Dès que sa compagne fut retournée à ses occupations, Alix gagna le chemin de Traverse. Si son allure y passait plus inaperçue qu’à l’Allée des Embrumes, sa haute stature attira néanmoins l’attention sur elle. Alix s’en moquait éperdument par force d’habitude. Elle entra au Chaudron Baveur où elle régla sa note avant de monter rassembler ses affaires. Dans la petite chambre qu’elle jugeait sordide malgré sa netteté, Alix lança un « Failamalle » au grand coffre ouvert devant son lit. Les quelques vêtements qui traînaient s’y casèrent seuls, ainsi que les objets de toilettes. Un « Reducto » fut appliqué, le coffre devint une boîte d’allumette qu’elle plaça dans son sac à main. Elle avait maintenant besoin d’un Portoloin. Elle avisa le verre à dent de l’auberge, déposa une noise en dédommagement et le saisit.
L’atterrissage se fit en douceur dans la campagne verdoyante. On apercevait au loin des collines et même des pics escarpés. La grande femme n’eut qu’à tourner la tête pour contempler sa nouvelle demeure. Nouvelle n’est pas le terme approprié pour qualifier l’énorme bâtisse datant d’au moins deux siècles.

* C’est quasiment la réplique du Château de Calista *

Elle n’y a avait pas été heureuse mais qu’est-ce que c’était qu’être heureux ? Alix ne connaissait que certaines satisfactions tirées en voyant les mauvais élèves subir un « Doloris » bien dosé ou quand tous ses cobayes mourraient d’un coup après leur avoir fait ingurgiter un nouveau poison.
Des rideaux immaculés ornaient les fenêtres, de la fumée sortait de plusieurs cheminées. On avait donc suivi ses instructions. Elle avait hâte de découvrir les domestiques engagés par l’agence qui lui avait assuré tout trouver en ordre à son arrivée.
Pas besoin de clef, un coup de baguette suffit à ouvrir la porte en chêne bardée de fer forgé. Alix pénétra dans le hall et se sentit aussitôt « chez elle ». L’agence avait respecté ses engagements, tout était propre et net. Elle marcha sur un marbre noir impeccable, leva les yeux sur des portraits illustrant des scènes de chasse… aux moldus, quelques tableaux d’ancêtres – mais pas Calista – lui firent signe au passage ; elle les dédaigna. Au bout du Hall se découpait une imposante volée de marche, Alix préféra passer la double porte de droite. Elle s’ouvrait sur un immense salon meublé d’antiquités rustiques, bibelots délicats, et de magnifiques sièges confortables. Satisfaite, Alix perçut un mouvement sur sa gauche. Une soubrette en uniforme rayé vert et blanc astiquait de l’argenterie. Elle sursauta violemment sous le
« Humhum » de la propriétaire.

La domestique se leva précipitamment et en réponse, Alix reçut :

Miss Blackstorm ? Déjà? Nous ne vous attendions pas de sitôt!

Ce n’est rien, dit Alix, impassible. Mes appartements sont-ils prêts ? Mes meubles arrivés ?

L’autre assura que tout était comme la jeune femme l’avait désiré et qu’elle pouvait emménager immédiatement.

Permettez-moi de me présenter, je suis Penny Thrall, bonne à tout faire. Avec votre permission, je cours réunir votre maisonnée.

Alix accorda d’un signe du chef. Miss Thrall s’évapora instantanément.
Elle possédait donc tout ça? Alix n’en revenait toujours pas de son… héritage. Tant d’années à trimer pour quelques Gallions alors qu’une fortune n’attendait qu’elle. Elle mettrait la moitié de ses avoirs au service du Seigneur des ténèbres si besoin en était, l’autre servirait ses « œuvres ».

Un instant plus tard, quatre personnes se présentaient humblement. Un homme long et sec, déplumé au teint olivâtre la salua :

Oscar Dry, votre majordome.

Une petite femme dodue en tablier et cheveux gris fit sa révérence :

Dolly Kitchen, votre cuisinière. Bienvenue, Miss Blackstorm.

La troisième était une femme aux traits durs et froids:

Je suis Miss Irma Icewood, votre intendante et femme de chambre.

La dernière, Alix la reconnut sans peine puisqu’elle venait de lui parler peu avant.

Icewood reprit :

Nous disposons également de deux elfes : Doxy et Rosy. Deux fainéants, si je puis me permettre, mais fidèles. Votre chambre est prête ainsi que votre laboratoire. Désirez-vous dîner à l’instant ou compléter votre installation ?

Le ton dénué de sentiments plut à Alix qui arbora le seul sourire qu’elle connut ( en coin, peu expressif)

Je désire me changer avant de dîner. Faites simple, comme vous en avez reçu l’ordre. Montrez-moi ma suite.

L’intendante s’inclina puis se dirigea vers l’escalier.
Des deux étages, Alix n’en entrevit qu’un seul ce jour-là. Ses appartements couvraient la moitié de ce palier. Avec révérence, Irma laissa passer devant la propriétaire qui découvrit un élégant boudoir assez intime qu’enfilait une chambre spacieuse dotée d’un baldaquin tendu de velours vert, sa couleur fétiche. La grande femme jeta un œil à l’ameublement, s’approcha d’une penderie dont elle vérifia le contenu. Toutes les robes achetées en France y étaient, elle serait très élégante, là-dedans. Fouillant son sac, elle sortit la boîte d’allumette transformée un peu plus tôt et la posa sur le sol. Un petit coup de baguette, l’objet reprit ses dimensions normales.

Vous rangerez ça plus tard. Laissez-moi maintenant.

Alix visiterait le reste le lendemain. Pour l’heure, rien ne l’agréerait plus qu’un bain prolongé. Alix ouvrit son coffre, préleva ses effets de toilette, et se dirigea vers la pièce du fond qu’elle devinait adaptée à ses besoins.

Des la fin de la réunion, l’homme a la cape avait tenu a rencontrer Blackstorm, qui venait d être nommée lieutenant. La réponse à sa lettre portée par un corbeau au regard sinistrement rouge ne tarda pas. L’heure fixée étant nocturne, Larsen mit sa cape après lui avoir fait subir un « recurvite », pour qu elle garde sa couleur si sombre que même les nuits sans lunes ni étoiles s‘en trouvaient noircies. Il ne mit pas sa cagoule, inutile de cacher son visage à Alix, qui d’ailleurs, l’avait déjà vu lors de la soirée chez les Malefoy. Cependant, il resta immobile quelques instants avait de transplaner, afin de détendre les traits de son visage pour qu’il ne soient pas agressifs, Blackstorm, déduisait vite.

La ruelle était sombre, mais pas autant que Larsen et son habit lorsque le Bras droit du Seigneur des Ténèbres y transplana. De sa démarche lente et assurée, le pas tranquille, mais ferme, il marcha jusqu’à la porte de chêne, traversée de fer forgée. Lars resta trois minutes dehors avant de sonner, trois minutes durant lesquelles, le Mangemort s’assura d’une chose essentielle… Qu’il ne se soit pas trompé de maison… Non, c’était bien la bonne adresse, rassurée, il sonna. La personne qui l’accueillit était un Majordome grand, plus presque de taille équivalente à la sienne, et beaucoup plus sec que lui, grand homme, mais également puissant, et athlétique.

