Ce matin-là, c’était son jour de congé et le jeune Auror en profita donc pour rester au lit plus qu’il ne lui était de coutume. En réalité, il n’avait pas pour habitude de rester à ne rien faire à dormir mais après toutes les aventures qu’il avait traversées ces derniers mois, il avait bien le droit de se prendre un peu de repos, n’est-ce pas ?! Actuellement, nous sommes une semaine après la dernière mission qui avait eu lieu à Poudlard et où il avait découvert que la suite de la mission le mènerait au cœur même des montagnes d’Ecosse … Excalibur… Ces épée qui avait hanté à la fois ses lectures d’enfant et également ses rêves actuellement … Cette épée se trouvait peut-être là-bas … Avec tous les efforts qu’ils faisait, avec tous les lieux qu’il traversait dans ce simple but, Aiden espérait tout de même être récompensé de ses efforts … Quelle serait la meilleure des récompenses que celle de tenir entre ses mains Exacalibur, cette épée si légendaire, cette épée que n’importe qui aimerait tenir entres se mains… ? .. Il y a encore quelques mois de cela, Aiden était davantage obsédé par la traque des mangemorts que par les vieilles légendes Arthurienne … Mais depuis qu’il s’était lancé sur le long chemin de la quête d’Arthur, Merlin et d’Excalibur, la simple traque des mangemorts l’ennuyaient considérablement … Que sa « meilleure ennemi », du nom d’Eryn Peters en soit ravie, cela ne l’interressait plus du tout … Elle pouvait bien le devancer sur toutes ses pistes, lui n’avait plus qu’un seul objectif, il voulait découvrir, il voulait aller au bout de la mission qu’il lui était dû. Excalibur. Il semblait ne plus pensé à rien d ‘autre… Il semblait même oublier jusqu’à s’occuper de sa propre vie privée qui, de ce côté-là, ne ressemblait à rien …

Et puis, cela l’empêchait de trop penser … Il avait l’impression que cela faisait des mois et des mois, des années même qu’il n’avait entr’aperçu le profil de sa jeune collègue, Alice… Sa silhouette qu’il reconnaitrait entre milles, même leurs petites disputes lui manquaient, lorsqu’elle ne voulait pas lâcher et qu’elle lui reprochait d’être beaucoup trop protecteur envers elle. Etait-ce de sa faute ? Non… Il était comme cela et ne pourrait se changer … Il ne l’avait pas vu depuis de longs mois, et dans le seul but de ne plus penser aux inquiétudes qui le rongeaient, il n’axait ses pensées que sur une seule chose. Son travail d’Auror. Si sa vie privée ressemblait à un désert, sa vie professionnelle n’aurait pu être plus riche que ces derniers mois. Alors autant se concentrer dessus. Cela permettait de ne plus penser à d’autres choses… D’autres choses qu’Aiden ne comprenait pas. De temps en temps, la nuit, avant de s’endormir, le jeune Auror se disait qu’il avait peut-être fait quelque chose de mal qui avait fait qu’Alice ne veuille même plus le voir, ou le croiser au ministère … C’était une torture qu’Aiden chassait au plus loin de lui, il ne voulait pas y penser. Comment avait-il pu en arriver là ? … Perdu, confondu dans ses propres sentiments, dans ses doutes, il ne savait plus … Le meilleur moyen était alors de se concentrer sur ce qui vous apportait le plus de choses, qui vous ferait avancer.

Mieux valait ne penser que le moins possible à ce qu’il vous faisait le plus souffrir…

Ce matin-là donc lorsqu’Aiden se réveilla, il commença par traîner au lit une petite heure puis par aller se prendre une bonne douche … Une bonne douche pour commencer la journée, c’était toujours ça de pris. Tout en s’habaillant, il s’observa un instant son reflet dans le miroir et un air sceptique s’afficha sur son visage alors qu’il se passa la main sur le début de barbe qui commençait à pousser. Ses cheveux également avait poussé … Depuis combien de temps n’avait-il pas été chez le coiffeur ? Avec toutes les occupations, les missions et préoccupations personnelles qui étaient dans sa vie, il n’avait pas pensé à un seul moment à aller chez le coiffeur. Et pourtant, il n’aimait pas avoir les cheveux trop longs. Il trouvait cela gênant et étant longs, ils avaient tendance à lui tomber devant les yeux. Mais il semblait ne pas y songer ces temps-ci… Tout en continuant de passer sa main sur son menton, il décida cependant de modifier cette apparence négligée – il ne devrait pas se laisser aller non ! ne pas laisser les missions lui octroyer trop de son temps libres, lais c’était la seule manière qu’il avait trouvé pour réussir à ne plus trop penser -. Fouillant dans l’armoire de toilettes, il en sortit sa baguette et entreprit de se raser de près. Une fois cela fait, il s’observa dans le miroir et un sourit en coin illumina son visage, satisfait. Au moins, cela lui ressemblait davantage.

