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| manoir Blackstorm[fe] Imprévu | |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 6 Aoû - 20:48 | |
| Ils se dressaient devant elle. Alix n’en menait pas large mais crâna.
*Tout est fichu, tu as trop rêvé*
Oui, elle avait rêvé que le bonheur pouvait exister. Un bonheur retrouvé qu’elle partageait intensément avec celui qu’elle aimait. Pourquoi fallait-il toujours qu’un « mais » s’interpose ? Cette fois, c’était la fin des illusions. Ils l’avaient rattrapée, elle allait mourir. Un dernier acte de bravade l’obligea à protéger sa jeune élève. Eve n’avait rien à voir dans ce qui l’opposait, elle, aux MAngemorts quittés par amour. Sans trop croire à ce qu’elle observa dans le dos de ses futurs tortionnaires, Alix fut estomaquée : Max et Sherkan débarquaient à la rescousse. Jamais elle n’avait vu une telle expression chez son amant. Froid, déterminé, il n’hésita pas une seconde en visant le Mangemort qui la menaçait. Une main s’arracha, des cris retentirent. Le premier instant de stupeur passé, les trois autres voulurent répliquer. Son adorable panthère entra dans la danse macabre, refermant la gueule sur le cou d’un maudit. Un troisième voulut achever le travail du chef, Alix n’eut pas le choix :
AVADA KEDAVRA !
Le rayon vert toucha sa cible tandis que Max réglait son compte au quatrième adversaire. Quel choc ! Pour la première fois, Alix venait de donner la mort en direct. C’était perturbant, troublant. Entre distribuer du poison et expédier un avada, la marge était énorme. Elle ne l’avait jamais franchie quand elle était Mangemorte. Devoir le faire en ne l’étant plus aurait déboussolé plus d’un. Pourtant, elle devait se ressaisir. Lev et Daudi étaient dans un sale état. Directement, elle remisa ses états d’âme pour se pencher sur leur cas. Secondée - plus ou moins - par une Eve en état second, Miss Blackstorm parvint à aliter les blessés et à leur prodiguer des soins.
Ça va aller, Lev ! Bois ça ! Daudi, il ne s’est rien passé ; rien du tout !
Avec des gestes quasi maternels, elle leur fit ingurgiter des mixtures de sa composition. S’il y eut encore un coup de feu, elle ne le perçut pas, trop plongée dans sa pratique. Eve, tassée dans son coin tel un faon peureux, ne l’aidait en rien. Max reparut. Il assura à Lev que tout était réglé avant d’appliquer un « oubliette » à son domestique :
*J’y ai même pas pensé…*
Penser… Miss Blackstorm ne voulait pas revenir sur ce qui venait de se passer. Son aimé semblait disposé autrement. Conviant les filles au salon magiquement « nettoyé» il tenta d’abord de la réconforter dans une étreinte à couper le souffle. Elle le sentait tendu, nerveux, mécontent. La suite lui donna raison. S’adressant à Eve, il la fustigea :
Je crois que ce soir tu as eu un exemple de ce que peut être notre monde, Eve. Je suis désolé que tu aies dû passer par pareille expérience mais ceci s'est passé par une seule et unique raison...quelqu'un a commis une erreur, une grave erreur.
Interdite, Alix se rebiffa :
Que chantes-tu ? Personne n’a…
Fatale, la sentence tomba :
C'est moi qui l'ai commise. Je n'ai pas pris la précaution de te prévenir que personne...absolument personne ne devait avoir vent de notre destination, même pas tes amis...ou ton ami, plutôt. Les mangemorts ont pisté tes hiboux, c'est ce qui les a induits à venir ce soir.
Deux et deux ont toujours fait quatre. Une rage sans nom s’empara d’Alix. Il fallut toute la poigne de Max pour l’empêcher de se ruer sur la fautive. Pas assez pour lui clouer le bec ; elle cracha :
Tu as écrit à quelqu’un ? Tu as osé révéler où nous étions ? Tu es plus sotte que toutes les oies de ton Pays ! Pourquoi crois-tu qu’on est venu s’enterrer ici ? Pour le plaisir ? Tu devrais pourtant savoir qu’un Mangemort ne peut pas quitter le Lord sans retombées mortelles ! Imbécile, gourde, idiote ! On risque notre peau, tu piges ?
C’est qu’elle osait répondre, la garce larmoyante :
Je savais pas ! On ne m’a rien dit ! J’ai écrit à Davis, seulement à lui, une paire de fois pas plus… Rien de bien grave, je lui donnais des nouvelles de mes progrès grâce… à vous deux…
Si Von Falkenberg ne l’avait pas retenue, sûr qu’Eve aurait pris la raclée de sa vie. Il se sentait fautif aussi et calma le jeu en déclarant :
Pas de souci, ma chérie, le danger est enrayé. Personne d'autre qu'eux n'avait le moindre soupçon, je m'en suis assuré, maintenant il ne reste personne pour aller souffler notre petit secret à Voldemort. D'ores en avant nous savons qu'aucune précaution n'est de trop.
Tremblant de rage, choquée des événements, Miss Blackstorm reçut un verre d’alcool en main. En temps normal, elle l’aurait avalé d’un trait. Là, elle était de très mauvaise humeur. Le tumbler valsa par terre :
Tu es devenu fou ? Je ne peux plus boire, je te rappelle !
Impossible pour elle de prononcer le mot bébé. Elle haïssait son état mais avait pris la décision de ne plus rien tenter contre. Max avait déjà enfilé un second verre :
C’est ça, saoule-toi ! Ça ne changera rien. Tu regrettes ton baptême de mort ? Je n’avais jamais fait ça non plus, je te signale. Pas comme… ça. Tu as bien fait ! Tout ce que nous avons fait ce soir était pour une juste cause. Y a-t-il plus juste cause que la nôtre ? Max… je t’en prie…
Abattue, triste à en mourir, elle se sentait prête à dériver dans la dépression la plus noire si son bel amant lui tournait le dos. L’étreinte folle dont il la gratifia fit envoler l’obscurité. Une complicité nouvelle était née. Pas jolie jolie mais ils se complétaient, ce qui était primordial. Cette nuit-là, retrouvant toute leur vigueur, sans doute poussés par le même sentiment de désespoir, les amants s’en donnèrent à cœur joie.
Au petit jour, se rhabillant sommairement, Alix passa jeter un œil aux blessés. Jugeant leur état très satisfaisant, elle ouvrit la porte de la chambre d’Eve. La tête entrevue sous un drap fripé l’attendrit :
*Pauvre gosse !*
Une longue douche s’imposait. Max avait fait disparaître les « preuves » compromettantes de leur position. Etait-ce suffisant ? Si de tels idiots avaient eu cette idée, d’autres l’auraient peut-être ? N’était-il pas temps de changer d’horizon ? Une sonnerie de téléphone lui fit précipitamment quitter la salle de bains. La communication fut brève mais concluante. A pas lents, serrant son fin peignoir contre elle, Alix alla réveiller son amant endormi sur le carrelage :
Chéri, lève-toi. Une épidémie a commencé au camp. Nous devons y retourner sur-le-champ. De plus, il y a un problème d’approvisionnement ; tu sembles être le seul à pouvoir le résoudre. Je vais réveiller Eve. Lev et Daudi vont bien. On devrait trouver quelqu’un pour veiller sur eux un jour ou deux.
Se perdre dans un baiser... Merlin qu’elle l’adorait. Brève mais concluante, cette étreinte signa une séparation douloureuse. Eve et Alix prirent l’hélicoptère piloté par un certain Mc Fairlane tandis que Max en attendait un autre. De grands signes de main, larmes aux yeux, ils se quittèrent. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mar 11 Aoû - 18:49 | |
| L’heure du départ avait sonné, la belle blonde bagages en mains ferma sa maison qu’elle ne reverrait pas de sitôt, elle était décidée à partir en voyage, le besoin de bouger et surtout de changer d’oxygène l’avait prise tout d’un coup. Bon c’est vrai qu’elle y pensait depuis un certain temps et depuis sa guérison miracle qui avait pour nom Alix, elle avait besoin d’air, de changer radicalement sa façon de vivre et de voir de nouveaux visages. Après être passée à Poudlard donner sa lettre de démission au directeur, elle avait fait le nécessaire avec tout les papiers moldus dont elle aurait besoin, l’avion n’attendait plus qu’elle. Sa première visite serait pour Ny’Ala, une femme formidable qu’elle avait rencontré en Afrique et qui était devenue une amie, ensuite Stéphanie verrait bien ce qui se passerait là-bas….. On ne peut jamais savoir sur qui on tombe, même si une lueur de chagrin s’était insinuée dans ses beaux yeux bleus, elle savait pertinemment qu’elle allait revoir Max qui ne serait pas seul, il serait accompagné de la femme qu’il aimait, Alix. Une pointe de jalousie s’insinua en elle en pensant aux deux amoureux, mais il fallait bien qu’elle s’y fasse, son histoire avec le jeune homme n’avait pas duré longtemps mais au moins ils étaient devenus de très bons amis et c’était bien ainsi. De toute façon rien ne se passerait plus entre eux, elle le savait et s' il était heureux avec Alix, Steph le serait aussi pour lui.
