Reflections in the rain [Fe Jude]

La pluie tombait au dehors et martelait les vitres des fenêtres de la Cabane Hurlante avec fracas. La bâtisse de bois en ruine était entourée de brouillard si bien qu’à moins de passer par le tunnel secret menant à Poudlard, il était impossible de sortir de la maison et de remonter à Pré-au-Lard sans se perdre dans le maquis. La pluie avait commencée en fin d’après-midi et s’était rapidement intensifiée, forçant tout les habitants et passants du village à s’abriter dans leurs maisons où dans un pub.

Mais s’était dans la Cabane Hurlante que Raphael s’était réfugié pour ne pas être dérangé et réfléchir. Il se tenait debout devant une fenêtre du salon délabré, une main sur la vitre et l’autre dans la poche de son jean, chaudement emmitouflé dans son manteau et sa cape, il regardait dehors sans vraiment voir le paysage, il était ailleurs. A côté de lui dans son étui, la guitare sèche neuve qu’il prévoyait d’offrir à sa petite sœur.

Comment avait-elle pu se comporter de la sorte ? Le traiter de traître, d’égoïste et d’irresponsable ?! Il s’attendait à ce qu’elle le rejette, mais pas de cette façon. Il n’aurait pu imaginer que sa sœur, d’ordinaire si joyeuse et bavarde dont les yeux pétillaient d’innocence, puisse devenir d’un coup si agressive et son regard se durcir autant. Jamais il n’oublierais ces deux yeux noirs le fusillant et l’accablant de terribles reproches. Pour toujours il se souviendrais de ces mots « Je ne veux plus jamais avoir à faire à toi, oublie moi, tu n’est plus mon frère » et cette expression de dégoût dans les yeux de sa sœur. Elle s’était enfuie en courant après avoir giflé son aîné et était partie en direction de cette petite clairière dans la forêt au dessus de Pré-au-Lard où tout les deux aimaient se retrouver seul pour chanter et jouer de la guitare. Puis Raphael avait entendu le son de cette guitare qui avait appartenu à son père s’élever dans les air, jouant une mélodie empreinte de rage et de tristesse. Quand les notes devinrent de plus en plus fausses et irrégulière, le jeune homme devina avec effroi que les doigts de la sœur s’étaient mis à saigner car elle ne jouait pas avec son médiator, tombé de sa poche durant sa course. Le petit bout de plastique verni était à présent rangé dans l’étui de la guitare neuve à côté de Raphael. Il s’en voulait. Il se détestait. Il savait qu’il n’aurait rien du lui dire sur ce qu’il était devenu, mais il ne pouvait pas le cacher éternellement non plus. Elle l’aurait su un jour où l’autre et Raphael préférait qu’elle l’apprenne de sa bouche à lui plutôt que par quelqu’un d’autre. Le jeune mangemort avait désormais dix huit ans, il était mature et responsable, et de devait d’assumer ces actes.

C’est alors qu’un grincement se fit entendre et fut sursauter le benjamin de la famille Rossi. Cela venait du hall d’entrée. Puis des bruits de pas résonnèrent et Raphael compris que quelqu’un venait d’entrer. Cette personne approchait du salon, le jeune homme se cacha donc derrière la porte, serrant dans une main sa baguette magique, dans l’autre un petit poignard pliant. Sans un son, il sortit le couteau de sa poche et le déplia, prêt à attaquer le nouvel arrivant. Ce dernier entra dans la pièce, vêtu d’une cape et encapuchonné, Raphael lui bondit dessus par derrière. Il l’attrapa du bras droit violemment sous la poitrine, le serrant à presque l’en étouffer et lui plaqua le poignard sous le menton, à un ou deux millimètres de sa peau. Ce comportement peut paraître brutal, mais le jeune homme était impulsif et préférait user de la force pour dissuader les autres de lui chercher des noises.

-Qui est tu et que fait tu là ? Souffla le mangemort à l’oreille de son prisonnier. Je te préviens, je n’hésiterais pas une seconde à te trancher la gorge si tu ne coopères pas.

Il relâcha un peu l’étreinte qu’il exerçait sur la poitrine de la personne pour lui permettre de respirer et de parler, mais il faut dire aussi que cet intrus se débattait pas mal. Raphael était jeune et pas très musclé, il ne ferait sûrement pas le poids au corps à corps face à une personne plus grande et âgée que lui. C’est en remontant son bras droit qu’il heurta une partie de l’anatomie propre aux femmes. En comprenant sur quoi il avait mis la main, le jeune homme sentit le rouge lui monter aux joues, une bouffée de chaleur l’envahir et il lâcha sa victime, très gêné.

