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| manoir Blackstorm[fe] Imprévu | |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mer 8 Juil - 2:51 | |
| Comme surprise, Eve n’aurait pas pu songer à plus belle en voyant débarquer Max. Bien sûr l’heure matinale et surtout l’air tracassé du jeune homme lui firent comprendre que quelque chose clochait. Ce qu’il lui révéla la déchirait : il partait. Sa généreuse proposition de l’emmener en voyage avec Oscar l’émut mais ce fut sa plaidoirie qui l’obligea à réviser son jugement :
Ton nom ne devrait pas être Adams mais Von Falkenberg... * Hein ? * tu es plus ma sœur que ces trois dindes qui le sont. Je les aime bien...mais enfin...Toi, tu es ce bout de joie totale qui manquait à ma vie, ce quelqu'un de spécial de qui prendre soin et à qui aimer sans arrières pensées...je veux t'aimer et te protéger, et te guider et faire de toi la sorcière parfaite...et je suis sûr que je vais détester le gars qui va conquérir ton cœur...mais finirai par m'y faire, s'il te convient, bien sûr. * Pas demain la veille* Tu es ma petite sœur, Eve...laisse moi prendre soin de toi. Alix sait tout sur toi, sur la mission que m'a donné McGo et elle est d'accord...elle veut que tu viennes. Je veux que tu viennes avec nous...Je le veux parce que te savoir ici, seule et triste serait dur à surmonter...Toi, Oscar...vous êtes trop importants dans ma vie...ne me prive pas de ça, Eve...je t'en supplie!
C’étaient des aveux très touchants, très convaincants cependant…
Ecoute, Max… Je suis très honorée que tu me considères comme de ta famille. Il est vrai que moi aussi si je pouvais échanger mes six idiots de frères contre un seul, c’est toi que je choisirais sans hésiter, et j’y gagnerais au change. Vois-tu malgré que je compte si peu pour eux, je les aime ceux qui sont là-bas ! Les aider dans la mesure de mes moyens me rend fière et heureuse. Je serai triste sans toi… Mais je m’en remettrai.
Oh !là ! là ! Mr Von Falkenberg avait bien préparé son jeu. Il lui débita de tels arguments d’un ton si implorant avant de se montrer très ferme. Il décidait qu’elle suivrait, point final. Miss Adams savait se montrer têtue quand elle le voulait pourtant, là, face à une pareille générosité, elle n’avait strictement plus rien à objecter.
À partir de cet instant tu laisses que le grand Max se charge de ta vie, ok? Pas de souci, pas de moue, pas d'arrières pensées...allez, va faire ta valise que je parle avec ta logeuse.
Plantée comme une bûche au milieu de son petit appartement, Eve n’effectua pas un mouvement. Trop de choses lui tournaient en tête. Que devait-elle emporter ? Elle avait si peu à se mettre. En Afrique, il devait faire chaud… Plus qu’ici ou au Canada. Tout plaquer pour suivre un couple… Max, oui, elle le suivrait. L’autre… elle n’était plus très sûre de l’approuver. Depuis le jour où Max l’avait rencontrée, la merveilleuse entente entre eux avait changé. Elle ne lui en voulait pas, n’était même pas jalouse, c’est juste que ça n’était plus pareil… Voir Max heureux était important. S’il désirait si fort qu’Eve les accompagne… elle irait. Comment cela se passerait-il là-bas ? Et si Alix ne l’aimait pas ? Le temps fila sans qu’elle en eût conscience. Max revint dans la pièce se désolant de son inactivité. Sans la lui reprocher, il se chargea de tout rassembler en vrac : vêtements, bouquins, ingrédients, matériel de labo et cage de luxe pour le chat. Tout fut rondement mené. Max alla et vint. Un peu déboussolée, Eve se retrouva installée comme une petite princesse dans une cabine tout confort. Elle ne connaissait pas l’avion, ayant traversé l’Atlantique en bateau 3ème classe. Voyager avec un Von Falkenberg amenait bien des avantages ! Pourquoi le personnel du bord était-il si charmants ? Surtout cette splendide rousse qui parut s’intéresser particulièrement à eux en leur souhaitant une bienvenue à bord des plus chaleureuses.
Je t'expliquerai plus tard, Eve...voici Alix! Ma chérie...voici ma petite sœur, Eve!
Les grands yeux bleus s’écarquillèrent de surprise et incompréhension.
*Alix ? ça ? Je ne la voyais pas du tout comme ça !*
Un sourire bienveillant de l’hôtesse la rassura un peu. Le décollage était imminent. A nouveau inquiète, Eve enregistra à la lettre les mesures de sécurité puis se colla à son siège, crispée :
Tu vas adorer l'Afrique, Eve...tu vas adorer, j'en suis sûr!
Sa main dans la sienne la réconforta. Les six heures de vol n’ennuyèrent pas Eve. Même si assez souvent Max semblait avoir besoin d’un verre et s’isolait dans le réduit où une certaine hôtesse rousse le servait, Miss Adams bavarda beaucoup en sa compagnie. Elle tenta le lui tirer les vers du nez au sujet de leur destination… en vain. Mais tout était si luxueux et agréable qu’elle décida de bien en profiter. Suivre le trajet de l’avion sur le petit téléviseur l’amusa beaucoup. Le film diffusé était un tout récent qu’elle n’avait pas vu. Miss Blackstorm semblait parfaite dans son rôle de serveuse malgré quelques sourcils relevés quand un passager l’appelait trop fréquemment. Bizarre, ces gens s’endormaient alors comme par… enchantement… Ils atterrirent enfin ! Encore une grosse frayeur de ce baptême de l’air… Dar El Salam… Quel contraste ! Une faune bigarrée encombrait l’aéroport. Evidemment, les VIP n’empruntaient pas la voie des « communs », Eve les découvrait au travers des vitres du tunnel les menant à la douane. Une fois hors de l’aéroport, Max côtoya amis et connaissances à qui il présenta la jeune fille comme étant sa petite sœur. Heureusement tous parlaient fort bien anglais même si parfois une langue inconnue jaillissait dans la conversation. Jamais Miss Adams n’avait vu autant de gens de couleurs assemblés, pire elle ne s’était jamais trouvée au milieu d’eux. Tous souriaient mais elle avait l’impression d’étouffer. Nerveux, inquiet ? Von Falkenberg consultait souvent sa montre. Attendait-il qu’on vienne les chercher ? Au fait, où était passée Alix ? Quand elle vit la grande brune radieuse s’approcher de leur groupe, Eve comprit :
*Ça c’est la vraie Alix*
Elle admira la démarche assurée, la silhouette élancée de cette belle femme au teint pâle. La baiser qu’elle échangea avec Max la fit rougir et se détourner. Bientôt un grand jeune homme se présenta, tout sourire. Echanges verbaux, présentations, hop, le dénommé Lev embarqua tout le monde en direction de l’hôtel. Des automobiles, Eve ne connaissait que les taxis. Elle n’avait pas passé de permis n’ayant pas les moyens ni l’envie d’acheter une voiture. Néanmoins, comme chauffeur, elle avait connu mieux ! A la mine d’Alix, Eve se se rassura ; elle n’était pas la seule à ne pas aimer cette façon Fangio de foncer dans la circulation. Un peu tremblante, elle se laissa déposer avec armes et bagages sur un beau tapis rouge. Grand seigneur, Max régla tout. On les mena, tels de monarques en goguette, vers la suite la plus hallucinante que la jeune fille eut vu. Salon privé, salle à manger, trois chambres incroyables… Sa discrétion naturelle l’obligea à écourter ce début de soirée. En fait, elle était réellement crevée. Un peu de repos s’imposait avant le dîner.
A tout à l’heure Max(bisou) Alix, je suis enchantée de faire mieux ta connaissance, vraiment !
La brunette lui flatta la joue la laissant s’évaporer pendant qu’elle s’occupait de Von Falkenberg. Waouh ! Quelle chambre ! Dans ses rêves les plus fous, Eve n’avait osé imaginer un tel palace ! Lit gigantesque, écran plat de télévision, salle de bains démentes, quels délices ! Max, pensant à tout, avait complètement changé sa maigre garde-robe personnelle. Après avoir joué de toutes les robinetteries comme un gosse à la foire, Eve s’était trouvée confrontée au cruel problème du choix. On ne descendait pas dîner en étant vêtue d’un sac ! Même en cherchant bien, elle n’en aurait trouvé aucun dans cet amoncellement de tenues, mais… Elle n’y connaissait pas grand-chose à la mode, elle. Alix saurait sans doute la conseiller sauf qu’elle devait être occupée à se parer aussi, ou s’emparer d’autre chose … ? Miss Adams, humilité exemplaire, opta pour la plus banale des tenues : un tailleur blanc dont la jupe arrivait au ras du genou. Le décolleté de la blouse était trop plongeant à son goût, la veste courte le dissimulerait. Pas de bijou (elle n’en possédait aucun) elle ôta sa montre à quatre sous qui jurait trop avec l’ensemble. Belle soirée ! Alix, elle, crevait l’écran ! Coiffure savante, ornements discrets sur une robe d’un bleu assorti à ses yeux… En comparaison, Eve se sentit minable. Pourtant, tous deux se montrèrent gentils, charmants avec elle, la faisant participer gaiment à la conversation. Histoire du pays, anecdotes, Max déborda d’attentions sans pratiquement quitter la main d’Alix sauf pour se servir de ses couverts. Par contre, il refusa de leur dévoiler ses projets du lendemain. Bah ! Elles le découvriraient bien. Plusieurs fois, Eve – dont le Champagne émoustillait l’audace – fut à deux doigts d’interroger Alix. Une pudeur la freina, pour le bien de tous. Des questions la titillaient :
*ça fait quoi d’être une renégate ? Tu es sûr de ne pas regretter ? Pourquoi avoir entraîné Max là-dedans ?*
L’instant était inopportun. Eve se contenta de conter ses pauvres essais en potions ce qui ne manqua d’intéresser la belle. Puis on se sépara pour la nuit. Joyeuse, Eve sauta dans le lit le plus confortable qu’elle ait connu. Elle alluma la télé, se gava des mignonettes du minibar et ne tarda pas à s’effondrer de fatigue. Le lendemain, un léger mal aux cheveux, elle suivit le train imposé par Von Falkenberg. Après l’avion et les voitures… Le bateau ! Un très beau yacht les mena gentiment jusqu’à un embarcadère isolé.
Bienvenues au paradis, mes chéries...l'île des Épices...Zanzibar!
Au havre de paix succédait l’endroit le plus enchanteur de la planète, selon les vues d’Eve ! Mer d’azur, sable blanc… A leur arrivée, un Oscar fringant déboula flanqué de… Stupéfiée, elle vit un second chat débouler. Chat… enfin… un gros félin tacheté qu’on lui présenta comme s’appelant Sherkan. Marrant comme le petit tigré et le gros marbré s’entendaient. Etait-ce un signe ? En tout cas Eve fondit pour la bébête qui la lécha en ronronnant tout comme l’autre. On les mena jusqu’à un joli pavillon blanc, allongé, bas, très vaste où chacun pourrait s’y prélasser à l’aise. Les bagages rangés par des domestiques stylés, Miss Adams passa une tenue estivale s’apprêtant à savourer sea and sun. Tiens, pourquoi cette table sous les parasols ? ça ressemblait plus à un laboratoire qu’au barbecue attendu. Sans ménagement, on lui annonça le programme : Felix felicis et Véritaserum !
Vous êtes dingues, se révolta-t-elle. Le véritasérum est protégé par la loi. On ne peut pas en produire ni utiliser sans le consentement du ministère. Vous me voulez des ennuis ou quoi ?
On la rassura mais maintint les préparations. Inutile de vous préciser le nombre de chaudrons qu’il fallut rétamer. Au bout de la journée, souvent abandonnée, (Merlin et elle savaient pourquoi) Eve, produisit un liquide or fondu et un incolore, inodore.
*Avec le Félix félicis j’aurai toutes les chances de mon côté. Avec le véritasérum, je pourrai savoir si Alix est sincère*
Dilemme ! Novice, elle omit la prévention contre la potion d’or. Un excès pouvait vous mener à vous prendre pour plus puissant que vous n’étiez. Elle but sans modération. Du haut de la colline surplombant les habitations, la jeune fille laissa ses cheveux flotter sous la brise. Sous elle, elle imaginait une vaste piscine. En réalité, il n’y avait que ravines et ronces.
Je suis un ange, cria-t-elle ! Je vole !
En riant, elle s’élança… |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 9 Juil - 14:45 | |
| Chronométrer tout à la seconde près ne fut pas une mince affaire. Bon… Max voulait qu’Eve, sa protégée, soit de la partie ? Alix n’y vit aucun inconvénient. Elle avait d’autres chats à fouetter… Sa pancarte prête, instructions données à sa maisonnée, à la banque, bagages réduits au minimum, elle transplana à proximité de Trafalgar Square. L’odeur de l’essence l’écœura mais puisqu’il fallait en passer par là…
Moi, Alix Blackstorm, Je refuse ce que tu me destinais, Voldemort ! Puisses-tu croupir en enfer. INCENDIO !
Se bouter le feu ne la dérangea pas. Imitant Gwendoline la fantasque – Spécialiste du bûcher -, elle s’appliqua le gèle-flamme. Pour donner plus de crédit à cette scène et ne laisser aucun risque au hasard, elle avait même prévu des restes carbonisés contenant son ADN ainsi que des vestiges de bijoux propres. Dénicher un saphir identique à celui offert par Max l’avait plongé dans des transes pénibles avant de penser au gémino. Le feu la fit rigoler ; elle s’évapora immédiatement à Heathrow. Peu de temps la séparaient du vol vers Dar el Salam. Patiente, Alix se confina dans les toilettes, telle une araignée tissant sa toile. Plusieurs hôtesses vinrent se soulager avant décollage. Sa victime n’eut pas le temps de dire ouf. Lui arrachant des cheveux qu’elle mélangea à son polynectar express, Miss Blackstorm rigola :
T’avais pas à te vanter d’être sur ce vol !
Quelques sorts d’ajustement d’uniforme plus tard, une splendide rousse montait à bord et s’enquit de la liste des passagers. La rouquine possédée s’occupait des secondes classes ? Un sortilège discret régla la question.
Bienvenue à bord, Mr Von Falkenberg !
Il la reconnut aussitôt. Quel beau voyage ! L’ex-Mangemorte n’appréciait pas les trucs moldus. Quelque chose, quelque part dans sa cervelle lui disait qu’elle connaissait tout du service à rendre à bord. D’ailleurs, sitôt l’interdiction de bouger dans la cabine levée, le premier à réclamer son aide fut son Max.
Tu es fou ! Arrête, on pourrait nous surprendre.
Le « jeu » anima la traversée. Combien de fois s’embrassèrent-ils entre départ et arrivée ? Ils ne comptèrent pas. Très professionnelle, Alix joua le rôle dévolu. Ceux qui l’embêtaient connurent un sommeil très… réparateur. Ça l’ennuyait un peu de constater la complicité intense entre son Max et sa jeune protégée. Haussant les épaules, elle s’en ficha, sachant à quel point Von Falkenberg lui était dévoué. Reprendre son aspect normal après ces heures de vol, attendre que Max fût abordable, mina Alix. L’identification avec Eve se déroula parfaitement, le voyage vers l’hôtel via conducteur fou se passa moins bien. Par bonheur, Max aplanit les angles. Elle se retrouva bientôt, éperdue, dans ses bras puissants alors qu’Eve désertait, à propos.
J’aime bien ta sœur ! Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est toi !
Ivresse, délires ! Il fallait pourtant se préparer au dîner. Ses bagages vite faits mais soigneusement étudiés ne lui posèrent pas de soucis pour briller au restaurant du meilleur hôtel du cru. La petite Miss Adams la fit rire plus d’une fois. Alix sentit bien plusieurs questions poindre sans oser s’émettre. Le fait qu’Eve se sente nulle en potions ne pouvait qu’animer la conversation. Sans avoir l’air d’y toucher, Alix parvint à déterminer exactement le niveau actuel de la demoiselle :
*Bon potentiel mais… mal exploité*
On rit, blagua puis se sépara. Jamais Miss Blackstorm n’avait goûté à ce sentiment de totale liberté. Elle était seule avec un jeune homme divin qui mettait tout en œuvre pour déchaîner en elle les plus affolants sentiments ou sensations. Entre deux assauts, Miss Blackstorm parvint à émettre :
Que faisons-nous demain ? Eve me plaît, elle a du potentiel. Il faut qu’on s’y applique.
D’autres jeux lui firent tout oublier. Le matin les conduisit, en bateau, vers un coin de paradis. Isolement, appartements vastes, discrets, plantés dans un décor de rêves, il fallut en venir à des questions terre à terre :
Tu as fait ce que tu as pu pour Eve. Je vais prendre la relève, en potions, pour l’instant.
La gratitude de Mr Von Falkenberg se traduisit dans des cris d’extase. Que pouvait-elle rêver de mieux ? Un amant fougueux, sa chère bestiole du lot, une élève à former… Ils laissèrent un peu de temps à Eve pour s’adapter. La tête qu’elle tira devant le plan de travail préparé attendrit davantage l’ex-Mangemorte :
Tu dois être la meilleure, Eve ! Toutes tes instructions sont écrites. Suis-les ; Nous serons derrière toi.
Belle promesse que quelques câlins firent voler en éclat. De temps à autre, Max ou elle vint regarder et réparer les bourdes de Miss Adams. Comment résister aux attraits de cette mer limpide ? Après une longue baignade, ils roulèrent tendrement sur leurs serviettes de bain. Tellement pris dans leurs élans réciproques, ni Max ni Alix ne réalisèrent que …
MAXXXX ! Elle, elle est folle ! Qu’est-ce qu’elle fabrique sur cette colline ?
Blême, redressée en un clin d’œil, elle saisit sa baguette et visa la gracile Eve qui, extatique, se prenait pour un oiseau et se jetait dans le vide.
AMORTIUM !
Une grosse bulle d’air chaud enveloppa la demoiselle. Sa descente en fut freinée provoquant un atterrissage tout en douceur. Max et Alix transplanèrent en même temps, pile pour réceptionner une Eve hilare. Les explications données en riant affectèrent beaucoup Miss Blackstorm :
C’est de notre faute, Max ! Elle a bu trop de mixture ; on aurait dû mieux la suivre ! Je vais préparer un antidote, l’effet naturel durerait la journée complète... Toi, surveille-la ; dans cet état elle est capable de n’importe quelle bêtise.
Elle ne croyait pas si bien dire… Une potion de cet ordre demandait de l’attention. Ce laboratoire improvisé disposait heureusement de tout le nécessaire. Alix s’activa bravement sans tenir compte du temps qui filait ni de ce que fabriquaient les deux autres. Enfin, le breuvage prêt, Miss Blackstorm s’enquit d’Eve et Max. Le domestique lui indiqua la plage. Elle s’y élança, joyeuse d’avoir au moins une bonne action à son actif. Sa nouvelle vie d’ex-mangemorte commençait bien. Pourtant le spectacle qu’elle entrevit en arrivant sur le sable effaça son sourire. Elle s’attendait à tout mais pas à ça ! Là, à quelques mètres, un baiser fou s’échangeait. Pétrifié sur le choc, Alix vit rouge. Une rage puissante l’envahit. Avec violence, elle leur jeta la fiole préparée avec tant de soins et tourna les talons, sourde à tout appel.
*ça m’apprendra d’être bonne ! Je suis surtout très conne !* |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 10 Juil - 15:04 | |
| Arrivée en beauté au paradis, en compagnie de deux femmes...qui chacune à sa façon, lui tenait à cœur! Max se considérait, en ce moment, le plus heureux des hommes. Il ne pensait même plus à sa, si chère, indépendance. Depuis l'instant même où il avait eu Alix dans ses bras, pour la première fois, ses priorités avaient changé...enfin, changé à 100% non, mais si connu un revirement assez notable!
Il était là, aussi fier qu'un paon, en escortant ces deux femmes. si différentes, si opposées et pourtant si chères à son cœur. Alix était certes l'amour de sa vie, Eve, elle occupait une place de préférence dans ses sentiments. Oubliant déplacés, guerres et autres misères, Max s'accordait un temps de parfaite folie, où rien ne comptait plus que leur faire plaisir et les voir heureuses!
Lev n'avait pas arrêté de rigoler tout au long du voyage. Le connaissant de longue date, il ne pouvait que s'étonner de voir Max amoureux...amoureux pour de bon ce qui est plus . La présence d'Eve l'avait surpris...mais au quart de tour, saisi quel genre d'affection l'attachait à ce noble allemand assez farfelu. Max avait sa façon de faire les choses. Amen. Ainsi soit il! Discrétion personnifiée, il s'était contenté de les déposer au paradis et avait pris le chemin du retour sans commentaires, sûr qu'ils sauraient bien se débrouiller sans lui. Max avait, de toutes façons, jugé bon lui demander de se présenter là, une semaine plus tard...on verrait bien ce qu'il aurait en tête pour alors!
Lev disparu au détour de la petite baie, Max était retourné auprès des jeunes femmes. Il était très satisfait de voir qu'Alix et Eve s'entendaient bien. Il trouva Alix en train d'inspecter les lieux, charmée par ces alentours parfaits. Raison de plus de s'enorgueillir...il avait choisi l'endroit rêvé.
La conversation de la veille au soir avait mis Alix au courant des progrès de la jeune canadienne. Elle avait avancé certes, appris pas mal de choses mais ses connaissances en potions laissaient encore beaucoup à désirer, Max en était conscient. Il avait beau être le fils d'une imminence en la matière, cela ne le plaçait pas entre les plus érudits. De très douce façon Alix lui laissa entendre qu'elle se chargerait de cette partie de l'instruction. Un autre se serait peut être vexé mais Max lui en fut trop reconnaissant...Il n'était pas du genre d'hommes entêtés qui jurent tout savoir. Il avait d'autres priorités dans sa vie que bien préparer une potion quelconque!
Eve de son côté, tira une drôle de tête en voyant le programme qu'on lui avait préparé. Au lieu de faire allègrement bronzette, elle devrait s'atteler à la tâche, sans plus de délais. Felix Felicis et Véritaserum. Pas de quoi sauter de joie. Max pouvait bien la comprendre mais se montra inflexible même quand la jeune fille protesta vertement:
Vous êtes dingues. Le véritasérum est protégé par la loi. On ne peut pas en produire ni utiliser sans le consentement du ministère. Vous me voulez des ennuis ou quoi ?
Max rit de bon cœur face à cette révolte naissante, il lui entoura gentiment les épaules du bras, rassurant.
On sait très bien tout ça, ma puce. Mais étant donné les circonstances on va faire une petite entorse au règlement...en plus, on est bien loin de ce mal fichu Ministère, donc pas de risque qu'ils aient vent de nos plans...à moins que tu ne songes le dénoncer!
Renâclant encore un peu, Eve lut les instructions que lui fournissait Alix tout en lui assurant qu'ils seraient là pour l'aider en cas de pépin. De temps à autre, quand ils retombaient sur terre, Max ou Alix alla faire un tour au laboratoire improvisé pour jeter un coup d'œil aux progrès de la jeune canadienne. Cela n'allait pas sans mal. Eve n'était pas ravie et les enviait secrètement...après tout, ils prenaient du bon temps alors qu'elle s'échinait à l'accomplissement du devoir.
Ce fut Alix qui la vit. Folle créature qui s'élançait du haut de la colline. Réagissant au quant de tour, Miss Blackstorm freina la chute qui aurait été mortelle sans son sortilège et ils transplanèrent sur les lieux. Eve était euphorique...absolument, complètement euphorique. Pas besoin d'être un génie pour savoir qu'elle avait dû boire une grande dose de Felix Felicis et se croyait invincible, toute puissante, capable de n'importe quoi...même de voler.
C’est de notre faute, Max ! Elle a bu trop de mixture ; on aurait dû mieux la suivre ! Je vais préparer un antidote, l’effet naturel durerait la journée complète... Toi, surveille-la ; dans cet état elle est capable de n’importe quelle bêtise.
Lui aussi se sentait coupable , une petite promenade sur la plage ne ferait aucun mal.
Non, Eve tu ne peux pas nager jusqu'aux rochers là bas...j'en suis sûr. Non, tu n'est pas Aquaman!
La jeune fille était dans un état de totale surexcitation. Elle n'arrêtait pas de rire, de parler, d'émettre les idées les plus saugrenues qui soient. Pas question de la laisser entrer dans l'eau, elle aurait voulu atteindre le continent à la nage. Pas question de remonter sur la colline pour voir qui volait le plus loin, les palmiers semblant la défier, elle décida d'y grimper. Max eut tout le mal du monde à la retenir.
Tu n'es pas un natif ni un singe, ma douce, je ne veux pas que tu te casses le cou!
Chose inédite en elle, Eve bouda ouvertement pour passer ensuite à une session de minauderie époustouflante, elle lui faisait du charme sans aucune gêne et si Max n'avait pas su que c'étaient les effets de la potion qui agissaient, il l'aurait trainée dans l'eau pour lui rafraichir les idées.
Eve, calme toi...je te jure que je ne suis pas Brad Pitt...pas plus que Robin Hood. Eve...bon sang...que...
Pas le temps de l'éviter, elle lui avait sauté au cou et l'embrassait de façon très entreprenante...juste au moment où Alix faisait son apparition avec l'antidote promise. Max essaya de se défaire de l'étreinte de sa protégée mais celle ci se montrait follement enthousiaste. Furieuse de les découvrir ainsi, Alix leur lança la fiole et faisant demi tour, reprit le chemin de la maison.
Tu en as fait des bonnes!, grommela t'il en écartant Eve brusquement pour aller ramasser la fiole, maintenant tu vas être sage et avaler ça! Allez, Eve...non, je ne suis pas fâché...avale ça de suite !!!
L'antidote ne tarda pas à faire son effet. Eve ne savait pas ce qu'elle venait de faire mais le regard de Max lui laissait le loisir du doute. Il ne dit rien, une fois assuré qu'elle avait récupéré le bon sens, il la planta là et s'élança vers la maison.
Alix se trouvait dans le séjour, à faire les cents pas, comme un fauve en cage. L'éclat de ses yeux était virulent, féroce presque. En voyant apparaître Max, la jeune femme fit une halte et le considéra sans aucune aménité. Risquant de se prendre la tarte de sa vie, Max s'approcha.
Tu as raison d'être en colère, Alix...mais ce...ce n'était pas ce qu'on pourrait croire...Eve n'était pas dans son état normal, tu le sais...elle croyait...enfin...elle supposait que j'étais quelqu'un d'autre...tu sais les filles se prenant souvent à rêver...je...ne m'attendais pas à qu'elle me saute au cou...
Piètre explication. Comme si un gars de sa taille ne pouvait pas se défaire d'une fille si menue d'un tour de bras.
Je n'allais tout de même pas lui taper dessus, faut pas exagérer...en plus, ce n'était qu'un petit baiser de rien du tout!
Ce n'était pas sûrement l'impression que cela avait donné mais enfin...Il n'allait pas se laisser abattre par un imprévu!. Rapprochement discret, sans résultat. Alix n'était pas d'humeur.
*Mince...elle est jalouse! Jalouse d'Eve!? Zut...t'as un problème!*
Alix...ma chérie...Eve n'est qu'une gosse, tu sais que je l'aime comme à une sœur. Tant qu'elle ne touche plus à la Felix Felicis tout ira bien...C'est toi que j'aime!