C’est vrai que la jeune femme n’avait pas eu de chance dans sa vie, tout d’abord la mort de ses parents lorsqu’elle était petite, ensuite la mort de ses deux seuls frères et enfin pour finir, la mort de son fiancé atteint d’un maladie moldue incurable. Le bonheur ne lui avait jamais sourit très longtemps, dés qu’elle le touchait il s’évaporait comme si elle devait rester toute sa vie seule et triste. Surmonter ça avait très difficile pour elle, mais quand elle avait rencontré Max elle avait pensé enfin trouver quelqu’un qui comblerait ses nuits et surtout au fil des jours, sa vie. Mais malheureusement rien ne s’était passé comme elle l’avait désiré au plus profond d’elle, lui ne voyait en la jeune femme qu’une compagne de nuit et elle était bêtement tombée amoureuse de lui…..
Enfin passons ce passage pas très joyeux de la vie de Stéphanie….. Depuis plus d’un mois elle avait envie de vivre pleinement et même si l’amour ne viendrait jamais frapper à sa porte, elle garderait le sourire, au moins elle était en vie et c’était la plus belle chose qui existe. Sa voiture était garée devant le perron de la maison, elle s’y engouffra, déposa son sac de voyage sur le siège passager et mit le contact, oui la demoiselle avait passer son permis moldu et l’avait obtenu sans aucune difficulté, c’était grisant de pouvoir sentir le vent s’engouffrer dans ses cheveux. Ben quoi ? Elle avait bien le droit de se faire plaisir, une voiture décapotable rouge vif n’était pas toujours pour les hommes, les femmes aussi pouvaient rouler ce genre d’engin. Le moteur rugit sous les coups d’accélérateurs et la voiture sortit de la propriété dans une course folle, direction l’aéroport. Arrivée enfin sur place, la belle blonde descendit de la voiture et donna les clés à un ami qui l’attendit, elle lui demanda de faire attention à sa nouvelle automobile lui faisant un baiser sur la joue et s’engouffra dans le hall, l’avion devait partir dans moins d’une demi-heure, elle avait hâte de quitter le pays…. Embarquée, les bagages enregistrés, c’était l’heure de dormir un peu, allongé dans son siège tout confort elle ferma doucement les yeux pendant que l’appareil décollait direction l’Afrique. Le vol fut très agréable, elle put manger et boire à son aise en première classe, au bout de plusieurs heures, l’avion atterrit enfin, les passagers pouvaient descendre et aller récupérer leurs bagages, Stéphanie ne se fit pas prier, elle sortit de l’aéroport avec son sac en main et attendit un peu, elle regarda les alentours pour voir si il y avait un visage connu qui l’attendait mais personne qu’elle connaissait arpentaient la rue, bon il fallait qu’elle trouve un moyen de se rendre au campement. Un endroit sombre et solitaire, voilà ce qui lui fallait, elle le trouva à quelques pas de l’aéroport, dans une petite ruelle, vérifiant qu’il n’y avait personne en vue, la jeune femme transplana dans la cambrousse, mais assez loin de l’endroit où elle devait se rendre, bon et bien tant pis, elle marcherait un peu c’est tout.
Prenant son courage, Stéphanie rangea sa baguette magique et s’élança vers une route de terre, après plus d’une demi heure de marche, elle était en sueur, le soleil tapait fort et elle ne se sentait pas très bien, un bruit de moteur la fit se retourner, une voiture, si on pouvait appeler ça comme ça, s’arrêta à sa hauteur, et un homme noir lui fit signe de monter à bord, habituellement elle n’aurait jamais accepté mais elle tenta de lui faire comprendre qu’elle devait se rendre au campement, pas de problème, il lui fit un signe de tête comme quoi il avait bien comprit ce qu’elle disait. La caisse branlante partit en trombe, elle se sentait déjà mieux, le vent venait s’échouer sur son visage et une demi heure plus tard ils arrivèrent à destination. Remerciant chaleureusement l’homme avec un grand sourire, Stéphanie s’avança vers la bâtisse qui servait d’hôpital, la dernière fois qu’elle était venu ici ce n’était qu’une tente, mais à présent tout avait changé. Elle entra et découvrit son amie, lâchant son sac de voyage, la belle blonde se dirigea vers Ny’ala et lui posa les deux mains sur les épaules, la femme noire se retourna et voyant la jeune blanche lui fit un immense sourire.
Bonjour, Ny’ala, je suis heureuse de te revoir, ça faisait bien longtemps…. Alors dis-moi ce qui ce passe ici ?
Et oui Steph venait de voir que pratiquement tout les lits étaient pris, son amie la serra dans ses bras en lui faisant un gros baiser sur les deux joues et déclara :
Je suis également heureuse de te revoir Steph, tu a l’air en pleine forme ? Sinon comme tu peux le voir il y a encore une épidémie, c’est fréquent ici et deux mains de plus seraient la bienvenue.
Faisant un grand sourire à son amie, Steph retroussa ses manches, elle était prête à aider, même si la fatigue était là, elle ne pouvait pas abandonner les malades. La jeune femme préférait d’abord s’occuper des autres avant de s’occuper d’elle-même , c’était dans sa nature de médicomage.
Bien, alors dis moi ce que je dois faire, je suis tombée à pic apparemment et je suis contente de pouvoir aider.
Ny’ala lui donna des instructions et la blonde se mit directement à l’ouvrage, donnant les soins appropriés aux malades, leur épongeant le front et encore beaucoup d’autres choses. Passant de malade en malade, elle s’appliqua à tout faire pour les sauver. Au bout de plusieurs heures non stop de soins, Stéphanie s’écroula,lasse, sur une chaise.
Il n’y a plus de médicaments, il faut en trouver, sinon, nous allons perdre ses personnes et je n’aime pas les voir souffrir.
Ne t’inquiète pas les médicaments sont en route, ils ne devraient pas tarder à arriver avec trois personnes de plus, dont Max….. Au faite, je ne savais pas que vous n’étiez plus ensemble, vous étiez si bien assortis….... Sa nouvelle compagne n’est pas très aimable, mais bon, chacun ses choix……
Voyant la mine de Steph s’assombrir, Ny’ala ne dit plus rien, elle voyait bien que le jeune blonde n’avait pas oublié le beau Max.
Ne t’inquiète pas, ça va aller, tant qu’il est heureux c’est l’essentiel, mais je préfèrerais parler d’autre chose…..
Se relevant elle fit signe à son amie qu’elle sortait un instant prendre l’air, il fallait qu’elle se sorte Max de la tête et de son cœur, juste au moment de passer la porte, elle percuta une femme, elle leva les yeux vers elle et vit qu’il s’agissait d’Alix, oui elle l’avait reconnue, car elle s’était battue contre elle pendant une mission de l’ordre il y avait quelques années.
Excusez-moi !!
Ce sont les seuls mots qui sortirent de la bouche de la blonde, elle dévisagea l’ex mangemorte avant de sortir de la pièce. Et bien, vu qu' Alix était là les gens allaient s’en sortir, c’était certain. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Mer 12 Aoû - 1:01 | |
| S'il put retenir Alix de frapper la jeune canadienne, Max ne put rien pour éviter ses mots cinglants.
... Imbécile, gourde, idiote ! On risque notre peau, tu piges ?
Il l'avait connue emportée, bien à ses dépends, la situation qu'ils vivaient n'était pas pour rasséréner les esprits mais la petite Eve se trouva la force pour se défendre, elle n'avait rien fait d'autre qu'écrire d' innocentes lettres à son ami...sûrement un des seuls qu'elle eut, quoi de plus normal pour une jeune fille qui devait se sentir bien solitaire parfois.
Allons...oublions cela!
Comme si c'était si facile. Lui même n'étais pas près de rayer de sa mémoire l'horreur de cette nuit. Agissant mécaniquement, il avait servi des boissons sans 'attendre à la virulente réaction d'Alix, qui envoya son verre s'écraser au sol au temps de gronder, de très mauvaise humeur:
Tu es devenu fou ? Je ne peux plus boire, je te rappelle !
Max qui avait déjà enfilé le sien sans respirer se tourna vers elle, pris de court par cet éclat.
Euh...oui, bien sûr...excuse moi, je n'y pensais pas...suis encore un peu confus avec tout ce qui s'est passé.
Piètre excuse surtout qu'en même temps il se servait un deuxième verre qui suivit efficacement le chemin du premier, ce qui ne fut pas pour réjouir la jeune femme.
C’est ça, saoule-toi ! Ça ne changera rien. Tu regrettes ton baptême de mort?
Il posa son verre et la regarda en se demandant comment expliquer le misérable état d'âme dans lequel il sombrait à l'instant même.
Regretter mon baptême de mort!? Mais non voyons...j'en rêvais depuis longtemps!
Sarcasme qu'elle ne prit pas la peine de relever.
Je n’avais jamais fait ça non plus, je te signale. Pas comme… ça. Tu as bien fait ! Tout ce que nous avons fait ce soir était pour une juste cause. Y a-t-il plus juste cause que la nôtre ?
Max essaya de sourire mais cela ressembla bien plus à une grimace .
