Jurei était sous le feu des projeteurs et il était vivant comme jamais. Juché sur cette scene, c’était un Dieu. Il se sentait immortel. Il semblait avoir la force suffisante pour chanter des jours entiers. Ses doigts grattaient et pincaient les cordes de sa Fender Strat’ avec mécanisme, comme s’il avait toujours été là à jouer.
Vint soudain le moment pour lui de laisser la mélodie à ses musiciens et d’empoigner le micro sur son pied pour clore cette berceuse rock. Dans un murmure qui faisait s’embaler le coeur des filles, il souffla ces quelques rimes embrassées :

La nuit arrive sans bruit d'une fleur éclose :
Cécité, pas de mouvement, aucun son.
Transcendantale elle me pousse dans le sommeil.
Dans la secrète pénombre on a pris ma main.
Mon corps s'enflamme sous mille et une caresse.
Peut-il exister un tel état d'îvresse ?
Mais le bonheur est bref et voilà le matin
Qui ramène l'astre du jour auquel je m'éveille.
Que me reste-t-il de ce doux songe ? Pas de nom,
Mais sur mes lèvres la douceur d'un pétale de rose.

Le batteur frappe les derniers coups et le groupe entier fait silence alors que les spectateurs attendent une fraction de seconde avant de se mettre à hurler leur nom. Burning Swan a encore fait un malheur ce soir.
Jurei regarde le public. Tous ces gens massés dans le pub seulement pour venir les écouter. Rien ne lui sembla plus irréel à cet instant. A la seconde ou il s’est tu, il est redevenu humain. Un etre humain avec ses questions et ses incertitudes. Pourquoi sont-ils là ? Pour moi ? Mais je ne suis que l’un des leurs. Je n’ai rien accompli qui mérite leur attention. Je ne suis que moi. Et tout ce que je viens de chanter, ce que j’ai ecrit, ce n’est que moi… Qu’y a-t-il d’exceptionnel ?
La bassiste poussait des “Wouhouuuu” percants en faisant le signe des rockeurs avec ses doigts. Il passa un bras autour du cou de Jurei et lui ébouriffa les cheveux.

_ On a grave assuré ce soir ! s’écria le batteur en les rejoignant. Regardez-moi la blonde là-bas ! Je sens que je vais aller taper la cosette moi…

_ Nan nan, intervint le Serdaigle en l’attrapant par le col alors que son musicien tentait de s’enfuir. On démonte le matos’ en premier. Tu ne vas pas nous faire le coup chaque fois de te tirer en nous laissant tout faire. Si je dois trimballer encore une fois ta grosse caisse jusqu’au camion, je te jure que je la décharge dans la premiere poubelle que je croise en rentrant.

Ils éclaterent tous de rire et entreprirent de ranger leurs instruments, aidés par une petite équipe.

--

Une demi-heure plus tard, tous les musiciens étaient entourés d’une petite dizaine de filles prétendant vouloir tout savoir d’eux. Alors que les deux autres se pretaient au jeu avec un plaisir non feint, Jurei réussit à esquiver cette compagnie forcée en s’enfermant dans les toilettes un petit quart d’heure. Là, il fouilla les poches de son blouson en cuir à la recherche de cigarettes. Il ne fumait que dans le monde des moldus, et uniquement quand il voulait décompresser après un concert. Ce geste lent parvenait à faire descendre son adrenaline. Quand il se sentit la force d’affronter une bande de groupies dechainées, il sortit de sa cachette.

--

Trois heures, une centaine de compliments et une dizaine de tentatives de baisers ratées plus tard, le jeune home commenca à retrouver sa précieuse sérénite. Le pub s’était largement vidé. Il chercha des yeux ses compatriotes, épuisé et prêt a repartir, sans succes. Il sortit sur le parking pour vérifier que leur vehicule y était toujours. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que leur camion avait disparu de la place qui lui avait été réservée ! Ces enfoirés étaient partis sans lui. C’était bien la premiere fois qu’ils lui faisaient un coup comme ca… Ils avaient sans nul doute trouver des filles faciles ou bourrées (ou les deux) pour satisfaire leurs désirs de rock stars.
N’ayant rien de mieux à faire, Jurei retourna à l’intérieur du pub et s’installa sur l’un des grands tabourets devant le comptoir. Bien qu’il s’appretait à fermer, le patron offrit de lui servir ce qu’il voulait. Le jeune homme opta pour un demi banana-kiwi et se plongea dans la contemplation de la couleur si speciale du mélange qu’il avait inventé lui-meme il y a quelques années de ca avec ses freres. Il essayait de repousser au maximum les questions qui se bousculaient dans son esprit : comment allait-il se venger de cet abandon ? Comment allait-il rentrer chez lui ? Il n’avait meme pas d’argent moldu…

Une journée chargée !

Carter s’était levée à six heures du matin, pourquoi ? Parce qu’elle avait tout simplement oublié d’éteindre son réveil. En effet, hier, elle avait du être au bar à huit heures du matin, il avait donc été nécessaire de mettre l’alarme. Or, aujourd’hui, elle n’allait au bar que de neuf heures du soir à minuit. En plus, elle n’avait pas réussi à se rendormir. Ainsi, à six heures et demi, Carter s’est donc levée et à regardait la télé. Super ! A cette heure ci, elle avait le droit à tous les programmes pour les gamins. Bon, étant un peu dans les vapes, elle ne suivait absolument pas ses petits personnages qui bougeaient bizarrement sur l’écran. Mais, elle aurait été dans une phase de ‘conscience totale’, elle aurait vite changeait de chaîne.

A huit heures, elle a finalement décidé de se lever et de manger son petit déjeuner. Elle avait tellement faim ! La journée d’hier avait aussi été riche. Toujours devant la télé, elle mangeait ses tartines beurrées ainsi que son bol de café. Puis, vint le temps de la douche, de l’habillage et tout le tralala. Carter était plutôt rapide pour ce genre de choses. Ainsi, à onze heures, elle était donc prête. Elle fit un tour dans sa chambre, la rangea et fit un peu de ménage. L’appartement de Carter était toujours clean et bien rangé. Elle aimait retrouver ses affaires sans avoir à les chercher des heures durant. Lorsqu’elle ouvrit le frigo pour boire de l’eau, elle eut une vision d’horreur : le réfrigérateur était complètement vide. Et maintenant elle devait aller faire les courses ! Ca allait être serré, elle devait passer chez une dame pour lui garder ses enfants. Elle avait une importante réunion et vivait l’appartement juste à côté de celui de Carter. Mais, elle avait un bébé de dix mois à garder. Carter regarda le post-it sur le frigo : elle devait y être pour quatorze heures. Elle avait donc le temps de passer faire des courses. Elle allait rentrer tard le soir avec son travail au bar, elle devait avoir de quoi manger en rentrant.

Les courses chez les moldus parurent durer une éternité pour Carter ! Elle dut faire la queue, marcher de long en large dans les rayons pour trouver ce dont elle avait besoin. Et, la cerise sur le gâteau, elle dut rentrer avec des sacs plastiques très lourds pleins les mains. C’est fichus moldus ne l’aident même pas ! Carter arriva à l’appartement à une heure de l’après midi. Déjà s’écria-t-elle. Maintenant, elle dut ranger toutes les courses en « deux temps trois mouvements ». Elle mangea un sandwich très rapidement et récupéra son sac à main et ses clefs pour aller garder le petit bout de chou.

La dame lui expliqua que sa réunion allait sûrement finir à seize heures de l’après midi. Carter resta donc une bonne partie de cette après midi à s’occuper du bébé. Mais, le seul souci c’est que le petit était horrible ! Il n’arrêtait pas de pleurer et répétait qu’il voulait sa maman. Carter en avait bavé durant trois heures. La dame la paya, heureusement, et, Carter retourna alors dans sa résidence. Aux environs de quatre heures, Carter décida de continuer le nettoyage qu’elle avait fait dans sa chambre le matin. Ainsi, elle s’occupa de l’appartement jusqu’à six heures. Puis, elle sortit sa guitare acoustique. Elle avait du temps devant elle pour jouer. Sortant ses partitions et compositions, elle joua ainsi jusqu’à huit heures et demi. Elle chanta, joua quelques accords, changea et ajouta des paroles sur ses propres œuvres. Elle rangea après tout son matériel et, se changea. Elle mit un slim en jean, des bottes, et un tee shirt blanc.

Elle arriva à l’heure au bar. Heureusement, elles étaient trois ce soir à service. Le bar était grand, il y avait beaucoup de monde les soirs de vacances, et, il faut ajouter que ce soir, le groupe de Jurei chantait. Jurei était un très bon ami à Carter. Elle adorait sa compagnie, tout comme elle, il était un amoureux de la musique. Et, ils avaient donc partagés de nombreuses idées sur ce domaine. De plus, Carter le trouvait particulièrement mignon. Elle comprenait d’ailleurs pourquoi toutes les jeunes demoiselles étaient extrêmement proches de la scène alors qu’il jouait avec son groupe. Enfin, Carter était tellement over booké qu’elle n’eut pas le temps de se poser et d’apprécier le concert. Il y avait décidément une de ses foules ce soir là.

