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 Tentations(fe)

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MessageSujet: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 24 Fév - 1:45

La vie pouvait être belle parfois ! Une femme adorable, des enfants charmants, une fortune colossale et une santé de fer, que demander de plus ?
A ce moment, Justin Davenport s’estimait le plus comblé des sorciers. Depuis qu’il avait rencontré Nate Sommersby, son existence s’était stabilisée, ses vieux démons envolés. Se la couler douce aurait été une solution de facilité. Néanmoins Justin demeurait un passionné d’émotions fortes. Aussi restait-il Auror même si l’administration sorcière lui semblait très défaillante depuis un certain temps. Entre ses missions obligées, son dévouement inconditionnel à ses amis et sa vie de famille, Davenport ne s’ennuyait nullement. Le seul et unique point noir à ce tableau idyllique : l’absence de fils. Son orgueil un prenait un léger coup, là. S’il était entièrement satisfait de ses deux filles - Viviane et Flore – il ne pouvait nier regretter la pérennité de son nom. Jamais il n’aurait reproché quoique ce soit à son épouse adorée qui répondait allègrement à ses ardeurs dans l’espoir de lui donner le garçon espéré, mais…
A l’annonce d’une troisième grossesse, les futurs parents avaient débordé de joie. Joie très vite écourtée avec une fausse-couche imprévisible. Tristesse...


On remettra ça dès que tu te sentiras mieux
, avait-il déclaré bêtement.

Nate lui parut passablement abattue après ce coup du sort. Elle se remettrait, il en était persuadé. Sa belle avait un tempérament d'enfer alors pourquoi s'en faire?
Comme un ennui vient rarement seul, quelques jours à peine après la sortie de sa femme de l’hôpital Justin reçut un courrier très officiel. Sa lecture l’obligea à s’asseoir car, de mémoire, il ne se souvenait pas avoir eu droit à un tel traitement de faveur. Blême, il déclama :


Cher Mr Davenport,

La coopération internationale sorcière nous obligeant à de multiples travaux de vérification, en vue d’une juste répartition des biens au soutien des gouvernements, nous avons l’honneur de vous annoncer la prochaine venue d’un de nos représentants. Veuillez à cet effet préparer les pièces suivantes :
-Le bilan général, profits et pertes, de vos affaires tant moldues que sorcières
-Le relevé total de vos actifs et passifs
-la liste complète de vos avoirs ( comptes bancaires, titres, obligations, biens mobiliers et immobiliers, etc.)

Tous les dossiers portant sur les dix dernières écoulées devront être à disposition de notre employé pour le 10 du mois prochain.

En l’attente de… veuillez recevoir cher Mr Davenport.. etC.

Ignatius Von Elsing, directeur général du service des finances.


NON MAIS TU ENTENDS CA ? Qu’est-ce qui leur prend ? J’ai à peine quinze jours pour réunir ces pièces. Je n’y arriverai jamais… à moins d’y passer les nuits.

Terriblement tracassé, Justin ne releva pas le peu d’intérêt que Nate portait à cette nouvelle qu’il jugeait terrifiante. Assise à proximité, elle le contemplait, distante, comme étant ailleurs.
Inconscient des états d’âmes de son épouse, Davenport se leva, se servit un pur feu, et se mit à arpenter le précieux tapis d’Orient du salon en pensant à haute voix :


Je pourrais donner quelques sorts de décrépitude à la maison… ôter la majorité des meubles, déménager les écuries et vider la piscine… Faire disparaître le jet… sombrer le Lady Nate… mettre le feu aux usines… le tout de façon très naturelle… quoique tant de désastres en quinze jours paraîtrait suspect. Je dois contacter Pickett, Strongwood et Barrymore… Après tout ce sont eux qui gèrent mes affaires depuis des lustres. Ils sont assez grassement payés pour nous sortir de cette embrouille.

Se tournant vers sa femme, il lui sourit :

Ne t’en fais pas ma chérie. On s’en sortira. Ils n’auront pas une noise ni un dollar à nous reprocher.

Devant sa petite mine qui n’avait strictement rien à voir avec ces embarras financiers, il se confondit en excuses :

Pardonne-moi d’être aussi énervé et de nous mettre dans cette situation. Je te jure que tout est parfaitement clair dans mes affaires. Ils ne nous ruineront pas et je ne risque pas Azkaban.

