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 Tentations(fe)

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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mar 23 Mar - 0:59

Satisfaisants et intéressants échanges. Ainsi, elle le classait parmi les drôles de numéros… Elle ne savait pas à quel point il l’était…
La séance des lunettes avait été savoureuse. Ensuite elle s’enquit de ce qu’il avait fabriqué et Andreï dut avouer n’avoir eu à sauver qui que ce soit d’autre qu’elle:


Ah bon ! Je suis la seule…Seigneur, que c’est flatteur. De là à supposer que je suis en dette avec toi, il n’y a qu’un petit effort d’imagination…Oui, au moins ces quatre là, je ne les reverrai pas de sitôt collés à mes basques…Je me demande bien ce qui leur a pris ! Mais enfin…

*Au moins, elle n’est pas narcissique…*

Très naturellement, il lui prit la main pour quitter ce pont. Autant jouer la comédie à fond. Elle ne la retira pas, ce que Sander jugea comme étant un point de plus.

Je ne sais pas ce que tu penses faire mais moi je vais à ma cabine, me doucher et me changer. Remarque tu devrais faire la même chose, dans cette tenue tu vas causer des ravages sur ces pauvres femmes.

Ah… ? Elle le trouvait donc sexy ? Intéressant aussi, ça.

J’aime être ravagé… parfois. Tout dépend par qui… N’avons-nous pas là un point commun ? (œil de velours amusé) Ton programme est tentant. J’en ai un peu marre que l’on me fixe trop longtemps. J’ai des tendances… paranoïaques, mais je me soigne. Tu fais quoi ce soir ?

La bonne question…je n’en sais rien. Sans doute explorer un autre restaurant, après faire un petit tour par là…Qui sait si tenter ma chance au casino ? Et après ?...Ça dépendra…si j’ai de la chance je ferai la fête. Et si je perds ? Ma foi, se souler est un recours de grand secours en ces cas…Mais pas de souci, je le ferai toute seule chez moi, sans besoin de me donner en spectacle en dansant sur les tables !

J’adorerais ça, te voir danser sur une table ! Ne me tente pas d’aider ta malchance. Il y a tant de choses à faire, à oser, seul ou… accompagné. Pas de table pour moi, trop peur de casser cette figure que je viens à peine de récupérer. Je me verrais bien en cambrioleur… J’ai pu juger de l’inefficacité des mesures à bord. Imagine la tête de la rombière que l’on vient de croiser si ses « chers » diams venaient à disparaître.

Ils imaginèrent plusieurs folies pendables avant de se retrouver encore devant la porte de Sam :

Besoin d’un coup de main pour frotter ce dos adorable ?

Merci, Andrei…Non, je n’ai pas besoin que tu frottes mon dos, très gentil de ta part de le demander. Tu es plein d’attentions dignes d’être tenues en compte...mais pour le moment, chacun savonne son dos et tout le monde content.

J’ai encore une méchante raideur qui m’oblige à requérir de l’aide... Mais tant pis, je sonnerai la camériste... elle est très dévouée... craquante aussi. On dîne ensemble ?

Elle le convoqua pour 19heures. Il serait prêt.
L’après-midi était bien avancée mais laissait encore une large marge de possibilités d’activités.
Après une douche écossaise très revigorante, Andreï dépouilla son courrier, peu de chose en comparaison à au volume reçu habituellement avant cet « accident ».


*Pourquoi t’étonner ? Ils ne savent pas que tu es à nouveau opérationnel…*

L’idée l’emballa et il sauta sur son portable. Le code allait circuler, des mails s’échanger. La vie reprenait son cours :

Epervier au nid. Actif 100% d’ici une semaine. Attends propositions et tarifs.

Quelques clics, vive le Net, Andreï se sentit branché au top.
Pile poil à l’heure, il se présenta devant une Sam époustouflante. Son sifflement admiratif fit monter un fard digne de la robe arborée :


Divine ! Je suis comblé !

Il présenta son bras qu’elle accrocha sans complexe. Pourquoi ne pas l’entraîner direct chez lui ? Plusieurs raisons s’y opposaient. Sam n’était pas disposée, il le pressentait et entretenir ce « petit » jeu était très stimulant. Sa suite était aussi un peu en désordre après le passage de la camériste, mais qui s’en soucierait ?
Sanders avait simplement réservé un balcon innocent, intime, où ils purent déguster ensemble un savoureux vin de Champagne.
Ciel clément, mer d’huile amenèrent la conversation sur des sujets divers.


Tu t’y connais en astronomie ? Le contraire m’aurait étonné. Dis-moi ce que tu vois…

Les étoiles s’identifièrent peu à peu. Parfois, il corrigea mais le plus souvent, elle tapait dans le mille. Un jeu comme un autre… Rarement Andreï était tombé sur des filles assez intelligentes pour son niveau. La plupart se disaient intello mais leur bêtise se révélait assez tôt, hélas. Là, Miss Forrester battait des records peu égalés.
Il eut un peu la nostalgie d’un certain dîner avec une charmante Natasha… Celle-ci rivalisait bellement, en tout cas.


Oui, je suis fan des bateaux. Quand je serai out du circuit des affaires, je ferai sûrement ce que j’ai toujours eu envie de faire : une course en solitaire. Ce tour du monde était destiné me rendre en vie : je suis servi.

Ils parlèrent littérature et sports, là à nouveau il s’étonna de la proximité de leurs goûts communs.
Le service était parfait, les plats impeccables, Andreï avait chaud. La température n’y était pour rien, il se sentait doucement dériver ailleurs.


*T’es pas dans ton état normal mon vieux. Reprends-toi ou pour la 1ère fois de ta vie tu vas tomber amoureux*
On rejoint les autres ?


La réponse fut oui, à sa demi-satisfaction. Il avait besoin d’air, de faire le point, s’oublier.
Nuit folle, nuit d’ambiances mitigées. Il rit comme un fou en la voyant miser à fond à la table de black jack et empocher le pactole. Danser avec elle se révéla meurtrier à son encontre :


*Tu dérailles complètement… C’est bon de dérailler*

Un baiser sur l’oreille, un autre dans le cou… Elle n’était pas rétive, ni consentante non plus.
Retour doucereux au pont supérieur, examen du ciel, l’alcool avait coulé à flots pour les deux :


Demain nous aborderons le Brésil. On y fera quoi ? De folles baignades sur ces plages ? Du shopping ? Dis-moi ce que tu veux, je suis prêt à tout t’offrir…

C’était si simple de l’enlacer et de l’embrasser. Doucement, langoureusement… Pas comme tantôt à la piscine, cette fois, il y mit beaucoup plus de conviction.
Aimer n’était jamais entré en ligne de compte dans la vie d’Andreï. Pour une fois, il apprécia cette façon d’aborder un autre horizon.
Ce serait à elle de choisir le moment idéal mais lui était conquis et heureux de l’être.
Bras dans bras sans promesse ni faux serments, ils se séparèrent une fois encore devant la porte de la demoiselle :


Tu sais Forrester, tu m’as taxé d’être un fameux numéro, je te retourne le compliment. Tu es... unique.

Un dernier baiser, il rentra seul dans sa cabine. Veste éjectée, scotch versé, il alluma un cigare se sentant heureux comme jamais. Amoureux ? Lui ? Peut-être, il n’en savait rien. Jamais il n’avait ressentit ça, l’impression de voler, d’être invincible… Tournant un moment en rond, assez perdu dans ses réflexions, il alluma le net, par réflexe. Un message… Amusé, il l’ouvrit. Du boulot ?

Chouette.

Héron à épervier. Demande urgente : 500.000 dollars. Cible : Forrester Samantha. Demande accord.

Hein ? Quoi ? Comment ? Ses doigts composèrent rapidement :

Accord. Demande infos.

Un dossier déroula, il lut et blêmit.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mar 23 Mar - 15:44

Pour un agréable début de soirée, celui là en fut bien un. Navigant dans une mer aussi calme qu’une tasse d’huile, sous un ciel généreux, la conversation se déroulait, facile, naturelle même si le charme jouait à fond, avec ou sans intention. Sam se devait de reconnaître que Sanders était un homme, en plus de très attractif, intelligent et cultivé. Avec lui, il aborder un thème quelconque était accompagné de l’assurance d’avoir la réplique voulue, rapide, sans fioritures. Le firmament dégagé de cette nuit parfaite ne manqua pas d’y jouer son rôle.

Tu t’y connais en astronomie ?

En buvant une gorgée de champagne, Sam sourit, ravie.

Je ne suis pas une experte reconnue mais oui…je m’y connais un peu !

Le contraire m’aurait étonné. Dis-moi ce que tu vois…

Était ce une espèce d’examen pour savoir si elle ne jouait pas les astronomes sans l’être, dans le pur but de lui plaire ? Sans doute mais Samantha n’était pas de celles qui se vexent pour si peu et en toute joie de cœur se lança dans sa petite description du ciel.

On peut sans doute commencer par Orion, c’est la plus connue de toutes…Et Canis Minor…un des braves toutous d’Orion…et là bas…

Tout y passa. Une ou deux erreurs qu’il releva, charmant, en lui donnant l’explication pertinente sans prendre un ton de « moi je sais tout » mais simplement celui d’un observateur plus avisé.

Merci, Andrei ! Pas de doute, cette nuit je m’endormirai en étant moins bête que ce matin.

Ils avaient ri et on avait oublié les étoiles pour aborder d’autres sujets plus terrestres pendant qu’on leur servait un succulent dîner.

J’aime la mer, mais enfin, on peut quand même s’en douter un peu. Faire de la plongée est un de mes passetemps préférés, entre nous, j’ai toujours l’espoir de découvrir l’épave d’un galion espagnol, un de tant qui ont fait naufrage au large des côtes de la Floride mais bien sûr il y a pas mal de monde avec la même idée. La concurrence est serrée là. Sinon, naviguer m’enchante. Gerry partage mes goûts, parfois nous embarquons sur notre voilier et allons jusqu’aux Bahamas…Tu aimes naviguer, Andrei ?

Sa réponse avait été très concluante.

Oui, je suis fan des bateaux. Quand je serai out du circuit des affaires, je ferai sûrement ce que j’ai toujours eu envie de faire : une course en solitaire.

Une idée tentante, oui. Je t’envierai. Ce doit être une expérience sublime, la mer, le ciel et toi, perdu dans cette immensité. Pourtant, à te voir à bord du QM2, on ne penserait pas à un navigateur solitaire.

Ce tour du monde était destiné me rendre en vie : je suis servi.

Elle avait souri, pas besoin de commentaires, il suffit d’un regard et ils se comprenaient au quart de tour. Andrei avait eu besoin de ce voyage, de ce monde grouillant autour de lui pour savoir qu’il apparenterait encore au monde des vivants. Sam ne fut pas dupe un instant : la rencontre avec Nate Davenport avait énormément aidé à ce retour en gloire. Bien entendu, elle ne pipa mot à ce sujet.

Qu’ils aient les mêmes goûts ou presque en beaucoup de chose ne la surprit pas. Elle se trouvait beaucoup d’affinités avec cet homme facilement qualifiable de mystérieux mais dont le charme sûr commençait à exercer une certaine fascination sur son bon sens.


*Ne sois pas sotte, Sam…Une fois le voyage fini et qui sait si bien avant, il aura trouvé quelque chose de plus amusant à faire !*

Mais pour le moment il était là et toute son attention se portait uniquement sur elle, ce qui avait pour effet de lui faire un délicieux frisson le long du dos. Le dîner se termina dans la meilleure des humeurs. Son regard avait perdu cette certaine froideur incisive du prédateur guettant sa proie et devenait plus doux, caressant parfois. Sam préféra penser à des lubies de son propre esprit.

*Bêta ! Que peut vouloir un homme comme celui là d’une fille comme toi…Enfin, tu t’imagines bien ce qu’il veut mais…Les types comme lui ne sont pas pour un sérieux agent du fisc, ma jolie…Amuse toi…Te fais pas un roman !*

On rejoint les autres ?

*Pourquoi pas ? Après tout…Que prétendais tu, rester là toute la soirée à vous regarder dans le blanc des yeux et parler d’astronomie ? Fais gaffe, Sam !*

Oui, bien sûr. Joignons nous à la fête !

Et ils l’avaient fait, en bonne et dûe forme. Pas de spectacle de magie, ce soir là. S’amuser semblait le mot du jour. Le casino était une tentation à laquelle elle céda sans arrière pensées. La chance était de son côté. Ses mises, chaque fois plus audacieuses, lui rapportaient déjà une somme rondelette quand sur un coup de tête, elle poussa tous ses gains sur la table et défia le croupier.

Le tout pour le tout !

Les cartes étaient bonnes. Elle en demanda tout de même une de plus après avoir échangé un regard ravi avec Andrei.

21 !, annonça le croupier, mademoiselle gagne !!!

On applaudissait sa chance et elle se trouva presque en train de rougir en groupant ses gains.


Ce n’est pas ce soir que je serai triste…mais j’abandonne là ! Je n’aime pas les revers de fortune !

L’esprit délirant, rien de mieux que s’adonner à la danse. Andrei se révélait comme un merveilleux partenaire et évoluer avec lui, parmi tout ce beau monde s’avéra toute une expérience…Sauf qu’au bout d’un moment, Sam avait la sensation de se trouver seule au monde avec lui, dans ses bras, sans protester quand sa bouche chaude atteignait son oreille, son cou, lui provoquant des frissons, lui faisant tourner la tête, l’emportant dans un tourbillon de sensations chatouillantes.

Le retour au pont s’imposait pour échapper à l’ambiance surchargée, au bruit, aux autres. Appuyés au bastingage, ils contemplèrent à nouveau les étoiles, la mer…

Demain nous aborderons le Brésil. On y fera quoi ? De folles baignades sur ces plages ? Du shopping ?

Levant vers lui un regard rêveur et rieur, Sam avait haussé à peine les épaules.

Je ne sais pas…On fera ce qu’on aura envie de faire…On se laissera porter par le moment, qu’en dis tu ?

Dis-moi ce que tu veux, je suis prêt à tout t’offrir…

La véhémence de ces mots la secoua, tout comme l’intensité de son regard, tout comme l’enlacer et l’embrasser de la façon dont il le fit, lui chavirant les idées, faisant son cœur battre la chamade folle, la bouleversant. Baiser intense, chaleureux, plein de conviction, qui se prolongea délicieusement, jusqu’à ce que Sam semble retrouver un peu de lucidité et mette fin à ce fougueux échange en se séparant de lui, faisant un effort pour dissimuler le trouble qu’il provoquait si bien.

Si nous voulons être en forme demain pour découvrir Bahia…il est grand temps d’aller se reposer.

La sagesse personnifiée. Andrei lui plaisait beaucoup, inutile vouloir se convaincre du contraire mais Sam n’était pas le genre de femme á se lancer tête baissée dans une aventure romantique rien que pour les battements de son cœur et quelques baisers. On l’avait souvent taxée de coincée…et quoi ? Ça lui avait évité pas mal de problèmes et de cœur brisé !

Andrei n’insista pas, face à la porte de sa cabine mais la surprit avec ses paroles.

Tu sais Forrester, tu m’as taxé d’être un fameux numéro, je te retourne le compliment. Tu es... unique.

Merci, Andrei. Toi aussi, tu es très spécial !

Un dernier baiser et chacun se retira dans ses quartiers.

Samba ! Samba !
Musique, soleil, joie de vivre, insouciance. Bahia en plein carnaval les avait accueillis à leur débarquement. Impossible de ne pas se laisser entrainer par l’allégresse régnante, si vivifiante et contagieuse. Foule bigarrée, haute en couleurs, délirante qui s’écoulait comme un fleuve trépidant dans les rues, au bord de la mer. Folle ambiance de fête.

Sam dansait sur place, riait, entrainait Andrei se faufiler entre ce monde insouciant.


Viens, je veux à tout prix manger des crevettes et des acarajés…Tu en as goûté ? Ce sont des délicieuses boulettes de haricots ! Miam…et ces délicieux petits trucs à la noix de coco…c’est fantastique ! Faut pas trop en manger…Ça fait des drôles d’effet parfois…C’est trop sucré !

Un de tant de marchands de nourriture fit son bonheur, dans un portugais approximatif mais compréhensible elle fit sa demande et se vit comblée par un plat de petites crevettes croustillantes d’une saveur épicée, inégalable.

Goûte moi ceci !, et d’en fourrer une dans la bouche d’Andrei, ce n’est pas exquis ?

Elle semblait un enfant en vacances qui déjouant la vigilance stricte de ses ainés s’en donnait á cœur joie, en mangeant avec les doigts, riant lorsque la sauce s’écoulait sur son menton et faisant des pirouettes pour éviter la voir tâcher sa robe. Aux délices culinaires s’en suivait, soif oblige après tant d’épices, une petite bière froide, bue au goûlot, avec beaucoup de science.

Mais au milieu de toute ce joie déferlante, Sam dut bien se rendre à l’évidence, que si bien Andrei suivait le mouvement, pour une raison qui lui échappait, ne semblait pas y prendre trop de satisfaction.

Des problèmes ?...Euh, sais pas mais depuis un bon moment…en fait même avant de quitter le bateau, tu avais déjà l’air ailleurs… C’est très gentil de ta part de m’accompagner mais si tu n’aimes pas tout ce boucan…Pas de souci, je ne me vexerai pas…retourne au bateau…Moi, je déambulerai un peu par là encore…Veux faire encore des photos pour les envoyer à Gerry…

Mais il tenait à l’accompagner, comme en craignant qu’il puisse lui arriver quelque chose.

Ne te fais pas de bile pour moi, Andrei…Ce n’est pas Sao Paulo ou Rio...Bahia est une ville assez sûre…et je sais quand même me défendre…

Il semblait n’en croire rien. Sam ne s’en plaignit pas. Chaque minute passée auprès de lui faisait grandir ce qu’elle commençait à sentir.

*Continue comme cela, ma vieille, dans un moment tu en es accro…Dans un moment ? Hum !*

Main dans la main, s’éloignant de la foule en liesse, ils marchèrent lentement au bord de la mer, mais il ne livra pas la raison de ses soucis…

Le lâchant, elle le devança de quelques pas et leva sa camera.

Allez…un sourire…J’adore quand tu le fais…

Il le fit mais ce sourire n’atteignit pas ses yeux…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mer 24 Mar - 0:13

La débâcle totale… Tout tournait si bien l’instant d’avant. Ils avaient renoués de la plus tendre des façons et vécu deux jours d’harmonie parfaite dont lui se souviendrait toujours. Puis… Catastrophe. Pour un bout de papier perdu, l’éclat le plus démesuré qu’il ait connu chez Nate.
Bon, au bout de 6 ans de vie commune, des tempêtes il en avait subies mais une pareille, jamais.
Constatant la disparition du plan, sa belle se transforma en une véritable furie.


Je vais t’apprendre ce que c’est se battre comme des chiffonniers, moi !…Je vais te faire la peau, Justin Davenport, la découper en lanières et la mette à boucaner au soleil…Non, mieux, je vais bouffer ton foie comme faisaient les Maoris avec les étrangers…Je…Je…VA AU DIABLE !!!

Et de se mettre à le vouer aux gémonies en dansant de façon délirante sur la plage.
S’il l’avait moins bien connue, Davenport aurait pu s’emporter aussi de se voir ainsi maltraiter.


*Bouge pas, faut que ça passe, c’est tout.*

Il se contenta donc de l’admirer dans sa splendeur furibonde et attendit impassible.

*Si ça tarde trop, je lui en colle une dont elle se souviendra. *

L’idée de lui flanquer une fessée magistrale le fit rigoler intérieurement mais la crise ne dura pas trop. Plus maîtresse de ses nerfs, elle l’apostropha sans aménité :

Magnifique…Faisons le bilan…Monsieur a paumé l’unique ressource existante pour nous tirer d’ici ! Je m’imagine que c’était une espèce de carte…ou sinon quoi ?

Un plan sur une feuille…

Je disais bien…et, ce serait trop d’optimisme demander si Monsieur a eu la digne et noble idée de mémoriser ce plan routier ?...

Non, j’y ai juste jeté un œil. A ce moment-là, railla-t-il quand-même un peu, je me demandais surtout comment te récupérer toi…

Tu avais la tête ailleurs !...Bravo…Génial !!! Alors Monsieur invente l’aventure la plus débile de tous les temps, paye certainement ce que vaut la peau des…

Fesses, tu peux le dire, et alors ? J’aurais fait n’importe quoi pour toi, et…

Répète que c’est ma faute et je te jure que c’est en veuve que je m’arrange pour sortir d’ici !!!

Ben c’est ça ! Moi, je finirai surtout à l’asile. Arrête ton cirque, Nate. J’ai quand même retenu deux ou trois trucs de ce plan.

Ah…Tu as une certaine idée de par où…Mais voyons, mon amour, tu aurais commencé par là…

Tu vois, on n’est pas si mal barré que ça. Ça va s’arranger, viens on va réfléchir ensemble…

Il commit l’imprudence de s’avancer et se fit larguer. Un méchant doberman voulut encore le mordre avant de s’installer en rond au fond de l’abri.

*Complètement déjantée…*

Puisque sa « douce » moitié boudait, Justin préféra la laisser et regarder les flammes qui mourraient lentement plutôt que le dos poilu d’un cabot mal luné.

*Et on dira encore que j’ai mauvais caractère. J’vous jure… Des fois j’en ai marre*

Vider son esprit, se concentrer sur les souvenirs concernant le fameux plan, il cherchait à le visualiser correctement quand de doux bras s’enroulèrent autour de lui :

Je ne mangerais jamais ton foie…Je le jure !

Il ne put s’empêcher de rire en l’enlaçant à son tour :

Je le sais bien mon amour... tu ne te risquerais pas à une indigestion pareille.

Pas besoin de raviver le feu, celui qui brûlait en eux suffisait amplement.
Au petit jour, après un traditionnel petit déjeuner de fruits frais, ils se mirent à arpenter la plage. Sait-on jamais, avec de la chance le papier serait retrouvé coincé par des rochers ?
Leurs recherches ne furent pas complètement infructueuses, un bout fut déniché. Son état délavé et très partiel ne révéla pas ce qu’ils espéraient. Par bonheur, cette constatation ne déclencha pas une autre crise de colère chez sa femme. Pratique, Justin s’accroupit sur le sable et entama un dessin avec son doigt.


Je dois te montrer tout ce dont je me rappelle au cas où il y aurait un os en route. Ne rouspète pas, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Nous devrions être ici car je me souviens que la cascade était indiquée. Il faudrait remonter par la plage jusqu’à un truc en forme de fourche. Non, je ne sais plus si c’est un rocher, des arbres ou quoique ce soit. A quelle distance ? Qu’est-ce que j’en sais, moi ? Après il faudra passer par la forêt... Le point doit se situer à peu près au milieu… je pense…
Pas très fameux mais faudra faire avec.


Lever le camp était un peu angoissant, cet endroit était somme toute charmant et Merlin sait dans quel guêpier ils allaient se fourrer. L’eau était capitale. En chemin, ils trouveraient probablement des noix gorgées de lait mais quelques provisions pouvaient s’avérer utiles. Aussi entreprirent-ils plusieurs cueillettes préalables. Les coquilles de noix consommées antérieurement furent remplies à la cascade. Ils s’y baignèrent une dernière fois en jouant comme des gosses puis ramassèrent leur maigre bagage et se mirent en route.
Main dans la main, observant le paysage et l’immensité de la mer d’azur, il ne leur fallut pas longtemps avant de comprendre qu’ils risquaient l’insolation et des brûlures.


On ne peut pas continuer à avancer de jour où on sera cuits. Si on avance de nuit, on ratera le signal…

Son ingénieuse Nate fournit une solution. Ils s’abritèrent dans la végétation et s’y tressèrent de très curieux couvre-chefs assez larges pour ombrager les épaules aussi. Main dans la main, se moquant gentiment l’un de l’autre, ils reprirent leur périple.
Vers midi, d’après le soleil, une autre pause s’imposa. Ils se désaltérèrent et restaurèrent de fruits.


Vraie purge pour l’organisme, ce régime, avoua Justin en se massant le ventre avec une grimace. Je dois déjà avoir perdu deux ou trois kilos.
Oui, oui, d’accord, c’est moi qui l’ai voulu. Mais dans le fond c’est pas si mal. Toi aussi tu redeviens superbe.


Elle sembla à nouveau prête à montrer sur ses grands chevaux avant de se rendre compte qu’il la charriait. Se chamaillant en rigolant, ils s’octroyèrent une courte sieste. La route reprit.
Des palmiers, la plage, la mer et pas un chat. Cela devint vite monotone surtout quand on doit en plus écarquiller les yeux afin de détecter un hypothétique signe particulier.
Justin en arrivait à avoir des hallucinations. Il voyait des fourches partout :


Ces bananiers entrecroisés, tu crois que… Regarde ces pierres, on dirait que…

Si au moins il avait pu mémoriser la distance à parcourir…

*ça t’apprendra à croire qu’elle te trompait…*

Bientôt le soleil déclina. Force fut de se préparer à une autre nuit à la belle étoile. Un abri rudimentaire se bâtit avec lianes et feuilles tandis qu’un bon feu flamba bientôt. Davenport avait toujours aimé la viande, il se mit dans l’idée de chasser. Maintenant que sa patte allait parfaitement bien, il escomptait bien piéger un singe ou abattre un oiseau au vol.
Muni d’une sorte de massue très cavernaire, Davenport imita tarzan puis dit :


Je ne serai pas long et rentrerai peut-être bredouille. Pêche si tu veux mais fais gaffe aux requins.

Œil et oreilles aux aguets, il s’orienta vers des babillements, couinements prouvant qu’une colonie de singes fréquentait les lieux. Quelle agilité, ces mammifères ! En admirant leurs bonds graciles, Justin en oublia son but. Après tout, qu’ils jouent ces petits poilus, autant se passer de viande encore cette fois. Les animaux trouvèrent-il la tête de Justin à leur goût, eux. En tout cas lorsque l’un commença, les autres suivirent et une pluie incroyable de projectiles le pilonna. Pour y échapper, le seul moyen : la fuite.
Revenant au pas de course sur ses traces, une traîtreuse racine l’envoya le nez dans l’humus. Râlant et pestant, il rassembla sa dignité :


*Cette fois pas d’entorse*

Relevant la figure, il resta immobile, sidéré :

NATE, NATE, VIENS !

Un peu affolée, sa femme apparut. Assez surprise de le trouver à genoux, elle l’interrogea. Pointant la main, il lui sourit :

Regarde ça ! N’est ce pas une magnifique fourche ?

Splendide, énorme, un grand V s’ouvrait entre les rochers.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mer 24 Mar - 14:31

Foi de Sommerby, il y avait vraiment de quoi perdre un peu la tête, là! Soit, son éclat avait été assez démesuré et quoi? La situation méritait largement une petite crise de nerfs! Que son adorable mari ait perdu l'information sur l'unique moyen de quitter ce paradis douteux la faisait entrevoir un sombre avenir se profilant à l'horizon.
Bien entendu, bouder n'arrangeait pas grand chose à leurs problèmes. Ils étaient à deux dans ce pétrin, faudrait donc s'en sortir à deux, pas façon de faire autrement. En plus, Nate adorait Justin, Justin adorait Nate, donc cela aurait été stupide prétendre que les choses soient autrement.
Le team solidairement ressoudé se mit, dès les premières lueurs du nouveau jour, en quête de quelque débris de ce précieux plan de sauvetage. Un minable bout de rien du tout fut le seul indice qui confirmait...que cela avait bel et bien existé un jour.

Justin avait dû fouiller à fond dans sa mémoire et retrouvé un souvenir quelconque. Du bout du doigt, il traça quelques lignes sur le sable.


Nous devrions être ici car je me souviens que la cascade était indiquée. Il faudrait remonter par la plage jusqu’à un truc en forme de fourche.

Fourche? Minéral, végétal?

Non, je ne sais plus si c’est un rocher, des arbres ou quoique ce soit.

On avançait à coup sûr!

Enfin...C'est loin?

A quelle distance ? Qu’est-ce que j’en sais, moi ?

De mieux en mieux!

Après il faudra passer par la forêt... Le point doit se situer à peu près au milieu… je pense…Pas très fameux mais faudra faire avec.

C'était le moindre à dire. Nate soupira, résignée.

Ben puisque c'est ainsi, il ne nous reste qu'à nous mettre en route et suivre...euh...ta vision!

Acte suivi et avant d'avoir envie de lui taper encore dessus, elle s'employa à réunir quelques provisions, se jurant ne pas manger une banane de plus si une fois ils rentraient à la civilisation. Ils étaient marrants, tous le deux, à réunir un barda inexistant pour se mettre en chemin vers Dieu sait. Un peu plus tard, ils quittaient l'endroit en suivant l'incertain plan de voyage.

Touristes innocents sous un soleil de plomb...qui tapait dur, faut le dire. Justin ne tarda pas à prédire qu'ils allaient cuire comme des œufs à ce train. Il ne manquait pas de raison. Nate voyait ses tâches de rousseur prendre le dessus de façon virulente.


Faudra se faire un parasol...mais nous manque le petit nègre qui le porte!

L'idée d'une cohorte genre maharajah avec serviteurs à la clé, la fit rire mais femme pratique en fin de comptes, préféra s'adonner à la confection de couvre chefs à large bord. Elle en ferait certainement pas fortune en créant des chapeaux mais le résultat fut assez passable. Bien entendu ils avaient une drôle d'allure avec leurs trucs coniques et énormes mais cela avait la bonté de les couvrir des meurtriers rayons.

Je me sens comme un champignon à pattes!

C'est exactement de quoi elle avait l'air...et lui aussi.

C'est ainsi que mutés en singulières créatures ils poursuivirent leur route. Pause midi, bananes et papayes en sus, lait de coco et eau fraîche. Le menu parfait pour palais fins.

Vraie purge pour l’organisme, ce régime. Je dois déjà avoir perdu deux ou trois kilos.

Te plains pas. Ça te changera un peu des sauces onctueuses!En plus...pas besoin de le dire...mais tu sais...

Oui, oui, d’accord, c’est moi qui l’ai voulu. Mais dans le fond c’est pas si mal. Toi aussi tu redeviens superbe.

Le "redeviens" la fit tiquer mais le regard malicieux et caressant de son chéri lui laissa comprendre qu'il ne faisait que se payer sa tête.
Après une petite sieste, il fallut forcement continuer à marcher. Vers où? Vers l'avant...

Avec la fatigue, la faim et le stress n'importe qui tombe en délires. Justin voyait des fourches à tout bout portant, Nate des délicieuses pizzas, des frites croustillantes...un hamburguer!


Leur journée de cavale dans la nature arrivait lentement a la fin. Ils aménagèrent un semblant d'abri et Justin décida d'améliorer leur menu du soir en disant qu'il allait chasser.

Je ne serai pas long et rentrerai peut-être bredouille. Pêche si tu veux mais fais gaffe aux requins.

Cette possibilité étant à envisager à coup sûr, Nate s'arme de son harpon de fortune et s'en alla quête de quoi se mettre sous la dent.
Un petit endroit au calme, à l'abri des rochers, s'avéra idéal...Elle avait déjà deux poissons à son avoir lorsqu'un hurlement retentit.
Dire qu'elle se trouva des ailes pour accourir à cet appel désespéré serait peu dire, filant comme le vent, Nate fila et ne tarda pas á trouver l'homme de sa vie, prostré, genou à terre, l'air obnubilé.

*Bon sang, il a quoi maintenant!?*

Justin...mon amour, qu'est ce que tu fais là? Tu es tombé? Tu t'es fait mal?

Mais non, il n'était ni l'un ni l'autre, transporté du bonheur du visionnaire il pointa le doigt face à eux.

Regarde ça ! N’est ce pas une magnifique fourche ?

Elle regarda. On ne pouvait que lui donner raison, aux derniers rayons du soleil, elle put voir très clairement de quoi il était question. Sur la paroi rocheuse qui se dressait face à eux, comme une muraille inamovible on découvrait deux crevasses la courant en toute son extension. Deux crevasses qui finissaient en un point...formant un V assez parfait...une fourche, tant qu'on y était.

Ben oui, c'est le moins à dire...On ira voir cela demain, pas besoin d'aller nous casser la figure par là...c'est pas trop la porte à côté...Fais plutôt du feu, j'ai des poissons. Et ta partie de chasse? Pas de succulent sanglier au menu du soir?

Elle se paya sa tête un moment jusqu'à ce qu'il raconte sa rencontre avec les macaques bombardiers ce qui la fit rire aux larmes.

Tant mieux...pour les macaques, je veux dire...ils sont si mignons. Au moins, on peut dire qu'ils ne sont pas des fins tireurs...pas un n'a fait mouche sur toi, mon chéri...mon Tarzan!

En riant toujours elle mit sa cueillette à la grillade. Dîner rapidement expédié, on passa la soirée à faire des plans pour le lendemain, à regarder les étoiles, serrés dans les bras l'un de l'autre. Parfait état de sylvestre félicité.

Tu sais, Justin, je ne veux plus vivre à La Folie...

Cet aveu si singulier le prit de court mais elle y tenait, à sa petite idée.

C'est démesuré, cet endroit...trop pour être chaleureux. Je veux que nos enfants grandissent dans un foyer chaleureux pas dans une maison où il faut presque un GPS pour aller d'un endroit à l'autre. Oui, je sais que tu adores cet endroit...en fait, sais pas ce que tu lui trouves, mais enfin...Je rêve d'une belle maison...normale. Tu te souviens du petit cottage que tu m'as offert peu avant notre mariage?...C'est merveilleux mais quand même un peu petit mais je veux quelque chose dans le genre...Où passer les soirées au coin du feu, au séjour...au seul séjour que nous aurions...Bien sûr, on aura une belle cuisine...À notre retour je me mettrai à la recherche de l'endroit parfait...Je t'aime, Justin...

Un baiser plus tard, elle s'endormait, la tête sur son épaule et rêva d'intérieurs douillets, de ses enfants...et de frites!

Ils avançaient le long de la falaise, qui vue de plus près était encore plus immense, infranchissable et menaçante.

C'est comme si nous étions à l'extérieur de quelque part...et que là...de l'autre côté de ce mur...Tu crois que notre salut peut se trouver là?

Allez savoir! Vers midi, ils avaient atteint le pont de concordances des deux crevasses et pouvaient apercevoir d'où ils étaient, que là se formait une ouverture assez large et haute comme pour ressembler à un accès... La paroi était assez escarpée, de quoi décourager n'importe quel cœur sensible mais il fallut bien se rendre à l'évidence du manque flagrant d'escaliers...d'ascenseur ou quoi que ce soit de civilisé pour accéder à cette hypothétique porte vers le salut.
Pour leur bonheur, ils étaient tous deux en parfaite condition physique et même s'il on grogna un peu, l'ascension ne se révéla pas aussi dure que prévu.

Nate risqua le nez dans l'ouverture puis se tourna vers son adoré.

Pas fameux...mais au moins pas si sombre que cela...en avançant doucement...qui sait...sinon on reviendra en arrière pour chercher de quoi faire une torche.

Sans se lâcher de la main, ils s'engagèrent dans le passage. Parois lisses, sol nivelé. Un endroit assez étrange, humide et frais, sans traces de quelconque végétation ni des pierres détachées.

Justin...Cet endroit n'est pas naturel...On dirait qu'on l'a balayé, nettoyé, aménagé...

S'ils avaient craint l'obscurité totale, ils purent respirer assez soulagés après avoir parcouru une vingtaine de mètres...Ils pouvaient toujours voir où poser les pieds. Leur parcours dura un moment encore.

Par Merlin, regarde, chéri...on dirait le bout du passage...

En effet, pas trop loin se profilait une nouvelle ouverture par laquelle la lumière du jour se frayait généreusement passage. Pressant le pas, ils ne tardèrent pas à y parvenir...

Arrêt sur image. Trop sidérés pour parler, les époux Davenport contemplèrent le paysage offert à leurs yeux...Du haut de leur observatoire, ils dominaient un spectacle...d'un autre monde...d'un autre âge...

