[FLASH BACK] In the middle of the night [PV Bubus]

<< FLASH BACK of WHEN DUMBLEDORE WAS STILL THE DIRECTOR OF POUDLARD >>

En cette nuit déjà forte avancée, à l’heure où tous les élèves sont déjà endormis, bien au chaud sous leur couette, le sang venait de s’écouler. Tous croyez-vous ? Oh que non… A l’abri des regards, cloîtrée dans les profondeurs du château, isolée dans une pièce vide, une jeune fille continuait d’émettre des plaintes légères, des murmures d’appels, des pardons vains que même la mort ne voudrait pas. Allongée sur les dalles froides de la pièce, son corps baignait dans une mare de sang qui lui appartenait. Un sang devenu noirâtre après coagulation. A côté de ces gémissements de douleurs et de désespoirs, le bruit d’une porte claqua discrètement. Le bourreau venait encore une fois de frapper, et comme à son habitude, abandonna derrière lui son œuvre achevée. Quelqu’un finirait bien par la retrouver le lendemain, mais le plus souvent, ses brebis prenait soin de se soigner par soi-même et de n’en toucher un mot à personne, par crainte de subir le courroux du loup des verts. Après avoir refermé la porte derrière lui, Cassandre s’engouffra dans les méandres des couloirs obscurcis du château. Ses prunelles d’azur semblaient scintiller d’exaltation, d’une douce folie assouvit tandis qu’un sourire satisfait planait sur ses lèvres rougies par le sang de sa victime. Quiconque l’aurait aperçut ainsi, marchant d’une démarche noble et fluide au travers des couloirs plongés dans la pénombre, la chemise tâchée de sang, les mains recouvertes de ce liquide charnel, aurait crût être face à un meurtrier. Elle n’aurait pas eût tout à fait tort. Cassandre n’est pas un meurtrier, il est juste un bourreau, un tortionnaire qui se nourrit de la douleur d’autrui, de leur soudaine soumission.

Le château était fort calme une fois la nuit installée. Cassandre avançait lentement dans les couloirs, dévorant peu à peu la distance qui le séparait de son dortoir. Les mains dans les poches de son pantalon noir, la chemise froissée par son passe-temps nocturne, le jeune Serpent obliqua à droite, gravit des escaliers pour pouvoir accéder un autre éternel couloir dont les murs étaient couverts des tableaux de sorciers endormis. Cassandre pouvait en entendre certains ronfler, d’autres murmurer dans leur profond sommeil. Quelle scène pathétique. Il accéléra l’allure, ignorant le froid glacial qui rôdait dans les lieux. Mm ? Des pas…des murmures sournois…Le jeune homme s’arrêta net, l’oreille à l’écoute. Cette voix ! Le brun balaya le couloir d’un regard observateur, et malgré la noirceur des environs, ses prunelles dorées réussirent à trouver une cachette idéale. Le Serpentard partit se cacher derrière une statue de pierre, attendant que le surveillant, alias monsieur grincheux, passe son chemin. S’était un adulte au mauvais caractère qui venait tout juste d’être embauché, et Cassandre s’en méfiait un peu. Une faible lumière commençait à inonder le couloir dans lequel il se trouvait, jusqu’à illuminer complètement la statue derrière laquelle notre loup adoré s’était caché. Heureusement pour lui, le surveillant ne soupçonna pas la présence d’un élève à quelques pas de lui et poursuivit son inspection aux étages supérieurs.