La fin du concert marqua en quelque sorte la fin du bar. Tout le monde partit… Y comprit ses collègues de travail qui s’étaient trouvés de beaux jeunes hommes, du groupe de musique, avec qui passer la soirée. Carter devait donc se ‘taper’ le rangement et nettoyage du bar. Heureusement, le patron était revenu depuis quelques minutes et l’aidait donc. Carter crut tout d’abord que Jurei était parti avec le petit groupe de ‘couples’, mais, lorsqu’elle revint au bar (après avoir servit des jeunes hommes de dix huit ans environ), elle eut l’agréable surprise de le voir. Elle s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule, le plateau dans l’autre.

« - Hey ! Comment vas-tu ? »

Elle passa derrière le comptoir pour y poser le plateau. Le patron lui expliqua qu’il devait partir à sa maison. Il lui laissa les clefs du bar et s’en alla. Carter se retrouva donc en compagnie de Jurei et quelques clients dans le bar. Elle lui afficha un simple sourire de ‘bonjour’.

« -Eh bah ! Ces filles étaient folles de vous aujourd’hui ! Pourquoi n’es-tu pas reparti avec l’une d’entres elles ? »

En disant cela, Carter avait une pointe de jalousie grandir dans son profond intérieur mais elle ne le montra pas.

L'arrivée de Carter mit du baume au coeur de Jurei. Cette journée se terminerait finalement sur une note archi positive. La jeune femme avait tout de suite plu au guitariste. Elle était joyeuse, pleine d'esprit et surtout, elle s'y connaissait en musique. Et, même s'il va sans dire, c'est quand même mieux en le disant : elle était particulièrement jolie. Bref, toutes ces raisons réunies faisaient que Jurei appréciait grandement sa compagnie. Il oublia totalement que ses compères l'avaient laissé en plan.

_ Salut Carter ! Bin écoute, jusqu'à ton arrivée ça n'allait pas fort mais maintenant c'est le Paradis !

Il lui adressa un sourire gai et sincère, but une gorgée de bière puis releva sa remarque :

_ Je ne suis pas un coureur de jupons, moi. Je suis un romantique. Si si, il en reste, je t'assure !

Il rit.

_ Je préfère ne pas faire attention aux filles qui ne connaissaient de moi que ce que les projecteurs leur montrent. Je suis plus qu'un corps chantant et jouant de la guitare. Enfin j'espère...

Nouvel éclat de rire. Jurei jeta un coup d'oeil derrière lui. Il n'y avait plus que deux tables occupées. Un groupe mixte encore raisonnablement sobres qui discutaient d'une sorte d'examen scolaire moldu et un autre composé de trois garçons un peu plus éméchés qui parlaient voitures.
Faisant de nouveau face à la serveuse, Jurei demanda :

_ Est-ce que ça t'ennuie si je reste avec toi jusqu'à ce que tu fermes ? Premièrement, je n'ai nulle part où aller. Deuxièmement, ça fait longtemps qu'on n'a pas discuté jusqu'à point d'heure.

Se ressaisissant :

_ Enfin, je ne voudrais pas te déranger quand même... Je vais nettoyer les tables pour t'aider si tu permets.

Le jeune homme se pencha au dessus du comptoir pour tenter d'attraper un chiffon. Se faisant, il demanda :

_ Alors, quelles sont les nouvelles de ton coté ?

Alors qu’elle arrivait devant le patron, Jurei lui répondit. Toujours aussi charmeur pensa-t-elle. Il avait tout le temps le mot pour remonter le moral. Et, c’est pour cela qu’elle l’appréciait. En effet, ils étaient des gens remplis de bonne humeur et de joie, et remontaient ainsi le moral des autres. Ils se remontaient alors le moral mutuellement. Comment ne pouvaient-ils pas s’entendre ? Carter le plateau à la main, regardait Jurei, un sourire sur les lèvres.

« -Salut Carter ! Bin écoute, jusqu'à ton arrivée ça n'allait pas fort mais maintenant c'est le Paradis ! »

« -Ouais ! Bien sûr ! »

Ajouta-t-elle en rigolant légèrement. Carter ne s’était jamais posé la question pourquoi ces jeunes filles l’aimaient. Non seulement il est mignon mais en plus c’était un véritable poète ! Il arrivait à dire des compliments avec une telle facilité et sans aucune gêne que Carter l’enviait pour cette qualité. De plus, le sourire qu’il lui lança était si sincère qu’elle crut pendant une seconde que les mots qu’il avait prononcés précédemment ne correspondaient pas à une blague.

Le patron partit à cet instant tandis que Jurei buvait une gorgée de sa boisson. Carter, un peu jalouse, lui demanda donc :

« -Eh bah ! Ces filles étaient folles de vous aujourd’hui ! Pourquoi n’es-tu pas reparti avec l’une d’entres elles ? »

« -Je ne suis pas un coureur de jupons, moi. Je suis un romantique. Si si, il en reste, je t'assure ! »

La réponse qu’il lui donna surprit un peu la jeune fille. Mais, une bonne surprise, elle voulu criait un petit ‘Youpi’, tout ceci fut intérieur cependant. Il rigola à la suite de cette remarque et elle se contenta de faire de même et, il ajouta :

« -Je préfère ne pas faire attention aux filles qui ne connaissaient de moi que ce que les projecteurs leur montrent. Je suis plus qu'un corps chantant et jouant de la guitare. Enfin j'espère... »

Il continua de rigoler suivit par le rire de Carter. Carter savait pertinemment que Jurei était un romantique, il suffisait d’écouter les paroles de ses chansons pour le comprendre immédiatement. Et, il état bien plus pour elle que le simple chanteur et musicien d’un groupe. Mais, elle ne put s’empêcher de faire la remarque suivante :

« -Ouais, j’te crois, j’attends de te voir à l’action par contre niveau romantisme ! Ils disent tous qu’ils sont romantiques et nous les filles on a parfois de mauvaises surprises ! »

Cependant, Carter aimait bien le taquiner de temps en temps, enfin pas méchamment bien évidemment. Puis, reprenant un peu son sérieux elle lui dit :

« -Bien sûr que tu es plus que ça ! Tu as un talent incomparable, oui, mais la musique n’est qu’une partie de ta personnalité. »

Tandis qu’elle parlait, elle rangeait les verres propres dans des étagères (en prenant soins que rien ne tombe).

« -Est-ce que ça t'ennuie si je reste avec toi jusqu'à ce que tu fermes ? Premièrement, je n'ai nulle part où aller. Deuxièmement, ça fait longtemps qu'on n'a pas discuté jusqu'à point d'heure. »

Il marqua une pause et ajouta :

« -Enfin, je ne voudrais pas te déranger quand même... Je vais nettoyer les tables pour t'aider si tu permets. »

Carter fut interloquée par ces paroles, nulle part où aller ? Mmh… elle allait arranger ça !

« -Bah pas de soucis. Tu peux rester. Mais, comment ça nulle part où aller ? »

Ensuite, il lui demanda des nouvelles, Carter restant toujours focaliser par ce qu’il avait dit précédemment ne répondit pas et se contenta d’ajouter :

« -J’ai un appart’ à dix minutes d’ici. Tu veux venir dormir chez moi ce soir ? J’te laisse pas seul dans les rues de Londres à l’heure qui l’est, crois moi ! »

L’un des jeunes hommes qui faisait partit du groupe d’adolescents au fond du bar leva la main. Carter regarda Jurei et, se dépêcha d’aller le voir. Le garçon voulait tout simplement son numéro ! Non mais pour qui se prend-il ? Elle lui sourit et lui expliqua qu’elle ne pouvait pas, qu’elle avait un petit ami. Le garçon, intrigué (c’était un habitué et ne l’avait jamais vu avec quelqu’un), lui demanda :

« -C’est le mec là bas ? »

Carter ne savait pas quoi répondre. Elle voulait se tirer d’affaire… Elle aurait penché pour une réponse positive. Elle regarda Jurei qui voulait dire : ‘SOS, besoin d’aide !’…

Jurei ne se départissait pas de son sourire lorsqu'il était en présent de Carter. Elle était si douce... Elle avait toujours les mots qu'il lui plaisait d'entendre. Il rit quand elle le taquina à propos du romantisme et se perdit une seconde dans ses pensées. Sa mémoire plus justement. En réalité, il n'avait jamais fait montre de cette facette de sa personnalité avec ses anciennes petites amies pour la bonne raison qu'il n'en avait aimé aucune. Il n'avait jamais proposer à une fille de sortir avec lui. Il s'était toujours contenté d'accepter mollement quand on le lui avait demandé. Pourquoi ? Sans doute pour ne pas causer de peine à une demoiselle et parce qu'au fond, il n'avait jamais eu de bonnes raisons de refuser. C'est certainement cette passivité qui abrégeait assez rapidement ces liaisons, causant peut-être une plus grande déception à sa partenaire que s'il avait refusé de sortir avec elle dès le début.
Il chassa cette pensée de son esprit et se concentra de nouveau sur ce que disant son amie.

_ Tu veux me voir à l'action ? s'exclama-t-il amusé. Tu es sûre que tu es prête à te sacrifier avec un rendez-vous pour me voir à 'oeuvre ? Quel courage, ma chère !

Il réfléchit et ajouta :

_ Pour ma part, je suis certain que les filles mentent en prétendant aimer le romantisme. Je crois qu'elles préfèrent les tonnes de muscles et la popularité.