Certainement aucune, ma chérie...ce qui m'horrifie de tout ceci est...combien tenue est la ligne qui sépare un homme de bien d'un assassin...Tuer ces hommes a été si facile...et si satisfaisant!
La bouteille semblait exercer une morbide fascination sur lui...de l'oubli instantané? Il n'y croyait rien mais sentait l'irrémédiable besoin d'effacer ce goût amer qui le prenait à la gorge. Il se servit un troisième verre.
Max… je t’en prie…
Elle avait l'air si triste, si abattue, aussi choquée sans doute que lui même. Il ne s'en fallut pas plus pour qu'il oublie l'alcool et la prenne dans ses bras, l'enserrant avec force, l'embrassant comme un fou.
Pardonne ma sottise, mon amour...je suis un peu perdu...mais tu as raison...ce qui est fait est fait, pour notre bien...et tu sais que je le referais...pour toi...je ferais n'importe quoi...
Eve avait profité de leur petite discussion de principes pour filer dans sa chambre mais ni l'un ni l'autre ne songèrent à lui apporter une consolation quelconque...Ce moment ne leur appartenait qu'à eux...cette misère les unissait plus que jamais, communion de sang soudant leurs âmes, complices éternels.
Cette nuit, précédée d'horreur, scella un nouveau départ pour leur amour...amour qu'ils se prouvèrent de la plus éclatante façon, oubliant leurs faiblesses, leurs problèmes et tout ce qui ne fut le fait d'être là, ensemble...pour le meilleur ou pour le pire!
Une sonnerie lointaine tira à peine Max de son sommeil...il roula sur le ventre et étendit le bras, pour constater qu'il se trouvait seul dans la couche improvisée. Pas le temps de s'en plaindre, déjà Alix faisait son apparition enroulée dans une serviette de bain. S'il pensa qu'elle venait le rejoindre, Max fut vite déçu.
Chéri, lève-toi. Une épidémie a commencé au camp. Nous devons y retourner sur-le-champ. De plus, il y a un problème d’approvisionnement ; tu sembles être le seul à pouvoir le résoudre.
Le temps d'assimiler cette information, il resta étendu sur les coussins.
C'est Taylor qui a appelé? Sûr que c'était lui, c'est bien le seul avec Lev à avoir ce numéro...par contre je me demande comment il a su que je me trouvais ici....mais encore, ce doit être Lev, grande gueule, qui a dû le lui dire...Soit! Récapitulons...Épidémie, manque de provisions...
Il se tourna vers Alix qui semblait attendre qu'il en finisse avec son petit monologue interne.
Ok...je crois que les vacances sont finies, mon amour...commence le temps des miracles!
Se levant rapidement il prit tout de même le temps pour l'embrasser longuement.
Nous avons du boulot en perspective...Je vais me doucher et m'attèle à la tâche.
Qui aurait pensé que la veille à peine il avait du mal à courir correctement? Max semblait avoir récupéré forces et entrain du même coup. Dix minutes plus tard, il se trouvait dans son bureau...téléphone, fax, e-mails mis en action. On l'entendit maudire copieusement, pour après se montrer doux et charmant, puis impérieux et rude. Le tout en ,au moins ,quatre langues différentes et sans doute avec grande efficacité puisque deux heures après, il apparaissait dans la cuisine pour s'offrir une énième tasse de café en arborant un grand sourire satisfait . Il y trouva Alix et Eve, qui ne savait trop bien que faire.
Affaire partiellement réglée. Dans deux heures, McFarlane vient vous chercher, vous deux, pour vous emmener au campement en hélicoptère...Désolé, on ne peut pas rester ensemble...mais j'ai trop à faire et ce serait éreintant pour toi, mon amour et ennuyeux pour toi, Eve...Vous allez sagement rentrer...en tout cas là bas, vous serez plus utiles .
Il allait continuer à donner ses directives quand une apparition inespérée lui coupa la parole. Lev, un peu chancelant encore se tenait sur le seuil.
Tes cris, petit frère, ont le don de réveiller les morts...
Désolé, Lev...je pensais que tu ronflais mieux qu'un ours en plein hiver!
Je vois que tu prépares une petite virée à ta façon...pas question de me laisser ici à moisir dans l'oubli...je vais avec toi!
Alix eut beau insister sur le besoin de repos, l'africain ne voulut rien entendre. Daudi, de son côté, qui semblait pleinement récupéré après une longue nuit de sommeil eut droit a des explications sommaires sur le triste sort du pauvre Ibrahim, on attribua sa mort à des rôdeurs, qu'il aurait surpris...Le domestique ne trouva rien à redire à cela, acceptant la parole de son maître, tout simplement.
Le moment du départ n'arriva que trop vite. Lev et Daudi aidaient Eve avec les bagages. Max retint Alix un moment, dans une longue étreinte, sans aucune envie de la relâcher jamais...mais il le fallait bien.
Je serai au campement dans quelques jours...le plus vite possible. Prends soin de toi, mon amour...
Il caressa doucement son visage, l'embrassant une et une autre fois avant de la laisser aller.
Je t'aime!
Lev venu se ranger à ses côtés pour assister au décollage se contenta d'agiter vivement la main avant de lui coller une tape retentissante sur l'épaule.
Allez...plus vite on s'y met, plus vite on y est!
J'admire ta sagesse, Lev mais te fais remarquer qu'à moins qu'on s'y prenne en balai, il fait attendre Karouni...
L'empoté vient de m'appeler...devine? Sa machine a des pépins...alors, on prend mon rafiot...tu ne crois tout de même pas que je suis arrivé à la nage hier, non? comme ça on profite de la balade pour que tu me mettes au courant pour hier soir...j'ai encore mal partout!
Non, oublie ça...je suis sûr que tu ne veux vraiment pas savoir!
Il le voulait et à tout prix...Max passa les suivantes deux heures à le mettre au courant des guerres intestines qui déchiraient son monde et leurs tristes répercutions.
Les journées suivantes furent exténuantes et se passèrent à courir d'un côté à l'autre, passer encore plus d'appels, s'éterniser des heures à la banque en attente d'un virement bancaire qui ne finissait pas d'arriver...ce qui mit Max dans une colère noire. Ils perdirent encore des heures précieuses pour prendre possession de la livraison de médicaments expédiée depuis l'Europe en un temps record. La veille de leur retour, ils affrontèrent une mini grève de travailleurs, ce qui fit trainer en longueur monter la cargaison des provisions à bord du vieil Hercules ...le reste suivrait par voie terrestre, mais l'essentiel venait avec eux.
À demi écroulés de fatigue, ils s'offraient une petite bière bien froide quand une voix connue interpela Max...en allemand. Celui ci leva la tête de sa chope et regarda le grand type qui le dévisageait avec un sourire ravi...il mit deux secondes pour le reconnaitre mais au moins dix pour y croire.
Hans...mon vieux...mais que diables fais tu ici!!!?
Grande accolade, petite mise à jour. Présentations avec Lev. Cela faisait plus de dix ans qu'ils ne se voyaient pas, mais avaient échangé de ci, de là, des nouvelles. Hans Dieter Krüger, son ami d'enfance, devenu, hasard du destin, médecin...et travaillant pour Médecins sans Frontières, au moment actuel sans destination précise...I
Et bien, mon vieux, on peut dire que tu tombes à point, demain matin, je vole vers l'ouest, avec une cargaison de médicaments et provisions pour un campement de déplacés près du Rwanda...alors si tu n'as rien de mieux à faire...tu es cordialement invité à te joindre à nous.
Inutile de dire que Max n'épargna pas d'arguments...de très bons arguments!
Le mauvais temps était au rendez vous mais ils reçurent tout de même l'autorisation de décoller de Dar El Salam. Des belles turbulences les secouèrent mieux qu'un Martini mais finalement le vieux ventru se posa d'une pièce sur la piste embourbée.
Le comité d'accueil était ponctuellement présent...mais Max n'avait d'yeux que pour son Alix qui lâchant le parapluie qui l'abritait courait déjà vers lui. Sans se soucier le moins du monde de la pluie, ils s'éperdirent dans une étreinte qui tira plus d'un soupir aux présents.
La femme de sa vie, quoi!, résuma Lev à l'adresse du nouveau toubib, sauf que cette fois, qu'on me damne si c'est pas la bonne!
Tu vois, je suis là comme promis...alors, comment se passent les choses dans le coin?
Sans lâcher son bras, Alix le suivit vers le gros du comité d'accueil. Taylor, Ny'ala, le grand Sekou, quelques enfants souriants, piaillant comme des moineaux entourant Eve...et...une femme blonde qui souriait doucement à son adresse. La dernière personne qu'il se serait attendu à voir là en ce moment. Stéphanie.
Lev et Hans les rejoignirent en pataugeant dans la boue, Max procéda à faire des présentations sommaires mais on décida ,de commun accord, chercher un endroit plus abrité pour finir de faire connaissance. Lazare Thidiane se libéra un instant des ses obligations et se joignit à la compagnie, se déclarant d'immédiat ravi de compter avec l'aide d'un autre médecin, le commissionnant illico pour prendre ses nouvelles fonctions.
Délaissant un instant Aix, il alla bavarder avec Eve qui le mit au courant de tout ce qu'il s'était passé en ces derniers jours. Vint le moment de se trouver face à Stéphanie.
