La vieille musique ringarde que crachait le jukebox, les éclats de voix tonitruants à propos de banalités, l'odeur de sueur et de cigarettes froides... Non, vraiment, cet endroit n'avait absolument rien pour plaire au jeune Malefoy juché sur un tabouret à coté du comptoir. Ce soir, il était sorti dans un pub londonien avec son ami Lloyd pour se détendre un peu. Ça avait fonctionné, et puis ce dernier avait du rentrer parce qu'il plaisait au Ministère le lendemain. Drago avait failli le suivre mais il s'était dit que finalement il pouvait bien rester encore un peu. Etre au milieu de tous ces moldus lui remontait en quelque sorte le moral. Ils étaient tous si vulgaires, si ignorants et si répugnants... A coté d'eux, l'égo du blondinet était gonflé au possible. Rien que l'idée qu'il pourrait sortir sa baguette et tous les tuer le mettait dans un état de félicité profonde. Assassinat après assassinat, le gamin plus effrayé que courageux de Poudlard s'était un peu endurci. Il était encore bien loin de faire preuve de l'entrain et du sadisme de sa tante Bella - et heureusement pour sa santé mentale peut-être - mais il progressait. Bientôt, son père serait fier de lui.
Hé bien oui ! Est-ce que vous croyiez réellement que Drago en avait quelque chose à faire du règne du Dark Lord ? Dans son esprit, c'était clair : servir le Seigneur des Ténèbres n'avait été qu'un moyen détourner de se faire aimer et peut-être même admirer par ce cher Lucius. Le beau rêve ! Si seulement le jeune homme s'était rendu compte qu'il faisait déjà la fierté de son père, beaucoup de choses auraient tourné différemment et nombreuses seraient les personnes qui jouiraient encore de leur vie.

_ Hey le jeunot ! J'te ressers quec'chose ? demanda le barman en le faisant sortir de ses pensées.

Drago leva ses yeux clairs comme un ciel sans orage vers lui et hocha la tête :

_ Une bièraub... Une bière, se reprit le jeune Malefoy en grimaçant discrètement.

Satanés moldus ! Ils ne connaissaient rien.
Pour sortir dans ce monde sans magie où il n'était personne, Drago avait laissé tomber son sempiternel costume noir très strict qui lui donnait cinq ou six ans de plus. Il avait opté pour des blue jean's simples, un tee-shirt gris au col en V ainsi qu'un blouson en cuir véritable marron.

Spoiler:

_ Alors gamin, pourquoi t'es là ? demanda le barman en faisant glisser sa commande devant lui.

Drago, piqué au vif par ce manque de manières, lui rétorqua sèchement en désignant son verre :

_ Ça me semble évident.

Le patron de l'établissement secoua la tête et repartit à l'assaut sans se démonter :

_ Toutes les personnes présentes dans ce bar ont une chose en commun. Oui, même avec toi qui as l'air de te prendre pour le roi du monde, fiston. Ils viennent tous réfléchir aux choix qu'offrent leur vie. Pour une raison qui m'échappe encore, ils pensent qu'ils pourront lire la solution au fond de leurs verres. Bon, moi je m'en fous, tant qu'ils consomment, ça me va. Alors, qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans la tienne ?

Le jeune Malefoy déglutit, en proie à une hésitation. Il n'avait pas la moindre envie d'étaler sa vie privée sur le comptoir de ce bar puant et pourtant il sentait distinctement que ça lui ferait le plus grand bien.

_ Tu sais, je te demande à toi parce que je connais déjà les misères de toutes les personnes ici. Ils reviennent toujours, soir près soir, renchérit le barman.

Drago plongea ses yeux océan dans le liquide effervescent ambré contenu dans son verre et pesa le pour et le contre dans sa tête. Qu'est-ce qu'il en avait à faire après tout ? Il ne reviendrait jamais ici. Il suffisait d'être évasif sur la partie magie de son histoire.
Au moment où le barman avait perdu patience et s'apprêtait à s'éloigner pour aller converser avec un client plus bavard, le blondinet grogna et consentit enfin à déserrer les lèvres pour lâcher :

_ C'est juste que... Je n'ai pas de vie.

C'était un bon début. D'ailleurs, la liste vint toute seule et il se lança dans un long monologue. Il parlait vite comme s'il le faisait pour lui-même et non pour un interlocuteur.

_ Je n'ai pas de vie à moi ! Depuis le jour de ma naissance j'ai été programmé pour être quelqu'un de bien précis. Je n'ai jamais eu aucun libre-arbitre. On m'a formaté à faire des choses, à dire des choses, qui avec du recul sont parfois horribles. Et je suis coincé dans une spirale infernale parce que maintenant je suis allé trop loin dans l'engrenage. La marche arrière est absolument impossible. Vouloir la tenter serait comme s'attacher soi-même sur les rails et attendre qu'un train vous passe sur le corps, sauf que même ça ce ne serait rien à coté de se qui m'attend si je me désistais.
La seule chose qui compte pour moi c'est que mes parents soient fiers de moi parce qu'en fait, je n'ai qu'eux au monde. A part eux, surtout ma mère, personne n'est là pour moi. Je sais bien que c'est mon père qui m'a poussé à devenir ce que je suis pour servir ses plans et faire briller le nom de notre famille mais j'aimerais tellement, juste quelque fois, qu'il me dise que je suis un bon fils. Et pas seulement parce que j'ai fait ce qu'il attendait de moi, non pas seulement. Juste comme ça, sans raison. Je suis fatigué de guetter le moindre signe d'attention de sa part et je suis fatigué de jouer à être celui qu'il veut que je sois.
Ce qui est étrange c'est que je sens bien que je devrais lui en vouloir de modeler pour être le monstre que je suis... mais je n'y arrive pas. Tout ce que je veux, c'est qu'il m'aime.

Après ce monologue infernal, Drago saisit son verre et prit une grande gorgée de bière. Le barman était toujours devant lui, de l'autre coté du comptoir, bouche bée. Le jeune homme passa une main dans ses longs cheveux blonds et y crispa ses doigts. Pour seule réponse à tout ça, son interlocuteur esquissa un petit signe de menton et dit :

_ Oh, je crois que vous avez ému cette jeune fille. C'est peut-être votre chance.

Pardon ? Le jeune Malefoy se retourna et fut frappé par la foudre. Ginny Weasley se tenait debout derrière lui. Ses vêtements de moldue lui donnaient un charme fou. Elle était bien plus jolie qu'en robe de sorcière tristement noire comme elle portait lorsqu'elle était encore à Poudlard. Son regard était un peu dans le vague comme si elle avait bu. Quand bien même, Drago était si subjugué par sa beauté redécouverte qu'il en oublia presque le principal problème : elle avait tout entendu.
Humilié de s'être laissé surprendre de la sorte, ses joues s'empourprèrent. Il abandonna quelques billets - trop - sur le comptoir pour régler sa consommation même pas terminée et descendit vivement de son tabouret pour filer vers la sortie, évitant soigneusement de croiser de nouveau le regard médusé de la rousse. Il en aurait presque pleuré de rage.
Il posait déjà la main sur le battant de la porte pour la pousser lorsque de nouveau éclats de voix attirèrent son attention. Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, il remarqua qu'un type de mauvais genre s'était approché d'elle pour commencer à la draguer ouvertement mais surtout peu élégamment. Il eut même un geste complètement déplacé au niveau de ses fesses qui choqua le blondinet si bien élevé.
Et là, alors qu'ils s'étaient menés la vie dure pendant leur scolarité, alors qu'il méprisait tous les Weasley de la Terre, alors qu'elle se battait avec les Aurors contre le Seigneur des Ténèbres que lui servait, il fit une chose à laquelle personne ne pouvait s'attendre : il fit demi-tour.
Arrivé à la hauteur des deux protagonistes, il passa devant Ginny pour s'interposer et poussa assez violemment le harceleur en arrière :

_ Dégage ! Elle est avec moi.

Le dragueur pas mal ivre chancela pour aller se rattraper à une table à coté.
"Mais Drago... Qu'est-ce que tu fais ?" hurla sa conscience complètement outrée par son intervention.

J'avais quitté le terrier précipitamment, en larmes. Quelque chose qui arrivait rarement, je ne pleurais pratiquement jamais, surtout devant mes amis, mais là ils avaient été trop loin. C'est donc sans réfléchir que je transplanai dans le centre-ville de Londres à l'abri des moldu.

J'essayais de cacher mes larmes, mais mes yeux ne m'aidaient pas à cacher ma tristesse. Ils avaient été trop loin, Ron qui devenait de plus en plus insupportable. Le fait qu'Hermione ne s'intéresse plus du tout-à-lui le rend agressif et parfois blessant. Je sais très bien que c'est difficile pour lui d'accepter la mort des parents et de Fred et George, mais il n'est pas le seul dans ce cas, au lieu de me tourner le dos, ont devraient se soutenir, mais cet idiot ne comprend pas. Il ne pense qu'à lui. Je ne parle à personne de ce que je ressens ou de ce que je traverse en ce moment, je ne veux pas les embêter avec mes histoires, donc je préfère me refermer sur moi-même. Chaque soir, je pleure la mort des membres de ma famille, me sentant responsable de leur disparition. Si j'avais été plus vigilante, ils ne seraient peut-être pas mort et encore avec nous.
Je suis seule et perdue, je ne sais plus quoi faire pour améliorer notre situation. Je pensais qu'avec le retour d'Harry et Hermione cela allait mieux se passer, mais c'était pire. Des disputes, des règlements de comptes, des mensonges. Je commence à en avoir plus que marre. C'est pourquoi je décidai de partir. De faire le vide.

