Elle détestait cela! Que dire, elle haïssait ce cours! Mais jamais, au grand jamais, il ne faut se mettre un professeur à dos sinon ce dernier peut vous faire échouer. Et qui vous redoubler un cours à Poudlard? Personne! Mis à part, peut-être ces Serdaigles qui aiment tellement apprendre! Ce n’est pas pour rien que leur représentant est un oiseau! Ils sont aussi stupides l’un que l’autre, de là l’expression avoir une tête de moineau! Toujours est-il que le cours qui aurait dût durer en théorie une heure sembla durer au moins le triple! À quoi cela pouvait bien lui servir de connaitre les dates exactes des révolutions des gobelins ou encore l’année où les sirènes ont fait un accord avec les pêcheurs? Néanmoins, Summer avait toujours eu une image d’étudiante parfaite, remettant ses devoirs à temps et tout. Après tout, elle était jolie, gâtée, elle se devait de montrer l’exemple, du moins en public! Qui avait besoin de savoir qu’elle était la première à payer d’autres étudiants pour qu’ils fassent les coups à sa place afin qu’elle ne se fasse pas prendre? D’ailleurs sa technique marchait à merveille avec les poufsoufles et les Serdaigles, si crédules, si influençables! La virginité et la perfection de son dossier scolaire étaient les preuves que son plan fonctionnait à merveille! Qui aurait put se douter que sous ce visage d’ange se trouvait un être aussi manipulateur, aussi destructeur? Elle aurait presque put forcer ses « servants » à tuer père et mère pour avoir ne serais-ce qu’un sourire de sa part. Contrairement à son meilleur ami, Summer, elle, s’amusait à corrompre les esprits plus fragiles tandis que lui y allait directement. Ce n’était pas de sa faute, depuis qu’elle le connaissait, il exaspérait les professeurs, alors qu’elle, elle était plus maline, plus rusée. Néanmoins, le cran de son ami l’impressionnait. Ce qui unissait ces deux personnes? Le lourd secret que Brdley gardait concernant Summer les avait rapprochés rapidement et plus solidement qu’on pourrait le penser. Maintenant, rien ou presque ne pouvait les séparer.

Accoudée sur son bureau, elle laissa son regard se tourner vers la fenêtre, sa plume d’un noir de jais tournant rêveusement entre ses doigts. Pendant quelques minutes, son regard se perdit dans la contemplation du parc, de l’étendue d’eau adjacente à l’étendue verdoyante, se déconnectant du cours donné par un professeur aussi endormant qu’un somnifère. Heureusement, une jeune fille brune en première rangée prenait ses notes pour elle. Le cours se termina et Summer sortie de sa léthargie grâce au bruit des bancs qui se lamentaient en traînant sur le sol. Une jeune fille blonde passa aux côtés de Summer et ramassa ses cahiers, les emportant avec elle dans le dortoir des verts et argent. Moins Summy se salissait les mains, mieux c’était. Elle sortit de la classe, heureuse d’en avoir enfin finit, son sourire à la fois charmeur et mesquin sur les lèvres. C’était l’heure de son rendez-vous avec Bradley. Les vagues de ses cheveux bruns rebondissaient contre ses épaules. D’ailleurs, dès qu’elle eut franchit le seuil de la porte, elle déboutonna sa cape laissant voir ses vêtements « civils » qui se cachaient en dessous : c’était plus fort qu’elle, dès qu’elle avait une chance, elle enlevait son uniforme, elle aimait se démarquer, être différente des autres. Après tout, elle s’était habitué à être différente depuis le temps.

