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 Le choc!

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MessageSujet: Le choc!   Le choc! Play211Dim 24 Mai - 21:46

Ce matin-là, Eve prit son sac comme d’habitude. La journée serait sûrement aussi longue et ennuyeuse que les autres. Elle avait tant espéré que les dires d’Hélène Kennedy(sa préceptrice) soient vrais. Mais non…
Depuis un an, Miss Adams végétait à Londres. Peu d’amis ou relations agrémentaient son univers basé sur les livres.
D’un côté, elle s’en moquait. D’un autre…
Certes, elle n’avait pas vraiment besoin de travailler pour subvenir à ses petits besoins mais l’inactivité était péché dans sa famille hyper catholique. Les siens dénigreraient sûrement sa besogne quotidienne. Poules et lapins méritaient des soins, pas les bouquins. Tant pis, elle en avait pris son parti.
C’était lourd, un sac bourré de paperasses et de victuailles. Fallait pourtant bien y aller.
Elle s’arma de sa patience et sourit gentiment à ceux qui réclamaient son assistance.
L’ordinateur lui permettait, d’un clic, de trouver le livre recherché. Il suffisait d’orienter le lecteur, le tour était joué.
Grand, blond, un très bel homme réclama son attention. Elle ne l’avait jamais vu fréquenter ces lieux. Le temps chagrin l’avait-il poussé là ? Il tombait des cordes dehors. Sa demande n’était pas ordinaire.


L’Afrique ? Vous désirez une encyclopédie sur ce continent ?

Elle en bayait presque de saisissement.

Je… Oui ! Nous avons ça bien sûr. Quelques secondes, s’il vous plaît.

Un clic ici, un autre là :

Rangée 26, niveau trois ! Vous y trouverez ce que vous voulez… je crois. Revenez, au besoin. Bonne lecture, Monsieur.

L’Afrique ! Ça devait valoir le détour. Peut-être qu’un jour, elle voyagerait ?
Une demi-heure s’écoula avant que ne se représente le grand blond. Il désirait photocopier certaines pages d’un volume ; c’était son droit.
Très sérieuse dans son rôle, la demoiselle escorta le jeune homme vers la machine voulue. Contrairement à l’ordinaire, l’engin bloqua :


Je… Je suis désolée. Je ne comprends pas ce qui se passe. D’habitude ça marche !

Affolée, elle chercha les réglages et paramètres. Son œil ne rata pas un geste infime que fit l’homme.
La machine démarra au quart de tour, Eve papillonna des cils :


J’ai cru entendre un « réparo » Vous avez réparé l’engin ? Seriez-vous… ?


Elle aurait tant voulu qu’il dise oui. Elle attendit, haletante.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 25 Mai - 0:20

Maudit climat!!! Il releva le col de son manteau et avança sous la pluie sans arrêter de pester. Max n'aimait pas le froid, ni la grisaille, ni cette petite pluie agaçante et obstinée qui ne tarderait pas à le tremper jusqu'à la moelle. Bien entendu, ce ne serait pas lui qui s'encombrerait d'un parapluie...même s'il commençait à contempler cette possibilité!

La bibliothèque, de l'autre côté de la rue, ferait l'affaire pour ne pas se transformer en soupe ambulante et tant qu'à faire, il pourrait tuer le temps en consultant quelques livres sur un thème qui lui tenait particulièrement à cœur.


Max secoua le mieux qu'il put l'eau de son manteau et s'approcha du guichet d'information derrière lequel se trouvait une jeune femme, travaillant sur un ordinateur, d'un air très sérieux et concentré.

Excusez moi de vous déranger, mademoiselle...

Elle leva la tête vers lui, en souriant. Automatiquement, Max sourit à son tour.

Je cherche des informations générales sur l'Afrique...une encyclopédie ferait bien l'affaire!

Cette demande sembla l'ahurir un peu mais quelques clics plus tard, elle lui indiqua où exactement trouver ce qu'il cherchait.

Max ne mit pas longtemps à glaner les informations dont il avait besoin mais devant l'impossibilité de tout retenir dans sa mémoire et sans trop envie de prendre des notes interminables, il prit les bouquins et se dirigea de nouveau vers le guichet.

Est ce que je peux faire des copies?

Le tout accompagné de son sourire "gars sympathique et inoffensif", il aurait pu se servir de sa baguette et le faire lui même sans besoin de déranger la demoiselle, mais il n'aimait pas trop se servir de la magie à tort et travers, partant de la simple idée que s'il avait choisi vivre comme un moldu, il devait être conséquent avec cette décision...

La jeune bibliothécaire l'escorta diligemment vers la photocopieuse. Tout allait à merveille jusqu'au moment où la machine bloqua carrément.

Je… Je suis désolée. Je ne comprends pas ce qui se passe. D’habitude ça marche !

Ça arrive tous les jours avec ces engins!
, assura t'il en soulevant le couvercle, euh...vois rien de bizarre!

*Sûr...tu sais tout sur ces trucs...Génie!*

La pauvre fille ne savait pas trop où en donner de la tête.

Ne vous en faites pas...c'est sûrement une petite bêtise de rien du tout!

Pendant qu'elle manipulait de ci de là, il décida d'enfreindre, rien qu'un tout petit peu, ses propres lois. Jurant qu'elle ne le regardait pas, il sortit sa baguette en murmurant, à voix très..très basse: Reparo. Et hop, voilà que l'engin démarrait superbement et délivrait des magnifiques copies tout comme il faut.

Vous voyez bien...ça devait coincer par là...

Mais, la jolie petite blonde ne faisait pas honneur à ce qu'on pouvait penser : mignonne et sotte...pas du tout. Battement de cils surpris, pas de coquetterie flagrante, elle le dévisagea, un rien suspicieuse:

J’ai cru entendre un « réparo » Vous avez réparé l’engin ? Seriez-vous… ?

Max sourit, angélique.

Moi? Réparer ça? Non, jamais de la vie...Ça...a démarré tout seul, vous l'avez bien vu...et...je sais pas ce que je devrais être...mais en tout cas...pas technicien de...ces machins...

*Pas entendu parler de sortilèges informulés, triple idiot!!!!*

Mais que pouvait savoir une petite bibliothécaire moldue de sortilèges? Soit elle l'avait entendu dire Reparo...et quoi?. pourtant sa dernière question avait été teintée d'une certaine anxiété...ce "Seriez vous...?" n'avait pas voulu avoir la réponse reçue...or c'était la seule qu'il pouvait raisonnablement donner...à moins que...

Entre réflexion et réflexion, ils finirent de copier toutes les pages voulues. Le temps avait volé. La bibliothèque s'était vidée de ses visiteurs. Max consulta sa montre.

Avec toutes ces copies j'ai pris votre temps...cela fait un moment que vous devriez...avoir fermé boutique. Je tiens à m'excuser pour cela...euh...pourrais je me faire pardonner en vous invitant à prendre un café...ou un verre? N'allez pas penser que je prends des avantages...c'est juste que, ce serait sympa!
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 25 Mai - 11:32

Toutes les copies prirent du temps. Eve s’appliqua tout en réfléchissant. Le jeune homme s’était défendu d’avoir réparé la machine avec une telle assurance qu’elle en vint à penser avoir rêvé. Il n’y aurait rien eu là d’étonnant. A force d’imaginer des choses on finit parfois par les voir ou entendre. Elle qui souhaitait tant rencontrer la magie, elle y avait cru l’espace d’un moment.
Les copies bien en tas dans un petit sac, elle s’étonna de l’heure avancée. C’est alors que le jeune homme déclara :


cela fait un moment que vous devriez...avoir fermé boutique. Je tiens à m'excuser pour cela...euh...pourrais je me faire pardonner en vous invitant à prendre un café...ou un verre? N'allez pas penser que je prends des avantages...c'est juste que, ce serait sympa!


Dans le fond pourquoi pas ? Rien dans l’attitude de cet homme n’était équivoque et elle n’avait rien de mieux à faire.

D’accord, monsieur… Moi je suis Eve Adams. Attendez-moi, je n’en ai pas pour longtemps.

Clore les fenêtres de l’ordinateur, fermer son guichet ne prirent que quelques minutes. Sa collègue se chargeait de vérifier qu’aucun lecteur endormi ne traînait dans les coins ; elle put enfiler son imperméable et suivre son dernier client.
Il y avait un petit établissement parfait à trois pas. Galant, Max lui ouvrit la porte, ce qui l’amusa. Ce n’était certainement pas ce que le Raoul à laquelle on la destinait aurait fait ni pensé de faire. Elle avait fréquenté toutes sortes de gens de par ses divers emplois et savait les distinguer.
Elle catalogua Von Falkenberg parmi les courtois nantis d’un poil d’insolence. Quelque chose dans sa façon de se comporter démontrait de l’impatience ; un esprit aventureux, peut-être ?
Assis face à face, la commande de boissons passée, ils ne se regardèrent pas en chien de faïence.
Aussi à l’aise l’un que l’autre, la conversation démarra gentiment :


Excusez-moi d’être curieuse mais pourquoi prendre des renseignements sur l’Afrique ? Désirez-vous vous y rendre ? J’avoue que votre choix, tout à l’heure m’a surprise.

Il lui donna des explications très convaincantes. Chacun dévoila un peu de sa vie.

Je suis à Londres depuis un an après en avoir passé deux aux States et la majorité à Harvey dans le comté d’Albert. Vous voyez le genre… moins de 500 habitants mais il faisait beau… l’été.

En comparaison, ce que révéla Max lui parut fascinant. Elle l’écouta en sirotant son café, ravie d’entendre un tel discours. Avec de telles évocations, elle allait pourvoir meubler ses nuits solitaires. La conversation dévia lorsqu’un serveur renversa un plateau. Cela n’avait rien de particulièrement amusant mais Eve ne put se contenir de rire tristement :

Dommage que la magie n’existe que dans les films et romans. Ce pauvre garçon recollerait tous les morceaux en un seul claquement de doigt. Tantôt… J’ai vraiment cru que vous aviez réparé la machine et que vous étiez… un peu sorcier. Ma préceptrice, la douce Hélène, y croyait dur comme fer… C’est bête, hein ?

Rêveuse, elle touilla son fond de tasse. Relevant les yeux, elle surprit un regard mitigé, comme si Max hésitait à dire quelque chose…
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 25 Mai - 23:30

Elle accepta l'invitation sans faire des chichis ridicules ni pouffer sottement, ce qui mit Max à l'aise. Il en avait un peu marre des femmes qui lui roulaient es yeux langoureux à peine il ouvrait la bouche.

Je suis Eve Adams. Attendez-moi, je n’en ai pas pour longtemps.

Il prit ses copies et attendit sagement qu'elle revienne en mettant son imperméable et prenant son parapluie. Voilà quelqu'un de prévoyant!

Euh...moi je suis Max. Max von Falkenberg.

Ben, elle s'était présentée, c'était donc le moindre à faire, d'autant plus que la charmante demoiselle le conviait à partager son parapluie, ce qui fut bienvenu...dehors il pleuvait toujours! Qu'il lui ouvre la porte semblait l'avoir amusée. Max ne jouait pas les gentleman pour impressionner quiconque, on l'avait élevé dans l'idée que les bonnes manières ne sont jamais de trop. Il se contenta donc de sourire et s'offrir à prendre le fameux parapluie...cas contraire il courait le risque de se faire éborgner.

Ils n'allèrent pas bien loin. Un petit pub les accueillit agréablement et ils prirent place à une table. Commande passée, il n'y eut pas de vide de conversation. À peine le serveur disparu, elle prit la parole.

Excusez-moi d’être curieuse mais pourquoi prendre des renseignements sur l’Afrique ? Désirez-vous vous y rendre ? J’avoue que votre choix, tout à l’heure m’a surprise.

Ces questions le firent sourire de nouveau, sa curiosité était très légitime et lui n'avait rien à cacher.

C'est un continent fascinant. J'ai toujours envie d'apprendre un peu plus sur le thème. En fait, je voyage souvent là bas...disons que pour affaires, si on peut appeler ça ainsi...mais enfin...

Il ne resta pas sans remarquer son sourcil légèrement haussé, cette information si vague pouvait se prêter à maintes interprétations...trafiquant d'armes, la toute première et il n'avait aucune envie de donner des impressions équivoques.

Je travaille avec...enfin...pour les réfugiés. Vous savez...camps et tout le toutim. Je fais la navette des provisions, ça me permet de voir pas mal du pays...mais pas de jouer aux touristes....mais et vous?...Vous n'êtes pas anglaise...un petit accent que je ne peux situer me dit que non...

Elle sourit, sûrement amusée par la remarque sur son accent.

Je suis à Londres depuis un an après en avoir passé deux aux States et la majorité à Harvey dans le comté d’Albert. Vous voyez le genre… moins de 500 habitants mais il faisait beau… l’été.

Canada. Je me disais bien. Ben...moins de 500 habitants, pas la gaieté, votre bled...je comprends bien que vous cherchiez des horizons plus larges. Moi, je suis à moitié allemand...d'où le nom si...mais on s'en passe. Je viens le moins possible à Londres...en fait à n'importe quelle grande ville, j'aime pas les agglomérations...les grands espaces africains me conviennent parfaitement...

Par Merlin, quel boucan! Un des serveurs venait de ficher en l'air son plateau avec la conséquente casse. Le petit rire tristounet que laissa échapper Eve le surprit mais pas plus que ce qu'elle dit à la suite:

Dommage que la magie n’existe que dans les films et romans. Ce pauvre garçon recollerait tous les morceaux en un seul claquement de doigt. Tantôt… J’ai vraiment cru que vous aviez réparé la machine et que vous étiez… un peu sorcier. Ma préceptrice, la douce Hélène, y croyait dur comme fer… C’est bête, hein ?

La magie! Ce sujet fascinait plus d'un, mais là, elle était franchement nostalgique comme qui en rêve toute la vie et ne veut que voir son rêve se réaliser. Il faillit soupirer mais s'en garda bien. Eve pensait encore à la photocopieuse si vite remise en service. Il avait gaffé et cela n'avait rien arrangé pour cet esprit romanesque. Et s'il lui avouait...?

*Tu dérailles ferme...le plus sûr est qu'elle tomberait dans les pommes!*

Ben oui, ce serait chic...claquer des doigts et...mais oubliez ça, on n'arrange rien comme ça...regardez!

Il claqua des doigts mais bien entendu verres et assiettes continuèrent éparpillés en menues morceaux.

Ils finirent leur café et sans avoir reparlé du sujet, quittèrent le pub. Si possible, le temps avait empiré. Max s'accrocha au parapluie mais celui ci ne tint pas avec le vent et finit en état de loque inutile.

On est fins!, sans demander son avis, il la prit par le coude et l'attira dans une porte cochère où se trouvai déjà une demi douzaine des passants en état dégoulinant...c'est alors qu'elle fit la chose la plus insolite de tous les temps...elle signala du doigt un pub. de l'autre côté de la rue en disant qu'au moins là, ils seraient à l'abri et au chaud...en soi, cela n'aurait eu rien d'étonnant si l'enseigne qui grinçait au vent n'avait porté le nom de : "Le Chaudron Baveur"!

Ça alors, qu'on me pende par les pouces...tu vois ça???

Il éclata de rire, faisant fi de la discrétion de mise chez les british. Les autres le regardèrent comme s'il était devenu fou mais Max s'en fichait...

Wow! Tu ne sais pas ce que cela signifie, hein?...Viens, vais te montrer!

Eve le considéra, un rien interloquée. sûrement prête à penser qu'il était vraiment tombé sur la tête, surtout quand en la prenant du bras, lui fit traverser la rue au pas de course, en sautant les flaques pour arriver à la porte du pub et l'ouvrir pour elle.

Oui...je suis un sorcier, belle demoiselle...et toi...ben toi aussi tu en es une, tu viens de le prouver...personne d'autre que nous ne peut voir ce pub...il est incartable pour les moldus...

Bien sûr, elle ne comprenait rien, alors, sans la brusquer, Max l'escorta à l'intérieur...plutôt lugubre et sombre. D'un autre temps..d'un autre monde. Il la fit s'asseoir.

Tom...un jus d'œillet pour mademoiselle, un Pur Feu pour moi,
puis se tournant vers elle, un petit peu d'alcool ne te fera pas de mal...je crois que tu vas en avoir besoin...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mar 26 Mai - 1:09

Qu’elle soit un peu déçue quand Max claqua des doigts et que rien ne se passa n’était pas un grand mal en soi. Encore un rêve perdu… pas de quoi pleurer. Tout ce que Mr Von Falkenberg lui avait débité rachetait largement ce soupçon de désillusion. Il semblait posséder une vie trépidante. Très judicieusement, il avait remarqué son léger accent sans le lui reprocher. Les cafés achevés, il fallait bien rentrer. Leur route était la même : l’arrêt de bus. Le parapluie fut bien utile sauf qu’une forte bourrasque le retourna. Toujours prévenant, Max la guida sous un coche où d’autres personnes s’agglutinaient pour éviter d’être noyés.
Son imperméable la prémunissait un peu des intempéries ; n’empêche qu’elle se désolait de ressembler à un chiot trempé. Son regard se porta de l’autre côté de la rue. Là une enseigne un peu rouillée se balançait au vent. Cela faisait longtemps que cet établissement l’intriguait car elle ne voyait jamais personne y entrer ou sortir. Jamais elle n’avait osé y entrer mais là, devant la situation qui dégénérait, elle le pointa :


On devrait aller se réfugier là. Il y fera meilleur qu’ici.

La réaction de Max fut… incompréhensible :

Ça alors, qu'on me pende par les pouces...tu vois ça???

Ben oui !! Pourquoi je ne le verrais pas ? C’est un nom curieux, et…

Le rire de son compagnon la prit de court mais moins que ce qui suivit :

Wow! Tu ne sais pas ce que cela signifie, hein?...Viens, vais te montrer!

