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 Les aléas du hasard... (fe)

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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Jeu 4 Mar - 13:33

Reptation infernale! Écorché de partout, Michael suivait le mouvement en pestant de plus belle, ce qui lui valût quelques récriminations de la part de sa future femme. Il lui sembla tarder des heures à arriver à destination et c'est avec un soulagement évident qu'il s'éjecta du conduit.
Alix distribua des fioles et donna les instructions pertinentes. Un jeu d'enfant: verser la composition volatile dans les pompes, la laisser faire son effet, aller chercher les enfants et filer de là le plus vite possible. Sauf que cette machinerie futuriste résultait assez étrange, Max et lui mirent un moment à trouver un sas adéquat pour y vider leurs fioles. Les commentaires de l'allemand le faisaient presque rire, Max s'arrangeait toujours pour dérider l'ambiance mais ces dames ne semblaient pas d'humeur pour cela.

Alix, érigée comme le chef de l'expédition ne lambinait pas en chemin. Il pouvait reconnaitre la froide mangemorte, froide et efficiente capable d'affronter les imprévus sans perdre son sang froid. Il fallait dire que la jeune Mrs. Von Falkenberg la secondait à merveille.

L'apparition de cinq guerrières à la mine pas commode freina quelque peu leur élan libertaire mais encore cette fois Alix garda la tête froide et se contenta de nouer autour de bouche et nez le mouchoir imbibé qui leur permettrait de respirer sans avoir à subir les effets de l'air vicié de somnifère. Tous l'imitèrent vite fait.


La chef des guerrières ne fut pas longue à comprendre leurs intentions:

L’air ! Vous avez contaminé l’air ? Nous allons tous crever. Vous aller le payer. Appolonia, purge le système ! Androméda coupe la ventilation. Quand à vous...

*Plein dans le mille, madame!*

Un trident fila à belle allure dans l'intention d'embrocher Max comme à un merlan mais quatre sorciers qui en avaient marre ne se laissaient pas faire si facilement. L'arme détournée on assista au réjouissant spectacle de voir tomber une à une ces guerrières en proie d'un profond sommeil.

Si on activait la ventilation… les essences circuleraient plus vite, non ?

Très raisonnable assertion. Michael ne fut pas long à accélérer le processus et on put, en tout calme, prendre le chemin qui les mènerait vers les enfants. Décidément plus à l'aise que dans le conduit infernal, les deux hommes prirent la tête de la petite colonne même si Alix protesta.

Je sais que c'est toi la seule à connaitre le chemin mais ne t'en fais pas, ma chérie, j'entends très bien tes indications même si tu es derrière moi!

Mesure purement préventive puisque toute personne qu'ils trouvèrent en route ronflait paisiblement. Sans se perdre dans les vastes couloirs, ils montèrent aux niveau supérieurs sans encombres, Alix indiquant le chemin ils ne furent pas longs à arriver à destination.

La nursery était un havre de paix. Comme on pouvait le prévoir, les enfants dormaient eux aussi sous les effets de la composition de Miss Blackstorm. Michael eut le cœur serré en réalisant ce qu'avait dû endurer ses fils, mis à l'écart et sans grand confort, les deux gamins avaient dû se sentir perdus et affolés. Les deux petites avaient eu droit à bien plus d'égards. Mais le moment n'était pas aux sentimentalismes. Eve se chargea du petit Kieran, Alix de sa Tanit, Max de Désirée et lui de son aîné, Lucas.

Au complet! Maintenant allons chercher le moyen de nous tirer d'ici.

Retournant sur leurs pas, toujours guidés par le plan des lieux effectué par Alix, ils progressaient vers celle des sorties qui semblait la plus indiquée. Michael et Max examinèrent d'un œil expert le mécanisme.

Ça correspond à ce qu'on trouve dans les sous-marins, une fois qu'on a enfilé l'attirail on passe là dedans, on ferme derrière nous, l'endroit s'emplit d'eau et une fois que la pression est égale à celle de l'extérieur le sas de sortie s'ouvre et on sort...sauf que là, je nous vois mal en faisant tout cela avec quatre enfants.

Max lui donna raison, les dames leur décochèrent un regard dubitatif mais Michael demeura inflexible.

On ne peut pas soumettre les enfants à un sortilège de tête en bulle, cela ne suffirait pas pour pallier la pression à cette profondeur et à moins que je me trompe, mesdames, vous n'êtes pas des professionnels de la plongée en profondeur.

Protestes.

Si on était seuls, nous quatre, on s'arrangerait. Tout ce dont on a besoin est là.

Il désigna le mur où s'alignaient les équipements de plongée que Max examinait de près.

Il doit avoir un autre moyen pour sortir d'ici. Je pense que ces gens montent périodiquement à la surface pour récupérer le butin des naufrages qu'ils provoquent, donc il doit exister une autre sorte de transport...Ces équipements prouvent qu'ils en ont besoin pour sortir mais la plupart sont faits pour la prospection du lit marin...

Force était de reconnaitre ce fait.

Vous, les filles, vous avez fait le tour des installations...On cherche un petit sous-marin ou quelque chose de semblable à une capsule de sauvetage...Oui, je sais Alix que tu n'en as jamais vu une...mais Eve et Max sûrement oui, au moins dans un film. Vous savez donc de quoi je parle!

On se mit donc en quête de l'engin voulu. Plus facile à dire qu'à faire. Les installations étaient vastes.

On peut tourner en rond encore longtemps. La seule solution je vois est aller réveiller Calypso et la forcer à nous donner ce que nous voulons, je ne pense pas qu'elle est immunisée contre la magie...l'Impero marche à tous les coups!

Solution qui ne fut pas pour enchanter ces dames qui lui coulèrent une œillade suspicieuse comme si elles pensaient qu'il tenait à prendre dûment congé de la belle aux cheveux pistache. Vainquant le réticence féminine, ils se rendirent aux appartements royaux.

Ils y arrivaient quand Lucas ouvrit les yeux et se mit à pleurnicher, affolé.


On aurait dû corser la dose, ma chérie...si Lucas se réveille le reste ne tardera pas à le faire! Calme toi, mon pote...on est bien...

Papa!

Ben oui...qui attendais tu, Neptune!?, il caressa la tête de son fils qui rassuré, se tut et s'accrocha énergiquement à son père.

Calypso dormait encore sous les effets conjoints de l'ambroisie et l'air contaminé. Sans aucune arrière pensée, Michael lui envoya un Revigor rageur qui ne tarda pas à la tirer de sa torpeur. Pendant un instant, elle resta là, à le regarder, sans rien comprendre.

Mais que...

Pas le temps aux longues explications, Calypso!

Et de lui pointer la baguette sous le nez.

Tu te doutes bien que je peux te faire beaucoup de mal si je veux alors, avant de te mettre à hurler, pense le deux fois. On veut sortir d'ici, avec nos enfants et toi, tu vas nous aider.

Jamais de la vie! Jamais vous ne quitterez Atlantia...jamais! Tu ne peux pas me quitter!!!

Désolé, ma belle, mais j'ai des engagements ailleurs! Impero! Et maintenant montre nous les capsules d'évacuation!

Pour alors, le palais entier revenait à la vie et ressemblait à une ruche bourdonnante. Nausicaa, hors d'elle, jaillit de ses appartements et resta d'une pièce en découvrant sa sœur escortée par les fugitifs. Ses cris ameutant la garde se laissèrent entendre le temps qu'on la réduise au silence. Merci un Impardonnable bien appliqué, elle ne put que se plier à leurs demandes et se joindre à la procession...

La liberté était proche...s'il 'y avait pas d'autres surprises!

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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Sam 6 Mar - 20:53

Ses compagnons semblaient croire qu’elle possédait toutes les ficelles. C’était loin d’être le cas, malheureusement. Son esprit analytique développé dans les situations extrêmes avait amené Alix à tirer certaines conclusions et à tenter le tout pour le tout. Preuve en fut qu’elle ignorait complètement le fonctionnement des pompes à air.

