Alors qu’elle attendait sa réponse, elle se mit à l’observer à demi, un léger soupire de calme et de contentement au bord des lèvres. Comme à chaque fois qu’elle était avec lui – ou presque, si l’on oubliait quand il l’appelait Nymphadora ou certains cas particuliers -, elle était bien …. Mieux qu’un calmant, ce Mumus ! Un sourire amusé naquit sur ses lèvres, avant qu’elle ne se remette à siroter sa boisson, tout en réfléchissant. Pourquoi était-elle attirée par lui, voir même amoureuse de lui ? Ils ne se ressemblaient pas vraiment au niveau du caractère, lui si calme, si posée, elle si électrique. En faite, c’était peut être pour ça : sa présence la détendait, et alors, même si elle ne maitrisait pas mieux ses maladresses, elle se sentait plus à l’aise. Ho, et puis … elle n’avait pas besoin de raisons pour savoir qu’elle l’aimait. C’était un fait établi.

Lorsqu’il reprit la parole, s’embrouillant dans ce qu’il disait, elle ne pût, encore une fois, s’empêcher de sourire d’une façon totalement amusée, et candide. Il n’avait pas le temps ? Le temps pour quoi ? Et puis, d’abords, pourquoi soupirait-il en prononçant son nom … elle n’avait rien fait ! Ou du moins, pas encore. Car à coups sûr, elle réattaquerait la conversation avant qu’ils ne quittent le bar, et était particulièrement décidée à ne pas lâcher prise, même s’il était peu probable qu’ils ne repartent ensemble, cette fois encore. Le rêve était permis, n’est-ce pas ? et puis de toute façon, sans persévérance elle n’y arriverait jamais …. Même si la prochaine fois, il se méfierait sûrement en la voyant arriver.

S’appuyant avec un coude sur la table, une main posée sur le bois de cette dernière, elle laissa tapoter ses ongles sur la surface, le laissant finir. Elle reprit alors la parole, affichant un air totalement candide et loin d’être crédible venant d’elle.
« Le temps pour quoi ? Je parlais juste de te voir pour discuter. Enfin …. »
Elle se pencha légèrement en avant, plongeant son regard dans le sien, se délectant de cet instant si rare. Phase d’approche, niveau 1.
« … enfin tu pensais peut être à autre chose. Et si c’est le cas, j’veux bien savoir quoi. » termina-t-elle, une lueur aussi curieuse que malicieuse se glissant au fin fond de ses yeux qu’elle gardait rivés sur ceux du membre de l’Ordre.

Se redressant, l’air de rien, elle eût un vague geste de la main qui n’engageait à rien, cherchant le meilleur moyen d’attaquer la discussion, et de pouvoir dériver l’air de pas y toucher sur celui qui les fâchait toujours : eux. Oui … Toujours le même scénario. Dés qu’ils se mettaient à parler de ça, Rémus niait en bloc, refusait tout voir même changeait de conversation, et réussissait alors à exaspérer la jeune extravertie. Ne trouvant rien, pour l’instant, Tonks se décida à élucider une grande question.
« Et que fais-tu de si …. Important, ces derniers temps ? »

Nymphadora. LE mot, s’il en était un, à ne pas prononcer devant Tonks. LE mot qui l’énervait au plus. LE mot qu’elle ne supportait pas. Son prénom, simplement. Enfin … si on pouvait appeler ce mot ‘prenom’. Quelle idée, sérieusement, d’affubler sa fille d’un tel enchainement de lettre. Tout simplement impensable … et pourtant, Andromeda Tonks l’avait fait. Nymphadora …. La jeune je s’en remettrait jamais. Mais bref. Un coup d’oeuil féroce, des cheveux qui virèrent au rouge pétant en moins d’une seconde, et elle chuchotait d’une voix lourde de reproche
« Tonks, Rémus. T-o-n-k-s »

Enfin bon, elle l’avait bien cherché. C’est d’ailleurs pour ça que ses pointes redevinrent roses fuchias, bientôt suivis par ses racines, et qu’elle radoucit son regard. Elle ne pouvait, de toute façon, rester fâchée longtemps avec lui … c’était Rémus. Son Rémus, quoiqu’il en dise. Et alors qu’elle se faisait cette remarque, il fît sa première faute. Elle se mordilla la lèvre s’interdisant de le couper. Elle saurait simplement s’en souvenir, le moment venu, quand ce serait de nouveau à la jeune à reprendre la parole.