-Ah ! Excusez moi mademoiselle ! Je ne savais pas, pardon de vous avoir violenter ! Mais sachez que j’attends toujours des réponses à mes deux premières questions.

Car c’était bien une jeune femme qu’il venait d’agresser sauvagement. Bien que cruel et sans scrupule, il avait tout de même quelques principes élémentaires, comme celui de ne pas faire de mal aux femmes. Mais si celle-ci était moldue ou sang de bourbe, il n’hésiterait pas à la poignarder. En revanche si elle était une sorcière, le jeune homme pourrait éventuellement faire plus ample connaissance avec elle si elle le désirait bien. Mais pour l’heure, Raphael voulait surtout savoir qui elle était et ce qu’elle venait faire dans cet endroit.

La nuit est mon territoire,
Si tu veux y entrer,
Tiens toi bien la route est sinueuse et semée d’embûche …

Etre ou ne pas être, tel est la question ? Pour Jude la question ne se posait même pas. Elle était née pour faire le mal autour d’elle, détruire la conscience humaine bref ne pas être gentille, sympathique sauf avec les gens qui avaient les même opinions c'est-à-dire les personnes faisant partis de la famille des mangemorte.

Aujourd’hui était un jour de pluie, les gouttes d’eau perlaient Londres, dans le monde magique et moldu, et tous se mettaient à l’abris dans bars ou maisons. Jude n’était pas comme eux, être serré dans un bar en compagnie de vieillards et d’ivrogne, cela ne lui plaisait guère. Elle savait où trouver un endroit tranquille et que peu de gens connaissent.

Sortant du manoir familial, elle marcha d’un pas vif, vêtue d’une cape très feminine qu’elle trouvait plutôt a son gout elle marchait activement jusqu'à la première ruelle sombre qu’elle trouva. D’ici elle transplana en direction de Pré Au Lard.

Le « plop » très distinctif se fit entendre, elle était près du bar nommé « La tête de sanglier », il était réputé pour être très mal famé, surtout fréquenté par des ivrognes, cela n’était pas un endroit pour avoir une discussion privée, car des oreilles traînaient partout. Elle marcha le long d’un chemin sinueux et qui n’était pas en bon état. On entendait le bruit de ses pas qui marchait sur les gravillons.

La jeune femme regardait droit devant elle avec ce regard si froid et menaçant, c’était comme une marque chez les Davidson. Elle glissa sa main blanche comme la neige dans sa poche droite et en sortie un reptile. Une vipère fine, d’un vert sombre et aux reflets noirs, elle avait deux d’émeraudes, une langue râpeuse qui côtoyait deux crochets au venin mortel même pour les sorciers, chose rare. La bestiole précieuse aux yeux de Jude se nommait Asarine, la prénommé justement s’enroula autour du poignet tel un bracelet animé. Elle regarda miss Davidson et sifflota comme heureuse d’être sortie de la poche noire.

La jeune blonde était arrivée devant la maison délabrée « soi-disant » hantée. Le mystère avait été résolu quelques années plutôt, un loup-garou qui était enfermé là bas les soirs de pleine lune. En tout cas maintenant c’était un bon endroit pour être tranquille et pour fumer une cigarette.

Arrivée devant elle sortit sa baguette magique, et l’ouvrit d’un coup sec. Elle se retrouva dans une entrée quelque peu délabrée, de la poussière tombait du plafond, des fenêtres étaient closes par des planches de bois mais bon, cet endroit était discret c’est tout ce qui comptait.

Elle fit quelques pas dans le hall, on entendait juste les planches de bois qui craquaient sous le poids pourtant plume de la jeune femme.

Jude fut surprise violemment, quelqu’un l’agressa, prenant le bras mince de la jeune femme et l’étouffant. Heureusement Asarine était là, comprenant que sa maîtresse était en danger, elle commença à siffler bruyamment et s’apprêta à mordre l’incongru qui était en train de l’agresser. Justement celui-ci lui parla avec une voix qui confirma que celui qui lui tenait un poignard plus qu’aiguisé sous la gorge :

« Qui est tu et que fait tu là ? Je te préviens, je n’hésiterais pas une seconde à te trancher la gorge si tu ne coopères pas.»

