Serpensortia, Incendio, ... mais mon préféré c'est Léviscorpus.

Audrey regarda Opal. Elle se doutait que celle-ci allait faire une réflexion. La plupart de ces sorts n'étaient pas du niveau d'une première année. C'était peut-être pour cela qu'elle était à Gryffondor.

Audrey se mit à rire en pensant à la petite Opal recevant la fessée du siècle.

Ce sera avec grand plaisir que je t'aiderais à apprendre ce sort.

bon, ma puce...on est arrivées...

Elle regarda devant elle et vit avec surprise que le chateau se dressait devant elles.
Elle se tourna vers Opal.

Merci, je crois que je pourrais me débrouiller seule à partir d'ici.

Lorsqu'elle dit cela, elle regarda autour d'elle si des petits gryffondors trainaient dans le coin. Elle ne voulait pas être vue en train de se faire aider. Elle tenait à sa réputation !

Alors, à bientôt !

Elle fit un petit signe de la main à Opal et s'éloigna en direction de l'infirmerie.