*Ouff, j’ai eût chaud*

Ah ça, c’est sûr ! Mais en même temps, Cassandre ne s’est jamais fait prendre lors de ses petites incursions nocturnes. Dans un silence saisissant, il sortit de sa cachette et atterrit en douceur sur les dalles grisonnâtes du long tunnel redevenu désert. Cassandre sentit le sang de sa dernière brebis sécher sur sa peau d’albâtre et le démanger légèrement. Bah, il irait se débarbouiller une fois retourné au dortoir ! Mais il lui restait encore une sacrée distance pour y parvenir car, et oui, il a dût faire un long détour pour ne pas passer devant le couloir des bureaux des professeurs ou pire, de celui du directeur. Pourtant, après avoir fait ce long détour, loin de l’ambiance dangereuse qui rôdait chez les adultes, une étrange sensation s’empara du jeune homme, un peu comme si une autre présence arrivait à pas de loups. MMm, sûrement qu’une impression, ne soit pas sur tes gardes à chaque fois Cass ! Alalala….ouai mais quand même, c’est assez dérangeant ! Troublé par cette impression pour le moins désagréable, Cassandre pressa l’allure dans le dédale des couloirs, se fondant dans l’obscurité du château, telle une ombre mesquine. Il y avait des fois cette faible lumière opaque qui traversait les carreaux, cette lumière lunaire qui dévoilait la silhouette du jeune homme à chaque passage. Le Serpentard n’en avait cure, mais il ne pouvait s’empêcher d’accélérer l’allure dès qu’il se retrouvait à découvert, inondé dans ce halo blanchâtre. De toute façon, dans moins de cinq minutes, la portrait qui permettait l’accès à sa salle commune se dévoilerait dans la pénombre du couloir voisin aux cachots. Il tourna une nouvelle fois à gauche et là, unfortunately , stoppa net sa marche… Un frisson parcouru son échine lorsqu’il identifia à son plus grand damne l’identité de la silhouette qui lui faisait face… La dernière personne qu’il aurait aimé croisé cette nuit…

Comme tous les matins, en se levant, la première image qui avait traversé l'esprit d'Albus était celle d'une jeune fille, d'une toute petite fille a l'air fragile. A la voir comme ceci, on aurait pu croire que la petite fille si fine était possédée. Elle tremblait de tous ses membres, et des larmes commençaient à perler dans ses yeux. N'importe qui aurait pu pensé que la fillette était en proie à une crise de larmes provoquée par un caprice enfantin, mais Albus lui savait ce que cette réaction voulait dire.. Oui il ne le savait que trop bien pour l'avoir vécu trop souvent ces dernières années. Il l'a voyait lutter contre la puissance qui faisait rage à l'intérieur de son corps si fragile, si meurtri, mais lui le savait bien, le combat qu'elle menait était perdu d'avance : on ne peut pas se débarrasser des ses pouvoirs magiques. Non la jeune fille était en proie à une de ses crises et elle n'allait pas tarder à littéralement exploser.. L'image du visage de sa toute jeune soeur fut remplacée immédiatement par celui d'un jeune homme. Même sans en rêver toutes les nuits, Albus aurait reconnu ce visage entre mille, le visage de celui qui l'avait un peu soulagé de sa peine il y a quelques années.. le visage de celui qui avait finalement tout fait basculé.. Oui Albus aurait reconnu le visage de Gellert n'importe où.. Et il le savait déjà, il allait revivre encore une fois la scène qui avait changé sa vie, qui l'avait détruit à jamais.. Il lisait sur le visage de Grindelwald aujourd'hui la haine qu'il n'avait pas su voir à l'époque. Il voyait qu'il allait finir par s'emporter, il le sentait, il le savait mais aujourd'hui c'était trop tard.. tout était trop tard.. Ariana ne reviendrait plus jamais, et Albus devrait vivre à jamais avec le poids de la culpabilité qui lui pesait depuis tant d'années déjà..

Albus se réveilla en sursaut, il sentait quelques goutes de sueur perler sur son front mais ne prit pas la peine de les essuyer.. Il était fatigué, épuisé de vivre toujours ces mêmes scènes, toutes les nuits sans répit. Depuis cette fameuse nuit, cette fameuse bagarre, il ne s'était pas passée une seule journée, ni même une seule nuit sans qu'Albus ne revoit le visage de sa sœur.. ou celui de Grindelwald, sa plus grande erreur. Ces fantômes venaient le hanter souvent, trop souvent, ils venaient lui rappeler qu'il avait causé la mort de sa sœur qu'il aimait tant, ils lui rappelaient qu'il l'avait négligée et qu'elle en était morte. Le visage d'Ariana venait le punir jour après jour, se moque de lui, le torturer sans merci.. Ses images lui faisaient réaliser la douleur d'être en vie, alors que ceux qu'on aime meurent par notre faute.. Oui la vie pouvait être cruelle.. Albus pouvait le voir, le comprendre, il l'avait vécu pendant toutes ces années, mais il avait réussi à réparer un peu du mal qu'il avait causé.. Il se plaisait à croire qu'il avait pu aider quelques personnes au moins..