Je suis surpris de te trouver ici ...mais content de te voir...si pleine de vie. Je suppose que tu as pas mal de travail...espérons qu'avec l'aide de Krüger tout ira pour le mieux et que vous vous entendrez bien...
Quelle conversation idiote, mais il se sentait mal à l'aise et se demandait quelle avait été la réaction d'Alix en se trouvant face à son ex...et de son ex en se trouvant face à Alix...bien sûr, il ne devrait pas attendre trop longtemps pour entendre la version romancée dont Ny'ala se ferait un plaisir de lui rabattre les oreilles...
Décharger l'avion , pluie ou pas, était une priorité. Après avoir dirigé les opérations, il crut avoir gagné le droit de rejoindre Alix dans leur bungalow et s'octroyer un bain et un repos bien mérité...
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 17 Aoû - 0:22 | |
| Le voir partir, rester avec cette jeune écervelée, crucifia Alix beaucoup plus qu’elle ne le montra. Où donc était passée la froide Mangemorte ? Cupidon, seul, le savait. Cependant, elle se devait de conserver sa tête de bourrue ou de bourrique ( au choix). Son ressentiment vis-à-vis de Miss Adams, même atténué par faiblesse, n’en demeurait pas moins présent. Le voyage en hélicoptère fut aussi bref que possible. Luttant contre la nausée Alix garda une attitude fermée. Dès qu’ils furent posés, Ny’ala accourut. Vu sa tête, elle déplorait l’absence de Von Falkenberg.
Il est ailleurs avec Lev, dit simplement Alix. Conduisez-nous à l’infirmerie.
Choc ! Jamais Miss Blackstorm n’avait vu un tel amas de populace en souffrance. Devant les installations jugées rudimentaires, elle fronça les sourcils en plissant le nez:
C’est ça que vous appelez… soigner ?
On manque de moyens. On manque de tout et particulièrement de bonnes volontés, riposta l’autre.
Haussant les épaules, Alix passa d’un lit à l’autre. Le bras d’Eve se suspendit au sien alors qu’elle allait lever sa baguette. La petite avait raison, toute démonstration magique serait malvenue. Pourtant, il fallait qu’elle sache quel mal combattre. On ferait à la moldue, soit !
Je veux rencontrer le médecin-chef, aboya-t-elle sommairement.
Il n’a pas de temps pour des mondanités, pinailla Ny’ala. Il est en tournée, et…
Le regard bleu nuit se posa sur elle, implacable. Impérium informulé ? Même pas ! Quand Alix désirait quelque chose, nul ne pouvait s’y soustraire. Confondue, l’infirmière s’empressa d’arranger un tête-à-tête avec le docteur Thidiane Bien évidemment, ni elle ni Eve ne restèrent les bras ballants en attendant.
Cette femme a soif ! Occupe-t-en.
La majorité des alités étant dans un semi coma, Alix n’hésita pas à appliquer quelques « revigor » au passage. Connaître la nature du mal était indispensable. Ce fut avec soulagement qu’elle vit débouler le docteur. Elle l’avait déjà entrevu auparavant sans vraiment lui causer pendant sa « crise ». Là, des vies étaient en jeu, elle n’y alla pas par quatre chemins malgré l’air fâché du bonhomme. Sitôt isolés, elle l’apostropha :
De quoi s’agit-il au juste ? Je dois le savoir si vous souhaitez une guérison rapide de ces gens.
Pas commode, le gars. On marchait sur son territoire et il n’appréciait pas. Son ton fut grinçant :
Madame, sans vous offenser, vous vous mêlez ici de choses qui…
Me regardent ! clama-t-elle. Des personnes souffrent, dépêchez-vous, dites !
L’énumération des symptômes ne lui laissa aucun doute. Un sourire en coin, Alix nargua :
Dysenterie amibienne, si je ne m’abuse ? Quoi de plus banal en milieu surpeuplé et… malsain. Vous manquez de médicaments, parait-il ? Vous les aurez ! Max s’en charge ; je m’occupe du reste.
Ce que femme veut… Le toubib ricana sous cape, délaissant cette hôtesse qui se prenait pour… Saisissant Eve par le coude, Alix l’entraîna dans son pavillon. A l’abri des regards, son nécessaire à potions se déploya.
Il va nous en falloir des litres ! Fais exactement comme moi.
Ne comptant pas les heures, l’ex-mangemorte s’appliqua, son élève aussi. La journée et la nuit y passèrent. Au petit jour, Miss Blackstorm s’assit enfin avec aise :
On l’a. Porte ça au dispensaire. Tous doivent en boire un plein verre, deux fois dans la journée. Ça s’évente facilement, fais attention.
Crevée était peu dire. Alix ne tenait vraiment plus debout. Son état devait être en cause, sûrement. Elle laissa Eve se charger des répartitions, préférant s’allonger un moment… Secouée un peu abruptement, la jeune femme émergea :
Miss Blackstorm, excusez-moi de vous réveiller. Votre remède a fait merveille… au départ. Maintenant…
Hébétée, Alix suivit Ny’ala après s’être rincé le visage. Selon les dires de cette autochtone, cela faisait plus de 24h qu’elle dormait. La potion avait fonctionné, de nombreux malades étaient remis d’aplomb mais d’autres ne semblaient pas supporter la médication :
24 heures ? s’effara Blackstorm. Eve… Miss Adams, qu’a-t-elle fait ?
Les conclusions étaient évidentes. Eve, sans le savoir, avait administré une potion périmée. Folle d’angoisse, Alix ne put que… sauver les meubles. Sans houspiller son élève, elle la réquisitionna à l’élaboration de nouveaux litres de potions tandis qu’elle éjectait tout le personnel soignant afin de s’occuper au mieux des survivants. Une femme, très enceinte, s’accrocha à son bras :
Sauvez mon enfant !
Vous en avez déjà six ! Un de plus ou de moins…
Sauvez-le ! Lui, plutôt que moi, s’il vous plaît.
L’ex-Mangemorte ne comprenait pas pourquoi cette future mère réclamait ça. La détresse de ces yeux marron rivés aux siens eurent raison de ses réticences :
Vous vivrez, tous les deux. Dormez !
Seule valide au milieu de la salle, Alix agita la baguette avec brio. Pas un lit ne fut épargné. Elle ne sut pas comment elle se retrouva dans sa chambre, une poche de glace sur le front. Que lui chantait-on cette fois ? Trois jours ? Elle avait perdu connaissance trois jours ? Une nouvelle infirmière avait débarqué ?
Max ? Que sait-on de lui ? s’informa-t-elle en rejetant son drap moite. Les gens vont bien ?
Aussi bien que l’on peut ! Il ne reste qu’un quart de ce que vous avez vu. D’autres viennent des alentours ; tous veulent la boisson des sorcières blanches.
Ne relevant pas cette remarque, Alix se rafraîchit avec le soutien de l’infirmière. Elle voulait, de ses yeux, se rendre compte de l’efficacité de sa médication. Habillée à la hâte, elle courut au dispensaire. Pour un peu elle percutait une jeune femme blonde qui sortait. Sa fabuleuse mémoire joua :
*Stéphanie Aubry ! Membre de l’ordre*
Qu’importait ! Elle s’en fichait à présent. Si cette blonde osait cafter, une « douceur » nocive l’attendait. Le tour de salle fut très satisfaisant. Le seul bémol fut de trouver une Eve ratatinée dans un coin en train de donner un biberon à un nouveau-né.
Va te coucher ! Je… Je vais le faire, s’attendrit-elle face à la mine décomposée d’Adams.
Le nourrisson changea de mains. Heureusement que Ny’ala poussa une chaise sous ses fesses, Alix tremblait comme une feuille. C’était très étrange. Tenir ce bébé qui ne demandait qu’à vivre étreignit fortement Miss Blackstorm. Un léger sourire pointa vite effacé :
Prenez-le ! commanda-t-elle à une soignante.
Débarrassée, soulagée, elle vérifia soigneusement l’état des malades avant qu’on ne l’interpelle à nouveau :
Mr Max va arriver !
Plus rien ne comptait. Elle se précipita dehors, vers l’endroit qu’on lui indiqua en lui donnant un parapluie. C’est qu’il en tombait des cordes ! Patauger dans la gadoue n’avait rien de réjouissant. Sur ce semblant de piste plusieurs furent à attendre l’atterrissage. Rayonnant, Max descendit pour l’étreindre. Heureuse ? Non ! C’était bien plus que ça. Sauf qu’il dut papoter à gauche et à droite, superviser le débarquement en s’attardant à parler à la blonde…
*Ils se connaissent ? Pourquoi le regarde-t-elle avec des yeux de merlan frit ?*
Un pincement de jalousie la piqua.