Pas le temps de dire ouf, contre vent et marée il l’entraîna en courant pour s’engouffrer dans le lieu le plus étrange qu’elle ait vu. Là, elle reçut une déclaration fracassante :

Oui...je suis un sorcier, belle demoiselle...et toi...ben toi aussi tu en es une, tu viens de le prouver...personne d'autre que nous ne peut voir ce pub...il est incartable pour les moldus...

Les paroles eurent du mal à pénétrer son cerveau. A croire que celui-ci était soudain empli de coton. Il la guida, comme une somnambule, jusqu’à une banquette en réclamant des boissons au nom bizarre :

*Jus d’œillet ? Pur feu…*

Où étaient-ils ? Que se passait-il ? Ces gens qui les regardaient étaient si… étranges. Pourquoi la majorité portait-elle des robes ? D’autres avaient des tournures folkloriques telles qu’au carnaval.

*Des Fous ! Je suis tombée chez des fous*

Paniquée soudain, elle se révolta, ne désirant plus qu’une chose : filer à toutes jambes. La poigne de Max l’empêcha de bouger. Les boissons arrivèrent. Blanche comme un linge, elle avala d’un trait :

J’ai mal compris, n’est-ce pas ? Tu n’as pas dit être sorcier et moi sorcière. Si c’est une blague, ce n’est pas drôle. J’ai parlé de ça tout à l’heure, il ne faut pas te moquer de moi ainsi.

Sourires compréhensifs, tapes gentilles sur la main lâchée, lui donnèrent le tournis à moins que ce ne fût dû à la mixture (très bonne du reste) ingurgitée à la va-vite. Devait-elle réellement comprendre que ses rêves étaient réalités ? Qu’enfin elle avait croisé son premier sorcier et se trouvait à présent dans un lieu… différent ?
D’une voix sans timbre, elle dit :


Est-ce trop demander d’avoir une preuve, une toute petite ? Je ne sais pas moi, euh… fais… fais bouger… un verre ?

Lorsque l’objet se déplaça, elle se fourra un poing en bouche puis, sans crier gare, elle se gifla à la volée. Elle s’ébroua, non, elle ne rêvait pas.

Un… un autre jus de fleur, s’il te plaît. Co… Comment est-ce possible ? Comment serais-je une sorcière sans le savoir?

Ses grands yeux affolés cherchèrent des réponses dans ceux amusés de son vis-à-vis.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mar 26 Mai - 14:14

La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Elle le regarda avec des yeux ronds . Pas de quoi s'étonner, la pauvre devait penser avoir affaire avec un fou dangereux! Le folklore ambiant, n'avait non plus, rien de trop rassurant.

Pour Max penser à une sorcière de son âge, ignorant en être une, dépassait un peu les limites de son imagination!...Pourtant, celui ci était évidemment le cas.

Suivante impulsion: la fuite! Il la retint douce mais fermement, faute de mieux, elle avala son jus d'œillet en le fixant d'un regard révolté.

J’ai mal compris, n’est-ce pas ? Tu n’as pas dit être sorcier et moi sorcière. Si c’est une blague, ce n’est pas drôle. J’ai parlé de ça tout à l’heure, il ne faut pas te moquer de moi ainsi.

Max se munit de son regard le plus innocent et de son sourire le plus paisible.

Je ne me moquerais jamais de toi. Et non...tu as parfaitement bien compris...c'est exactement ce que j'ai dit...moi sorcier, toi sorcière. Sinon tu n'aurais jamais pu voir l'enseigne de cet endroit!

Elle n'avait pas l'air plus convaincue pour autant.

Est-ce trop demander d’avoir une preuve, une toute petite ? Je ne sais pas moi, euh… fais… fais bouger… un verre ?


Cette requête le fit rire. Elle était si drôle dans son désarroi. Ses grands yeux bleus avaient un éclat à la fois attendrissant et...marrant.

Ma foi, si ça peut te faire heureuse...

Il tira sa baguette de la poche, la pointa sur le verre en murmurant : Locomotor Verre. L'objet se déplaça gentiment vers elle. Cette fille avait des réactions étonnantes, sans crier gare, elle s'envoya deux baffes, question de s'assurer ne pas être en train de rêver sûrement .

Un… un autre jus de fleur, s’il te plaît. Co… Comment est-ce possible ? Comment serais-je une sorcière sans le savoir?

Là, Max se gratta la tête. Difficilement il pouvait expliquer quelque chose qui était une première pour lui.

Écoute, je n'en suis pas sûr...je suppose qu'il y a eu une erreur d'organisation quelque part. Selon ce que je sais, tous les sorciers reçoivent la notification pour aller à l'école...à 11 ans. Dans ton cas...je veux bien croire que ça aurait dû venir de Salem, puisque au Canada il n'y a pas d'école de sorcellerie...à moins que j'ai raté une case.

La pauvre...et dire que le premier sorcier qu'elle devait rencontrer en était un qui n'aimait pas trop l'être mais quoiqu'il en soit, Max était plein de bonne volonté.

Bon...tu as fait le premier pas, c'est déjà ça...tu es contente, je parie? Maintenant ce qu'il te faut...est savoir comment ça marche. Normalement on va à l'école pour apprendre tout ça...tu sais pareil que chez les moldus...on étudie, on fait des devoirs, on passe des examens...la poisse complète. On en sort au bout de sept ans en étant, soi disant un brave petit sorcier qui sait contrôler ses pouvoirs...et tout le baratin.

Il n'allait tout de même pas lui avouer tout de go que personnellement il s'en fichait comme d'une guigne du monde magique...il n'allait pas étouffer le rêve d'Eve dans l'œuf...elle avait droit à ses illusions!

Tom...un jus de fleur pour mademoiselle...un autre Pur Feu pour moi, lévite moi ça jusqu'ici.

Voir les verres venir à eux par la voie des airs, la fascinerait à coup sûr...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mar 26 Mai - 20:41

Etait-ce le plus beau jour de sa vie, ou le pire ? Eve était trop choquée encore pour analyser la situation actuelle. Max avait sorti un bout de bois pour déplacer le verre… Donc pas de claquement de doigts… dommage. Sa question sur le comment d’un tel fait sembla embarrasser le jeune homme :

Écoute, je n'en suis pas sûr...je suppose qu'il y a eu une erreur d'organisation quelque part. Selon ce que je sais, tous les sorciers reçoivent la notification pour aller à l'école...à 11 ans. Dans ton cas...je veux bien croire que ça aurait dû venir de Salem, puisque au Canada il n'y a pas d'école de sorcellerie...à moins que j'aie raté une case.

Je… je n’ai jamais rien reçu ou alors on ne me l’a pas dit. Pourtant je suis sûre que mes parents auraient été ravis de se débarrasser de moi.

Sitôt émise cette suggestion, Eve se mit à en douter. Elle était la seule fille parmi 7 enfants… la seule aide dont pouvait disposer gratuitement sa mère...

Bon...tu as fait le premier pas, c'est déjà ça...tu es contente, je parie?

Je… Je ne sais pas. Etre une sorcière qui ne sait rien, n’est pas marrant.

Maintenant ce qu'il te faut...est savoir comment ça marche. Normalement on va à l'école pour apprendre tout ça...tu sais pareil que chez les moldus...on étudie, on fait des devoirs, on passe des examens...la poisse complète. On en sort au bout de sept ans en étant, soi disant un brave petit sorcier qui sait contrôler ses pouvoirs...et tout le baratin.

Les moldus c’est quoi ? Les gens normaux ?

Les nouvelles boissons arrivèrent par la voie des airs, de quoi émerveiller la demoiselle dont les yeux pétillèrent.

Alors, dit-elle pensive, la magie s’apprend à partir du moment où on nait sorcier… Donc, si je m’y mets, même tardivement, tu penses que je pourrais faire des trucs comme toi tout à l’heure ? Ça, ça serait vraiment chouette. Il y a peut-être moyen d’avoir des cours particuliers, non ? Je me vois mal retourner sur des bancs d’école, à mon âge ! Peut-on être autodidacte ? S’il y a des livres, il doit bien y en avoir, hein ?, je pourrais apprendre seule ? Mais il me faudra une baguette ? Où les vend-on ?

Cette idée l’enflammait ; elle se voyait déjà en train de jeter des sorts à tout va. Mais son bel enthousiasme retomba car, assez futée, une anomalie lui sautait soudain aux yeux :

Je… je suppose qu’on ne peut pas faire de magie partout… sinon ça se saurait que les sorciers existent ; ai-je raison ?

Ses réponses la confortèrent dans ses idées. Il y avait des lois, naturellement. Soudain, elle se mordit la lèvre, confuse :

Désolée de te bombarder ainsi de questions mais c’est tellement… fou et… passionnant !

Elle eut vraiment très peur d’ennuyer son charmant instructeur. Si Eve lui avait consacré un peu de son temps à la bibliothèque, Max lui rendait plus que la pareille avec sa patience pertinente. Il comprenait, elle en était certaine, qu’une telle révélation ne pouvait s’arrêter sans d’autres explications. La demoiselle l’imaginait mal en train de la planter-là avec un simple : bon amusement !
Son air bonhomme la rassura pleinement surtout quand après avoir payé les consommations il se leva avec la mine d’un chat gourmand.
Une autre surprise ?
Se voir menée dans une arrière-cour n’était pas engageant. Pourtant Eve ne paniqua pas, sa confiance en Max était totale.


Que fais-tu ? dit-elle quand il tapota le mur.

Mieux qu’avec un « Sésame» le mur s’ouvrit sur un univers… délirant jamais supposé exister.
Transportée aux Pays des merveille, Alice Eve sourit de toutes ses dents.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mer 27 Mai - 15:55

Après des révélations pareilles, Max ne pouvait s'attendre, cela va de soi, qu'à une averse de questions. Cela ne saurait tarder. D'abord, elle sembla chercher une explication pour le fait de n'avoir jamais reçu de notification sur son état de sorcière, reconnaissant avec une simplicité sans rancœur que ses parents auraient été ravis de se défaire d'elle.

Je suis sûr qu'il n' jamais été question de cela!
, s'était empressé de dire Max qui ne pouvait concevoir pareille chose. Lui même était une plaie cuisante pour les siens mais se doutait beaucoup qu'ils aient voulu se débarrasser de lui...et Merlin savait qu'ils en avait eu des opportunités!

Mais la petite demoiselle avait d'autres tracas.

Être une sorcière qui ne sait rien, n’est pas marrant.

Ben là, il devait lui donner bien raison. Sept ans de Poudlard lui avaient quand même servi de quelque chose, même s'il ne se servait pas souvent de la magie dans sa vie de tous les jours.

Les moldus c’est quoi ? Les gens normaux ?

Oui, c'est ça...des gens normaux...ce qui en passant nous laisse comme des phénomènes de cirque mais enfin...

L'arrivée des boissons la charma un instant mais elle avait trop à demander comme pour s'occuper de ce détail si banal.. Avec un effort moindre on aurait pu entendre les idées tourner à toute vitesse dans cette jolie tête blonde!

Alors...la magie s’apprend à partir du moment où on nait sorcier… Donc, si je m’y mets, même tardivement, tu penses que je pourrais faire des trucs comme toi tout à l’heure ? Ça, ça serait vraiment chouette. Il y a peut-être moyen d’avoir des cours particuliers, non ? Je me vois mal retourner sur des bancs d’école, à mon âge ! Peut-on être autodidacte ? S’il y a des livres, il doit bien y en avoir, hein ?, je pourrais apprendre seule ? Mais il me faudra une baguette ? Où les vend-on ?

Max se donna le temps de boire une gorgée de sa boisson, avant de répondre à ce feu nourri de questions.

Hey...du calme. Y a pas le feu...Ben oui, on nait sorcier, c'est un fait...mais il faut un certain temps pour que ça se manifeste...ce qui n'est pas toujours le cas, même dans une famille où tous le sont. Ce qui est vu comme un opprobre total....mais on en parlera plus tard...Oui...je pense que tu peux apprendre, même si tu as un drôle de retard...Euh? Cours particuliers? Suppose qu'il doit en avoir...faudra s'informer. Bien entendu qu'il y a des livres...des tonnes de livres que tu pourrais lire...ca te prendra du temps mais tu as l'air d'aimer ça...

La question de la baguette, lui donna une idée, mais il resta en silence, se contentant de sourire, malicieux...de toutes façons, Eve n'avait pas fini. Sa suivante question prouva à Max qu'en plus de jolie, son interlocutrice possédait une intelligence vive et un rapide pouvoir de déduction.

Je suppose qu’on ne peut pas faire de magie partout… sinon ça se saurait que les sorciers existent ; ai-je raison ?

Nouveau sourire et hochement de tête.

Tout à fait raison. La Magie doit rester secrète pour les Moldus. Ils doivent ignorer notre existence...tu dois bien connaître l'histoire et savoir que les autres ne sont pas trop tolérants avec ce qu'ils ne comprennent pas. Je veux penser que de nos jours on ne finirait pas au bûcher mais atterrir dans un asile ou dans un laboratoire d'investigation ne me tente guère. Le monde sorcier est régi par des lois assez strictes, dictées par le Ministère de la Magie...tu vois bien...c'est même bien organisé, ce qui, pour résumer...si un sorcier utilise ses pouvoirs contre un moldu...il est passif de prison. Donc motus et bouche cousue...c'est mieux comme ça...

Elle avait suivi ses paroles avec une attention, sans l'interrompre. Fascinée? Plutôt très intéressée, registrant toutes les données fournies pour sûrement les processer après, au calme. Puis tout à coup, la charmante créature se mordit la lèvre d'un air confus et contrit qui l'attendrit au plus haut point.

Désolée de te bombarder ainsi de questions mais c'est tellement fou et...passionnant!

Il lui tapota gentiment la main en se sentant soudain l'âme généreuse d'un sage prêt à partager ses connaissances.

Ne t'en désole pas, j'avoue que cette situation me surprend presque autant qu'à toi et en plus, ça me fait drôlement plaisir de pouvoir t'aider...mais je crois avoir encore quelque chose pour toi. Viens!

Il laissa sur la table le montant de leurs consommations et la prenant résolument de la main, l'entraîna vers l'arrière cour. Elle ne protesta pas, semblant confier pleinement en lui. Sans rien dire, il sortit sa baguette et tapota ponctuellement quelques briques. L'effet fut l'espéré. L'expression de ce minois baigné de pluie était un poème et son sourire lumineux...un régal.

Bienvenue au Chemin de Traverse...le monde des sorciers. Après toi, Eve!

Ils avaient l'air bien malins, plantés au milieu de la rue marchande, heureusement assez déserte de monde vu l'averse. Elle avait si émerveillée que Max ne se serait pas surpris de la voir se mettre à danser alors avant que cela se produise il la prit par le bras et la mena vers une des boutiques.

La première chose à faire...est ne pas trop se faire remarquer et habillés de la sorte, ça ne ratera pas. Les sorciers sont des gens suspicieux par nature.

Avant qu'elle ne place un mot, ils étaient entrés au royaume de la haute couture sorcière. Mme. Guipure en personne eut droit aux explications rapides de Max, sembla comprendre la situation et sans poser de question, leur fournit le nécessaire pour assurer un confortable incognito. Après un discret sortilèges de séchage, elle se déclara satisfaite du bel effet que produisaient les capes sur les jeunes gens. La mère de Max était assurément une de ses meilleures clientes, si son fils présentait une requête si singulière, ce n'était pas elle qui en discuterait. Payée rubis sur l'ongle, elle les accompagna jusqu'à la porte.

Eve le dévisageait, un peu prise de court.


Pas un mot...tu es une apprentie sorcière et moi, le sage qui guide tes pas.

Il avait l'air de n'importe quoi sauf d'un sage, avec ses yeux pétillants de malice et son sourire complice. En fait, ils ressemblaient plutôt à deux enfants, trop vite grandis, en train de se payer le meilleur moment de leurs vies.

Chaudement emmitouflés dans leurs longues capes sombres, ils se dirigèrent vers une autre échoppe. En poussant la porte, Max soupira de bonheur...que de souvenirs...pendables, mais chèrement conservés.

Le vieil homme derrière le comptoir, lui, ne sembla pas précisément ravi de le voir mais parvint tout de même à grimacer un sourire de douteuse bienvenue.

En quoi puis je vous être utile, M. von Falkenberg? Ne me dites que vous avez égaré...cassé ou fait exploser votre baguette?

Non, M. Ollivander, rassurez vous. Ma baguette se porte comme un charme. C'est pour cette charmante demoiselle venue du Canada qu'il nous en faut une.

Il poussa gentiment Eve vers le comptoir et la laissa en mains du marchand de baguettes pour aller prendre place, sur une chaise, un peu en retrait..pour jouir du spectacle. Il en fut pour ses frais!

D'abord voir la tête que tirait Eve alors qu'Ollivander se livrait à toute sorte d'étrange mensurations...incluant la longueur du nez. Elle ne pipait mot mais ses yeux parlaient tout seuls. Ceux de Max lui répondaient. Une conversation muette très expressive!

Puis vint la meilleure partie...très sérieux M. Ollivander revenait de l'arrière boutique, les bras chargés de boîtes, qu'il déposa sur le comptoir en disant, gravement:


C'est la baguette qui choisit le sorcier et pas à l'inverse. Nous allons trouver la vôtre...tôt ou tard.

Il se souvenait amèrement de l'heure de tourments passée avec le blond souriant lors de sa première visite. Il n'avait pas trop changé, d'ailleurs...il avait toujours l'air d'être un joyeux luron. Il prit une boîte et l'ouvrant, la présenta à Eve.

Bois de noisetier, 26,5 cm, poil de licorne. Prenez la, mademoiselle et agitez la...douce...