Sans accorder beaucoup d’importance au majordome, le Mangemort à la cape le suivit d’un air distrait, observant avec intérêt les visages sur les tableaux, admirant le travail d’architecture du manoir.

Dressée près de la cheminée, ses yeux bleu nuit fixant la porte, Alix attendit son visiteur. Introduit à la suite du majordome, l’homme à la cape entra.

Merci Oscar, laissez-nous. Mr Menroth, je vous en prie, installez-vous.

Elle accompagna sa tirade d’un geste en direction des fauteuils laissant le choix du siège à son hôte.

Je ne vous cacherai point la hauteur de ma surprise en découvrant deux messages à mon retour. Je tiens d’abord à vous féliciter pour votre promotion qui me semble plus que méritée. Avant d’entrer dans les détails, puis-je vous offrir une boisson ?

Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers un beau meuble en chêne ouvragé transformé en bar bien garni.
Pour Alix, inutile de proposer du thé à cet homme qu’elle avait en partie jugé lors d’une réception chez les Malefoy. Menroth aimait boire sec, elle aussi à l’occasion. Là, elle en éprouvait le besoin. Si sa personnalité semblait inchangée au commun des mortels, Miss Blackstorm avait été profondément marquée par son séjour à Azkaban. Sa sensibilité nerveuse y fut augmentée, sa rage contre les forces du bien aussi. Deux verres de Pur feu en main, elle servit son visiteur avant de s’asseoir en face de lui.
Ils se toisèrent un instant dans le silence du grand salon. Alix leva son verre :

Au nouveau bras droit et à notre Maître, dit-elle avant d’avaler une lampée.

Elle laissa la brûlure de l’alcool se répendre dans ses membres puis reprit :

Alors, Mr Menroth, que me vaut l’honneur de votre visite ainsi que cette promotion dont je fais l’objet. Pourriez-vous m’éclairer, s’il vous plaît ?

Bien callée dans son siège, elle ne pouvait empêcher une certaine angoisse lui titiller cet organe appelé coeur. Pourtant rien dans l'attitude de son hôte ne témoignait d'une hostilité ou menace quelconque. Mais avec un homme de cette envergure, passé maître dans la dissimulation, Alix redoutait de rater un signe révélateur.

Son visiteur semblait plus détendu qu’elle-même. L’alcool aida Alix à écouter avec l’attention requise les propos émis. Il lui parla d’Azkaban. 14 années ! Comment survivre à ça? Elle qui n’y avait passé que quelques mois devait avouer en être perturbée. Son enfance inflexible dans un manoir glacial était un paradis en comparaison avec ce lieu sinistre.
Lorsqu’il approuva sa nomination de lieutenant et avoua avoir désiré lui porté secours au Ministère, Alix émit un de ses pâles sourire de satisfaction. Elle jugea très étonnant que Menroth lui dise tout cela sans détours ni artifices. Pas l’ombre d’un mensonge ou de vile flatterie, son hôte était d’une franchise déconcertante.

Sachez, Lars, que j’ai beaucoup apprécié également notre discussion chez les Malefoy. J’ignorais alors que je parlais avec le lieutenant du Maître qui allait devenir son bras droit. Je ne m’en réjouis que d’avantage.

Toujours impassible, l’homme à la cape en vint au vif du sujet :

Mais venons-on à la raison de ma visite… Veuillez excuser ma curiosité, mais… D’où peux venir une Mangemort « non-marquée », mais qui possède déjà une telle compétence ?

Alors là, pour mettre le doigt sur le nœud de l’énigme, Larsen venait de le poser en plein.
Il ne fallut pas cinq secondes de réflexion à la jeune femme pour se décider à tout raconter dans les grandes lignes. Enfance particulière auprès d’une grand-mère inflexible et sévère ; études à Durmstrang, etc.

Ma mère était une médicomage française réputée ; mon père, lui, ambassadeur d’Angleterre en poste en Roumanie. Je ne l’ai su que plus tard, il agissait en douce pour le compte du Maître mais pas assez correctement d’après ce que j’ai pu comprendre. La mort de mes parents reste énigmatique. Les Blackstorm sont Mangemorts depuis des générations.
Mon nom a dû réveiller des souvenirs chez le Maître. Je crois que l’on peut faire confiance en son jugement, n’est-ce pas ? Si je ne suis pas marquée, cela viendra sûrement, à moins que le Lord n’ait d’autres vues à mon sujet, qui sait ? Il connaît certainement mes « petites » capacités de déductions, mes « talents » pour les poisons, ainsi qu’un « don » de voyance assez fugace mais réel.

Alix se tut afin d’analyser l’impact que ces révélations avaient sur son visiteur. Lui aussi semblait classer ses informations. Elle n’en sourit que de plus belle. Il lui était toujours agréable de côtoyer des gens à l’intelligence remarquable ; c’était si rare !
Avec Menroth, pas de doute à avoir. Ils vivaient dans les mêmes hautes sphères.

Alors, Lars, votre curiosité est-elle satisfaite ? Si vous avez d’autres questions, je suis à votre disposition.

Les yeux bleus rencontrèrent ceux obscurs de l’hôte. Une espèce d’entente tacite s’échangea.

L’heure n’était plus au déballage historique. Larsen Menroth avait enregistré les dires d’Alix avec une apparente satisfaction.
Il s’étendit alors sur une mission qui fit briller les yeux de la jeune femme. Elle allait enfin servir le Maître, chose attendue depuis son arrivée en Angleterre.
Sur l’exemplaire de la gazette, Alix reconnut sans peine un de ses gardes-chiourme du ministère. Celui-là l’avait méchamment empoignée. Néanmoins elle eut préféré s’occuper de l’autre qui l’avait assommée d’un coup de poing. Son tour viendrait peut-être ? En attendant, Miss Blackstorm décortiqua les phrases émises.

* Il pense comme moi : Shima va trahir. Il va donc s’occuper personnellement du petit frère renégat. M’occuper de Rickman… avec joie.*

Aucun signe extérieur de son débat cérébral ne transparut sur les traits d’Alix. Elle hocha simplement la tête dans un bref assentiment.

Ce sera un véritable plaisir de vous apporter mon soutien, Larsen.

Trempant les lèvres dans son verre, elle dosa chacun des mots suivants :

Je compte utiliser des espions. N’ayez craintes, j’ai le… pouvoir de m’attacher une fidélité indéfectible. Mes poisons subtils sont indétectables. Il en est qui tuent à petits feux si l’on ne prend pas régulièrement l’antidote.
J’attacherai un pisteur aux basques de Shima, un second surveillera Nii Gata, le dernier aura à l’œil Rickman. Cela vous semble-t-il de bonne politique ?
Je vous tiendrai au courant de leurs rapports. Ainsi pourrons-nous combiner nos efforts.