*Merlin ce que les hommes sont râleurs !*

Ça, elle le savait et le passage vers la machinerie le lui prouva. Là, elle dut s’en remettre au bon sens général mais elle ne s’attendait pas du tout à ce que les fameuses pompes soient alimentées par des algues inconnues. La réaction de celles-ci au mélange de sa composition la laissa pensive, l’alarme suivie de l’intrusion de guerrières aussi. Un réflexe de baguette empêcha Max de se faire embrocher, ouf !
Il ne fallait pas tarder à enfiler les protections destinées à empêcher de subir les effets du somnifère. La chose effectuée, les pistaches endormies, la voie était libre vers la nursery.
Naturellement, les hommes libérés de leur joug voulurent rattraper leurs frasques involontaires en menant le train :


Michael, pas par là. Laisse-moi…

Je sais que c'est toi la seule à connaitre le chemin mais ne t'en fais pas, ma chérie, j'entends très bien tes indications même si tu es derrière moi!

Alors tourne à gauche, siffla-t-elle énervée.

Il ne changerait donc jamais ? Encore et toujours il ne supportait pas d’être dirigé. Alix était lasse, crevée en fait. Que de nuits n’avait-elle pas passées à cogiter, surveiller, explorer avant de travailler telle une bête de somme en cuisine ou de confectionner des potions tandis que son futur se fatiguait de plus tendre façon… Aussi retint-t-elle sa vindicte, la tenant en réserve pour plus tard.
Le parcours orienté en seconde main leur fit croiser plusieurs femmes avachies sur place.


*Au moins mélange et protections fonctionnent.*

Le « jusqu’à quand » la tracassait. Impossible de tout prévoir dans de telles conditions nébuleuses.
Nulle opposition ne leur barra la route vers la nursery. Là, endormis comme leurs gardes, les enfants ne réagirent pas à leur doux enlèvement. Quand Max voulut s’emparer de Tanit, Alix l’avait presque mordu. Personne d’autre qu’elle ne pouvait s’occuper de son trésor. Chacun reçut son lot de marmot.


Au complet! Maintenant allons chercher le moyen de nous tirer d'ici.

Avec Eve, nous avons refait les plans avec les issues. Je pense que la plus accessible est celle située au niveau de la salle de réception. Allons-y.

La porte hermétiquement close fut franchie sous les directives des filles. Ils débouchèrent dans une sorte de sas que détailla Michael :


Ça correspond à ce qu'on trouve dans les sous-marins, une fois qu'on a enfilé l'attirail on passe là dedans, on ferme derrière nous, l'endroit s'emplit d'eau et une fois que la pression est égale à celle de l'extérieur le sas de sortie s'ouvre et on sort...sauf que là, je nous vois mal en faisant tout cela avec quatre enfants.

Misère, il avait raison. Impossible d’enfiler des combinaisons de plongée et de laisser les enfants avec de simples bulles d’air sur la tête. Quel imprévu !

à moins que je me trompe, mesdames, vous n'êtes pas des professionnels de la plongée en profondeur. On cherche un petit sous-marin ou quelque chose de semblable à une capsule de sauvetage…

Ne me prends pas pour une demeurée Michael. Je pige parfaitement le problème. Je ne pouvais pas deviner à quoi s’attendre, c’est clair. On doit sortir de là, c’est une porte, c’est tout ce que je sais. Quant à ton attirail…

La fatigue la rendait mauvaise, soit. Le temps pressait. N’ayant aucune idée du temps que mettraient leurs opposantes à se réveiller si De Brent avait dit « on y va » elle y serait allée, yeux fermés.
Chercher un genre de bulle pour remonter en sécurité leur demanda efforts et temps. Michael comprit-il l’urgence ?


La seule solution je vois est d’aller réveiller Calypso et la forcer à nous donner ce que nous voulons, je ne pense pas qu'elle est immunisée contre la magie...l'Impero marche à tous les coups

*Ben voyons… Pourquoi pas un baiser d’adieu tant qu’à faire ?*

Un coup d’œil à Eve lui prouva que cette dernière partageait ses doutes. Dans le fond, pourquoi pas ? Un gentil règlement de comptes ne lui déplaisant pas, on mit le cap vers les appartements royaux.
Durant le parcours, ce qui devait arriver se produisit : Lucas se réveilla dans le bras de son père.


*S’il reprend conscience maintenant, les autres ne tarderont pas à le faire…*

Revoir sa rivale raviva l’animosité de miss Blackstorm. Heureusement Michael se montra inflexible et lui appliqua un impero bien senti à son réveil malgré ses protestations.
Le groupe se dirigea à nouveau vers une issue. Les craintes se matérialisèrent avec l’audition de plusieurs ordres et plaintes. Au détour d’un couloir ce fut la jumelle de celle sous contrôle qui déboula :


Caly, qu’est-ce que tu fous ? Vous autres arrêtez-vous !

Tiens, la petite Eve se mettait de la partie. Qui aurait cru que cette gamine puisse figer l’autre reine d’un méchant sort…
Glaciale Alix donna ses directives :


Nous allons sortir tous ensemble. Pas d’entourloupe. Vous êtes nos hôtesses ou otages, comme vous voulez. Si vous tenez à la vie et à votre royaume, faites en sorte que nul ne nous barre la route.

Max surveilla sa dulcinée improvisée tandis que Calypso sous contrôle ouvrait la marche.
Contrairement à ce qu’elle avait présumé, la meilleure sortie n’était pas celle visée. Le cortège descendit de niveaux ce qui contraria un poil Alix.


*Si bas ? Ce n’est pas logique.*

Toutes celles rencontrées ne levèrent pas le trident. Tanit geignant légèrement dans ses bras, Alix la calma au mieux avant d’intervenir méchamment envers les reines:

Le sas supérieur aurait mieux convenu, j’en suis sûre. Arrêtez-vous !

Ses compagnons la regardèrent comme si une folie soudaine l’avait saisie. Elle se défendit :

L’Impero est un leurre pour elles. Elles sont en train de se ficher de notre poire. !

De beaux jurons suivirent. Alix fourra Tanit dans les bras de Michael et accrocha Calypso au collet qu’elle pourfendit de son regard bleu nuit obscurci de courroux :

Toi, olive ou pistache, écoute bien! J’avais dit pas d’entourloupe or là tu essayes de nous entuber joliment. Si les sorts impardonnables ne t’effleurent qu’à moitié, ceci marchera sans doute mieux.

Un direct au menton aplatit la face de la souveraine. Un uppercut du tonnerre de dieu coupa Calypso en deux.


Comment osez-vous ? tenta Nausicaa.

Mrs Von Falkenberg prit son pied en lui clouant le bec à sa façon.
Cette fois, les reines se plièrent aux injonctions. On remonta d’un palier, trouva la capsule souhaitée et s’installa.
Max et Michael comprirent rapidement le fonctionnement de l’engin. Sans remords on éjecta les souveraines et appuya sur le bouton de fermeture.


On remonte ma chérie. Du calme Lucas, tout va bien.

Vitesse ou pression ? Qu’est-ce qui foirait ? Alix eut l’impression qu’un étau lui serrait les tempes tandis que son estomac jouait au yo-yo. Tout s’obscurcit…
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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Mar 9 Mar - 13:05

Guerrières pas commodes KO après un vain essai de le transformer en brochette, Max était tout prêt à suivre le mouvement. Affublés de ces mouchoir sur bouche et nez qui leur donnaient des allures de brigands de grand chemin, le quatuor de fugitifs, après les manœuvres d'accélération des essences, se mit en route pour récupérer les enfants.