*Belladone, armoise, strychnine… *
Une suave potion s’élaborait dans son esprit quand, enfin, Max l’entraîna vers leur bungalow. Sitôt seuls, elle se jeta sur lui :
Tu m’as affreusement manqué. Dis-moi comment ça c’est passé ? Vu ce que tu as ramené, c’était…
En tout cas, Von Falkenberg était en forme. Il le lui prouva de maîtresse façon. Oubliant ses faiblesses, elle rit de bon coeur en écoutant ses anecdotes. Ainsi, dans ses bagages, il apportait un nouveau médecin, ami d’enfance de surcroit…
*La formule de l’amortentia est…*
N’étant pas à un plan près, Alix envisagea déjà l’avenir avec sérénité. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Lun 17 Aoû - 23:17 | |
| Qu’était-elle venue faire dans cette galère ? Franchement Eve se le demandait. Perdue, isolée dans son lit dont elle fripa le drap de détresse, elle tenta de raccrocher le fil perdu. Elle avait gaffé sans le vouloir. Par une innocente correspondance avec son seul ami, elle avait attiré des Mangemorts vers eux. Résultat : ils étaient morts. Traitée de tous les noms, Eve s’était tassée sur elle-même et avait profité des retrouvailles des amants pour filer à l’anglaise. Pleurer ? Ce fut un déluge. Qu’y pouvait-elle ? On ne lui avait pas dit de ne rien divulguer. Elle essaya d’oublier les atrocités entrevues… En vain. Quand au matin Alix la secoua doucement, Eve se leva telle une somnambule. Il fallait partir ? D’accord. Une épidémie au camp ? Max ailleurs ? D’accord. Incapable d’aligner deux idées à la suite, elle suivit le mouvement. Ils ne l’engueulaient pas… Déjà ça. Tiens, Alix était plutôt verte durant la traversée. Sachant son état et vu les soubresauts de l’hélico, rien de plus normal. Sitôt débarquées, elles durent affronter la réalité. Tous ces corps en souffrance émurent Miss Adams qui voulut, direct, les secourir. De quel bois était faite Alix ? Impavide, elle déambulait dans l’hospice en réclamant, ordonnant, ceci ou ça.
Non !
La voyant prête à agiter sa baguette, Eve ne put que suspendre son geste.
Ils ne comprendront pas ! Faut pas faire ça, chuchota-t-elle.
Message capté, ouf ! Néanmoins Miss Blackstorm obtint ce qu’elle voulait. Tandis qu’elle lui déléguait des soins élémentaires, la mangemorte s’isola avec Lazare. Pleine de compassion, Eve aida l’un ou l’autre malade. Sa baguette la démangeait mais elle n’aurait jamais osé l’utiliser. Un moment plus tard, Alix s’imposa à nouveau en l’entraînant dans son bungalow :
Il va nous en falloir des litres ! Fais exactement comme moi.
Bel écolage ! Une fois de plus, Eve admira la maîtrise de son professeur. Merlin, ce truc était compliqué ! Pourtant Alix évoluait là-dedans tel un hippogriffe dans le ciel. Pas idiote, Miss Adams enregistra faits et gestes sans tenir compte du temps écoulé. A deux, cela alla plus vite mais prit un temps certain. Toute surprise, Eve vit le jour nouveau poindre alors que son professeur s’asseyait, vannée :
On l’a. Porte ça au dispensaire. Tous doivent en boire un plein verre, deux fois dans la journée. Ça s’évente facilement, fais attention.
Bien sûr qu’elle ferait attention, pas gourde à ce point ! Délaissant Alix, Eve achemina la mixture à la salle des alités. Elle prévint Ny’ala, debout elle aussi, et, ensemble, elles distribuèrent la potion. Miss Adams ne prit que peu de repos et de nourriture, veillant à ce que tous absorbent le breuvage préparé. Dans la journée la chaleur fut atroce. Se battre avec les mouches, lutter contre les miasmes, rassurer, hydrater les malades, pompa beaucoup d’énergie. Eve tint le coup sauf que… Les seconds verres avaient été administrés mais les patients ne réagissaient pas bien. Vomissements, diarrhées reprenaient de plus belle. Humant la potion, Eve comprit qu’il fallait la jeter au risque d’intoxiquer davantage les gens. Penaude, elle s’attendait à être vilipendée par son prof qui, bizarrement, ne lui reprocha rien. Il fallait « simplement » tout recommencer. Soumise, Eve fut reconnaissante à Alix de la laisser seule élaborer la nouvelle mixture.
*Elle a quand même un peu confiance en moi*
Travaillant sans relâche, Eve dut pourtant suspendre son œuvre une paire d’heures pour récupérer des forces. Au soir, la nouvelle potion prête, elle l’achemina au dispensaire où un grand émoi régnait. Alix était étendue par terre et nul n’osait trop l’approcher :
Conduisez-la chez elle ! C’est une femme enceinte, elle aura présumé de ses forces. Si le docteur est joignable, demandez-lui de passer la voir !
Les jours suivants inquiétèrent beaucoup la jeune fille. Miss Blackstorm dormait sans arrêt. Lazare Thidiane assurait que tout allait bien pour elle mais Eve vint fréquemment à son chevet, vérifier. Un renfort inattendu débarqua. Une fort belle jeune femme blonde releva aussitôt les manches et seconda Ny’ala auprès des patients. Si ceux de l’hospice se remettaient vite, il en arrivait malheureusement de tous les environs. Mieux que par un tam-tam de brousse, la nouvelle s’était répandue qu’au dispensaire oeuvraient des « sorcières » blanches. Ils ne croyaient pas si bien dire… Vannée, Eve n’en poursuivit pas moins son action. Tous les jours, elle refit la potion ne s’octroyant que quelques heures de sommeil pendant que Ny’ala ou Stéphanie prenaient le relai. Très timide, Eve n’engagea pas beaucoup la conversation avec cette jeune femme qui tirait une drôle de tête chaque fois que l’on parlait de Max près d’elle. Chacun son job, chacun ses problèmes. Une nuit de veille supplémentaire faillit avoir raison de la résistance de Miss Adams. Un bébé était né et il refusait de téter. Administrer un biberon paraissait élémentaire sauf que, crevée, Eve s’y prenait comme un pied. Alix débarqua, fraîche et dispose :
Va te coucher ! Je… Je vais le faire
Voir Alix tenir un nourrisson valait des gallions. Si Eve s’était sentie empotée, que dire d’elle ?
*Autant qu’elle apprenne !*
Riant à moitié, Eve s’effondra sur sa couche. Sa sieste, trop courte à son goût, s’acheva brutalement avec une secousse de Ny’ala :
Il va arriver !
Il ? ça ne pouvait être que Max ! D’excellente humeur soudain, Miss Adams se rafraîchit pour courir vers la piste d’atterrissage. Quelle gadoue ! Il tombait des cordes depuis des heures. Qu’importe ! Un petit comité d’accueil patienta en dégoulinant sur place sauf ceux – dont Alix – qui possédaient un parapluie. Le cœur bondissant joyeusement dans sa poitrine, Eve le vit sauter de la carlingue et se précipiter sur son élue. Se détournant, elle ne rata pas la mine renfrognée de Miss Aubry qui assistait aussi à ces retrouvailles chaleureuses. Von Falkenberg vint près d’elle s’enquérir des nouveautés :
Tout va bien, assura-t-elle. On a bien bossé. Je n’aurai aucun souci à l’examen de potions !
Fière mais prudente, elle lui tut les trois jours d’inconscience d’Alix. Pourquoi le tracasser alors que tout tournait rond maintenant ? Fine observatrice, elle constata une sorte de « gêne » entre Stéphanie et Max.
*Tiens, tiens… une ex ? Manquerait que ça…*
Le regard qu’elle surprit de la part d’Alix lui glaça le sang.
*Oups ! La Steph a intérêt à garder ses distances… Qui c’est, celui-là ?*
Mine de rien, elle détailla le nouvel arrivant qu’on lui présenta comme médecin, ami d’enfance de Max.
