Le retour en Angleterre satisfit nettement le nouveau couple. Comme mariage que rêver de mieux que d’avoir été possédé par des entités perverses puis attaqués par des pirates après un naufrage ?
Là, Mr et Mrs Green étaient ravis de retrouver la civilisation.
Durant leur absence, la demeure prévue avait été déménagée magiquement sur le terrain offert par les Davenport. Non loin de la « Folie », dans la campagne verdoyante, une haute bâtisse se dressait au centre d’un parc soigné où oiseaux et rongeurs batifolaient gaiment. Tsunami et Little boy foncèrent dans cet espace avec des cris de Sioux tandis que les elfes s’occupaient des bagages.
L’intérieur de la maison offrait à la famille luxe et confort. Moins délirant que chez Justin, les époux disposeraient de tout ce qui pouvait les combler.
S’habituer à ces dimensions ne demanda pas trop d’effort. Dess et Bryan pouvaient encore profiter de quelques jours de totale harmonie avant que le ministère ne les rappelle en fonction, sauf urgence.
Pour gérer une telle demeure, Dess n’aurait pas trop de trois elfes à disposition. Gwenin s’occuperait de la cuisine, essentiellement ; Hiriel et Eloanir, eux, veilleraient à l’entretient et aux enfants.
Cette mi-juin était très douce. Quel bonheur de folâtrer serrée contre la poitrine musclée de son beau mari. Dess ne regrettait rien. Bryan était le plus doux, charmant et fidèle compagnon dont on puisse rêver. Avec lui, elle avait misé sur la sécurité ; chose qui lui avait toujours manquée. Pas de mauvaises surprises à redouter, enfin la paix. Du moins, c’est ce qu’elle croyait…

Ce matin-là, Bryan transplana tôt. Il devait clôturer diverses affaires et rentrerait probablement tard.
La journée s’écoula en doux farniente, jeux avec les enfants, balade à cheval jusqu’à la « Folie » où elle papota un peu avec Nate avant de rentrer préparer le dîner. Dess avait toujours aimé cuisiner. Elle se souvenait du temps où elle était prof de Poudlard. Si au début, donner de simples cours lui avait déplu, elle avait fini par y prendre goût. Côtoyer les élèves était enrichissant ; elle s’en rappellerait longtemps. Evitant la nostalgie, elle s’activa aux fourneaux. Son époux adorait les ragouts, elle en mitonna un avec amour.
Un crac caractéristique la prévint de l’arrivée de Bryan. Dénouant son tablier, elle courut au salon l’y accueillir. Se jetant dans ses bras, elle voulut l’embrasser, il se détourna légèrement. Intriguée mais souriante, elle demanda :

Ça c’est bien passé ? Tu as su faire tout ce que tu voulais ?

Un grognement lui répondit. Manifestement, son mari était tracassé et cherchait quelque chose des yeux :

Tu es fatigué, je le vois. Veux-tu un verre avant que nous ne passions à table. Les petits sont déjà au lit. Va t’asseoir, je te sers.

Elle le guida jusqu’au divan puis fila au bar où elle versa deux verres. Lui ramenant le sien, elle s’assit à proximité :

Alors ? Raconte-moi. On dirait que quelque chose te tracasse… Des ennuis ?

Pas à dire, Bryan avait un souci. Cet air renfrogné était très inhabituel. Mettant cela sous l’effet de la fatigue, elle passa outre, babillant gaiment jusqu’à qu’il réclame à manger d’un ton assez sec.

Tout de suite, mon chéri. Installe-toi, je vérifie un truc et j’amène le plat.

Jugeant l’assaisonnement correct, Dess emplit deux assiettes creuses qu’elle posa sur la nappe immaculée.

Bon appétit ! dit-elle en piochant allègrement dans la préparation. *Diable ! Il meurt de faim…*

S’empiffrant goulûment, en un clin d’oeil, Bryan engouffra une quantité astronomique de nourriture saucée de pain. Une main sur le ventre repu, il émit alors un rot sonore et satisfait. Peu habituée à ces manifestations bruyantes, Mrs Green tiqua légèrement :

Heureuse que ça t’ait plu. Je débarrasse puis, tu me raconteras ta journée.

Le temps qu’elle mette la vaisselle sale dans les mains de Gewin, elle revint au salon y découvrir son époux qui ronflait joyeusement. Lui secouant l’épaule, elle lui souffla :

Si tu es si fatigué, montons nous coucher, je…

Un grognement mécontent retentit tandis que Bryan cherchait une position confortable sur le cuir. Soupirant, Dess le déchaussa. Elle prit un plaid et l’en couvrit. Lui embrassant les cheveux, elle lui souhaita bonne nuit, éteignit et monta, seule.

Quel revirement de comportement ! Bryan n’était plus grognon ; il était celui que son cœur aimait. Ravie, Dess accepta de remplier au ministère, histoire de se mettre au courant des derniers événements. Son époux désira gagner son bureau tandis qu’elle alla dans le sien. La pièce minuscule était encombrée de paperasses diverses qu’elle entreprit de classer. Trop modeste Auror pour avoir droit à une secrétaire, Mrs Green dut abattre seule la besogne.
Elle y passa quelques heures avant d’être rejointe par deux sorciers amis dans l’après-midi. Elle venait justement de tomber sur un rapport alarmant : le 12 square grimmaurd était anéanti.
Aussitôt, elle réclama des explications. Nombre de connaissances intimes ou lointaines fréquentaient ce lieu. On dénombrait beaucoup de victimes. Dess trembla en entendant la liste des décédés ou portés disparus. Que la jeune Grisham, sa fraîche demoiselle d’honneur, ait subi les conséquences de l’attaque l’affecta profondément.

Il y a eu une terrible explosion qui a soufflé quasi tout le quartier. Les membres de l’Ordre sont dispersés. La famille Weasly paie un lourd tribut avec le décès des frères jumeaux.

Patterson s’interrompit en regardant la porte d’un air curieux. Prémonition ? Moins de deux secondes plus tard, des coups annonçaient une présence. Bryan passa la tête en réclamant :

Ma chérie, c’est l’heure de rentrer les enfants nous attendent….. Oh ! Excusez-moi, je ne vous avais pas vus !

L’Auror serra les mains, l’air détaché. Pourtant, Dess flaira comme un… je ne sais quoi d’insolite dans son attitude, comme une sorte de curiosité pour les rapports étalés devant elle.
Elle ne voyait pas en quoi son mari pouvait être intéressé plus pour ceci que ça ; elle lui annonça directement la nouvelle :

L’Ordre du Phénix en à pris un sale coup ! Je te donnerai les détails à la maison.

