Rentrer dans sa tête occupa beaucoup Victoria. Tout s’était remis en place et s’il lui restait quelques « grains » de Miranda, personne ne s’en plaignait, surtout pas Michael. Leur complicité était au top, Vic vivait sur un nuage. Au début de leur relation, il lui avait demandé de l’aimer simplement, de ne pas l’adorer. Elle n’en pouvait rien. Il était son univers ; sans lui rien n’avait d’importance. Le voir mort en prémonition avait fortement atteint la jeune femme. Elle se savait déjà folle de lui mais sut, de ce jour, qu’elle ne lui survivrait pas s’il lui arrivait malheur. De Brent était un être fier et cela aurait été illusoire d’imaginer rester sur ses talons en permanence. Il l’aimait en retour, Vic n’en doutait plus. Si elle avait eu besoin de preuves, ce qu’il avait fait pour elle dernièrement était la meilleure des déclarations.
La vie toute simple, en famille, semblait lui convenir mais elle se doutait bien que la « bougeotte » le démangeait.
Pas idiote, l’ex-Miranda s’ingénia à « distraire » l’homme de sa vie. Si un enfant n’avait pas déjà été en route, leurs ébats en auraient sûrement donné un autre.
Ils résidaient encore à « la Folie » quand une invitation leur arriva par hiboux. Les De Brent, comme les Davenport, étaient attendus en Australie pour un double mariage officiel. Selon les vœux de Nielsen, elle serait son témoin.
Avec joie, tous se préparèrent pour ces festivités.
Au jour dit, on prit… l’avion. Pas question d’imposer un portoloin aux enfants, ni de transplaner avec eux. Inutile de dire (mais je le dis quand même) que Vic était terrorisée. Sa dernière expérience de vol resterait à jamais gravée dans son esprit. Le moindre bruit la faisait sursauter, elle couvait Désirée mieux qu’une poule son œuf, ne quittant son siège que pour des urgences naturelles. Compréhensif, Michael ne lui en voulut pas de cette crispation permanente. A un moment, elle le soupçonna d’avoir employé un sortilège de paix quand, enfin, elle se décrispa. Le résultat en fut de joyeuses galipettes dans les toilettes ; histoire de prouver que Miranda existait toujours et adorait… s’envoyer en l’air (dans tous les sens du terme).
Finalement, le vol interminable s’acheva dans la bonne humeur. Revigor aidant, les voyageurs parvient en pleine forme au lieu des noces.
Vic ne connaissait pas cette partie du monde. Le « coin » où s’étaient implantés les McLane était très tempéré. Malgré la saison hivernale des antipodes, il y faisait très doux. De tendres prairies, où de paisibles moutons paissaient, s’étendaient à perte de vue.
Accueil chaleureux, embrassades multiples, on passa aux cérémonies. Très émue, sauf pour signer, Vic ne lâcha pas la main de son mari. Il devait savoir ce qui se passait dans sa tête. Un regret… Un immense regret de n’avoir eu droit qu’à un rituel banal expédié à toute vitesse avant de le quitter…

On devrait réparer ça un de ces jours, lui souffla-t-elle.

Elle y tenait beaucoup. Les cloches et dentelles lui avaient manqué, lui manquaient…
Les serments échangés, sous la gouverne d’un français tout noir qu’elle eut plaisir à revoir, on passa à l’apéritif, dehors.
Causant à l’un ou l’autre, Vic leva la tête comme tous quand des pétarades anormales retentirent.

*Un avion en perdition… Mon Dieu !*

Encore traumatisée par sa fraîche expérience personnelle, Mrs De Brent ne put s’empêcher de frémir. Heureusement, les McLane s’organisaient. Luke s’excusa de l’urgence et fila en Jeep.
Quelques instants plus tard… Vic crut mourir. Là, à quelques mètres d’elle, se pavanait une grande femme brune qu’on aurait juré sortie d’une boîte soyeuse et non pas d’un coucou en plein crash.

*Blackstorm… oh non !*

Comment éviter aux images du passé de ressurgir avec cette apparition. Cette femme l’avait fait enlever, l’avait battue puis soignée après lui avoir pris son époux pendant près d’un an. Et elle était là, assez souriante, regardant Michael comme si c’était la première fois qu’elle le voyait.
Le cœur retourné, genoux flageolants, Vic serra sa baguette. Un bras vigoureux l’entraîna à l’écart :

Reprends-toi ! Tu connais cette femme, ça crève les yeux. Fais taire tes récriminations pour Opal, Angel et… moi, please !

Des larmes roulèrent :

Je ne peux pas ! Erik, cette femme est… un pur poison ! Michael était fou d’elle. J’ai perdu mon premier enfant à cause d’elle ! Je veux qu’elle parte ! ou…

Jamais de sa vie Vic n’avait tué autre chose qu’un moustique ou une araignée. Là… Elle se sentait prête à toutes les exactions, à la pire, même. Davenport l’était aussi d’après ce qu’elle avait entrevu.
La voix raisonnable du frais marié retentit :

Je comprends mais regarde-les. Ils ne se souviennent pas, ni l’un ni l’autre. Faut calmer Justin ou il va faire un esclandre. Nate fait ce qu’elle peut mais je pense que toi seule peut arranger les choses. Fais-le ! Tu peux le faire !

Je ne veux pas ! A part lui tordre le cou, je ne saurai pas.

Pourtant, Nielsen disait juste. Michael, Désirée dans les bras, souriait sans aucun signe de souvenirs antérieurs, et la grande brune non plus sauf quand elle la regarda, ainsi que Justin.

*La garce se souvient au moins de ma tête ! C’est ça, défaille, bien fait !*

Comment raisonner dans de telles conditions ? Nate avait entraîné Justin dans un coin tout comme Erik l’avait fait pour elle. Sans doute subissait-il le même sermon ?

D’accord, soupira-t-elle en essuyant ses larmes. Je vais faire un effort. Mais… Je te jure que si elle a la moindre attention pour Michael…

Pas besoin de compléter sa phrase, Erik avait compris qu’un crime passionnel aurait lieu si une Mangemorte battait un tant soit peu trop des cils.
Après plusieurs inspirations, expirations, Mrs De Brent revint dans l’arène. Sourire aux lèvres, shake hand puissant, elle se contraignit à la politesse froide :

Bonjour Alix. Que nous vaut le plaisir de cet atterrissage forcé ? Mr Von Falkenberg, nous n’avons pas encore eu la joie de nous croiser. Je suis Victoria De Brent. Le monde est petit, non ? Michael tient notre première-née. C’est Désirée. (elle posa volontairement une main sur son ventre) Notre fils est en route ; le vôtre aussi sauf que… ce sera une fille, je me trompe ?

Les yeux bleu nuit et ceux verts s’accrochèrent.

*Tu sais que je sais ; tu as fait ton choix et moi le mien. *

Jamais elle ne se serait attendue à ça. Alix se penchait sur elle, l’embrasait en prononçant… de quoi faire tomber Vic par terre si Michael ne l’avait pas retenue.
Paix aux gens de bonne volonté. Une coupe de Champagne fourrée par Matt leur atterrit en main. Les verres s’entrechoquèrent :

Aux mariés ! Aux enfants !

Pas de doute, Blackstorm avait changé.


HJ: À Opal

Melbourne enchanta Alix. Elle eut l’impression de renaître. Fini chaleur, mouches, moustiques et autres désagréments. De plus, la suite hyper confortable adoucissait bien des choses. Max avait compris et accepté sa désertion. Mieux, il avait tout organisé pour l’accompagner. Ne sachant pas trop comment l’en remercier, elle se montra encore plus câline envers lui.
Pourquoi diable fallut-il qu’il veuille encore changer de décor…
Il parla d’une propriété à visiter. Elle serait idéale pour qu’ils s’y établissent. Un certain Rob Masterson les y attendait.
Très réticente, Alix monta dans le jet. Discrètement, elle en examina les membrures. Ne connaissant pas grand-chose aux engins moldus, elle ne pouvait que se fier à Max qui prit les commandes avec un copilote du nom de Peter Collins.
Eve était… ailleurs. Sans doute rêvait-elle à son ami ? Elle ne lui fut pas d’un grand secours pour calmer sa détresse. Oui, bon Miss Blackstorm avait la trouille. Marrant, non ? Ben non, justement. Lors du vol précédent soit Max soit une hôtesse étaient là pour la réconforter. Ici, à part une Miss Adams perdue, personne ne lui apportait aucun secours.
Enervée, Alix avait débouclé sa ceinture et s’étais mise à arpenter de long en large le couloir entre les sièges.

*Tout confort ! Tu parles !*

Hein ? Qu’est-ce que c’était que ça ? Des bruits inaccoutumés frappèrent ses oreilles. Pâlissant, elle se rapprocha d’Eve :

On va tomber, c’est ça ?

La jeune blonde secoua la tête, invoquant dieu sait quoi comme si tout était normal.

Mais si je vois bien, on n’a plus qu’un moteur. Je veux sortir d’ici. Je veux…

Prête à transplaner, la main d’Eve l’arrêta ainsi que la venue des papillons bleus dont elle se croyait débarrassée.
L’étourdissement ne dura pas. Elle se retrouva ceinturée en train d’atterrir… en pleine cambrousse.

Qu’est-ce que c’est que ce patelin ?

Eve lui murmura doucement quelques recommandations. Il est vrai que la langue lui démangeait furieusement mais devant des étrangers… Etrangers ? Pas pour Max en tout cas :

Que le diable m'emporte si ce n'est pas Luke McLane!

Il en connaissait du monde, Max.

*Tu ne perds rien pour attendre*

Ruminant des récriminations, Miss Blackstorm fut embarquée comme les autres en Jeep.

*Une réception de mariage ? On ne va pas y aller ainsi !*

Vive les coups de baguette ! Les vêtements se défripèrent, les cheveux se recoiffèrent et les mines abordèrent un air amène, de circonstance.
D’emblée, on les mena au centre d’un attroupement où deux jeunes filles en blanc rayonnaient. Présentation express à l’un ou l’autre puis un gars blond, tenant une poupée dans ses bras vint sourire à Max :

Von Falkenberg...si c'est pas une coïncidence que tu choisisses de t'écraser dans le coin!

De Brent...que je pourrisse en enfer si je dis que tu es le dernier type que je m'attendais à trouver ici.

Quelque chose d’impalpable avertit Alix. Cet homme, elle ne le connaissait pas ou… si ? ça clochait, ça ricochait dans sa mémoire :

*J’ai voulu l’oublier… lui ?*

Sans hésitation, elle identifia Victoria Standford et Justin Davenport. Le bras solide de Max la soutint, heureusement car elle ne se sentait pas bien du tout. Une Mangemorte parmi des Aurors et membres de l’Ordre… Au secours !

Partons ! Par pitié Max, partons !

Des conciliabules entrèrent en jeu. Il ne fallait pas être devin pour se douter que beaucoup l’avaient identifiée et la jugeaient, mauvais.
Sans Max, elle serait tombée. Trop faible pour transplaner elle vit venir à elle celle qui se présenta comme Victoria De Brent.

Michael tient notre première-née. C’est Désirée. Notre fils est en route ; le vôtre aussi sauf que… ce sera une fille, je me trompe ?