Mais se corrigeant :

_ Enfin, j'imagine qu'il y a toutes sortes de gens différents sur Terre et que n'arriverions pas à définir de schéma précis pour les comportement humains même si nous avions l'éternité pour le faire.

Il but une gorgée de bière et entreprit d'essuyer une table toute proche. Quand Carter lui proposa de résoudre son problème d'héberement, il s'interrompit pour se tourner vers sa sauveuse et répondit :

_ Génial ! Je suis sûr que tu as plein de musique chez toi. Je crois que les moldus disent des "cédés". J'accepte ton invitation, non sans te morigéner un peu au passage : tu es trop gentille avec un idiot comme moi !

Il eut un petit rire exprimant le bonheur pur qu'il ressentait.

_ Dépêchons-nous de fermer alors !

Après quoi il se remit à travailler avec application. Pendant ce temps, Carter fut appelée vers la table des trois passionné de voitures. Jurei sourit pour lui-même en entendant la question du type à la casquette. Il n'avait jamais vu son amie avec un garçon. C'est alors qu'il se faisait cette réflexion qu'il percuta que le client le désignait lui. Il se surprit alors à constater qu'il n'avait jamais vraiment considéré Carter comme une petite amie potentielle. Il l'observa un instant toujours à distance. Son jean slim et des bottes mettaient très bien ses longues jambes en valeur. Sa taill était ceintrée comme il faut. Ses cheveux d'encre encadrait son visage avec art. Ses yeux... Oh ! Ses yeux le regardaient. Ils semblaient lui dire quelque chose. Il comprit et, après avoir abandonné son torchon sur la table qu'il lavait il s'approcha d'un pas lent et assuré. Ce faisant il les analysa. Malgré leur look un peu rebelle et la quantité, plutôt raisonnable, d'alcool qu'ils avaient descendus à eux trois, ils ne semblaient pas belliqueux.

_ On va fermer les gars, annonça-t-il pour toutes les personnes encore présentes dans le pub.

Arrivé à la hauteur de Carter, il passa un bras autour de sa taille et se pencha pour poser son menton sur son épaule de la jeune fille pour déposer un baiser sur sa mâchoire. Ce geste apparemment sans équivoque fit grincer le client des dents. Comme si de rien n'était, Jurei dit à l'intention de sa table :

_ Vous finissez vos verres s'il vous plaît ?

Trois cul-secs plus tard, ils étaient dehors bientôt imités par les membres de l'autre table. Le musicien déroula son bras comme si de rien n'était.

_ Bah alors ? Il n'était pas assez romantique c'est ça ?

Il rit de sa taquinerie et retourna essuyer les tables avec bonne humeur. A deux, ils eurent vite fait de terminer le boulot et Carter ferma enfin la porte à clef.
Sur le pas de la porte, Jurei s'inclina gracieusement. Lui offrant son bras d'un geste solennel feint, il souffla :

_ Mademoiselle, si vous permettez...

Londres se taisait à cette heure de la nuit. Sans compter qu'il ne faisait plus très chaud. Il avait hâte d'arriver chez Carter. Cette intimité inédite menaçait de lui plaire grandement, pour une raison que son coeur inexpérimenté n'arrivait pas encre à définir...

Carter et l’amour… Ce n’était pas de bons souvenirs. Certainement pas. Elle avait eu des petits amis, mais, elle avait toujours était celle qui souffre entre les deux. Ils prenaient souvent leur relation à la légère, alors qu’elle se donnait entièrement à eux. Enfin, au début en tout cas puisque lorsqu’elle comprit qu’ils ‘jouaient’ avec elle, elle laissa tomber toutes ses histoires d’amour qui l’épuisait. Ainsi, elle n’était pas sortie avec quelqu’un depuis plus d’un an. Carter s’en fichait à vrai dire. Elle ne cherchait pas un petit ami. De temps en temps, elle avait le droit à des complaintes de ces jeunes demoiselles qui venaient au bar lui racontait tout leur soucis de cœur, Carter ne supportait pas ! En plus de cela, ces filles repartaient souvent avec un jeune homme du bar le soir venu.

Carter se concentra sur la remarque que Jurei lui lança. Placée derrière le comptoir, la jeune femme l’écoutait s’exclamer, et, elle rigola de plus belle :

« -Ouais ! Je sais, je suis une grande courageuse ! Mais, crois-moi ce peut-être une intéressante expérience. »

Or la remarque qu’il ajouta déplut à Carter. A ça non ! Pour elle le romantisme comptait beaucoup plus que la popularité. Elle lui dit alors un sourire malicieux dessinait sur ses lèvres :

« -Eh bah considères-moi comme une exception à la règle ! Le romantisme s’est ce qui me plaît à moi ! »

Elle rigola légèrement. D’ailleurs, ce qu’il ajouta par la suite était très philosophique et Carter ne put s’empêcher de sourire au beau jeune homme. Il était encore plus mignon lorsqu’il sortait des choses ‘intelligentes’. Il eut la gentillesse de laver une table tout près du comptoir tandis que Carter en lavait une à côté. Elle le remercia et lui proposa finalement de l’héberger… Elle n’allait pas le mettre dehors tout de même ! Elle continua de lui sourire alors qu’il lui répondait avec un enthousiasme auquel elle ne s’attendait pas du tout. Et, les quelques mots qu’il ajouta lui fit particulièrement chaud au cœur. Et, tellement émue, elle ne put ajouter quoique ce soit.
La main d’un de ses clients se leva : c’était le groupe de jeunes adolescents. Carter lança un rapide regard à Jurei, une manière à elle de lui dire ‘le devoir m’appelle’.

Le plateau en main, elle s’approcha de la table concernée. Cependant, ils n’avaient besoin de rien de spécial, excepté du numéro de la jeune femme. C’est alors qu’elle pensa à une solution : Jurei pouvait la sortir de ce pétrin ! Pour son plus grand plaisir, il marchait en direction de la table et annonça la fermeture du bar. Bon, Carter ne s’attendait pas à ce genre d’aide… Les garçons n’allaient pas la laisser tomber… Et, à son immense et agréable surprise, elle sentit un bras se positionnait autour de sa taille. C’était Jurei… C’était Jurei ? Carter n’en revenait pas, et, pour combler le tout, il posa son visage sur son épaule et pausa un doux baiser sur sa mâchoire. De suite, elle remarqua l’air crispé qui s’afficha soudainement sur le visage du client et de ses copains. Jurei, d’un ton tout à fait naturel, les invita à sortir rapidement du bar, ce qu’ils firent sans se faire prier. Ils semblaient complètement choqués par ce qui c’était passé, tout comme Carter en réalité…

Jurei enleva son bras de la taille de Carter qui resta quelques secondes debout, sans bouger, avec en fond, le rire du jeune homme. Elle secoua un peu sa tête et se dépêcha de le rejoindre. Ils terminèrent tous les deux de nettoyer les tables à une vitesse grand V. Ils étaient restés un peu silencieux. Carter réfléchissait… Tel un flash, elle pensait à Jurei… et ce baiser… et cette possibilité qu’il devienne cette personne… Son prince…

Bref, ils eurent fini au bout de cinq minutes. Clefs en main, ils sortirent de l’établissement et Carter referma la porte. Lorsqu’elle se retourna, Jurei s’inclina devant elle tel un cavalier de bal et lui présenta son bras. Carter éclata de rire et fit un salut avec grâce, telle une princesse :

« -Avec plaisir Monsieur. »

Et, glissant son bras dans le sien, ils marchèrent jusqu’à l’appartement. Ils discutèrent musique sur le chemin, Carter avait une chanson à lui faire écouter, une de ses compositions. La chanson se nommait ‘Catch Me’ et, Carter l’avait écrite à la guitare. Quant à Jurei, il lui expliqua les projets du groupe et ses quelques chansons aussi.

---------

Ils arrivèrent finalement à l’appartement de Carter. Cette dernière prit ses clefs et y entra suivit de Jurei.

« -Bon, voilà, bienvenue dans mon ‘chez moi’. »

Bien élevé, Jurei ôta ses baskets dans le hall d'entrée avant de progresser dans l'appartement. Au bout du court couloir s'ouvrait le salon sans doute très lumineux en journée à en juger par la grande baie vitrée qui permettait de sortir sur le balcon encombré de quelques plantes vertes. Au fond, dans un renfoncement, une cuisine toute équipée avec été aménagée. Le mobilier paraissait relativement cheap mais il avait été assorti à la perfection. Un gros canapé à l'allure confortable faisait face à un petit téléviseur à coté duquel se trouvait une porte entrebâillée semblant mener à une chambre. Contre les murs, des étagères chargées tantôt de livres, tantôt de CD ou encore de films. La guitare de Carter avait échoué sur la table basse et attendait patiemment sa maîtresse.

_ C'est très sympa chez toi ! s'exclama Jurei en se tournant vers son hôte. J'aimerais avoir un appartement comme le tien sur Londres. Ca m'éviterait de me retrouver à la rue comme ce soir et de devoir t'embêter.

Il retira son blouson de cuir à moitié couvert d'écussons, ajoutés au fil des ans, pour le déposer sur le dossier d'une chaise dans la partie cuisine. Puis il embrassa encore une fois la pièce du regard pour contempler la décoration choisie avec un extrême bon goût et souffla en souriant :

_ Oui, j'aime beaucoup. Il y a plein de bonnes ondes ici.