Max se retrouva étalé par terre, près de sa chaise et une table renversées. Ollivander avait la face noircie et les poils blancs de sa tête ébouriffés. Eve, elle était assise au milieu d'un beau désordre, l'air abasourdi.

Pas de souci...ça fait partie de la fête!, assura Max avant d'éclater d'un rire joyeux qui lui valut un regard meurtrier de la part du marchand, je reste par terre...on sait jamais!

Par Merlin...ça faisait un moment qu'il ne s'était autant amusé!!!
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mer 27 Mai - 23:29

Noël avant l’heure, Eve nageait en plein bonheur. Sans se formaliser le moins du monde, Max avait répondu à toutes ses questions et son air réjoui semblait démontrer que cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas autant amusé.
Le chemin de Traverse ainsi nommé fut un enchantement. Mais Von Falkenberg ne lui laissa pas le temps de s’ébahir comme un gosse face à la vitrine de Santa Claus. D’un bras amène, il l’escorta jusqu’à une boutique où sa bourse tinta joyeusement dans l’achat de deux capes lui affirmant que c’était nécessaire pour l’anonymat. Eberluée de son reflet dans la psyché, elle qui n’avait pas connu ce genre de vêtement trouva cette tenue adorable quoique les remords l’assaillent :


Tu ne dois pas dépenser autant d’argent pour moi. Je te rembourserai quand je saurai le taux de conversion.

Le jeune homme rit beaucoup avant de l’entraîner ailleurs. Les lettres d’or surmontant la porte affichaient « Ollivander – Fabriquant de baguettes magiques depuis 382 avant J-C »

*C’est pas possible !*

La boutique était toute petite et poussiéreuse. Un vieil homme ne tarda pas à se présenter au coup de sonnette. La conversation s’engagea entre Max et le vendeur ou propriétaire qui s’enquit de ses désirs. Très à l’aise, le guide d’Eve déclara :

Non, M. Ollivander, rassurez-vous. Ma baguette se porte comme un charme. C'est pour cette charmante demoiselle venue du Canada qu'il nous en faut une.

Gênée d’être poussée en avant, Eve se ratatina quelque peu. Le vieil homme contourna son comptoir, un mètre ruban en main.

Détendez-vous, Mademoiselle ; j’ai besoin de vos mesures réelles ; pas de celles d’un artichaut trop cuit. De quelle main tenez-vous votre baguette ?

Je… Je suis droitière, bafouilla Miss Adams dépassée.

Voilà que l’homme lui mesurait le bras, de l’épaule aux doigts, du poignet au coude, du genou à l’aisselle, puis prit tour de tête et longueur du nez.

Cette dernière mesure est l’une de mes inventions. Elle permet d’affiner les relations sorcier-baguette.

Durant toutes ces mesures un dialogue muet s’établit entre Max et Eve. Les yeux se parlaient ; l’un rassurait les inquiétudes de l’autre.
Enfin, Ollivander ramena de longues boîtes de son arrière-boutique. Il en ouvrit une et présenta un bel objet au bois poli
:

Bois de noisetier, 26,5 cm, poil de licorne. Prenez-la, mademoiselle et agitez-la...douce...

Qu’attendait-on d’elle ? Le doucement n’eut pas le temps d’être émis que déjà Eve secouait le noisetier mieux qu’un prunier. La déflagration les prit de court. Max valsa par terre, Ollivander émergea le visage noirci et elle, pâmée, regardait son bois avec des yeux ronds.

Pas de souci...ça fait partie de la fête! Je reste par terre...on sait jamais!

Plus abasourdie qu’autre chose, Eve lutta contre Ollivander qui tentait de lui soustraire la baguette :

C’est vraiment moi qui… qui ai fait ça ?

Qui voulez-vous que ce soit ? Rendez-moi ça !

Trop choquée, elle le laissa faire. Se relevant, frottant sa belle cape toute neuve, elle se vit fourrer dans les doigts un autre objet :

Acacia, 27cm08, ventricule de cœur de dragon. Faites attention !

Bien que décidée à y aller doucement, Eve hésita. Ollivander et Max semblaient transformés en chefs d’orchestre, lui mimant, en retrait, le geste à faire. Elle s’exécuta. Une boule de feu jaillit ; tous s’aplatirent tandis qu’elle virevoltait autour de la pièce dans un sifflement infernal. Ecroulé dans son coin Max se tordait… de rire. D’un beau rouge pivoine, Ollivander jaillit de derrière le comptoir où il s’était réfugié :

Empotée ! C’est à croire que vous n’avez jamais touché une baguette de votre vie.

C’est vrai, avoua-t-elle d’une toute petite voix. C’est une première !

La jeune fille crut que le vieillard allait faire une attaque tant il blêmit soudain :

A… A votre âge, c’est impossible, voyons !

Le grand jeune homme se redressa, volant au secours de la belle en détresse, confirmant ses dires. Soudain plus songeur que fâché, le propriétaire de la boutique se caressa le menton noirci de suie :

Pour moi aussi c’est une première : une sorcière oubliée ! Il y a quelque chose en vous ! Vous n’êtes pas Cracmol.

Eve ne sut pas si ces mots étaient un compliment mais s’entendre confirmer la possession d’un certain pouvoir, même minuscule, l’enchanta.

Vous avez bien dit venir du Canada ? Alors essayez cette baguette : bois d’érable, nerf de queue de dragon, 26cm50, souple et résistante à la fois.

Timidement, Miss Adams prit l’objet. Une curieuse chaleur gagna ses doigts, se répandant dans tout son corps. A l’arabesque gracieuse de son poignet répondit une pluie de petites étoiles dorées qui lui amenèrent des larmes de bonheur aux yeux. La baguette avait trouvé son sorcier. Max applaudit puis régla les 7 gallions demandés. Ollivander parut soulagé de les voir partir quoiqu’au moment de franchir le seuil de la boutique, il les retint de quelques mots :

Votre cas n’est pas banal, Mademoiselle. Veuillez repasser dans quelques jours, nous aurons peut-être matière à discuter.

Son petit paquet sous le bras, Eve marchait sur un nuage à côté d’un Von Falkenberg très satisfait. Il parlait mais elle ne percevait pas la moitié, perdue dans le tourbillon qui l’agitait. Elle l’avait remercié machinalement, trop perturbée pour l’instant. La boutique des accessoires de Quidditch fut dépassée sans qu’elle lui accorde un regard. Sa conscience ne revint complètement que lorsqu’une devanture la frappa (sans lui faire de mal).

Fleury et Bott, lut-elle, ébahie. Une… une librairie !

Pour une bibliothécaire, qu’espérer de plus ? Son enthousiasme était si perceptible qu’en riant, Max lui ouvrit la porte. Là, Eve crut défaillir de bonheur.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Jeu 28 Mai - 14:10

Et voilà. C'était reparti pour un tour! La belle boule de feu jaillie de la baguette d'acacia fit sauter tout le monde aux abris. Max, dans son coin, au ras du sol, se tordait de rire, au grand dam d'Ollivander qui lui avait plongé derrière son comptoir pour en resurgir, une fois le danger passé, cramoisi de colère. Sa première réaction fut s'en prendre à Eve en la traitant d'empotée. Quand la pauvre fille reconnut que c'était la première fois qu'elle tenait une baguette, le vieil homme pâlit pour de bon. Pour alors, Max séchait ses larmes, de tant rire, et volait au secours de sa protégée.

Elle vient de découvrir qu'elle est une sorcière, M. Ollivander...en voyant l'enseigne du Chaudron Baveur.

Il eut droit à un coup d'œil fulminant de la part du marchand et opta pour se tenir à l'écart de la discussion. Au vieux sage de reconnaitre que pour lui aussi c'était une première... une sorcière oubliée.

*Super...suis pas le seul paumé alors!*

Eve eu l'air un peu confondue quand Ollivander dit détecter en elle quelque chose et assurer, véhément, qu'elle n'était pas Cracmol.

Sorcier bon à rien, issu de famille de sorciers normaux..., souffla t'il à Eve, pour la réconforter, ça veut dire que tu as tes pouvoirs...quelque part!

Le vieux marchand coupa court ces informations en présentant à la jeune fille une autre baguette.

...Bois d’érable, nerf de queue de dragon, 26cm50, souple et résistante à la fois.

*Ouais...pourquoi pas poils de raton laveur tant qu'on y est!*

L'air transporté d'Eve et les étincelles dorées jaillies de la fameuse baguette, rassurèrent tout le monde.

Bravo...ta baguette t'a trouvée!!!

Encore une fois, on coupa court son enthousiasme. Décidément pas de l'humour, M. Ollivander!. Il se fit un plaisir (soulagement!) de les raccompagner à la porte. Pas à dire, chaque fois que Max mettait les pieds dans son magasin, c'était la casse assurée! Néanmoins, au moment de partir, il recommanda à la jeune canadienne de bien vouloir revenir le voir, au regard jeté à Max, celui ci devina qu'il voulait dire: seule!

Eve aux anges prêta peu ou aucune attention à sa visite guidée des lieux. Elle ignora le magasin de Quidditch, l'Animalerie et autres mais tomba pratiquement en pâmoison devant la devanture de Fleury & Botts.

Une...une librairie!

S'il s'était agi de l'entrée au Paradis, elle n'aurait été plus saisie d'indescriptible émoi...il se manquait de peu pour qu'elle trépigne comme un gosse face à la plus belle surprise de sa vie.

Faut dire que ça t'attire, les bouquins, admit il en riant de plus belle, n'attendons pas un moment de plus...

Il ouvrit tout grand la porte pour la laisser passer en s'inclinant cérémonieusement. Bien sûr, une fois redressé il sentit deux paires d'yeux braquées sur lui...et reprit son sérieux d'immédiat. Circonstance obligeant. À quelques pas du seuil se tenaient...

*Par Belzébuth...McGo et Trelawney...t'es fichu, mon pote!*

Elles n'avaient aucune raison pour se réjouir de le voir. Il était sans doute, un de leurs pires expériences, il leur en avait fait voir des vertes et des pas mûres, surtout à Minerva, avec ses disparitions à répétition faisant craindre le pire à chaque fois pour réapparaitre, insolent et ravi. Quant à Sibylle...elle devait encore songer à sa cuisante défaite face à l'esprit récalcitrant de... Guillaume le Conquérant!

Sans lâcher le bras d'Eve. Il se sentait un peu protégé par sa présence. Max se dirigea vers ses ex professeurs et présenta poliment ses respects et en passant sa compagne. Mrs. McGonagall arqua un sourcil, de la façon que Max lui connaissait si bien. Elle fit une remarque sur le Canada en supposant donc qu'Eve vint de Salem.
Avant que la jeune fille puisse placer un mot, il la devança:

Non, justement c'est le problème que nous avons en ce...

Le regard perçant de la vieille dame, accompagné d'une remarque, la fit boucler à Max.
Rabroué comme un première année, il baissa le nez et feignit s'intéresser à la pointe de ses souliers. Pour son bonheur, Miss Trelawney l'ignora. L'interrogatoire dura, heureusement peu et Eve, libérée par McGo, put s'adonner à cœur joie, allant d'une étagère à une autre, s'arrêtant devant chaque titre qui attirait son attention...pour le cas presque tous.Émerveillée, elle battait des mains, poussait des petits cris de joie, se tournait vers lui en quête d'une explication qu'il essayait de lui donner de son mieux, sûr que McGo écoutait chaque mot, désolée de ne pas pouvoir lui coller une retenue pour toutes les inepties détectées.

Et puis la catastrophe se déclencha...On entendit un cri, le fracas de livres tombant et la voix pointue de quelqu'un qui hurla:

Le Monstrueux Livre des Monstres s'est sauvé!

Ça et dire qu'une Mamba noire courait par là revenait presque au même. Les plus agiles bondirent sur un tabouret,chaise ou table. Trelawney agita sa baguette envoyant des sorts un peu partout sauf sur le livre fugitif qui fonçait sur tout ce qui bougeait en claquant des "mâchoires". McGo essaya aussi une paire de sortilèges sans effet. Eve s'était séparée de lui un instant et Max la découvrit acculée dans un coin avec le bouquin féroce, lancé à toute vapeur...vers elle.

Ne bouge pas!, cria t'il, faute de mieux, ne bouge pas...ne le touche pas...

Le tout en entreprenant d'escalader une étagère pour arriver à elle. Dégringolade assurée. Il se ficha en l'air avec mille livres lui tombant dessus. Il se releva, à moitié sonné, pour assister au spectacle le plus inespéré dont ait été témoin l'illustre établissement. Devant un public figé...Eve Adams grattouillait la couverture du livre...comme qui gratte l'oreille d'un chien rétif. Le bouquin se calma illico et oh! surprise...se laissa soulever et feuilleter tranquillement par la jeune canadienne ravie.

Par les caleçons de Merlin...si elle est pas douée...je croque ma baguette!

Pour une fois, personne ne trouva rien à redire. Il rejoignit l'héroïne du jour en souriant, satisfait.

Wow! Tu es...incroyable! Je n'ai jamais vu quelqu'un savoir s'y prendre avec ce bouquin...

Pour lui donner raison le livre émit un grognement. La pagaille calmée, M. Fleury ou était ce Botts, comment le savoir? fonça vers Eve, pour la féliciter, la remercier, l'admirer...lui proposer un travail.

Pas à dire...tu commences bien, toi...rudement bien.


De son côté, McGo, qui n'avait perdu miette du spectacle, se dirigea vers eux aussi, se limitant à féliciter Eve de son initiative, puis se tourna vers Max, avec l'ombre d'un... demi sourire?:

*Invités à Poudlard? Oh, non...*

Le ton était sans réplique.
À bon entendeur...


Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Dim 31 Mai - 10:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Ven 29 Mai - 1:57

Quelle idée Sibylle avait-elle eue là ? Se rendre au chemin de traverse ? Une âpre discussion avait animé les deux femmes. Sous prétexte d’avoir besoin d’un livre particulier, la voyante voulait à tout prix se rendre à Londres.

Enfin, Sibylle, tu ne me feras pas croire qu’avec tous les livres de notre bibliothèque il puisse encore t’en manquer un ?

Tenace lorsqu’elle le voulait, Trelawney avait maintenu mordicus sa version. Elle y serait bien allée seule – prétendit-elle - mais sortait si peu qu’elle craignait de se perdre à la gare, d’où son recours aux bons soins du professeur McGonagall.
Bon an mal an, Minerva avait accepté de partager cette lubie malgré un doute cuisant quant à la nécessité invoquée.
Le Poudlard express les mena gentiment à King’s Cross. Durant le voyage Le professeur de métamorphose cousit sa tapisserie. Elle avait promis de quitter le château le jour où cette toile serait achevée. Bien sûr, personne ne savait que, comme Pénélope – l’épouse d’un certain Ulysse – elle défaisait la nuit son travail du jour…
La conversation roula plus lentement que le train. Peu de mots franchirent les lèvres pâles de Mrs trelawney qui fixait le paysage défilant, les lunettes dans le vague.


*Sib est tracassée par quelque chose. Par la barbe de Merlin si je devine quoi… C’est elle la devineresse, après tout ; pas moi !*

L’ouvrage rangé dans son sac de voyage, McGonagall prit le bras de Trelawney et quitta la machine à vapeur. Un sort de désillusion les couvrit jusqu’au chaudron baveur. Pourquoi ne pas avoir transplané ? Simplement une question d’ans, mes enfants. L’âge de la dame aux lunettes carrées était vénérable. Trop de magie dépensée l’usait. Puis avec un poids mort comme Sib à traîner, vous imaginez le tableau…
Sans encombre, le chemin de traverse s’ouvrit pour elles. Passé le vendeur de chaudrons et autres boutiques, elles arrivèrent en courant sous l’averse devant la célèbre libraire Fleury et Bott. Là, Sib pila en marmonnant quelque chose de stupide :


Je sais que c’est là ! Tu as bu ou quoi ?

Un peu énervée par l’attitude de Trelawney qui regardait la devanture avec une expression étrange, Mrs McGonagall les fit passer l’entrée.
Alors commença une étude des rayonnages aussi bizarre que succincte. Sib regardait bien plus souvent la porte que les bouquins des étagères. Au bout d’un quart d’heure de ce cirque, Minerva soupira :


Sibylle, si tu me disais enfin la vraie raison pour laquelle nous sommes…

Le tintement de la clochette d’entrée lui coupa la parole. Eberluée qui vit-elle entrer ?

*Pas lui ! Non, pas lui !*

Maximilien Benedict Von Falkenberg ! De mémoire de professeur peu étaient les élèves qui pouvaient s’enorgueillir d’avoir laissé leur marque à Poudlard. Celui-là avait été un mouton noir, un rebelle intolérable d’une insolence rare. Combien de fugues, blagues idiotes, coups tordus n’avait-il pas été responsable ? Les punitions ne changèrent rien, on aurait dit qu’elles l’amusaient.
Il avait pourtant un excellent potentiel mais refusait de le trouver.
Le choc de la rencontre fut partagé. Dès qu’il aperçut ses anciens professeurs, le jeune homme se sentit « obligé » de leur présenter ses respects( pour le peu qu’il en ait eu pendant ses études) Le fait qu’il soit accompagné d’une douce demoiselle n’avait rien d’étonnant… Minerva écouta la présentation et releva un sourcil :


Du Canada, Miss Adams ? Vous avez donc fait vos études à Salem ?

L’outrecuidant répondit à la place d’Eve :

Non, justement c'est le problème que nous avons en ce...

Maximilien, on ne coupe pas la parole à une dame. Cette charmante enfant possède sûrement une langue dont elle aimerait peut-être que vous lui laissiez l’occasion de se servir. Parlez, mon enfant…

Ce que révéla Eve fit sursauter la vieille dame qui s’abîma dans de profondes réflexions qu’un cri interrompit :

Le Monstrueux Livre des Monstres s'est sauvé!