Tant pis pour la tarte. Il prit Alix dans ses bras même si elle resta de marbre, lui lançant un regard venimeux. Têtu et décidé à la convaincre, il commença à l'embrasser, lentement, doucement au début...la sentant s'apaiser. Béni soit Merlin! Sans la lâcher, il la mena jusqu'à leur chambre où il entreprit de lui prouver, consciencieusement, qu'elle était la seule, l'unique femme dans sa vie.
Une semaine paisible, en harmonie parfaite s'écoula après l'épisode Felix Felicis. Alix avait retrouvé sa belle humeur, Eve se montrait exemplaire comme élève. Max laissait les filles se débrouiller avec les potions et s'occupait de ses affaires. L'internet rendait la vie facile. Il se maintenait en contact constant avec ses associés. Lev faisait son rapport une fois par jour, tout sembler tourner rondement en ce bas monde...mais lui, il commençait à ressentir les effets de vacances trop prolongées...la bougeotte chronique qui l'affectait se laissait sentir! Il devait partir...un jour ou deux...Ils n'allaient pas rester éternellement à Zanzibar mais il fallait mettre tout au point, ailleurs...là bas, au continent...
Abandonner Alix, même pour deux jours, ne le faisait pas délirer de bonheur mais il fallait bien le faire. Au petit déjeuner, il les surprit avec son annonce:
Je dois me rendre au campement. Lev viendra me chercher dans un moment avec l'hélicoptère. Ça ne durera que deux jours au plus...après, quand j'aurai réglé quelques trucs là bas, je viendrai vous chercher....et on fera un joli voyage...on va traverser la Tanzanie en jeep, cela vous fera découvrir les beautés du pays.
Bien sûr, cette idée l'enchantait, lui, qui adorait aller par monts et par vaux, sans se soucier de manque de confort et autres menus détails mais se doutait bien qu'il n'en serait pas de même pour son Alix chérie ni pour Eve, que rien n'avait préparée pour une aventure si singulière.
Lev fut au rendez vous à l'heure dite. Ne voulant pas éterniser les adieux, Max prit congé rapidement et fila monter dans l'appareil dont le rotor tournait toujours...dans un vacarme de fin de monde, il fit un signe de la main et donna à Lev le signal de s'élever...Un instant plus tard, ils disparaissaient au delà la palmeraie... |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 10 Juil - 21:49 | |
| Au début, Eve avait râlé ! Pourquoi eux avaient-ils le droit de s’amuser alors qu’elle était seule à travailler ? L’éclatement de quelques chaudrons les avaient quand même ramenés voir ce qu’elle fabriquait. Puis il y eu une longue période pendant laquelle, concentrée, elle n’entendit pas leurs rires et soupirs. Sa réussite des potions demandées ne faisait pas de doute pour elle. Il fallait qu’elle en essaye au moins une. Avoir de la chance était beaucoup plus tentant que de raconter tout ce qu’elle avait sur le cœur. Ce qu’il advint ensuite la fit rigoler comme une folle. Elle se sentait des ailes et comptait bien les utiliser. Son envol, pourtant, se limita à un atterrissage en douceur dans une bulle d’air chaud très agréable. Pourquoi Max et Alix semblaient-ils si contrits ? Ils apparurent près d’elle, l’air tellement… idiots, qu’elle leur rit au nez. Confiée aux soins de Max par une Miss Blackstorm tourmentée, Eve s’amusa comme une petite folle, du moins au départ. Son mentor semblait disposé à la contrarier. Fais pas ci, fais pas ça, patati et patata. Elle, elle voulait grimper sur ce cocotier ! Il l’en empêcha tout comme il refusa qu’elle n’aille nager.
*Marre à la fin ! Qu’est-ce qu’il a ce plouc ?*
Du coup, elle le regarda plus attentivement. Nom d’un chien ! Elle rêvait ou quoi ? Il était bel et bien là, lui son Brad Pitt adoré. Elle avait vu et revu tous ses films, se languissant quand il embrassait Angelina ou une autre, imaginant parfois que c’était d’elle qu’il s’agissait. Et… Il était là qui la regardait si gentiment. Fan endiablée, elle se jeta sur lui :
Brad, oh Brad, ça fait tellement longtemps que j’attends ça !
Bisous sur les joues, elle chercha ses lèvres, les trouva et s’accrocha mieux qu’une sangsue. C’est qu’il se défendait le bougre :
Eve, calme toi...je te jure que je ne suis pas Brad Pitt...pas plus que Robin Hood. Eve...bon sang...que...
La maligne avait plus d’un tour dans son sac pour parvenir à ses fins. Une main en cisaille sur la nuque, elle le força à goûter sa bouche, une enivrante sensation de bien-être déferlant en elle. Ooooh… Il s’écartait méchamment :
Tu en as fait des bonnes! Maintenant tu vas être sage et avaler ça!
Elle pleurnicha :
Tu ne m’aimes pas Brad ? Pourtant moi, je suis folle de toi ? Tu es fâché, en plus…
Allez, Eve...non, je ne suis pas fâché...avale ça de suite !!!
Bon, puisque ça avait l’air de lui faire plaisir… elle but sagement. Pouah ! Quel truc dégueulasse. La tête lui tourna, le ciel devint l’en-bas, le sable l’en-haut puis tout se stabilisa. Que fabriquait-elle par terre au pied d’un Max très… nerveux ? Elle n’eut pas le temps de dire ouf qu’il partit au grand galop la laissant toute seule à son effarement. Que s’était-il passé ? Son dernier souvenir cohérent était qu’elle buvait une potion dorée, après ??? En secouant sa chevelure de blé, Eve se remit debout. Tout le monde semblait se moquer de ce qu’elle devenait. Solitaire, elle erra longtemps au ras des vaguelettes qui lui léchaient les pieds. Pour une obscure raison, elle n’osait pas rentrer. Quelque chose l’avertissait qu’elle s’était mal conduite. En désespoir de cause, elle s’assit sur un rocher et contempla le soleil se coucher. La nuit était presque tombée quand Alix vint la chercher. Elle subit doux sun sermon sans broncher.
J’ai fait des bêtises, hein ?
Explications sommaires, accolades, elle ne saurait jamais le fin fond de l’histoire mais, au moins, on ne la chassait pas. Le reste de la semaine s’écoula sans tracas. Beaucoup de travaux occupèrent Eve que, cette fois, Alix ne quittait plus des yeux pendant ses préparations. Elle était stricte, voire sévère. Eve en venait à trembler parfois en versant des ingrédients ce qui semblait beaucoup exaspérer l’ex-mangemorte. Heureusement, un sourire l’encourageait de temps à autre et une accolade la félicitait en cas de réussite. Lorsqu’elle parvint, seule, à produire une parfaite solution de force, Miss Blackstorm l’embrassa sur le front avec émotion. Sa plus belle récompense fut pourtant une balade en bateau avec Max. Quelle belle récréation ! S’en suivit un repas sur la plage où l’on fit griller les proies pêchées, le tout arrosé de vin, ce fut divin. Le lendemain matin au petit déjeuner, une cruelle nouvelle faillit la faire avaler de travers son jus d’orange :
Je dois me rendre au campement. Lev viendra me chercher dans un moment avec l'hélicoptère. Ça ne durera que deux jours au plus...après, quand j'aurai réglé quelques trucs là bas, je viendrai vous chercher....et on fera un joli voyage...on va traverser la Tanzanie en jeep, cela vous fera découvrir les beautés du pays.
Ah… C’était trop beau pour durer… Il partait. La tête qu’elle tira égala celle d’Alix. Toutes les deux, serrées l’une contre l’autre, agitèrent la main en réponse au dernier signe de Max que l’hélicoptère emporta sous leurs yeux embués. Alix se voulut rassurante : deux jours, ça passerait vite. Ben oui ! En étant écrasé de travail, on ne voit pas le temps passer. Misère ! L’absence de Von Falkenberg tapait sur les nerfs de Blackstorm. Pas comme-ci, pas comme-ça ! Elle ne passait rien à son élève qui faisait tous les efforts du monde pour satisfaire son professeur particulier. Souvent, Eve eut les larmes aux yeux devant tant d’intransigeances. Son aiguise-méninge n’était pas assez puissant ? Et alors ? Elle s’était trompée avec ses gouttes de sirop d’ellébore ? Qu’importe ! Mais Alix ne l’entendait pas de cette oreille. Que de sermons ! Puis, le deuxième soir, elles attendirent le retour de Max. Alix avait relâché sa poigne et terminé les cours plus tôt pour que toutes les deux puissent se préparer à l’événement. Pomponnée, resplendissante, Alix décomptait les minutes. La météo n’était pas engageante. En un rien de temps le ciel si pur s’était couvert de gros nuages, l’orage grondait. L’électricité de l’air, ajoutée à une fébrile impatience d’Alix rendirent ce début de soirée très tendu. Miss Adams tenta de dérider sa compagne :
Il n’aura peut-être pas osé se mettre en route avec le temps qu’il fait ? Tu ne devrais pas t’inquiéter. C’est sûrement le mauvais temps qui le retarde.
Ce qu’elle reçut en pleine figure la sidéra ; elle blêmit :
Je n’ai pas fait ça ! Ce n’est pas vrai !
L’autre, sadique, en rajouta. Eve se décomposa. A la pâleur succéda une affreuse rougeur. Que faire d’autre que de prendre ses jambes à son cou ? Fuir ! Elle devait fuir ! Jamais plus elle n’oserait regarder Max ou Alix après ce qu’elle venait d’apprendre, plutôt mourir. Sous un déluge issu des enfers, elle galopa droit devant, éperdue. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 10 Juil - 21:59 | |
| En général, Alix détestait donner cours. Pour elle tous les gosses se ressemblaient : des idiots infernaux. Cependant, voir l’application d’Eve était réconfortant. Cette journée fut idyllique pour elle jusqu’à ce qu’elle commette l’erreur de ne pas surveiller Miss Adams. Sa trouille la poussa à agir d’instinct. Son sortilège fonctionna à la perfection et Eve fut sauvée d’une fin tragique. La confiant aux soins de Max, elle s’était appliquée pour concocter l’antidote idéal. La douleur puis la rage qui la saisirent en voyant Eve et max enlacés furent mémorables. Elle n’eut qu’une idée en tête en regagnant l’habitation : partir. Oui, elle allait transplaner sitôt ses affaires et Sherkan prêts au portoloin. Où irait-elle, elle n’en savait rien. Les domestiques houspillés, elle fit les cents pas dans le séjour, attendant le feu vert :
*Me faire ça ! A moi qui ai tout abandonné pour lui. Il le paiera tôt ou tard !*
Elle pila net en le découvrant, contrit, mal à l’aise à l’entrée :
Tu as raison d'être en colère, Alix...mais ce...ce n'était pas ce qu'on pourrait croire...Eve n'était pas dans son état normal, tu le sais...elle croyait...enfin...elle supposait que j'étais quelqu'un d'autre...tu sais les filles se prenant souvent à rêver...je...ne m'attendais pas à qu'elle me saute au cou...
Le lait cuit moussa :
Ben voyons. Eve est une plume comparée à toi… Je t’assure que tu n’avais pas l’air de te défendre d’une attaque en traître, siffla-t-elle.
Alix...ma chérie...Eve n'est qu'une gosse, tu sais que je l'aime comme à une sœur. Tant qu'elle ne touche plus au Felix Felicis tout ira bien...C'est toi que j'aime!
Une soeur, ouais, à d’autres ! Bel inceste, on dirait !
Dans le fond, elle savait qu’il avait raison. Eve était absolument innocente de toute manœuvre machiavélique, seule la potion lui avait donné des hallucinations. Elle voulait le croire et s’en persuada si bien que la gifle qu’elle aurait voulu balancer à l’outrecuidant se transforma en caresses adorables. Bien des heures plus tard, rassasiée et comblée, Alix s’inquiéta :
On devrait peut-être réconforter Eve ? Qu’est-ce qu’elle est capable d’imaginer d’avoir été rejetée ? Ne bouge pas mon amour, je vais la chercher.
Elle découvrit sans peine la jeune fille qui regardait le soleil décliner. S’approchant doucement, Alix lui entoura les épaules :
Ne devrais-tu pas rentrer ? Les nuits sont fraîches ici ! On s’inquiétait pour toi. Tu nous as causé une grande frayeur tout à l’heure. Ce n’est pas ta faute, c’est la nôtre.
J’ai fait des bêtises, hein ?
Quelques-unes mais pas trop. Allez, viens. Max se ronge les sangs pour toi.
Tout fut parfait ensuite. Eve accepta de travailler tous les jours sous les bons conseils de son instructrice. Evidemment, chassez le naturel, il revient au galop. Alix savait qu’elle exigeait beaucoup. Néanmoins voir Eve se mettre à trembler sous ses yeux l’agaçait :
Je ne vais pas t’envoyer un doloris parce que tu te trompes ! Recommence !
Sa solution de force fut impeccable. Merlin sait pourquoi, Alix en demeura tout émue au point de donner un baiser à la demoiselle. Le lendemain Max et elle partirent pêcher. Cet intermède réjouit l’ex-magemorte qui, depuis quelques jours, ne se sentait pas trop bien. Elle passa toute la journée dans un hamac, avec une main posée sur la fourrure de Sherkan et Oscar sur son ventre douloureux. La soirée très animée, enchanta le trio. Néanmoins, au matin, une cruelle nouvelle atteignit Alix plus qu’elle ne l’aurait voulu :
Je dois me rendre au campement. Lev viendra me chercher dans un moment avec l'hélicoptère. Ça ne durera que deux jours au plus...après, quand j'aurai réglé quelques trucs là bas, je viendrai vous chercher....et on fera un joli voyage...on va traverser la Tanzanie en jeep, cela vous fera découvrir les beautés du pays.
Immédiatement, Miss Blackstorm bondit :
Tu nous laisses ici ? Mais que va-t-on faire ?
C’était puéril mais bah… Max avait des choses à régler… C’était sa vie, elle devait s’y soumettre… Adieux passionnés, promesses éternelles, la gorge nouée, elle vit l’hélicoptère s’envoler et lui ravir son amour. Deux jours, ce n’était pas la mer à boire. Gaillarde ; Alix décida d’approfondir les connaissances d’Eve dans sa matière de prédilection. Elle le faisait exprès ou quoi ? Quelle gourde elle pouvait être parfois !
Pas dix gouttes de sirop d’ellébore, j’ai dit cinq ! Tiens ta baguette plus droite ou le mélange va sortir du chaudron !
Dieu que cette gamine pouvait lui taper sur les nerfs ! En fait non… C’était l’absence de Max qui la rendait ainsi. Sans cesse elle imaginait autre chose, accident, empêchement… Puis, enfin, le jour annoncé du retour arriva. Alix décida d’écourter les leçons, elles avaient un hôte de marque à recevoir, autant le faire dignement. Long bain, massage aux senteurs enivrantes, tournure adéquate, Alix se sentait rayonner. Eve n’était pas mal non plus. Elle la complimenta puis les minutes devinrent des heures, Max n’arrivait pas. D’accord, un mauvais vent s’était levé. Des éclairs zébraient le ciel… mais… Elle ne pouvait empêcher certaines d’images lui gâcher l’horizon. Se voulant rassurante, Eve déclara :
Il n’aura peut-être pas osé se mettre en route avec le temps qu’il fait ? Tu ne devrais pas t’inquiéter. C’est sûrement l’orage qui le retarde.
Quel démon poussa mis Blackstorm à répliquer ainsi?
A moins qu’il n’ait trouvé une autre fille comme toi pour se pendre à son cou !
C’était sorti comme ça, sans trop y penser. Eve réagit mal :
Je n’ai pas fait ça ! Ce n’est pas vrai !
Si c’est vrai ! Tu étais sous over dose ! Tu étais très convaincante, on vous aurait jurés amants.
Bon dieu qu’est-ce qu’il lui prenait à cette gamine ? De blême à pivoine, elle détala comme un lapin sous le tir d’un chasseur.
Eve ! Eve, attends !
Rien n’y fit, l’autre se perdit dans la nuit. Il tombait des cordes, les éclairs se succédaient dans un roulement infernal, qu’importe. Elle n’allait pas rester assise là à attendre. Ses ordres fusèrent :
Des torches électriques, des cirés, des bottes ! On doit retrouver cette folle très vite.
La chasse débuta. Des heures y passèrent en cris, espoirs et… désespoirs. Qu’avait-elle fait ? Jamais Max ne lui pardonnerait un tel manque de jugeote… Il fallut se rendre à l’évidence, par ce temps, sous les éléments déchaînés, aucune piste n’était possible. Amère et culpabilisée, Alix rappela les pisteurs. Elle ne ferma pas l’œil de la nuit, attendant, guettant le moindre signe annonciateur du retour de l’un ou l’autre. Au matin, un soleil timide fit son apparition. Assommée d’insomnie, vêtue d’un peignoir, Alix s’avança vers l’héliport. Radieux d’abord puis décomposé devant la mine de son aimée, il la secoua afin d’obtenir des éclaircissements :
C’est Eve ! Je ne sais pas où elle est… C’est de ma faute.
A deux doigts de s’évanouir, il fallut toute la poigne de Von Falkenberg pour obtenir des précisions.
Je lui ai dit pour toi et elle; que je vous vais vus vous embrasser. Je ne savais pas que ça l'atteindrait ainsi. J'étais énervée... tu me manquais...
Perdue, elle s'attendit à une réaction qui ne tarda pas.. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 13 Juil - 18:54 | |
| Déjà à mi chemin, Max commença à se faire des idées. Il se reprochait d'avoir laissé Alix et Eve en tête à tête. C'est vrai qu'elles s'entendaient bien mais...
Arrête de te faire de la bile, recommanda Lev, en refrénant son hilarité, elle a l'air très comme il faut, ton Alix et la petite est charmante. Dis, vieux frère, comment tu t’arranges, toi, avec les femmes?
Ça veut dire quoi, ta question tordue?
Euh..rien en spécial…je me demandais seulement. Tu es là, avec deux femmes splendides, qui n’ont d’yeux que pour toi.
Cette remarque tira une moue à Max, qui n’avait pas oublié l’épisode du Felix Felicis et le conséquent délire d’Eve.
Exagère pas. Eve est comme une sœur pour moi.
Là, Lev se permit de pouffer, il trouvait cet aveu prodigieusement amusant mais le regard que lui décocha Max était dénué d'aménité.
Ok...si tu le dis!
Je le dis. Point barre.
Sujet clos. Connaissant son ami Lev préféra en rester là avec la question même si la curiosité l'aiguillonnait. La paix dura tout au moins une petite demie heure avant qu'il ne revienne à l'attaque avec la subtilité d'un rhinocéros en plein assaut.
Tu l'as connue comment, Alix?
Tu es une vraie commère, Lev. Mais soit, puisque tu veux le savoir, je me suis estampillé contre une arbre, tout près de chez elle.
Nouvelle rigolade.
Que c'est pratique. Tu t'es épargné toute la drague préliminaire...et Eve, un autre arbre?
Coup d'œil râleur. Lev ne lâcherait pas prise, étant donné qu'il connaissait tout de sa nature de sorcier, Max n'y alla pas par quatre chemins et déballa toute l'histoire de sa rencontre avec la jeune fille, ce qui ne manqua pas d'éveiller une nouvelle crise d'hilarité chez le jeune africain.
Sacré mec...alors en plus, tu joues les profs!
Suis plutôt minable. Heureusement qu'Alix a pris le relais, elle est absolument douée, elle.
Faudra croire que la Miss est la femme parfaite.
Le soupir de Max ne laissa aucun doute sur ce point. Ils arrivèrent au campement près de midi. Taylor et Ny'ala vinrent le recevoir, ravis de le voir de retour, s'étonnant de le voir arriver seul. Pas de doute, les nouvelles allaient vite dans le coin. Inspection obligée des lieux. Le campement était en plein essor. La plupart des tentes avaient cédé place à des petites maisons en bois, abritant chacune une famille. Beaucoup de travail et pas mal d'argent, avaient fait cela possible. Un miracle pour beaucoup...pour la plupart, en fait. Le campement, ressemblant chaque fois plus à un village normal, était désormais destiné aux déplacés qui réuniraient les conditions requises: désir de s'établir, de travailler en communauté, de rester au moins deux ans sur place. Les autres, après un bref transit, étaient transférés ailleurs, la plupart rêvant de rejoindre les grands centres de population. Le puits fournissait l'eau nécessaire pour les habitants du camp, les provisions arrivaient régulièrement, bientôt, si tout allait bien, le village serait capable de produire lui même grande partie des aliments. Le dispensaire ressemblait déjà à un petit hôpital et comptait même avec un médecin à demeure, Lazare Thidiane, petit homme nerveux, pointilleux et exigeant avec un cœur plus grand que lui. Seul médecin des alentours, il avait vu sa clientèle croitre de façon assez alarmante...depuis, l'hôpital avait son propre poulailler...les poules étant monnaie de change contre ses services. Il accueillit Max avec certain scepticisme. Taylor lui avait expliqué que c'était grâce à lui que tout cela était possible mais le petit homme ne se gêna pas pour jauger le jeune homme des pieds à la tête, avant de dire, lapidaire:
Espérons que ce ne sera pas la lubie passagère d'un millionnaire.
Max, avec son meilleur sourire bon enfant, l'avait rassuré:
Ne vous en faites pas, Dr. Thidiane, je ne suis pas enclin aux lubies passagères.
À son dos, Lev rigola, en murmurant:
Sauf pour les femmes!
Taylor le somma de se taire en lui fourrant le coude dans les côtes alors que Ny'ala faisait des efforts pour garder son sérieux. Prochaine halte, les bungalows. Les spécifications pour les changements à effectuer étaient arrivées à temps et les modifications, ou mieux dit la reconstruction était en cours.
Si je veux amener Alix ici, je dois lui offrir un minimum de confort.
Ny'ala ne se priva pas de donner son avis.
Et qu'a cette Alix pour ne pas pouvoir vivre comme l'a fait Steph? parce que là, ce n'est pas d'un minimum de confort qu'il est question...mais plutôt de luxe.
Tu le sauras en la voyant, assura Lev, une vraie princesse.
Max ne fit pas de commentaires. Il savait ce qu'il voulait et était bien déterminé à l'avoir. Pour ne pas cause des envies, peu nécessaires, tous les bungalows, inclus celui qu'occuperait Ny'ala, seraient pareils, même si celle ci se montra un peu grognonne sur les bords, Max devina qu'elle en était ravie.
Sûrement dans quelque temps tu auras le plaisir de revoir Steph...je suis sûr qu'elle ne tardera pas trop à pointer son nez par ici.
Toutes les têtes se tournèrent vers lui. Lev se chargea de résumer la situation, en peu de mots:
Veux voir ça...ça va être du joli! C'est quoi ton genre, harem?
Rigolade générale, avis mitigés.
Les deux jours qu'il s'était accordé se révélèrent courts pour mener à bon but tout ce qu'il avait prévu. Tant pis, on improviserait le moment venu.
Du mauvais temps inespéré sur la côte empêcha le vol en hélicoptère et il se sentait trop fatigué pour se servir de la magie, Transplaner en ces conditions entraineraient, le plus sûr, une desartibulation et Max n'avait aucune envie de se présenter en morceaux. Toute communication se révéla impossible vu les conditions atmosphériques.L'idée d'utiliser son patronus ne croisa même pas son esprit passé en mode moldu depuis deux jours!
Le lendemain, le vol vers Zanzibar se fit sans encombres. Alix était seule pour l'accueillir, en la rejoignant rapidement, il se rendit compte de sa mine désastreuse. Un pressentiment affreux lui serra le cœur. Un baiser de bienvenue, elle tremblait.
Ma chérie...qu'est ce que tu as?...Tu es malade? Qu'est ce qu'il se passe?
C’est Eve ! Je ne sais pas où elle est… C’est de ma faute.
Il se sépara et la regarda, abasourdi.
Ta faute!? Mais de quoi tu me parles?, elle sembla sur le point de s'évanouir, il la retint avec force, parle, Alix...que se passe t'il ici?
Je lui ai dit pour toi et elle; que je vous vais vus vous embrasser. Je ne savais pas que ça l'atteindrait ainsi. J'étais énervée... tu me manquais...
La belle excuse!!!, gronda t'il, furieux, où te mènera cette jalousie maladive, Alix!? Eve n'est qu'une gosse qui a besoin de nous, toi, tu es une femme rationnelle tout de même...Lui dire ce qu'il s'était passé...c'est de la méchanceté gratuite!!!
L'arrivée providentielle de Lev évita qu'il ne la secoue comme un prunier, au lieu de cela, il la lâche brusquement, en jurant en allemand.
Raccompagne là à la maison, Lev...j'ai à faire!, gueula t'il en s'éloignant au pas de course. Le cœur lui cognait dans la poitrine à faire mal. Arrivé sur la terrasse, il s'arrêta. La colère lui battait les tempes...si jamais il arrivait quelque chose à Eve, ce serait dur à surmonter et sa relation avec l'ex mangemorte en pâtirait lourdement...cette idée le décomposa encore plus.
*Faut que tu te calmes, mon vieux, calme toi et pense...calme toi!*
Facile à dire, Avec un effort, la rage qui l'avait envahi s'estompa un peu. La première chose à faire était retrouver la petite canadienne. Une nuit dehors, en pleine tempête. Elle devait être affolée...
*Pourvu que ce ne soit que ça!*
La prochaine chose faite, fut de produire son patronus et l'envoyer à la recherche d'Eve. Le Milan royal déplia ses ailes et s'élança dans l'air pur du matin avec un cri perçant. Faisant demi tour, il rentra dans la maison, à la recherche d'un café. Lev et Alix s'y trouvaient. La mine décomposée de la jeune femme le préoccupa.
Tu sembles avoir besoin de repos. Tu ferais mieux d'aller te coucher. Je te tiendrai au courant. Allez, va...on n'arrangera rien si en plus tu tombes bêtement malade!
Le ton de sa voix était froid et sec, autant que son regard dénué de toute tendresse. Lev secoua la tête, prêt à ouvrir la bouche, mais d'un geste péremptoire Max lui signifia de la fermer. Alix n'avait pas bougé d'un pouce pour autant, alors il passa devant elle, l'ignorant et se rendit à la cuisine. Lev ne tarda pas à le rejoindre, comme il l'avait craint.
Je sais...tu vas me dire de ne pas me mêler de ça...mais là., mon vieux, tu n'y vas pas de main morte avec la Miss. La pauvre est dans tous ses états et s'en veut à mort.
Et Eve? Qu'est ce que tu crois qu'elle sent? Va savoir ce qu'elle a dû endurer cette nuit!? Toute seule, là dehors...c'est une folie...
Soit, ton Alix a fait une bêtise, l'autre a réagi de façon assez bête, si tu veux mon avis...et puis, c'est ta faute.
Ah bon!? C'est sympa de me dire ça...et pourquoi donc, monsieur le sage?
Je te croyais un peu plus intelligent quand même...et...
Pas le loisir de terminer sa phrase, une resplendissante apparition venait d'avoir lieu. Le Milan était de retour, Max ne perdit pas son temps, devant le regard pâmé de son ami moldu, il tourna sur lui même et s'évapora de la cuisine.
Alix n'avait rien voulu entendre d'aller se coucher, tout au plus si elle avait consenti à s'allonger dans le divan et boire un thé que Lev, très empressé tint à lui apporter tout en bavardant comme une pie, dans l'espoir d'apaiser l'ambiance tendue.
Max la trouva, tapie au fond d'une grotte, près de la mer. Eve grelotait de plus belle, en pleurant. Serrant ses genoux contre sa poitrine, essayant de se faire toute petite. En le voyant apparaître, son minois s'était éclairé un instant puis ses larmes avaient repris de plus belle. Sans rien dire, Max s'approcha de la jeune fille et la prit dans ses bras, la berçant comme à une enfant.