Quelle amertume et ironie dans ces quelques mots. Alix perçut tout. Il est de ces choses que seules les sorcières enceintes savent.

C’est exact ! J’attends une fille répliqua-t-elle, émue. Enchantée de vous connaître, Victoria.

Leurs yeux se dirent beaucoup plus qu’énoncé à voix haute. Dans un élan, Alix étreignit Vic. Elle s’en voulait tellement pour ce qu’elle se souvenait lui avoir fait.

Pardon !

Un mot ne suffirait jamais à effacer une telle rancune. Il était pourtant des plus sincères. On pouvait au moins espérer qu’il adoucirait les angles.
Le toast aux mariés et aux enfants lui prouva cependant qu’une barrière était tombée. Elle trinqua et but juste une gorgée. Si ensuite ses yeux détaillèrent souvent De Brent, il ne fallait pas y voir malice mais curiosité.

*J’aurais aimé cet homme ? Max le savait. Il est blanc comme un linge quand il le regarde…*

Très volontairement, elle oublia l’assemblée pour plonger dans les yeux du seul amour de sa vie :

On devrait commencer à chercher un prénom pour NOTRE fille. Que dis-tu d’Aurore ?

D’accord ou pas, leurs lèvres se soudèrent, négligeant l’univers.

Zut, flûte, caramel, tutute ! Elle n’était pas une marchandise quand même ? Fallait croire que oui pour être trimbalée ainsi !
Hop ! En moins de temps que ça, elle avait dû plier bagage. Miss Blackstorm avait gagné, on déménageait.
L’Australie ! Qui l’eut cru ?
Melbourne était chouette. L’hôtel impeccable où Max les casa l’enchanta. Dans le fond, quitter le bled et ses misères n’était pas si mal.
Pas qu’elle commençât à devenir accro de confort, n’empêche qu’il était bien plus agréable de s’éveiller dans une chambre climatisé et de n’avoir qu’un doigt à appuyer pour voir ses désirs obéis au quart de tour que de ramer à essayer de faire fonctionner tel ou tel truc.
Le nirvana ne dura que deux jours…
Encore partir ? Bon… raisonnable, Eve suivit le mouvement. Qu’est-ce que Alix pouvait être chieuse quand elle le voulait !
Etait-ce son état qui la rendait comme ça ou était-ce un don naturel ?

*Quelle plaie*

Laissant Alix user la moquette du couloir, elle se laissa aller à ses rêves. Davis… quand pourrait-elle le contacter ? Elle n’avait plus osé émettre un seul message depuis ce qu’on lui avait reproché. Il lui manquait. Être un bagage qu’on déménageait au gré de sa fantaisie tapait vraiment sur le système de Miss Adams.
Manquait que ça, voilà l’avion qui faisait des siennes ! Eve crut vraiment qu’Alix allait ou disjoncter ou y passer.

C’est pas dramatique ! Mais… Il ne faut pas transplaner !

Elle l’arrêta juste à temps. Pas marrant non plus d’avoir à s’occuper d’une femme enceinte !
Tout ce qu’elle parvint à faire fut de la réceptionner et la boucler sur un siège en lui tenant la main pendant l’atterrissage de fortune.
On les attendait. Peter Collins avait prévenu et un dénommé Luke McLane signait présent.
Pas le temps de dire ouf, le bagage à main qu’elle représentait fut embarqué en Jeep.
La contrée était belle. C’était incontestable. Des prairies, des moutons… L’âme bucolique d’Eve s’envola.
Un comité d’accueil fourni les reçut. Il y en avait, du monde ! Alix avait pris les choses en main en les accommodants tous comme il le fallait. Bonjour par-ci, bisou par-là. C’était incroyable, les mariées étaient les filles qu’elle avait rencontrées à Ste Mangouste ! Puis… Arrêt sur image. Secouant sa chevelure blonde, elle ne pouvait pas y croire.

Da… Davis ?

En Australie, les kangourous ça saute ! Eh bien Miss Adams les imita parfaitement.
Sitôt pendue au cou du beau brun, elle recula, effarée. C’est qu’elle avait du nez, la Miss. Or là… même parfaitement similaire de physique, il n’y avait pas photo ;

Vous êtes… Bryan ! Je… Je suis désolée. Euh, désolée c’est pas mon nom, je suis Eve Adams et je suis désolée et vous avoir confondu avec votre jumeau. Davis est là *Dites oui*

Regard éperdu de travers, oui, il était là. Rosissant, elle s’approcha et lui donna un baiser sur la joue :

Salut ! Quelle coïncidence ! Jamais je n’avais espéré te voir ici. Je savais même pas que j’allais venir ! Je suis navrée d’avoir arrêté les hiboux, viens, je t’explique.

Qu’importe si les autres se mangeaient tout cru. Elle voulait s’expliquer. Un coin discret les reçut :

Voilà… Alix est une ex-mangemorte. Je ne savais pas que je ne devais rien communiquer à l’extérieur. Par nos hiboux, on a mis Max et Alix en danger. C’est arrangé. Je… Je suis ravie de te revoir.

Elle souriait, heureuse. Jusqu’où un cœur peut-il battre sans défaillir ? Eve n’en savait rien sauf que le sien était en train de battre des records.

Cela faisait plusieurs jours que Davis attendait cet événement , commandant un smoking sur-mesure pour l'occasion en voyant quels objets pourraient être utiles en tant que cadeaux de mariages. De styles différents chacun , Opal et Angel n'auraient aucun mal à les apprécier.
Il ne devait surtout pas manquer son portoloin (qui était en forme de rasoir) et qui devrait l'envoyer directement en Australie dans l'après-midi.
Mais en son absence , Bobby (oui , vous vous souvenez de Bobby sûrement) , allait terriblement s'ennuyer en jouant avec une balle en plastique , jaune et violet tout seul contre un mur.
Le coeur sur la main , notre serpentard , hissa le châton dans sa boutonnière , espèrant qu'il ne bougerait pas trop en route.
Un ronron admiratif du petit quadrupède calma ses inquiétudes. Si monsieur était prêt . Ils pourraient y allaient.
Les cadeaux dans la main gauche , la baguette dans la poche droite , il prévint néanmoins Bobby des effets des voyages sorciers express.

- Tu ferais mieux de rentrer ta tête là-dedans.

- Miaou !!!

Fut la seule réponse du chat miniature qui plongea en boule dans la haute poche dès que les coups de vents formant le vortex de déplacement furent là.
Bien plus agréable qu'un transplanage d'escorte pour les sorciers , ce genre de décor défilant très rapidement devant vous pouvaient aisément rendre un animal malade rien qu'en les regardant.
D'où le conseil donné à son animal de compagnie.
Ses pieds touchèrent bientôt terre , et le pauvre rasoir d'une teinte encore azur , remua encore faiblement avant de tomber au sol.
Par respect de la nature , Davis le fourra dans la poche gauche de son pantalon.
Bobby quant à lui refit surface. Il devait quand même respirer de temps à autre , fixant d'un oeil innocent tout ce qui l'entourait.

*Pas tellement désertique que ça finalement*

Car oui , il y avait de l'herbe autour d'eux , avec quelques walibi en fonds sautillant en se donnant de fiers coups de pattes. Mieux valait ne pas jouer l'arbitre entre eux.
Quelques troupeaux broutaient dans leurs champs . Davis mis quelques instants à découvrir la maison McLane qui semblait assez traditionelle , mais qui avait tout son charme. Les manoirs étaient plus pratique niveau espace , mais assez repoussants si mal décorés.
Là les parents d'Opal avaient bien décorés leurs maison , qui était forte acceuillante pour tout nouvel arrivant dans la région qu'il soit sorcier ou moldu.
Il fit rapidement connaissance avec les frères de sa meilleure amie de Poufsouffle , et comprit d'un coup comment leur petite soeur avait été obligé de répliquer face à deux solides gaillards comme eux.
Miss McLane le complimenta assez sur son physique. Opal , avait dû palcer quelques mots sur lui dans les réunions familiales quand elle revenait de Poudlard. Son père fut tout aussi bon hôte.
Il serra rapidement les mains des futurs mariés , Erik l'acceuillant assez franchement , après tout il avait été dans les mêmes classes. Preston eut plus de réserve , mais au final , ils étaient bien plus amicaux l'un envers l'autre que la dernière fois.

- Vous êtes des chanceux , ne l'oubliez jamais.

Petit clin d'oeil , avant que les demoiselles ne remarquent , ce qui maintenant trottait sur son épaule gauche en le chatouillant. Pris par divers mains féminines , Bobby profitait de chaque calin qu'on lui donnait en exprimant sa joie à la portée de toute belle qui voulait l'entendre.
Dur de résister à cette bouille et à ses petits yeux luisants non???
Davis fût même assez étonné de voir son jumeau à la fête , et encore plus au bras de Mérédith , qui riait à ses côtés.
Autant dire qu'un simple signe de tête suffit à saluer son frère de loin. Dur de recréer des liens en vingt-ans si décousus que les leurs.
Mais le fait qu'il ne lui cherche pas querelle , était signe de progrès , à moins que finalement , le nombre de personnes présentes ne le mette mal à l'aise.



La cérémonie se passa sans encombre , tandis que les cadeaux s'empilaient dans un coin de la longue table dressée pour l'occasion spéciale :
Celui d'Opal et Erik Nielsen étant un coeur rouge d'un bonne hauteur de vingt centimètres contenant des angelots farceurs miniatures tireurs de flèches à ventouse , avec en dessous un compartiment contenant quelques gâteaux au chocolat , enfin un dernier étage secret , actionné par un bouton bleu , ouvrant le décor en deux , libérant un cadre doré , où se glisserait aisément (pourquoi pas d'ailleurs) la photo de ce jour si particulier.
Concernant celui de Preston et Angel Yates , Il avait dû demander au fabricant une extrême minutie dans leur portraits .
Intratable sur les moindres détails qui n'étaient pas bons.
Une petite fontaine avec un socle de marbre d'une trentaine de centimètres représentaient les deux mariés en or massif placés sous une sorte de voûte d'église (un simple sortilège d'agrandissement suffisait à la rendre plus importante).
Elle contiendrait sans jamais déborder , les eaux jouant avec tout les effets stylistiques. Pouvant aussi , servir avec un autre sortilège en fontaine de jet pour arroser le jardin.
Opal et Angel n'échappèrent pas à l'affaire petit chat mignon ( ) , lui donnant bisous et caresses que tout homme à leur coté voudrait obtenir avec une telle facilité.

Passant aux consommations , un incident de dernière minute vînt arrêter temporairement les félicitations des invités aux époux et à leurs compagnes.
Un avion qui se posait d'urgence d'après ce qu'il avait entendu.
Trois personnes apparurent presque aussitôt , dont l'une d'elle était Eve Adams. Battements de coeur augmenta au fil des secondes.
Elle était là , mais pourquoi ne pas l'avoir averti ??? Elle lui avait tellement manqué , rendant ses jours de travail assez insipides.
Un homme l'accompagnait , tenant ce qui semblait être sa femme (sûrement Max et Alix). Alix Blackstorm. Une venue trop belle pour ne pas l'arrêter. Mais comme ses aînés étaient déjà là , le jeune brun reporta son attention sur celle qui occupait toutes ses pensées , de jour comme de nuit.
Voilà qu'elle se dirigeait vers lui , enfin sa doublure , car oui , elle arriva à le confondre avec Bryan ( ).
Son petit coté maladroit n'avait pas vraiment disparu depuis ses semaines passées à l'étranger.
Heureusement elle fonça vers lui aussitôt la bourde passées :

Salut ! Quelle coïncidence ! Jamais je n’avais espéré te voir ici. Je savais même pas que j’allais venir ! Je suis navrée d’avoir arrêté les hiboux, viens, je t’explique.