Parler d’empoisonner les gens alors qu’elle avait un visiteur en train de boire en sa compagnie aurait pu déclencher un recul, un doute chez tout autre que Menroth. Pas un muscle de son visage n’avait tressailli preuve du sang-froid extraordinaire de cet homme particulier mais aussi signe d’une confiance dont Alix lui sut gré.
Elle réfléchit à haute voix, cette fois :

Et l’autre Akisuki ? Ne devrait-on pas le filer aussi ? Entre frères… on peut s’attendre à une certaine solidarité. Vous le connaissez mieux que moi, je m’en remettrai à votre jugement.

Nouvelle pause. Un plan se dessinait nettement dans l’esprit rationnel d’Alix, elle venait d’en exposer les grandes lignes. Quelques questions demandaient confirmation.

Vous n’agirez certainement pas seul, n’est-ce pas ? Puis-je également bénéficier de l’aide de quelques fidèles ?
Trois personnes serait idéal, à mon sens. Dois-je en faire la requête au Seigneur ou vous en chargerez-vous ?

Les confirmations de Larsen apaisèrent complètement Alix. Sa remarque pertinente au sujet d’experts en potions dans le camp opposé lui arracha un mince sourire.

* Personne, à ma connaissance, n’est parvenu à m’égaler, encore moins me surpasser, en ce domaine particulier. Aucun risque que cela n’arrive bientôt. *

Aux yeux de néophytes, elle aurait pu paraître présomptueuse. Elle n’était pourtant pas particulièrement imbue de sa personne. Ses expériences antérieures parlaient pour elle, tout simplement.
A la question du choix de ses acolytes, Miss Blackstorm tiqua. Comment trancher entre des membres qu’elle ne fréquentait que depuis peu. La proposition d’élire Kiara, provoqua dans son regard un éclat ravi que ne manqua pas de percevoir son vis-à-vis.

La jeune Ellinger ? Si elle est disponible, elle a toute ma considération. Nous avons eu le plaisir de bavarder ensemble, je remettrais ma vie entre ses mains sans hésitation. Sinon… vous m’excuserez mais je ne vois pas du tout qui serait utile à cette mission. Je n’ai croisé qu’un nombre limité de nos membres. Inutile, je pense, de requérir l’appui des Malefoy… trop repérables, selon moi. Un Green… Marlon a participé à mon évasion, s’il était libre, il m’agréerait.

Larsen Menroth sembla peser cette déclaration. Alix n’en douta pas, il avait d’autres candidats à lui proposer.
Les noms d’Ethan Angel et d’Elisabeth Swann furent énoncés. Alix consentit :

Si vous les jugez aptes, c’est d’accord. Trinquons à nouveau, si vous le voulez bien. A nos réussites !

Deux verres s’entrechoquèrent dans un bel enthousiasme.

Si je l’ose… puis-je vous retenir à dîner ?

Il était déjà tard, Alix ne pouvait l’ignorer. Elle qui adorait la solitude se voyait à présent presque à implorer de la compagnie. Azkaban l’avait changée, elle ne le nierait pas. Sens plus aiguisés, affamée en permanence, soif inédite de société, rage décuplée… La prison fut un curieux cocon d’où émergeait un papillon plus qu’étrange et… dangereux.

Si Larsen s’étonna de cette invitation à brûle pourpoint, Alix eut la surprise de se voir agrée presque aussitôt.
Sous la boutade de son vis-à-vis, elle sourit. Pas un de ses sourires froids habituels mais d’un vrai sourire chaleureux. Peut-être le premier de sa vie !

Parfait, Larsen. Je suis ravie.

Elle ne mentait pas, c’était visible. Oh, le naturel reprit vite le dessus et c’est froidement qu’elle appela sa cuisinière à qui elle jeta des ordres aussi brefs que nets.

Nous passerons à table dans quelques minutes. Dolly sait ce que vite signifie.

De là à dire qu’elle dirigeait sa maisonnée avec une poigne de fer, comprenne qui peut.
Un second « apéritif » fut servi en attendant le repas. Alix hésitait un peu sur les sujets à aborder en cette compagnie singulière.

* Ce n’est pas quelqu’un prêt à se livrer à une quasi inconnue. Trop dévoiler de soi peut se retourner contre vous tôt ou tard… il le sait.*

Elle en revint donc à la mission de Menroth :

Qui aurez-vous sous votre tutelle ? Des gens de confiance, je suppose. Mon « équipe » me paraît correcte. Si la vôtre l’est autant… j’aurai moins de travail.

L’homme à la cape ne se fit pas plus prier pour révéler les noms de ceux recrutés.
Un instant plus tard, Alix lui montra le chemin de la salle à manger. Tout y était dans le style des grandes maisons : cristal, porcelaine, argenterie.

J’espère que ma table vous plaira autant que celle des Malefoy, dit-elle en s’installant.

Elle n’était pas sans se souvenir de la voracité de son hôte lors de cette soirée peu banale. Il est vrai que tout protocole y était exclu. Ici, Dolly s’était surpassée en deux temps trois mouvements. Velouté d’asperge, chapon archiduc se succédèrent avec entrain.
Depuis Azkaban, Alix avait attrapé un joli coup de fourchette. Le régime de la prison était le pire qu’elle ait eu à goûter. Entre deux bouchées, elle osa :

Je me demandais… comment vous avez fait pour résister à 14 années d’emprisonnement ? Je ne crois pas pouvoir subir ça aussi longtemps. Vous êtes-vous évadé ? Vous a-t-on délivré ?

Au fond d’elle-même, elle savait pertinemment qu’elle craquerait avait la fin de la première année. Recevoir des « tuyaux » pouvait s’avérer utile, au cas où.

Il n’avait pas échappé à Lars qu’Alix venait de sourire, ce qui ne lui ressemblait pas. Le sourire était vrai et naturel. Quelque chose d’étrange sur le visage de Blackstorm, un peu comme une expression de démence sur le visage d’un nouveau né. Sans qu’il n’en montre rien, Larsen eut une drôle d’impression à la vue de cette esquisse. Cependant, avant qu’il ne puisse s’arrêter davantage sur cet instant, la jeune femme retrouva sa voix sèche et tranchante, la dénommée Dolly avait intérêt à se grouiller si elle ne voulait pas passer un sale quart d’heure. Le second apéritif fut mangé presque en silence, sans que ça ne soit particulièrement lourd. Tout comme sa complice, l’homme à la cape pensait, se demandant que dire et que faire. Mais cette peine lui fut rapidement épargnée, car Alexandra Blackstorm en était revenue à ce qui l’avait amené là.

-Qui aurez-vous sous votre tutelle ? Des gens de confiance, je suppose. Mon « équipe » me paraît correcte. Si la vôtre l’est autant… j’aurai moins de travail.

La réponse arriva sans attendre, car, s’il avait beaucoup réfléchit, Larsen ne doutait pas des noms, tout était prévu à l’avance, comme à son habitude.

-Il y aura tout d’abord Lucius. La jeune Grey qui travaille au ministère et dont nous avons obtenus nombre de renseignement, ainsi qu’Adamsberg.