Cette journée s'était déroulée sans encombres à vrai dire, et s'il y avait une chose dont Dumbledore pouvait se sentir fier, c'était bien la manière dont cette école avançait.. Il n'avait pas su être présent pour les gens qu'il aimait autrefois, mais aujourd'hui il était prêt, il savait qu'aujourd'hui plus rien ne pourrait blesser ses élèves tant qu'il serait là pour les protéger. Certes depuis qu'il n'était plus professeur, il ne pouvait plus apprécié de la même manière les progrès de ses élèves, il ne les voyait plus tout à fait grandir comme auparavant, même s'il gardait toujours un œil sur chacun d'entre eux. Il osait parfois penser qu'une partie de leur éducation, si infime fut-elle, était due à ses efforts et à sa protection. Tout ce qu'ils apprenaient pendant leurs sept années à Poudlard était un véritable cadeau, c'était ce qui pouvait leur permettre de se réaliser, de trouver leur voie..

Mais les pensées du directeur furent interrompues par une vision tout à fait effrayante : devant lui se trouvait un jeune garçon, habille d'une chemise couverte d'une substance qui ressemblait à.. du sang. L'expression sur le visage du jeune homme rappela immédiatement un visage familier à Dumbledore.. un visage qu'il connaissait par cœur pour l'avoir étudié pendant plusieurs années. Ce même air innocent mais qui laissait transparaître un plaisir procuré par la souffrance d'autrui, un sadisme apparent que le directeur n'avait jamais lu que sur le visage d'un seul élève : Tom Jedusor. D'ailleurs le jeune homme en face de lui semblait être aussi bon acteur que son prédécesseur.. Après avoir lu sur son visage une légère expression de surprise apeurée, Dumbledore trouva son visage fermé, son expression figée, presque neutre ci ce n'était pour ce petit air d'innocence amusée.. Le garçon cachait quelque chose.. quelque chose qu'il voulait cacher et qui le rendait sans nul doute fier de lui-même.. Le jeune homme intriguait véritablement Albus, alors le dircteur plongea si regard bleu au fond des yeux du jeune homme et adopta le ton neutre qu'il maitrisait si bien :

- Mr Val D'oise.. dans mon bureau je vous prie.

Cette nuit aurait pût se dérouler comme toutes les autres, c'est-à-dire un retour au dortoir sans encombres, mais pas cette fois. Cassandre n’aurait jamais soupçonné faire la malencontreuse rencontre du sorcier à la fois le plus craint (after voldy bien sûr^^) et le plus respecté du monde magique, dans ce dernier couloir. Un rempart se dressait devant lui, stoïque comme une statue et l’œil inquisiteur posé sur lui. Face au directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, alias vieux maboule, Cassandre ne savait pas si ses habiles paroles atteindraient le vieil homme. Une bataille perdue d’avance ? Pourtant, le Serpentard laissa un voile d’innocence flotter sur son visage d’albâtre où quelques gouttelettes de sang avaient pris le temps de sécher. Ses prunelles céruléennes scrutant avec méfiance l’adulte, étaient toutefois voilées d’une onde malicieuse, baignées d’un infime plaisir non dissimulé. Un loup face à un habile prédateur, voilà comment Cassandre imaginait la situation. Cet homme pour qui l’ancien Français nourrissait à la fois respect et haine, dégoût et admiration. Face à cet individu redoutable et craint du mage noire, alias Voldichou, Cassandre resta de marbre. Comment réagir ? Mieux valait ne rien faire, ne rien dire tant que l’autre n’aurait pas entamé la partie. Les mains toujours dans les poches, l’allure droite et fière, le loup des Serpentard patienta tranquillement, le visage imprimé de cette ombre d’innocence et de malice.

- Mr Val D'oise… dans mon bureau je vous prie.