Il fît remarquer qu’ils ne devaient perdre ce que Dumbledore leurs avait légué. Elle leva légèrement un sourcil, ne comprenant pas réellement … qu’elle était le rapport entre les deux histoires ? C’était leurs vies privées, à eux, et elle ne regardait personne d’autre si ce n’était eux. Tonks prit le temps de réfléchir à la question, sirotant sa boisson et perdant quelques précieuses secondes. Mais non, elle ne voyait pas le rapport.


Croisant les bras, elle déclara alors, un léger sourire au creux des lèvres et tout en le fixant avec un air relativement sérieux.
« Tout d’abords .. quelle est le rapport entre eux, et nous ? Ils n’ont rien à voir avec ça. »
Prenant une nouvelle son temps pour continuer, se retenant de rire, ses yeux pétillants maintenant d’une malice impossible.
« et puis … tu l’as dit toi-même. Le temps n’est plus aux discussions. Je peux donc en conclure, que … ? »
La malice dépassa le fond de ses yeux, et s’étala en un grand et joyeux sourire sur son visage. Bien sûre, elle savait qu’il n’avait pas dit ça pour faire comprendre ça... mais Tonks interprétait comme elle voulait, ou plutôt … comme ça l’arrangeait. Et là, elle avait vite fait son choix.

Reprenant un air un peu plus sérieux, elle se repencha en avant, glissant son menton dans sa main et repoussant une mèche rebelle qui se glissait devant son regard.
« Rémus … Tu sais très bien ce que j’en pense. Et j’suis presque sûre que tu n’en penses pas moins, de ton côté. Alors, épargne-nous une harassante discussion qui ne rimerait à rien si elle n'est pas vrai. »
Quitte ou double. Qui veut jouer ?

Lorsqu’il esquissa un simple sourire, Tonks ne pût s’empêcher de rêvasser. Elle aimait le voir ainsi, un peu plus intime, un peu plus naturel, elle aimait le voir sourire, oui. C’était de tels instants, si minuscules soient-ils qui lui redonnaient la force d’y croire, d’espérer qu’un jour ils seraient ensemble, et qu’un jour elle le verrait sourire plus d’une infime seconde. Comme si, lorsque ses lèvres s’étiraient doucement, il se transformait, il acceptait de mettre son sérieux calme de côté pour se livrer. Mais peut-être se trompait-elle. Peut-être souriait-il plus qu’elle ne l’imaginait, et qu’elle se faisait des illusions … qu’importe, la jeune y croyait dur comme fer.

Lorsqu’il la rabroua, Tonks prit un air buté, comme un enfant qui sait qu’il vient de faire une bêtise mais refuse de l’admettre. Car non, elle n’avait pas été sérieuse. Ou plutôt, si, mais il ne comprenait pas combien c’était important pour elle, combien elle était attachée à lui. Et puis, il était assez sérieux pour deux, elle pouvait se permettre d’ajouter une touche de … couleur dans la relation étrange qu’ils entretenaient. Mais encore une fois, Tonks se trompait peut être, et il n’appréciait pas forcément qu’elle soit si délurée que ça…. Mais jamais elle ne changerait. Et jamais elle ne s’excuserait de ne pas être assez sérieuse.

Elle continua alors, sans se démonter - de toute façon, elle avait l’habitude de se faire rabrouer -. Elle l’écouta réponde, s’étant de nouveau redressée, et le fixant. Ils ne pouvaient pas. Ce n’était pas possible. Pour un peu, la situation l’aurait fait sourire. Toujours les mêmes excuses. Toujours les mêmes réponses. Toujours le même scénario. Exactement le même. Elle proposait ; il refusait ; elle insistait ; ils se lassaient parfois. Oui, toujours la même chose, juste la fin différait selon les jours et l’humeur des deux. Parfois même, ils se fâchaient à moitié, aucun des deux n’acceptant de lâcher son point de vue. Dans ce dernier cas, la jeune Auror rentrait toujours déçu de sa rencontre, puisqu’elle n’aimait vraiment pas s’embrouiller avec lui. Et aussi parce que derrière sa carapace de joie et de force, elle n’avait qu’une peur : le perdre.