Je portais uniquement des vêtements de moldus. Un jean avec un haut moulant bleu clair. Simple et discret, exactement ce qu'il me fallait. Je marchais donc dans la rue, sans savoir où aller. De temps en temps des passants me bousculaient, presser de rentrer chez eux.
Il était 20h, l'heure de pointe chez les moldus.La rue est pleine de monde, toute cette foule est étouffante, c'est alors que j'aperçus un bar. Un bar moldu, exactement ce qu'il me fallait.

Je m'empressai d'entrer à l'intérieur et observa autour de moi. Des hommes avec leur cigarette aux lèvres me fixèrent, je ne pouvais plus faire marche arrière maintenant. Et cela ne va pas être très intelligent de ma part, mais j'avais besoin d'oublier, d'évacuer toutes ces souvenirs de ma tête. Je me dirigeai donc vers le bar et commanda une tequila.

Un verre, deux verres, trois verres. Je n'avais plus conscience de ce que j'avalais, le principal était que j'avais réussi à oublier pourquoi j'étais ici.

C'est alors qu'un visage familier fit son apparition, mais quelle bonne surprise. Drago Malefoy, le fils à son papa et sa maman. Mais que fait-il ici ? La question la plus approprié serait, mais que fait-il dans un bar moldu ?

Je n'oublierai jamais tout le mal qu'il a dit sur ma famille, nous insultant de pauvre, de traitre et d'idiots, ce type mériterait que je lui en colle une. Sans savoir ce que j'allais faire, je me levai de ma table et me rapprocha de l'ancien Serpentard pour écouter tout son charabia.

J'avais limite de la peine pour lui, il avait été élevé dans le seul but de devenir mangemort. Sur lui pesait une telle pression que cela devait être une torture, son père, sans cesse à lui dire quoi faire, quoi dire. Son enfance avait dû être un vrai calvaire.
La seule chose qui lui tenait vraiment à coeur était de faire plaisir à ses parents. Je ne le croyais pas comme ça
Il se considérait comme un monstre ... S'agit-il vraiment du Drago Malefoy que j'ai connus à Poudlard ? Il avait l'air si triste, perdu et surtout seul. Cela doit être l'effet de l'alcool mais j'ai de la peine pour lui.

Tout doucement je réussis à comprendre ce que venait de lui dire le barman, c'est lorsqu'il se retourna que je compris que j'avais été pris la main dans le sac. Je me dépêchai de me relever, mais j'avais la tête qui tournait, j'avais du mal à tenir correctement sur mes jambes.
Sans comprendre pourquoi je vis Drago s'éloigner du bar, il avait l'air vexé que j'aie entendu leur conversation. Dommage, j'avais envie de lui dire deux mots ...
Alors que je me dirigeais vers ma table pour aller prendre mon sac, un homme vint m'accoster.

" - Bonjour Mademoiselle "

Je m'empressai de lui répondre pour ne pas avoir d'ennuis, mais l'homme ne voulait pas rester sur un simple bonjour.

" - Je tiens à vous dire que vous êtes vraiment mignonne "

Je le remerciai timidement et essaya de rejoindre ma table, mais lorsqu'il attrapa ma main, je compris que la situation allait prendre des proportions auxquelles je ne m'attendais pas.

" - Lâcher moi " dis-je en esseyant d'enlever ma main de la sienne .

Je retirai ma main, mais il ne lâcha pas l'affaire, il saisit mon bras qu'il serra très fort.

" - Vous n'allez pas partir maintenant, nous venons à peine de nous rencontrer " me dit-il

Et voilà, j'avais tout gagné, pourquoi suis-je venus dans un bar moldu ? Je ne peux pas utiliser ma baguette pour me défendre, mais heureusement quelqu'un arriva à mon secours, je ne pensais pas du tout, qu'il viendrait m'aider. Surtout lui ...
Drago venait de s'adresser froidement à l'homme qu'il poussa violemment ce qui lui fit me lâcher le bras, mais je sentis qu'une autre main venait de saisir la mienne. "Elle est avec moi". Voilà ce que venait de dire Malefoy.

" - Ah bon ? Et depuis quand ? "

L'alcool faisait encore son effet et je n'avais pas fait attention au volume de ma voix, tout le bar devait être au courant que nous n'étions pas ensemble.

*Félicitations Ginny, tu es une championne* pensais-je dans ma tête.

J'avais mal à la tête et mes étourdissements ne s'arrangèrent pas. Je me retrouvai coller à Drago ce qui m'aida à rester debout, je m'accrochais désespérément à lui en espérant que ce mauvais passage allait se terminer. Non mais ... attendez ... je ne rêve pas, c'est bien Drago qui vient d'attaquer cet homme ? Lui qui est si peureux et personnel. Je viens tout juste de comprendre qu'il m'était venu en aide !

" - J'ai mal à la tête "

Je collai mon front au torse de Malefoy, geste déplacé, je le reconnais, mais je me fichais complètement de qui il pouvait s'agir, mes maux de têtes s'amplifièrent et je voyais la pièce tournée autour de moi. J'avais vraiment trop bu ...

" - Ah bon ? Et depuis quand ? " demanda la rouquine en hurlant presque, histoire de bien démonter le coté chevaleresque de son intervention.

BAM ! Cassé le Drago. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de s'interposer ? Après tout, il s'en foutait de ce qui pouvait arriver à Ginny. Ils ne s'étaient jamais entendu et ça n'allait pas commencer ce soir.

" - J'ai mal à la tête "

Malefoy allait la planter là sans un mot en réaction à l'humiliation supplémentaire qu'elle venait de lui infliger - l'état d'ébriété n'étant en rien considérée comme une circonstance atténuante - lorsqu'elle se rapprocha de lui pour agripper les pans de son blouson en cuir et venir poser le front contre son torse. Le seul dessein de cette opération était évidemment de ne pas s'écrouler par terre mais il n'empêche que le jeune homme se retrouva désarmé. Son idée de fuite lui était complètement sortie de la tête. Les deux sorciers étaient devenus le centre d'attention des clients du bar. Comme la position actuelle de la rouquine tendait à prouver qu'il y avait bel et bien un lien entre eux, Drago esquissa un petit sourire gêné.

_ Bien, hum... Allons-y, murmura-t-il en attrapant le sac de Ginny abandonné sur la banquette qu'elle avait occupé.

Ce n'était la pas peine non plus de s'éterniser pour donner le temps au harceleur ivre de lui casser le nez.
"Mais laisse-la ici !" hurla encore sa conscience alors qu'il glissa son bras autour de la taille de l'ancienne Gryffondor pour l'entraîner avec précaution vers la sortie.
Le soin qu'il mettait pour la manoeuvrer le rendait extrêmement gauche, comme s'il avait peur de la casser. Comme il s'y attendait, Ginny rata la marche à la sortie du bar. Heureusement pour elle, il s'était préparé à la rattraper.

_ Mais fais attention ! s'écria-t-il excédé en l'accueillant complètement dans ses bras pour lui éviter de s'allonger sur le trottoir.

Il fallait l'avouer, tenir une jeune femme dans ses bras n'avait pas été l'activité la plus fréquente de sa vie. Même lorsqu'il sortait avec quelqu'un, il se montrait d'une froideur de marbre et peu expansif. Le malaise qu'il ressentit alors en refermant son bras dans le dos de la fille Weasley était tout naturel. Bon, il en faisait quoi maintenant ? Il n'avait que deux choix en fin de compte : la laisser sur ce trottoir livrée à son sort et à son alcoolémie ou alors l'aider à rentrer chez elle. Bon sang ! Cette soirée était vraiment merdique ! Pff... Et mademoiselle était sortie sans manteau en plus. Il faisait nuit, froid et elle avait bu plus que nécessaire. Elle avait vraiment le goût du risque...

Drago l'éloigna de lui le temps d'enlever son blouson pour lui faire enfiler et lui tendit son sac à main. Après quoi, il grommela en regardant le bout de la rue plutôt que ses yeux :

_ Je te ramène, Weasley. Tu peux te servir de moi comme béquille mais interdiction de vomir sur ma nouvelle veste... Elle m'a coûté une fortune.

Après cette déclaration, il déglutit et osa un regard dans sa direction. Aïe. Ses grands yeux perdus et son air las la rendaient vraiment... vraiment... Oups ! Non, Drago ! Oublie ça tout de suite.
Lorsqu'ils se mirent lentement en route, le blondinet lui dit derechef :

_ Ce que tu as entendu tout à l'heure au bar... Enfin, j'ai menti. J'aime ma vie et ça m'est égal ce que l'on pense de moi.

Il avait beau essayer de s'en convaincre lui-même, ça sonnait vraiment très faux, même pour les oreilles d'une personne ivre.