Jude resta calme lorsqu’elle entendit ces paroles soufflées à son oreille. Elle dit distinctement avec une pointe de colère infime dans la voix :

« Déjà si vous voulez bien arrêtez de planter ce couteau sous la gorge cela serait aimable de votre part, de plus je ne sais pas si vous savez mais il y a à un endroit particulier de votre anatomie, ma vipère qui risque de vous mordre et de vous injectez un poison qui peut devenir mortel. De plus je ne dirais pas qui je suis ni qu’est cde que je fais là tant que vous me tenez ainsi. Et puis cela ne sera pas avec ton poignard que tu me fais peur … ni que tu m’impressionne.»

Plus on agressait Jude, plus elle était méchante sarcastique et jamais elle ne se rendait, là tous étaient sûrs de cela. Elle ressentit un bras glissé lentement sur sa poitrine. Son agresseur voyant qu’il avait faire a une jeune femme lâcha son emprise et se mit face à elle. Jude ne montrait pas encore son visage toujours caché par sa cape. Elle l’entendit s’excuser tandis qu’elle reprenait un peu son souffle :

« Ah ! Excusez moi mademoiselle ! Je ne savais pas, pardon de vous avoir violenter ! Mais sachez que j’attends toujours des réponses à mes deux premières questions.»

Elle souria enlevant enfin sa capuche montrant au jeune homme sa chevelure blonde, son visage pâle et son sourire un peu sadique mais qui en charmait plus d’un. Justement elle le montra comme pour montrer qu’elle lui pardonnait son acte de violence qui n’était pas très bien vu lorsque l’on attaque une femme de plus mangemorte. Elle marcha dans la pièce et lui répondit s’appuyant contre un des piliers qui tenait la vieille cabane :

« Humm … je vous excuse bien que cela ne soit pas mon genre, mais pour vous je vais faire une exception, mais un faux pas et je vous préviens je retire ma parole tout de suite. Pour vos deux questions je peux vous dire que je suis une jeune femme qui n’a pas bonne réputation et pour la deuxième je voulais un endroit tranquille qui maintenant qui ne l’es plus et pour fumer, ce que je vais faire tout de suite d’ailleurs. »

Jude prit une de ses longues cigarettes et l’alluma a l’aide de sa baguette magique, alors qu’elle l’allumait sa manche droite se relevant montrant au jeune homme à qui il avait affaire …

Tandis que Raphael la tenait, la jeune femme déclara ces propos d’un ton emprunt de colère:

« Déjà si vous voulez bien arrêtez de planter ce couteau sous la gorge cela serait aimable de votre part, de plus je ne sais pas si vous savez mais il y a à un endroit particulier de votre anatomie, ma vipère qui risque de vous mordre et de vous injectez un poison qui peut devenir mortel. »

Le jeune homme entendit un sifflement et jeta un coup d’œil en direction de l’endroit d’où provenait ce bruit et vit sur le bras fin de la demoiselle un reptile enroulé le fixer. Cette bête savait que sa maîtresse était menacée et se tenait prête à attaquer, Raphael relâcha donc son étreinte et éloigna le poignard de la gorge de la jeune femme. Les serpents ne lui faisaient pas peur, loin de là, et il savait donc de quoi était capable cette bestiole. Or il tenait un temps soit peu à la vie.

« De plus je ne dirais pas qui je suis ni qu’est ce que je fais là tant que vous me tenez ainsi. Et puis cela ne sera pas avec ton poignard que tu me fais peur … ni que tu m’impressionne. » continua la miss, bien que le mangemort n’ait pas encore compris de quel sexe était la personne qu’il serrait.

Quand il s’aperçu que c’était une femme, il la lâcha et s’excusa tandis qu’elle reprenait son souffle. Elle avait prononcé la dernière phrase d’un voix assurée et tutoyé Raphael, signe qu’elle n’avait pas peur de lui.

Alors qu’elle était restée de dos tout ce temps et la capuche de sa cape relevée sur sa tête, la jeune femme se retourna et dévoila son visage. Il fallait l’admettre, elle était vraiment très belle. De longs cheveux d’une blondeur angélique lui tombaient en cascade sur les épaules et encadraient un magnifique visage éclairé d’un sourire un brin sadique.

« Hummm…Je vous excuse bien que cela ne soit pas mon genre, mais pour vous je vais faire une exception, mais un faux pas et je vous préviens je retire ma parole tout de suite. »

Des faux pas avec une femme aussi jolie, il n’y en aurait pas, cela était sûr. Quand on la voyait, on ne pouvait avoir envie de lui faire du mal.

« Pour vos deux questions je peux vous dire que je suis une jeune femme qui n’a pas bonne réputation et pour la deuxième je voulais un endroit tranquille qui maintenant ne l’es plus et pour fumer, ce que je vais faire tout de suite d’ailleurs. » poursuivi-t-elle en marchant.