Saluant ses visiteurs qui s’éloignèrent, Dess sourit :

On devrait faire un tour au chemin de traverse. Les gosses poussent vite. Mes sortilèges d’agrandissement sont inefficaces sur leurs vêtements à présent. Un renouvellement ne fera pas de tort d’autant que nous avons les moyens, à présent.

Fièrement accrochée au bras de son époux, Mrs Green lécha les vitrines. Le manque d’enthousiasme de Bryan la chagrina un peu. D’habitude, il aimait donner son avis, voire lui proposer un tas de trucs inutiles pour amuser les jumeaux. Or là, il semblait s’ennuyer.
Consciente de ce fait, la jeune femme préféra écourter les achats. Ils rentrèrent avec juste quelques paquets.
Les enfants durent se faire prier pour les déballer. La semonce du matin leur avait donné matière à réfléchir… Tsunami resta à distance de son beau-père ; Little boy, plus coulant, fut tout à la fête. Bryan, d’un œil morne, sirota un alcool tout en les regardant exhiber leurs trouvailles. Dess, elle, donna des ordres en cuisine avant de rejoindre son mari avec qui elle trinqua :
Je suis encore retournée par ces événements. Les jumeaux Weasley…. Tu te rends compte !

Tout avait l’air normal. Ils rentrèrent chez eux y goûter la liesse familiale. En tête-à-tête, les frais époux dînèrent, Dess révélant sans gêne tout ce qu’elle avait appris au long de la journée. Le 12 square Grimmaurd n’existait plus. Nombreux furent les membres de l’ordre éliminés par Voldemort en personne ou par ses maléfices.
Bryan se montra très attentif puis…. Des cris venant de l’étage le poussèrent à déserter le salon où ils discouraient. Dess n’y fit pas plus attention au départ. Elle connaissait ses enfants par cœur et savait à quel point Tsunami pouvait être insupportable. Que Bryan mette halte-là à sa nouvelle crise, ne l’aurait pas dérangée en temps normal. Pourtant, là, elle flaira du vilain et son instinct la poussa à suivre son époux.
Ce qu’elle vit la cloua d’abord sur place. Rêvait-elle ? Non ! Son mari, celui qui se montrait le plus charmant des hommes, tenait bel et bien sa fille par le collet et lui assénait un coup de ceinture sur les fesses. Avant qu’elle ait pu intervenir, la petite hurla comme une damnée sous le coup infligé. Déjà la main se levait à nouveau, Dess bondit, s’interposant. Le regard mauvais, un Bryan inconnu clama :

Lâche-moi ! Femme…. Cette petite peste frappait encore son frère il faut lui apprendre les bonnes manières, il faut qu’elle sache ce que ça fait de faire du mal à quelqu’un.

Récupérant Tsunami dans ses jupes, Dess siffla, venimeuse :

Elle n’a pas trois ans ! Ose encore la toucher, tu sauras aussi ce qu’est de faire du mal à quelqu’un !

Sa fille méritait souvent des corrections et Dess n’y manquait pas. Cependant, jamais de telles mesures ne lui seraient venues à l’esprit. Que son époux s’y livre sans son accord la révulsait au plus haut point. Rouge de colère rentrée, elle tenta de modérer le feu qui couvait en elle. Désignant l’objet du litige, elle gronda :

Range ta ceinture. Jamais plus tu ne la lèveras sur mes enfants ou… il t’en cuira.

Le poing qui l’atteignit au menton n’était pas prévu dans la conversation.
Dans un brouillard confus, Mrs Green perçut un appel aux elfes. Elle-même se sentit transportée plus loin, dans une pièce qu’elle connaissait : sa chambre. Malgré ses protestations, elle subit les assauts de son mari. Quoiqu’elle tentât pour se défendre, il appliqua sa loi. Au matin, meurtrie, son visage dans le miroir l’effraya. Bien des sortilèges s’exécutèrent afin de le rendre présentable. Doucement, sous la douche, les idées germèrent. Toutes orientées dans le même sens : comment se débarrasser de l’être qu’elle s’était mise à haïr ?
Elle l’aimait pourtant. Il lui avait apporté sécurité et affection. Il avait accepté ses enfants d’un autre lit… Quelque chose l’avait changé.
Quoi ? Bonne question.
En douce, une fois lavés les sévices nocturnes, elle s’enferma dans son mini laboratoire. Une potion vite faite agrémenta le jus d’orange matinal.
Jouant l’épouse ravie, elle leva son verre :

A toi, à nous !

Il but.


Cinq minutes plus tard, il se sentit mal et s’écroula sur le divan. Un mauvais sourire lui tordant la bouche, Dess contempla son futur ex-époux :

Dors bien ! Quand tu réveilleras, je serai loin. Et toi… à Azkaban !

Vite, elle alla rejoindre les enfants. Dieu qu’ils avaient l’air misérable.

Tout va bien. Papa est malade, on ne le verra plus pendant un moment. Ça vous dirait un petit tour chez tonton Justin ?

L’idée les emballa. Préparés à la hâte, elle donna ses consignes aux elfes puis transplana avec les petits.

Rouge de colère, Dess cria sur son époux, il n’avait pas à lever la main sur sa fille et encore moins d’une manière aussi brutale, puis désignant la ceinture qu’il avait toujours bien en main elle lâcha :

Range ta ceinture. Jamais plus tu ne la lèveras sur mes enfants ou… il t’en cuira.

*Non mais pour qui elle se prends, celle là ? Ce n’est pas une simple femme qui va me dicter ma loi…. Tu vas voir ce qui en coûte de me parler ainsi ….*

Sans qu’elle puisse faire un mouvement, Bryan lui assena un coup de poing au visage, il n’aimait pas qu’on le contredise et puis au moins elle savait à présent à qui elle avait à faire. Le jeune auror appela les elfes de maisons pour qu’ils viennent s’occuper des enfants, il s’occuperait lui-même de son épouse.
La portant dans ses bras, il la déposa sur le lit et lui arracha ses vêtements, la diablesse tenta en vain de se débattre mais Bryan la tenait d’une poigne ferme et la prit sauvagement. Attendant qu’elle s’endorme, il se leva au beau milieu de la nuit et envoya un hibou.
Il devait informer une certaine personne de ce qui se passait ici, épuisé de cette journée assez fructueuse, il alla rejoindre son épouse dans le lit conjugal et s’endormit auprès d’elle. Même si elle avait une œil poché elle était tout même très belle.