L'appartement sentait bon et il ressemblait à Carter. Jurei s'y sentait très à l'aise.
Il eut un nouveau sourire lorsque ses prunelles sombres se posèrent sur le manche de la guitare. La désignant du menton, il se tourna vers la belle jeune fille et dit :

_ Prête à me faire écouter la chanson dont tu m'as parlé en route ?

Carter entra suivit de Jurei dans l’appartement. Elle enleva à son tour ses chaussures. La jeune fille remarqua qu’il regardait sa demeure avec minutie, et, d’une certaine manière cela la rendait fière. Il faisait attention à chaque détail. Carter un sourire sur les lèvres le regardait se déplacer. Elle ne put s’empêcher de se dire qu’heureusement qu’elle avait rangé ce matin ! Elle aurait eut l’air fine sinon. Carter avança dans l’appartement jusqu’à la cuisine. Elle remarqua que Jurei suivait tout en regardant la décoration et les meubles autour de lui. Carter sortit de quoi manger du réfrigérateur et commença à mettre la table. Et, Jurei coupa le silence.

« -Merci. Arrêtes tu ne me gênes pas du tout franchement ! Je suis toujours seule dans cet appart’, ça fait plaisir d’avoir de la compagnie. »

Il enleva son blouson et le pausa sur une chaise de la cuisine. Toujours en tee shirt, Carter termina de mettre la table (deux assiettes, deux couverts, il ne fallait pas trop de choses). Il soupira alors et fit une remarque adorable. Carter ne put s’empêcher de sourire à son tour, puis, elle lui demanda :

« -Ca te va si on mange des pizzas ? Oh ! Je me disais, tu veux dormir où ? Tu peux aller dans mon lit… Je dormirai dans le canapé. Et… Euh… Sinon… Bah, tu dors avec moi. Enfin, comme des amis quoi. »

Bon, la dernière phrase qu’elle prononça n’était pas une vérité, mais, c’est vrai que la question se posait… Et, c’est alors qu’il lui demanda si elle voulait jouer sa chanson. Carter lui sourit malicieusement et passa juste derrière lui, le frôlant.

« -D’accord. »

Elle récupéra sa guitare et s’assit sur la chaise de la cuisine face à celle du Jurei (où son blouson était positionné). Et, après avoir accordé l’instrument, elle lança un rapide regard à Jurei et commença à jouer.

Before I fall too fast
Kiss me quick
But make it last
So I can see how badly this will hurt me when you say goodbye
Keep it sweet
Keep it slow
Let the future pass and don't let go
But tonight I could fall too soon under this beautiful moonlight.
But you're so hypnotizing
You've got me laughing while I sing
You've got me smiling in my sleep
And I can see this unraveling
Your love is where I'm falling
But please don't catch me
See this heart, won't settle down
Like a child running scared from a clown
I'm terffied of what you do
My stomach screams just when I look at you
Run far away,so I can breathe
Even though you're far from suffocating me
I can't set my hopes to high
'Cause every "hello" ends with a "goodbye"
But you're so hypnotizing
You've got me laughing while I sing
You've got me smiling in my sleep
And I can see this unraveling
Your love is where I'm falling
But please don't catch me
So now you see
Why I'm scared
I can't open up my heart without a care
But here I go
It's how I feel
And for the first time in my life I know it's real
But you're so hypnotizing
You've got me laughing while I sing
You've got me smiling in my sleep
And I can see this unraveling
You're love is where I'm falling
So please don't catch me
If this is love, please don't hurt me
I'm giving up so just catch me.

_ Pizza ? C'est parfait. Je n'en mange jamais quand je suis à la maison.

Il la regarda sortir le tout du frigo, distrait par la guitare qui semblait l'appeler. Quand elle lui proposa deux places pour dormir ce soir, une réflexion taquine lui vint mais, étonnamment, il ne se sentit pas de la faire à voix haute. Il eut l'espace d'un instant l'impression que ce n'était pas juste une question de commodité, que c'était plus que ça. Il se souvint alors d'une chose que son frère Kiwan lui avait dit un jour : "Les filles ne posent jamais de questions, elles insinuent des choses." Mais bon... Cette impression pouvait aussi être due à la fatigue. Après tout, il venait de se donner deux heures à fond sur scène et il avait bu plusieurs pintes de brunes.
Qu'est-ce qui le gênait au fond ? Il avait déjà dormi maintes fois avec des filles. Bon d'accord, soit c'étaient ses petites amies, soit ses cousines. Carter ne rentrait dans aucune catégorie, même s'il l'aimait autant qu'une cousine. Bizarrement, son cerveau bloquait quand il essaya de la considérer comme une fille avec qui il pourrait sortir. C'était un peu comme Tamara. Il aimait Carter plus que ses autres amies mais il ne savait pas quoi faire de cet excédent d'affection, ni comment le qualifier. Jurei était un handicapé des sentiments.
Comme il se rendit compte que la jeune femme attendait une réponse, il lui sourit avec chaleur avant de dire avant une décontraction mensongère :

_ Par terre, sur le canapé, dans ton lit... Tant qu'il y a un toit au dessus de ma tête, je suis preneur.

Il avait peut-être manqué de délicatesse sur ce coup-là. Le pire c'est qu'il s'en rendit compte malgré son engourdissement cérébral. Il baissa la tête, se mordit la lèvre et jeta un regard de velours à son amie. En général, cette posture - somme toute involontaire - suffisait à obtenir l'indulgence ou même le pardon des demoiselles.
Quand Carter récupéra sa guitare et alla s'asseoir, le cœur de Jurei fit de petit bond dans sa poitrine. Enfin, cet instrument allait parler. Il se laissa tomber dans le canapé (se rendant alors compte qu'il était en longueur trop petit pour contenir ses 1m85 et des poussières, se réjouissant mystérieusement de cette découverte) et se mit à l'envers. C'est-à-dire les genoux sur l'assise, les bras posés sur le haut du dossier et la tête échouée sur ses bras. Ainsi, il pouvait voir la musicienne à l'œuvre. La jeune femme commença à jouer d'un air concentré. Son invité regarda d'abord ses doigts jouer sur les cordes avec légèreté. Enfin, elle desserra les lèvres...

[...]

A la fin de la chanson, Jurei avait la chair de poule... et son éternel sourire. Pour une raison à laquelle il essayait de ne pas penser, la phrase "Kiss me quick" résonnait dans sa tête.
Il n'eut pas à forcer les compliments pour donner son appréciation :

_ Surtout, je t'interdis de douter de ma sincérité. En musique, je ne plaisante jamais. J'aime beaucoup ce que tu as. La mélodie, les paroles... Elles se marient très bien. C'est comme une caresse sur le cœur.

Il ajouta dans un éclat de rire :

_ C'est comme si je me sentais visé ! Et ça ne veut dire qu'une chose : que la chanson fonctionne très bien, car après tout, l'accomplissement ultime n'est-il pas de chercher à faire s'identifier le plus de monde possible aux paroles que l'on écrit ?

Après un instant :

_ Merci, Carter. De m'avoir permis d'écouter, d'avoir joué pour moi. Je sais que ce n'est pas facile pour toi.

Le jeune homme lui sourit et se remit en position correcte sur le canapé. Il croisa les bras derrière sa nuque et se perdit loin dans ses pensées. Après plusieurs minutes, il sursauta comme frappé par la foudre et lança :

_ C'est fou ce qu'elle m'inspire cette chanson ! J'ai un million d'idées qui me viennent d'un coup.

La question du dîner qu’ils allaient manger était résolue. Elle installa la table, puis, ce fut une autre question qui nécessitait une réponse : où voulait-il dormir ? La manière dont elle lui demanda trahissait ses pensées… Mais, pourquoi pensait-elle à tout cela ? Cela faisait quelque temps qu’elle agissait bizarrement en compagnie de Jurei. Enfin, elle restait la même à l’extérieure, seulement, à l’intérieure, elle se posait des tonnes de questions. Elle se demandait ce qui se passait dans ce cœur qui battait si vite lorsqu’il était près d’elle. Ces questions resteraient sans réponse tant qu’elle ne s’avouera pas amoureuse du charmant jeune homme. Mais, elle ne voulait l’admettre, la peur ? La peur de souffrir d’amour encore ? Sûrement.

La réponse qu’elle eut la rassura cependant. Il lui expliqua que peu lui importait l’endroit où il se couchait tant qu’il avait un toit au-dessus de lui. Bon, il n’avait pas accepté sa proposition ouvertement quant au fait de dormir dans le même lit qu’elle. Et, étrangement, Carter fut un peu déçue de cette réponse, mais, contre son gré, elle se contenta de lui affichait un sourire sympathique en réponse à son beau sourire charmeur. C’est alors qu’il lui fit des yeux qui voulaient tout dire : il voulait se faire pardonner. Mais, de quoi ? De lui avoir répondu ainsi ? Carter se contenta de rigolait légèrement pour lui montrer qu’elle ne lui en voulait nullement.

Ensuite, Jurei lui demanda de lui jouer son morceau, Carter tremblait un peu lorsqu’elle prit sa guitare et s’assit sur la chaise de cuisine tandis que son hôte s’installait confortablement sur le canapé. Les premières notes se firent entendre et la voix de Carter raisonna dans l’appartement. Tout au long de la chanson, elle regardait sa guitare, elle avait bien trop peur de croiser le regard de son très cher ami Jurei. Pourtant, alors qu’elle la chantait, elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui et à leur relation. Pourquoi ? Pourquoi se sentait-elle si heureuse et si triste à la fois ? Pourquoi avait-elle une boule au ventre à chaque fois qu’elle croisait son regard ? Etait-elle amoureuse ?