Elle lui fit alors une singulière déclaration qui le stupéfia d’abord :

Partir ? Tu veux partir avec les filles ? Tu veux me laisser seul à un moment pareil, pourquoi ? J’ai besoin de toi, moi !

Le raisonnement de Nate fut clair, précis, dénué d’émotions mais convaincant. Assez pris au dépourvu, Justin ne put qu'abonder dans son sens :

Tu me surprends mais… oui, j’avoue que ce serait une bonne idée. Tu as besoin de repos surtout après ce que tu viens de …

Les lèvres tremblantes de Nate le firent se traiter d’idiot. Il savait pourtant qu’il devait ménager son adorée que cette fausse-couche avait durement marquée ; là, comme un rustre, il venait de retourner le couteau dans la plaie. Pataud, il se gratta la nuque :

Tes parents seront ravis de vous revoir toi et les filles. D’autant qu’avec cette vérification, je ne vais pas être très présent ni très… marrant, je le crains. Tu sais… c’est la première fois que ça m’arrive. Ils sont durs, pointilleux, ces fonctionnaires. Je… je me débrouillerai. Tu seras beaucoup mieux avec eux.

Cet aveu lui coûtait beaucoup car depuis qu’ils étaient mariés jamais ils n’avaient voyagé l’un sans l’autre. Être confronté seul à une épreuve pareille lui semblait mission impossible. Peut-être était-il trop fier (ou macho ?) pour admettre qu’il était devenu absolument dépendant de sa belle Néozélandaise ? Que sans sa présence rassurante, ses conseils avisés il serait perdu ?
Sans en penser moins, il la laissa organiser son voyage tandis que hiboux et coups de fils valsaient de son côté.


Deux jours plus tard, le jet privé fut affrété. Pas question de portoloin avec deux si jeunes gamines à transporter. Le cœur serré, gorge étranglée, Davenport serra ses « femmes » dans ses bras :

Je te téléphonerai tous les jours puis on se verra via la webcam. Prends soin de toi mon amour.

Si l’étreinte de Nate fut… détachée( ?) froide( ?), il n’en perçut rien. Triste, il agita la main avant de regagner au trot sa jaguar pour foncer direct chez lui où déjà une belle pagaille régnait avec tous les dossiers et relevés à établir pour le jour J.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 24 Fév - 13:48

Le bonheur est un état fragile. L'entretenir demande constance et détermination, un solide sens de l'humour et beaucoup de joie de vivre. Nate avait tout cela à en revendre. Femme pleine de bon sens et optimisme, elle avait vu sa vie comblée en rencontrant Justin Davenport. L'homme parfait par excellence. Il avait tout pour plaire, prestance, jeunesse, fortune et d'yeux rien que pour elle. Leur mariage en Nouvelle Zélande, entourés de famille et amis, avait été la culmination de cet amour instantané qui les avait pris tous deux au dépourvu mais qui comblait parfaitement leurs aspirations.
Ce merveilleux idylle avait été béni par l'arrivée de Viviane, leur première enfant et deux ans plus tard par celui de la petite Flore. Justin était le plus heureux des hommes avec ses adorables filles mais Nate savait bien que son rêve le plus cher était celui d'avoir un héritier mâle qui perpétuerait son nom, une aspiration on ne peut plus compréhensible.
Enceinte pour la troisième fois, Mrs. Davenport, radieuse de bonheur partagé, était sûre cette fois de porter le petit garçon tant attendu et avait commencé à tout préparer en consequence. Ce petit Davenport serait l'enfant le plus fêté et choyé qu'il soit. Sa chambre serait le rêve de tout enfant, dans les tons bleus qui convenaient et une décoration joyeuse mais plus masculine que celle de la chambre de ses sœurs. Douce layette pour bébé garçon était amoureusement tricotée et les époux bâtissaient déjà des plans bien tracés pour l'avenir de ce rejeton.
Et puis la catastrophe. Inattendue, sournoise...Nate, qui avait supporté ses antérieures grossesses sans aucun problème n'en menait pas trop large avec celle ci et un soir, se sentant très mal, en proie de douleurs qui ne présageaient rien de bon, elle dût être emmenée à Ste. Mangouste où quelques heures plus tard les médicomages, consternés, avaient dû annoncer la triste nouvelle : elle avait perdu le bébé.
Affreusement abattue, Nate avait lutté pour surmonter cette cruelle perte, sans trop y parvenir. Sa belle humeur semblait s'être enfumée, sa détermination minée était en passe de tourner en dépression. Rien ne la consolait, à peine si les attentions de Justin ou ses idées parfois farfelues parvenaient à lui tirer un sourire. Morne, triste, pleurnichant pour un tout et un rien, la jeune femme vaquait comme une ombre, trouvant juste un dérivatif à ses peines en s'occupant de ses filles mais encore là, elle cédait rapidement la place à Miss Logan, leur nounou.