Lars n' avait employé uniquement la nom de famille pour plusieurs raisons, il ne voulait pas qu’Alix ailles creuser plus loin sur cette jeune femme et parce qu’en donnant le nom de famille la possibilité que ça soit un homme demeurait plus forte, donc l’identité devenait encore plus floue.

Ils prirent alors le chemin d’une salle à manger richement décorée, tout y était remarquable. Alix en prenant place en même temps que Lars avait parlé et il lui répondit sans hausser le ton :

-Je n’en doute pas.

Alix mangea plus que Larsen. En effet, il avait pris pour habitude de ne manger que très peu avant le genre de mission qu’il avait à réaliser. Ça lui permettait de se concentrer, cependant, il fit un effort, qu’il ne regretta pas dès les premières bouchées.

-Je me demandais… comment vous avez fait pour résister à 14 années d’emprisonnement ? Je ne crois pas pouvoir subir ça aussi longtemps. Vous êtes-vous évadé ? Vous a-t-on délivré ?

Le Mangemort à la cape accueillit cette question avec enthousiasme. Il avala et répondit.

-Vous savez... Résister à ces quatorze années n’est pas simple, mais…

Il frissonna très légèrement, se rappelant avec horreur les images qui lu avaient assaillis l’esprit à cette période et longtemps après, il se rappelait des images de femme morte étendue sur le sol, et surtout, de celle qui l’avait trahis et qu’i lavait tué… froidement. Son seul regret… Oui, il avait éprouvé du remord.

- Il fallait beaucoup dormir, et surtout… apprendre à vivre en faisant abstraction de tout, cesser d’entendre les horreurs que font circuler les Détraqueurs. M%ais surtout, j’ai profité de mon enfermement pour apprendre sur les gens, je me suis arrangé tant de fois pour chaner de cellule que j’ai pu bavarder avec beaucoup de gens… Mais ce qui m’a permis de lutter par instant…

De la poche de sa cape, sans doute des tréfonds, il sortit deux choses, une tête humaine, celle d’une femme, aux cheveux autrefois d’or et aujourd’hui ternes. La peau était vieillit, salie, mais conservé par magie, nul doute que celle-ci avait été très belle autrefois. La seconde était une baguette de sorcier, qui avait sans aucun doute beaucoup servie.

-Cette baguette, je l’ai prise au frère de cette femme. Une femme avec qui j’aurait pu … Quoi qu’il en soit, elle m’a trahis, et j’ai du la supprimer, aujourd’hui, encore j’entend les cris qu’elles poussait lorsque j’ai du lui sectionner la tête à l’aide d’un couteau … à beurre. Rien ne pouvait me réconforter davantage que de regarder ce visage et de me souvenir de ce que je lui avais fait. Ainsi, même les Détraqueurs qui faisaient résonner ces hurlements dans ma tête m’aidaient à lutter contre la perte de mes capacités. J’ai cesser de manger, et j’ai demandé à voir son frère, et qu’il m’amène un objet qui avait appartenu à cette femme. Je savais pertinemment qu’il ne possédait que cette baguette. Il a fini par venir, drôle de hasard le jour même, c’était son anniversaire de mort, les six mois depuis mon arrestation et la fin du Seigneur des Ténèbres. J’en avais résolu que c’était mon dernier coup. Finir le travail, puisque j’était responsable de la mort de tout ceux qui auraient du former ma belle-famille.
Quoi qu’il en soit, il est venu le soir et est entré dans ma cellule après avoir demandé aux aurors de se retirer. Ils lui ont demandé de garder sa baguette pointée sur moi et nous avons parlé longuement, il riait de la fin du Maître. Je paraissait fatigué et épuisé, lorsqu’il a’a montré la baguette, j’ai fais un pas vers lui et il m’a ordonné de reculer. Cependant, l’ai étranglé et me suis emparée de la baguette de sa sœur qu’il avait amenée clandestinement. Quand les geôliers sont revenus, j’ai perdu mon droit de recevoir des visites. J’avais déjà caché cette baguette (Lars montra celle posée sur la table d’un signe de tête) et ils ont récupéré la sienne.
J’ai ensuite été mis dans le quartier où les surveillances sont les plus renforcées. Jamais on ne m’a enlevé le sortilège de camisole que j’avais sur moi. Cependant, j’avais réussi à obtenir des messages de Lucius, de Macnair, de Goyle aussi je crois, et surtout… j’ai pu parler avec les autres prisonniers. Je narguais Black qui n’était pas loin. Cependant, quand il s’est évadé, il est passé devant ma cellule ; je n’ai rien dit.
J’ai fait plus que répondre à votre question je crois, maintenant, mais il serais cruel de ne pas achever. Et la suite répondra à votre seconde question. Un peu des deux propositions.
Fudge venait souvent voir si nous – les Mangemorts- changions de comportement, depuis que Potter disais qu’il était revenu. Je me souviens d’un soir, celui ou Il est revenu, de cette brûlure qui m’avait fait du bien. Enfin, les jours ont continué, on ne m’a enlevé la camisole qu’une seule fois, j’avais forcé un prisonnier devenu fou à se suicider, je connaissais l’histoire de sa vie et je lui racontais ce que « devenait » ses proches. Sebastian Ricthke, qu’il s’appelait. Je l’avais moi-même soumis à l’Imperium et il avait été arrêté. Lorsque les Aurors sont entrés dans ma cellule, ils m’ont posé des questions. Je me souviens, ils étaient huit, tous leur baguettes pointées sur moi… Au moment de leur départ, l‘un d’eux s’est attardé, je l’ai tué et lui autres ont suivis. J’ai aussitôt fait apparaître notre Marque dans le ciel. Quelques instants après, nous nous sommes évadés, Il était là. C’était vrai, le Seigneur des Ténèbres avait vaincu la Mort. Cette évasion massive est restée dans les anales ; vous ne pouvez n’en avoir entendu parler ; les Lestranges, Dolohov, nous étions tous libre ; tous les anciens !
Voilà toute l’histoire. Vous allez sans doute désormais penser que je suis fou, mais rappelez vous ceci. La folie c’est l’intelligence supérieure mise au service du Mal.

D’une main, Larsen remballa ce qu’il avait sorti et mangea deux bouchées avant de demander :

-J’espère ne pas vous avoir couper l’appétit, car il est vrai que votre cuisinière est excellente. Jamais je n’ai eu l’occasion de manger un tel chapon.

La visite des serres parut impressionner Larsen qui n’hésita pas à complimenter son hôtesse :

-Effectivement… redoutables ! Nous parlions de me dépasser. Hé bien tant que nous sommes ici, vos m’êtes cent fois supérieure.

Si elle avait su ce que rougir était, sans doute l’aurait-elle fait. Elle se contenta d’un petit sourire ce qui de sa part était déjà un bel effort.
Menroth apprécia également le « don » qu’elle lui offrait en lui proposant de partager son domaine. Ce à quoi il répondit avec une sincérité indéniable :

Voilà un véritable présent… Vous m’obligez ! Demandez-moi une faveur quelle qu’elle soit et je vous l’accorderai ! Je n’ai qu’une seule parole ! Comme je vous l’ai laissé entendre, j’ai horreur de la trahison, et je m’y tiendrai quoi qu’il soit. Que vous me demandiez de payer ma dette dans 20 ans, ou immédiatement, je le ferai.