Elle s’appuya contre un pilier qui soutenait la bâtisse en ruine et sortit de sa poche une cigarette et sa baguette magique, avec quoi elle alluma le rouleau de tabac. La mauvaise odeur de la clope envahit la pièce et Raphael ne put s’empêcher de repenser à son frère aîné, ce sale moldu qu’il admirait pour son caractère rebelle. Il fumait comme un pompier devant les parents, leur répondait insolemment et ne leur obéissait pas. Malgré cela il avait tout de même réussi à intégré une université de droit et était en phase de devenir un brillant avocat.

Oui, pour son plus grand malheur Raphael était né dans une famille de moldu. Cela faisait tâche sur le CV d’un mangemort, et il gardait bien de révéler ce honteux secret aux autres partisans du Seigneur des Ténèbres. Il n’avait désormais plus d’une seule famille, sa petite sœur Daria, qui malheureusement venait de rompre les ponts avec lui quelques heures auparavant.

Raphael soupira et secoua la tête. C’est alors qu’il tomba sur le bras gauche de la miss. La manche de sa cape avait glissé et dévoilé l’identité de la demoiselle sous la forme d’un tatouage représentant un crâne dont la langue était un serpent. La Marque des Ténèbres. Elle aussi. Le jeune homme esquissa un faible sourire intéressé.

- Je vois qu’on est du même parti tout les deux. Cela est-il une raison suffisante pour que je connaisse enfin votre nom?

Puis il se dirigea vers une table en bois couverte de poussière et s’assit sur une de chaise qui l’entourait. Il passa sa main sur sa nuque et extirpa de son manteau et de son pull une chaîne en or au bout de laquelle était fixé un pendentif témoignant des origines du jeune homme, une tête de maure. Il saisit ensuite tous les vêtements qu’il portait sur son bras gauche et les fit lentement remonter pour dévoiler sa marque. Il ne cherchait pas à impressionner la fille qui fumait en face de lui en faisait cela, juste à prouver qui il était et peut être s’en servir pour savoir quel était le nom de cette jolie blonde plus intéressante qu’elle n’en avait l’air. En attendant un réaction de la mangemorte, Raphael se mit à jouer distraitement avec son pendentif, il ne supportait pas de rester sans rien faire de ses doigts.

La longue cigarette atteigna très vite ses lèvres parsemée d’un rouge à lèvre rouge vif. Elle aspira une bouffée de celle-ci fermant les yeux pour profiter de ce délice qu’elle appréciait tant. Ses cheveux blonds descendaient en cascade sur ses cheveux, et Asarine avait pris possession de son cou comme un collier vivant.

Que pouvait-elle apprécier tant dans cette vipère ou dans les serpents en général ? Pour Jude ces animaux avaient une grâce silencieuse qui les rendaient si beaux et particulier. De plus ils étaient froids, glacials si beaux mais pouvant être mortelle. Et surtout il ne fallait mieux pas les contrarier au risque de mourir dans d’atroces souffrances.

Miss Jude serait-elle une vipère sous forme humaine ? Cela reste à voir …

Elle vit un escalier qui menait sûrement au premier étage, coinçant sa clope entre ses lèvres d’une manière féminine, elle enleva la cape déboutonna chacun des boutons avec lenteur et délicatesse. Elle posa la cape grise claire aux bordures noires sur le pilier, montrant ainsi sa tenue à celui qui était dans la pièce. Un chemisier blanc décolleté, une jupe noire et une paires de tallons aiguilles, quelques chose de simple qui la mettaient en valeur.

Elle écrasa sa clope contre le mur derrière elle et regarda une chaise dans un état miteux dans un coin. Après une grimace, elle fit apparaître derrière elle un fauteuil chaise confortable et plutôt grand, comme celui qu’elle possédait dans son manoir. Elle s’asseya dedans et croisa ses jambes.

Elle l’écouta parler :

« Je vois qu’on est du même parti tout les deux. Cela est-il une raison suffisante pour que je connaisse enfin votre nom?»