Panique à bord ! Cette étrangeté était une commande de Hagrid datant de plusieurs années. Il en restait donc des exemplaires invendus ? Pas étonnant vu leur dangerosité.

Sib, grimpe sur la chaise ; je prends le tabouret !

Chacun pour soi et Merlin pour tous !


Stupéfix ! Immobilus ! Incarcerem !

Rien, rien ne fonctionnait. Puis, ce fut l’horreur. La gamine étrangère, dite sorcière oubliée, fut coincée face au monstre qui mordait tout qui voulait le toucher. Max lui intima de ne pas bouger et… Sonnée, Minerva assista à l’extraordinaire : Eve caressa le livre qui se calma presque en ronronnant.

*Incroyable ! Si je ne l’avais pas vécu, je ne l’aurais pas cru.*

La sérénité revenue, les propriétaires de la librairie s’empressèrent de féliciter la dresseuse de livre, un peu dépassée par tant de compliments. Elle se vit même offrir un emploi en raison de ses dons sur les livres.
McGo jeta un œil à Sib qui n’avait pas pipé mot mais tout suivi, intéressée. Le doute présumé revint en force. Serrant les lèvres pour éviter de sourire (ce qui fut raté) le professeur de métamorphose s’approcha de l’élue du jour :


Félicitation Miss Adams. Votre cas est inédit et passionnant. Maximillien, je compte sur vous pour nous retrouver vendredi soir avec votre charmante amie, dans mon bureau, à Poudlard. Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Se détournant, elle attrapa Sibylle au vol et sortit en murmurant :

Toi, j’ai deux mots à te dire.

Une fois dehors, sous un ciel enfin dégagé, elle cola la devineresse au pied du mur :

Avoue ! Tu nous as fait venir ici sous un prétexte fallacieux ! Qu’espérais-tu ? C’est en rapport avec… elle ?

La réponse alambiquée de la voyante troubla McGo plus qu’elle ne le voulut.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Ven 29 Mai - 18:01

Pour une journée riche en aventures, celle-ci n’était pas encore au bout des surprises réservées à Miss Adams.
Si la devanture de Fleury et Bott l’avait déjà éblouie, l’intérieur lui parut féérique. Pourtant Max, qui au départ semblait partager son enthousiasme, se refroidit soudain. Intriguée, elle le vit contempler avec un air de petit garçon fautif deux dames très dissemblables physiquement. L’une était âgée, très soignée, l’air sévère dans sa cape noire. L’autre était… folklorique avec un châle bariolé sur un manteau mité. Tant de bracelets, bagues, boucles lui donnait l’allure d’une quincaillerie ambulante. D’affreuses lunettes épaisses lui donnaient des allures d’insecte. Impressionnée par le regard ambigu dont ces femmes les dardaient, Eve ne put que suivre Max qui s’avança vers elles entamant les présentations. Il s’agissait donc d’anciens professeurs de son guide. Vu la manière dont elles l’avaient toisé, elles ne devaient pas garder de très bons souvenirs de leur élève.
Très aimablement la plus vieille lui serra la main, émettant une remarque sur ses origines. Von Falkenberg se fit rabrouer pour avoir voulu parler à sa place :


Maximilien, on ne coupe pas la parole à une dame. Cette charmante enfant possède sûrement une langue dont elle aimerait peut-être que vous lui laissiez l’occasion de se servir. Parlez, mon enfant…

Comme… Comme le dit Max… Mr. Von Falkenberg, il se trouve que non, je n’ai pas fait mes études à Salem ni… ailleurs qu’à Harvey, mon petit village. Je viens tout juste d’apprendre que j’étais sûrement une sorcière. Même Mr. Ollivander semble incrédule.

Celle présentée comme Mrs McGonagall s’abîma dans de tellement profondes réflexions qu’elle parut oublier la présence des jeunes gens. L’occasion était trop belle pour enfin pouvoir fureter à son aise dans les rayons attractifs. Des titres évocateurs firent saliver la demoiselle :
« vie et habitat des animaux fantastiques ; livres des sorts et enchantements ; voyage avec les goules ; comment réussir une omelette sans casser d’œufs, etc. » Des idées folles tourbillonnaient dans son esprit alléché quand un cri retentit :


*Le Monstrueux livre des Monstres, c’est quoi ça ?*

Elle ne fut pas longue à le savoir. Grognant, les pages acérées comme des crocs claquant férocement, un gros volume fonça dans l’allée où elle feuilletait un manuel de vol en balai. Max lui intima :

Ne bouge pas! Ne bouge pas...ne le touche pas...

Volant à son secours, Von Falkenberg dut se prendre pour spiderman en escaladant des étagères. Mal lui en prit, il se ramassa un billet de parterre et une pile de livre sur la tête. Mais déjà Eve s’était accroupie, laissant venir à elle le soi-disant monstre dont elle gratta la couverture comme on chatouille l’oreille d’un toutou.
Les exclamations de surprises ainsi que des félicitations fusèrent quand on constata l’efficacité du stratagème. L’un des propriétaires s’approcha, admiratif :


Mademoiselle, vous êtes notre sauveur ! Ces livres sont notre terreur. Comment avez-vous pensé à ça ? Vous l’aviez déjà lu ?

Euh… Non ! A la maison j’ai eu un roquet pareil prêt à mordre ceux qui ne le caressaient pas.

C’est un don ! Un don inné, magnifique ! s’emballa l’homme. Nous cherchions justement quelqu’un capable de s’occuper de ça ; je vous engage.


Entre-temps, les deux professeurs décidèrent de quitter les lieux non sans être venues la féliciter aussi et les inviter, Max et elle, à Poudlard le vendredi soir.
Sitôt les sorcières sorties, un conciliabule se tint avec le propriétaire. Montant du salaire (converti en livre sterling par Max à son oreille), horaire de travail, jours de congés, le tout fut clairement établi, Eve ne désirant pas se laisser gruger malgré la tentation d’accepter les yeux fermés. L’affaire se régla rondement. Miss Adams commencerait le lundi suivant.
Comme livre de chevet, elle acheta un manuel intitulé « le chaudron de débutant » trouvant le titre marrant.
Marchant lentement au même pas que Von Falkenberg, Eve pouvait difficilement cacher son intense satisfaction. Un sourire béat aux lèvres, elle déclara sans relever les yeux de la pointe de ses chaussures :


Je te dois tant, Max ! Sans toi, j’aurais peut-être encore mis dix ans ou plus avant de savoir ma nature. Je ne sais pas comment j’arriverai un jour à te dédommager pour cet immense service.

En réponse… il émit une boutade et l’invita à dîner en riant. Elle se récusa, préférant qu’il soit son hôte pour changer les rôles. D’ailleurs, curieusement, le chemin de traverse se vidait peu à peu de piétons avec l’avancée de l’obscurité. C’était un peu étrange, comme si l’atmosphère changeait soudain. Un malaise indéfinissable se répandit en elle :

Je… Je ne me plais plus ici. Il… il fait froid. Rentrons de l’autre côté, s’il te plaît.

Ils pressèrent le pas et, soulagée, Eve accueillit la chaleur du chaudron baveur avec bonheur. Une question stupide la turlupinait à présent les capes ôtées. Max ne la jugerait-il pas « aventurière » de l’inviter chez elle pour un simple dîner ? N’était-il pas préférable de manger tout bonnement dans cette auberge ou dans le premier resto venu ? Elle resta plantée sur place pendant la valse d’hésitation. Soupirant, elle se jeta à l’eau :

Je n’ai jamais su mentir, ce qui est bien dommage, crois-moi. Trouverais-tu inconvenant à dîner chez moi ? Je ne suis pas une allumeuse, je ne te sauterai pas dessus. Et… je sais que toi non plus. Je… on est à la fin du mois et… je n’ai pas encore reçu ma paye. Ce qui fait que… enfin, tu comprends.

Il comprenait et ne se formalisa pas de tant de franchise. Le bus – qui n’avait rien de magique – les mena dans un quartier très tranquille avec de belles rues bordées d’arbres. Près d’un gentil square se dressaient plusieurs grosses habitations victoriennes. Eve en désigna une :

C’est là, le 23 !

Une clé yale joua dans une serrure qui jurait avec le style ancien mais sécurité obligeait. La lourde porte en chêne bascula, Eve entra. Aussitôt, elle cria :

C’est moi, Nanny ! Je suis avec un ami.

Les étages seraient au courant ? Et alors ? Dans cet établissement, tous étaient solidaires. Ce n’était pas vraiment une pension de famille mais presque.
Par l’escalier (pas d’ascenseur), ils arrivèrent à un palier où donnaient trois portes. La clé d’Eve tourna à la première, elle donna de la lumière. Hall minuscule, suivi d’un salon boudoir, salle à manger. Petit mais douillet et ordonné, elle dévoila son gîte :


Je n’ai pas besoin de plus. Je suis très bien ici. On se rend des services entre voisins, c’est très chouette. Ah, il faut que je te présente Oscar, mon compagnon depuis un an.

Elle émit un bruit de lèvres et un adorable chat tigré trottina jusqu’à elle, queue dressée.
L’enlevant dans ses bras elle l’embrassa avant de le déposer sur le vinyle :


Je l’ai trouvé dans une poubelle de la ruelle derrière. On l’y avait jeté comme une ordure. Nanny – la logeuse - ne s’y est pas opposée ; on est grand copain depuis. J’espère que tu n’es pas allergique aux poils de chats ?
Qu’allons-nous manger ? Viens, j’inspecte le frigidaire
.

Elle le mena dans une kitchenette proprette. Bientôt, deux steaks furent mis à cuire tandis qu’une salade s’assaisonnait en bavardant :

Parle-moi de Poudlard. C’était ton école, si j’ai bien compris ? 7 ans d’études ! C’est diablement long ! J’y aurais sûrement été la plus nulle, encore maintenant, du reste.

Elle rit en retournant la viande. Passant à table, sans nappe, sans chichis, elle déboucha l’unique bouteille de vin trônant sur le buffet.

Je la gardais pour une grande occasion : c’en est une ! A ta santé, et… merci.

Les verres tintèrent. La conversation était extrêmement facile avec Max. Pas de détours ou faux semblants. Ils rirent beaucoup lorsque le jeune homme raconta quelques anecdotes de sa scolarité. Bien sûr, Eve rêvait d’essayer sa baguette toute neuve mais Von Falkenberg l’en dissuada. Sans préparation, le risque était grand pour la pièce voire l’immeuble.

Où vais-je apprendre, alors ? se désola-t-elle.

En dessert : des pommes ! Miss Adams en raffolait( devinez pourquoi ?) Ils échangèrent encore longuement divers propos tant sur un monde ou l’autre. Que Max ait choisi volontairement de s’abstraire des sorciers épatait Eve. Elle ne comprenait pas trop les raisons mais, après tout, chacun était libre de sa destinée.
Le moment des adieux sonna. Eve reconduisit son invité jusqu’en bas.


On se revoit vendredi soir, alors ?

Ces trois jours allèrent lui paraître une éternité. En souriant, elle lui tendit une main franche.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Dim 31 Mai - 14:01

Depuis l'instant de sa rencontre avec Eve Adams, il ne pouvait pas se plaindre d' ennui. La cerise sur le gâteau avait été leur visite chez Fleury & Botts....et découvrir que la jeune canadienne, loin d'être une cramol perdue était en fait une sorcière, si bien oubliée, pleine de dons insoupçonnés.

Se trouver face à face avec Minerva McGonagall avait un peu gâché la partie de plaisir surtout quand l'auguste dame décréta qu'elle voulait les voir à Poudlard trois jours plus tard. Ce n'était pas une invitation...à l'avis de Max cela avait plutôt ressemblé à un ordre péremptoire. Retourner un jour à l'école n'entrait pas dans ses priorités mais il faudrait bien s'y faire...
La petite Eve avait bien fait les choses et entre autres avait décroché un travail de rêve, selon elle, dans l'illustre librairie.

Pour finir la journée en beauté, Max l'invita dîner mais elle refusa poliment en prétextant qu'il avait fait déjà assez et que c'était son tour de correspondre.

Prêts à regagner le côté moldu , il ne put que se rendre compte que la demoiselle semblait un peu tracassée.

Il y a quelque chose qui te gêne...un problème?

Qu'elle était attendrissante, comme une petite fille prise en faute, à regarder le sol, hésitante mais elle finit bien par se lancer.

Je n’ai jamais su mentir, ce qui est bien dommage, crois-moi. Trouverais-tu inconvenant à dîner chez moi ? Je ne suis pas une allumeuse, je ne te sauterai pas dessus. Et… je sais que toi non plus. Je… on est à la fin du mois et… je n’ai pas encore reçu ma paye. Ce qui fait que… enfin, tu comprends.

Max avait failli éclater de rire. Elle était tout simplement adorable!

C'est sympa que tu me fasse confiance...je jure solennellement que mes intentions sont honorables.

Lui n'avait pas des problèmes à la fin du mois...ni jamais d'ailleurs mais comprenait que les autres n'avaient pas tous la chance (ou manque de...) d'appartenir à une classe privilégiée.

Suis pas difficile...t'en fais pas!

Et il ne mentait pas, en plus il se sentait parfaitement à l'aise en compagnie de la jeune fille. Tout était si naturel, si frais...si dénué de faux semblants. En marchant à ses côtés pour aller prendre le bus Max se disait qu'il aurait aimé avoir une petite sœur qui lui ressemblât...et c'était bien la première fois de sa vie qu'il avait pareille idée en se trouvant avec une jolie fille...

Le petit chez soi de Miss Adams était douillet et très accueillant...il eut pourtant un drôle de sursaut en l'entendant parler d'Oscar...son compagnon de puis un an. Il s'imagina acte suivi un type, genre ours, pas sympa du tout...prêt à lui tordre le cou au besoin...mais quand Oscar trottina vers eux, queue dressée en miaulant, satisfait....Max soupira...de soulagement!

À sa question sur ses allergies il se dépêcha de la rassurer.


Pas le moins du monde...suis allergique à rien, moi...

Pour le prouver amplement, il prit Oscar et lui gratta l'oreille...pas de doute, il s'était fait un autre copain en cette journée étonnante. Le jeune homme, chat inclus, la suivit docilement à la mini cuisine et se casa dans un coin. La conversation allait bon train.

Parle-moi de Poudlard. C’était ton école, si j’ai bien compris ? 7 ans d’études ! C’est diablement long ! J’y aurais sûrement été la plus nulle, encore maintenant, du reste.

Il éclata de rire à sa dernière remarque.

Là, j'en doute beaucoup...tu es brillante, au contraire et à ce que je vois, tu aimes étudier. Tu as deux choses indispensable pour être une bonne sorcière...talent et curiosité...le reste viendra tout seul. Ma foi...sept ans, ça semble long, quand on y pense...moi, à peine si je les ai senti passer...faut dire que je m'ennuyais pas à l'école.

Petit sourire malin, se passant la main dans ses cheveux coupé courts puis levant vers elle un regard si empreint de fausse candeur qu'elle ne put que rire.

Tu l'auras remarqué...McGo, la vieille à lunettes, ne m'aime pas trop...l'autre, non plus d'ailleurs...mais enfin, j'avais ma conception toute personnelle, je l'ai encore, de comment survivre à l'ennui. Bien sûr, ça n'a aucun sens de l'humour de ce côté là...McGo a dû rêver plus d'une fois, que la torture était de nouveau une méthode acceptable pour mâter les têtes brûlées...j'aurais laissé ma peau dans les cachots...

Énorme soupir dénué de toute contrition, tenant compte l'éclat de ses yeux, personne aurait pu croire que Max fut capable d'un tel exploit.

Mais je n'étais pas un cancre...enfin, pas trop...j'ai quand même eu des bonnes notes à mes Aspics...ou peut être c'est qu'on voulait me voir vider les lieux au plus vite, chose dont je le remercie du fond de mon cœur. Ce qu'il se passe...est que je n'ai jamais trop aimé être sorcier!

Cet aveu si succinct sembla la sidérer, elle qui ne rêvait que de ça. Il crût bon donner quelques explications, pas toujours trop compréhensible mais enfin...

Quand on a la magie jusque dans la soupe...on en a marre. Tous, absolument tous, le chat inclus, sont sorciers chez moi...côté paternel...côté maternel, pour peu et on croirait qu'ils ont appris la magie à Merlin. À huit ans, j'avais décidé que je voulais être moldu...j'enviais les enfants des fermiers des environs...pas de souci, une vie normale, jouant dans la boue, courant après un cochon ou des poules...travaillant de leurs mains pour avoir ce qu'ils voulaient. J'ai eu un copain, Hans Dieter, il m'a appris à tailler du bois avec un canif...

Il montra à Eve sa main gauche, où on voyait encore la trace d'une vilaine entaille.

J'ai failli me couper le doigt...la mère de Hans m'a soigné avec les moyens de bord et le veto, qui passait par là m'a raccommodé...ça a fait un mal de chien...mais j'ai aimé la sensation d'être...réel. De retour chez moi, j'ai été puni pendant deux mois...ma mère a essayé de faire disparaître la blessure mais n'a pas pu...il semblerait que je m'y suis opposé de toutes mes forces, la magie n'a eu aucun résultat sur moi...suis vachement têtu quand ca me prend...après...il a fallu se débrouiller pour que j'aille à l'école...et quand c'est fini...j'ai filé courir le monde à ma guise, en moldu...un monde fascinant...vaste, inespéré, vif...plein de contrastes...de besoins et d'horreurs aussi.

Tout en parlant, il s'était régalé du dîner si habilement préparé. Loin de partager son avis sur la magie, la jeune fille luttait contre l'envie de se servir de sa baguette, il dût, freiner ce élan.