[Ecrit à la première personne. Les pensées de Carter] Non… « But you're so hypnotizing » Oui, ses yeux si chaleureux, si réconfortants… « Your love is where I'm falling… But please don't catch me » Non, je ne l’aime pas… « My stomach screams just when I look at you » Pourquoi de tels ressentiments ? Pourquoi ai-je peur de lui dévoiler cette chanson ? « So now you see… Why I'm scared…I can't open up my heart without a care » J’ai peur… De quoi ? De souffrir… « But here I go… It's how I feel… And for the first time in my life I know it's real » Je… L’aime ? Est-ce l’amour qui grandit dans mon cœur ? « If this is love, please don't hurt me… I'm giving up so just catch me. » Je l’aime…

Les deux derniers mots, qui correspondaient en réalité aux paroles de la chanson, furent les plus durs pour Carter, et, avec un courage immense, elle releva sa tête juste pour les prononcer. Et, il était là, qui lui souriait. Carter avait eu sa révélation en la chantant, elle avait eu ses réponses. Elle n’eut la force de parler et, pour son grand plaisir, il prit la parole. Il la complimenta tellement que Carter baissa son regard sur sa guitare comme s’il ne complimentait que l’instrument. Elle n’avait pas l’habitude des compliments et les peu de fois qu’elle y avait le droit, elle était tout de suite très émue. Il se mit ensuite à rire. Il se sentait visé ? Carter rigola (d’un rire très nerveux à vrai dire) et lui dit :

« -Oui, c’est certain ! Le but premier d’une chanson est d’émouvoir son auditoire. Et de révéler en chacun sa part de sensibilité. »

Et, elle ajouta plus sérieusement :

« -Cela permet aussi de faire réfléchir les gens. »

Ces derniers mots lui étaient en réalité destinés. Carter avait enfin compris. Depuis le temps… Mais, elle se souvenait alors du jour qu’elle avait écrite cette chanson. Elle connaissait Jurei depuis longtemps, et, elle l’avait vu au bar chantait. Ensuite, il avait pris un verre avec son groupe et des filles (pour changer !) étaient venues à l’heure table. Carter avait été extrêmement jalouse ce jour-là. Bref, et, elle était rentrée à son appartement et avait composé cette chanson à une grande rapidité.

Un léger silence s’installa, Carter posa sa guitare sur la table de cuisine et s’assit sur le canapé à côté de Jurei. Elle lui sourit. Ce n’était pas facile pour elle de jouer en ‘public’, excepté son frère Chris et Miley des fois, elle ne jouait devant personne. Elle avait pensé de nombreuses fois à jouer au bar, pour gagner un peu d’argent, mais, son courage n’était pas assez grand. Elle murmura :

« -Merci à toi… »

Et, soudain, comme un flash, Jurei lança (Carter sursauta) que cette chanson l’inspirait. Elle rigola légèrement et lui dit :

« -Eh bien, je suis drôlement contente de t’inspirer… Enfin que ma chanson t’inspire ! »

Un petit silence se fit une place dans l'appartement. Etrangement, ce n'était pas un silence gêné du tout. C'était plus comme un moment de plénitude parfaite qu'il fallait savourer pour sa rareté. Quand Jurei sentit qu'il touchait à sa fin, il se leva.

_ Est-ce que ça t'ennuie si je prends une douche ? Après un concert endiablé, ça fera du bien...

Après s'être fait indiquer la salle de bain, il y entra et referma la porte derrière lui. Toutefois, il ne la verrouilla pas par habitude. Il se débarrassa de ses vêtements en hâte et entra dans la cabine. Après avoir bidouillé les robinets dans tous les sens possibles, l'eau chaude coula. Il la laissa ruisseler dans ses cheveux puis partout sur son corps et il se sentit délassé.
Quelques minutes plus tard, il sortait de la salle de bain. Il avait remis son jean mais pas son tee-shirt. Ses mèches brunes encore un peu mouillées étaient collées sur son front. Il alla jusqu'à la table de la cuisine pour chercher ses cigarettes dans la poche de son blouson de cuir. Jurei n'était pas vraiment quelqu'un que l'on pourrait qualifier de "baraqué" mais la musculature de son dos était une véritale oeuvre d'art. Chaque partie se mouvait selon les gestes de ses bras. Sur sa nuque apparaissait son tatouage : un poignard qui semblait planté dans son corps, marque d'un péché qu'il pensait devoir expier.

_ Tu bosses à quelle heure demain ? Je ne voudrais pas te priver de sommeil et te porter préjudice.

Il trouva son paquet mais décida tout compte fait de ne pas s'en servir. A la place, il prit avec beaucoup de respect la guitare de Carter et retourna s'avachir sur le canapé à coté d'elle. Il avait cette chanson dans la tête...

_ Je peux ? demanda-t-il avec un large sourire en calant l'instrument contre son torse nu.

« -Oh, oui, bien sûr. Attends, je te montre où est la salle de bains. »

Carter après un léger silence ne s’attendait pas du tout à une telle question à vrai dire. Elle se leva du canapé (avec difficultés, ses jambes semblaient très fatiguées de cette journée), et, elle l’accompagna jusqu’à la porte de la salle de bains.

« -Voilà. »

Jurei se glissa dans la salle et Carter se contenta de se rassoir dans le salon, à la place où elle se trouvait quelques instants plus tôt. C’est alors qu’elle fut plongée dans d’étranges pensées. Elle pensait à Jurei (pour changer !)… Allait-il dormir avec elle ? Mais, enfin, Carter réveille toi ! Il te considère comme une amie, rien de plus. Elle tentait de se raisonner, mais, il y avait toujours ce mot ‘espoir’ qui résonnait en elle. Espérer… Quoi ? Qu’il l’aime en retour…

Toutes ses questions qui s’entrechoquaient dans son esprit furent stoppées au moment où Jurei sortit de la salle de bain… TORSE NU ? Oh non ! Ca y est, Carter allait réellement craquer. Il voulait la tuer, c’est ça ? Elle resta scotcher sur lui… Et en plus, ses cheveux humides lui rendaient un petit air si mignon. Il passa à côté du canapé pour chercher quelque chose dans son blouson en cuir. Carter eu le loisir de regarder son dos… Un tatouage était encré sur sa nuque. Un couteau. Carter sourit légèrement, elle se demandait pourquoi il avait fait mettre un tel dessin. Si elle avait eu la force de parler, elle lui aurait très certainement posé la question. Mais, là, c’était trop difficile. Elle n’en revenait pas… Pas encore…

Et, il parla alors. Qu’avait-il dit ? Carter était tellement plongé dans cette apparition divine qui était venue de la salle de bain (^^), qu’elle n’avait pas entendu… Enfin, elle avait entendu, disons que pour l’instant, elle semblait inconsciente. Elle secoua légèrement sa tête, baissa son regard sur ses bracelets (façon nullissime de montrer qu’elle ne le fixait pas depuis le début). Et, prenant son courage à deux mains pour que sa voix ne déraille pas, elle répondit :

« -Euh… Non, ne t’inquiète pas pour moi. J’ai un jour off demain. Donc, c’est cool. »

Elle tenta de sourire, tout en regardant les bracelets, elle ne voulait pas rougir devant lui. Si elle croisait son regard, elle serait très gênée. Elle entendit le bruit de sa guitare (elle reconnaissait ce bruit entre mille), et, instinctivement, elle leva son regard : Jurei s’approchait du canapé et s’y asseyait la guitare sur son torse. Il lui posa une autre question, cette fois-ci, Carter était un peu plus préparée et répondit de suite :

« -Je t’en prie, vas-y. »

Elle le regardait, ce si joli sourire sur ses lèvres. L’embrasser… Oh ! Carter ! Mais, arrête. Pff… Pourquoi était-il revenu torse nu ? Elle se contenta de lui rendre son sourire, puis, elle s’assit le dos sur l’un des rebords du canapé, elle se trouvait ainsi face à Jurei et non à côté. Elle lui sourit et, le regarda, ou plutôt, le contempla. Il était tellement beau, attentionné et romantique… Oui, Carter arrivait à lire tout cela rien qu’en le regardant. Elle voulait se rapprocher, posait sa main sur la sienne, l’embrasser ? Oh ! Mais pourquoi cette idée revenait-elle sans arrêt !

Jurei n'était jamais fatigué de chanter. Ni de jouer de la guitare d'ailleurs. Il passa ses longs doigts avec douceur sur les cordes qui tressaillirent. Consciemment, il n'avait aucune idée de ce qui allait sortir de cet instrument. Inconsciemment, une voix murmurait déjà des paroles et une mélodie résonnait à l'intérieur de sa tête. Parfois il se disait que c'était trop simple. Il n'avait qu'à reproduire ce qu'il entendait et le tour était joué. Est-ce que c'était ça l'inspiration ? Le jeune homme avait plutôt la sensation d'être possédé par un dieu musicien et cela avait un coté très effrayant quand on y réfléchissait bien.
Jurei croisa le regard de Carter et lui sourit. Elle semblait retenir son souffle. Son attitude avait changé par rapport à tout à l'heure mais il n'aurait su dire en quoi. Il avait l'impression que lorsqu'elle posait les yeux sur lui - ce qu'elle avait fait rarement ces dernières minutes - elle ne regardait pas simplement l'être humain devant elle. La jeune femme semblait voir quelque chose de plus, derrière le masque qui lui tenait lieu de visage. Jurei secoua la tête dans un éclat de rire. Idée des plus imbéciles s'il en est. Il cessa d'y penser et se concentra sur la voix dans sa tête.