Et encore des battements de coeur en plus dès le moment où ses lèvres embrassèrent sa joue. La prenant par la main , ils s'éloignèrent du peuple qui se rassemblaient autour des deux autres nouveaux venus.
Elle lui donna les raisons de son mutisme.

Voilà… Alix est une ex-mangemorte. Je ne savais pas que je ne devais rien communiquer à l’extérieur. Par nos hiboux, on a mis Max et Alix en danger. C’est arrangé. Je… Je suis ravie de te revoir.

Notant , au passage les derniers mots qu'elles avaient du mal à prononcer elle était "ravie de le voir". Avait-elle eu tout ce temps l'envie de le revoir ??? Il prit la suite des opérations , touché par les paroles de la femme qu'il aimait.

- Ecoutes , Eve , si ce je suis ravie de te revoir et en fait l'équivalent d'un je t'aime , alors tu ne m'en voudras pas si je t'embrasses , et cette fois , parce que je ressentirais la même chose ?

Baiser tendre sur les lèvres fragiles et souples de la jolie blonde. Pourquoi fallait-elle qu'elle soit toujours méfiante par rapport à ses émotions ?
C'était peut-être trop direct , mais il ne pourrait pas faire taire indéfiniment ce qu'il ressentait à son égard , mieux valait lui exprimer cela tout de suite.
Ce ne fut qu'après un petit miaulement étouffé que les deux jeunes gens redescendirent sur terre.

- J'allais oublier , Bobby voilà Eve , et Eve , un petit chat que j'ai adopté en allant dans la Cabane hurlante.


Eve craqua assea facilement sur les atouts de séduction de bébé Bob'. Davis tînt quand même à lui murmurer quelques mots.

- Quand à Max et Alix , je trouvent qu'ils sont assez gonflés d'oser prétendre que nos lettres les ont fait repérer , sachant au préalable , que si Héraclite avait été blessé , je l'aurais remarqué.
D'autant plus qu'il est difficile de suivre un hibou en plein vol , même avec des balais.
Je dirais plûtot que la fameuse célébrité de l'ancienne Alix Blackstorm à suffit à la faire pister par certaines personnes qui étaient jadis ces "collègues".
Il est toujours très difficile d'échapper à Voldemort . Car même s'il est cruel avec ses ennemis , il l'est encore plus avec ses partisans qui viendraient à quitter le navire en train de couler.

Pas besoin de lui racconter que l'épaule coupée par du verre et l'hématome qu'il avait eu à la tête , étaient des conséquences de l'incroyable attaque de Voldemort contre le QG de l'ordre. Il l'avait déjà avertis pour les mangemorts , cela était déjà suffisament dangereux pour elle.
Pas question de la mettre plus en danger maintenant qu'il l'avait retrouvé , et qu'il l'entourait de ses bras musclés.

Qui a dit que la vie était simple ? Pas Davenport, en tout cas ! Lui et Nate en avaient vu de toutes les couleurs entre missions et accueil de leurs amis.
Croire Victoria morte, la retrouver complètement différente, aider Dess à se débarrasser d’un beau-frère très encombrant, gérer les gaffes des gosses pour finalement que tout s’arrange... La vie de copain parfait était dure à assumer.
Son épouse l’avait secondé en tout. Supporter les frasques de Miranda Fairchild lui donnait encore des sueurs froides. Non qu’il ait été tenté par les avances incessantes de la miss, mais la tension qu’elle avait mise dans son couple l’avait très énervé.
Que de discussions avec Nate ! L’oreiller arrangeait bien des choses...
Epris de sa néo-zélandaise comme pas deux, ravi de leur fillette Viviane, il entreprit « sagement » de tout mettre en œuvre pour agrandir la famille. Par bonheur, cela fonctionna. Quand Nate le lui annonça, il en dansa de joie et inonda la cantonade de Champagne.
Fille ou garçon, il s’en fichait. Davenport désirait une grande famille. N’ayant qu’une sœur qu’il ne fréquentait jamais, enviant la tribu des Sommerby, il se sentit le plus heureux des hommes avec la nouvelle de sa future paternité.
Victoria avoua aussi être enceinte. Justin jugea les cieux cléments envers eux. Un De Brent et un(e ?) Davenport se retrouveraient ensemble à Poudlard dans 11 ans, les affaires reprenaient, l’histoire se répétait agréablement.
Une invitation arriva par hibou. C’était gag et tombait à pic. S’organiser réclama un peu de temps mais au jour et heure dits, les deux familles rejoignirent les Nielsen-McLane et Yates-Grisham.
Ces noces rappelèrent les leurs à Justin et Nate. Lui aussi avait eu bien du mal à se faire admettre en gendre et beau-frère. Nielsen avait au moins une plus petite tribu à affronter.
Tout se déroula bien. Virent promesses et serments. Il trouvait marrant d’avoir assisté aux débuts amoureux de ces 4 là. Bon, il y avait eu un changement radical avec l’arrivée de Yates ; il en rigolait encore parfois avec sa femme car voir casé son vieux pote l’avait étonné et amusé.
L’assemblée, détendue voire déjà un peu éméchée, connut un épisode au départ anodin. Un avion de passage demandait assistance. Dans ces contrées où les distances à parcourir sont énormes, l’aide ne se refusait jamais. Rien de plus normal que LuKe McLane soit volontaire pour rapatrier les gens en détresses. Sauf que…

*Elle ? Ici ? On la disait morte ! Et en compagnie de Max ? Il est fou*

Son sang ne fit qu’un tour ; Davenport vit rouge ! Il s’en fallut de très peu pour qu’il ne stupéfixe pas la Mangemorte illico. Si Nate n’était pas intervenue si radicalement, la garce aurait été raidie !

Non, je ne me calmerai pas ! Enfin Nate, je t’ai tout raconté, depuis le temps ! Jamais je n’oublierai qu’elle m’a mis KO au ministère alors que ses copains venaient la délivrer. Tu sais ce qu’elle a fait à Vic, sans parler de Michael.
Elle a voulu se faire passer morte pour je ne sais qu’elle raison, mais je m’en fiche. Elle doit payer ! Maintenant c’est au tour de Von Falkenberg de la subir. Je dois empêcher ça.

Ce que femme veut… Justin ne saurait jamais contrer son épouse et… son bon sens. La diatribe qu’il subit le laissa assez pantois.
Les arguments clairs, nets, précis eurent raison de sa hargne surtout quand ils furent accompagné d’un merveilleux baiser :

Ok ! Demandé si gentiment, je ferai un effort. J’enrage toujours mais j’admets que ça la mettrait mal de faire du foin ici. Pas tout de suite… C’est tout ce que je peux te promettre.

Ils rejoignirent le groupe où la tension était encore palpable. Pourtant, l’attitude de Vic le sidéra. Calme, voire souriante, elle semblait accorder le bénéfice du doute à la « coupable » Elle reçut une accolade dont elle sortit comme transfigurée.

*Si Vic peut le faire, je le ferai aussi.*

Il ne rata pas les échanges entre Von Falkenberg et l’invitée particulière. Ainsi il y avait plein de bébés en train ? En tout cas, si Blackstorm n’était pas sincère dans ses dires, là, Davenport voulait bien être damné ; de même avec la réplique de Max :

le passé est fini...à nous le présent!

Les contempler se prouver leur amour sans souci de l’assistance lui donna bien envie de faire pareil… Nate capta immédiatement son oeil malicieux et une grange n’était pas loin…
Main dans la main, ils s’y dirigèrent en riant. Pourquoi fallut-il qu’il jette un œil en arrière ?

*Nom d’un gnome !*

Sa belle humeur mutine s’envola. Il voulut courir alors que Nate le retenait :

Si ces deux-là sont seuls, c’est la cata assurée, je dois…

Un baiser étourdissant le ramena à d’autres considérations.

Tu as encore raison ! Ce ne sont pas mes oignons. Viens !

La grange se referma. Nul ne put observer ce qui s’y passa.
Au sortir, le buffet avait commencé dans une ambiance assez euphorique. Aucune baguette n’était brandie apparemment. Un pacte s’était-il établi ? Attentif aux réactions, Justin trouva la scène trop… Normale.

*Ils jouent la comédie ! Une comédie tacite mais une comédie quand même ! *

La main fraîche de Nate sur son poignet le décrispa.
Dans le fond, il était mal pris pour juger. S’il adorait sa femme, un petit coin de son cœur s’appellerait toujours Eleanor, son premier amour disparu trop tôt. En présence de Desdémone Baddream, copie conforme de sa fiancée défunte, il ne pouvait nier être… troublé. Pourquoi son copain serait-il différent ? Alix l’avait profondément marqué et c’était réciproque, indiscutablement. Un autre amour avait croisé leur destin. Tout était donc bien.

Un pour tous, tous pour un ? En tout cas, pour Angel il n’y en avait qu’un, juste pour elle.
Leur voyage de noce avait été très épique, frisant la catastrophe. Par bonheur, ils s’en tirèrent indemnes et furent à temps à leurs unions sorcières. C’était marrant que les McLane soient si stricts avec leur fille. Angel comprenait très bien car son père lui aurait probablement coupé la tête si elle avait sauté le pas avant l’église. Pour Preston et elle, la famille ne fit pas de chichis et les jeunes mariés façon moldue purent partager la même chambre en toute quiétude.
De grand matin, la fébrilité et activité ne manquèrent pas. La jeune femme regrettait de ne pas avoir pu donner un coup de main antérieur. Opal ne lui en voulait pas comprenant qu’en ayant été très occupée ailleurs, la Serdaigle ne pouvait pas se couper en deux. N’empêche qu’elle désira mettre les bouchées doubles et se défonça dans l’arrangement des tables et en veillant au confort des invités qui, ponctuels, débarquèrent chacun selon leurs moyens.
Accueillir Davis la ravit ! Il avait l’air en pleine forme après ses malheurs ! En poche, il amenait le plus craquant des trésors : un adorable chaton du nom de Bobby. Son cadeau la surprit tout en lui faisant monter larme à l’œil.

C’est adorable ! Merci beaucoup !