La Magie est une force unique...si on ne sait pas la maitriser, ça peut causer des énormes dégâts...faut y aller mollo...je parie que c'est pour ça que McGo veut te voir vendredi...faudra attendre un peu, ma puce...sinon tu nous fais tous sauter. Promets moi de ne pas faire des folies...pense à ce pauvre Oscar...À tes voisins!

Sur la promesse soutirée, à contre cœur, de ne pas utiliser son bout de bois, Max prit congé d'Eve, jusqu'à vendredi, ou il passerait la chercher en cours de matinée pour prendre le Poudlard Express...

Mais il était écrit que ça ne durerait pas autant. Mû par un étrange pressentiment...ou tout simplement par l'envie de la revoir, Max retourna au paisible quartier le lendemain, en début de soirée... Il se demandait que dire à la jeune canadienne pour expliquer sa présence quand, en traversant le petit parc désert, d'étranges lumières attirèrent son attention. Avant d'arriver sur place, il avait deviné ce qu'ils se passait...

Eve, dissimulée, sans trop de succès derrière une haie de buis, tenait son nouveau livre "Le Chaudron du Débutant" à la main gauche, sa belle baguette en bois d'érable, sans poils de raton laveur, d'une droite ferme, tout en répétant, consciencieusement, les formules indiquées, suivant sans doute les mouvements à faire...Fasciné par le spectacle de cette adorable sorcière qui faisait jaillir de étincelles de diverses couleurs de sa baguette, Max resta immobile à la contempler...jusqu'au moment où son Orchideus fut marqué de réussite et il reçut en pleine tête un bouquet de fleurs. La surprise fut telle qu'il se ficha en l'air. Elle accourut, sincèrement désolée, pour peu au bord des larmes.


Du calme...c'est pas grave..., il se redressa en enlevant une fleur de son oreille, mais...tu m'avais promis de ne pas utiliser ta baguette...même si tu t'en tires très bien...j'ai mis pas mal de temps à faire ça, moi...en plus, tu peux t'attirer des problèmes, de part du Ministère si tu fais de la magie sans autorisation... sais pas comment ils s'arrangent mais savent absolument tout, ces imbéciles...

Après cette marque de respect indéfectible, il jugea préférable abandonner les lieux du crime et entraina Eve à sa suite.

Si quelqu'un demande...c'était moi qui jouais avec ta baguette, on me tient pour un crétin perdu, ils n'auront aucun mal à le croire...et tant que je suis là, ça te dit, m'accompagner à un petit resto italien...là tout près...je venais t'inviter dîner, de toutes façons.

Un petit mensonge à la va vite. Une soirée charmante question de la tenir éloignée de la magie. Le lendemain, il répéta la manœuvre, mais cette fois l'attendit à la sortie de son travail à la bibliothèque.

*Te voilà érigé en gardien de cet ange...*

Étrange sensation. Satisfaisante aussi. Il se trouvait, pour une fois, dans le rôle de sérieux tuteur...lui? C'était une première!

Vendredi. Eve ne tenait plus en place, plus émoustillée qu'une petite à la rentrée. Passer au quai 9 3/4 fut toute une expérience inoubliable. Le voyage à bord du Poudlard Express, une source d'émerveillements. Découvrir Pré au Lard, une fête. Il dût lui promettre y retourner un autre jour. McGo attendait.

C'était la première fois en presque dix ans que Max remettait les pieds à Poudlard. Il ne put pas éviter une vague de souvenirs...à son étonnement, presque tous très plaisants. La grille était fermée et il fallut attendre que Rusard vienne ouvrir. En le reconnaissant, le concierge émit un grognement mauvais et entreprit un soliloque sifflant. Il gambergeait sans doute à la recherche de quelque loi oubliée permettant de faire payer les fautes restées sans punition.


Max prit la main de la jeune fille et ignorant le désagréable personnage, passa de large. Une vague angoisse lui nouait l'estomac en arrivant face à la porte du bureau de Minerva McGonagall...pour les effets c'était comme avoir de nouveau 12 ans et s'apprêter à recevoir le sermon de sa vie, plus colle...plus Merlin sait quoi d'autre...

On y va!, il sourit, rassurant...quoiqu'on pouvait bien se demander qui avait besoin d'être rassuré, là...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Dim 31 Mai - 16:37

Les révélations de Trelawney ajoutées à ce qu’elle avait vu et entendu, absorbèrent beaucoup l’ex-professeur de métamorphose. Dommage qu’il soit si tard pour une visite au ministère… Minerva ne réfléchit pas plus en entraînant la voyante vers le chaudron baveur.

Nous dormons sur place, Sib ! Je dois absolument tirer cette affaire au clair.

Tom ne fit pas de chichis en leur louant une chambre commune. Sibylle se paya une bouteille de xérès à mode de somnifère tandis que McGonagall veilla une grande partie de la nuit.
Toute cette affaire l’énervait au plus haut point. De mémoire de sorcière aucun cas similaire à Eve Adams n’avait été répertorié. Fallait-il que les Américains soient idiots ou… Elle devait savoir le pourquoi du comment une telle erreur avait été commise.
Sib ronflait encore quand Minerva se mit en chasse.
Elle ne fit pas dans la dentelle. Transplanant directement au ministère, elle réclama le droit de consulter les archives et le département des mystères. On lui mit des bâtons dans les roues… Elle savait que ce serait ardu de faire bouger des sbires vendus à l’ennemi


*J’aurais dû venir invisible*

Néanmoins, puisque ses requêtes ne touchaient pas à la sûreté du nouvel Etat, on finit par lui accorder le passage après plusieurs heures d’attente stérile.
Personne ne consultait les archives, McGo s’en donna à cœur joie :


Accio registre des naissances 1980 !

Bingo ! En tête de liste apparaissait Adams Eve, Harvey, Canada. Une note manuscrite ajoutait : pas répondu aux centaines de hiboux envoyés en 1991. Donc, on ne l’avait oubliée cette petite… Une erreur d’aiguillage ? Ce serait à vérifier.
Le département des Mystère ne lui prit pas beaucoup de temps. Les prophéties entassées avaient subi beaucoup de dégâts lors du passage de Potter. Celle concernant Eve en faisait-elle partie ? Hélas oui ! Aucun accio ne fonctionna et une visite rapide dans l’allée 1979 n’amena rien. Il faudrait donc se fier uniquement aux dires de Trelawney...
Rentrées à Poudlard les deux femmes se séparèrent. Minerva s’isola dans son bureau, cherchant une faille dans cette embrouille, sans en trouver. Enfin, le vendredi soir arriva. McGo avait dénigré le repas de la grande salle, préférant qu’un repas simple pour trois soit placé sur un buffet à l’heure prévue.
Sans retard – il n’aurait plus manqué que ça – le couple de Fleury et Bott se présenta à sa porte :


Entrez ! répondit le professeur retraité au coup discret donné à sa porte. Bonjour mes enfants. Asseyez-vous. Le voyage s’est bien passé ? Vous avez pris le train, je suppose. Transplaner n’est pas encore du ressort de Miss Adams. Passons à table, voulez-vous ?

Elle mit les formes pour détendre les jeunes gens qui semblaient aussi coincés l’un que l’autre. Ils grignotèrent du bout des dents tandis qu’elle racontait :

Je me suis renseignée : on ne vous a pas « oubliée » miss Adams. Des centaines de hiboux ont été envoyés chez vous. N’en avez-vous aperçu aucun ?

La jeune fille, très franche parla. Un sourire mitigé naquit sur les lèvres de la vieille dame qui dit :
Nous allons réparer cette erreur.

Minerva se leva et alla prendre une antiquité très rapiécée sur un meuble :

Ceci est un des symboles de cette école. Jamais, il ne se trompe. Posez-le sur votre tête, s’il vous plaît.

Quels échanges muets y eut-il entre choixpeau et Eve, elle seule aurait pu le dire. Ce que claironna la vétusté fit sourire davantage la vieille dame.

Excellent choix ! Vous voici donc admise, tardivement certes, à Poudlard. Ne tirez pas cette tête ! Il est hors de question que vous vous mêliez à nos premières années. Ce serait reconnaître publiquement que notre système à des failles ! Aussi vous faut-il des cours accélérés. J’ai eu des échos d’éclairs dans un square… je les ai étouffés, ne craignez rien mais soyez plus discrète à l’avenir.
Renseignements pris, je puis vous assurer que vous pourrez passer vos ASPIC en deux ans au lieu de sept ; moins si vous êtes douée.
J’aurais aimé vous donner un coup de pouce. Hélas, je suis usée(œil malicieux qui démentait cette assertion) et surtout je manque de temps(vrai soupir) j’ai donc pensé que notre jeune Von Falkenberg serait pour vous le professeur idéal.


Là, Minerva dut se détourner pour ne pas éclater de rire devant la mine décomposée du jeune homme.

*Il est meilleur qu’il ne le sait lui-même. S’en rendra-t-il enfin compte ?*
Je vous donnerai les titres des ouvrages à consulter. Une commission spéciale se réunira dans six mois pour juger votre niveau. Ne nous décevez pas !

Ces derniers mots s’adressaient tant à l’un qu’à l’autre. C’était aussi le signal du départ.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Dim 31 Mai - 20:34

Trois jours ! Trois jours seule avec une tentation folle à portée de doigts. Eve avait promis mais… C’était vraiment trop, beaucoup trop tentant. Aussi, le soir suivant, après avoir longuement intrigué Oscar par ses multiples allées et venues sur le vinyle, elle décida d’user de l’objet longuement couvé hors de sa boîte.
Elle aimait cette baguette de bois d’érable. Elle contenait un nerf de queue de dragon ? Si Ollivander l’affirmait, c’était donc vrai et les dragons existaient. En catimini, la jeune fille était sortie dans la nuit profonde. A cette heure le square était désert. En s’y prenant bien, personne ne remarquerait rien. Baguette dans une main, bouquin dans l’autre, elle lut à la lueur d’un réverbère :


Allumer= Lumos ; éteindre = Nox !

Elle s’y employa en riant quand cela fonctionna parfaitement. Tournant rapidement les pages de son livre, elle tomba sur un sort très attractif :


*Fait apparaître des fleurs… ? J’adore les fleurs !* Orchidéus !

Rien ne se passa à peine une lueur orangée. Deux, fois, trois, dix… puis :

ORCHIDEUS !

Un splendide bouquet sortit de la baguette mais lui échappa complètement pour valser direct dans la figure de…

MAX ? Euh… pardon, pardonne-moi… c’est stupide de ma part, je ne voulais pas, je, je…

Du calme...c'est pas grave..., mais...tu m'avais promis de ne pas utiliser ta baguette...même si tu t'en tires très bien...j'ai mis pas mal de temps à faire ça, moi...en plus, tu peux t'attirer des problèmes, de part du Ministère si tu fais de la magie sans autorisation... sais pas comment ils s'arrangent mais savent absolument tout, ces imbéciles...

Cata de cata. Allait-on l’arrêter pour un petit bouquet de fleurs ?

Si quelqu'un demande...c'était moi qui jouais avec ta baguette, on me tient pour un crétin perdu, ils n'auront aucun mal à le croire...et tant que je suis là, ça te dit, m'accompagner à un petit resto italien...là tout près...je venais t'inviter dîner, de toutes façons.

Il était si charmant et pleins d’attentions qu’elle ne résista pas à l’invitation. Mieux, il récidiva le soir suivant en l’attendant à la sortie du travail qu’elle quitterait bientôt. Nouveaux discours et découvertes mutuelles.

*Mince ! J’échangerais volontiers tous mes frères pour n’en avoir qu’un comme lui*

Ce fut Vendredi. Eve se fit porter pâle au boulot. Elle ne tenait plus en place, une vraie puce telle qu’Oscar n’en aurait jamais.
King s’Cross ! Voie 9 ¾ ? De qui Max se moquait-il ? Pas d’elle, en tout cas.


*J’ai traversé un mur ! J’ai traversé un mur !!*

Il lui fallut tout le voyage pour s’en remettre. Elle babilla beaucoup, interrogeant Von Falkenberg sur tout :

C’est le train des élèves ? Il va direct à Poudlard ?

Pourquoi ceci, pourquoi cela, elle eut conscience d’abuser un peu mais Max répliquait au quart de tour, amusé.
Traverser Pré-au-Lard la captiva. Hélas, ils devaient se dépêcher sinon, elle aurait tout détaillé. La vue du château lui coupa le souffle. C’était si… majestueux !
Le vieillard rabougri qui se présenta pour leur ouvrir la grille ne lui plut pas. A Max aussi, ce bonhomme déplaisait.
Quel parc, quelle bâtisse ! Eve vivait un conte de fée. La voix sèche de Mrs McGonagall la fit revenir à la réalité. Heureusement que Max tenait sa main, elle se serait enfuie, autrement.
Assis, manger ? Hein ? Ce truc sur la tête… Le Choixpeau lui parla :


Bienvenue, petite perdue ! On t’a retrouvée, tu vois. (Soupir) Tu pourrais aller à Gryffondor… Tu ignores tout sur eux mais ils sont curieux et courageux, comme toi. Je te verrais bien à Serpentard, intelligence et ruse sont ton lot. Poufsouffle te conviendrait aussi mais c’est pour Serdaigle que j’opte sans hésiter.


La voix claironna haut et fort : Serdaigle !

Après ça, Eve se vit édifiée par Mrs McGonagall. Si elle travaillait bien sous la gouverne de Max, dans deux ans – peut-être moins -, elle aurait son diplôme. Qu’il y ait eu une erreur, quelque part était probant. En y songeant, la jeune fille se rappela que leurs voisins se plaignirent d’une invasion de hiboux qu’ils avaient chassés à coup de carabine.
Danser n’était pas au programme ; Miss Adams dut faire des efforts pour résister.
De chaleureux remerciements plus tard, le couple se retrouva hors de l’enceinte :


Tu vas être mon instructeur ? je…(effondrement) je ne veux pas t’imposer ça. Cette vieille dame est très gentille mais elle ne réalise pas ce que ça implique pour toi. Ce n’est pas juste. Je saurai me débrouiller ; je ne veux pas être une charge pour toi… ni pour personne.

Leurs pas les avait guidés jusqu’aux trois balais. Il voulut y entrer. Moral à zéro, au bord des larmes, Eve continua sa supplique :

Tu n’as pas à obéir à cette femme même si elle garde un ascendant sur toi de par sa position d’ex-prof. Les livres m’aideront. Tu dois suivre ta voie et… moi la mienne. Je te suis redevable de tant de choses !

Un jus de groseille la réchauffa tandis que Max parlait. Il en dit des mots ! Plus il en débita, plus le teint d’Eve rivalisa avec la couleur de sa boisson. Pourquoi n’avait-elle pas de mouchoir quand il lui en fallait un ?
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 1 Juin - 0:10

Par Merlin! Le professeur McGonagall semblait ravie de les voir. Elle semblait même radoucie en lui parlant. Pas de regards sévères. Max commença à se relâcher mais n'osa piper mot à moins qu'on lui demande expressément de le faire. Dire qu'il dégusta son repas aurait été vil mensonge, à peine s'il remarqua ce qu'il avait dans son plat.

Tout se passait comme dans une espèce de rêve. Du moins, il en avait la sensation, en écoutant son ex professeur parler. Exposant les faits avec un calme minutieux. Ses gestes posés n'étaient démentis que par la vivacité de son regard bleu qui semblait ne perdre détail...et qui sait...même lire ses pensées! S'il fallait croire ce qu'elle disait, Max aurait été le dernier au monde à le mettre en doute, Eve n'avait pas été oubliée mais d'une façon ou d'une autre n'avait jamais eu vent de la fameuse lettre...L'auguste dame avait tout prévu. Il fallait rattraper le temps perdu. Max était, silencieusement d'accord avec cela. Vint, la cérémonie du Choixpeau, ça ne pouvait pas manquer...Il se souvint, avec inespérée nostalgie du jour où la relique s'était posée sur sa tête...il avait drôlement hésité, sage ou pas, il n'arrivait pas à discerner la véritable appartenance de Max...et avait fini par l'envoyer chez les Verts et Argent. Pour Eve, il se prit son temps aussi avant s'exclamer exultant: Serdaigle. Pas de quoi s'étonner...cette fille avait un faible pour les bouquins!

On avait fini le dessert. La conversation se poursuivait sur la façon dont se prendrait Eve pour récupérer les années perdues...Bercé par le son apaisant de la voix de son ex professeur, Max luttait pour garder sa concentration...grand bien lui en prit! Il

Renseignements pris, je puis vous assurer que vous pourrez passer vos ASPIC en deux ans au lieu de sept ; moins si vous êtes douée...

Il n'avait aucun doute là dessus. La scène du parc avait été très édifiante. Mc Gonagall aurait, ses propres mots, bien voulu lui donner un coup de pouce...mais à son âge...et le manque de temps, le tout accompagné d'un soupir profond et sincère, avant de se tourner vers lui. Tous sens en alerte, Max se redressa, si possible un peu plus, dans son siège, flairant le traquenard.

J’ai donc pensé que notre jeune Von Falkenberg serait pour vous le professeur idéal.

Il ouvrit la bouche pour protester, mais resta là, comme une carpe hors de l'eau, sans pouvoir donner crédit à ses oreilles.

*Elle se paye ma tête...c'est pas sérieux, voyons...pas moi...*

Mais évidemment, Minerva McGonagall ne faisait pas de blagues. Jamais. Donc, c'était pour de bon. Pour affirmer ses dires, elle lui fournit une liste complète des ouvrages à consulter...comme quoi elle avait tout prévu. Ne tenant pas en compte le fait qu'il aurait pu s'y refuser. Chose que, bien entendu, il ne fit pas...simplement parce qu'il ne pouvait pas trouver aucune raison concluante pour le faire.
Selon les prévisions de l'auguste dame si Eve mettait de sa part, ce qu'il ne doutait pas, et lui se montrait à la hauteur...(hum!) elle pourrait être prête à passer ses Aspics en moins de deux ans.