Tout allait à ce triste train jusqu'au jour où une lettre inattendue laissa son mari blême de surprise et pas content du tout. Nate écouta distraitement la lecture de cette missive, il s'agissait d'un contrôle, serré, des services fiscaux, qui semblaient soudain très intéressés par la fortune Davenport.

NON MAIS TU ENTENDS ÇA ? Qu’est-ce qui leur prend ? J’ai à peine quinze jours pour réunir ces pièces. Je n’y arriverai jamais… à moins d’y passer les nuits.

Nate se contenta de soupirer en faisant un geste vague de la main, sachant que son entreprenant mari finirait bien par se débrouiller...Une idée très éloignée des tracas fiscaux de Justin l'occupait depuis la veille. En buvant un Pur Feu, son adorable époux donnait libre cours à sa débordante imagination émettant des idées saugrenues pour s'éviter cette intrusion indésirable.

Je pourrais donner quelques sorts de décrépitude à la maison… ôter la majorité des meubles, déménager les écuries et vider la piscine… Faire disparaître le jet… sombrer le Lady Nate… mettre le feu aux usines… le tout de façon très naturelle… quoique tant de désastres en quinze jours paraîtrait suspect.

En d'autres circonstances elle en aurait ri, tellement c'était débile, là, à peine si elle esquissa un sourire mitigé.

Ne t’en fais pas ma chérie. On s’en sortira. Ils n’auront pas une noise ni un dollar à nous reprocher.


Oh...je ne me fais aucun souci, mon chéri...

Pardonne-moi d’être aussi énervé et de nous mettre dans cette situation. Je te jure que tout est parfaitement clair dans mes affaires. Ils ne nous ruineront pas et je ne risque pas Azkaban.

Elle lui accorda un autre sourire sans gaité et soupira:

Je suis sûre qu'il n'en sera rien. Tout ira bien...comme toujours, nouveau soupir douloureux, tu sais, Justin...je crois avoir besoin de vacances...de m'éloigner un peu...Je pense aller avec les enfants passer un temps chez mes parents...revoir Wangharei me fera du bien...je dois me ressourcer...

Partir ? Tu veux partir avec les filles ? Tu veux me laisser seul à un moment pareil, pourquoi ? J’ai besoin de toi, moi !

Elle s'y était attendue, à cette véhémente proteste.

Mon chéri, cela n'a rien à voir avec toi, mais avec moi. Dans cet état de loque je ne te sers à rien. Je n'aurais jamais pensé que cette perte me laisserait ainsi mais voilà c'est bien le cas. Je...ne parviens pas à surmonter...ce sont sûrement mes hormones qui me jouent un mauvais tour...Je suis déçue, tu es déçu...on doit se donner un temps. Granny Patches prendra soin de moi et me remettra d'aplomb, tu la connais...un petit traitement à sa façon...et je serai comme neuve...mais il me faut du temps pour moi...à seules...

Tu me surprends mais… oui, j’avoue que ce serait une bonne idée. Tu as besoin de repos surtout après ce que tu viens de …

Il était merveilleux mais parfois avait la même délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine et voilà qu'elle était de nouveau à point de se mettre à pleurer.

Tes parents seront ravis de vous revoir toi et les filles. D’autant qu’avec cette vérification, je ne vais pas être très présent ni très… marrant, je le crains. Tu sais… c’est la première fois que ça m’arrive. Ils sont durs, pointilleux, ces fonctionnaires. Je… je me débrouillerai. Tu seras beaucoup mieux avec eux.

Nate s'en voulait terriblement de lui imposer cette séparation mais elle avait vraiment besoin de se retrouver, en paix...pour continuer après avec leurs vies si heureuses.