S'approchant à coup de ses ailes de cuir racorni un curieux oiseau les lorgnait d'un œil avide...Le temps de battre en retraite, Nate hurla:

C'était un ptérodactyle, ce truc là!!!

À moins que les bananes ne provoquent des hallucinations...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mer 24 Mar - 20:23

Incrédule, Andreï resta un temps incalculable à fixer son écran sans le voir. Tout se bousculait dans sa tête, tellement c’était énorme. Oui, il avait sauté sur le contrat car s’il ne le prenait pas quelqu’un d’autre se chargerait du boulot. D’une rigueur implacable, Sander honorait toujours ses engagements. Dans ce genre de transaction « délicate » pas question de déroger où c’est lui qui deviendrait une cible et il le savait parfaitement.
Comme dualité, celle-ci était de taille. Pourquoi en voulait-on tellement à la peau de Sam ? Inutile de demander qui commanditait cette élimination, jamais on ne les dévoilait.


*Peut-être que Sam a envoyé quelqu’un de très haut placé au trou ? Lui a fait rembourser des sommes astronomiques au Trésor ? Faudra que je le lui demande, en douce…*

Difficile lutte entre devoir, pouvoir, vouloir. Il exécutait généralement très proprement ses victimes. Sam ne souffrirait pas, lui oui.

*Tu t’amollis mon pote. Fais ton boulot et oublie…*

Plus facile à dire qu’à faire.
Insomniaque, il passa une grande partie de la nuit à chercher le meilleur plan possible. Après tout rien ne pressait… Il avait une semaine pour passer à l’acte. Tout était possible en une semaine. Le commanditaire changerait peut-être d’avis ou ferait un infarctus ?


*S’il pouvait crever, ça m’arrangerait… Mais ils ont dit urgence… ce serait la M***E s’ils flanquaient un second dessus !*

Cela s’était déjà produit. Le client voulait que ça aille vite. Andreï avait été le premier à gagner le pactole. Cette fois…
Fâché de son indécision, Andreï regarda longtemps le plafond avant de s’endormir, crevé.
Le lendemain une folle journée s’annonçait avec l’escale à Bahia. Pétillante, merveilleuse, Samantha comptait bien s’amuser, donc lui aussi. L’ambiance du carnaval les engloutit, les amenant à se démener en rue au rythme des habitants pris de folie contagieuse.
Elle voulut absolument lui faire goûter des crevettes épicées qu’elle lui fourra elle-même en bouche. Comme emporte-gueule, c’était réussi. Comme elle était belle à s’amuser ainsi de choses toutes simples comme de boire une bière au goulot. Voir rire Sam, l’écouter babiller, éviter de se tacher, était un pur plaisir…


*Profites-en tant que tu as encore le temps, ma belle…*

Sans qu’il en ait vraiment conscience, ses propres états d’âmes devaient transparaître. Il pensait s’être comporté comme attendu mais la finaude ne le rata pas :

Des problèmes ?

Mais non voyons, quelle question. Tout baigne parfaitement. Tu es un régal pour les yeux.

Euh, sais pas mais depuis un bon moment…en fait même avant de quitter le bateau, tu avais déjà l’air ailleurs… C’est très gentil de ta part de m’accompagner mais si tu n’aimes pas tout ce boucan…Pas de souci, je ne me vexerai pas…retourne au bateau…Moi, je déambulerai un peu par là encore…Veux faire encore des photos pour les envoyer à Gerry…

*Déambuler seule quelque part ? Elle pourrait se faire tirer dessus ou pire*
Non, non ma chère, tu n’iras nulle part sans moi. C’est vrai que je suis peu habitué à avoir des airs de sambas en continu dans les oreilles mais ta compagnie m’est trop précieuse. Tu ne connais pas cette ville, ni ses pièges.

Ne te fais pas de bile pour moi, Andrei…Ce n’est pas Sao Paulo ou Rio...Bahia est une ville assez sûre…et je sais quand même me défendre…

Je m’en doute, n’empêche qu’à deux c’est plus prudent puis… plus amusant, non ?
Allez viens, allons par là-bas, on va longer la mer puis il semble y avoir une sorte de marché, tu pourras y acheter toutes les épices torrides que tu veux.


Il lui prit la main et l’y entraîna doucement.
Gamine, elle le devança, tenant absolument à le filmer, insistant pour qu’il sourie un peu. Le cœur n’y était pas, ce fut mécanique :


*Tu n’auras pas l’occasion de mettre le sous-titre : le sourire de celui qui m’a tuée*

Ils visitèrent ce marché coloré, bariolé, animé. Sam dévalisa plusieurs étals, essaya des châles, des chapeaux, réclamant son avis à chaque hésitation. Même si ses chichis lui semblaient un peu ridicules et surtout destinés à le faire se marrer, Andreï accorda de donner ses conseils :

Pas ce foulard, il jure avec tes yeux *Mais irait bien à ta gorge si je l’y nouais* Ces boucles d’oreilles sont trop grandes * Sauf si je trempe les attaches dans du venin d’acromantule* Pas ce collier * sauf s’il étrangle*

Emploierait-il un moyen moldu ou magique ? Il n’en savait rien encore. Profiter de ces instants délicieux lui pesait plus que prévu. Pas vraiment le choix, dommage…
Le couple se marra encore dans diverses attractions puis la sirène du bateau domina tout. C’était l’appel aux passagers en goguette, il fallait rentrer dare-dare. Courir en ne la lâchant pas, reprendre son souffle sur la passerelle, plonger ses yeux dans les siens… Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas goûté ses lèvres, Andreï s’en empara presque douloureusement.


On va aller se rafraîchir, puis se reposer de ce vacarme. Le même pont qu’hier ?

A pas lents, ils rentrèrent par les couloirs, main dans la main. Encore des regards, il la tint contre lui :

Tu sais Sam, avec Nate ce n’était qu’un jeu. Ici, je sens que c’est… différent. On ira tout doucement, si tu veux.

Le lendemain, après soirée romantique à souhait, ils avaient goûté aux charmes de la navigation en s’approchant de Rio. Plus aux aguets que jamais, Sander donnait le change mais peaufinait son plan. Beaucoup de sports se pratiquèrent entre de délicieux repas partagés la plupart du temps les yeux dans les yeux.
Les délires des cariocas mêlés à ceux des touristes donnait un rythme assourdissant autant qu’endiablé. La foule était dense à traverser au point qu’Andreï craignait d’y perdre Sam qu’il maintenait d’une poigne de fer à ses côtés. Pour se parler, il fallait quasi hurler ce qui devenait vite fatiguant. Repérer quelqu’un dans ce charivari constant devait être difficile mais sait-on jamais ?
Un instant il crut apercevoir une vieille connaissance, il s’affola :


Sam, on va rentrer au bateau. Je… je ne me sens pas trop bien. Accompagne-moi s’il te plaît.
*Si tu refuses, Impero te fera changer d’avis*


Heureusement, elle ne tiqua pas trop. Il la laissa à sa cabine, rentrant en coup de vent dans la sienne. La réponse via le net le scia :

Cormoran sur cible. Premier arrivé, premier servi.

M***E !

Il allait devoir y aller plus tôt que prévu. Changé de ses vêtements décontractés, rafraîchi, Andreï se regarda dans le miroir et fit la grima :

Tu me dégoûtes, s’insulta-t-il.

Le couloir était désert quand Sanders s’y glissa. Un repousse-moldu de précaution fut mis en place. Doucement il frappa à la porte qui s’ouvrit sur une Sam éblouissante mais tracassée.

Oui, je vais mieux, bien mieux… Il est des choix cruels dans la vie… J’ai fait le mien…

Lentement, il s’était approché du bar, et avait servi deux verres.

Buvons à ce qui aurait pu être et ne sera pas. Tais-toi, bois. C’est bien. Maintenant tu vas te sentir très bien, comme on se sent avant de s’endormir. (elle s’affolait, cherchait sa baguette)
Laisse agir la potion, tu ne sentiras rien, je te le jure. Je devais le faire…


Elle titubait bellement, il amortit sa chute quand elle ferma les yeux.

Adieu Miss Forrester.




Quelques jours plus tard…

Sur deux transats dépliés au soleil, des jeunes gens se prélassaient. La demoiselle, ravissante dans une fine robe bleu clair, semblait dormir. Le grand brun en tenue sport qui lui tenait la main paraissait beaucoup plus soucieux qu’elle.

Mrs Norton, il serait temps d’ouvrir les yeux. Allez ma douce, fais un effort.

Elle aurait soif en s’éveillant, des carafes bien fraîches étaient proches. Les paupières battirent, les iris bleu gris s’ouvrirent d’étonnement puis de fureur.

Epargne ta salive, Isabella, je vais tout t’expliquer mais d’abord bois, ça te remettra d’aplomb.

Pendant qu’elle buvait goulûment, il commença :

Tu n’es pas sans te douter que j’exerce parfois des professions, euh ? louches. Si tu l’ignorais, maintenant tu en es sûre. Ne m’interromps pas c’est déjà assez compliqué ainsi.
Alors voilà: j’ai eu vraiment de la chance vis-à-vis de toi. A peine je rempilais au boulot, on m’a proposé un contrat sur ta tête. Je l’ai pris sinon un autre l’aurait fait. S’il fallait que tu meures d’une main autant que ce soit de la mienne. Tu imagines mes tourments. Je l’ai su juste avant Bahia. En temps normal, je t’aurais exécuté froidement mais c’était… simplement devenu impossible pour moi. Donc d’un côté ou je te perdais, ou c’était moi que l’on refroidissait. Concilier les deux n’a pas été évident. J’allais te le révéler et on en aurait parlé ensemble si tout ne s’était pas précipité avec l’arrivée sur le marché d’un second nettoyeur. Je n’avais plus le choix, je devais te tuer…
Aux yeux du monde, Samantha Forrester est morte d’une crise cardiaque dans sa cabine sur le QMII. La drogue que tu as bue en donnait les signes. J’ai évidemment échangé ton corps contre un identique créé par gemino. La plupart des moldus s’en contenteraient, pas ton père. Je l’ai prévenu, il a marché à fond dans la combine, tu penses. En ce moment, il doit assister à ton enterrement bidon alors que nous, nous nous la coulons douce, ici, aux îles Vierges.


Elle posa une foule de questions auxquelles il répondit de son mieux :

J’ai quelques relations dans des milieux très officiels. Nous sommes donc Mr et Mrs Norton, "simples" milliardaires en vacances dans un programme de protection à témoins. Le témoin, c’est toi Sam car tu dois savoir des choses hautement compromettantes pour quelqu’un. Qui ? On cherchera, crois-moi.

D’autres questions suivirent dont une l’embarrassa à peine :

Pourquoi j’ai fait ça ? Pour sauver ta peau et la mienne, tiens ! Mais surtout… parce que je t’aime, Sam.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Jeu 25 Mar - 1:38

La visite au marché, sur la plage enchanta Sam. Fascinée par les épices découvertes, elle voulait acheter à peu près tout. Andrei, très raisonnable, lui fit remarquer qu’elle risquait d’avoir de problèmes avec les douanes américaines avec tant de trucs exotiques. Il fallut lui donner raison et se contenter avec deux ou trois choses qui n’éveilleraient aucune suspicion. Vint le tour des chiffons divers, là elle s’en donna à cœur joie, comme une gosse insouciante. Mais son but n’était pas d’agrandir sa garde robe, elle aurait donné n’importe quoi pour retrouver en Andrei le joyeux compagnon de la veille. Là, malgré ses efforts et ses sourires coincés, il ne parvenait pas à se dérider même s’il se défendait très bien d’avoir un souci quelconque. Cette sensation perdura pendant le reste de leur balade voulue joyeuse.

La sirène du bateau se chargea de rappeler aux retardataires que le QM2 partirait à l’heure stipulée, avec ou sans ceux qui manquaient à l’appel. La belle course. Ils arrivèrent pile peu avant que la passerelle ne soit levée, un peu hors d’haleine mais ravis de leur exploit.

Mais pourquoi la regardait-il de la sorte ? Avec une intensité presque désespérée. Pourquoi son baiser renversant eut il ce goût à douleur mitigée ? Elle pressentait d’aveux à venir, les craignant presque.


On va aller se rafraîchir, puis se reposer de ce vacarme. Le même pont qu’hier ?

Elle lui flatta doucement la joue, les yeux dans les yeux.

Oui…le même pont qu’hier !

Ils regagnèrent leurs cabines, main dans la main. Encore là, il la surprit avec une étreinte et des mots qui la firent frémir.

Tu sais Sam, avec Nate ce n’était qu’un jeu. Ici, je sens que c’est… différent. On ira tout doucement, si tu veux.

Que dire ? Que faire ? Son cœur s’emballait dans une sarabande endiablée, ses idées partaient à la dérive. Il semblait si merveilleusement sincère mais Sam n’en demeurait pas moins sur ses gardes, des beaux parleurs, elle en avait connu, capables d’émouvoir le propre diable avec leurs beaux discours…pourtant là…

C’est très spécial, je l’avoue…tu es si spécial, Andrei…Merci !

Un baiser, un regard, elle entra dans sa cabine, ferma la porte…et s’élança, légère de bonheur dans une danse folle…Si cela n’était pas être heureux, en tout cas cela y ressemblait drôlement.

Leur soirée avait été parfaite, délicieusement romantique de quoi la faire rêver un peu plus. Andrei se montrait le plus attentionné des hommes, empressé mais jamais au-delà de cette frontière tacitement établie par Sam. Elle ne voulait pas une histoire précipitée, il respectait cela, la comblant.

Sam heureuse était un peu plus hyperactive qu’en état normal. Pleine d’énergie et bonne humeur, elle croquait la vie à belles dents, avait des idées loufoques et se sentait flotter dans un nuage rose et parfait. Nager, jouer au golf, faire du jogging, tout semblait apte pour défouler tant de fol entrain. Andrei suivait le mouvement, semblait joyeux et détendu mais la sensation déjà vécue à Bahia, revenait en force. Insister pour savoir ce qui le préoccupait demeurait vain, il changeait de thème. Il pouvait rire mais ses yeux, eux, restaient graves.

Si le carnaval de Bahia était bruyant et fou, celui de Rio dépassait toute imagination. C’était trépidant, dément presque. Le rythme de la musique devenait entrainant comme une drogue, s’écoulant dans le sang, battant dans le cœur. La foule, comme on pouvait l’espérer était dense. Andrei semblait nerveux et ne la lâcha pas un instant. Sam devait avouer que c’était merveilleusement rassurant de le sentir tout le temps auprès d’elle. Et puis soudain, il sembla s’affoler pour de bon.


Sam, on va rentrer au bateau. Je… je ne me sens pas trop bien. Accompagne-moi s’il te plaît.

Elle aurait voulu rester, à s’enivrer de ce rythme fou, mais son expression presque angoissée la fit désister de le laisser retourner seul au bateau.

Mais…qu’est ce que tu as, Andrei !? Tu veux qu’on aille voir le docteur…ces malaises peuvent être traitres…

Il ne voulut rien savoir de docteurs ou quoi que ce soit, la raccompagna jusqu’à la porte de sa cabine et fila dans la sienne comme s’il craignait de voir le diable à ses trousses.

Ma foi…Tant de musique et de gens lui auront tapé sur les nerfs !

En dansant encore et chantonnant "La fille d’Ipanema", elle se fit couler un bain mais une fois plongée entre les bulles parfumées certaines réflexions qui n’avaient rien à voir avec Rio ou son carnaval revinrent à l’attaque.

*Je suis presque sûre qu’il a reçu une mauvaise nouvelle…Peut être sa mère est elle malade ? Mais non…Pourquoi te cacher cela…Hum…qui sait ? Peut être Nate Davenport ? Ne sois pas idiote Sam…il t’a dit que ce n’était qu’un jeu avec elle…On ne va pas croire tout ce qu’il dit comme parole d’évangile, non ?...Bah…arrête de te faire des idées débiles…Que ferons nous ce soir ?...Qui sait, s’il ne se sent pas d’aplomb, ce ne serait peu être pas une mauvaise idée de dîner…ici ? Enfin…on verra…*

Tout à coup, elle avait perdu le goût de rester dans son bain. L’idée d’un Andrei souffrant avait fini par la tracasser plus que voulu. Sans pouvoir cesser de penser à cela, elle choisit distraitement sa tenue et attendit qu’il donne signe de vie…au pire, s’il ne le faisait pas, elle irait quérir de ses nouvelles…

Les coups à la porte la firent pratiquement courir. Il était là…avec meilleure mine mais pas trop.


Andrei…Tu te sens mieux ?

Oui, je vais mieux, bien mieux.

On ne dirait pas que trop…tu as l’air…abattu.

Ses mots la scièrent, sans trop les comprendre.

Il est des choix cruels dans la vie… J’ai fait le mien…

Choix cruel ? Mais de quoi parlait-il ? Sans le savoir, Sam pressentit qu’elle n’allait pas aimer la suite. Il revenait du bar, deux verres à la main dont il lui en tendit un alors qu’elle fronçait les sourcils ne sachant si s’angoisser ou rester comme si rien.

Buvons à ce qui aurait pu être et ne sera pas.

Que…se passe t’il, Andrei ?...

Tais-toi, bois.

Mais que lui chantait-il là ? Quel nouveau jeu…Tout bêtement, elle obéit et de suite sentit une sensation étrange de froid et fatigue. Andrei ne la quittait pas des yeux.

Maintenant tu vas te sentir très bien, comme on se sent avant de s’endormir.

Elle lui adressa un regard désespéré et chercha à atteindre sa baguette posée sur la table, un peu plus loin.

Andrei…

Laisse agir la potion, tu ne sentiras rien, je te le jure. Je devais le faire…

Tu…tu m’as…

Elle voulut dire "tuée" mais les mots moururent sur ses lèvres alors qu’une torpeur absurde l’emportait et elle tombait…s’engouffrait dans un rien cotonneux et flou où l’écho de ses mots l’atteignit…Estocade finale…

Adieu Miss Forrester.

...


La tiède caresse du soleil. La brise délicieuse chargée de senteurs de mer…Sa main, dans une main, chaude, rassurante…

Mrs Norton, il serait temps d’ouvrir les yeux. Allez ma douce, fais un effort.

Samantha ne connaissait aucune Mrs. Norton mais ces mots semblaient quand même s’adresser à elle. Une méprise ? Sans doute, encore fallait-il ouvrir les yeux et tirer quelqu’un de sa bévue. Or le quelqu’un qui lui parlait si doucement n’était autre que…

Toi ?...Quelle audace…après…après ce que…

Épargne ta salive, Isabella, je vais tout t’expliquer mais d’abord bois, ça te remettra d’aplomb.

Mais à quelle folie pernicieuse se livrait il encore ? Pourquoi l’appeler Isabella ? Pourtant elle avait vraiment soif et accepta l’eau présentée. Dieu que c’était délicieux, frais, miraculeux presque…

Tu n’es pas sans te douter que j’exerce parfois des professions, euh ? louches. Si tu l’ignorais, maintenant tu en es sûre.

Tu es complètement fou ! À quel jeu débile…

Ne m’interromps pas c’est déjà assez compliqué ainsi.

Elle le foudroya du regard mais opta pour le laisser parler, plus vite on en finirait et mieux ce serait. Sauf que rien n’avait préparé Sam à entendre des aveux pareils…

Alors voilà: j’ai eu vraiment de la chance vis-à-vis de toi. A peine je rempilais au boulot, on m’a proposé un contrat sur ta tête. Je l’ai pris sinon un autre l’aurait fait. S’il fallait que tu meures d’une main autant que ce soit de la mienne.

*Adorable! Quel geste admirable…Si on va se faire assassiner autant que ce soit en confiance. Charmant.*

Tu imagines mes tourments. Je l’ai su juste avant Bahia. En temps normal, je t’aurais exécuté froidement mais c’était… simplement devenu impossible pour moi. Donc d’un côté ou je te perdais, ou c’était moi que l’on refroidissait.

*Ben oui, on peut comprendre…comme perspective, il y a mieux ! Je me disais bien…Trop beau pour durer. Mais alors…si tu es morte…parce que tu es morte ou quoi ?*

Si tu m’as tuée…qu’est ce que je fais ici et pourquoi diables tu m’appelles... Isabella ?

Curiosité très légitime vu l’état des choses.

Aux yeux du monde, Samantha Forrester est morte d’une crise cardiaque dans sa cabine sur le QMII.

Le reste de l’explication lui parvint en sourdine, elle ne retint que les détails essentiels. On la tenait pour morte. Gerry était au parfum et ils étaient aux Îles Vierges.

Mais alors...Ça veut dire que…je ne suis pas morte...enfin, c’est assez évident. Mais…ce que je ne comprends pas…On a mis ma tête à prix ? Oui, je suppose que pas tout le monde ne m’aime pas trop mais de là à…C’est affreux…Mon Dieu…Pauvre Gerry…Ça a du être l’enfer pour lui.

Elle se passa la main dans les cheveux et secoua la tête en essayant de se remettre les idées en place.

Mais comment…avoir réussi ce tour de force ? Comme cela se fait il que nous soyons ici ?...Pourquoi les Îles Vierges ?...Laquelle en fait ?

Il avait réponse à tout. Il avait des relations haut placées. Elle commençait à s’en douter. Qu’ils se faisaient passer pour un couple de milliardaires, les Norton. Un couple. Brillante idée. Qu’ils étaient sous la férule du programme de protection à témoins…là, Sam sauta.

Témoins ? De quoi ? Qui est témoin, là ?

Le témoin, c’est toi Sam car tu dois savoir des choses hautement compromettantes pour quelqu’un. Qui ? On cherchera, crois-moi.

De quoi la laisser encore plus estomaquée. Certes elle avait envoyé en prison plus d’un "sans scrupules" mais normalement ils purgeaient leur peine et cherchaient plutôt à se faire oublier, la plupart réussissait même à mener une vie exemplaire après l’expérience. Mais que l’un de ces citoyens peu méritoires lui garde une telle rancœur et aille jusqu’à payer pour qu’on la raye des cadres, elle ne s’y était jamais attendue. Il lui faudrait repasser tant de choses, chercher le maillon faible, réunir des preuves…Un travail de titans, surtout si on tenait en compte qu’elle était morte…et que personne ne s’attendait à voir son fantôme hanter les archives du département du Trésor

C’est…affreux…Mais…Pourquoi as-tu fait tout cela, Andrei ?..Pourquoi te fourrer dans pareil pétrin…Cela aurait été si…

Pourquoi j’ai fait ça ? Pour sauver ta peau et la mienne, tiens ! Mais surtout… parce que je t’aime, Sam.

Pendant un instant elle crût ne pas avoir bien entendu. Tout a coup, le fait d’être morte et hors de circulation, revêtait une importance presque moindre.

Tu…tu…m’aimes ?

Il faut dire qu’elle se serait attendue à n’importe quelle classe d’aveu mais pas à une telle déclaration, pas de la part d’un homme comme Andrei Sanders, qu’elle supposait au détour de tout sentimentalisme. Qu’il ait reconnu, sans ambages, être un tueur à gages ne l’avait presque pas choquée, en quelque sorte cela allait avec sa personnalité intrinsèque. Elle ne s’était pas trompée en le jugeant comme un prédateur dangereux. C’est exactement ce qu’il était. Le nom de son jeu était simple : vaincre l’opposant ou mourir dans l’essai. Il n’y avait pas de temps pour distractions durables. Prendre et laisser. Passer un bon moment et chercher d’autres horizons. Un solitaire qui voulait faire le tour du monde sans compagnie…Un blasé de la vie. Un indifférent cynique et froid…et pourtant…À quel moment était il tombé dans son propre jeu ? Qu’avait elle fait ? Elle qui ne voulait rien faire, pour susciter …de l’amour ?

*Et toi ?...Que sens tu pour lui, Sam ?*

En cet instant, elle ne savait plus où en être. Tout était si confus et étrange…Affolant.

Tu…as le don de me surprendre, Andrei…ou…je ne sais pas comment je dois t’appeler. Isabella…qui a choisi un nom pareil ? Non…Il me plait, c’est joli…C’est doux et féminin…plus que Sam en tout cas…Je suis confuse…Très…laisse moi m’habituer à l’idée…

Elle finit par se lever du transat et faire quelques pas vers le bord de la superbe piscine. Elle resta là, un moment, le regard perdu dans l’horizon, découvrant des alentours de rêves…paisibles et solitaires.

Où sommes-nous ?

Aucun besoin de se retourner pour deviner qu’il était juste derrière elle. Un frisson, qui avait quelque peu d’atavique crainte, la secoua. Sam savait que le craindre ne serait pas absent de ses propres sentiments pendant un temps…Après tout, elle le connaissait si peu…et à la fois tant. Tout avait été si rapide, à sa facette d’homme du monde parfait, charmant et séducteur avait si vite succédé celle du professionnel froid, le même, qui de façon si ahurissante de franchise, avouait l’aimer et chamboulait sa vie pour prendre en charge la sienne.

Se retournant lentement, elle le dévisagea, longuement avant de lever la main et lui toucher le visage.

Tu es là…

C’était si bête dire cela pourtant le sentir si proche confirmait le fait de ne pas être en train de faire quelque rêve étrange.

Montre-moi la maison…

Quand il prit sa main pour l’entrainer vers l’intérieur, elle entrelaça ses doigts aux siens, mue par la simple certitude de vouloir le suivre au bout du monde…si besoin était.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Ven 26 Mar - 0:34

C’était comme une illumination, une révélation. Cette faille perçant la barrière rocheuse lui semblait tellement irréelle que Justin en demeurait à genoux alors que Nate s’inquiétait pour lui. Elle agréa sa trouvaille :

On ira voir cela demain, pas besoin d'aller nous casser la figure par là...c'est pas trop la porte à côté...Fais plutôt du feu, j'ai des poissons. Et ta partie de chasse? Pas de succulent sanglier au menu du soir?

On ne trouvera pas de sanglier dans ce coin. J’ai essayé du singe, mais…

Et de lui raconter son épisode épique avec les bestioles ce qui ne manqua pas de la faire rire aux larmes :

Tant mieux...pour les macaques, je veux dire...ils sont si mignons. Au moins, on peut dire qu'ils ne sont pas des fins tireurs...pas un n'a fait mouche sur toi, mon chéri...mon Tarzan!

Elle se fichait gentiment de sa poire et de sa sensiblerie mais il préféra rire avec elle. Pour une fois – une des rares – Nate cuisina… Miracle ? Peut-être un jour parviendrait-il à lui transmettre son virus culinaire ? En attendant, ils se restaurèrent puis goûtèrent les joies d’un tête-à-tête près du feu, à regarder les étoiles. C’était étrange, Justin ne reconnaissait pas les constellations observées. Cela faisait plusieurs soirs qu’il s’interrogeait à ce sujet mais n’en avait pas soufflé mot de peur d’aggraver la situation. Dans cette atmosphère romantique, voilà que Nate lui sortit :

Tu sais, Justin, je ne veux plus vivre à La Folie...

Un uppercut ne l’aurait pas mieux sonné. Il était scié. Autant lui demander d’être amputé d’un bras ou des deux jambes.

Hein ? Qu’est-ce que tu me chantes-là ? Quitter la Folie ?

C'est démesuré, cet endroit...trop pour être chaleureux. Je veux que nos enfants grandissent dans un foyer chaleureux pas dans une maison où il faut presque un GPS pour aller d'un endroit à l'autre.

Mais j’aime cette barraque, moi !

Oui, je sais que tu adores cet endroit...en fait, sais pas ce que tu lui trouves, mais enfin...

*Ce que je lui trouve ? La perfection, voilà tout !*

Tout y était parfait à ses yeux. Un « peu » démesuré, et alors ?

Je rêve d'une belle maison...normale. Tu te souviens du petit cottage que tu m'as offert peu avant notre mariage?...C'est merveilleux mais quand même un peu petit mais je veux quelque chose dans le genre...Où passer les soirées au coin du feu, au séjour...


Mais on le fait déjà ? Tu en as trois à disposition.

au seul séjour que nous aurions...

Rien qu’un ? Et nos amis, qu’est-ce que l’on en fait ? J’exige une cuisine digne de ce nom !

Bien sûr, on aura une belle cuisine... À notre retour je me mettrai à la recherche de l'endroit parfait...

Soupir à fendre l’âme. Ce que femme veut…

On fera mieux que ça. Tu feras les plans, on la construira « ta » maison, là où tu voudras. Tu me demandes un grand sacrifice, tu sais ? Mais pour toi, je suis prêt à plus que ça, alors des briques... Par contre j’aimerais quelques compensations… Il faudra que tu t’occupes beaucoup plus de moi que ces derniers temps...

Il fallait qu’elle admette que lui aussi s’était senti délaissé entre ses activités personnelles et leurs filles. Le comprit-elle ?

Je t'aime, Justin...

Ces mots à eux seuls valaient le paradis.
Au matin, après s’être chargés de provisions, ils prirent la direction de la muraille et entamèrent son escalade. Nate, aussi habile qu’un cabri malgré ses jolis pieds nus, décida de prendre la tête de l’expédition. Dans le fond, même si c’était souvent gênant de prendre des gravillons dans la figure, la vue des mignonnes fesses de sa femme au-dessus de lui compensait amplement ce désagrément.
Se hissant à son niveau, ils regardèrent dans l’ouverture, heureux que de ne pas apercevoir un puits sans fond. S’engageant dans cette sorte de tunnel, les « anomalies « se révélèrent :


Cet endroit n'est pas naturel...On dirait qu'on l'a balayé, nettoyé, aménagé...

Tu sais… s’il s’agit du passage du plan, je trouve ça rassurant.

Très rassurant même car cela attestait une présence humaine, que quelqu’un veillait à déblayer ce trou.
Pas besoin de torche, ils y voyaient assez pour poser les pieds en sécurité. Bientôt, une lueur plus vive se découpa et ils purent à nouveau respirer l’air de l’extérieur. A en juger par leur position, ils étaient au beau milieu d’une corniche assez large qui dominait…


*Non, c’est impossible… Jurrasic Park en life ? Justinate Park, tu veux dire…*

Et pourtant, là sous leurs yeux effarés s’étendait un mélange de forêt subtropicale et savane où passaient… des dinosaures. Dans le ciel planaient d’étranges créatures au bec dentu. L’une d’elle aperçut les moucherons qu’ils devaient représenter à ses yeux. Le même mouvement poussa les époux en arrière :

C'était un ptérodactyle, ce truc là!!!

[b]Calme-toi, ma chérie, dit Justin en la prenant dans ses bras malgré qu’il tremblât lui-même sur place. C’est, euh… imprévu, je te jure.


Comment en aurait-il pu être autrement ? Qui serait assez idiot pour demander la compagnie de monstres disparus pendant sa seconde lune de miel ?
Tentant de raisonner malgré le chaos de ses idées, Davenport émit quelques hypothèses :


On est peut-être tombé dans une représentation 3D du film de Spielberg… ou dans le phantasme d’un hurluberlu nostalgique des dinos ? Je parie que ces bestioles ne sont pas réelles. Ça m’étonnerait que le faiseur de rêves mette à ce point ses clients dans une réalité aussi dangereuse.

Le boa constrictor, lui, avait été bien réel mais, à part ce désagrément, jamais ils n’avaient encouru d’autres périls, donc…
Il fallait décider une action.


On ne va pas s’éterniser dans ce trou. Je vais aller me rendre compte plus avant si oui ou non il y a danger. Puis… on avisera.

D’abord, Nate refusa catégoriquement qu’il y aille seul ou y aille tout court. Comme il était doux de recevoir tant de sollicitude. Justin se montra ferme :

C’est moi qui nous ai fichus là-dedans *Pas entièrement, mais bon…* A moi de nous en sortir. Pense aux filles… Se faire tuer à deux n’arrangerait rien. Et puis je suis certain que c’est de la frime, de la poudre aux yeux. Reste sagement ici, je vais descendre... Oui, oui, je remonte de suite en cas de pépin… Moi aussi, je t’aime.

Un baiser tremblant plus tard, prenant son courage à deux mains, Justin se rapprocha du bord. Pas de Ptérodac machin en vue, il cligna de l’œil envers Nate en entreprenant sa descente.
Assez aisé, le trajet se fit quasi sans embûche jusqu’au sol herbeux.


*Bon… par où commencer ?*

Selon ses souvenirs paléontologiques, les brontosaures représentaient une race paisible. Herbivores, ils se défendaient avec leur longue queue en cas de besoin.

*Rien à craindre d’eux. De toute façon c’est du pipeau.*

La poudre aux yeux avait quand même une allure fière, très… impressionnante.
Fasciné par les bestioles qui paissaient non loin, Justin ne regarda pas où il mettait les pieds. L’odeur de fumier aurait pourtant dû l’alerter et il se retrouva bientôt en train de patauger gaiement dans la bouse de dino…


*Beurk… C’est très… trop réaliste*

Un des animaux releva la tête vers lui, humant l’air de ses larges nasaux.

*Vais m’approcher et le toucher. Si c’est du plastoche, je ferai signe à Nate, sinon…*

Dominé par les 8 mètres de haut et les 30 tonnes du bestiau, l’auror tendit un doigt hésitant vers la patte aussi épaisse qu’un tronc d’arbre. Se méfiant quand même de la queue, il osa un attouchement léger, genre piqûre d’insecte en reculant vivement. Rien ne se passant, il réédita l’exploit en le prolongeant, stupéfait. Rugueuse, froide, si c’était du synthétique cette peau était vachement bien imitée.

*NdD… ce sont des vrais !*

D’abord figé d’effarement, Justin s’émerveilla tel un gosse qui vient de toucher un dauphin :

*Mon premier dino… mon dernier aussi, sûrement…*

Il déglutit douloureusement :

*On est dans de sales draps, là ! Manquerait plus qu’un TRex s’amène…*

Reculant à pas lents, Justin s’écarta du petit troupeau, espérant de tout cœur qu’aucun prédateur ne rodait dans le coin. Après une certaine distance en marche arrière, il se retourna et visa la trouée de muraille par laquelle Nate avait dû suivre ses évolutions courageuses. Affolé, il ne la vit pas. Ce serait-elle fait bouffer par un monstre ou l’autre ? Non, ouf ! Elle avançait vers lui, sereine.

Je t’avais dit de rester en haut, chuchota-t-il. Euh… Si ça va ?... Oui et non… Ils sont vrais, Nate…

Sa tête valait de l’or : à la fois émerveillée et furieuse. De peur qu’elle ne pique une de ses chères crises, il murmura :

Fais pas d’esclandre, je t’en prie. Puisque tu m’as une fois de plus désobéi, à la guerre comme à la guerre, on continue… Oui, j’en ai touché un… Comme effet ? C’est, euh… bizarre. Viens ! Faisons-nous tout petit.

Pas vraiment difficile au milieu de monstres de cette taille. Main dans la main, Jane suivit son Tarzan quoiqu’en l’occurrence, il se sentît plutôt lilliputien ou gnome de jardin.
Au début tout se passa bien. Rien que des herbivores hantaient ce coin mais une centaine de mètres plus loin, il leur sembla que le troupeau s’agitait bellement.


Ça se gâte, Nate ! ON court !

Pas besoin de le lui dire deux fois. Sans regarder derrière eux qui attaquait les brontosaures, rien qu’aux vibrations du sol on devinait que c’était gros.
Affolé, le couple piqua un très beau sprint vers des sortes de baobabs formant une palissade jugée protectrice. Il ne leur fallut pas longtemps pour constater qu’ils avaient un carnassier aux fesses.
Un œil dans son dos fit frémir Justin :


Ne te retourne pas, cours. Pourquoi il nous suit, le con ?

L’évidence émise par sa femme sidéra Justin :

Ouais j’ai de la merde de dino aux semelles, et alors ?... Hein ? Tu veux que j’abandonne mes richelieus, t’es folle ?

Non, elle ne l’était pas. Peu de distance existait entre le prédateur et eux. Pilant sur place, Justin se déchaussa et expédia mieux qu’au baseball ses godasses à gauche et à droite dans un lancé impressionnant. Pas le temps de s’ébaubir, la course reprit de plus belle.
Dense, la forêt ralentit leur progression, celle d’éventuels poursuiveurs aussi. Une pause était nécessaire. On souffla beaucoup, but un peu d’eau
.

