Manoir Blackstorm [OU sur autorisation]

Sans se hâter, Miss Blackstorm avait regagné son intérieur douillet. Depuis son séjour à Azkaban – qui fut encore pire que sa jeunesse austère – elle appréciait vraiment le confort.
Enveloppée de sa cape de velours émeraude, elle s’allongea, rêveuse, sur le divan face à la cheminée où un bon feu ronflait en permanence.
Les rouages de son étonnant cerveau n’avaient rien de ralentis, eux :

* Ce De Brent ne cèdera pas. Pas dans des conditions normales, en tout cas. Je me demande pourquoi le maître y tient tant ? Aurait-il plus de valeur qu’il ne semble en posséder ?*

Cette question la tarabustait quelque peu. Même si ce jeu l’amusait, elle détestait les situations ambiguës à choix multiples. Pour Alix, tout devait être blanc ou noir mais pas gris. Alors elle n’avait d’autre alternative que de suivre la ligne de conduite établie. Elle avait promis au Lord de fléchir De Brent, donc il succomberait.
Combien de temps passa-t-elle à contempler les flammes du foyer, perdue dans des arcanes diaboliques, elle n’en eut pas conscience. Un bruit la fit sursauter : l’espion était de retour.
Il s’inclina devant la jeune Mangemorte relevée sur un coude.

Alors ? s’enquit-elle d’un ton sec.

La femme est dans l’appentis. Elle… dort.

Très bien, dit Alix en se mettant debout. Tiens, voici ta récompense. Tu as gagné une journée de vie supplémentaire.

De son réticule, elle sortit une petite fiole en verre sombre qu’elle tendit à son esclave. Celui-ci l’avala comme si rien au monde n’était plus délectable et Merlin sait s’il avait raison. Sans ce viatique, accordé uniquement en cas de réussite, le pauvre homme serait décédé dans d’atroces souffrances l’heure suivante. Pas à dire, Miss Blackstorm savait gouverner son personnel…
A présent assuré de disposer de l’atout majeur dans la partie à jouer, elle daigna s’informer de l’état de son prisonnier.
La serre était le royaume dont elle était la souveraine absolue. Pas un souffle, ni un murmure de ses plantes chéries n’avertirent son « patient » de sa présence. Un sourire fleurit sur ses fines lèvres lorsqu’elle vit l’Auror étancher sa soif à grandes gorgées.

* Aurait-il réfléchi et compris quelque chose ?*

Il ne fallait pas être devineresse pour se convaincre du débat intérieur subi par le jeune homme blond cerné entre sa dentacula et son filet du diable favori. La situation était jouissive à souhait. Michael la vit enfin et se raidit avant de faire preuve d’une sorte de… respect ?
Le langage avait changé. Poli, voilà un mieux. Larmoyant ? Plaidant d’épargner ses enfants ? Là, ce fut déplaisant. Alix était déçue. Elle avait espéré une combativité intellectuelle à SA mesure pas cette sorte de plaidoyer grotesque bourré de sentimentalisme auquel elle n’entendait rien.
Tiens ? Il s’excusait…
Le discours entrepris par De Brent surprit un peu Miss Blackstorm.

* Il compare nos familles ? Qu’espère-t-il m’attendrir ? Me prouver que lui est dans le vrai et que je me fourvoie ? *

Elle ne l’interrompit pas, curieuse d’établir des similitudes aussi intéressantes qu’inattendues.

* Beaucoup de points communs, en effet.*, sourit-elle intérieurement.

Puis le prisonnier émit une question qui intrigua beaucoup la jeune femme.

Je suppose, Miss Blackstorm que vous savez exactement comment est mort votre père, n'est ce pas?

Habituée à ne jamais céder le pas à l’émotion, Alix reçut ce coup bas sans sourcilier.
Elle ignorait tout des circonstances réelles de la disparition de ses parents. Pas faute d’avoir cherché mais à croire que ces informations étaient classées « ultrasecrètes » quelque part. Quoiqu’elle tentât pour en savoir davantage, elle n’avait jamais essuyé que plâtres et rebuffades.

* Saurait-il quelque chose ? Il bluffe juste pour gagner du temps.*

L’idée l’amusa. C’était un battant, finalement. Elle consentit à lui accorder un soupçon d’intérêt.

Disposeriez-vous d’informations à ce sujet ? Je serai franche : faute de mieux, je m’en suis tenue à la version officielle. Mon père a été convaincu de trahison envers le ministère et a été châtié par des gens de votre espèce.

Étrange couple que celui qui s’affrontait au milieu de plantes dangereuses. La haute taille d’Alix lui permettait de plonger les eaux sombres de ses grands yeux bleu nuit dans celles gris vert de son vis-à-vis, à armes égales. Impassible, elle attendit que son prisonnier parle si l’envie lui en prenait.

Sous un dehors parfaitement calme et maître de soi, Michael réfléchissait intensément. Il avait bien tenu ce rapport entre ses mains et l'avait lu...mais cela faisait déjà un temps de cela et depuis il était arrivé pas mal de choses, de quoi brouiller un peu la précision de ses souvenirs. Pourtant c'était justement de précision dont il avait besoin. Énorme besoin.

Sa question n'eut apparemment pas l'effet escompté. La demoiselle demeurait de marbre, elle semblait penser, avec justesse, qu'il essayait de gagner du temps. N'empêche que Miss Blackstorm se laissa vaincre par la curiosité, jouant toujours les indifférentes.

Disposeriez-vous d'informations à ce sujet? Je serai franche: faute de mieux, je m'en suis tenue à la version officielle. Mon père a été convaincu de trahison envers le ministère et a été châtié par de gens de votre espèce.

Un déclic se fit dans son esprit. Comment avait il pu être aussi lent à trouver? Le cas Blackstorm avait causé du remous des années auparavant, même avant sa naissance. Un ambassadeur sorcier et sa femme, en Bulgarie tous deux morts de façon obscure...

Michael la regardait toujours. Cette femme possédait une personnalité forte, très difficile à ignorer. Un ennemi à ne pas mésestimer, il aurait certes préféré l'affronter en des joutes plus plaisantes mais évidemment ce n'était ni le moment ni l'endroit pour penser à ça.

Oui, en effet. Je compte avec cette information.

Un regard impérieux lui indiqua de continuer.

Cela ne m'étonne pas que vous n'ayez pas réussi à trouver plus d'information en dehors de la version officielle. C'est un cas classé "Secret", or vous n'êtes pas sans savoir que seuls ceux qui ont un haut degré au Ministère peuvent y avoir accès...et encore pas tous. Moi, oui.

*Pas le moment de rester à court d'arguments...tu as lu ce maudit document, pas une mais plusieurs fois...sale affaire!*

Vous êtes libre de prendre ce que je vais vous dire comme il vous plaira, mais c'est la stricte vérité...vous pouvez utiliser l'Imperiun, si l'envie vous en prend et je ne ferai que le réciter sans sauter une ligne...et je pense que ma version ne sera guère plaisante à vos ouïes. Votre père, Alexander Blackstorm a épousé une ressortissante française...Cécile, si je ne me trompe. Vous êtes leur seul enfant. Nommé Ambassadeur par le Ministère de la Magie, il a été destiné à la Bulgarie. Il y a déménagé avec sa femme, sa fille...et sa mère, Calista. Au bout de deux ans, l'ambassadeur Blackstorm apparait mort, ainsi que sa femme...

Il crût bon faire une pause mais l'expression de la jeune femme ne lui en donna pas le loisir.

On a dit que l'ambassadeur était en fait un Mangemort espionnant le Ministère et que pour autant...les Aurors lui avaient réglé son compte...quand en vérité c'est tout le contraire. Miss Blackstorm...votre père était un des nôtres, il l'est devenu après son mariage. Un de nos plus fidèles et surs agents. Hélas, il a été découvert et livré à l'ennemi, par quelqu'un qui n'admettait pas une désertion pareille. Sa propre mère, Calista, celle qui vous a pris en charge et vous a élevée...elle n'a pas seulement dénoncé son fils et sa belle fille, mais a été présente à leur exécution.

Il soutint ce regard sombre...son visage de glace ne laissait deviner aucune émotion. Grande maîtrise de soi. Admirable.

Il carra les mâchoires et attendit. Que pouvait il faire d'autre.
Elle avait le pouvoir de déclencher l'enfer sur lui et le ferait sûrement mais quoiqu'il en soit...le doute était semé.

*Cela aura valu le coup. La vérité, ça fait mal!*

Le tour était venu pour Miss Blackstorm de se livrer à toute sorte de conjectures...ou peut être pas.

*Qu'on me damne si je sais*

* Beau parleur… *

Sans cette maîtrise parfaite qui régentait sa vie depuis sa prime enfance, Alix aurait été atrocement désarçonnée par les racontars de son prisonnier.

Si la pique l’atteignit de plein fouet, elle ne la démonta pas pour autant, du moins extérieurement.

* Père aurait viré de bord ? Intéressant. J’y penserai plus tard.*

Cette femme longiligne était capable du pire ou du meilleur
Là, elle préféra encaisser ces révélations hautement suspectes en les remisant dans un de ses multiples replis cérébral.
Blessée, elle l’était. Cependant, elle ne s’avouerait jamais atteinte, n’en déplaise à ce De Brent.

Joli coup dans l’eau, mon jeune ennemi. Mr Blackstorm aurait été un renégat ? Il est donc bien là où il est à présent.

Elle n’en pensait pas un traître mot, qu’importe après tout. Nulle haine ne l’animait, Alix avait une
mission à accomplir ; elle s’y plierait coûte que coûte quitte à taire l’orage qui couvait sous son chignon si bien tourné.

Voyons un peu comment vous allez réagir à… ça !

D’un claquement de ses sèches phalanges, Miss Blackstorm découvrit un pan de la serre demeuré obscur jusqu’à présent.

Étirée par les poignets entravés par de solides liens végétaux apparut Vic Standford à demi sonnée.