Les préparatifs du voyage furent vite faits, on pouvait compter sur l'aisance inouïe de Justin pour planifier tout à la perfection, en soignant le moindre détail. Jet affrété. Nounou et enfants prêts pour le long vol, Nate se sentait déjà impatiente de partir.


Je te téléphonerai tous les jours puis on se verra via la webcam. Prends soin de toi mon amour.

Elle ne le doutait pas.

Ne travaille pas trop, chéri, tout va bien se passer j'en suis sûre.

Brève étreinte. Elle n'aimait pas les adieux. Un baiser presque distrait. Justin était triste. Nate faillit s'en vouloir encore une fois mais après un dernier baiser, elle monta dans l'avion, décidée à ne pas pleurer.

Le retour à la maison ne fut pas triste. La famille en plein l'accueillit avec des démonstrations éloquentes de joie. Mis au courant de ses déconvenues avec la vie, personne ne toucha le thème, se mettant pratiquement en quatre pour la voir sourire, l'entourant d'attentions destinées à ne lui laisser un instant de libre pour être proie d'un coup de blues.
Comme promis, Justin téléphona tous les jours, ils se virent via webcam, bavardèrent de thèmes sans importance. Lui du boulot qu'il avait, elle des beautés du paysage et de divers amis. Rien de profond, pas de larmes ni serments d'amour...
Granny Patches n'était pas dupe de ces états d'âme, elle voyait Nate déperir entourée de tant d'amour et se doutait bien que la jeune femme n'avait besoin que de véritable paix, d'un vrai changement d'ambiance qui lui changerait radicalement les idées. Peu encline aux demis mots et détours diplomatiques, la charmante aïeule n'y alla pas par quatre chemins. Elle prit le téléphone et parla avec Justin.

Nate étouffe. Nous l'étouffons, pauvre cœur. Elle sent que nous nous défaisons pour l'aider à porter son deuil mais ce n'est pas la meilleure façon d'agir. Perdre un enfant non né est presque aussi douloureux qu'en perdre un qu'on a vu sourire, mon cher Justin...C'est un rêve qui ne se réalise pas alors qu'on y tenait de toutes les forces. Chaque femme réagit différemment....Oui, notre Nate est forte et a du caractère mais ce coup l'a énormément affectée et ce n'est pas passer ses journées avec Cassy qui est enceinte jusqu'aux yeux, de jumeaux qui va la remettra en joie...Mais non voyons! Elle adore sa sœur mais son état éveille un sentiment de...frustration. Je pense que la meilleure solution serait que notre chérie fasse un beau voyage, seule...cela lui remettra les idées en place et elle nous reviendra comme neuve...Oui, pourquoi pas? Mais bien sûr qu'elle t'aime, mon garçon et comment, j'ai su, dès le moment de vous voir ensemble la première fois que vous étiez destinés l'un à l'autre...C'est juste le besoin naturel de prendre un peu de recul, Justin..rien d'autre...Rassure toi...elle te reviendra, aimante et heureuse comme toujours et oui...vous aurez ce petit garçon dont vous rêvez...mais il faudra attendre un peu!

Après cette édifiante conversation dont Nate ignora tout, la proposition que lui fit son mari, ce soir là, la surprit outre mesure.

Un voyage? À bord du Queen Mary 2? Justin...tu n'as pas perdu un peu la boule?

Il lui assura qu'il n'en était rien, qu'il ne voulait que la combler des attentions qu'elle méritait et connaissant Justin et ses goûts splendides, pas trop de quoi s'étonner qu'il ait choisi ce magnifique paquebot.

Un tour du monde? Justin...c'est...merveilleux.

C'était merveilleux. À peine le paquebot abordé, ce soir là, à New York, où elle était arrivée via portoloin, Nate sut que la touche Davenport l'avait précédée. Reçue comme un membre de la famille royale, elle fut escortée vers une superbe suite, où l'attendait un énorme bouquet de fleurs de la part de son mari et un écrin de velours où scintillait un précieux bracelet signé Bulgari avec un petit mot qui la fit soupirer d'amour. Tout était parfait, ses bagages, arrivés avant elle, déjà déballés, tout était soigneusement rangé à sa place...