De bonne heure et de bonne humeur, Bryan se leva avec le sourire aux lèvres, il venait de descendre dans la salon où sa femme l’attendait ravie…. Bien elle avait retenue la leçon, lui faisant un simple baiser sur le coin de la bouche, il alla s’asseoir sur la chaise en face d’elle, puis sans rien comprendre, elle leva son verre.

A toi, à nous !

Puisqu’elle avait fait des efforts il en ferait également, il prit son verre de jus d’orange et le leva également, puis sans sourciller il but son breuvage.
Mais que lui arrivait-il ? Il se sentit tout d’un coup fatigué, marchant comme un automate vers le divan il s’y écroula de tout son poids et s’endormit…….

La journée s’était écoulée sans que l’auror s’en aperçoive, il reprenait doucement conscience, mais que ce passait-il encore ? Il ne pouvait pas bouger d’un pouce les mains ligotées dans le dos et une baguette sous le nez. Il était assis sur une chaise dans une pièce sombre, ne pouvant voir le visage de son agresseur le jeune homme cria :

Chérie, nous sommes attaqués…..

Mais le rire de son épouse dans un coin reculé de la pièce lui fit comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une embuscade mais bel et bien d’un piège tendu pour lui. La voix d’un homme lui parvint juste devant lui, c’était celui qui tenait la baguette, essayant de se défaire de ses liens, Bryan sua pour rien.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Flash Back ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Tu me croyais mort ! mais comme tu le vois je ne le suis point et je vais me venger…. Tu m’entends, Jamais tu ne reverras ta femme et tes enfants, ils sont à présent à moi, et ne verrons que du feu……
Un rire gras sortit de la bouche de Marlon, il pointait sa baguette en direction de son frère jumeau et lui assena un endoloris de plus…..
Personne ne te trouveras ici, mon chère frère… Mais tu aura des mes nouvelles chaque jours, pour que tu puisse souffrir autant que j’ai souffert, tu as tué mon épouse alors moi je prends ta place auprès de la tienne et y resterai éternellement……. Ahahahaha, mon elfe te lira mes dépêches et tu pourrira en ces lieux…… Ah j’avais oublié, ta femme est vraiment superbe je crois que je vais bien m’amuser avec elle au lit !

Sur ces dernières paroles Marlon transplana chez les Green et prit la place de son frère jumeau.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Fin du Flash Black~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Les deux personnes présente dans la pièces se mirent à interroger le jeune homme, mais même sous le menace il ne dirait rien, au bout de plusieurs heures infructueuse on lui fit ouvrir la bouche et un liquide clair fut avalé, on venait de lui faire prendre du véritaserum.

Elle avait osé l’impensable : droguer son époux ! Si quelques jours avant on lui avait dit qu’elle ferait ça, Dess aurait ri aux éclats. Pourtant, elle n’avait pas trouvé de meilleure solution. Bryan avait dépassé les bornes. Pour une raison X ou Y il avait complètement changé de comportement. Frapper Tsunami d’abord, elle ensuite pour quasi la violer. Non ! NON ! elle ne pouvait tolérer ça. Alors tant pis. Il fallait d’abord tenter d’avoir une explication puis, au pire, elle divorcerait en dénonçant ses mauvais traitements à la justice.
Le transplanage à « La Folie » fut indolore aux enfants vu le peu de distance existant entre les deux résidences.
Un elfe l’introduisit dans l’immense hall, la priant d’attendre un peu. Quelque chose semblait perturber Justin quand il s’avança vers elle. Depuis le temps qu’ils se connaissaient, elle savait qu’elle exercerait toujours involontairement une certaine « attraction » pour le jeune homme. Ce n’était pas de la faute de Dess si elle ressemblait tant à la première fiancée de Davenport. Pourtant, ce n’était pas tant sa venue qui le perturbait. Il l’a mit rapidement au courant tout en expédiant les enfants jouer avec le petits De Brent en visite. Victoria n’était donc pas morte ? Cette nouvelle la réjouit mais le geste de Justin qui se frappa la tempe avec l’index lui donna à penser sur l’état mental de la retrouvée. Afin d’éviter de la chambouler davantage, il introduisit Mrs Green dans un « petit » bureau, où il lui proposa un rafraîchissement tout en s’enquérant du but de sa visite inopinée. A la question « Bryan n’est pas avec toi ? » elle soupira avant son verre d’un trait :

C’est justement à son sujet que je suis venue parler. Rien ne va plus. Il est parti un matin, le soir… c’est un autre homme qui est rentré. Il déteste les enfants ; il est violent, grossier, très… brutal avec eux comme… avec moi ! Parfois, il redevient doux mais hier soir… je te passe les détails mais je suis à bout ! Je l’ai endormi pour pouvoir venir. J’ai besoin d’aide ! On l’a peut-être envoûté ? Soumis à l’impérium ? J’aimerais retrouver mon Bryan comme il était avant… Je suis désolée de débarquer à un si mauvais moment. Si je pensais y arriver seule, je ne te dérangerais pas

Elle ne put empêcher les larmes de couler. Davenport semblait ne pas savoir sur quel pied danser.
Il finit par déclarer qu’il comprenait l’urgence. Le temps de prévenir Nate, il l’accompagnerait. Little Boy et Tsunami seraient en sécurité chez lui, pas de souci.
Ils se matérialisèrent serrés l’un contre l’autre au milieu du salon. Sur le divan, le dormeur n’avait pas bougé d’un pouce. Justin fit apparaître des cordes qui ficelèrent solidement Bryan. Il le fit léviter dans une remise sombre où il l’assit sur une chaise. Au bout d’un moment, la conscience lui revint. Bryan gigota :

Chérie, nous sommes attaqués…

Dess ne put s’empêcher de pouffer :

Non, mon « chéri » pas nous… toi, seulement toi ! Ce que tuas fait hier est ignoble. Tellement indigne de toi ! Justin est venu en renfort.

L’interrogatoire débuta :

Désolé mon vieux de te traiter ainsi mais il parait que tu es devenu bien différent de celui que l’on connait. Tu devrais nous raconter ce que tu as fabriqué il y a deux jours.