Voilà une proposition qui ne se refusait pas. Alix n’avait eu aucune arrière-pensée en donnant le libre accès de son domaine à Larsen. Par les temps qui couraient, l’un ou l’autre pouvait se trouver en difficulté et nécessiter une planque sûre. Si le bras droit était pourchassé, attirer les pisteurs en ce lieu serait signer leur arrêt de mort car les « amies » de Miss Blackstorm les mordraient ou étoufferaient implacablement rien que sur l’ordre « TUE ».
Elle fit part de ce mot de fatal à son visiteur tout en le remerciant de son aide en retour.

Je n’oublierai pas non plus, Larsen. Je puis également vous assurer que vous pouvez compter sur moi que ce soit en mission ou autre.

L’heure était bien avancée à présent. Elle ne voulait pas abuser davantage de la compagnie du Mangemort qu’elle avait hautement apprécié.

Je vous raccompagne à la grille. Passez devant, s’il vous plaît, je dis bonsoir à mes amies.

Avec une délicatesse dont on ne l’aurait pas cru capable, Alix accorda caresse ou mot doux au passage vers la sortie. Elle régla l’éclairage avant de refermer la porte puis escorta Menroth sur le sentier.

J’ai passé une excellente soirée, Larsen. Peut-être remettrons-nous cela une autre fois ?
Bonsoir.

La nuit s'avançait et la soirée touchait à sa fin. L'heure des "au revoir était venue" et Larsen bien que peu rassuré , passa devant pour sortir des serres. Alors que Larsen marchait sur les graviers qui crissaient sous ses pas, Alix le rattrapa.

-J’ai passé une excellente soirée, Larsen. Peut-être remettrons-nous cela une autre fois ?

Répondant aussitôt, le Mangemort à la cape lança, sans toute fois arreter de marcher vers la grille :
-Moi de même, je l'espère. A bientôt ! Et n'oubliez pas que Rickman sera sans doute entouré, je m'occuperais personnellement de prendre contact avec ceux que vous savez. Tentez également de barrer la route de Shima s'il tente de barrer la notre, mais ne lui tenez pas tête ; pas à moins d'être trois face à lui, je crains que rare soient ceux puissent se targuer de l'avoir affronté et d'en être revenu vivants. Cependant, il a été diminué par le Maitre, à dessein sans doute...
Lars était arrivé à la grille. Lorsqu'elle fut ouverte, il la franchit comme à l'aller inclina la tête en direction d'Alix pour saluer et disparut aussitôt après avoir remit sa capuche en place sur sa tête.

Lorsque de nouveau, le Mangemort réapparut, il se trouvait devant une maison où, malgré l'heure tardive les lumières restaient allumées. Parfait !

HS : merci pour le Rp !

La beauté d’un ange ? Peut-être. Alix Blackstorm était mal placée pour juger des critères physiques masculins. Elle n’avait jamais été amoureuse ni connu de débauches charnelles. Ben oui, même à 28 ans, aucun désir de cette sorte n’avait touché Alix.
Anormale, qui sait ? Elle s’en fichait comme du tiers et du quart ne vouant son existence qu’à l’accomplissement des ordres du Maître. Là, elle avait atteint son but. Cette capture était tout simplement miraculeuse. Jamais elle n’avait osé espérer y parvenir, et pourtant.

Flash back ( repaire du Mage Noir)

Agenouillée au pied du Lord, Alix s’attendait à être torturée pour avoir failli à sa mission précédente. L’unique échec à son office à l’heure actuelle mais on ne compose pas avec l’humeur de Voldemort. Pour furieux, il le fut, et grandement. Le lieutenant subit les foudres verbales sans broncher. Elle avait absolument donné du meilleur d’elle-même, sans résultat, hélas. Les « Doloris » escomptés ne virent pas, à son soulagement. Mieux, le Maître lui commandait une autre mission, plus difficile encore : capturer Michaël De Brent. Ce traître à son sang devait être soit remis dans le droit chemin, soit être exécuté sans remords.
Dévote, Miss Blackstorm avait accepté de déployer tous ses talents afin de servir au mieux le maître. La notification reçue - « Ne me décevez plus » - ne laissait aucun doute dans l’esprit de la Mangemorte. Si elle faillait, elle subirait un lourd châtiment.

Fin Flash Back.

Pour être galère, cette mission en était une : difficile à situer l’oiseau ! Un coup ici, un autre là-bas ; ce monsieur évoluait sans cesse. Alix eut recourt à son réseau d’espionnage pour cerner sa cible. Sa résidence fut découverte sans trop de mal.

La tanière avait rit Alix en apprenant le nom du cottage De Brent. Il est vrai qu’il vit avec un couguar ; ceci explique peut-être cela. Il faudra neutraliser la bestiole, le cas échéant

De fil en aiguille, sans éveiller les soupçons, ses espions lui rapportèrent des choses de plus en plus intéressantes dont la meilleure était qu’une demande de licence de mariage – De Brent- Standford - avait été déposée au ministère.

Le séducteur notoire allait convoler en justes noces ? C’était à mourir de rire.
Les renseignements étaient fiables ; Alix joua le tout pour le tout. Elle employa la vieille ruse du polynectar. Ayant étudié à fond sa future victime, elle sut comment parvenir à ses fins. Dégotter un morceau de Justin Davenport ne fut pas évident. Les protections dont il avait entouré sa « Folie » rendaient l’aventure quasi impossible mais Alix avait plus d’un tour ou d’une fiole dans son sac.
Transformée en Nate Sommerby ( la copine du dandy) elle s’était présentée à la grille du domaine. Si la magnificence des lieux l’impressionna, elle n’en souffla mot à personne. L’elfe qui lui ouvrit goba sa fable : Justin avait oublié quelque chose d’important pour le mariage de son meilleur ami et l’envoyait le chercher. Ce gnome se courba devant elle sans se douter de la supercherie. Miss Blackstorm pu fouiller à loisir les appartements particuliers de Davenport. Elle s’amusa beaucoup. Découvrant des particularités assez inattendues chez ce célibataire endurci.

Cette Sommerby a pris ses quartiers ici ! Elle a de longs cheveux auburn, les poils de Mr Davenport me suffiront.

Le rabot moldu qu’utilisait Justin pour se raser le matin fut examiné à la loupe. La Mangemorte y trouva son bonheur qu’elle emporta chez elle rapidement sans que la domesticité de « la Folie » ne se doute de rien.
Spécialiste en potions, Alix avait trouvé un moyen de conserver du polynectar prêt à n’importe quel moment. Il suffisait d’ajouter le dernier ingrédient et cela fonctionnait.
Par ses sbires en place, elle connaissait le jour et l’heure où devaient se rendre Michaël et Victoria. Elle leur barrerait la route, coûte que coûte.
Et le jour arriva. Ils étaient là en grande tenue dans le hall du ministère, rayonnants d’un bonheur futur ignorant qu’une vipère allait frapper.
L’air affolé, Alix-Justin se précipita sur le couple dès qu’elle l’aperçut :

« Navré mon vieux, il y a un pépin avec ta mère »

Comme elle avait peaufiné son plan ! De Brent ne résisterait pas à l’évocation d’Aylinna.