Des placides journées de dolce farniente s'annonçaient...lui appartenant en exclusive. Appuyée au bastingage, Nate salua en passant la Statue de la Liberté et soupira...


Dernière édition par Nate Sommerby le Jeu 25 Fév - 22:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 24 Fév - 22:05

Infiltrer des associations douteuses est un art passablement délectable quand on a l’esprit vif et les idées tordues. Certes c’était moins »marrant » que de jouer sur le terrain mais l’adrénaline dégagée par les situations valaient bien l’action. Chaque mission était soigneusement préparée et, en général, rien n’était laissé au hasard.
Ce jour-là, Sanders avait pris l’apparence d’un dénommé Perkins, bras droit d’un redoutable nacro-trafiquant que les autorités désiraient coincer une bonne fois. Une réunion au sommet devait se produire entre plusieurs pontes de ces affaires juteuses et le dénommé Perkins s’était fait porter pâle : une aubaine longtemps attendue. Un rapport circonstancié sur l’individu avait été établi avec rigueur. De santé délicate, Thomas Perkins ratait souvent ce genre de conférence. Cette fois, contre toute attente, il y participerait. Mimant avec exactitude les tics verbaux et attitude générale de son double, Andreï se coula sans encombre dans la peau du personnage. Certes, ses employeurs ignoraient que le polynectar existait, mais fréquemment Sanders en usait et s’arrangeait afin que nul ne se doute que de la magie se trouve là-dessous.
Le corps de ce secrétaire particulier ne lui plaisait pas. Qui aurait aimé accuser 30 kilos de plus, une calvitie prononcée et des poches sous des lunettes de myope ? Pas à dire, Thomas Perkins était loin de ressembler à un playboy…
La réunion commença sous les meilleurs auspices. Ravi que son acolyte se joigne à eux, le patron le félicita d’avoir quitté son lit de souffrance.


Tu as une mine de déterré mais je suis content que tu sois là. Note tout, regarde à tout. Tu sais comment sont nos « amis »… Tu as l’art de dépister les mensonges…

Oui, d’après les rapports, les « amis » étaient aussi requins que sieur Longwood, le futur plat de résistance de l’administration.
Parfait dans son rôle, Andreï se tint en retrait, écoutant, notant mentalement tout ce qui serait nécessaire au plan. Des informations fusèrent : horaires de bateaux à cargaison clandestine, autres précisions sur des trafics illégaux, leur nature, leurs destinations… idéal. Ses supérieurs faisaient grand cas de sa mémoire d’exception. Ici, on n’avait pas osé le munir d’écoutes spéciales. Même le bras droit devant passer les contrôles de sécurité, il ne fallait rien risquer. La totale confiance en Sanders lui conférait un statut particulier : sa parole valait de l’or, aucun tribunal ne la mettrait en doute.
Le temps fila. Heureusement le polynectar était prévu pour durer longtemps. Déjà certains comparses – ignorant qu’ils étaient maintenant fichés et catalogués- s’éclipsaient. Aussi osa-t-il :


Si tu n’y vois pas d’inconvénients, j’aimerais rentrer chez moi…

Bien sûr ! Je comprends. Va te soigner et fais-moi vite le topo de ce que tu as saisi.

Poignée de main, soulagement interne, Andreï s’apprêtait à vider les lieux lorsqu’une blonde platinée apparut :

La réunion est finie mon chéri ? Tant mieux parce que…

Diable pourquoi le fixait-elle ainsi cette Mrs Longwood. Ses longs cils fardés papillonnaient d’incompréhension.

Tho… Thomas ? Mais comment es-tu là alors que je viens de partir de chez toi ?

Et merde ! Qui aurait pu deviner que cette belle plante entretenait des relations secrètes avec ce mollusque de Perkins. Là, en toute innocence, elle venait de dévoiler deux pots-aux-roses : son adultère et la présence d’un intrus.
Les pistolets jaillirent, Longwood abandonna son air bonace :


Qui êtes-vous ? D’après ce que ma femme dit, vous ne pouvez pas être à deux endroits à la fois… alors ?

La seule solution logique était de transplaner vite fait. Une balle de neuf millimètre logée en pleine poitrine l’en empêcha. Projeté violemment en arrière, Andreï fracassa le vitrage et tomba du vingtième étage…

NOOOOOOOOOOOONNNN !