Aaa…et voilà le moment fatidique. Dumbledore aurait pût le laisser retourner tranquillement à son dortoir, mais cela aurait été trop beau pour être vrai. Cette voix aussi neutre que le vent lui-même, dépourvu de bien ou de mal mais présageant une situation tendue dérangeait le plus jeune. Un ‘humpf’ amusé s’échappa de ses élégantes lèvres, presque un souffle de moquerie inhumain, une réaction audacieuse mais si courte qu’on aurait difficile à le sermonner. Le regard du jeune homme fixait le vieillard d’une intensité saisissante, presque mystérieuse. Il hocha la tête et emboîta le pas au directeur du château dans un silence de mort. Le bruit de ses chaussures ? Inaudible ! Cassandre marchait silencieusement, semblait presque glisser sur les dalles du couloir, un peu comme l’un de ces innombrables fantômes qui hantaient les lieux. Pendant cette marche interminable jusqu’au bureau du directeur, le bourreau des élèves ressassait avec jouissance les plaintes de sa dernière brebis, cette jeune fille plus jeune que lui et baignant dans son propre sang à ses pieds, le visage suppliant. Ah, aujourd’hui il avait fait fort, et voilà que ce vieux bouc venait gâcher son petit plaisir ! Vivement qu’il se trébuche dans les escaliers ou salazar que sais-je et qu’il crève rapidement ! Après cinq minutes à avoir marché dans les méandres obscures du château, tous deux arrivèrent devant la fameuse statue qui au mot de passe prononcé, tournoyait élégamment sur lui-même pour laisser un escalier en pierre se dévoiler. C’est ce qu’il se passa lorsque l’homme ‘craint’ par le mage noire prononça le mot de passe. Cassandre grimpa les escaliers à la suite du respectueux et haïssable fan de bonbons au citron. CLAP ! Et voilà, la porte enfin close du bureau dans lequel il était cloîtré avec ce vieux fou annonçait des minutes de conversation dangereuse. Sur ses gardes, Cassandre reposa ses prunelles d’azur, d’un bleu aussi profond que ceux du directeur, sur celui-ci. Il attendit…pas un mot…

« Que voulez-vous, monsieur ? »

Une voix dépourvue d’amusement, ni même d’ironie. Les lèvres retroussés en un pâle sourire, la voix volatile et glaciale, Cassandre resta debout devant la porte, ne souhaitant pas le moins du monde approcher du centre de la pièce. Un brin d’innocence embaumait ses traits, le timbre de sa voix. Calmement, il attendit.

L'air calme du professeur Dumbledore était parfaitement convaincant. il avait toujours su mettre de la distance entre les autres et lui même. Le calme et la froideur lui permettaient de réfléchir beaucou mieux et d'avoir ainsi toujours un coup d'avance. Mais aujourd'hui, bien qu'il savait qu'il aurait besoin de tout son sang-froid pour percer les défenses du jeune homme, Albus se laissait entrainer par des souvenirs qui le hantaient. Dans le regard de l'homme en face de lui, il reconnaissait une lueur sadique qu'il avait tenté d'oublier en vain. A la fois la fierté et le détachement que le jeune vert et argent affichait faisaient ressurgir chez le vieil homme les démons du passé. Albus reconnaissait en lui les traits d'un ancien élève de cette même école, de celui qui aujourd'hui encore terrorisait le monde magique : Tom Jedusor. Albus savait qu'aujourd'hui il se faisait appelé sous un tout autre nom, mais pour lui Lord Voldemort resterait à jamais Tom, le petit garçon qu'il était allé chercher à l'orphelinat des années auparavant.

S'il avait su à cette époque l'avenir qui attendait ce garçon.. s'il avait lu les signes, s'il avait su comprendre.. Mais pourtant Albus avait compris.. dès le début il avait su voir le danger potentiel qu'il représentait. Très tôt il avait détecté ces signes de cruauté qui caractérisaient encore aujourd'hui le seigneur des ténèbres. Mais Albus le savait, s'il devait venir à rencontrer un nouveau Tom.. s'il revoyait en un de ses élèves les signes qui l'avaient déjà inquiété chez Voldemort.. Il ne ferait rien. Il ne l'empêcherait pas de venir à Poudlard ou d'apprendre. Dumbledore avait trop confiance en la nature humaine pour penser que quiconque soit réellement incapable de changer et d'éprouver des remords. Lui plus que quinconque connaissait la valeur d'une vie humaine, et jamais il n'aurait pu se résoudre à ruiner la vie d'un élève sans lui laisser une chance de changer..