Les signatures ne peuvent pas avoir lieu ici. Suis-moi !

Ces moldus ont de ces trouvailles : les spray. Alix-Justin en utilisa un directement sur Miss Standford avant de l’employer sur un De Brent effaré. Le résultat soporifique fut immédiat. Miss Standford s’écroula tandis qu’Alix empoignait sa cible pour transplaner illico jusque dans sa serre.
Maintenant, parmi ses plantes chéries, elle contemplait le bel endormi sur un matelas de fortune, attendant son réveil avec une certaine curiosité.

Victoria souriait. Radieuse. Le jour était enfin arrivé où ils uniraient leurs destinées. Michael ne se souvenait pas d'avoir été aussi heureux de sa vie...et puis voilà que Justin, se précipitait sur eux,l'air angoissé.

Navré, mon vieux, il y a un pépin avec ta mère!

Sa mère. À quelle nouvelle intrigue se livrait donc Aylinna cette fois? Il avait voulu demander mais quelque chose de totalement imprévu avait eu lieu...Justin le vaporisait avec un spray...Justin?...mais...

Une douleur sourde menaçait de lui faire éclater les tempes, l'odeur humide et doucereuse qui régnait en ces lieux n'arrangeait rien...ces lieux? Mais au fait...

D'un mouvement brusque, malgré le malaise, Michael se redressa et ce qu'il découvrit le laissa pantois...il était bel et bien au milieu d'une espèce de jungle étrange et si on jugeait par l'attitude de certaines plantes, dangereuse. Il ne se souvenait pas d'un endroit semblable dans les alentours de La Folie...ni nulle part ailleurs.

Davenport...Bon sang, si c'est une blague c'en est une très mauvaise...

Mais quelque chose lui disait que ceci n'était pas une blague, loin de là...un gentil Filet du Diable s'enroula amoureusement sur son poignet...

*Je deviens fou...ce n'est pas possible, Justin n' pas pu me faire ça!..et si...non! pas Justin...pas lui...*

Il voulut se lever mais le Filet du Diable se montra encore plus entreprenant et cette fois s'en prit à sa gorge. Il ne fallait pas être surdoué pour comprendre que ce lierre agressif le surveillait et ne le laisserait aller nulle part. Rallongé de force il put se livrer à toute sorte de conjectures de plus en plus élaborées, toutes de plus en plus invraisemblables et démentes... Impero...Aylinna aurait elle été capable d'utiliser cela pour soumettre Justin? Non...enfin, il n'y croyait pas trop. Justin ne se laisserait pas faire si facilement. Et si...Justin était en vérité amoureux de Vic et voulait les séparer? Hum!...il jouerait encore le rôle de grand héros qui sauve la situation...et...C'était stupide! et si...

Le mal de tête cédait lentement mais il avait une soif infernale, une essai de se lever se solda par un nouvel échec et attaque du Filet diabolique. En jetant un coup d'œil plus attentif aux alentours, Michael De Brent réalisa qu'en fait il se trouvait dans une grande serre. La botanique n'avait jamais été sa matière favorite, il avait trouvé les cours assommants au plus haut point et avait préferé occuper ce temps à faire du charme à ses voisines...Il se maudissait en ce moment de ce manque total d'attention...il devinait par instinct que la végétation environnante était tout moins inoffensive mais ça ne lui servirait pas de grand chose...

La patience n'étant pas son fort, Michael finit, au bout de cinq minutes, par se mettre à jurer comme un charretier...faute de pouvoir se démener comme un diable. Le Filet l'enserrait de plus en plus fort et comme si ce n'était pas assez ce qu'il identifia comme étant une Tentacula vénéneuse s'étirait langoureusement en sa direction.

Alors, on a fini avec cette mal fichue farce!? Qui que ce soit qui soit derrière tout ça...montrez vous!!!

C'est alors qu'il la vit. Assise calmement entre les plantes, avec son air posé de grande dame et ce demi sourire cynique à glacer le sang errant sur ses lèvres minces. Elle l'observait, comme qui observe un insecte dans un bocal.

Qui diables es tu et que me veux tu?, gronda Michael, qui ne perdait rien de son arrogance même si sa position n'était pas privilégiée, j'exige une explication...séance tenante!!! Et j'ai soif!

Beau ? Selon certain critère qu’elle ignorait, peut-être. Voir s’éveiller le jeune homme blond divertit Alix au plus haut point. Il avait l’air passablement dépassé par les évènements. Sans doute cherchait-il à se raccrocher à quelque chose de tangible, de réel. Selon toute possibilité, son meilleur ami l’avait trahi. Alix se félicitait de sa ruse. Non seulement De Brent était sous sa coupe mais, de plus, l’Auror Davenport était considéré comme traître. Que rêver de mieux ?
Son « patient » s’énervait bellement. Plus il gesticulerait, plus sa tentacula chérie lui serrerait le kiki. Ce serait très amusant si…
Une forme apparut. Tout en elle rappelait les traits de Kendra Zalenski, l’amante mère des jumeaux De Brent.
Alix avait peaufiné son plan : déboussoler à fond sa victime. Un de ses domestique avait absorbé le polynectar doté d’un des cheveux de la rebelle, trouvé assez facilement pour une fois. Confronté à la mère de ses enfants, le « patient » réagirait-il comme prévu ?

Tu as soif mon chéri ? Bois. Ce soporifique était nécessaire, tu le comprends, n’est-ce pas ? On ne me laisse que peu de temps ici. Bois.

Un gobelet d’eau claire se matérialisa près du prisonnier. Kendra insista :

Tu peux boire. Il n’y a pas d’embrouille. Je t’aime toujours, Michael. Lucas et Sarah aimeraient connaître leur papa. Nous avons besoin de toi, accepte ce que l’on te demandera.

Se concrétisa une autre forme familière : Aylinna.
Fine, altière, cette personne s’approcha avec une mine pacifique à l’extrême.
Face à sa mère, De Brent se raidit :

Mon chéri, reviens à la raison. Nous t’aimons, nous. Oublie cette maudite Victoria. Tu as deux enfants qui méritent de connaître leur père. Cesse ces gamineries, immédiatement, veux-tu ? Ton père n’était pas un exemple pour sa progéniture. J’ai toujours souhaité que tu sois différent. Mais c’est l’unique solution à présent. On m’a contrainte à venir te supplier. Réagis.

Confronté à toutes ces démarches, De Brent sembla… perdu. Le coup de Jarnac vint d’un Davenport apparu subitement :

Je n’ai pas voulu ça. J’y suis contraint. Please Michael. Plusieurs vies sont en jeu. Vic… je n’ose pas te le dire ; cède pour notre sauvegarde, je t’en prie !