Je… Je suis désorienté. On a couru tellement que je ne sais plus du tout où l’on est. Si tu as une idée…

Tiens ?... Un craquement…

Ne bouge pas !

Recommandation idiote, Nate avait entendu aussi et tendait l’oreille. Un, deux, trois… De partout résonnaient des bruits en approche.
Une bestiole pas plus haute que sa jambe sauta près de lui. D’un réflexe, Justin lui décocha un coup de pied digne de Pellé en tir au but. La mâchoire dentue se referma sur le vide.
Pas besoin de mots, empoignant Nate par le poignet la débandade redémarra. Les raptors sont agiles et roublards ; s’en défaire : un poème. La végétation jouait en la faveur du couple. S’emparant à la volée de bouts de bois défenseurs, Les Davenport progressèrent en distribuant des gnons à tout va. Sans savoir où ils allaient, une clairière s’ouvrit devant eux. Ils s’y retrouvèrent cernés par une bande de sauterelles féroces qui n’attendaient que l’hallali pour les écorcher vifs.
Dos à dos, Justin et Nate étaient prêts à défendre chèrement leur peau.


Nate, mon amour, je n’ai jamais voulu ça. Je voudrais te dire combien je t’aime, et…

Qu’est-ce qui lui prenait encore ? Voilà qu’elle entrait à nouveau dans une sorte de danse folle où elle agitait les bras en hurlant comme une demeurée regard levé vers le ciel. Après tout… Au point où ils en étaient… Il l’imita :

Houhou ! Hey, la blague a assez duré. On veut rentrer ! On veut renter !

Un raptor plus malin que les autres se détacha du lot. Justin usa de son revers de tennisman accompli mais sentit néanmoins les crocs déchirer sa chair. Un autre s’en prit à Nate, il lui fendit le crâne avec sa batte improvisée. Puis…

*Un hélico ? Je rêve…*

FLAPFLAPFLAP…

Elle comme lui, deux démenés, hurlèrent de concert vers l’objet volant qui ne tarda pas à se poser.
Les dinos s’écartèrent alors qu’un homme de haute taille, vêtu de blanc étincelant, sortait le l’habitacle :


Décidés à rentrer ? Tous les deux ?

Dreammaker, on a l’air contre ?(Justin écumait de rage en tenant son bras blessé dégoulinant de sang)

Souvent vous nous avez donné l’impression de n’être pas encore entièrement d’accord sur tout…
Nous avons été tentés d’intervenir plusieurs fois au vu de vos divergences… La danse enragée de madame sur la plage semblait plaider dans un appel mais nous avons attendu.


Qu’est-ce que ça signifie ? On s’en fout, sortez-nous d’ici. Pas envie de servir d’en-cas à vos bestioles.

L’homme grisonnant s’offusqua légèrement :

Vous seriez-vous senti en danger ? Jamais nous n’avons perdu un client sans son accord strict.
Nous veillons à tout, à tout moment. J’ai des caméras partout. Il vous suffisait de demander que ça cesse… comme maintenant…


Un comble ! Alors ils s’étaient exposés à ces périls sans que c’en soient réellement ?

Vous voulez dire que l’on ne risquait vraiment rien ? s’étrangla Justin. Et ça ?(d’exhiber son bras déchiré) c’est pour rire ?

Pour les dinosaures, je manquais de place… Si vous êtes tombés dans les phantasmes d’un autre client, j’en suis désolé. En aucun cas, il ne vous serait arrivé malheur sans votre consentement.
Vous avez crié, je suis là. Montez, on vous soignera.


Une envie folle d’aplatir cette face de bon apôtre prit Justin aux tripes. Son poing partit, les forces lui manquèrent soudain…

Fondu au noir.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Ven 26 Mar - 19:21

Se calmer ! Il en avait des bonnes son mari. Comment pouvait-on se calmer si un seul coup d’œil avait suffi pour se rendre à l’évidence qu’ils venaient de tomber dans une autre dimension ? En contre bas, ce n’étaient pas des gentilles vaches suisses qui paissaient mais bel et bien des brontosaures. Nate n’était pas un expert en paléontologie mais, à peu près comme tout le monde, savait distinguer un bronto d’une vache commune.

C’est, euh… imprévu, je te jure.

C’était à en mourir de rire, faute de mieux.

Tu peux le dire…mais alors là, un imprévu de taille !

Pas la peine de faire une scène. A quoi bon ? Ils étaient à l’abri dans une niche en hauteur, surplombant un bucolique paysage tout droit sorti du Jurassique, un ptérodactyle les lorgnait pour en faire son en cas. Pas de quoi en faire un plat, d’autant plus que les explications scientifiques de son beau mari étaient un régal pour l’esprit.

On est peut-être tombé dans une représentation 3D du film de Spielberg… ou dans le phantasme d’un hurluberlu nostalgique des dinos ? Je parie que ces bestioles ne sont pas réelles. Ça m’étonnerait que le faiseur de rêves mette à ce point ses clients dans une réalité aussi dangereuse.

Nate avait entrepris de tresser sa tignasse mais avait prêté une oreille très attentive à ces propos un tantinet décousus.

Oui, mon chéri, tu as certainement raison…Du 3D. Pourquoi pas ? Rudement bien réussi, si tu veux mon avis. Le fantasme d’un autre dingue ? Ma foi…suis à point de croire n’importe quoi !

Qu’elle concorde avec lui donnait des ailes à son cher et tendre et quand cela arrivait tout était à craindre.

On ne va pas s’éterniser dans ce trou. Je vais aller me rendre compte plus avant si oui ou non il y a danger. Puis… on avisera.

Tout comme prévu, sauf que Nate n’était pas du tout de cet avis.

Tu peux toujours rêver, d’y aller tout seul. Jamais de la vie, tu m’entends, jamais je ne te laisserai y aller tout seul.

C’est moi qui nous ai fichus là-dedans A moi de nous en sortir.

Justin…non !

Pense aux filles… Se faire tuer à deux n’arrangerait rien. Et puis je suis certain que c’est de la frime, de la poudre aux yeux. Reste sagement ici, je vais descendre...

Elle y pensait justement, à leurs filles. L’idée d’avoir à leur raconter que leur père avait fini glorieusement écrabouillé par une « vache » jurassique n’était pas du tout engageante.

Fais attention, mon amour…au premier signal de danger, tu remontes

Oui, oui, je remonte de suite en cas de pépin…

Sans plus le penser, Nate se pendit á son cou et l’embrassa comme s’il partait à la guerre.

Joue pas les héros…je t’aime.

Moi aussi, je t’aime.

Elle l’accompagna jusqu’au bord de leur perchoir et suivit sa descente d’un œil angoissé. Il arriva en bas sans aucun problème et s’engagea dans l’herbe haute. Nate ne perdit miette de sa progression discrète vers le paisible troupeau et se marra en douce en le voyant planter les pattes dans un gros tas de bouse de dino.

Pouvait pas le rater…Justin, regarde où tu mets les pieds !

Mais Justin ne semblait avoir d’yeux que pour les immenses créatures.

Un vrai gosse, celui là…je parie qu’il va en toucher un pour s’assurer ! Bingo…il l’a touché ! Il en tire une tête…je descends moi…

Sans plus y réfléchir, elle se mit en route, lentement, pas besoin de rouler comme un caillou. Poser ses plantes meurtries sur l’herbe fut tout un baume qui la remit d’aplomb pour aller rejoindre son chéri qui se livrait à de profondes cogitations.

Alors, tout baigne ? C’est quoi ? Toujours du 3D ?

Je t’avais dit de rester en haut. Euh… Si ça va ?... Oui et non… Ils sont vrais, Nate…

Mrs. Davenport prit une profonde inspiration. Question de calmer un peu les battements affolés de son cœur, qui pour cette fois n’avaient rien à voir avec la séduisante présence de son mari mais plutôt à celle, bien plus imposante du brontosaure le plus proche qui les regardait d’un œil attendri…

Fais pas d’esclandre, je t’en prie. Puisque tu m’as une fois de plus désobéi, à la guerre comme à la guerre, on continue…

Je ne fais rien. Ça se sent comment ? J’ai vu que tu le touchais…

Oui, j’en ai touché un… Comme effet ? C’est, euh… bizarre. Viens ! Faisons-nous tout petit.

Attends, veux en toucher un moi aussi…Oh la…que ce drôle…Ca fait dauphin rugueux !

Mais il s’en fichait ce qu’elle en pensait et l’entrainait, en toute discrétion, entre ce troupeau démesuré. Drôle de sensation que celle de marcher dans un monde perdu dans le temps, côtoyant des créatures déclarées « 0ut » depuis un bail. Main dans la main, ils progressaient en douce quand des remous se firent sentir dans cette merveilleuse paix campagnarde. Les énormes ruminants semblaient flairer le danger, allongeaient leurs interminables cous et échangeaient des petits cris d’alarme. Aucun besoin de dominer le langage secret des brontosaures pour savoir que de la visite se pointait à la prairie.

Ça se gâte, Nate ! ON court !

Ce devait être gros, lord et méchant. Ça grognait. Ça effrayait. Ça attaquait. Pas besoin d’un gros effort d’imagination pour avoir une idée très concluante sur la teneur de leurs problèmes. Avantage certain sur les gentils brontos, petits et agiles, eux, ils filaient sur la savane comme des gazelles. Mais il fallait croire que les gazelles étaient des plats favoris au menu du rand méchant…

Ne te retourne pas, cours. Pourquoi il nous suit, le con ?

Peut être parce que tu es plus à croquer que les gros…en plus tu empestes ! Tu as marché en plein dans la bouse…qui sait…il aime ton nouveau parfum !!!

Ouais j’ai de la merde de dino aux semelles, et alors ?...

Défais toi de tes godasses, Justin ! Pas de chichis !!!

Hein ? Tu veux que j’abandonne mes richelieus, t’es folle ?


Pas folle, mon chou…Pratique ! Allez !

Et de filer comme le vent vers la forêt proche, dans l’espoir que la bestiole n’aime pas l’ombre des arbres. Pour le moment, il venait de recracher la chaussure de Justin et dire qu’elles coûtaient 1.500 US$ la paire, pas à dire, l’animal n’avait rien d’un mondain

Je… Je suis désorienté. On a couru tellement que je ne sais plus du tout où l’on est. Si tu as une idée…

Nate finit de boire tranquillement et le regarda comme s’il venait de lui demander si elle savait voler.

Ben non, je suis aussi paumée que toi, mon amour !

Craquement suspect à onze heures !

Ne bouge pas !

Comme si elle avait l’intention d’aller quelque part. Tiens ! Ça craquait par ci…par là. Comme quoi des craquements partout. Et voilà qu’une gentille bébête au regard alerte se pointait et sautait sur Justin…Goaaaaaaaaaaaal ! Justin 1-Bébête 0. Mais la créature venait en famille. Des gentils velociraptors qui claquaient leurs adorables mâchoires tout en émettant de cris aigus. Ils se passaient le mot, pas à dire… »Croquer…Croquer ».

Armés de bâtons récupérés au passage, les Davenport battirent des recors de vitesse mais les bestioles étaient rapides, rusées et connaissaient le terrain. Ils étaient les intrus et selon les lois de cette jungle immémoriale…les intrus sont le plat du jour !

Arrivés à une clairière, ils fallut reconnaître leur défaite, cernés de tous côtés, il fallait envisager le pire.


Nate, mon amour, je n’ai jamais voulu ça. Je voudrais te dire combien je t’aime, et…

Moi aussi, je t’aime !

*Tant pis si on me prend pour folle…mais s’il y a contrat, il y a vigilance !*

Et de se lancer dans une espèce de ronde endiablée, en criant et agitant les bras. Pas le temps de donner des explications, il devrait comprendre. Il le fit, enfin et se joignit à ses gesticulations avec beaucoup d’entrain.

Houhou ! Hey, la blague a assez duré. On veut rentrer ! On veut renter !

Pas du tout amusés par leurs singulières évolutions, les raptors entrèrent dan la danse à leur façon. L’un d’eux mordit Justin au bras avant de se voir envoyé dans les airs d’un revers magistral alors que celui qui s’en prenait à elle alla rejoindre ses ancêtres, le crâne fracassé.

FLAPFLAPFLAP…

Pas trop tôt, la cavalerie arrivait ! Tout comme vu à la TV, un homme en habit immaculé et sourire Colgate, des plus avenants descendit de l#appareil et se dirigea vers eux.

Décidés à rentrer ? Tous les deux ?

Qu’est ce que vous pensez !?, grommela Nate en guise de bonjour.

Dreammaker, on a l’air contre ?


Souvent vous nous avez donné l’impression de n’être pas encore entièrement d’accord sur tout…Nous avons été tentés d’intervenir plusieurs fois au vu de vos divergences… La danse enragée de madame sur la plage semblait plaider dans un appel mais nous avons attendu.

Nate était de l’avis : partir d’abord, discuter après mais Justin l’entendait autrement. On discuta un petit moment, l’un attaquant l’autre défendant son point de vue avec exquise politesse, s’escrimant de leur faire comprendre que tout avait été toujours absolument sous contrôle, ce qui bien sûr ne fut pas accepté ne toute joie de cœur par son mari qui écumait en se tenant son bras, dégoulinant de sang.

Pour les dinosaures, je manquais de place… Si vous êtes tombés dans les phantasmes d’un autre client, j’en suis désolé. En aucun cas, il ne vous serait arrivé malheur sans votre consentement.
Vous avez crié, je suis là. Montez, on vous soignera.


On ne pouvait pas dire que l’homme ne menait pas rondement son affaire et cela sans perdre ni calme ni sourire, ce qui n’était pas le cas de M. Davenport. Nate, elle assistait en silence à leur diatribe et prévoyait une fin salée qui ne vint pas quand son amour, vaincu par les émotions, la fatigue et la perte de sang, décida de s’octroyer une pause et tourna de l’œil.

Au charmant Dreammaker de s’arranger avec la rousse en service qui pour les effets n’avait pas l’air plus commode que son mari.


Qu’attendez-vous pour el faire soigner ? Qu’il se réveille et monte tout seul dans l’hélico !? Allez, hop, hop…et ne me dites pas de me calmer…si vous m’avez observée vous savez bien de quoi je suis capable.

Diligemment on se chargea d’installer Justin à bord en tout confort. Une fois à sa place, au chevet de son chéri, Nate dévisagea leur hôte.

Vous avez vraiment tout observé ?...Ah…Ça non !? Très bien, ce serait du voyeurisme.

Sa nature Animagus semblait le fasciner. Elle était son premier cas. La conversation dériva gentiment sur thèmes variés alors qu’ils survolaient cette île singulière et ils ne furent pas longs à arriver aux installations principales, endroit charmant doté de tout le confort dont on pouvait rêver.

Dédommagement pour tant de peines, le couple se vit installé dans une suite royale et… Ô, sublime surprise, sur la table du séjour, auprès d’un somptueux bouquet de fleur tropicales, se trouvaient leurs baguettes magiques, en parfait état.

Justin aussi parfaitement remis de sa rencontre mordante avec la Préhistoire se montra être de très belle humeur pour se laisser dorloter comme il se doit à un héros romantique.

Une immense baignoire en forme de conque marine, se prêta très bien à quelques ébats aquatiques très plaisants appelés à leur faire oublier les pénuries des derniers jours ou une quelconque différence qui ait pu subsister encore.

Un succulent banquet leur fut servi à la lumière argentée de la lune, face à une mer tranquille, dans un décor de vrai paradis…sans boa constrictor ni autres bestioles gênantes. Le tout bercé par une douce musique qui flottait, telle promesse de bonheurs futurs.

Installés amoureusement à regarder les étoiles, Nate crut bon partager ses plans immédiats.


Je pense, mon amour, que nous devrions encore nous accorder quelques jours…seuls toi et moi, sans avoir à lutter pour nos vies…Un endroit au calme, pour nous deux…où on aura tout le temps pour…faire l’esquisse de notre nouvelle vie. Je t’aime, Justin…comme jamais je n’ai aimé ni aimerai un autre homme et je veux être là pour toi et t’avoir pour moi…Dis oui…

Charlotte Amélie, capitale de St. Thomas, Îles vierges américaines, est une ville animée, nichée dans une baie tranquille dans une nature prolifique, exubérante et colorée. Non loin, s’étendent des plages de sable fin, baignées par une mer incomparable…On tient l’endroit pour une de tant de succursales du paradis et l’est, sans aucun doute…Paradis pour rêveurs, romantiques, sportifs…Rien de plus adéquat pour une vraie lune de miel, loin des soucis de la vie…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Ven 26 Mar - 20:21

Un choix cruel… Pas à dire c’en fut un. Habitué à réagir au quart de tour dans les situations désespérées, Andreï avait activé ses neurones. Il ne s’était pas interrogé sur le pourquoi il devait sauver Sam mais surtout sur le comment. Tout ça devait être crédible aux yeux de tous, rien d’autre n’importait.
Après l’avoir bellement « tuée », il n’avait pas pu résister à embrasser la belle défunte avant de la dédoubler. Il entreprit alors une fouille discrète des affaires de Miss Forrester et trouva un carnet d’adresses intéressant. Il mémorisa ce qui lui convenait, remit tout en place. Laissant la fausse, emportant la vraie dans sa cabine en embrassant encore les lèvres froides, il regagna le couloir. Là, il fit cesser le repousse-moldu et entama un beau cinéma. Tel un forcené, Sanders frappa de plus en plus violemment la porte ce qui ne manqua pas d’alerter le personnel.


Ma petite amie est là-dedans, elle ne répond ni au téléphone, ni à mes appels.

L’autre répliqua que la demoiselle était peut-être sortie, ou qu’elle ne désirait pas être dérangée. Sander feignit de s’outrer et réclama l’ouverture de la cabine. Ce que le steward fut contraint de faire avec son passe. Belle scène de panique générale ensuite. Tandis qu’Andreï commençait le respiration artificielle, des secours furent alertés. Palettes de réanimation, etc. Rien n’y fit, évidemment. L’air le plus navré du monde, le « fiancé » faisait peine à voir. Il dut répondre à quelques questions du commissaire de bord puis on comprit sa douleur et lui ficha la paix.
Enfin seul avec Sam, il l’installa très délicatement dans son lit et chercha à contacter Gerry Forrester grâce aux informations récoltées tantôt. Un cendrier transformé en portoloin, il s’évapora pour Miami.
Un parfait domestique s’enquit de sa requête en réponse à son coup de sonnette.
Introduit auprès du père de Sam, Andeî jugea l’homme très sympathique et tenta de minimiser le choc qu’il allait recevoir.


Vous êtes un ami de ma Samantha ? Elle ne m’a jamais parlé de vous, Mr Sanders.

Nous nous sommes rencontrés il y a peu, sur le Queen Mary II.

Elle m’a raconté une histoire abracadabrante à ce sujet. Comment se fait-il que vous soyez déjà ici… Sorcier aussi ? Mais dites, elle n’a pas d’ennui, au moins ?

Le pauvre paniquait déjà. Andreï insista pour qu’il s’assoie tout en répétant que tout allait bien pour Sam :

Votre fille sera indisponible pendant trois jours. Il va vous falloir beaucoup de courage et un sérieux talent de comédien pour que tout fonctionne bien. Ne m’interrompez pas, s’il vous plaît.
J’ai appris que quelqu’un avait lancé un contrat sur la tête de Sam.


Le papa verdit.

Je m’occupe de tout. Aux yeux du monde, Samantha est décédée il y a quelques heures sur le bateau. Je vous assure qu’elle va très bien.

Je veux le voir pour le croire ! Pourquoi ne l’avez-vous pas amenée si elle va si bien ?

Elle dort et dormira trois jours. J’ai besoin de temps pour la suite du plan. Personne, vous m’entendez, PERSONNE ne doit savoir qu’elle est encore en vie, c’est capital pour elle *et pour moi* D’ici peu vous allez recevoir la fausse mauvaise nouvelle. On vous demandera de réceptionner le corps, peut-être devrez-vous l’identifier… Je vous jure que ce ne sera pas Sam même si la fille sera identique ; c’est un truc de magie. Vous organiserez des funérailles bidons mais vous devez me promettre de ne pas vendre la mèche, autrement je sors d’ici en vous flanquant un oubliette, et vous crèverez de douleur en pensant qu’elle a réellement disparu.

Pourquoi vouloir « m’épargner » ? ironisa Gerry. Il serait si simple de ne rien me raconter et votre comédie serait parfaite, à vous croire.

Personnellement je m’en foutrais mais Sam m’en voudrait à mort si je ne le faisais pas. Je tiens particulièrement à *elle* ce qu’il n’en soit rien. Alors nous sommes d’accord ? Tenez le coup trois jours, trois jours pour que la vie de votre fille soit préservée. Elle va rentrer dans le système de protection à témoins.

Quoi ? Cela veut dire que…

Elle va radicalement changer de vie, oui. Vous l’aimez Mr Forrester, vous devez accepter de moins la voir, moins lui parler…

Le pauvre homme semblait effondré. En soupirant Andreï ajouta :

Avec nos moyens sorciers, on s’arrangera. Faites-moi confiance.

Combien de fois n’avait-il pas proféré ces mots à la mode du serpent du livre de la jungle avant de trahir le gogo embobiné ? Cette fois, il était sincère. L’affaire se conclut.
Rester cloîtré en cabine pour y éponger sa « douleur » arrangea parfaitement Sanders qui y fit de nombreux aller-retour en contactant ses amis des départements officiels. Très pratique d’être agent double. Tantôt d’un bord, tantôt de l’autre, il était immunisé de partout. Les faux papiers plus vrais que nature furent établis au nom de John et Isabella Norton née Smith. De beaux scénarios de leur passé, des attestations de résidences antérieures, etc. Les Norton étaient à présent des personnes réelles.
Descendu à l’escale suivante, Andreî Sanders se perdit dans la foule en ayant prévenu son employeur qu’il avait présumé de ses forces et que ce coup de « maître » signait son champ du cygne avant longtemps. Il avait installé Sam à la villa Moonlight sur l’île St Thomas aux Caraïbe.
L’argent ne serait pas un souci, Sanders avait des comptes partout dans le monde sous diverses identités.


Angoissé, il avait attendu le réveil de sa belle qui l’avait bombardé de questions prévisibles.
Quand il avait eu le temps de se pencher sur le pourquoi de ses actes, le débat interne avait été douloureux.


*Tu t’en sors comme un chef ! Tu parles, je ne me reconnais pas. J’ai seulement voulu damer le pion au Cormoran. Là, tu te mens à toi-même. Non, j’ai toujours aimé gagner, surtout contre cet abruti. Alors pourquoi ne pas avoir simplement exécuté ton contrat ? Parce que je voulais conclure avec Sam. Nate m’a filé entre les doigts à cause de ses principes à la noix et l’intervention musclée du grand dadais, j’avais besoin d’une revanche. Tu te leurres… Si c’était seulement pour tirer ton coup avec Sam, tu n’avais pas besoin d’en faire tant comme d’aller ménager son père… Sans ça, impossible de conclure ; elle me détesterait. Il est donc important pour toi qu’elle t’apprécie ? Evidemment ! Comment y arriver autrement ? Des femmes, il y en a tant… Pourquoi elle ? Parce qu’elle est… elle ! C’est la première fois que je rencontre ce genre de femme… naturelle. Même Nate a un côté superficiel agaçant. Là, Sam est directe, heureuse de vivre, tellement vivante… je ne pouvais pas faire ça. Bref, t’es amoureux. QUOI ? Je… Je ne sais pas. Qu’est-ce que c’est que l’amour ? Perso, je n’en sais rien. Si, tu le sais. Tu veux l’ignorer mais tu le sais. Si c’est de ma mère que tu causes, laisse tomber. Qu’a-t-elle fait de si mal, cette pauvre femme ? Elle m’a étouffé, voilà l’histoire. Mon chéri par-ci, mon amour par là, toujours à vouloir me mettre des cache-oreilles idiots, des écharpes, parce qu’il faisait froid, « sois poli » « on n’interrompt pas les grandes personnes quand elles causent » « va te changer, tu as une tache » « ne saute pas partout » « mange ta soupe » Trop d’amour tue l’amour. Je suis parti ; j’ai pris ma voie… Celle de la solitudeEt alors ? Je suis bien dans ma peau… Tu étais bien dans ta peau… Oui, d’accord, c’est au passé. Et qui a changé ça ? … Sam… C’est Sam qui a changé ça. Pourquoi ? T’as gagné : je l’aime.*

Pénible conclusion incontournable qu’il lui avait avouée sans fioriture. Advienne que pourra.
Bien sûr, elle ne lui avait pas sauté au cou. Sam s’était comme offusquée de cet aveu.


Tu…tu…m’aimes ?

Sa surprise fut un pincement amer néanmoins. Il s’était retrouvé tout bête :

Comment ne pas t’aimer Sam ? Tu es magnifique, si simple, si… vivante.

Tu…as le don de me surprendre, Andrei…ou…je ne sais pas comment je dois t’appeler.

John. Ici ma couverture est John Norton. Toi tu es Isabella…

Isabella…qui a choisi un nom pareil ?

La banque de données. Ça ne te plaît pas ?

c’est joli…C’est doux et féminin…plus que Sam en tout cas…Je suis confuse…Très…laisse moi m’habituer à l’idée…

Impossible de ne pas comprendre ce que de telles révélations pouvaient entraîner comme ouragan. Sa vie venait d’être ravagée, changée, elle devait souffler, s’adapter.
Un peu déçu de ne pas avoir reçu de réponse à sa confession, Andreï la suivit quand elle se leva pensive pour regarder le paysage. Il se tint à distance, se refusant à la toucher.


Où sommes-nous ?

Sur St Thomas. J’ai préféré garder les USA dans notre poche. C’est petit, calme et animé à la fois. On ira où tu voudras… plus tard.

Quand elle se retourna vers lui, bien qu’il subsiste encore des traces d’appréhension, Sam semblait plus sereine. Elle ne l’embrassa pas, mais lui toucha le visage avec tant de douceur que le cœur faillit lui manquer :

Montre-moi la maison…

Sa main ne se déroba pas à la sienne. Curieusement, Andreï se sentit pousser des ailes :

Oui, suis-moi ! Tu verras, elle est superbe.


Bâtie sur un promontoire, il leur fallut gravir plusieurs volées de marches avant d’atteindre la villa.
Toit de tuiles rouges, murs blancs, de vastes baies vitrées s’ouvraient sur un joli panorama. Une route sinueuse y parvenait. L’arrière d’où ils arrivèrent par l’escalier bordé de fleurs multicolores donnait sur une petite terrasse. Là, Andreï lâcha la main de Sam.


Vas-y seule, je reste ici.

Une surprise y attendait son aimée. Comprendrait-elle ce cadeau ?
S’asseyant à l’ombre d’un parasol, faisant apparaître un scotch, Sanders attendit en soupirant.
Un cigare allumé, il laissa son regard envelopper les eaux bleues de ce mini paradis.


*T’es pas prêt pour une reconversion totale. M’en fous. Lui faire plaisir importe le plus. Je viens de bousiller sa vie, c’est normal, non ? T’es cuit, tu le sais ? Non, non… pas moi. Pas de dangerLaisse-moi rire. Rigole si ça te chante, je sais ce que je fais. A d’autres…*

De longues volutes de fumées se soufflèrent au vent. Pas de crainte ni d’énervement. Il pensait, imaginait pour une fois une alternative à son errance perpétuelle. Un havre existait-il ? N’était-ce qu’une escale à sa dérive ? Un port d’attache ?
Il se leva d’un bond en entendant la double porte coulisser.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Sam 27 Mar - 0:18

Ainsi, c’était St. Thomas. Pas que cela eut la moindre importance. Il aurait tout aussi bien pu lui dire qu’ils étaient à l’île de Pâques, en Tasmanie ou n’importe où d’autre, la sensation de flottement, d’irréalité aurait été exactement la même. Comment assume t’on le fait d’être « mort », d’avoir perdu tout repère, toute attache, même son nom ? Elle était devenue, du jour au lendemain, une inconnue de laquelle rien ne lui était familier…Rien, sauf lui !

Andrei…John…Peu importait comment il voudrait se nommer.

Lui, qui prenait sa main et la faisait gravir les marches de pierre, la laissant découvrir les alentours, le jardin exubérant qui laissa peu à peu entrevoir les murs blancs, le toit de tuiles et enfin la belle construction d’aspect solide à la fois qu’accueillant, avec ses larges baies vitrées. Arrivés sur la terrasse, Sam pensa qu’il la conduirait à l’intérieur mais il ne semblait pas disposé à l’y accompagner.

Vas-y seule, je reste ici.

Elle le regarda un instant, désemparée, mais déjà il lâchait sa main et il ne lui resta d’autre recours qu’avancer et faire coulisser doucement la double porte.

L’intérieur, baigné dans une demi pénombre apaisante et fraîche, était accueillant, confortable…inconnu. Une légère appréhension la retint quelques secondes avant de risquer deux pas en avant et promener son regard sur ce micro monde qui n’était pas le sien...jusqu’à découvrir l’homme assis dans un des fauteuils. Homme qui la regarda avec une émotion indescriptible de bonheur avant de se lever vivement et avancer vers elle, les bras grands ouverts, les larmes aux yeux.

Sam étouffa un cri en portant la main à sa bouche au temps que son cœur battait affolé et qu’un nœud fou lui serrait la gorge l’empêchant de faire autre chose que pleurer et murmurer :


Daddy !

Comme quand elle était une petite fille qui cherchait refuge dans ses bras forts pour qu’il apaise ses craintes.

Ma petite fille…ma petite Sam !!!

Elle se jeta dans ses bras en pleurant, frénétique de joie mais aussi d’un chagrin sournois qui lui broyait l’âme. Son père la serra contre lui, fort, rassurant…réel.

Oh, Gerry ! J’ai si peur…j’ai si peur !!! Mais tu es là…Ne me lâche pas, Daddy…je vais me perdre si tu me lâches !

Il ne la lâchait pas et ils pleuraient tous les deux. Au bout d’un long moment quand les sanglots s’apaisèrent, Gerry la fit s’asseoir à ses côtés dans le divan, sans lâcher ses mains glacées.

J’ai cru devenir fou quand ton ami est venu me raconter cette histoire débile…Tu vas bien, Sam ? Tu te sens bien ?

Elle renifla doucement et posa la tête sur l’épaule de son père.

Oui. Je vais bien…je crois. Tout est si…confus. Je…j’ai cru…être morte….et puis…Je viens de me réveiller…sans rien comprendre. Enfin…maintenant que…qu’il m’a expliqué…je pense y voir un peu plus clair.

C’est une histoire de fous pourtant elle m’a été corroborée mot pour mot pas les agents spéciaux du FBI qui sont venus à la maison. Ma chérie, qui est cet homme ?

Euh…John…est un ami.

Un ami !? Si je dois tenir en compte tout ce qu’il m’a dit, je pense que là…il y a bien plus qu’une simple amitié.

Il connaissait trop bien sa fille comme pour s’y méprendre, elle baissait les yeux, évadant les siens.

Sam, il n’y a rien de gênant à reconnaître qu’il y a quelque chose de plus qu’une simple amitié. Tu as toujours joui de mon entière confiance et je sais que tu as du bon sens à revendre…seulement que là, ce John me semble ne pas être …

Du genre d’homme en qui je pourrais tomber amoureuse ? Oh, Gerry…je ne pense avoir jamais rencontré un homme de qui tomber amoureuse…vraiment amoureuse…avant lui.

Selon ce que je sais, vous vous êtes rencontrés sur le QM2…donc, il y a très peu de temps.

Et combien de temps il faut, à ton avis, pour tomber amoureux ?

30 secondes, une minute peut-être, assura t’il avec un sourire rêveur, en tout cas c’est le temps que j’ai mis pour tomber amoureux de ta mère. Mais tu sais bien que ce n’est pas à cela que je fais référence…Que tu sois ou pas amoureuse de lui n’empêche pas que ton John, ou comme il veuille bien s’appeler, m’a bien l’air d’être un sacré numéro…Ce n’est pas le gentil gars qui va par la vie avec des bonnes intentions plein les bras.

Gerry avait un style très direct pour dire ce qu’il pensait mais Sam ne se voyait pas en train de lui avouer qu’Andrei était un sympathique tueur à gages, plein de charme qui l’avait « tuée » pour honorer un contrat mais qui au dernier moment avait flippé pour ses beaux yeux…Même un homme à l’esprit ouvert comme Gerald Forrester risquait d’être trop rudement secoué.

Non…John n’est pas le gentil fils des voisins, ni le gars sympa avec qui on boit un Milk Shaked ou on va au cinéma. Il est spécial…Différent.

Ténébreux et plein de mystère, avec plus d’un secret à cacher et Dieu sait quoi d’autre. Je m’enorgueillis d’être un bon juge de caractères et tu sais que je me trompe rarement.

Je le sais, Gerry…Tu as toujours eu raison. Tu es le meilleur père dont on puisse rêver mais en ce moment…John est le seul qui peut m’aider à sortir de ce cauchemar...Et il le fera.

Tu confies en lui, il ne me restera qu’à le faire, moi aussi…mais il a intérêt à se tenir sinon, sorcier ou pas, je le lui fais payer, tu as ma parole.

Elle lui jeta les bras autour du cou.

Oh Gerry…Gerry…Je t’adore !

Et moi donc, mon ange. Nous nous arrangerons pour nous revoir…Je sais que c’est dangereux pour toi et je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit.

Il caressa doucement sa tête et déposa un baiser sur son front.

Et je sais qu’il se nomme Andrei Sanders…pas de souci, c’est lui-même qui me l’a dit.

Gerry…pourquoi tu m’as…

Il rit de bon cœur en la serrant dans ses bras.

J’adore ta mine de petite cachotière…Tu es un livre ouvert pour ton vieux père.

Oui, vénérable père, je ne peux pas avoir des secrets avec toi !

Nouveau bisou au front.

Allez, va avec lui. Il mérite que tu le rassures, faut dire qu’il s’en faisait du mauvais sang, John, d’avoir dû agir de la façon dont il a dû le faire et que tu lui en veuilles.

Il t’a aussi dit cela ?

Non, mon ange, il est quand même des choses que je peux déduire tout seul, avec tout le mal qu’il s’est donné pour m’amener ici… Au fait…intéressant votre moyen sorcier de déplacement…Je m’imagine la fortune que je me serais épargnée en étant comme toi…

Daddy…, rigola Sam, cela ne te ressemble pas du tout…envier les sorciers.

Tu vois bien, je prends de l’âge !

Ils rirent tous les deux avant de se quitter sur la promesse de se revoir…un de ces jours.

Andrei fumait, le regard perdu dans l’horizon. Elle l’observa un instant avant de faire coulisser la porte et le voir se lever d’un bond. Avec un soupir, elle referma le panneau de vitre et se tourna vers lui. Pendant un bref instant, elle se contenta de le regarder en silence puis avança vers lui et levant les mains, encadrant son visage pour l’attirer vers le sien et chercher sa bouche, lente, doucement.


Merci…Merci…pour Gerry !

Et pour lui. Et pour elle.

Sans rien dire de plus, elle lui entoura le cou de ses bras et continua à l’embrasser comme si sa vie en dépendait…Elle en dépendait, en fait…

Il fallut pourtant revenir à la réalité. Gerry devait retourner chez lui, à Miami, où il était censé de se trouver. Après quelques larmes d’adieu, son père et Andrei touchèrent le portoloin et disparurent…

La table était mise pour deux, bougies et fleurs. Champagne au froid et de la cuisine émanaient des effluves délicieux…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Sam 27 Mar - 13:21

Le Paradis sans être mort, ça existe ? Il fallait croire que oui. Rafistolé, Justin apprit la fin de leurs aventures préhistoriques de la bouche de sa Nate favorite. Installés dans une suite royale où ils goûtèrent plus d’un plaisir terrestre normal, les Davenport se retrouvèrent avec délectation.
Fini les grillades de n’importe quoi, cueillettes, chasse, pêche, enfin le retour au confort et à la saveur douillette de se bécoter à l’abri de tous périls. Nate se montrait enfin une tendre et aimante épouse aux petits soins, ne reprochant rien, lui prouvant son amour par de multiples attentions aussi convaincantes qu’excitantes.
La séance de la baignoire le fit fondre. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas joué ainsi, insouciants, amoureux, ne pensant qu’à eux comme aux premiers jours de leur communion.
Repas aux chandelles, musique douce, un rêve éveillé. Lovée dans ses bras à regarder les étoiles, elle tint à désirer certaines choses :


Je pense, mon amour, que nous devrions encore nous accorder quelques jours…

Tout ce que tu veux, mon cœur, tes désirs sont des ordres, tu le sais.

seuls toi et moi, sans avoir à lutter pour nos vies

(Il rit)

Ça, c’est gagné d’avance. Marre de la bouse de dinos et autres désagréments. Je t’ai près de moi, c’est tout ce qui compte. Où veux-tu aller ?

