La brume voletait entre les boutiques et les ruelles sombres de l'Allée des Embrumes. Rares étaient les passants à cette heure avancée de la soirée et une ombre parmi toutes les autres se glissait entre les murs. Presque invisible, elle se fondait entre les bras de la nuit. La plupart des magasins était fermée et un silence plutôt étrange régnait en ces lieux douteux. Les étoiles et la lune disparaissaient derrière un rideau de nuages gris, et le peu de lumière que dégageait les rares lampadaires était étouffé par le masque blanchâtre du brouillard. Après quelqu'un instant, la silhouette s'arrêta doucement et fit un pas silencieux en direction d'une porte de bois foncé qui se confondait avec le mur dans lequel elle avait été trouée, la silhouette aurait bien passer devant sans l'apercevoir, sauf si elle en connaissait son existence, ce qui semblait être apparemment le cas. La rue était toujours aussi vide et noire lorsque la silhouette pénétra par l'ouverture. Lorsque la porte se referma, la brume s'agita quelques secondes et le silence qui apparut semblait plus bruyant sans la personne qui venait de le quitter.
(...)
Assis d'une manière inhabituelle (c'est-à-dire groupant ses genoux contre lui et ses talons sur le bord de la chaise) sur une chaise appuyé contre le mur de la cave qui abritait La Fleure Morte, une sorte de vieille cave abritant une taverne, un jeune homme très simplement vêtu d'un vieux t-shirt d'un blanc délavé et d'un pantalon dont le bas des jambes avaient été déchirées, il ne portait ni chaussettes ni chaussures, et, frissonnait encore à cause de la brume de l'extérieur qu'il venait de quitter il y a quelques minutes. Le verre qu'il venait de porter à ses lèvres fut reposé, vide, sur la table en douceur et le jeune homme passa une main dans ses cheveux où l'on pouvait remarquer quelques plumes blanches parsemer ses cheveux noirs. Il en attrapa une et la fit tourner entre ses doigts comme quelqu'un d'extrêmement nerveux ou angoissé. Le tenancier s'approcha de lui demandant poliment si il voulait être resservi mais le jeune homme ne répondit pas. Le tenancier semblait embêté et répéta sa question en se postant devant le regard du jeune homme. Celui-ci le regarda alors surpris se demandant qui était cet homme qui lui demandait si il voulait boire quelque chose. Il le regarda d'un air douteux et comme pour en être débarrassé il fit un signe positif de la tête. Le tenancier reparti vers son bar pour chercher de quoi le resservir.
Perturbé pas cette visite pourtant très prévisible le jeune homme remis nerveusement la plume dans ses cheveux et commença à frotter ses pieds l'un contre l'autre intervertissant parfois le pied qui se trouvait sur le dessus. Il posa alors son regard autour de lui, observant les quelques personnes présentes dans la taverne et resserra un peu plus ses jambes contre lui.