*Deux ans? Et dans six moins on comparait devant une commission spéciale? McGo pense que je n'ai pas de vie ou quoi?...mais Eve, elle a l'air si ravie...peux pas lui faire ça...qu'on me pende...je le ferai!"

Minerva était aux anges. Eve dansait sur place. à croire que le seul à être plus sérieux qu'un évêque, c'était lui. Ils prirent congé et en moins de deux se retrouvèrent hors de l'enceinte de Poudlard.

On reviendra un autre jour et je te ferai le tour guidé...

Mais, tout à coup, Eve semblait effondrée par la tâche imposée.

Tu vas être mon instructeur ? je… je ne veux pas t’imposer ça. Cette vieille dame est très gentille mais elle ne réalise pas ce que ça implique pour toi. Ce n’est pas juste. Je saurai me débrouiller ; je ne veux pas être une charge pour toi… ni pour personne.


Il lui entoura les épaules du bras, rassurant. Le grand frère parfait.

Allez, pas de souci. On s'en tirera bien. Tu ne m'imposes rien, j'aurais bien pu dire que non, tu ne crois pas?

Elle ne semblait pas si convaincue. tout en parlant des pour et des contres ils étaient face aux Trois Balais. Prendre quelque chose ne leur ferait aucun mal, lui ,en tout cas, avait besoin d'un remontant.

Voyons, ma puce...pourquoi si démoralisée tout à coup...suis pas la merveille que tu mérites mais...

Tu n’as pas à obéir à cette femme même si elle garde un ascendant sur toi de par sa position d’ex-prof. Les livres m’aideront. Tu dois suivre ta voie et… moi la mienne. Je te suis redevable de tant de choses !

Il la poussa à boire son jus de groseille pour se calmer.

Écoute, Eve...je ne suis pas le genre de type à faire ce qu'on lui dit s'il n'a pas envie de le faire. Donc, si je vais être ton...instructeur...et bien, je le serai. Veux plus t'entendre renifler pour ça...si au bout de six mois on établit que je suis nul pour ça...alors on cherchera un autre...mais, entre nous, si McGo l'a décidé ainsi c'est qu'elle doit penser que je en suis pas si...mauvais que ça.

Décidément, elle reniflait. Ses jolis yeux étaient même pleins de larmes. Cette fille remuait définitivement toutes le fibres d'amour fraternel qu'il ignorait posséder. Ses propres sœurs l'avaient étouffé et il avait toujours souhaité avoir lui aussi quelqu'un de plus petit de qui s'occuper... et voilà qu'avec quelques années de retard, Eve débarquait...et il l'adoptait sans l'ombre d'un doute. Un nouveau reniflement le poussa à supposer qu'elle n'avait pas de mouchoir, lui oui.

Tiens, mouche toi et arrête de pleurnicher, sans ça on va croire qu'on se dispute...Au fait, pourquoi pleurer...ça te semble si horrible...passer les six prochains mois à me voir très souvent...parce qu'on va devoir trimer là...je devrai m'absenter...mais ce sera court...et puis...je crois qu'on va beaucoup s'amuser...Allez, souris un peu...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 1 Juin - 16:05

Le retour à Londres fut fait en un clin d’œil. Max lui avait accroché le bras et… pouf, ils étaient dans le square près du 23 de sa rue.
Un poil chamboulée, Eve se rétablit vite.


Viens boire un verre, s’il te plaît. J’ai encore du mal à digérer tout ça.

Elle cria le « mot de passe » à l’entrée pour Nanny et s’engouffra dans l’escalier. Sa main tremblait beaucoup en ouvrant sa porte. Son chez elle lénifia immédiatement ses tourments. Oscar déboula, elle l’attrapa avant de se caler avec lui dans le canapé.


Je…. Je suis perdue, Max. Je veux être sorcière ; c’est peut-être la chose que j’ai souhaité le plus au monde. Tu… Tu es parfait. Tu as beau prétendre que ça ne te dérange pas de m’instruire mais je ne veux pas être un poids, une obligation pour toi.

Elle sortit le mouchoir donné antérieurement, et s’épongea à nouveau.

Je compte apprendre. Seule, le plus possible pour t’éviter de me supporter. Je suis ravie, sincèrement, que tu veuilles bien me superviser mais je sens, je sais, que tes vues sont autres. McGo t’a tendu une sorte de piège. Je ne veux pas en être la cause. Ton aide me sera précieuse, c’est clair et je serai enchantée d’apprendre à travers toi.
C’est bête, on vient de rentrer, j’ai déjà envie de sortir. Ça t’ennuie ?


D’une patience d’ange, Max accepta le changement de programme sans sourcilier. Bras dessus, bras dessous, ils marchèrent longuement dans la nuit profonde à présent.
Un parc désert convint à ce couple singulier. Assis sur un banc, Eve trouva naturel de se lover contre le torse puissant du jeune homme :


Je t’aime, Max ! (Elle rit) ne te méprends pas, je t’aime comme le frère que je n’ai jamais eu. J’en ai six ! Tous se fichaient de ma poire. Aucun ne m’a aidée en quoi que ce soit… jamais. C’est si bon de pouvoir enfin se reposer sur quelqu’un de fiable.

Etreinte, caresse, le pratique revenant au galop, elle soupira :

Pourquoi je n’arrive pas à stupéfixer une simple araignée ? Je suis si nulle, tu crois ? Je brûle des étapes ? Cette commission dans six mois, que va-t-on m’y soumettre ?

Avec sa tête blonde nichée au creux du cou du jeune homme, on aurait pu les prendre pour des amoureux ordinaires. Lentement, Max la fit se redresser. S’assurant (merlin sait comment) que personne ne pouvait les voir, il se plaça dans son dos, guidant sa main.
Le stupéfix fut répété plusieurs fois avant de trouver sa cible. Un paon en quête de femelle criait « léon » à tout vent. Il eut la chique coupée pour le plus grand plaisir de la miss.


McGo ne s’est pas trompée, tu es l’instructeur idéal.

Un baiser sur la joue récompensa Von Falkenberg de ses efforts.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mar 2 Juin - 0:54

Elle avait fini par sourire. Tout était facile avec Eve. Il ne la connaissait que depuis trois jours et pourtant se sentait parfaitement à l'aise avec elle, comme s'ils se connaissaient de toute la vie...sans secrets, ni ambigüités. C'était merveilleusement relâchant de pouvoir bavarder des heures avec cette fille adorable, si différente à tout autre femme qu'il ai connu...Pas de coquetterie, pas de flirt, pas d'efforts pour plaire...c'était vraiment la relation grand frère, petite sœur...que rêver de plus parfait?

Pour regagner Londres, Max eut la meilleure des idées, puisqu'elle était si anxieuse d'en connaitre plus sur ce monde qui la fascinait tant...il décida qu'il était grand temps de lui montrer un peu sur les moyens de se déplacer...

On va transplaner. C'est pas la chose la plus agréable du monde mais ca a l'avantage d'être rapide.

Elle ouvrit tout grand ses yeux bleus, surprise mais aussi follement intéressée.

Je vais te serrer contre moi...ferme les yeux si tu veux...mais surtout, te lâche pas!

Les trois D en tête et hop...la moche sensation de l'embout de caoutchouc trop étroit et un instant plus tard...le square désert, à deux pas de chez Eve.

À peine si elle en fit des histoires, tout juste un peu chamboulée.

Viens boire un verre, s’il te plaît. J’ai encore du mal à digérer tout ça.

Il pouvait très bien la comprendre et la suivit sans faire des histoires. Sa main tremblait en ouvrant la porte, Max l'aida à mettre la clé dans la serrure. Oscar leur souhaita une ronronnante bienvenue, Eve le releva et alla se perdre dans le canapé en caressant la bestiole. Max resta debout, en la regardant, se demandant que faire ou dire pour la rassurer mais elle ne lui en laissa pas le loisir.

Je…. Je suis perdue, Max. Je veux être sorcière ; c’est peut-être la chose que j’ai souhaité le plus au monde. Tu… Tu es parfait. Tu as beau prétendre que ça ne te dérange pas de m’instruire mais je ne veux pas être un poids, une obligation pour toi.


Eve, ne recommençons pas...

Je compte apprendre. Seule, le plus possible pour t’éviter de me supporter. Je suis ravie, sincèrement, que tu veuilles bien me superviser mais je sens, je sais, que tes vues sont autres. McGo t’a tendu une sorte de piège. Je ne veux pas en être la cause. Ton aide me sera précieuse, c’est clair et je serai enchantée d’apprendre à travers toi.


Il se laissa tomber à ses côtés et lui ébouriffa gentiment les cheveux.

Tu es la fille la plus têtue que j'ai jamais connu. Tu t'en fais des histoire pour rien. Tu es ravie que je sois ton instructeur, je suis ravi de l'être. Quand j'aurai quelque chose à faire, je te le dis....point barre. Arrête de te tracasser pour ça.

Elle leva vers lui un regard à attendrir un ogre.

C’est bête, on vient de rentrer, j’ai déjà envie de sortir. Ça t’ennuie ?

Il sourit en secouant la tête et se levant lui tendit la main.


Allons y, marcher un peu sera agréable!

La soirée était belle, bavardant de tout et de rien, ils arrivèrent à un petit parc désert à ces heures. Ils prirent place sur un banc solitaire, sans arrières pensées il lui entoura les épaules de son bras et elle se lova tout contre lui.

Je t’aime, Max ! Ne te méprends pas, je t’aime comme le frère que je n’ai jamais eu. J’en ai six ! Tous se fichaient de ma poire. Aucun ne m’a aidée en quoi que ce soit… jamais. C’est si bon de pouvoir enfin se reposer sur quelqu’un de fiable.

Il adora son rire franc, c'était un vrai baume pour l'esprit. Max s'en trouva tout attendri et la serrant plus fort contre lui déposa un baiser sur sa tête.


Moi aussi je t'aime, Eve. Tu es exactement le genre de sœur que j'aurais adoré avoir...j'en ai trois...mais dans mon cas c'est moi qui me fichais d'elles...En plus tu es la première fille qui me trouve...fiable!

Ils rirent ensemble, complices parfaits puis la conversation dériva sur le thème favori de la jeune fille.

Pourquoi je n’arrive pas à stupéfixer une simple araignée ? Je suis si nulle, tu crois ? Je brûle des étapes ? Cette commission dans six mois, que va-t-on m’y soumettre ?

Hey...du calme. C'est ça ton problème, tu es trop impatiente. Tu n'es pas nulle ni rien de semblable. En fait, je te l'ai déjà dit, tu es douée...et oui, tu brûles des étapes...

Il lui flatta le bout du nez, amusé.

Je m'imagine que la commission voudra savoir si tu es capable de dominer les sortilèges de base, si tu connais l'utilité de certaines potions...sûrement, un peu d'histoire de la magie...la poisse! Mais tu aimes lire, ça devrait te convenir...et puis la partie amusante...vol en balai...mais avant...puisque cela semble te tracasser tant...viens...je vais t'apprendre le truc du Stupefix...c'est pas bien malin et très utile, crois moi.

Un petit sort de désillusion les isola parfaitement et la leçon débuta. Comme prévu, Eve possédait un talent naturel pour la magie. Il suffisait de guider ses gestes, répéter deux ou trois fois l'intonation correcte et le tour était joué.

Le pauvre paon qui faisait orgueilleusement la roue en fut la preuve tangible.

McGo ne s’est pas trompée, tu es l’instructeur idéal.

Son baiser et son enthousiasme furent ses meilleures récompenses.

Je suis loin d'être l'idéal...mais disons, que je m'en tire pas mal et que tu es une élève très avantagée. Maintenant, on va revivre la bestiole. Pointe ta baguette sur lui et dis: Enervatum...

Chose dite. Chose faite. Le paon de nouveau sur pattes, Max décida que c'était assez pour un soir et qu'ils feraient mieux de rentrer...pas question de trop attirer l'attention!

J'espère que tu en as eu assez pour aujourd'hui. Va te reposer, je ferai de même...demain, on révisera quelques autres petits sorts...faudra que je pense où...pas question de démolir ton appart...

Comme elle lui adressait un regard presque désolé, il lui flatta doucement la joue.

Pas de souci, ma belle, suis un type plein de recours...demain, c'est samedi donc pas de boulot pour toi...je pense que nous allons faire une petite virée en campagne.

Il devina sa curiosité mais se limita à rire et l'embrassant chastement sur le front.

Va dormir...mais sois prête à 9:00...ce sera une longue journée!...Fais des beaux rêves, ma puce.

Et avant qu'elle puisse répliquer il se sauva en riant...

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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mar 2 Juin - 23:40

Il en avait de bonnes Max ! Lui donner un rendez-vous pour le lendemain à neuf heures afin d’aller… Dieu sait où ? Inutile de le dire( mais je le dis quand même) Eve ne sut pratiquement pas dormir malgré les conseils de son mentor.
Trop vite, trop lourd à gérer. Elle était sorcière, ses voisins avaient reçu les lettres qui lui étaient destinées et ce n’était que neuf ans plus tard que l’on tentait de remettre les pendules à l’heure.
Commission d’évaluation dans six mois ! Rien que ça donnerait des sueurs froides à n’importe qui.
La fatigue eut raison de ses résolutions. Elle finit par dormir une paire d’heures. Douche, petit dej, elle arpentait son vinyle en compagnie d’Oscar quand Max sonna.
Excitée telle une puce, elle lui attribua une bise sur chaque joue avant de s’informer :


On va où ?


Air cachotier. Elle adorait quand il prenait cette mine de chat alléché. Il lui tendit son bras. L’expérience de la veille ne lui avait pas beaucoup plu mais elle savait ne rien risquer avec un tel guide. Confiante, elle accrocha le coude en souriant.
Tuyau de caoutchouc, quelle horreur ! Si ça devait faire ça à chaque fois, Eve se promit d’éviter le transplanage. Portant, l’endroit où ils atterrirent était divin. Ciel serein, végétation abondante, pas un souffle humain à des kilomètres, si elle estimait bien.


Hier soir, je ne savais pas dormir. Alors, j’ai étudié le sort : Hominium revelio. Si je l’ai bien enregistré, on est tout seul. Vraiment seuls. Fais pas cette tête ; j’apprends très vite… je n’y peux rien.

Il rit, et rien ne pouvait lui plaire plus que le rire de Max. Il lui dit vouloir reprendre des bases en évitant de brûler des étapes. Tout ouïe, elle suivit ses instructions.
Le Wingardium Leviosa la fit éclater de rire quand la branche soulevée faillit assommer un lièvre distrait. Un beau répertoire y passa.
« Incarcerem » : un autre rongeur se retrouva ficelé proprement. « Jambencoton » : l’animal fut pétrifié.
Soudain, Eve se décomposa. Après les rires virent les remords
:

Peut-on ainsi jouer impunément avec des êtres vivants ? Je n’en crois rien. J’arrête.

Sa sensiblerie la chagrinait. Qu’y pouvait-elle ?
Son moral était retombé, sa bonne humeur envolée. Von Falkenberg se coupa en huit pour la lui rendre.
Dont ne sait où, il fit apparaître un pique-nique très bien garni. Ces blinis au caviar agrémenté de vin de Champagne plongèrent Eve dans une douce euphorie. S’étendre sur l’herbe douce en tendre compagnie la détendit entièrement :


Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, en ce monde. On se repose un peu puis (bâillement) je te promets de faire des efforts.

Moins d’une minute plus tard, elle roupillait gentiment contre le torse d’un Max attendri.
Une heure après, un baiser sur le front la réveillait. Elle avait du pain sur la planche ! Ne désirant pas accaparer Max plus qu’il ne le souhaitait, elle prit le taureau par les cornes :


On essaye un sort de sixième année ?

Faire apparaître des oiseaux l’avait ravie. Son « Avis » était parfait. Les faire attaquer était une autre paire de manche…

Oppugno !

Rien ne se passa. Elle savait pourquoi.

Je manque de conviction, hein ? En fait, je ne veux attaquer personne… C’est bête mais c’est comme ça.

Ses grands yeux bleus s’ourlèrent de larmes. Max devait la prendre pour la sorcière la plus tarée de l’histoire. Tant pis ! Ce n’était pas de sa faute si elle apprenait tout sur le tas.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Ven 5 Juin - 0:56

La journée était parfaite! Max se doutait bien que la jeune fille avait eu du mal à dormir avec toutes les émotions de la veille et la promesse d'une nouvelle aventure ce jour là, pourtant, elle avait l'air fraiche et dispose quand il se présenta chez elle à 9:00 pile....Une puce fraiche et dispose en tout cas, qui n'arrêtait pas de sautiller partout.
Il prit le temps de lui piquer une tartine et la manger en tout calme alors qu'elle le regardait, anxieuse.

On va où ?

Tu verras bien. Mais je t'avance qu'on y transplaner. Tire pas cette tête, c'est pas extra mais on arrive plus vite.

Elle n'en raffolait pas, du transplanage, lui non plus mais il relevait le défi imposé par McGo. Dans six mois Eve se présenterait devant la commission et passerait la preuve...foi de Von Falkenberg!

Arrivés sur place, il l'observa ,amusé, se livrer à des manœuvres mystérieuses, revenue près de lui, Eve déclara, très sérieuse:

Hier soir, je ne savais pas dormir. Alors, j’ai étudié le sort : Hominium revelio. Si je l’ai bien enregistré, on est tout seul. Vraiment seuls. Fais pas cette tête ; j’apprends très vite… je n’y peux rien.