J'avais vraiment tout gagner ce soir-là. J'avais une migraine atroce et je n'étais plus capable et mettre un pied devant l'autre convenablement. Ce que je vais dire peut paraître choquant, mais heureusement que Drago était dans le coin pour m'aider, sinon je ne sais pas où j'aurais terminé la nuit. Je sentais le bras de Malefoy sur ma taille pour m'aider à avancer, je ne pensais plus à rien à cet instant. Je voulais qu'une seule chose, sortir dehors, il commençait à faire très chaud et je sentais quelque chose de pas du tout agréable dans ma gorge. Je retiendrais cette leçon, ne plus jamais boire comme une idiote.

C'est donc, aider de Drago que nous essayâmes de sortir à l'extérieur. Il y avait une marche et bien évidemment elle était pour moi. Une nouvelle fois Drago me sauva la mise. Il réussit à m'empêcher de m'écrouler sur le sol comme une vieille chaussettes.

Après qu'il est réussit à me réceptionner, je réussis à relever ma tête pour le regarder et pour le remercier, mais je ne m'étais pas rendu compte de la distante qu'il y avait entre nos deux visages, pratiquement rien. Je m'éloignais immédiatement, geste que j'aurais dû éviter, car mes nausées refirent surface.

Il finit par me déposer sur le trottoir, il faisait tellement meilleur ici, la fraicheur m'aidait à reprendre mes esprits, mais un vent glacial vient s'abattre sur moi. Quelle idiote, je n'avais pas pris de veste et maintenant je trinque. J'essayais de me réchauffer avec mes bras, mais mon haut était si fin que cela ne servait à rien, j'étais en train de geler sur place.

C'est alors que je vis Drago enlever sa veste pour me la prêter. Mon regard se posa sur son torse et je me rendis compte qu'il était musclé, oui, oui musclé, je n'y avais jamais fait attention avant, .. ... Non mais ... Mais qu'est ce qui me prends là ? Je parle de Malefoy !! Ce n'est pas possible, ce n'est pas lui, il était personnel, égoiste ... Ce n'est pas possible.

Je le fixais droit dans les yeux, pourtant c'était bien lui, quelle mouche l'as piqué ?

Je voulais lui poser la question si s'était bien lui, mais je crois que j'ai assez fait de bêtises pour ce soir, je me contentais d'attraper la veste qu'il me tendit.

" - Pourquoi m'as-tu aidé ? "

Je lui avais posé cette question tout en me redressant. Ma voix était très différente de celle d'habitude et je ne m'étais pas rendu compte (une seconde fois), que je lui avais parlé aussi près de son visage. Il avait dû sentir mon haleine de tequila. Je tournais la tête vers lui et fut captiver par ses yeux bleus, je ne les avais jamais vus avant.

Le temps que la phrase qu'il venait de dire avant monta jusqu'à mes neurones, il s'est écoulé au moins une heure ...

" - Cette veste une fortune ? Mais elle est ... "

Je me penchais immédiatement pour essayer de ne pas vomir sur la veste à Drago, elle sentait le cuir et cette odeur me retournait l'estomac. Maintenant je suis malade comme je ne sais quoi, j'ai vraiment tout gagner ce soir.

Après que l'envie de vomir se soit dissipé je relevais la tête en arrière et fixa le ciel, je ne devais pas tout sortir maintenant, surtout devant Malefoy.

" - Si tu parles de ... cette soirée à quelqu'un ... je ne me priverais pas de te lancer ... un ... second ... chauve furie "

Je crois bien, que c'est la plus longue phrase que je n'ai jamais dites. Je perdais même mes mots, j'étais vraiment dans un état lamentable et il faut que je tombe sur qui, sur Malefoy, le hasard fait bien les choses dis-donc.

Je lui avais parlé du chauve furie, car en 4ème année, je lui avais lancé ce sortilège, que j'en suis sûr il n'a pas oublié. Je suis un génie.

Puis il me déclara que la conversation qu'il avait eu tout à l'heure était des mensonges. Je ne le crois pas, dans sa voix il avait l'air si sincère, triste et perturbé. Malefoy n'est pas un aussi bon acteur, il n'aurait pas été capable de mentir à ce point. Et je ne suis pas stupide ...

" - Je sais très bien que tu mens Malefoy, arrête de me prendre pour une idiote "

J'avais réussi à relever ma tête et le fixait dans ses grands yeux bleus, je devais le reconnaître, il est agréable à regarder. Je compris que je souriais comme une idiote et essaya de reprendre un air normal il n'arrivera pas à m'avoir ainsi. J'étais encore lucide lorsqu'il s'était confié au barman, seul un idiot n'aurait pas cru à ses balivernes ... mais de quoi je parle ?

" - Où m'emmène tu ? "

Je venais tout juste de comprendre que nous étions en train de marcher. Mais je me stoppais immédiatement sentant un nouveau vertige arriver. Je pouvais sentir à travers la veste de Drago sa main sur ma taille, je fermais les yeux pour essayer de faire le vide dans ma tête et pour reprendre mes esprits. Mais rien à faire, lorsque je rouvrais les yeux, c'était pire.

Lorsque la demoiselle lui demanda pourquoi il l'avait aidée, Drago demeura silencieux. D'abord parce que sa conscience n'en savait rien et ensuite parce que son inconscience refusait de lui donner la réponse.
Heureusement, Ginny fit elle-même la diversion en manquant de vomir sur sa belle veste toute neuve. Là encore, le blondinet eut une idée complètement absurde : si elle devait rendre sur le pavé tout l'alcool ingurgité, il lui tiendrait les cheveux... Ah mon dieu, oui, c'était vraiment absurde.

" - Si tu parles de ... cette soirée à quelqu'un ... je ne me priverais pas de te lancer ... un ... second ... chauve furie "

Malefoy grinça des dents et la fusilla du regard une seconde. Merci pour le souvenir humiliant ! Il soupira et ne sortit même pas sa contre-offensive. Pourquoi est-ce qu'il aurait été raconté qu'il avait porté secours à une Weasley ? Enfin, la question était surtout : à qui est-ce qu'il pourrait raconter ça ? Non, il n'y avait vraiment pas de risque.

" - Je sais très bien que tu mens Malefoy, arrête de me prendre pour une idiote "

Et alors, qu'est-ce qu'elle croyait ? Que finalement c'était un jeune homme sensible comme les autres ? Certainement pas... La moitié des gens prenait Drago Malefoy pour un modèle et l'autre moitié pour un monstre. Il ne connaissait personne qui fasse dans la demi-mesure. Ca avait toujours été pile ou face...
Démasqué, il baissa la tête en contractant sa machoire rendue plus carrée et virile par les années. Son bras passé autour de la taille de Ginny tremblait presque tellement il était tendu par cette situation improbable. Alors qu'ils croisaient un groupe de jeunes, il ne put s'empêcher de se demander s'ils les avaient pris pour un vrai couple. Après tout, c'était ce à quoi ils devaient avoir l'air dans cette position.

" - Où m'emmènes-tu ? " demanda enfin la superbe rouquine comme si elle venait de se réveiller.

Drago tourna la tête vers elle et il plongea involontairement ses yeux océan dans les siens. Il desserra les lèvres pour dire quelque chose mais resta sans voix pendant quelques secondes pour détailler son joli visage de poupée.
"Arrête ça tout de suite !" hurlait à s'en rompre les cordes vocales sa conscience proche de l'hystérie.
De sa main libre, Drago remit quelques mèches de cheveux de feu derrière l'oreille de Ginny en laissant ses doigts effleurer avec douceur sa joue blanche. Puis, comme piqué par une abeille, il se resaisit de se concentra de nouveau sur le trottoir devnt ses yeux.

_ Quelque part où tu sera en sécurité. Sans blague... Ici, sans pouvoir utiliser la magie, tu n'es qu'une jolie jeune fille en proie à tous les dangers du monde moldu.

Euh... Il n'avait pas dit "jolie", n'est-ce pas ? Si ? Hum... Une erreur certainement.

_ Pourquoi ? Tu ne veux pas rentrer chez toi ?

Il allait sans dire que Drago n'avait aucune envie d'aller jusqu'au Terrier. Là-as, on ne manquerait pas de l'accuser d'avoir fait boire la petite dernière de la famille pour abuser d'elle ou on ne sait quoi. En fait, il n'avait pas envie de retourner dans le monde de la magie avec elle à ses cotés. Quelqu'un pourrait les voir. Un Auror qui penserait qu'il voulait lui nuire, un mangemort qui penserait qu'il avait besoin d'aide pour l'achever... Bref, qu'il croise un ennemi ou un ami, la situation allait être diablement compliquée.

Lorsque je vis Malefoy baisser sa tête je compris que j'avais touché un point sensible. Son père, son enfance, son éducation. Tous les préjugés et autres étaient de la faute de son ignoble de père qui ne pensait qu'à une seule chose, le respect de son nom. Il s'en fichait complètement de son fils, il ne pensait qu'à lui et à sa fierté, penser ainsi me rend malade, déjà que je l'étais ...

Je sentis son bras trembler dans le creux de ma taille, il était vraiment sensible à ce point. Son père a vraiment du lui mener la vie dure pour qu'il réagisse ainsi.