Ce qui l’émut le plus fut d’étreindre sa sœur. Méredith avait reçu l’invitation et était venue... accompagnée par quelqu’un que l’ex-Grisham n’encadrait pas trop bien. Si, physiquement, c’était la copie conforme de son jumeau, Bryan Burningham ne lui laissait pas de bons souvenirs. Elle aimait beaucoup Davis… pas Bryan. Enfin… Elle faisait confiance au jugement de sa jumelle et lui souhaitait tout le bonheur du monde.
Ses parents se montrèrent enthousiastes. Il est vrai qu’après le flop du mariage moldu… Retrouver son beau-père l’enchanta. Lady Yates semblait toujours un peu distante à son encontre, ce qui désolait Angel. Des moldus parmi des sorciers… elle pouvait comprendre qu’une certaine tension existe. On tenta d’accommoder tout le monde.
Il fallut se préparer. Sa seconde robe serait très différente de la première afin de laisser la vedette à la beauté locale.
Un long fourreau de satin blanc, quelques fleurs piquées dans un savant chignon, elle prit le bras de son père aussi émue que la fois antérieure. Revoir Manu Leroy l’enchanta. Son commentaire malicieux avouait bien des choses ! Heureusement que la majorité McLane sembla sourde. De toute façon, elle ne voyait que lui, son Preston aux yeux si bleus qui la faisaient défaillir de bonheur.
Les serments échangés, les bénédictions accordées, on passa au Champagne et à la musique.
Complices, les mariées s’isolèrent un moment alors qu’un avion passait au-dessus d’elles :

Dieu sait quand est ce que nous nous reverrons, Angel...je voulais te dire que j'ai été très heureuse de partager ce jour avec toi...tu as été...et seras toujours, la sœur que je n'aurai jamais eue...Diables! On a passé ensemble sept ans de nos vies...les meilleurs et je veux que tu ais ceci...en souvenir de tout ce que nous avons partagé!

Bouleversée, à nouveau, Angel découvrit le présent de sa meilleure amie.

C’est magnifique ! Tu sais, Opal, si je ne t’avais pas eue ces sept années… enfin… tu comprends.

Plus fort qu’elle les larmes roulèrent.

J’ai aussi quelque chose pour toi. Je l’ai trouvé dans une animalerie magique à Bogota. Il ressemble au singe pygmée et ne s’anime que si tu le veux. Il porte chance et bonne humeur, toujours !

Une étreinte à la Opal faillit la renverser.
Peu après on aurait dit qu’elles avaient raté quelque chose. Tandis que son amie retrouvait son époux, elle alla rejoindre le sien en se décomposant légèrement à la vue des nouveaux arrivants.

Mon chéri… ça ne va pas du tout ! Cette femme brune est une Mangemorte. Une pire âme damnée de Voldy. Je…

Le bras de son mari s’interposa. Ses yeux magiques plongés dans les siens la calmèrent instantanément.

D’accord, je ne fais rien. On a déjà gâché notre première fête, on ne va pas remettre ça. Qu’ils se débrouillent !

Misère que son sourire était… à tomber par terre. Des échos de bébés à venir lui parvinrent aux oreilles. Donner la vie lui sembla, là, à l’instant, la plus belle chose du monde.
Toujours aussi timide, elle osa trahir ses pensées :

On devrait peut-être y songer aussi…

Le rire de Yates se joignit au sien.
Qu’importe les ennuis des autres ! Les baisers de Preston lui suffisaient.

Comme situation embarrassante, Vic n’avait pas connu pire sauf celle de son presque viol par Jim Andrews... en songe ! Avoir devant elle celle qui lui avait pourri l’existence pendant une année après bien des tortures n’était franchement pas des plus agréables. Pourtant le jeune Nielsen eut un bon sens hors du commun et ses sages conseils la convainquirent qu’elle devait faire baisser la tension au risque de gâcher des noces si gentilles, un comble !
Elle n’avait pas pu empêcher ses paroles de porter un ton acidulé. Faut pas pousser quand même. Oui, elle avait en quelque sorte revendiqué l’exclusivité de Michael. Il était à elle comme elle était à lui. Il le lui avait prouvé de façon magistrale tout récemment en allant la quérir au bout du monde puis toléré toutes ses frasques involontaires. Mais ça faisait mal d’être confrontée à cette femme qui avait failli lui arracher son seul amour.
La demande de pardon dans une accolade tendre avait vraiment scié Mrs De Brent. Jamais elle ne se serait attendue à ça. D’autant que c’était d’une sincérité épatante. Puis assister à un baiser fou entre Alix et Von Falkenberg l’avait complètement rassurée : le passé était mort…
On trinqua dans une ambiance plus détendue quoique encore électrisée.
Pourquoi fallut-il que Blackstorm les quitte puis que Michael s’empresse :

Les jumeaux semblent mijoter un des leurs petits désastres..vais voir ce qu'ils font!

*Tous les prétextes sont bons… *

Pas dupe, le connaissant maintenant sur le bout des doigts, elle savait, aussi sûr que deux et deux font quatre, qu’il voulait rencontrer cette femme. Une douleur sourde la rongea. Confiant Désirée aux premiers bras tendus, Victoria suivit comme une âme en peine en observant la maison dans laquelle son époux se trouvait. Ce qui s’y passait derrière ces murs, elle n’osait pas l’imaginer, ne voulait pas. Elle n’espérait qu’une chose : que ce soient des adieux et non pas un bonjour ! La confiance l’habitait néanmoins, il allait lui revenir et toute cette vieille histoire serait enterrée une bonne fois.
Tiens… Quelqu’un d’autre souffrait aussi d’isolement. L’air chagrin, Von Falkenberg la rejoignit. Ce grand Allemand devait ressentir quelque chose de similaire à ce qu’elle éprouvait. Un peu gauche, il bredouilla :

Michael et toi, avez déjà une petite fille...je me fais de la bile, le nom qu'Alix m'a dit me semble terrible...enfin, pas qu'il soit affreux mais c'est à cause de ma tante...Tu aurais pas une petite idée sympa par là...

Devant tant d’embarras rentré, de tentative de diversion, Mrs De Brent ne put que sourire :

Voyons Max, je peux t’appeler Max, n’est-ce pas ? Ne fais pas l’enfant ! Ce n’est pas tant ce prénom de ta future fille qui te fait faire du mouron. Vous le trouverez ensemble, tout comme Michael et moi cherchons pour notre fils. Je comprends ce que tu ressens puisque j’éprouve la même chose. Mais ne tombons pas dans des travers ridicules à affabuler sur ce qui ne sont sûrement que des adieux !
*Pourvu que ce soit vrai*

Par son ton, elle souhaitait autant le convaincre qu’elle-même se convaincre. Le jeune homme commençait à se détendre un poil, aurait-on dit quand, sans crier gare, voilà Sarah mini-peste qui déboulait en riant :

Et Papa...il a embrassé la dame brune...

Coup de tonnerre dans un ciel serein. Même sans le vouloir, le poignard s’enfonça. Ça faisait un mal de chien ! Et Michael qui déboulait, l’air furieux en voyant leur tête :

Avant que vous ne tiriez vos baguettes...ça n'a rien à voir avec ce que vous pensez! Je vous jure qu'il n'y a rien entre Alix et moi...disons que...je devais mettre au clair...Bon sang! Pensez ce que vous voudrez...j'ai la conscience en paix!

Quelle fureur ! Celle du coupable ? Des détails lui sautèrent aux yeux. Elle sut. Ça méritait quand même une petite punition…

N'ose pas me regarder comme si tu allais me condamner, Victoria...tu sais très bien que tu es la seule femme de ma vie...c'est bon, je faisais mes adieux à Alix...je n'ai pas pu l'éviter...je n'aime pas les choses à moitié faites...on sait qu'il y a eu une histoire entre elle et moi...et bien, c'est fini et bien fini, à tout jamais!

Wow ! Un baiser à damner un saint. Fallait-il qu’il ait la conscience troublée, même en prétendant l’inverse...

Tu as encore quelque doute duquel tu veuilles me parler? Si oui...il faudra aller ailleurs, je déteste me donner en spectacle...

Plantant là Max, il entraîna sa femme dans la maison. Evitant soigneusement une certaine pièce, il se boucla avec elle dans une autre, déserte. Il recommença un plaidoyer des plus attendrissants quoique vigoureux. Elle lui tourna le dos, contemplant obstinément la cheminée où aucun feu ne brûlait. Mais il fallait que ça éclate au risque de le voir vraiment s’emporter. Elle devait parler mais n’y parvenait pas. Alors jaillit son rire, délirant, irrépressible. Les yeux larmoyant, se tenant les côtes à deux mains, Vic s’en étouffait presque :

Grand sot ! Idiot ! Je… (rires) je n’ai vraiment pas besoin d’un tel discours.

Elle s’essuya les paupières.

Oui, je me moque un peu de toi et de tes emportements pour quelque chose qui n’est pas.

Arrivant à tempérer son fou rire, elle se jeta dans ses bras :

J’ai compris, tu devrais le savoir. J’avoue que ça m’a fait du mal d’entendre que tu l’as embrassée ; Mais tu n’étais même pas décoiffé en sortant de là, donc il ne s’était rien passé de terrible ! Je sais, oui je sais que c’est moi que tu aimes. Alors, on oublie, on oublie tout.

Pour bien lui prouver ses bonnes intentions, une pointe de Miranda Fairchild ressurgit et la table du petit salon reçut des ébats comme elle n’en dut pas connaître souvent.
Cette fois le couple passa du temps à remettre d’ordre dans sa tenue avant d’oser se représenter aux noces.
Ceux qui les virent ne purent douter qu’un voile sombre avait été balayé. Radieux, ils se fichèrent bien de Blackstorm et Von Falkenberg. Leurs problèmes ne les regardaient plus.
Un buffet somptueux les attendait ; l’hospitalité Australienne ne se départit pas. Découpe des gâteaux, danses. Michael et Victoria s’en donnèrent à coeur joie en oubliant tout sauf les rejetons derrière qui il fallait toujours courir. Il y eut presque d’ailleurs un incident quand Mrs Yates senior croisa son 1ère elfe : Bikita. La pauvre moldue faillit en tourner de l’œil ! Son mari prenait mieux les choses, très intrigué sur cette créature bizarre si adorable avec la marmaille.

J’espère qu’Angel et Preston vont en adopter une pour élever nos petits !

Cela fit rire beaucoup de gens ; les mariés rougissants en premier.
Les bouquets s’envolèrent réceptionnés par des jeunes filles émues. Vic ne fut pas sans remarquer comme un soupçon d’amertume chez Von Falkenberg dont l’Alix n’avait pas bougé un doigt pour tenter d’attraper les fleurs.
Un nouveau regard éperdu à son mari les souda :

Faudra que l’on fasse tout ça en règle un jour, nous aussi, mon amour !

Que de monde il y avait en ces noces joyeuses , et bien entendu , aucune personne qu'il ne connaissait vraiment n'était au rendez-vous , à part les mariées qu'il avait vite vu en photographie chez Mérédith.
Des bises rapides et des poignées de mains furent distribués. Au moins pût-il accompagner sa chérie dans les félicitations qu'elle offrait à sa petite soeur et à son mari.
Le futut beau-frère le regarda d'un air perplexe ... Davis avait-il tenté quelque chose avec son épouse jadis . De toute manière cela ne le regardait pas et il n'avait pas l'intention de payer les pots cassés pour son double plus doué que lui en magie.
Justement il tenait le flanc de sa petite amie , un peu intimidé par le fait qu'hors elle personne ne lui parle. Son frère ne semblait d'ailleurs pas ravi de le revoir. Mais bon passez vingt ans à embêter la même personne et vous verrez si elle vous fait un sourire au lieu de sortir sa baguette et de vous lancer un sort cuisant avec.
Au moins son aîné avait de la tenue. Un bref signe de tête constitua un quelconque "bonjour" . Il sembla assez étonné de sa relation avec la soeur d'Angel. Mais il n'en dit pas un mot. Espérant sans doute que son cadet avait changé.