Un endroit au calme, pour nous deux…où on aura tout le temps pour…faire l’esquisse de notre nouvelle vie. Je t’aime, Justin…comme jamais je n’ai aimé ni aimerai un autre homme et je veux être là pour toi et t’avoir pour moi…Dis oui.

Comment refuser une si charmante proposition accompagnée d’une telle déclaration ?

Nate opta pour les Caraïbes. De toute façon, elle aurait souhaité aller au Tibet ou en Afrique que cela aurait été pareil pour Justin. Au moins à Charlotte Amalie ils ne risquaient pas de se perdre en brousse ni d’avoir des dinosaures aux fesses.
Leur villa grand luxe était perchée sur une éminence d’où un horizon fabuleux s’ouvrait. De là, on surplombait des collines verdoyantes et une mer d’azur. Une route escarpée menait à leur nid, ils pouvaient rapidement la descendre et se retrouver au centre touristique ou à la plage, au choix.
Combien de jours dureraient ces vacances ? Ils n’en savaient trop rien. Heureux comme jamais, le couple réconcilié s’en fichait un peu. Via le Net, ils avaient pris des nouvelles de leurs filles et puisqu’elles allaient très bien en étant gâtées par leurs grands-parents pourquoi se faire du souci ?
Baladant ici ou là, ils goûtèrent au charme du farniente total. Des projets s’élaborèrent en regardant les vitrines d’agences immobilières :


Tu veux une maison dans quel style ? Comme celle-ci ? Celle-là ? On reste en Angleterre quand même, hein ?

Un peu inquiet néanmoins quant aux désirs de son épouse, Davenport estimait avoir son mot à dire dans le choix de leur future habitation. Peu à peu, il eut une idée plus précise de ce que Nate envisageait. Ce serait grand mais pas démesuré : ouf ! Justin avait toujours aimé avoir de l’espace autour de lui. Pourquoi ? Seul un psy aurait pu le déterminer. Peut-être que d’avoir été enfermé dans un placard par hasard en étant gosse l’avait rendu claustrophobe ? Possible…
Nate pouvait bâtir tout ce dont elle estimait avoir besoin, du moment que lui ferait les plans de la cuisine et des jardins. Pas question de se passer des écuries, ni de piscine. Ils se chamaillèrent un peu sur ses sujets mais dans l’ensemble ils s’accordaient.
Ils en épluchèrent des agences à distance !


Le Kent ? Le Devonshire ? ça doit rester à proximité de Londres. Pas envie de devoir transplaner trop loin pour rejoindre mes bureaux ou le ministère.

Des plans s’imaginèrent, se modifièrent, se concrétisèrent au fil de leurs débats, de leurs ébats…
Un soir, après avoir batifolé en harmonie, Justin osa aborder le sujet qui avait failli briser leur entente. Caressant amoureusement le ventre plat de sa femme, il soupira :


Tu sais, si tu ne veux pas d’autre enfant, on s’en tiendra là… Ce n’est pas si grave de ne pas avoir de garçon. Je ne veux plus jamais te voir malheureuse, ma Nate. Tu es magnifique avec un gros ventre même si tu dis toujours le contraire... Non, non, arrête, ne pleure pas... Tu m’as déjà donné deux filles merveilleuses. Je suis fou d’elles et de toi surtout… Je serai plus présent pour vous trois, je le promets. Si Michael a des problèmes, il les résoudra tout seul *peut-être…* Si tu ne veux pas, nous n’iront pas à son remariage. Il se cherchera un autre témoin, on s’en fout. *Il m’en voudra à mort, tant pis*

Parler de son copain dans un moment pareil n’était sans doute pas idéal mais il fallait bien le faire pour crever certains abcès qui traînaient encore entre eux. Naturellement, on en vint aux sujets de discorde :

Sam ? Tu veux que je te parle de Sam ?

L’épine… Pas d’échappatoire à disposition. Confession pour confession… autant tout déballer puisque madame était en parfaite disposition :

Je te l’ai dit : j’aurais pu mais ne l’ai pas fait. Oui, je l’ai embrassée, un peu palpée aussi… Aïe ! Tes pincettes sont mauvaises, des fois. Tu oublies que je viens d‘être presque bouffé par un raptor ! Sam me ressemble beaucoup… Pas physiquement, andouille( il rit) On partage la même passion… La cuisine, je te jure que c’est rien d’autre. Si j’ai eu envie de… ? Oui, je l’avoue… Aïe ! Tu ne me regardais plus, ne me voyais plus, elle oui… Ce que j’en ai fait ? Ben, je lui ai trouvé une suite sur le Queen, en dédommagement des ennuis causés. J’espère qu’elle y prend du bon temps. Elle a compris qu’une seule femme comptait pour moi : toi.

Dans le fond, cela valait le coup de parfois vider son âme… Nate se montra extrêmement convaincante dans ses démonstrations possessives. Mais il fallait pousser les aveux plus loin :

Et ce Sanders ? Dis-moi tout ce que tu as ressenti pour lui. Je dois le savoir, tu comprends ?

Les détails s’égrenèrent, parfois très douloureux à entendre. S’il réagit, Justin se rassura au final. Elle n’aimait pas plus Andreï que lui Sam : ils s’appréciaient simplement.

J’ai eu très peur de te perdre Nate, je suis devenu complètement fou en voyant les photos de Portland, et quand je t’ai vu dans les bras de ce type... J’en avais appris de belles sur lui : c’est un tueur à gage, le savais-tu ? Te savoir dans ses pattes m’a fait péter un câble. Si j’avais su plus tôt que tu ne faisais que jouer pour m’agacer… Tu vois, tu as encore gagné... tu gagnes toujours, mon amour... et c’est très bien ainsi.

La remise de couvert fut des plus savoureuses. Cette fois, tout avait été dit, le trait pouvait être tiré…

Sur St Thomas on peut pratiquer tous les sports que l’on veut, surtout les aquatiques.
Avec leurs eaux limpides les îles Vierges se prêtent naturellement à la plongée.
Visiter les fond marins, quoi de plus tentant ?
Nate préféra rester sur la plage à parfaire son bronzage tandis qu’avec seulement palmes, masque et tuba, Justin plongea.
Wow, quelles splendeurs ! Anémones, coraux, poissons clown etc. Un régal pour les yeux. Montant, descendant, Davenport était tout simplement heureux. Tiens… Il n’était pas le seul à jouir du spectacle. Une jolie brune s’en donnait aussi à cœur joie non loin. Il l’entrevit à diverses occasions, admirant sa façon d’onduler sous l’eau, puis...
Mince ! Sa palme s’était coincée, la belle se démenait pour se libérer du bivalve qui ne cédait pas. Héroïque ? On ne se refait pas. Justin fonça. Il rejoignit la nageuse en perdition car au vu des bulles lâchées, elle allait être à court d’air avant peu. Le pied fut dégagé, la palme abandonnée alors que le corps s’abandonnait. Il fallait faire vite ou elle se noierait.
Remontant à vive allure, Justin tracta la naufragée jusqu’à la plage.
Personne ne semblait remarquer le drame.
Au sec, il entreprit la respiration artificielle. Pompage du sternum, bouche à bouche, puis la femme recracha ses paquets d’eau avalés. Cette situation lui en rappela curieusement un autre. Impossible d’échapper au regard gris bleu posé sur lui :


Sam ? C’est toi, Sam ?
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Dim 28 Mar - 13:33

Et oui. Justin avait accepté sa proposition. Nate n’en était que plus heureuse. Pour une fois, elle sentait avoir un peu le contrôle de la situation, cela la changeait un peu d’être toujours la première à suivre le mouvement lorsque son chéri avait une de ses idées mirobolantes. C’est ainsi, que mine de rien, elle s’était trouvée dans des situations impossibles…avec possession diabolique, naufrage et pirates à la clé. Et encore…il y en avait eu d’autres mais elle préférait ne pas y penser…

St .Thomas était l’élection parfaite. Paysage paradisiaque, mer de rêve, merveilleux climat…Solitude à souhait côtoyant l’animation folle si on voulait la chercher. Cette île peut grouiller de monde les 365 jours de l’année et pourtant offrir des coins qui semblent n’exister que pour ceux qui veulent s’y trouver.

La villa…Leur villa était l’endroit le plus merveilleux dont puisse rêver un couple d’amoureux. Surtout d’amoureux si exigeants comme eux. Nate avait beau être un peu plus simple dans ses goûts que son mari elle n’était moins exquise dans ses choix. La maison, parfaite bâtisse mêlant le solide au charmant… (on ne sait jamais avec les tempêtes tropicales) avait une vue imprenable sur le bleu sans égal des Caraïbes et offrait, en sus, le confort le plus sybaritique que mortel puisse souhaiter. Bien entendu, la cuisine, digne d’un chef coq cinq étoiles, avait lieu de prédilection.

Nate n’avait qu’une chose en tête…et dans le cœur, rendre Justin aussi heureux que possible. Elle ne voulait rien de plus qu’avoir une vie tranquille avec l’homme le plus merveilleux du monde...le sien. Et ce faisant, ne désirait pas être simplement partie du décor…mais être le décor en entier.

Pour le moment tout marchait comme prévu. Ces premiers jours furent d’une perfection merveilleuse. Amoureux comme au début de leu vie ne commun, ils exploraient les perspectives avec une joie délirante. Nate se trouva en train de rêver que cela ne finirait jamais. Viviane et Flore allaient on ne peut mieux avec la famille au grand complet les gâtant de façon outrageuse. Eux, ils pouvaient prolonger ces vacances autant qu’ils voudraient.

Abandonner La Folie était un crève cœur pour Justin. Il adorait cette bâtisse démesurée mais Nate s’arrangea pour lui faire accepter son idée.


Tu veux une maison dans quel style ? Comme celle-ci ? Celle-là ? On reste en Angleterre quand même, hein ?

Tout Justin. Il lui montrait déjà un truc tout fait et un autre mais Nate avait sa petite idée.

Rester en Angleterre ? Tu y tiens tant, mon amour ?

Parce que pour elle le Sud de la France lui aurait convenu parfaitement…mais bien sûr rêver ne tue personne.

Le Kent ? Le Devonshire ? Ça doit rester à proximité de Londres. Pas envie de devoir transplaner trop loin pour rejoindre mes bureaux ou le ministère.

Nate avait soupiré. Après tout cela lui était absolument égal où ils habiteraient. Tant qu’ils soient ensemble.

Mon amour…si tu es avec moi…Ça m’est égal…Bien sûr que tu pourras faire les plans de ta cuisine et de ton jardin.

Il n’y avait que lui qui comptait. Lui et rien de plus. Le comprendrait il un jour ? Il était le seul et grand amour de sa vie…sauf bien sûr, que Justin devait s’en convaincre…

Mais il fallait bien arriver au moment de ces vérités devinées mais jamais dites. Pourquoi ? La nature humaine est cruelle et veut toujours arriver aux dernières conséquences, coûte que coûte. Justin s’en chargea de magistrale façon.


Tu sais, si tu ne veux pas d’autre enfant, on s’en tiendra là… Ce n’est pas si grave de ne pas avoir de garçon. Je ne veux plus jamais te voir malheureuse, ma Nate. Tu es magnifique avec un gros ventre même si tu dis toujours le contraire... Non, non, arrête, ne pleure pas...

La tête posée sur le torse de son mari, Nate grimaça, Non, elle ne pleurait pas, elle râlait ferme. C’était celle là, l’image parfaite de la de la femme parfaite… Un gros ventre par devant, la perpétuation de l’espèce. Idiot !

Tu m’as déjà donné deux filles merveilleuses. Je suis fou d’elles et de toi surtout… Je serai plus présent pour vous trois, je le promets. Si Michael a des problèmes, il les résoudra tout seul .

Bien sûr, comme si elle allait y croire. Chaque fois que le blond infernal avait un pépin, son Justin lâchait tout et allait lui arranger la vie. Elle se doutait bien que rien ne changerait pas de sitôt.

Si tu ne veux pas, nous n’irons pas à son remariage. Il se cherchera un autre témoin, on s’en fout !

De quoi rigoler. Justin ratait un couronnement royal mais pas le mariage de son copain…mais enfin. Pas la peine de penser à cela pour le moment.

Justin..ce que fait ou fait pas Michael m’importe une guigne…par contre je voudrais que tu me parles de ta vérificatrice…

Sam ? Tu veux que je te parle de Sam ?

Tiens ! Ça le surprenait ? Tant pis…Tant qu’on y était, autant vider l’abcès.

Oui, je veux que tu me parles d’elle. Elle t’a tapé dans l’œil, je le sais, pas la peine de jouer les innocents. ..C’est arrivé jusqu’où, votre vérification ? Je ne parle pas des livres, Justin !

Je te l’ai dit : j’aurais pu mais ne l’ai pas fait. Oui, je l’ai embrassée, un peu palpée aussi…

S’en suivit l’aveu complet de ce qui aurait pu être mais ne fut pas. Pas de doute, la jolie blonde avait éveillé certaines sensations et envies chez son mari qui, selon ses dires, s’était senti ignoré…

Tu ne me regardais plus, ne me voyais plus, elle oui…

Nate aurait pu se sentir coupable mais en fait ses propres griefs ressemblaient trop à ceux de son mari.

Temps passé, mon amour. Tout a changé, à présent. Et à la fin, qu’as tu fait d’elle ?

Ce que j’en ai fait ? Ben, je lui ai trouvé une suite sur le Queen, en dédommagement des ennuis causés. J’espère qu’elle y prend du bon temps. Elle a compris qu’une seule femme comptait pour moi : toi.

Absolument flatteur. Elle ne l’en aima que plus pour cela mais bien sûr Justin n’allait pas se contenter de vider son âme. Il avait aussi ses questions.

Et ce Sanders ? Dis-moi tout ce que tu as ressenti pour lui. Je dois le savoir, tu comprends ?

Elle s’y était attendue et ne pouvait pas se refuser à répondre. Justin avait autant droit à savoir…donc il saurait même si son égo en prenait un coup.

Andrei est un homme charmant…mystérieux et fascinant. Quand ce voyage a commencé, je me sentais perdue, grise…invisible. Oui…invisible. Tu te plains que je ne te regardais pas…il en allait de même pour moi. Je suis arrivée à me sentir une pièce de la décoration. J’avais la sensation que de disparaitre tu n’auras même pas remarqué mon absence. Toi, tu vivais ta vie…sauvais le monde, Michael ou n’importe quoi d’autre…Moi, j’étais là sans l’être…Oui, cela faisait mal…Andrei m’a rendue à la vie. Il m’a fait sentir réelle, intéressante, attractive…Ben oui, mon chéri, qu’un homme comme celui là soit aux petits soins avec moi m’a fait sentir…désirable. Très désirable. Mais ce n’est jamais allé au-delà que quelques baisers…Tu le sais très bien. Oui, je ne vais pas te mentir…La tentation était forte, mais il savait bien que tu es l’homme de ma vie…et on savait aussi que tu avais mis un espion pour surveiller mes faits et gestes…alors c’est devenu un jeu…pour te rendre jaloux. Ça a marché. Andrei et moi, même si tu ne le crois pas on est devenus amis…Je suis heureuse d’avoir pu l’aider en guérissant sa jambe…J’espère de tout cœur qu’il sera heureux, qu’il trouvera quelqu’un qui l’aimera comme il le mérite.

Voilà, c’était dit. Justin semblait rasséréné, rassuré.

J’ai eu très peur de te perdre Nate, je suis devenu complètement fou en voyant les photos de Portland, et quand je t’ai vu dans les bras de ce type... J’en avais appris de belles sur lui : c’est un tueur à gage, le savais-tu ?

Oui, je le savais. Je lui ai même sauvé la vie à moment donné. Tu te doutes bien que cela finit par créer un lien.

Te savoir dans ses pattes m’a fait péter un câble. Si j’avais su plus tôt que tu ne faisais que jouer pour m’agacer… Tu vois, tu as encore gagné... tu gagnes toujours, mon amour... et c’est très bien ainsi.

Oui, c’est très bien ainsi, mon amour…N’y pensons plus…Tu es là et c’est la seule chose qui a de l’importance pour moi !

Vérité incontournable et savamment confirmée.

La vie était belle et tout allait bien dans leur paradis. Ils jouissaient de ces petits plaisirs simples qui enrichissent la vie en toute joie de cœur. Nate exprima même le désir d’apprendre à faire la cuisine, ce qui combla de joie son cuistot de mari. Explorer en sa compagnie le marché au grand air et apprendre à choisir correctement un poisson s’avéra très amusant même si elle ne comprit pas grand-chose à ses explications sur le thème.
Elle n’avait pas tenu à accompagner Justin dans sa virée sous-marine, préférant rester sur la plage à faire bronzette en toute paix. Tout se déroulait à la perfection. Dans un moment, il la rejoindrait et ils iraient ensemble explorer les délices du jacussi avant de se rendre en ville pour diner dans ce merveilleux restaurant au bord de la mer où on pouvait choisir sa langouste dans un aquarium énorme…


Mais que faisait Justin ? C’était lui, de cela Nate en était certaine même à la distance qui les séparait. Il venait de sortir de l’eau…avec une femme dans les bras !

Non mais…et quoi maintenant ? Il joue aux maîtres nageurs ?...

Sans le penser deux fois, elle délaissa la bronzette et plongea pour aller voir de plus près ce qui se passait sur le petit îlot. Un crawl vigoureux l’amena sur place en très peu de temps. Nate s’approcha vivement de son mari et de sa bonne œuvre du jour juste quand celle-ci reprenait ses esprits. Ce qu’elle entendit alors, la cloua sur place.

Sam ? C’est toi, Sam ?

Ce n’était pas possible. Aux dernières nouvelles cette miss là devait se trouver à bord du QM2 et pas en train de jouer les sirènes aux îles Vierges…hors d’itinéraire ! Nate jaugea la situation d’un coup d’œil. Si ses souvenirs étaient justes, la dénommée Sam était blonde or là, il s’agissait d’une brune assez époustouflante.

*Diables…Mais qu’est ce qu’il a à la regarder de cette façon ?*

Justin, mon chéri…Que se passe t’il ?

La brune la regarda avec ses grands yeux bleu gris noyés de larmes…et une certaine expression de totale appréhension. Justin entamait une explication mais semblait légèrement en choc, absolument pris de court et elle ne savait plus trop quoi penser quand un quatrième personnage entra en scène…en sortant de l’eau. Ce fut au tour de Nate de rester avec la bouche ouverte et l’air abasourdi en regardant l’homme qui les rejoignait.

Arrêt sur image.

Andrei…

Tout le monde regarda tout le monde, on échangea des regards interrogateurs. La surprise était totale de part et d’autre…et du coup, sous ce ciel incomparable, sur cet îlot pelé…l’ambiance était d’un dense à couper au couteau...


Dernière édition par Nate Sommerby le Dim 28 Mar - 17:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Dim 28 Mar - 17:04

Attendre… Que faire d’autre ? Attendre en lançant des ronds de fumées en l’air, à faire des paris sur la comète… Il avait voulu qu’elle y aille seule car ne désirait en aucun cas s’interposer entre son père et elle. Ces moments devaient être privilégiés pour eux, il n’avait pas droit de cité là-dedans.
Cela faisait un moment que Gerry était là. Andreï, fidèle à sa promesse, l’avait averti qu’aussitôt la fausse Sam mise en terre il viendrait le chercher pour de vraies retrouvailles. Transplanage…
Quand Mr Forrester avait vu sa fille aussi inerte que celle enterrée, il avait paniqué et presque écrasé le portrait de Sanders.


Tout va bien, je vous assure. Elle va se réveiller bientôt. Habillez-la comme vous voulez, et on va la porter dehors, au soleil. Je n’ai pas touché un de ses cheveux.

Il laissa Gerry s’occuper de sa fille en se demandant comment les choses tourneraient après, mais bon… Au point où les choses en étaient…

J’aimerais que vous restiez à l’intérieur. J’ai des choses à dire à Sam à son réveil. Ne vous en mêlez pas, s’il vous plaît.

Et tout fut dit.
Le bruit de la double porte l’avait fait bondir, le verdict n’allait pas tarder.
Il n’osa pas un geste, attendant, espérant. Pas de sourire radieux, pas de saut au cou…


*T’es foutu*

Ses yeux… Les yeux de Sam parlèrent pour elle. Son cœur fit un bond inédit quand elle s’approcha pour prendre son visage et chercher ses lèvres.

Merci…Merci…pour Gerry !

Incapable d’émettre un mot, il se laissa dériver sous les baisers qu’elle lui octroya délibérément.
Longue étreinte, suave douceur…
Pourtant la réalité demeurait :


Je vais raccompagner ton père. On s’arrangera pour que tu le revoies. Je n’en ai pas pour longtemps.

Une caresse sur la joue, il fila à l’intérieur :

Prêt Mr Forrester ?

Puisqu’il le faut…

Le portoloin fut touché, ils se matérialisèrent dans le jardin à l’arrière de la propriété.

Je repars…

Deux minutes mon gars… Il s’agit de ma fille unique. Je suis un vieux père bourré de principes, et…

Et quoi ? Vous me casserez la figure si je fais du mal à Sam ? Si vous saviez ce que j’ai déjà vécu, vous en verdiriez davantage. Je ne veux que son bien, vous vous en doutez. Elle est adulte et vaccinée. Laissez-la suivre sa vie, que ce soit avec moi ou un autre. Selon vous, je ne suis pas le type idéal pour elle, c’est ça ? Je m’en tape Mr Forrester. Il est des choses contre lesquelles on ne peut rien. Tant qu’elle voudra de moi, je serai là que ça vous plaise ou pas. Jouez la comédie de la grande perte, on vous contactera régulièrement.

A bon entendeur…
Il s’évapora.
Des effluves délicieux flattèrent ses narines à peine recomposé sur la terrasse. Rarement Andreï s’était senti aussi impatient et piteux.
Qu’elle était belle avec son tablier en train de goûter une sauce quand il arriva dans la cuisine.


Tu es chef-coq ? Que me caches-tu encore ? Oui, Gerry est à bon port… Il ne m’aime pas trop ton paternel, je ne puis lui en vouloir. Qu’est-ce que tu as préparé ?

Histoire de s’intéresser, il souleva les couvercles, huma, testa…

Très appétissant tout ça mais tu n’avais pas à te mettre en frais, on téléphone et on est livré.

Aussi nerveux qu’un jouvenceau à son 1er rendez-vous, Andreï se rua sur le bar. Il savait qu’elle aimait les martinis et il s’y entreprit au mieux de ses faibles capacités en la matière. Son test faillit le faire gerber, la magie arrangea le reste. Vu la tête de Sam en avalant une gorgée, il avoua :

J’y connais rien, tu devras m’apprendre.

Petits plats dans les grands, Sam se démontra une très fine cuisinière. Andreï se délecta de tout, surtout des sourires du cordon-bleu.

Je savais que tu étais parfaite, Isabella… Tu m’épates, néanmoins. Où as-tu appris ça ? A Salem ?

Après le dessert, se joua une autre musique, douce, envoûtante. Andreï but plus que de raison… pour plusieurs raisons. Il l’avait à portée de main et le pressentait. Cependant, Sanders ne voulait rien précipiter. A elle de venir à lui ou pas… au choix. La tenir dans ses bras provoquait bien des émois. Danse, murmures, bisous volés…

As-tu visité à fond la villa ? Je parie que non. Cuisine, salon, séjour et commodités, tu as trouvé. Viens.

Séjour intime, sauna, chambres…

C’est la tienne, la mienne est juste en face. Tu fais ce que tu veux, comme tu le veux, comme tu le sens. J’ai passé une soirée délicieuse et tu sais que je t’attendrai aussi longtemps que tu le jugeras bon. Bonne nuit ma chérie.

Un baiser voluptueux plus tard, Andreï se coula dans la baignoire.
Ses idées dérivèrent allègrement. Elle ne le rejoindrait pas de sitôt, à moins de s’être trompé sur le caractère de la donzelle. Ça ne faisait rien, rien du tout. L’attente n’est-elle pas la meilleure des jouissances ? Alors il jouirait en silence. N’empêche que des mises au point seraient nécessaires. Si Sam allait changer radicalement de vie… lui aussi, c’était incontournable.


*Demain, j’y penserai demain*

Assez crevé par tout ce qu’il avait déjà dû organiser et tout ce qui serait encore à faire, Andreï se sécha puis gagna ses draps frais en solitaire.
Au matin, une bonne odeur de café le réveilla. Sam, très en forme, avait repris possession de la cuisine et leur avait préparé un somptueux petit déjeuner avec les moyens du bord.


Bonjour ! Tu as bien dormi ? Moi aussi, merci. Mieux que… depuis longtemps.

Il s’approcha pour l’enlacer, elle ne lui accorda qu’un bécot distant…

Bon, ben tant pis. Il s’assit et sirota la tasse versée :

Que voulez-vous que nous fassions aujourd’hui, Mrs Norton ? On se met déjà en chasse de celui qui veut votre peau ou on s’accorde un répit histoire de remplir un peu ces placards ?


Va pour le répit. Ils en avaient assez bavé(lui surtout) depuis 3 jours. Sam brune… non, Andreï n’aimait pas, m’enfin…
Charlotte Amalie était assez divertissante avec ses rues animées. Royal, John laissa sa « femme » s’amuser à dépenser à tout va dans diverses boutiques.
Quelle énergie !


*Je prendrai aussi cette potion, elle a l’air de donner un tonus du tonnerre*

Très à l’aise dans son nouveau rôle, Sam dévalisa plusieurs magasins avant d’enfin leur octroyer une pause à la plage. Pensez-vous qu’elle allait se contenter de la bronzette traditionnelle ? Non ! La miss décida de se mettre à la plongée. Là, Sanders déclara forfait :

Vas-y si tu veux, j’ai des coups de fil à donner.

Il la laissa donc enfiler masque et tuba tandis qu’il prenait portable et carnet d’adresses.
Se retirer d’un certain milieu n’est pas aussi évident que ce que l’on croirait. Heureusement le jeu des influences parla beaucoup en sa faveur. Il resterait à la disposition de la CIA mais bye bye le Héron. Bah…
Satisfait d’avoir réglé une part de ses affaires, Andreï s’inquiéta soudain en ne voyant pas reparaître la tête brune d’Isabella. Elle remontait régulièrement, lui faisait signe mais là… Que se passait-il là-bas ? A faible distance il aurait juré qu’un homme embrassait sa Sam. Non ! Il ne l’embrassait pas, il la ranimait !
Comme un malade, il se jeta à l’eau. Un crawl vigoureux plus tard, il arriva alors que Sam émergeait sous le massage d’un musclé et qu’une sirène rousse s’exclamait :


Andreï ?

Un kaléidoscope d’images farfelues lui sautèrent au visage. S’il avait eu sa baguette, un oubliette général aurait suffi à mettre fin à cette situation grotesque. Qui va nager avec sa baguette ? Pas Sanders en tout cas. Pas besoin de photo, il identifia illico Davenport, celui à qui il devait un gnon percutant au menton, dans celui qui couvait Sam avec un air ahuri.
Dégoulinant face à un trio particulier, un mauvais sang circula, il gronda :


Je crois que Sam va mieux, vous pourriez la laisser se relever, non ?
Que s’est-il passé ? ça va Sam ?


Il lui prit la main pour l’aider à se redresser et la prit aussitôt sous son aile en dardant le couple d’un regard mitigé :

Le monde est vraiment trop petit. Nate je suis ravi de voir que ton*idiot* de mari ne t’a pas démolie.
Je dois vous dire une chose : ici, nous sommes John et Isabella Norton. Pas d’Andreï ni de Sam, s’il vous plaît. On en discutera plus tard si vous y tenez, mais là Sam a besoin de repos.
A plus *Allez au diable !*


Sans lui demander son avis, Sanders recula avec Sam dans ses bras et se coula à nouveau à l’eau pour la ramener sur la plage.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Lun 29 Mar - 3:24

Gerry était parti, escorté par Andrei. Douloureuse séparation mais Sam s’efforça de ne pas pleurer, cela n’aurait rendu que plus difficiles les choses. Restait toujours l’incertitude de cette vie qui était d’ores en avant la sienne. Quand reverrait-elle son père ? Retrouverait elle un jour sa vie, telle quelle elle avait été jusqu’à quelques jours auparavant ? Valait mieux ne pas y penser…pas pour le moment.

Incapable de rester là, sans rien faire, à se ronger inutilement les sangs, Sam se dirigea vers la cuisine. Il fallait qu’elle occupe ses dix doigts et son esprit à quelque chose d’utile…Quoi de mieux que concocter un petit dîner pour deux. Une inspection aux provisions la laissa un peu désenchantée mais impossible faire autrement, il faudrait se contenter avec les moyens à bord.

Un poulet surgelé. Des légumes idem. Du lait, des œufs et de la glace au chocolat. Quelques épices et pas mal d’imagination. Micro-ondes à l’appui, elle n’avait aucune envie d’utiliser la magie, le tout fut amené à un état consommable et cuit à point avec patient savoir faire. Un bras de gitan fut vite confectionné, fourré de glace et mis au congélateur, une petite sauce chaude aux groseilles ferait l’affaire pour le napper. Elle s’occupait de la sauce chasseur pour le poulet quand Andrei se présenta.

Tu es chef-coq ? Que me caches-tu encore ?

Elle se tourna vers lui, en souriant.

Pas grand-chose, crois moi…J’aime faire la cuisine…Ça me calme. Et Papa ? Tout va bien ?

Oui, Gerry est à bon port… Il ne m’aime pas trop ton paternel, je ne puis lui en vouloir.

Merci de l’avoir amené, Andrei…Et oui, que veux-tu ? Je suis sa seule fille et nous sommes très unis…Trop, dirais je. Dépendants l’un de l’autre. Tu es…un inconnu qui l’a privé de sa compagnie préférée…mais ne t’en fais pas…Gerry est un homme plein de bon sens, il finira par comprendre et accepter.

*Accepter quoi ? Une relation incertaine avec un homme que tu ne connais même pas ?*

Cette idée faillit la mette mal à l’aise mais déjà Andrei s’approchait et tout effort de conscientiser la réalité de cette situation s’évapora, la laissant démunie mais il s’intéressa aux casseroles. Sam le vit soulever les couvercles, humer les arômes appétissants et même goûter la sauce du poulet.

Très appétissant tout ça mais tu n’avais pas à te mettre en frais, on téléphone et on est livré.

Pourquoi l’envie de le toucher la démangeait-elle de la sorte ?

J’aime faire la cuisine…j’ai besoin d’occuper mes mains et mon temps…

Il ne pouvait pas s’imaginer combien elle en avait besoin, de s’occuper à autre chose qu’à tourner en rond autour d’une seule idée fixe. Attendrie, elle le vit aller vers le bar et entreprendre la préparation des Martinis. Il était plein de bonnes intentions, Andrei, mais était plus habitué à se laisser servir qu’à faire lui-même quelque chose...à part expédier son prochain gênant « ad padres ». Elle goûta son deuxième essai avec un petit sourire amusé.

C’est pas mal…

J’y connais rien, tu devras m’apprendre.

Je le ferai…Ce n’est pas difficile.

La table fut dressée en tout art et grâce. Rien ne manquait, nappe blanche, la belle porcelaine, cristallerie scintillante, argenterie…Cette maison était équipée en fonction de la qualité des locataires de luxe qui l’occupaient, saison à saison…c'est-à-dire, toute l’année. Sam avait mis soin et talent pour réussir cette magnifique mise en scène dans le but…de faire plaisir à Andrei et surtout de se calmer elle-même.

Je savais que tu étais parfaite, Isabella… Tu m’épates, néanmoins. Où as-tu appris ça ? A Salem ?

Ça me fait tout bizarre que tu me dises Isabella…mais je suppose qu’il faudra m’y habituer…John. Non…je n’ai pas appris à faire la cuisine à Salem…c’est ma mère qui m’a appris, elle était très douée…et puis en y prenant plaisir j’ai tenu à parfaire un peu mes connaissances. Je suis contente que cela te plaise…

Fini le dessert, on passa au séjour. Les portes coulissantes ouvertes laissaient entrer la douce fraicheur de cette nuit sans lune. Les senteurs du jardin envahissaient la maison, douces, enivrantes. Comme la musique, comme le champagne que Sam but un peu plus que de raison, se laissant aller à une vague de délicieuse euphorie, de miséricordieux oubli…alors qu’Il l’entrainait dans une danse, lente et séduisante…comme ses baisers, ses mots doux…

As-tu visité à fond la villa ? Je parie que non. Cuisine, salon, séjour et commodités, tu as trouvé. Viens.

Elle se sentit retomber doucement sur terre et le regarda un instant, sans dire mot avant de le suivre, docile, à la découverte du reste de la maison. Il l’entraina à l’étage ou se trouvait un petit séjour, très intime…et les chambres. Malgré elle, Sam marqua un arrêt, le cœur battant la chamade. Ils s’arrêtaient face à une des portes, ses mots furent un baume pour son esprit troublé.

C’est la tienne, la mienne est juste en face. Tu fais ce que tu veux, comme tu le veux, comme tu le sens. J’ai passé une soirée délicieuse et tu sais que je t’attendrai aussi longtemps que tu le jugeras bon. Bonne nuit ma chérie.

Un délicieux baiser plus tard, elle se retrouvait seule dans sa chambre, respirant plus à l’aise, se laissant envahir par un bonheur paisible, insoupçonné. Pendant un instant l’idée d’aller le rejoindre la tarauda mais le bon sens reprenant droit de cité, elle alla prendre une douche avant de se coucher dans le grand lit et s’endormir paisiblement, un sourire heureux aux lèvres.

Le lendemain, se réveiller dans cette chambre inconnue l’angoissa un peu mais peu à peu les souvenirs de la veille revinrent. Elle était en sûreté. Andrei était là. Tant qu’il serait près d’elle rien de mauvais ne pourrait lui arriver, elle en était convaincue. La journée s’annonçait splendide comme doivent l’être celles au paradis. Rassérénée et de très bonne humeur, elle se leva, se doucha et alla faire ce qu’elle faisait le mieux, à part réviser les comptabilités de son prochain. Un somptueux petit déjeuner était une fameuse façon de commencer une journée. Andrei ne tarda pas beaucoup á se présenter. Il avait l’air reposé, calme.

Bonjour ! Tu as bien dormi ? Moi aussi, merci. Mieux que… depuis longtemps.

Il l’enlaçait. Le cœur de Sam partit en ratées, trop énervée soudain, elle ne lui accorda qu’un petit baiser de rien du tout alors qu’elle aurait voulu se pendre à son cou et…Valait mieux s’occuper des pancakes et servir le café.

Que voulez-vous que nous fassions aujourd’hui, Mrs Norton ? On se met déjà en chasse de celui qui veut votre peau ou on s’accorde un répit histoire de remplir un peu ces placards ?

Soupir.

Remplir les placards me semble bien plus tentant qu’aller courir derrière Merlin sait qui…Je suppose qu’il sera toujours là dans deux ou trois jours, tu ne crois pas ? Au fait…Si on va sortir, il faudra que je change un peu mon apparence, non ?