*Il est très mignon ! * soupira-t-elle intérieurement*Mais Davis l’est bien plus !*
Le déchargement de l’avion fut vite terminé. Evidemment Alix et Max s’isolèrent alors que Hans Dieter Krüger parlait avec Miss Aubry et Thidiane. Rassemblant son courage, Eve suivit Ny’ala au dispensaire où l’ouvrage ne manquait hélas pas. Laver des corps, changer des bassins, aider à boire ou manger ne la rebutait pas. La jeune fille fut bientôt rejointe par les docteurs et Stéphanie. Sans recourir à la divination, branche à laquelle elle avait à peine survolé, Miss Adams aurait juré que quelque chose se passait entre le nouveau et l’infirmière. Ce n’était pas ses oignons. L’épidémie fut enrayée grâce à une équipe soudée ainsi qu’à certains subterfuges très discrets. Le docteur Thidiane était terriblement intéressé par la potion employée par Alix au point qu’il devenait gênant avec ses questions. Voyant qu’il n’arrivait à rien auprès de Miss Blackstorm, il se rabattit sur elle. Décemment, Eve ne pouvait pas lui dire qu’il fallait absolument tourner sa baguette dans la mixture pour qu’elle fonctionne. La jeune fille commença à redouter les instants où elle était confrontée au médecin. Krüger tenta bien de distraire son homologue mais, invariablement, les questions revenaient sur le remède « miracle » Tant et si bien, qu’à bout, Miss Adams lança son 1er « oubliette » Rassurez-vous, il ne causa aucun dégât puisque déplorablement raté. Von Falkenberg rigola beaucoup et vint à la rescousse. Les jours s’écoulèrent avec une routine sempiternelle. N’empêche que Miss Blackstorm ne semblait pas aller bien. La chaleur de cette fin juillet l’incommodait énormément. Pieds gonflés, toujours un peu fiévreuse, elle connut d’autres épisodes d’évanouissement. Elle semblait ne tenir aucun compte des recommandations des docteurs, se soignant elle-même jusqu’à ce qu’une grande crise n’éclate encore entre elle et Max. Pas sentimentale mais d’opposition de caractère… Devinez qui gagna ? Rapidement bouclés, les bagages s’entassèrent dans l’hélicoptère. Eve ignorait leur future destination. Elle avait eu de vagues échos sur un changement de climat nécessaire à la santé d’Alix, sans plus. Adieu Ny’ala, Lev et tous les autres… Le cœur serré, Eve agita longuement la main en volant, sans le savoir, vers son destin. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Jeu 20 Aoû - 23:54 | |
| Alix avait à peine remarqué Steph quand elles se heurtèrent, elle avait l’air pressé et entra dans le dispensaire, la jeune blonde était là que depuis quelques heures et avait rencontré une autre jeune femme blonde, Eve, apparemment c’était une amie de Max et elle était venu avec lui et Alix en Afrique mais Steph n’en sut pas plus, elles n’avaient pas eut trop le temps de papoter surtout avec le travail qui avait à faire ici, on avait pas le temps de s’attarder sur sa vie ou autre, la seule chose qui importait c’était de sauver les personnes malades. Il était temps de revenir à l’intérieur de la bâtisse, car il tombait des cordes au dehors, la pluie ici tombait dru et en à peine une demi-heure tout était boueux. Stéphanie entra donc et vit l’ex mangemort donner le biberon à un bébé, c’était assez bizarre de voir ceci, mais très touchant également le seul problème c’est que Alix ne garda pas longtemps le nourrisson, le donnant à la première soignante venue, elle se dirigea vers les lits et vérifia soigneusement que les malades se sentaient mieux. Tiens c’était sans doute le moment de remercier Miss Blackstrom de lui avoir sauvé la vie, Steph s’approcha d’elle et respirant un grand coup allait parler, mais quelqu’un entra en trombe et informa tout le monde que Max allait arriver, Alix courut au dehors pour aller accueillir le jeune homme, bon et bien la blonde remercierait Alix plus tard. Elle lui emboita le pas et arrivée sur la piste, elle vit Max descendre de la carlingue, il était encore plus beau que dans ses souvenirs, elle vit Alix lâcher son parapluie et se jeter dans les bras de beau blond. Lorsqu’il s’aperçut que tout le monde les regardait, Max lâcha sa belle et se dirigea vers le groupe qui commençait à être trempée, Miss Aubry s’était un peu mise en retrait mais voir Max approcher elle lui offrit un grand sourire, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Tous le monde fut invité à aller dans un coin sec pour que Max fasse la présentation, Stéphanie remarqua à peine Hans, un ami d’enfance de Max à ce qu’elle avait comprit, non elle n’avait d’yeux que pour lui, il était si séduisant même dégoulinant d’eau, il alla parler un peu avec Eve et quelques minutes plus tard s’avança vers la belle blonde.
Je suis surpris de te trouver ici ...mais content de te voir...si pleine de vie. Je suppose que tu as pas mal de travail...espérons qu'avec l'aide de Krüger tout ira pour le mieux et que vous vous entendrez bien...
Alors comme ça il était surpris et content de la voir ici et en pleine forme, mais ce qu’il lui dit ensuite la fit frémir, si elle ne le connaissait pas si bien elle dirait qu’il voulait qu’elle se case avec son ami, mais rien à faire, si il restait lui avec Alix, Steph elle resterait seule.
Merci, beaucoup…. Moi aussi je suis ravi de te revoir, tu a l’air en pleine forme, et tu suppose bien, nous avons énormément de travail, quelques bras de plus seront les bien venu…… Je n’ai pas eu le temps de remercier Alix pour m’avoir sauvé la vie, mais je le ferai dés que possible…..
Elle le regarda partir décharger l’avion et alla discuter un peu avec les deux médecins, c’est vrai que de plus près Hans n’était pas mal du tout, et puis si elle devait travailler avec lui il fallait bien qu’elle fasse sa connaissance.
Après avoir bien rit avec le nouveau, ils se dirigèrent vers le dispensaire et commencèrent à se mettre à l’ouvrage, cet homme était vraiment très gentil et avait un grand sens de l’humour, un peu comme Max.
Au bout de quelques jours, Max vint voir Steph, il devait s’en aller avec Alix et Eve c’était pour le bien de cette première pour ne perdre quoi ???? Son bébé, non la blonde avait du mal entendre ce qu’il venait de lui dire, il allait être papa, lui qui était un solitaire et un rebelle, et bien l’ex mangemorte l’avait bien changé. Au début lors de cet aveu Stéphanie se sentit un peu mal, mais ne laissa rien paraître, elle ne voulait pas inquiéter le jeune homme.
Je suis très heureuse de ce qui t’arrive…. Tu as raison il faut la mettre au calme et la surveiller se serait dommage qu’elle perde votre enfant. Je vais aller quand même la voir.
Tournant les talons, des larmes envahirent les yeux de la jeune femme, elle savait à présent que Max aimait Alix et qu’elle aussi l’aimait, elle ne pouvait rien faire, juste leur souhaiter bonne chance. Arrivant devant le bungalow du couple, elle frappa à la porte et attendit qu’on lui intime d’entrer.
Alix !!! Je voulais juste venir vous dire de faire attention à vous et de vous reposer…. Je suis au courant pour le bébé et je vous souhaite d’être très heureuse avec Max, c’est un homme formidable….. Et aussi merci pour la potion pour le cœur, si vous n’aviez pas fait ça je serai déjà sous terre depuis très longtemps.
Avant de partir, la miss regarda l’ex mangemorte en se demandant à qui le bébé ressemblerait, de toute façon que ce soit l’un ou l’autre il serait le plus beau de tous.
J’espère que nous nous rêverons un de ces jours, bonne chance….
La jeune femme sortit les mains sur les yeux, et alla se réfugier dans un endroit isolé, là ou personne ne pouvait la voir et l’entendre pleurer la perte d’un être cher.. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Dim 23 Aoû - 13:00 | |
| Partir ! Il n’y avait pas d’autre solution. Puisqu’elle avait promis de ne pas attenter à ses jours ni à ceux du bébé, Alix était convaincue qu’elle devait changer de climat au risque de se perdre et l’enfant avec. Comment les femmes supportaient-elles d’être enceintes sous ces températures infernales ? Elle n’en savait rien. Plus habituée à éliminer les rejetons non désirés qu’à les conserver en vie, Miss Blackstorm se résignait à son sort. Si les nausées étaient tolérables, les évanouissements à répétition l’étaient moins. Très affairé, Max ne remarquait rien, tant mieux. Eve savait. Cette jeune fille ne lui reprocha pas son mutisme se doutant sans doute que tôt ou tard Von Falkenberg se rendrait compte que quelque chose clochait. Les drogues que Thidiane voulait qu’elle absorbe rebutaient Alix :
*Ce gars est marteau. Si je prends ça, le gosse sera difforme !*
Même si elle était peu attachée à ce qui poussait dans son ventre, elle ne lui voulait plus de mal. Aussi se soigna-t-elle indépendamment des avis des moldus :
*Du fer, du repos et… du frais. Je n’ai besoin de rien d’autre*
Le premier élément était facile à régler grâce à une alimentation correcte. Le second était difficile dans les conditions du campement. Il y avait toujours énormément à faire au dispensaire. Quant au 3ème… à moins de lancer un sortilège climatique… impossible de contourner ces chaleurs d’enfer. Elle n’en pouvait plus. Après le troisième évanouissement de la journée, elle prit sa décision et fit ses valises. Annoncer ça à Max ne fut pas aisé. Il déboula, l’air fâché :
Oui, dit-elle impavide, je pars. Je rentre à Londres. Ce climat ne me vaut rien. Je ne supporte plus la chaleur. J’ai fait ce que j’ai pu pour soulager les gens ; je dois m’occuper de moi à présent. Tu me suis ou pas, c’est toi qui vois mais je m’en vais !
Houla ! Belle sérénade. Piquée à vif, Alix contra :
Pourquoi t’aurais-je averti ? Il n’y a que toi qui n’aies pas constaté que je n’allais pas bien. Ma décision est prise : je pars. J’aurai l’enfant. Je… Je te l’enverrai par hibou, ça changera des cigognes.
Sincèrement, elle savait ne rien faire de ça. Elle l’avertirait de la naissance, puis… on verrait. Max ne l’entendit pas de cette oreille. Le ton monta.
Tu peux chanter ou crier sur tous les tons, ça ne changera rien. Je m’en vais. Lev est prévenu, l’hélico part demain. Avec Eve et Stéphanie dans le coin, tu n’auras à te soucier de rien.
Oups ! Ces piqûres n’enchantaient pas Von Falkenberg. Il répliqua, tenta une accommodation qu’elle n’entendit pas. Les papillons bleus firent leur retour, Alix tomba. À son réveil, le visage tourmenté de Max l’accueillit. Plein de commisération, il lui caressa le front et osa émettre une proposition.