" - Drago, si tu as besoin de parler ... "

C'était la première fois de la soirée que je l'avais appelé par son prénom. Je lui devais bien ça, grâce à lui, j'ai évité de gros problèmes avec cet idiot de moldu. Je lui dois une fière chandelle. J'ai bien l'impression que Drago n'est pas si mauvais qu'il en à l'air. Il a simplement été éduqué ainsi, son père lui dictait quoi faire et quoi dire, c'était en réalité qu'une marionnette, mais Drago m'as permis de voir la vraie personne qui se trouve en lui. Et cela m'a fait vraiment plaisir de pouvoir le découvrir.

Drago n'avait pas prononcé un mot, avait-il perdu l'envie de répondre à mes questions ? Où peut-être cela était-il trop difficile pour lui d'en parler ? Je peux comprendre sa réaction, mais qu'il me fasse un signe ou autre chose. C'est alors qu'un geste inattendu se produisit. Il remit quelques mèches de mes cheveux derrières mon oreille en prenant soin d'effleurer mon visage. Geste qui me donna quelques frissons, le contact de sa main froide sur mon visage ne me laissait pas indifférente. Mon regard toujours plongé dans le siens, je contemplais son visage de martyr.

Non, non ... c'est l'alcool qui me fait délirer, ce n'est pas possible autrement. Il s'agit de Drago Malefoy. Rien d'autre. Tous les deux, nous avions eu la même réaction, sans perdre de temps nous reprîmes la route. Mais je n'arrivais pas à oublier ce qu'il venait de se passer, je n'avais pas rêvé, il venait à l'instant de me caresser le visage.

Nous étions toujours en route, mais vers où ? Drago ne m'avait pas encore répondu. Toujours des flash back de cette scène, mais que cela peut-il bien signifier. Drago n'est pas dans le même état que moi, donc on ne peut pas mettre ça sur le dos de l'alcool, vraiment je ne suis plus. Dans un endroit où je serais en sécurité, voilà ce que Drago m'avait dit, mais cela ne me disait pas où ? J'espère qu'il ne s'agit pas du manoir.

" - J'espère que tu n'as pas l'intention de m'emmener au manoir "

Mais je ne pûs continuer ma phrase, car il venait de me demander pourquoi je ne voulais pas aller au terrier. Je pense que la réponse est claire, je n'ai pas du tout envie que mon frère, Hermione et Harry me voyant dans cet état. Je serais vraiment lamentable.

" - Je ne veux pas rentrer ... pour le moment "

Je préférais ne pas parler du trio, car Drago ne les portes pas franchement dans son coeur et après ce qu'il venait de faire, cela aurait été déplacé de ma part de l'emmener là-bas, enfin s'il en avait l'intention bien évidemment.

" - Drago, si tu as besoin de parler ... "

Le jeune homme faillit s'étouffer avec sa propre salive. C'était nouveau ça de l'appeler par son prénom et de se montrer amicale ? Quoi que ce fut, ça faisait drôlement du bien. Peut-être que pour la remercier, Drago la rapprocha un peu plus de lui, l'air de rien.
Lorsqu'il lui parla de la raccompagner, l'esprit embrumé de Ginny lui fait dire quelque chose de très drôle :

" - J'espère que tu n'as pas l'intention de m'emmener au manoir "

Drago s'arrêta brusquement pour tourner la tête vers elle et la contempler. Elle était sérieuse. Alors, sans qu'il puisse y résister, ses lèvres s'étirèrent en un large sourire, découvrant ses dents blanches bien alignées, et il rit doucement.
Ce n'était pas son ricanement habituel bien connu de la rouquine. Pas du tout. Ce rire là était pur, sincère et dénué de toutes moqueries. En fait, il était même plutôt agréable à entendre. Se reprenant, il secoua légèrement la tête pour lui souffler :

_ Non. C'est vrai qu'il est souvent désert mais j'aurais bonne mine si un des elfes de maison idiots caftait.

La demoiselle comprit qu'il envisageait de la ramener jusqu'au Terrier et elle s'y opposa :

" - Je ne veux pas rentrer ... pour le moment "

Tiens ? Que s'était-il passé ? C'est rai qu'à bien l'observer, outre son air dans le vague provoqué par l'alcool, elle avait les yeux un peu rougis comme si elle avait beaucoup pleuré. Pas très à l'aise avec ce genre de discussions, Drago se contenta de hocher la tête. Bon, ils n'iraient donc ni au Manoir, ni au Terrier, et il était absolument hors de question que rester dans ce froid hivernal jusqu'au petit matin. Il n'y avait plus qu'une seule solution...
Avisant un banc à l'approche du bout de la rue, Drago aida la demoiselle à s'y asseoir avec mille précautions.

_ Attend-moi là Ginny, je vais nous trouver un taxi. Ne bouge pas, insista-t-il comme si elle pouvait aller où que ce soit, seule, dans cet état d'ébriété avancé.

Oh ! Lui aussi était passé au prénom.
Il lui fallut poireauter au bord du trottoir jusqu'à voir le type de véhicules attendus. La prochaine fois, c'était juré, il sortirait sa baguette et crierait bien fort "Accio Taxi !"
Retournant auprès de la rouquine alcoolisée, il lui tendit la main sans rien dire et esquissa un petit sourire visant à la mettre en confiance. Drago n'était pas vraiment habile avec les sourires. Il n'en avait jamais fait beaucoup. Encore moins des sourires sincères.
Une fois qu'elle l'eut prise, il la guida jusqu'au véhicule immobilisé tout près et lui ouvrit la portière arrière pour lui permettre de monter la première, dans un geste de galanterie qui en aurait médusé plus d'un. Il se glissa ensuite à l'intérieur et donna une adresse au chauffeur à l'air renfrogné.
Il se pencha vers Ginny pour lui souffler :

_ Dans ce cas, on va à mon appartement. Ca nous fera l'effet d'un terrain neutre mais au moins chauffé. Je n'y suis pratiquement jamais.

Re-aïe... Elle était si proche et si... Oups ! C'est fou ce que ses pensées dérivaient ce soir. Damned ! Un peu de concentration. Drago se mordit la lèvre inférieure et remit sa tête bien droite. La jeune fille avait son épaule à portée de tête si jamais l'envie lui prenait de s'en servir comme oreiller pendant le trajet.
Pour briser le silence, il posa la question qui lui trottait dans la tête depuis tout à l'heure :

_ Hum... Et sinon... Pourquoi es-tu allée te saouler seule dans un bar de Londres ?[ Est-ce que... tu as des problèmes ?

Oh mais c'est que ça sonnait drôlement sincère ça ! On aurait presque dit qu'il s'intéressait vraiment à la réponse ! ... Attendez, c'est impossible. La réponse lui importait vraiment ? Mais enfin pourquoi ? Sa main posée à coté de lui sur le siège était vraiment très proche de celle de Ginny. Oh ! Un virage un peu serré ! Leurs doigts se rencontrèrent.

" - Les moldus sont devenus tes meilleurs amis maintenant ? "

Drago leva les yeux au ciel et répliqua pour lui signifier qu'il n'avait pas d'autre option :

_ Tu as rangé un balai dans ton sac à main peut-être ?

Un couple de moldus qui passaient à leur niveau et se retourna vers lui pour le dévisager. Bon, c'est vrai que pour des personnes ignorant tout de la magie, cette phrase n'avait vraiment aucun sens.

Une fois dans le taxi, Ginny déposa sa tête sur son épaule. Un frisson délicieux parcourut le jeune homme et une sensation de bien-être l'envahit aussitôt. La présence de la demoiselle, si vulnérable mais si gentille, le désarmait complètement. Pour la première fois de sa vie peut-être, quelqu'un lui accordait un peu d'attention sans arrière-pensée. C'était très différent de son père auquel il n'importait que pour tuer des gens et de ses soit-disant amis d'école qui n'avaient traîné avec lui que pour les avantages que s'afficher avec un Malefoy pouvait leur rapporter. Certes, Ginny n'était pas au meilleur de sa forme mais quand bien même, elle n'avait objectivement aucune raison de se montrer aussi douce, aussi... aimable.

" - J'avais besoin de faire le vide dans ma tête, de penser à autre chose et d'oublier le passé "

Aïe... Comme il le craignait, il était en partie responsable de son malheur. Pas directement puisqu'il s'était éclipsé de la réunion lorsque les Mangemorts avaient commencé à parler de l'attaque de la famille Weasley.
Oui, car comprenons-nous bien : tuer des inconnus dont il ne savait rien, ça encore, Drago était capable de le faire. Mais tuez des gens qu'il avait fréquenté assidument pendant des années, Fred, George, Ronald, Ginny... c'était une autre paire de manches. Bien sûr qu'il les détestait et bien sûr qu'ils s'étaient menés la vie dure à Poudlard... Mais n'empêche qu'en les voyant tous les jours, il les avait vu vivre, respirer, rire... Les tuer, c'était mettre fin à tout ça et c'était trop dur pour Drago. Comme le pensait justement sa tante sadique et complètement folle, il n'avait pas l'âme d'un mangemort. Un mangemort aurait été capable de mettre fin à la vie d'un de ses amis proches. Drago lui ne pouvait même pas imaginer tuer un vieil ennemi.
Il aurait voulu réconforter Ginny mais que pouvait-il dire ? "Désolé, je ne voulais pas qu'ils le fassent ?" Ça aurait été une bien maigre consolation. Mieux valait se taire.