Etape suivante. Il avait décidé de se reprendre en mains. Par conséquent, il décida d’aller chez le coiffeur. Il sortit de chez lui et sous le beau soleil de fin de printemps, il marcha dans les ruelles londoniennes d’un air détendu. Son but premier lui échappa peu à peu et il ne songea qu’à se balader et profiter de la belle journée en perspective qui se profilait à l’horizon. Cela faisait longtemps qu’il semblait ne pas avoir eu de journée de repos et ne pas penser travail, ministère… Et aussi Alice, étant donné que les trois mots étaient étroitement reliés. Cela lui procurait un certain repos de l’esprit dont il avait grandement inconsciemment besoin. Les heures se succédèrent… Midi arriva bientôt et Aiden se promenait toujours au hasard, errant sans réel but.

Il avait toujours avancé jusque là avec un réel but devant lui. Cela faisait beaucoup de bien pour une fois de ne pouvoir plus penser à rien. Empli de cette quiétude soudaine dont il n’avait été empli depuis bien longtemps, le jeune Auror leva la tête vers le ciel, laissant le soleil tomber sur son visage et s’imprégner en lui-même. Aiden ne put s’empêcher d’esquisser un sourire mais ce dernier se fana très vite lorsqu’il heurta de plein fouet une personne …

Confus et un instant désorienté, il se confondit en excuses … avant de se rendre compte que le visage de la personne qu’il avait bousculé ne lui était pas inconnu. Aiden se figea alors et les mots qu’il allait dire se fondirent dans sa gorge et il reste muet comme une carpe. Le destin était étrange parfois, très étrange… Au moment où l’on se sentait abandonné, sans repères dans le large sillage des sentiments, il fallait que ceux-ci se retrouvent de nouveau mis à rudes épreuves … Pourquoi alors que l’absence d’Alice se faisait de plus en plus sentir, pourquoi fallait-il qu’une autre de ses anciennes connaissances refassent surface et surgissent de nouveau dans sa vie alors qu’il se trouvait déjà en face de choix qui lui étaient difficiles, ou face à ses doutes les plus profonds ? Ou alors qu’il n’était plus certain de rien … Cela était-ce dans le seul but de l’aider ? Il n’y croyait pas vraiment. Quant à savoir s’il était content de la revoir, il n’en savait rien … Cela faisait depuis Poudlard qu’il ne l’avait pas vu. Bien entendu qu’il était content de la revoir, mais alors qu’il y pensait, un léger malaise l’envahit quant à toute cette période de sa vie lorsqu’il s’était trouvé face à un dilemme. Alice… Cassidy… Depuis qu’il avait retrouvé Alice, il était certain que son cœur avait choisi. Sauf où ces derniers mois où il était dans la plus profonde confusion qui soit… Et voilà que Cassidy réapparaissait. Le jeune Auror se ressaisit. Doucement. Il reprit pieds dans la réalité, se concentrant sur la jeune femme qu’il avait failli renverser et tout cela à cause de inattention… D’ailleurs, s’ils n’étaient pas rentrés en collision collatéral, se serait-il arrêté à ce moment-là et l’aurait-il reconnu ? Il ne regardait pas en face de lui. Sans aucune doute alors qu’il n’aurait pas même fait attention et qu’ils se seraient croisé sans se reconnaître. Se concentrant sur la jeune femme en question, sans aucune doute elle avait changé. Beaucoup changé. Comme toutes adolescentes qui se respectaient, chacune embellissaient en grandissant. Devenait plus femme. Même s’il demeurait toutefois en la personne de la jeune femme face à lui une certaine fragilité ; cela se sentait. Et même les années passants, on conservait toujours le même regard. Loin des yeux, Aiden avait oublié combien les siens étaient magnifiques et regorgeaient de cette lueur que le jeune Auror n'avait déjà vu que chez très peu de personnes... Il avait quelque chose de spécial. Presque de fragile... Ou alors peut-être son côté toujours un peu sur-protecteur avait-il tendance à détecter telles choses… ?

Quoiqu’il en soit, il prit la parole pour la première fois de la même voix posée et veloutée avec laquelle il avait l’habitude de parler.

« Bonjour ».

Il ouvrit la bouche dans l’intention de dire autre chose, mais la referma aussitôt. Si cela se trouvait, elle ne l’avait même pas reconnu. C’était vrai… Les années avaient passées… Aiden avait 28 ans… Combien en avait-elle ? Il lui semblait qu’elle était un peu plus jeune que lui à Poudlard. Oui. Elle devait en avoir 24 à présent. Aiden avait quitté l’école de sorcellerie il avait 17 ans. Onze années avaient passées.
Ils avaient tous deux changé. De même pour le chemin qu'ils avaient parcouru qui avait dû être bien différent l'un de l'autre...