Puis il remonta sa manche lui montrant le signe des Ténèbres qu’elle connaissait plus que bien. Elle se leva, on entendait le bruit de ses talons qui claquaient contre les planches de bois usées par le temps. Elle s’approcha de lui, le regardant dans les yeux puis regarda de son regard à la fois charmeur et glacial, sa marque. Elle la toucha du bout des doigts, sachant qu’il allait frissonner sous ce contact. Puis elle le regarda acquiesçant, et regarda ce qu’il triturait de son autre main. Une tête de Maure, signe de Corse une île française. Elle prit le pendentif entre ses doigts fins et lui dit, lui chuchotant presque :

« La Corse… Beau pays où j’ai laissé ma trace … Si tu vois ce que je veux dire … »

Chez les mangemorts, Jude était comme une tueuse à gages, on lui confiait des gens à tuer et c’est ce qu’elle faisait avec le plus grand soin. Et elle tuait dans toutes les villes, toutes les régions et tous les pays…

Elle se retourna et se rasseye dans son fauteuil et lui posa comme question :

« Je ne dirais mon nom plus tard, peut-être … mais dis moi toi qui es tu et toi qu’es ce que tu fais ici ? »

Tendis que la jeune femme fumait, Raphael tournait et retournait son pendentif entre ses doigts sans but précis, il cherchait juste à occuper ses doigts et réfléchissait. Il tentait de se remémorer son village natal qu’il avait quitté il y avait deux ans, les visages des habitants, les odeurs du maquis, le fleuve… Mais à présent tout cela n’avait plus aucune importance. Ses parents, son frère et sa sœur retourneraient au village l’été prochain. Pas lui. Il aurait sûrement d’autres choses plus intéressantes à faire… Quelque fois il se demandait comment il en était arriver là. Enfant, il aimait tous le monde, il était sociable et ouvert tant que l’esprit qu’aux autres. Il rendais service tout ceux qui voulait bien de son aide, il riait aux éclats tout le temps, et bien qu’en quelque sorte l’enfant gâté de ses parents et le préféré de Daria, il n’avait jamais profité de l’affection qu’on lui portait pour manipuler les autres. Aujourd’hui il ferait cela sans hésiter. Comment avait-il put changer au point de renier sa famille? Depuis qu’il savait qu’il était sorcier, il se considérait comme supérieur aux moldus, ces pitoyables créatures sans pouvoir qui devaient respect et soumission aux magiciens. Enfin bref…

Le jeune homme soupira en fixant sa médaille sans vraiment la regarder. Il leva les yeux pour voir où en était la blonde dans la consumation de sa cigarette. La demoiselle n’était à présent plus appyuée à la poutre qui soutenait la bâtisse délabrée mais près d’un escalier menant à l’étage, sa vipère autour du cou. Elle avait enlevé sa cape et dévoilait ainsi une tenue un peu légère pour ce sale temps et qui mettait en valeur ses formes. Elle écrasa le rouleau de tabac à présent terminé contre un mur puis fit apparaître à l’aide sa baguette un luxueux fauteuil confortable dans lequel elle s’assit en croisant les jambes. Raphael se sentit un peu idiot sur le cou, il n’avait pas pensé à utiliser la magie pour se procurer une chaise plus confortable que celle sur laquelle il était assit. Mais bon, il s’en fichait après tout, la chaise était solide, pas couverte de poussière et toiles d’araignées.

Au bout d’un moment la blonde se leva et s’approcha du jeune homme puis se pencha sur son avant bras gauche. Elle effleura la Marque du bout de ses doigts froid aussi froid que son regard mais cela suffit pour qu’un frisson traverse tout le corps de Raphael. Elle releva ensuite la tête et la hocha de façon positive. Puis son regard se posa sur le pendentif tête de Maure. La demoiselle le saisit et l’observa quelque secondes avant de murmurer:

« La Corse… Beau pays où j’ai laissé ma trace… Si tu vois ce que je veux dire… »

Elle y était donc aller, et sûrement pas en vacances. Cela voulait probablement dire qu’elle voyageait beaucoup pour accomplir des missions et des assassinats au service des mangemorts, peut être n’était elle-même pas anglaise. La miss lâcha le pendentif et retourna s’asseoir dans son fauteuil. Une fois bien installé, elle questionna une nouvelle fois Raphael:

«Je ne dirais mon nom plus tard, peut-être… Mais dis moi toi qui es tu et toi qu’es ce que tu fais ici?»

Pourquoi il était là? Il n’allait quand même pas répondre : «Parce que je suis un abruti qui s’est enfui de chez lui en laissant sa sœur mourir d’inquiétude et quand j’ai enfin pu la revoir je suis encore partit comme un lâche en la laissant se faire saigner les doigts avec une guitare sous la pluie et mes pas m’ont conduit ici.» Cette réponse aurait le mérite d’être honnête mais provoquerait sûrement une réaction non désirée chez la jeune blonde, et même chez tout un chacun normalement constitué. Mais que pourrait-il dire d’autre?