Vous reconnaissez sûrement votre « amie », n’est-il pas ? J’aurais pu mutiler sous vos yeux n’importe quel couple de jumeaux de 5 mois. Vous ne m’auriez pas crue. Je pense que ce spectacle aura nettement plus de poids. Dix coups… pour commencer.

Le dos de la robe de Victoria se déchira. Un tige épineuse se dressa et frappa.
La demoiselle hurla ; Alix observa tour à tour ses victimes.

Trois. Quatre. Cinq... Vous n'avez qu'un mot à dire, mon cher. J'arrêterai ce supplice aussitôt. Six. Sept... Un petit Doloris en supplément vous convaincra-t-il mieux ?

Le dos de Vic devenait une bouillie sanguinolente. Les cris s’estompaient. Le Doloris fouetta le corps meurtri, lui arrachant de nouveaux hurlements.

Dans ces yeux de glace sombre une minime contraction de la pupille lui laissa deviner que ses paroles avaient donné en plein dans le mille mais elle n'en laissa rien paraître. Alix Blackstorm demeura aussi immuable qu'un bloc de granit.

Michael n'avait jamais croisé une femme qui puisse être aussi maîtresse de ses émotions, aussi imbue de ses convictions et par Merlin, il savait très bien de quel genre elles étaient. Elle obéirait aveuglement, sans sursauts de conscience jusqu'à réussir pleinement la mission confiée.

Voyons un peu comment vous allez réagir à...ça.

Michael De Brent avait, lui aussi, eu une école stricte. Son entrainement comme Auror avait endurci encore plus son caractère naturellement fort, il avait l'âme d'un guerrier et lutter contre ses ennemis ne lui produisait la moindre crainte. Il était prêt à affronter tout...ou du moins, il le croyait.

La femme avait claqué des doigts, découvrant ainsi un coin de la serre jusque là parfaitement sombre.

Le spectacle que Michael découvrit là le pétrifia d'horreur. Victoria. Sa Victoria adorée , lui tournant le dos, les bras en croix, retenue par une de ces plantes grotesques que Miss Blackstorm dominait si bien.

Non...

Ce ne fut qu'un gémissement presque inaudible, il pouvait à peine donner crédit à ses yeux, son sang n'avait fait qu'un tour avant de se glacer dans ses veines. Rien au monde ne l'avait préparé pour la douleur insurmontable qui l'envahissait...et son ennemie le devina.

Vous reconnaissais sûrement votre "amie", n'est ce pas? J'aurais pu mutiler sous vos yeux n'importe quel couple de jumeaux de 5 mois. Vous ne m'auriez pas crue. Je pense que ce spectacle aura nettement plus de poids. Dix coups...pour commencer.

Un coup de baguette et le dos de la robe de Victoria se déchira, découvrant son dos et une tige épineuse se dressa.

Non...pas ça! Pas ça!, s'écria t'il, impuissant.

Au premier coup, Victoria sembla reprendre vie et hurla de douleur. Il esquissa un mouvement mais un regard de la Mangemorte l'arrêta. Elle était armée, lui non. Elle avait le pouvoir, d'un seul sort achever avec la vie de sa bien aimée. Il s'obligea à rester immobile, se sentant mourir à chaque coup, à chaque cri déchirant.

Vous n'avez qu'un mot à dire, mon cher. J'arrêterai ce supplice aussitôt.

Il le savait. Elle était sûre de sa victoire, la démone et avait bien misé ses triomphes. Michael hocha la tête....Quel sens avait eu sa vie? Il s'était rebellé contre un pouvoir supérieur. Contre un ennemi trop puissant pour être ignoré ou berné. Dès le jour de sa défection il avait su, sciemment, qu'à moins d'être vaincu, le Maître lui ferait payer cher sa trahison...le jour était venu d'affronter son Destin. Ces quelques années de pseudo liberté n'avaient été qu'une illusion. Il avait failli à se propres préceptes de ne pas jouer avec des sentiments qui ne lui appartenaient pas...Tout aurait été plus facile sans cet amour...sans Victoria...et maintenant, elle était là, offerte en sacrifice...par sa faute, par son égoïsme, orgueil et arrogance.

Le septième coup claqua. Victoria s'affaissait retenue par ses liens, ses cris étaient devenus des faibles gémissements alors le Doloris la frappa...un long hurlement plus atroce encore que les autres scanda le silence.

Arrêtez!

Alix se tourna vers lui, l'interrogeant tacitement.

J'accepte.

La grande mangemorte esquissa à peine un sourire satisfait mais tint parole. Défaite de ses liens, Victoria s'effondra lourdement. Sans hésitation, Michael s'élança vers elle.

Tombant à genoux à ses côtés, il la prit doucement dans ses bras.

Vic...ma douce...pardonne moi. Pardonne moi!

La serrant contre lui, Michael se sentait défaillir d'amour, d'horreur...de haine.

Je t'aime Vic...n'importe ce qui arrivera. Je t'aime...m'entends tu. Je ne serai plus là mais il faudra être forte, ma chérie. Prends soin de mes enfants...va t'en le plus loin possible avec eux...je t'en supplie. Je vous trouverai...

Encore une promesse vaine qu'il ne saurait tenir. Sa vie, à partir de cet instant ne lui appartenait plus, mais il voulait y croire...encore un peu. Juste un peu.

Je t'aime, Victoria.

Il caressa doucement ses cheveux et embrassa ses lèvres closes. Elle était évanouie. Aucun souvenir de cet instant ne lui resterait...seulement peut être celui de son silence pendant qu'on la torturait. Après tout ce serait peut être mieux ainsi, alors elle pourrait le haïr et ce serait toujours préférable à mourir d'amour.

Déjà on l'écartait d'elle, il ne sut même pas qui l'avait emmenée. Il resta seul, les bras ballants, vide... Il devina Alix Blackstorm à ses côtés alors relevant la tête, arrogant, se tourna vers elle et dit:

Je suis prêt.

C’était donc ça aimer quelqu’un ? Se jeter dessus malgré le sang répandu et mêler des larmes à celles versées. Alix trouva ce spectacle navrant. Cette Standford n’avait pas résisté longtemps au supplice infligé ; son galant encore moins. Ce que De Brent chamboulé baragouina à sa belle ( qui ne l’était pas tellement surtout dans cet état lamentable) Miss Blackstorm ne s’en soucia pas. Attentive, elle observait la reddition totale d’une sacrée tête de mule.
Vaincu et pourtant bravache avec son « je suis prêt » bourré d’arrogance !
Les sbires d’Alix emportèrent Vic dans une autre aile.

Elle sera soignée puis renvoyée, je vous en donne ma parole, concéda la Mangemorte.
Je vais prévenir le Lord que la recrue espérée est arrivée.
Peut-être que cet intermède vous aura ouvert l’appétit ? Servez-vous ! Il n’y a pas… encore… de poison dans ces plats.

D’un geste, Alix fit apparaître un siège et une table très bien garnie. Nappage impeccable, cristaux, argenterie : tout pour séduire l’œil et le palais.

Excusez-moi de ne point vous tenir compagnie. J’ai à faire.

A nouveau, Alix tourna les talons. Elle savait pertinemment que si les yeux de De Brent avaient été des poignards, elle serait lardée illico. Peu lui importait. Sa mission était accomplie, le Maître aurait ce qu’il souhaitait ; elle n’avait pas à réfléchir plus loin.
Du moins, en apparence et surtout pas devant son prisonnier.
Rentrée dans ses quartiers, elle aurait pu exploser. En fait elle détestait ce qu’elle venait de faire mais n’avait pas d’autre choix.
Son premier geste fut de s’emparer de son nécessaire à écrire et de pondre un pli explicite destiné à son patron.
Ensuite, elle avala un whisky pur feu puis grimpa à l’étage.
Dans une des nombreuses chambres de cette solide demeure reposait sa seconde prisonnière.
Allongée sur le ventre, Vic dormait paisiblement, offrant son dos affreusement mutilé au regard sévère de la propriétaire.
D’un coup de baguette, Alix amena un pot d’onguent. Avec des gestes d’une douceur dont on le l’aurait pas crue capable, elle oignit chaque plaie en se désolant :

Je devais le faire mais tu n’as pas trop souffert, n’est-ce pas. L’analgésique que je t’ai fait absorber avant cette séance a dû t’aider. Ta peau redeviendra fraîche et douce dans une paire de jours à peine. Ne t’inquiète pas ; dors.

Ses soins achevés, Alix recouvrit les épaules écorchées d’une gaze arachnéenne, vérifia que tout était en ordre puis sortit.
L’angoissante attente débita. Assise au salon, Alix n’arrivait pas à fermer ses oreilles aux profanations émises par De Brent.

* Père assassiné par les nôtres… Calista présente…*

Un autre verre d’alcool la réchauffa un peu.

* ça tue les microbes, ça effacera les miasmes semés par De Brent.*

Si elle n’avait pas tant eu la trouille de déplaire à son maître, peut-être aurait-elle pu tout arrêter. Il était trop tard désormais ; les dés étaient jetés.

Resté seul, Michael se sentit incapable de bouger, son regard restait, obstinément, fixé sur l'endroit où s'était trouvée Victoria. Sa douce petite Victoria...A quoi bon se blâmer? Le mal était fait. À quoi bon maudire sa chance? On ne joue pas avec le Destin. À quoi bon tant de choses quand la vie n'avait plus de sens...Il était vaincu, attrapé...piégé et cette fois, à moins d'un miracle, même pas son arrogance pourrait l'aider...

Miracles? Il n'y croyait pas. Un homme forge sa destinée en luttant pour ses idéaux. Les miracles n'ont rien à voir avec cela...pourtant, très au fond de lui même, Michael De Brent voulait s'aferrer à l'idée d'être encore méritant de la faveur divine...de n'importe quel Dieu qui soit.

La mangemorte avait eu une dernière et ironique déférence envers lui. Fine cruauté.

Peut-être que cet intermède vous aura ouvert l'appétit. Servez vous! Il n'y a pas...encore...du poison dans ces plats.