Ne dis rien, ma douce...ne dis rien. N'y pense même plus...tout va bien, à présent...on va rentrer à la maison. Alix est folle de préoccupation.
Il caressa doucement sa tête et y déposa un baiser.
Tu n'as pas à te faire du souci. Alix n'aurait pas dû te dire ce qu'elle t'a dit mais enfin...c'est chose faite...tu n'étais pas dans ton état normal...et après tout il n'a pas de quoi faire un plat...tu m'as pris pour Brad Pitt, ça aurait pu être pire. Viens, rentrons plutôt...tu es trempée et dois mourir de faim...
Il l'aida à se relever mais elle tremblait comme une feuille, alors, la soulevant dans ses bras, il transplana de nouveau avec son précieux fardeau.
En les voyant apparaitre, Alix bondit de sa place. La compagnie de Lev devait être lénitive parce qu'elle avait l'air plus calme. Elle tint à s'occuper personnellement de la jeune fille à laquelle, elle fit prendre une douche chaude avant de l'aider à se mettre au lit, avec des gestes de mère bienveillante, elle alla jusqu'à lui faire avaler du bouillon et une potion revigorante et la veiller jusqu'à ce qu'Eve tombe dans un sommeil paisible.
Max resté à l'écart avait assisté à ce manège sans piper mot. Alix s'apprêtait à quitter la chambre, espérant sans doute qu'il la suive mais il alla au chevet de sa protégée, une expression indéchiffrable lui crispant le visage.
J'espère qu'elle n'aura aucune séquelle de cette aventure!, dit il, doucement en caressant les cheveux blonds, je m'en voudrais toute la vie s'il lui arrivait quelque chose...
Un dernier baiser sur le front, une dernière caresse et il se releva pour rejoindre Alix. Pendant un instant ils se regardèrent en silence avant qu'il ne lui flatte la joue en disant:
Je n'ai pas voulu me montrer si brusque tout à l'heure...mais enfin, on en parlera plus tard. Je dois parler avec Lev avant qu'il ne parte...ce serait une bonne idée s'il restait pour le déjeuner...
Il manquait encore des heures pour cela mais il ne se sentait pas d'aplomb pour se retrouver en tête à tête avec la jeune femme. Fallait encore calmer le sourd ressentiment qui l'agitait...
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 14 Juil - 15:11 | |
| Alix se sentait pire qu’une chiffe molle en attendant Max à l’héliport. Ce qui l’avait retardé n’était sûrement que l’orage. Quelle nuit épouvantable ! Bravant sa terreur, Miss Blackstorm était sortie dans la tourmente à la recherche de l’enfant perdue mais ne l’avait pas retrouvée ; Les domestiques insistèrent pour qu’elle prenne un bain chaud et la chouchoutèrent afin de lui éviter des fièvres. Vannée, Alix avait beaucoup fumé en espérant un signe de vie… Maintenant, elle devait affronter Max. Si elle se doutait de recevoir un savon pour sa négligence, elle n’en imaginait pas la taille. A peine eut-elle avoué sa faute qu’il la lâcha, furieux :
La belle excuse!!!, Où te mènera cette jalousie maladive, Alix!?
Ce… Ce n’est pas ça, je…
Eve n'est qu'une gosse qui a besoin de nous, toi, tu es une femme rationnelle tout de même...Lui dire ce qu'il s'était passé...c'est de la méchanceté gratuite!!!
Ça lui fit l’effet d’une gifle. Elle en fut tellement paf, qu’aucun son ne s’émit.
Raccompagne là à la maison, Lev...j'ai à faire!
La dureté des mots la blessa cruellement. Les larmes aux yeux, elle se laissa ramener par l’ami de Max qui ne savait pas trop comment la rassurer ou diminuer son affliction. Elle accepta une boisson chaude, fixant le bout de ses pieds, parlant d’un ton monocorde, las :
Il est vraiment fâché, n’est-ce pas, Lev ? J’aurais dû me taire, ne rien dire à Eve, mais l’orage… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir cherché cette petite… On a mené une battue jusqu’à trois heures du matin sous une pluie diluvienne. Ce sont les autres qui m’ont forcée à rentrer… ça ne servait à rien, on n’y voyait rien…
Tassée dans son coin, elle releva la tête à l’entrée de Max qui, glacial, ne trouva rien de mieux à faire que de l’envoyer au lit avant d’aller à la cuisine où Lev le suivit. Ce dernier revint avec une autre tasse de thé qu’elle prit malgré son affection pour le café. Le grand noir, même s’il conduisait horriblement, était très sympathique, il tint toute la conversation à lui seul :
Le patronus est venu ! Max l’a accompagné ; il va ramener Miss Eve, j’en suis sûr ! Vous verrez, ça lui passera. C’est un bon bougre quoiqu’un peu soupe au lait parfois. Vous ne devez pas lui en vouloir, il…
Ce n’est pas à lui que j’en veux, c’est à moi. Merci Lev d’essayer de me remonter le moral. S’il arrive un malheur à Eve, je ne me le pardonnerai jamais.
L’autre déploya sa vitalité tellement apaisante qu’il parvint à lui arracher un pâle sourire. Juste à ce moment Max apparut avec un petit paquet trempé jusqu’aux os dans les bras. Personne n’eut à lui dire ce qu’elle devait faire, Alix malgré la fatigue épouvantable qui l’écrasait, voulut s’occuper personnellement de Miss Adams. Si Max imaginait que c’était une façon de se racheter, il se trompait lourdement. Se fichant de ses pensées, elle ne voulait que le bien-être d’Eve. La pauvre ressemblait à un oisillon tombé du nid dans une flaque de boue. De rares paroles s’échangèrent pendant les soins prodigués. Miss Adams, assez prostrée, se laissa manipuler comme une poupée. Peu habituée à être confrontée à ce genre de situation, Alix ne trouvait pas les mots à dire de peur d’en rajouter à la dépression de la jeune fille. Elle se contenta de ce qu’elle faisait le mieux : ordonner.
Tourne-toi, lève les bras, couche-toi, avale !
Avant de la laisser seule, se penchant en l’embrassant elle murmura simplement :
Je regrette ; dors maintenant.
Merlin sait si elle aussi avait envie de plonger dans son lit. Assurée du repos de leur protégée, d’un pas lourd, Alix gagna sa chambre. Que Max vienne ou pas lui importait peu, elle réfléchissait. Il la rejoignit pourtant s’excusant gauchement avec une caresse sur la joue qui faillit la faire reculer. Elle accepta sa désertion, presque une fuite, par ces mots :
Si Lev le désire, qu’il reste déjeuner.
Remettre les explications à plus tard, c’est bien les hommes, ça ! Haussant les épaules, elle jeta un œil distrait au miroir et se jugea affreuse. Même le lit, si désiré n’avait plus d’attrait. Prendre une potion de détente aurait été une solution ; elle n’y songea même pas. Plantée devant la fenêtre, elle regarda défiler les nuages sans les voir. Jamais elle n’avait pensé devoir rivaliser avec une gamine ! Or, c’est bien ce qu’il semblait être. Si l’on voulait examiner les choses sous un certain angle, Max était amoureux de deux femmes ; elle l’ait juré. De façon complètement différente, il les chérissait l’une comme l’autre. Cependant Alix n’était pas certaine qu’en cas de circonstance inverse, si Eve avait offensé Alix, Max se soit conduit aussi durement avec elle. Sans doute que son passé de Mangemorte pêchait en sa défaveur… Von Falkernberg doutait probablement de son abandon total aux forces obscures ! Ils se connaissaient si peu, dans le fond… Que représentait-elle pour lui ? Un bel ornement dont il ne pouvait plus se passer physiquement. Pour le reste… Passant brièvement la tête dans la chambre, Max s’étonna qu’elle ne fût pas couchée. Il marmonna quelques mots et referma la porte.
*C’est ça, vas-y, fuis !*
Puisqu’il repartait Merlin sait où, elle préféra aller veiller Eve. La jeune fille dormait paisiblement, le front frais, les joues plus colorées. A midi, ni Lev, ni Max ne se montrèrent. Elle réveilla doucement Miss Adams pour la forcer à avaler un peu de viande et de vin ; elle-même ne prenant rien. Recouchée, Eve repartit aux pays des rêves. Alix, elle, pensait :
*Si ça s’éternise, je pars. N’importe où, je m’en fous. Les autres finiront par me rattraper. Fichue, pour fichue…*
Les heures s’écoulèrent, le sommeil ne venait toujours pas. Sombrant dans des idées de plus en plus macabres, Miss Blackstorm sursauta à l’arrivée d’un domestique embarrassé de lui apprendre que Von Falkenberg serait retardé. Il se proposait de veiller sur Eve, le temps qu’elle aille se rafraîchir et s’alimenter. Un bain chaud la détendit un peu ; une tisane l’acheva. Titubante, elle poussa la porte d’Eve et recommanda :
Veillez sur elle, je m’allonge quelques heures.
A peine la tête sur l’oreiller, elle sombrait. Dehors à la nuit tombée, l’orage revint en force. Dans une pièce lugubre, allongée sur une paillasse mitée, une petite fille serrait sa couverture moisie. Tremblante, elle sursautait à chaque coup de tonnerre. Un vent déchaîné secouait les branches des vieux arbres près des fenêtres, leur danse infernale à la lueur des éclairs jetant des ombres affreuses sur les murs dénudés. La foudre frappa, la vitre vola en éclat, le jeune Alix hurla :
Grand-mère ! Grand-mère ! Je ne le ferai plus ! Grand-mère !
On la secouait, Alix pleurait, se cachait le visage, se débattait.
Ne me frappe-pas, grand-mère, s’il te plaît !
Roulant des yeux effarés, Alix aperçut enfin la personne qui la tenait… |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 14 Juil - 23:14 | |
| Pourquoi cette réaction stupide autant que démesurée. Sur le choc des propos d’Alix, Eve s’était sentie fouettée et profondément honteuse. Comment avait-elle pu en arriver à commettre une telle infamie ? Embrasser Max? Folie! Qu’importait ! La seule chose qui comptait était de mettre le plus de distance entre elle, Alix et… Max ! Elle penserait à tout cela plus tard, le plus tard possible. D’abord courir ! Défiant les éléments furieux, elle galopa à perdre haleine. Si un orage sévissait dehors, celui qu’elle subissait à l’intérieur n’avait rien à lui envier. Des ronces déchirèrent robe et mollets, elle ne sentit pas les estafilades. Ses chaussures s’égarèrent… elle aussi. Tournée vers le seul objectif de la fuite, Elle ne réalisa nullement qu’elle fonçait en terrain inconnu. Ce fut un tronc abattu qui lui rendit un soupçon de lucidité en l’envoyant par terre quand elle trébucha dessus. Encore affolée, elle réalisa qu’elle se trouvait en pleine forêt, trempée jusqu’aux os et incapable de s’orienter. A la honte, succéda la peur… Elle était fine maintenant ! Complètement perdue en milieu hostile, elle commença à claquer des dents tout en se traitant d’idiote. Se relevant, elle tenta de se repérer, d’apercevoir des lumières mais à part celle des éclairs, elle ne distingua rien. Pas à pas, cette fois avec prudence, elle avança comme elle put. L’eau ruisselait de partout, sans cesse elle devait écarter les mèches dégoulinantes qui noyaient son visage blême.
*La mer, si je pouvais atteindre le rivage…*
Dans son cas, tout lui paraissait préférable que cette semi-jungle inhospitalière où pièges et bestioles devaient abonder. Quelle distance parcourut-elle ? Elle l’ignorait. Enfin, il lui sembla que l’orée se dégageait. Mue par un réflexe, elle gambada vers la dernière frange de palmiers qui la séparaient du sable détrempé. A gauche ? A droite ? Pas une étoile pour se diriger… Au hasard, elle opta pour la droite. Elle marcha entre la lisière des arbres et les gros rouleaux qui semblaient vouloir l’aspirer. Avec le vent, un froid sinistre s’insinuait. Ajouté à sa fatigue, Eve se convainquit de l’urgence de s'abriter. Par chance, de nombreux rochers affleuraient la grève à présent. Si elle pouvait en trouver plusieurs assemblés en voûte, elle gagnerait un abri de fortune. Dame fortune devait l’accompagner car elle ne tarda pas à dénicher une toute petite grotte. La place paraissait taillée pour elle ; Miss Adams s’y nicha. Elevée dans le catholicisme, elle pria avec ferveur :
*Pardon seigneur pour mes fautes ! Faites qu’il me retrouve.*
Sa robustesse flancha peu à peu. On ne peut pas dire qu’elle dormit mais elle somnola beaucoup. A chaque fois que ses paupières s’ouvrirent, elle espéra une amélioration du temps, une certaine apparition… Enfin le ciel se dégagea. Quelle heure était-il ? Bouger ou pas ? Contrainte à rester des heures dans une mauvaise position, elle constata avec horreur que l’ankylose la bloquait toute. Transie, incapable de bouger, Eve laissa le désespoir l’envahir :
*Personne ne viendra ! Alix doit être heureuse d’être débarrassée de moi. Max aussi, qui sait ? Surtout après ce que j’ai fait ; il vaut mieux que je reste là et ne jamais le revoir !*
Malgré tout, cela la navrait et elle ne put empêcher les larmes d’affluer.
*Il doit m’en vouloir à mort…*
Un bruit la fit sursauter. Son esprit confus créait un mirage. Sa vision brouillée lui renvoya l’image de celui à qui elle pensait tellement fort. Des bras chaud et rassurants la cernèrent :
Ne dis rien, ma douce...ne dis rien. N'y pense même plus...tout va bien, à présent...on va rentrer à la maison. Alix est folle de préoccupation. Tu n'as pas à te faire du souci. Alix n'aurait pas dû te dire ce qu'elle t'a dit mais enfin...c'est chose faite...tu n'étais pas dans ton état normal...et après tout il n'a pas de quoi faire un plat...tu m'as pris pour Brad Pitt, ça aurait pu être pire. Viens, rentrons plutôt...tu es trempée et dois mourir de faim...
Brad Pitt… ? Vraiment ? Mais, je…
Max ne lui laissa pas placer un mot de plus. Il essaya de la mettre debout mais se rendit compte de la faiblesse de ses jambes. Aussi l’emporta-t-il dans ses bras dans un transplanage étourdissant. La maison… Elle ne voulait pas revoir Alix ni entendre ses sarcasmes. Rien à faire, cette maîtresse femme voulut encore l’asservir. Trop craintive devant l’autorité déployée, Eve obéit aux directives débitées froidement. Elle accepta d’être lavée, alimentée, bordée. Ce qui la surprit le plus fut le baiser reçu avant un dernier ordre :
Dors maintenant.
*Elle ne me détesterait pas ? Bonne comédienne, en tout cas !*
Rassasiée, douillettement couverte, Miss Adams ne tarda pas à s’endormir pour de bon. Aucun rêve ne la dérangea jusqu’à ce qu’une douce secousse ne la réveille :
*Encore elle…*
Déçue, elle consentit à avaler ce que l’autre voulait avant de feindre le sommeil.
*Que cherche-t-elle en s’occupant ainsi de moi ? Plaire à Max, sûrement. Il est venu me chercher lui, pas elle ! C’est une coquine, fourbe et roublarde. Elle a pris Max dans ses filets… je l’avertirai du danger.*
Son étonnement grandit davantage quand Alix reparut peu après pour ne pas la lâcher d’un pouce :
*Max lui aura dit qu’il la larguerait si elle me négligeait.*
Souvent, entre deux sommes, elle entrevit Alix lui tâter le front, lui passer sa baguette au-dessus du corps puis se réinstaller, pensive, dans un fauteuil.
*Si elle compte s’attirer mes bonnes grâces, c’est fichu.*
Lors de son xième réveil, Eve constata que Blackstorm s’était fait remplacer par un domestique. Peu après, alors qu’un nouvel orage éclatait, Max vint enfin à son chevet. Ironique, il ne fut pas sans remarquer que Daudi était près d'elle.
Max, je suis si contente que tu sois là ! Je vais mieux mais, tu vois, elle m’a abandonnée, soupira-elle d’une petite voix.
Le fidèle serviteur remit les pendules à l’heure :
Miss Alix vous a quittée il y a seulement une demi-heure. Elle a passé toute la journée ici.
Au même moment des cris bizarres s’élevèrent de la chambre d’à côté :
Grand-mère ! Grand-mère ! pleurnichait une voix juvénile.
Eve fronça les sourcils :
C’est de la comédie, Max ! Ne t’y laisse pas prendre, Alix est…
Von Falkenberg ne l’écouta pas ; il se rua dans la pièce voisine.
Le spectacle mérite d’être vu, je parie. Daudi, aidez-moi à me lever.
Soutenue, Eve se glissa hors du lit pour effectuer quelques pas chancelants vers l’encadrement d’à côté. Que c’était touchant ! Il l’enlaçait en lui murmurant des mots doux, lui tapotait le dos, la consolait. Pour un peu, Miss Adams aurait éclaté de rire s’il n’y avait eu ce regard lancé involontairement dans sa direction, un regard tellement pathétique, poignant de sincérité qu’on ne pouvait s’y tromper :
*C’est pas vrai ? Elle crève de trouille pour un bête orage ?*
Confondue, Eve rebroussa chemin, les idées à l’envers. Et si tout était vrai… Si Alix ne l’avait vraiment pas fait exprès… Toute cette sollicitude déployée depuis des heures traduisait-elle du remords ou… de l’affection ? Au fond de son lit, Miss Adams entreprit d’établir son propre mea culpa. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 16 Juil - 13:30 | |
| Après avoir laissé Eve en sûreté aux bons soins d'Alix, il avait rejoint son ami africain. Son air taciturne n'invitait pas trop à engager une conversation mais Lev sembler se moquer de cela. D'un ton détaché, il se lança à l'attaque, sans la moindre diplomatie, selon sa désinvolte habitude.
Tu vas m'excuser, mon pote mais là...tu te comportes comme un imbécile.
De ça, Max s'en doutait depuis un moment mais n'allait pas le reconnaître si facilement. Se contentant d'un grognement en guise de commentaire, il continua de fourrager dans ses papiers, à la recherche de Dieu sait quoi.
Tu vas bouder comme un gosse toute la journée? Pas la gaieté là, si ça continue , je fiche le camp de suite.
Max lui adressa un regard chargé de reproche.
Que voulais tu que je fasse!?
Lev leva les yeux au ciel invoquant de l'aide divine pour venir à bout de cet esprit borné.
Écouter ce qu'elle avait à dire aurait été un bon début...mais non...Môssieur prend son air de noblesse outrée et applique la loi à son bon vouloir. Tu sais Max, tu es un type moyennement intelligent, quand même, la situation est pourtant très claire.
Ce "moyennement intelligent" le pinça méchamment!
Ah bon...elle est claire, la situation? Je dois être comme tu le dis, absolument taré parce que je n'y vois rien de clair ici. L'attitude d'Alix est inqualifiable, elle a mis en danger la vie d'Eve...lui a dit des choses qui l'ont obligée à s'enfuir, affolée.
Hum! Voudrais bien savoir, moi, de quoi allait cette conversation...mais je parie ma chemise que tu en étais l'élément principal.
Ben oui! À vrai dire c'était exactement de cela qu'il s'était agi mais Max, muré dans sa petite idée, n'en démordait pas. Pas besoin de demander, Lev s'étendrait à loisir dans ses explications...qu'il le veuille ou pas. Ce n'était pas la première fois que Von Falkenberg se demandait si Lev ne s'était pas octroyé le rôle de sa conscience.
Faut pas être sorcier pour se rendre compte de ce qu'il se passe ici...tu es amoureux de ces deux femmes et les deux sont amoureuses de toi.
Si le jeune africain avait hurlé qu'il y avait un cobra derrière lui Max n'aurait pas mieux réagi. D'un bond, il avait rejoint Lev de l'autre côté du bureau et semblait prêt à le secouer.
Tu ne sais pas ce que tu dis!!!
Oh que oui! Mais regarde toi...tu souffres comme un chien, là...
Je ne le fais pas!, se défendit il d'un ton rogue en sachant se mentir vertement.
Tu as fait une scène à ta dame à cause de ce qu'elle a dit à la petite. La petite s'est enfuie parce que ta belle lui a fait des reproches. Alix s'en veut à mort, tu sais, elle a été dehors grande partie de la nuit, en la cherchant, la petite et maintenant toutes les deux sont là à attendre que fera le grand Max...et toi...tu ne sais pas laquelle consoler en premier. Je t'ai vu avec Eve...tu la couves comme si tu craignais qu'elle se défasse. Tu as joué de tous tes atouts pour qu'elle te suive ici. Pourquoi ne pas l'avoir laissée chez elle, tranquillement à vivre sa vie? Tu as peur qu'elle se trouve un gentil garçon et oublie son merveilleux prof!? Allez Max...tire pas cette tête...c'est ça, non? Mine de rien tu veux tout contrôler...tu es un gentil tyran mais tyran quand même. Eve ne voit que par tes yeux. Alix t'aime tant qu'elle t'a suivi sans savoir ce que la vie lui dépare avec toi. Et toi, tu te laisses aimer, choyer, admirer. À mon avis, mon vieux, il y a du pain sur la planche...ou tu tires les choses au clair ou tu les perds toutes les deux...ou tu te prends un mauvais sortilège, dans le pire des cas!
Sidéré par ce singulier discours, Max s'assit sur le rebord du bureau. Sa colère tombée en point mort, ressentiment envolé. Comment avait il pu être si aveugle? Si égoïste? Il se sentait perdu, n'ayant jamais envisagé la situation de l'angle dont le faisait Lev. On ne pouvait pas le nier, cette fois son insouciance avait causé pas mal de dégâts!
Et...à ton docte avis, monsieur le psy, qu'est ce que je dois faire?
L'africain lui tapota amicalement l'épaule.
Tu trouveras bien tout seul, mon ami...t'es bête mais pas tellement!
Le conseil parfait! Voilà de quoi le remettre d'aplomb pour le restant de son existence. Lev n'avait pas tort, la seule solution était mettre les choses aux clair avec Alix et Eve. Définir exactement de quoi il était question dans cette relation ambigüe.
Alix, debout face à la fenêtre semblait perdue dans ses réflexions. Il s'était fait l'illusion de la trouver endormie, ce qui lui donnerait plus de temps pour penser quoi dire. La jeune femme se retourna en l'entendant ouvrir la porte et pendant un instant, ils se regardèrent en silence.
Je...je pensais que tu dormais. Je voulais seulement savoir si tu allais mieux...tu sais tout à l'heure...tu...avais l'air pas trop gaillarde. Tu ferais bien de t'allonger un peu n'empêche. Je reviendrai plus tard.
Et il s'était enfui. Peut on appeler cela autrement? Les paroles de son ami se bousculaient dans sa tête et le poursuivirent toute la journée. Il préféra quitter la maison, s'occuper à n'importe quoi d'autre...remettant le moment de la confrontation. Il avait peur des reproches d'Alix...
La journée traîna en longueur. Lev partit en fin d'après midi mais Max ne se décida pas à rentrer pour autant. Il prit la jeep et se rendit en ville où il déambula un long moment, sans but précis, pour finalement aller s'asseoir face à la mer, tout à ses élucubrations. La nuit était tombée depuis longtemps quand l'orage gronda de nouveau. Il se dechaînait quand Max arriva à la maison.
Eve était enfin éveillée. Un peu à l'écart,se tenait Daudi, un des domestiques, silencieux et attentif au moindre désir de la malade.
Alors, ma puce...ça va mieux?
Il s'assit au bord du lit et lui flatta doucement la joue, la trouvant fraîche. Elle avait même repris ses couleurs.
Max, je suis si contente que tu sois là !
Il sourit en tapotant gentiment sa main.
Je suis toujours là. C'est bon de voir que tu vas bien...je vois que les soins d'Alix ont porté leur fruit, pas de fièvre...seulement une bonne frousse.
Je vais mieux mais, tu vois, elle m’a abandonnée!
Son soupir était attendrissant mais Max trouva le commentaire un tantinet déplacé surtout quand le domestique, rompant son silence, dit, un rien énervé:
Miss Alix vous a quittée il y a seulement une demi-heure. Elle a passé toute la journée ici.
Eve allait dire quelque chose mais en cet instant un cri leur parvint, provenant de la chambre adjacente. C'était une plainte douloureuse, une invocation...un appel à l'aide fait d'une voix déformée de temps.
Grand-mère! Grand-mère!
Seigneur, c'est Alix!, Max s'était levé d'un bon mais voilà que la jeune fille cherchait à le retenir.
C'est de la comédie, Max ! Ne t'y laisse pas prendre, Alix est...
Il n'écouta pas la fin, ni voulait le faire d'ailleurs, déjà il entrait dans la chambre et allait vers le lit où la jeune femme, une expression d'indicible terreur tordant le visage, se debattait contre un cauchemar en hurlant:
Je ne le ferai plus ! Grand-mère ! Ne me frappe-pas, grand-mère, s’il te plaît...
Que lui avait donc fait cette femme monstrueuse? Max ne le pensa pas deux fois, il s'assit près d'elle et la prit dans ses bras.
C'est un mauvais rêve, mon amour...c'est moi...c'est moi!
Il la serra contre lui, la rassurant, la berçant, caressant ses cheveux, baisant son front moite. Sentant son cœur se déchirer d'entendre ses suppliques égarées...L'orage l'épouvantait. Que de sévices n'avait elle subis? Combien de mal lui avait fait Calista, se vengeant sur Alix enfant, de la défection de son fils? Max remémorait les aveux de son père...il en avait la preuve en cet instant. Cette femme d'apparence si forte et maitresse de soi n'était au fond qu'une enfant affolée, abandonnée, confrontée à ses craintes les plus élémentaires.
Là, ma chérie...tout va bien. Personne ne va te faire de mal. Calista est morte, elle ne reviendra plus...
Un coup de tonnerre assourdissant la fit gémir de terreur, enfouissant le visage dans l'épaule de Max.
Du calme, mon amour...tu n'es plus seule. Je suis là...
Il l'écarta un peu pour la regarder, elle le voyait, sans le voir, perdue au fond de son cauchemar alors Max caressa lentement son visage, l'embrassant à plusieurs reprises jusqu'à la sentir se relâcher, quittant peu à peu le rêve pour revenir à la réalité. Avec un hoquet final, elle se sépara néanmoins de lui et le considéra, chagrine...le faisant se sentir coupable...encore plus coupable s'il y a lieu!
Je sais...je suis un imbécile, un égoïste et un..., comment Lev avait il tourné ça? Enfin..., pardonne moi, Alix...pardonne moi. Je t'aime...tu sais bien que c'est toi que j'aime par dessus tout...toi et personne d'autre...à jamais...
Un baiser délirant d'amour scella ces aveux. Elle ne s'y déroba pas mais il la sentait tendue, réticente, endolorie sûrement par cette journée d'indifférence.
Je me suis comporté comme un idiot, Alix...faut pas trop m'en vouloir, c'est ma nature...mais je t'aime...c'est la seule chose que je sais en ce moment...ne me repousse pas, laisse moi rester là...jusqu'à ce que passe l'orage..après si tu veux...je m'en irai...