Max avançait sans s'occuper des états d'âme de Michael et Alix, l'un qui voulait prendre la tête de l'expédition et l'autre qui s'en agaçait, lui, avait d'autres préoccupations en tête, sa petite femme chérie ne semblait trop bien disposée à son égard, sans doute outrée de s'être fait tromper déjà au tout début de leur vie en commun. Mais enfin, le moment se prêtait mal à des discussions sur ce thème épineux, on verrait bien après.


Tout le monde dormait dans le coin et ce fut sans le moindre encombre qu'ils arrivèrent à la nursery. Comme il fallait s'y attendre, les enfants dormaient, eux aussi profondément. Son premier réflexe fut de prendre Tanit mais Alix faillit lui sauter dessus pour lui arracher les yeux, il dût se contenter de porter Désirée. Grognon, il suivit le reste jusqu'à un de ces fameuses sorties.

Sur place, il fallut se rendre à l'évidence que vider les lieux ne serait pas aussi aisé que prévu. Max laissa à De Brent le loisir des explications, n'ayant pas du tout envie d'en rajouter une couche il se contenta d'acquiescer...Tant pis si sa femme pensait qu'il n'avait pas d'idées brillantes.

On cherche un petit sous-marin ou quelque chose de semblable à une capsule de sauvetage...Oui, je sais Alix que tu n'en as jamais vu une...mais Eve et Max sûrement oui, au moins dans un film. Vous savez donc de quoi je parle!

Il s'en tirait pas mal avec la technologie moldue, cet ex-mangemort et Merlin sait quoi d'autre. Avec un soupir Max jeta un coup d'œil désolé aux alentour, incapable de dénicher un sous-marin ou une navette de sauvetage.
Encore là, il laissa Michael le loisir de donner des conseils. Aller chercher les reines pour les faire cracher au bassinet était une brillante idée mais si c'était lui qui disait cela, Eve se ferait un plaisir incommensurable de lui arracher la peau en lanières. Suffit de voir le regard que ces dames coulèrent à un De Brent imperméable aux suspicions d'autrui.


Chemin faisant, le fils aîné de Michael se réveilla. Mauvais signe, dans un moment on assisterait à l'éveil général et alors, l'affaire tournerait à l'aigre. Calypso fut la reine choisie. Pauvre âme, ouvrir l'œil et se trouver face à quatre hargneux en fugue sans aucune bonne intention envers elle. Bine entendu, elle rechigna un peu mais on lui envoya un Impero bien senti et il ne lui resta plus qu'à obéir sagement.

Guidés par Calypso, ils se mettaient en route quand ce fut au tour de Nausicaa d'entrer en scène.

Caly, qu’est-ce que tu fous ? Vous autres arrêtez-vous !

Sauf que les "autres" n'avaient aucune intention de s'arrêter là, avant que quiconque n'y songe, sa douce Eve avait pris l'affaire en charge et soumis Nausicaa à un Impero.

*Elle est plus dangereuse qu'elle en l'air, ta femme, mon vieux!*

Tiens, ils descendaient. Pourtant il aurait supposé que...

Le sas supérieur aurait mieux convenu, j’en suis sûre. Arrêtez-vous !

Juste ce qu'il allait dire, la suivante déclaration d'Alix donnait de quoi penser.

L’Impero est un leurre pour elles. Elles sont en train de se ficher de notre poire. !

Ne restait qu'à mettre en jeu le répertoire de jurons, ni lui ni Michael ne se voyaient en train de torturer les belles aux cheveux pistaches pour les faire passer aux aveux. Leurs respectives, elles, n'avait que faire de ces sursauts de conscience et passèrent à l'action de façon très efficace.

Désirée et Kieran gigotant comme des anguilles sur les bras, Max les calma comme il put, pour alors, opérant un changement de direction, le groupe allait vers le niveau supérieur. Leur bonheur s'y trouvait.


Génial...Navette standard de sauvetage. On n'aura pas de problèmes...Allez, embarquez vous, prends les petits, Eve, j'ai à faire.

Entre autres mettre les reines dehors et fermer le sas, avant de se préparer pour le départ.

Chacun à sa place, mettez les ceinturons de sécurité, la secousse risque d'être assez rude quand on sera éjectés à l'extérieur. Je ne pense pas que nous ayons des soucis, ce devrait être un voyage assez court.

*Sûr...si au moins on savait où diables on est et à quelle profondeur.*

Manettes et boutons actionnés dûment, le sas extérieur fut ouvert de façon automatique et ils se virent éjectés dans les profondeurs marines. Le spectacle découvert à la lumière émise par la navette était sidérant.

On est à une profondeur considérable, les espèces que nous croisons ne vivent qu'au dessous de mille mètres de profondeur, à croire, mes amis qu'on était vraiment dans les abysses, là!

Lui, qui avait fait de la plongée dans tous les océans du monde s'émerveillait franchement mais Eve et Alix ne semblaient pas du tout partager les plaisirs du voyage...surtout la dernière, qui soudain, plus pâle qu'un linceul lança un regard éperdu à son futur mari et s'évanouit sans plus. Max arriva a temps pour lui prendre Tanit des bras, laissant à Michael le souci de s'occuper de sa belle. Eve n'avait pas l'air trop gaillard non plus. Il prit place près d'elle et essaya de se montrer réconfortant...même si un certain malaise se laissait sentir.

C'est sans doute la pression...

Et voilà que tant qu'à faire tous se trouvaient plus ou moins mal. Les enfants pleuraient, Eve avait l'air affolée. Michael n'en menait pas large et lui sentait son crâne à point d'éclater.

Manquait que...

Le néant accueillit ses réflexions.

Ce fut la sensation du soleil tapant dur sur lui qui tira Max de son inconscience. Il ouvrit un œil puis l'autre et découvrit le ciel, d'un bleu splendide au dessus de sa tête. La surface. Ils avaient atteint la surface sans même s'en rendre compte.

Michael reprenait aussi ses esprits. Eve et Alix, pas encore, les enfants semblaient se reprendre plus vite.

Max prit une profonde inspiration, s'emplissant fin les poumons d'un air non traité aux algues.

D'étranges changements s'étaient opérés dans l'aspect de leur capsule sous-marine. Arrivée en surface, elle s'était ouverte comme une fleur au soleil et à présent, transformée en un espèce de radeau, voguait au gré des vagues. Il suffit un regard circulaire pour réaliser qu'il n'y avait que mer en vue...sauf si on tenait en compte ce petit point, au loin, qui semblait un voilier...juste à la ligne de l'horizon.


Magnifique...Il faut attirer son attention.

Bien sûr, après avoir fouillé la navette il fallut se rendre à l'évidence qu'il n'y avait rien de semblable à des fusées de détresse. Une fois ne faisant pas coutume, Max prit sa baguette et lança un sortilège d'alarme...qui pour les effets était un signal de détresse des plus réussis. Michael et lui se relayèrent pour en lancer autant que nécessaire...avec des bons résultats...

Il vire de cap...Eve, ma chérie, m'entends tu...un bateau vient vers nous.

Cela prit son petit bout de temps, jusqu'à voir le voilier clairement, fendant les vagues en leur direction.

Joli nom..Lady Nate...quelqu'un connait une Nate?