Entends-tu, ma douce, le chant des aubes rondes ?
D'un satellite elles pleurent le soudain réveil.
Oui, je les ai quitté en découvrant ton monde.
J'ai changé d'orbite et tu es mon nouveau soleil.

Tout l'Univers s'est réfugié dans tes yeux.
Il étincèle comme jamais dans ce parfait écrin.
Si je l'aime ainsi, m'en voudras-tu un peu ?
La passion accable parfois de chagrin...

N'as-tu pas peur de la revanche des astres possessifs ?
En me faisant ton esclave tu motiverai a priori
Dans leurs cœurs les châtiments les plus vindicatifs.
Tu ris ? Dis-moi, princesse, serais-tu courage ou folie ?

Jurei réfléchit au sens de ses paroles. Il n'en voyait aucun. En même temps, hypnotisé par la voix dans sa tête, il n'avait pas écouté comme Carter avait écouté. Il posa l'instrument sur la petite table basse avec précaution avant de caler de nouveau dans le canapé, en biais pour pouvoir plus facilement faire face à son hôte. Puis il eut un sourire gêné et fronça le nez :

_ Désolé. C'est venu juste comme ça. Je ne me rappelle pas avoir écrit une seule de ces lignes. C'est juste... Je ne sais pas. Cet endroit, toi, la guitare. C'est bizarre !

Il rit avec décontraction.

_ Tu as prévu de faire quelque chose demain ou tu es libre ?

Il avait bien deux ou trois idées à lui proposer des fois qu'elle accepte de s'embarrasser de lui encore quelques heures.

[HS : Ces chansons que tu écris sont de toi ? Tu es compositeur ?]

Une note, puis deux, et cette voix si rassurante et magnifique qui s’élevait dans l’appartement. Cette chanson devenait de plus en plus belle. Il improvisait et les paroles lui venaient si naturellement. C’était impressionnant ! Carter continuait de lui sourire même si de temps en temps il regardait les cordes de la guitare. Pourtant, tout au long de la chanson, Carter ne pouvait oublier cet éclat de rire qu’il eut quelques secondes auparavant lorsqu’il l’avait regardé. C’était-il moqué d’elle ? Avait-elle quelque chose sur son visage qui la rendait drôle ? Carter était un peu perturbée et pourtant, elle était en même temps plongée dans le monde qu’il lui chantait. Le monde de la musique. Bizarrement, à chaque parole, elle se sentait visé… Qui était cette princesse dont il parlait à la fin ? La jeune femme restait perplexe une fois les dernières notes jouées.

Et, comme d’habitude, la remarque qu’il fit déconcerta Carter… Moi ? Avait-il bien dit ‘Toi’ ? Elle eut un petit sourire, l’avait-il fait par hasard ou pensait-il ce qu’il avait prononcé ?

« -C’était magnifique. J’aime beaucoup. »

Quoi ? Carter était seulement capable de dire cela ? Quelle boulette ! En même temps, désormais, Jurei se trouvait face à elle, et, dès qu’elle levait les yeux, elle le voyait… Torse nu… Elle allait craquer (si ce n’était déjà fait à vrai dire). Puis, il rigola, Carter ne comprenait toujours pas ce rire soudain, était-il nerveux ou juste voulait-il détendre l’atmosphère ? Elle continua de sourire et, relevant les yeux vers lui répondit à sa question :

« -Ouaip, je suis complètement libre. Tu veux faire quelque chose de spécial peut être ? »

Bon, oui, Carter voulait vraiment passer du temps avec Jurei. Etrangement, elle n’arrivait pas à imaginer une seconde sans lui. Si elle y pensait, elle commençait déjà à râler et être de mauvaise humeur. Sa présence était si reposante et stressante aussi pour Carter. Tant qu’elle ne lui avouera pas ce qu’elle ressent, elle ne serait pas détractée. Mais, elle-même se posait encore des questions sur ses sentiments…

[HS : Tout ce que j'écris est de moi, y compris les chansons et les poèmes. Cepndant, je ne suis pas compositeur (quoi que ça ne me déplairait pas )]

Jurei fut ravi d'apprendre que Carter serait libre comme l'air le lendemain. Il haussa les épaules.

_ J'avais envie d'aller à la piscine chez les moldus. Une fois, mes frères et moi y sommes allés et nous nous sommes bien amusés. Toi qui habites à Londres, tu fais souvent des trucs de moldus ?

Il surprit le regard de la jeune fille sur son torse nu et cela le troubla. Il sentit les battements de son coeur s'accélérer considérablement. Il se demanda candidement pourquoi. Il ne parviendrait pas à le calmer sans rien faire. Il tâta sa poche pour vérifier que son paquet de cigarettes s'y trouvait bien et se leva.

_ Je peux fumer sur le balcon ?

Joignant le geste à la parole, il s'y dirigea d'un pas lent. Comme il devina que Carter allait l'y suivre, il attrapa son propre blouson de cuir au passage et, effleurant de ses doigts sa fragile nuque, en couvrit les épaules de la jeune fille pour qu'elle n'ait pas froid. Lui pouvait supporter les températures les plus basses et se préoccupait rarement de savoir s'il était assez couvert. Il s'accouda au garde corps avant d'aller sa cigarette. Il ne savait pas si son amie fumait mais jugea plus poli de lui proposer. Il tira plusieurs bouffées en silence avant de la tendre à Carter. Un baiser indirect ?

[Hs: j'aime beaucoup ce uq etu écris :) ]
Aller à la piscine ? Pourquoi pas, cela faisait depuis un bon bout de temps que Carter n’y était pas allée. Ca allait être amusant comme il le faisait remarquer.

-Oui, très souvent. J’ai aussi beaucoup d’équipements qui viennent des moldus. Comme la télévision ou encore mon portable.

Elle sortit de sa poche son instrument électronique et lui tendit.

-Grace à ça, je peux appeler d’autres personnes qui possèdent le même appareil. Je peux aussi écrire ce qu’ils appellent des ‘SMS’… Et, ils me répondent.

Elle s’était approchée de lui pour lui montrer les SMS qu’elle avait reçu. Elle avait pleins de Chris, mais aussi de Miley. Ainsi que Nick par ailleurs. Elle sourit en regardant les messages, certains la fit rire. Puis, elle rangea le portable dans sa poche.

Carter remarqua la réaction brusque de Jurei, avait-il deviné qu’elle avait contemplé son superbe torse ? Apparemment oui…

-Oui, bien sûr.

Elle ne savait pas si elle l’accompagnait ou s’il était préférable qu’elle reste, mais, un frisson parcourut son dos lorsqu’il glissa sur ses épaules son blouson en cuir. Elle lui sourit pour le remercier et le suivit dehors. Tout comme lui, elle s’accouda sur la grille du balcon. Soudain, alors qu’elle ne s’y attendait pas, il lui tendit la cigarette. Carter aurait bien dit oui… Rien que pour le plaisir de poser ses lèvres au même endroit que celles de Jurei. Mais, elle n’avait jamais essayé une cigarette de sa vie. Elle avait vécu une grande partie dans l’appartement de New York avec sa mère, elle sortait très peu, et, lorsqu’elle sortait c’était avec sa mère. Ainsi, elle n’avait jamais traversé le moment crucial où chaque adolescent essaye cigarettes, drogues et alcools…

Elle sourit à Jurei, et, se força à prendre la cigarette, elle souffla un grand coup intérieurement et posa délicatement la cigarette à ses lèvres. Elle insuffla une bouffée de cigarette (légèrement) et fit sortir la fumée. C’était complètement dégoutant. Elle fit une légère grimace, espérant que Jurei ne la voit pas et, elle lui rendit la cigarette. Carter ne se sentait pas très bien, sa tête tournait un peu. Elle continua de sourire à Jurei…

[HS : Je te remercie. Ca me fait plaisir que tu aimes.]

Jurei regarda avec intérêt le petit appareil que lui présenta Carter. Ils envoyaient et recevaient des messages.

_ Oh, je vois. C'est un peu comme un hibou alors, dit-il candidement avant d'ajouter en riant, sauf qu'on n'a besoin ni de le nourrir ni de nettoyer sa cage.

Après quelques instants de réflexion, cette pensée étrange surgit dans son esprit : "Et si j'achetais une de ces machines moi aussi ? Je pourrais envoyer des messages à Carter." Il jeta un coup d'oeil rapide à la demoiselle qui semblait satisfaite sa petite boîte et la rangeait dans sa poche.

Sur le balcon, Carter accepta la cigarette et Jurei la regarda la déposer au bord de ses lèvres avec... envie. Il se mordit la langue et détourna la tête, pas suffisamment tôt pour rater la petite grimace de la jeune fille. Il récupéra son bien et l'écrasa immédiatement contre les barreaux de fer du balcon pour l'éteindre avant de le déposer sur une petite table dans le dessein de le mettre à la poubelle plus tard. Ses battements de son coeur étaient de nouveau ordonné, il n'avait plus besoin de ça.