Elle sortit du hall, les rayons du soleil d’automne l’aveuglant l’espace d’un instant, étant restée trop longtemps dans l’obscurité du château. Cela lui prit un moment avant de parvenir à voir Bradley, devant le lac, cachée dans l’ombre d’un grand érable. Le jeune homme était entouré de feuilles ayant perdu leur teint vert et tendre pour devenir d’un rouge sang, écarlate et donc, Summer ne put s’empêcher de piétiner quelques feuilles pour le simple plaisir de savourer les craquements des premières feuilles d’automne. Aussitôt, le jeune homme se redressa, son dos effleurant de tout son long l’écorce rugueuse de l’arbre feuillu, son dos dégageant une légère odeur de sang, facilement perceptible pour Summer. Elle haussa un sourcil en voyant l’expression un peu trop sérieuse de Bradley. Il voulait qu’elle s’assied à même le sol? Dans cette jupe? Elle ne broncha pas néanmoins, après tout, un tour de baguette et plus rien n’y paraitrait. Pourquoi lui avait-elle donné rendez-vous à la sortie des cours? Elle voulait lui parler, enfin lui dire ouvertement ce qu’elle avait sur le cœur depuis qu’elle l’avait rencontré et qu’elle avait gardé en elle depuis. Elle ressentait quelque chose de vraiment très fort pour lui. C’était le moment pour le lui dire. Mais quelque chose, dans l’attitude de son meilleur ami, la perturbait. Elle s’assied confortablement, du moins le plus confortablement possible étant à même le sol.

-Bonjour mon Loulou!

Ce surnom, elle le trouvait si drôle. Au début, elle avait craint que toute l’école n’apprenne sa véritable nature puis, c’était devenu un jeu, tout simplement. Il était son loulou, elle était sa louloute. Après tout, n’était-ce pas un signe que le jeune homme aie un tatouage de loup et qu’elle-même soit une louve en quelque sorte? Elle tourna son regard vers lui, tentant de le déchiffrer.

-Moi ça va très bien. Mais toi, tu as l’air trop sérieux, qu’est-ce qui se passe?

À la longue, à force de côtoyer les mêmes personnes, ont commence à mieux les connaitre. Un simple tic nerveux, un changement d'attitude minimal et aussitôt on le discerne, ont l'analyse. Brad était tout simplement trop calme comme si, par la même occasion il tentait de calmer son amie. Mauvaise nouvelle mon cher, Summer était tendue comme une corde intérieurement, son cerveau roulant à plus de 2000 tours minutes tâchant de trouver les bons mots mais désirant tout de même être attentive à son ami.

-Respire un bon coup et tout iras mieux! Je ne t'ai pas vu comme ça depuis longtemps, tu m'inquiète!

Était-ce jouer avec le feu, de parler ainsi avec Bradley, de lui caresser les cheveux si doucement. Mais l’environnement ambiant n’aidait pas à Summer, ce vent qui lui apportait l’odeur de celui qui aurait dut etre son ami, le romantisme du bruit des vagues, les feuilles qui tombaient doucement autour d’eux comme autant de flocons de neige. Bien sûr, les deux comparses se connaissaient depuis un moment déjà, s’amusant à faire les 100 coups, à massacrer tant les Bouffondors que les Sang-de-Bourbe. Néanmoins, jamais ils ne s’étaient retrouvés dans une telle position, si près l’un de l’autre. Vu de loin, n’importe qui auraient put prendre les deux verts et argent pour un couple d’amoureux. Mais ça aurait été trop bau pour être vrai. Il ne manquait que la musique de violon pour donner à la scène une allure de film à l’eau de rose. Néanmoins la scène finale n’arriverait sans doute jamais : ce genre de scène mémorable ne se déroulerait sans doute jamais entre Brad et Summer, il fallait se montrer réaliste. Il ne partageait pas le même sentiment qu’elle ou du moins, qu’elle croyait ressentir. Après tout, peut-être était-ce mieux ainsi : une amitié vaut de l’or alors qu’un amour ne vaut qu’une poignée de centimes. Ils allaient bien ensemble, nul ne pouvait le nier mais peut-être étaient-ils mieux de demeurer amis, du moins, pour l’instant.