Bien évidemment, Bryan se débattit et refusa d’émettre d’autres mots que des injures à l’encontre de Justin et Dess. Un très joli vocabulaire s’écoula. Lassée de ce « jeu » qui n’aboutissait à rien, laissant son époux aux mains de Davenport, Mrs Green fila dans son laboratoire. Elle allait enfreindre la loi mais qui s’en plaindrait ? C’était pour la bonne cause ! Elle revint bientôt avec du petit flacon qui semblait contenir de l’eau. 2changeant un regard peine avec Justin, elle versa trois gouttes dans un soda que son ami força le prisonnier à avaler. L’effet ne se fit pas attendre. Ce qu’entendit Dess lui donna la nausée. Elle n’arrivait pas à le croire ! C’étaient des révélations épouvantables. Il y avait une méthode simple pour vérifier. Rageuse, elle alluma toutes les lumières, s’approcha de l’homme assis et lui déchira la chemise. Horrifiée, une main sur la bouche, elle recula en pointant la poitrine découverte :

Il… il dit vrai ! Bryan porte un tatouage presque identique. Seulement, à ce lion-ci… il manque une patte…

Il lui sembla que sa tête explosait. Une terreur sans nom l’investit :

Où est Bryan ? qu’as-tu fait de lui, monstre ?

Au bord de la nausée, Dess avait entendu son beau-frère goguenard leur expliquer pourquoi il s’était substitué à son jumeau.
D’après lui Bryan aurait un mauvais fond ? Première surprise, la jeune femme demeura coite. Comme s’il se marrait vraiment en se moquant des conséquences de ses révélations, Marlon poursuivit :

Je voulais vous détruire à petit feu, j’aime faire le mal et en ce qui concerne tout ce qui a attrait à mon cher frère ça me fait d’autant plus plaisir….. Ahahahah, la torture c’est ce qui est le mieux, vous devriez essayer, les femmes adorent qu’on les battent et tes enfants, ma poule, ils méritent des corrections, la petite ferait une formidable mangemorte…Elle a le caractère pour, si tu veux je peux l’initier ?

Je vais te tuer, rugit-elle déchaînée, mais le poing de Davenport s’abattit sur leur prisonnier avant qu’elle n’ait pu le toucher.

Toutes les preuves étaient réunies avec l’apparition du tatouage raté. La suite la fit défaillir :

Je ne sais pas où est ton époux…J’ai investi mon elfe de maison à cette tâche, il devait changer Bryan d’endroit toutes les deux heures et lui seul sait où se trouve l’auror, alors tu peux me torturer, me faire avaler des tonnes de véritaserum je ne pourrai rien dire…
Ah, oui j’ai oublié un détail important, Brutus, mon elfe dois recevoir un message de ma part chaque nuit, et si par malheur il ne reçoit pas mon message, il a pour ordre de se donner la mort et de laisser croupir Bryan où qu’il soit…

Catastrophe ! Si Dess pouvait surmonter l’affreuse humiliation d’avoir été souillée par tromperie, ça, elle ne pouvait le tolérer. Elle se rua sur lui, toutes griffes dehors :

Dis-moi où il est ! Tu dois bien le savoir ! Monstre, vipère !

Elle commença à le marteler des poings et des ongles quand Justin la fit reculer. Il l’entraîna dans la pièce d’à côté laissant Marlon rire tout son saoul. Là, elle s’effondra sur un fauteuil et y pleura à chaudes larmes :

C’est immonde ! Il m’a… j’ai… Oh Merlin que j’ai honte ! Et que faire pour sauver Bryan ? Cet empoté ne sait rien, hélas nous devons le croire. Si son Brutus ne reçoit pas son message, nous ne saurons jamais où il l’a déposé. Il mourra loin de tout, en imaginant peut-être que Marlon lui a tout pris.
As-tu une idée, Justin ? Je suis trop bouleversée pour aligner deux pensées cohérentes.

Davenport soupira en s’affalant dans le siège voisin. Il se massa la nuque en faisant la moue :

Je n’ai qu’une solution : L’impériun !

Dess sursauta trouvant le procédé barbare. Quoique… Appliqué à un être aussi vil que Marlon… pourquoi pas ?

Es-tu sûr que ça fonctionnerait ? Comment être certain qu’il ne nous grugerait pas ? ça nous donnerait du temps pour trouver Bryan… Changer quelqu’un privé de liberté toutes les deux heures… à moins de ne choisir que des lieux isolés… ça doit se remarquer.

C’était logique ! En principe, sous véritasérum combiné à l’Imperium, le jumeau maudit ferait tout ce qu’on lui soumettrait.

On va essayer. Prépare de quoi écrire. Va dans ta chambre, il y reste peut-être encre et parchemins de ton… beau-frère.

Dess vola à l’étage et retourna mobilier, tiroirs, linges. Elle dénicha quelques feuillets déjà rédigés, tous identiques qui disaient : Continue, tout va bien. Signé d’un MG. Elle étudia à la loupe ces feuillets afin d’y déceler une éventuelle magie ou un signe de connivence manuscrit ou invisible. Elle ne trouva rien. Prenant l’un d’eux avec plume et encre, elle redescendit :

Comment est-il ? Il a dit autre chose ?

Justin lui résuma ce qu’avait déballé leur « hôte » Le rituel de l’envoi du courrier était connu à présent. Inflexible, Justin visa Marlon :

Impero.

Des coups de poings dans la figures, voilà ce que reçu le pauvre Marlon, il le méritait amplement, Dess s’en donna à cœur joie, le griffant même sur les joues, si il sortait dans cet état personne ne le reconnaitrait. Mais il n’en avait que faire, la seule préoccupation qui le faisait encore tenir, c’était de savoir que personne ne pourrait jamais retrouver son frère jumeau, qu’il croupisse en enfer…..
Justin retint la jeune femme en arrière, si elle continuait ainsi, le jeune mangemort se retrouverait vite avec la figure de Quasimodo ! Pendant que les deux jeunes gens sortirent de la pièce, Marlon put rire à gorge déployé, il aimait voir les gens souffrir ainsi, c’était son unique plaisir. Au bout de quelques minutes Justin réapparut devant Marlon et lui posa d’autres questions, et surtout comment il faisait pour envoyer les messages à son elfe de maison. Le jeune mangemort déballa tout :

J’écris juste le strict nécessaire, « que tout ce passe bien et qu’il peut continuer à faire son travail « , par contre comme je l’ai dis tout à l’heure si le message ne lui parvient pas avant le lever du soleil, il a pour ordre de se donner la mort…. Et oui Brutus m’est totalement dévoué…. Et il sait aussi que si je lui demande de venir sur le champs c’est qu’il y a un problème….. Je me sert de deux hiboux, mais ce n’ai pas toujours la peine, car, Hercule revient toujours avant midi, ce qui signifie que Bryan…….