_ Tu as raison. C'est dégoûtant, dit-il amusé en l'imitant.

Il lui était très facile de se passer de cette habitude. Soudainement inspiré, il se plaça de manière à ce que son amie se retrouve adossée au balcon, presque coincée entre la rambarde et lui. Puis il attrapa les deux pans de son blouson en cuir au niveau du col pour les rapprocher. Ce faisant, il effleura sans s'en rendre compte la clavicule de Carter. Il voulait juste s'assurer qu'elle n'ait pas froid avec son blouson. Ce qui était plutôt ironique étant donné que lui même était torse nu.

_ Alors, tu aimes vivre parmi les moldus ? Tu ne t'ennuies pas ?

[Hs: Pas de quoi! Avec mon meilleur ami, Chri Stanford (Joe Jonas sur le fow'), on compose nos propres chansons =) ]

Carter apprécia la remarque un peu naïve de Jurei quant à son téléphone portable. Lorsque l’on ne connaissait pas les appareils moldus, il est vrai que l’on ne pouvait comparer qu’avec ce que l’on connaissait et, dans ce cas, la meilleure comparaison était donc celle avec un hibou. Elle rangea par la suite l’appareil dans la poche de son jean.

C’est alors qu’ils allèrent sur le balcon et que la jeune femme s’essaya à fumer une cigarette. Elle n’allait pas refuser ce que lui proposait son ami voyons ! Mais, cette première tentative ne la laissa pas sur une bonne impression. Le goût était tout à fait dégoûtant et elle ne put s’empêcher de faire une petite grimace. Elle avait espérait que Jurei ne remarque pas, malheureusement, les mots qu’il prononça étaient explicites…

Tandis qu’elle regardait devant elle, elle sentit une présence derrière elle, Jurei s’était déplacé. Ainsi, elle se retrouvait ‘coincer’ entre lui et la rambarde. Elle afficha un petit sourire, certes, la position était un peu gênante mais, c’est lui qui en avait décidé ainsi. Soudain, Jurei prit les manches de son blouson pour les rapprocher au niveau du col. Quelle adorable attention. Il ne voulait pas qu’elle ait froid. Elle eut un frisson comparable à celui ressentit quelques secondes auparavant lorsqu’il posa son blouson en l’effleurant de sa main.

Carter voulait voir le visage du jeune homme, ainsi, elle se retourna pour se positionner juste devant lui. Cette fois, Jurei était devant elle et la barrière du balcon lui servait de soutien.

-Oui, c’est plutôt intéressant. Malgré le fait qu’ils n’aient pas de pouvoirs magiques, ils sont très avancés technologiquement. En ce moment, je bosse beaucoup au bar. Je cherche un autre job, que j’aimerais plus et qui me rapporterai plus aussi.

Elle sourit.

-Je ne m’ennuie pas, ça va. Mon meilleur ami, Chris, habite l’appartement juste en face. Je suis allée à sa fête d’anniversaire avant-hier. Du coup, on se voit tous les jours tous les deux. Inséparable ! Et puis, le meilleur ami de Chris, qui est aussi le mien, s’appelle Nick, il habite la maison en face.

Elle lui montra la maison du doigt.

-On se voit souvent tous les trois. Et, vu que c’est les vacances d’été, Miley, la ‘petite sœur’ de Chris et la mienne par ailleurs, viens avec nous, tout comme Calvin, le ‘frère de cœur’ de Chris, donc le mien en quelque sorte.

Elle éclata de rire.

-Désolée, c’est un peu compliqué tous ça ! On est une grande famille on va dire !

Elle lui sourit, les yeux plongés dans les siens.

-Chris, Nick et Calvin ont produit leur premier album. Leur groupe se nomme 'The 3 Broz', tu en as peut être entendu parler, une campagne de publicité s'organise autour du groupe. Ils ont un véritable potentiels. Chris m'a dit qu'il me gardait un duo avec lui sur le prochain album. Ils vont aussi faire un concert dans deux mois, ils sont en train de le préparer et, Chris veut que j'y participe... Je sais pas... Il croit en mon talent... Pas moi... La chanson qu'il veut jouer s'appelle 'This is me', on l'a écrite ensemble, elle est superbe... Et puis, ce concert sera rediffuser dans la chaîne national, c'est un concert pour les faire connaître au monde. Ca me fait un peu peur...

Carter se rendit compte qu'elle avait beaucoup TROP parlé. Elle regarda de nouveau Jurei.

-Ouah! Je usis vraiment désolée! J'te raconte ma vie et je m'étale, désolée!... Et toi alors, tu fais quoi pendant ses vacances ? Après un petit séjour dans mon appart’, tu as un planning ?

Jurei hocha la tête :

_ Tu ne devrais pas avoir du mal à trouver un autre travail, gentille et jolie comme tu es.

Bien sûr, il n'avait aucune idée du fait que les êtres humains demandaient des brouettes de diplômes plutôt que des connaissances.
Chris ? Jurei réfléchit et se demanda qu'il avait déjà remarqué Carter avec un gars régulier au bar. Non, pas qu'il se souvienne. Il n'avait peut-être pas fait attention. Idem pour un certain Calvin. Pareil pour la dénommée Miley. Par contre, il avait rencontré Nick un soir après l'un de ses concerts et ils avaient longuement parlé musique. Un type génial ce Nick !
Il rougit de honte quand il apprit que les trois jeunes hommes avaient sortit un CD. Nick l'avait peut-être mentionné mais il n'avait jamais pris le temps d'aller l'acheter pour écouter. Quand Carter lui apprit qu'elle participerait peut-être à un concert, il s'exclama :

_ C'est génial ! Tu devrais accepter. En attendant, si tu veux t'entraîner, je te prête ma scène. Les gars devraient d'accord pour que tu joues une ou deux chansons.

Il secoua la tête et lui sourit quand elle s'excusa de parler trop.

_ On ne parle trop que lorsque c'est pour dire des choses inintéressantes. Ce que tu dis m'intéresse alors ne te gêne pas.

Ce qu'il comptait faire pendant les vacances ? Aucune idée. Ce qu'il avait envie de faire ? Passer ses journées à faire les choses qu'il aime en compagnie des gens qu'il aime. Le beau visage de Fenrir lui vint à l'esprit, ainsi que celui de son amie Tamara, et il sourit.

_ On pourrait peut-être faire une après-midi détente avec Nick, Chris, Calvin et Miley. Je pourrais emmener mes meilleurs amis pour te les présenter. Tamara est à Poudlard avec moi dans la Maison de Serpentard. Je sais quelle réputation ont les Serpentard mais il ne faut pas s'y fier. C'est une fille extraordinaire. Elle sent toujours de quelle humeur je suis avant même que je n'aie ouvert la bouche et sait toujours comment me remonter le moral. Quant à Fenrir... Comment te le présenter ? Nous sommes nés presque en même temps et nous sommes toujours restés ensemble depuis. Sans lui, sans son amour fraternel, je ne serai rien. Si tu trouves que je suis quelqu'un d'aimable aujourd'hui, c'est probablement à lui que tu le dois.

Il parlait de ses amis avec une tendresse touchante.

Carter fit un mou un peu gênée lorsqu’il lui dit qu’elle devait ne pas avoir trop de soucis à se retrouver un job. Cependant, Carter savait tout à fait que ça n’allait pas être aussi facile. Elle ne possédait pas le fameux ‘Bac’, un diplôme si important pour les moldus. En tout cas, elle s’accrochait et passé son temps sur internet ou dans à lire le journal pour trouver un autre boulot. Puis, elle lui raconta que Chris et ses deux autres frères avaient sorti un album et avait un grand concert de prévu auquel Carter était gentiment invité.

-Oui, je devrai accepter. J’espère que je serai à la hauteur… Merci pour la proposition en tout cas.

Elle lui sourit. Ensuite, ce fut à son tour de lui expliquer les plans de ses vacances. La manière dont il présenta ses meilleurs amis toucha énormément Carter. Excepté qu’elle avait une pointe de jalousie pour cette Tamara… Et s’il l’aimait plus que de l’amitié ? Il semblait tellement passionné lorsqu’il la décrivait. Carter détestait être jalouse, mais, c’était un sentiment qu’elle n’arrivait vraiment pas à contrôler… Malheureusement.

-Ouais, une après midi avec tout le monde serait vraiment sympa. J’en parlerai avec plaisir à tout le monde de mon côté… Tu sembles adorer tes meilleurs amis… C’est beau la manière dont tu les décris. Et, crois-moi, je sais que la maison serpentard a des préjugés, et, pourtant, Calvin est tel un frère pour moi et est à serpentard. Sachant que j’étais à Gryffondor avant.

Elle le regardait, un léger sourire sur les lèvres. Puis, elle lui demanda, curieuse :

-Tu… Tu aimes Tamara ? Enfin, plus que de l’amitié ?