Comment ne pas rire devant cet adorable minois de conspiratrice. Mais il fallut devenir sérieux, ou du moins essayer de l'être.

C'est très bien que tu sois douée. Ta nature magique est très forte, ma petite élue...mais on va y aller avec ordre et méthode...Seigneur, je commence à ressembler à mon père...on débute par des petits sorts faciles, ok?

Ça ne pouvait pas être plus Ok que ça...pendant quelques heures ils s'en donnèrent à cœur joie avec des sortilèges faciles. Les bestioles du coin furent leurs cibles mais cela ne réjouissait pas follement la jeune fille qui en plus de sorcière talentueuse avait l'âme écologique.

Peut-on ainsi jouer impunément avec des êtres vivants ? Je n’en crois rien. J’arrête.

Max la considéra, légèrement interdit. Mais qu'est ce qu'elle lui chantait là? Il avait remis toutes ces petites bêtes du Bon Dieu en bon état...soit, elles restaient un peu sonnées mais qui se faisait du souci pour un lapin un tantinet chancelant? Pas lui...Eve se faisait de la bile pour deux.

Miss Greenpeace...que vais je faire avec toi?...J'ai une idée, je te donne à manger et à boire...ça devrait te changer cet esprit morose!

Il n'y était pas allé de main morte avec le panier pique nique. De quoi rejouir le palais le plus exigeant. Caviar, foie gras, viandes froides. Champagne. Il aimait la gâter, la voir rire, sourire enjouée...heureuse comme une enfant au matin de Noël. Les bulles la mettaient de très bonne humeur mais mêlées à la douce chaleur ambiante finirent par la bercer. Sans aucune arrière pensée, elle se coula dans se bras.

Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, en ce monde. On se repose un peu puis je te promets de faire des efforts.

Et toi, tu es magique, ma douce!, susurra t'il en lui caressant la tête. Elle dormait comme un ange, confiante et relâchée. Max soupira en se demandant qu'avait il fait de si bon dans sa vie pour mériter une bénédiction pareille...puis tranquillement s'assoupit à son tour.

Il la réveilla une heure plus tard et ne se surprit pas de la voir se lever d'un bond, pleine de fol entrain. Un vrai dynamo, cette fille!

On essaye un sort de sixième année?

Ma foi, si mademoiselle y tient...essayons Avis!

Il ne s'étonna pas en voyant apparaitre une nuée de petits oiseaux dorés. Elle était parfaite.

Très jolis, tes petits oiseaux, ma puce mais maintenant il faut leur ordonner d'attaquer et pour ça tu dois employer "Oppugno".

Mais la miss était d'un pacifisme extrême et ça ne marcha pas du tout, ce qui la consterna au plus haut point.

Je manque de conviction, hein ? En fait, je ne veux attaquer personne… C’est bête mais c’est comme ça.

Et bien, ma petite chérie, il faudra te défaire de ces sentimentalismes...la vie c'est chouette et tout ce que tu voudras, je ne suis pas un cherche noise mais suis conscient qu'il faut savoir se défendre...tout n'est ni bon ni joli en ce bas monde.

Devant les yeux effarés de la jeune fille il fit apparaitre des oiseaux et avec un Oppugno très convainquant les fit foncer sur un pauvre lièvre distrait...juste avant d'atteindre la cible il mit fin au sortilège.

Il y aura des moments, Eve, où il sera nécessaire attaquer un adversaire qui te veut du mal...crois moi un Oppugno ce sont des chatouilles à côté de ce peuvent faire d'autres sortilèges....mais ça peut aider...imagine toi ton ennemi avec ces oiseaux lui picorant la tête...il perdra la concentration te donnant le temps soir de trouver une meilleure réplique soit de te virer de là au plus vite...alors...vas y, je le pare, ne t'en fais pas!

Admirable ténacité! à la fin de cette fructueuse journée, Eve ne lançait pas seulement des Oppugno meurtriers, mais dominait le Expelliarmus avec grande efficacité...et Max se demandait d'où il sortait ce talent insoupçonné de maître!?

Finie la leçon, ils étaient tous les deux assez fatigués. Elle n'opposa aucun commentaire quand il la ramena à son appartement où Oscar les reçut, ravi. Max se laissa aller sur le divan .

Bien, ma belle miss, on en a fait aujourd'hui...je crois que nous avons droit à une petite récréation...ça te dit cinéma, pop corn cola...ou tu préfères un petit resto chic?

Il adora sa mine ébahie...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Ven 5 Juin - 18:08

La patience de Max semblait n’avoir pas de limites avec elle. Sans s’énerver, il avait guidé chaque sortilège et Eve avait été enchantée des résultats. Son oppugno raté avait déclenché sa morosité mais Von Falkenberg ne se moqua pas quand elle expliqua ne vouloir attaquer personne. Sa démonstration sur un pauvre lièvre faillit la faire crier et s’emporter sur le jeune homme qui, heureusement, stoppa le sortilège avant que les oiseaux n’atteignent leur cible. S’il avait agi autrement, elle aurait eu du mal à lui pardonner de s’en prendre ainsi à des innocents.

Il y aura des moments, Eve, où il sera nécessaire attaquer un adversaire qui te veut du mal...crois moi un Oppugno ce sont des chatouilles à côté de ce peuvent faire d'autres sortilèges....mais ça peut aider...imagine toi ton ennemi avec ces oiseaux lui picorant la tête...il perdra la concentration te donnant le temps soir de trouver une meilleure réplique soit de te virer de là au plus vite...alors...vas y, je le pare, ne t'en fais pas!

Bon… elle devait admettre qu’il n’avait pas tort. Peut-être qu’un jour quelqu’un lui voudrait du mal et qu’une défense serait la bienvenue. Les seules défenses qu’elle connaissait parfaitement étaient les baffes et coups de genoux bien placés, très efficaces contre les mains baladeuses quand elle était serveuse.
Son Avis fonctionna à merveille. Souriante, elle regarda longuement les petits oiseaux voleter gaiment près d’elle. Un soupir de Max la ramena au but de cet exercice. Il fallait qu’elle se mette en rogne et vouloir vraiment le résultat. Voir les volatiles s’ordonner pour soudain foncer sur Max, la sidéra elle-même. Il se prémunit d’un Finite Incantatem et la félicita.


J’ai pensé à mes frères… eux me mettaient en colère !

Eve répéta plusieurs fois le sort et quand elle le posséda parfaitement ils passèrent à l’Expelliarmus. Les yeux qu’elle tira en voyant sa baguette lui échapper firent rire son instructeur. Elle se concentra beaucoup avant de parvenir à le désarmer, lui mais rayonna de plaisir quand elle y arriva.
La journée avait été longue et fatigante tant pour l’un que pour l’autre. La demoiselle ne voulait pas abuser du temps de Max. Il avait raison, il fallait rentrer. Minet leur fit la fête, heureux de recevoir un peu de compagnie et sa gamelle.
Pendant qu’elle nourrissait Oscar, Max s’affala dans le divan :


Bien, ma belle miss, on en a fait assez aujourd'hui...

*Il va partir… *

Il devait avoir une vie, quelque part. Peut-être qu’une femme l’attendait ? Un bel homme pareil ne pouvait être seul. Eve n’avait aucun droit à l’accaparer ainsi. Aussi fut-elle très étonnée de la suite :

je crois que nous avons droit à une petite récréation...ça te dit cinéma, pop corn cola...ou tu préfères un petit resto chic?

Sciée, elle secoua la tête pour remettre ses idées à l’endroit tant elle n’en revenait pas :

Tu… Tu n’en as pas encore marre de moi ? Je… Ben si tu y tiens, je veux bien. Au ciné, j’y vais de temps en temps mais au resto, seule, ce n’est pas marrant. Va pour une petite bouffe sympa, surtout pas de tralala.
Tu permets que je me rafraîchisse avant de sortir ou tu veux y aller de suite ?


Il fut convenu qu’ils se sépareraient une heure, le temps que chacun se prépare à la fête car, pour Eve, c’en serait une, assurément.
Toute guillerette, elle vola sous la douche, y chantant à tue-tête des refrains à la mode. Elle soigna cheveux et ongles, hésitant quant au maquillage. Elle ne possédait que rimmel, poudre et rouge à lèvres… jugeant ces artifices inutiles dans sa condition de bibliothécaire.
Ne sortant jamais, elle avait acheté ça pour une fête du personnel… Elle préféra s’en passer. Le choix de la tenue fut plus complexe. Pas que sa garde-robe débordât, loin de là.
Une petite robe noire, toute simple fut jugée très appropriée en comparaison à l’autre, à fleurs. Les chaussures… pas de difficulté, une seule paire dans ses trois pouvait convenir à la robe. Une veste courte compléta la tenue ; Eve n’eut pas longtemps à attendre la venue d’un Max décontracté quoique sapé comme un prince. Un vague doute la hanta :


On ne va pas au Ritz, j’espère.

En effet, non. Après un court trajet en voiture(très beau coupé sport), Max les arrêta dans une auberge de banlieue lui assurant qu’on y mangeait divinement.
Hum… Ce n’était pourtant pas la trattoria qu’elle avait imaginée. Vu le pique-nique du déjeuner, Eve se douta que son guide n’avait aucun souci financier, lui. Majordome, courbettes, vestiaire, musique de fond… Miss Adams n’était pas très à l’aise. Si son cavalier évoluait comme un poisson dans l’eau, elle se faisait l’effet d’être la carpe hors du bassin.
La table réservée était très bien située. Ils pouvaient y discuter à l’aise sans oreilles indiscrètes.


Max, tu es un traître, murmura-t-elle entre ses dents. C’est trop chic pour moi ! Je n’ai pas résisté au resto. L’envie d’inverser les rôles m’a tentée : j’ai eu l’habitude de servir tant de clients…

Le menu à rallonge la sidéra. Elle commença par se manger la lèvre en apéritif :

Choisis pour moi, veux-tu. Je n’y connais rien en cuisine française. *Ni en aucune autre qu'hamburgers frites...*

Elle n’alla pas jusqu’à imaginer que par quelque arrière-pensée sournoise Max ait voulu se moquer d’elle. N’empêche qu’elle se sentait minable. Heureusement, les clients – des couples essentiellement – étaient bien trop occupés par leur conversation ou plats pour se soucier de l’empotée qui venait de débarquer de sa cambrousse.
Par contre, le serveur qui vint prendre la commande dut remarquer une certaine gaucherie… entre gens du même monde, on se reconnaît en un clin d’oeil. S’il salua courtoisement Mr Von Falkenberg mais la dédaigna copieusement, avec un mépris tangible. Elle n’émit aucune remarque, jouant avec un de ses couteaux sur la nappe.
Kir royal en apéritif. Les bulles éclatèrent joyeusement pendant qu’ils trinquaient :


Max… Je voudrais te dire… merci. Tu n’es vraiment pas obligé de faire tout ça… pour moi qui ne suis rien d’autre qu’une charge inattendue. La tâche que t’a déléguée Mrs McGonagall est… démesurée. Je ne me plains pas, c’est toi que je plains. Tu dois avoir une foule d’autres choses à faire que de former une débutante ? Donne-moi des exercices pour la semaine, ainsi tu seras libéré de moi, on se revoit en fin de semaine, on fait le point et…

La réponse la fit sourire ; il était tellement chou, le garçon de service beaucoup moins. Il amena une soupière et entama de servir le potage commandé. Une maladresse involontaire ? On se doute que non. Eve se retrouva avec une louche brûlante sur le corsage. Un ange passa. Elle inspira et expira. Avant que Max n’intervienne, elle déclara, impériale :

Ce n’est rien. J’ai très souvent ébouillanté des clients moi aussi. A New-York, c’était la porte direct. Je ne vous ferai pas cet affront, jeune homme. On passe l’éponge. Où sont les toilettes, s’il vous plaît ?

Elle y passa quelques minutes. Vive la baguette et le sort « récurvite » appris la veille à la sauvette. Cette fois, il fonctionna sans créer de trou dans le tissu. A nouveau pimpante, elle revint s’asseoir pour continuer ce repas si mal engagé.
Bizarre mais le reste du service fut impeccable vis-à-vis d’elle.
Ils savourèrent gentiment la suite, Eve n’effectuant aucune gaffe avec ses couverts. C’est en riant qu’ils sortirent après le café dégusté.
Retour à l’appartement, adieux charmants :


Bonne nuit Max. J’attends demain avec impatience. J’espère ne pas faire sauter le quartier avec les potions que tu comptes me faire étudier. Je suis douée en cuisine, ça devrait aller. Je suis juste un peu triste… au sujet du garçon de salle… j’ai pas pu m’en empêcher… demain il aura les fesses couvertes de furoncles si mon « Furunculus » retardé fonctionne. Dors bien.

Un bisou sur la joue, elle monta retrouver Oscar en riant toute seule.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Lun 8 Juin - 16:14

Adorable créature. Pour Max, la surprendre et voir son minois s'éclairer devenait, les jours passant, un plaisir toujours renouvelé. Il n'avait pas fallu trop de temps pour qu'il soit pris sous ce charme espiègle. Eve était une bouffée d'air frais, une invitation au rire, à la joie de vivre. Il aimait la gâter, c'était plus fort que lui.
Il se disait, bien sûr, que la jeune fille devait se poser pas mal de questions à son sujet, après tout ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un gars désintéressé, disposé à prendre en charge l'entrainement d'une apprentie sorcière. Mais il n'avait pas trop envie de parler de lui...ils auraient bien le temps pour ça!

Son invitation pour la soirée fut bien acceptée, avec, comme toujours, une certaine incrédulité:

Tu… Tu n’en as pas encore marre de moi ?

Veux tu me donner deux bonnes raisons pour que j'en ai marre de toi? Voilà, tu n'as pas donc...

Je… Ben si tu y tiens, je veux bien. Au ciné, j’y vais de temps en temps mais au resto, seule, ce n’est pas marrant. Va pour une petite bouffe sympa, surtout pas de tralala. Tu permets que je me rafraîchisse avant de sortir ou tu veux y aller de suite ?

Il lui flatta le bout du nez, amusé, comme toujours, par son style sans détours.

Je connais l'endroit parfait. Ça te semble suffisant, une heure?

Contrairement à d'autres femmes qui auraient fait des chichis pour si peu de temps, elle sembla tout à fait ravie et une heure plus tard, quand il revint la chercher elle était prête et resplendissante sans besoin d'aucun artifice. En le voyant, Eve le jaugea d'un œil circonspect en voulant s'assurer qu'ils n'allaient pas au Ritz.

Pas le moins du monde...ce serait le comble, c'est un endroit des plus ennuyeux, plein de vieilles momies! Ne te fais pas de la bile.

Elle s'en faisait néanmoins. Arrivés à destination, elle eut l'air un peu coincée en découvrant le décor. Chic et accueillant, mais évidement elle s'était fait une autre idée.

Max, tu es un traître. C’est trop chic pour moi ! Je n’ai pas résisté au resto. L’envie d’inverser les rôles m’a tentée : j’ai eu l’habitude de servir tant de clients…

Tu as l'air d'une princesse, calme toi!

Eve reconnut sans ambages ne comprendre rien à la carte présentée et le laissa choisir à sa place. Max ne put ne pas remarquer que la jeune fille semblait un peu mortifiée. L'attitude de l'imbécile de serveur ne fut pas pour la mettre à l'aise , il songea à lui envoyer un sort informulé mais ne le jugea pas trop prudent pour l'instant.
Le kir royal eut des effets lénifiants sur les états d'âme de la demoiselle, ses yeux pétillaient allègrement et son sourire était radieux, pourtant au milieu de ce bonheur, elle demeura sérieuse dans ses déclarations:


Max… Je voudrais te dire… merci. Tu n’es vraiment pas obligé de faire tout ça… pour moi qui ne suis rien d’autre qu’une charge inattendue. La tâche que t’a déléguée Mrs McGonagall est… démesurée. Je ne me plains pas, c’est toi que je plains. Tu dois avoir une foule d’autres choses à faire que de former une débutante ? Donne-moi des exercices pour la semaine, ainsi tu seras libéré de moi, on se revoit en fin de semaine, on fait le point et…

Avec un soupir, il posa sa main sur la sienne.


Si tu continues comme ça c'est moi qui va commencer à croire que tu en as marre de moi. McGo n'y est pas allée de main morte, faut le reconnaitre mais tu n'as pas à me plaindre...cas étant je m'y prends bien tout seul. Ben oui, j'ai une paire de choses à faire mais ça ne me prend pas beaucoup de temps et décidément former une débutante, comme tu dis, est bien plus amusant que m'enfermer chez des avocats qui ressemblent tous à des vieux hiboux empaillés..t'en fais pas, je n'ai aucun problème légal...c'est une affaire d'héritage...pas mal de paperasses à signer et trucs dans le genre. Et non, je ne vais pas te donner des exercices pour la semaine, tu voudras les faire tous d'un coup et ferais sauter le quartier à coup sûr...et puis, tant pis pour toi, mais j'aime bien te revoir tous les jours, moi!

Finie cette véhémente déclaration tout semblait se dérouler à merveille jusqu'au moment où le même serveur, exprès ou pas, lui reversa de la soupe dessus. La réaction d'Eve fut d'une grâce impériale, reconnaissant avoir ébouillanté plus d'un client elle aussi sauf que dans son cas le prix à payer était être mis à la porte. Sur ce, elle se leva et se rendit aux toilettes.
Max, lui, ne se contint pas. D'un ton impératif, il appela le serveur:

Un seul faux pas de plus et je vous assure que vous vous en remettrez difficilement. Ce n'est pas une menace mais une promesse, entendu?

Mais pour si jamais l'autre était sourd ou carrément idiot, sa baguette agit en catimini et un gentil Impero remit les pendules à l'heure.