Oui. Il fallait bien. En riant elle joua de sa baguette et de blond doré sa chevelure passa à être d’un châtain foncé qui faisait un beau contraste avec ses yeux si clairs. Andrei ne sembla pas particulièrement ravi avec le changement, encore moins quand elle s’affubla de grosse lunettes de soleil et d’un chapeau a larges bords. Pas de doute, c’était parti pour l’incognito en toutes règles.

Cette virée en vile fut inoubliable. Il lui donnait carte blanche ? Soit alors. Sam oublia la plupart de ses soucis et s’adonna vertueusement à l’effort de se refaire une garde robe digne de ce nom. Andrei se montrait d’une patience incommensurable, juge certain de ses goûts. Elle s’amusa comme un vraie petite folle à défiler pour lui toute sorte de tenues y mêlant un peu l’audace à l’heure de choisir les maillots de bain. Le passage chez Victoria’s Secrets, fut tout de même un peu plus discret même si elle brûla d’envie de lui montrer certains de ses choix assez coquins...mais il valait mieux s’abstenir, pour le moment.

Une fois les besoins vestimentaires satisfaits, Sam ne douta pas un instant à se laisser aller à sa marotte : la cuisine. Pauvre Andrei qui n’avait sûrement pas envisagé visiter de supermarché de sa vie et ne disons pas de marché du tout. Toute à sa folie, elle l’entraina faire des provisions avec la promesse de banquets épicuriens dont il n’avait jamais rêvé. Elle adora sa tête face à un merveilleux mérou qui la narguait et qu’elle voyait déjà sur le grill.

Tu n’auras jamais savouré quelque chose de plus délicieux, crois moi !

On embarqua le poisson et s’en suivirent d’autres délicatesses maritimes. Sam se faisait tout un bonheur anticipé. Comment ne pas l’embrasser à en perdre haleine ? Irrésistible tentation.

De retour à la villa, il semblait assez dépassé par son déploiement d’énergie. Aller bronzer au bord de la piscine ne la tentait pas du tout.

Je vais faire plutôt un peu de « snorkelling »…tu fais de que tu as à faire et moi, je barbotte, ok ?

Vas-y si tu veux, j’ai des coups de fil à donner.

Alors, j’y vais…je te ferai coucou en sortant respirer…pas de souci, je suis une championne en sports aquatiques !

Bisou plus tard, elle filait toute guillerette vers la mer d’un bleu incomparable.

*Une championne en sports aquatiques !?...Une idiote perdue…et m****e avec cette palme…On a pas idée de se foutre dans un pépin pareil…*

Elle essaya de l’enlever mais pour quelque mystérieuse raison cela s’avérait impossible. La palme demeurait coincée dans les corails…et son pied dans la fichue palme. Cela n’aurait pas posé de gros problème si l’air n’avait pas commencé à lui manquer et le désespoir à la gagner.

*Mais non…c’est trop bête…je ne vais pas mourir là, pas de cette façon. Andrei…Andrei…sauve moi...je t’aime…*

Mais Andrei ne vint pas…à sa place, un inconnu. Elle perdit connaissance alors qu’il libérait son pied et l’entrainait vers la surface…

De l’air. Enfin de l’air…On comprimait sa poitrine, une bouche sur la sienne ranimait sa respiration. S’écartant Sam rendit toute l’eau avalée pendant cette stupide noyade…seulement pour s’étouffer une seconde plus tard en découvrant son sauveur. Pourquoi entre tous les millions d’être humains peuplant la planète ce devait être celui là qui lui sauvait la vie ?

Sam ? C’est toi, Sam ?

Les yeux écarquillés de surprise elle ne put que le reconnaitre.

Justin…

Mais déjà une voix de femme, assez ulcérée, la ramenait à la réalité.

Justin, mon chéri…Que se passe t’il ?

Rousse splendide, Mrs. Davenport revendiquait ses droits. Sam ne trouva pas de mots…Tout était si étrange et puis voilà que Andrei surgissait de l’eau, l’air fou.

Je crois que Sam va mieux, vous pourriez la laisser se relever, non ?
Que s’est-il passé ? Ça va Sam ?


Elle fit un effort pour reprendre le contrôle de son corps qui tremblait encore de plus belle.

La scène tenait du délire…Justin, sa femme, Andrei et elle…sur cet îlot désolé, loin de leurs réalités…

Je…je…vais bien…Ma palme...dans le corail…Justin…m’a sauvée…

Sa main se tendait, elle la prit comme un noyé sa planche de salut et une fois sur pied se laissa tenir à ses côtés. Rien n’importait plus, il était là. Qu’est ce que cela pouvait bien lui faire le regard effaré de Davenport ou celui, féroce de sa rouquine de femme.

Le monde est vraiment trop petit. Nate je suis ravi de voir que ton de mari ne t’a pas démolie.

*Qu’est ce que cela peut bien lui faire s’il l’a démolie ou pas ?*

C’était de la jalousie, pure et simple, qui l’envahissait, sournoise et sûre. Elle lui faisait encore de l’effet…

Je dois vous dire une chose : ici, nous sommes John et Isabella Norton. Pas d’Andreï ni de Sam, s’il vous plaît. On en discutera plus tard si vous y tenez, mais là Sam a besoin de repos.

Oui. C’était juste ce dont elle avait besoin. Du repos. Mais surtout s éloigner d’eux. De Justin et leur parfaite entente. De sa rousse qui ne cessait de regarder Andrei comme si elle n’en revenait pas du ravissement…

Rentrons…, souffla t’elle.

Prendre congé des époux Davenport fut question d’une seconde et déjà Andrei l’entrainait dans l’eau. Elle se laissa aller, porter vers l’autre rive, molle, muette…rassurée. Arrivés à destination, il voulut la porter vers la maison mais Sam préféra marcher, serrée contre lui.

C’est si bête…Je n’ai jamais eu un accident pareil de ma vie…Mais que…font ils ici ?...Pourquoi…de tous les endroits du monde...devaient ils se trouver ici ???

Elle avait envie de pleurer, de crier …mais au lieu de faire n’importe quoi, Sam se lova contre lui, en fermant les yeux, posant sa bouche contre sa peau, s’éperdant doucement dans des sensations inédites pour elle.

Je t’aime…

Ce ne fut qu’un murmure…mais qui voulait tant dire !
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Lun 29 Mar - 12:53

Par la barbe de Merlin ! S’il y avait bien quelqu’un qu’il ne s’attendait pas à revoir de sitôt c’était bien celle qui était allongée près de lui à laquelle il venait de rendre son souffle.
Même si maintenant elle était brune ou châtain, comment oublier ses yeux incomparables.
Tout confus, Justin ne parvenait pas à s’en détacher. Ce fut la voix de Nate qui le fit revenir à lui :


Justin, mon chéri…Que se passe t’il ?

Euh… Elle était en train de se noyer… je l’ai sortie de l’eau.

Tiens, sa tendre moitié n’avait pas l’air particulièrement heureux mais ses traits reflétèrent tout autre chose quand un grand type, par trop connu, émergea à son tour. Davenport détesta immédiatement la façon mielleuse dont Nate prononça son nom :

Andreï.

Le pincement de la jalousie le vrilla méchamment mais ce n’était pas, vraiment pas l’endroit ni le moment. A son grand effarement, Sanders semblait revendiquer Sam qu’il aida à se relever avant de lancer comme si rien :

Nate je suis ravi de voir que ton mari ne t’a pas démolie.

*Je ne t’ai pas assez démoli toi, on dirait…*

Puis vint une déclaration fort surprenante :

*Plus de Sam ni d’AndreÏ ? Les Norton ? Qu’est-ce que ça veut dire ?*

Il dut en rester pour ses frais car le « couple » repartait à l’eau. Il n’avait pas raté la façon yeux de merlan frits que coulait Miss Forrester vers le playboy brun :

*Mais qu’est-ce qu’elles lui trouvent toutes ?*

Il se tourna vers sa femme :

Si tu piges quelque chose, tu me fais signe. J’avoue que ça m’inquiète un peu de savoir Sam avec ce type louche. Bon, on ne va pas rester là comme deux idiots. On rentre ?

Quelque chose lui disait bien que Nate avait du mal à garder sa langue mais pas question de faire du déballage public même si celui-ci était peu nombreux et à distance.
Le retour à la villa se fit en silence, Justin était tracassé pour de nombreux motifs. Il ne chercha pas la main de Nate, ni elle la sienne. Ça gambergeait ferme sous les courts cheveux blonds du jeune homme.


*Andreï… Je hais ce type. Andreï…*

Inlassablement, il repassait ce prénom sur tous les tons surtout sur celui que Nate avait employé quelques instants avant.
Oh, elle lui avait fait un charmant discours sur ce qu’elle avait ressenti auprès du bellâtre. Tout remontait dans son cerveau enfiévré :


*Andrei m’a rendue à la vie… Parce que moi, pas ? Il m’a fait sentir réelle, intéressante, attractive… parce que moi pas ? Oui, je ne vais pas te mentir…La tentation était forte, mais il savait bien que tu es l’homme de ma vie… IL le savait, LUI ? Mon œil, il s’en fichait royalement. Et on savait aussi que tu avais mis un espion pour surveiller mes faits et gestes… Encore heureux, sans cela galipettes à gogo, si je comprends bien. c’est devenu un jeu…pour te rendre jaloux. Pas besoin d’en faire autant ! A jouer avec le feu, on se brûle ! et tu t’es brûlée, tu t’es brûlée et ça me rend malade ! J’espère de tout cœur qu’il sera heureux, qu’il trouvera quelqu’un qui l’aimera comme il le mérite. Sois heureuse, il l’a trouvée mais il ne la mérite pas, ça j’en suis sûr.*

Gonflé à bloc, Justin se sentait prêt à la bagarre, si toute fois sa si « charmante » femme en désirait une.
Il n’avait toujours pas ouvert son clapet, se servant immédiatement un scotch en entrant dans l’habitation. Elle ne disait toujours rien non plus ? Tant mieux.


*Elle pense à lui, c’est plus que sûr. Qui sait, elle sera doublement jalouse à cause de Sam, ça lui fera les pieds.*

Tourmenté, il s’installa au bureau et se lança dans une recherche qui porta illico ses fruits.
Il lui avait suffi de taper « Samantha Forrester » pour que la vérité éclate :


Ecoute ça, dit-il en se doutant que son épouse l’observait :

Mr Gerry Forrester, la famille et les amis, ont le profond regret de vous annoncer le décès de Samantha lors de sa croisière sur le Queen MaryII.

Elle est morte… On la dit morte… ça expliquerait bien des choses…

Si Nate releva ses propos, Justin n’entendit pas. Plongé dans ses pensées, il échafaudait toute sorte de scénarios plus abracadabrants les uns que les autres. Puis des mots se perçurent :

Que j’arrête ? Quoi ? De penser à Sam ? (ton fielleux)Parce que tu ne penses pas à TON Andreï, toi ? Ah… Ce n’est pas la même chose… évidemment (sarcastique)et même très probablement ! Moi je m’inquiète. OUI, JE SAIS ; JE LE FAIS TOUJOURS POUR MES AMIS ? Et alors ? Que ça te plaise ou pas, c’est ainsi. Je voudrais m’assurer qu’elle ne fait pas une bêtise en étant accolée à ce mec, c’est tout. M’en mêler ? NON, JE NE M’EN MÊLERAI PAS. Dès que j’aurai la certitude qu’elle a ce qu’elle veut, je l’abandonnerai aux bras de ce (ton mielleux et mimique doucereuse) « cher Andreï »

Bon dieu qu’il avait mal à la tête. Le whisky ne l’aidait pas. Cela faisait plusieurs jours qu’une migraine allait et venait ; son humeur s’en ressentait. Là, il lui aurait fallu la paix mais Nate était à nouveau emballée. Il ne l’écoutait pas qu’elle sorte n’importe quoi si ça lui chantait. Il réfléchirait plus tard. Elle babillait, babillait sur tous les tons ; se massant les tempes douloureuses, il n’entendait rien d’autre qu’un marteau-piqueur dans sa tête.

Arrête de me bassiner, Nate.

Blablablablabla

Arrête, Nate !

Blablablablabla

Il bondit sur ses pieds :

TU VAS LA FERMER, OUI ?
QU’EST-CE QUE TU ME VEUX À LA FIN ? Que je t’en colle une ? Faut-il que je devienne tueur à gage pour que ma femme cesse de roucouler dès qu’un certain type se pointe. FOUS-MOI LA PAIX !


Hors de lui, il sortit en claquant vigoureusement la porte. Direction : salle de bains.
Il y vomit tripes et boyaux en se demandant ce qui lui avait pris. Puis Davenport se doucha longuement en espérant se calmer et calmer sa tête en feu.
Il ne sut pas trop combien de temps il resta là, assis avec un torrent d’eau lui tombant dessus. Quand en peignoir il osa pointer son nez dehors, il fut soulagé que Nate n’ait pas bouclé ses valises.
Contrit, il s’approcha :


Je te demande pardon… Je ne sais pas ce qui m’a pris.

Elle boudait ferme.

Pardonne-moi. Je…

Et m***e, le mal de crâne revenait en force. Il haussa les épaules.

Boude si tu veux. Qu’est-ce que l’on bouffe ? Rien… comme d’habitude, je dois me farcir la cuisine… Eh bien, on ne mangera rien d’autre que ce qu’il y a dans le frigidaire.
Qu’est-ce que tu dis ? Une invitation des Norton ? Que je sois damné ! Non, on n’y va pas. Pas envie de revoir la tronche de cake, de Sanders ou je l’aplatis. On devrait faire les valises et filer.
TU VEUX Y ALLER ? Mais t’es raide dingue de ce type, toi ! (Ironique)Ouais, c’est ça… Comme ça je verrai que Sam va bien…


Dans le fond, elle n’avait pas tort. Lui s’assurerait que sa petite Sam n’était pas en danger et elle, elle verrait que sa passade partait en fumée… A moins que Sanders ne joue sur deux tableaux, ce dont il était sûrement capable.

Très bien, si tu y tiens tellement, réponds que l’on ira. (Ironique)La cuisine de Sam est délectable… *et elle aussi*

Pile poil à l’heure dite, le couple se présenta à la villa… voisine. Ce hasard…
Accueil chaleureux, blabla autour d’un verre, la tension se sentait malgré des airs conviviaux.
D’entrée, Justin chercha le regard de Sam. Ce qu’il y lut aurait dû lui plaire : elle était heureuse.


*Dommage…*

Il fallut bien en venir au nœud du problème après les civilités de mise. Ignorant délibérément Sanders, il attaqua Sam :

Alors comme ça, tu es morte ? J’ai lu le faire-part via le Net. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

Très simplement la situation s’éclaira. Ainsi ce cher « Andreï » n’avait pas accompli son contrat…*Intéressant…* Mise en scène brillante, etc. *Ouais : mon héros, quoi*
L’un dans l’autre, leur situation était mitigée. Le seul à vraiment sortir les marrons du feu était Sanders… Encore et toujours lui…


Vous comptez vous en sortir comment ? Ah… Chercher le commanditaire… ( regard fielleux vers Nate) Si vous avez besoin d’un coup de main, Je peux vous aider.

On y réfléchirait. En attendant, la maîtresse de maison voulut surveiller ses plats. Entre cuistots, on se comprend toujours, Justin emboîta le pas de Sam à la cuisine.
Elle s’était surpassée. Il la complimenta et fatalement voulut mettre son grain de sel ici ou là.
Des mains qui se touchent, se frôlent… Il en prit une et porta les doigts délicats à ses lèvres :


Je me doute que tout ce que tu viens de vivre n’est pas des plus agréables. J’aimerais juste te poser une question. Tu dois savoir que tu comptes beaucoup pour moi. Il s’est passé un truc entre nous… je ne suis pas prêt de l’oublier. Es-tu heureuse ?

Réponse mitigée aussi… Mais dans l’ensemble, elle l’était. Quand elle lui retourna la question, Justin se sentit à nouveau très mal. Il bafouilla du n’importe quoi :

Oui, évidemment. Nate est adorable et un casse-pieds pendable… On va déménager. Excuse-moi… les toilettes ?

Il s’y précipita.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mar 30 Mar - 0:03

L’explication de « Chéri »pour éclairer cette situation quelque peu équivoque fut contondante et claire, comme d’habitude.

Euh… Elle était en train de se noyer… je l’ai sortie de l’eau.

De cela, elle aurait pu s’en douter. En fait, c’était très humanitaire de la part de son mari aller par là en sauvant tout celui ou celle qui avait besoin d’aide mais de là à contempler sa bonne œuvre avec ces yeux d’épagneul égaré…Quand même ! Surtout quand la noyée en question était roulée comme un top model et avait un nom et un prénom qui ne communiaient pas exactement avec les meilleurs sentiments de Madame.

Sauf que là, Madame n’eut pas le temps de faire étal de son docte avis, voilà qu’émergeait des flots le dernier homme au monde qu’elle eut supposé rencontrer…là ou n’importe où d’autre. Andrei Sanders, en chair et en os et pour si jamais, arborant un petit air belliqueux. La façon dont il remballa Justin avant d’aider la brune, ex-blonde…enfin la dénommée Sam laissa assez en clair qu’il entretenait une certaine relation avec la naïade. Ce qui pour raison quelconque provoqua un petit pincement au cœur de Nate.

*Il perd pas son temps !*

Qu’il fasse une remarque assez insidieuse sur le fait que Justin ne l’ait pas démolie lui donna envie de le frapper mais le regard féroce de son mari suffisait. Ce qui suivit la laissa assez perplexe.

Ici, nous sommes John et Isabella Norton. Pas d’Andreï ni de Sam, s’il vous plaît. On en discutera plus tard si vous y tenez, mais là Sam a besoin de repos.

*John et Isabella…c’est quoi cette histoire débile ? À quoi il joue là ?*

Mais définitivement pas le temps de poser de questions, John, puisqu’il le fallait, entrainait la belle languide dans le plus pur style Lancelot et par la force des choses, Nate et son mari adoré se trouvèrent seuls, en un tête à tête qui n’avait rien…mais alors là, rien de romantique. En tout cas Justin ne semblait pas avoir trop bien pris de voir « sa » vérificatrice partir de si bon gré avec Andrei.

Si tu piges quelque chose, tu me fais signe. J’avoue que ça m’inquiète un peu de savoir Sam avec ce type louche. Bon, on ne va pas rester là comme deux idiots. On rentre ?

*Et qu’est ce que cela peut bien lui faire que la telle Sam soit avec Andrei ? Bien sûr…c’est contre lui toute cette animosité…Dieu, que Justin peut être niais parfois !*

Petit crawl de retour à la plage. Pas de conversation, chacun fit son chemin sans se regarder ou se toucher, perdus dans leurs respectives réflexions…Celles de Justin assez pénibles, vu son expression. Nate elle, se perdait en suppositions de tout genre mais préféra se tenir coite…pour l’instant, se contentant de lui jeter un petit coup d’œil discret, mine de rien. Il avait l’air vraiment altéré.

*Franchement…Ça lui a fichu un drôle de coup, cette rencontre !*

Arrivés à la maison, toujours plongés dans un silence épais, il se servit à boire et se rendit directement à son bureau. Un peu intriguée par ce comportement un peu erratique, elle le suivit. Face à l’ordinateur, Justin semblait mâcher une amertume secrète.

*Il pense à elle. Il l’a revue, en est tout secoué…Bien sûr, selon lui…rien de grave entre eux…Des bisous de rien du tout…L’animal a perdu la tête pour cette fille…Qu’il ne s’est rien passé ? Pffff…Peut être, mais pas par manque d’envie…Vache ! Et maintenant l’idiot se fait tout un roman…Ça lui fera les pieds, na !*

Ecoute ça !

Elle était restée appuyée au chambranle, l’observant mais il ne se donna même pas la peine de la regarder pour lire ce qui apparaissait sur l’écran.

"Mr Gerry Forrester, la famille et les amis, ont le profond regret de vous annoncer le décès de Samantha lors de sa croisière sur le Queen MaryII."

Elle est morte… On la dit morte… ça expliquerait bien des choses…

Ma foi, pour une morte elle se voyait pas mal dut tout !

Pas de réaction, comme si cette révélation saugrenue le rendait plus malheureux que les pierres. Nate n’y tint plus.

Mais tu vas arrêter de faire cette tête d’enterrement ou quoi ? Tu as bien vu que ta blonde se porte comme un charme…À croire que tu t’en fais, du souci. Ça suffit, bon sang…Arrête donc de …

Et l’autre de sauter comme si une vipère l’avait piqué.

Que j’arrête ? Quoi ? De penser à Sam ?

Exactement. Depuis l’instant où tu l’as reconnue tu as l’air accablé comme si…

Parce que tu ne penses pas à TON Andreï, toi ?

Fiel distillé, ces mots !

Tu ne sais plus ce que tu dis, Justin…Revoir Andrei m’a surprise, ce n’est pas la même chose…

Ah… Ce n’est pas la même chose… évidemment et même très probablement !

Mais c’était quoi tout ce sarcasme !?

Ça ne marche plus rond chez toi. Qu’est ce que tu as à t’inquiéter pour cette pauvre chérie ? Elle m’a l’air assez grande pour se débrouiller seule…Faut dire qu’elle s’y prend assez bien même.

Moi je m’inquiète. OUI, JE SAIS ; JE LE FAIS TOUJOURS POUR MES AMIS ? Et alors ? Que ça te plaise ou pas, c’est ainsi. Je voudrais m’assurer qu’elle ne fait pas une bêtise en étant accolée à ce mec, c’est tout.

Mais voyons…quel joli discours, te revoilà en action, sauveur du monde. Personne ne t’a demandé de t’en mêler, que je sache…

M’en mêler ? NON, JE NE M’EN MÊLERAI PAS. Dès que j’aurai la certitude qu’elle a ce qu’elle veut, je l’abandonnerai aux bras de ce « cher Andreï »

Arrête de me crier comme si j’étais une idiote..C’est le comble, maintenant c’est moi la folle qui…

Arrête de me bassiner, Nate.

Je n’arrête rien…Tu te comportes comme un…comme un amoureux éconduit, comme si elle avait des comptes à te rendre…

Arrête, Nate !

Non mais, manquait que cela…Tu as une idée de comment je me sens là ? Sympa de voir mon mari avec cet air d’âme pénitente…et tout à cause d’une fille qui…

Elle n’était pas préparée à le voir bondir comme diable de sa boîte, l’air furieux perdu.

TU VAS LA FERMER, OUI ?

Justin…mais…

QU’EST-CE QUE TU ME VEUX À LA FIN ? Que je t’en colle une ? Faut-il que je devienne tueur à gage pour que ma femme cesse de roucouler dès qu’un certain type se pointe. FOUS-MOI LA PAIX !

Mais de quoi…

Il était devenu fou, c’était la seul explication que Nate put trouver en le voyant sortir en trombe et claquant la porte, chose qu’il ne faisait jamais. Soit, revoir la miss l’avait retourné mais jamais elle n’aurait crû qu’à tel point. Il en faisait une jaunisse, là.

*Seigneur…Il est amoureux d’elle. Amoureux perdu…et là, il est jaloux d’Andrei…Diables, Justin Davenport et tout ce roman à l’eau de rose que tu m’as débité ? C’était du pur bluff ou quoi ? C’est sûrement son mal fichu sens du décorum qui l’a fait se livrer à ce théâtre d’amour et séduction…Sûr, il ne pourrait pas supporter que cet imbécile de Michael se paye sa tête s’il découvre que Justin a les mêmes faiblesses que lui…*

Animée par le feu dévorant de ces déductions, Nate retourna au séjour avec des envies de meurtre. Elle détesta Justin, Andrei, Sam et un bon pourcentage de l’humanité. Enragée, elle se servit un whisky double, se brûla le gosier avec et en eut les larmes aux yeux. L’apparition soudaine et totalement inespérée d’un patronus, en forme d’épervier, faillit la faire tomber à la renverse, encore plus quand la voix d’Andrei se laissa entendre :

« Nous devons parler. Venez dîner ce soir. Villa Moonlight, 19 :30. »

Ce n’était presque pas une invitation mais plutôt un ordre, de quoi lui donner de quoi penser.

*À croire que la situation est vraiment sérieuse !*

Au bout d’un long moment, elle commençait tout de même à se faire de la bile pour son mari qui demeurait enfermé dans la salle de bains mais le voir apparaitre, en peignoir éponge, avec un air de chiot noyé, la rassura.

*Au moins il s’est pas ouvert les veines, l’imbécile…mais Diables…quelle tête !*


Je te demande pardon… Je ne sais pas ce qui m’a pris.

*À d’autres avec cette excuse si minable.*

Elle lui tourna carrément le dos et se servit, faute de mieux un peu plus de whisky, autant se souler et avoir la fête en paix.

Pardonne-moi. Je…

*Ignore le un moment, le temps qu’il trouve de meilleurs arguments !*

Mais là, il fallait dire qu’en tant qu’arguments, il aurait pu faire un petit effort. En fait il semblait avoir plutôt envie de lui chercher noise…Il ne serait pas long à avoir ce qu’il voulait.

Boude si tu veux. Qu’est-ce que l’on bouffe ?

Je n’en sais rien !

Et lui de ricaner méchamment.

Rien… comme d’habitude, je dois me farcir la cuisine… Eh bien, on ne mangera rien d’autre que ce qu’il y a dans le frigidaire.

Fais ce que tu voudras mais ce soir nous sommes invités, par nos charmants voisins, les Norton. Andrei ou John, au choix, a envoyé son patronus tantôt.

Si elle lui avait dit que le Diable les attendait aux portes de l’Averne, la réaction n’aurait été plus joyeuse.

Qu’est-ce que tu dis ? Une invitation des Norton ? Que je sois damné ! Non, on n’y va pas. Pas envie de revoir la tronche de cake, de Sanders ou je l’aplatis. On devrait faire les valises et filer.

Fais ce que tu voudras, moi, j’y vais !

TU VEUX Y ALLER ? Mais t’es raide dingue de ce type, toi !

Pense ce que tu voudras…Tu devrais sauter de joie quand même, tu vas la revoir, ta belle…Vous pourrez échanger des recettes, tant que vous y êtes !

Ouais, c’est ça… Comme ça je verrai que Sam va bien…Très bien, si tu y tiens tellement, réponds que l’on ira. La cuisine de Sam est délectable.

*Tout comme ses appétissantes courbes, triple vache !*

19 :30. La ponctualité personnifiée, ils se présentaient chez les Norton. Sam leur dispensa un accueil très aimable, Andrei lui, un rien mitigé. Pour un œil non avisé, il ne s’agissait que d’une gentille réunion entre voisins charmants.

*Qui va ouvrir le feu ?*

Personne. La politesse était de mise. C’est fou ce que les gens peuvent échanger de banalités avant d’entrer au sérieux de l’affaire. Justin était aussi tendu qu’une corde d’arc. Andrei demeurait méfiant mais quand il regardait Sam, qui pour les effets avait recouvré sa blondeur naturelle, son regard s’adoucissait. Ce n’était plus ce regard de conquérant au détour de tout que Nate lui connaissait.

*Mince…Il est amoureux ! Mais qu’est ce qu’ils lui trouvent à cette Sam ?*

Mais même si elle n’avait aucune envie de lui trouver quelque qualité qui soit, Nate dut avouer que la fille était plutôt agréable, sa conversation était fluide, naturelle, pas de chichis ni de regards langoureux.

*Sûr ! Quel besoin d’ailleurs…Ils sont là, à baver comme des idiots, tous les deux ! Et moi quoi ? Je n’existe pas !!!?*

Et bien entendu, Justin fut qui déclencha les confessions. Une entrée en matière remarquable, il faut le dire surtout si on tenait en compte que depuis un moment il feignait qu’Andrei était devenu invisible…autant qu’elle.

Alors comme ça, tu es morte ? J’ai lu le faire-part via le Net. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

Et la défunte de donner des explications on ne peut plus claires, comme s’il n’y avait rien de plus normal qu’avoir sa tête mise à prix, être poursuivie par des tueurs à gages avides d’empocher le pactole et avoir à son service exclusif le plus sexy d’entre eux, disposé à vendre son âme au diable rien que pour ses beaux yeux.

Justin avait suivi l’histoire avec croissant intérêt, se demandant sans doute par quel minable hasard de la vie on avait pu lui souffler sous le nez ce rôle stellaire.

Vous comptez vous en sortir comment ? Ah… Chercher le commanditaire.

*Bien sûr, mon chéri..Sinon quoi à ton avis…Mettre une annonce ? Dans une minute il leur offre son aide désintéressée…Je parie ma baguette !*

Bingo ! Plein dans le mille ! Il aurait pu s’épargner son petit regard fielleux à la c** !

Si vous avez besoin d’un coup de main, Je peux vous aider.

Nate lui décocha un coup d’œil paisiblement envenimé avant de dire, comme qui parle de la pluie et le beau temps.

Bien sûr. Justin se fera un bonheur incommensurable s’il peut donner un coup de main. Comme Auror certifié, il est habitué à aider ceux qui sont dans le besoin, surtout ceux harcelés par les forces du mal…n’est ce pas !?

Tant pis si les autres pensaient…Qu’ils pensent ce qu’ils voudraient. Ne voilà t’il pas que son adoré, en plus de vouloir lui sauver la vie, ne courait il pas…donner un coup de main à la cuisine !? Nate but un peu de vin et se tourna vers Andrei.

Curieuse histoire quand même ! On ne peut pas dire que ta vie manque d’émotions trépidantes ! Oui, merci, tout va bien…Je suis comblée de bonheur. Tu peux bien t’imaginer…Il était de très mauvaise humeur mais à la fin, tout a marché sur des roulettes…façon de dire…Non, c’est une histoire longue à raconter, sans aucun intérêt relevant…sauf peut être l’épisode des dinos…Oui, tu m’as bien entendue…On a atterri dans une histoire débile, poursuivis par un T-Rex et ensuite par une bande de velociraptors…Avec Justin, on peut toujours s’attendre à n’importe quoi.

Elle eut le sentiment qu’il écoutait par simple politesse, sans doute que savoir sa belle, seule dans la cuisine avec Justin n’était pas pour le réjouir. Mais déjà Mrs. Norton les rejoignait avec le plat suivant en faisant un petit commentaire sur l’air souffrant de Justin, qui tarda encore un petit moment à revenir à table. Nate l’observa attentivement.

*Sa mine n’est pas fameuse. Définitivement pas dans son plat !*

Justin, mon chéri…tu te sens bien ?

Selon ses dires, très bien, mais personne ne le croyait. On changea radicalement de thème pour aborder le dessert et bien sûr les bontés de cette île paradisiaque et ses multiples charmes comblèrent tous les vides de conversation civilisée. Justin était assez blême sous son hâle et son humeur était au poison fixe. Avant de finir par commettre quelque imposture lamentable, Nate préféra conseiller, péremptoire, qu’il était grand temps de prendre congé.

Il avait suffi d’une rencontre…et de nouveau sa vie basculait, incertaine. Nate leva la tête pour regarder son mari, son air absent la frappa…autant que l’éclat fiévreux de son regard…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mar 30 Mar - 16:14

L’après-midi avait été très agréable, voir Mrs Norton faire ses courses assez divertissant même si Andreï n’était pas habitué à suivre ainsi les évolutions d’une femme en plein délire de shopping.
Si elle s’amusait, alors lui aussi. La vigilance restait de mise et jamais Sanders ne fut distrait dans son balayage systématique des lieux visités. Le choix des fringues le lassa un moment sauf quand il s’agit des maillots de bain. Le vrai défilé de mode fut apprécié à sa juste valeur. Il aurait bien voulu aussi assister au choix de la lingerie mais sa « femme » préféra l’intimité… dommage.
Ensuite, il se retrouva à la suivre en pleine razzia du supermarché local. Lui qui se contentait la plupart du temps d’entrer dans la 1ère épicerie venue se sentit assez perdu face au caddie que Sam emplissait très joyeusement. A croire qu’elle devait nourrir un régiment. Pour couronner le tout, elle tint à acheter un mérou. Elle en vérifia la fraîcheur en parfait connaisseur. Elle était marrante…
Et puis cette idée de visiter le fond marin…
Il avait réellement faillit disjoncter en la voyant si mal en point et péter un câble en identifiant son sauveur. Personne n’avait fait de foin, fort heureusement et il avait pu ramener Sam à la villa.


Veux-tu que je te porte jusque là-haut ?

Elle avait dénigré son offre préférant marcher. Manifestement cette rencontre inopinée l’avait marquée, elle aussi :

C’est si bête…Je n’ai jamais eu un accident pareil de ma vie…Mais que…font ils ici ?...Pourquoi…de tous les endroits du monde...devaient-ils se trouver ici ???

Il la prit contre lui la sentant nerveuse, agacée voire craintive.

Ne t’en fais pas, je vais régler ça…

Après une grosse frayeur, il est fréquent que les victimes cherchent un contact rassurant. Sam n’échappa pas à la règle. Un peu surpris d’être soudain l’objet de tant d’attentions, Andreï frémit au contact des lèvres si douces de Sam. Ce ne fut qu’un murmure mais il le perçut très bien :

Je t’aime…

Comment ces simples mots pouvaient-ils posséder un tel pouvoir ? Très attendri, Andreï se garda bien se s’emballer. Avec toute la tendresse possible, il l’enserra, répondant à ses baisers en soufflant :

Moi aussi, je t’aime.

Il la souleva, telle une plume et sans cesser de l’embrasser la conduisit à sa chambre. Si les battements de son cœur s’accélérèrent, il n’en tint pas compte. Déposant son précieux fardeau sur les draps, il savoura encore longuement cette bouche offerte, prémisse de liesses. Il aurait été si facile alors de

Dors mon ange, tu en as besoin. Tu viens d’échapper à un triste sort ; je ne profiterai pas de ta faiblesse. Je te réveillerai dans un moment si tu écrases trop.

Un bisou sur le bout du nez, il s’écarta et referma la porte. Chevaleresque ? Peut-être… Surtout affreusement tracassé. Revenu presque en courant en bas, Il téléphona à l’agence de location la plus importante de l’île.

Bonjour ! C’est John Norton. Dites, je suis quasi certain d’avoir croisé un couple d’amis : les Davenport. Malheureusement ils se sont éloignés avant que j’aie pu leur causer. Sauriez-vous par hasard où…

*Bingo !*

Son renseignement, il l’avait. Par une fortune indécente, les Davenport étaient ses plus proches voisins.

*Je pourrais faire sauter leur villa… Non, Nate ne mérite pas ça. Débarquer chez eux et lancer un oubliette… tentant, très tentant. Déménager à toute vitesse ? Sam est déjà assez retournée ainsi. Marrant la façon dont elle regardait Tintin… faut croire qu’il lui a fait de l’effet à un moment, l’idiot. Ce serait gag s’il crevait… je pourrais consoler la veuve éplorée… Mais ça ne plairait pas à Sam…T’es peut-être un salaud mais pas à ce point…*

Bon, avec tout ça, il ne savait toujours pas comment obliger les Davenport à la boucler sans passer par un moyen radical. L’idée lui vint bêtement alors qu’il sirotait un long drink sur la terrasse en fumant un de ses cigares. Tout heureux, Andreï se leva, regarda l’heure et estima le coup jouable.
Sam descendait alors qu’il regagnait le salon :


Bonjour toi. Reposée ?

Déposant un léger baiser sur ses lèvres, il lui demanda :

Si tu es assez d’attaque, pourrais-tu nous préparer un dîner pour… quatre. On doit parler à nos charmants voisins, les Davenport, tu te doutes pourquoi. Il est impératif qu’ils ferment leur clapet à notre sujet. Je crois qu’on leur doit la vérité.

Il lut comme une lueur de doute ou de reproche dans les yeux sublimes.

Tu ne crois quand même pas que je veuille les assassiner… ? *Après tout, s’il le fallait, je le ferais…* Tire pas cette tête, nous tenterons d’abord les moyens civilisés.

Sam ne semblait qu’à moitié convaincue des bonnes intentions d’Andreï. Peut-être n’appréciait-elle pas trop de revoir la piquante rousse de si près, si tôt ? Comme si lui avait envie de se farcir Tintin pendant toute une soirée ? Il le fallait bien même si son menton se souvenait encore d’un certain poing rencontré après de doux échanges…
Pendant que Sam se lançait dans des préparations savoureuses, Andreï matérialisa son patronus et expédia l’épervier délivrer le message.