Araignée tendue au milieu de sa toile, en retrait, Alix attendit les effets de ses tentations. Quand elle crut le fruit mûr, glaciale, elle décréta :

Il n’y a qu’une seule façon de sauver ces vies menacées : vous joindre à nous. Le Lord veut vous voir du « bon » côté, de notre côté, pourquoi résister ?
Je puis vous assurer que ni Zalinski, ni votre mère ou cette Vic ne subira aucun dommage si vous acceptez la pose de marque.

Les dés étaient jetés. L’objet d’expérience semblait gamberger à plein régime.

De quel genre de folie pernicieuse s'agissait il cette fois?

*C'est un cauchemar...je vais me réveiller et me marierai avec Vic...c'est un cauchemar...c'en est un...*

Mais les évidences démentaient cette théorie. Le Filet du Diable enserrait à présent sa gorge avec un enthousiasme douloureux et cela pour ne pas parler de la Tentacula vénéneuse qui visait...il préférait ne pas y penser!

Et puis la soif...il n'avait jamais eu autant soif de sa vie, c'était torturant. Il avait gueulé comme un forcené en demandant à boire...mais sans aucun résultat...la femme tapie entre les plantes s'était contentée de l'observer avec un sourire cruel et alors avait eu lieu une apparition des plus inattendues...

Kendra!!! Qu'est ce que tu...fais ici? Où suis d'abord...? Que...

Tu as soif, mon chéri? Bois.Ce soporifique était nécessaire, tu le comprends, n 'est ce pas...on ne me laisse que peu de temps ici. Bois.

Il aurait voulu la main pour écarter la jeune femme qui se penchait sur lui.

De quoi parles tu?...tu es devenue encore plus folle ou quoi? À quoi vient toute cette mascarade?

Elle lui souriait, amoureusement et el tentait de boire de l'eau...de l'eau claire et fraîche. Rien que d'y penser, Michael sentait sa gorge se contracter et sa langue devenir carton mais quelque chose lui disait qu'il ne devait pas y toucher...

*Kendra ne me sourirait ainsi jamais de la vie...*

Fous moi la paix!!!

Mon chéri, reviens à la raison. Nous t’aimons, nous. Oublie cette maudite Victoria. Tu as deux
enfants qui méritent de connaître leur père. Cesse ces gamineries, immédiatement, veux-tu ? Ton père n’était pas un exemple pour sa progéniture. J’ai toujours souhaité que tu sois différent. Mais c’est l’unique solution à présent. On m’a contrainte à venir te supplier. Réagis.

La voix de sa mère...et pas seulement sa voix...Aylinna venait d'apparaître prés de Kendra et lui souriait elle aussi, avec une tendresse émouvante.

Qu'est ce que tu...Par tous les démons de l'Averne...,au comble de sa fureur il essaya de se redresser mais le Filet du Diable lui serra cruellement la gorge et la Tentacula le blessa à la jambe lui tirant un cri de douleur,...qu'est ce que tu veux? À quelle folle intrigue...non! Je ne peux pas y croire...toi!...traîtresse...tu oses me demander ça...non...jamais!!!!

Cela lui faisait un mal atroce...sa mère quoique...

*NOn...elle, non! Folle ou n'importe quoi...mais jamais ma mère ne me demanderait...pareille infamie...jamais...*

Tu n'es pas ma mère!, hurla t'il, frénétique, tu n'es pas...

Il avait la sensation de s'étouffer et le filet du diable n'y avait rien à voir,une folle angoisse lui pesait sur la poitrine, son cœur s'était follement emballé...

Voir Justin Davenport apparaître le combla de stupeur mais encore là, les paroles de son ami de toujours lui semblèrent aussi fausses et improbables...

..cède pour notre sauvegarde!

Il implorait pour sa vie entre autres...Justin!? Là, Michael éclata d'un rire dément, à croire que tous les évènements avaient eu raison de son esprit farouche...il riait comme si tout l'amusait follement, oubliant presque la soif atroce...les plantes vénéneuses.

Quand il parvint à calme cet éclat soudain, il redressa à peine la tête et darda son regard sur la femme entre les plantes qui n'avait cessé de l'observer...

Que veux tu?, gronda t'il , qui es tu?

Sa réponse lui glaça le sang.

Il n'y a qu'une façon de sauver ces vies menacées: vous joindre à nous. Le Lord veut vous voir du "bon" côté...de notre côté. Pourquoi résister. Je puis vous assurer que ni Zalinsky, ni votre mère ou cette Vic ne subira aucun dommage si vous acceptez la pose de la Marque.

Michael se laissa aller sur sa couche de fortune...laissant échapper un râle de douleur, comme si on lui avait enfoncé un poignard dans le ventre.
Il resta soumis à un silence angoissé pendant un moment...les idées tournaient follement dans sa tête et il ne pouvait en fixer aucune. Il ne devait pas céder à la panique...première impulsion normale. Garder la tête froide même si cela s'avérait difficile...presque impossible...Il était attrappé dans un piège mortel...et ne voyait pas le moyen de s'en tirer...

Écoute, qui que tu sois...va et dis à ton maître que je n'ai rien à faire de son invitation. Jamais, m'entends tu...jamais...jamais de la vie je n'accepterai de porter cette marque infâme.

*Réfléchis...réfléchis...à cette heure on doit bien se douter que...tu as un vrai pépin...tiens bon...ouais...avec cette mégère folle..sa tête me dit quelque chose! Essaye de te souvenir, bon sang...où?..ouais...je la tiens...donc c'est bien elle.*

Tu es la petite fille de Calista Blackstorm...,il laissa échapper un rire sardonique, elle a fait du bon travail avec toi la vieille dame...qu'elle pourrisse en enfer!

La Tentacula sévit rageusement lui arrachant une plainte sourde mais ce n'est pas pour autant qu'il changea son expression narquoise et toujours arrogante.

Blackstorm...alors...tu fais du zèle? Tu attends un avancement?...









,

Impavide, Alix assista aux efforts désespérés du prisonnier afin de se libérer.

* C’est un idiot fini ! N’a-t-il rien retenu des cours de Botanique ? Plus il se débattra, plus mes chéries le tortureront. Elles ne le tueront pas sauf si je l’ordonne. *

Dommage que ses leurres n’aient pas fléchi ce rebelle. Elle ne s’était pas vraiment attendue à obtenir facilement un résultat positif, néanmoins, quel bon divertissement ! Ce qui la choquait le plus était la désinvolture avec laquelle il osait la tutoyer.

* Nous n’avons pas gardé les licornes ensembles. Quel rustre !*

Miss Blackstorm avait une parfaite connaissance des convenances et usages. Chacun à sa place et les hippogriffes seront bien gardés, disait l’adage. Sans doute tentait-il de l’énerver ?

*Peine perdue, tête de mule.*

Les injures fusèrent encore la laissant aussi froide qu’un glaçon, du moins en apparence.
L’allusion à sa grand-mère faillit la désarçonner un poil.

* D’où sort-il ça ? J’ai été élevée en Bulgarie. Peut-être Davenport lui en a-t-il parlé ? Il a lu mon dossier, lui.*

Le « Tu veux de l’avancement » craché comme une bravade, amusa Alix.