Poison! Comme si cela pouvait l'intéresser, que pouvait être pire que cette déchéance totale. Il venait de vendre son âme au Diable. Il se dirigea vers la table somptueusement présentée. Elle avait soigné chaque détail. Rien ne manquait.

Se laissant tomber sur le siège, il eut un sourire désabusé et se servit une coupe de vin. Un fameux cru. Autant que ce soit un bon vin...il but, sans se presser. À quoi bon? Il n'allait nulle part.

Après la troisième coupe de vin, particulièrement capiteux, à son avis, Michael se trouva en train de désirer que la mangemorte se présente de nouveau...pour constater si elle conservait toujours cette impassible maitrise de soi...cette femme éveillait une certaine curiosité en lui. La vérité sur son père et les agissements de sa grand-mère l'avaient atteinte, de cela Michael en était sûr...jusqu'où serait elle capable de dissimuler les remous certains de son âme?...si elle en avait une, bien entendu.

D'une façon ou d'une autre, il se sentait vide de sentiments...en cet instant précis, il ne sentait , ni désespoir, ni haine, ni amour, ni peur...tout cela semblait avoir fait place à un étrange rien, qui menaçait de l'engloutir mais il s'en fichait. En piochant un bout de roast beef, Michael reconnut l'indifférence et cela faillit presque le faire rire...puis miséricordieusement s'accorda un sursis...le vin devait avoir beaucoup à voir dans tout cela.

Le vin! Cette fois, il partit d'un long rire qui finit tout de même en une espèce de plainte animale..le vin! Elle l'avait bien prévenu qu'il n'y avait aucun poison dans les plats...mais n'avait rien dit sur le vin...cela expliquait ce drôle d'effet.

Michael allait poser sa coupe, d'un geste emporté quand un très léger bruissement de la végétation le fit se retourner. Alix Blackstorm se trouvait à quelques pas de lui.

Il se laissa aller confortablement contre le dossier du siège, comme si rien ne le ravissait plus que se trouver là, ses longues jambes étendues devant lui, un sourire goguenard aux lèvres, il leva sa coupe à l'adresse de la jeune femme.

Vous veniez me voir pleurer? Désolé de vous décevoir, Alix!

Fascinée par les flammes de la cheminée, Alix réfléchissait intensément. Le plan mis en place était infaillible à ses yeux. Toutes les pièces du puzzle si minutieusement construit ne pouvaient que s’agencer en bon ordre. Tout vient à point à qui sait attendre disent les moldus. La patience de Miss Blackstorm était d’une profondeur insondable.
Elle avait réussi à amadouer sa proie avec des moyens jugés indignes d'elle mais dans ce cas, seul le résultat comptait. S’il n’avait tenu qu’à elle, elle aurait envoyé au diable ce De Brent et sa fiancée. Elle n’en avait strictement à cirer de ce mec qui ne se soumettait que par amour. Il était lié qu’il le veuille ou non, tout était prévu sauf que…
La vision la surprit par l’intensité de sa concentration…

* Il ne va pas venir.*

Clair et net, elle connut le verdict avant même de recevoir le hibou qui frappait la fenêtre. Alix bondit en souhaitant se tromper mais, hélas, la confirmation lui éblouit les mirettes.
Fâchée, elle froissa le parchemin expédié dans la cheminée.

Il me remercie ! clama-t-elle aux murs. C’est bien le moins ! Mais, bien sûr, il n’a pas le temps de s’adonner à ce simple rituel.

Simple… pour lui. Alix était dépassée, elle. Qu’est-ce qu’elle en connaissait de cette pose de marque ? Elle ne l’avait même pas subie personnellement et le grand manitou exigeait qu’elle l’exécute ? Il rêvait.
L’énervement la gagna. Puisque personne n’assistait à la scène, Alix s’en donna à cœur joie. Pour une fois qu’elle pouvait se défouler… Vases, potiches, biscuits, verreries valsèrent en bon ordre contre murs et plancher.
Cela ne prit que deux minutes mais elle fut soulagée. La raison lui revint quasi instantanément. Les « reparo » fusèrent, nulle trace ne subsista de son laisser-aller.

* Lui saura ! Il est bras droit.*

Un nouvel hibou s’envola.
Dans l’expectative, Alix hésita quelque peu à aller visiter son « patient ». Elle se doutait de l’état dans lequel elle le trouverait car, sûrement, De Brent l’avait pressenti : ils se ressemblaient sur plus de points que prévu. Elle aussi aurait bu ; la suite le lui confirma.
Il avait encore fière allure malgré sa posture négligée et… il avait compris, sur le tard, que le vin n’était pas si anodin.

Ce cru est excellent n’est-ce pas ? dit-elle une fois découverte. Servez-m’en un verre et trinquons en tout bien tout honneur.

Immunisée depuis de longues années de pratiques, elle ne risquait rien à goûter ce nectar. Elle lui en voulait presque de ne pas s’être montré plus perspicace.

* Quel gâchis*

Avec l’élégance rigide qui la caractérisait, elle s’assit sur un siège apparu magiquement ; un sourire quasi navré fleurant ses lèvres fines.

Je ne vous ferai pas l’injure de trinquer à votre santé. Vous la savez déjà altérée. Il s’agit d’une précaution toute particulière, réservée à ceux qui doivent être d’inconditionnels fidèles. Contrairement à ce que suppute le Lord, même marqué, je doute que vous lui obéissiez.
Je vous avais laissé le choix. Vous avez mal écouté, hélas. Vous voici donc condamné à m’obéir au risque de dépérir sans l’antidote que je vous fournirai si vous remplissez à bien les missions confiées. Deux précautions valant mieux qu’une, au cas où votre misérable existence vous lasserait, sachez que Miss Standford a reçu le même privilège que vous. Tous les jours, vous devrez venir quérir vos doses sous peine d’atroces et fatales souffrances, je suis désolée croyez-le ou non.

Elle l’était vraiment, un comble. Jamais elle ne lui avait menti sauf, à peine, sur les réelles souffrances endurées par Victoria et, bien sûr sur son état actuel.
Avalant une large lampée du breuvage rubis, elle concéda quelques confidences :

Le Maître a d’autres chats à fouetter que vous, je suis navrée de vous signifier ainsi le peu de cas qu’il fait de votre reddition. Le bras droit actuel répondra certainement présent. Je crois que vous serez charmé d’être « adoubé » par celui que vous nommez l’homme à la cape. Sa venue ne devrait pas trop tarder. A quoi désirez-vous passer vos derniers instants d’homme « libre » ? Une partie d’échec vous siérait-elle ?

Elle n’y comptait pas trop. De Brent devait fulminer, là. Il se contenait… comme elle. Merlin ce qu’ils se seraient accordés dans d’autres circonstances !

En tout bien tout honneur. Il fallait dire que la Mangemorte ne manquait pas de finesse dans ses ironies. Au moins elle avait la décence de ne pas le faire à sa santé. Rouée, la demoiselle. Michael ne put que sourire et portant la coupe á ses lèvres en but une longue gorgée, lui signifiant ainsi qu'il agréait son humeur macabre.

Intéressante façon de dire qu'elle ne concordait pas avec les avis du Grand Maître, selon elle Voldemort lui accorderait une confiance qu'il était très loin de mériter. Miss Blackstorm n'avait pas tort, il n'avait pas l'âme d'un fidèle inconditionnel...à moins d'avoir choisi volontairement de l'être et celui ci n'était définitivement pas le cas. Pour autant, l'adorable créature avait pris des précautions particulières.
Michael s'efforça de garder une expression unie, sans laisser paraître la moindre émotion quand la mangemorte lui dit, d'un ton voulu navré, que ce qu'il venait de boire la transformait à peu près en un esclave de sa bonne volonté. L'auror faillit perdre le calme quand il resta clair que la vie de Victoria était aussi compromise.

La manipulatrice parfaite. Vous ne laissez rien au hasard. Admirable. Puisqu'il en est ainsi et qu'il ne me reste plus rien à perdre...buvons donc un peu plus de ce fameux élixir.

Il remplit de nouveau les coupes, désinvolte, comme si celle ci était une soirée au coin du feu et qu'elle était une agréable compagnie avec parler de tout et de rien. En fait, cette jeune femme le déconcertait un peu. Froide. Admirablement maîtresse de ses émotions jusque là, en ce moment elle démontrait une certaine contrition pour ce qu'il pourrait subir et pour etrange que cela puisse paraître, il la crût sincère.
Lui même se sentait pris dans une crise de conscience. Passés le désespoir et la rage des premiers moments, il se sentait étrangement calme. Révisant les faits de son existence il parvenait à des troublantes conclusions: ce qu'il avait fui n'était pas l'idée en soi, c'était la façon de lui être imposée. Il se reconnaissait comme étant manipulateur et arrogant, fieffé égoïste, pouvant pousser un caprice jusqu'à la méchanceté même. Il pouvait être cruel et tuer ne lui posait pas de problèmes. Jamais il n'avait eu une arrière pensée en expédiant un ennemi aux enfers...et était parfaitement conscient que lancer l'Aveda Kedavra sur sa propre sœur Ariana lui avait procuré un enivrant sentiment de pouvoir...et une diabolique satisfaction.
Où était donc la différence? Qui avait la raison? Chacun de leur côté jugeait l'avoir. Comme dans toutes les guerres. Il ne communiait pas à 100% ni avec les uns ni avec les autres. En fait, il méprisait le Ministère par sa corruption et faiblesse, rien ne lui ferait plus de plaisir que d'y faire une purge exemplaire...en commençant par Ombrage, la tuer serait très satisfaisant...

*Bon sang, imbécile...l'idée commence à te plaire. Tu t'égares, De Brent!*

Égaré ou pas, il prêta oreille attentive aux revelation que Miss Blackstorm se daigna continuer de faire:

Le Maître a d’autres chats à fouetter que vous, je suis navrée de vous signifier ainsi le peu de cas qu’il fait de votre reddition. Le bras droit actuel répondra certainement présent. Je crois que vous serez charmé d’être « adoubé » par celui que vous nommez l’homme à la cape. Sa venue ne devrait pas trop tarder.