Quand le virage rapprocha leurs doigts, la rouquine lui prit la main. Nouveau frisson chez le jeune homme. Il osa jeter un coup d'oeil dans sa direction et s'aperçut qu'une larme avait roulé sur sa joue. Nom d'un abraxan ! Elle était vraiment adorable... Ça allait être vraiment dur de ne pas succomber à la tentation. Rien que la voir dans cet état lui faisait l'effet d'un poignard dans le coeur.

_ Ne pleure pas, Ginny, murmura-t-il avec une grande douceur.

Il réalisa qu'il aimait bien prononcer son prénom.
Comme elle ne disait rien, il porta une main mal assurée jusqu'à sa joue pour essuyer du pouce la larme qui avait coulé. Ce faisant il avait retenu son souffle. Son regard océan s'attarda sur ses yeux humides, sur la courbe parfaite de son nez et sur le velours de ses lèvres. Une pensée inédite traversa son esprit : quel goût délicieux pouvaient-elles avoir ? Remontant son regard, il vit que la belle le fixait. Le temps avait perdu ses droits dans cette voiture et une seconde semblait durer une éternité...
Jusqu'à ce que le chauffeur ne l'immobilise au bord d'un trottoir pour leur lancer, rompant le charme :

_ Vous êtes arrivés ! Ca fera 16 $.

Drago sursauta et se dépêcha de sortir son porte-feuille de la poche arrière de ses jean's. Il lui en donna vingt et ouvrit sa portière pour descendre en premier. Puis il tendit sa main à l'intérieur de l'habitacle pour aider la rouquine alcoolisée à faire de même.
A peine eut-elle mis le pied par terre qu'elle recommença à chanceler. Le blondinet la tira vers lui pour la prendre dans ses bras et l'empêcher de tomber. Il sut dire ce qui était le plus enivrant : son corps pressé contre le sien ou le parfum de ses cheveux de feu. L'association des deux devaient s'approcher du Paradis en tous cas.

_ Wouaw ! Elle est sacrément bourrée ta copine ! s'exclama un type pas mieux en passant près d'eux.

Drago fut surpris et flatté d'apprendre que les observateurs extérieurs pouvaient s'imaginer qu'ils étaient ensemble. En ce moment, il se trouvait si misérable à coté d'elle, de sa beauté.
Il mit fin à leur étreinte et prit sa main pour la guider vers l'entrée. Il n'était pas certain qu'elle puisse y arriver toute seule et puis, il en avait aussi env..., hum, bref !
Une fois dans le hall, il appela l'ascenseur qui les emmena jusqu'au dernier étage.

Spoiler:

Son appartement ressemblait parfaitement au Malefoy que Ginny avait connu à Poudlard mais absolument pas à celui qu'il était ce soir. La décoration était sombre et stricte. L'atmosphère était sans âme. Rien ne traînait. On aurait dit un appartement de catalogue de déco où personne ne vivait vraiment.
A peine eut-il refermer la porte, que le locataire de l'endroit souffla - comme s'il avait passé tout ce temps à méditer sur la proposition de Ginny de se confier à elle :

_ C'est vrai que je n'ai pas menti au bar mais... si ça s'ébruitait, je me retrouverai tout seul ou pire alors... n'en parle pas s'il te plaît.

Ce disant, il baissa la tête tristement.

Un couple moldu venait de passer au mauvais moment, lorsque Drago me demanda si je pouvais mettre un balai dans mon sac à main, ils doivent se dire que nous sommes fous.
J'étais comme captivé par le couple, ils étaient amoureux et ne le cachais à personne. Vivre au jour le jour est quelque chose de vraiment important. Mais dans notre monde, c'est une autre paire de manche. Ils ne savent même pas que nous sommes en guerre et peuvent vivre heureux s'en se soucier de ce qu'ils les attendent. Il n'imagine même pas la chance qu'ils peuvent avoir ces moldus.

Lorsque je saisie la main de Drago je pus sentir un frisson, c'était moi ? Ou peut-être lui ? Je ne sais vraiment pas, la seule chose sur laquelle je me concentre en ce moment, est de rester éveiller et de ne pas rejeter tout l'alcool que j'avais ingurgité ce soir.
Je n'avais pas réussi à me cacher, Drago avait remarqué que je pleurais, quelle idiote. Il me demanda d'arrêter de pleurer, j'essayais de faire mon maximum, mais je ne pouvais pas m'arrêter, encore et toujours cette scène. Maman, Papa, Fred et George. Je fermais immédiatement les yeux pour essayer de faire partir cette image, le geste de Drago me fit les rouvrir. Il venait d'essuyer ma larme et me fixais, ce que je fis immédiatement par la suite.
J'étais comme hypnotisé par ses yeux bleus. Mais son regard était posé sur autre chose que mes yeux, je compris qu'il était focalisé sur mes lèvres.
C'est alors que l'espace entre nous, diminuait de plus en plus. Je sentis son souffle et ne je ne pus réprimer un frisson qui, je l'espère, lui a échappé.
Lorsque le chauffeur de taxi annonça le montant, immédiatement je m'étais éloigné de Drago. Après avoir payé la somme convenue, Drago m'aida à sortir de la voiture.
L'ancien Serpentard, m'aida à nouveau à me tenir, je m'agrippais à Drago dans l'espoir de ne pas tomber. Mais je m'étais trop précipité, c'était de justesse que Drago m'avait rattrapé ce qui m'avait évité de m'étaler par terre, une nouvelle fois nos regards se croisèrent.

" - Tu sais que tu es très beau "

Je n'avais pas du tout contrôler mes paroles, sans me rendre compte de l'impact que cela risquerait d'avoir. L'alcool ne s'était pas dissipé bon sang ... Et puis on s'en fiche, cela n'est pas important.
Lorsqu'un passant remarqua que j'étais soule, il se fit un plaisir de le dire tout fort, ce qui me mit mal à l'aise, je pouvais sentir mes joues devenir chaude. Comment être ridiculisé à vie.
Je me laissais guider par Drago qui m'aidait à avancer, nous finîmes par arriver dans son appartement. Franchement, je ne fus pas surprise en le découvrant, la décoration ressemblait beaucoup au manoir. Sombre et stricte, exactement le résumé de la vie de Drago.
Ce fut une nouvelle fois que Drago se confia à moi, il ne voulait pas que je parle de ce que j'avais entendu au bar. Evidemment que je n'avais pas l'intention d'en parler à personne, cela concerne sa vie privée et je sais que c'est un point sensible, j'aimerais je n'oserais jamais en parler à qui que ce soit. Et surtout arriverais-je à me souvenir de quoi que ce soit.
Je m'avançais en titubant vers lui, une fois arrivé en face, je le forçais à me regarder en relevant sa tête. Je voulais qu'il me regarde dans les yeux et qu'il entre dans sa tête ce que j'allais lui dire.

" - Je ne parlerais à personne de ça, tu as ma parole, mais tu me promets en retour que tu garderas cette soirée pour toi "

Je le fixais avec un sourire aux lèvres, je savais très bien qu'il ne parlera de ça à personne, si ses amis mangemorts venaient à apprendre qu'il avait aidé une Weasley, il deviendrait la risée de son clan. Je me fiche de ce qu'ils pensent, pour l'instant Drago est une personne complétement différente ce soir et j'aime beaucoup sa compagnie. A mon tour, je caressais son doux visage, mes yeux toujours perdu dans les siens, je voulais qu'il sache que s'il avait besoin, j'étais là. Une épaule sur laquelle pleurer est ce qui peut y avoir de mieux, je parle en connaissance.

" - Cela ne te dérange pas si je vais prendre une douche ? Cela pourra peut-être m'aider à aller mieux "

" - Je ne parlerais à personne de ça, tu as ma parole, mais tu me promets en retour que tu garderas cette soirée pour toi "

Ginny s'était approchée et avait entreprit de caresser sa joue. Leur posture le perturbait tellement qu'il mit du temps à bégayer la formule d'assentiment basique qu'était "oui".
Oubliant une seconde son nom de famille, Drago fit le point sur ce qu'il voyait : une jeune fille vraiment très (très très) attirante, qui portait sa veste, qui avait fait montre de plus d'intérêt pour lui en vingt minutes que quiconque l'avait jamais fait sur cette Terre depuis sa naissance, qui se tenait toute proche de lui en le fixant dans les yeux et qui venait de lui dire qu'elle le trouvait "très beau"... Sans vouloir plagier Roméo dans la célèbre pièce shakespearienne : qu'est-ce qu'un nom ? (sous-entendu : à coté de tout ça)

Par tous les lutins de Cornouailles ! Pourquoi continuait-elle à le fixer comme ça ? Inspiré, Drago fit un pas en avant et posa une main sur sa hanche.

" - Cela ne te dérange pas si je vais prendre une douche ? Cela pourra peut-être m'aider à aller mieux "

Pouf : retour à la réalité ! Le blondinet la lâcha et déglutit en rompant le contact de leur regard pour secouer la tête.

_ Pas du tout. C'est la porte juste là, dit-il en désignant celle qui se trouvait à droite de l'entrée. Il y a une commode dans le renfoncement avec des vêtements chauds si tu veux te changer... Tu n'aura qu'à te servir.

Il la regarda s'y rendre en titubant et ne put s'empêcher d'abroyer en la voyant se cogner au montant :

_ Mais fais attention !