Elle soupira alors lentement, tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées, pour trouver quoi lui répondre. Avant de reprendre la parole, Tonks se pencha en avant, et avec sa maladresse habituelle, manqua de faire tomber son verre. Secouant légèrement la tête - elle ne changerait jamais, non -, elle remit le verre bien droit au centre de la table, et replongea son regard dans le fin fond de celui du Loup Garou.
« Ok. »
Ils ne pouvaient pas. S’il le disait ….
« Mais pourquoi on essaye pas ? »
Se préparant déjà à ce qu’il pourrait dire, elle leva légèrement un doigt comme une mère grondant un enfant, un sourire amusé se glissant de nouveau sur ses lèvres.
« Et in-ter-dic-tion de dire que c’est parce que tu te trouves trop vieux ou je ne sais pas quoi pour moi. »
C’était peine perdue : elle en était déjà sûre. Si il refusait encore une fois maintenant, elle abandonnerait … pour la soirée, bien sûr !

Encore et toujours la même chose. Vieux, terne, dangereux … Tonks venait pourtant de le lui interdire, mais il ne se gênait pas. Vieux, terne, dangereux. Il en avait d’autres bêtises à dire ? Mature, une vie plus qu’excitante, et haute en couleur. Voilà ce qu’elle pensait de lui, et quoi que Rémus puisse dire, elle ne reviendrait jamais sur ses positions. Pire qu’une obsession, oui …. Mais elle le vivait bien. Très bien, même. Et qu’elle en redemandait toujours.

Donc, quand elle entendit ses premières phrases, elle se contenta de lever les yeux aux ciels avec un long soupire. Non mais ho. Elle s’était promise de se taire, de ne rien dire, d’accepter ce qu’il dirait… et elle n’en ferait rien, comme d’habitude. Alors quand il termina, elle le fixa calmement, bien que le fond de ses yeux rugissent, et se contenta de murmurer d’une voix sourde
« Je n’en ferais rien. Et tu le sais très bien. Tu ne vaux pas rien, et crois moi, je m’accroche pas pour rien. Donc penses ce que tu veux, mais je n’en ferais rien, aussi longtemps que je pourrais, aussi longtemps que tu seras là, que je serais là. »
Profitant du silence, et du fait que Rosmerta s’approchait, Tonks lui demanda une nouvelle boisson. Encore une Bierraubeure. Non pas qu’elle veuille finir déchirée- il n’en était pas question, d’ailleurs -, mais elle aimait bien, et ça la calmerait peut être un peu. Le temps qu’elle ne revienne, la jeune Auror se pencha légèrement en arrière, passant d’un air lassé sa main dans ses belles mèches roses.

Quand dirait-il oui ? Dirait-il oui, d’ailleurs, un jour ? La quête de la jeune était peut être vaine. Ils ne diraient peut être jamais ‘nous’, mais toujours ‘moi séparé de toi’. C’était une possibilité, et elle en était consciente. Mais il était, de toute façon, trop tard pour arrêter. Depuis qu’elle le connaissait, depuis ce jour là, elle avait sût. Et elle ne l’avait jamais caché. Alors elle ne commencerait pas maintenant. Elle replanta de nouveau son regard dans celui du Loup Garou, et soupira légèrement alors qu’un sourire éclairé son visage. De toute façon, elle ne pourrait se passer de lui.

La boisson arriva au bout d’une petite minute, elle se remit à la siroter, silencieuse. Elle attendait qu’il parle, simplement, n’ayant ni envie de partir, ni envie de ré attaquer le sujet … sinon, ils se fâcheraient.

Tonks eût un léger mouvement de tête, alors qu’il lui demandait d’être raisonnable. Quelle blague. Face à lui, elle ne pouvait. Pourtant, elle avait été amoureuse, plus d’une fois même. Et jamais elle n’avait ressentit ce petit truc qu’elle n’avait tout d’abords pas très bien compris, et qui s’était de plus en plus affirmé au fils des jours … et voilà où ils en étaient, maintenant. Toujours la même chanson, toujours le même refrain. Oui, non, jamais, peut être. Elle ne pouvait être raisonnable avec lui ; le Loup garou lui faisait perdre la tête.

Elle le laissa continuer, sans rien dire, baissant juste les yeux quand il osa dire que ce n’était qu’une passade. Plus peinée qu’elle ne l’admettrait jamais, elle se tût encore une fois en entendant ça, même si c’était faux. Comme si la jeune Auror pensait réellement que c’était une passade, elle aurait abandonné depuis longtemps, très longtemps même… et pourtant, elle s’accrochait, malgré tout et même alors qu’il disait inlassablement non. Mais non, elle ne le dirait pas, et à la place, glissa une main dans ses cheveux si roses, si pétillants, de façon lassée, avant de héler Rosmerta, qui lui ramena bien vite sa boisson chérie.