Non, Marlon devait se taire, il ne pouvait pas dévoiler ce genre de choses, mais la potion était si forte qu’il ne put résister plus longtemps :

…… Ne se trouve pas loin d’ici, à Londres sans doute…. Mais il mourra c’est certain, avec ce que je lui ai infligé comme souffrance, il ne devrait pas tarder à perdre la vie….. Tiens pourquoi ne pas faire appelle à un détraqueur pour qu’il lui donne le baiser ultime, il n’avait que le mot Dess en bouche, il voulait l’embrasser une dernière fois, alors je vais sans doute lui faire une fleur en lui faisant rencontrer une autre forme de baiser…. Quand dis-tu ???

Marlon se remit à rire, aucune mort soit elle ne serait assez cruelle pour Bryan. L’arrivée de la jeune Madame Green lui cloua le bec, il attendit un peu, de toute façon les effets du véritasérum allaient bientôt se dissiper et il pourrait trouver un moyen pour ne plus parler…. Même si il était attaché à une chaise avec deux baguettes sous le nez, ils ne retrouveraient jamais Bryan….
Peine perdue, Justin leva sa baguette et prononça le sortilège de l’imperium, Marlon ne pouvait faire autrement que d’obéir aux ordres donnés, un parchemin en main et une plume il dut écrire sous la contrainte des mots, et quels mots :

« Il y a du changement, je dois absolument savoir ou se trouve Bryan, c’est impératif…. Je crois que je vais être découvert et je veux lui donner le coup de grâce moi-même. MG »

Donnant le message à la jeune femme, le jeune mangemort se sentait bizarre, il faisait tout par automatisme et il n’arrivait pas à lutter contre ce sortilège combiné à la potion c’était impossible et vu son état il n’y avait pas de solution, on se servait de lui come d’un pantin.
Le parchemin attaché solidement à la patte du hibou, il s’envola directement vers son destinataire.

Au bout de deux heures, le hibou refit son apparition en se posant sur les genoux de Marlon, Dess était déjà dessus prenant le bout de papier, elle le lu. Pas de doute possible Bryan se trouvait bien à Londres, dans une maison isolé, mais pur qu’il ne meurt pas, il fallait que Malon s’y rende seul, les deux jeune gens allaient-ils le laisser aller à sa guise. Bien sur que oui vu qu’il était encore sous impérium, du moins c’est ce qu’ils pensaient car les effets de la potion s’étaient dissipée et que le mangemort lutait contre le sortilège, il avait retrouvé un peu de bon sens, mais ferait tout pour qu’ils ne remarque rien…

Revenue près de Davenport, celui-ci ne lui cacha pas les dernières paroles du prisonnier. Ainsi ce salaud voulait vraiment la peau de son jumeau. S’il avouait que Bryan devait se trouver à proximité, ce qui était rassurant en soi, d’un autre côté il suggérait de lui faire embrasser un détraqueur. Il s’en fallut de peu pour que Dess lui applique un Doloris vengeur. Justin se contenta de l’Imperium.
Sous la double contrainte, Marlon était entièrement à leur merci. Il écrivit les mots requis que l’on expédia via le hibou reparu vers midi, comme prévu.
Deux heures s’écoulèrent. Mentalement, Dess calcula. Connaissant les potions par cœur, elle savait que le délai d’efficacité ne tarderait pas à diminuer.
Elle saisit Justin par la manche et l’entraîna hors de portée des oreilles ennemies :

Le Veritasérum va bientôt cesser d’être efficace. Lui en donner à nouveau est risqué. Le maintenir sous impérium t’épuise, mon ami. Je crois ce suppôt de Voldemort capable d’essayer de nous mettre en couleur en prétendant obéir. Il faudra nous montrer plus rusés que lui.

L’Auror parut cogiter ces paroles. Il souhaita un remontant, histoire d’éclaircir ses idées. Une fois n’est pas coutume, Dess trinqua aussi. Abandonnant le prisonnier à la surveillance d’un elfe, le couple évalua les tenants et aboutissants. Leurs conclusions tournaient en rond quand, au bout des deux heures prévues, le hibou revint se poser sur les genoux de Marlon. Bien sûr Dess s’empara immédiatement du message. Elle pâlit légèrement :

Ça marche à condition que ce type y aille seul ! C’est impossible ! Je t’ai dit pourquoi Justin. Je me méfie de lui comme de la peste.
Regarde-le bien ! Il simule, j’en suis sûre. Je ne lui confierais pas une mouche de peur qu’il ne l’avale alors… Pas question de mettre la vie de Bryan entre ses mains, tu m’entends.

Et, pendant qu’ils débattaient, Marlon se marrait ouvertement. Un soufflet en travers la bouche le fit taire. Rarement Dess n’avait éprouvé autant de rage envers quelqu’un. Là, elle bouillait. Le pire est que l’autre semblait en jouir.

Je sais, siffla-t-elle venimeuse.

Là-dessus, elle plongea la main dans la tignasse brune et arracha une poignée de cheveux sans ménagement :

Polynectar, ça te la coupe, hein, beau-frère ?

Se tournant vers Justin, elle parla très vite :

C’est la seule solution : je prends son apparence. Ne discute pas ! On peut toujours se procurer une cape d’invisibilité ou t’habiller d’un sort de désillusion si tu tiens à m’accompagner mais l’elfe voudra vérifier

Vu sa tête, Marlon ne s’attendait pas à ce que ses geôliers lui arrachent des cheveux à utiliser dans du polynectar. Il les prenait pour des idiots ou se croyait supérieur ce qui causerait sa perte.
Avec effroi, Dess songeait fréquemment à ce qui aurait pu se produire si le sale caractère et la violence de son beau-frère ne l’avait pas trahi si vite. En deux jours, cependant, il en avait commises des exactions ! Préférant remiser ces considérations à plus tard, la jeune femme se focalisa sur le futur plan.
Délaissant une fois de plus Marlon dont la vue lui donnait la nausée, elle plongea un cheveu dans le polynectar express qu’elle possédait en permanence dans son laboratoire. Les Aurors doivent souvent se camoufler pour pister l’ennemi ou se fondre dans l’environnement. Absorber la mixture fut sans doute le moment le plus affreux de la journée quoique, en comparaison des révélations du mangemort, c’était presque un nectar divin.
Dess se sentit grandir et forcir. Des vêtements de son époux la vêtirent, lui allant comme un gant. Comment deux êtres pouvaient-ils être si semblables et si différents ? La douloureuse transformation effectuée, quelques fioles de potions en poche, Dess rejoignit Davenport qui avait attendu dans le couloir des chambres. La jeune femme connaissait son mari par cœur, prendre sa dégaine fut aisé ; imiter le ton ironique de Marlon : un jeu d’enfant. D’ailleurs la fureur rentrée du beau-frère lui prouva l’efficacité de sa comédie.
Rassurée, Dess transplana au lieu décrit dans le parchemin venu par hibou. Un elfe se tenait dans la pièce ; il s’inclina à l’apparition du faux Marlon :

Conduis-moi, Brutus ! réclama le sosie d’une voix tranchante.