Puis, avec douceur :

_ ... Tu vas te faire mal.

D'où lui venait cette envie irrépressible de veiller sur elle ? D'ordinaire, il se fichait du sort de tout le monde.

_ Tu veux que je commande à manger ? demanda-t-il même pendant qu'elle pouvait encore l'entendre. J'ai un peu faim moi...

Ce disant, il fut frappé par un nouveau changement : manger ici ? Ça ne lui était jamais arrivé. Quel plaisir pouvait-on trouver à manger seul dans cet grand appartement vide de toute chaleur humaine et silencieux comme une catacombe ? La vaisselle qui se trouvait dans les placards n'avait jamais été lavée car jamais salie. Et puis, avaler un morceau étancherait surement un peu l'ivresse de la rouquine.
C'est vrai, Drago n'avait jamais commandé de nourriture moldue mais il se souvenait avoir mis dans la poubelle ce matin le prospectus d'une pizzeria qui faisait des livraisons à domicile à toute heure.

Lorsque Ginny se fut enfermée dans la salle de bain, Drago décrocha le téléphone mural sans fil et alla jusqu'à la cuisine pour retrouver la fameuse publicité. Il appela et tomba sur un étranger avec un fort accent qui parlait difficilement anglais. Il demanda trois pizzas au pif, chacune à un goût différent, donna son adresse et raccrocha. Ils n'allaient certainement pas tout manger mais il avait oublié de demander à son hôte les garnitures qu'elle préférait et il ne voulait pas tomber à coté. Avec un large choix, il tomberait juste sur un moins une.
Le jeune homme se figea. Qu'est-ce que c'était que ce raisonnement ? On aurait presque dit qu'il avait arrêté de ne penser qu'à lui...
"C'est ce que tu fais, crétin..." maugréa sa conscience qui avait arrêté de crier puisque ça n'avait servi à rien.

Drago était heureux. Bizarrement, cet appartement ne lui semblait plus aussi austère que la veille. Et il était tout à fait conscient que la raison de son changement d'état n'avait qu'un seul nom : Ginny Weasley.
Après avoir ouvert tous les placards pour trouver lequel renfermait de la vaisselle (preuve pathétique qu'il n'en avait jamais l'utilité), il entreprit de mettre le couvert. Alors ça, c'était nouveau pour lui... Il faillit même ne pas s'en étonner. Lui, Drago Malefoy, déposer lui-même sur la table une assiette dans laquelle il allait manger... Pire ! Une assiette dans laquelle une Weasley allait manger... Il n'y avait pas à dire, il avait basculé dans la cinquième dimension. Manquerait plus qu'il fasse la vaisselle après dîner tiens ! Non, ouf, ça c'était impossible était donné qu'il n'avait aucun produit pour le faire. Sauvé !

L'homme au téléphone lui avait dit qu'il serait là dans trente minutes. Ca laissait largement le temps à Ginny de prendre sa douche - à moins que ce qu'il ait entendu dire sur les filles et le temps dans la salle de bain soit véridique.
N'ayant rien de mieux à faire, le jeune homme poussa la porte de sa chambre et y pénétra. Tout était rangé à la perfection et il n'y avait pas un seul pli sur le linge du lit. C'en était effrayant.
Il se débarrassa souplement de son tee-shirt gris pour le fourrer dans la panière prévue à cet effet et ouvrit sa penderie. Attrapant une chemise élégante d'un bleu sombre, il l'enleva de son cintre qu'il remit en place sur la barre et la passa. Après avoir refermé tous les boutons sauf les deux premiers pour laisser apparaître un bout de sa clavicule, il défit se ceinture le temps de rentrer les pans dans son pantalon et la boucle de nouveau.
S'examinant dans le grand miroir sur pied qui trônait à l'angle de la pièce, Drago se trouva une bonne mine. Rien qu'à son regard maintenant pétillant on voyait que quelque chose changeait chez lui.
"Et on peut savoir pourquoi tu t'es changé ?" demanda sa conscience dans un soupir désapprobateur.
Le jeune Malefoy baissa la tête, un peu honteux. Peut-être qu'il aimait mieux les chemises, peut-être qu'il avait un peu froid en tee-shirt... ou peut-être qu'il savait que ce vêtement lui allait très bien et qu'il voulait être à son avantage...

Ressortant de sa chambre, il jeta un oeil à la porte de la salle de bain toujours close. N'était-ce pas étrange ? Qu'est-ce qui pouvait lui prendre tout ce temps ?
Et s'il lui était arrivé quelque chose ?! Brusquement hanté par l'image de la jolie rousse noyée dans sa baignoire, Drago s'approcha et donna deux petits coups sur le battant.

_ Ginny... Est-ce que ça va ?

Sa voix laissait transparaître une inquiétude sincère.

J'avais fini par enfouir mon visage dans mes bras, me laissant seule avec mes pensées à essayer de trouver le pourquoi du comment. Si Ron venait à apprendre cette soirée, il me tuera sur place, ne parlons même pas de Hermione et Harry ...
Mais je ne sais comment l'expliquer, je sentais que Drago était différent, il n'était plus du tout comme avant, avait-il finalement mûrit et s'était rendu compte du mal qu'il avait fait autour de lui. Et puis il y avait cette conversation que j'avais surprise.
Son père serait l'unique responsable de tout ça. Vivre dans un milieu où tu dois obéir, agir et te taire ne doit pas être évident, c'est ce qui a rendu Drago amère et refermer sur lui-même.
J'avais découvert une partie cachée de sa personnalité, personne n'était au courant et il ne voulait pas que cela soit découvert. Il m'avait demandé d'en parler à personne. Il y tenait vraiment à coeur, était-il en train de se rendre compte de ce qu'il est en train de faire ? Pareil pour moi.

Drago venait de parler à travers la porte, demandant si j'allais bien. On pouvait sentir son inquiétude à mon égard. J'étais au bord d'un gouffre. Je ne savais pas quoi faire et j'étais seule. Que faire, sauter ou reculer ? J'avais envie de sauter pour voir la sensation que cela procure, mais j'ai également peur de m'écraser (super )
Il me fallait des explications et si tout cela n'est qu'un piège. Avec l'effet de l'alcool je n'avais pas vu venir le coup, je m'étais laissé submerger par mes émotions. Si Drago avait été gentil uniquement pour m'attraper dans ses filets sans difficulté. Je devais découvrir la vérité.

" - Pourquoi m'as-tu aider ? "

Lorsque je lui avais posé cette question avant, il ne m'avait pas répondu, cette fois-ci je voulais une réponse claire et net. Je ne sortirais pas d'ici avant d'avoir eu ce que je voulais. Et comme une idiote, j'avais laissé ma baguette dans mon sac à main. Donc aucun moyen pour me défendre ou pour m'enfuir.

" - Qu'est-ce que cela signifie ? "

J'avais peur de sa réponse, je me sentais si bien avec lui. Je ne pensais plus à rien, j'étais presque heureuse.

Et puis il y a plein de petits détails qui me disent qu'il était sincère, le fait qu'il m'est passer sa veste, ses gestes, son regard. J'avais très peur d'entendre la vérité, mais si je dois souffrir, j'en payerais le prix.
Je devais savoir s'il était aussi perdu que moi, si nous étions deux dans cette situation complètement délirante ...

Je devais lui parler en face à face, c'est donc sans réfléchir et oubliant la tenue dans laquelle je me trouvais que j'ouvris la porte de la salle de bain. Il était là en face de moi.
Il s'était changé, il portait une chemise qui lui allait à ravir, si cela n'est qu'un mensonge, pourquoi se donnerait-il autant de mal pour que cette soirée soit parfaite.

" - S'il te plait, dis-moi la vérité "

Je ne détournais pas mon regard du sien, je voulais qu'il soit sincère avec moi, comme je l'ai été tout à l'heure en lui disant que j'étais là s'il avait besoin d'aide et que je ne parlerais à personne de son lourd secret.

Ginny mit si longtemps à lui répondre que Drago crut qu'elle avait transplané pour ficher le camp.

" - Pourquoi m'as-tu aidée ? "

Ah non. Elle était toujours là. Sa voix tremblait moins, comme si elle était plus lucide que tout à l'heure. Et elle avait toujours cette question à laquelle il hésitait à répondre car le faire signifierait s'avouer réellement les raisons de son changement de comportement.

" - Qu'est-ce que cela signifie ? " insista-t-elle.

Le blondinet poussa un petit soupir et posa sa main gauche et son front contre la porte qui le séparait de la demoiselle.
Que pouvait-il lui dire au juste ? Il était en train d'organiser ses pensées pour les mettre en mot lorsqu'il entendit le verrou cliqueter lenteur. Elle sortait ? Apparemment. La poignée ronde tourna et le battant s'ouvrit Ginny en... Quoi ?! Drago fit un pas en arrière, les yeux écarquillés, en jetant un regard à gauche puis à droite comme pour s'assurer qu'ils étaient toujours seuls. La jolie rousse était enroulée dans une grande serviette de bain toute blanche et lui faisait face en le fixant obstinément.