Les caresses passagères finirent par devenir passé et les mots prirent leur place comme il en allait de droit. Le non-verbal est communicatif mais souvent les paroles sont plus claires, plus explicites, sans analyse. Ainsi Brad lui faisait confiance à ce point? Si seulement il savait! Imaginez, un petit chiot qui s’amuse à massacrer des fourmis dans le jardin, les traquait à travers les fleurs, les mauvaises herbes, mettant son nez partout, emplit de joie, de vie, l`chant la main de l’enfant qui passe. Maintenant, le même chiot, dans le même jardin, avec le même enfant auquel il léchait la main dans la situation précédente. Néanmoins, cette fois-ci, le chien ne détruit pas que les fleurs douces et parfumées ou les fourmis, mais également le jeune enfant qui passait par là, ce même enfant, qui, la veille, avait joué si longtemps avec le chien sans aucun problème. Pourtant il s’agit exactement du même chien, du même enfant, du même habitat, du même environnement, deux égaux qui deviennent proie et prédateur du jour au lendemain. Ainsi se sentait Summer, comme le chiot, qui joue avec les fourmis un jour et qui, le lendemain se fait battre pour avoir osé attaquer la main qui le nourrit. Elle le savait, un jour que tous sauraient ce qu’elle était, elle se verrait pourchassée, traquée, menacée. Après tout, elle n’eat alors plus un être humain, toute son humanité s’envolant en un instant, tout sentiment, toute sensation l’abandonnant, mis à part cette faim dévorante, ce goût de viande fraîche, ce désir de briser les os, le désir d’entendre les vertèbres de l’homme le plus fort du pays craquer sous sa main. Il n’y a rien plus rien d’humain en elle alors.

Et Bradley voulait la voir ainsi, lorsque l’animal sanguinaire et sans remord se substituait à sa conscience humaine? Alors qu’elle devenait aussi dangereuse que le pire de tueurs humains, aussi meurtrière que Jack l’éventreur? Il était fou de croire qu’elle le laisserait faire! Après tout, il suffisait d’une morsure, d’une griffure, pour qu’il se retrouve dans le même état qu’elle et s’il se montrait un tant sois peu intelligent, il comprendrait que son idée était suicidaire et qu’aucune amitié ne valait ce sacrifice. Il était fou de seulement y avoir pensé! Il était têtu pour s’avoir tant démené pour elle, pour la soutenir mais néanmoins, elle ne pouvait pas le laisser faire. Ils étaient aussi têtu l’un que l’autre et tous les deux tenteraient de convaincre l’autre de laisser tomber la bataille. Summer soupira et dévia le regard, sa main tombant sur sa cuisse non-loin de la tête de Bradley sans pour autant y toucher. Elle savait que si elle regardait son ami dans les yeux elle ne pourrait se retenir…

-C’est très attentionné de ta part de vouloir m’aider mais ne t’inquiète pas pour moi. J’ai besoin de toi vivant et à mes côtés en un seul morceau et non pas comme…

Elle fit un signe négatif de la tête.

-Tu n’as pas à souffrir pour moi, alors fais-moi plaisir Brad, ne tente pas de me suivre lors de mes transformations, que ce soit en forme d’humain ou de loup. Tu as déjà vu des loups se battre? Il suffirait d’une simple morsure pour que je t’envoie au tapis et qui sait ce qui pourrait alors arriver. Ce n’est pas moi qui contrôle dns ce temps là. Tu ne peux même pas imaginer le nombre de fois que j’ai voulu tuer des gens. Le nombre de fois où le loup a tenté de tuer mes parent pendant les congés, lorsque je suis chez moi.

Son regard se perdit sur le lac devant eux, le vent jouant dans ses longs cheveux bruns.

-Ne crois pas que ça me fasse plaisir mais je le fat pour te protéger. Et puis comment réagirais tu en me voyant me transformer dans mon intégralité. Tu ne m’as jamais vue, lorsque la créature prend sa place, prend ma place. Summer disparait et la vraie louve, la bête, le prédateur prend la place, prête à tout détruire, à tout tuer.

Elle serra les poings un instant et inspira en fermant les yeux.

-Je ne suis plus Sumer dans ce temps-là, peu importe ce que tu en pense. Ta place est dans le dortoir, en sécurité, pas avec moi. Tu dois le comprendre Brad….