Et comment...
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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Ven 12 Mar - 3:11

Finalement ils purent enfin se débarrasser des pistaches. Ce ne fut pas aussi aisé que prévu car les reines tentèrent de se jouer d’eux en feignant d’obéir aux Imperium. En lancer un à celle qui avait osé lui prendre son mari pendant plusieurs jours lui procura une grande satisfaction même si, au bout du compte, leur casser la figure s’avéra plus porteur. Installés dans une capsule d’évacuation, les fuyards ne savaient pas trop à quoi s’attendre comme remontée. Elle fut terrible. Comment Max et Michael réussirent-ils à faire marcher cet engin inconnu la sidéra et son admiration pour son époux grandit encore quoiqu’elle mourût de trouille de se retrouver en bouillie une fois l’ascension lancée. Elle ne fut pas la seule à se sentir très mal rapidement. Alix subit la première les effets curieux du changement de pression à moins que ce ne soit autre chose qui la fasse tomber dans les vapes. Le fait est que tous verdirent gentiment. Kieran et Désirée braillèrent copieusement tandis que Lucas, honteux, avait des haut-le-cœur.
Tous sombrèrent bientôt dans un état comateux si bien qu’aucun d’eux ne sut au juste comment ils se retrouvèrent dans une sorte de radeau perdu au milieu des flots.
Un doux soleil réchauffait sa peau, la brise marine lui flattant les narines Eve s’éveilla. Chacun reprit plus ou moins conscience bercé par une houle discrète. Se demandant à quoi était due cette pétarade qui agressait ses oreilles, Eve contempla de joyeuses gerbes d’étincelles rouges dans le ciel. Son Max et De Brent se relayaient dans des gesticulations folles pour attirer l’attention de…


Il vire de cap...Eve, ma chérie, m'entends-tu...un bateau vient vers nous.

Comment ne pas entendre ? Au moins avait-il eu un mot gentil à son attention. Un espoir immense l’envahit: ils s'en sortiraient. Bientôt on put lire le nom flambant à la proue de l’élégant voiler qui s’approchait :

Joli nom..Lady Nate...quelqu'un connait une Nate?

Son époux serait-il encore sous les effets d’une drogue quelconque ?
Tout en tentant de calmer le petit Kieran, Eve adressa un regard déçu à son mari:


Ta mémoire te ferait-elle défaut ? La seule que je connaisse est Natasha Sommersby, la femme de Davenport. On les a croisés en Australie au mariage d’Opal et Angel. C’est probablement Justin qui arrive.

Déjà Michael se dressait cherchant un filin, une passerelle à accrocher mais le gracieux bâtiment mouilla à distance. Son déplacement amena un déséquilibre assez effrayant qui l’obligea vite à se rasseoir. La manœuvre du Lady Nate était de rigueur. Un navire d’un tel tonnage ne pouvait aborder une frêle embarcation sans risquer d’écrabouiller ou de déporter dangereusement ses passagers. Bientôt un zodiac avança vers eux à vive allure. A son bord, deux hommes d’équipage qui aidèrent au transbordement délicat de tout ce beau monde passablement affaibli.
Monter sur le Lady Nate avec les enfants fut plus aisé que prévu. Penché sur le bastingage, le grand Davenport agitait joyeusement la main.
Une fois le quatre rescapés et leur marmaille à bord, De Brent eut droit à une étreinte émue de son ami qui le broya dans ses bras :


Loué soit Merlin ! Michael tu es vivant, vous êtes tous vivants.

Rayonnant, il embrassa la cantonade en expliquant :

Dès que j’ai entendu la nouvelle j’ai changé de cap. Avec un peu de… magie, je me suis mêlé aux recherches que ces cons arrêtèrent très vite. Je me suis obstiné et suis resté sur place. Je ne pouvais pas croire à ta mort Michael, à votre mort à tous…
Mais ne restons pas là. Qu’est-ce que tu as Alix ? Tu es verte…
Et bon dieu qu’est-ce qui est arrivé à vos cheveux, les filles ?


De Brent, épuisé, réclama un break qui fut accordé immédiatement. Commandant en tête, les couples furent acheminés vers les cabines. Tous trouvèrent de quoi se loger dans ce palace flottant. Couples d’un côté, enfants d’un autre, Eve s’affala sur son lit de cette mini suite :

J’ai l’impression que je vais dormir des siècles. Tu n’as pas idée de ce que nous avons dû supporter Alix et moi en bas alors que toi, tu… Mais on en parlera plus tard. Là, je croule.

Le sommeil la saisit quasi aussitôt ses paupières fermées.
Le siècle ne dura qu’une heure en fait. Eve se réveilla en sursaut, levant un bras au-dessus de sa tête en criant :


Pas le bâton !

Son geste se suspendit de surprise. Sous ses doigts, de longs cheveux soyeux jouaient.

Tu… Tu m’as rendu mes cheveux ?

Douloureux, émus, reconnaissantes et un poil vindicatifs les pleurs jaillirent :

Je devais être affreuse en chauve. Pas étonnant que tu aies préféré Pistache… Ouais c’est le nom qu’on leur a données Alix et moi. Tu n’y es pour rien, je le sais ; elles vous ont drogués. Ça m’a fait un mal de chien quand même lorsque je t’ai vu dans les bras de Nausicaa.

Il s’approcha, sourire contri, elle détourna son visage en se relevant :

J’ai besoin d’une douche… d’une longue. Non, tu ne viens pas.


Tour de clé, Eve s’aspergea à l’Ecossaise. Chaud, froid alternés, elle ne réfléchit pas trop.
Sitôt séchée, elle céda la place à son Max sans le regarder et poursuivit son habillage. Sa tunique laissée dans une poubelle, elle trouva de seyantes tenues dans la garde-robe, en choisit une qui s’ajusta seule à ses mesures. Max ne fut pas long à la rejoindre. La tension était perceptible, s’il voulut causer, elle lui tourna un dos gentiment dénudé.
Le salon ne fut pas difficile à trouver. En tête-à-tête Michael et son copain causaient. En retrait une femme inconnue les regardait, l’air perdu.


*C’est pas Nate… *

Justin se dressa, confus :

Eve, Max, je voici Samantha Forrester. Elle est ma vérificatrice fiscale. On était à bord quand l’annonce de votre disparition a couru le monde.


*Un contrôle fiscal sur un voilier ? ... ? À d’autres*


Nate est en voyage sur le Queen Mary… ce sont les circonstances qui font que…

Pour s’empêtrer de la sorte Davenport ne devait pas avoir la conscience tranquille mais Eve s’en moquait. Elle le connaissait peu et ses problèmes ne l’intéressaient nullement.

Voulez-vous un verre ? Demandez ce que vous voulez.

L’ex-miss Adams ne goûtait pas l’alcool qui ravageait son esprit. Encore marquée par son expérience antérieure, elle ironisa :

Si vous avez de l’ambroisie, j’aimerais y goûter. Certains aiment ça.

Regard sournois envers son époux ? Tant pis.
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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Lun 15 Mar - 1:44

Ruse ou pas, Calypso et Nausicaa avaient bien fini par leur montrer le bon chemin à suivre. Une fois tout ce beau monde installé dans la navette de sauvetage, le reste fut d’une simplicité réjouissante.
Max et lui ne furent pas longs à comprendre comment manier la technologie à bord et instants plus tard ils étaient éjectés vers l’extérieur. Il concorda avec l’allemand sur le fait de se trouver à grande profondeur mais leur échange de suppositions ne sembla intéresser personne d’autre qu’eux. Les enfants étaient énervés et pleurnichaient, Lucas se trouva mal mais il n’était pas le seul. Alix, son Alix avait joliment verdi et s’effondrait sans un mot, à peine s’il eut le temps de la retenir alors que Max récupérait sa fille.


Alix…Alix, ma douce…

Il eut beau lui tapoter les joues, rien n’y fit, elle était bel et bien évanouie. Pour comble de maux, le malaise sembla atteindre tout le monde et un à un, tous finirent dans les vapes.

Reprendre ses esprits et se retrouver en surface lui fit oublier la totalité de ses problèmes. Max était aussi éveillé. La navette avait subi d’étonnantes mutations et offrait maintenant l’aspect d’un radeau assez confortable. A peine s’ils eurent le temps de se préoccuper un peu des enfants qui éveillés à leur tour ne trouvèrent rien de mieux qu’à se mettre à pleurer en concert.

Je sais, vous avez faim et soif…Maman est out mais on va s’arranger d’ici un moment !