Je leur ai dit 19h30. Ça ira ? Tu comprends le danger d’une fuite, n’est-ce pas. Puis-je t’aider à quelque chose ?

Question de pure routine, Sanders n’avait jamais épluché de pomme de terre ou d’oignon de sa vie et Sam s’en sortait parfaitement. Mettre la table ? Pareil… Il sortit néanmoins les couverts et les verres avant d’aller se doucher.
Juste avant que les Davenport se pointent, Andreï régla les questions de l’accueil :


On ne dit rien de spécial d’entrée de jeu. Autant voir s’ils savent déjà certaines choses sur nous. D’accord, ma chérie ?

Les invités se présentèrent à l’heure dite.
Comme prévu, on n’échangea que des banalités au départ :


Quel temps superbe. Il y a longtemps que vous avez débarqué ? Nous seulement deux jours… Oui, nous avons quitté le Queen…

Et Davenport se tourna vers Sam, ignorant délibérément Andreï qui lui voulut engager la conversation avec Nate alors que celle-ci fixait son époux avec un drôle d’air.

*Tintin a la cote on dirait. Autant que je joue à l’homme invisible, moi…*

Ça l’attristait un peu de constater le réel attachement de Nate envers son mari ainsi que la chaleur que Sam portait encore à ce dernier. Bah…
Le « rival » entreprit de lancer le jeu en claironnant :


Alors comme ça, tu es morte ? J’ai lu le faire-part via le Net. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

Avec sa simplicité naturelle, Sam avoua l’ensemble de cette affaire en évitant toutefois de mentionner qu’Andreï était l’un des tueurs à gage à ses trousses…
Tintin osa pousser le bouchon jusqu’à leur proposer son aide ce à quoi Nate répliqua d’une voix assez hargneuse :


Bien sûr. Justin se fera un bonheur incommensurable s’il peut donner un coup de main. Comme Auror certifié, il est habitué à aider ceux qui sont dans le besoin, surtout ceux harcelés par les forces du mal…n’est ce pas !?

Impossible de penser qu’entre ceux-là, il y avait toujours un os…
Tiens, Zorro accompagnait Sam en cuisine… Il est vrai qu’ils partageaient la même passion. Autre chose aussi, peut-être ?
En attendant leur retour, quoi de plus naturel que de converser avec la belle rouquine ? Elle parla la première, assez tendue néanmoins :


Curieuse histoire quand même ! On ne peut pas dire que ta vie manque d’émotions trépidantes !

Je ne vais pas m’en plaindre. Je me suis trouvé dans une situation effroyable mais c’est du passé *presque ...* Et toi ? Tu ne me dis rien de toi. Est-ce que tout va bien ?

Il mit suffisamment de conviction dans ces mots afin qu’elle comprenne son intérêt sincère :


Oui, merci, tout va bien…Je suis comblée de bonheur. Tu peux bien t’imaginer…Il était de très mauvaise humeur mais à la fin, tout a marché sur des roulettes…façon de dire…

Pourquoi ? Il s’est passé quoi ? Il t’a battue, maltraitée ?

Déjà, il se sentait prêt à entrer en lice.

Non, c’est une histoire longue à raconter, sans aucun intérêt relevant…sauf peut être l’épisode des dinos…Oui, tu m’as bien entendue…On a atterri dans une histoire débile, poursuivis par un T-Rex et ensuite par une bande de velociraptors…Avec Justin, on peut toujours s’attendre à n’importe quoi.

Il ne put s’empêcher de rire après un instant d’incrédulité.

Je m’imagine la scène !

Il en imaginait une autre qui se déroulait peut-être en cuisine et qui n’avait rien d’amusant, celle-là.
Mais Sam revenait avec un petit air tracassé cependant.


*Elle s’inquiète pour Tintin ? C’est vrai qu’il a une tête curieuse.*

Les états d’âmes de Davenport lui important peu, Andreï voulut en venir au but précis de cette réunion :

Comme l’a raconté Sam, nous vivons à présent sous couverture. (Justin émit une remarque tellement déplacée que Sanders se retint de lui envoyer une bordée verbale) Il est très important pour sa sécurité que vous ne dévoiliez pas que vous nous avez croisés ici. Je sais pouvoir te faire confiance Nate… ( le comique de service remit ça, de quoi commencer sérieusement à échauffer son hôte ; par respect pour Nate et Sam, il tint bon) Si ne nous parvenons pas à démasquer le commanditaire… *NDD, il dépasse les bornes, l’idiot* Merci de votre aide.

Ouf, son laïus était terminé. La conversation dériva sur les beautés de St Thomas. L’attitude de Justin, tantôt très attentive voire agressive, tantôt ailleurs n’échappa pas aux convives. Nate semblait à bout et, à peine le dessert avalé, elle décida de vider les lieux suivie par son ours de mari. On se fit des adieux polis mais Andreï voulut retenir un instant son amie :

Il est bizarre ton mec. S’il y a quoique ce soit que je puisse faire, fais-le-moi savoir.

Un œil à l’époux lui confirma qu’il ne fallait surtout pas prolonger cet échange murmuré au risque d’une explosion sanglante.
Refermant avec soulagement la porte de la villa, Andreï se tourna vers une Sam songeuse :


Il est givré ce type. Je me demande ce que tu lui as trouvé… ou lui trouve encore ?

La jeune femme parut surprise de sa tirade même si une rougeur incertaine envahissait ses traits.
Sa défense le satisfit, il décida de passer l’éponge. Même si Sam se montra très tendre avec lui, Andreï comprit qu’il n’y aurait pas de second dessert au menu de ce soir. Ils discutèrent gentiment de quelques projets pour le lendemain tout en se savourant bellement avant de chacun regagner ses quartiers solitaires.
Au matin Sam était en bonne forme, lui… tracassé. Il ne livra pas de suite le fond de ses pensées, laissant Sam lui composer un délicieux repas. Ils allèrent flâner en ville un moment et déjeunèrent dans un petit restaurant sympathique. Buvant son café, Andreï lâcha :


Tu sais j’ai beaucoup pensé à l’attitude de Davenport… Je n’aime pas trop ça. Il me rappelle un gars avec qui j’ai fait équipe en Inde. Le pauvre gars s’était fait mordre par un chien enragé… Il a mis 10 jours à crever dans des conditions atroces… Je l’ai achevé. Je ne suis pas tranquille pour Nate… je devrais peut-être lui suggérer de faire examiner son gugusse, non ?

Inquiète du coup, Sam n’y vit pas là une façon de revoir Mrs Davenport. Elle acheva sa boisson rapidement, l’invectivant de ne pas avoir réagi plus tôt.

Si ça tombe, je me trompe. Je ne veux pas m’immiscer entre eux.

Ils transplanèrent depuis un point désert. Tout paraissait calme mais nul ne répondit à leur coup de sonnette.


Tant pis si on se fait taper dessus, allons-y ! Alohomara !

Prêtant l’oreille, ils tentèrent de s’orienter. Personne au séjour, ni au salon…

Ils sont sans doute sortis…

Mais bientôt des bruits alarmants résonnèrent à l’étage. Ça ressemblait à un combat en règle…

Je te fiche mon billet que c’est pas l’amour qu’ils font là-haut ! grimaça Andreï en se ruant dans l’escalier.

Quatre à quatre les marches se gravirent. Guidés par cris et fracas de meubles, les Norton pénétrèrent dans une pièce plongée dans la pénombre. Donnant la lumière, le couple resta un instant stupéfait devant cette scène. Dans un décor ravagé, Davenport plaquait Nate contre un mur. Les traits déformés d’une rage effrayante, il était bel et bien en train d’étrangler sa femme à main nue.
Sanders réagit :


STUPEFIX.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mer 31 Mar - 0:20

Que de douceur! Quelle folle tendresse! Certes les derniers évènements l’avaient beaucoup secouée mais c’était l’attitude d’Andrei qui la faisait flotter sur un nuage de bonheur inédit. Sans cesser de l’embrasser, il l‘avait prise dans ses bras pour l’emporter à l’étage. Sam ne pensait plus, transie de cet amour tout neuf qui lui éclatait dans le cœur, elle n’aurait opposé aucune résistance s’il avait voulu mener les choses plus loin mais il ne le fit pas et cela fut comme la plus belle déclaration d’amour.

Dors mon ange, tu en as besoin. Tu viens d’échapper à un triste sort ; je ne profiterai pas de ta faiblesse. Je te réveillerai dans un moment si tu écrases trop.

Bercée par la sensation parfaite de l’amour partagé, Sam s’endormit comme une enfant rassurée, sachant que tant qu’Andrei serait près d’elle aucun danger ne pourrait l’atteindre.

Ce ne fut pas une bien longue sieste mais cela et une bonne douche suffirent pour lui rendre tout son aplomb. Face au miroir de la salle de bains, elle reprit sa blondeur naturelle sachant qu’Andrei n’avait pas trop aimé la voir en brune. Cela la fit sourire, heureuse en allant choisir que porter ce soir. Son choix se porta sur une jolie robe blanche, achetée le matin même.

Il rentrait de la terrasse quand elle aboutit au séjour.


Bonjour toi. Reposée ?

Un baiser et puis…

Si tu es assez d’attaque, pourrais-tu nous préparer un dîner pour… quatre. On doit parler à nos charmants voisins, les Davenport, tu te doutes pourquoi. Il est impératif qu’ils ferment leur clapet à notre sujet. Je crois qu’on leur doit la vérité.

Elle aurait voulu ne jamais les revoir, leurs voisins mais Andrei avait raison, une explication semblait s’imposer…

*À moins que…mais non, quand même pas…et si oui ? *

Tu ne crois quand même pas que je veuille les assassiner… ? Tire pas cette tête, nous tenterons d’abord les moyens civilisés.

Sam se mordit la lèvre contrite d’avoir eu de pareilles pensées…mais s’il se trouvait, elle ne doutait pas que Sanders serait capable de faire n’importe quoi. Les moyens « civilisés » lui semblèrent parfaits et elle se dépêcha d’enfiler son tablier de cuistot attitré et aller choisir les ingrédients pour un dîner inoubliable. S’il ne s’était agi que de la rouquine, une omelette aurait suffi mais c’était Justin avec qui ils auraient affaire, pas question de ne pas déployer tout son talent.

Revoir Justin lui avait laissé un certain sentiment de malaise. La façon dont il l’avait regardée ? Avec quelque chose de semblable…à du dépit ?


*Tu te fais des idées, ma fille ! Qu’est ce qu’il a cirer avec toi ? Surtout avec sa bombe rousse…Tiens, celle là…je ne l’aurais pas imaginée si…enfin…Elle a failli fondre en voyant Andrei…et lui ?...*

Préférant couper court des réflexions qui finiraient par tourner mal, elle mit beaucoup d’entrain à décortiquer les belles et grosses crevettes pour le cocktail d’entrée.

*Et hop, la queue ! Et hop, la tête…si elle s’approche d’Andrei…Je suis capable de…*

Je leur ai dit 19h30. Ça ira ? Tu comprends le danger d’une fuite, n’est-ce pas.

Sam qui ne l’avait pas entendu entrer finit de massacrer la crevette et se tourna vers lui, en souriant.

C’est parfait. D’ici là tout sera à point. Bien sûr que je comprends les dangers d’une fuite mais je ne pense pas qu’on ait quelque chose à craindre d’eux.

Puis-je t’aider à quelque chose ?

Il était adorable de lui proposer cela mais Sam devinait que de sa vie cet homme merveilleux n’avait rien fait de ses dix doigts…à part certaines choses qui bien entendu n’avaient rien à voir avec la haute cuisine.

Pas de souci, je me tire parfaitement d’affaire.

Un bisou plus tard et il allait se doucher laissant de nouveau Sam à ses pensées si peu orthodoxes, à ses crevettes et le reste du repas. Tout fut à point avant l’heure convenue.

Elle était très fière de ses exploits culinaires même pas un chef comme Davenport ne pouvait trouver rien à redire. La table fut mise en u clin d’œil en soignant le détail, rien ne manquait, même le délicat centre de table confectionné avec d’éblouissantes fleurs du jardin.


Elle enlevait son tablier et mettait un peu d’ordre dans sa coiffure quand Andrei la rejoignit pour une rapide mise au point.

On ne dit rien de spécial d’entrée de jeu. Autant voir s’ils savent déjà certaines choses sur nous. D’accord, ma chérie ?

Tout à fait…Je suis d’accord avec tout ce que tu diras, An…John !, en riant elle le gratifiait d’un doux baiser quand la sonnette se laissa entendre.

Les invités se montrèrent charmants mais pour une raison qu’elle ne chercha pas à analyser Sam trouva Justin…tendu ? Mal à l’aise ? Un peu agressif même…mais elle l’attribua à cette situation peu commune qui les réunissait alors qu’ils auraient sûrement préféré ne pas se revoir de sitôt. Mrs. Davenport aussi avait un petit air pincé même si elle se montrait poliment bavarde et souriait…sans véritable entrain.

On parla pluie et beau temps en sirotant les apéritifs et on passa à table en survolant le thème voyages, forcement on dût se mettre au courant de leurs respectives arrivées sur l’île, rien que pour découvrir que même en se donnant le mot, ils n’auraient pu coïncider plus.

Malgré les efforts de part de Sam et Nate pour alléger un peu l’ambiance qui se faisait un peu dense vers l’arrivée du plat de résistance, l’attitude méfiante d’Andrei n’arrangeait rien mais jamais autant que celle, assez inédite de Justin. Si Sam ne l’avait pas connu exquis et poli jusqu’au bout des ongles, elle aurait pensé avoir affaire avec un rustre quelconque qui ignorait vertement le maître de céans et sa propre femme pour s’adresser exclusivement à elle.

Son entrée en matière fut aussi inespérée qu’indélicate.


Alors comme ça, tu es morte ?

De quoi prendre de court n’importe qui. Il y eut un petit vide de conversation le temps de sourire comme si c’était la question précise à poser comme si rien.

Pour les effets, oui. Je suis morte et enterrée. Il est nécessaire que certaines personnes croient que j’ai disparu. Un commanditaire dont nous ignorons l’identité a mis un prix à ma tête…À croire qu’il n’a pas trop apprécié mes prestations comme agent du Fisc. John a dépisté un des tueurs qui voulait honorer ce contrat et a pris les devants. Une crise cardiaque en quittant Rio…On aura pensé que mon pauvre cœur n’a pas tenu ce rythme trépidant. Mais enfin…c’est tout !

Justin eut un de ses reparties pleines d’esprit qui l’amusaient tant…en d’autres circonstances mais qui là était assez hors de mise. Par la suite, il se montra charmant et alla jusqu’à proposer son aide, ce à quoi sa femme répondit par un commentaire acide sur l’incommensurable bonheur que son mari éprouverait en leur donnant un coup de main.

Impossible ne pas remarquer qu’entre ces deux là les choses étaient à couteaux tirés.

Un peu énervée de ce ping pong verbal, Sam se leva en disant avoir à faire dans la cuisine et voilà que Davenport la suivait comme si on n’avait attendu que cela de lui. Redevenant pour un instant le Justin qu’elle avait rencontré à La Folie, il tint à complimenter sa cuisine, à donner un petit conseil par ci par là.

Sam était tendue, cette situation équivoque lui mettait les nerfs en boule. Restés à la salle à manger, Andrei et la rousse devaient se faire toute sorte d’idées biscornues et comme s’il ne manquait que cela il prenait sa main et la portait à ses lèvres, avec un émoi touchant.


Justin…je t’en prie…

Je me doute que tout ce que tu viens de vivre n’est pas des plus agréables.

Pas…trop, en effet.

J’aimerais juste te poser une question. Tu dois savoir que tu comptes beaucoup pour moi. Il s’est passé un truc entre nous… je ne suis pas prêt de l’oublier. Es-tu heureuse ?

Sam prit une profonde inspiration, récupéra sa main et le regarda, en essayant de paraître absolument calme, ce qui fut un peu raté.

Oui…Je suis heureuse. Enfin, tout l’heureux qu’on peut l’être dans une situation pareille. Ma vie a fait un tour de 180°…mais oui, je suis heureuse. Mais…et toi ? Tu as retrouvé ta femme…Vous faites un très beau couple. Alors tu es heureux et comblé.

Oui, évidemment. Nate est adorable et un casse-pieds pendable… On va déménager. Excuse-moi… les toilettes ?

Elle ne comprit rien à cette réponse ambigüe et lui donna les indications pertinentes pour le voir se précipiter comme si soudain un affreux malaise le tenaillait.

*Ce ne sera pas de ma faute…Tous les ingrédients du repas étaient absolument frais !*

De retour à table, elle trouva Andrei et Nate en train de bavarder tranquillement, comme des vieux amis qui ont plaisir à se retrouver.

Je ne voudrais pas vous inquiéter Nate…mais il me semble que Justin ne se sent pas trop bien.

Andrei lui adressa un regard un rien agacé, comme si cela l’incommodait qu’elle se fasse de la bile pour leur invité. Mrs. Davenport, elle, sembla un tantinet inquiète. Justin se joignait déjà à eux, l’air à peine vert tendre mais la vivacité de son esprit ne put être mise en démenti…même si l’incongruité de ses répliques frayaient le belliqueux doublé de l’imbécile parfois.

Ce fut une véritable joute verbale. Andrei semblait très calme mais Sam devinait qu’il brûlait d’envie de casser la figure de Justin. Il informa les Davenport de leur situation en toute clarté, malgré les interruptions d’un Davenport erratique.

On essaya de sauver la conversation en ayant recours à des thèmes inoffensifs comme la beauté des lieux mais encore là, Justin démontra une attitude extravagante. Impossible de tenir plus longtemps ainsi. Natasha Davenport semblait le comprendre mieux que personne et ce fut très poliment qu’elle mit fin à cette visite désastreuse. Sam ne resta pas sans remarquer qu’Andrei la retenait un instant et qu’elle lui adressait un regard mitigé avant de disparaitre à la suite de l’ogre qu’était devenu le charmant Justin.

Il est givré ce type. Je me demande ce que tu lui as trouvé… ou lui trouves encore ?

Jalousie ? En tout cas la certaine virulence de cette question la mit sur les nerfs.

Le Justin que j’ai connu n’avait rien à voir avec l’énergumène déjanté de ce soir. Lors de notre rencontre à La Folie, je peux t’assurer qu’il était le plus charmant des hommes.

Elle leva un regard limpide vers lui.

Je ne vais pas te mentir en disant que je n’ai rien senti pour lui. Ça a été une espèce de folle attraction qui n’est jamais allée au-delà de cela. Il adore sa femme et ne l’aurait jamais trompée. Je suis heureuse pour eux…et pour moi…si cela avait été autrement, je ne t’aurais jamais rencontré ! C’est toi que j’aime, ne l’oublie pas !

Non. Il ne l’oubliait pas. Installés au séjour, ils jouirent intensément du fait d’être là, ensemble. Sam lovée dans ses bras, se laissait doucement dériver vers un état de félicité complète. Rassurée et heureuse. Il se montra encore d’une extrême délicatesse, ne voulant pas la forcer en aucun moment à aller plus loin que ces préliminaires merveilleux. Elle l’en remercia de la plus tendre façon et ils se séparèrent pour la nuit.

Le lendemain, elle se leva de très bonne humeur et pleine d’entrain. Mais face au somptueux petit déjeuner elle ne put laisser de remarquer l’air tracassé d’Andrei mais celui ci
ne dit rien et ils partirent tranquillement pour une petite virée en ville et déjeunèrent dans un petit restaurant au bord de la mer.

Quelque chose te tracasse depuis un bon moment…Qu’est ce qu’il y a ?

Il n’y alla pas par quatre chemins.

Tu sais j’ai beaucoup pensé à l’attitude de Davenport… Je n’aime pas trop ça. Il me rappelle un gars avec qui j’ai fait équipe en Inde. Le pauvre gars s’était fait mordre par un chien enragé… Il a mis 10 jours à crever dans des conditions atroces… Je l’ai achevé. Je ne suis pas tranquille pour Nate… je devrais peut-être lui suggérer de faire examiner son gugusse, non ?

Sam resta d’une pièce en entendant cette histoire macabre débitée avec tant de calme. Elle aussi avait un peu pensé aux étranges réactions de Justin mais les attribuait au fait de se trouver face à Andrei qui. après tout, avait failli lui souffler sa femme.

Tu ne penses pas vraiment ?...Mon Dieu, An…John…Si tu penses que c’est peut être un truc si affreux, il ne faut pas perdre du temps…On aurait dû y aller plus tôt…

Si ça tombe, je me trompe. Je ne veux pas m’immiscer entre eux.

Ben, tant mieux si tu te trompes, s’il se trouve que c’est ainsi…on leur donne une excuse bidon et on disparait mais là…On ferait mieux d’y aller !

Calme total à la résidence Davenport. Ils sonnèrent mais personne ne répondit. Andrei était vraiment préoccupé et elle commençait aussi à angoisser.

Tant pis si on se fait taper dessus, allons-y ! Alohomara !

Pas un chat.

Ils sont sans doute sortis…

Euh…Je ne crois pas…Écoute !

En effet des bruits assez inespérés rompirent le calme apparent. Impossible de s’y méprendre, on se battait à l’étage. Sam emboîta le pas à Sanders en gravissant les escaliers à toute vitesse, pressentant le pire…

Ils n’eurent pas tort. Le spectacle qui s’offrit à leurs yeux tenait du cauchemar. Justin Davenport, le gentleman par excellence tenait sa femme par le cou, celle-ci ne se débattait même plus…Il était en train de l’étrangler…ou l’avait déjà fait. Andrei fut rapide comme l’éclair pour réagir et une seconde plus tard, Davenport s’effondrait parfaitement stupefixé alors que la belle rousse s’écroulait dans son coin, les yeux révulsés, atrocement pâle.

Enjambant Davenport immobile, Sam se précipita vers la femme mais Sanders fut plus rapide qu’elle et relevant le corps inanimé la mit sur le lit défait.

*Seigneur…que s’est il passé ici ? Ce n’est pas possible, Justin ne peut pas…*

Mais il ne restait plus aucun doute que oui…Il avait pu. L’ignorant, Sam reporta toute son attention sur le travail de réanimation effectué par Andrei. Il était très nerveux, mais ses gestes demeuraient précis. Il fallut deux Revigors énergiques pour ramener de justesse la rousse Natasha de l’au-delà.

Impossible s’imaginer autrement sa réaction. Épouvantée, elle s’accrocha au premier être humain près d’elle, pour les effets Andrei, en tremblant comme une feuille, murmurant des incohérences éraillées, pleurant sans retenue.

Elle a une crise de nerfs. Laisse moi la calmer, Andrei…Occupe toi plutôt de lui.

Peut être un peu arbitraire de sa part de le déloger de l’étreinte convulsive de la rousse en émoi mais à la guerre comme à la guerre.

Tout va bien, Nate…Tout va bien. Là…Oui, Justin va aller bien, il est malade…On va prendre soin de lui…Non. Je suis sûre qu’il n’a pas voulu te tuer…Non…il ne m’aime pas non plus…Oui, je sais…je sais…Il n’y a rien entre toi et Andreï…

*Vaut mieux pour toi…pauvre femme…Quelle expérience atroce*

La berçant comme à un enfant affolé, caressant sa tête rousse et murmurant des mots apaisants, Sam sentit toute sa méfiance contre Nate tomber à zéro…Elle se trouva en train de ressentir une profonde pitié pour cette femme désespérée qui, si Andrei ne se trompait pas, était en passe de se transformer très bientôt en veuve…

Sam et Andrei, qui avait examiné Davenport, échangèrent un regard. Il secoua la tête…Elle sentit le cœur lui manquer…


Dernière édition par Samantha Forrester le Mer 31 Mar - 15:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Mer 31 Mar - 11:53

Pourquoi Nate tenait-elle tant à se rendre à cette invitation ?

*Sûrement pour se repaître de tronche de cake*

Bon gré mal gré, il se prépara à cette soirée inattendue. En accueil, Sam était radieuse, trop à son goût en devinant que ce n’était pas pour lui qu’elle s’était mise en frais. Il ne sut pas résister à l’envie de prouver qu’il savait certaines choses et tenait à y jouer un rôle. Nate se montra comme agressive à son encontre ce qui ne l’étonna qu’à demi.
Entendre de la bouche de Sam qu’elle s’estimait heureuse, le satisfit. Dommage que des ennuis gastriques l’obligent à couper courts ces échanges en cuisine.
Un peu remis, il retrouva les autres à table où Sanders tint à leur faire la leçon :


Comme l’a raconté Sam, nous vivons à présent sous couverture.

La même ? Curieuse façon de dire que vous couchez ensemble.

On le regarda de travers, il s’en ficha.

Je sais pouvoir te faire confiance Nate…

Vous avez bien de la chance, vous ! Moi je vais lui retirer l’accès à nos comptes bancaires.

Si ne nous parvenons pas à démasquer le commanditaire…

Z’en faites pas ; je le ferai et on la bouclera si c’est bien ça qui vous turlupine.

Pourquoi le regardaient-ils tous ainsi. Dans sa tête en folie les images se déformèrent. Au lieu de lire de l’étonnement navré ou outré, il vit Nate susurrer des mots doux à l’oreille d’Andreï tandis que Sam entreprenait sur le même individu des gestes osés sous la table.

*Dans un moment ils vont faire une partie à trois…*

Tout se remit en place soudain, il demeura pantois. N’empêche que l’agressivité sournoise faisait des allers-retours incessants.
L’intelligence de sa femme mit fin au calvaire de cette soirée.
Quand sur la porte il vit Sanders retenir Nate, la jalousie revint en force.


*Ils prennent rendez-vous, sous mon nez ! Je les hais*

Il l’accrocha sèchement prêt à transplaner mais pour une raison qui lui échappa, elle préféra s’en charger elle-même.
Retour en fanfare à la villa. Sa femme semblait à la fois inquiète et furieuse. De nouveau des récriminations tombèrent ; pas trop violentes quand même, ce dont il lui fut reconnaissant car plusieurs fois il avait cru que sa tête allait exploser et n’avait nullement envie d’un sermon maintenant.


Qu’est-ce que tu me chantes ? Un rustre de bas étage, moi ? Que faire d’autre alors que tous vous complotiez dans mon dos ? Tu crois que je n’ai pas remarqué vos sourires, vos regards ? Où planques-tu les pilules contre le mal de crâne ?

Déjà il montait à la salle de bains où se trouvait la pharmacie. Il fouilla rudement les petites étagères et s’empara d’un flacon qu’il dévissa avec tant de vigueur que la moitié des comprimés valsa dans le lavabo. Jurant mieux qu’un charretier, il en prit une poignée qu’il se fourra en bouche avant d’ouvrir le robinet. La giclée de l’eau parut l’horrifier, il recula comme s’il avait été brûlé.
Refermant vite le jet, il avala à sec en grimaçant. Se retournant, Justin vit Nate qui le regardait avec des yeux en soucoupe. Haussant les épaules, il blêmit soudain et n’eut que le temps d’atteindre la cuvette des waters. Sa femme se précipita pour l’aider à se soulager, lui prodiguant des paroles lénifiantes qu’il traduisit comme de la poudre aux yeux :


*C’est ça, endors-moi ! Tu m’as trompé, tu me trompes ou vas me tromper ; c’est du pipeau !*

Il grogna :

Je vais très bien. J’ai juste avalé un truc qui passait pas. Laisse-moi tranquille ; pas besoin de magie, non. NON JE TE DIS.

Sans qu’il sache pourquoi la sollicitude de son épouse le hérissait encore plus.
En temps normal, Davenport se serait lavé les dents et aurait pris une douche. Là, il se contenta d’enfiler ses vêtements de nuit.
Plus grognon que jamais, il descendit avaler un pur feu. Son estomac, délesté de nourriture depuis 24 heures rouspéta à ce traitement ; il s’en ficha.
Allumant cigarette sur cigarette, les yeux dans le vide, sourd à ce que Nate pouvait lui dire, il laissa l’alcool anesthésier ses idées à la dérive.


Va te coucher, sale p**E ! ça m’étonne d’ailleurs que tu sois encore là. T’avais pas un rendez-vous nocturne avec ton tueur adoré ? Il t’a posé un lapin, c’est ça ? Tant pis, tant mieux, sais plus.

Vexée, horrifiée, triste ou les trois à la fois, Nate le planta au salon où seul il poursuivit sa beuverie. Au bout d’un long moment, la nausée reprit ; il n’eut d’autre recours que de se précipiter dehors. Soulagé un peu, il s’effondra sur un transat et s’y lova en chien de fusil. Un sommeil agité le pris. Des flashes stroboscopiques le hantèrent. Tout s’y mélangeait : baisers de Nate, sourire de Sam, arrogance de Sanders, Michael et Alix, ses filles, Voldemort… Ce beau monde arrêta les amabilités. Pointé du doigt, tous se mirent à rire en se moquant ouvertement de lui. Effrayé, humilié, Davenport se débattit en gémissant :

Qu’est-ce que je vous ai fait ? Pourquoi vous m’en voulez à ce point ? Nate, je ne voulais que toi. Nate, NATE, NATE…

Le petit matin le retrouva tassé par terre contre la porte de la terrasse. Il s’éveilla hagard, désorienté. Un arôme de café le ranima, Justin se leva.
Assez pâle, Nate le jaugea des pieds à la tête, la mine dégoutée. Des reproches fusèrent quant à mise et son odeur, il haussa les épaules. La vue des œufs au bacon et des petits pains lui souleva le cœur. Il n’avait plus rien à gerber aussi n’offrit-il pas le triste spectacle de sa décrépitude à son épouse décomposée.


Je bois dehors si mes miasmes t’indisposent à ce point.

Il rafla sa tasse comme un voleur et s’en fut immédiatement s’asseoir près de la piscine.
Dans sa tête, le cerveau ressemblait à un bilboquet en action : raté, raté, réussi. Quand il parvenait à aligner deux idées à la suite, il avait envie de hurler.


*Je suis fou… *

La douleur récurrente lui laissait peu de répit. Là, buvant une gorgée du breuvage chaud, il fixa intensément cette étendue d’eau face à lui. L’hallucination prit corps… Dans la piscine se formait le monstre le plus hideux que la Terre ait porté. Démesurée, dentue, pustuleuse, la bestiole émergea et bondit vers lui. Hurlant comme jamais il n’avait hurlé de sa vie, Justin lâcha sa tasse, tomba par terre et rampa se réfugier dans un coin en pleurant de terreur. Secoué de spasme, il entendit à peine les cris d’une Nate accourue, affolée.

J’ai rien, j’ai rien, j’ai rien, répéta-t-il telle une litanie malgré les protestations de son épouse.
*Tu parles que t’as rien, tu t’es pissé dessus de trouille, pauvre c*n !*


Un éclair de lucidité le contraignit à ramasser un voile de dignité.

Je vais me changer.

Chamboulée, Nate tendit une main vers lui : il la refusa et rentra.
La salle de bains ? Pas question, l’eau ça brûlait la peau, il ne pouvait plus la voir même en peinture. S’enfoncer dans son lit et s’y noyer…
Bonne idée sauf que le mal de crâne s’empara à nouveau de lui avec une telle violence qu’il se serait volontiers écrasé la tête contre le mur pour que ça s’arrête. La lumière lui faisait mal, il ferma les tentures malgré cela il les vit… des dizaines d’acromantules surgissaient de dessous le lit, les meubles…


VOUS NE M’AUREZ PAS !

Il sauta d’un coin à l’autre de la pièce pour échapper aux pattes épineuses. Renversant, écrasant tout ce qu’il trouvait, Justin pensait effectuer le massacre du siècle. Puis Nate hurla quelque chose et il retourna sa hargne contre elle :

TU VEUX QU’ELLES ME BOUFFENT CES BESTIOLES, C’EST ça ? Comme ça t’aurait le champ libre avec lui ? Il ne t’aura pas, il ne t’aura JAMAIS ! JE T’AIME, MOI !

L’emporter dans la mort… Se tuer aussi… Vivre avec elle éternellement… Inconscient de ce qu’il faisait, Justin commença à serrer, serrer, serrer…

STUPEFIX

Il faut un énervatum pour réveiller un stupéfixé… normal. L’organisme de Davenport avait dépassé ce stade. Même si le sortilège de Sander avait été d’une force incroyable, Justin se réveilla très rapidement. Il les entrevit tous les trois qui complotaient encore contre lui.

*Toujours pareil ! Elles bavent devant lui. Je vais lui faire la peau !*

En un clin d’œil, il se releva tel un fauve déchaîné et sauta sur le dos de Sanders, cherchant à lui mordre le cou mieux qu’un vampire assoiffé.
En agression, le tueur à gage devait en avoir connu d’autres dans sa vie aventureuse. En un rien de temps, Justin bascula en avant et se retrouva sur le lit où quelqu’un se chargea de le ficeler étroitement.


TUEZ-MOI ! TUEZ-MOI ! réclama en vain le forcené.

La grâce ne venait pas mais Nate fit quelque chose avec sa baguette et la douleur s’apaisa. La lucidité revint… un peu :

Qu’est-ce qui se passe ? Vous voulez ma peau, hein ? Alors faites-le. Non ? Comment ça non ?
Vous racontez n’importe quoi. J’ai pas la rage, j’ai jamais été mordu. Hein ? Le raptor ?


La vérité commença à se faire jour dans son esprit torturé.

Eh bien, je suis foutu ! Vu vos têtes vous le savez aussi bien que moi. Qu’attendez-vous pour m’achever ? Vous êtes contents? Ça vous amuse de me voir souffrir ? Oui, c’est ça foutez-vous de moi. (ils ne riaient pas du tout) Quoi ?... Le numéro de Dreammaker ? Pourquoi faire ? M’en souviens plus...

C’était vrai. Apparemment Sanders savait comment se le procurer. Il quitta la pièce avec Sam sur les talons.

*Il sait toujours tout celui-là, je le hais*

Nate restait près du lit, il se débattit en geignant, pleurnichant :

Libère-moi ! J’ai l’air de quoi en saucisson ? Je serai plus gentil, le plus gentil des maris.

Elle approchait la main vers son front et la recula juste comme les mâchoires de Justin visaient son poignet. La douleur affreuse lui broya à nouveau la tête. Un apaisement suivit. Combien de temps dura ce jeu « tu t’énerves-je te calme » il n’en sut trop rien.
Lorsqu’il recouvra un peu de bon sens, un homme en blouse blanche l’observait à distance parlant aux autres plus qu’à lui :


Cas très intéressant. Mr Dreammaker est navré de ce qui arrive. Le médicomage qui a soigné Mr Davenport a été viré sur le champ pour ne pas avoir pensé à le vacciner aussitôt après l’attaque. Vous devrez d’ailleurs tous être vaccinés pour l’avoir approché de près. J’ai apporté le traitement pour lui mais... Il est expérimental… Sur les animaux, il marche bien je vous assure. Seulement… Jamais nous n’avons dû l’appliquer à un humain déjà porteur des signes. Nous n’avons aucune idée des réactions du patient, ni des effets secondaires éventuels. Vous prenez le risque Mrs Davenport ?

Redevenant furieux, Justin se débattit en criant :

ACHEVEZ-MOI TOUT DE SUITE ! Je ne veux pas être un cobaye. Nate, non ! NAAAAAaaaate.

Un aiguille dans le bras… le néant.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Jeu 1 Avr - 3:16

De sa vie Nate n’avait vécu une soirée si pénible et catastrophique. Le comportement de Justin était inqualifiable. Jamais, depuis qu’elle le connaissait, même dans la pire des situations son mari n’avait réagi d’une façon si désolante, en perdant absolument le contrôle de soi, se montrant sous ces dehors de rustre sans foi ni loi, avec ces commentaires déroutants et hors propos. C’était comme se trouver face à un inconnu. Déjà dans l’après midi, après leur inespérée rencontre avec les Norton, il s’était comporté assez hors de lui mais Nate avait voulu l’attribuer au particulier de la situation mais là, il était allé trop loin…définitivement trop loin.