Rémus brisa le silence, ensuite, lui demandant de changer de sujet, et continuant en voulant savoir si tout allait bien pour elle. Mais bien sur ! Tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Elle lui lança un regard des plus éloquents, et un sourire faux s’installa sur son visage.
« Tout va tout à fait bien. Le Ministère nous envoie n’importe où pour récupérer n’importe qui et le torturer n’importe quand. A part ça, celui que j’aime ne veut rien entendre … Bref, tout est positif. »

Puis, son sourire disparût, et elle baissa légèrement les yeux. Elle avait été trop loin. Il ne devait pas se prendre dans la tête ses sautes d’humeurs, et ce n’était sûrement pas le meilleur moyen pour qu’il l’accepte. Et de toutes façon, il n'était pour rien dans ce qui lui arrivait. Non, sûrement pas … mais alors, pourquoi ? La pression, le mal-être, l’énervement ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Tonks respira lentement tout en fermant les yeux, avant de chuchoter doucement
« Désolée Rémus. J’devais pas m’en prendre à toi. C’était… C’était nul. »
Tentant un léger sourire timide, cherchant son regard, elle continua alors d'une voix beaucoup plus douce, presque timide.
« Et toi ? Que fais-tu de tes journées, maintenant ? »
Comme pour se détendre, elle descendit la moitié de son verre … il faudrait bientôt le remplir. A cette idée, Tonks frémit légèrement. Si elle continuait, elle allait finir complètement saoul, et ce n’était pas la meilleure chose à faire ici, et maintenant. Rester sobre. L’auror repoussa alors un peu trop brutalement son verre pour que ce soit naturel, et manqua d’en renverser la fin … décidément, elle ne s’améliorait pas.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’il allait faire. Si l’Auror gardait sa main presque sagement posée sur la table, c’était juste pour pouvoir attraper rapidement son verre, et non pour réclamer une quelconque marque de tendresse … Ou alors totalement inconsciente. Et quand il posa délicatement sa main sur la sienne, Tonks resta quelques infimes secondes indécises, comme si tout n’était qu’un rêve. Et lentement, enfin, elle se détendit, appréciant ce contact qu’elle recherchait, mais ne trouvait jamais.

Face à son sourire – et bon sang, ce simple sourire donnait l’impression qu’il oubliait en grande partie ses soucis, qu’il acceptait enfin de se livrer -, elle ne pût s’empêcher de le lui rendre, doucement. Et lorsque dans ses yeux se glissèrent une pointe de malice, Tonks s’étonna presque. Amusée par ce qu’il disait, elle acquiesça. En effet, il valait mieux qu’elle en parle à lui plutôt qu’au chef, sinon elle ne ferait pas de vieux os au Ministère – ce qui n’était pas forcément pour lui plaire, puisqu’elle tentait de rétablir les choses, de tasser les histoires et d’empêcher le pire d’arriver -. Donc oui, dans un sens, c’était mieux ainsi, même si elle n’aurait pas dût l’agresser. Le sac était vide, et apparemment, il ne lui en voulait pas.

Il retira sa main, mais elle ne dit rien. Après tout, c’était tout de même Rémus qui se tenait face à elle. Et si Tonks aurait pût avoir de nombreux garçons, elle s’acharnait sur le seul qui la repoussait sans cesse …. Si c’était pas étrange, ça ! Il répondit ensuite à sa question sur ce qu’il faisait de ses journées, et elle acquiesça légèrement.
« Forcément … Ca ne doit pas être facile tout les jours de …. »

Tonks se tût, et pendant quelques secondes, son regard dériva sur les tables environnantes, sur les visages de leurs voisins, sur toutes les personnes présentes dans la salle. Ils ne pouvaient parler librement, ici. Car qui pouvait affirmer que cet homme brun, aux yeux bleu qui jetait un coup d’œil à leur table n’était pas un autre Auror sous Polynectar et chargé de pister soit Rémus soit elle-même ? Qui pouvait dire en étant parfaitement sûr de lui qu’on ne cachait pas certains dossiers à l’Auror aux cheveux roses, puisqu’on savait qu’auparavant elle avait plus qu’aidé l’Ordre ? Sûrement pas elle, en tout cas. Toujours surveiller ses arrières, rien n’était plus jamais sûr. Et rien ne le serait peut être plus jamais.
« …. De diriger le groupe, en effet. »
Elle patienta encore quelques secondes, s’apercevant que de nombreuses personnes quittaient maintenant leurs places. Lisant rapidement l’heure sur l’Horloge du pub, elle retourna son regard sur le Loup Garou, et dit d’une voix blasée.
« Le couvre feu sonne dans 30 minutes, et tous fuient déjà… Ca me démoraliserait de vivre comme ça, à fuir, fuir, et fuir encore …. »
Quelques secondes de silences encore, et elle reprit alors.
« Mais peut être qu’un jour, on sera tous comme eux, condamnés à fuir, fuir, et fuir encore … »