Une fois dans son bureau, Dumbledore s'assit en face du jeune vert et argent mais resta parfaitement silencieux. Il se contentait de le fixer, sans montrer le moindre signe d'émotion ou de fatigue. Il n'était pas là pour sermonner le jeune homme ou lui infliger une punition quelconque.. Si Dumbledore devait s'adresser à un élève en tort, ce serait uniquement dans le but de lui apprendre.. Si chaque être humain était différent, Dumbledore comprenait que l'impatience et le stress qui pesaient sur le jeune homme finiraient par avoir raison de son obstination à se taire. Il attendait certainement que le directeur commence à lui passer un savon.. mais ça Dumbledore n'en avait aucune intention. D'ailleurs cette situation le fascinait, il aimait le silence, le calme et d'ailleurs il n'avait pas besoin que son interlocuteur parle, il savait lire les gens, les comprendre car il avait tout vécu, il avait compris depuis longtemps le sens de la souffrance, et même si elle pouvait apparaitre de plusieurs façons, c'était toujours elle qui, enfouie dans nos coeurs, nous forçait à faire des choses complètement folles.. Albus ne voulait pas blamer ce jeune garçon, il savait qu'il avait des raisons qui le poussaient à mal se comporter.. Mais cependant, il s'était juré il y a bien longtemps déjà de ne plus laisser personne faire du mal aux gens qu'il devait protéger.. Il ne pouvait pas permettre au jeune vert et argent de torturer ses élèves..

« Que voulez-vous, monsieur ? »

Enfin le jeune homme avait pris la parole, il essayait lui aussi de se monter parfaitement calme et même si les traits de son visage étaient convaincants, ses yeux le trahissaient encore. La lueur de fierté qui y luisait en disait long sur le jeune homme. Il savait très bien ce qu'il faisait ici, tous deux le savaient et son air innocent ne trompait pas le directeur. Mais Albus ne voulait pas brusquer le jeune homme ni même lui faire avouer ses fautes en espérant lui inspirer des remords. Dumbledore avait compris que le jeune homme était fier de ce qu'il faisait, lui parler de la souffrance qu'il causait aurait été plus qu'inutile. Non Dumbledore opta pour le type de réponse qu'il aimait le plus : la semi-réponse. Une phrase qui répondait à une question sans y répondre réellement.

- Je suis Professeur, je veux que tu apprennes..

Voilà la discussion bien avancée n'est-ce pas ? Même si Dumbledore savait que chacun réagissait différement, il avait pu assez souvent observé qu'un élève légèrement sous pression et qui n'obtient pas de réponse claire avait tendance à se laisser emporter par la colère ou la curiosité. Car à vrai dire sa phrase n'avait aucun sens dans le contexte actuel.. Affirmer un fait sans en expliquer le sens ne voulait rien dire, mais justement Dumbledore ne s'attendait pas à ce que le jeune homme comprenne ce qu'il avait en tête.. Il espérait juste le faire réagir, l'obliger à se montrer rien qu'un peu, sans même s'en rendre compte..

L’ambiance qui régnait dans le bureau du directeur semblait sortir de l’imaginaire, ou disons plutôt qu’elle contrastait avec la sombre présence des couloirs, ou encore de la salle commune des Serpentards. Dans l’antre du fan de glucosé, ce vieux sorcier gâteau qui semble toujours savoir tout sur tout le monde, Cassandre se sentait un peu….tâche. Trop chaleureux ? Il ne saurait exactement décrire ce qui le dérangeait, mais quelque chose le rendait mal à l’aise en ces lieux… Quant à savoir quoi, ça c’est une autre paire de manche ! Les bras croisés derrière son dos, le dos droit, l’étudiant patientait, comme toujours avec les adultes. A vrai dire, il n’était pas le genre d’adolescent impatient, qui ne tient pas en place. La patience, il la connaît, pour autant qu’on ne l’énerve pas entretemps, et disons que Bubus serait tout à fait capable de détruire cette patience par des paroles ou une attitude totalement chelou, c’est bien son genre ! Depuis qu’il avait croisé le directeur dans les couloirs, l’esprit du jeune homme baignait dans la méfiance à son égard. Il glissa ses deux billes d’azur vers la gauche et aperçut, perché de toute sa splendeur sur un bâton, un phénix. Le fameux animal de Dumbledore, dont tout le monde avait déjà eût vent, mais qui pour Cass’ apparaît pour la première fois devant ses yeux. Euh, on n’est pas un peu hors sujet là ?