*Il comprend les choses toujours aussi vite...*

Souriant d'un air mal à l'aise à une Méré sereine , il profita lui aussi pour se servir en consommation tout en restreignant afin de rester à gain (mine de rien , de bonnes habitudes s'étaient ancré en lui depuis le temps). Partager la vie de son nouvel amour lui faisait le plus grand bien.
Savourant sa chance , sa gène s'évapora progressivement , parce qu'il n'avait aucune honte d'être avec Miss Gloss. D'ailleurs il osa même glisser quelques mots à son oreille , afin de la faire rougir un peu.

- Pssst , ça ne te donne pas envie qu'on se marie ???

Légère blague qui eut son effet escompté dans ce regroupement sorcier comptant quand même quelques moldus pour diluer l'affaire.

- Enfin il faudra d'abord qu'on se fiance avant tout.

Petit clin d'oeil , indiquant que ce serait sûrement trop tôt dans les jours à venir , mais que cette idée méritait une certaine réflexion à laquelle il laisserait volontiers cours.
Ils s'aimaient , arrivaient à vivre en parfaite harmonie en s'étonnant l'un-l'autre , sans voir ailleurs guidés par leurs sentiments mutuels.
Non , ils étaient un excellent couple. Tout les rassemblaient. Alors pourquoi diable Mérédith n'aurait-elle pas droit à son bouquet de fleur , à sa bague et à sa robe de mariée ?
Des invités imprévus firent leur entrée , une belle blonde se jetant bientôt à son cou... Ebahi le jeune homme ne pût qu'arquer un cil avant de lui désigner l'endroit où le Burningham qu'elle cherchait était vraiment.
Les deux jeunes gens disparurant. Affaire de coeur gémilaire ?

Revenant à ces moutons , ou plûtot à sa belle qui déjà réclamait sa présence , il alla avec elle en direction des mariés qui commençaient à s'éclipser. Le couple Nielsen s'il avait compris.
Les bouquets furent lancés et Mérédith (symbole ou coïncidence) attrapa à ses risques et péril en luttant avec d'autres jeunes les fleurs de sa cadette.
Se dirigeant vers lui en riant de bon coeur , il ne pût lui aussi qu'être fou de rire en la voyant toute décoiffée par son combat floral.

- Ne mets quand même pas ta vie en jeu pour quelques fleurs regroupés ensemble , je t'aime trop pour ça.

L'enlaçant et la rapprochant de lui , Mérédith eut le droit à un baiser langoureux sous le regard de spectateurs très curieux.
Contre lui , il passa sa main dans ses longs cheveux châtains , comme il aimait à le faire , ivre de son parfum si fruité.

- Tu es la meilleure.

Encouragement ponctué par d'autres baisers plus vifs et tièdes dans le cou de la demoiselle , les mains autour des hanches de la demoiselle.

L'invitation d'Angel à son mariage surprit beaucoup Méredith. Elle savait par Benjamin qu'ils n'étaient plus ensemble mais était tombée des nues à l'évocation d'un mariage avec un moldu plus vieux qu'elle. A vrai dire, tout cela n'embêtait pas la jeune fille du moment que sa jumelle était heureuse. Les quelques mots échangés avec Preston (surtout que ce n'était pas un total inconnu, elle avait eu l'occasion de le rencontrer une fois) et le sourire d'Angel la rassura beaucoup.

Pssst , ça ne te donne pas envie qu'on se marie ???

Une douce rougeur envahi les joues de la demoiselle qui baissa les yeux sur le sol. C'est vrai que c'était tentant mais ils n'étaient ensemble que depuis un mois.

Enfin il faudra d'abord qu'on se fiance avant tout.

Relevant la tête vers son compagnon, elle lui sourit avant de jeter un regard sur le buffet tout proche. Pas question pour elle de s'en approcher. Depuis peu, la simple vue de grande tablée de nourriture lui donnait la nausée. Elle ne savait pas d'où cela venait mais Méredith était décider à ne pas y penser.

Elle avait refléchit un petit moment aux cadeaux qui feraient plaisir aux deux jeunes femmes. Pour Opal, c'était un cadre photo d'elles trois, dans le parc de Poudlard, chacune un balai à la main. La preuve qu'elle ne lui en voulait pas pour ce qui s'était passer dans un même contexte. Pour Angel, elle avait réussit grâce à quelques sortilèges à faire un montage des photos d'elle deux, de leurs parents et d'Ella et Liza, leurs petites soeurs. Méredith était très fière de son cadeau et c'est avec émotion qu'elle attira sa soeur légèrement à l'écart pour le lui offrit.

Je ne savais pas quoi t'offrir, vu le peu de contact qu'on a mais ... je pense que ça te plaira.

Serrant sa jumelle dans ses bras, elle retourna rapidement auprès de Bryan, surtout qu'un groupe d'invités surprises venait d'arriver. Qu'une blonde vienne se pendre au cou de son compagnon lui fit hausser les sourcils avant de sourire en voyant que c'était tout simplement une erreur sur la personne. Comment pouvait-on se tromper sur Bryan et Davis, même s'ils se ressemblaient beaucoup, ils ne dégageaient pas la même aura.

Les mariés commencèrent à se regrouper, près pour le départ. Deux bouquets volèrent dans le ciel australien. Un clin d'oeil de sa jumelle et Méredith se précipita pour attraper le bouquet de fleurs blanches. Ce fut presque un combat de catch où Méredith en sortit gagnant. Sourire aux lèvres, le bouquet serrait entre ses doigts, la jeune femme se rapprocha de Bryan.

Ne mets quand même pas ta vie en jeu pour quelques fleurs regroupés ensemble , je t'aime trop pour ça.

Si Davis leur avait jeter un regard surprit à leur arrivée, pour sûr que le doute n'était plus permis sur la relation entre Bryan et Méredith. Le baiser que le sieur Burningham donna à sa belle la laissa pantoise.

Tu es la meilleure.

Souriant à tout va, Méredith laissa Bryan l'embrasser dans le cou. Si le bonheur devait commencer ainsi, elle était prête à le laisser venir.

Toi aussi, mon chéri.

Cette fois, ce fut elle qui l'embrassa avec passion.

Sans ce pépin d’avion, Miss Adams n’aurait sûrement pas eu la surprise du jour en découvrant son ami Davis parmi les invités. Manifestement, il semblait tout aussi étonné mais ravi, voire… plus ?
La déclaration à laquelle elle eût droit après lui avoir rapidement expliqué la situation la secoua :

- Ecoute , Eve , si ce je suis ravi de te revoir est en fait l'équivalent d'un je t'aime , alors tu ne m'en voudras pas si je t'embrasse , et cette fois , parce que je ressentirais la même chose ?

La jeune fille fut tellement saisie qu’elle laissa les lèvres de Davis se poser sur les siennes. Quel affolement soudain de son petit cœur qui n’avait encore battu que pour des stars de cinéma !
Pataude, confuse, elle avait la tête chamboulée. Il la regardait si intensément ! Elle allait répliquer verbalement quand elle remarqua le minuscule chaton qui s’accrochait à l’épaule du sieur Burningham.
Comment ne pas fondre devant un tel minois ? Alors qu’elle caressait le chaton, Davis mit en doute le fait que ce soient leurs courriers qui avaient été responsables de l’attaque des mangemorts. Il pensait plutôt qu’on avait reconnu Alix quelque part.

Non ! maintint Eve. C’est à cause de nous que c’est arrivé. Tu te doutes bien qu’ils avaient pris toutes leurs précautions. Les Mangemorts ont très bien pu intercepter un de nos hiboux sans le blesser, lire le message et tirer leurs conclusions.

En fait, elle tournait autour du pot, essayant d’éviter de trop le regarder tout en appréciant, il faut le dire, le poids de son bras sur ses épaules. C’était chaud, rassurant, exactement pareil que quand, plusieurs fois, Max la serrait ainsi. A la différence énorme près qu’elle n’avait jamais embrassé son mentor... sauf en étant shootée.
La petite amie de Bryan ne semblait guère l’apprécier… Y aurait-eu quelque chose entre eux ? Eve s’en foutait. Mais il fallait mettre les points sur le i avec Davis.
S’écartant davantage des autres, le chaton dans les bras, elle avança doucement dans l’herbe, toujours soutenue par son cavalier :

Je ne voudrais pas te remballer ni te donner de faux espoirs, Davis. Ne m’interromps pas, veux-tu ? On s’aime bien, c’est un fait mais je crois qu’il est trop tôt pour parler d’amour… au sens où moi je l’entends. Tu me plais, je ne le nierai pas et je suis contente que tu t’intéresses à moi. Il y a néanmoins tant de différences entre nous.

Difficile d’évoquer sa pitoyable ascendance.

Je suis née-moldus et toi sang-pur ! Je me doute que pour toi ça ne fasse pas grand différence mais aux yeux de ta famille, je crains de toujours dépareiller d’autant que je ne suis même pas reconnue sorcière…

Vivement, elle souhaitait sa compréhension. Si elle ne le repoussait pas, Eve ne désirait rien entreprendre de sérieux avec lui avant d’obtenir une situation plus valorisante qu’ex-serveuse, ex-bibliothécaire, apprentie sorcière ! Question d’amour-propre, voire d’orgueil. De plus, dans l’état actuel des choses, on risquait de la traiter de profiteuse en s’affichant avec un des illustres Burningham.
Il répondit avec sagesse et douceur, ce dont elle le remercia.
Puisque tout était clair, ils pouvaient maintenant se donner à cœur joie aux plaisirs de la fête.
Assez fine, Miss Adams remarqua « l’embarras » entre Alix et Max.

*Ces deux-là vont encore avoir des œufs à peler. Je ne veux plus me retrouver prise entre deux feux !*

Une inspiration soudaine la saisit alors qu’elle dansait dans les bras de Davis.

Dis, accepterais-tu de prendre le relai de Max dans mon éducation sorcière ? J’en ai un peu marre d’être toujours la 3ème roue du char. Mon appartement m’attend… Tu me ramènerais à Londres, ce soir ? Après… ben… tu me donnerais des cours ? ça… ça nous permettrait aussi de mieux nous connaître, qu’en penses-tu ?

Plus tard, il y eut une légère bagarre, juste pour deux bouquets de fleurs. Sans l’avoir voulu, Eve y avait été entraînée et, d’un coup, s’était retrouvée en main avec le bouquet d’une des mariées. Le rose aux joues, elle huma les fleurs…

Grâce à Max et au geste de paix d’Alix envers Victoria, la situation explosive avait été désamorcée, au soulagement de tous.
Le cœur de l’ex-mangemorte avait tressailli en voyant l’expression de Von Falkenberg quand elle avait insisté sur un pronom possessif. Il était tellement… ravi ? Soulagé ? Amoureux, à n’en pas douter. Le prénom proposé ne l’agréait pas ? Aucune importance.
Miss Blackstorm n’était pas sans connaître l’importance d’un prénom. S’appelant normalement Alexandra, sa grand-mère – ce monstre – ne le trouvait pas assez viril et l’avait changé en Alix. Aussi ferait-elle attention au choix de celui de sa fille.
Pour le moment, d’autres préoccupations prévalaient. Chaos d’émotions, fatigue, la future mère se sentait à bout sous ces regards inquisiteurs épiant ses moindres réactions ainsi que celles de Michael. Celui-là, l’avait-il oubliée comme elle avait cherché à le faire ou jouait-il la comédie ?
Elle n’en avait rien à cirer. Embrassant rapidement Max, elle fila vers la maison :

Je dois m’étendre un moment.