Carter redoutait sa réponse, s’il disait oui, elle serait complètement perdue… Elle regarda ses pieds : ses yeux allaient trahir ses sentiments si elle regardait Jurei. En même temps, elle semblait déjà baisser les bras comme si la question qu’elle avait posée auparavant avait déjà une réponse. Puis, elle se retourna de nouveau du côté de la barrière pour regardait les lotissements en face d’elle. Elle ne voulait pas qu’il voit ses yeux, ni son visage qui était déjà un peu triste. Carter était toujours de bonne humeur, mais, lorsqu’il s’agissait d’amour c’était une tout autre histoire…

Elle n’était pas tombée amoureuse très souvent. L’amour lui faisait peur… Très peur. Elle ne voulait pas souffrir, et, pourtant, elle savait qu’elle souffrirait quoiqu’il advienne. Chris, son frère, n’avait jamais eu de soucis de cœur. Il était tellement parfait que cela exaspérait Carter. Il était très mignon, gentil et galant. Aucun défaut !

Lorsque Carter lui demanda quels étaient ses sentiments pour sa meilleure amie, une petite voix dans sa tête répéta comme un écho : "Oui, dis-moi, est-ce que tu l'aimes ? Il faudrait quand même que tu te décides un jour !" Jurei fit un pas en arrière, lâchant le fer glacé du garde corps pour aller s'appuyer contre le mur. Il perdit son regard dans l'infinité des cieux étoilés et réfléchit. Il avait besoin de réfléchir pour répondre à cette question d'importance. Il ne voulait pas se tromper mais en même temps, il n'était pas certain de connaître consciemment la réponse. Si son coeur avait été doué de parole, il aurait pu le lui demander directement mais il restait obstinément muet, se contentant de battre de manière irrégulière lorsqu'il était en présence de la Serpentard. Y avait-il une conclusion à en tirer ? Mais, à certains moments, il battait avec la même irrégularité en présence de Carter. Qu'est-ce que c'était sensé vouloir dire ? Qu'il était déchiré entre ces deux jeunes femmes ? Impossible ! Jurei croyait en l'absolutisme de l'amour. On ne scinde pas un sentiment aussi fort. Il nous tuerait plutôt que de se laisser malmener. Alors il n'avait pas de réponse pour satisfaire la curiosité de son amie musicienne et il lui avoua sans se douter de sa cruauté :

_ Honnêtement, je ne sais pas. Ce que je sais c'est que j'aime passer du temps avec elle. J'aime nos discussions. J'aime quand elle me prend dans ses bras pour toutes sortes d'innocentes raisons. En fait, je crois que je n'ai pas encore compris ce qu'était l'amour et c'est peut-être pour ça que je suis musicien. Je veux chanter ce qu'est sa quête, comment on peut le découvrir... Peut-être qu'un jour, j'aurais les résultats de mes hypothèses. En attendant, je ne peux que l'imaginer en me doutant avec regret que, si grande soit mon imagination, jamais je ne parviendrai à en faire un portrait fidèle.

Le Serdaigle interrompit son monologue poétique en se moquant de lui-même :

_ Je suis un doux rêveur, c'est vrai. Ou peut-être un fanatique, parce que j'accorde beaucoup d'importance à l'amour. C'est une sorte de Dieu pour moi. Et peut-être qu'il est déjà au fond de mon coeur et que, trop occupé à le chanter, je ne le vois pas. Oui, peut-être.

Il sourit à Carter qui l'avait écouté patiemment. Puis il lui retourna la question :

_ Et toi alors ? Comment envisages-tu le plus grand sentiment de ton les temps ?

Carter s’est finalement posée la question, est-il amoureux de cette soit disant meilleure amie ? Cette question plongea Jurei dans une profonde réflexion, qui fit peur à Carter. Le cœur de la jeune femme ce serait tandis qu’il se séparait de la rambarde et qu’il plongea son tendre regard dans le ciel étoilé de cette nuit d’été. Il semblait envoutait, envouté par cette si jolie femme dont il rêvait et qui était sa proche amie. Carter, beaucoup trop triste, n’osait le regardait. Elle resta, dos à lui, et, regarda le peu de gens qui passaient en bas. Et, même si elle entendait chacun des mots que prononçait Jurei qui lui semblait tels des poignards ajoutés un à un dans sa poitrine, elle regardait un groupe de jeune adolescents se promenaient dans la rue. Ils rigolaient, il y avait un couple… Carter afficha un timide sourire en pensant au bonheur qu’ils devaient avoir tous les deux dans les bras l’un de l’autre.

Puis, il lui posa une question qui la surprit tout d’abord et la plongea dans une grande perplexité. Elle ? En amour ? Oulà !

-Eh bien, disons que c’est un peu délicat. J’aime beaucoup quelqu’un et, je n’ose me l’avouer… J’ai peur de souffrir. Malheureusement, je souffre déjà. Enfin…

Elle baissa les yeux, continua de regarder le groupe de jeunes. Et, elle releva son regard sur les maisons d’en face.

-L’amour est un sentiment complexe, chacun le perçoit d’une façon différente. Moi, je ne veux plus lui faire confiance. C’est un sentiment qui t’apporte beaucoup de tristesse, de souffrance et peu de bonheur à la fin. On se posera toujours des questions quant à l’amour des autres par rapport à notre personne, et, même si quelqu’un t’avoue qu’il t’aime, le pense-t-il vraiment ? Si nous pouvions lire dans le cœur de chacun, nous pourrions décerner la sincérité, or, c’est impossible. Les sentiments ne peuvent de contrôlés et, les écouter c’est encore plus dur.

Les yeux de Carter brillaient un peu. Elle les essuya très rapidement et, continua de regarder l'horizon.

En entendant le discours défaitiste et amer de Carter, Jurei se mit en devoir de se faire le défenseur de l'Amour. Aussi, il rétorqua avec douceur :

_ Ne dis pas qu'il y a trop de souffrance et peu de bonheur à la fin. Le bonheur qu'engendre l'Amour panse toutes les blessures qu'il nous a infligé auparavant. C'est vrai que lorsqu'il s'en va, il laisse sur nos cœurs une plaie béante mais il faut se dire que lorsqu'il reviendra nous posséder, il nous soignera de nouveau. Il répare ses propres dégâts. Alors moi, je lui pardonne. Tu devrais lui pardonner, toi aussi Carter. Si tu lui tiens rancune, tu risques de l'éloigner pour toujours.

Son discours passionné le convainquait lui-même.

_ Pour ce qui est de la personne que tu choisis, je dirais qu'il faut lui faire confiance. Si on doute dès le départ de son amour pour nous, la relation ne marchera pas.

Croisant les bras sur son torse, il sourit :

_ Philosophie de 4h du matin... On devrait peut-être allés se coucher, non ?

Carter écouta, malgré le fait qu’elle n’était pas d’humeur, le discours de Jurei. Peut être avait-il raison, peut être que l’amour pouvait soigner les plus grosses blessures qu’il avait causé. Et, pourtant, Carter restait perplexe. La révélation qu’il lui avait faite quelques minutes auparavant la gênait… Elle se contenta de lui lancer un timide sourire tandis qu’il croisait ses bras sur son torse. Elle éclata de rire à sa remarque et ajouta :

-Il paraît que c’est quand on est complètement crevé qu’on philosophe le mieux !

Elle afficha un immense sourire et prit les devants en entrant dans l’appartement suivit de Jurei. Elle referma la baie vitrée, une fois le jeune homme à l’intérieur de la demeure. Bon, maintenant, le souci était le suivant, comment allons-nous nous organisé ? Pensa-t-elle. Il avait dit que ça ne l’embêtait pas de dormir avec elle. Pourtant, elle n’en était pas si sûre. Elle se contenta d’ouvrir la porte de sa chambre et de lui dire :

-Si tu veux dormir ici y’a aucun problème.

Carter entra dans sa chambre. Elle ne savait pas s’il allait la suivre, et, s’il ne voulait pas, elle lui donnerait son lit et elle irait dormir dans le salon, sur le canapé. Elle ajouta :

-Si tu veux, je vais dormir sur le canapé et tu dors dans mon lit.

Elle commença à enlever les draps du lit comme si elle allait entrer à l’intérieur. Elle récupéra son pyjama qui était un top et un short court bleu. Elle lui fit signe qu’elle allait à la salle de bain, et, après s’être lavé, elle sortit en pyjama…

Quand Carter sortit de la salle de bain, elle put voir que Jurei avait posé ses vêtements en désordre sur le canapé pour bien signifier que personne ne dormirait là ce soir. Lui avait disparu. Heureusement, il n'était pas bien loin. Il était debout dans sa chambre, les mains sur les hanches, seulement vêtu de son caleçon à petits carreaux bleus et noirs. Voyant Carter, il lui sourit avec décontraction. Après tout, il lui arrivait de dormir avec des amies. Pourquoi serait-il gêné cette fois ? Stupide Jurei !

_ Est-ce que tu dors d'un coté précis d'habitude ? lui demanda-t-il avec prévenance.

Elle choisit et il se glissa sous le drap de l'autre coté. Après s'être trémousser quelques secondes, il commenta en soupirant d'aise :

_ Excellent ce matelas ! Il faut que je m'en rachète un. Je le prendrai comme celui-ci.

Puis il se tut quelques minutes. Lorsque la lumière fut éteinte, il se tourna vers Carter en se campant sur un coude et lui souffla avec entrain :

_ Oh, j'ai oublié de te dire ! Il y a un deal quand je dors avant une personne. J'ai le droit de lui toucher les cheveux pendant son sommeil et elle, elle peut se servir de moi comme oreiller. Ca te va ?