*Bon garçon...ouais...qu'il dure trois jours, l'orage!!!*
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 17 Juil - 23:40 | |
| Depuis le décès tragique de ses parents, à l’âge de trois ans, Alix Blackstorm avait été élevée à la dure par sa grand-mère Calista. Cette femme de fer n’aimait pas l’enfant. Elle eût été un garçon que, peut-être, un peu d’affection lui aurait été attribué. Là… Même son prénom d’Alexandra se vit modifié en Alix qui se voulait convenir à un sexe comme à l’autre. Toute son enfance fut un long apprentissage méthodique, rigoureux et dénué du moindre élan de tendresse ou compassion, agrémenté de corrections. Mrs Blackstorm avait réussi son éducation, forçant la fillette puis l’adolescente dans un moule blindé à l’abri des sentiments. Les seules peurs d’Alix étaient les orages et les hommes. Cette dernière avait été vaincue grâce à Michael De Brent qui parvint à faire céder sa cuirasse et lui révéler la femme sommeillant en elle. Trop de souffrances l’attendaient avec cet homme, elle s’octroya une potion d’oubli pour rayer de ses souvenirs tout ce qui l’attachait à lui. Néanmoins cet apprentissage de la passion avait laissé des traces, et Alix avait ressentit les affres de l’absence… le manque d’amour. Puis Max, si charmeur, avait débarqué dans sa vie. Elle avait reconnu dans ses yeux, ses gestes, une invitation à partager des jeux audacieux auxquels elle s’était adonnée sans penser au lendemain. Plus ils se fréquentaient, plus elle devenait dépendante tout en s’en défendant. Alix refusait de se laisser aller à une autre passion de crainte qu’elle ne soit aussi dévastatrice que la précédente. Bien des choses avaient changé avec le passage de l’homme oublié. Sa sensibilité s’était réveillée au point que tuer sur ordre lui était devenu intolérable. Le « jeu » de Voldemort lui parut odieux, uniquement destiné à le servir lui en négligeant… tout le reste. Son choix d’abandonner ce mauvais maître était dicté par l’amour qu’elle avouait enfin éprouver pour Von Falkenberg quand celui-ci lui démontra de façon magistrale être prêt à tout pour vivre auprès d’elle. Abandonnant tout (ou presque) pour le suivre, elle ne s’attendait pas à ce qu’Eve – la protégée de Max – devienne une sorte d’obstacle entre eux. Jalouse… ? Oui et… non. La douleur ressentie en les voyant enlacés sur la plage l’avait déchirée. Si elle avait suivi son premier mouvement, elle aurait transplané sur-le-champ. La raison lui était revenue au bungalow, ce qui l’avait forcée à écouter les explications de Max. Très convaincant, il parvient à effacer cet épisode malheureux mais un fiel s’était introduit dans la confiance aveugle qu’elle avait en lui. Il avait fallu que la seule terreur jamais guérie ressurgisse avec l’orage… En Bulgarie, Calista se complaisait à la laisser hurler de peur quand le tonnerre roulait. Ça lui était resté : elle détestait les orages. Nerveuse par l’absence prolongée de Max, les éléments déchaînés l’affolant, elle avait perdu son bon sens, recrachant sur Eve ses propres craintes. Au bout du compte, malgré tous ses efforts pour réparer sa faute, Von Falkenberg lui en voulait à mort. Elle était debout depuis 35 heures avec seulement deux thés absorbés sur la journée. Sa résistance physique et nerveuse fondit ; Alix s’endormit. Les vieux démons ont la peau dure surtout quand le ciel s’en mêle ! Les cauchemars du passé la rattrapèrent. Folle de terreur, Miss Blackstorm mit du temps à réagir aux paroles apaisantes, aux caresses que Max lui distribuait :
Du calme, mon amour...tu n'es plus seule. Je suis là...
Il aurait été bon de se laisser bercer, consoler comme une enfant mais des mots durs résonnaient encore par trop à ses oreilles. Aussi la jeune femme s’écarta-t-elle, le regard lourd de reproches rentrés :
Je suppose que tu l’as vue ? Elle va très bien. J’ai laissé Daudi à son chevet, je ne tenais plus debout.
je suis un imbécile, un égoïste et un..., pardonne-moi, Alix...pardonne-moi. Je t'aime...tu sais bien que c'est toi que j'aime par dessus tout...toi et personne d'autre...à jamais...
Il l’étreignit pour celer sa bouche à la sienne, y mettant beaucoup de conviction. Alix ne le repoussa pas mais ne participa cependant pas. Le jeune homme dut le ressentir :
Je me suis comporté comme un idiot, Alix... * c’est peu de le dire* faut pas trop m'en vouloir, c'est ma nature...*Etrange nature qui arrange si bien les choses* mais je t'aime...c'est la seule chose que je sais en ce moment...ne me repousse pas, laisse-moi rester là...jusqu'à ce que passe l'orage… après si tu veux...je m'en irai...
L’orage grondait toujours. Elle ne pouvait nier être encore effrayée et que la présence de Max la rassurait. Malgré son air de sincérité profonde, Miss Blackstorm était trop fatiguée pour l’agréer si… facilement. Elle haussa légèrement les épaules :
Reste si tu veux.
Lui tournant sciemment le dos, elle enfonça sa tête dans l’oreiller. La chaleur du corps de Von Falkenberg contre le sien lui faisait un bien fou mais qu’elle soit damnée si elle le lui avouait. Toute tension la quitta, elle ne tarda pas à s’endormir d’un sommeil sans rêves. Au matin, un soleil éblouissant salua son réveil. Sans ouvrir les yeux, Alix laissa les rayons lui réchauffer le visage. Pas besoin de se retourner pour savoir qu’elle était seule dans la chambre. Qu’importe, elle se sentait bien même si une profonde lassitude l’habitait. Peu de temps après, on grattait à la porte. Précédé d’un plateau lourdement chargé orné d’une fleur exotique, Max flanqué de Sherkan fit une apparition souriante. Se redressant sur son coussin, elle lui renvoya son sourire tout en demeurant sur la défensive.
C’est vrai que je n’ai rien avalé de solide hier ; d’ailleurs, je suis désolée, mais je n’ai pas très faim.
Il insista tellement avec une mine d’enfant déçu de voir sa surprise ratée qu’elle consentit à recevoir le plateau sur les genoux. Elle entreprenait de tartiner un toast quand il laissa échapper des nouvelles d’Eve…
*Il aurait au moins pu attendre que je lui en parle !*
Ce manque de tact la crispa :
Je savais qu’elle irait mieux. Mon philtre revigorant est très efficace. Je devrai en préparer à nouveau, je n’en ai plus.
Ça et dire qu’elle en aurait pris volontiers n’était audible que pour une oreille attentive. L’appétit définitivement coupé, Alix donna le pain à sa panthère dont elle gratta la tête, pensive. Son attitude ne sembla pas convenir à Max. Un peu rageur, il lui reprit le plateau qu’il envoya léviter à la cuisine avant de fermer la porte et s’asseoir sur le lit. Il réclamait des explications ; elle n’avait pas envie de débattre pour le moment. Son air anxieux la poussa néanmoins à ajouter :
Non, je ne t’en veux plus. Je suis comme vidée. Excuse-moi auprès d’Eve, je lui donne congé aujourd’hui. Je voudrais rester un peu au lit, s’il te plait.
Contrarié mais contraint, Von Falkenberg lui embrassa le front avant de s’éclipser. A quinze heures, Alix émergea à nouveau. Il faisait toujours aussi beau. Au loin résonnait le rire d’Eve accompagné de grands plouf et de répliques amusées.
*La piscine doit être un délice à cette heure… Ils ont raison d’en profiter ; je me joindrais bien à eux…*
Vouloir et pouvoir sont deux choses parfois opposées. Pour la première fois, alors qu’indemne des sévices de Voldemort, Alix se trouvait inapte à dominer son corps comme elle le souhaitait.
*Un comble ! Je ne vais quand même pas réclamer de l’aide pour me lever.*
Quelque effort qu’elle fît le résultat fut aussi nul. Se faisant l’effet d’un cachalot échoué, elle ne parvint à rien d’autre qu’à tomber du lit au sol pour s’y traîner jusqu’à la salle de bains.
*Je n’ai plus de force du tout. Je dois refaire cette potion.*
Sa reptation la mena, en chemise de nuit, jusqu’à la douche. Actionnant les manettes, elle réussit à s’asperger copieusement. Chaud et froid alternés, lui rendirent un peu de vigueur, suffisamment en tout cas pour se mettre enfin debout. Merlin que se jambes tremblaient. Elle avait chopé la crève ou quoi ? Détestant ces états de faiblesse, Alix prit sur elle. Sa détermination aidant, elle arriva à se déshabiller, se sécher et à revêtir un maillot de bain. Maintenant il lui fallait sortir de sa chambre. Comme dans un cauchemar, la distance à parcourir lui parut s’allonger plus elle progressait.
*Je n’y parviendrai jamais….*
Au dehors, les rires et éclaboussures avaient cessé. Etaient-ils aussi las qu’elle ? Un pas, deux, trois, elle posa la main sur la poignée. Ouvrant la porte, elle se retrouva nez à nez avec son élève. Le choc faillit la faire valser à la renverse ; une poigne solide la rattrapa pour l’asseoir en douceur. Un flot de paroles l’inonda, Miss Blackstorm s’en défendit :
Mais si, je vais bien. Comment serais-tu si tu n’avais rien mangé depuis près de deux jours ?
Blablabla ; en un clin d’œil Alix se retrouva assise à la petite table de sa chambre. Un plateau se posa devant elle.
Tu deviens douée en lévitation, c’est bien mais je n’ai pas si faim. La vue de tout ça m’écœurerait plutôt.
L’autre émit une telle énormité que Miss Blackstorm s’en étouffa presque de rire :
C’est impossible voyons ! Que me chantes-tu ?
Pourtant…. Blêmissant soudain, Alix compta, recompta mentalement. Froid, incisif, le résultat de son analyse la cloua sur sa chaise.
*Ça ne peut pas m’arriver à moi, non, NON !*
Très maîtresse d’elle-même, elle sourit à la jeune fille :
Laisse ces idées de côté, ce n’est pas ça. Je suis fatiguée d’avoir trop couru après toi. Rejoins Max, rassure-le. Je vais me préparer une solution de force.
Innocente, Eve goba le tout et s’en fut alors que Miss Blackstorm gambergeait :
*Un bébé ? Ça, jamais !*
A pas mesuré, elle se dirigea vers la cuisine où une étrange mixture commença à s’élaborer. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Sam 18 Juil - 15:53 | |
| La vie peut être si simple et si complexe à la fois. S’il on avait dit à Eve Adams qu’elle se retrouverait sur un îlot de Zanzibar à étudier les potions alors qu’elle tentait de survivre au Canada, sûr qu’elle aurait alerté les autorités locales qu’un fou se baladait sur le territoire. Pourtant, elle croyait en la magie même si on la prenait souvent pour une demeurée notoire. Von Falkenberg avait été sa lumière, celle qu’elle désirait depuis des années. Finis doutes, appréhensions, angoisses. La vie de Miss Adams avait un sens à présent : prouver qu’elle était sorcière. Pas une fois elle ne s’était interrogée sur sa relation avec Max. Il était son mentor, son guide, son frère, celui à qui elle devait tout, point barre. Devoir abandonner son nouvel équilibre par caprice de son seul ami, hormis un Burningham peu présent - mit Eve en porte-à-faux envers Alix, celle qu’il avait choisie pour partager sa vie… du moment. Diablesse de femme, elle lui en faisait voir de toutes les couleurs avec théories et pratiques. Tellement occupés à minauder aucun des deux ne remarqua ses erreurs… Résultat des courses, Eve faillit se tuer en sautant d’une colline, persuadée être un ange volant. Sans l’intervention d’Alix, la jeune fille se serait écrasée avec mort assurée à la clé. Que son délire alimenté par une overdose de Felix Felicis la jette au cou de Max ne l’atteignit pas. Innocente de malice, elle confondit son mentor avec la star de ses rêves : Brad Pitt. Il fallut un malencontreux orage pour qu’elle sache – de la bouche d’Alix – le crime commis : elle avait embrassé Max telle une amante. Fuir était l’unique solution. Honteuse au-delà des mots, Eve voulait se soustraire aux reproches, à l’opprobre. Comment regarder Max en face après ça ? S’égarant, elle réalisa un peu tard sa bêtise. Perdue, transie, elle avait trouvé une niche dans laquelle son Max était venu la chercher. Si sa reconnaissance envers lui grandit encore de cet instant, son animosité envers Alix amplifia aussi. Pas qu’elle fût jalouse, non pas du tout. Il lui semblait juste que Max avait mal choisi sa compagne. Jugeant Alix mauvaise, inflexible et comédienne, elle se tenait prête à ouvrir les yeux à Von Falkenberg. D’ailleurs ce dernier ne s’était pas gêné pour remballer Blackstorm. Eve la trouvait assommante avec son attitude de mère poule. Attitude factice, selon elle, destinée uniquement à rentrer dans les bonnes grâces de Max.
*Elle a peur de se faire jeter. Où irait-elle si Max le faisait ? Il devrait le faire, on serait tellement mieux sans elle.*
Miss Adams s’en voulut un peu d’émettre de telles pensées. Tout ce qu’elle désirait, elle, était le bonheur de Max. Elle eut tout le loisir du monde en cette interminable journée de récupération physique pour songer aux tenants et aboutissants.
*S’il a besoin d’une femme à ses côtés, je pourrais l’être… Je l’aime beaucoup… il m’aime beaucoup… ça devrait suffire.*
Pourtant, quelque chose lui disait qu’il manquerait toujours un je ne sais quoi entre eux pour former un vrai couple. Elle y penserait plus tard. Pour l’instant, il fallait qu’elle prouve à Max la fourberie d’Alix. Avec le retour de son « frère » et la crise de sa belle, Eve eut de nouveaux sujets de réflexion. La scène surprise dans la chambre des amants la troubla beaucoup plus que prévu. Là, Blackstorm ne jouait pas la comédie : elle crevait vraiment de trouille alors que le tonnerre éclatait. Par les bribes issues de son cauchemar, Alix avait laissé émerger un passé douloureux et mouvementé qui émut la jeune apprentie sorcière. Se pouvait-il qu’elle ait tout faux et qu’Alix ne soit pas la vipère supposée ? Sa nuit se déroula au calme. Le matin la vit en pleine forme, bonne humeur revenue et tout et tout, surtout avec la présence de Max qui vint la visiter tôt. Lui, par contre n’avait pas l’air très vaillant. Il lui proposa de déjeuner sur la terrasse, une certaine lassitude sur ses traits.
*Alix lui tire la tête, sûrement…*
Décidée à lui remonter le moral ( bien le moins, non) Eve s’ingénia à raconter blagues et anecdotes de son enfance canadienne. Promenade à la plage, baignade, rires, la matinée s’écoula sans qu’Alix ne se manifeste. Cette journée de détente était loin de déplaire à la demoiselle d’autant que son entrain était communicatif. Bien sûr, Max alla vérifier que sa « femme » allait bien. Puisqu’elle écrasait encore, Eve se chargea du repas. Entre cuisine et potions, peu de différences somme toute. Sa pizza des îles comme elle la baptisa agréa le palais du jeune homme qu’un fond de mélancolie assombrissait cependant. Sous ce climat la sieste était incontournable. Chacun regagna ses quartiers ; en l’occurrence, Eve son lit, Max un hamac extérieur. Vers 15 heures, reposée, Miss Adams désira à nouveau égailler l’humeur de son mentor. Rien de mieux qu’une bonne tête dans la piscine tiède à souhait. Eve avait appris à nager par accident. Etant tombée dans le petit lac derrière le village, elle ne dut sa vie qu’à sa seule débrouillardise. Depuis, la natation était devenue incontournable, et elle s’y adonnait en toute joie du cœur même si son style n’avait rien de classique. Invitant Von Falkenberg à l’accompagner, elle fut enchantée de l’entendre enfin rire sans arrière-pensée. Finaude, la demoiselle savait parfaitement qu’en dépit de tout une ombre planait. Bien qu’il essayât de le dissimuler par des pitreries, Max demeurait tracassé. Le laissant barboter gentiment, elle décida d’aller elle-même s’enquérir de la santé de la dormeuse. Comme elle poussait la porte, celle-ci s’ouvrit sur Alix qui serait tombée en arrière si sa pigne ne l’avait retenue.
*Je trouve Max décomposé, elle… C’est pire !* Mon Dieu, Alix, ça n’a pas l’air d’aller. Tu ferais mieux de retourner te coucher. Veux-tu qu’on demande un médecin ? Tu es si pâle…
Comment serais-tu si tu n’avais rien mangé depuis près de deux jours ?
Je n’en sais rien et ne veux pas le savoir ! Tu vas me faire le plaisir de t’asseoir et d’avaler ce que j’ai préparé pour le déjeuner. Max s’est régalé, tu devrais y goûter. Tu t’es dévouée pour moi, je te rends la pareille.
Toute guillerette de prendre les choses en main, une fois n’est pas coutume, Eve commanda le plateau du frigidaire à distance. Avec plaisir, elle le vit se poser sur la table où Alix n’avait pas pu s’opposer à s’installer. Sa réussite fut commentée par une Blackstorm verdâtre :
Tu deviens douée en lévitation, c’est bien mais je n’ai pas si faim. La vue de tout ça m’écœurerait plutôt.
Déçue du peu d’accueil reçu à son plat, Eve toisa Alix. Dans sa petite tête, des éléments s’assemblaient.
Tu sais Alix… Tout me porte à croire que… enfin c’est vrai et très… naturel. Dans mon village, j’en ai vu des femmes dans ton état… Pâles, ne voulant rien avaler sous peine de nausées… Depuis combien de temps n’es-tu pas réglée ? Entre femmes on peut parler de ces choses-là ! Je parie que tu es enceinte : ça expliquerait bien des choses !
Oups ! Miss Blackstorm ne sembla pas apprécier. Encore plus blafarde, elle répliqua :
Laisse ces idées de côté, ce n’est pas ça. Je suis fatiguée d’avoir trop couru après toi. Rejoins Max, rassure-le. Je vais me préparer une solution de force.
Comme fin de non recevoir, Eve se trouva gentiment renvoyée. Toute pensive, elle laissa traîner ses pieds nus jusqu’à la piscine où Max se détendait sur un transtlantique.
Elle va bien, souffla-t-elle en s’asseyant près de lui. Elle ne veut toujours pas manger… Tu veux que je te passe de la crème sur le dos ?
Il ne rechigna pas. Déjà bronzée mieux qu’un petit beurre, la peau de Max n’en avait pas moins besoin de protection. Ce massage procura d’étranges sensations à Miss Adams. Moins cependant que lorsqu’ils inversèrent les rôles. Les mains de Max parcourant ses dorsaux la firent frissonner très agréablement. Dorlotée si aimablement, la somnolence la guettait. Dans un demi-sommeil, elle lâcha :
Quel effet ça te fait d’être bientôt papa ? Je suis sûre que tu seras le meilleur des pères. Alix dit que…
Le massage s’arrêta brutalement. Retournée comme une crêpe, Eve dut affronter le visage tourmenté de son professeur qui ne la ménagea pas.
Hey ! Ne me secoue pas comme ça ! Je peux me tromper après tout, mais tous les signes y sont. Alix prétend que non, l’idée d’être mère ne semble pas l’enchanter…
Nouveau bombardement de questions; il prenait mal la chose, dirait-on.
Qu'est-ce que j'en sais de ce qu'elle fait ? Elle a juste dit qu'elle allait refaire de la potion de force, et...
Fini massage et interrogation. Mi- joyeux, mi-tracassé, Max l’abandonna pour filer vers la cuisine. Force fut de terminer elle-même ses applications d’antisolaire. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 20 Juil - 19:46 | |
| Alix ne le chassa pas, c'était déjà ça de gagné. Pourtant Max sentait bien que le cœur n'y était pas. Il était sûr que la jeune femme se garderait bien de lui en parler, pas besoin d'être clairvoyant pour savoir qu'elle lui en voulait encore! Bercé par son éternel optimisme, il ne tarda pas à s'endormir auprès d'Alix...demain serait un autre jour et on s'arrangerait bien!
Le nouveau jour s'annonçait splendide. Alix dormait encore. Max, lui, ça faisait un bon moment qu'il était là à fixer le plafond d'un air rêveur. C'était ce moment de la journée où il s'adonnait à la réflexion, en essayant de mettre un peu d'ordre dans ses pensées, dernièrement quelque peu chaotiques. Depuis un certain temps sa vie avait connu pas mal de bouleversements. Pas qu'il ne put pas se débrouiller avec mais parfois Max se sentait un peu dépassé par les évènements. Pourquoi devait il toujours agir comme si le monde tournait à sa façon à lui? Son père le lui avait souvent reproché, Lev ne se privait pas de le lui faire remarquer. Enfin...tout le monde semblait penser cela...sauf lui, bien entendu, qui trouvait cela absolument normal...même si l'ombre d'un doute commençait à planer sur son petit univers...
*Peut être qu'il faudrait commencer à se préoccuper de l'avis des autres...Ouais...faudra bien!*
Encouragé par une idée si positive. Il passa d'immédiat à l'action, se levant, plein d'énergie, prit une douche éclair et alla s'occuper personnellement du petit déjeuner de sa belle. Cependant, arrivé à la cuisine, il dût affronter le suivant problème...la bonne volonté est une bonne chose mais ne suffit pas...Max ne savait pas faire la cuisine...en fait il n'avait pas la moindre idée de comment s'y prendre pour faire quelque chose de plus compliqué que du café et les sortilèges domestiques n'entraient pas dans son rayon d'action. Heureusement, les domestiques se dévouèrent pour combler ses désirs et un moment plus tard, il montait un plateau bien garni à la chambre. Flanqué de Sherkan, il fit une souriante entrée en scène. Alix assise dans le lit, lui sourit en retour...mais un on ne sait quoi dans son attitude lui dit que la partie n'était pas encore gagnée.
Regarde ce que je t'ai apporté! Manger quelque chose te fera du bien, ma chérie, tu es un peu pâlotte...
Et dire qu'il en était tout fier, de son petit déjeuner mais Alix ne semblait pas si convaincue et ne se gêna pas pour le dire:
C’est vrai que je n’ai rien avalé de solide hier ; d’ailleurs, je suis désolée, mais je n’ai pas très faim.
Mais...tu dois manger un peu, Alix...pas question que tu tombes malade, ma chérie. Allez, ma douce...fais un petit effort! Je t'en prie...
Son insistance se vit récompensée, pas pour longtemps. Fallait il qu'il ouvre encore sa grande gueule et commence à parler de la chère petite Eve.
Elle s'est levée, pleine d'entrain...comme si rien ne lui était arrivé...
Il ne put que remarquer l'expression d'Alix, ennuyée? Agacée? Vexée?
Je savais qu’elle irait mieux. Mon philtre revigorant est très efficace. Je devrai en préparer à nouveau, je n’en ai plus.
Et voilà que sa tartine finissait dans la gueule gourmande la panthère. Max fronça les sourcils.
Le petit déjeuner est pour toi, Alix...pas pour le chat! Mais enfin...si tu n'en veux pas!, d'un geste un peu enragé il lui enleva le plateau d'en face et l'envoya léviter à la cuisine avant de retourner s'asseoir sur le lit.
Tu es encore fâchée avec moi, c'est ça, non? Tu m'en veux toujours pour ma sottise...
Elle secoua la tête.
Non, je ne t’en veux plus.
Il aurait voulu y croire.
Pourtant, tu fais la tête, là. Je me suis excusé, ma chérie, je ne sais plus que dire...tiens, et au fait, pourquoi tu as encore besoin de philtre revigorant? Tu en as besoin? Tu ne te sens pas bien? Dis moi, Alix...je me fais de la bile pour toi...hier tu n'allais pas bien...
Sa réponse fut loin de le rassurer:
Je suis comme vidée. Excuse-moi auprès d’Eve, je lui donne congé aujourd’hui.
Qu'Alix avoue ne pas se sentir trop bien, l'alarma. Mais en y pensant bien, Max se dit que les émotions de la veille l'avaient éprouvée plus que voulu et qu'il ferait mieux de la laisser tranquille, ce qu'elle confirma un instant plus tard:
Je voudrais rester un peu au lit, s’il te plait.
Comme tu voudras, ma chérie!, avec un soupir résigné il se leva, l'embrassant doucement au front, je serai en bas...si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à m'appeler...Repose toi!
Il alla retrouver Eve qui prenait son petit déjeuner, avec grand appétit. Son sourire éclatant lui égayait un peu ce début de journée mais sa belle humeur habituelle n'était pas de la partie.
Alix désire se reposer encore un peu...pas de cours aujourd'hui, ma puce...que veux tu faire?
La nouvelle de cette journée de vacances inattendue dérida encore plus la jeune fille, qui s'y prit avec véritable entrain pour lui remonter le moral. a matinée s'écoula paisiblement sans qu'Alix donne signe de vie. Préoccupé il monta la voir vers midi mais elle dormait encore.
Après le repas, Eve décida d'aller faire une sieste et regagna sa chambre. Ne voulant pas déranger Alix, il s'accommoda dans un hamac et ne tarda pas à s'endormir...des curieux rêves hantèrent ce repos...
"Le mangemort le pointa de sa baguette. Max se dit que c'était une stupide façon de finir ses jours mais il ne lui restait aucun doute sur les intentions de l'inconnu. Il allait se prendre un Avada et personne n'allait pouvoir l'éviter...sauf...Alix! Elle se trouvait sur le seuil, armée de sa baguette...sauf qu'elle ne la pointait pas sur l'inconnu...mais sur lui!
Je suis venu te chercher, ma chérie!, disait l'homme.
Je savais que tu viendrais un jour...je le savais!, s'exclama t'elle, triomphante en allant vers lui.
Une étreinte passionnée s'en suivit alors que Max désespérait, essayant de crier, de dire quelque chose mais la voix refusait de sortir de sa gorge nouée. Alors Alix enleva le masque de l'homme et il put le reconnaître: De Brent...
Non...non! Elle m'aime, moi...Alix!!!
Un rayon vert fusa..."
Aouch!
Tomber d'un hamac n'est pas la façon la plus agréable de se réveiller mais en ce moment Max ne s'en plaignit pas...Se redressant, encore tout étourdi, sa première idée fut d'aller voir Alix. Elle dormait, placide comme un ange...pas de Mangemorts dans le coin. Se taxant d'imbécile, il redescendit. Eve se trouvait déjà à la piscine, ragaillardie par sa petite sieste, elle était de trés bonne humeur et s'adonnait à cœur joie aux plaisirs de la natation..dans un style qui n'avait rien de classique.
Ça fait un peu chien chien, ta façon de barboter, ma puce.
Elle s'en fichait carrément mais il tint tout de même à lui donner quelques doctes conseils. Bientôt, leur rires fusaient allègrement. Max mettait tout de sa part pour sembler relâché mais les idées tournaient dans sa tête. Eve n'en fut pas dupe, devinant que c'était à Alix qu'il pensait, elle décida d'aller s'enquérir personnellement sur son état de santé.
Il nagea encore un peu puis lézarda paresseusement au soleil, en essayant de vider son esprit de tracas. Facile à dire! Eve ne fut pas longue à revenir. Un petit pli soucieux barrait son front mais se forçant à sourire, détendue, prit place près de lui.
Elle va bien. Elle ne veut toujours pas manger… Tu veux que je te passe de la crème sur le dos ?
Il ne voyait aucun besoin de n'enduire de crème mais se laissa faire puis s'offrit à faire de même avec elle, qui du coup semblait être sur le point de s'endormir et puis voila qu'elle lâchait le plus invraisemblable des commentaires:
Quel effet ça te fait d’être bientôt papa ? Je suis sûre que tu seras le meilleur des pères. Alix dit que…
Fin du massage. Interdit, il la retourna sans ménagements.