C’était la vérité, elle avait l’impression que sa tête explosait avec des flots d’images issues d’un passé pas tellement éloigné.
Un divan la reçut, tourmentée :

*Nous devons partir vite ! *

Instant de réflexion :

*Non, c’est idiot ! On ne peut plus rien me reprocher… Fuir serait dire que j’ai peur d’eux ; c’est faux !*

Cette pensée la rasséréna quelque peu ; elle se détendit. Ses idées se tournèrent vers celui qu’elle redoutait le plus : Michael. Elle avait saccagé sa vie, sur ordre. Tomber éperdument amoureux de lui n’était pas prévu dans leurs plans. Si le soustraire à Victoria ne l’ennuyait pas elle, lui il en souffrait. La jalousie était un sentiment ( un de plus) qu’elle ignorait. N’était-ce point elle qui l’avait renvoyé auprès de Miss Standford afin de l’épouser ? Mais c’est vers elle qu’il était revenu ; il est vrai que la mariée s’était envolée… Puis les lumières d’un Noël à Berlin. Un Noël comme elle n’en avait jamais connu… forcément. L’accident… l’horreur.
Une sensation étrange la força à ouvrir les yeux. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Non, De Brent était bien là qui la contemplait.

*Au moins ne me regarde-t-il pas avec répugnance…*

Ça, elle aurait eu du mal à le supporter. Que diable lui voulait-il ? Lentement, elle se redressa, le fixant avec un calme digne des dieux de l’Olympe.

Incroyable se retrouver ainsi...depuis le temps.

Il fermait la porte ? Sans animosité ni aménité, elle répliqua :

Les destinées sont faites pour se croiser et décroiser. Je suis heureuse de te revoir en bonne santé et aussi prospère…

Je...J'avais oublié. L'accident et puis tout le reste...mais, tout à l'heure, là dehors...c'est revenu d'un coup. Il y a tant de choses à dire...Ce qui me désole le plus est savoir...que je n'ai plus le moindre droit de les dire...mais peu importe...je les dirai quand même...pour ne pas devenir fou... Pendant tout ce temps...j'ai essayé d'assembler les pièces de ce puzzle, sans y parvenir...L'oubli est douloureux quand on cherche à y remédier. Je savais que tu me manquais...sans le savoir. J'ai perdu ton visage et notre histoire...mais parfois...il me semblait entendre une voix...maintenant je sais que c'est la tienne et je rêvais de ton regard...

Il lui prit la main, elle ne le repoussa pas mais ne se sentait pas à l’aise.

C’est amusant… j’ai eu souvent le même genre de « rêve » sans jamais pouvoir mettre un nom dessus…

Vinrent alors des aveux qui auraient faits frémir de plaisir moins blindée qu’Alix. Elle ne commenta pas, le laissant vider son sac puisque apparemment, c’est de ça qu’il s’agissait.

je savais que tôt ou tard tu finirais pas choisir la bonne voie...je vois que Max est parvenu, mieux que moi, à t'en convaincre...C'est à cause de lui cette farce de l'immolation par le feu?...Bien trouvé...cela ne m'a rien dit en ce moment...en fait, j'avais, encore et toujours, d'autres problèmes en tête...

Ils ont voulu que je recommence avec lui comme avec toi ! Je ne pouvais tolérer ça, s’enflamma-t-elle légèrement.

Tu vois bien...Vic et moi on a quand même bien fini ensemble même si ca n'a pas été trop facile. Elle m'en voulait trop et si elle découvre que je suis ici avec toi, elle va m'écharper...

*Tu la connais mal*

Ce que nous avons partagé...sera un souvenir unique, une partie de toi sera toujours avec moi...et d'une façon ou d'une autre, je sais que je t'aimerai toujours ...

Terriblement émue, elle s’efforça de rester la glaciale Miss Blackstorm que tous connaissaient. Il venait de résumer ce qu’elle-même ressentait. Quelque part en elle subsisterait toujours des éclats de souvenirs éblouissants. Une tentation terrible l’agita. Il suffisait d’un geste, d’une parole et le volcan se déchaînerait à nouveau. Elle se raccrocha mentalement à la seule personne qui pouvait l’empêcher de succomber :

*Max, au secours*

Pour Von Falkenberg, elle avait envoyé balader Voldemort et ses sbires tout en s’obligeant à une vie de recluse. Ça ne se jette pas juste aux orties à cause de paroles troublantes, non ? Troublantes ? Pas autant que le baiser inattendu dont il la gratifia après une caresse sur la joue comme il adorait le faire. Là, elle sut :

*S’il insiste, nous sommes perdus*

Femme de poigne, Alix parvint à se maîtriser et à freiner à mort les élans de son cœur affolé. De marbre, sans bouger, elle le laissa à nouveau prendre ses lèvres avec un mot d’adieu. Un rire mutin obligea De Brent à se retourner. Sa gamine avait surpris cette scène et allait en claironner son interprétation à tout azimut.
Voulant tenter d’éviter la catastrophe, Michael s’envola à la poursuite de la peste, se retournant juste pour un dernier regard, un dernier adieu, la plantant là, un peu perdue.

*C’est ça, cours expliquer à ta femme que tu as apaisé ton âme et chamboulé la mienne… *

Inutile de se mentir, cet homme la bouleverserait toujours. Il faudrait vivre avec ça… tant pis. N’empêche qu’elle se devait aussi de rassurer Max qu’elle entrevit sur le devant via une fenêtre. Ne désirant pas croiser les De Brent qui revenaient vers l’habitation, elle transplana directement près de celui qui lui offrait de partager sa vie.

Je suis là, dit-elle simplement en plongeant un regard limpide dans ceux du grand blond... Je serai toujours là, aussi longtemps que tu voudras de moi.

Marquant une certaine hésitation, comme s’il doutait d’avoir bien entendu, il écarta les bras dans lesquels Alix se jeta. Après un baiser renversant, ils se mêlèrent à nouveau aux invités afin de faire taire d’éventuels ragots.
La journée se déroula bien, finalement, même si Miss Blackstorm demeura un peu tendue. Tous ces bonheurs éclatants ou naissants autour d’elle l’amenaient à des remarques négatives :

*Jamais je ne connaîtrai ça ! Je resterai une réprouvée que ce soit pour un bord ou l’autre… Manquerait plus que l’un d’eux aille raconter m’avoir vue ici…*

Les projets australiens semblaient ruinés… Ils devraient encore chercher ailleurs un coin où nicher.
Lors du lancé des bouquets, Miss Blackstorm ne leva pas le petit doigt. Agacée par ces futilités, elle ne désirait que la paix, avec Max, dans une des chambres réservées en attente de la réparation de l’avion. Embarrassée, Eve leur annonça son retour en Angleterre via un portoloin. L’ex-Mangemorte ne put qu’approuver. Fréquenter trop assidument des parias n’était pas une vie rêvée pour une demoiselle de vingt ans. Après conseils et embrassades, ils se séparèrent. Les bagages de Miss Adams suivraient, chat inclus.

Enfin seuls ! soupira-t-elle en refermant la porte de leur chambre. Cette journée m’a tuée. Je prends une douche et je me couche de suite.

Peut-être Max avait-il espéré plus de démonstrations ? Elle en était incapable pour le moment.
Dehors, les invités partaient en masse. Le ciel s’était couvert et déjà des éclairs zébraient le ciel dans des grondements inquiétants.
La terreur… cette bonne vieille terreur ressurgit toute, alors qu’Alix enfilait un pyjama gentiment prêté par Mrs McLane.
Elle courut se jeter sur Max, tremblant de la tête aux pieds. Rassurant, câlin, Von Falkenberg L’entraîna vers le lit où il la berça longuement. L’orage était terrible, le bruit infernal. Pourtant, le surmontant un cri déchira la nuit.
Max parut crucifié. Partagé entre deux feux, il hésitait. Là, en bas, un drame se nouait… Il se devait y aller. Mais dans la chambre, Alix risquait de passer de sales moments seule.

Vas-y ! Va voir si tu peux aider…

Claquant des dents de terreur, elle enfouit sa tête sous le drap, mit l’oreiller sur sa tête en tentant de se maîtriser. Des images bizarres affluèrent, venue de nulle part…
Comme dans un état second, Alix sauta à bas du lit et se précipita en pleine tourmente.

Dire qu'il se sentait stupide était peu dire. Mortifié. Angoissé. Furieux même. Savoir que la femme qu'il aimait au delà de tout se trouvait derrière ces murs avec...l'autre, le mettait dans tous ses états, même s'il essaya, bravement, de sembler calme. Victoria, elle, ne fut pas un instant dupe des sentiments qui l'agitaient.

Voyons Max, je peux t’appeler Max, n’est-ce pas ? Ne fais pas l’enfant ! Ce n’est pas tant ce prénom de ta future fille qui te fait faire du mouron. Vous le trouverez
ensemble, tout comme Michael et moi cherchons pour notre fils. Je comprends ce que tu ressens puisque j’éprouve la même chose. Mais ne tombons pas dans des travers ridicules à affabuler sur ce qui ne sont sûrement que des adieux !

Elle avait certainement raison. Il devait faire preuve de confiance envers Alix, ce qui les unissait n'était pas un jeu, ni une passade folle...c'était de l'amour...vraiment de l'amour.

Tu as raison...ce ne seront sûrement que des adieux, il faut bien mettre un point final...à leur histoire.

Il ne voulut pas ajouter que ce ne serait, sans doute, pas facile du tout, vu ce que ces deux là avaient partagé avec grande intensité. Il n'en savait pas les détails et ne voulait pas le faire non plus, mais connaissant Alix il devinait aisément que cela n'avait rien eu à voir avec un petit flirt de rien du tout.

Et voilà que la petite rouquine venait jeter de l'huile au feu en claironnant que son père, maudit soit il, avait embrassé la dame brune...2+2=4...Max sentit un colère sourde lui battre les tempes. De Brent, déboulant entoute hâte, leur fit une belle déclaration, à sa femme et à lui.

Avant que vous ne tiriez vos baguettes...ça n'a rien à voir avec ce que vous pensez! Je vous jure qu'il n'y a rien entre Alix et moi...disons que...je devais mettre au clair...Bon sang! Pensez ce que vous voudrez...j'ai la conscience en paix!

Max n'avait guère envie de tirer sa baguette mais si de lui casser sa belle gueule et lui faire avaler les dents. C'était bien De Brent ça...se défendre en passant à l'attaque...mais en y pensant bien, l'homme n'avait pas l'air d'un grand coupable, à moins d'être un acteur consumé. De toutes façons pas le temps de réclamer des explications, déjà Michael entrainait sa femme à l'écart et lui tenait Merlin sait quel discours, très effectif avant de regagner la maison avec elle...juste à l'instant où Alix se matérialisait à ses côtés.