C’est vrai. Comment avait-elle put tomber si bas ? Se laisser aller, ne plus sourire, ne plus voir le meilleur … l’opposé de ce qu’elle était d’habitude. Et rien que pour ça, elle s’en voulait un peu, comme responsable d’une simple traitrise : abandonner. La plus simple des solutions, la plus ignobles, la moins pensable pour elle. Il fallait qu’elle se reprenne en main. Et Rémus fût, à cet instant là, le déclencheur qu’il manquait à Tonks pour redevenir cette jeune fille optimiste, joyeuse, trop exubérante même.

Se redressant soudainement, elle fît claquer ses mains. Aussitôt, des visages - sinistres – se tournèrent vers elle, la jugeant du regard, semblant se demandant comment elle osait troubler le silence qui s’installait peu à peu dans la salle - qu'ils étaient loin, les moments où des pubs sortaient des éclats de rires jusqu’à pas d’heure -. Elle se contenta de les fixer et de leur afficher un grand sourire, jusqu’à ce qu’ils détournent leurs yeux, puis Tonks revint sur Rémus. Il avait raison. Ne pas abandonner, c’était ce que Voldemort souhaitait, ce que le Ministère souhaitait.
« Merci Rémus »

Elle prit quelques secondes de silence, souriant légèrement. Comme il disait, ils étaient en sécurité, le couvre feu ne concernant pas l’Auror, et par conséquent Rémus puisqu’elle l’accompagnait. Ils pouvaient donc rester jusqu’au derniers moment, même si elle ressentait maintenant une irrépressible envie de bouger, de sautiller partout, de faire des choses, n’importe quoi mais des choses. Sympathique, alors qu’elle savait que bientôt, elle irait dormir.
« T’as raison, faut pas abandonner. Notre groupe sera toujours là, et je crois en lui »
Comment ça, pleine de sautes d’humeur et d’optimisme soudain ? C’était pas le genre de la miss au cheveux roz’, voyons. Toujours calme, toujours douce, toujours réservée …….. Non. L’opposée. D’ailleurs, soudainement, une pointe de malice se glissa dans le fin fond de ses yeux, avant qu’elle ne chuchote joyeusement
« Et j’crois même en nous. »
Comment ça, chiante et toujours entrain de rabâcher la même chose ? Tout à fait. L’air de pas y toucher, elle finit son verre, mais décida de ne pas en commander un nouveau. Tonks ne serait plus en état de simplement transplanner, sinon …. Et elle ne voulait tout de même pas s’imposer chez le Loup Garou.

Elle n’avait put s’empêcher. Lorsqu’il répondit, elle leva les yeux au plafond, un air énigmatique s’inscrivant sur son visage. Ok. Elle abandonnait définitivement pour la soirée, à moins qu’il ne revienne de lui-même à la charge. Ce qui ne risquait pas d’arriver … mais l’espoir fait vivre, n’est-ce pas ? Donc ok, elle ne dirait plus rien d’elle-même avant la prochaine fois. Un air plus sage vint se poser sur ses traits, et elle fixa de nouveau le Loup Garou.

Lorsqu’il lui proposa de sortir, Tonks acquiesça joyeusement. Buvant les dernières gouttes de Bierraubeure, elle déposa quelques pièces sur la table, faisant signe à Rosmerta qu’elle pouvait venir les récupérer. Se levant, l’auror jeta un coup d’œil mécanique sur l’assemblée, comme elle avait tant l’habitude de le faire, maintenant ….. son boulet ne se résumait-il pas qu’à ça, presque, maintenant ? Surveiller, surveiller, et surveiller encore, et parfois intervenir violement. Un frisson la parcourut, et elle détourna brusquement le regard des autres personnes, pour se reconcentrer sur Lupin.
Fermant rapidement son blouson, elle eût un léger sourire pour lui, et se mit en route. Une fois qu’ils furent dehors, elle eût un léger bond de joie, un pas de danse, débordante d’énergie de nouveau. Ou pourrait-il aller ? Tonks n’en avait aucune idée. Elle le suivrait, de toutes façons. Mais auparavant …. Elle releva sa montre, et jeta un coup d’œil à l’heure. Pas question de se laisser avoir par l’approche des Detraqueurs, même si elle savait comment les faire repartir d’où il venait. Il y avait des choses qu’elle préférait éviter, comme tout contact avec eux…. Mais il leur restait du temps. Un petit vingt minutes, bien suffisant pour commencer. Ensuite, ils verraient sûrement où ils en sont.