Vraiment désolant. Il vous a donné tant de mal pour faire le gros du travail et voilà qu'il vous plante à la dernière minute. Ne vous en faites pas pour moi, je me moque comme d'une guigne qu'il ne me fasse pas les honneurs...entre nous, je ne peux pas souffrir de voir ce faciès hideux...mais enfin, question de goûts.

Encore un peu de vin. Ça aidait à passer le goût à bile qui lui montait à la gorge.

Vous dites que l'homme à la cape prendra en charge la cérémonie?...On se connait, lui et moi, nous avons combattu quelques fois. Un adversaire à craindre. Il ne va pas tarder? Tant mieux, je déteste attendre.

A quoi désirez-vous passer vos derniers instants d’homme « libre » ? Une partie d’échec vous siérait-elle ?

Il la considéra avec un sourire distillant d'ironie même si son regard demeurait grave.

Pas d'échecs, je dois reconnaître ne pas être tout à fait capable de me concentrer et bien entendu, je n'aime pas perdre même face à un adversaire de votre qualité. J'aimerais plutôt fumer un havane et si cela ne vous déplait pas, continuer avec notre conversation.

Désir acquitté. Il alluma le long havane avec un plaisir évident, en fermant les yeux, satisfait, humant l'arôme du tabac en connaisseur. En exhalant la première bouffée, Michael se tourna vers Alix. Son regard avait perdu la gravité pour devenir...enjôleur?

Vous devriez essayer...c'est très gratifiant. Relâchez vous, Alix...c'est moi qu'on va marquer. Ne vous en faites pas...je me tiendrai comme on l'attend d'un De Brent.

Le voilà qu’il allumait un havane et avait le culot de lui en proposer un, histoire qu’elle se détende.
Alix n’avait nul besoin d’un quelconque exutoire pour se calmer puisqu’elle était parfaitement maîtresse de ses émotions, elle.
Regarder ce joli mâle ( Ben, oui, fallait bien lui reconnaître au moins ça, sa belle gueule)
tenter de finasser alors qu’il était cuit, adoucit ( pas attendrit) un poil Miss Blackstorm.

* Bel adversaire que celui-ci. Il est foutu et veut fanfaronner comme s’il s’en moquait.*

S’en moquait-il vraiment ? Là, Alix doutait. Elle battit de ses longs cils, prudente quand même :

Fumer est très mauvais pour la santé. Vivons donc dangereusement.

Un paquet de fins cigarillos apparut, la jeune femme en prit un puis se pencha vers son « hôte » pour qu’il le lui allume ce dont il ne se priva pas.

Mettons bas les masques, voulez-vous ?

Les yeux bleu nuit d’Alix plongèrent dans ceux plus clairs de son vis-à-vis :

Je suis vraiment désolée de vous imposer tout ça. S’il ne tenait qu’à moi, vous seriez libres dans la minute, vous et la belle qui dort au manoir. Elle va bien, je vous rassure. Empoisonnée comme vous l’êtes vous-même, il ne lui arrivera plus aucun mal tant que vous m’obéirez. J’y suis contrainte sous peine de mort, comprenez-vous ?

Ils étaient si proches que si l’un ou l’autre l’avait voulu, leurs lèvres se seraient unies.
Au lieu de ça, Alix recula les sens en alerte. Elle tira une bouffée de son cigare, la respiration accélérée.

Il arrive ! Larsen est dehors.

Son sixième sens ne pouvait la tromper. Elle savait que, derrière la porte, son ami, le seul qu’elle ait jamais eu, était là disposé à obéir aux ordres du maître.
Un œil frisant la panique fut jeté à De Brent :

Je suis désolée.

Elle pivota sur elle-même, lâchant son cigare qu’elle écrasa au passage pour se diriger vers la porte qu’elle ouvrit à la volée :

Larsen, bienvenue chez toi. Entre vite et accomplis ce que tu dois faire. Je suis énervée, pardonne-moi. Ce gars me désarçonne. Merci d’être là.

Hop, elle lui saisit la manche et entraîna le colosse à sa suite vers un De Brent debout qui attendait très calmement un verdict sur son cas.

Voilà le sujet. Tu sais quoi faire, moi pas. Le Lord le veut marqué en bonne et due forme. Si je puis t’être utile, dis-le.

Que ça aille vite, très vite. Pour d’obscures raisons, Alix voulait tout arrêter. Pourtant…

* Mince, ces deux-là se détestent copieusement.*

L’animosité latente ne tarda pas à se manifester. D’un éclat de rire sardonique, Larsen Menroth fustigea l’hôte d’Alix :

Très bonne pêche, ma chère. Un sujet de choix, à ce que je vois. Je me fais un plaisir de marquer cette ouaille. Où sont les objets ?

De quoi diable parlait-il ? Alix se décomposa :

Des objets ? Je n’en sais rien. Je ne suis pas marquée, moi. Je ne sais pas comment fonctionne le rituel.
Je t’en prie, dis-moi ce qu’il faut réunir.

L’air légèrement contrarié, Larsen darda un regard peiné sur Alix :

Il faut la chartre d’allégeance qu’il devra lire en entier à haute voix avant de la signer de son sang. Nous devons aussi avoir sa baguette afin de la libérer des sorts antérieurs.

Pour la baguette, Alix savait comment procéder. Question de cette chartre, elle demeura sans voix.

Qu’en sais-je ? Personne ne m’en a parlé. Je dois la chercher où ? La baguette je l’ai mais…

Ouille, les sourcils de Menroth se courbaient d’agacement. Contrarié, il lança :

Où voudrais-tu qu’elle soit ? Chez le Maître, évidemment. Va la chercher. Je vais tenir compagnie à ton « hôte » en t’attendant.

Comment résister au bras droit ? Alix était prise à son propre piège. C’est quasi désespérée qu’elle lança un regard attendri à De Brent avant de transplaner.

Pour étrange que cela puisse paraître, il se sentait presque à l'aise avec la mangemorte. Sous cette cuirasse de froideur et maîtrise de soi, se cachait une femme intelligente , d'une fine humeur et une certaine sensibilité...puisqu'elle montrait quelque chose de semblable...à des remords?

Il n'y croyait rien. Elle avait agi avec un sang froid enviable. Tous ses faits et gestes étaient prémédités et pesés. Pas de quoi se faire des illusions quant à l'amadouer. En fait, il n'y pensait pas...il n'avait aucune envie de le faire....même si à moment donné, il lui avait semblé déceler une lueur de douceur dans son regard.

*Tu rêves, mon vieux...*

Elle plongea son regard dans le sien , comme en voulant sonder son âme.

Mettons bas les masques, voulez vous ?

De quel masque parlez vous, Alix ? Du vôtre ? Cela vous déçoit peut être mais là vous me voyez tel que je suis.

Il soutint placidement son regard, offrant une image de paix interne sans pareil...chose qu’il était loin de sentir mais plutôt mort que lui donner la satisfaction de le soupçonner. Pourtant, elle ne semblait pas à bout des confidences.

Je suis vraiment désolée de vous imposer tout ça. S’il ne tenait qu’à moi, vous seriez libres dans la minute, vous et la belle qui dort au manoir. Elle va bien, je vous rassure. Empoisonnée comme vous l’êtes vous-même, il ne lui arrivera plus aucun mal tant que vous m’obéirez. J’y suis contrainte sous peine de mort, comprenez-vous ?

Parfaitement.

Et puis, sans vraiment savoir comment ils en étaient arrivés là, leurs visages furent très proches...vraiment très proches, à l’atteinte d’un baiser...si les circonstances avaient été autres, mais Michael ne se sentait pas d’humeur à jouer les séducteurs ni rien de semblable. Elle sembla avoir eu à peu près la même idée parce qu’en reculant vivement , sa respiration s’était accélérée.

Cette trêve infime fut vite rompue. Elle se leva en disant que l’envoyé du Lord était là. Michael la regarda partir sans bouger de sa place.

*Mon vieux...t’est fait !*

Il se leva, question de faire quelque chose et continua de fumer son havane en essayant de calmer la houle de ses pensées. Il fallait à tout prix garder le calme, faire, si possible, abstraction de ce qui l’entourait, fermer son esprit aux agressions extérieures...Il se recomposa un masque d’inaltérable calme et attendit.

Lars Menroth, le mangemort à la cape...un des plus cruels et sanguinaires serviteurs du Lord des Ténèbres. Michael l’avait affronté quelques fois et cela aurait été sot de sa part prétendre qu’il ne le craignait pas. Désarmé comme il était, Menroth ne ferait de lui qu’une bouchée et Merlin savait qu’il en aurait envie.

Très bonne pêche, ma chère. Un sujet de choix, à ce que je vois. Je me fais un plaisir de marquer cette ouaille.

De ça, Michael en était convaincu mais pas un muscle ne bougea sur son visage.

Il semblait avoir des problèmes pour débuter la séance mais ce n’était pas lui qui allait se plaindre...il avait tout le temps du monde, la seule chose qui parvint à le tracasser fut quand Miss Blackstorm fut impérativement envoyée chez le Maître pour chercher...la Charte d’Allégeance.

*Juste ce qui me manquait, un tête à tête avec ce type. Allez, que la fête commence...Tiens, Blackstorm semble consternée. Ciao, à ton retour...ramasse moi à la cuillère !*

Restés seuls, les deux hommes se dévisagèrent sans aucune aménité. Parler de la pluie et du beau temps n’entrait décidément pas dans le programme de cette prometteuse soirée.

S’il n’en tenait qu’à moi !, grommela Menroth en levant sa baguette.

Michael ne dit rien, il savait parfaitement ce qui allait suivre et se contenta de serrer les dents.

À la distance moindre qui les séparait le Doloris ne pouvait que l’atteindre avec une violence inouïe, il tomba à genoux devant son tortionnaire en luttant pour ne pas hurler...