Qu'est ce que tu dis là? De quoi tu parles, Eve? Alix t'a dit quelque chose? Tu as remarqué quelque chose...allez, dis moi...Seigneur, pourquoi suis aussi stupide...? Eve...parle d'une fois pour toutes...
Hey ! Ne me secoue pas comme ça ! Je peux me tromper après tout, mais tous les signes y sont. Alix prétend que non, l’idée d’être mère ne semble pas l’enchanter…
Quoi!? Pourquoi tu dis que l'idée...Bon sang! Tu la crois capable de ne pas...Tu penses...Ce serait merveilleux. Tu t'imagines Eve...un gosse...un mioche à moi...wow!...mais si tu dis que...Dis moi ce qu'elle a dit?...Diables...et si elle ne veut pas...Où est elle? que faisait elle quand tu l'as quittée?
Il ne savait plus que penser. Son cœur avait démarré à des allures folles. Être père ne lui avait jamais traversé l'esprit! Mais l'idée était loin de lui déplaire...Un enfant d'Alix...leur enfant!...Mais si elle...
Qu'est-ce que j'en sais de ce qu'elle fait ? Elle a juste dit qu'elle allait refaire de la potion de force, et...
Un affreux pressentiment l'assaillit le faisant se lever d'un bond et filer vers la maison. Alix se trouvait à la cuisine, très concentrée face à un petit chaudron qui émettait des volutes étrangement sombres.
Qu'est ce que tu fais là, ma chérie?
Mine de rien, il examina le contenu en cuisson et fronça les sourcils. Sans être un génie en potions il pouvait tout de même reconnaître une préparation d'une autre.
Ce n'est pas une solution de force ce que tu fais mijoter là, de ça j'en suis sûr!
Le soupçon qui l'assaillit alors faillit l'étrangler mais essayant de se ressaisir, sourit, attendri.
Alix...ma chérie...Eve...vient de me dire, zut! ça commençait mal...il aurait dû tourner ça autrement mais enfin, tant pis, il se pourrait que tu...sois enceinte? Serait ce possible!? Tu t'imagines, quelle merveille...
Ben non...ça n'avait l'air de trop l'émerveiller ni de même l'enthousiasmer un peu. Max sentait que ça allait de mal en pire, sa petite conversation. Alix avait son air buté des mauvais jours et ça ne promettait rien de bon...à lui de tirer ses propres conclusions tout seul.
Ça ne te rend pas heureuse?
Quelle question idiote. Heureuse? Elle avait plutôt l'air d'avoir découvert qu'elle avait une maladie incurable.
Je me rends compte que cela ne te tente guère, d'avoir un enfant avec moi...Tu n'en es même pas sûre et tu penses déjà à la façon de t'en défaire! Oui....je l'ai reconnue ta potion! C'est ça un enfant pour toi? Un problème dont on se défait en avalant cette cochonnerie? À quoi pensais tu? Que je n'allais pas m'en rendre compte? Tu sais bien quels sont les effets de cette potion...Bien sûr, suis je bête, tu le sais trop bien...
Il tira la baguette de sa poche et d'un geste furieux fit disparaître chaudron et préparation avant de se tourner vers elle et la dévisager.
J'ai eu la stupide idée de compter vraiment pour toi...Que suis pour toi, Alix? Un agréable moyen d'oublier ce passé qui te tracasse? De l'oublier, lui...? Je t'aime, moi...je...
Il devenait bête et méchant, ce n'était sûrement pas comme ça qu'il arrangerait quoique ce soit...
*Arrête de parler, idiot..tu vas finir par chialer comme un gosse de ce pas...Pas étonnant qu'elle ne veuille pas avoir un enfant...elle en a assez avec toi...*
Demain, on va à Dar El Salam, voir un docteur...d'ici là...
Et quoi encore? Il allait l'enfermer? Se coller à ses basques à chaque minute de la journée? Il ne savait plus que dire ou faire. Alix semblait à deux pas de se fâcher pour de bon et il ne voulait pas imaginer de quoi elle serait capable. La seule idée, qui l'inspira fut de la prendre dans ses bras et la serrer contre lui, à ses risques et périls.
Ne fais pas de sottises, mon amour...je t'en conjure...
Sans trop d'efforts, Max parvint néanmoins à la convaincre d'aller au bord de la piscine et s'installer dans un transat. La laissant en compagnie (sous la surveillance!) d'Ève, il alla lui même préparer la fameuse solution de force dont sa chérie semblait avoir vraiment besoin!
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 21 Juil - 17:48 | |
| Non, non, et non ! C’était impossible ! Eve devait se tromper. D’ailleurs comment une gamine inexpérimentée pourrait-elle en savoir plus long qu’elle-même sur ces choses ?
*Parce qu’elle est moderne et toi ringarde* lui susurra sa conscience.
En fait, elle devait s’avouer n’avoir jamais prêté attention à ces « détails » qu’étaient contraception et autres. Elle était si peu… ordinaire et… frivole. Pas une seconde elle avait pensé que la nature pouvait un jour exiger son lot. Ses cycles étaient l’irrégularité même, alors… deux mois de retard ne signifiaient rien. Sauf si on additionnait un plus un… Dès qu’Eve eut le dos tourné, sa résolution fut prise. Mieux vaut prévenir que guérir. Au plus, la larve ne devait avoir qu’un mois d’existence ; ce ne serait qu’un mauvais moment à passer... Dans l’état actuel de sa santé, c’était peut-être risqué, surtout pour rien mais tout valait mieux que… ça ! Bon an mal an, elle se traîna jusqu’à la cuisine. La solution de force attendrait, elle avait un autre projet. Les ingrédients ne manquaient pas. Elle avait parfois dû jouer les faiseuses d’ange auprès de Mangemortes en « mauvaise passe » et son attirail l’avait suivie dans sa fuite grâce aux sorts de réduction. Aucun regret, jamais ! Lentement une mixture s’élabora, formules à la clé. Pas une fois, elle ne douta de la route à suivre. Que l’enfant soit de Max ou de Merlin n’entrait pas en ligne de compte. Elle n’en voulait pas, et puis c’est tout. Ça commençait à mijoter doucement quand Von Falkenberg déboula dans la cuisine :
Qu'est ce que tu fais-là, ma chérie?
Vu sa mine de chat aux aguets, il flairait l’arnaque. Mentir ne servirait pas à grand-chose. Après tout papa Von Falkenberg était un éminent potionniste… Duper le fils en ce domaine serait aussi simple que de passer la pommade à un norvégien à crête.
Je fais ce que j’ai à faire.
Inquisiteur, Max flaira le contenu du petit chaudron sur la taque :
Ce n'est pas une solution de force ce que tu fais mijoter là, de ça j'en suis sûr!
Et quand bien même…
La tête qu’il tirait aurait attendri un caillou. Il avait l’air si…
Alix...ma chérie...Eve...vient de me dire, * Quelle vipère, celle-là*, il se pourrait que tu...sois enceinte? Serait ce possible!? Tu t'imagines, quelle merveille... Ça ne te rend pas heureuse?
Elle qui avait plutôt envie de gerber ne sauta pas de joie. Un nœud douloureux à l’estomac l’empêcha de vider son sac d’autant que l’autre y allait avec de grands principes moralisateurs qui l’écoeuraient davantage.
J'ai eu la stupide idée de compter vraiment pour toi...Que suis pour toi, Alix? Un agréable moyen d'oublier ce passé qui te tracasse? De l'oublier, lui...? Je t'aime, moi...je...
De quoi causait-il ? Là, elle ne pigeait plus rien. Oui, elle était consciente des effets de la potion, non, elle ne le déconsidérait pas et… ne pensait à personne d’autre. Il était… jaloux ? De quoi ? De qui ? Quoiqu’il en soit, il fit disparaître son mélange et parla d’un médecin à visiter. Ce n’était pas du tout son idée à elle. Néanmoins, l’étreinte dont il la gratifia lui fit du bien. Il tenait à elle, pas de toute là-dessus. En lui prodiguant des paroles lénifiantes, il l’entraîna dehors la laissant en compagnie… d’Eve ! Sitôt que Max eut le dos tourné, malgré tout le confort dont elle était entourée, Alix ne put que siffler :
Qu’est-ce qu’il t’a pris de lui raconter tes doutes ? Il n’y a rien, strictement rien. Maintenant Max s’imagine que je veux avorter et veut me traîner chez un toubib. Que cherches-tu Eve ? A nous brouiller ? Tu n’y arriveras pas, crois-moi ! Si tu veux un conseil, tiens-toi hors de ma route !
Belle tirade de Miss Adams qui se défendit de toute mauvaise intention. Le pire est qu’elle avait l’air sincère au point qu’Alix rompit les rangs, trop fatiguée pour tenir le siège. Bientôt, Von Falkenberg reparut avec un verre empli de potion. Miss Blackstorm le renifla avant de l’avaler, dédaigneuse :
Pas assez puissante ; je devrais peut-être te donner quelques leçons, aussi. Ça fera l’affaire, pour le moment.
Quelle ambiance en cette fin d’après-midi… Dans son hamac, Alix retapée ruminait en douce de sombres projets tandis qu’Eve et Max jouaient une bataille explosive pour le grand amusement de cette novice en sorcellerie.
*C’est ça… Amusez-vous… Pas de docteur demain, en tout cas … *
Pour faire plaisir à la cantonade, Miss Blackstorm mangea du bout des dents une aile de poulet avant de se retirer dans ses quartiers. Sous ses dehors d’oisiveté, son esprit avait gambergé. Max allait se méfier de tous ses faits et gestes. Là, enfermée dans la salle de bains, elle devait disposer de quelques minutes d’intimité suffisantes pour s’appliquer un sortilège assez inusité. D’une lame de rasoir, elle s’entailla le bas ventre, sans sourcilier :
Bleassura revelia
Via miroir, elle put visualiser ce qui l’intéressait. Fermée, elle cicatrisa la plaie d’un coup de baguette. Le verdict était clair : elle attendait un enfant. Déjà Max frappait à la porte, inquiet, voire irrité. Elle sortit en chemise de nuit, baguette en main, irritée elle aussi :
Je n’ai même plus le droit de rester seule cinq petites minutes ? Que comptes-tu faire ? M’endormir des mois, histoire de vérifier les performances de ta semence ? Je viens de contrôler : je suis enceinte. Il va s’en dire que je me débarrasserai de ça le plus vite possible.
La gifle qui l’atteignit faillit lui faire tourner la tête. Elle sourit, ironique, en essuyant le sang de sa lèvre d’un revers de poignet :
C’est ce que je n’appellerais pas des arguments convaincants. MAX, écoute pour une fois : je ne veux pas d’enfant ! Je les… je les hais ! Tous ceux que j’ai connu ne sont que des chiards qui e*******t leur monde. Je n’ai pas la moindre fibre maternelle en moi. Ne compte pas sur moi pour assurer ta lignée. Celle des Blackstorm a vécu. Ça suffit ainsi ! Je serais comme Calista, cruelle, intransigeante. C’est l’avenir que tu voudrais à ton gosse ? Je n’ai rien contre toi… ça vient de moi, rien que de moi ! Tu m’accusais tantôt d’un truc auquel j’ai rien pigé. Ne crois pas que je refuse ce gosse parce que je te refuse toi ! Ce n’est pas ça ! Serais-je ici si je ne t’aimais pas ? J’aurais pu te vendre, et puis basta ! Tu peux tout me demander mais pas ça, PAS Cà !
Sa baguette tremblait dangereusement dans sa main droite. Qu’il essaye encore de la toucher, il lui en cuirait. Il fallait qu’il comprenne ou alors… c’en serait fait de leur couple. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mer 22 Juil - 11:42 | |
| Le temps était à l’orage ! Oh pas le ciel extérieur, non. Lavé des pluies de la veille, il offrait toujours une image lumineuse. Il s’agissait plutôt de l’ambiance des habitants de l’îlot. Quand après l’avoir secouée Max était partit voir sa chère Alix, Eve s’était enduite de crème et avait continué sa bronzette. Elle ne put cependant pas fermer ses oreilles aux voix venant de l’intérieur. Ça bardait dans la cuisine.
*Qu’est-ce qui m’a pris d’avoir si bien la langue pendue…*
Assez mal à l’aise d’avoir involontairement provoqué une nouvelle crise entre les amants, elle reçut son lot de récriminations de la part d’une Miss Blackstorm très énervée qu’avait ramenée sur la terrasse un Max très sombre . Dès qu’il tourna les talons, Alix n’y avait pas été par quatre chemins :
Qu’est-ce qu’il t’a pris de lui raconter tes doutes ? Il n’y a rien, strictement rien. Maintenant Max s’imagine que je veux avorter et veut me traîner chez un toubib. Que cherches-tu Eve ? A nous brouiller ? Tu n’y arriveras pas, crois-moi ! Si tu veux un conseil, tiens-toi hors de ma route !
Miss Adam, douce et posée, n’avait pas un caractère à se laisser malmener gratuitement. Redressée de son transatlantique, elle répliqua :
D’abord je n’ai pas demandé à être ici ! C’est Max qui l’a voulu ainsi. Il est mon meilleur ami et je trouve qu’il devait être mis au courant de ton état. Car tu as beau t’en défendre, tu es enceinte et tu le sais aussi bien que moi. Pour le reste ce ne sont pas mes oignons et je ne m’en mêlerai pas. Il n’a jamais été dans mes intentions de chercher à vous brouiller, comme tu le prétends. Je ne suis pas devineresse mais je sais de qui Max a besoin dans sa vie, et ce n’est pas de moi. Il m’aime beaucoup, s’inquièterait trop si j’étais loin longtemps mais ça s’arrête à ça. Et, si ça t’intéresse, sache que je ne suis pas amoureuse de lui *ni de personne* . Il est le seul à s’être intéressé à moi sans rien à y gagner. Un peu comme Mrs Kennedy grâce à qui je ne suis pas restée ignare chez moi. Si tu ne veux plus m’enseigner quoique ce soit, ça m’est égal. Renvoyez-moi, si ça vous chante, je saurai me débrouiller. Sauf… que… ça ira plus vite avec vous deux !
Son monologue semblait avoir lassé Alix qui ne répondit même pas. Dépitée, Eve s’était recouchée attendant que Max lui apporte un peu de distraction. Il n’y manqua pas. Gardant un œil sur sa « femme », il n’en apprit pas moins un nouveau jeu à son élève. Miss Adams ignorait encore tant de choses du monde sorcier ! Ces parties de bataille explosive l’amusèrent beaucoup ainsi que le jeu d’échec façon sorcier. La piscine attira encore Eve tandis qu’Alix « dormait » et que Max la surveillait de loin. Le dîner fut succulent même si Miss Blackstorm le goûta à peine avant de se retirer vite fait. Cela ne manqua pas, Max déserta à son tour. Demeurée seule, Eve s’assit dans le salon à l’abri des moustiques et prit un des nombreux livres emportés. La longue histoire de la magie était barbante mais c’était un mal nécessaire. Décidée à l’apprendre par cœur comme le lui avait conseillé Davis Burningham, je jeune fille s’y immergea complètement. Pas assez cependant pour ne pas rater les échanges verbaux venant des chambres :
*C’est reparti pour un tour !* soupira-t-elle intérieurement.
Une porte claqua violemment ; des bruits de pas énervés retentirent. Levant la tête, elle vit passer un Max inédit. Blême de rage, il ne s’aperçut même pas de sa présence, fonçant droit sur la porte. D’un bond, elle lui courut après expédiant son livre au diable :
Eh ! Max ! Attends ! Qu’est-ce qui se passe ? Où tu vas ?
Il semblait sourd à tout.
*Il va nous faire des bêtises !*
Sans chercher à raisonner, Eve le suivit au grand galop. Il sauta dans la jeep, elle en fit autant au moment où il lançait le moteur.
*Oh !la !là ! Tu aurais mieux fait de t’abstenir !*
Déjà Lev conduisait comme un malade, ici Max lui rendait des points. Jamais Miss Adams n’avait été autant secouée. Les rares routes de l’îlot étaient très mal entretenues pour ne pas dire pas du tout. Plusieurs fois, elle s’imagina qu’ils allaient verser au fossé.
Max ! Max, arrête-toi ! Nous tuer n’arrangera rien ! cria-t-elle, paniquée.
Mais, mâchoires crispées, il fonçait à la lueur de phares, perdu dans des pensées sûrement aussi tumultueuses que ce voyage nocturne. Elle répéta ses appels, commençant à désespérer lorsque brutalement il écrasa le frein. La violence du choc provoqua une méchante rencontre du front d’Eve avec le tableau de bord :
C’est malin ! rouspéta-t-elle en se massant le front. T’es content ? Qu’est-ce qui t’a pris, bon sang ?
Muet, Von Falkenberg avant le visage contre le volant qu’il étreignait toujours avec vigueur. Embarrassée, soudain, la jeune fille ne savait pas trop quoi faire. Timidement, elle posa sa main sur l’épaule de son ami effondré :
Elle ne veut pas de l’enfant… c’est ça ? Tu sais, Max, les femmes sont bizarres. Certaines se damneraient pour être mères, d’autres n’en ont aucune envie. Alix doit être de celles-là. Elle a peut-être ses raisons… Je n’ai pas à la juger et tu ferais bien de ne pas le faire non plus. Mets-toi un peu à sa place… Je parie qu’elle n’avait jamais pensé que ça pourrait arriver et ça lui tombe dessus… sans préparation. Si elle pouvait voir les choses différemment… donne-lui un peu de temps… fais un pacte avec elle… quelques semaines, un mois de réflexion puis… si elle persiste dans son idée… tu devras t’y soumettre, je le crains.
Sans être sûre qu’il avait tout écouté, très affectée par ces embrouilles, Eve continua à masser doucement l’épaule de son ami. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mer 22 Juil - 17:11 | |
| Cette histoire tournait mal...tout autant que la fichue potion qu'il essayait de mettre à point. Trop énervé pour faire les choses comme il faut, Max rata sa préparation la première fois, ce qui bien entendu fut loin d'améliorer son humeur déjà assez en déclin. Le commentaire d'Alix en la recevant ne fut pas pour le réjouir non plus.
Pas assez puissante ; je devrais peut-être te donner quelques leçons, aussi. Ça fera l’affaire, pour le moment.
Il s'en fichait tant qu'elle la boive. Passer le restant de l'après midi à jouer à la bataille explosive ou aux échecs magiques avec Eve ne l'empêcha pas de penser sans cesse à ce qui se jouait là. Jamais, de son existence, Max n'avait été confronté à une situation semblable et avait de mal à gérer la présente. Il était confus et mal à l'aise de ne pas pouvoir résoudre ses problèmes sans que ça tourne à la catastrophe.
Le dîner se passa dans un calme apparent. Alix mangea même un peu mais il la soupçonna que ce n'était que pour endormir sa méfiance. Quand elle disparut, sitôt la dernière bouchée avalée, il n'hésita pas à la suivre. Elle s'était enfermée dans la salle de bains. Déboussolé comme il était, Max pensait déjà au pire.
Alix qu'est ce que tu fais là dedans si longtemps!?, s'enquit il en tambourinant la porte, agacé.
La jeune femme ne fut pas longue à sortir, son semblant fermé, faisait évidente son irritation croissante.
Je n’ai même plus le droit de rester seule cinq petites minutes ?
Cinq minutes? Tu veux rire, ça fait un bon quart d'heure que tu es là dedans à faire Merlin sait quoi!
Sa riposte, pleine de morgue le fit perdre la tête.
Que comptes-tu faire ? M’endormir des mois, histoire de vérifier les performances de ta semence ? Je viens de contrôler : je suis enceinte. Il va sans dire que je me débarrasserai de ça le plus vite possible.
Sa main partit sans même y penser. Jamais de sa vie Max n'avait frappé une femme mais ces paroles, crachées presque avec assurance hautaine, avaient eu raison de sa maitrise. Elle le dévisagea, ironique, tout en essuyant le filet de sang qui s'écoulait de sa lèvre éclatée. Il s'en voulut à mort mais déjà elle continuait sur sa lancée.
C’est ce que je n’appellerais pas des arguments convaincants.
Je...je..suis désolé...je ne voulais pas...te frapper, je le jure mais...
Le discours qui s'en suivit le sidéra, le blessant encore plus.
MAX, écoute pour une fois : je ne veux pas d’enfant ! Je les… je les hais ! Tous ceux que j’ai connu ne sont que des chiards qui e*******t leur monde. Je n’ai pas la moindre fibre maternelle en moi. Ne compte pas sur moi pour assurer ta lignée. Celle des Blackstorm a vécu. Ça suffit ainsi ! Je serais comme Calista, cruelle, intransigeante. C’est l’avenir que tu voudrais à ton gosse ? Je n’ai rien contre toi… ça vient de moi, rien que de moi !
Que dire pour raisonner cette femme, qui en quelques secondes, se transformait en un être froid et fermé, qui défendait sa position avec un désenchantement amer. Elle ne faisait que se reconnaître incapable d'une once d'amour pour...son enfant...leur enfant. Cruelle et intransigeante? Elle l'était déjà même si vers la fin, elle essaya d'adoucir le ton en avouant n'avoir rien contre lui.
*Ce sera déjà de gagné...mais je n'y crois rien! Si elle m'aimait...*
Alix...
Elle ne lui laissa pas le loisir de continuer, son sac n'était pas encore vidé:
Tu m’accusais tantôt d’un truc auquel j’ai rien pigé. Ne crois pas que je refuse ce gosse parce que je te refuse toi ! Ce n’est pas ça !
Il secoua la tête dépité, endolori, en pleine confusion. Que sa grand mère lui ai mené la vie à la dure ne pouvait signifier mutiler son futur, se refuser à vivre pleinement comme une femme normale. Il avait réussi à l'éloigner de son maître mais évidemment les stigmates laissés par son passé étaient trop cuisants encore.
Je t'aime, Alix...mais en ce moment je te sens si lointaine...je me sens devenir ton...ennemi. C'est ainsi que tu me vois?...Dis...
Serais-je ici si je ne t’aimais pas ? J’aurais pu te vendre, et puis basta !
Max fit un pas pour l'approcher mais elle brandit sa baguette, menaçante.
J'essaye de comprendre ton attitude...sans y parvenir. Je suis peut être trop stupide mais ce que tu dis et maintiens ne va pas avec moi. C'est vrai, tu aurais pu me vendre...tu ne l'as pas fait, tu as choisi être libre et me suivre...mais pourquoi? Pour vivre à jamais accrochée à ce passé qui t'a fait si mal? Pour être toujours la même femme sous d'autres cieux?...C'est toi qui n'as rien compris. La vie est un cadeau dont on doit en profiter pleinement...Un enfant, c'est un être magique...je sais tu ne les aimes pas...mais les connais tu vraiment? T'es tu réjouie de leurs rires...de leur insouciance?...Donne toi...donne nous le temps pour décider ça, mon amour...ne veux pas trancher radicalement...Donne toi l'opportunité de découvrir ce que cela signifie...donne cette opportunité...à notre enfant!
Il eut beau se montrer doux et suppliant, rien n'y fit. Alix demeurait immuable dans son parti pris. Sa voix frôlait presque les notes hystériques en lui criant:
Tu peux tout me demander mais pas ça, PAS ÇA !
La baguette s'agitait dans sa main tremblante, son regard glacial ne présageant rien de bon, Max la crût très capable de lui lancer un mauvais sort pour le mettre hors d'état de nuire et avoir la liberté de poursuivre avec son méfait. Cette idée fit son petit bout de chemin très vite dans sa tête...c'était lui qui devait l'incapaciter de se livrer à ce folie destructive. Il savait sciemment qu'en cet instant Alix ne se laisserait plus amadouer par des jolis mots...il était face à face avec une femme décidée à n'en faire qu'à sa tête...et pas une femme quelconque...une ex-mangemorte qui n'hésiterait devant rien...Belle et dangereuse, Alix Blackstorm était en ce moment l'ennemi à vaincre.
Pas le temps de sortir sa propre baguette, elle serait plus rapide que lui et l'enverrait, le plus sûr, valser dans les airs avant de lui jeter un Doloris...Il n'aurait sûrement jamais fait un bon mangemort mes ses réflexes au combat n'étaient pas négligeables...surtout à la bonne vielle façon moldue! Elle ne s'y attendait pas, d'un geste très rapide il s'empara de son poignet droit et le tordit méchamment alors qu'elle hurlait, enragée, le frappant et le griffant de sa main libre. La baguette lui tomba de la main sous la forte pression exercée, se voir désarmée décupla sa colère, elle se jeta sur lui, démenée de rage, faisant pleuvoir des coups mais Max, plus grand et plus fort, mit rapidement fin à ce combat inégal, pendant lequel ils avaient roulé à terre comme des chats de gouttière en pleine bataille. La retenant avec force, il se releva et l'entraina vers le lit pour l'y laisser tomber comme un fardeau.
Elle fit mine de se relever mais il la cloua sur place d'un regard féroce, pointant sur elle un doigt menaçant de maître rigoureux.
Si ce n'est de la bonne façon et bien ce sera de la mauvaise, tu l'auras voulu. Ne t'avise pas de bouger ou il t'en cuira...je peux être aussi très mauvais quand je le veux et en ce moment, crois moi, je ne me sens pas l'envie de me montrer tendre!
Se baissant, il ramassa la baguette de l'ex mangemorte et la rangea dans sa poche avant de sortir la sienne:
Accio nécessaire de potions d'Alix!
La mallette, gardée comme un trésor, où elle avait fioles et ingrédients, atterrit sur le lit...Alix ouvrit la bouche pour crier mais avant d'avoir pu émettre un son Max lança un Evanesco furieux et le nécessaire s'enfuma. Là, elle hurla de rage et voulut lui sauter dessus mais d'un Stupefix bien placé, il la renvoya, immobile, sur le lit. Entrant comme une tornade dans la salle de bains, il détruisit tout ce qui lui sembla susceptible de l'aider à parvenir à ses fins...même son rasoir y passa, tant pis! Laisser les brosses à dents et le dentifrice, lui sembla légitime...au moins ça! De retour à la chambre, il lui adressa un regard presque haineux avant de lancer une indifférent Enervatum, lui rendant le mouvement.
Tu l'auras voulu, Alix...réfléchis, tant que tu y es!!!
Il sortit en claquant la porte avec une force inouïe, la sortant de peu de ses gonds. Une seule envie le tenaillait en cet instant...sortir de là, le plus vite possible. Il devait essayer de se calmer, sous peine de faire un malheur...
Sans aucune envie d'utiliser la magie, qu'il avait en ce moment plus en horreur que jamais, il se dirigea vers la jeep garée devant la maison et y sauta dedans...À sa grande surprise, Eve le rejoignit, prenant place à ses côtés. L'ignorant, Max mit le contact et démarra dans un infernal crissement de pneus.
Combien de temps conduisit il comme un forcené sur ces routes défoncées, se fichant du risque de verser dans le fossé, rouler dans un ravin ou n'importe quelle autre horreur? Il n'en sut rien. Sa rage et chagrin l'accablaient, il se sentait impuissant et pris au piège, désespéré, sans qu'une lumière, pour petite qu'elle fut, ne veuille se montrer au bout de ce tunnel affreux où ses pas l'avaient engagé. La voix d'Eve l'atteignit au fond de ce gouffre, le forçant à reprendre un peu le cours de la réalité. Le frein écrasé brutalement, fit arrêter la jeep au milieu du chemin. Incapable de se retourner pour regarder la jeune fille, il laissa aller le visage sur le volant, sans le lâcher, sûr que s'il le faisait il s'effondrerait irrémédiablement.