L’Australie ? Pourquoi pas ? Je m’en fiche du moment qu’il y fasse plus frais qu’ici. J’irai partout avec toi, je t’aime.
Ce baiser… Alix se serait damnée pour rester avec Max quand il l’embrassait ainsi. Il allait s’occuper de tout lui enjoignant de se reposer. Somnolente, Alix reçut plusieurs visites. Les nouvelles circulaient vite, apparemment. Miss Adams vint plusieurs fois s’enquérir de son état ; Thidiane, Krüger, Ny’ala aussi. Puis ce fut le tour de Miss Aubry :
Alix !!! Je voulais juste venir vous dire de faire attention à vous et de vous reposer…. Je suis au courant pour le bébé et je vous souhaite d’être très heureuse avec Max, c’est un homme formidable….. Et aussi merci pour la potion pour le cœur, si vous n’aviez pas fait ça je serai déjà sous terre depuis très longtemps.
Nom d’un gnome ! Même affaiblie, Alix reconnut tous les signes. Cette jeune blonde était encore amoureuse de Max.
Ne vous en faites pas, Stéphanie. De rien pour la potion. Si je puis me permettre un conseil, oubliez Max. Ouvrez les yeux ! Peut-être verrez-vous alors quelqu’un qui vous convienne mieux. Adieu.
Dans le fond, un changement d’horizon serait sûrement bénéfique à plus d’un. Gaillarde le lendemain, Sherkan réduite en bagage à main, tous les trois décollèrent en agitant la main. Max voulait se déplacer façon moldue… Tant pis ! Au moins, cette fois, Alix ne dut pas « emprunter » l’identité d’autrui et put jouir du confort des 1ères classes, la tête appuyée contre l’épaule de son amant. N’empêche que ce vol fut très long. Les films diffusés à bord lui parurent débiles, seule lui importait les attentions dont Max la couvait. Ça faisait un bien fou d’être ainsi dorlotée. L’atterrissage à Melbourne raviva complètement Miss Blackstorm. 13 degrés, le pied ! Cette femme habituée au froid, se sentit renaître sous ces températures hivernales. La suite réservée au Sofitel combla les goûts luxueux de l’ex-Mangemorte. Elle savait pertinemment que ça ne durerait pas, Von Falkenberg avait cédé à ses exigences tout en se ménageant un terrain approprié à ses besoins. Bientôt ils déménageraient mais là, elle s’en moquait. Eve rangée dans un coin, libre à eux de se défouler joyeusement. Jamais Max ne manquait d’imagination en ce domaine, elle serait la dernière à se plaindre. Deux jours plus tard, le temps de s’adapter au changement d’hémisphère, Von Falkenberg entraîna son monde à l’aéroport. Devant le coucou affrété, Alix renâcla :
Je ne monterai jamais dans un tel engin ! Tu es fou. Pourquoi ?
Les explications ne la convainquirent qu’à moitié. Mais bon… puisqu’il assurait maîtriser la situation… Elle embarqua avec un petit bagage. |
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| Sujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu Dim 23 Aoû - 18:16 | |
| Après ce retour glorieux, dans tous les sens du terme. Max se sentait de belle humeur et plein d'aplomb pour reprendre la routine, souvent exténuante qui semblait régir le campement. Avoir retrouvé son Alix adorée le comblait de bonheur, la voir, du moins c'est ce qu'il voulait croire, accepter de meilleur gré son état, le tenait au septième ciel.
Dés le premier jour, on se chargea de le mettre, plus ou moins discrètement, au courant des agissements de sa belle pendant son absence...Des avis mitigés couraient par là, mais tous s'accordaient bien sur un seul point...Alix était une faiseuse de miracles! Il se doutait bien de quelle classe étaient ces miracles, mais se garda de s'en contrarier...même si ça allait carrément contre ses principes établis! Elle et Eve avaient sauvé des vies, que pouvait importer comment! ? Les gens n'avaient que louanges pour celles qu'ils appelaient déjà, affectueusement, les sorcières blanches...ils ne savaient pas si bien dire!
Se trouver nez à nez avec Stéphanie n'avait pas été précisément pour le rendre fou de joie. La seule chose dont il n'avait pas besoin était bien celle d'une ex lui coulant des yeux adoucis. Cela ne manquerait pas d'échapper au regard perspicace d'Alix et là...Max ne voulait même pas y penser. Pour la première fois de sa vie, Von Falkenberg se trouvait à l'aise dans son rôle de propriété exclusive, il acceptait ce fait en toute joie de cœur et tant qu'elle ne tiendrait pas à lui passer une laisse au cou, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ramener Hans avec lui avait été, sans doute, une des meilleures choses qu'il ait pu faire. Krüger s'avérait être un médecin très compétent, secondant à merveille ce bougon de Lazare Thidiane, sans jamais chercher à se mettre en évidence ni faire valoir ses connaissances.
Ses directives pour coexister en harmonie avec tout le monde étaient simples: travailler tout le jour, se tenir loin de Steph, aimer Alix le reste du temps...La petite Eve semblait très bien s'adapter à ce nouveau milieu, il ne se faisait pas de gros soucis de ce côté-là, même si cela l'avait peiné de lui couper court tout genre de communication avec le reste du monde. Elle avait appris en peu de temps bien plus de ce qu'il aurait pu lui enseigner en un an...ou plus!
La chaleur ne lui avait jamais posé de problème. Taylor avait l'habitude de dire qu'il était un "nègre" blond en comparant son endurance au travail avec celle des africains qui ne se plaignaient pas des inclémences du temps...mais, bien entendu, ce n'était pas le même cas pour tout le monde. Max avait eu vent des malaises de sa bien-aimée mais avait voulu penser que ce n'était que normal vu son état, au soir, quand il la rejoignait, elle avait d'être en forme...donc, allègrement, il avait délaissé ce souci pour se préoccuper d'autres joies plus satisfaisantes. Le premier à lui en faire une remarque, d'un ton un peu acerbe, comme, pour lui mettre la puce à l'oreille, fut Hans.
Tu devrais quand même faire un peu plus d'attention avec Alix, mon vieux, rien qu'à la voir on devine qu'elle n'est pas faite pour ça!
Avec ça, il parlait de tout...la vie au campement, sans luxes, monotone, exténuante, le climat, les bestioles de tout genre qui pullulaient, la misère, la maladie...
Euh...elle ne m'a rien dit!
L'autre avait secoué la tête, mortifié face à un esprit si obtus.
Si elle t'aime comme je le pense, elle n'en fera rien à moins de...
Le reste de l'explication en resta là. Thidiane fonçait sur eux, comme un char d'assaut. Il s'adressa à son collègue, ignorant Max comme s'il avait été part du décor , pour lancer dans une histoire de désinfection. Laissant son ami débattre avec son homologue sur les vertus diverses de l'hygiène, Max alla chercher de quoi s'occuper...ce qui ne manquait jamais!
Deux jours plus tard. ce fut le tour à une Ny'ala, outragée de l'houspiller en bonne et due forme.
Tu deviens bête ou quoi?
Comme entrée en matière pour une conversation entre amis, c'était bien parti.
Et à quoi vient un compliment si charmant?
Discours sur l'état alarmant d'Alix, ses évanouissements à répétition, sa pâleur et quelques autres petits détails qu'il n'avait même pas remarqué. Tout compte fait, il commença à soupçonner que la jeune femme avait raison...il devenait bête. Avant qu'il ouvre la bouche pour dire quoique ce soit, Ny'ala le planta là et s'en fut, en pestant contre les hommes et lui en particulier.
De quoi se faire des idées. Abandonnant son projet de faire une tournée à la grange, il préféra aller constater par lui-même l'état de la situation...et eut la surprise de sa vie en trouvant Alix, occupée à faire ses bagages. De là à sentir la colère le gagner il n'y eut qu'un tout petit pas.
Tu penses voyager?
Oui, je pars.
Mais pourquoi? En plus où vas tu aller?
Je rentre à Londres. Ce climat ne me vaut rien. Je ne supporte plus la chaleur. J’ai fait ce que j’ai pu pour soulager les gens ; je dois m’occuper de moi à présent. Tu me suis ou pas, c’est toi qui vois mais je m’en vais !
Mais, bon sang, Alix...tu ne peux pas t'en aller comme ça. On va pas recommencer avec cette histoire...De toutes façons, tu ne peux pas retourner en Angleterre...tu es morte, t'en souviens pas? Que dirait-on en te voyant réapparaitre comme si de rien n'était? ...parce que ça se saurait, crois moi! Et puis...pourquoi diable tu ne m'as rien dit...ça fait des jours que tout le monde me rabat les oreilles avec des trucs débiles et moi, l'imbécile en service, ne sait rien...tu aurais dû m'en parler avant de prendre des décisions précipitées...
Pourquoi t’aurais-je averti? Il n’y a que toi qui n’aies pas constaté que je n’allais pas bien. Ma décision est prise : je pars.
Alix...je t'en prie. Tu ne peux pas faire ça...pas maintenant...en fait, jamais. Si tu voulais changer d'air...il n'y avait qu'à me le dire mais en ce moment...et puis le bébé...tu ne...
J’aurai l’enfant. Je… Je te l’enverrai par hibou, ça changera des cigognes.