Le Manoir Malefoy, un lieu de refuge pour Bella qui s'était pour la deuxième fois enfuie d'Azkaban, la prison pour sorcier... Elle était l'unique personne à s'être enfuie deux fois de la prison de sorcier... Elle avait été aussi l'une des rares à y être enfermé deux fois, mais ne parlons pas des choses qui fâchent... Bella n'avait été arrêtée deux fois que parce qu'elle était fidèle au Lord, tout simplement... Elle n'était pas facile à capturer, il ne faut pas exagérer, à chaque fois, elle était à 10 contre un au moins :arrow: ... Enfin, elle se ressourçait désormais, mangeait comme 4, tuait comme 10 mangemorts, réclamant vengeance... Elle avait déjà tué auparavant ceux qui l'avaient emprisonné une première fois, désormais, il lui fallait tuer ceux qui l'avaient emprisonné une seconde fois... Ils allaient périr, eux et leur famille...

Tiens, un appel pour les deux soeurs. Il semblerait que les deux plus fidèles Mangemorts soient quémandées. Respectivement Bras droit et Bras gauche, Cissy et Bella, une Malefoy, une Lestrange, mais toutes les deux ayant du sang des Black dans les veines, toutes les deux, la blonde et la brune, au sommet de la hierarchie des Ténèbres. L'Une était celle qui était inconnue presque des services du Ministère, à qui l'on ne reprochait rien, et qui n'était pas soupçonnée d'être une si grande Mage Noire. L'Autre était la pure combattante, celle qui avait été de tous les combats, depuis maintenant plus de vingt ans... Celle qui avait été emprisonnée par deux fois, mais qui s'était échappée par deux fois... Elle n'était pas bras droit car elle venait de revenir, c'est normal, non ????? Et puis, sa soeur ne ferait pas long feu, elle lui prendrait bientôt sa place... Narcissa, bien que puissante, ne se montrerait pas aussi fidèle que Bella envers le Seigneur des Ténèbres, ce n'était qu'une question de temps pour que l'aînée dépasse la cadette...

Enfin, elles avaient une mission commune, assez ... inhabituel vu que souvent les deux bras du Lord travaillaient en parralèle... Cette mission devait être très importante alors... Bella transplana avec Cissy vers le domaine du Lord, pour ensuite, après avoir reçut les ordres, s'en aller vers un autre Manoir, celui des Blackstorm... Cette famille, Bella ne la connaissait que peu, voire pas du tout... Alix Blackstorm, Bella devait peut être l'avoir vu une ou deux fois entre ses deux incarcérations, mais elle se souvenait juste qu'elle n'était pas là à l'époque de l'apogée des Ténèbres, dans les années 70... Bella se souvenait parfaitement de tous les noms des années 70, de Malefoy à Avery SEnior... Blackstorm n'en faisait pas partie... Enfin, il paraissait qu'elle détenait un Auror, et qu'il fallait le soumettre aux ténèbres... Pfff, facile... Il parraissait aussi que le Mangemort à la Cape était là aussi... Bella le connaissait, bien sur... Lui aussi avait été reconnu comme Bras du Lord, avant que Bella ne revienne faire une montée en puissance... Bella arriva devant le domaine, à gauche de Cissy... Elles tendirent leurs bras vers un endroit à gauche du portail. Petit 'check' pour voir si c'était bien des Mangemorts qui arrivaient ... Le Lord leur avait dit que c'était aux serres qu'on les attendait. Elles y arrivèrent. Bella voyait très bien la difficulté de la mission: l'environnement... Eh oui, à part ça, elle ne voyait pas comment les deux bras du Lord ne pourrait pas réussir à corrompre une petite âme faible...

" Bonjour Menroth ... Comment va ta tête de balafré ? Oh tiens !! Mais, tu ne serait pas un petit membre du Ministère toi ? Bonjour aussi, la larve ... Voyons, Larsen, il vaut mieux faire ... comme ... ça ... Endoloris !!!! "

La baguette de Bellatrix émit un sortilège couleur blanc sale et alla se répercuter contre le torse du jeune homme... Bella était, pas besoin de le rappeller, une experte en Doloris... On disait souvent que le Lord lui même n'infligeait pas pareil douleur lorsqu'elle était vraiment en colère, lorsqu'elle voulait la souffrance de son adversaire... On disait, telle une légende, que ç'avait été feu Andromeda Tonks qui avait souffert le plus de ce Doloris, de part la puissance dégagée par sa soeur aînée face à cette rebus, cette femme de Sang de Bourbe... Bellatrix attendit de longues secondes avant d'enfin arrêter son maléfices sur le pauvre jeune Auror... Hahaha ... ce n'était qu'un début voyons...

"Alors, comment te sens-tu ... Machin ?? "

Les deux soeurs Black étaient tranquillement assises dans une des nombreuses pièces du manoir en train de discuter de choses et d’autres lorsque leur marque respective se mit en action. Narcissa se leva alors, achevant rapidement à se préparer sous les cris de sa sœur ainée qui lui sommait de se bouger un peu. La belle blonde n’en eut que faire de ces remontrances ! Si Bella ne prenait pas garde à son apparence physique, Cissy, elle, trouvait la sienne d’une haute importance, devant être parfaite en toute circonstance. Enfin soit, la mangemorte fut enfin prête, enfila sa cape noire de jais et suivit sa sœur ainée qui était déjà dans le jardin des Malefoy, prête à transplaner de toute urgence. Les deux bras du seigneur des ténèbres arrivèrent donc dans le domaine de leur maitre et elles s’empressèrent d’aller l’y rejoindre. Il fut apparemment assez satisfait de leur rapidité et leur annonça qu’elles effectueraient une mission ensemble.
*Enfin* se dit Cissy.
En effet, les sœurs Black, étant haut placées dans la hiérarchie, réalisaient bien rarement des missions en communs, le lord préférant s’assurer de la fidélité de ses autres sbires en y envoyant tours à tours une des Black. Narcissa était donc heureuse de pouvoir effectuer cette mission en compagnie de sa sœur ainée. Le lieu et le but de la mission leur fut très rapidement communiqué. Les deux sœurs Black devaient se rendre de toute urgence dans le manoir Blackstorm afin d’y convertir un certain De Brent, aurore de sa juridiction. Bien entendu, ce serait chose aisée pour les deux femmes qui avaient un grand sens de la persuasion. Soit, les dernières instructions données, la deux mangemortes sortirent de nouveau de la propriété et transplanèrent ensemble vers la serre du manoir où leur mission allait commencer. Cissy ne vit pas l’utilité de se masquer sur ce coup-là. De toute façon, soit le jeune homme se reliait à leur cause soit il mourrait dans d’atroces souffrances …. Il n’avait donc pas beaucoup d’option et de marche de manœuvre donc. La belle blonde lança alors un regard qui en disait long à la brunette qui se trouvait à sa gauche et les deux femmes se dirigèrent directement vers la serre. Lorsqu’elles y pénétrèrent, les deux mangemortes se retrouvèrent instantanément en compagnie du mangemort à la cape, Lars Menroth. Narcissa ne dit mot, se contentant d’un signe de tête et d’un léger sourire. Par contre, Bellatrix se montra plus démonstrative, notamment avec le jeune aurore qui en prit pour son grade grâce à un magnifique doloris lancé par la brunette. Il fallait bien avouer que Bella était particulièrement douée pour ce sortilège. Soit, la brunette semblait en avoir désormais presque fini avec cette pourriture d’aurore qui gisait à présent à même le sol.

« Voyons, Bella, arrête de le torturer comme cela ! Nous voulons au préalable qu’il se rallie à nous non ?? Tu devrais garder ton pouvoir au cas où de jeunes écervelés tenteraient de venir à son secours. Tu exagères toujours la première fois, il n’est certainement pas habitué à être aussi durement traité. Et puis, nous pourrons nous en donner à cœur joie s’il lui prenait la folie suprême de refuser notre si chaleureuse offre. »

Ces quelques phrases furent prononcées avec douceur, sadisme et fierté par la cadette des Black. Cependant, elle tira à son tour sa baguette magique sous le regard empli de terreur du jeune homme. D’un geste désinvolte de la main, le corps de l’aurore s’éleva dans les airs avant de retomber délicatement sur la chaise qu’il occupait peu de temps auparavant.

Pour chercher, Alix en fit des fouilles. Larsen aurait pu au moins lui dire où prendre le document requis Le repaire était parfaitement désert lorsqu’elle y débarqua. Nul ne pouvant lui venir en aide, elle s’arma de patience et commença à lancer des « Accio » charte, un peu partout autour d’elle. De cette vielle bâtisse, Alix ne connaissait que l’endroit des réunions. Au centre, le vaste fauteuil du Seigneur des ténèbres trônait n’attendant que son hôte. De nombreuses pièces de cet antique château furent alors explorées avec un soin particulier. Le temps pressait. La Mangemorte ne désirait pas laisser De Brent trop longtemps seul face à Menroth. Ils se détestaient copieusement, Merlin sait comment tournerait une séance de torture en bonne et due forme comme la lui réserverait sûrement l’homme à la cape.
Avisant une grande bibliothèque, elle crut y trouver son bonheur dans ce fatras poussiéreux.
Ses sortilèges d’attractions n’y donnèrent rien non plus. La chartre serait-elle protégée magiquement ? Miss Blackstorm en doutait mais elle se voyait mal en train d’éplucher toute cette paperasse. Il lui fallait une illumination quelconque qu’elle reçut tout à fait par hasard.
Dans une petite pièce ressemblant plus à un débarras qu’autre chose, elle s’étonna de voir une espèce de psyché drapée de noir. La curiosité la tenailla, elle rabattit le tissu et sursauta. Cet objet, elle en avait déjà entendu parler : le miroir du risèd. Elle s’en écarta ne voulant pas se laisser troubler par des images qui refléteraient ce que son moi profond souhaitait.
Elle se concentra sur le but de sa quête avant d’oser affronter la surface polie. Un sourire ravi éclaira ses traits austères : elle savait !
Rebroussant chemin à grands pas, elle se rendit à nouveau à la salle du trône. Pas question de s’asseoir dessus, il fallait l’examiner avec attention. L’accoudoir de droite, sculpté de motifs représentant des reptiles entrelacés, la captiva. Le miroir lui avait montré comment faire.
En promenant doucement ses doigts fins, Alix découvrit une petite saillie au niveau de l’œil d’un des serpents. Un mécanisme se déclencha, l’accoudoir se releva dévoilant une petite cache qu’aussitôt elle explora. Plusieurs parchemins étaient roulés sur eux-mêmes. Sans hésitation possible, il s’agissait des exemplaires à signer par les postulants à la marque d’allégeance indélébile.
Rapidement, elle en préleva un et remisa les autres. Un instant plus tard, elle transplanait chez elle.
La surprise la cloua sur place : elle avait deux visiteuses et non des moindres.
De Brent ne semblait pas avoir été trop amoché par les 3 Mangemorts présents.
Connaissant Narcissa pour avoir partagé réunions et dîner en sa compagnie, elle la salua comme un bon lieutenant le devait à son chef avant de se tourner vers la sœur de cette dernière.