- Moi? J’avais besoin de réfléchir… Mais je ne pense plus en avoir besoin. Et mon nom est Raphael.

Sur ce, il recommença à triturer son pendentif mais le fermoir se brisa. Avec un soupir d’éxaspération, il le répara avec un sort puis s’adressa à la jeune femme:

- Sans vouloir paraître indiscret… Vous venez d’où?

Il avait l’air très contrarié, une tête que Jude n’avait jamais, et pour rien au monde elle ne l’a voudrait. Etre contrarié, cela voulait dire d’avoir des problèmes et ne pouvant les résoudre dans l’immédiat.

Pour Jude être mangemorte voulait dire que l’on pouvait régler ses problèmes rien qu’avec sa baguette. D’un moldu dont la tête ne vous revient pas jusqu’à un Auror un peu trop indiscret, vous pouvez tous les tuer, sans aucun doute et aucun remord.

Elle faisait voguer Asarine sur ses deux bras, elle aimait ce contact froid et glissant sur sa peau blanche, cela lui donnait des frissons. Elle regarda le mangemort et plongea quelques instant son regard noir dans le sien le ramenant quelque peu à la réalité. Elle l’entendit justement parler :

« Moi? J’avais besoin de réfléchir… Mais je ne pense plus en avoir besoin. Et mon nom est Raphael.»

Alors comme cela il s’appelait Raphaël, joli prénom. Il venait içi pour réfléchir ? Elle ne réfléchissait jamais, agir toujours agir après avoir réfléchi une fraction de seconde.

Jude avait un avantage : un esprit des plus vifs, alors lorsqu’il s’agissait d’un combat, elle ne manquait pas de rapidité, d’agilité, d’invention. Mélanger le tout ajouter y une pointe de sadisme et vous obtenez Jude.

Elle lui répondit quelque peu aguicheuse :

« Raphaël …. Alors comme ça tu viens pour réfléchir Raphaël ? Quand tu as un problème agis ou alors laisse la vie suivre son cours. Réfléchir ne sert à rien. Mon prénom je vous le dirais si vous en valez le coup ! »

Jouer la provocation était l’une des choses qui était dans ses cordes, c’était quelque chose qu’elle faisait tout le temps, alors s’en priver maintenant serait du gâchis. Elle vit qu’il cassa son collier, surement à cause du stress qu’il s’empênait de lui et qu’il essayait de cacher d’une façon ou d’une autre. Elle l’écouta parler une nouvelle fois :

«Sans vouloir paraître indiscret… Vous venez d’où? »

Elle répondit directement :

« Londres est ma ville. Mais pour tout le monde je pourrais être française, américaine ou alors italienne, peut importe. Je viens d’içi, de là-bas de partout… »

Tandis que Raphael évoquait les raisons qui l'avait poussé à venir se réfugier dans cette cabane en ruine, la jeune femme l'écoutait parler en laissant sa vipère se déplacer sur ses bras. Quand le mangemort débutant eut fini de parler, la propriétaire du serpent lui répondit:

"Raphael …. Alors comme ça tu viens pour réfléchir Raphael? Quand tu as un problème agis ou alors laisse la vie suivre son cours. Réfléchir ne sert à rien."

Ne rien faire en cas de problème, telle était la solution de cette demoiselle? Le jeune homme ne partageait pas tout à fait cet avis. Il était jeune, il venait à peine de sortir de Poudlard, il pensait encore qu'être majeur signifiait prendre des responsabilités et réfléchir aux conséquences de ses actes. Mais la plupart des adultes délaissaient bien vite ce point de vue, ne pensant qu'a la recherche du profil sans se fatiguer, et peu importe de marcher sur les corps de leurs amis, familles et associés. Mais bien qu'a moitié opposé à ce mode de pensée, Raphael l'adoptait petit à petit. Pour l'instant personne ne s'était retrouvé dans la misère ou avait trouvé la mort suite à un acte du jeune mangemort mais si cela arrivait, tant que cette personne ne faisait pas partie de l'entourage proche du benjamin des Rossi, cela lui était complètement égal, l'essentiel était que lui soit sauf et en bonne santé.

La seule personne à qui il ne concevrait pas de faire du mal c'était Daria, mais manque de chance il l'avait sûrement définitivement perdue il y avait quelques heures... Enfin "manque de chance"... Il refusait encore de l'admettre, mais tout était à cause de lui, il avait fait une bêtise et refusait de l'assumer. Pour le moment il lui était impossible de franchir le cap de la reconnaissance de sa faute et recherchait un autre responsable imaginaire.