Elle n’avait, bien entendu, pas été la seule à se rendre compte de la bizarre humeur de son mari. La blonde semblait consternée et Andrei avait,tout au long de la soirée, rongé son frein. S’il avait cassé la figure à Justin pour ses niaiseries à répétition, elle n’aurait pas bougé le petit doigt pour l’éviter. La seule solution avait été prendre congé avec ce qui restait de dignité et affronter à seules ce Davenport insolite.

Qu’Andrei la retienne un instant au moment de partir ne l’étonna pas, il semblait sincèrement préoccupé.


Il est bizarre ton mec. S’il y a quoique ce soit que je puisse faire, fais-le-moi savoir.

Elle était parvenue à esquisser un sourire mitigé mais un coup d’œil à Justin qui écumait de rage à deux pas de là avait suffi.

Merci, Andrei…Merci pour tout !

Déjà son cher et tendre l’empoignait sèchement du bras pour transplaner mais elle le devança et mena à bien l’action, se retrouvant d’immédiat chez eux.

*Mon Dieu, qu’il est étrange…si absent…et si enragé !*

Elle aurait voulu pouvoir se passer d’un commentaire mais l’attitude presque offensive du père de ses enfants l’aiguillonna à parler.

Justin, qu’est ce que tu as ? Pourquoi te comporter d’une façon si pendable !?

Qu’est-ce que tu me chantes ?

Ne veux pas esquiver la question ! Je sais que cette situation était assez…gênante mais tu as toujours eu des manières de prince or là…tu as parfaitement joué le rôle du pire des rustres…

Un rustre de bas étage, moi ?

Exactement. Mauvais, désagréable…stupide ce qui est plus…C’était à en faire honte…

Que faire d’autre alors que tous vous complotiez dans mon dos ? Tu crois que je n’ai pas remarqué vos sourires, vos regards ?

Tu ne sais même plus ce que tu dis. Justin…Mon chéri…qu’est ce que…

Où planques-tu les pilules contre le mal de crâne ?

Soit, il ne faisait aucune attention à ce qu’elle pourrait dire. Obsédé, voilà ce qu’il était, pur et simplement obsédé par l’idée qu’il y avait quelque chose avec Andrei. C’était comme si ces jours sur « leur » île n’avaient pas existé…Comme si le renouveau de leur amour avait été emporté par le vent à l’instant même où il avait sorti la blonde de l’eau et qu’Andrei était apparu.

*Diables, qu’il peut être c**, cet homme*

Et pour si jamais le suivit alors qu’il s’engouffrait dans la salle de bains et saccageait la pharmacie. Trouvé son bonheur il s’y prit à la brute et reversa la moitié des pastilles dans le lavabo. Les jurons qu’il lâcha la firent ouvrir la bouche, horrifiée et allait l’envoyer se farcir en enfer quand ce qui se passa par la suite l’affola pour de bon. Il avait semblé décidé à passer les comprimés avec un peu d’eau, comme tout humain rationnel mais là, à la vue du liquide qui giclait du robinet, il recula comme qui voit le Diable en face et opta pour avaler sec. Grand mal lui en prit, s’étouffant ou Dieu sait quoi, il se rua vers la cuvette du wc et rendit comprimés et le peu qu’il avait mangé de la soirée. Il semblait malade comme un chien. Faisant cas omis de sa propre colère, Nate s’approcha pour soutenir son front, essayant de se montrer le plus douce possible.

Ça va aller, mon amour…tout va bien. Calme toi…Une nuit de sommeil te remettra d’aplomb…Demain tu y verras plus…

Elle allait dire plus clair mais déjà il la repoussait, hargneux.

Je vais très bien. J’ai juste avalé un truc qui passait pas.

Justin…Laisse moi t’aider…tu es un peu confus…laisse moi…

En parlant elle avait sorti sa baguette avec l’intention de lui envoyer un sortilège pour le tranquilliser mais il recula, furieux.

Laisse-moi tranquille ; pas besoin de magie, non. NON JE TE DIS.

Repoussé et mortifiée, Nate le laissa faire ce qu’il voudrait, en supposant qu’il se mettrait au lit et dormirait, mais Monsieur n’avait aucune intention de donner un peu de paix ce soir. Après avoir enfilé son pyjama, il la planta là pour se rendre au rez de chaussée.
Sans savoir comment réagir, si en se fâchant et l’envoyant au diable ou essayer de comprendre le pourquoi de cette étrange façon d’agir, Nate se prépara pour aller dormir. Une douche la rafraichit mais ne parvint pas à calmer sa croissante nervosité. Elle se mit au lit mais impossible penser que le sommeil était au rendez vous.Longtemps elle resta là, à se retourner, guettant l’instant où il viendrait la rejoindre, rasséréné, pour la prendre dans ses bras et lui faire oublier les désagréments de cette ridicule soirée…mais il ne vint pas. N’y tenant plus, elle sauta du lit et pied nus descendit.

Justin était vautré dans un fauteuil, fumant comme un pompier et buvant du Pur Feu comme si c’était de l’eau.


Justin, mon chéri…Arrête ce cirque…tu m’effrayes, là…Je ne comprends rien à ce que tu as …Justin…

Sa réaction démesurée lui fit plus mal qu’une gifle en plein visage.

Va te coucher, sale p**E ! ça m’étonne d’ailleurs que tu sois encore là. T’avais pas un rendez-vous nocturne avec ton tueur adoré ? Il t’a posé un lapin, c’est ça ? Tant pis, tant mieux, sais plus.

Elle ouvrit la bouche pour riposter mais pas un mot ne fut jaillir de sa gorge nouée de douleur, de rage, de peur. Cet homme n’était pas son mari. Pas « son » Justin. Un inconnu s’était approprié de son corps…Un esprit malsain lui avait volé l’amour de sa vie et lui faisait face avec une haine féroce. La seule ressource : fuir ! Elle courut chercher refuge dans sa chambre et en ferma la porte. Recroquevillée dans le lit solitaire, elle pensait à que faire.

*Je devrais demander de l’aide…À qui ?...Pas à Andrei…Jamais !...À Michael ? Pourquoi pas? Après tout Justin lui sauve toujours la mise, il serait bien temps qu’il lui rende un peu la monnaie de sa pièce… Non…pas lui, non plus…Justin m’en voudrait à mort de l’avoir mis en évidence…Granny ? Voyons, tu la ferais mourir d’une trouille avec un appel au secours pareil…*

Que d’heures ne passa t’elle à tourner des idées dans sa tête, les délaissant rapidement les une après les autres. Les premières lueurs du jour éclairaient à peine la chambre sans que la jeune femme ait pu fermer l’œil. Se levant, elle ouvrit sa porte et aiguisa l’oreille…Silence. Justin devait être au séjour, ivre mort…Tant pis, elle affronterait la situation de la meilleure façon possible. Pour le moment préparer un bon café devenait prioritaire pour se ranimer un peu.

Quand elle s’y attendait le moins, « l’inconnu » fit acte de présence. Pitoyable. Les yeux rougis, pâle, sale, le regard fou.

Tu devrais aller prendre un bain…Tu as un aspect minable et tu pues !

Fichus les efforts de se montrer conciliante face à ce fantôme dément.

Je bois dehors si mes miasmes t’indisposent à ce point.

Elle secoua la tête, dépitée. Sans ajouter un mot, il avait pris sa tasse et était ressorti, la laissant, encore une fois, plongée dans des pensées trop pénibles comme pour ne pas pleurer. Nate avait beau être forte, déterminée et pleine d’audace, là, elle s’avouait vaincue par tant de mauvaise foi et hargne.

*Justin me hait…Justin me hait !*

Pleurer soulage l’âme, dit-on. Certainement quand on a quelqu’un pour apporter consolation…Là, la seule chose que la pauvre Nate tira de tant se lamenter fut avoir les yeux gonflés et le sentiment d’être seule au monde avec cette peine torturante. Un peu d’auto-compassion n’ayant jamais nui, elle se ressassa un peu dans sa misère et aurait sûrement continué sur la même voie des heures durant si un hurlement inhumain, d’effroi, ne l’avait fait bondir de sa place et se ruer au dehors…Le spectacle qui l’attendait lui brisa le cœur…Réfugié dans un coin, Justin pleurait en proie d’une terreur sans nom.

Justin !!! Mon chéri…Oh, mon Dieu…Justin !!!

Il tremblait, secoué de spasmes incoercibles, hagard, affolé comme jamais elle n’avait pu imaginer le voir. Elle s’approcha, voulut le prendre dans ses bras, le rassurer mais il s’obstinait.

J’ai rien, j’ai rien, j’ai rien !

Mon amour…laisse moi t’aider.

Pour un instant, elle entrevit « son » Justin dans ses yeux mais ce ne fut qu’une fugace impression, il se levait en disant aller se changer et Merlin sait qu’il en avait besoin.

Viens !

Désemparée, elle resta avec sa main tendue, le voyant entrer et se diriger à l’étage.

Elle se laissa tomber sur un des transats, essayant de mettre un peu d’ordre dans ses idées en cavale. Rien de trop facile. Elle était trop bouleversée pour y parvenir. Faisant abstraction d’amour propre, dignité ou de quoi que ce soit, elle se fit le serment de chercher de l’aide si Justin ne reprenait pas ses sens après quelques heures de sommeil. Elle se traça son petit plan d’urgence en pensant à quels mots employer dans son message. Son option, même si elle devrait faire un effort et ravaler son orgueil, était De Brent, sachant que si elle ne le faisait pas et Michael avait vent de la tragédie, jamais il ne le lui pardonnerait. Justin était plus qu’un frère pour lui.


Les heures passaient sans qu’elle ne s’en soucie. Ni faim ni soif ne la firent bouger de ses réflexions et plus tard de la contemplation de ce paysage d’idylle, qui aurait dû être le décor de rêve pour une seconde lune de miel parfaite et au lieu de cela se transformait en scénario d’un drame innommable.

Un vacarme épouvantable, comme si un combat de titans se tenait à l’étage, la fit retomber abruptement sur terre. Affolée, elle s’élança vers l’intérieur et gravit les escaliers comme une exhalation.

Dans une chambre ravagée, Justin au paroxysme de la démence, bondissait d’un coin à l’autre, brisant, écrasant tout ce qu’il trouvait sur son chemin.

VOUS NE M’AUREZ PAS !

Il ne la voyait pas…Ce n’était pas elle qu’il voyait. Épouvantée, Nate comprit qu’il était en proie d’une atroce hallucination et se croyait traqué par Merlin sait quel monstre.

JUSTIN !!! C’est moi…Nate…c’est moi, mon amour, c’est moi !!! Calme toi ! JUSTIN !!!

Il se tourna enfin vers elle, mais son visage était déformé de haine …mais aussi d’un amour aliéné qui le faisait crier.

TU VEUX QU’ELLES ME BOUFFENT CES BESTIOLES, C’EST ça ? Comme ça t’aurait le champ libre avec lui ?

Il pensait à Andrei…Toujours à lui. Meurtrière folie qui l’aveuglait.

Il ne t’aura pas, il ne t’aura JAMAIS ! JE T’AIME, MOI !

Elle laissa échapper un sanglot désespéré et tendit ses bras vers lui.

Et moi donc, mon amour…tu es ma vie. Rien que toi…Mon Justin…Mon…

Il ne la laissa pas finir, d’un élan irraisonné, perdu dans son délire d’amour, jalousie et haine, Justin venait de la prendre par le cou…et serrait son étreinte. Étau mortel. Il l’aimait et la tuait…

Elle se débattit, voulut hurler…En vain, les forces, décuplées par sa folie, Justin Davenport l’emportait avec lui dans ce gouffre sans nom où se perdait sa raison…

*Je t’aime…je t’aime…*

Un nuage rouge voilait déjà son regard et sa conscience fuyait quand soudain l’étreinte se relâcha et elle s’écroula contre le mur.

On répétait son nom. Par vagues successives, une onde de chaleur électrisante la parcourut, la ramenant lentement du néant et elle put ouvrir les yeux…et voir son sauveur.

An…drei…

Terrifiée, tremblant de tous ses membres, elle s’accrocha à lui comme un noyé à sa bouée de sauvetage.

Justin…Justin…malade…très…Il n’a pas voulu…Il m’aime…il m’aime…Ne …lui fais pas mal…pas à Justin…

Elle avait mal. Mal à en mourir. Son âme se déchirait d’amour, de peur, d’horreur et pleurait à en briser le cœur. À peine si elle sentit quand Sanders la lâcha et Sam prit sa place, pour la bercer en murmurant des mots rassurants.

Tout va bien, Nate…Tout va bien. Là…

Justin…

Oui, Justin va aller bien, il est malade…On va prendre soin de lui.

Entre hoquets déchirants, elle leva la tête et fixa sur la jeune femme blonde un regard éperdu.

Justin…n’a pas voulu…Il est…fou…il m’aime…moi, pas toi…Je…Il…n’y a rien avec…Andrei…ami…seulement…

Non. Je suis sûre qu’il n’a pas voulu te tuer…Non…il ne m’aime pas non plus…Oui, je sais…je sais…Il n’y a rien entre toi et Andreï.

Je veux Justin…où est Justin !?

On la rassura sur son sort. Il irait bien…Blablabla…Mais elle présentait qu’on lui mentait…Rien n’allait bien…et comme pour le confirmer, Justin se relevait et bondissait sur Andrei comme un fauve assoiffé de sang, heureusement pour lui, Sanders était parfaitement capable de se défendre et Justin fut réduit à l’impuissance et ligoté efficacement par…la propre Nate, qui séchait ses larmes et faisait fi de son désespoir pour prendre en charge ses malheurs, avec ce qui pouvait lui rester de détermination.

Reste tranquille, mon chéri…Tout va aller bien.

Elle bien voulu y croire alors qu’il poussait des cris d’orfraie.

TUEZ-MOI ! TUEZ-MOI !

Jamais, mon amour…Ça, jamais !

Elle passa sa baguette sur sa tête en murmurant un sortilège qui sembla le tranquilliser peu à peu, assez pour qu’il commence à parler d’un ton...assez lucide.

Qu’est-ce qui se passe ?

Tu es malade, Justin.

Fi de la lucidité, en une seconde il retomba dans sa lubie en proférant des inepties, pendant que Nate l’examinait à conscience, ce qui l’amena à réviser son bras blessé à l’île et dont on avait pris soin sur place. Ce qu’elle vit ne lui plût pas du tout. La plaie, causée par les dents effilés du petit velociraptor, étaie refermée mais persistait une inflammation anormale des chairs.

Étrange, la blessure a été aseptisée et parfaitement soignée.

Andrei voulut savoir plus, elle lui fournit toutes les explications voulues. Son expression consternée la mit sur avis, s’écartant un peu du souffrant, elle exigea savoir. Les soupçons dont lui fit part Andrei faillirent la rendre folle de douleur et dût faire un effort pour garder un semblant de calme avant de se tourner de nouveau vers son mari, qui recommençait à gueuler comme un forcené.

Vous voulez ma peau, hein ? Alors faites-le.

Personne ne veut ta peau, Justin. Aucun d’entre nous ne te veut du mal.

Non ? Comment ça non ?

Nate respira profondément avant de déballer, d’une seule traite, leurs craintes.

Justin, mon chéri…Tout porte à croire que tu es infecté de…la rage.

Vous racontez n’importe quoi. J’ai pas la rage, j’ai jamais été mordu.

Oui. Souviens toi, à l’île…le raptor. Il t’a mordu…

Bien que mal la triste vérité sembla se frayer chemin dans cet esprit torturé. Nate aurait voulut s’approcher mais Andrei la retint, geste qui n’échappa pas à Justin qui beugla :

Eh bien, je suis foutu ! Vu vos têtes vous le savez aussi bien que moi. Qu’attendez-vous pour m’achever ? Vous êtes contents? Ça vous amuse de me voir souffrir ? Oui, c’est ça foutez-vous de moi.

Regards affligés.

Personne ne se moque de toi, Justin. Il nous faut le numéro de Dreammaker…

Quoi ?... Le numéro de Dreammaker ? Pourquoi faire ? M’en souviens plus...

Pour leur salut, Sanders conservait la tête froide et assura qu’il pourrait s’en charger. Il sortit de la chambre, laissant Nate avec son mari, non sans avant lui avoir recommandé de se tenir à distance.

Justin semblait être un peu plus calme, il se trouva même l’esprit de se montrer doux et attendrissant en pleurnichant presque pour qu’elle le libère.

Libère-moi ! J’ai l’air de quoi en saucisson ? Je serai plus gentil, le plus gentil des maris.

Émue, elle commit l’erreur de vouloir caresser son front. Seuls ses bons réflexes la sauvèrent d’une vilaine morsure au bras. Des épisodes alternés de folie et lucidité se succédèrent. Épuisants. Pour le malade et aussi pour Nate qui ne voulut pas relâcher la surveillance à son chevet même si Sam s’offrit gentiment à la relayer. Elle eut le temps de penser…et d’écrire.

L’arrivée du spécialiste envoyé par un Dreammaker consterné au plus haut point, apporta une lueur d’espoir.

Cas très intéressant. Mr Dreammaker est navré de ce qui arrive... Vous devrez d’ailleurs tous être vaccinés pour l’avoir approché de près. J’ai apporté le traitement pour lui mais... Il est expérimental… Sur les animaux, il marche bien je vous assure. Seulement… Jamais nous n’avons dû l’appliquer à un humain déjà porteur des signes. Nous n’avons aucune idée des réactions du patient, ni des effets secondaires éventuels. Vous prenez le risque Mrs Davenport ?

Elle savait que c’était la dernière ressource qu’il leur restait. Perdre Justin était une idée intolérable, Elle ferait n’importe quoi pour récupérer l’unique homme au monde qu’elle aimait par-dessus tout.

Procédez, docteur.

Perdus dans leur conciliabule, ils n’avaient pas remarqué le réveil du patient qui de suite se mit à hurler comme…l’enragé qu’il était.

ACHEVEZ-MOI TOUT DE SUITE ! Je ne veux pas être un cobaye. Nate, non ! NAAAAAaaaate.

L’aiguille se planta dans son bras et un bref instant plus tard, Justin basculait dans une profonde inconscience.

Cela devrait commencer à faire effet dans quelques heures, Madame. Pendant ce temps, il dormira. Son état est proche au coma. Vous devriez allez vous reposer…La seule chose que nous pouvons faire est attendre.

On laissa la chambre plongée dans une obscurité presque totale, hormis une petite veilleuse. Nate, à demi écroulée de fatigue, se laissa emmener après un dernier regard à son mari.

Sam s’était donné le mal de préparer un repas léger qu’elle força pratiquement Nate à prendre. Elle avala quelques bouchées plus pour qu’on la laisse en paix que pour autre chose.


Je me sens bien. Je ne saurai jamais assez vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour …Justin et moi. Quand il ira bien…tu verras quel homme merveilleux il est, Andrei…Je sais…c’est un peu difficile à croire après tout ceci…et…la façon dont vous avez fait connaissance…mais Justin est le meilleur homme du monde…

Elle se leva et alla vers la porte menant à la terrasse.

Tout allait…si bien. Je…pensais que notre vie serait merveilleuse…J’ai même réussi à le convaincre de quitter La Folie…Tu connais cette bâtisse, Sam…tu peux me comprendre…Je sais, elle lui tient à cœur…mais…une vie plus mesurée…plus calme…plus à nous…Si…quelque chose arrive à Justin…si ce traitement ne marche pas…

On la rassura avec des mots aimables, pleins de bonne volonté mais elle sourit tristement.

Tout est possible, nous le savons…Mes dispositions sont prises…On les trouvera dans les enveloppes que j’ai laissées dans la chambre. Non…je en vais pas discuter sur cela, Andrei…Sans Justin rien n’aurait plus de sens…nos filles sont encore petites, cela ne leur fera…pas trop de mal. Elles ont tant de personnes pour les aimer et leur assurer une vie merveilleuse….Ce n’est pas la peine de crier au fou…Je suis parfaitement lucide, Andrei…Si Justin part…j’irai avec lui, c’est tout !

Et avant qu’ils puissent faire ou dire quoique ce soit, elle était remontée auprès de son mari…

Pour le meilleur ou pour le pire, mon amour, je suis avec toi !

Se fichant des recommandations, elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur son front .

L’attente commença…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Jeu 1 Avr - 23:49

Quel cirque ! En pénétrant dans la chambre obscure, il s’était attendu à tout mais pas à voir sa chère Nate en train de se faire étrangler par son propre mari. Davenport pouvait s’estimer heureux de ne pas avoir subi d’office un Avada. Peut-être ne l’avait-il pas fait grâce à l’influence positive que Sam exerçait déjà sur lui ou alors parce que Nate lui en aurait voulu… Un peu des deux ?
D ès que Justin avait valsé par terre, Sam s’était précipitée vers Nate mais il l’avait devancée et recueillie en s’effrayant des signes de suffocation évidents qui marquaient les traits de la belle rouquine. Andreï était choqué de trouver son amie dans cet état. Sam ne le laissa pas s’occuper de l’étranglée, préférant – allez savoir pourquoi – s’en occuper elle-même pendant que lui devait regarder Tintin.


*Dégoutant, navrant…*

Les signes y étaient, Sanders les avait assez observés chez son copain pour savoir à coup sûr qu’il s’agissait bien de la rage.

*Pauvre type. L’avada aurait été salutaire…*

Pendant son bref examen, Nate était revenue à elle mais pleurait à présent toutes les larmes de son corps. Bercée, réconfortée par une Sam très efficace envers une « rivale » elle n’en menait pas large, la pauvre. Un regard à sa compagne, un hochement de tête positif, il la prévint que c’était bien le mal redouté qui détruisait Davenport. Il fallut rassurer la pauvre Nate… Pas évident…

*On ne peut pas lui annoncer ça comme ça… pas maintenant.*

Elle n’arrêtait pas de réclamer son époux, semblant douter des paroles douces que ses amis lui prodiguaient. Puis, sans crier gare, le malade lui sauta dessus. Les réflexes aiguisés d’Andreï lui évitèrent d’être égorgé par le fauve qui s’accrochait à lui comme une tique. Depuis le temps que l’envie le démangeait de frapper Justin, Sanders ne se gêna pas. Coup de coude dans le bide, retournement, Vlan, au tapis l’enragé, au lit plutôt…
Un conciliabule eut lieu entre les trois personnes saines. Elles évoquèrent les possibilités mais Andreï hésitait à avouer la terrible vérité. Secrètement il admira la maîtrise de Nate qui tint à examiner elle-même son époux. Sa mine se chiffonna devant une plaie d’apparence récente ressemblant à une vilaine morsure à l’avant-bras droit de Justin.


Étrange, la blessure a été aseptisée et parfaitement soignée.

Quand est-ce arrivé, et où ?

Quand il apparut selon ses dires que son époux avait été mordu par un raptor, il ne se sut pas cacher le choc de cette révélation. Bien sûr, elle le vit et exigea des explications :
Embarrassé, il avoua :

Ecoute Nate, tu vas devoir te montrer très courageuse. Tu l’as compris Justin est malade… gravement malade… Les signes sont trop évidents… J’espère me tromper mais je crois qu’il a attrapé… la rage.

Il lui épargna les détails quant à l’évolution du mal et, une fois de plus, il admira le contrôle de ses émotions.


Tu dis que c’est arrivé pendant votre voyage sur l’île… Je ne connais rien aux morsures de dinosaure mais si un doit le savoir c’est l’organisateur de votre safari jurassien. Tu le connais ?

Déjà l’enragé reprenait du poil de la bête et réclamait des explications que lui délivra une Nate relativement calme. L’autre semblait réfuter cette triste réalité des faits avant de réaliser que sa fin était plus que probablement proche. Nate voulut s’approcher, Andreï la retint par le bras :

Méfie-toi !

Et Davenport d’interpréter ce geste à la façon de ses délires. Quand sa femme demanda le numéro d’un certain Dreammaker, Justin ne sut répondre.

Dreammaker ? Tu as bien dit Dreammaker ? J’aurais dû m’en douter, il n’y a pas deux fous pareils au monde pour organiser des trucs aussi tordus. Je vais m’arranger, ne t’inquiète pas Nate. Surveille-le et surtout ne t’approche pas trop de lui. Où est votre ordinateur ?

Renseignements pris, il entraîna Sam à sa suite :

Personnellement, je n’ai jamais eu affaire à ce faiseur de rêves mais je connais deux ou trois personnes qui ont été enchantées de ses services. On peut dire que cette fois il s’est lourdement planté. J’espère qu’il est bien assuré…

La première personne que tenta de contacter Andreï était absente. Ça commençait bien… Il eut plus de chance avec la seconde qui ne se fit pas trop prier pour lui donner les indications pour contacter Dreammaker.
Le site où Sanders se brancha ensuite offrit d’abord des images d’une publicité époustouflante mais barbante en ce cas précis. Il dut fouiller un peu afin de trouver où cliquer pour entrer en contact avec le faiseur de rêves. Précis, son message ne laissait aucun doute quant à l’urgence de la situation :


URGENT :

Justin Davenport mordu par un vélociraptor présente les symptômes de la rage. Votre responsabilité est engagée. Réclamons aide et assistance. Voici l’adresse…

Il se tourna vers Sam :

J’espère qu’ils sauront quoi faire, sinon…

Moins de cinq minutes plus tard, ils reçurent la réponse :

Sommes consternés par cette nouvelle affligeante. Mettons dans l’heure tout notre savoir à votre disposition. Bonne chance.

Dépité, Sanders soupira :

Ils auraient au moins pu dire s’il avait une chance de s’en tirer. Tu devrais peut-être aller voir comment se sent Nate ? Je contacte Ste Mangouste, au cas où…

Sam acquiesça et remonta tandis qu’il délivrait un message à son patronus. Sa compagne ne tarda pas à revenir la mine contrite : Nate ne voulait rien entendre ; elle resterait au chevet de son Justin.

*Si le crétin avait su à quel point elle l’aime, il se serait comporté différemment, j’espère…*

Histoire de s’occuper, Sam entama de cuisiner. Lui, perdu dans ses pensées, ne pouvait que tourner en rond.

*S’il arrivait malheur à Davenport, que deviendrait Nate ? Elle pleurera un temps puis cherchera à revivre. Evidemment, tu ne seras pas loin.Sam ne le permettrait pas, elle mérite mieux que ça. Parce que tu te sens si lié que ça à cet agent du fisc ? Assez oui… C’est… spécial… *

On sonna à la porte, Sanders ouvrit et se retrouva face à deux hommes en blouse blanche :

Drs Lemming et Vaia, les présenta le plus âgé. Nous sommes envoyés par Mr Dreammaker. Où se trouve le patient ?

Sam en tête le quatuor grimpa jusqu’à la chambre. Le malade était calme, Nate n’y était sûrement pas étrangère. On dut s’écarter pendant l’examen auquel procéda Lemming qui confirma le diagnostic d’Andreï : La rage.
Ils eurent droit à un petit laïus fort bien tourné de la part du médicomage qui, en peu de mots, ne leur laissa qu’un faible espoir.


*Traitement expérimental sur l’homme… ben mon vieux, je préfère ma place à celle de Tintin sauf qu’à cause de lui on va tous avoir droit à une potion ou une piqûre !*

N’ayant aucune envie de se retrouver dans un état pareil, Sander aurait accepté n’importe quel traitement car, malheureusement, être mordu n’est pas nécessaire dans la transmission de la rage. Un contact des muqueuses, des postillons dans l’œil suffisent à inoculer la maladie. Or Justin avait fait du bouche à bouche à Sam que lui-même avait embrassée savamment. Nate avait probablement beaucoup embrassé Tintin avant que se manifestent les signes… Bref : tous dans la même galère. Nate prit l’unique solution et accepta le traitement proposé.
Davenport fut piqué malgré ses protestations véhémentes, puis on le laissa se reposer. Les médecins furent installés dans une chambre voisine refusant l’invitation à partager le repas préparé par Sam. Devant l’expression douloureuse de son amie, il insista :


Allez Nate, restons positifs, tu as pris la bonne option. Tu devrais manger un peu. Dépérir n’aidera en rien.

Sam volant à la rescousse, Mrs Davenport finit par avaler quelques bouchées, surtout pour avoir la paix. Elle leur assura se sentir bien :

Je ne saurai jamais assez vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour …Justin et moi.

C’était tout naturel, voyons.

Quand il ira bien…

Il ira bien

tu verras quel homme merveilleux il est, Andrei…Je sais…c’est un peu difficile à croire après tout ceci…et…la façon dont vous avez fait connaissance…mais Justin est le meilleur homme du monde…

*Belle déclaration d’amour… Je veux bien te croire même si j’ai des doutes. D’ailleurs Sam semblait partager cet avis…*

Lentement Nate se leva ; dirigeant ses pas vers la terrasse, comme perdue dans ses souvenirs. Elle leur livra le fond de son cœur, ses espoirs presque perdus de bonheur.

Si…quelque chose arrive à Justin…si ce traitement ne marche pas…

Arrête avec ça ! ça va marcher, ça doit marcher. Justin est costaud, il s’en tirera.

Sam en rajouta une couche mais Nate voguait déjà vers d’autres horizons :

Tout est possible, nous le savons…Mes dispositions sont prises…On les trouvera dans les enveloppes que j’ai laissées dans la chambre.

Là, ce fut comme si elle lui avait assené un coup dans l’estomac :

Nate, non ! Ne me dis pas que tu envisages de… ? Ecoute-moi… On… On va parler…

Non…je en vais pas discuter sur cela, Andrei…Sans Justin rien n’aurait plus de sens…nos filles sont encore petites, cela ne leur fera…pas trop de mal. Elles ont tant de personnes pour les aimer et leur assurer une vie merveilleuse…

Choqué, Andreï oublia quasiment la présence de Sam. Effaré, énervé, il débita très vite, sans réfléchir :

Tu es folle, complètement folle ! Aucun mec au monde ne mérite un sacrifice pareil. Tu es belle, terriblement désirable, tu as toute une vie riche de bonheurs devant toi ! Tu laisserais tes filles, VOS filles à d’autres ? C’est ridicule. Tu dois survivre pour elles à travers qui Ton Justin vivra.
A quoi ça servirait que tu le suives ? A rien, tu m’entends, absolument à rien d’autre qu’à priver deux gosses de leurs parents !


Ce n’est pas la peine de crier au fou…Je suis parfaitement lucide, Andrei…Si Justin part…j’irai avec lui, c’est tout !

Et de le planter là pour remonter après du comateux.
La stupéfaction le laissa inerte un instant. L’énormité de la situation le figeait, sans voix puis la colère monta :


Elle peut courir ! Je ne la laisserai jamais faire cette bêtise. Non mais tu te rends compte de ce qu’elle envisage ?

Ironique, Sam émit une remarque qui le secoua :

Qu’est-ce que tu veux dire ? Hey, tu n’imagines quand même pas que c’est pour la récupérer que je ferais ça ? Tout le monde devient dingue ici ! Tu n’as rien compris ou plutôt mal compris.
Ecoute, j’ai pas besoin d’une scène après tout ce qui vient de se passer. Puisque l’on ne peut être utile à personne pour le moment : on s’en va. Je laisse un mot à Nate pour la prévenir qu’on prendra des nouvelles et on se taille.


Sanders gribouilla quelques phrases qu’il laissa près de la cafetière. Rejoignant Sam, il lui prit la main ; ils transplanèrent.
Deux heures à tuer avant de savoir si l’espoir subsistait… Que faire ? D’abord soustraire sa douce aux idées absurdes qu’elle nourrissait. Sans la lâcher, il l’entraîna dans un bar animé. Voir d’autres têtes, se distraire, ne pouvait qu’être salutaire.
Changer radicalement de préoccupation était indispensable. Sous le couvert des conversations et de la musique, il dit :


Cette nuit, pendant que tu dormais… seule, j’ai commencé des approches discrètes pour NOTRE problème.

Il va sans dire qu’avec ce « notre » il insistait lourdement dans cette association.

J’ai trouvé trois candidats potentiellement intéressants : Aaron Speelman, Duncan Carter et Polly Hunter. Lequel te semble le plus capable de mettre ta tête à prix ?

Elle pencha pour la femme.

Polly Hunter… Je la connais ! J’ai eu affaire avec elle. (une méchante pincette au bras le fit rigoler) Pas comme tu penses. Je ne suis pas un Casanova perpétuel, où vas-tu chercher des idées pareilles ? Si tu la soupçonnais de trafics illégaux, tu étais dans le bon. Cette femme est une vipère, dans tous les sens du terme. J’ai dû me faire passer pour un amateur de femmes ( nouvelle pincette, nouveau rire) Pas difficile ? Que tu crois. Déguisé sous polynectar en intendant d’Emir en manque d’exotisme, je lui ai promis la Lune si elle parvenait à lui fournir un cheptel d’Européennes. Je ne la visais pas elle mais son chef : Youssef. La lune, elle l’a eue… Contrat rempli plein pot… de part et d’autre. Tu as dû te pencher un peu trop sur ses comptes ou tu allais le faire…

Ils avaient une piste sérieuse à exploiter à présent.
Ce dérivatif leur avait permis de souffler et de rire un peu. Néanmoins, même s’il voulut le dissimuler, Andreï consulta sa montre. Comment nier qu’il n’avait pas cessé de penser à Nate ? A présent que l’heure possible d’une réaction au traitement approchait, une envie folle d’aller se rendre aux nouvelles le démangeait. Il aurait pu prétexter un petit tour aux toilettes, n’importe quoi en subterfuge pour s’éclipser, il préféra la vérité :


Je dois savoir ce qui se passe là-bas. Viens avec moi.

Prudemment, ils entrèrent par la porte de derrière. Aucun bruit n’émanait de nulle part. Bon signe, mauvais signe ? En douceur, ils montèrent à l’étage. Le cœur serré, Andreï entendit :

Ça ne veut rien dire Mrs Davenport. La seconde injection apportera la rémission. Ayez confiance. Il faut vous soigner à présent.

Entrer, ne pas enter ? Sam le poussa en avant.

*Mon dieu, non !*

Dès qu’elle le vit, Nate s’effondra dans ses bras en pleurant à fendre l’âme. Une de ses mains portait une affreuse déchirure sanglante :

*Ce salaud a réussi à la mordre… S’il ne crève pas tout seul, je l’y aiderai*
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Ven 2 Avr - 19:21

„Je suis, tu es, il est…“ C’était parti pour la conjugaison …J’ai peur..Tu es fou…Il aide…Après cela tournait autour du « on est tous fous » ou du « on a tous peur » mais un fait demeurait…Justin était malade, affreusement malade. Sa femme faisait une crise, à remarquer qu’elle avait plus que raison et Andrei jouait les rédempteurs…et elle ? Sam ne savait plus où en donner de la tête. Affolée, surprise, endolorie, cette situation la dépassait.

Apaiser Nate n’avait pas obéi à un élan humanitaire, c’était de la jalousie pure et simple qui l’avait fait réagir. Voir la rousse s’accrocher à Andrei comme à un planche de salut allait au-delà du supportable. Elle avait agi, prenant le relai pour la calmer simplement par ce qu’elle voulait ne voulait pas la voir si prés de lui.


*Tu es jalouse, ma belle, à en mourir…Tu en crèves…Il semble si ému…si pris dans ce rôle de sauveur …si elle le voulait…Oh, Dieu..si elle le voulait…il serait rendu à ses pieds…Si Justin mourait…il sera là pour la consoler…C’en est fait de toi, Forrester, c’est elle qui emporte tout…Justin…Andrei…*

Bien sûr Nate ne semblait pas penser à rien de cela, elle hurlait comme une bête blessée…ou plutôt comme un chien qui a perdu son maitre. Elle ne voulait que son Justin…et lui, il se mourait, pris dans un piège sournois.