Bonsoir, Bellatrix. On me gâte, dites-moi ! Quel bon vent vous amène ?

Elle s’en doutait un peu : Lord Voldemort devait craindre qu’elle ne faillisse à sa mission et lui envoyait des renforts. Aussi s’empressa-t-elle de confirmer :

Tout est en ordre, ici. Mr De Brent a capitulé il y a peu. Néanmoins, vous ne vous êtes pas déplacées pour rien. J’ignore tout du rituel du marquage, j’ai appelé Lars pour cela ; il m’a parlé de la baguette et de la chartre. J’ai visité le manoir et ai ramené ceci.

Avec servitude, elle tendit le rouleau à Narcissa. Larsen réagit avec humeur. Il déclara que puisqu’il semblait de trop, il repartait. Les femmes n’avaient qu’à se débrouiller.
Alix dut lui courir après pour s’excuser de l’avoir dérangé. Elle savait qu’il n’était plus en odeur de sainteté auprès du Lord et n’était venu que pour lui faire plaisir à elle. Se confondant en remerciement, la grande Mangemorte laissa son ami transplaner et revint vers ses hôtesses.

Grâce à vous, ce soir, notre communauté comptera un membre de plus.

Elle se tourna vers de Brent, beaucoup plus sèche que dans l’heure précédente, collègues oblige :

Si vous êtes en état, veuillez vous lever, nous allons au manoir. Ce sera nettement plus confortable avant la séance particulière dont vous serez bientôt le principal acteur.
Bellatrix, Narcissa, si vous voulez bien vous donner la peine…

D’un geste, elle leur indiqua la sortie.

Vous, venez, dit-elle durement.

Baguette pointée, elle surveilla les gestes de De Brent. Même entièrement sous sa coupe, elle s’en méfierait jusqu’à ce qu’il fasse ses preuves de bon et loyal Mangemort...

Quelle soirée pleine de promesses! D'abord l'arrivée de Menroth, qui n'avait été qu'une petite mise en ambiance. Le Doloris, appliqué avec savante cruauté l'avait rudement secoué mais Michael ne se faisait guère d'illusions...et il eut raison!

Des visiteuses inattendues débarquaient. Menroth n'eut pas l'air particulièrement ravi en les voyant. L'Auror par contre, et pour ridicule que cela puisse paraître eut presque envie de se mettre à rire devant son air vexé...Les sœurs Black en personne venaient donner à la cérémonie un caractère...très officiel. Michael n'était pas sans savoir qu'elles occupaient des positions très élevées auprès de leur Maître. Comme quoi on conférait à son adhésion aux dit rangs plus d'importance qu'on n'aurait crû. Le Grand Méchant hésitait à se déplacer mais envoyait ses plus chères recrues.

Il eut droit à quelques remarques ridicules de la part de Bellatrix Lestrange mais il ne s'était pas attendu moins de cette folle. Michael connaissait très bien la réputation de cette psychopathe et savait que ce qui allait suivre ne serait pas une partie de plaisir...elle était la plus cruelle et dénaturée des Mangemorts et bien entendu, lui, n'était pas près d'avoir gagné sa sympathie.

Si elle avait été capable de torturer et tuer sa propre sœur, Andromeda Tonks, avec particulière cruauté, il n'y avait pas de raison pour qu'elle soit plus douce avec lui...après tout, aux yeux des fidèles de Voldemort il n'était qu'un traître à son sang, qui avait démontré son mépris non seulement en se refusant à grossir leurs rangs mais qui vouait une manifeste sympathie aux Moldus, le fait que son meilleur ami en soit un et que sa fiancée soit une Sang-Mêlé ne faisait qu'augmenter la liste de griefs élevés contre lui.

*Où diables est passée Blackstorm!?*

L'éclair blanc du Doloris l'atteignit en pleine poitrine. Il serra les dents avec tant de force qu'une de ses molaires craqua comme une noix....mais pas un son ne franchit ses lèvres. La souffrance était intenable. Son corps semblait se déchirer, ses entrailles se dissoudre, sa tête exploser...mais il résista, soutenu par des siècles d'arrogance De Brent...et par un désir de vengeance sans pareil.
Narcissa Black Malefoy crût bon mettre fin à la torture...Il ne prêta as trop d'attention à ses paroles, trop occupé à essayer de rester conscient...il se souvenait de lui avoir envoyé un Spina Lungus lors d'une mission...dommage que le sortilège ne l'ait pas étranglée pour de bon...mais au moins, elle eut la gentillesse de ne pas le torturer à son tour et au lieu de cela de le faire léviter vers une chaise, sur laquelle il s'affala sans aucune grâce...se sentant comme une marionnette désarticulée.

L'arrivée d'Alix remit les pendules à l'heure. Quelle façon de se montrer soumise et docile face aux deux mangemortes...ça frayait la serviabilité. Menroth profita de sa présence pour, toujours avec cet air vexé, prendre congé en disant qu'il n'avait rien à faire là et qu'il laissait le prisonnier aux bons soins de ces dames.

*Maudite chance que la tienne...encore des ennuis avec des filles. Les femmes seront ta perdition, mon pote!*

Autant essayer d'en tirer le meilleur parti possible. Il se redressa un peu en affichant une expression de parfaite et arrogante indifférence. Trois femmes, l'une folle et sadique, l'autre rouée et mauvaise comme le diable, la troisième froide et mesurée, capable de sait on quoi...même si en cet instant, Michael aurait pu le jurer, elle semblait quelque peu dépassée par la présence des dames Black.

Et dire qu'une demie heure avant ils devisaient presque comme des vieux amis! Sa voix froide et sèche sonna presque comme un coup de fouet.

Si vous êtes en état, veuillez vous lever, nous allons au manoir. Ce sera nettement plus confortable avant la séance particulière dont vous serez bientôt le principal acteur.

Il se leva sans démontrer aucune faiblesse, même s'il ne se sentait pas particulièrement brillant. Elle lui pointa pratiquement sa baguette dans les côtes et lui ordonna de suivre la procession.

Le manoir était un reflet de sa maîtresse. Sombre, élégant, décoré avec un luxe de bon ton mais sans trop d'imagination. Ce n'était certainement pas la demeure de ses ancêtres mais donnait bien le ton. Miss Blackstorm n'était pas une pauvresse et sans désir d'en faire étalage, faisait preuve de la classe supérieure à laquelle elle appartenait.

*Tiens, juste le genre de fille de laquelle ta mère raffolerait de voir devenir une De Brent...elle aurait fait la femme idéale pour Simon...pauvre gars!*

Alix conduisit le petit groupe vers un salon, richement meublé et en parfaite dame de céans, proposa un petit en cas et des boissons. Michael, dès qu'on lui en laissa le loisir, prit place dans un profond fauteuil, disposé à passer ses derniers moments le plus confortablement possible. Il accepta de bonne grâce le whisky pur feu proposé et sans attendre qu'on porte un toast quelconque vida le contenu de son verre...et claqua de la langue, satisfait. Son air désabusé et tranquille ne laissait en rien entrevoir la lutte interne dans laquelle il se débattait. De bon cœur, sans pourtant être un lâche, il aurait pris ses jambes à son cou et déguerpi en abandonnant la charmante compagnie...mais bien entendu, il n'aurait pas réussi à faire deux pas sans se faire descendre d'un Aveda plein de bonnes intentions.

Puisque nous voici réunis pour cette occasion si gratifiante...est ce que l'une de vous, gentes dames, aurait la déférence de me renseigner un peu sur le rituel de la Marque? Je n'ai jamais assisté à une cérémonie de ce genre et comme vous savez certainement, j'avais décliné autrefois l'honneur...mais puisque nous y sommes...autant savoir à quoi m'en tenir.

Sans rien dire, Alix lui remplit de nouveau le verre. Les deux autres le considéraient...au peu ulcérées lors, il se contenta de leur offrir un petit sourire blasé, croiser les jambes et se laisser aller contre le dossier de son siège comme s'il se trouvait au milieu d'une réunion entre amis. Son regard alla de Narcissa à Bella puis à Alix, narquois, altier, plein d'une morgue qui donnait envie de le pétrifier sur place.

*Un de ces jours, mes belles garces...je vous règle votre compte, foi de De Brent!*

À quelle heure commençons nous? Ou est ce que nous attendons encore des invités surprise?

Bellatrix voyait le jeune homme souffrir, et c'était bon ... Le sorcier qui se tenait devant elle serrait les dents si fort pour évacuer la douleur infligée que Bella put entendre un craquement... Mmmh, il venait de se casser les dents, c'était bon de voir à quel point Bella pouvait contrôler un être humain... La souffrance, physique ou morale, Bella en était experte... Combien de proche avait elle torturé pour qu'un individu fasse ce qu'elle voulait de lui, combien d'individus elle avait torturé pour lui obéir... Elle n'était pas très adepte de l'Imperium, et ne l'utilisait qu'avec les animaux, et quelques fois avec les coriaces, le Doloris était, pour elle, le seul sortilège Impardonnable qui pouvait exercer les effets des autres... Grace à la douleur, elle pouvait donner des ordres et les faire appliquer, elle pouvait tuer aussi, soit par suicide tellement la douleur était grande, soit par "accident"...
Enfin tout ça stoppa en quelques secondes. Narcissa, sa soeur cadette venait de stopper le sortilège de Bella. Il fallut quelques secondes à Bella pour revenir sur Terre et pour reprendre ses esprits.