La voix de la demoiselle le ramena à une réalité qu'il voudrait bien fuir, comme le lâche qu'il était:

"Mon prénom je vous le dirais si vous en valez le coup!"

C’est à ce moment là que le fermoir du pendentif se brisa. Le jeune homme n’avait plus l’impression de valoir quoi que ce soit depuis qu’il avait entendu ces terribles mots « Tu n’est plus mon frère! » Il n’était plus rien aux yeux de la seule personne qui comptait vraiment pour lui… Mais il broyait du noir sous le coup de l’émotion, se disant que ça passerait et qu’il finirait par si faire parce qu’il s’y attendait. Raphael était encore jeune et sensible, il se disait que cette épreuve l’aiderait à endurcir son cœur pour faire de lui un digne serviteur du Seigneur des ténèbres.

Il demanda à la demoiselle inconnue d’où, elle venait, ce à quoi elle répondit du tac au tac:

« Londres est ma ville. Mais pour tout le monde je pourrais être française, américaine ou alors italienne, peut importe. Je viens d’ici, de là-bas de partout… »

Elle était donc bien anglaise… Mais il était vrai qu’elle pourrait aussi venir d’Amérique ou de France, un peu moins d’Italie mais cela se tenait aussi.

Puis le silence s’installa un moment, on entendait plus que la pluie cogner contre les vitres de la vieille bâtisse, et quelques fois un craquement de bois ou un sifflement de la vipère.

-...Vous êtes sûre que vous ne voulez pas me donner votre nom? Demanda le jeune Rossi. Je n’aime pas vraiment ne pas savoir à qui je parle...

Alors qu’elle regarda sa marque des Ténèbres, gravée sur sa peau blanche à vie, le souvenir de cette entrée chez les mangemort revint à elle comme si cela s’était passé la veille. Les mangemorts présent qui la scrutait du regard cherchant la faille ou alors au contraire les qualités qu’avait la jeune femme. Son père présent qui la regardait de son regard dur mais avec une pointe de fierté, et il avait de bonnes raisons de se montrer fier. Sa fille suivait ses traces, tout en gardant son style de plus elle avait hérité de lui son caractère froids et glacial et avait hérité de sa mère son charme qui avait fait tourné beaucoup de têtes sur son passage….

Elle se souvient aussi lorsque le maître du bout de sa baguette lui imposa cette marque, et lorsqu’il la regarda cherchant si elle allait le trahir ou non. Elle avait appréhendé ce moment mais au final Jude avait adoré ….

Alors qu’elle avait parlé ou du moins répondu avec plus ou moins de subtilités aux questions de son confrère, elle l’observait du coin de l’œil. Non pas qu’elle ait peur de lui, elle voulait savoir quels impacts avaient ses paroles sur le jeune homme, histoire de savoir si en parlant et donnant des informations indirectement cela le touchait plus.

Cela lui rappelait ses années à Poudlard, alors que les gens lui parlaient pour savoir si sa réputation d’élève de Serpentard sans peur et répondant du tac au tac était véritablement fondée. Elle avait adoré ses années là, lorsqu’elle terrorisait les élèves.

Même si l’on ne s’en rend pas compte les études ont toujours une grande influence sur la vie future de la personne. Tout les gens qu’elle n’aimait pas et même qu’elle détestait était devenu Auror ou au moins travaillait du bon côté alors que tous ses amis ou du moins ses proches étaient devenus des mangemorts sans exception.

Alors qu’elle lui avait dit comme sur un ton de défi qu’elle ne dévoilerai que son nom si il en valait le coup, elle remarqua qu’il cassa à ce moment une partie de son collier, aurait elle remonter à la surface des mauvais souvenirs ? Peut être bien …

Pendant quelques minutes un silence s’installa entre les deux jeunes mangemorts, seul le bruit de la pluie tapant contre les vitres d’un bruit sourd et les sifflements de la vipère qu’était Asarine semblait venir aux oreilles de Jude.

