Ce matin-là, Kimberley s'était réveillée à l'aube. Elle avait très mal dormi. Dans la matinée, elle avait accumulée les problèmes : elle s'était disputée avec sa camarade de chambre, avait récolté une mauvaise note en Métamorphose, s'était fait ridiculisé par deux filles superficielles dans le couloir et pour finir elle avait reçu une lettre de ses parents. La dernière étant la pire de ses mésaventures, elle n'avait pas encore ouvert la lettre. Elle ne savait même pas si elle allait le faire. Jusqu'à maintenant elle avait déjà changé d'avis une dizaine de fois.

Voilà pourquoi, elle avait décidée de changer d'air et était partie seule à Pré-Au-Lard dans le but de se changer les idées et de réfléchir un peu. Elle appréciait la compagnie des gens, et était rarement seule. Mais il y de ces moments, où la solitude s'impose. Elle n'avait dit à personne l'arrivée de cette lettre. Non, elle n'aimait pas parler d'elle, se plaindre. Elle avait toujours peur d'ennuyer les gens et avait la mauvaise habitude de sourire quand ça n'allait pas. Ses amis étaient pourtant à son écoute. Mais au fond, elle ne se sentait pas entièrement soutenue. Elle avait toujours besoin de plus et se lasser trés souvent des routines. Elle avait besoin de rencontrer de nouvelles personnes différentes.

Elle marchait donc, d'un pas calme et l'air pensive dans les rues de Pré-Au-Lard. Elle ne prêtait aucune attention à ce qui l'entourait. Des gens marchaient, riaient autour d'elle; les magasins se succédaient.

Kimberley continua à errer sans but pendant un long moment. Elle était plongée dans ses pensées, et l'air frais lui faisait un bien fou. Elle marchait d'un pas rapide, tournant à gauche puis à droite sans y réfléchir... Elle connaissait bien Pré-Au-Lard, avait pour habitude de s'y rendre régulièremment pour aller prendre un verre au Chaudron Baveur, racheter quelques fournitures ou simplement se promener.
Tout en continuant sa marche, Kimberley regarda peu à peu le paysage qui l'entourait. Elle était dans une petite rue complètement déserte, sombre, peuplée de vieilles maisons qui paraissaient inhabités mais d'où sortaient des bruits à glacer le sang.
Elle ignorait complètement où elle se trouvait. Elle se maudissait d'être aussi étourdie et stupide pour ne pas avoir regarder où elle allait. Elle avait marchait à bonne allure et longtemps, était-elle loin du centre ? Elle n'en savait rien.
D'un mouvement automatique elle saisit sa baguette magique qui se trouvait dans la poche de sa robe. La tête tournée vers le mur elle entendit des pas s'approchaient. Elle n'avait pas peur, non. Elle était en sixième année à Poudlard et n'était pas de nature angoissée.
Elle allait se retourner lorsqu'elle entendit une voix :

- Tu...Tu es perdu ?

Elle se décrispa et déserra ses doigts du manche de sa baguette et se retourna afin de faire face à cette personne. C'était un jeune homme, qui paraissait plus âgé qu'elle...

- Je... Oui, je crois que je suis perdue. Je marchais sans regarder où j'allais et je... me suis retrouvée ici. Savez-vous si le centre est proche ? dit elle.

La jeune fille remarqua que le jeune homme la regardait, cela ne la dérangeait pas. Elle le regarda à son tour, il était beau, trés beau même. Il se mit à sourire, à lui même ou à elle; elle n'en savait rien. Elle avait relaché sa baguette. Mais pourquoi ? Elle ne savait rien de cet homme. Il pouvait être n'importe qui, et en la présence d'un connu Kimberley était généralement sur ses gardes. Mais là, elle ressentit une chaleur à l'intérieur de son corps, une sorte d'assurance.
Elle lui rendit son sourire, un sourire sincère. Elle ignorait tout de cet homme. Mais se senit tout d'un coup rassuré. C'était étrange et à la fois trés agréable.
Kimberley était une jeune fille trés mature pour son âge. Livré à elle même et abandonné récemment par ses parents elle était obligé de se débrouiller seule, et de se montrer adulte.
En un geste anodin, il lui prit doucement sa main. Elle le laissa faire, elle qui avait l'habitude d'être réservée. Elle n'était pas de nature à être démonstrative. Elle sentit que le jeune homme désirait simplement la rassurée.
Il lui dit qu'il l'aménerait où elle voulait. Elle avait dit vouloir retrouver le centre de la ville. Mais elle réalisa qu' elle ne savait pas où allait. Néanmoins elle le laissa la guider. Après quelques instants elle lâcha :

- Je ne sais pas ce que je veux...

Ce qu'elle voulait dire par là ? Elle ne savait pas où elle voulait aller, ce dont elle avait envie, si elle allait ouvrir cette lettre, si elle allait y répondre, si elle avait envie de connaître ce jeune homme, si elle voulait s'enfuir en courant.... Ce dont elle était sûre c'est qu'elle ne voulait pas lâcher sa main, et qu'elle ne voulait pas voir cesser son sourire.