C’est malin ! T’es content ? Qu’est-ce qui t’a pris, bon sang ?
Tiens Eve se plaignait, il finit quand même par lui jeter un coup d'œil pour la voir se masser le front avec vigueur, en rouspétant toujours. Espérant ne pas lui avoir fait trop mal, Max referma les yeux, essayant de contrôler sa respiration saccadée et les battements houleux de son cœur. La main timide de la jeune canadienne sur son épaule ne le surprit pas, il savait bien qu'Eve ne resterait pas de pierre devant son désarroi. Les paroles qui suivirent résumaient assez bien ce qu'il savait déjà, mais elles étaient si pleines de bon sens:
Mets-toi un peu à sa place… Je parie qu’elle n’avait jamais pensé que ça pourrait arriver et ça lui tombe dessus… sans préparation. Si elle pouvait voir les choses différemment… donne-lui un peu de temps… fais un pacte avec elle… quelques semaines, un mois de réflexion puis… si elle persiste dans son idée… tu devras t’y soumettre, je le crains.
Là, Max releva la tête, se fichant des larmes qui coulaient sur ses joues.
Je veux bien essayer de la comprendre mais de là à m'y soumettre?...Tu ne peux pas le dire sérieusement? Ça, jamais...je ne pourrais me soumettre à cette horreur, c'est barbare...Écoute...je dois te sembler bien vieux jeu avec mes idées...mais pour moi, un enfant est le bien le plus précieux au monde...
Se passant la main dans les cheveux, d'un geste harassé, il se laissa aller sur le dossier de son siège.
Les enfants...c'est la vie...je me vois mal en étant complice de priver mon propre enfant de la sienne...Et puis, je ne sais plus où on en finira...Ce soir, je crois que je suis allé un peu trop loin avec Alix...j'ai détruit son nécessaire de potions, ai pris sa baguette...Elle me détestait déjà cette après midi quand j'ai fait disparaitre sa potion...maintenant, elle doit me haïr...
Il se retourna pour adresser à Eve un long regard endolori.
Pardonne moi de t'avoir mêlée à cette histoire mais je suis content que tu sois là...
Une grimace tenant lieu de sourire, il remit la jeep en marche, cette fois ils roulèrent tranquillement de retour à la maison.
Nous partons demain de bonne heure. Je pense qu'il n'y a plus aucune raison de rester ici. Pour le moment, plus de cours de potions...après on verra comment se débrouiller pour ça. Je continuerai avec ton instruction pour le reste, comme promis.
Eve se demandait sûrement où il voulait en venir avec ce changement de plans. Max crût bon de l'en informer.
On va se passer pour le moment de notre petite tournée tanzanienne, on va directement au campement!
Fin du flash informatif. Arrivés face à la maison, sans avoir dit un mot de plus, il prit congé de la jeune fille avec un baiser sur le front et monta rapidement à l'étage. Comme prévu, Alix ne dormait pas mais n'avait pas l'air plus calmée pour autant.
Je voulais seulement te dire que nous partons demain de bonne heure. Nous allons au campement, pas besoin de t'imposer un long voyage dans ton état.
Il brulait d'envie d'aller vers elle et la prendre dans ses bras, pour la rassurer et se rassurer lui même mais jugea l'idée suicidaire.
Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à m'appeler...je ne serai pas loin.
Sûr qu'elle préfèrerait mourir en silence avant de lui adresser de nouveau la parole, il quitta la chambre en fermant doucement la porte. Inutile de dire qu'il ne ferma pas un œil cette nuit et préféra occuper son temps aux préparatifs de ce voyage éclair.
Lev ne manqua pas à l'appel, comme d'habitude. À peine avaient ils fini leur petit déjeuner qu'il se présentait là, avec son bateau. Max avait fourni à sa belle la potion de force qui semblait l'aider à tenir sur pied, elle l'avala sans commentaires et il ne resta plus qu'a partir, abandonnant ce bout de paradis où il avait crû que tout serait beau et facile.
À Dar El Salam, il installa son beau monde à bord d'un bimoteur privé dont il prit les commandes, avec Lev en copilote. Pour une fois le jeune africain ne pipa mot, comprenant que la situation allait au delà d'une petite dispute de couple. Pas le moment de poser des questions...
Le vol, effectué à basse altitude, permit aux passagères de jouir du paysage africain dans tout sa splendeur. Vol silencieux où chacun n'eut à faire qu'avec ses propres pensées et Dieu seul sait qu'elles n'étaient pas bien engageantes...
Atterrissage impeccable sur la piste de terre. Taylor et Ny'ala, prévenus de leur arrivée se trouvaient déjà sur place, impatients. Singulier équipage celui qui débarqua de l'avion. Deux femmes, on ne peut plus différentes, la blonde portant un chat effarouché dans les bras, la brune, flanquée d'une jeune panthère de Chine. Lev, souriant de toutes ses dents et finalement Max, le semblant fermé.
Il est de mauvaise humeur!, souffla Lev à Taylor et à Ny'ala, bouche cousue ou ça pète!
Voilà qui était prometteur! Sèches présentations faites, le cortège s'ébranla vers le campement. Ces dames furent conduites illico à leurs bungalows, question de se mettre à l'aise après le voyage.
Vous pouvez sortir faire un tour mais ne vous éloignez pas du campement, sous aucun motif...et surtout pas de petit tour dans la forêt, on est en Afrique pas à Hyde Park! Je viendrai plus tard vous chercher pour le repas...là, j'ai à faire.
Sur ces aimables explications Max planta les deux femmes là et s'en alla rejoindre ses amis africains.
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 23 Juil - 1:18 | |
| Si elle s’était attendue à ça, Alix aurait ri comme une folle. Enceinte ! Elle ? Non mais de qui Merlin se moquait-il ? C’était bien la dernière chose qu’elle ait imaginée qui puisse lui arriver. Les signes étaient là, la preuve du blessarus revelia aussi. Que Max la frappe après sa bravade de décréter vouloir se débarrasser de ses œuvres ne l’avait pas atteinte. Douleurs physiques, elle connaissait depuis… des lustres, que ce n’était pas une simple baffe qui allait la dominer. L’attaque suivante la laissa au dépourvu. Traître, Max usa d’une technique moldue. Le poignet broyé de maîtresse façon elle dut abandonner sa baguette. Une houle de haine déferla. Pourquoi fallait-il qu’elle soit si faible en ce moment ? Cris, griffes, baffes, rien n’y fit. Elle se retrouva sur son lit à la merci de cet être ignoble à qui elle avait voulu vouer sa vie. Ce n’était plus un jeu mais un véritable combat entre deux caractères si similaires qu’ils en paraissaient opposés. Voir son nécessaire de potions s’enfumer sous ses yeux faillit la rendre folle de rage. L’immonde poussa le luxe de lui appliquer un stupéfix. Inerte, elle ne comprit pas ce qu’il fabriquait jusqu’à ce qu’il la libère, haineux.
Tu l'auras voulu, Alix...réfléchis, tant que tu y es!!!
Il claqua enfin la porte : bon débarras.
Inspirant, expirant, Alix canalisa facilement les ondes qui la perturbaient afin de visualiser la situation dans son ensemble. La voilà seule, démunie de tout. Plus de baguette, plus d’ingrédients… Une courte visite à la salle de bains lui prouva que Max avait presque tout prévu. Le presque résidait en plusieurs choses, en fait… D’abord le beau briquet avec lequel elle aimait allumer ses cigarettes. Tiens, un clope ne pourrait que faire du tort à tout le monde… autant en profiter.
Tirant sur le tabac, Miss Blackstorm réfléchit :
Tu crois me tenir… « petit » Ce que femme veut… tu t’en mordras les doigts au sang.
Si elle l’avait voulu, par jeu, elle aurait pu allumer un très beau feu… Max aurait une fameuse surprise devant les ruines cramées de son pavillon. Non ! Ce serait trop simple, trop facile. Il prétendait l’aimer… Curieuse façon d’étaler sa passion que de lui interdire l’accès à la magie. Quel sot ! Il était devenu tellement moldu qu’il oubliait que la magie sans baguette existait. Elle, elle ne la négligeait pas. Selon elle, il ne méritait même pas ça. Le faire souffrir devint une priorité. L’air pseudo abattu, elle se rallongea, attendant qu’il rentre ce dont elle ne doutait pas qu’il fasse. Se pointant, mi-contrit, mi-dominateur, il trancha :
Je voulais seulement te dire que nous partons demain de bonne heure. Nous allons au campement, pas besoin de t'imposer un long voyage dans ton état.
Ces derniers mots faillirent la faire se redresser mais sa filouterie joua :
Comme tu veux.
Pas un mot de plus, pas une invitation. Qu’il aille dormir sur le divan ou avec Eve, elle s’en fichait. De bonne heure, petit déjeuner… En douce, Alix fit glisser toasts aux œufs dans sa serviette qu’elle refila à sa panthère sans que personne ne s’en aperçoive. On montait dans un bimoteur ? Bah ! Comparé au balai, c’était mieux pour les fesses. Lev semblait inquiet, ce qui la chagrina, sans plus. La guerre des nerfs débuta. Confrontée à son bungalow – très bien agencé pour la cambrousse – Miss Blackstorm n’émit aucun commentaire. Pas un mot n’avait franchi ses lèvres depuis la dispute de la veille, aucun solide ni liquide non plus, du reste. Elle était prisonnière d’un geôlier qu’elle aimait mais qui lui refusait une once de liberté : il lui en cuirait. Dès que ses bagages furent posés, elle repoussa la porte au nez de Max avec un « bonsoir » ironique. Déterminée, elle ne se montra pas au dîner, ni ne répondit aux coups à sa porte. Au matin, même scénario. Le voir se matérialiser au milieu du séjour ne lui fit ni chaud, ni froid malgré sa faiblesse grandissante :
Que veux-tu ? Te repaître de mon agonie ? Tu l’as voulue en me privant de tout. Qu’escomptes-tu ? Me gaver de force ? Je ne mangerai ni ne boirai tant que tu ne n’auras pas consenti quelques concessions. Je veux ma baguette et mes potions. Je promets de ne pas me débarrasser du gosse, de suite. Si tu y tiens tant… je te le laisserai, mais je partirai, juste après. C’est à prendre ou à laisser. Je n’avalerai rien, de gré ou de force, tant que tu ne te décideras pas. Advienne que pourra.
Même déjà amoindrie de privations, toute sa détermination passa dans son regard rivé à celui de Von Falkenberg.
Je ne plaisante pas, tu le sais. Choisis ! |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 23 Juil - 17:43 | |
| Ce retour au campement n'eut rien de gai. Max arborait un air indéchiffrable. Laissant à ses invitées à peine le loisir de contempler les alentours il les casa dans leurs respectives habitations et rejoignit le comité de réception, qui, grâce aux bons soins de Lev avait été, au préalable, mis au parfum de la situation...enfin, de ce qu'il savait.
Taylor eut la bonne grâce de passer outre ses états d'âme et se lança dans un compte rendu des dernières nouvelles, d'un ton parfaitement professionnel. Ny'ala agrémenta la conversation de quelques commentaires ponctuels. Lev maintint un silence soupçonneux, chargé d'interrogatives mais se garda bien d'ouvrir la bouche...l'attitude de son ami pendant le voyage avait été suffisamment édifiante, comme pour s'y risquer.
Alix, comme il pouvait s'y attendre refusa de comparaitre au dîner. Max dut se contenter de la compagnie d'Eve, qui babillait, ravie en découvrant cette nouvelle facette du monde. Elle ne tarda pas à se gagner tout le monde avec sa sympathie et ses reparties ingénieuses.
*Au moins elle aura du bon temps ici.*
Ny'ala l'interrompit dans ses laconiques réflexions.
Je suis allée apporter quelques fruits à...Alix, c'est bien ça? Mais elle n'a même pas voulu m'ouvrir la porte...Tu penses qu'elle va bien? Je l'ai trouvée bien pâle...et trop mince...
Max eut un sourire de travers se sentant encore plus misérable.
Merci, Ny'ala...mais c'est pas la peine d'insister. Elle ne veut voir personne.
La jeune africaine lui adressa un coup d'œil censeur et allait dire quelque chose mais Lev, debout derrière Max lui fit signe de se taire. Dépitée, elle secoua la tête et alla bavarder avec Eve, qui se montrait très communicative. La paix dura bien peu, Lev prenait le relais.
Ok, mon pote, on en a un peu assez de ta tête...tu as boudé tout le monde, tu n'as pas avalé un morceau, dire que tu as émis trois mots de suite serait exagérer...et ça depuis qu'on est partis ce matin...ça va pas bien, hein?
L'expression de condamné à mort en attente de l'exécution qu'arborait Max suffisait comme réponse.
Veux pas être indiscret...mais elle a vraiment pas bonne mine...comme toi d'ailleurs.
On...a des problèmes!
*Ça je pouvais le penser tout seul!*
Ben oui, je me l'imaginais...mais tu sais, mon ami, la seule façon de résoudre ça c'est en parlant.
Regard désenchanté, sourire amer.
Ouais...Dis, tu as de la place dans ta case? Sais pas où dormir...et je crève de sommeil.
Changement radical de thème. Lev supposa que ce ne serait pas ce soir qu'il tirerait les vers du nez à son copain. Faisant preuve de bonne foi et inébranlable amitié, il aménagea une place pour lui dans son étroit chez soi et le laissa dormir...ou du moins faire semblant.
Allongé sur l'étroit lit de camp Max donnait libre cours à ses noires pensées.
*Elle n'a rien mangé de la journée, rien bu...elle t'en veut à mort et si quelque chose lui arrive ce sera ta faute, bougre d'idiot...Tu aimes cette femme au delà de tout...Accepte donc son point de vue. Non, je ne peux pas. Quel genre de père serais tu, en plus? Laisse la en faire à sa tête et soyez heureux...Je ne pourrais jamais être heureux avec ça entre nous...*
Il se retournait pour la énième fois sur sa couche branlante, sûrement avec un soupir à fendre l'âme.
Bien pénibles, tes pensées!
La voix grave de Lev le fit sursauter, il le croyait en train de dormir à poings fermés et le lui dit.
Et qui peut dormir avec le boucan que tu fous!? T'arrêtes pas de te tourner et retourner, en plus, tes soupirs vont me faire pleurer d'ici un moment...alors ou tu vides ton sac ou t'en vas dormir à la belle étoile.
Max se redressa sur le lit ,qui craqua encore plus.
T'en fais pas...vais dehors!
Je parlais pas sérieusement!...Finis de vider ton sac, Max...je t'ai jamais vu comme ça. On est amis, ça doit biens servir à quelque chose...allez, déballe tes peines.
Convaincu que Lev avait raté sa vocation comme curé, Max passa à faire une confession complète mais chose étrange, au lieu de lui alléger l'âme, cela ne fit que le déprimer encore plus. Le jeune africain se leva et chercha entre ses affaires la bouteille de whisky ramenée lors de son dernier voyage. Il en servit un coup bien tassé à son ami et lui fourra le verre dans la main.
Je sais que tu ne bois que rarement mais ça t'aidera au moins à dormir. Tu en as besoin. Ce que tu viens de me raconter..pas facile à assumer. Je te comprends mais je la comprends aussi...elle n'a pas envie de s'encombrer d'un mioche, c'est son affaire...il y a des femmes comme ça. Tu n'as, à mon avis, aucun droit de lui exiger quoique ce soit...tu n'es même pas son mari.
Max leva un regard de noyé vers son ami.
C'est quoi ça... comme conseil?
C'en est pas un, Max, ce n'est qu'une simple constatation des faits.
Si ça m'avance!, grommela t'il en avalant le contenu de son verre manquant de s'étouffer.
C'est à toi de voir. Ton Alix, du peu que je la connais, n'est pas une petite fille éperdue mais une femme au caractère bien trempé qui sait bien ce qu'elle veut et comment l'avoir...ce qui vous fait très semblables...t'es pas du facile à vivre, elle non plus...ça fait des étincelles, faudra pourvoir à ne pas foutre du feu partout. Parlez, je suis sûr que vous arriverez bien à un terrain d'entente...
Il tapota amicalement l'épaule de son ami et lui enlevant le verre de la main le poussa sur l'oreiller.
Dors maintenant et si tu ronfles je t'envoie une godasse!
Trois petites heures de sommeil le mirent un peu d'aplomb. Nouvelle absence d'Alix au petit déjeuner. Eve s'avoua ignorante des faits et gestes de Miss Blackstorm. Ny'ala réitéra sa démarche avec les fruits mais revint bredouille. À mi journée Max n'y tint plus et sans aucune contemplation transplana dans le bungalow de la jeune femme.
*Seigneur...qu'elle est pâle...ces cernes. Elle va pire de ce tu pensais, mon vieux!*
En effet, l'aspect d'Alix n'avait rien de gaillard, pourtant en le voir apparaître sans préavis ne sembla pas l'air de l'émouvoir. Au contraire, elle se dressa devant lui, prête à présenter bataille. Ses mots cinglants, l'atteignirent comme un coup de fouet:
Que veux-tu ? Te repaître de mon agonie ? Tu l’as voulue en me privant de tout. Qu’escomptes-tu ? Me gaver de force ? Je ne mangerai ni ne boirai tant que tu ne n’auras pas consenti quelques concessions. Je veux ma baguette et mes potions.
L'esprit conciliant de Max en prit un bon coup. Elle ne plaidait pas, elle exigeait. Cette tirade n'était qu'un pur et simple ultimatum. Cela le fit se rebiffer même s'il pouvait reconnaître la légitimité de sa demande.
C'est du chantage!, se trouva t'il en train de dire, je veux bien te rendre tes affaires mais...j'ai aussi des conditions et tu sais lesquelles.
Sa réponse le scia.
Je promets de ne pas me débarrasser du gosse, de suite. Si tu y tiens tant… je te le laisserai, mais je partirai, juste après. C’est à prendre ou à laisser.
Max sentit que le plancher se dérobait sous ses pieds, il dut faire appel à toute sa maitrise pour ne pas se mettre à hurler comme un dément. Elle le mettait face à un choix extrême...elle ou l'enfant. Jamais les deux.
Alix...tu ne peux pas me faire ça...je ne ...
Elle était plus maligne que lui et lui assena le coup final, sans ciller:
Je n’avalerai rien, de gré ou de force, tant que tu ne te décideras pas. Advienne que pourra.
Il la savait très capable de mener son opiniâtreté jusqu'aux dernières conséquences. Alix ne craignait pas la mort, ni la souffrance, sa vie durant elle avait affronté les deux sans défaillir...elle n'en ferait aucune exception cette fois encore.
Je ne plaisante pas, tu le sais. Choisis !
Ses yeux bleu de nuit rivés aux siens. Il y lisait une folle détermination, de laquelle il ne viendrait pas à bout...jamais. Alix le tenait. Pris au piège de ses sentiments, Max luttait, obstiné lui aussi. Ce serait la décision la plus douloureuse de son existence...mais il n'était pas homme à aller en contre de ses convictions même quand l'enjeu était si énorme.
Je t'aime Alix, tu le sais. Je n'aimerai personne comme je t'aime,toi...en cet instant même je voudrais pouvoir te dire que je me fiche de tout et que je ne veux que t'avoir près de moi..que tu es libre de faire ce que tu voudras...tu l'es en fait...je ne suis pas ton maître...même pas ton mari. J'agrée tes conditions...tu auras tes affaires...et ...
Il sentait les mots l'étouffer, se coincer dans sa gorge, cruellement, mais faisant un effort, se reprit et même en se sentant mourir, dit ce qu'il avait à dire:
Et...si c'est ton dernier mot...tu seras libre de partir quand...tu le voudras après...la naissance. Je ne te retiendrai pas, Alix...je t'en donne ma parole même si je vais m'en vouloir à jamais.
Sans pouvoir s'en empêcher, il leva la main et lui flatta doucement la joue.
Je t'aime tant...je...je suis désolé que cela doive se passer comme ça...Tiens, voici ta baguette.
Il la lui fourra dans la main avant de se diriger vers la porte et sortir en se sentant malade de chagrin, de rage...de défaite. Le nécessaire de potions retrouva sa place auprès de sa propriétaire peu après mais Max ne fit plus acte de présence dans le bungalow.
Alix tint parole et dès ce midi on la vit apparaître régulièrement aux repas. Max se maintenait à distance et n'échangeait avec elle que des mots de circonstance, à la limite de la politesse. Il se sentait incapable d'être près d'elle sans avoir envie de la prendre dans ses bras, de lui parler sans avouer ce qui le dévorait, sans se sentir coupable d'avoir creusé un gouffre entre eux. Les autres, assistaient, consternés à ce manège de souffrance, sans oser intervenir. Si Alix reprenait doucement ses couleurs et sa force, Max lui, dépérissait à vue d'œil, s'acharnait au travail et quand celui ci manquait, s'inventait n'importe quelque éreintante occupation pour rester loin du campement. L'instruction d'Eve en pâtissait mais à la longue cela semblait ne plus le préoccuper.
Broyant du noir à longueur de journée, il devint presque hargneux. Sa proverbiale sympathie muait lentement en arrogance et préférait passer des longues heures en solitaire qu'échanger deux mots avec qui que ce soit, même Lev eut à en souffrir.
Aller la chercher n'entrait pas en cause. Il n'aurait pas pu encaisser un renvoi. Max se morfondait, se consommait à l'attente d'un signal...pour petit qu'il fut...Si Alix avait voulu, il aurait suffi d'un regard, un geste pour qu'il signe sa reddition mais il n'en était rien. Emmurés dans leurs respectives sphères d'obstination, ni l'un ni l'autre ne voulait reconnaitre avoir perdu cette guerre. Orgueilleux perdus, avoir cédé aux conditions posées, équivalait à un affront.
Et puis, un jour Max n'apparut pas au chantier, ni au repas de midi et encore pas au dîner. Personne ne l'avait vu. C'était comme si ,tout à coup , l'exubérante terre tanzanienne l'avait englouti... |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 24 Juil - 18:14 | |
| Si l’on pouvait croire à sa dernière heure venue, sûr que Miss Adams aurait juré l’avoir vécue. Lancée à un train d’enfer, la Jeep avait parcouru ravines et nid-de-poule comme s’il s’agissait d’un tapis roulant. Crispé au volant Von Falkenberg sembla enfin reconnaître sa présence et consentit à arrêter son bolide. Du fond de son âme charitable, Eve avait tenté d’adoucir les peines de son ami. Dur combat… Ses paroles percèrent quand même la carapace de Max qui consentit à sortir de son mutisme :
Je dois te sembler bien vieux jeu avec mes idées...mais pour moi, un enfant est le bien le plus précieux au monde...
Elle se gratta la tête, en profitant pour masser son front douloureux :
Tout le monde ne doit pas nécessairement partager TES idées, Max… Tu te dis un esprit libre… Excuse ma franchise mais je te trouve… borné.
S’en suivit un beau monologue justificatif qui se termina par une décision couperet :
On va directement au campement!
Pas la peine de protester, elle n’avait qu’à se plier, elle aussi, point final. Là, Eve en voulut à Von Falkenberg malgré ses soi-disant regrets de la mêler à ça. Certes, elle s’en serait bien passée de toutes ces embrouilles. Son instruction allait encore en souffrir… Pourquoi diable était-elle venue dans cette galère ? Au matin, son paquetage prêt, Eve se fit l’impression d’être le cheveu dans la soupe. Alix, fermée, n’adressa la parole à personne ; lui, les yeux bouffis d’insomnie, exigea de prendre les commandes du bimoteur les attendant à Dar El Salam.
*S’il pilote aussi bien qu’il conduit, on est bonnes pour le bouillon !*
Pourtant, elle ne sut décoller son nez du hublot par lequel, des paysages fantastiques se déroulaient. Oubliant tout de cette situation embarrassante, Eve goûta pleinement le spectacle, s’emplissant d’images qui la marqueraient pour le reste de ses jours. Après un atterrissage impeccable prouvant la maîtrise de Max même dans des situations scabreuses, la jeune fille découvrit l’autre passion du jeune homme : le camp des réfugiés. Sans trop savoir ce à quoi elle pouvait s’attendre, elle s’émerveilla des installations. Point de tentes ou tôles ondulées ; ici tout était propre et net, ordonné, nickel. Si les « résidants » se voyaient confinés dans des baraquements de bois, ils n’en bénéficiaient pas moins d’un confort relatif mais certain en comparaison avec d’autres. Le campement disposait d’une antenne médicale réduite mais efficace. Présentée aux « édiles » locaux, Eve se créa rapidement des sympathies. Bien sûr que oui, si on voulait d’elle, elle se plierait à n’importe quelle tâche ! Se rendre utile aux autres devint immédiatement une nouvelle religion. Emportée par le tourbillon des tâches à accomplir, elle remarqua à peine la dégradation des relations entre Max et Alix. On voyait très peu cette dernière… Eve avait d’autres chats à fouetter, le docteur l’ayant réquisitionnée pour l’aider aux vaccinations des enfants, à l’administration de médicaments. Ny’ala fut son professeur ; elles s’entendaient au quart de tour. Mais cette « infirmière » en chef était on ne peut plus curieuse. Les questions plurent, entre autres celles-ci :
Miss Alix ne boit ni ne mange… Que se passe-t-il entre eux ? Max habite avec Lev… Ils sont brouillés ? Pourquoi l’avoir amenée ?
Penaude, Eve ne savait que répondre :
On ne doit pas s’en mêler… C’est, euh, compliqué. Ils doivent régler ça tout seul.
Sans doute le firent-ils car, bientôt, Alix reparut aux repas. C’était, en fait, sa seule et unique participation à la vie communautaire. Ce qu’elle fabriquait le reste du temps demeurait un mystère. Très occupée, l’apprentie sorcière ne fut pas sans remarquer l’assombrissement général surtout de l’humeur de Max :
*Il a dû lui promettre quelque chose qui le dérange, impossible autrement ?
Le docteur Lazare Thidiane était un tyran sympathique mais un tyran quand même. Haut comme trois pommes, desséché, il se montrait un bourreau du travail, intransigeant voire austère sur tout ce qui touchait aux soins à effectuer. De « très » bonne volonté, Eve accepta de suivre le rythme infernal imposé. Il n’y avait que le soir où elle pouvait observer le couple désuni. Alix, hautaine, venait et s’en allait sans accorder paroles ou regard à un Max de plus en plus sombre. Elle, perdue dans ces embrouilles, ne savait que faire d’autant que son travail la fatiguait bellement. Ce jour-là, Miss Adams seconda le docteur dans le premier accouchement de sa vie. Cela dura des heures. Ne sachant qu’inventer pour distraire la future mère de ses maux, Eve chanta, raconta des histoires de son pays, éventa, bassina la parturiente avant de pouvoir, émue, couper le cordon ombilical de la délivrance. Crevée, Eve rejoignit les autres au réfectoire alors que le soleil déclinait. Son assiette de ratatouille de poulet refroidissait qu’elle sentit comme une anomalie, une gêne… Observant les présents, ce fut comme une baffe qu’elle se prit :
Où est Max ?
Lev touilla sa tambouille, sombre. :
Pas vu de la journée.
Elle secoua la tête, interdite :
Comment ça, pas vu… Il devait aller ailleurs ? Quelqu’un connaît quand même son emploi du temps ?
Face aux mines contrites, Eve repoussa son assiette. Enervée, elle se releva :
Beaux amis que voilà ! Max sera ravi de savoir le peu de cas que vous faites de lui !
En rage, elle quitta la pièce, ne sachant trop où diriger ses pas. Si, elle le savait. Elle fonça droit sur le bungalow d’Alix où elle tambourina :
Ouvre ! Alix, ouvre, c’est important !
