Si elle s'était contentée de parler les choses auraient été sûrement plus faciles pour lui mais voilà qu'elle s'approchait de lui et nouant ses bras autour de son cou l'embrassait.
Michael sentit le peu de raison qui lui restait chavirer dans un tourbillon de sentiments contraires. Il désirait à la folie la douceur de son corps et de sa bouche et à la fois, voulait mettre à sauf l'intégrité de son âme. Il savait que s'il continuait ainsi, ils finiraient par faire l'amour et après tout serait terriblement difficile.

Je ferais mieux de m'en aller.

Il avait parlé d'une voix enrouée, l'éclat des ses yeux trahissant le désarroi de son esprit. Avec toute la délicatesse du monde il écarta la jeune femme et s'éloigna de quelques pas.

Pardonne moi, Mystery...si je reste un instant de plus il sera trop tard . Ceci est quelque chose qui ne peut pas être prise à la légère

Il s'en voulait terriblement d'avoir déclenché une situation pareille, d'avoir découvert qu'elle l'aimait plus qu'il ne l'aurait cru et de devoir presque s'enfuir sous peine de lui briser le cœur plus tard.
Pourtant, il se sentait incapable de bouger, de disparaître. Il restait lá, stupidement decontenancé par ce qu'il sentait, sans parvenir á donner un nom précis à ce sentiment affolant qui avait germé tout à coup. Mystery avait été l'amie par excellence, la complice merveilleuse, l'insouciance de cette adolescence qui semblait si lointaine. N'était il pas en train d'embrouiller tout, de se laisser aller, tout simplement à un besoin intense de se sentir vraiment aimé? Ne confondait il pas l'attirance normale face à la femme splendide qu'elle était devenue avec un sentiment plus profond tout simplement parce que c'était ce qu'il aurait désiré?

Elle ne voulait en aucun cas que Michael angoisse ou soit triste. Pourtant elle n'avait pas raté son coup. A la
leur qu'elle vit dans les yeux du jeune homme allongé en face d'elle, elle se sentit réellement coupable de lui
avoir dit la vérité.

-Pardon...Pardon mon ange mais je ne peux rien te promettre....Il faut que j'ai un nouveau coeur...

Elle se redressa et posa son front sur le sien. Il était tellement beau qu'elle ne voulait pas que la tristesse soit
peinte sur son visage. Elle allait aussi pleurer si ca continuait, et ne pourrait plus s'arrêter. Il fallait dévier
sur quelque chose de beaucoup plus gai. Elle déposa doucement ses lèvres sur les siennes, descendit
lentement et doucement jusqu'au creux de son cou. Elle savait qu'elle était douée pour les baisers et les
caresses. Le serait elle assez pour lui faire oublier ...?
Elle passa doucement ses petites mains sur son torse.

-Je t'aime...

Si il ne lui répondait pas, ca lui ferait pas grand-chose, car au moins, elle le lui avait avoué.

Sa promesse était totalement vaine, malheureusement, et elle même le savait. Elle avait vécu dans les
couloirs de l'hôpital lorsqu'elle ignorait encore l'existence de la magie, elle ne croyait plus au conte de fée,
et c'est surement pour cela qu'elle était toujours aussi joyeuse et pétillante, pour couvrir ce désespoir
qu'elle avait encré dans son âme depuis qu'elle était venue au monde.

-Je sais...

[i]Un nouveau baiser passionné, et s'était comme si tous ses malheurs s'envolaient, laissant place a un
bonheur tout neuf. Il se ressemblaient et se complétaient, tous deux avaient une existence compliquée, et
c'était surement cela qui les avaient réunis. Mystery regrettait de ne pas avoir compris que l'amour qu'elle
voulait donner n'était destiné qu'a une seule et unique personne et comme elle n'arrivait pas a le voir,
s'obligeait a jouer les bourreaux des cœurs..

Elle se plaisait vraiment a le découvrir, en tant qu'homme et non ami, parcourant son corps musclé et
parfait a l'aide de ses petites lèvres et de ses petites mains. Un plaisir de sentir ses frissons, son soufle
dans son cou, ses lèvres sur les siennes. Rien que cela et elle était heureuse.

Epuisée elle aussi, la jeune femme s'était juste accordée une pause alors que le jeune homme venait de s'endormir, pour manger quelque chose. Ce soir la, un reste de nouilles asiatiques. Puis après s'être changée, elle avait doucement coiffé ses boucles brunes, complètement dans ses pensées, et trop préoccupé pour voir l'air tourmenté de Michael qui dormait profondément. Elle se coucha prêt de lui, lovée au creu de ses bras.

C'est alors qu'un cri la fit sursauter, tard dans la nuit. Michael se tenait assis dans le lit, hatelant, l'air hagard et complètement perdu. Baillant sans retenue, mais toujours avec classe elle se redressa elle aussi et caressa doucement la joue de son amoureux, avant de lui demander, d'une voix toute douce et endormie.

-Hey...Mon ange...Que se passe t'il ?

Elle l'embrassa doucement, et l'observa de ses prunelles turquoises et interrogatrices.

Elle ne comprenait pas. Il était plus de trois heures du matin, il gelait et faisait nuit noire. Pourquoi voulait
il partir maintenant et ne pas passer la nuit avec elle ? Sautant du lit, ses petits pieds se refroidissant
instantanément au contact au contact du carrelage froid. Elle protesta vertement, vexée.

-Pourquoi pars tu a cette heure ci ?!