Comme quoi, il voulait se rassurer lui-même. En fouillant un peu il finit pas trouver des récipients avec de l’eau , suspicieux, il y goûta, admettant que c’était exactement de quoi cela avait l’allure. Il fit boire les petits et les calma à la comme on put alors que Max se mettait à hurler comme un fou qu’il y avait un bateau en vue et commençait à faire des signaux de détresse à l’aide de sa baguette. Eve reprenait ses esprits, Alix pas encore, de quoi se faire assez de bile.

Occupe toi des petits, Eve…Essaye de faire boire un peu d’eau à Alix…Je vais aider ton mari avec les signaux !

Ainsi fut fait et peu après ils purent voir que le voilier lointain mettait effectivement le cap en leur direction. Laissant à Max la direction des opérations, il retourna auprès de sa belle qui revenait peu à peu à elle.

Tout va bien, mon amour…on vient nous chercher !

Il caressa sa tête chauve et y déposa un baiser en se promettant de lui rendre sa splendide chevelure une fois qu’il aurait récupéré assez de forces pour réussir convenablement un sortilège.

Comment te sens-tu ? Tu veux un peu d’eau !?

Il approcha le récipient à ses lèvres et la soutint pendant qu’elle buvait avidement.

Tout doux, ma belle…Dans un moment je pense que nous serons mieux installés.

Le voilier approchait, fendant les vagues les vagues majestueusement. Bientôt il fut assez proche pour qu’on puisse reconnaitre son nom.

Le Lady Nate...Sacré Justin !

Michael en aurait pleuré de gratitude.

Peu après, un zodiac venait les chercher et les transportait vers le voilier. Penché sur bastingage Justin Davenport semblait absolument ravi de les voir.

Loué soit Merlin ! Michael tu es vivant, vous êtes tous vivants.

Une accolade d’ours rejoignit les deux amis.

Tu vois bien…même si cette fois, j’ai cru que c’était la bonne. Par quel miracle es tu ici, Justin ?

Dès que j’ai entendu la nouvelle j’ai changé de cap. Avec un peu de… magie, je me suis mêlé aux recherches que ces cons arrêtèrent très vite. Je me suis obstiné et suis resté sur place.

Tu as changé de cap ? Je ne savais pas que tu avais projeté voyager…mais tant mieux, encore une fois je te dois notre salut.

Je ne pouvais pas croire à ta mort Michael, à votre mort à tous…

Encore une chance que tu sois si têtu !

Mais voilà que Justin se trouvait l’esprit de faire une de ces remarques qui lui gagnaient toujours la sympathie de son entourage.

Qu’est-ce que tu as Alix ? Tu es verte…Et bon dieu qu’est-ce qui est arrivé à vos cheveux, les filles ?

C’est une longue histoire, mon vieux, on te la racontera plus tard…maintenant on serait tous vraiment…

MAîTRE !!!!

Il aurait reconnue cette voix aigue n’importe où. Bikita arrivait à toute vitesse et manquait de peu pour lui sauter au cou en pleurant de bonheur. Elle s’accrocha à ses jambes.

Mon maître…oh mon maître…Bikita a eu si peur…quand elle s’est réveillée sur la plage, seule avec Lormar et Miss McPherson !

Tout va bien, Bikita...on est tous vivants et en bonne santé…ou presque.

Elle le lâcha pour aller s’occuper des enfants et les emmener à leurs quartiers. Justin comprenant que le moment n’était pas à se raconter des histoires tint à les guider personnellement vers leurs cabines.

Ce Justin n’a pas perdu le sens du splendide…Tu as l’air à bout, mon amour, viens…allonge toi, tu as besoin de repos…

Le grand et très confortable lit les accueillit. Avec un soupir d’aise, Michael serra l’amour de sa vie dans ses bras et la regarda s’endormir paisiblement. Il resta un long moment à la contempler en bénissant sa chance puis sortant sa baguette, pointa sa tête et formula un sortilège, bientôt les soyeuses boucles brunes qu’il aimait tant ornaient à nouveau son joli crâne.

Alix allait sans doute dormir encore quelques heures alors, il finit par se lever et après une douche rapide et des vêtements frais, il quitta la cabine et se mit à la recherche de son copain.

Justin se trouvait au salon et chose étonnante, n’était pas seul, une merveilleuse créature blonde, que Michael ne connaissait de nulle part, était là avec lui. Mine de rien, il chercha Nate des yeux mais fallut se rendre à l’évidence que Mrs. Davenport n’était pas dans les alentours.

Tu as meilleure mine, Michael…

Ben, je n’avais rien qui ne pouvait s’arranger avec une douche et un demi litre d’eau…Alix dort, la pauvre était claquée. Diables, Justin, tu les oublies, te bonnes manières !

Un beau sourire aux lèvres il avança vers l’inconnue en tendant la main.

Michael De Brent, mademoiselle…

Forrester. Samantha Forrester.

Elle était tout simplement à croquer mais remisant ces pensées peu louables chez un homme qui pense se marier en peu de temps, il préféra se tourner vers son copain et lui adresser un regard interrogateur.

Sam…euh…miss Forrester est ma vérificatrice fiscale…Tu sais le département du Trésor…

Je sais ce qu’est une vérificatrice fiscale, mon vieux, sauf que j’ignorais que le fisc employait de si belles femmes. Si vous voulez réviser mes finances, Miss Forrester, mes livres sont à votre disposition.

La jolie blonde eut le charme de rosir mais le regard aigu que lui lança Justin mit fin à ce déploiement de charme. Très intuitive, Miss Forrester préféra les laisser en tête à tête et alla regarder les poissons volants.

Où diables es Nate ?

Nate ?

Bon sang, oui…ta femme ! Hey, dis donc, mon vieux, qu’est ce que tu as ?...Tu as un petit air obnubilé qui ne dit rien de bon…Où est ta femme ?

Sur le Queen Mary 2.

Michael le regarda comme s’il était tombé sur la tête.

Pardon…et que fiche ta femme sur le QM2 et toi ici avec cette blonde époustouflante ? Je vais me servir quelque chose à boire…me fiche de l’heure…

Euh…c’est pas ce que tu penses…

Il dévisagea son ami avec un sourire apitoyé.

Et qu’est ce que je suis supposé de penser ? Ma foi, tu fais bien de t’en douter…Toi et…

Justin se gratta la nuque, comme chaque fois que quelque chose l’embarrassait terriblement. Michael lui fourra un verre dans la main, le fit s’asseoir et l’enjoignit de vider son sac sur l’heure. S’en suivit une confession et bonne et dûe forme sur les divers malheurs qui s’abattaient sur sa vie depuis un certain temps.

Franchement, mon pote, on peut pas dire que tu t’ennuies, toi…Suis désolé pour le bébé, je comprends que cela ait secoué Nate, surtout à voir la tête que tu as du tirer alors…Pas étonnant qu’elle ait voulu ficher le camp…mais de là à l’embarquer pour une croisière de trois moi, faut dire que tu es plus idiot que t’en as l’air…

Mais…pourquoi ?

Tu t’es donné le mal de bien regarder ta femme ? Pas la mère de tes filles…ta femme…Nate, la superbe rousse…une vraie bombe…

Je t’en prie, me dis pas que tu l’as reluquée toi ?

Je peux être un peu de tout, mon vieux, mais il y a une chose que je ne suis pas : Aveugle et pardon, mais là, ta Nate elle peut faire un malheur si l’envie lui en prend.

Voilà justement le problème…elle l’a fait, le malheur.

Hein ?

Et de parler d’un compagnon de voyage, genre ténébreux à souhait, qui semblerait il ne la lâchait plus d’une semelle, sans que la belle s’en plaigne le moins du monde.

Tu veux un sain conseil ?

Venant de toi, ce doit être terrible.

Cette remarque le fit rire de bon cœur. Justin n’aurait pas tort avec sa réputation de tombeur de ces dames qui n’était plus à faire, il passait mal comme conseiller pour couples avec des problèmes.