« Voyons, Bella, arrête de le torturer comme cela ! Nous voulons au préalable qu’il se rallie à nous non ?? Tu devrais garder ton pouvoir au cas où de jeunes écervelés tenteraient de venir à son secours. Tu exagères toujours la première fois, il n’est certainement pas habitué à être aussi durement traité. Et puis, nous pourrons nous en donner à cœur joie s’il lui prenait la folie suprême de refuser notre si chaleureuse offre. »

Jeunes écervelés ... Ils n'arriveraient déjà même pas au manoir, alors si en plus ils y arrivaient, elle les attendait, et un Doloris ne la fatiguerait pas... Enfin, la propriétaire des lieux était arrivée... Elle avait été à Azkaban, et en était ressortie, d'après les dires de Narcissa... Et elle y était allée sans Marque des Ténèbres, par contre, savoir si elle en avait une maintenant, Bella n'en avait que faire, elles n'étaient pas là pour elle, elles étaient là pour l'Auror...
Bellatrix suivit son hôte à l'intérieur, tandis que l'Auror demanda en quoi consistait le rituel... Bella se l'était vu infligé il y a tellement longtemps ...

"Sache que mon petit sortilège, en comparaison, ce n'était qu'un amuse gueule Hahahahah !!! Tu vas soufrir... D'abord, je vais m'occuper de ta petite baguette magique... Tu vois, les sortilèges que tu as utilisé qui proviennent de la Magie Blanche vont être enlever de cette baguette en la plongeant dans un nectar appellé : The Black Death's Potion ... Autant dire La potion de la peste noire... Oui, cette maladie a aussi une potion magique, car c'était certains sorciers anti-moldus qui l'utilisaient pour anéantir les populations moldus... Blackstorm, il me faudrait ces ingrédients... Non, je ne vais pas te les dire mon petit DeBrent, tu risquerais d'en fabriquer un antidote... Tsssk tsssk ... "

Bellatrix tendit à Alix un morceau de parchemin où elle avait écrit tout ce qu'il lui fallait ... La sorcière, avant de s'en aller vers la cheminée la plus proche, regarda DeBrent et ne put s'empêcher de lui mettre une gifle sur la joue... Ses nombreuses bagues (remplies, comme à l'ancien temps, de poison) eraflèrent la joue et laissèrent quelques traces... Bella se tenait assez proche du sorcier, et lui souriait sadiquement ... D'un geste elle saisait son bras gauche, son avant bras, prit son poignard fétiche et fit une entaille dans la peau de l'Auror... Le sang qui s'écoulait fut recueillit dans un encrier... Eh oui, la charte devait être signée avec son propre sang...

" Bon, on a plus besoin de moi, la baguette .. est là .. très bien, aller, à tout à l'heure, mon petit... "

Bellatrix s'éloigna et attendit quelques instants qu'Alix revienne, puis procéda au mélange de la potion... Après un quart d'heure, elle put tremper la baguette de l'Auror dans le nectar et voir la baguette s'imprégner de la potion ... Mmmmh c'était bon ...

Les deux femmes et Larsen étaient en compagnie de leur future nouvelle recrue, au plus grand bonheur de notre chère blondinette adorée. Peu de temps après leur arrivée, Miss Blackstorm refit son apparition dans la serre, saluant comme il se fallait Narcissa qui lui répondit d’un sourire et d’un signe de tête. Ensuite, la grande mangemorte s’adressa directement à Bellatrix en leur faisant remarquer au passage que ce cher De Brent venait de capituler mais que les deux Black n’avaient pas fait le déplacement pour rien vu que le plus important était à venir. En effet, la marque tant aimée allait être apposée sur le bras du jeune aurore et elles seraient aux premières loges pour cet événements. Alix reprit alors la parole et informa Cissy qu’elle avait ramené la charte et la baguette nécessaire à cette cérémonie. La belle blonde les prit avec délicatesse, elle ne savait pas très bien comment s’y prendre vu qu’elle n’avait jamais imposé la marque elle-même mais elle avait néanmoins souvent vu faire son maître et elle s’en savait totalement capable. Ensuite, la jeune mangemorte les invita cérémonieusement à rejoindre le manoir et Narcissa ne s’en fit pas prier … Elle avait toujours eut une sainte horreur des plantes carnivores que possédait cette fervente de botanique. Le jeune homme que Bellatrix avait prit tant de plaisir à torturer se leva, ne paraissant en aucune manière touché par le sortilège que venait de lui lancer la brunette. Narcissa ne doutait pas que cette attitude rende sa sœur folle de rage ce qui était en général plutôt déconseillé. Le petit groupe pénétra alors dans le manoir d’Alix qui était sobrement décoré mais qui faisait étalage de la condition sociale de leur jeune hôtesse. Cissy ne dit mot et suivit la jeune mangemorte dans le salon où des en-cas et des boissons avaient été déposées à leur effet. Michaël prit alors place dans un des fauteuils les plus agréables du manoir alors que Narcissa s’installa sur le sofa en face de la fenêtre, droite comme un i. De là, elle pouvait sans encombres observer tout ce qu’il se passait et elle était prête à réagir à la moindre incartade.

Le jeune homme fit alors retentir sa voix pour la première fois. Il se renseignait sur le rituel de la marque qui semblait l’effrayer quelque peu. Il précisa ensuite qu’il avait dû refuser la précédente proposition faite par les mangemorts. La belle blonde réfléchit quelques instants, se remémorant sa propre pose de marque bien des années plus tôt. Un sourire naquit alors sur ses fines lèvres, bien que ce fût douloureux, la mangemorte était extrêmement fière d’être marquée et de prouver ainsi son allégeance au Seigneur des ténèbres. Bine sur, ce fut Bella qui prit la parole, elle ne pouvait pas s’empêcher de faire peur aux jeunes recrues ce qui amusait follement Narcissa. Ensuite, la brunette tendit une liste d’ingrédients nécessaire à la fabrication de la potion visant à annihiler les sortilèges de magie blanche au niveau de la baguette magique de ce cher De Brent à Miss Blackstorm. Bellatrix ne pus s’empêcher de lancer une belle gifle au jeune homme, lui éraflant le visage au passage avant de lui entailler le bras et de recueillir le sang dans un encrier. En effet, la charte devait être signée avec le sang du futur marqué, c’était un pacte qu’il était impossible de rompre et auquel on ne pouvait en aucun cas échapper. Après un quart d’heure, la potion de Bellatrix fut prête et la baguette du futur mangemort fut trempée de dans, un spectre blanc s’en échappant. L’heure était arrivée de passer à l’étape du marquage ! Enfin ! La belle blonde se retourna vers Miss Blackstorm.

« Approchez chère enfant et prenez la charte au passage, nous allons poser la marque. Je vous demanderai de lire la charte à haute et intelligible voix. Bella, je te demanderai d’apporter l’encrier et la baguette afin que ce cher nouveau venu puisse la signer. Quant à moi, je procéderai à la pose de la marque avec la baguette laissée par le Lord. »

La mangemorte se tus, attendant une quelconque réaction ou exécution de ce qu’elle venait de demander. C’était la première fois que la belle blonde avait cette tâche et elle était un peu stressée à l’idée de louper totalement son incantation mais elle se persuada intérieurement qu’elle serait parfaite dans ce rôle comme dans tout les autres et qu’elle y arriverait sans aucun problème. Heureusement pour elle, Narcissa était une excellente comédienne et elle savait garder ses sentiments pour elle ce qui lui permit de ne rien laisser paraître de sa peur. Cissy s’avança alors d’un pas décidé vers le jeune homme après s’être gracieusement levée du sofa qu’elle occupait peu de temps auparavant.

HJ: Désolée pour le retard affraid

J'ai trop honte .... En plus mon poste n'est pas terrible ... Je m'excuse Manoir Blackstorm [OU sur autorisation] - Page 2 789392

Rares étaient les occasions où Miss Blackstorm se sentait dans ses petits souliers ( malgré qu’elle chaussât du 40) Mais la présence du bras gauche et du bras droit du Lord, la mettait franchement mal à l’aise même chez elle. Cette façon d’être commandée par Bella lui déplut au plus haut point.
Néanmoins, elle prit le parchemin tendu par la Mangemorte et s’éloigna à reculons. Ainsi elle put voir sa supérieure gifler méchamment De Brent. Il est vrai qu’il avait tort de se montrer aussi insolent lui qui, avant peu, serait des leurs. Le sang de Michael coula, Alix s’éclipsa.
Pourquoi se sentait-elle coupable ? Elle ne chercha pas à analyser ce tourment, préférant rapidement faire son inventaire afin de réaliser la potion de la peste noire réclamée par Miss Black. Fouillant ses étagères, sans penser à rien d’autre qu’à ne rien omettre, Alix préleva :

* Du Napel, de l’ergot de seigle, du pus de bulbonox, de l’empestine…*

Divers autres ingrédients liquides s’ajoutèrent. Précise, elle vérifia la liste et ramena le tout avec un récipient de verre qu’elle donna à l’aînée des Black.
Celle-ci s’occupa avec dextérité à mélanger l’ensemble. Un quart d’heure s’écoula. Muette dans un coin, Alix lançait des regards furtifs vers son prisonnier. Sa joue saignait des griffures des bagues de Bella, Alix s’abstint d’aller soigner l’ »invité »
La baguette de De Brent fut bientôt débarrassée de tous les « bons » sorts qu’elle avait pu jeter depuis qu’il la possédait.
Puis Narcissa, un peu nerveuse, lui semblait-il, s’adressa à elle avec une certaine condescendance :

« Approchez chère enfant et prenez la charte au passage, nous allons poser la marque. Je vous demanderai de lire la charte à haute et intelligible voix. Bella, je te demanderai d’apporter l’encrier et la baguette afin que ce cher nouveau venu puisse la signer. Quant à moi, je procéderai à la pose de la marque avec la baguette laissée par le Lord. »

Se levant avec sa grâce naturelle, Cissy s’approcha de Michael, sa baguette brandie. C’était au tour d’Alix d’entrer en scène. Malgré elle, elle angoissait. Tout était de sa faute à elle et de son obstination à obéir aux ordres. Son propre lui, n’aurait sûrement pas… Blackstorm expira puis inspira un bon coup pour chasser ces idées subversives. Ce n’était vraiment pas le moment de flancher. S’approchant également de De Brent, sans le regarder, elle déroula le parchemin. La gorge curieusement contractée, elle dut s’éclaircir la voix pour déclamer d’un ton aussi neutre que possible :

Veuillez dire je l’accepte à la fin de chaque paragraphe.