« Cassidy ? Quelle coïncidence a mis le destin sur mon chemin aujourd’hui… Si je m’y attendais … Comment vas-tu ?... Pas trop secouée ? … Je suis désolé, j’avais la tête ailleurs… »

Il esquissa un faible sourire, prenant conscience que la collision avait pu être un peu… Dure.

La revoir ici remettait tout en question et son esprit déjà embrouillé par des sentiments et impressions contradictoires le poussait dans les plus profonds retranchements contre lesquels il n’eut jamais autant à se confronter. Il se sentait étrange, comme si les années n’étaient plus rien, qu’il n’avait pas changé de celui qu’il était à Poudlard, qu’il n’avait pas changé de l’époque où il n’avait que 17 ans, comme s’il était le même qu’avant tout en ayant gardé son expérience des années et de ce qu’il avait traversé… Il lui semblait ne plus se connaître. Trouverait-il enfin un jour un chemin par lequel se faufiler, lui permettant de faire le tri enfin de ce qu’il souhaitait vraiment, de la manière dont il voulait se voir, de la manière dont il voulait vivre … Parfois, le matin, il s’observait dans la glace qui lui faisait face, dans la salle de bain. Il se demandait souvent qui était cet homme qui lui renvoyait son reflet, qui était ce physique qui lui était si étranger lui semblait-il… Qui était cet individu qu’il ne reconnaissait pas, ou qu’il ne connaissait pas… On avait du mal à faire des choix parfois, et le fait de ne pouvoir y remédier nous bloquaient, nous empêchaient de pouvoir voir au-delà de ce qui était bon pour nous. Ce blocage effectué nous octroyait le vision de futur, ne laissait qu’un choix, un chemin possible, annihilant le reste … Il avait pensé longtemps que Cassidy faisait partie d’un passé révolu. Un passé qui ne revivrait jamais plus. Et de toutes les manières, depuis qu’il avait retrouvé Alice, celle-ci semblait lui octroyer toutes ses pensées … Mais jusqu’om allaient ces pensées ? Etaient-elles sincères ? Ou étaient-elles un masque ?... Lui permettaient-il tout simplement de se mentir à lui-même, de lui faire croire que son chemin était tout tracé et qu’il voulait faire sa vie avec Alice… L’évocation de ce simple nom avait tant bercé sa scolarité, tant bercé ses rêves… Tandis que celui de Cassidy … Il sentait quelque chose entre eux, dans ces années passées, mais sans savoir quelle importance y donner. Car à l’époque, c’était comme une certitude qui s’insinuait dans ses pensées… C’était Alice pour qui son cœur battait si fort, Alice pour qui il n’oserait pas un instant forcer toutes les barrières pour courir à sa rescousse et lui procurer tout le réconfort qu’elle avait besoin, quand elle avait besoin. Aujourd’hui, c’était Aiden, le Aden d’aujourd’hui, qui se sentait perdu. Perdu dans un océan de sentiments contradictoires qui interposaient son cœur et son esprit dans de tumultueuses réflexions … Que penser d’Alice ?...

Loin des yeux loin du cœur … Il lui semblait qu’au fil des semaines, et des mois passants, celle-ci s’éloigner de plus en plus … Le faisant alors ralentir sur le chemin qui lui semblait tracé. Une certitude, il l’aimait… Cette certitude avait tendance à flancher… A faiblir… Bien qu’il ait la sensation que la rupture se faisait bien trop radicalement à son goût et par conséquent, bien trop douloureusement. Mais parfois, il fallait une rupture nette et radicale. Sinon, on ne parviendrait jamais – pas forcément – à se décider à cette rupture. D’un certain côté, il n’y avait jamais rien eu entres eux… Aiden se le répétait plusieurs fois par journées. Ils n’étaient pas ensembles, Aiden ne lui avait pas même avouer ses sentiments, … ni elle non plus. Si cela se trouvait, Aiden se faisait des illusions… Encore. Des illusions sur son regard lorsqu’il se posait dans le sien. Des illusions sur ce qu’elle ressentait, sur ce qu’il ressentait lui-même… Peut-être se mentaient-ils ? Mais en attendant, cela ne créait que de la souffrance… Si cela se trouvait, il ne signifiait rien de plus que de l’amitié … Ce simple mot emprunt de tant de choses déjà, peut-être qu’il ne devait rien y avoir d’autres que cela ? L’Amitié, c’était déjà beau en soit … Ne serait-ce que le mot lui-même l’était. Peut-être confondait-il ses sentiments ? … S’il y avait vraiment quelque chose entre eux de plus fort que de l’amitié, pourquoi alors n’avaient-ils jamais osé faire le premier pas ? C’était qu’il demeurait un doute n’est-ce pas … ? C’était qu’ils n’étaient pas sûrs, ni l’un ni l’autre, non ?... Le retour de Cassidy soudainement, rencontrée au hasard, avait sans réfléchir déclenché tout un processus de réflexions chez Aiden qui, reprenant conscience de l’intensité de son regard, - de cette lueur presque encore enfantine et pourtant si mature, - se sentit perdre pieds lorsqu’il croisa ses yeux. Comme avant. Voilà qu’il se remettait en question maintenant…