Il lui donnait quelques précieuses indications sur la meilleure façon d’agir quand Max et Eve se pointèrent. Les choses ne semblaient pas être trop brillantes entre ces deux là mais il ne s’en préoccupa pas, Alix venait d’arriver et même après le repos et un bain, elle n’avait pas l’air bien gaillarde.

Tu as une bien petite mine, ma chérie, viens, asseyons nous là…Tu veux boire quelque chose ? Ah bon, cela te répugne…Manger alors ?...Ça te donne des nausées…Génial, un peu de bouillon alors ?

Négative totale. Max et sa femme semblaient prêts à s’arracher les yeux. Justin s’occupait de sa blonde revenue de voir les poissons. Lui, il pensait…Au bout d’un moment opta pour emmener sa belle faire un tour sur le pont.

Si je ne me méprends pas à tout ce que tu viens de dire…Suis de l’idée qu’on devrait se marier sans délai.

Elle le regarda, prise de court par cette déclaration quelque peu arbitraire mais il l’embrassa, une et une autre fois, ravi, plus amoureux, si possible, que jamais.

Je suis très porté à croire, mon amour, que nous allons encore l’agrandir, la famille ! Ne fais pas cette tête…C’est la chose la plus merveilleuse du monde…Non…on ne dira rien à personne jusqu’en être sûrs…

Un moment plus tard, ils regagnaient le salon où l’ambiance était…dense alors en passant de large allèrent plutôt voir ce que devenaient les enfants.
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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Ven 19 Mar - 1:15

Que s’était-il passé ? Pourquoi avoir tourné de l’œil ? Alix n’était pas en état de réfléchir. La voix douce de Michael la berçait agréablement. Il n’y avait pas que ça d’ailleurs. Assez étonnée, la jeune femme constata qu’ils étaient tous sur une sorte de canot de sauvetage, perdus… en pleine mer.
Son fiancé semblait tracassé sur sa santé mais lui assura que ça allait aller mieux, tous étaient passés par là. Bientôt une certaine agitation régna à bord du canot, il semblait qu’une voile s’agitait dans le coin. Des étincelles jaillirent des baguettes afin de se faire repérer, ce qui ne manqua pas d’arriver. Le soulagement fut général et le transbordement délicat avec la marmaille s’opéra
.

*Ce Davenport…*

Qui d’autre que lui aurait été capable d’intervenir autant à point nommé ?
Qu’une telle amitié existe entre Michael et cet homme l’avait souvent troublée surtout quand ils étaient pourchassés par ses soins. Il n’y a pas si longtemps Justin la détestait encore pour ce qu’elle avait fait mais à présent il semblait lui avoir pardonné et une certaine entente régnait entre eux. Il s’étonna de voir des têtes chauves mais ne réclama pas d’explications préférant qu’ils s’installent confortablement avant tout. Pour du confort, ils en trouvèrent. Tout à bord du Lady Nate était luxueux. Elle qui n’avait connu qu’une rude paillasse en guise de couche depuis des jours jugea ce somptueux lit des plus divins. En d’autres circonstances, elle en aurait immédiatement profité pour renouer sa passion envers Michael mais là… A part dormir, rien ne la tentait. Son amour devrait attendre. Il le comprit très bien et la laissa se reposer.
Son réveil fut brutal. Une nausée immense lui vrilla les tripes au point qu’elle n’eut que le temps de courir aux toilettes y déverser le misérable contenu de son estomac : de l’eau.


*T’as décidément choppé une saloperie.*

En se redressant, elle se rinça la bouche et jeta machinalement un oeil au miroir du lavabo. Des larmes de reconnaissances perlèrent : il lui avait rendu ses cheveux. Elle n’y pensait même plus.
Cette tendre attention en disait long sur les sentiments qui les unissaient. Très émue, Alix se fit couler un bain qu’elle prolongea à satiété. C’était fini, le cauchemar était fini. L’âme plus en paix, elle s’abstint de penser à la jalousie qui l’avait saisie en voyant son Michael dans les bras d’une autre.


*Peut-on changer à ce point ?*

N’empêche qu’elle pardonnerait très facilement. ces frasques involontaires Les placards de la cabine recelaient bien des trésors vestimentaires, de quoi combler n’importe quelle passagère. Un ensemble simple l’agréa mais malgré le délice d’échanger sa tunique d’esclave par de la soie, un malaise persistait.

*Mais qu’est-ce que j’ai ?*

A cette question suivait une autre : où était Michael ?

*Probablement en train de raconter nos aventures à son copain.*

Son sens de l’orientation la mena droit au salon. Une belle réunion s’y tenait. Eve et Max arboraient une drôle de tête, la sienne aussi devait l’être vu l’empressement de son futur époux en son endroit :

Tu as une bien petite mine, ma chérie, viens, asseyons nous là…Tu veux boire quelque chose ?

Elle secoua la nuque, avec une moue dégoutée.

Ah bon, cela te répugne…Manger alors ?...


Un haut-le-cœur fut significatif.

Ça te donne des nausées…Génial, un peu de bouillon alors ?

Rien, n’insiste pas. Suis patraque… Je fais une indigestion de poisson. *Tu parles… avec les portions minables servies…*

Une petite idée germait quant à son état, elle la relégua vite au placard. Attentif, Michael décida qu’un peu d’air lui ferait du bien. En sortant, ils croisèrent une blonde aussi BCBG qu’étrangère :

*Il y aurait du neuf chez les Davenport ? Pas le style de Justin, ça !*

Que lui importait qu’il ait pris une maîtresse ou pas, cela ne la regardait en rien.
Respirer autre chose qu’une atmosphère confinée lui redonna quelques couleurs. Son doux compagnon arrêta leur balade sur le pont et lui déballa son état d’esprit la concernant:


Si je ne me méprends pas à tout ce que tu viens de dire…Suis de l’idée qu’on devrait se marier sans délai.


Quoi ? Ben… si je calcule bien mais c’est difficile car j’ignore combien de temps on est restés vraiment en bas, on devrait se marier la semaine prochaine. C’est assez court quand même. Qu’est-ce qui te…

Il la chavirait de baisers, gais, heureux :

Je suis très porté à croire, mon amour, que nous allons encore l’agrandir, la famille !

Pan ! La vérité lui sauta aux yeux, elle sentit le sang se retirer de son visage :

Ne fais pas cette tête…C’est la chose la plus merveilleuse du monde…(Elle secouait la tête, prête à pleurer, de joie crut-il) Non…on ne dira rien à personne jusqu’en être sûrs…

Taisant ses pensées, ne désirant pas troubler l’esprit joyeux de son fiancé, ils rentrèrent à l’intérieur et, vu l’ambiance, s’écartèrent des autres en cherchant la marmaille. Tous se portaient au mieux. Bikita avait fait des merveilles en les pomponnant. Elle râlait aussi un peu :

Les demoiselles sont en forme. Les gamins par contre sont sous-alimentés, et Lucas à des croûtes suspectes.

Ce n’est rien, elles partiront avec un savon spécial. Je vais en fabriquer dès que j’aurai mes ingrédients. Double leurs rations, ils iront vite très bien. Je m’occupe de te les fournir.

Retour vers les adultes. Davenport avait disparu laissant Eve et Max dans un tête-à-tête houleux.
Ne voulant se mêler de rien, Alix entreprit de visiter la cuisine. Comme espéré, le frigidaire regorgeait de bonnes choses. Bonnes… ? Pour quelqu’un n’ayant pas l’estomac à l’envers. Faisant fi de ses nausées, elle sélectionna des produits énergétiques qu’elle prépara d’un coup de baguette avant de les expédier à l’elfe.
Justin avait une bien étrange mine quand il se représenta un bon moment plus tard pour leur annoncer son brusque départ. Ils rentraient à bon port, selon ses dires au moins.
Un peu perplexes, tous se regardèrent mitigés. On se débrouilla sans gros problème pour le ravitaillement. Eve et elle ayant trimé des heures en cuisine aquatique s’adaptèrent aisément. Max et Michael conversaient, elles trimaient…


Tu ne trouves pas qu’on les gâte trop, ces pachas ? murmura Miss Blackstorm.