Elle entendit Raphaël revenir à la charge avec l’histoire du prénom :

«Vous êtes sûre que vous ne voulez pas me donner votre nom? Demanda le jeune Rossi. Je n’aime pas vraiment ne pas savoir à qui je parle... »

Jude resta quelques secondes regardant évoluer sur son bras le serpent puis la laissant parcourir le fauteuil sans elle, la Davidson se leva de son siège décroisant les jambes et s’avança doucement en direction de son interlocuteur et posant ses mains sur ses genoux elle le regarda bien en face fixant de son regard vert turquoise celui de Raphaël d’un noir tiraillant vers le marron elle prit d’une main le collier et lui dit ou du moins lui murmura :

« Je ne savais que mes paroles pouvaient avoir un effet si... impressionnant sur vous. »

Sortant sa baguette de sa poche elle pointa de la pointe le bijou qui se répara immédiatement. Elle le regarda à nouveau et lui susurra à l’oreille presque inaudible :

« Jude …. Jude Davidson cela vous convient ? »

N’attendant pas de réponse elle s’éloigna et marchant dans la pièce sans but elle finissa de se présenter au jeune homme :

« Jude Davidson... mangemorte depuis deux ans maintenant. Je ne suis pas une mangemorte comme les autres, je ne suis pas charger de surveiller telle ou telle personne ou de m’infiltrer quelque part, toutes mes missions pour moi se finisse par une seule chose … la mort. »

Après une petite pause elle regarda Raphaël et se réinstallant dans son fauteuil elle finissa :

« Je suis comme on dit chez les moldus, une tueuse à gage, j’aime tuer c’est quelque qui m’est très ...plaisant oui plaisant est le mot parfait. »

La jeune femme ne répondit pas tout de suite, observant sa vipère lui glisser sur le bras, puis elle se leva et s'approcha du mangemort débutant toujours assis sur la chaise miteuse. La demoiselle semblait avoir remarqué l'impact de ses mots sur le jeune homme et plus particulièrement le fermoir du pendentif que Raphael triturait depuis quelques minutes. La jolie blonde plongea son regard vert dans celui du benjamin Rossi et lui murmura:

« Je ne savais que mes paroles pouvaient avoir un effet si... impressionnant sur vous. »

Ce n'était pas tellement sa faute à elle, si ces mots étaient sortit de la bouche de n'importe qui d'autre à ce moment précis, cela aurait eu le même effet. Mais si Daria ne s'était pas comporté de la sorte aussi, le jeune mangemort n'aurait peut être pas réagit ainsi et aurait pu vraiment montrer à cette demoiselle ce qu'il valait. D'un autre côté, c'était lui et seulement lui qui avait rendu sa cadette folle de colère à son égard. Il savait qu'il aurait du attendre et ne pas lui dire ça d'entrée de jeu... Mais voila, le mal était fait et il allait durer, torturer à jamais l'ex-Serpentard, à mois que sa soeur ne lui pardonne mais cela n'était qu'une jolie illusion irréalisable... D'ordinaire Raphael n'était pas aussi faible mais Daria avait une telle influence sur lui qu'un seul mot ou geste de sa soeur pouvait le rendre heureux des mois entiers ou au contraire le plonger dans la déprime et la tourmente.

La jeune femme répara alors le fermoir du pendentif avec que Raphael n'ai eut le temps de prononcer un sort et lui murmura tellement bas à l'oreille qu'il entendit à peine le nom de cette mangemorte jusque là inconnue:

« Jude… Jude Davidson, cela vous convient ? »

Elle avait enfin consentit à énoncé son nom. Jude... Joli prénom... Mais c'était plutôt le nom de famille de la demoiselle qui marqua le benjamin Rossi, "Davidson". Il lui semblait avoir déjà entendu ce nom quelque part, plusieurs fois même, mais il était certain que c'était le patronyme d'un homme. Il l'avait sûrement ouït le jour où il avait rejoint le camp des mangemorts mais ne parvenait plus à se remémorer de qui il s'agissait. La dénommée Jude marcha vers le fond de la pièce avant de se retourner pour se présenter plus amplement : elle était au service du Lord depuis deux ans maintenant et ajouta que qu'elle n'était pas une mangemorte comme les autres, avant de déclarer que toutes ces missions ne se terminaient que par une chose, la mort. Elle fit une courte pose en s'assayant à nouveau dans son fauteuil et reprit, expliquant ce que voulaient dire ses derniers mots:

« Je suis comme on dit chez les moldus, une tueuse à gage, j’aime tuer c’est quelque qui m’est très ...plaisant oui plaisant est le mot parfait. »

Tuer pour le plaisir... Tuer, une passion... Raphael n'en était pas encore là. Lui se contentait de tuer qui on lui disait sans se poser de question, mais il faisait tout de même avec beaucoup de sang froid. Pour qu'il tue sans qu'on lui ordonne, il fallait vraiment que la personne l'exaspère au point de lui donner des envies de meurtres et cela n'était pas encore arriver.

- Deux ans? Vous avez de l'expérience je suppose... commenta le benjamin Rossi. Quand à moi je suis suis mangemort que depuis peu, deux mois en vérité. Je suis encore novice dans le "métier"...

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