" - S'il te plait, dis-moi la vérité "

Hey mais comment voulait-il qu'il parvienne à se concentrer avec une telle vision ?
Le jeune homme se recula jusqu'à s'adosser au mur. Deux pas le séparaient d'elle maintenant. Il ne voulait pas être impoli mais il ne parvint pas à empêcher son regard perçant de glisser de son visage dans son cou puis sur son épaule, son bras et jusqu'à ses longues jambes parfaites. Son coeur battait furieusement dans sa poitrine quand il réalisa que, même sans l'artifice des vêtements, elle était divinement belle.
Sagement plaqué contre le mur et sans parvenir à détourner ses yeux de son cou blanc duquel à partir de cette minute il rêverait certainement toute sa vie d'embrasser, il murmura tout haut ce qu'il pensait tout bas :

_ Tu es magnifique...

Entendant sa propre voix, il sursauta, rougit légèrement de honte et détourna la tête pour fixer le sol.
Elle voulait des explications ? Il allait lui en donner. Après tout, il n'avait plus rien à dire qu'elle n'ait déjà entendu au bar.

_ Je t'ai aidée parce que... parce que... j'ai eu envie de le faire. Il y avait ce type, tu étais ivre et il te... il te... Enfin, tu vois. Si je ne l'avais pas fait, tu crois que quelqu'un s'en serait chargé ?

Rien n'était moins sûr vu le manque de solidarité dont faisaient preuve les êtres humains du XXIème siècle. Drago aurait peut-être pu s'arrêter là mais il poursuivit :

_ Ça signifie juste que... enfin... hum, je ne pouvais pas te laisser toute seule. Etre seul ce n'est jamais une bonne chose, et j'en sais quelque chose.

Drago osa jeter un coup d'oeil à Ginny pour voir si elle l'écoutait et il remarqua qu'elle ne l'avait toujours pas quitté des yeux. Il déglutit et fronça les sourcils pour murmurer :

_ Tu ne me dois absolument rien, si c'est ça qui t'inquiète. Quand tu ira mieux, tu fera ce que tu veux. Tu pourra prétendre que ce n'est jamais arrivé et continuer de me voir comme un monstre...

Mensonge. En réalité, ça lui ferait énormément de peine si Ginny continuait de l'ignorer après cette soirée.

Lorsque je le vis s'adosser contre le mur, je finis par comprendre que ma tenue pouvait le déranger, je n'étais pas assez lucide pour y avoir pensé. La question ne concernait pas ce sujet, je lui avais demandé de me dire la vérité, toute la vérité.
J'espère qu'une seule chose, qu'il m'avoue que c'était du pur hasard qu'il se retrouve dans ce même bar que moi, qu'il m'avait aidé, car il voulait m'aider ... et pas uniquement par devoir envers les mangemorts. Je sais très bien que je serrais une belle prise pour les serviteurs de Voldemort. J'espère de tout mon coeur que je me trompe et qu'il s'agit d'autre chose.

Il venait de m'avouer que j'étais magnifique, ce qui me fit sourire, mais je ne devais pas dévier de mon objectif. Lui aussi était magnifique habiller ainsi, j'ai l'air ridicule à côté de lui avec mes vêtements rester sur le lavabo et qui sentent l'alcool.

" - Sans toi je ne sais pas où j'aurais terminé la soirée "

C'est vrai sans lui, il aurait pu se passer toute sorte de choses. Et pas très agréable à imaginer. Cela ne correspond pas du tout au Drago que je connais, c'est pour cela que je veux qu'il me certifie qu'il a fait ça par pur hasard et non par un plan qui avait été calculé depuis le début.

Il répondit à ma seconde question qui me laissa silencieuse, il ne voulait pas me laisser seule, comme il l'as toujours été ... Mon regard était posé sur cet homme plus qu'attirant. Je crois bien que je viens d'avoir ma réponse, j'avais pu voir dans ses yeux, que Drago était sincère. Un mensonge aurait vite été démasquée.

J'avais tellement envie de m'approcher de lui pour le remercier, mais je n'osais pas bouger de l'endroit où j'étais, en l'occurrence, à l'entrée de la salle de bain.

"Tu ne me doit absolument rien, si c'est ça qui t'inquiète. Quand tu iras mieux, tu feras ce que tu veux. Tu pourras prétendre que ce n'est jamais arrivé et continuer de me voir comme un monstre..." Cette phrase me fit presque perdre l'équilibre. Il pensait vraiment que j'étais ce genre d'individu. Loin de là ...

" - Pour qui me prends-tu ? Tu es venu m'aider ce soir et je ne sais toujours pas comment te remercier, mais je ne veux pas que tu penses ça de moi, je t'aiderais, je suis ton amie maintenant "

Mais une petite voix dans ma tête espérant plus qu'une simple amitié, *Ginny arrête tes idioties maintenant* qu'est-ce qui me prenait de parler ainsi, mais je ne sais pas si cela est à cause de mon idiotie de ce soir, mais je le trouve si attirant, si séduisant. Il avait été adorable, attentionné avec moi. Un parfait gentleman.

La sonnette résonna dans toute la maison, notre repas venait d'arriver, je détournais mon regard de Drago, essayant de me cacher. Je me sentais mal à l'aise en face à lui et je sentis ma température augmenter, il me faisait un effet que je n'avais jamais ressenti auparavant.

" - Je vais m'habiller je te rejoins tout de suite "

Je compris que la situation était difficile pour lui. Même si j'étais une Weasley, je suis avant tout, une femme en serviette de bain en face d'un jeune homme.
J'étais soulagée et heureuse. Mes craintes étaient infondés, Drago n'avait fait cela uniquement pour me venir en aide. Je ne pouvais plus m'arrêter de sourire, j'étais telle une petite fille impatiente d'ouvrir ses cadeaux de noel.

" - Pour qui me prends-tu ? Tu es venu m'aider ce soir et je ne sais toujours pas comment te remercier, mais je ne veux pas que tu penses ça de moi, je t'aiderais, je suis ton amie maintenant "

Le coeur de son interlocuteur eut un raté. Son quoi ? Son amie ? Ginny Weasley l'amie de Drago Malefoy. Cette phrase ne sonnait-elle pas un peu bizarre ? Pour le blondinet, si. Énormément même. Mais c'était un son tout nouveau qui était particulièrement plaisant à entendre. Il sentit ses joues s'empourprer et dut encore détourner les yeux. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire touchant qu'il ne put réprimer.

La sonnette de l'entrée signala que le livreur de pizza était là.

" - Je vais m'habiller je te rejoins tout de suite "

Quand Ginny tourna les talons, Drago fut foudroyé par une peur insensée : et si elle l'abandonnait ? Il n'y avait aucune fenêtre dans la salle de bain et elle n'avait pas sa baguette avec elle, où serait-elle allée ?
Dans un élan désespéré, le jeune homme la rejoignit avant qu'elle ne passe le seuil de la salle de bain. Il passa ses grands bras de chaque coté d'elle et ramena son dos contre son torse pour l'étreindre. Il avait croisé ses bras sur la poitrine de la demoiselle et posé ses mains sur chacune de ses épaules. Puis il se pencha légèrement pour venir calé sa tête dans son cou, effleurant de ses lèvres enfin cette peau blanche tant désirée. Toutefois, ce n'était pas un baiser. Il avait laissé sa bouche en suspension au dessus de ce cou tentateur et elle n'effleurait la peau que lorsque le jeune homme expirait. Son souffle chaud faisait frissonner Ginny, réaction toute naturelle et physique mais qui lui fit diablement plaisir.

_ Merci, murmura-t-il en caressant doucement son épaule.

Franchement, il en fallait peu à présent pour qu'il l'oblige à se retourner afin de lui donner un long et brûlant baiser. Comme Ginny était tournée vers l'intérieur de la salle de bain, elle pouvait voir dans le reflet de la glace au fond de la pièce, le jeune homme penché sur elle. Ses cheveux presque blancs mêlés à ses cheveux flamboyants se mariaient très bien ensemble.

Nouvelle sonnerie. Cette fois, Drago réagit. Il retira vivement ses bras, redressa sa tête pour quitter ce cou si accueillant et s'en fut vers la porte d'entrée. C'est encore drogué par le parfum de la peau de la belle rousse qu'il ouvrit, régla les pizzas au livreur impatient et retourna à l'intérieur pour les aller les poser sur la table dressée.
Toutes les fibres de son être attendaient avec impatience le retour de Ginny à ses cotés.

Voir Ginny arriver avec l'un de ses pulls lui fit esquisser un petit sourire de béatitude. Il était un peu trop grand pour elle mais peu importait. Elle restait très jolie.

_ Non, c'est bon, répondit-il simplement lorsqu'elle s'inquiéta de l'avoir dérangé en le prenant.

Il était en laine d'un gris moyen avec un fin liseret bleu au col et aux manches. Drago ne l'avait presque jamais porté, privilégiant ses costumes noirs et tristes pour coller au personnage qu'on voulait le faire jouer.

" - Je tenais à m'excuser pour mon attitude de ce soir et encore une fois à te remercier de ne pas m'avoir laissé dans la rue, j'aurais été capable de dormir dehors "

Les excuses de la demoiselle furent accueillies par un hochement de tête muet et gêné puis le locataire des lieux vint s'asseoir à la table afin qu'ils commencent à manger.
Ce faisant, Drago observa son invitée à la dérobée, entre deux bouchées. Elle semblait avoir repris un peu conscience. Peut-être même - mais il n'osait pas vraiment l'espérer - qu'elle appréciait le moment présent sa compagnie. Angoissé par ce long silence, le blondinet avala ce qu'il avait dans la bouche et dit d'une voix hésitante en désignant de sa fourchette les trois boites de pizza empilées :

_ J'en ai pris plusieurs car je ne savais pas celles que tu aimais...