La porte pivota sur une Miss Blackstorm dédaigneuse, cigarette au bec L’énervement aidant, Eve attrapa la cigarette qu’elle écrasa du pied :
Tue-toi si ça te chante ! Fais crever le gosse aussi, je m’en tape. Max a disparu ! As-tu une idée de ce qui lui serait arrivé ? On ne l’a pas vu de la journée ! Si tu sais quelque chose, dis-le ; dis-le vite !
Sans trop s’en rendre compte, elle était en train de prendre Alix aux épaules et de la secouer mieux qu’un prunier chargé de fruits. Eve regretta vite son geste. La nouvelle apportée n’agréait pas la future mère qui s’assit brusquement en réclamant des explications. Tout, Eve sans retenue déballa ce qu’elle savait. Peut-on être aussi… ? La réaction d’Alix la scia |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Sam 25 Juil - 0:34 | |
| Vengeance ! Douce, amère et cruelle à la fois ! Non, Alix n’était pas satisfaite. Elle avait osé espérer que Max la choisisse elle plutôt que la larve qu’elle portait... Eh bien non ! Il acceptait ses conditions et qu’elle parte quand bon lui chanterait en lui laissant l’enfant attendu. Voilà de quoi remettre des pendules à l’heure :
*Il préfère ce truc inconnu à moi… Je n’ai plus le choix.*
Tous ses espoirs, visions à venir, projets, tombaient à l’eau. Il ne chercherait même pas à la retenir ; Max ne songeait qu’à sa descendance : tant pis pour eux. Soit ! Une promesse en était une ; Jamais on ne prendrait en défaut Miss Blackstorm là-dessus. Cette résolution « admise » elle consentit à faire acte de présence aux repas. Elle remplirait sa part de contrat, sans plus ; belle perspective... Où logeait-il, que faisait-il était bien le dernier de ses soucis. Emmurée volontaire, Alix se retira d’un monde auquel elle refusait d’adhérer. Il l’avait voulu ainsi ; elle se soumettrait, la mort dans l’âme. Dès sa porte refermée, elle pleurait. Seules baguette et potions lui permettaient de tenir la distance, l’illusion. Où était passée l’Alix froide et insensible ? Merlin seul le savait. N’empêche que jamais elle n’avouerait souffrir très cruellement du choix opéré par Von Falkenberg. Elle resterait, le temps voulu puis partirait, sans remords apparents. Tout ce qui se passait dans cet endroit, au bout ne nulle part, lui était indifférent. Se lever, se laver, s’habiller, aller manger puis se cloitrer était devenu routinier. Lev, Ny’Ala, tentèrent des approches toujours soldées par des échecs. Dans sa retraite volontaire, Alix réfléchissait. Partir était très tentant. Pour où ? Aucune importance. Elle avait promis de ne pas attenter à la vie qui se développait en elle… pas à la sienne. Mourir ne l’effrayait pas. Quitter Max, par contre, lui causait un tel chagrin que c’était bien le seul frein à sa décision finale.
*ça sert à quoi de vivre ? Lui donner ce qu’il veut et puis disparaître ? Autant partir de suite*
Ponctuellement, elle régurgita ce qu’elle faisait mine d’avaler. Boissons alcoolisées et tabac agrémentaient ses loisirs. Tout lui était égal, vivement qu’elle dépérisse et crève une bonne fois ! Ce soir-là, elle ne s’attendait pas à ce qu’Eve vint faire le siège devant sa porte :
Ouvre ! Alix, ouvre, c’est important !
Qu’est-ce que cette pustule dont elle ignorait l’existence depuis des jours pouvait bien lui vouloir ? Agacée, cigarette au bec, Alix leva le sortilège bloquant la porte. Une mini furie pénétra le bungalow :
Tue-toi si ça te chante ! Fais crever le gosse aussi, je m’en tape. Max a disparu ! As-tu une idée de ce qui lui serait arrivé ? On ne l’a pas vu de la journée ! Si tu sais quelque chose, dis-le ; dis-le vite !
Sur le coup, Miss Blackstorm eut envie de rire :
*Qu’est-ce que j’en ai à foutre du devenir de Max ? Il se fiche de moi telle une guigne, je…*
C’était faux, archi faux. La nouvelle lui scia les jambes, elle s’assit lourdement. D’une voix rauque, dénuée d’émotion, elle réclama :
Dis-moi tout. Depuis quand est-on sans nouvelle de lui ? Où l’a-t-on vu la dernière fois ?
Eve débita ce qu’elle savait, Alix cacha l’angoisse qui l’étreignait. En apparence glaciale, elle se dressa :
SPERO PATRONUM
Une panthère de Chine se matérialisa, se courba puis disparut quelques minutes. A son retour, tout fut éclairci : Max gisait dans le ravin en bordure du campement. Blême, elle dicta ses ordres :
Ameute les autres ! Que Lev prépare l’avion. Max est blessé au fond du ravin, juste derrière.
Se fichant complètement de ce que penserait la galerie, elle transplana. Le cœur défaillant, elle ne put que caresser le front ensanglanté de celui qu’elle aimait.
Qui t’a fait ça ? Pourquoi ? Mon amour…
Déjà les secours s’organisaient. Alix serra les dents. Que n’aurait-elle pas donné pour que la magie puisse opérer ? Discrétion, blabla, elle avait retenu la leçon. Personne n’osa lui demander comment elle avait localisé et rejoint le blessé. Sitôt celui-ci remonté dans une nacelle de mousse et elle tractée à la corde, elle acheva ses directives :
Il lui faut un hôpital plus performant. Lev, vous devez savoir où.
Pas de question dérangeante, le cortège fut vite dirigé vers l’avion que l’ami de Max pilota sans poser de question. En vol Alix dicta :
Vous savez ce que Max et nous sommes. Ramenez-nous au pavillon de Zanzibar. Je saurai l’y soigner correctement.
Eve n’avait rien demandé mais avait suivi directement le mouvement. Sitôt atterris, ils se groupèrent afin de mener le blessé dans une chambre tout confort. Experte, Alix promena sa baguette sur le corps inanimé. Ses conclusions la firent trembler.
Eve, tu vas devoir me seconder ; seule, je n’y arriverai pas. Il… il est en mille morceaux ! C’est déjà un miracle qu’il ait survécu.
Se tournant vers Lev, elle grimaça un sourire :
Veille-le ! On revient.
Oubliés griefs, rancœurs et autres ; il fallait qu’il vive pour elle, l’enfant ou n’importe quelle raison. Entraînant Eve à sa suite, elle se lança, éperdue, dans la confection du poussos et de la régénération sanguine. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 27 Juil - 13:31 | |
| La dégringolade jusqu'au fond du ravin fut semée d'embûches, obstacles blessants. Déchiré par les ronces, entaillé par les pierres aux arêtes aigües, Max finit sa folle chute écrasé contre un rocher. Dans un dernier sursaut de conscience il entrevit le ciel, d'un bleu sans pareil et pensa à la mort.
Combien de temps resta t'il là? Aucune idée mais il faisait sombre quand il parvint, enfin, à ouvrir les yeux. Des secondes s'écoulèrent avant que la première vague de douleur ne le paralyse, il voulut crier mais ne parvint qu'à émettre un son éraillé. Même respirer lui faisait un mal atroce, de là à déduire qu'il s'était cassé quelques côtes il n'y avait qu'un pas. Essayer de bouger se révéla aussi douloureux qu'inutile. Immobilisé contre le rocher, il essaya de trouver un repère. Inutile, une bouche de loup n'aurait pas été plus sombre. Luttant contre l'inconscience, il fit un sommaire bilan de ses misères. Il ne parvenait qu'à bouger son bras gauche, l'autre restait coincé contre la pierre. Un essai de s'appuyer sur ses jambes pour se séparer de la masse qui le retenait se solda par un échec très douloureux. Il était brisé et gisait là comme un pantin désarticulé, perclus d'une douleur lancinante qui augmentait à chaque souffle.
Rassemblant des bribes de souvenir, Max repassa les derniers instants, là haut, sur le bord de la falaise. Curieuse manie que la sienne. Quel besoin avait il de se pencher sur le vide avec morbide fascination? Pas qu'il eut l'intention de s'y lancer mais se mesurer avec le précipice était devenu une habitude...sotte habitude. Il y allait tous les matins, très tôt, juste pour voir le soleil se pointer à l'horizon...Il restait là saisi par la beauté splendide de ce paysage qu'il avait appris à aimer, laissant dériver ses pensées, essayant de vider son esprit de l'amertume qui l'étreignait...Alix! Pour toujours et à jamais! Elle lui manquait comme l'eau manque aux plantes, comme le soleil à la nature. Sans elle, il se sentait comme une coquille vide, sans trouver aucun sens à la lassante routine de ses jours.
Se mouvant silencieux comme un guépard, Mfurayabo s'était approché du jeune homme, qui perdu dans ses réflexions n'eut conscience de sa présence que quand le rwandais posa sa grosse patte sur son épaule, le faisant sursauter.
Pendant un instant, le deux homme se regardèrent. Max, surpris . Le rwandais, mauvais.
Que fait tu ici!? Je croyais que Taylor avait été très clair en te disant de ne plus réapparaitre par ici, Mfurayabo...on a déjà eu assez de problèmes!
L'autre émit un ricanement féroce et décocha à Max un regard haineux.
C'est pas Taylor qui m'a renvoyé...c'est toi, blanc entremetteur...toi qui t'octroies...
Hey...je ne m'octroie rien...allez, décampe et fiche nous la paix!
Ou sinon, quoi? Il me semble que tu n'es pas en position de donner des ordres, homme blanc...c'est toi qui dois disparaître au lieu de te mêler à nos vies!
Tout en parlant, il le poussa un peu. Max fut conscient du danger imminent mais ne put rien faire pour éviter ce qui s'en suivit...Mfurayabo n'eut qu'à mettre un peu plus de force...la physique élémentaire fit le reste...Le vide s'ouvrit sous les pieds de Max et il bascula dans le ravin. Il s'était laissé prendre comme un parfait idiot!
Quelle stupide façon de mourir! La conscience allait et venait, alternant avec la douleur torturante, l'entrainant vers une fin inévitable...Il songeait à la mort, sans trop la craindre, se désolant de ne pas avoir pu revoir Alix une dernière fois...
Il hallucinait. La panthère le regardait. L'animal de lumière était perché sur le rocher et le fixa de ses yeux doux avant de se diluer dans la pénombre. Max émit un râle plaintif, ressemblant fort à un sanglot, la douleur devenait intolérable.
Qui t’a fait ça ? Pourquoi ? Mon amour…
C'était sa voix. C'était sa main douce et fraiche qui caressait son front. Elle était là ou était ce encore un rêve? Max n'en savait plus trop rien...Tout était affreusement confus. On le bougea, lui arrachant un hurlement...avant de s'évanouir, ce qui en quelque sorte facilita la mission de secours. Il récupéra à peine un peu la conscience pour voir le Dr. Thidiane se pencher sur lui, l'air accablé et entendre les questions angoissées de Lev. La voix d'Alix qui semblait prendre l'affaire en main:
Il lui faut un hôpital plus performant. Lev, vous devez savoir où.
Lev savait tout...Nouveau vide de conscience. La suivante fois qu'il revint sur terre, on lui faisait boire quelque chose qui lui tira une grimace mais au moins il n'était plus au fond du ravin, ni à l'hôpital du campement...il gisait dans un lit douillet et Alix était là, prenant soin de lui...
Il ouvrit les yeux dans la demie pénombre fraîche de la chambre. Max reconnut l'endroit. Il était de retour à la maison de la plage à Zanzibar...et là, à deux pas du lit, installée dans un fauteuil Alix dormait...La douleur avait disparu, laissant place à une torpeur pesante qui l'empêchait de penser correctement. Après un moment, il osa entâmer un mouvement...bras et jambes semblaient avoir récupéré une mobilité normale. Il était de nouveau d'une pièce et finit pas se douter que la jeune femme avait employé toutes ses connaissances en magie pour le tirer de ce mauvais pas...Cela avait beau aller en contre de ses convictions mais en cet instant Max s'en fichait un peu de cela...
Comme si elle devinait qu'il était réveillé, Alix ouvrit les yeux à son tour...Pendant un instant, ils se regardèrent, en silence, avant qu'il ne tende sa main vers elle...
Pardonne moi...
Qu'importait l'orgueil? Qu'importait n'importe quoi qui ne fut la savoir proche, de découvrir son regard attendri? Sa main se posa sur la sienne...le monde pouvait continuer à tourner...
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 27 Juil - 23:37 | |
| Combien de temps cela prendrait-il ? Elle ne le savait pas au juste. Parfois Max s’éveillait, la regardait sans la voir. Alix ne bougea pas de la pièce. Celui qu’elle aimait souffrait moins, beaucoup moins ; elle pouvait s’en rendre compte rien qu’en passant sa main sur son front. De brûlant, il était redevenu tiède. Avec des soins précis, secondée par Eve qui apprenait pas mal de chose sur le tas, Miss Blackstorm avait refermé toutes les plaies. Les os devraient se ressouder, la potion agissait doucement. Pas une minute elle ne quitta le chevet de son amant, expédiant Eve et Lev au diable quand ils voulurent la remplacer. Le délire de Max fut très instructif. Par recoupements, assemblant des phrases décousues, elle parvint à se faire un tableau assez exact de ce qui s’était produit. Le coupable de l’attentat ne payait rien pour attendre, foi d’Alix. Si elle avait eu plus de force, elle lui aurait déjà réglé son compte à ce criminel. Seulement, les privations, le régime idiot auquel elle s’était volontairement soumise l’avait gravement minée. Sans l’appui de la jeune Canadienne, elle ne serait même pas parvenue à soigner Von Falkenberg convenablement. Parfois, quelques minutes, elle sombrait dans un sommeil sans rêve qui lui redonnait quelques forces. Quand elle le regardait, si démuni, sa gorge se serrait. C’était tellement idiot tout ça. Elle était têtue, lui aussi. Il était fier, elle aussi ! Ils se ressemblaient tellement tout en étant complètement opposés. Il ne comprenait pas d’où lui provenait ce refus de maternité. S’il préférait l’enfant à elle, tant pis. Elle le lui pondrait ce gosse mais qu’il n’attende rien d’autre d’elle. Pourtant… Le croire perdu, lui, l’avait profondément affectée. Peut-être son état de faiblesse était-il en cause ? En partie oui. Pour le reste, elle devait amèrement avouer que non. Aimer ? Non ! C’était bien pire. Il fallait bien qu’elle mesure l’étendue des dégâts : Alix était folle de Max. Elle ne saurait tolérer qu’il lui arrive du mal. Tout dépendrait de ce qu’il voudrait en se réveillant. Veillant à ses côtés, elle sut immédiatement quand il ouvrit les yeux. Leurs regards se croisèrent. Pas de haine, ni de reproches, seule une même attente semblait parler pour eux :
Pardonne-moi...
Une main se tendait, elle la prit en soupirant :
Tu n’as pas à me demander pardon, mon amour. C’est moi qui dois me faire pardonner. Ne dis rien, écoute.
Très tendrement, elle lui effleura les lèvres, soupirant de plus belle :
Mon comportement a été idiot. J’ai fait l’imbécile par fierté mal placée. Tu veux l’enfant, tu l’auras. Je n’attenterai plus ni à ses jours ni aux miens. Quand il sera là, on verra bien. Je ne désire qu’une seule chose, moi… c’est toi. Peux-tu comprendre ça ?
Lui caressant les cheveux, elle lui embrassa le bout du nez puis, se glissa tout contre lui.
Tu iras mieux dans un jour ou deux. Si les autres se posent des questions sur ton rétablissement express, tant pis. On pourrait se prendre un break ici ? Ah (elle baya) ton copain au nom imprononçable... Mfurayabo a eu un accident mortel cet après-midi… Il a rencontré une panthère vorace. Je… je ne suis pas désolée.
La seconde suivante elle s’endormait pour de bon dans le plus doux des cocons. Au matin, un Lev inquiet vint aux nouvelles. Les voir enlacés, le fit sourire et c’est tout guilleret qu’il amena un plateau superbement garni. Ce petit déjeuner au lit, ne fut pas dédaigné. Malgré robe et mine fripée, Alix y participa gaiment. Après trois toasts et un œuf, elle tira pourtant une drôle de tête.
Je dois me remettre à manger doucement. Tu m’excuses.
Un tour aux toilettes s’imposait. Cette fois, elle n’y était pour rien. Toute déconfite, elle revint s’asseoir près d’un Max encore pâlot :
C’est rien. Ça va finir par passer. Tu ne m’as pas dit comment tu te sentais ? Belle infirmière que je fais ! Ne bouge pas, je te ramène de la solution de force… de la vraie.
Un peu plus tard, Max insista pour se lever. Elle l’avait rafraîchi et changé de linge avant de s’occuper d’elle de la même façon. Il lui fallut pourtant réclamer l’assistance de Lev pour déplacer Max jusqu’à la terrasse où Eve se prélassait. L’installation du convalescent se passa sans trop de grimaces. Le temps était superbe ; propice au farniente total. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Ven 31 Juil - 18:24 | |
| Finie l'attente. Finie l'angoisse. Quand la main d'Alix serra la sienne, Max sentit une paix merveilleuse l'envahir, surtout en entendant ses mots.
Tu n’as pas à me demander pardon, mon amour. C’est moi qui dois me faire pardonner. Ne dis rien, écoute.
Sa bouche effleura doucement la sienne, le faisant frissonner d'un plaisir délicieux, mais elle n'avait pas fini, en un soupir, suivit le plus doux des aveux:
Mon comportement a été idiot. J’ai fait l’imbécile par fierté mal placée. Tu veux l’enfant, tu l’auras. Je n’attenterai plus ni à ses jours ni aux miens. Quand il sera là, on verra bien. Je ne désire qu’une seule chose, moi… c’est toi. Peux-tu comprendre ça ?
Ni dans se rêves les plus délirants, Max n'aurait pu s'imaginer l'entendre un jour dire ces paroles. Il avait osé espérer une trêve, un sursis mais jamais pareille reddition. Comprendre qu'elle tenait à lui? Il ne voulait que ça...L'écouter avouer qu'il était l'unique objet de ses désirs, comblait ses plus folles illusions. De quoi retourner à la vie avec tout l'entrain du monde.
Dis moi que je ne rêve pas?
Non. Il ne rêvait pas. Sa main se perdait dans ses cheveux, sa bouche, mutine, embrassait le bout de son nez et elle se glissait près de lui, se lovant dans ses bras, lui transmettant sa douce chaleur, réconfortant son âme autant que son corps. Aimante, réelle. Son amour. Sa vie.
Tu iras mieux dans un jour ou deux. Si les autres se posent des questions sur ton rétablissement express, tant pis. On pourrait se prendre un break ici ?
Un break? La vie entière si elle voulait, en cet instant, il lui aurait promis la lune si elle l'avait demandée...et s'il en avait eu la force. Si cette vaporeuse torpeur ne l'avait pas engourdi, le faisant sombrer doucement dans un état second...
Ah (elle baya)ton copain au nom imprononçable... Mfurayabo a eu un accident mortel cet après-midi… Il a rencontré une panthère vorace. Je… je ne suis pas désolée.
Quoi!? Ces mots le firent presque sursauter, il regarda Alix, les yeux écarquillés de surprise, sans pouvoir donner crédit à ce qu'il venait d'entendre.
Co...comment as tu fait pour...savoir ça?
Un effort de réflexion l'amena à tirer ses propres conclusions...son délire avait dû être très informatif. N'empêche qu'il n'avait aucune envie de connaître les détails de cette vengeance si expéditive. Il préféra s'accommoder agréablement avec Alix dans ses bras et s'endormir.
Le lendemain de bonne heure, Lev, jouant les mères poules, se présenta avec un plateau de petit déjeuner superbement garni. Il souriait de toutes ses dents en le déposant sur le lit, les couvant d'un regard attendri.
Il était temps!, soupira t'il en ressortant...Ils l'entendirent chantonner dans le couloir!
Je ne me souviens pas trop bien de ce qui est arrivé!, avoua Max en essayant, non sans mal, de redresser sur ses oreillers, mais là...je meurs de faim!
Le non plus ultra du romantisme....mais il fallait bien reprendre des forces s'il voulait faire quoique ce soit d'autre. Alix en rit et l'aida à s'accommoder convenablement pour faire honneur aux délices présentées. Ravi, il la vit manger avec entrain mais cela ne fut pas de longue durée, elle verdit joliment avant de s'élancer vers la salle de bain d'où pour revenir un moment plus tard, déconfite et presque aussi pâle que Max qui la regardait, angoissé.
C’est rien. Ça va finir par passer. Tu ne m’as pas dit comment tu te sentais ?
Il n'en était pas trop sûr, la douleur avait bel et bien disparu mais une fatigue monstrueuse persistait.
Un peu comme si je venais de me battre à coups de poings avec un gorille...mais je suppose que ça peut aller.
Belle infirmière que je fais ! Ne bouge pas, je te ramène de la solution de force… de la vraie.
Max ne put que sourire. Ne pas bouger! Comme s'il en avait envie, en plus de se sentir aussi faible qu'un nouveau né. Il ne releva pas la douce ironie en référence à sa piètre potion de force...à quoi bon? Elle était maître en potions...lui non et ne s'en souciait pas trop!
La preuve est qu'après avoir avalé la fameuse potion il sentit ses forces revenir peu à peu. Avec une dévotion merveilleuse elle le rafraichit, lui fit enfiler du linge frais, le câlina amoureusement puis alla elle même prendre une douche et revêtir une nouvelle tenue. Max n'avait aucune intention de rester cloitré dans sa chambre toute la journée. Bien entendu entre vouloir et pouvoir...Après deux tentatives, frustrées, de tenir convenablement sur pied, il dût se reconnaître incapable de faire un pas. On appela Lev à la rescousse et celui ci se fit un plaisir en le prenant sous sa tutelle...
Allez, viens, mon petit sorcier, que Papa Lev te porte au soleil.
Max grogna, enragé et se refusa carrément à se laisser porter. Têtu comme il était, il fallut bien se plier à son caprice et Lev, rigolant de toutes façons, le soutint de son mieux alors qu'il trainait péniblement les pieds vers la terrasse. Ça prit du temps et grincements de dents. En nage et écroulé de fatigue, comme s'il venait de courir une marathon, Max se laissa choir sur le premier transat venu avec un grognement d'aise.
Eve qui faisait bronzette accourut lui souhaiter la bienvenue, ravie de le voir de retour au monde des vivants après les peurs qu'il leur avait fait passer. Il serra sa main entre les siennes.
Suis désolé de t'avoir laissée tomber tout ce temps...mais on se rattrapera dès que je pourrai tenir debout...pour le moment...je crois que...j'ai besoin de vacances.
Faute de pouvoir faire mieux, il se laissa dorloter sans aucune arrière pensées. Exigeant presque de sa belle, qu'elle reste auprès de lui, jouant les tyrans avec Lev et Eve, les envoyant chercher ceci ou cela et profitant de ces instants pour embrasser Alix comme si sa vie en dépendait.
Parfois piquer une tête dans un ravin a ses bons côtés! assura t'il entre deux baisers, mais je t'en supplie, mon amour...ne me force pas à répéter souvent l'expérience!
Il gagna une tape au bras qui finit en étreinte...le bonheur était là, enfin à portée de sa main.
Une fois le soleil couché, il fallut reprendre le chemin vers l'intérieur. Encore cette fois l'aide du jeune africain se révéla précieuse et au bout de ses peines, Max se vit, cette fois, installé au séjour, accommodé dans le divan, prêt à jouir d'une soirée au calme, entouré de soins, écoutant les histoires de Lev qui faisait le pitre pour la compagnie.
Ne profite pas que je ne peux rien te faire, Lev...gare à toi avec ce que tu racontes!
Mais Lev se contenta de se mettre hors d'atteinte en riant de plus belle, se jucha sur un tabouret et s'en donna à cœur joie.
Mais c'est que vous auriez du voir la tête que tirait ce mioche la première fois qu'il a vu un petit serpent à deux pas de lui...
Brève imitation de Max, à 17 ans, louchant de plus belle...
Petit serpent!? C'était un cobra...
Et puis la fois où le rhino nous fonçait dessus...ça, mesdames, ça valait le coup...
Et ainsi de suite, tenant son public, se tordant de rire aux dépens de son copain...qui mine de rien était celui qui s'amusait le plus.
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 4 Aoû - 1:02 | |
| Le bonheur ça tient finalement à si peu de chose. Croire Max perdu avait transformé Alix. Enterrée la glaciale femme d’antan, elle se serait ouvert les veines si ça avait pu secourir celui qu’elle avait choisi comme compagnon de vie. Il ne fallut pas en arriver là. Grâce aux potions et sortilèges prodigués, le blessé récupéra très rapidement. S’en suivirent des aveux de part et d’autre. L’entente était retrouvée, à la grande joie de tous. Prendre soin de Von Falkenberg fut la priorité absolue. Ce grand énergique devait encore patienter avant de courir ou danser. A peine plus gaillard qu’un nouveau-né, il se laissa gentiment dorloter tout en exerçant un certain despotisme comme savent le faire parfois certains malades. Tous s’y plièrent sans renâcler. Trop heureuse, Alix ne lui en voulut pas de cet aspect « tortionnaire » ; elle en riait sous cape, simplement. Les soirées, animées par la verve imbattable de Lev, ne manquaient pas de sel. Elle était ravie d’apprendre des petits « secrets » sur celui qu’elle aimait en dépit de tout. Afin de paraître crédibles aux yeux de ceux au courant du terrible « accident » de Max, ils décidèrent de s’octroyer au moins quinze jours de farniente. Les progrès du blessé augmentaient régulièrement mais Miss Blackstorm mettait un frein volontaire à leurs ébats :
Garde tes forces pour plus tard, tu en auras bientôt besoin.
Chaque nuit passée lovée dans les bras de Max lui suffisaient amplement. Néanmoins, le bébé restait comme une épine de discorde dont ils évitaient sciemment de parler. Cela passait au second plan, pour elle en tout cas. Bientôt, le jeune homme put se passer d’aide dans ses déplacements. Fidèle, Lev était resté quelque temps puis il rentra au campement, promettant de revenir aussi souvent que possible histoire de vérifier qu’ils ne s’étripaient pas. Ce tendre délai n’en fut pas pour autant stérile. L’inactivité déplaisait à Alix qui, naturellement, reprit à fond les leçons de Miss Adams. Maintes potions complexes s’exécutèrent, de même que divers sortilèges ardus. Attentive et douée, l’élève faisait le bonheur de son éducatrice. Pourtant…
La soirée s’annonçait délicieuse. Complices, Eve et Alix, s’octroyant une bonne détente après des heures laborieuses, avaient pêché dans l’après-midi. Laissant Max somnoler dans le hamac sous la garde d’un des domestiques, en douce elles prirent canot, palmes et tuba. Sans souci des requins grâce à un répulsif mis au point par l’aînée, les filles purent s’en donner à cœur joie. Eve paraissait aux anges de pouvoir jouer avec des tortues marines ; un dauphin vint même leur faire coucou. Les récifs étant importants, elles n’eurent aucun mal à remplir leur manne de crustacés charnus. Quelques poissons en prime, elles remontèrent au sec. Alix confia l’élaboration d’un feu sur la plage à Daudi mis dans la confidence tandis qu’elles allèrent se changer puis ramener un Von Falkenberg intrigué par leur mine conspiratrice. Un vrai festin les attendait. Faire griller les poissons et cuire les mollusques, tout ça dans la bonne humeur alimentée par du vin, fut très amusant. Eve y alla de rengaine de son pays, Max lui donnant la réplique à sa façon. Rires et chants ponctuaient le déclin du soleil quand un son complètement incongru brisa l’atmosphère. Pas besoin d’un dessin pour Miss Blackstorm. Décomposée, elle se mit frénétiquement à étouffer le feu avec du sable avant de lancer un « evanesco » aux reliefs de leurs agapes :
Le « cridurut » ! Ils sont ici !