- Je suis Professeur, je veux que tu apprennes…

Gné?? Les sourcils soudain arqués, le regard interrogatif et perplexe, Cassandre eût du mal à comprendre les paroles réelles du directeur. Euh…qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Et c’est quoi le gros rapport choucroute ? Non, sincèrement, même avec sa logique imparable, le Serpentard avait bien du mal à comprendre la raison de telles paroles. Est-ce que le vieux se moquait de lui ? A cette pensée, sa mâchoire se crispa, laissant la forme des os se dévoiler sous la chair en dessous des joues. Il voulait qu’il apprenne….mais qu’il apprenne quoi ? Troublé qu’il était notre petit Cassandre, et pourtant, il s’était préparé à faire face à des phrases étranges de la part de son interlocuteur. Que répondre maintenant ? Il n’avait vraiment pas envie de s’éterniser ici !

Ses prunelles céruléennes scrutèrent curieusement le vieillard, la bouche tordue en un pâle rictus, pour y déceler une quelconque lueur indicatrice, un indice qui révélerait les intentions réelles de son aîné. Rien, nothing, nada ! Que dalle ! Piqué au vif, Cassandre sentit sa patience si réputé chez lui se morceler en un clin d’œil, même si son visage restait stoïque d’apparence. Une fine pulsion fit trembler le haut de sa lèvre, un tressaillement discret, presque invisible, et qui pourtant indiquait la nervosité du plus jeune. Dumbledore, ce sale vieillard, savait faire ressortir les défauts des gens par la simple banalité de son comportement, ça c’est certain ! Salazar tout puissant lui vienne en aide et le débarrasse de ce directeur pour en mettre un moins bizarre ! Le silence qui venait de s’installer dans la pièce semblait être devenu un tantinet insupportable ! Allez, lance toi mon petit Cass’ ! N’aies pas peur d’affronter ce méchant loup….même si d’habitude c’est toi qui est dans la peau du prédateur…come on !

« Je vous demande pardon ? Apprendre… ? Mais apprendre quoi ? »

Ah, question pertinente ! Et sur ce coup-là, Cassandre espérait recevoir une réponse concrète et non pas des phrases ambigües qui n’avaient ni queue ni tête ! Il aurait espéré pouvoir répondre à des questions du genre ; ‘pourquoi es-tu tâché de sang’, ‘pourquoi te promenais tu dans les couloirs après le couvre feu’, mais à vrai dire, il est vrai que ce genre de question ne collait pas avec la personnalité de ce sorcier dît « sage ». Mais que savait-il vraiment de sa personnalité ? A part qu’il est pourvue d’une certaine sagesse entre autre, qu’il perce facilement les gens et qu’il adore les bonbons au citron….Cassandre n’avait aucune idée de qui était vraiment ce sorcier du troisième âge. Ou peut-être n’avait-il jamais eût envie de savoir !

« Si vous m’avez fait venir ici pour que j’apprenne quelque chose, vous auriez pût le faire demain non ? Là je suis un peu fatigué… »

Soupira t’il avec malice et ironie, ajouté à cela un semblant de fatigue et d’ennui. Comme toujours, notre audacieux Serpentard était culotté dans ses paroles. Sûrement les effets secondaires de sa petite partie de loisir une vingtaine de minutes auparavant. Son petit côté malicieux faisait peu à peu surface, mais il faudrait qu’il la tienne en laisse avec prudence car un pas en trop et Salazar sait ce qui pourrait se passer. Le retenir encore plus longtemps dans ce maudit bureau ? Pitié, c’est à éviter !

Albus savait depuis longtemps déjà qu'agresser un élève en le confrontant à ce qu'il avait fait ne servait à rien. Si l'élève avait honte il se renfermerait sur lui même pour se protéger, et s'il en était fier, lui faire admettre puis le punir ne changerait rien.. Non Dumbledore savait bien que le seul moyen de pouvoir espérer faire changer quelqu'un comme le jeune Cassandre était de le déstabiliser. Les élèves s'attendaient tellement à être convoqués pour être punis que le ton calme du directeur les effrayait parfois plus que les hurlements du professeur McGonagall. Dumbledore possédait une arme très efficace lorsqu'il voulait déstabiliser quelqu'un : l'effet de surprise. Albus pouvait tourner une discussion de manière si inattendue que personne ne pouvait prévoir ce qu'il allait dire ou faire. Et comme c'était le cas en ce moment même, la plupart du temps ses paroles ne laissaient pas de glace ses interlocuteurs.