Je suis là...Je serai toujours là, aussi longtemps que tu voudras de moi.

Intense soulagement. Elle était à lui, autant qu'il était à elle. Tout allait bien. Adieu fantômes!

Pour toujours!

Il ouvrit ses bras et elle n'hésita pas un instant à s'y jeter. Aucun besoin de paroles, le baiser échangé suffit pour sceller l'amour ressenti mieux que mille promesses.

Se mêlant aux autres invités, Max essaya de détendre un peu Alix, qui malgré tout se montrait tendue et silencieuse, occupée, à en juger par son expression, par de bien pénibles pensées.

Il n'y a pas de quoi se faire de la bile, mon amour...personne n'ira souffler à Voldemort que tu es ici, et si j'en crois aux commentaires, péchés de ci de là, il n'est plus au top de la mode...a croire que son heure est passée. Alors, on va l'oublier et nous occuper du futur. Demain, nous irons voir Masterson comme convenu, si l'endroit te convient...et bien, nous nous y établirons, pour commencer une nouvelle vie, ici...très loin du cauchemar du passé.

Merveilleux plans qu'elle sembla agréer, pas trop convaincue pour l'instant, mais il était sûr de pouvoir la faire changer d'avis. Tout se déroulait à la perfection jusqu'au moment où la petite Eve, escortée d'un grand gaillard au regard victorieux, vint les trouver...et leur tint un discours qui eut pour effet laisser Max plus ou moins interloqué.

Tu penses partir? Comme ça? Tout court, je m'en vais et c'est tout?

Il jaugea l'accompagnant de la jeune canadienne d'un œil glacial, peu amène.

Je pense que nous n'avons pas été présentés...Maximilian von Falkenberg!

L'autre fit de même et Max ne put dissimuler le désagrément que lui causait sa présence.

Donc c'est vous!

Ça pouvait dire n'importe quoi, se désintéressant carrément du jeune homme, Max s'adressa à Eve.

Je sais, ma chérie, que ces derniers temps n'ont pas été faciles et tu m'en trouves absolument désolé. Si tu as décidé de partir, je ne peux que me plier à ce désir. Mais tu sais qu'où que tu sois et où que je sois, tu peux compter avec moi. De toutes façons, tu me verras assez souvent...je n'ai pas l'habitude d'abandonner ceux que j'aime.

Se fichant comme d'une guigne si l'autre agréait ou pas, il serra longuement Eve dans ses bras pour la lâcher enfin après un fraternel baiser sur le front, avant de se tourner vers le jeune écossais.

Si jamais il arrive quelque chose à Eve, c'est à moi que vous aurez des comptes à rendre, compris!?...Allez, bonne chance pour le retour. À bientôt, ma puce.

Et elle s'en alla, via portoloin, avec ses bagages, Oscar...et l'autre!

La journée avait été fatigante. Les McLane, grand cœur, grande maison, n'eurent aucun problème pour les caser dans une des innombrables chambres.

Enfin seuls ! Cette journée m’a tuée. Je prends une douche et je me couche de suite.

Il l'avait retenue un instant dans ses bras mais Alix n'était pas d'humeur trop câline, les évènements de cette singulière journée l'avaient éprouvée...tout comme à lui.

Et comme comble, un orage se préparait. La plupart des invités étaient partis pour alors, quelques uns logeraient encore cette nuit á Kelamera...De Brent et Davenport entre eux. Aux premiers roulements de tonnerre, semblables à des coups de canon, Alix se jeta dans ses bras, tremblante de terreur.

Allons, mon amour, tu n'as rien à craindre...je suis là et cette maison m'a l'air bien solide. Ça passera dans un moment.

Il l'entraina vers le lit, l'y installant confortablement, bien au chaud, la retenant dans ses bras, la berçant comme à l'enfant effrayée qu'elle était en ce moment. Mots rassurants, baisers, elle sembla s'apaiser pour un moment alors qu'à l'extérieur les éléments se déchaînaient furieusement...et tout allait bien jusqu'au moment où un cri, très distinct retentit...un appel au secours affolé. Une voix de femme terrorisée.

Diables...et que se passe t'il encore?

Vas-y ! Va voir si tu peux aider…

Il essaya de se convaincre du contraire. On pourrait bien se passer de lui. Mais vu le vacarme qu'il perçut, la chose était bien trop grave comme pour rester là, sans rien faire.

Je descends juste un instant, ma chérie...pour voir ce qu'il se passe.

Il n'avait aucune envie de la laisser seule au milieu de cet esclandre de fin de monde mais elle le poussa à le faire.

La situation, en bas, n'était pas à la gaité. Max trouva tout le monde réuni avec des mines consternées et Victoria De Brent en proie d'une crise de nerfs. On le mit rapidement au courant de l'histoire. On ne savait trop bien de quelle façon, le petit Lucas De Brent avait pris la clé des champs. On avait fouillé la maison de fond en comble, pas trace du gamin...L'unique alternative qui restait : il se trouvait dehors, avait à peine plus de trois ans et en toute évidence, serait terrorisé.

Mais il y avait plus. Max s'était demandé pourquoi un groupe de sorciers expérimentés restaient là, à se regarder comme des idiots, sans agir...envoyer des patronus aurait arrangé l'affaire...sauf que l'orage avait causé de tels troubles magnétiques, que la magie ne marchait pas du tout.

Les McLane s'activaient efficacement pour commencer les recherches. Justin suivait le mouvement, Michael semblait dépassé, entre essayer de calmer sa femme et se calmer lui même, le pauvre homme ne menait pas large.

Y a t'il un endroit spécial qui puisse attirer l'attention d'un gamin?

Ayant été lui même le roi de l'école buissonnière, Max savait à peu près à quoi pouvait penser un gosse en fugue.

On a passé au peigne fin écuries et autres endroits susceptibles d'éveiller un certain intérêt. Les employés ont fouillé les granges, rien, non plus.

Il aura entendu quelque chose...les enfants ont un radar spécial pour ça !

Max en savait long sur le thème. Ils étaient là, à discutes toutes les possibilités quand, la porte d'entrée claquant au vent, les fit accourir vers le hall. Mme. McLane allait referme le lourd panneau en disant que la tempête l'aurait ouvert quand Max aperçut une silhouette claire fuyant à travers le parc, le temps d'un éclair il reconnut la longue chevelure brune...

Bon sang...Alix est dehors!!!

Il se demandait bien pourquoi et comment surtout, cette femme qui avait sainte horreur des orages, choisissait ce moment précis pour courir la nature.

Il n'y a qu'une raison qui puisse la pousser à faire ça...

Avec la peur qu'elle des tempêtes, ce doit en être une très bonne, assura Michael, lapidaire.

Max se contenta de lui décocher un regard de travers mais acquiesça.

Qu'y a t'il au delà du parc?

On l'informa vite fait sur la rivière...qui d'ailleurs ne tarderait pas à être en crue avec toute l'eau qui tombait et sur...un vieux bâtiment désaffecté depuis très longtemps dont la cave aurait servi...comme prison pour les forçats travaillant à la ferme, au temps de l'Australie, colonie pénitentiaire.

J'y vais!, dit il simplement, je m'entends bien avec la pluie et la foudre, pas de souci...donne moi une arme, Matt...on sait jamais ce qu'on trouve dehors par une nuit pareille et sans magie pour aider...

On va avec toi, Max, assurèrent les McLane, vous autres...restez ici...si le petit est là bas...on le ramène!

En un temps trois mouvements, l'équipée fut prête. Munis de cirés, torches électriques et armés, les trois frères McLane et Max se lancèrent sous la pluie. La foudre tombant sur un gommier, le fit éclater comme une bombe, l'incendiant un bref moment, malgré le rideau d'eau qui se déversait sur la nature. Pas de trace d'Alix dans les parages. Impossible de voir à deux mètres, les hommes avancèrent presque à tâtons.

L'orage redoublait, si possible, de violence quand ils atteignirent la rivière qui débordait déjà sur les berges. De l'autre côté, se trouvait la bâtisse en ruines.

L'endroit rêvé...mais il va falloir traverser ça!, et Max signalait les eaux sombres et assez tumultueuses, et je parie...qu'il n'y pas de pont...

À quoi bon...ici il ne pleut comme ça qu'une fois chaque dix ans...et puis le lendemain il n'y parait rien...il y a un pont, cinq kilomètres en amont, mais on mettrait un temps fou pour y arriver...à moins d'y aller à cheval.

Alors faudra y aller à la bonne vieille façon.

Tu es fou, tu vas te noyer comme un idiot...

Écoute, Matt...il y a un gosse là bas et sûrement aussi la femme que j'aime...vais pas rester là à attendre que tu t'amènes avec les chevaux...en plus ça n'a pas l'air trop profond encore...je vais y aller sur les pierres.

Jarrod, Luke et Matt s'entre-regardèrent en se disant qu'ils pourraient dire ce qu'ils voudraient, l'autre n'allait pas céder d'un poil. On lui passa, faute de mieux une corde à la ceinture, pour le repêcher au cas où...

Agile comme une chèvre sauvage, Max sauta de pierre en pierre, essayant de ne pas se casser la figure, ce qui faillit arriver une paire de fois, puis sauta résolument dans l'eau pour escalader la berge boueuse et glissante.

Allez chercher les chevaux et on se retrouve là...Allez!!!, s'époumona t'il pour se faire entendre malgré le vent.

L'endroit était sombre comme gueule de loup.

Alix! Alix!!! Lucas!!!

Sa voix scanda le silence mais aucune réponse ne lui parvint. Il promena la lumière de la torche sur les parois humides...en sentant un mauvais frisson le parcourir. Il n'était pas trouillard mais cet endroit n'était pas des plus réjouissants. Les bruits de la tempête lui parvenaient, mitigés par les murs épais.


ça suit à la page suivante!

HJ : Désolé du double post...mais c'est trop long pour un seul!


Alix!!! Lucas!!!

Avançant lentement, il parvint à un escalier qui desservait sans doute la fameuse cave à prisonniers, sans arrêter de les appeler. À moment donné, il lui sembla entendre quelque chose et pressa le pas. Les marches vermoulues ne supportèrent pas son poids et Max dégringola de belle façon avec le reste de l'escalier.
Il se redressa en se massant le crâne et maudissant son peu de prévision, heureux de constater qu'à part l'amour propre tout était en place quand une étrange apparition le cloua sur place...Un homme, un spectre, vêtu de guenilles, chaînes aux poignets se tenait là et le regardait d'un air affligé.

Max sentit un frisson d'horreur lui courir le dos. Des fantômes, il en avait vu, à Poudlard...mais jamais un duquel émanerait une tristesse si atroce...Pas de doute, il était face à un de ces forçats qui avaient vécu là, plus d'une siècle et demi auparavant.

Je...cherche une femme et un petit enfant..., se trouva t'il en train de dire au temps de se demander si c'était la façon correcte de s'y prendre, pouvez vous m'aider?

Le spectre hocha la tête, peu ami de la conversation celui là, et levant ses bras enchainés, signala le fond du couloir sombre.