Brisant alors le silence, elle demanda
« Alors, que vas-tu faire, demain ? Quelque chose de prévu pour le groupe ? »

A cette idée, un léger remord la saisie. Même si elle faisait tout pour concilier les deux, elle n’arrivait pas à passer autant de temps qu’elle aurait voulu avec l’Ordre. Le boulot devenait de plus en plus prenant, et Tonks ne voulait - ne pouvait - se permettre de moindre pas de travers qui aurait montré un signe de faiblesse … comme normalement, elle n’aurait pas forcément dût être vu avec Rémus, avec Naomi, avec quelqu’un de l’Ordre. La situation était si ambigüe qu’elle-même ne parvenait plus à savoir si le Phenix était encore apprécié ou pas du Min

C’était vrai. Sirius était de retour, pour de bon apparemment… ce qui n’était pas pour lui déplaire. Sniffle était toujours de bon conseil, toujours optimiste, toujours partant. Elle aimait beaucoup discuter avec, combattre à ses côtés, et passer des heures simplement dans la maison des Blacks, qui n’était pas la même quand il n’y était pas. Oui …. C’était une bonne chose qu’il soit revenu. Il apportait vraiment de la vie dans la sinistre maison.

Lorsqu’il évoqua ce que le Ministère faisait en ce moment, et donc ce qu’elle faisait d’une certaine façon, elle acquiesça légèrement. Ils devaient réagir, maintenant, quoi qu’il en advienne. Et quand il termina sa phrase, elle leva les yeux au ciel. Le Loup Garou pouvait lui parler, elle ne pouvait de toute façon s’en faire plus qu’elle ne s’en faisait en ce moment … ou qu’elle s’en était faite, à une époque sous la domination de Lucius. Ce souvenir la fît frissonner une nouvelle fois.
Tonks tourna légèrement son regard, l’observant de biais. Et même si elle ne lui disait pas, elle s’inquiétait pour lui : allait-il réellement bien ? Pourquoi s’en faisait-il autant pour elle, alors qu’il était le premier concerné, le premier à souffrir sûrement de la situation qui obligeait tout l’Ordre à faire profils bas ? Cachait-il ses pensées, ses sentiments, pour ne pas montrer de faiblesses … ? Que n’aurait-elle pas donné, pour le savoir … car il était impénétrable, d’une certaine façon.

Enfin, Rémus annonça que Sirius allait faire un diner en famille. A cette idée, elle éclata de rire, en rejetant sa tête en arrière, ses cheveux si roses se balançant légèrement sous le vent. Un diner de famille … après une réunion de famille ? Pourquoi pas : l’idée était bonne, et même tentante à vrai dire. Elle ne serait donc pas contre, tant que celle-ci n’incluait pas les deux Sœurs Black complètement folles… ou qui se faisaient passer pour telle. Au contraire, Sirius pouvait inviter Rémus … même si Tonks ne le ferait pas remarquer au Loups Garou.
« Ca pourrait-être gai … » avoua-t-elle, après avoir stoppé son rire, souriant toujours.
« Ca pourrait même être bien. »

Elle perdit pendant quelques secondes son regard dans les étoiles -ou du moins ce qu’elle voyait des étoiles, à travers une épaisse couche de nuage, synonyme de pluie-. Dur de relancer la conversation, quand la seule dont elle ait envie revienne toujours à ‘eux’. Dur, difficile, impossible même, et elle devait pourtant se contenir. Et alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la conversation, une fine bruine commença à fondre sur eux. Non pas une bonne drache qui les aurait fait courir le plus vite possible se mettre à l’abri, non, ce crachin qui s’infiltrait partout, refroidissant n’importe quoi, n’importe qui. Une légère grimace brilla un instant sur son visage, puis elle le fixa
« Je suppose que tu ne veux pas venir à la maison, hm ? »

[J'ai enfin réussit à répondre ici ]