En effet, la réponse de Dumbledore avait au moins eut le mérite de faire légèrement réagir le jeune vert et argent. Ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet de la surprise, et cette fois Albus pouvait le lire, son émotion n'était pas feinte. Il fallait avouer que ce n'était pas du tout ce qu'on aurait pu attendre de la part d'un directeur d'école qui vient de trouver un élève taché de sang dans les couloirs. Malheureusement pour Cassandre, Albus n'était pas un directeur comme les autres, il était réellement atypique dans sa manière de voir l'éducation et dans sa façon de voir ses élèves. Quand certains auraient pu voir le châtiment comme le meilleur moyen d'inculquer aux étudiants les notions de bien et de mal, Albus n'était pas assez naïf pour croire que le jeune Val D'oise en face de lui n'en était pas déjà conscient. C'était là tout le problème, le dilemme de tout être humain sur terre.. On avait beau connaître la limite entre le bien et le mal, on ne choisissait pas toujours le bien.. car ce qui semble bon pour nous n'est presque jamais en accord avec ce qui est réellement bon. La douleur, la peur, même l'amour pouvaient nous forcer à choisir ce qui était facile plutôt que ce qui était juste.. Le choix était très dur, Albus le savait, il avait fait la même erreur que le jeune homme bien des années auparavant.. Et maintenant ses erreurs passées venaient le hanter sans relâche.. Il pouvait encore faire changer le jeune homme en face de lui.. Il n'était pas trop tard, et si Albus n'avait pas pu changer Tom Jedusor, aujourd'hui il ferait tout pour empêcher le vert et argent de faire du mal à ses élèves..

Albus comprenait sans doute mieux que quiconque que le choix entre le bien et le mal était le plus difficile à prendre.. Le mal nous attire parfois car il peut nous apporter le réconfort que l'on cherche dans la vengeance ou le pouvoir qu'il nous donne sur autrui. Mais tous ses sentiments ne nous soigneront jamais de la peine qu'on éprouve, et du mal qui nous a été fait. S'ils nous donnent une impression de soulagement, elle n'est que temporaire.. et le retour a la réalité fait infiniment plus mal.. Le jeune vert et argent devait apprendre que nos actes ne restaient jamais impunis.. mais que sa punition, il ne devrait pas la recevoir du directeur.. mais de lui même. Lorsqu'enfin il comprendrait que ses actes avaient des conséquences sur ses victimes.. peut-être qu'il comprendrait qu'il les condamnait à la même souffrance, au même supplice dont il était victime. Mais pour l'instant, Cassandre semblait observer le phénix d'Albus.. celui ci venait de renaître, il était sublime, majestueux, mais tout ceci n'était qu'une apparence évidemment..

- C'est mon phénix, Fumseck. C'est un animal remarquable, il possède le pouvoir de renaître de ses cendres, lui n'aura jamais à réellement souffrir du mal qu'on lui fait.. à chaque nouvelle vie, une nouvelle chance lui est donnée..

Dumbledore savait que si le jeune homme avait aujourd'hui besoin de torturer des élèves, ce n'était pas par cruauté pure et simple. Personne ne naît dans le but de détruire ses semblables. Le jeune homme avait une autre raison, plus profonde et plus intime certainement, mais ce n'était pas au directeur de l'obliger à lui expliquer. Chacun agit en fonction de son histoire propre et de ses blessures.. Peu importe à vrai dire de quoi on a souffert, on en ressort tous avec un besoin de vengeance.. Après chacun peut choisir s'il est assez fort pour lutter contre le désir que son bourreau lui a imprimé..

C'est peut-être pour cela qu'Albus lui parlait de Fumseck.. Il savait ce que c'était de vouloir effacer le passé, de faire comme ci rien n'avait de conséquences, mais l'humain n'avait pas le pouvoir de renaître de ses cendres et de tout recommencer à zéro.. On avançait, on essayait de vivre avec nos démons et on mourrait. Mais rien ne justifiait le mal qu'on pouvait infliger aux autres par pur désir de revanche ou de domination..

» [Flash Back] Rencontre [Aena Imoen]
» Flash Back : Dernier match, dernier fois qu'on se voit (Fe : Eryn)
» Night potion
» X-men Come Back
» Watch your back !

[FLASH BACK] In the middle of the night [PV Bubus]

[FLASH BACK] In the middle of the night [PV Bubus]

Sujets similaires

Sujets similaires