Il se moqua de lui-même en secouant la tête d'un air navré et marmonna :

_ ... c'est probablement ridicule...

Comme c'était la première que Drago s'occupait de quelqu'un d'autre que lui-même, il n'arrivait pas bien à distinguer la limite qui marquait l'excès d'attention. Là en revanche, il avait encore un peu de marge et puis sa gaucherie dans leur relation naissante le rendait vraiment touchant.
Que pouvait-il dire d'autre ? Il ne pouvait pas parler de sa famille et il ne savait pas ce qui plaisait à la rousse divine installée en face de lui.
Indécis, il se mordit la lèvre inférieure en fronçant les sourcils.

De quoi parlait le film qu'ils étaient en train de regarder ? Drago n'en avait pas la plus petite idée. Il était entièrement concentré sur la jeune femme qui était assise à trente centimètres de lui sur le canapé. Ses yeux océan fixaient pourtant bel et bien l'écran, mais c'était un leurre. En réalité, il l'observait à la dérobée, sans en avoir l'air.
En tendant la main, il pourrait facilement attraper la sienne. Oui mais c'était bien beau de le faire... Et après ? Comment réagirait-elle d'abord ? Non, mieux valait être sage. Elle venait juste de lui dire qu'elle voulait être son amie. C'était déjà bien pour lui qui n'avait rien. Chercher plus aurait sans doute été dépêcher les bornes.

Il s'y était résolu quand la demoiselle se sentit de se lever pour une raison qui lui échappa. Elle dut le faire trop rapidement car la tête lui tourna et, prise d'un vertige, elle se laissa de nouveau tomber sur le canapé. Enfin, sur les genoux du jeune Malefoy plutôt.
Surpris, Drago passa un bras dans son dos pour qu'elle ne bascule pas en arrière.

" - Je suis vraiment désolée, encore ces fichus vertiges "

Le jeune homme la fixa d'un air faussement outré et dit :

_ Je ne sais pas si je vais te pardonner cette fois-ci...

Si, Drago Malefoy était capable de faire de l'humour. C'était si surprenant qu'il y eut un petit silence.
Bon... Une jolie jeune femme était juchée sur ses genoux et ne semblait pas prête à en descendre. Qu'est-ce qu'il allait faire ?
"Fais ce que tu veux, petit crétin" marmotta sa conscience boudeuse qui avait complètement abandonné de le raisonner.
Ce qu'il voulait ? Il n'allait pas se le faire dire deux fois...

Sans rompre le contact de leur regard, le blondinet porta une main dans le cou de Ginny et caressa sa mâchoire avec son pouce. Pourvu qu'elle ne le repousse pas. Il n'était plus à une humiliation près de sa part mais là, ça lui causerait une peine sans précédent.
Cédant au désir qui le tiraillait depuis quelques heures déjà, le Mangemort fit basculer la jeune Weasley complètement sur lui afin de mettre leurs visages à niveau. Puis il pencha le sien pour venir donner à ses lèvres un long et sage baiser. Une alarme s'alluma en lui pour lui signaler qu'il faisait une erreur mais il s'empressa de la faire taire. Mangemorts, Aurors, Voldemort, Potter, Malefoy, Weasley... Il se foutait de tout à cet instant. Il n'y avait plus que Ginny et lui. D'ailleurs, il remonta sa main jusque sur sa nuque pour l'enfouir dans ses cheveux de feu et son baiser devint un peu plus pressant.
Il finit par libérer ses lèvres pour leur donner encore un court baiser cette fois-ci et posa son front contre celui de Ginny pressée contre lui. Après quoi, il murmura d'une voix charmeuse où perçait l'excitation :

_ Je n'arrive pas à croire que j'ai fait ça... Le pire, c'est que je meurs d'envie de recommencer.

Cette déclaration sonnait comme une demande de permission. La jolie rousse allait devoir faire bien attention à sa prochaine réplique parce que personne ne serait capable de dire jusqu'où Drago prendrait la liberté d'aller...

" - Au lieu de discuter, embrasse-moi "

Bien mon capitaine ! Mais Ginny avait de nouveau sur ses lèvres avec une avidité qui le rendait euphorique. Au début, il n'était pas très sûr de lui parce que bon, Ginny éavait quand même bien bu, et il ne voulait pas profiter de la situation. Certes il lui arrivait parfois d'être vil, mais jamais à ce point-là quand même. Cependant, la rouquine avait l'air tout à fait consciente de ses actes à présent alors il se sentait libéré de toute réserve.
La dernière des Weasley enroula ses bras autour de son cou pour se presser contre lui et l'embrasser avec plus d'application. Ce moment était parfait, et pourtant il continuait de s'améliorer...En effet, Ginny fit glisser ses mains jusqu'à sa boutonniière pour défaire un à un les boutons de sa chemise. Drago ne s'était montré aussi docile. Quand elle fit sauter le dernier, elle passa ses doigts froids sur son torse jusqu'à le faire frissonner de plaisir. Comme preuve de son excitation, Drago lui mordilla légèrement la lèvre inférieure.

D'un geste vif, il fit passé le pull gris qu'il avait passé à Ginny par dessus sa tête pour l'en débarrasser. Il n'en pouvait plus de ces entraves vestimetaires. Il lui restait encore ton petit haut dont le col en V lui laissait suffisamment de marche de manoeuvre pour patienter encore un peu. Passant un bras sous ses fesses et un autre derrière sa tête, Drago la renversa sur le canapé tout en cuir en prenant bien garde de ne l'assomer nulle part. Puis il se mit à califourchon sur elle sans l'écraser. Il retira complètement sa chemise pour la laisser choire sur le tapis et se pencha vers Ginny pour l'embrasser de nouveau avec passion. Cette fois-ci, il envoya même sa langue flirter avec la sienne.
Le jeune homme fit ensuite descendre ses baisers le long de sa mâchoire pour terminer la course de ses lèvres dans son cou. L'embrasser était aussi plaisant qu'il se l'était imaginé. Son désir pour la rouquine allait bientôt lui faire perdre tout contrôle.
Il glissa une main sous son petit haut pour aller caresser son ventre plat incroyablement doux tantdis que sa main gauche courait sur la cuisse de la demoiselle par dessus ses jean's.

" - Je crois bien que tu peux dire au revoir à ton héritage " murmura Ginny d'une voix suave à son oreille.

Drago cessa immédiatement ses baisers dans son cou pour se mettre face à elle et la considérer avec le plus grand sérieux. Ses yeux océan plongés dans ceux de la demoiselle, il entreprit de caresser ses cheveux et vint frotter avec douceur son nez au sien.

_ Je crois que... j'ai trouvé quelque chose de plus précieux en fin de compte...

C'était peut-être tarte mais il n'empêche que c'était le plus grand compliment qu'il puisse faire étant donné la fortune colossale de la famille Malefoy. Il avait bien réfléchi et disposer de tout cet argent ne l'avait jamais rendu vraiment heureux alors qu'être avec Ginny oui. Tous les gallions d'or de la Terre ne suffirait pas à combler le trou béant de son coeur. Ces dernières minutes passées avec Ginny avaient déjà commencé à le reboucher. Ça prendrait du temps mais il sentait que c'était possible.
Drago sourit à la demoiselle qui lui faisait tant de bien et se pencha de nouveau pour lui donner un long baiser amoureux et reprendre ses caresses sur sa cuisse. Lorsqu'il l'entendit étouffer un gémissement, il sentit son excitation personnelle grimper en flèche.

Quand la divine rousse le stoppa pour le forcer à se relever, Drago fronça les sourcils. Quoi ? Qu'est-ce qu'il avait fait ? Heureusement, elle ne s'en allait pas. Elle enlaça son cou et lui vola un baiser. Le jeune homme referma ses bras sur sa taille pour la coller à lui.

" - Où est ta chambre ?? "

Ginny était directe et ce n'était pas pour lui déplaire. Il l'embrassa à son tour et lui prit la main pour l'entraîner dans la pièce qui faisait face à la porte d'entrée. Au lieu d'allumer le plafonnier, il éclaira la petite lampe de chevet qui créait une ambiance plus intime. La chambre n'avait aucune marque de personnalisation. Il y avait des rayonnages mais ils étaient vides. Une plante verte dans un coin qui semblait increvable. Le lit était grand et imposant. Son cadre était en bois noir et la literie dans les tons de kaki et de coquille d'oeuf.
Drago resta d'abord debout à coté et attira Ginny vers lui. Glissant une main sous son haut pour venir caresser son dos et une autre plus hésitante sur ses fesses, il entreprit de lui picorer le cou.

_ Tu es sûre ? souffla-t-il alors qu'il ne voulait pas connaître la réponse.

Il déposa des baisers sur sa mâchoire puis sa joue pour remonter sur son oreille pour la mordiller très légèrement et lui susurrer si bas que même quelqu'un qui se serait trouvé à coté n'aurait pas pu entendre :

_ J'ai vraiment envie de toi...