Obéissante, la créature guida son « maître » vers le fond de la pièce. Un sixième sens( ?), autre chose( ?), avertit Mrs Green du danger. Elle s’écarta de justesse au moment où l’éclair rouge d’un Stupéfix fonçait sur elle.

*Il s’est délivré !* pesta Dess.

Brutus, aux pieds de suite… Ce n’est pas moi là-bas, c’est l’épouse de Bryan…. Va chercher l’auror, et donne lui une baguette…

Il fallait réfléchir à toute allure. Cette intervention du mangemort gâchait son plan mais Dess ne se laissa pas démonter :

ELLE MENT ! hurla-t-elle d’un ton convaincant tout en demeurant planquée derrière un fauteuil. C’est celle qui vient d’arriver qui a pris mon apparence ! Elle m’a suivi, la garce ! Fais remonter l’Auror, Brutus afin que je l’élimine sous ses yeux, Ahahaha !

Afin d’éviter un coup fourré, dès que l’elfe guide eut transplané, Dess visa soigneusement celui qu’on apercevait en retrait de Marlon :

Petrificus Totalus !

Craignant qu’un « Bombarda » ne fasse voler son siège protecteur, elle s’appliqua un « protego » puis effectua un mini transplanage qui l’amena juste dans le dos de son beau-frère. L’entraînement d’Auror et celui particulier de Charlie Wolf l’avait mise dans une condition physique splendide. Le direct au menton qu’elle envoya rudement à son « double » n’avait rien à envier à celui d’un boxeur professionnel. La seconde suivante, tels des chiffonniers, les deux Marlon roulaient au sol, s’entredéchirant avec griffes, dents et baffes. C’est à ce moment que reparut Brutus qui escortait un Bryan tenant à peine sur ses jambes.

Je vais te tuer, rugirent en même temps les combattants, se redressant d’un bond.

Joli tableau, en vérité ! Manquait plus que Bryan se mêlent à eux et on ne saurait plus qui était qui…

Posséder le corps et surtout la force associée d’un homme joua en la faveur de Dess. Elle n’était pas chiffe-molle, loin de là, mais sans cet atout dû au polynectar, elle n’aurait jamais su résister aux coups que lui asséna son double ni tire Bryan de griffes de son jumeau.
Tout à la revalidation de son époux, Desdémone ne remarqua pas ce que Marlon et Justin fabriquaient. Elle connaissait assez l’Auror pour savoir qu’il viendrait facilement à bout du traître.
Enfin Bryan ouvrit les yeux… Son premier réflexe fut de lui sauter au cou mais pas à la façon d’un époux… Mrs Green dut employer les grands moyens, et la fougue de son baiser avaie convaincu le récalcitrant. L’aidant à se relever, la jeune femme s’intrigua du silence de la pièce. Une vague inquiétude commença à poindre en examinant les coins avec prudence.

Justin ?

Où diable était-il passé ? Soudain, elle vit des pieds dépassant de l’arrière d’un siège et, aux quatre cents coups, se jeta sur le corps inanimé de son ami. Méchamment sonné, perdant du sang d’une énorme bosse en formation sur son front, Davenport ne tarda cependant pas à recouvrer ses sens sous les soins précipités de Dess.

Que s’est-il passé ? Où est-il ? s’énerva-t-elle.

Se massant le crâne, Justin expliqua que Marlon l’avait eu en traître en lui expédiant une statuette en bronze direct sur la cafetière. Il devait avoir transplané. Pâlissant, la mère réagit :

Les enfants ! Je suis sûre qu’il va s’en prendre à eux ! Bryan, je t’en prie, il faut…

Son époux n’avait pas besoin de plus d’explications. Il saisit sa femme par le bras, abandonnant Davenport pour voler illico chez ce dernier. Là, ils tombèrent sur une Nate abasourdie de croiser deux répliques identiques au Green à qui elle venait de confier les enfants. Pas idiote la jeune femme comprit vite qu’on l’avait grugée ; elle leur indiqua une pièce dans laquelle les Green s’engouffrèrent. Prêt à transplaner avec les enfants dans les bras, Marlon les toisa, hilare ; il leur fit la nique et entreprit son mouvement tournant. Bryan se rua en avant mais fut stoppé par une plainte de Dess qui s’écroulait. Le polynectar cessait son effet, la douloureuse transformation inverse se déclenchait. Pris entre deux feu, Bryan dut laisser son jumeau diabolique achever sa manœuvre afin d’aider sa femme à passer ce mauvais cap.

Tu… Tu aurais dû t’accrocher à lui… Maintenant il tient Tsunami et Fuji, Merlin sait ce qu’il peut leur faire ! se lamenta-t-elle.
On le croyait en train de pourrir en enfer ! Comment est-il revenu ?

L’intensité des moments antérieurs ajoutés à la fatigue de la métamorphose avaient vidé Dess. Trop énervée, crevée pour réfléchir correctement, elle accepta le réconfort des bras de Bryan ainsi que des boissons versées à la hâte par Mrs Davenport. Justin ne tarda pas à reparaître, ce qui jeta la maîtresse des lieux dans tous ses états. Pas content, l’Auror ! Un Mangemort l’avait assommé, était rentré chez lui et avait emporté des gosses sous sa protection…
Tous finirent par se calmer et récupérer du bon sens.

En plus, pesta Dess, ce monstre a ma baguette ! Sans elle, je serai incapable de produire mon patronus. Lui saurait retrouver la trace des enfants. Tu n’as plus la tienne non plus, mon chéri…

Davenport fouilla ses poches. Il tendit à Bryan le bois gagné au combat. Tout heureux, son collègue s’en empara, l’identifia comme son bien et lança :

Spero Patronum !