Une connivence spéciale était née dans les abysses. Fallait pas être devineresse pour capter que la jeune Mrs Von Falkenberg n’encaissait pas trop bien d’avoir vu son frais époux s’adonner à l’adultère avec ardeur :

Ils ne l’ont pas voulu, Eve. C’est cela seul qui importe. Ils y étaient contraints tout comme nous étions réduites au mutisme et brimades. Mon seul conseil : oublie.

Néanmoins leur très légère vengeance les fit rire sous cape. Les oeufs furent cramés, le bœuf quasi cru, ta tête des conjoints valait de l’or. Personne ne tint rancune à personne et assez joyeux après cette escarmouche culinaire, ils regagnèrent leur cabine respective.
Alix n’avait toujours rien avalé mais ne se plaignait de rien. Il allait l’interroger, ça ne pouvait manquer. Tout en revêtant un déshabillé satiné, elle biaisa d’entrée :


Qu’est-ce qui arrive à ton copain ? Pour qu’il t’abandonne ainsi, il a des problèmes avec Nate ? Elle le trompe ? Note qu’elle a raison… rarement vu un mec aussi recto. Je parierais qu’elle a juste voulu le faire danser sur un autre air, à sa façon. Peut-être que lui aussi se prenait du bon temps quoique le connaissant, j’en doute.

Michael lui révéla ce qu’il savait mais n’était pas dupe une seconde. Très câlin, sans trop pousser le bouchon, il revint doucement mais sûrement sur leur sujet de préoccupation. Il avait toujours vu en Alix une femme carrée, décidant de tout, sûre d’elle. Là, il découvrit une autre facette : celle qui doutait.

Si je suis contente ?... Je ne sais pas comment te dire ce que je ressens. Je ne m’y attendais pas, c’est clair. Qu’est-ce que tu imagines ? Que je veuille faire comme avec Tanit ? Ça n’a rien à voir quoique… peut-être… Non, non, je ne veux pas m’en débarrasser, ce n’est pas ça.

Elle le repoussa gentiment, le gratifiant d’un regard enamouré :

S’il y a bien un bébé désiré ce serait celui-là. Celui de TOI, celui de nous. Avec Max, je savais que ça ne collerait pas. Pas à cause de lui mais à cause de moi. Je t’aimais trop, sans même me souvenir de toi. Je n’étais pas prête pour Tanit. Je n’en voulais pas. Puis… Mais qu’importe. Je veux ce bébé qui s’annonce comme jamais je n’ai désiré un gosse. La fibre maternelle m’est tombée dessus sur le tard… Avec tout ce qui nous est arrivé, on sera chanceux s’il n’a pas les cheveux verts et des écailles avec ce que j’ai dû bouffer… (rire triste)
Tu ne sais pas ce que j’ai enduré pendant mon autre grossesse. J’ai peur Michael. J’ai peur de la souffrance qui m’attend. Je suis déjà malade comme un chien. Ça va empirer, si c’est comme pour Tanit : j’angoisse.


Et de pleurer, lui de la consoler.

Au matin, le port se profila. Qui avait vendu la mèche, ils s’en fichaient mais les médias étaient là nombreux pour diffuser le retour de ceux que l’on pensait perdus à jamais.
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MessageSujet: Re: Les aléas du hasard... (fe)   Les aléas du hasard... (fe) - Page 3 Play211Ven 26 Mar - 14:31

Leur drôle d’aventure touchait à sa fin. Dans un moment ils seraient à bord de ce superbe voilier et tout irait bien pour tout le monde…ou presque. Déjà en ce moment, il avait décelé une certaine animosité chez sa femme. Il pouvait comprendre que ses méfaits involontaires ne l’aient pas trop réjouie mais de là à éterniser l’affaire…quand même. À sa simple question de si quelqu’un connaissait une Nate, elle avait eu une riposte aigüe.

Ta mémoire te ferait-elle défaut ? La seule que je connaisse est Natasha Sommersby, la femme de Davenport. On les a croisés en Australie au mariage d’Opal et Angel. C’est probablement Justin qui arrive.

*D’autant que je sache tu es restée à ce mariage le temps strictement nécessaire pour trouver avec qui te défiler… et moi, j’avais d’autres chats à fouetter, ce jour là*

Mais le moment n’était pas à se chercher noise. Il préféra ignorer les sautes d’humeur d’Eve, d’autant plus que celle qui avait occupé ses pensées en ce jour lointain revenait à elle en demeurant d’un pâle verdâtre un peu alarmant mais déjà Michael, très sollicite, s’en occupait, de sa future épouse.

La minable remarque de sa femme lui avait gâché presque la joie de ce sauvetage miraculeux. Un moment plus tard, ils se retrouvaient tous à bord du voilier et étaient accueillis par un Davenport jubilant de bonheur. Max ne put laisser de remarquer qu’il ne restait trace de la folie de vengeance qui avait animé Justin envers Alix, ils semblaient même être en très bons termes mais supposant que ce n’étaient pas ses oignons il se contenta de suivre le mouvement et après les épanchements de bienvenue se laissa conduire à la somptueuse cabine qui leur était destinée. À peine arrivés là, Eve se laissa tomber sur le lit avec un soupir d’aise.

J’ai l’impression que je vais dormir des siècles. Tu n’as pas idée de ce que nous avons dû supporter Alix et moi en bas alors que toi, tu…

Moi quoi ? Que j’ai eu droit à un autre genre de traitement ne veut pas dire que…

Mais on en parlera plus tard. Là, je croule.

Et de s’endormir comme une souche. Max resta là, à la regarder, sentant quelque chose de semblable à la mauvaise humeur le gagner. La patience n’était pas sa vertu la plus notoire mais là, il décida de faire un effort et attendre qu’Eve revienne du monde des rêves dans l’espoir de la voir de meilleure humeur. Elle avait l’air si fragile et démunie avec son crâne chauve, de quoi attendrir le cœur le plus endurci. D’un coup de baguette, Max lui rendit sa soyeuse chevelure blonde et continua d’attendre, tout en réfléchissant aux derniers événements et encore à ceux qui avaient précédé. Il avait beau se morigéner, retrouver Alix avait été un drôle de coup. Connaître sa fille, une source de ravissements insoupçonnés. S’il n’y avait pas eu Michael et Eve, tout aurait pu être si différent mais évidemment, ils étaient là et Max n’était pas du genre à bercer des rêves fous…Il en avait eu un, avait parié haut et perdu de façon retentissante, ce n’était pas de sitôt qu’on le verrait recommencer.

Le réveil d’Eve ne fut pas comme on aurait pu l’espérer. Elle semblait se débattre encore en plein cauchemar en demandant qu’on ne la batte pas. Max eut un vilain pincement au cœur, elle en avait subi, sa chérie. Il se rapprocha d’elle et essaya de la calmer.

Là, ma douce…Tu es à sauf , personne ne va te battre…

Elle levait le bras pour se défendre d’un coup imaginaire et ce faisant découvrit sa nouvelle chevelure.

Tu… Tu m’as rendu mes cheveux ?

Mais, bien sûr, ma chérie. Je ne l’ai pas fait tantôt parce que j’étais crevé…

Et comme si cela la désolait, elle commença à pleurer mais Max se doutait bien que ce n’était pas la raison.

Je devais être affreuse en chauve. Pas étonnant que tu aies préféré Pistache.

Mais non voyons…Tu te voyais un peu drôle, c’est tout…En plus tu sais que je n’étais pas dans mon état normal…Je n’ai pas préféré Nausicaa…Pistache ?