Merci!, dit Max, qui aurait pu se limiter à ça mais étant curieux demanda, pourquoi êtes vous encore ici?

Pas trouvé!, se limita à dire l'apparition d'une voix caverneuse.

Désolé...je ferai mon possible...mais je dois le retrouver...merci encore, l'ami!

S'éclairant avec la torche, il avança au pas de course, jusqu'à parvenir à une pièce étroite, qui avait dû servir de salle de gardes ou quelque chose de ressemblant...et là, tapie contre le mur, recroquevillée sur elle même se trouvait Alix...avec un bambin blond serré dans ses bras.

Alix, mon amour...Dieu soit loué, tu es là...vous êtes là!

Elle leva la tête et le regarda, hagarde.

Ne dis rien, ma chérie...ça va aller...

Il enleva le ciré et après la chaude veste pour l'en couvrir. Le petit garçon, dormait, paisiblement, bercé, se sentant pleinement rassuré dans cette étreinte de mère dont Alix l'enserrait.

Je t'aime, Alix.

Peu importait si la situation s'y prêtait ou pas, il l'embrassa une et une autre fois.

Comment as tu su où le trouver? Pourquoi ne pas nous l'avoir dit...avant de te lancer toute seule à l'aventure!?

Doux reproches tout en l'entourant de son bras. Elle se lova tout contre lui, sans pourtant lâcher l'enfant, qui remua et commença à pleurnicher. Alors, elle fit quelque chose qui émerveilla Max, d'un geste très doux, elle caressa les cheveux blonds puis déposa un baiser apaisant sur son front, tout en murmurant des mots rassurants.

*Elle qui jurait ne pas supporter pas les enfants...et voilà que c'est le fils de Michael qui la détrompe...ironique, la vie!*

Il se passa encore un long moment avant que les frères McLane n'arrivent pour les sortir de là. L'orage rugissait encore empêchant toujours de faire convenablement de la magie. à la bonne vieille façon moldue, ils gagnèrent la maison aux premières lueurs du jour.

Alix remit à Victoria son enfant, sain et sauf. La hache de guerre enterrée pour toujours. Le passé retrouvait sa place.

Bon...je ne sais pas vous, mais moi, je vais me doucher et aller dormir...plus tard, je dois encore acheter une ferme.

Des recherches approfondies dans le vieux bâtiments aboutirent à la découverte d'ossements humains. Un homme, encore pris dans les chaînes, au fond d'une cellule oubliée. On ne savait pas son nom mais il fut enterré dans le cimetière de Kelamera, une simple pierre sur la tombe avec l'inscription: Ami.
Il pourrait enfin reposer en paix.

Folle, elle devait sûrement l’être pour courir à perdre haleine sous une pluie diluvienne avec un ciel qui se déchirait dans un bruit infernal. Mais ni le vent déchaîné, ni le tonnerre ne pourraient l’arrêter.
Alors qu’elle tremblait de terreur dans son lit, il s’était passé un phénomène étrange. D’aucuns parleraient de vision, prémonition ?
Le fait est qu’elle avait nettement vu un bambin en détresse. Perdu, seul, il pleurait à chaudes larmes en tentant de s’accrocher à des branches alors que les eaux d’une rivière tourmentée gonflaient sous les averses. Pas le temps de réfléchir, de prévenir qui que ce soit où l’enfant serait emporté.
On n’y voyait rien à deux mètres devant soi. Qu’importe, une sorte de radar la guidait mieux qu’un phare.

*Je vais le trouver ; je dois le trouver !*

Au bord de la rivière, elle dut freiner ses élans. Un bon point, l’eau n’était pas encore aussi haute que dans sa vision. Des pierres émergeaient, elle devait passer de l’autre côté. En sport, Alix était loin d’être championne. Son entraînement chez les Mangemorts l’avait malgré tout endurcie aux conditions physiques.

*Au moins ça aura servi à quelque chose*

Vrai cabri, elle sauta de pierre en rocher sans jamais déraper. Quelques mètres encore, une tache claire dans l’eau.

Accroche-toi, petit ! J’arrive !

D’une poigne ferme, elle saisit le paquet dégoulinant. Ce marmot avait eu du cran. Là, transi et grelottant, il avait besoin de chaleur et de réconfort. Le volume de la rivière avait augmenté ; sans doute grossirait-il encore. Retourner en arrière ne lui sembla pas une bonne idée, Alix, serrant le gamin contre son giron, chercha un abri au sec.
Une silhouette de bâtiment se dessina dans l’éclat d’un éclair, elle y fonça.

*Quelle idiote ! Même pas de baguette !*

Une autre silhouette se dressa devant elle. Ethérée, porteuse de chaînes…

*Un… Un fantôme…*

Pas de panique. Peut-être pouvait-il les aider ?

Pardonnez-moi, Mr. Cette demeure est-elle sèche quelque part ? L’enfant… pour l’enfant, s’il vous plaît.

Un bras décharné lui indiqua un escalier en descente. Sans éclairage, Alix douta de ce choix. C’était le casse-gueule garanti. Pourtant, à pas prudent, elle parvint à une sorte de couloir. A tâtons, elle le suivit jusqu’à un mur qui devait le boucher.

On va se poser là, mon chéri. Ne pleure plus. Ici, on n’entend pas l’orage, on est au sec, on est bien. Calme-toi… Tout doux, là, là !

Ces mots…. Elle les avait entendus, elle en était sûre. Sa mère, sa propre mère avait dû les prononcer, un jour…
Pourquoi cette préscience, ces réminiscences ? Incapable de réfléchir, Alix ne songea qu’au confort du bambin. Le fils de Michael… Quelle ironie du sort !

*Tu aurais pu être à moi et à … lui*

Le berçant, le câlinant, Alix se mit à chantonner le seul air qui lui revenait en mémoire.

Chut, petit bébé, pas un mot
Maman t'achètera un bel oiseau
Si cet oiseau retient son chant
Maman t'achètera une bague de diamant
Si cette bague roule sous l'armoire
Maman t'achètera un miroir
Si ce miroir casse en mille morceaux
Maman t'achètera un petit agneau
Si cet agneau n'est pas sage
Maman t'achètera un attelage
Si cet attelage tombe par malheur
Maman t'achètera un chien nommé Rôdeur
Si ce chien nommé Rôdeur part en cachette
Maman t'achètera un cheval et sa charrette
Si ce cheval et sa charrette s'écroulent par terre
Tu seras quand même le plus beau bébé de la terre.

Sans le vouloir, des larmes roulèrent tout en chantant. Pourquoi diable ce gosse la mettait-il dans un tel état ? Fatigue, souvenirs… un cri retentit : [i]

Alix!!! Lucas!!!

Tu as entendu, bébé ? Max arrive ! ON EST LÀ ! pensa-t-elle crier mais sa voix était trop enrouée pour être audible très loin.

[i]Un pinceau de torche électrique l’éblouit, elle ferma les yeux, se détournant, gênée.

Alix, mon amour...Dieu soit loué, tu es là...vous êtes là! Ne dis rien, ma chérie...ça va aller...

Lucas s’était endormi, elle ne s’en était même pas rendu compte. Tout ce qui importait à présent c’était l’éteinte de Max. Il paraissait tellement soulagé. Son « je t’aime » la réchauffa mieux qu’un incendio.

Comment as tu su où le trouver? Pourquoi ne pas nous l'avoir dit...avant de te lancer toute seule à l'aventure!?

Je… Je ne peux pas l’expliquer. Je devais agir très vite, il allait se noyer… ç’aurait été trop bête, il est si beau…

Sans pouvoir s’en empêcher, elle embrassa le front du bambin calmé.

On devrait vite le rapporter à ses parents, non ? J’ai… je n’ai pas ma baguette…

Max expliqua qu’avec la crue et l’orage il n’était pas question de magie. Ils devaient attendre l’intervention des McLane.
Alix s’en foutait. Avec ce petit corps abandonné en toute confiance dans ses bras, elle-même bercée dans ceux si forts de Von Falkenberg, la nuit complète pouvait passer.
Ben non ! L’intermède de paix s’acheva avec l’apparition des frères McLane. Avec des chevaux, ils rapatrièrent le couple et l’enfant jusqu’à la demeure solide.
Remettre le petit Lucas, toujours sagement endormi, à sa mère d’adoption troubla un poil Alix.

*Il n’est pas de toi, et tu l’aimes comme une lionne son lionceau.*

Encore une fois, les regards parlèrent plus fort que les mots. Miss Blackstorm avait rarement vu quelqu’un aussi muettement éperdu de reconnaissance. Toutefois, sciemment, elle évita de croiser les yeux de Michael.

Je… Je n’ai agi que par réflexe, se défendit-elle devant tous. Tout est bien, je monte, bonsoir !

Hop, elle emboîta le pas à Max qui semblait ne désirer qu’une douche, et acheter leur ferme...

Ne me demande plus rien soupira-t-elle lasse d’un poids insurmontable. Je n’ai pas d’explication. J’ai fait ce qui devait être fait. Aime-moi simplement, c’est tout ce que je demande.

Trop fatigués l’un comme l’autre, les amants se contentèrent de s’enlacer tendrement alors que l’orage décroissait au loin.
Quand ils se levèrent au matin, plus de trace des De Brent ou autres convives. Un plantureux petit déjeuner les attendait ainsi que…

Victoria l’a laissé pour vous, s’émut Mrs McLane.

Un énorme bouquet de fleurs attendait Alix dans le hall. Roses, jasmins, Iris, lys mêlés… avec quelques mots : merci pour tout. Tanit est un prénom très joli.

*Tanit… pourquoi pas ?*

Les connaissances d’Alix firent le rapprochement. Tanit phénicienne, Astarté, Ishtar, Innana… Vénus. Elle en reparlerait avec Max.
Tous les McLane réunis (sauf la mariée, bien sûr) saluèrent l’envol de l’avion réparé par les bons soins de leurs techniciens.
Quoique très mal à l’aise d’être seule à l’arrière, Miss Blackstorm n’avait pas voulu prendre place au poste de pilotage. Les idées roulèrent sous le chignon brun pendant la petite heure les séparant de la ferme convoitée par Max.

*Michael... Victoria… Lucas…*

Ils y atterrirent sans encombre, accueillis par des gens très sympathiques qui entreprirent aussitôt le tour du propriétaire dès une collation de bienvenue distribuée. Max expliqua leur retard dû aux ennuis mécaniques et atmosphériques.
La propriété était très vaste. Pour la parcourir de bout en bout, cinq journées à cheval seraient nécessaires. Là, Alix renâcla. Elle savait monter mais jugeait son état très mal approprié à cet exercice.
Quelque chose en elle avait changé, quelque chose qui ressemblait beaucoup à une soif, une soif dévorante, une soif de possession.
L’enfant naîtrait, il serait à elle et elle le défendrait jusqu’à la mort au besoin.
Max ne semblait pas tenté de la laisser en arrière mais comprenait très bien son refus de l’accompagner dans ce périple équestre.
Après de tendres adieux, il disparut à l’horizon alors qu’elle était parcourue de grands frissons. Manifestement le déluge de la veille avait laissé des traces… Deux heures plus tard, elle tombait dans un délire de fières comateuses.