*Justin…Beau Justin...Doux Justin…pourquoi toi ? Pourquoi tout ceci ? Pourquoi…*

Et elle la berçait. La calmait, disant des mots qu’elle aurait voulu qu’on lui dise à elle. Partageait la douleur qui la brisait…Justin allait mourir…Nate au désespoir et elle ?...Scindée entre deux sentiments imprécis…mais pas moins douloureux pour cela…Justin allait mourir…cela lui faisait un mal terrible…Mais c’était voir le regard mitigé d’Andrei qui la blessait le plus. Ce regard criant de compassion, de tendresse...de quoi encore ? Elle n’en savait rien…ne voulait rien savoir. Sa vie avait basculé moins d’une semaine auparavant, trop de choses s’étaient passées et la seule constante avait été Andrei…et là….

Prévenant comme pas deux, Andrei cherchait ses mots pour confirmer ses craintes qui n’étaient que plus évidentes après que Nate eut examiné son mari.


*Elle reprend vite le poil de la bête, celle-là*

Rage. De sa vie Sam n’avait pu prévoir sentir une horreur pareille. Un homme merveilleux, vital, ingénieux, amoureux…transformé en un monstre d’iniquité. Quel affreux pari avait il perdu dans sa vie pour avoir droit à pareille fin ?

Andrei, comme toujours, s’occupait de tout. L’efficience même, cet homme. Pas une situation pour scabreuse qu’elle soit n’échappait pas à son talentueux savoir faire.
Il ne fut pas long à élucider les « comment » du « pourquoi » de cette histoire tordue. Sam saisit au vol, personne n’ayant pris le temps de lui expliquer, quelques détails d’une aventure un peu hors norme de laquelle Davenport et sa femme auraient été les protagonistes. Comme quoi le scénario de leurs retrouvailles avait été une île, perdue…sait on où. Là, les déboires auraient été de mise, si on en croyait à la narration hachée de la rouquine…

*Tiens, les fantaisies des riches n’ont pas de limite…Le Jurassique…et quoi plus ?*

Le quoi plus avait été un raptor…

*Même pour chopper la rage faut être exclusif ! D’autres se contentent d’un chien...mais non…fallait un raptor…Ça et la folie des grandeurs…*

Le Dreammaker contacté, il ne resta plus qu’à attendre. Cela ne tarda guère, la nouvelle de pareille imposture n’avait pas manqué de mettre en émoi le fameux faiseur de rêves et deux expertes furent dépêchés sur place dans le plus court délai imaginable. Les Drs. Lemmings et Vaia ne firent que confirmer le diagnostic d’Andrei et leur proposition d’un traitement expérimental ne fut pas pour mettre quiconque en joie.

*C’est quoi cette folie ? L’utiliser comme cobaye ?...Et quoi plus ? Mon Dieu…et s’il ne s’en sort pas ?*


Elle n’était évidemment pas la seule à se poser la question, surtout que les experts n’étaient pas allés par quatre chemins pour leur dire que si bien Davenport semblait le seul atteint, tous couraient le risque d’être porteurs du mal. De quoi réjouir n’importe qui !

*Seigneur...prends nous en pitié !*

Justin, pauvre âme, avait voulu protester mais on ne lui en laissa pas le moindre loisir. Rapidement inoculé du traitement miraculeux (pour les cobayes du labo !) il s’endormit et laissa, enfin, aux autres, le temps de penser un peu à eux. Surtout à Andrei de penser à Nate.

*Du coup, ma jolie, tu joues la troisième roue du char, là !*

Allez Nate, restons positifs, tu as pris la bonne option. Tu devrais manger un peu. Dépérir n’aidera en rien.

Bien entendu, on n’attendait que cela d’elle. Étant donné que ces deux là n’avaient pas la moindre idée de comment faire cuire un œuf, Sam prit les devants et entreprit, faute de mieux,de leur concocter un agréable repas.

*Un peu de mort aux rats ici, deux gouttes de cigüe là…Vinaigre et strychnine…Une pincée d’arsenic…Tu perds la tête, ma jolie…Et quoi ? Qu’on crève tous et fin de l’histoire…*

Mais Sam avait bon cœur, question de principes. Nate Davenport avait vraiment de quoi être prise en pitié. Elle semblait si accablée et démunie.

Andrei a raison, Nate, tu dois manger…De rien ne servira dépérir de la sorte. Tu dois être en forme quand Justin se reprendra…Bois un peu de ce bouillon…Goûte au poulet…Un petit peu…oui…

De peu et elle l’aidait à porter la cuillère à sa bouche.

*C’est bien…sois bonne âme…elle ne tardera pas à s’en remettre, de ses malheurs… Quoi de plus attractif qu’une si jolie veuve…Andrei se fera un plaisir de la consoler…Oh oui…*

Et la voilà qui se lançait dans des déclarations à faire pleurer un caillou. Assurant que Justin était le meilleur des hommes, qu’ils en auraient la preuve une fois qu’il se remettrait. Sam le savait, elle l’avait connu sous son meilleur jour…Adorable, prévenant, charmant, enjôleur…vital…

Mais Nate, comme tous d’ailleurs, doutait que le traitement marche comme espéré. Elle envisageait la possibilité de perdre la bataille mais bien entendu Andreï la rassurait…et se faisait une bile terrible. Il fallait dire que la rousse n’y allait pas de main morte avec ses idées.


Mes dispositions sont prises…On les trouvera dans les enveloppes que j’ai laissées dans la chambre.

Elle était vraiment folle de douleur, d’amour…

Sans Justin rien n’aurait plus de sens…nos filles sont encore petites, cela ne leur fera…pas trop de mal. Elles ont tant de personnes pour les aimer et leur assurer une vie merveilleuse…

Sam en eut le souffle coupé…Tant d’amour était donc possible ? Irraisonné, débile…si énorme et subjuguant comme pour renoncer même à ses enfants ?...La réaction de Sanders la bouleversa pour de bon.

Tu es folle, complètement folle ! Aucun mec au monde ne mérite un sacrifice pareil. Tu es belle, terriblement désirable, tu as toute une vie riche de bonheurs devant toi !

Sam ne voulut entendre plus, en leur tournant le dos, elle préféra regagner la cuisine et ne pas leur donner le loisir de son propre désarroi.

*Et quoi ? Tu croyais qu’il allait t’aimer la vie entière ? Sotte que tu es… C’est Nate qu’il a voulu tout le temps…Toi…tu n’as que rempli un vide…Qu’il t’aime ?...Bien sur…comme qui aime une gentille mascotte…*

Elle peut courir ! Je ne la laisserai jamais faire cette bêtise. Non mais tu te rends compte de ce qu’elle envisage ?

La voix d’Andrei la rendit à la réalité, se retournant lentement, elle lui fit face, avec un sourire ironique.

Mais bien sûr que tu ne la laisseras pas faire…elle n'ira pas bien loin de toutes façons, crois moi..Tu seras toujours là pour la rattraper…

Et il s’en défendait…

Qu’est-ce que tu veux dire ? Hey, tu n’imagines quand même pas que c’est pour la récupérer que je ferais ça ? Tout le monde devient dingue ici ! Tu n’as rien compris ou plutôt mal compris.

Il n’y a pas grand-chose à comprendre, me semble t’il…

Elle n’avait jamais eu autant envie de crier de sa vie, il ne se rendait donc pas compte qu’elle crevait de jalousie ?

Écoute, j’ai pas besoin d’une scène après tout ce qui vient de se passer. Puisque l’on ne peut être utile à personne pour le moment : on s’en va. Je laisse un mot à Nate pour la prévenir qu’on prendra des nouvelles et on se taille.

Sam soupira sans rien ajouter de plus et se laissa entrainer dans le transplanage qui les amena, non chez eux, mais en ville. Le choix s’était porté sur un bar, très animé, où la musique jouait bon train et l’ambiance semblait à la fête. Elle ne se sentait pas trop d’entrain pour cela mais décida ne pas jouer les difficiles…

*Qu’on me damne si je sais où j’en suis ! Oh, Andrei…pourquoi ?*

Mais en fin de comptes, c’était là qu’il était. Avec elle et tenant des propos qui la rendirent rapidement à une réalité plus terre à terre.

Cette nuit, pendant que tu dormais… seule, j’ai commencé des approches discrètes pour NOTRE problème.

Le « seule » la fit sourire, le « nôtre » l’attendrit tant et si bien qu’elle décida d’oublier les Davenport et reporter toute son attention à cet homme merveilleux à ses côtés, qui pour le moment ne semblait avoir que d’yeux pour elle.

Vraiment ? Et qu’est ce qu’elle ont donné, tes approches discrètes ?

La réponse, tout de go, la secoua.

J’ai trouvé trois candidats potentiellement intéressants : Aaron Speelman, Duncan Carter et Polly Hunter. Lequel te semble le plus capable de mettre ta tête à prix ?

Elle les connaissait très bien, ces trois là. Les deux premiers avaient pris leur peine avec dignité, enfin avec ce qu’il leur en restait après avoir été mis en évidence grâce à sa très soigneuse vérification. Ils avaient payé leur dette et on n’avait jamais plus entendu parler d’eux mais Hunter…celle là était une autre paire de manches. Cette femelle superbe, on ne pouvait l’appeler autrement, avait failli l’emporter haut la main, sauf que Sam avait été plus rusée et avait mis à découvert toutes ses manigances, très bien tournées d’ailleurs. Trois ans en prison ne semblaient pas avoir refroidi en rien sa rancœur.

Hunter…Ce ne peut être qu’elle.

Polly Hunter… Je la connais ! J’ai eu affaire avec elle.

Vraiment ? Pourquoi cela ne doit pas m’étonner ?

Il était si beau avec son sourire malin et ses yeux pétillants. Le pincer n’était qu’une petite vengeance qui le fit rire, et cela, pour sait on quelle raison, la fit se sentir rassérénée

Pas comme tu penses. Je ne suis pas un Casanova perpétuel, où vas-tu chercher des idées pareilles ?

Elle rigola à son tout en buvant un peu de son Martini.

Bonne question, John ?...Tu es si sublimement innocent !

Si tu la soupçonnais de trafics illégaux, tu étais dans le bon. Cette femme est une vipère, dans tous les sens du terme.

L’envoyer en prison n’a pas été facile…Mais toi…qu’y a-t-il eu avec elle ?

J’ai dû me faire passer pour un amateur de femmes !

Pauvre cœur...Rien de trop difficile pour toi…

Pas difficile ? Que tu crois. Déguisé sous polynectar en intendant d’Emir en manque d’exotisme, je lui ai promis la Lune si elle parvenait à lui fournir un cheptel d’Européennes. Je ne la visais pas elle mais son chef : Youssef. La lune, elle l’a eue… Contrat rempli plein pot… de part et d’autre. Tu as dû te pencher un peu trop sur ses comptes ou tu allais le faire…

Alors...elle a eu la lune…tant mieux pour elle. Ton doux souvenir lui aura tenu compagnie lors de ses longues nuits en prison…Ça a été un véritable plaisir de l’y envoyer…Les preuves étaient contondantes…et tu te trompes, Youssef, même si les apparences disent autre chose, n’était pas son chef mais un sous fifre…un pauvre petit salaud doublé d’un assassin…Il est encore à Sing Sing…et y restera longtemps…

Il sembla un peu surpris avec ce qu’elle lui apprenait. On oublia Polly est ses méfaits pour un moment. Temps d’un baiser, de rire un peu, de raconter un peu n’importe quoi mais ce ne fut pas cela qui lui ôtait Mrs. Davenport de la tête. Dépitée, Sam le vit regarder sa montre. Ça ne ratait pas.

Je dois savoir ce qui se passe là-bas. Viens avec moi.

Soupir !

Oui, bien sûr, allons y !

Arrivés chez les Davenport, ils se glissèrent en toute discrétion dans la maison. A l’étage, un medicomage assez nerveux essayait de rassurer la dame de céans.

Ça ne veut rien dire Mrs Davenport. La seconde injection apportera la rémission. Ayez confiance. Il faut vous soigner à présent.

La soigner ? Mais de quoi parlait on là…que pouvait elle avoir, à part la fatigue, le stress. Andrei s’était tendu comme corde d’arc.

Vas y !

Elle s’en voulut à l’instant. En le voyant, Nate ne trouva rien de mieux qu’à lui tomber dessus en pleurant de plus belle. Sam faillit hurler en voyant sa main ensanglantée

*Oh mon Dieu, non…Il l’a mordue !*

Le traitement faisait son effet, aux dires des médicomages. Cette réaction était assez prévisible, Justin n’était pas encore remis…Loin de là, mais on pouvait considérer qu’il restait un beau marge d’espoir. Madame dûment réconfortée, Andrei tint à l’installer dans une autre chambre et le Dr. Lemmings lui injecta un calmant, leur assurant que tant elle comme son mari dormiraient jusqu’au lendemain, qu’ils seraient là pour veiller à leur confort et qu’en cas de besoin on les préviendrait. De toute façon, tous ayant été vaccinés contre le mal, ils n’avaient rien à craindre. Ce serait déjà cela de gagné !

Rentrons à la maison…Laissons les se reprendre…On reviendra demain !

Il lui sembla que Sanders ne s’y prêtait pas de trop bon gré mais faisant cas omis de ses états d’âme, elle l’entraina dans un transplanage qui les mena dans leur séjour paisible. Elle le poussa dans un fauteuil, lui passa un de ces cigares auquel il semblait tant tenir et fila préparer un Martini capable de lui mettre les sens dans l’ordre voulu.

Sa coupe en main, elle prit place à côté de lui et le regarda, songeuse.


Je ne sais pas toi…mais moi, je me sens un peu perdue dans cette histoire…Ben non…ce n’est pas si évident…Pourquoi ? Bonne question…Elle ! Nate…Elle te tient à cœur…Inutile de le nier, Andrei…Ça se voit comme un nez dans un visage…Amis ?...Oui, pourquoi pas ? Tu n’y crois pas toi-même…Jalouse ? Oui…à quoi bon mentir…Tout aurait pu être si parfait…Je t’aime mais je sais aussi que tu n’est pas le genre d’homme à se laisser passer une laisse au cou…(Soupir et sourire sans gaité)…Pas de souci, je ne tiens pas à t’attacher…De quel droit, voudrais je savoir ? Ah…Si Justin voudrait ?...Voyons cela n’entre pas en cause…Lui, au moins, n’aurait d’yeux que pour elle…Tu sais…cette conversation est idiote…Je m’occuperai du dîner plus tard…

Buvant cul sec, elle posa sa coupe et se leva. Sans rien dire, elle se défit de sa robe, la laissant tomber sur un fauteuil avant de faire glisser la porte coulissante.

Nager me remet toujours les idées d’aplomb…
Vêtue uniquement de son string blanc, elle sortit…La piscine était une tentation irrésistible. Plongeon parfait. Le soleil se mourait à l’horizon, enflammant glorieusement le ciel…Sam refit surface et commença à nager…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Sam 3 Avr - 0:15

Alors tout ce qu’il avait vécu était dû à la rage ?
Le coma est un état étrange encore assez mal expliqué à l’heure actuelle. On en connait de nombreuses causes et on le provoque parfois pour court-circuiter les neurones.
Là, Justin était dans un stade intermédiaire. Capable d’entendre, de réagir à la douleur, il ne pouvait pas communiquer consciemment mais son cerveau fonctionnait un peu comme dans un rêve.
Disjoncté de la réalité, il crut avoir actionné un retourneur de temps.


Il avait 15 ans…

Préfet, Justin se devait de faire respecter l’ordre à Poudlard. Son plus gros point noir était Michael De Brent. Il adorait taquiner les Serpentarde et autres…, celui-là. Jamais il ne ratait une occasion de se mettre en valeur. Comment un Serdaigle et un vert argent avaient-ils pu fraterniser à ce point demeurerait un mystère pour beaucoup, pourtant...

Ce soir-là, une sorte de pressentiment avertit Davenport de rester vigilent. Le couvre-feu était installé mais souvent des élèves s’en moquaient et quittaient l’enceinte pour se balader au dehors.
Depuis le dortoir de sa tour, il lui sembla percevoir des bruits venant du parc. Ni une ni deux, Justin enfila ses vêtements, cape et prit sa baguette. D’après le règlement en vigueur, seuls les professeurs, Rusard et les préfets étaient autorisés à se promener la nuit. Guettant le moindre bruit, le jeune homme traversa le château et se dirigea vers l’endroit suspect.
Ce qu’il découvrit dans une clairière en bordure de la forêt interdite le scia : des Mangemorts !
D’abord effrayé, il réfléchit à l’absurdité de la situation. C’était tout simplement impossible. Les mesures de sécurités empêchaient ce genre d’intrusion, il s’agissait donc d’une mascarade sans doute organisée par des Serpentard. Néanmoins, si les encagoulés se marraient, leurs victimes, elles, ne rigolaient pas. Deux filles et un garçon se trouvaient au prise de ces faces de carnaval.
Un des masques parla :


De Brent, nous allons t’imprimer la marque et tu seras des nôtres. Après, on violera ces donzelles, t’aimes ça, non ?

L’autre jura et pesta en se démenant comme un beau diable dans ses liens :

Je ne serai jamais de vôtres ! J’ai pas besoin de violer pour plaire, moi ! Allez vous faire f****e.

Comment Michael avait-il pu être pigé par ses condisciples ? Peu importait. La pose de marque était du bidon pur et simple mais le principe en lui-même demeurait. Les quatre futurs mangemorts s’en donnèrent à coeur joie pour forcer la volonté de De Brent. Les sortilèges fusèrent :

Rictusempra, Stupefix, Endoloris !

*QUOI ?*

L’un d’eux avait osé utiliser un sortilège impardonnable ? Devant le corps tordu de douleurs de l’élève, Davenport réagit. Il avait vu les baguettes des victimes posées dans l’herbe. Un « Accio » les lui amena un repuso les rendit à leur propriétaire. Un stupefix vola ensuite en direction du tourmenteur qui s’effondra.
Bondissant en scène, Davenport affronta les trois autres encagoulés qui ricanèrent méchamment en le voyant :


Un contre trois, t’es foutu Davenport.

Vous ne savez pas compter, bande de lâche, on est quatre contre trois !

De Brent, dans toute sa splendeur furibonde entra en lice, lui donnant une réplique parfaite. Les filles se joignirent à eux, l’affaire fut réglée en deux temps trois mouvements.
De ce jour naquirent deux choses : une amitié éternelle et un amour fou.
Une des filles promise à des sévices précis se prénommait Léanor…


Il avait 18 ans…

Magique, tout simplement magique. Depuis le soir où il lui avait évité la pire des souillures, Léanor avait fondu pour lui et lui pour elle.
Jour de liesse, jour de fête, dans quelques heures Justin serait le plus heureux des hommes. Elle dirait oui à leur amour, à leur vie en commun, à leur futur.
Trop énervé par ce proche événement, même si la tradition exigeait que le futur époux ne voie pas sa promise avant l’autel, Justin avait transplané jusque chez elle. Une horrible chose verte flottait au-dessus de la maison


*La marque des ténèbres, non, NON, NOOOON…*

Le spectacle qu’il découvrit dans l’habitation le brisa. Parents morts et elle… si belle dans sa robe immaculée…
Sa vie bascula


Il avait 25 ans…

7 ans d’errance sentimentale. Un coup ici, un autre ailleurs… Au hasard des rencontres.
Justin s’était immergé à fond dans son métier d’Auror sans jamais s'attacher à une fille. Il voulait trucider le plus de Mangemorts possible pour venger Léanor et y réussissait assez bien. Kali… Belle et douce Kali… Quoiqu’elle lui fût très attachée, Justin n’arrivait pas à s’engager. Croisière inoubliable sur le broken heart, baptisé en souvenir de Léanor, De Brent était alors coincé entre la mère de ses jumeaux et une petite bonne femme du nom de Victoria Standford… Vic… (chagrin)

Un chien lui léchait la figure. Toujours à la recherche de mangemorts, dans tous les coups risqués, Davenport s’était fait piéger. Et elle était apparue, elle, l’unique, l’inespérée : Natasha Sommerby… Nate


Il avait 31 ans…

Nate était sa femme depuis 6 ans. Leur amour n’avait connu aucune faille, aucune entorse.
Viviane puis Flore avaient couronné leur union. Justin était heureux comme un coq en pâte. Il vaquait à ses entreprises, Nate s’occupait des enfants et de sa petite personne. L’annonce d’une troisième grossesse l’avait subjugué. Serait-ce le garçon espéré ? Tout bascula avec la perte du bébé. Lui s’en remettrait ; elle… ?

Dans son délire Justin revoyait tout, analysait, jugeait…


*Le hasard a voulu qu’elle rencontre ce type… Moi, j’ai fondu pour Sam… j’étais malheureux : Nate ne m’aime plus, elle veut l’autre maintenant… quoique…Sur l’île, elle était si douce, forte et frêle à la fois… Pauvre Sam, je ne peux pas t’aimer : je l’adore, elle. Pauvre Nate… je t’ai mal aimée… si mal aimée… Je m’en veux ; laisse-moi mourir*

Des images de haine et amour confondus défilèrent.
On lui parlait ? Qui ? Elle bien sûr.


Nate… Nate aide-moi…

Quelque chose de plus fort que lui réagit à une douce caresse sur le front.
La haine gagna.
Un goût de sang dans la bouche, il ne comprit rien avant de retomber dans le néant.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Sam 3 Avr - 16:26

Attendre. Des longues heures passées à guetter incessamment une réaction qui ne venait pas. Douloureux, angoissant, pénible temps pendant lequel les souvenirs s’égrenaient…

« La vie avait été généreuse avec Nate. Une famille merveilleuse sur laquelle elle savait pouvoir toujours compter. Une nature prodigue, décor de rêve, cadre parfait pour ce temps de radieuse insouciance qu’avait été son enfance. La petite Nate s’était joyeusement adonnée aux joies de la découverte, des folles aventures en compagnie d’une ribambelle de cousins à l’esprit audacieux…

Poudlard. Strict, froid, si loin de son monde à elle. Finie la douce insouciance, il fallut bien se faire à l’idée que la magie était une affaire sérieuse. Nate avait eu assez de mal à adapter son tempérament à tant de schémas établis. Trop de règles à obéir mais mal que bien la petite Poufsouffle était parvenue à conjuguer adroitement ses réalités.

Elle avait 13 ans la première fois que Justin Davenport avait croisé son chemin. Rencontre inoubliable. Toujours accompagné par ce démon blond de Serpentard qui était, contre toute attente, son meilleur ami, les deux compères n’avaient trouvé rien de mieux à faire qu’à remplir le sac de Miss Sommerby de limaces. La réaction de la rouquine avait dépassé toutes les prévisions, non contente de les abreuver d’une belle bordée d’injures elle leur avait envoyé une paire de sortilèges très réussis…Bien entendu, cela aurait pu signifier guerre à mort mais au lieu de cela, ils préférèrent se tenir à sage distance. ..Ce qui n’empêchait pas Nate de suivre de loin l’évolution de ces deux joyeux larrons en les détestant gentiment… »

Justin s’agitait dans son sommeil, murmurant des mots qu’elle ne parvint pas à saisir.


Tout va bien, mon amour…Tout va bien. Calme toi !

Nate… Nate aide-moi…

Je suis là…

D’un geste très doux elle écarta quelques mèches de son front moite tout en murmurant des mots rassurants sans jamais s’attendre à sa sauvage réaction. D’un féroce élan, Justin venait de happer sa main et la mordait au sang. Son hurlement ne manqua pas d’attirer les médicomages sur les lieux. Lemmings l’écarta rapidement de son mari tandis que Vaia se chargeait de celui-ci en lui injectant la seconde dose du traitement.

Il…Il m’appelait…Il a besoin de moi…

Oui, bien sûr mais dans son état on peut prévoir ce genre de réaction, Mrs. Davenport. Laissez moi examiner votre main…Hum ! Vilaine morsure ! Heureusement que vous avez été vaccinée sinon…

Par Merlin que ce type était rassurant !

Il semblait avoir bien réagi à la première inoculation…Il dormait si paisiblement…

Ça ne veut rien dire Mrs Davenport. La seconde injection apportera la rémission. Ayez confiance. Il faut vous soigner à présent.

Confiance ?...Mon mari vient de me mordre comme un chien enragé…Votre traitement est expérimental…Comment confier ? Et...Et s’il reste dans cet état…sauvage ?...Que…

Elle ne savait plus où en donner de la tête. Sa vie entière basculait dans cette marée de doutes et interrogatives débiles. Le désespoir faisait d’elle une proie de choix…Les larmes ne tardèrent pas, piètre évasion…et puis Andrei faisait son apparition. Se jeter dans ses bras lui sembla tout naturel, il était si fort et rassurant. Que la blondinette soit aussi là ne la préoccupa pas le moins du monde…Andrei était sa planche de salut…

J’ai si peur…Ah…ma main…Ce n’est rien…J’ai simplement voulu le rassurer…Justin ne sait pas ce qu’il fait…Ce n’est pas sa faute…

Il l’obligea presque à se laisser soigner par le Dr. Lemmings. Celui-ci désinfecta la blessure et après l’avoir oint de pommade la pansa soigneusement en recommandant de ne pas trop la bouger.

En fait, Madame devrait se reposer. Dormir quelques heures aidera beaucoup.

Nate n’en voulait rien entendre mais Andrei sut se montrer assez persuasif. Une chambre fut rapidement mise à point par une Sam qui semblait très pressée de se défaire d’elle. Une fois mise au lit, le Dr. Lemmings tint à lui injecter un léger sédatif qui ne devait pas être si léger que cela parce qu’en quelques secondes Nate sombra dans un profond sommeil sans rêves.

Combien d’heures dormit-elle ? Nate n’en savait rien. Mais en émergeant de ce long repos forcé, elle se sentait de nouveau pleine de forces et avec son esprit combattif prêt à affronter cette nouvelle journée d’attente.

Elle trouva le Dr. Vaia au chevet du patient. Justin offrait l’innocente apparence de celui qui dort du sommeil du juste. Parfaitement serein, disparue la moiteur de son front, si cela n’avait été par l’émacié de ses traits, on aurait pu le croire sain.

Comment va-t-il, docteur ?

Le traitement donne les résultats voulus. La fièvre a disparu et il n’a pas donné signe d’agitation pendant les dernières heures. Si tout continue à évoluer de la sorte, dans quelques heures, il devrait se réveiller et se montrer plus alerte et cohérent, ce qui ne voudra, toutefois, pas dire qu’il est complètement remis.

Ce qui veut dire ?

Qu’il faudra toujours prendre beaucoup de précautions. Ne pas l’approcher reste l’une d’elles, ne le faites pas, même s’il vous supplie de le faire. Maintenant, permettez-moi d’examiner votre main !

La morsure cicatrisait de façon satisfaisante. Nouvelle application de pommade, nouveau bandage. Pas trace d’Andrei et sa blonde. Nate se garda de demander quoi que ce soit au docteur, supposant que les « Norton » avaient regagné leurs quartiers la sachant entre des bonnes mains.

Après avoir pris une tasse de café, elle remonta au chevet de son mari.

Comme prévu, près de midi, Justin émergea du sommeil. Pendant quelques instants, il sembla absolument déboussolé puis se tournant vers Nate, lui sourit.


Hey, toi…Il me manquait, ton sourire…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) - Page 3 Play211Dim 4 Avr - 0:32

Ce qu’il voyait n’agréait pas Andreï. Nate blessée par la faute du zigoto dont elle était folle. Il commençait sérieusement à envisager d’expédier l’enragé ad padres plus vite que prévu.
Tout ça après une conversation très intéressante avec Sam dans le bar en ville.
Ainsi la Miss avait expédié Hunter en taule et il se serait trompé sur Youssef qui lui était à présent à Sing Sing… Ce ne serait pas la première fois que Sanders raterait une case mais le principal était de remplir son contrat, non ?
Bon, là Sam se montrait exigeante, elle devait en avoir marre de le voir un peu trop couver Nate.
Néanmoins, en ami fidèle, Andréï voulut s’assurer que tout irait bien. Les médicomages semblaient rassurants mais lui doutait fortement :


*Ils ont dit qu’’ils ne savaient rien des réactions d’un humain à ce traitement bidon et là ils ont l’air de considérer le tout comme normal… Ils nous mènent en bateau !*

Puisque Nate partait dans les vapes, il accepta de transplaner avec Sam jusqu’à leur nid.

*Tiens, qu’est-ce qui lui prend ?*

Il se retrouva poussé dans un fauteuil, cigare allumé, verre en main. Sam s’installa près de lui, la mine pensive :

Je ne sais pas toi…mais moi, je me sens un peu perdue dans cette histoire…

Perdue ? Il n’y a pas de quoi. C’est très clair, au contraire.

Ben non…ce n’est pas si évident…

Qu’est-ce que tu ne piges pas ? Tu sembles douter de je ne sais quoi. Pourquoi ?

Il était réellement sidéré par ces interrogations. Pour lui tout était limpide : Davenport allait crever et il empêcherait Nate de se tuer à sa suite, point barre.

Pourquoi ? Bonne question…Elle ! Nate…Elle te tient à cœur…Inutile de le nier, Andrei…Ça se voit comme un nez dans un visage…

*Non d’un gnome, si c’est pas de la jalousie, je bouffe ma baguette*

Se retenant de rigoler, il pesa ses mots :

Oui Nate me tient à cœur, et alors ? Je ne peux pas nier qu’elle m’a fait de l’effet… * beaucoup d’effet même* Mais nous nous sommes tenus au thème de l’amitié, rien d’autre.

Amis ?...Oui, pourquoi pas ? Tu n’y crois pas toi-même…

Ouille, elle marquait des points. Il ne voulait pas penser à l’éventualité d’une Nate solitaire car là il serait coincé, très mal coincé du reste. Il biaisa :


Dis donc, tu me piques une crise de jalousie ou je me trompe ?

Jalouse ? Oui…à quoi bon mentir…Tout aurait pu être si parfait…Je t’aime mais je sais aussi que tu n’es pas le genre d’homme à se laisser passer une laisse au cou…

Elle l’aimait donc aussi. S’il lui fallait une preuve, il la détenait à présent. Comment expliquer autrement ce délire verbal ?

Laisse-moi du temps, Sam. Tout ça est nouveau pour moi. Je sais que je t’aime mais ne suis pas prêt à avoir la corde au cou, désolé.

Pas de souci, je ne tiens pas à t’attacher…

*Encore heureux. *Mais dis-moi… toi ? Tintin t’a tapé dans l’œil aussi, non ? Je ne suis pas aveugle. S’il s’en remettait et reniait Nate, tu n’en voudrais pas ? Toutes les deux vous semblez le considérer comme un dieu*ce con*


Elle sembla un poil troublée et biaisa, comme lui :

Ah…Si Justin voulait ?...Voyons cela n’entre pas en cause… * Ben voyons*Lui, au moins, n’aurait d’yeux que pour elle…* Va savoir ? *Tu sais…cette conversation est idiote…Je m’occuperai du dîner plus tard…


Ce qu’elle fit ensuite le sidéra. Avalant le fond de son verre, elle se dépouilla complètement. Ce n’était pas ce ridicule machin blanc qui cachait son sexe que l’on qualifierait de vêtement…

Nager me remet toujours les idées d’aplomb…

A malin, malin et demi…
Si ce n’était pas une invitation, Andreï aurait bouffé outre sa baguette, son balai avec. Merlin qu’elle était belle ainsi dénudée. Il avait pu en tâter les courbes mais la vue de ses seins le subjugua. La faire mariner le tenta, seulement… la nature a ses exigences aussi...
Irrésistible tentation…
Complètement à poil, il plongea à sa suite et freina les élans natatoires de Sam :


Je connais d’autres jeux pour te remettre d’aplomb.

Pas d’échappatoire ou de faux-fuyant. La pièce de lingerie s’arracha facilement. La piscine connut des remous contraires à sa destination première. Vite réglé, cet assaut sauvage n’était qu’un préambule.
Sans cesser de l’embrasser, il la sortit de l’eau et la porta alanguie jusqu’au divan où là, il prit son temps... tout son temps. L’amener aux portes de l’extase lui procura d’étranges sensations, de l’inédit. Il la savoura toute, des pieds à la tête en passant par d’autres endroits… délectables… L’entendre soupirer, geindre, feindre de se récuser lui plut énormément. Quand elle s’ouvrit enfin offerte, consentante, il ne ménagea plus ses ardeurs…
Haletant après avoir joué les prolongations, il lui octroya un baiser fulgurant puis choisit ses mots :


Je t’aime Sam. Je n’ai jamais ressenti ce que je ressens avec toi. Tu n’es pas consciente de ton pouvoir sur moi. Cesse de gamberger, d’imaginer des trucs qui ne sont pas.

Il agrippa assez vigoureusement sa chevelure qu’il tira d’un coup sec en arrière :

Oublie Davenport, j’oublierai sa femme. C’est toi que je veux. Promets-moi de ne pas chercher à me suivre si je mourrais.

Remettre le couvert ? Jamais deux sans trois… Il s’y abandonna sans retenue aucune.
Le matin les surprit sur le tapis où ils avaient dû glisser inconsciemment pendants leurs ébats.
Doux baisers, gestes tendres, rien de mieux pour débuter une journée.
L’aidant à se relever, lui passant un semblant de vêtement, il se dirigea vers la cuisine :


Une chose que je ne t’ai pas dite : je sais faire le café !

Le fou rire les saisit en même temps. Dieu que c’était bon de rire ainsi. Tombant dans les bras l’un de l’autre, ils se savourèrent gentiment. Accord conclu, il ferait le café, elle tout le reste.
Face à face, yeux dans les yeux, le petit déjeuner se passa en sujets divers mais Andreï voulait que tout soit clair :


Je ne mentirai pas : je n’ai jamais connu ça. Tu vas devoir m’apprendre beaucoup de choses, et… en supporter beaucoup aussi, je le crains. Ton père n’a pas tort : je ne suis pas le type idéal. L’autre gugusse le serait sans doute plus que moi, mais je n’ai pas de femme pendue à mes basques ni de gosses traînant dans des placards… J’ai foutu ta vie en l’air et la mienne avec… ça t’étonne ? Qu’est-ce que tu croyais ? Que j’allais te planquer n’importe où et continuer mes activités ?
Raté de raté ma chérie. Pour une fois que j’ai une chance de changer de vie, je ne vais pas la rater. Surtout si c’est avec TOI qu’elle doit basculer. Je m’en réjouis d’avance… Rester à ne rien faire ? Ça serait tentant, avoue… Mais non, bien sûr que non, on ne va pas rester à se bécoter jusqu’à la nuit des temps. Ne rigole pas, je sais être honnête… quand je veux… Ce que j’envisage ? T’inscrire à la ferme, rien de moins. (rire à l’en étouffer) Non, il n’y a pas de vache à traire, quoique… ça dépend du type de vache. Tu aimes coincer les salauds, t’es douée pour ça… Je pense que l‘on formera une équipe formidable. Tu as juste besoin d’une formation spéciale. On ne sera peut-être pas tout le temps ensemble ; ça devrait te plaire comme reconversion, non ?
Je sais que tu n’en as aucune envie mais moi je veux savoir ce qui se passe à côté.


Douche commune… Délices…

On se rhabilla, très heureux puis on fila chez les Davenport.
Discrets, ils assistèrent à une scène touchante… Justin souriait à une Nate ravie qui voulut embrasser son diable de mari.


* NON !* s’alarma Andreï.

Retenu par Sam, il ne put que constater l’échange fougueux qui unit les époux puis Nate se rejeta en arrière. Affolée, verte, elle prit sa baguette et lança des sorts à tout va.

*NdD, il est mort !*


Davenport, yeux grands ouverts, rigide, contemplait le plafond. Elle, elle pleurait, pleurait...
Lorsque Nate retourna sa baguette vers elle, Sam ne sut l’empêcher d’agir, Andreï se rua dans la chambre et faucha la baguette tout en balançant une baffe fracassante à la veuve éplorée :


NATE NON !

Se penchant sur le mort, il sortit des mots que jamais il ne pensait pouvoir dire :

Ecoute idiot, ta femme veut te suivre dans la mort. T’as intérêt à revenir ou foi de moi je te pourchasserai au-delà du voile. Elle t’aime triple buse ! T’as pas compris ça ? Que veux-tu comme preuve ? Celle-là ?(une baffe) ou celle-ci ?(autre baffe)

Quand une main vigoureuse lui serra le gosier, Sanders sut avoir gagné
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Tentations(fe)

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