De ce jour, le Seigneur des Ténèbres sera votre seul et unique Maître.

Il aura droit de vie ou de mort sur votre existence.

Vous lui devrez une obéissance aveugle en toutes circonstances.

Vous renierez vos anciennes amitiés non alliées aux Mangemorts.

Une fidélité absolue et incontournable sera due au Lord.

Le non-respect de ces clauses entraînera une chasse à mort.

Il avait tout accepté sans broncher et malgré tout Alix doutait. Un serment extorqué de force avait-il de la valeur ? A ses yeux, pas la moindre. Néanmoins le rituel devait se poursuivre.
En tentant de ne pas trembler, Alix lui présenta le parchemin. Elle fit apparaître une plume qu’elle joignit à l’encrier empli de sang. De Brent signa.
Cissy leva la baguette prêtée par le Lord et l’appliqua vigoureusement sur l’avant-bras gauche du nouveau Mangemort.
Ça ne devait pas faire du bien du tout. Fidèle à son caractère, Michael renâcla beaucoup alors que sadiquement Cissy poursuivait son œuvre. Il y eut alors un remue-ménage totalement inattendu interrompant la cérémonie.
Dans la pièce jaillirent trois individus hautement indésirables. Pour les avoir déjà croisés à diverses occasions, Alix identifia : Baddream, Davenport et Wolf. De cette dernière, elle se souvenait particulièrement. C’était à cause d’elle qu’une étagère lui était tombée dessus, ce qui lui avait valu d’aller à Azkaban.
La visant immédiatement, Alix cria :

STUPEFIX

Les autres se mettaient déjà en action. Le beau salon devint le théâtre d’une rixe enragée.

De ce jour, le Seigneur des Ténèbres sera votre seul et unique Maitre.

*Victoria...seulement Victoria*

J'accepte.

Il aura droit de vie ou de mort sur votre existence.

*Seule la vengeance compte.*

J'accepte.

Vous lui devrez une obéissance aveugle en toute circonstance.

*Tant que ça serve à mon propre intérêt.*

J'accepte.

Vous renierez vos anciennes amitiés non alliées aux Mangemorts.

*On peut toujours rêver.*

J'accepte.

Une fidélité absolue et incontournable sera due au Lord.

*God save the Queen.*

J'accepte

Le non-respect de ces clauses entraînera une chasse à mort.

*Les actions de GM remontent en Bourse.*

J'accepte.

Cette partie de le cérémonie finie, Alix lui présentait le parchemin et une plume. Il y jeta un coup d'œil distrait et signa. Il venait de sceller un contrat pour la vente de son âme en bonne et due forme. Il se doutait fort que ce document puisse avoir une valeur légale quelconque mais à ne pas mettre en doute: ceux qui l'exigeaient y croyaient ferme.

Maintenant il fallait mener l'affaire jusqu'aux ultimes conséquences. La vie de Victoria était en jeu, il n'y avait plus d'échappatoire possible. Michael sentit une vague de haine le secouer mais surmonta aussitôt ce sentiment et vida son esprit de tout...la douleur qui s'en suivit sembla lui déchirer l'âme autant que le corps. Impossible de s'en abstraire...il pouvait sentir le mal s'écoulant dans ses veines, écrasant sa conscience, voilant ses souvenirs...l'emplissant d'une déconcertante satisfaction...

Et puis...subite interruption de la partie de plaisir...Déboulant dans le salon comme des esprit vengeurs... les personnes qu'il avait espéré voir depuis des heures ou étaient ce déjà des jours : Justin, Dess, Charlie...seulement qu'ils arrivaient un tantinet trop tard.

Alix s'élança à l'attaque comme une furie démenée. Un beau combat s'engagea pulvérisant en peu de secondes le joli salon...en fait les femmes se battaient. Le regard de Michael atteignit Justin. Glacial. Arrogant...Mauvais. Un sourire pervers lui tordit la bouche en relevant son bras gauche ensanglanté...et marqué.

Au fond de lui même, Michael sentait une étrange sensation de vide, et en même temps une exaltation frénetique. Il essaya de ramener ses idées en bon ordre mais elles s'égaraient quelque part au fin fond de cette partie de lui même qui semblait déjá s'estomper.

C'était donc cela. Ombre et Lumière...l'éternelle lutte, la rivalité des pouvoirs. Ombre...impénetrable et puissante, secrète et invincible...

Le plan d’attaque fut rondement mené. Par les archives retracées, Davenport connaissait le lieu où, sans hésitation, devaient se trouver les deux êtres qui comptaient le plus pour luis hormis sa Nate, bien sûr. Michael et Vic, enlevés par une Mangemorte avec qui il avait des œufs à peler, ne pouvaient que se situer au manoir Blackstorm.
Cette Alix, Justin l’avait dans le collimateur depuis une certaine bagarre au ministère lorsque ses acolytes l’avaient récupérées.
Revenus à la résidence De Brent, le jeune Auror n’y avait pas été par quatre chemins :

Nous avons conclus que Michael et Vic sont détenus chez une fausse Mangemorte du nom de Blackstorm. J’ai eu affaire avec elle, elle est finaude, nous devrons nous méfier. J’y ai jeté un œil, ce ne sera pas du gâteau. Qui en est ?

Nate se porta immédiatement volontaire ce que désapprouva Justin :

Il faut quelqu’un de fort pour tenir cette place au cas où. Je compte sur toi, ma chérie.
Dess, Charlie, j’accepte votre offre. A nous trois, nous devrions parvenir à soustraire Michael aux rets tendus contre lui. Minerva, je vous confie Sibylle ; Cavendish, cher ami, prenez soin de la maisonnée. Si vous êtes disposes, nous y allons.

Les deux Aurors, collègues et amies, approuvèrent. Dents serrées, il leur délivra le lieu du futur affrontement où ils transplanèrent dans un bel ensemble.
Un sort de désillusion leur permit d’arriver dans le salon du manoir sans que personne ne s’aperçut immédiatement de leur présence. Hélas, la maîtresse des lieux possédait sûrement des antennes puisqu’un stupéfix fusa directement vers l’ami de De Brent. Contré d’un protego, ce sortilège ne l’atteignit pas mais cela signa le début d’une bagarre dont Davenport se souviendrait jusqu’à son dernier souffle.
Contre toute attente, ils débarquaient trop tard. Le bras de Michael portait la marque, son expression ne possédait plus cette candeur amicale qu’aimait Justin. Malgré tout, il tenta :

Michael, viens ! Où est Vic ?

La réplique fut aussi fulgurante qu’inattendue. Il vit Michael s’emparer d’une baguette et le viser. Justin échappa au Doloris par un roulé-boulé magistral.

T’es marteau ? Tu peux résister à cette emprise, Michael, reviens vers nous !

Il était sourd comme un pot, ou quoi ?
Rien n’avait préparé Davenport à cette situation. Que son frère d’arme se retourne contre lui l’attristait, l’effondrait. Alors que, dans leur coin, Dess et Cissy réglaient des comptes, Charlie narguait Blackstorm. Ces deux-là se détestaient copieusement. Alix devait se souvenir que c’était à la psy devenue Auror qu’elle devait son séjour à Azkaban. Bellatrix, impénétrable, semblait compter les points avec amusement.

Michael, tu es mon ami. Nous avons tant vu ensemble que…

Il avait tenté, espéré réveiller quelque chose qui ne fut pas. Seul son réflexe d’auto défense le sauvegarda de l’Expelliarmus jeté par De Brent.
Michael avait viré de bord et semblait très heureux de son sort. Il ne restait qu’une seule arme à utiliser. Même si elle était foireuse… Justin tenta :

Tu as deux gosses ! Que vont devenir Sarah et Lucas ? Vic t’adore et…

B****l, ça lui apprendra de jouer les nobles cœurs. Ce diffindo, il ne sut le contrer.
Une estafilade aussi large que profonde lui zébra la poitrine provoquant une fameuse giclée de sang.
Abasourdi, grimaçant de douleur, Justin n’eut d’autre recours que de transplaner à distance de ce fou furieux.
Il se retrouva dans le jardin, essoufflé et très endommagé. Un épiskey arrêta le saignement.
Complètement chamboulé par la tournure inattendue des événements, Davenport n’entrevit qu’une ultime solution : abattre Blackstorm. Elle avait dû flanquer un impérium à Michael pour qu’il se comporte ainsi contre lui. Tant pis pour elle, elle casquerait.
Se procurer l’arme ultime lui avait causé pas mal de tracas. Il l’avait obtenue après moult recherches dans un de ses greniers à la « Folie ». Si cela ne fonctionnait pas, une autre ressource dormait dans sa poche : un polynectar confectionné par Dess auquel il suffisait d’ajouter ce qu’il avait été cueillir dans un cimetière de Bulgarie. N’ayant pas l’envie de se transformer pour l’instant, il attrapa la mallette laissée dehors puis réintégra le salon où l’affrontement faisait toujours rage. A couvert, il entrevit Alix qui cognait méchamment Charlie. Le moment était parfait. En douce, il libéra l’épouvantard capturé peu avant.

Blackstorm ! cria-t-il, j’ai un cadeau pour toi !

Lentement, la créature changea de forme sous les yeux exorbités de la Mangemorte.

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