Eve et Max la regardaient comme si elle avait brusquement perdu la boule.
Vite, La forêt !
Ils n’avaient pas l’air de piger :
J’expliquerai après, vite, vite !
Eve d’un côté, elle de l’autre, elles soutinrent Max dans une galopade effrénée vers les cocotiers. Ils s’enfoncèrent loin dans la végétation, haletants, gagnés par un vent de panique indescriptible. Quand elle les jugea à bonne distance de la plage, Alix consentit à une halte :
J’ai protégé notre environnement contre tout intrus porteur de la marque. Si ça a sonné, c’est que des Mangemorts ont débarqué. Comment diable ont-ils pu nous trouver. Notre stratagème était pourtant parfait, nos traces totalement effacées…
Trop agitée pour penser correctement, Miss Blackstorm s’imposa au calme alors que Max aussi s’interrogeait.
J’ai lancé la protection du jour où nous sommes arrivés. Je me méfiais… Je…
Des hurlements déchirèrent la nuit. Le trio s’entreregarda, consterné.
*Ils sont en train de massacrer les domestiques…*
Avant qu’elle n’ait pu le retenir, Von Falkenberg avait bondi. Immédiatement, elle fut sur ses talons, tentant de le ramener à la raison :
Tu es trop faible, Max, attend.
Mission impossible. Des êtres vils s’en prenaient à sa maisonnée, rien ne le freinerait sauf :
Petrificus totalus !
Plongeant dans le sable, elle s’agenouilla près du corps raidi :
Désolée, pas le choix. C’est ce qu’ils veulent : nous amener à eux. On va y aller mais en catimini. Promets-moi d’être raisonnable ; je te libère.
Un clignement d’œil et un finité plus tard, le trio reformé se dirigea vers la maison d’où émanaient cris et gémissements. Par sécurité, ils préférèrent se séparer. Max fila vers l’arrière du bungalow, Alix et Eve poursuivirent vers l’avant. A la surface de la piscine flottait un corps ensanglanté. De justesse, l’ex-mangemorte évita le hurlement de sa compagne en lui plaquant une main sur la bouche.
Ne regarde pas, ma chérie. Tu devrais peut-être te cacher dans la remise, je…
Déni de Miss Adams qui retrouva pied. Lentement, guidées par d’affreux sons, elles progressèrent. Toutes les lumières du salon brillaient. Se planquant de chaque côté de la double porte-fenêtre, ce qu’elles virent aurait remué les tripes de n’importe qui. Ils étaient quatre, quatre encagoulés qui « s’amusaient » avec deux hommes. Interdite, Alix dut se fourrer le poing en bouche pour ne pas crier en identifiant l’un d’eux :
*Lev ! Ils ont Lev ! Qu’est-ce qu’il fait là ?*
Pour la cinquième fois, ricana un Mangemort, c’est bien Blackstorm et Von Falkenberg qui habitent ici ? Endoloris !
Epouvantée, Alix ne remarqua pas l’air butté de la jeune Adams qui, inconsciente, fonça en agitant sa baguette. Dans un juron à faire pâlir, Alix lui plongea dessus, lui évitant un « avada » final. Roulant ensemble, les filles se retrouvèrent dans un coin du salon.
La voilà ! exulta l’un. Le maître sera content.
Ouais, rit un autre. La prime est pour nous ! On a bien fait de pister les hiboux.
Délaissant leurs victimes, le quatuor s’avança vers Alix et Eve. L’aînée se redressa :
C’est moi que vous voulez. Je me rends mais ne la touchez pas, elle n’a rien à voir avec tout ça !
Les dés en étaient-ils jetés ? Un mouvement surpris dans le dos des adversaires lui prouva le contraire. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 4 Aoû - 16:02 | |
| Pouvait on rêver mieux? Pour Max, la réponse était simple: non! Se réveiller tous les matins, au paradis, avec la femme qu'il aimait à ses côtés suffisait amplement pour le combler.
Combien de jours s'étaient écoulés depuis leur retour à Zanzibar? Il n'en savait pas trop rien et pour une fois dans sa vie, s'en fichait royalement. Ces journées de farniente totale, à se laisser choyer, récupérant peu à peu se forces, s'étaient écoulées dans la plus parfaite des harmonies. Alix avait repris les cours de la jeune canadienne et il n'y avait pas soirée sans que Max n'eut droit au compte rendu de ses progrès...mais cela n'était pas la seule chose qui retenait son attention, sa bien aimée avait repris des couleurs et semblait en pleine forme. Un petit détail le tracassait néanmoins, elle ne parlait jamais de leur enfant. Max devinait que cela ne finissait pas de la rendre heureuse mais s'accrochait à l'espoir de la voir un jour l'accepter pleinement.
Paresseusement allongé dans son hamac, Max se laissait bercer par la brise. Les filles avaient disparu depuis un bon moment et aux dires de Daudi, elles nageaient. Il aurait bien voulu être de la partie mais ne se sentait pas assez en forme et opta pour s'offrir un petit somme. À son réveil, le domestique lui avait faussé compagnie, l'après midi tombait dans un éclaboussement final de couleurs, ne restait qu'Oscar, bien installé sur son ventre, dormant comme le chat sans problèmes qu'il était. Max le caressa distraitement et attendit, gentiment, qu'on vienne s'occuper de lui. Cela ne tarda guère. Alix et Eve, riant, complices parfaites, vinrent le chercher pour l'emmener vers la plage.
Qu'est ce que vous mijotez, toutes les deux?
On ne lui dit rien et il dût attendre à arriver à destination pour découvrir la surprise : une grillade au bord de la mer. Poissons, mollusques et crustacés étaient déjà au feu, sous l'œil expert de Daudi.
Dûment installés, le festin débuta. Tout était absolument parfait. Le repas délicieux, le vin frais à point, l'humeur au beau fixe. Entre chants, rires et baisers volés, la soirée s'écoulait comme un rêve...qui connut la plus abrupte des fins! Un étrange son rompit la cadence joyeuse et Alix sembla devenir folle, éteignit le feu et fit disparaitre toute trace du festin.
Le « cridurut » ! Ils sont ici !
Eve et Max échangèrent un regard éberlué mais le moment n'était évidemment pas aux explications.
Vite, la forêt!
Ne resta qu'à obéir. Max se vit entrainé dans une course folle vers la palmeraie toute proche avec juste le temps de dire à Daudi de se mettre à l'abri.
À bout de forces, Max ,qui n'était pas encore en forme pour se lancer dans ces aventures, se laissa tomber à genoux sur le sable, essayant de reprendre son souffle, écoutant sa belle donner enfin une explication:
J’ai protégé notre environnement contre tout intrus porteur de la marque. Si ça a sonné, c’est que des Mangemorts ont débarqué. Comment diable ont-ils pu nous trouver. Notre stratagème était pourtant parfait, nos traces totalement effacées…
Si elle avait annoncé une attaque extraterrestre Max n'aurait pas été plus surpris.
Quoi? Mais comment? C'est impossible...comment ont ils retrouvé notre trace? Personne n'est censé de savoir que nous sommes ici...sauf Lev, bien sûr, mais...
J’ai lancé la protection du jour où nous sommes arrivés. Je me méfiais… Je…
Alix n'eut pas le loisir de terminer sa phrase, des hurlements de douleur, déchirants, les figèrent sur place.
*Ces monstres s'en prennent aux domestiques!*
Sans le penser deux fois, aveuglé de rage Max bondit sur ses pieds et s'élança vers la maison, prêt à défendre son fief...il n'alla pas bien loin et se retrouva étalé par terre, incapable de bouger. Alix s'agenouillait déjà près de lui, baguette brandie.
Désolée, pas le choix. C’est ce qu’ils veulent : nous amener à eux. On va y aller mais en catimini. Promets-moi d’être raisonnable ; je te libère.
Elle avait raison et mit fin au sortilège. Le moment était venu d'avoir une stratégie.
Nous allons nous séparer...vous deux allez par le devant de la maison...je vais par l'arrière, il y a quelque chose que je dois y prendre. Ne vous exposez pas, mes chéries...on se revoit dans un moment!
Course silencieuse vers le pavillon. Max se glissa comme une ombre vers l'entrée postérieure. Il fit glisser le panneau vitré, sans aucun bruit et se coula à l'intérieur. Pas besoin de lumière, le jeune homme savait exactement ce qu'il cherchait et où le trouver.
Un cri atroce d'agonie lui vrilla les tympans. Son cœur cognait furieusement dans sa poitrine. Animé d'une haine qui lui était inconnue jusqu'à cet instant, il engagea le chargeur dans le pistolet et le passa au ceinturon puis alla prendre la carabine de chasse à mire de précision gardée dans l'armoire. Il savait sciemment ne pas avoir besoin de beaucoup de munition...l'enjeu se gagnerait par vitesse et surprise et..à la bonne vieille façon moldue!
Sans faire plus de bruit qu'un chat, il longea le large couloir. à moitié chemin, l'éclat d'une paire d'yeux dorés brillant dans la pénombre le firent presque sursauter.
*Sherkan...*
La bête s'approcha, elle semblait comprendre que quelque chose se passait, parce que sans émettre le moindre bruit, elle avança aux côtés de Max jusqu'à l'entrée du salon illuminé. Le spectacle offert le paralysa d'horreur, un instant. Là, se trouvaient quatre mangemorts, vêtus de noir et encagoulés, deux hommes étaient à terre...Daudi et...Lev.
Max jura entre dents. Que diables faisait son ami là? Il serait sûrement venu leur faire une surprise et était tombé en plein guet-apens. Les mangemorts l'avaient torturé, c'était son cri qu'il avait entendu tantôt. Le sang ne lui fit qu'un tour mais les encagoulés avaient trouvé d'autres victimes: Alix et Eve étaient là, à leur merci. Eux, ils exultaient, pensant déjà au bonheur de leur exécrable maître, à la récompense gagnée.
On a bien fait de pister les hiboux.
Ces mots retinrent l'attention de Max mais pas pour longtemps, déjà Alix avançait au devant des tortionnaires.
C’est moi que vous voulez. Je me rends mais ne la touchez pas, elle n’a rien à voir avec tout ça !
Elle mettait son corps en écran, pour protéger Eve, qui pâle comme une morte, tremblait de tous ses membres.
*Ça, jamais!*
Celui qui semblait être le chef du groupe, ricana, féroce et levait sa baguette, sûrement pour jeter un Doloris à la dissidente. Le coup de feu claqua les prenant tous de court et surtout le chef qui se tournait déjà prêt à faire usage de son arme...sauf qu'il n'avait plus sa main...elle gisait, déchiquetée, un peu plus loin, tenant encore la baguette inutile.
Décontenancés, les mangemorts restants furent un peu lents à la détente, tandis que leur chef hurlait comme un damné aux portes de l'enfer. C'est le moment que choisit la panthère pour sauter à la gorge de l'encagoulé le plus proche, le mettant très efficacement hors d'état de nuire. Le troisième se tourna vers Alix et Eve, baguette brandie, prêt à lancer un Impardonable mais un rayon vert l'atteignit de plein fouet. Le dernier n'eut aucun droit de réplique, il leva son bout de bois vers Max qui fit jouer la gâchette de son arme...
Laisse, Sherkan!
À contre cœur, l'animal lâcha sa proie. L'homme avait la gorge en lambeaux mais émettait encore des râles affreux, sans aucune arrière pensée, Max dégaina le pistolet et lui tira une balle dans la tête. Sauf les cris du manchot, un silence épais plana sur le carnage.
On va lui régler son compte, à celui là!
Max avança vers le blessé tandis qu'Alix accourait s'occuper de Lev et de Daudi. Pétrifiée, derrière un fauteuil renversé, Eve semblait à point de s'évanouir.
Va aider Alix, ma puce!
Il attrapa le mangemort par la peau du cou, ignorant ses hurlements et jurons, l'entraina vers la terrasse, le laissant tomber sur les dalles comme un fardeau. D'un geste furieux, Max lui arracha la cagoule pour le dévisager.
Tu attaques ma maison, t'en prends aux miens...que croyais tu, immonde charogne, qu'on allait se laisser faire si facilement? Réponds moi...tu croyais que ce serait si facile!?
Maudit moldu!, gueula l'autre.
Max frappa ce visage pâle, tordu de haine puis le força à le regarder, bien en face tout en lui pointant son pistolet sur le front moite.
Mais pas du tout...tu viens me chercher mais tu ne sais même pas quelle tête j'ai...je suis un sang pur...bien plus que toi, vermine...je suis Max von Falkenberg et te jure que je serai aussi la dernière personne que tu verras avant d'aller en enfer...ce qui sera fait dans un moment...seulement que juste avant je voudrais quelques réponses.
Sans se gêner d'utiliser la main gauche pour se servir de sa baguette, il fit apparaître une petite fiole, qu'il promena sous le nez de son prisonnier avec un sourire cruel.
Tu connais?...Méthode indolore de soutirer la vérité...bon, indolore dans ton cas, c'est trop dire. T'en fais pas pour ta main...tu en auras plus besoin!
Max n'avait pas âme de tortionnaire mais en cet instant il se sentait pleine d'une haine sourde. Lui, qui n'avait jamais tué une mouche à moins d'en avoir besoin, qui n'aimait même pas la chasse venait de tuer deux hommes sans ciller et s'apprêtait à en expédier un autre au royaume des ombres, sans aucun sursaut de conscience. Il força l'homme à boire le Veritaserum après l'avoir soumis à un Impero.
Qui d'autre sait que vous êtes venus ce soir? Ton Maitre t'a envoyé?
Non. Le Maître ne sait rien. Personne ne sait rien.
Comment avez vous su où nous trouver?
On a pisté des hiboux.
Des hiboux? Quels hiboux?
L'homme avait le regard las, la perte de sang se faisait sans doute sentir, il ne tarderait pas à sombrer dans l'inconscience, cas étant, il se verrait dans l'obligation de le ranimer pour lui soutirer tout ce qu'il fallait savoir.
Des hiboux qui partaient d'ici pour l'Angleterre et ceux qui y revenaient.
Cette histoire le turlupinait gravement. Jamais il n'avait employé ce moyen pour se communiquer avec quiconque, savait sciemment qu'Alix ne l'aurait pas fait non plus...restait...
Un juron lui échappa. L'interrogatoire serré se poursuivit un moment encore mais le mangemort n'avait plus rien à dire. Ses compagnons et lui s'étaient lancés, à l'aveuglette dans l'aventure, attirés par l'appât du gain. Max savait que la récompense pour la capture d'un déserteur aux rangs de Voldemort était mirobolante, de quoi donner des idées à n'importe qui. Il ne restait qu'une chose à faire. L'idée n'était pas pour lui plaire mais l'enjeu était énorme, impossible prendre un risque pareil. Au coup de feu, suivit un silence lugubre. Abandonnant le cadavre sur place, il récupéra le corps flottant dans la piscine.
Pauvre Ibrahim...mauvais moment, mauvais endroit!
Déposant le corps du domestique sur un de transat, il se dirigea vers l'intérieur, se sentant soudain très las.
Alix et Eve avaient transporté Lev et le pauvre Daudi à une des chambres et prenaient sûrement soin d'eux. Restait à mettre un semblant d'ordre dans le salon ravagé. Magie opérant, les corps des mangemorts disparurent autant que celui de la terrasse, cette nuit ils serviraient de pâture aux requins du coin.
Lev avait repris connaissance mais il faudrait quelques jours de bons soins magiques pour lui faire oublier la torture des Doloris. Mais même s'il avait le semblant gris de douleur, le jeune africain se trouva la force de sourire à son ami, en le voyant apparaître avec ses allures de spectre vengeur.
On les ...a eus, hein?
Oui...tu peux le dire, mon vieux!
Daudi était lui aussi éveillé et roulait des yeux affolés. Sans demander l'avis de personne Max lui envoya un miséricordieux Oubliettes, jamais il ne devait ce souvenir de l'horreur de cette nuit.
Alix administra une dernière potion à Lev lui assurant qu'il allait dormir comme un bébé, chose qu'il faisait deux minutes plus tard. Eve, dans un coin, avait l'air d'un enfant perdu.
Allons dehors, Lev doit se reposer, Daudi aussi.
Un fois de retour au salon, il enlaça Alix dans une longue étreinte sans mots avant de se tourner vers la jeune canadienne.
Je crois que ce soir tu as eu un exemple de ce que peut être notre monde, Eve. Je suis désolé que tu ais dû passer par pareille expérience mais ceci s'est passé par une seule et unique raison...quelqu'un a commis une erreur, une grave erreur.
Son regard censeur devait dire plus que mille mots parce que la jeune fille se mit a trembler de plus belle.
C'est moi qui l'ai commise. Je n'ai pas pris la précaution de te prévenir que personne...absolument personne ne devait avoir vent de notre destination, même pas tes amis...ou ton ami, plutôt. Les mangemorts ont pisté tes hiboux, c'est ce qui les a induits à venir ce soir.
Il retint Alix qui semblait vouloir aller tordre le cou à Eve.
Pas de souci, ma chérie, le danger est enrayé. Personne d'autre qu'eux n'avait le moindre soupçon, je m'en suis assuré, maintenant il ne reste personne pour aller souffler notre petit secret à Voldemort. D'ores en avant nous savons qu'aucune précaution n'est de trop.
Parcimonieusement, il alla vers le meuble bar et servit trois verres mais au moment de les leur tendre sa main tremblait piteusement.
Je n'avais jamais tué un être humain avant ce soir...et j'espère que ce sera la dernière fois...mais si besoin était, je le referais.
S'emparant de son verre il le vida cul sec et s'en resservit un autre, il ne buvait que rarement, mais une fois ne fait pas coutume...inutile de supposer que le sommeil serait au rendez vous cette nuit. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 6 Aoû - 18:54 | |
| Tout semblait si parfait… Après l’orage, le beau temps… Miss Adams avait vraiment admiré la maîtrise d’Alix face à l’accident de Max. Vu son attitude, Eve ne douta plus que l’ex-mangemorte aimât réellement Von Falkenberg. Cela la rassurait d’un côté de les voir se rapprocher. Quel dévouement… L’apprentie sorcière en apprit des choses durant cette période ! La confection des potions et onguents nécessaires à la guérison lui donnèrent le tournis. Les sortilèges à appliquer lui parurent beaucoup trop complexes pour ses capacités. Quand, enfin, le rapatrié à Zanzibar put gagner la terrasse (non sans aide), Eve lui sauta gaiment au cou. Voir l’entente du couple recouvrée satisfit son romantisme. Croire qu’elle allait sagement se la bronzer douce était sans compter sur l’énergie de Miss Blackstorm. A nouveau au turbin, Eve suivit néanmoins docilement toutes les directives imposées. Progresser était le but et, là, la jeune fille devait admettre les compétences parfaites de son aînée. Une complicité s’en retrouva renforcée. Les efforts d’Eve se virent souvent récompensés ; sourire, gallion, ou simple signe approbateur, suffisaient à son bonheur. C’était son idée à elle, Alix voulait détendre Max. Une partie de pêche s’organisa entre elles. Emerveillée, Eve goûta aux jeux nautiques en compagnie des tortues et myriade de petits poissons. Leur panier d’osier fut vite rempli de mollusques et crustacés. Il ne resta qu’à les confier aux soins du fidèle Daudi avant d’aller se doucher et se changer pour la fête. Belle fête, en vérité ! Emoustillée par le vin, rassasiée des grillades, Eve se révéla une cantatrice inédite. Gaiment, elle entonna un répertoire bizarre aux oreilles de certains. Du français avec un accent appuyé résonna dans la nuit. Puis un son épouvantable brisa l’ambiance. Ne comprenant rien, la Canadienne ne put qu’obéir aux ordres d’une Alix devenue folle. Il fallut courir vers les arbres en soutenant Max encore faible. Une fois à l’abri du feuillage, Miss Blackstorm consentit à s’expliquer :
J’ai protégé notre environnement contre tout intrus porteur de la marque. Si ça a sonné, c’est que des Mangemorts ont débarqué. Comment diable ont-ils pu nous trouver. Notre stratagème était pourtant parfait, nos traces totalement effacées…
*Des Mangemorts !*
Malgré elle, Eve trembla. D’après ce que son ami Davis lui en avait dit, ces sorciers étaient de cruels sanguinaires. Comme pour confirmer son épouvante, des cris retentirent, des cris qu’elle n’avait jamais entendus, des cris de souffrance intense. Max y réagit immédiatement en fonçant bille en tête, talonné aussitôt par Alix. N’ayant pas d’autre choix, Miss Adams sortit de sa cachette et se mit à leur poursuite. Autre coup de folie de l’ex-Mangemorte : elle pétrifiait Max. Pour un peu elle se serait prise un sort de la part de la jeune fille si cette dernière n’avait finalement capté les intensions réelles de Blackstorm :
*Elle ne veut que notre bien. Je devrais cesser une bonne fois pour toute de douter d’elle…*
Von Falkenberg libéré du sortilège dirigea les opérations :
Nous allons nous séparer...vous deux allez par le devant de la maison...je vais par l'arrière, il y a quelque chose que je dois y prendre. Ne vous exposez pas, mes chéries...on se revoit dans un moment!
Quoiqu’elle ait confiance en l’habileté d’Alix, Eve se serait sentie plus en sécurité avec son grand frère. La vue d’un corps surnageant dans la piscine rougeâtre faillit la faire hurler :
Ne regarde pas, ma chérie. Tu devrais peut-être te cacher dans la remise, je…
Non, ça va… Je veux aider.
Si elle avait su… peut-être aurait-elle changé d’avis. Ce qu’elle vit lui glaça les sangs. Là, au sol, entourés de quatre sinistres encagoulés, gisaient deux corps. Un des maudits rit :
c’est bien Blackstorm et Von Falkenberg qui habitent ici ? Endoloris !
Lev, ce charmant jeune homme de couleur, se tordit sous une souffrance intolérable. C’en était trop pour les nerfs de la Canadienne :
Vous n’avez pas le droit ! rugit-elle en se découvrant, prête à appliquer le stupéfix appris.
Un battement de cils plus tard, elle roulait au sol avec Alix tandis qu’un éclair vert frappait l’endroit où elle se tenait. Qu’avait-elle fait ? Gaffer à coup sûr ! Maintenant le quatuor infernal venait les trouver. Bravement, Alix se releva, s’interposant :
C’est moi que vous voulez. Je me rends mais ne la touchez pas, elle n’a rien à voir avec tout ça !
*Fais pas ça !!!*
Le monde explosa ! Max, surgi de nulle part, mieux que Rambo, tira. Une main s’arracha tandis que dans les giclées de sang Sherkan égorgeait un agresseur. Le troisième les visait…
AVADA KEDAVRA !
Exorbitée, Eve vit Alix expédier, impavide, le sortilège de mort. Un coup de feu puis… régna un silence affreux, entrecoupé des cris du seul survivant. Dire qu’Eve était choquée était peu dire. A l’instant, elle aurait voulu être n’importe où mais surtout pas là. Max la sortit de son chaos :
Va aider Alix, ma puce!
A quoi faire ?
Question stupide mais Miss Adams était trop bouleversée pour réagir correctement. Tout ce sang répandu, l’odeur, ces corps… Elle fut à deux doigts de tourner de l’œil. Mais la compagne de Max donnait l’exemple : il fallait secourir les victimes. De son mieux, elle seconda Alix à transporter les blessés dans une chambre. Hermétique, l’aînée appliqua des sortilèges, fit apparaître des potions qu’elle força à boire Lev et Daudi.
*J’suis nulle ! Complètement nulle*
Que faire d’autre que d’observer. Le pire était encore à venir mais elle l’ignorait. Un coup de feu la fit sursauter. Sans besoin d’un dessin, elle comprit que Max venait d’exterminer le dernier des malfaiteurs. Quelques instants plus tard, il apparaissait et donnait l’oubli à Daudi tandis que Lev s’enfonçait dans le sommeil réparateur.
Allons dehors, Lev doit se reposer, Daudi aussi.
Dehors ? Mais…
Revoir le théâtre sanglant ne la tentait pas. Elle aurait préféré demeurer dans cette chambre à veiller les rescapés. Non… Max y tenait, elle suivit, épaules basses. A son grand étonnement, le salon était nickel comme si rien ne s’y était produit.
*Il a nettoyé, c’est déjà ça*
Un peu réconfortée, elle souriait au couple qui s’enlaçait quand Max la fusilla du regard :
Je crois que ce soir tu as eu un exemple de ce que peut être notre monde, Eve. Je suis désolé que tu aies dû passer par pareille expérience mais ceci s'est passé par une seule et unique raison...quelqu'un a commis une erreur, une grave erreur.
J’ai… J’ai rien fait ! bredouilla-t-elle en claquant des dents.
Qu’est-ce qu’il allait imaginer ? Que lui reprochait-il ? Alix fronçait les sourcils… Rien de bon ne se préparait.
C'est moi qui l'ai commise. Je n'ai pas pris la précaution de te prévenir que personne...absolument personne ne devait avoir vent de notre destination, même pas tes amis...ou ton ami, plutôt. Les mangemorts ont pisté tes hiboux, c'est ce qui les a induits à venir ce soir.
Le rugissement d’Alix à son encontre lui fit rentrer le col telle une tortue apeurée. Les mots plurent, cinglants, cruels. Il fallait qu’elle se défende. Le visage inondé de larmes, elle plaida :
Je savais pas ! On ne m’a rien dit ! J’ai écrit à Davis, seulement à lui, une paire de fois pas plus… Rien de bien grave, je lui donnais des nouvelles de mes progrès grâce à vous deux…
Par bonheur, les derniers aveux du Mangemort manchot avaient révélé qu’aucun autre n’était au courant. Là-dessus Max offrit une tournée générale. Jamais Eve ne l’avait vu avaler des verres à la suite. Il devait être vraiment fâché sur elle, et… sur lui. Le récipient claquant contre ses dents, la jeune fille se força à avaler une gorgée brûlante. Si ses yeux n’avaient pas déjà été inondés de larmes, ils l’auraient été, là.
*C’est pas de ma faute ! Qu’est-ce que j’en savais de leur fuite…J’ai juste signalé leur nom. Qu’est-ce qui m’a pris de suivre Max… Davis aurait très bien pu le remplacer. Dire que je suis coincée avec eux…*
Remords, regrets, chagrin lui pesèrent sur le dos telle une chape de plomb. Par une faute innocente, elle était responsable de la mort de quatre personnes et de dégâts chez deux autres. Si Max avait besoin de plusieurs verres pour se remettre, elle eut l’impression que même un tonneau complet ne suffirait pas à effacer les miasmes de cette nuit d’horreur. Ne buvant presque jamais, l’alcool lui monta très vite à la tête. Si sa précédente ivresse, s’était passée gentiment en compagnie de Davis Burningham, celle-ci ne présageait rien de bon. Même si elle n’avait pêché que par ignorance, Eve culpabilisait à toute pompe. Ni Alix ni Max ne remarquèrent que, mine sombre, elle filait dans sa chambre. Sur son petit bureau, un parchemin vierge, tentateur, la narguait.
*Il attend ma réponse…*
Triste, elle rangea tout le matériel d’écriture et se coucha. |
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