En d'autres circonstances cette idée l'aurait fait rire, mais là, l'histoire n'était pas à la rigolade.
Ne dis pas des sottises pareilles. Je ne te laisserai aller nulle part sans moi. Tu ne peux pas me faire ça...Arrête de te comporter comme une reine outragée...tu es la reine de mon cœur mais ça ne change rien...on est adultes et civilisés...quand on veut quelque chose...on le dit et...
Tu peux chanter ou crier sur tous les tons, ça ne changera rien. Je m’en vais. Lev est prévenu, l’hélico part demain. Avec Eve et Stéphanie dans le coin, tu n’auras à te soucier de rien.
Là, Max vit rouge.
Donc, Lev sait de tes plans...sympa, ça! Et vous comptiez me le dire quand, au moment du décollage? Et ça vient à quoi cette remarque idiote?...je n'ai rien à cirer avec Eve et encore moins avec Steph...qu'est ce que tu crois?...que tu me quittes et je cours me faire consoler...tu n'as rien pigé...tu es la seule femme pour moi...je...bon sang, Alix...qu'est ce que...
Elle venait tout simplement de tourner de l'œil lui donnait juste le temps de la retenir avant de s'étaler. En se maudissant copieusement de son manque d'attention, Max la porta sur le lit et entreprit de la ranimer. Elle reprit doucement conscience, le rassurant alors qu'il était prêt à se lancer dehors en hurlant au secours.
Ma chérie...ne me fais pas passer des trouilles pareilles. Tu n'aimes pas la chaleur, cela t'incommode..alors je t'emmènerai où tu voudras...
L'Antarctique était une alternative attirante mais il crut bon ne pas la proposer...après les moustiques, les pingouins ne lui semblaient pas adéquats. Révisant rapidement l'éventail de possibilités, une retint positivement son attention.
Il fait très bon à Melbourne à cette époque de l'année. Je suis sûr que cela te plaira...
Le regard d'Alix fut tout un poème de félicité, il s'en sentit tout emballé. Pour la rendre heureuse il lui décrocherait la lune si besoin.
L’Australie ? Pourquoi pas ? Je m’en fiche du moment qu’il y fasse plus frais qu’ici. J’irai partout avec toi, je t’aime.
Que demander de plus? Si elle l'aimait, il serait heureux n'importe où. En plus l'Australie lui plaisait énormément. Qui sait, le moment était peut être venu de penser à s'établir sérieusement et les grands espaces australiens étaient bien tentateurs, tenant surtout compte que le climat, dans la zone qu'il contemplait, était clément l'année durant. Les idées germaient, s'assemblaient et prenaient corps dans sa tête à des vitesses hallucinantes...mais avant d'en parler, il s'appliqua plutôt à rassurer Alix en l'embrassant à en perdre haleine...cela le rassurait lui aussi et mettait leur petit monde en ordre. Ce petit von Falkenberg à venir, si tout allait selon ses souhaits, verrait le jour aux Antipodes...horizons vastes et liberté, quelle meilleure promesse d'avenir!
Je vais m'occuper de tout à l'instant, mon amour...Reste là, sagement. Tu ne seras pas déçue, tu verras!
Leur départ fut vite organisé. Max savait bien comment s'y prendre. Adieux rapides, sans donner du temps aux épanchements douloureux. Eve suivait le cortège sans trop de commentaires. Minets à la clé, moyennant de gentils sortilèges. Long vol intercontinental en 1ere classe, Qantas. De quoi se faire un peu pardonner les privations des derniers temps.
Leur suite au Sofitel Melbourne comblait tous les besoins de confort et luxe juste ce dont ils avaient besoin pour prendre un peu de répit et s'acclimater à l'hémisphère austral. Inutile de dire que ce furent deux jours de bonheur parfait. Mais bien sûr, Max Von Falkenberg n'allait pas se résigner à passer le restant de sa vie dans un milieu pareil. Il avait sa petite ...grande idée, derrière la tête et il opéra, en grand secret, pour la réaliser.
Comme début d'aventure, la mine que tira Alix face à leur nouveau moyen de transport, résultait compromettant. Pourtant au docte avis de Max, le Beechcraft était un avion on ne peut plus confortable et sûr pour faire un voyage comme celui qu'il envisageait.
Je ne monterai jamais dans un tel engin ! Tu es fou. Pourquoi ?
Conciliant, il se lança dans l'énumération des vertus de l'engin en question.
Et non, je ne suis pas fou...les distances à couvrir ici sont énormes, en voiture on prendrait deux jours. Tu verras, ma chérie, c'est tout confort, tu ne sentiras aucun malaise...rien du tout! je le mènerai comme soie et nous y serons en un rien de temps. Tu as confiance en moi, non?
Un baiser plus tard et rien qu'à moitié convaincue, Alix accepta de monter à bord où Eve était déjà installée en tout confort. Lui, il se faisait déjà tout un bonheur de pouvoir piloter l'avion. Comptant avec un copilote expérimenté et connaisseur de la zone comme Peter Collins, le voyage promettait d'être parfait.
Mais..ça ne manque jamais...au milieu de cette idylle parfaite, de drôles de bruits se firent entendre. Des petits bruits qui se muèrent vite fait en ratés...ce qui mena à l'arrêt d'un des moteurs...ce qui bien sûr, ne fut pas pour rassurer personne.
Il faut atterrir, Peter, je ne vais risquer personne. Où sommes-nous exactement?
L'autre consulta la carte après un coup d'œil à l'extérieur.
Pas loin de Gungellan...
Et avec ça moi je fais quoi?...Je veux savoir s'il y a une piste proche pour poser cet oiseau sans courir de risques.
Ben oui, à deux kilomètres celle de Kelamera, piste privée mais ils n'y verront pas d'inconvénient. Va prévenir par radio que nous allons atterrir.
Fait sans problèmes. À l'arrière, les passagères devaient passer une bonne trouille mais Max ne se risqua pas à faire acte de présence, sûr de se prendre au moins un sortilège cuisant...on verrait après!
Jolie petite petite piste bien soignée, au bout de laquelle les attendait déjà un jeep.
Atterrissage en douceur. Rencontre avec les dignités locales. Les Australiens étant normalement hospitaliers Max ne se faisait pas trop de bile...il craignait plus les reproches que ne manquerait pas de lui faire sa chérie...mais ses soucis s'envolèrent en découvrant l'identité de la personne qui les attendait.
Que le diable m'emporte si ce n'est pas Luke McLane!
Le monde est un mouchoir...Ils avaient été en même temps à Poudlard, l'un à Serdaigle l'autre à Serpentard, mais s'entendant quand même...tenant compte que McLane était Australien, rien de trop bizarre de le retrouver là...mais l'Australie n'est quand même pas une banlieue paisible réduites de dimensions.
Explications rapides sur le problème. Luke n'en fit pas un plat, dans ce coin on est habitué à se secourir les uns aux autres sans aucune cérémonie.
On verra ça demain, assura-t'il avec un calme imperturbable, aujourd'hui c'est le mariage de ma sœur et on ne va pas se casser la tête avec ça...
On ne veut pas déranger, Luke...
Inutile de protester. Alix, Eve, Peter et lui se virent embarqués illico dans la jeep qui prit le chemin vers la maison sur le chapeau des roues.
Il y avait un beau monde réuni, là. Alix avait pris soin de leur arranger un peu la mise avant de suivre Luke vers la réunion proprement dite.
Pas de souci. Max...il y a plein de vieux copains, là...
Si ce n'était pas une chance folle ça!...Et tout allait très bien jusqu'à l'instant où le gars blond qui tenait un bébé dans se bras se retourna, en souriant, ravi:
Von Falkenberg...si c'est pas une coïncidence que tu choisisses de t'écraser dans le coin!
Une seconde...deux...trois même, avant de pouvoir réagir convenablement et serrer la main tendue, avec un sourire on ne peut plus de travers, en sentant soudain la bouche très sèche.
De Brent...que je pourrisse en enfer si je dis que tu es le dernier type que je m'attendais à trouver ici.
Alerte maximale. Alix qui se trouvait à ses côtés ne semblait pas avoir réagi ni l'autre non plus d'ailleurs, il procéda aux présentations d'une voix blanche en maudissant sa chance.
*À moins d'être des sacrément bons acteurs...ces deux-là ne savent rien l'un de l'autre...Papa se sera trompé*
À peine rasséréné par cette idée, il se trouvait déjà avec un autre vieux camarade mais là, Justin Davenport n'avait pas l'air du tout content...en fait, Max aurait pu jurer qu'il était en proie d'une colère folle...et cela en regardant Alix, qui, à son tour était si pâle qu'il craignit de la voir s'évanouir.
Il se maudit amèrement.
*Sans le savoir...tu l'as menée...juste dans la gueule du loup!*
Décidé à ne pas se laisser gagner la partie sans donner la face, il serra Alix contre lui et regarda l'assistance parcourue, il l'aurait juré, par un remous mal aisé...mais voilà que Matt McLane s'amenait, tout sourire, leur fourrait une coupe de champagne à la main et lançait à la cantonade:
Ici, c'est Kelamera...tout le monde à la fête!
Béni soit-il...on pourvoirait après... |
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