Il s'arrêta, comprit sa demande et lui demanda trés clairement sa destination souhaitée. Elle eut un instant de réfléxion, puis lanca :

Je veux aller dans un bel endroit, où seul la splendeur règne. Où il n'y a personne... Je veux pouvoir crier de toutes mes forces pour expulser cette rage inconnue qui se trouve à l'intérieur de moi. Je veux pouvoir courir, danser, chanter sans que personne ne me fasse de réfléxion.

Kimberley était trés souvent trop spontannée dans ce qu'elle disait. Elle regrettait par la suite ces paroles et s'empressait de se justifier. Mais à ce moment là, elle ne ressentie aucune honte ni peur de passé pour une folle hystérique. Le calme du jeune homme lui faisait du bien, elle-même était plutôt posée. Mais dans ces moments de doutes et d'énervement elle devenait si étrange qu'elle préférait s'enfuir. Elle n'aimait pas qu'on la voit ainsi, sans son masque de bonne humeur. Elle ne laissait jamais paraître un signe de tristesse. Et ceux qui avaient percés sa carapace, découvert qui elle était réellement se comptait sur les doigts d'une main. Elle était bien plus fragile et instable qu'elle ne voulait se l'admettre. Elle rajouta :

Tu connais, toi, un endroit comme celui ci ? Toi, qui veux m'emmener où je le désires.

Elle le fixa, sans ciller attendant une quelquonque réaction.

Le garçon la fixait avec insistance. Dans de pareilles situations, normalement, Kim se serait posé des questions sur cet homme. Elle se serait montrer méfiante. Mais elle était en quelque sorte, dans un état second. Serais-ce un sortilège qu'on lui aurait lancé ? Ou simplement cette fatigue qui s'était abbatue sur elle dès le matin qui l'a rendait ainsi ?

Elle n'en savait rien, mais ne se posait pas trop de questions. Elle n'avait en tête que le visage de ce jeune homme pour le moment. Ces pensées noires qui l'avaient conduits jusque dans ce quartier reculé de Pré-Au-Lard était parti.

Néanmoins, elle se sentait parfaitement consciente. Seulement, elle n'agissait pas comme à son habitude. Elle se sentait trés libre, très sûre d'elle. Tenir la main d'un inconnu, un homme, plus âgé qu'elle. Pourquoi l'aidait-il et pourquoi s'intéressait-il à elle ? Ces questions ne lui semblaient pas utiles. Elle semblait persuadé que les intentions de cet homme ne pouvait être que bonnes. Alors qu'elle avait appris, que dans le monde des sorciers comme dans celui des moldus, les personnes honnêtes qui agissent sans intérêt son très rare. Elle-même ne pensait pas appartenir à cette catégorie. Elle aimait enfreindre les lois, s'amusait et pouvait mentir.

Pour son plus grand plaisir, le garçon lui annonça qu'il connaissait un jardin qui répondrait à ces nombreux désirs. La jeune Serdaigle se mit à sourire plus encore. Elle avait besoin d'un changement d'air, cette rue l'oppressait, sa situation également. Elle voulait être éblouie par la beauté d'un paysage, comme il semblait lui promettre.

J'ai tout mon temps. Emmène moi dans ce lieu.

Elle sentait déjà que cette journée qui avait si mal commencé, venait de prendre un tournent. Elle savait, que ce jeune homme y était pour beaucoup et qu'ils allaient certainement apprendre à se découvrir l'un et l'autre.

Il lui sourit, et sans un mot commença à la guider. Cette ville cachait en elle des secrets trés profonds, ça elle le savait. Elle avait déjà pris plaisir à en découvrir quelques uns. Mais elle allait bientôt en découvrir un qui allait la remplir de bonheur.

Soudainement, l'inconnu s'arrêta et lui demanda de fermer les yeux. Impatiente, Kim joua le jeu. Elle sentit comme une poussée d'adrénaline en elle. L'excitation était à son comble. Elle savait qu'il s'agissait d'un jardin. Dans le monde des moldus, il serait absurde de s'enthousiasmer autant pour quelque chose comme cela. Mais dans son monde à elle, celui des sorciers, les choses étaient bien différentes. Et elle s'attendait à quelque chose de merveilleux.

Ils avancèrent encore un peu. Il lui demanda de rouvrir les yeux, ce qu'elle fit immédiatement. Elle ouvrit la bouche de stupéfaction. Le spectacle qui s'offrait devant eux était époustouflant. C'était un immense parc, de multiples couleurs, avec toutes sortes de végétaux fantastiques. On pouvait y entendre des chants d'oiseaux, trés doux.

Whoa... fut le seul son qu'elle fut capable d'émettre.

Elle se mit à rire, sans raison particulière. Ce paysage lui procurait un trés grand apaisement. Et son mal de crâne si tenace dans le début de matinée, avait disparu. Elle regarda le jeune homme qui se tenait à côté d'elle. Il la regardait toujours, de son regard si intense. Elle s'assit par terre, leva sa main en direction de l'inconnu pour qu'il fasse de même. Elle avait terriblement envie de le connaître à présent qu'elle avait retrouvée la sérénité.