Le splendide lion se matérialisa ; des ordres fusèrent. Il ne restait qu’à attendre.
A tour de rôle, ils purent se rafraîchir sous l’hospitalité inconditionnelle des Davenport. Justin semblait faire de la récupération des gosses une affaire personnelle si bien qu’il expédia aussi son caméléon en chasse.
Dess sortait de la salle de bain, vêtue de jeans et blouse prêtés par Nate quand les patronus revinrent au rapport.
Les nouvelles étaient bonnes et le traître localisé. Une autre expédition se décida.
Quand ils se matérialisèrent dans un petit parc, les sorciers prirent leurs repères avant de s’avancer vers l’habitation incriminée, heureusement isolée dans ce quartier désert. Dess ne put résister, elle s’appliqua un sort de lévitation qui la mena à la hauteur d’un fenêtre éclairée de l’étage. Le spectacle qu’elle y vit la fit bouillir :

Comme ligotés sur des sièges, les enfants, le visage barbouillé de larmes, l’air hagard, suivant des yeux les gesticulations démentes de leur geôlier qui leur tenant manifestement un grand discours.
Il fallut beaucoup de maîtrise à cette mère meurtrie pour ne pas foncer dans le tas ! Lentement, elle redescendit faire part de la situation aux autres.

Bryan, son Bryan se dévouait pour créer la diversion nécessaire à la récupération de ses enfants. Si son amour pour ce jeune homme pouvait encore grandir par cet acte de bravoure, il l’aurait fait. Mais cela faisait un bon moment que l’ex-Mrs Shima avait cessé de sacraliser Hiro, son premier époux. Bryan en était l’opposé parfait tout en lui offrant des similitudes dans ses bons côtés.
Dess n’était pas rassurée du tout de le voir aller affronter son jumeau. Le baiser passionné qu’ils échangèrent avant qu’il ne pénètre dans la maison prouvait qu’il était prêt à tout, même au pire, en cas de besoin.
Davenport, évidemment, était de la partie. Il avait une dent contre Marlon pour plusieurs motifs à présent. Il voulut forcer la mère à rester en arrière. Pas question !

Je sais que les enfants te connaissent mais c’est Bryan et moi qu’ils s’attendent à voir arriver à leur secours. Fais-moi plaisir, Justin… veille sur Bryan pendant que je vais là-haut.

Contraint, l’ami fidèle accepta et suivit Green à distance tandis qu’elle lévitait à nouveau. Alors que des cris retentissaient en bas, un simple « Alohomora » suffit à relever la vitre par laquelle elle se glissa, retombant en douceur sur le parquet.
A sa vue, Tsunami et Fuji affichèrent des mines de joie incrédule. Un doigt sur la bouche, elle leur intima par geste de se calmer. Elle avança joyeusement vers eux mais quelque chose d’inattendu se produisit. Il lui sembla qu’elle frappait un mur invisible qui la repoussa si violemment qu’elle faillit s’étaler en arrière.

Ce n’est rien ! souffla-t-elle aux enfants pour les rassurer autant qu’elle-même.

Loin d’éprouver cet optimisme, elle gambergea vivement :

*Un sort qui repousse les… « gentils » ? ça ne peut être que ça*

La belle affaire ! Comment contourner l’obstacle ? C’était dingue ! Elle tenait presque ses chéris et ne pouvait les atteindre à cause de la fourberie de Marlon.
En bas, ça bardait ferme : un combat à mort se livrait. Remisant de côté ses appréhensions, Dess se concentra sur son problème. Tout en proférant des paroles rassurantes à ses rejetons, du doigt elle fit le tour de la barrière infranchissable. Il lui sembla qu’elle encerclait les enfants comme dans un cylindre qui s’élevait sans doute jusqu’au plafond. L’oncle maudit avait-il pensé à… ? La jeune femme estima que non ! Sans doute pressé d’aller rencontrer l’intrus, Marlon avait sûrement omis ce détail… Il fallait tenter le coup.

Mes amours, maman va descendre. Vous allez être très secoués. N’ayez pas peur, je serai là !

Elle leur expédia des bisous de loin, puis tranplana pile dans la pièce en bas. Cela avait dû être un très beau salon si une guerre ne s’y était pas produite quelques minutes auparavant. Où étaient les belligérants ? D’après les sons, ils s’étaient déplacés vers l’arrière de la maison. Elle ne devait pas perdre de temps. Visant le plafond à l’endroit au-dessus duquel se trouvaient ses enfants, Dess clama :

Déprimo !

Comme prévu, le plafond céda. S’écartant des débris, Dess n’attendit qu’une chose, la chute des oisillons. Dès qu’elle les vit passer, elle lança un 3amotium » qui leur permit de descendre sans heurt. Toute joyeuse de récupérer ses marmots, elle ne prit pas garde au plafond qui continuait à perdre des morceaux. Au moment où elle se penchait pour récupérer sa fille, un grand fragment de plâtre lui tomba dessus…

Ça faisait un mal de chien ! Cet énorme bout de plâtre tombé sur sa tête l’avait bel et bien sonnée alors qu’elle croyait être parvenue à ses fin et récupérer les enfants. Ce furent de doux baisers qui la ranimèrent ainsi qu’un énervatum bien approprié.

Transplane ma chérie je t’en conjure, il faut mettre les enfants à l’abri…

Oui, oui ! Elle allait le faire sitôt ses idées à l’endroit.

J’y vais, soupira-t-elle en secouant la tête. Promets-moi de ne pas t’exposer. Je ne fais qu’un aller et retour.

Encore un baiser fou, elle récupérait les enfants et s’évanouissait avec eux. Au milieu du hall de la « Folie » elle cria :

Nate ! Je t’en conjure, occupe-toi d’eux. Je dois y retourner.

Une caresse sur chaque tête, sitôt les enfants déposés entre de bonnes mains, Dess transplana à la maison de Marlon.
Un calme étrange y régnait. Où diable étaient-ils tous passés ? L’estomac noué, Desdémone commença à errer dans les ruines de cette demeure qui se voulut cossue. Ses pavillons ouverts, elle se laissa guider par son instinct plus que par ses sens.
Pas un bruit, rien pour l’orienter.

*Il a pas pu tuer Justin et Bryan*

Tourmentée, elle se déplaça avec prudence. Le jardin derrière la demeure l’attira. Figée sur place, elle découvrit le corps ensanglanté de son ami sur lequel elle se pencha :

Justin ! Je te renvoie à Nate. Merci pour tout.