Voilà qu’il remettait en questions tous ses sentiments, tout ce à quoi il avait cru… Jamais il ne parviendrait donc à être sûr de quelque chose, à choisir ?!!!! Comme si elle sembla gênée un instant, elle ne répondit pas de suite et se passa une main sur la nuque, lui adressant un demi sourire qui lui était si personnel. Aiden s’en souvint. Il l’avait presque oublié. Une bouffée de fraîcheur … De même que la robe légère et blanche à dentelle lui conférait cette même fraîcheur et douceur qui ressortaient de son sourire. Il se demanda comment il avait pu l’oublier. Sans doute ses pensées avaient-elles été annihilées par d’autres, lorsqu’il avait revu Alice, devenant presque obsédé par ses sentiments dont il reprenait conscience alors qu’elle était arrivée fraîchement au ministère … Tout le reste avait été littéralement avalé. Il avait cru … Etait-ce des chimères que tout ceci ? N’avait-il toujours cru qu’à des chimères ?... Ou alors l’amour n’était-il simplement que chimérique ? … On savait qu’il existait, on avait l’impression parfois de le sentir nous effleurer alors qu’en réalité il n’était que comme le vent et nous empêchait ainsi de s’en saisir. N’était-il fait que d’illusions ?

"Bonjour... Oui c'est moi. Je ne pensais pas non plus te voir Aiden, je n'espérais pas une aussi bonne surprise. Et bien écoute, ça va. Et toi? Depuis tout ce temps? Non non,ça va. Tu as toujours la tête ailleurs..."

Toujours la tête ailleurs ? … Quand ce n’était pas dans les livres, à l’époque. Pour cela qu’il était passé à côté de beaucoup de choses. Entres autres, de tous les regards à Poudlard qui auraient voulu qu’il les regarde au moins … Mais Aiden était un grand rêveur et il ne les avait vraiment vu. Qui plus est, son cœur battait pour une autre jeune fille pour laquelle encore aujourd’hui il ignorait ce qu’elle ressentait vraiment … Par conséquent, la réputation qu’il avait pu avoir à Poudlard et le fait que pas mal de jeunes filles de son année ou d’autres mourrait d’envie qu’il lui adresse un seul regard, ne lui était même pas parvenu … Comme si ses sentiments pour l’une l’avait aveuglé du reste.

A sa remarque, il eut un sourire amusé et son regard s’alluma d’une lueur d’amusement non feinte.
Quant à ce qu’il pouvait bien lui répondre, que dire ? La vérité ?... Comment ça allait ? Très bien… Si l’on tenait compte du fait qu’il se lançait à corps perdu dans les missions que le ministère lui confiait pour l’empêcher de trop penser à sa vie sentimentale qui était d’un désastre complet …
Hors de question. Pas question qu’il réponde cela. Oh et puis un « ça va » n’engageait à rien après tout.
Finalement, il répondit simplement …

« Ça va ça va. De missions en missions, je ne vois guère le temps passer … Oui, je travaille pour le ministère… Je suis Auror ».

La jeune Auror reprit conscience qu’engager la discussion dans la rue n’était pas ce qu’il y avait de plus simple, et surtout de plus confidentiel et pratique pour les retrouvailles d’amis ( ? Aiden n’aurait su vraiment qualifier leur relation, de ce qu’il se souvenait de Poudlard…), d’anciennes connaissances en tous les cas. Il ajouta alors en souriant de son éternel sourire en coin…

« Mais la rue n’est pas vraiment l’endroit approprié pour parler et se raconter le passé ou ce que nous sommes devenus. Si tu veux je t’offre un café ou autre chose quelque part où nous pourrons parler plus tranquillement, si du moins tu n’as rien de prévu … Il en va de soit que c’est moi qui paie bien sûr ».

Il attendit son accord avant de faire quoique ce soit ou d’amorcer un seul pas en avant, ou même de prendre la moindre décision. C’était certain, ils seraient plus tranquilles à se raconter leurs déboires discuter autour d’un café.

HJ : Voulais mettre des icônes mais j'en ai pas trouvé pour ton perso' donc, ce sera sans icônes... ^^'