Ouais c’est le nom qu’on leur a données Alix et moi. Tu n’y es pour rien, je le sais ; elles vous ont drogués. Ça m’a fait un mal de chien quand même lorsque je t’ai vu dans les bras de Nausicaa.

Je m’en doute, ma chérie…

De quoi se sentir contrit et en dette mais voilà que sa femme ne voulait rien savoir et se levait en toute hâte.

J’ai besoin d’une douche… d’une longue.

Merveilleuse idée, j’en ai besoin moi aussi.

Non, tu ne viens pas.

La belle façon de se faire rembarrer comme un idiot, pas de quoi améliorer son humeur.

Force fut d’attendre que la belle libère la place pour avoir lui aussi droit à une petite séance de rafraîchissement, le tout s’opéra sans échanger ni mot ni regard et ne changea pas d’un poil quand il la rejoignit, frais comme un gardon. Toute manœuvre d’approche s’avérant vaine, ils quittèrent leur cabine et rejoignirent le salon où se trouvait déjà Michael en grande conversation avec le maître de céans. La mauvaise humeur au moche fixe, Max se fichait comme d’une guigne de ce que pouvaient causer les autres mais ne fut pas sans remarquer la présence d’une beauté blonde qui se tenait à l’écart avec une expression un peu mitigée. En d’autres circonstances il n’aurait pas hésité à lui adresser la parole mais là, valait mieux s’abstenir.

*En tout cas, c’est pas la femme de Davenport.*

Ce dernier jugea tout de même correct de présenter la demoiselle.

Eve, Max, je voici Samantha Forrester. Elle est ma vérificatrice fiscale. On était à bord quand l’annonce de votre disparition a couru le monde. Nate est en voyage sur le Queen Mary… ce sont les circonstances qui font que…

Il n’avait pas à l’aise dans sa peau, ce qui se prêtait à n’importe quelle interprétation. Assez inusuel se retrouver sur un voilier de luxe avec une blonde qui ressemblait plus à un top model qu’à un agent fiscal mais chacun mène ses affaires comme il veut. Max n’était pas d’esprit à juger son prochain, il ruminait gentiment dans son coin et se fichait du reste.

Justin offrait à boire, les paroles d’Eve furent un dard envenimé.

Si vous avez de l’ambroisie, j’aimerais y goûter. Certains aiment ça.

Son regard, distillant d’ironie lui était exclusivement adressé. En cet instant, Max eut envie de tordre le cou de sa petite femme d’aspect si innocent et de se couler en douce dans les bonheurs du veuvage mais n’en fit rien et accepta plutôt un Pur Feu bien tassé qu’il enfila comme verre d’eau au moment où Alix entrait en scène, aussi pâlotte que tantôt.
Eve faisant autant attention à lui qu’à une mouche, il ne lui resta d’autre passetemps qu’à élaborer un plan quelconque à mettre en exécution à peine en terre ferme. Ce que les autres dirent ou firent pendant ce temps lui échappa complètement, on pouvait dire qu’il était là mais son esprit vaguait déjà vers d’autres horizons moins hostiles.

Pour combler son bonheur la belle blonde avait fait acte de disparition ainsi que Davenport et comme Alix et son futur prenaient de l’air sur le pont, ne restaient au salon que lui et sa femme.

Il semblerait que les autres ont à faire, autant en profiter…Tu vas me dire quelle mouche te pique, Eve ?

Pas une mouche, l’essaim complet. Elle ne finissait pas de passer l’impression de l’avoir découvert in fraganti avec Nausicaa.

Alors, tu vas revenir tout le temps sur le thème. Si tu veux mon avis, c’est fichu d’avance alors…Vais pas passer ma vie à supporter ta tête de martyre ni tes petites remarques sournoises. Tu veux jouer les intéressantes, à ton aise…mais sans moi !

Bien entendu la belle ne manquait pas d’arguments. Elle lui sortit toute la palette des sentiments lésés et bien entendu cela ne concernait pas uniquement Pistache & Co. Dommage pour elle, il n’était pas d’humeur précisément conciliante même si faisant des efforts pour ne pas lui larguer quelques commentaires aigres.

Quand les autres, la blonde vérificatrice inclus firent de nouveau acte de présence, ils se regardaient en chiens de faïence, rongeant chacun leur frein. Une petite conversation des plus banales s’en suivit jusqu'à ce que Justin ne se pointe, l’air fou et annonce qu’il les quittait dare-dare et prenant la blonde du bras…quittait la scène. De quoi se poser des questions.

Il aurait voulu aller voir Tanit, mais sa tigresse de mère assura qu’elle dormait, ce qu’il ne crût pas et se vit forcé à rester là comme si rien ne le rendait plus heureux. Ces dames ne tardèrent pas à déserter en assurant qu’elles allaient s’occuper du repas ou de merlin sait quoi, les laissant lui et Michael en tête à tête. Son ex camarade ne fut pas dupe de ses états d’âme.

Oui, tu as raison, rien ne tourne rond dans cette histoire. Eve est d’une humeur de chien enragé…

On échangea avis et conseils jusqu’à ce que leurs respectives ne reviennent annoncer que le repas était à point.

Max qui était capable de manger du crocodile ou de l’iguane à la braise sans faire des chichis, mangea de bon cœur le bœuf crû mais refusa poliment ces œufs en bouillie cramée. Michael se prêtait aussi de bon cœur à ce jeu et le repas arriva à sa fin dans une ambiance détendue. Le lendemain ils accosteraient à Hamilton et la vie continuerait.

A peine de retour à leur cabine, Max décida mettre un point final à cette situation absurde.


Écoute, Eve, je suis que tu es vexée par infinité de choses mais ou on en parle ou on en reste là et c’est fichu.

Enfin, il retenait son attention.

Tu veux savoir ce que signifie mon »fichu »…ben, exactement ce que tu penses…Tu sais bien que je t’aime…Je suppose que toi aussi, alors fin de la discussion…

Il l’enserra dans une étreinte d’où il était impossible de s’échapper et malgré le regard virulent qu’elle lui adressa finit par l’embrasser et vaincre, enfin, sa réticence et s’accorder le droit d’avoir des retrouvailles dignes de ce nom. Envolée toute animosité, le bonheur revenu, ils s’endormirent enfin sous les meilleurs augures pour un meilleur futur…

Retour en gloire au monde des vivants. Il y avait une petite foule massée au quai lorsque le « Lady Nate » accosta, ce matin là, ramenant ces naufragés que tous croyaient perdus à jamais. Sous un crépitement de flashes, digne d’une première à Hollywood, les héros du jour descendirent enfin à terre pour se voir assommés de questions de toute sorte. On n’allait tout de même pas donner une conférence de presse, en tout cas Max n’y tenait pas du tout. Il résuma la situation en peu de mots.

Notre bateau a coulé, nous avons vogué à la dérive tout ce temps á bord d’un canot de sauvetage. Non, tout s’est passé pour le mieux, nous avions de l’eau en quantité suffisante. Les enfants n’ont pas souffert. Nous allons bien et nous voilà. Sans plus de commentaires. Merci.

Déjà se détachant de la foule, la haute silhouette de son père s’approchait suivie de près par celle plus menue de sa mère, très émue. Max se demanda comment ils étaient au courant de ses déboires mais sût après que leur disparition avait fait la une des nouvelles internationales.

Mince, impossible disparaitre discrètement !

La mère de Michael et son mari étaient aussi de la partie. Tout ce beau monde fut convoyé vers la résidence De Brent. La presse en resta pour ses frais, on n’aurait jamais vu des naufragés moins portés à raconter leur odyssée. Dans ce tohu-bohu personne ne songea à demander où était passé Justin Davenport. Heureusement. Ils auraient eu du mal à expliquer que le milliardaire s’était volatilisé au milieu de rien…avec un agent du fisc.

Tout est bien qui finit bien, dit on par là. Restait à voir… parce que quand les aléas du hasard s’en mêlent…


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