Un bisou sur le front, elle expédia Davenport chez lui. Il y recevrait les soins voulus, elle avait un autre objectif en tête.

Bryan ? souffla-t-elle. Je suis de retour. Les enfants sont en sécurité, tu es où ?

Une voix murmurée la guida. S’approchant, elle fut happée par une poigne puissante. Un corps se plaqua au sien dans une étreinte à couper le souffle.

Je… Bryan ce n’est pas le moment. Où est passé Marlon ? Bryan… tu me fais mal.

Le rire dément qui lui répondit la fit frémir. Elle tenta de lutter, un direct à la mâchoire la vainquit.

Pourquoi ne s’était-elle pas méfiée ? Elle n’aurait pas dû présumer qu’à deux contre un ils viendraient à bout de ce démon de Mangemort.
S’étant approchée sans prudence, la poigne qui l’avait agrippée ne lui laissa aucun doute sur l’identité du seul homme debout.
Aussitôt elle rua dans les brancards, tentant de se dégager ; un méchant coup de poing au visage la calma un peu. La voix grinçante, l’horrible jumeau ricana :

Eh bien ma belle tu tentais encore une fois de m’échapper, mais tu n’y parviendras pas, regarde, ton pauvre Bryan dans quel état il se trouve, Enervatum !

Epouvantée, Dess entrevit le corps de son époux baignant dans son sang. Elle hurla, se démenant comme une folle afin de le secourir. Marlon la tenait solidement; l’étau de sa poigne lui broyant le bras, il la poussa en avant :

Regarda ma belle, je vais te donner le choix…. Je donne la mort à ton époux devant tes yeux ou bien je le laisse vivre, mais tu le quitte et te soumets à ma volonté, qui est de rester à jamais avec moi, devenir une mangemorte et avoir d’autres enfants ensemble……. Alors que décides –tu ???? Dépêche toi, je ne suis pas d’une grande patiente… Oh j’oubliais, si tu choisi la première option, je serai forcé de te tuer aussi et de m’occuper des jumeau, donc pour moi il n’y a aucune différence, à part que je n’aurai pas une jolie épouse dans mon lit c’est tout…

Tout se bousculait sous l’épaisse chevelure de Mrs Green. Hein, quoi ? Que réclamait ce fou ? Qu’elle le suive et devienne sa…

*Jamais, jamais, plutôt crever*

Si elle n’obtempérait pas, les époux mourraient tous les deux et on pouvait craindre, qu’effectivement, il ne s’occupe de façon « particulière» de Tsunami et Fuji. C’était inacceptable dans tous les cas. Elle tenta, désespérée :

Laisse-nous tranquille, Marlon. Tôt ou tard, la justice t’aura. Si tu nous laisses saufs, nous plaiderons en ta faveur, je le jure !

Une baffe à faire tourner la tête répondit à sa requête.

Très... très bien, haleta-t-elle en tremblant d’épouvante. Je… Je n’ai pas le choix, je vais te suivre mais avant, je dois faire trois choses.

L’autre sembla flairer une arnaque et réclama des explications en la secouant comme un prunier.
Gagner du temps, en gagner pour qu’un miracle survienne devint une priorité. D’un autre côté, plus le temps passait plus l’état de Bryan risquait de se dégrader.

Attends, je vais te dire, ce que je veux : embrasser une dernière fois Bryan, aller embrasser mes enfants et passer chez moi prendre quelques affaires, c’est tout ! Tu ne peux pas me refuser ça ; après… je serai à toi.

Il tenta de lire dans ses yeux où se situait le piège. Quoique baignés de larmes, le regard de Dess était franc. D’un geste brusque, il la jeta contre son époux qu’elle étreignit follement en lui murmurant un tas de choses à l’oreille. Ramenée brutalement en arrière, elle ne put que suivre son beau-frère dans un transplanage direct à « La Folie »
Ils apparurent sur le seuil, devant une Nate prête à riposter mais qui hésitait face à la baguette que Marlon piquait dans la gorge de Dess pour la faire avancer :

Ne fais rien, pleura Mrs Green. Je viens juste voir les enfants.

Mrs Davenport ne put que leur céder le passage jusqu’à l’étage où les enfants dormaient. Sans les réveiller, elle les embrassa à tour de rôle, inondant leur front de ses pleurs :

Adieu mes poussins, adieu. Je vous aime tant.

Marlon coupa court à ces effusions, il la reprit et l’entraîna dehors. Arrivés chez elle, Dess s’essuya le visage d’un revers de poignet. Elle s’attendait à être épiée dans ses moindres gestes. Il lui avait déjà ôté sa baguette, elle ne pourrait rien faire, sauf… Bien sûr, elle en possédait une seconde planquée dans sa commode, mais ça ne servirait pas à grand-chose. Dédaigneuse, elle haussa les épaules, :

Suis-moi, et regarde bien, si par hasard, je ne fais pas apparaître un ange vengeur... ou un démon.

Sans trop y croire, elle avait songé à appeler son premier mari à la rescousse. Elle serait toujours liée à lui par la bague des Akizuki qui ne lâchait pas son doigt. Le temps qu’il débarque, à condition qu’il le veuille… non, c’était trop risqué. Tant pis, les dés étaient jetés.
Lentement, elle monta à leur chambre, celle que ce démon avait souillée de sa présence. Sans un regard au lit, elle ouvrit sa penderie, décrocha quelques robes qu’elle fourra dans un sac. Sur sa commode, elle préleva ça et là, divers produits de toilettes. Plusieurs bijoux dormaient dans un coffret qu’elle ouvrit doucement. Elle y choisit ceux qu’elle préférait, ceux que Bryan lui avait offerts : un collier, trois bagues dont une qu’elle enfila les larmes aux yeux.

J’ai terminé, dit-elle en fermant son sac d'u ncoup sec. En fait… Tout est terminé.

Elle le darda, une froide détermination sur ses traits :

Tu ne m’auras jamais Marlon, à moins que ça t’amuse de jouer avec un CADAVRE !

Rapide, sans qu’il puisse esquisser le moindre geste pour l’en empêcher, elle porta la dernière bague à ses lèvres, absorbant le poison dissimulé. Il tenta bien de le lui faire recracher, Dess rit, rit avant de se mettre à baver et convulser. Quelques secondes suffirent à arrêter les battements de son cœur. Maintenant que Marlon se débrouille avec cette dépouille !