Les sourcils froncés et les mains posées sur ses hanches, elle ne faisait pas bien peur, devant le garçon blond
d'un mètre quatre vingt. Elle pencha délicatement la tête sur le coté, en voyant son air résigné. Et cet air
ne lui plaisait pas...Mais alors pas du tout ! S'approchant de lui, elle resta tout de même a une distance
respectable, pour ne pas céder a son envie de lui sauter dessus.

-Est ce si important ?

Il fallut pas longtemps a Mystery pour comprendre ou allait se rendre Michael, et avec qui. Et lorsqu'elle
comprit, son expression ce fit vraiment impressionnante, dure et glacée. Il allait rejoindre la jeune femme
la jeune femme dont il lui avait parlé hier, il ne fallait pas être devineresse pour le savoir.

-Oh...Je vois.

Lui jetant un regard qui en disait long sur son état d'esprit, et serrant les poings pour contenir sa colère
elle se détourna de lui. Soupirant, elle se détendit légèrement après force investigations mentales. Michael
était toujours derrière elle. Il s'en voulait surement, mais était prés a partir. Serrant la mâchoire, elle
marcha tranquillement jusqu'à son lit, se surprenant elle même a être d'une jalousie sans borne.

Mais pouvait elle l'empêcher de partir ? Elle se sentit soudain mélancolique a l'idée qu'elle ne le satisfaisait
peut être pas...Physiquement

Il aurait pu partir tout de suite, ca aurait été moins difficile pour elle d'être furieuse après lui. Seulement il
avait vraiment décidé qu'elle lui dise ce qu'elle avait sur le cœur ce qu'elle ne ferait pour rien au monde.
Il vint s'asseoir prés d'elle et voulut la prendre dans ses bras, elle aurait voulu y échapper, mais il était
vraiment très habile, quand il voulait. En plus, elle n'était pas difficile a soulever, loin de la. Ses yeux
turquoises se plantèrent dans ceux du jeune homme, sans pitié.

-Je suis pas jalouse...Euh...enfin peut être un peu mais je trouve un peu blessant que tu passe une partie
de la nuit avec moi et une autre partie de l'autre, ça ne se fait pas.

Avec son air renfrogné, elle faisait beaucoup plus rire qu'autre chose, et ca ne l'aurait pas éttoné que son
amoureux se laisse emporter par le fou rire.

-Laisse tomber. Tu veux ?

Michael la connaissait trop bien comme pour se méprendre sur ses sentiments, son visage était si expressif qu'il pouvait y lire à livre ouvert. En plus, il la sentait trembler de colère dans ses bras, comme un chaton effarouché qui cherche a s'échapper.
Elle lui lança un regard venimeux, son anglais en prenait un rude coup et il devait faire, comme toujours un effort pour ne pas rire.

Je suis pas jalouse...Euh...enfin peut être un peu mais je trouve un peu blessant que tu passe une partie de la nuit avec moi et une autre partie de l'autre, ça ne se fait pas.

Cet aveu le fit sourire et il se sentit franchement mauvais en laissant filer une longue mèche de ses cheveux sombres entre les doigts, comme si rien.

Je sais que ce n'est pas une situation très régulière.

Sa voix avait une intonation caressante et enjôleuse, tandis que sa main, à présent, s'emmêlait dans ses cheveux, se livrant à une impénitente caresse.

Mais ni toi ni moi ne sommes des gens courants, on a un esprit plus ample , n'est ce pas, ma douce?...et puis, avoue...ça donne quand même un peu de piquant à la vie, faire les choses pas comme tout le monde.

Il déposa un baiser sur sa tempe, un autre sur sa joue puis carrément sur sa bouche , frémissante de rage mal contenue.

Je ne pouvais pas envisager te rencontrer et être fulminé sur place d'un coup de foudre imprévu. L'autre existe et ce n'est pas sa faute. Il n'y a aucune promesse ni engagement entre nous, c'est une relation libre et je dois avouer que très satisfaisante. Par contre, avec toi existent des sentiments très forts...et tu le sais, tu le sens. Et oui...tu es jalouse, je le vois dans tes yeux...tu as envie de me griffer comme un chat sauvage et moi j'ai envie de t'embrasser comme un fou, ma Mystery, de découvrir de nouveau chaque petite parcelle de ton corps...tu aurais dû me laisser partir tout à l'heure...maintenant si tu veux que je m'en aille, il te faudra me chasser.

Il la renversa sur les oreillers en la regardant droit aux yeux, un sourire désabusé à la bouche. Il ressemblait à un paisible mais dangereux fauve, prêt à dévorer sa proie.

En plus, il s'amuser a la titiller comme un vrai goujat. la jeune femme se mordit douloureusement la lèvre
inférieure, se contrôlant pour ne pas lui sauter dessus et lui arracher ses vêtements. Elle l'écouta en
poussant des soupirs a fendre l'âme, pas très convaincants, certes, mais elle faisait de son mieux pour
paraitre d'une tristesse sans borne, même après tout ce qu'il venait de dire, qui tournait plutot en sa
faveur, il faut l'avouer. Ses dernières paroles la firent frissonner et un sourire coquin lui échappa alors
qu'elle se faisait renverser sur les oreillers.

-Humpfh C'est vraiment pas drôle, je n'arrive jamais a t'en vouloir longtemps.

En prononçant ces quelques mots, dont le ton indiquait clairement dans quel état d'esprit elle était, un
état prompt a la réconciliation sur l'oreiller. A l'aide de ses petites mains, elle déboutonnait
consciencieusement les boutons de sa chemise, comme si c'était un casse-tête chinois.