Je suis très bien à ma place auprès du Maître. Vous pourriez l’être aussi. Je ne voudrais pas mettre le Lord en colère par un refus même si je juge qu’il a grand tort de vouloir acquérir une aussi pâle recrue. Il est évident que votre caractère dissipé ne cédera pas sous de simples tortures physiques. Aussi je en vous réserve d’autres, nettement plus… suaves.

D’un claquement de ses doigts secs, Alix convoqua un de ses espions tapi dans l’ombre. Il constituait sa meilleure recrue car, avec sa capacité de métamophomage, il pouvait se fondre n’importe où, parmi n’importe qui sans aucun risque d’être découvert.
La voix impérieuse d’Alix vibra dans la serre :

Mon ami vous rappelez-vous des ordres donné hier ?

Tel un automate parfaitement huilé, l’homme vêtu d’une cape brune débita d’un ton morne :

En cas de résistance du prisonnier, aller à la campagne y kidnapper des bébés ou une femme.

Parfait. Eh bien, Allez et œuvrez puisque notre invité reste sourd au bon sens.

L’encapuchonné s’inclina révérencieusement avant de gagner la sortie aussi discret qu’un souffle de vent.
La grande Mangemorte se tourna vers son hôte particulier.

Je suppose que le sort de vos bâtards ne vous est pas totalement indifférent, mais qui sait? Réfléchissez calmement. Je vous laisse à vos cogitations. Je reviens dans un moment.

Une cruche d’eau se matérialisa à proximité de De Brent :

Buvez… si vous l’osez, lança-t-elle, ironique.

Elle émit également un soupir en agitant sa baguette vers la jambe blessée de l'Auror qui fut immédiatement soulagé.

Que cela vous serve de leçon!

Elle n’attendit pas sa réaction pour se lever et lui tourner le dos, hermétique à toutes les imprécations qui pouvaient surgir d’un jeune père ulcéré.

Réfléchir. Se calmer. Réfléchir. Se calmer...Il le fallait à tout prix.

Les instructions données pas sa geôlière à son sbire suffirent pour lui glacer le sang dans les veines. La simple idée de voir ses enfants en mains de cette folle lui produisait une angoisse atroce...Ses enfants. Il n'avait pas trop souvent pensé à eux ces derniers temps, trop occupé à savourer son bonheur...mais ils ne demeuraient pas moins sang de son sang, chair de sa chair.

Je suppose que le sort de vos bâtards ne vous est pas totalement indifférent, mais qui sait. Je vous laisse à vos cogitations. Je reviens dans un moment.

Et elle était partie, non sans avant avoir fait apparaître une cruche d'eau...et lancé un sort pour guérir la blessure causée par la Tentacula.

Buvez...si vous l'osez.

Resté seul, Michael dut faire un effort pour ne pas se mettre à jurer à nouveau...c'était exactement ce qu'elle semblait attendre de lui.

... kidnapper des bébés ou une femme.

Ces paroles tournaient en boucle dans sa tête. Jusqu'où serait capable d'aller Blackstorm pour agréer aux désirs de son maître?...Évidemment jusqu'au bout!

Le Filet du Diable et la Tentacula avaient opté pour le laisser en paix. La cruche d'eau devenait une tentation irrésistible.

*Si elle te voulait mort, tu le serais depuis longtemps!*

Il s'empara de la cruche et but avidement, sans se soucier d'être en train de renverser la moitié sur ses habits. Une fois sa soif étanchée, il se relaissa tomber sur la couche en essayant de calmer les battements désordonnés de son cœur. Il fallait garder le sang froid...à tout prix!

La seule chose qui lui restait à faire était attendre que la femme revienne et essayer de raisonner avec elle. La demoiselle semblait ne pas être de celles qui se laissent émouvoir...

Il ne l'entendit pas revenir. Elle s'était approchée en parfait silence, le prenant au dépourvu au milieu de ses douloureuses réflexions.

*Surtout, mon pote...perds pas la tête.*

Pendant un instant, il se contenta de la regarder en silence...entre toutes ces plantes, elle ressemblait à une belle araignée tissant sa toile...et lui, comme une mouche attrapée, essayait de gagner un temps qu'il savait, sciemment, n'avait pas.

Merci pour l'eau, Miss Blackstorm et veuillez excuser mes piètres manières...les surprises de ce genre me rendent nerveux.

Il se redressa lentement, surpris de la passivité des plantes. D'un geste las, il se passa la main dans les cheveux, essayant de trouver ses mots...

Je ne voulais pas me montrer grossier en parlant de votre grand-mère...en fait je ne l'ai jamais connue, pas plus qu'à vous...mais entre sympathisants du Lord, il n'y a pas beaucoup de secrets...et vous, les Blackstorm jouissez d'une grande réputation dans le milieu.

Il reprit la cruche et but un long trait d'eau.

Comme les De Brent...mais ça vous le savez sûrement de longue date. Tous ont été des partisans parfaits...tous, sauf moi!, il laissa échapper un petit rire amer , vous vous demandez sans doute pourquoi j'ai décliné les honneurs?...pourquoi je suis allé contre tous les principes inculqués depuis le berceau?...

Elle resta silencieuse, indéchiffrable, alors il poursuivit son monologue comme si elle était un public passionné pour l'histoire de sa vie.

Je voulais être libre. Quand j'ai découvert que, malgré tout, j'avais encore une conscience, j'ai suivi ses dictées. Cela vous semblera certainement stupide. Mon père ma banni de la famille non sans avant me maudire, mon frère et ma sœur m'ont traqué...ils sont morts à présent, mais leur haine me poursuit encore. Je ne sais pas pourquoi le Lord tient à moi...il sait que je suis, comme vous même l'avez dit, une bien pâle recrue. Mais je veux...je voulais... un autre genre de vie pour mes enfants...je vous prie de les épargner, de les laisser vivre loin de tout cela...

Michael finit par se lever sans que le Filet ni la Tentacula ne s'y opposent. Il resta face à elle, la sachant assez puissante pour le réduire en cendres si l'envie lui en prenait.

Je ne serai jamais un Mangemort, Miss Blackstorm...pas de bon gré, en tout cas et ça...vous le savez très bien. Torturez moi, si ça vous fait plaisir, tuez moi si c'est nécessaire...mais laissez mes enfants...je vous en supplie!

Il savait la tentative vaine, cette grande femme, grave et froide ne sembla pas s'émouvoir de son légitime désarroi.

Je suppose qu'après ceci...Azkaban ressemblera à une bonne partie de plaisir, mourir en combat aurait été plus honorable que tomber dans ce piège si bien élaboré.

*...et maintenant, Michael de Brent...serre les dents. Ça va faire mal!

Il n'avait qu'une dernière carte à jouer...cela lui était venu à l'esprit pendant qu'il monologuait et se disant qu'il n'avait pas grand-chose à perdre, demanda d'une voix voulue simplement curieuse.

Je suppose, Miss Blackstorm que vous savez exactement comment est mort votre père, n'est ce pas?

L' Auror resta face à la Mangemorte, la regardant droit aux yeux, sans arrogance, sans peur. Il fallait qu'elle sache...qu'elle comprenne.