Le reste du dîner se passa très agréablement, sans incidents à déplorer.

Le lendemain, préparation de potions au programme. Elle semblait tout émoustillée avec l'idée même en craignant faire sauter le quartier, Max lui assura que tout au plus ce serait le chaudron qui exploserait et encore.

Je ne pense pas préparer de la nitroglycérine, ma puce...

Elle sourit avant d'avouer contrainte être quand même un peu triste à cause du garçon de salle.

Tiens, et pourquoi?

Quel regard empreint d'innocence.

Demain il aura les fesses couvertes de furoncles si mon « Furunculus » retardé fonctionne. Dors bien.

Tu es impayable, Eve Adams!

Il l'entendit rigoler toute seule en allant vers la porte et resta un instant, debout au milieu du trottoir, à rire, lui aussi de bon cœur.

La leçon de potions se passa aussi bien que prévu, sans même pas l'éclat du chaudron. Bien entendu une des potions devait tourner au bleu aigue marine et ressembla à du vomi de chat mais, comme il expliqua en riant, ça arrivait dans les meilleures familles. Les odeurs émises par les diverses préparations furent magiquement évacuées sans provoquer de soupçons.

La prochaine fois on fera ça au manoir...là au moins on aura pas à se cacher pour nos expériences...et on pourra faire exploser des chaudrons sans risque.

Pour clore cette journée, il l'emmena à une trattoria où on faisait les meilleures pizzas du monde...en omettant seulement de lui dire qu'elle se trouvait à Venise. Remise de sa surprise, Eve mangea de bon appétit et consentit même à faire un tour en gondole.

C'est une façon de fêter que tu as fini ta première semaine d'entrainement. Je dois dire que tu es une élève plus qu'avantagée, tu vas les laisser paf , ces messieurs de la commission...

Elle n'avait pas l'air de trop y croire mais il savait que ce serait ainsi.

Mais il y aussi une autre raison...je devrai m'absenter quelques jours. Je dois me rendre en Écosse, pas le bout du monde, pour affaires. Ne fais pas cette tête, à te voir on croirait que tu penses qu'il s'agit de quelque chose de louche...c'est juste une réunion internationale sur les réfugiés...c'est de ça que je m'occupe le plus clair de mon temps. Ferme la bouche. Non je ne suis pas une espèce de Mère Thérèse mais j'essaye d'aider là où je peux. Fin des aveux, je voulais juste que tu saches. Je serai dehors deux jours tout au plus. Tu pourras pendant ce temps éviter de vouloir apprendre à transplaner seule ou à lancer des Impardonnables? Je me sentirais très rassuré si tu me le promets.

De retour à Londres, il la quitta en promettant de l'appeler le lendemain...
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Mer 10 Juin - 0:10

La soirée avait vraiment été délicieuse, Eve s’était beaucoup amusée.
Le lendemain, comme prévu, Max sonna début d’après-midi. Il apportait un grand carton qui se révéla bourré de trucs très étranges. Balance de cuivre, fioles, pots, chaudron, etc. encombrèrent bientôt la kitchenette de Miss Adam. Par précaution, elle s’enveloppa du cache-poussière récupéré à la bibliothèque. La première potion à réaliser demandait des yeux de scarabées pilés, de la bile de tatou et des racines de gingembres. Très appliquée, Eve eut l’impression de cuisiner, tout simplement. Elle pila les yeux, découpa en tronçon les racines, mit le tout dans l’eau frémissante. Tours de baguettes dans un sens, dans l’autre, ajouter ensuite quelques gouttes de bile de tatou. Le chaudron n’explosa pas mais la mixture prit une teinte d’un vert étrange…


Qu’est-ce que j’ai raté ?

Elle avait chauffé trop longtemps, rien de grave. D’autres essais furent plus réussis que d’autres, Eve rigolait de ses échecs et dansait le sioux en cas de réussites.
La cuisine fut envahie de fumées parfois franchement nauséabondes ; en riant Max les évacuait d’un tour de baguette.


La prochaine fois on fera ça au manoir...là au moins on aura pas à se cacher pour nos expériences...et on pourra faire exploser des chaudrons sans risque.

Pour terminer en beauté la journée si divertissante, Max ne trouva rien de mieux qu’un transplanage express au cœur de la Cité des Doges.
La surprise la rendit béate. Le changement était fascinant et le décor charmant. Eve avoua n’avoir jamais mangé de pizzas pareilles, et en emporta une pour le lendemain. Bras dessus dessous, ils flânèrent au bord des canaux avant de décider d’un tour en gondole. Pont des soupirs, Rialto, Eve dévorait tout avec curiosité et entrain. Le rameur leur chanta sa ritournelle, Eve, aux anges, laissa sa tête se nicher contre l’épaule de son compagnon.
Débarqués, il lui tint un petit discours qui l’attrista : il allait s’absenter deux jours. Entendre qu’il s’occupait d’œuvres humanitaires la sidéra, lui révélant ainsi une autre facette de ce garçon déjà multiple. Qu’il ait bon cœur ne l’étonnait pas par contre.
Au retour, elle promit d’être bien sage en ne tentant rien de dangereux. Elle tint parole jusqu’au fameux soir où elle faillit mettre le feu au parc.
Rentrée de sa rencontre avec un sauveur inespéré, elle se tracassa. Max avait dit qu’il l’appellerait. Nany, la logeuse lui assura ne pas avoir reçu de coup de téléphone pour elle. Un peu déçue mais surtout inquiète, Eve dormit très mal.


*Il a eu un accident… Son portable n’a plus de batterie… Il a été appelé ailleurs… Il a préféré désobéir à McGo…*

Une sarabande d’idées plus idiotes les unes que les autres lui gâchaient son sommeil lorsqu’un bruit étrange attira son attention. Une série de toc-toc frappait sa fenêtre. Intriguée, elle se leva, alluma et alla ouvrir à un très beau rapace. Un petit rouleau de parchemin était attaché à sa patte. En faisant attention à ne pas effrayer l’oiseau, et en surveillant le bec crochu, elle détacha la missive.

*C’est de Max, sûrement !*

Un peu angoissée quant à ce qu’elle allait lire, Eve tremblait légèrement en décachetant le rouleau. Non, ce n’était pas Von Falkenberg qui écrivait. Il s’agissait d’une écriture volontaire mais féminine.

Mademoiselle Adams,

Je vous envoie ce mot afin de vous rassurer au sujet de votre ami Max Von Falkenberg. Suite à un léger accident de voiture, il a été incapable de vous joindre aujourd’hui. Il sera probablement indisponible quelque temps. Ne vous inquiétez pas, il va bien. Son état ne demande qu’un peu de repos.

Votre dévouée Alix Blackstorm.


Eve relut la lettre deux fois avant de soupirer, soulagée. Max n’était pas blessé et avait pensé à elle. Déposant le billet sur la table, elle voulut refermer la fenêtre. L’oiseau n’avait pas bougé. Qu’attendait-il pour s’envoler ? Une réponse ? Autre chose ?

Après tout, tu es bon facteur ! Tu mérites une récompense pour ton labeur.

Dans le frigidaire, elle trouva du jambon frais. Elle coupa la tranche en lanières avant de les lui présenter sur la pierre. Le volatile s’en contenta puis décolla.
Toute la journée du lendemain lui parut interminable. Pas à dire Max avait pris une grande place dans sa vie. Son absence lui était cruelle, mais… Elle travailla ses sortilèges sans oser aucune potion.
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Jeu 11 Juin - 17:14

Dire qu'il avait promis être de retour en deux jours et le voilà qui apparaissait au bout d'une semaine, sans avoir même envoyé un mot...Une semaine pendant laquelle sa vie avait pris un tournant imprévu.

Arrivé à Londres, sa première impulsion fut d'aller voir Eve. Il était déjà face à la maison quand, retombant sur terre, le jeune homme réalisa qu'étant un jour de semaine normal, le plus probable était que la jeune canadienne se trouverait à son travail, chez Fleury & Botts.

La librairie était à peu près déserte et la première chose que Max vit en entrant fut Eve perchée sur une échelle, en train de faire des équilibres avec deux gros bouquins sous le bras.

Alors...pas encore appris des sortilèges de rangement? Faut dire que c'est incroyablement utile parfois!

Elle se retourna brusquement en entendant sa voix...un peu trop brusquement quand même, lâcha les grimoires et prise en passant...Max le réceptionna efficacement dans ses bras.

Tu as définitivement un travail dangereux!

La jeune fille semblait ravie de le voir. Après l'avoir octroyé de deux sonores bisous sur les joues, elle s'éloigna d'un pas et le regarda attentivement, voulant s'assurer qu'il était bel et bien revenu en une seule pièce tout en lui racontant qu'elle avait reçu le message d'Alix.

Pas de souci, ma puce...à part une belle bosse et quelques bleus, je m'en suis tiré sans mal.

Elle n'en avait pas l'air si certaine...après tout pour si peu de mal, il avait pris son temps pour rentrer. Recevoir en plus un message signé par une femme inconnue devait lui donner pas de mal à quoi penser.

Je te raconterai plus tard...à moins bien sûr que tu ais fini ton travail pour aujourd'hui...dans ce cas, on pourrait aller bavarder ailleurs. Je tiens à que tu me racontes tout ce que tu as fait pendant ce temps.

Mais non, il n'était pas encore l'heure de fermer boutique et étant nouvelle, Eve ne voulut pas demander qu'on fasse une exception ne laissant à Max que l'option d'aller l'attendre ailleurs. Rendez vous au Chaudron Baveur une heure plus tard.

Il marchait, distraitement en regardant les devantures des magasins mais tomba en arrêt devant la vitrine d'une joaillerie. Sur un coussin de velours blanc reposait une pierre extraordinaire...d'un bleu profond comme la nuit. Sans hésiter, Max entra disposé à avoir cette pierre quelque soit son prix. Après un bon moment de pourparlers animés, il en était l'heureux propriétaire, le lendemain il pourrait passer chercher le pendentif souhaité.

Le temps avait filé plus vite que supposé, Max quittait le magasin, un sourire béat aux lèvres quand il vit Eve qui venait à sa rencontre. Elle sembla surprise de le trouver là, avec cet air de conspirateur ravi de sa prouesse.

Il l'entraina à travers le Chaudron Baveur de retour au monde moldu, pour entrer dans le premier café venu.


Et maintenant, jeune dame, raconte moi tout.

Elle le considéra, le sourcil légèrement haussé, se demandant sûrement si ce n'était pas à lui de raconter...pas mal de choses mais Max n'était pas encore disposé à vider son sac.

Pas trop de dégâts au quartier? Oscar est toujours un chat ou as tu réussi à le transformer en poule? Des voisins pétrifiés? As tu mis le feu quelque part?

À cette dernière question Eve baissa le nez, penaude, en riant Max lui releva le menton et la regarda droit aux yeux:

C'est donc ça...trop grave? Des témoins?
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MessageSujet: Re: Le choc!   Le choc! Play211Sam 13 Juin - 18:07

L’inquiétude rongeait Eve. Elle avait reçu une unique lettre d’une inconnue ; depuis plus aucune nouvelle de Max. Sage et disciplinée, so nouveau travail chez Fleury et Botts l’occupa beaucoup. Certes si ses employeurs la considéraient avec un œil circonspect, ils ne pouvaient se plaindre d’elle. Jamais en retard, elle bossait consciencieusement ayant très vite capté le système de rangement. Quand Mr Fleury lui demanda gentiment pourquoi elle s’obstinait à œuvrer à la moldue, méthode qui demandait du temps, elle avait dit la vérité :

Je ne sais pas comment faire autrement.

Si elle avait espéré qu’il lui apprenne une autre manière, elle fut déçue. Tant pis ! Elle n’était pas de nature à gémir sur son sort. C’était parfois dur, et alors ?
Une soirée ou l’autre en compagnie de Burningham avait égayé sa solitude. Elle en avait appris des choses grâce à lui. Des choses qu’Eve aurait peut-être souhaité ignorer, m’enfin… Toute instruction correcte était bonne à prendre.
Souvent, Eve dut assumer la fermeture de la librairie, preuve qu’elle avait très vite gagné la confiance des propriétaires. C’était les moments qu’elle préférait : être seule avec les livres. Elle fermait les volets, allumait une veilleuse et dévorait des pages et des pages ; uniquement dans les livres de seconde mains, hélas ! Beaucoup de choses entrèrent dans ce cerveau ouvert, quasi vierge de magie. De nombreuses notes couvraient des pages et des pages d’un cahier. Telle une élève studieuse, Miss Adams s’appliquait parfois jusqu’à très tard. Il lui arriva même de se réveiller dans la librairie avec juste le temps de passer au chaudron baveur se rafraîchir avant de se remettre au travail.
Ce jour-là, elle devait reclasser de gros volumes tout en haut d’une étagère. Un tome sous un bras, son autre main tentant d’en caser un entre deux autres, une voix causa la catastrophe en la faisant sursauter :


Alors...pas encore appris des sortilèges de rangement? Faut dire que c'est incroyablement utile parfois!

Elle tomba, il la réceptionna dans ses bras. Folle de joie, elle lui passa les bras autour du cou et lui embrassa fougueusement les joues :

Max, Max, enfin !

Reposée, par terre, elle s’écarta afin de juger qu’il était bel et bien entier.

*Tout à l’air correct, sauf que…*

Sauf que quoi, elle aurait bien été incapable de le dire… Son regard peut-être… Oui, son regard avait changé. Il semblait animé d’une flamme étrangère… D’une impatience… Trop contente de le revoir intact, elle ne put s’empêcher de jouer la boudeuse :

Vilain Max qui laisse sa petite sœur sans nouvelle pendant près d’une semaine. Qui est cette Miss Blackstorm qui m’a écrit ?

Sa réponse lui parut… hésitante :

Je te raconterai plus tard...à moins bien sûr que tu aies fini ton travail pour aujourd'hui...dans ce cas, on pourrait aller bavarder ailleurs. Je tiens à que tu me racontes tout ce que tu as fait pendant ce temps.

Je n’ai pas fini, Max ; J’en ai encore pour une bonne heure, répondit-elle dépitée.

Rendez-vous chez Tom fut pris. Eve, zélée, vola d’étagère en étagère, abattant sa besogne à un train d’enfer. Elle salua la ronde, et fila rejoindre son professeur privé. Elle marchait d’un bon pas vers l’auberge quand elle vit Von Falkenberg sortir d’une joaillerie avec l’air d’un gosse qui prépare une farce. Il ne lui en parla pas, l’entraînant dans un café moldu après un passage éclair au chaudron.

Pas trop de dégâts au quartier? Oscar est toujours un chat ou as tu réussi à le transformer en poule? Des voisins pétrifiés? As-tu mis le feu quelque part?


Mince, tu l’as su ?

Embarrassée, elle lui conta toute l’affaire, lui narrant sa rencontre avec le jeune Burningham.

C’est un garçon tout à fait honnête, correct et charmant. Il m’a appris des choses incroyables sur l’histoire en général et celle de Potter en particulier. Tu aurais pu me dire que l’on était en guerre ! Dès que je serai confirmée, je m’engagerai contre Voldemort.

Max rigola de tant de juvénile enthousiasme mais il la mit en garde : les mangemorts n’étaient pas des enfants de chœur.
Eve lui débita un résumé complet de ses aventures hebdomadaires puis attendit que le jeune homme se livre également.


Me diras-tu à la fin qui est cette Alix Blackstorm ?

La réponse fut vague, emmêlée dans un discours très peu convaincant qui mit définitivement la puce à l’oreille de la demoiselle : Max lui cachait quelque chose. Peu importait quoi, c’était le pourquoi qui l’ennuyait. Avait-il si peu confiance en elle ? Cela la chagrina beaucoup. Pire, il regarda souvent sa montre avant de se déclarer désolé mais qu’il avait encore des choses à régler à Londres. Il lui annonça aussi qu’il partait pour l’Afrique. Eve faillit pleurer. A peine revenu, il la quittait à nouveau. Dans le fond, elle avait toujours su que cela arriverait. Il lui avait consacré une semaine à temps plein, fait découvrir des choses extraordinaires mais, il avait aussi sa vie.
Lorsqu’il la raccompagna, il tient à dire bonjour (et au revoir) à Oscar. Des instructions pour sa progression se délivrèrent, Eve écouta attentivement. Quand la porte claqua, elle essuya une larme amère. La solitude se referma sur elle.
Des jours passèrent dans la monotonie routinière : librairie-études-librairie. Puis, un après-midi, elle reçut un billet singulier signé Max :


Alix a eu un terrible accident. Je suis retenu à Ste Mangouste, chambre 125. Passe à la bijouterie du chemin de traverse, on te donnera un paquet. Viens me l’apporter s’il le plaît.

Que faire d’autre que d’obtempérer ? Sa curiosité était à son comble quand elle franchit la vitrine de Purge et Pionce que lui avait indiquée le joaillier pour pénétrer dans l’hôpital le plus dingue qu’elle ait vu. Ça courait de partout avec des blessures parfois… étonnantes… Désorientée, elle arriva à trouver la bonne chambre. Max lui parut terriblement affecté : Alix n’allait pas bien du tout.
Il ne fallait être devin pour comprendre qu’il était amoureux fou et… désespéré :


Tu comprends que je en pourrai pas continuer avec l'instruction...pas pour le moment du moins. Quand Alix ira mieux...

Je comprends, très bien. Reste avec elle tout le temps qu’il faudra ; je sais me débrouiller. Prends soin de toi aussi, tu as une mine épouvantable !

Rentrée dans son appartement, Eve se demanda à quoi pouvait bien ressembler Blackstorm pour avoir mis Max, le rebelle insouciant, dans un tel émoi.

*S’il est heureux, je le suis aussi ! Pourvu qu’elle s’en sorte. *
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