Une fois de plus le cauchemar l’avait repris. En nage, Andreï se redressa et s’épongea. De toute sa vie tumultueuse, cet épisode accidentel était sans doute le plus marquant. Comment oublier cette chute vertigineuse. Sans son arresto momentum, on l’aurait ramassé à la petite cuillère sur le pavé de Miami.
Un vrai miracle, déclarèrent les services hospitaliers. N’empêche qu’il fut tellement amoché, qu’il mit des mois à remarcher et encore… partiellement.
Une médaille discrète, une petite pension, au revoir et merci pour tout, voilà comment on le congédia gentiment du service actif. Inutile de râler ou pester, il était fini dans ce domaine à moins d’un autre miracle pour reconstruire sa jambe défaillante. Un médicomage consulté lui laissa peu d’espoir. Avec muscles, tendons et os réduits en miettes… il avait très peu de chance de récupérer.
Ça c’était sans compter sur la détermination du blessé. On lui recommanda du repos ? D’accord mais à sa façon.
Le Queen Mary II lui parut un moyen idéal d’assouvir ses aspirations. Il voyagerait, se distrairait et … travaillerait. Dès les premiers jours de croisière, il s’activa. Levé très tôt, il promenait inlassablement sur le pont réservé à la classe d’élite. La plupart des passagers y ronflaient encore que lui clopinait partout avant de nager avec vigueur puis d’aller souffrir chez le kinésithérapeute. Ensuite venaient douche et petit déjeuner. Ses journées s’écoulaient ainsi, immuables durant la traversée vers New-York. D’un naturel taiseux, il se fichait de paraître ténébreux et de ne pas participer aux activités du bord destinées à occuper les voyageurs désoeuvrés. Il frayait peu, ne s’attardait jamais après le dîner, se couchait avec les poules.
Le cauchemar l’ayant tiré des limbes, Andreï passa sous un jet glacé, se vêtit et sortit. Il adorait ces moments de solitude totale face à l’océan. Peu importait le trajet, finalement, du moment qu’il y goûte la paix souhaitée ainsi qu’un excellent moyen de rééduquer sa patte folle.
En survêtement de sport, muni de sa compagne obligée, sa béquille, il boîta courageusement dans l’air glacé du matin. Bientôt la température changerait mais on serait allé au pôle Nord qu’il ne s’en serait pas plus inquiété.
Ses grands tours achevés, il gravit péniblement les échelons menant à la piscine du pont 1 qu’il trouva déserte comme escompté. Malgré le vent frisquet, il ôta son jogging et s’approcha du bord.


Zut, grogna-t-il. Une idiote matinale y est déjà !

Détestant exhiber son corps mutilé en public, il ne lui restait plus qu’à se rhabiller et attendre que la naïade achève son apnée.

Elle en met un temps, cette donzesse, elle veut battre un record ou quoi ?

Son œil connaisseur ne rata aucun détail de la face dorsale moulée d’un maillot noir. Il la jugea fort bien roulé mais une vague inquiétude perça :

Miss ? Mrs… Est-ce que ça va ? la héla-t-il.

Non seulement cette fille était sourde comme un pot mais en plus, elle ne bougeait pas d’un poil.

N d D elle est en train de se noyer !

Sans penser plus loin, il plongea pile près de la femme qu’il retourna vivement. Belle ? Il n’en sut rien. Le teint cireux, les lèvres bleutées l’alarmèrent. En quelques brasses il remorqua la Miss jusqu’au petit bain et la sortit du bouillon. Son auscultation le convainquit de l’urgence. Massage cardiaque, bouche à bouche, il s’appliqua à redonner vie au corps abandonné. Un jet d’eau reçu en pleine poire le rassura à demi : elle vivait.
Claques, discret revigor, la belle - oui, elle l’était – battit des cils :


Eh bien, ça vous amuse de flanquer la frousse aux gens ? Enfilez ça !

Une des sorties de bain destinées aux clients emballa la jeune femme. Qu’en faire à présent ? Elle grelottait sur place, claquant des dents. En soupirant Sanders la souleva dans ses bras et claudiqua jusqu’à l’ascenseur.
Ouvrir la porte de sa chambre fut tout un poème ainsi encombré mais il y parvint. Bientôt la rescapée subit les jets d’une douche tiède de plus en plus chauffée. Elle parut enfin reprendre tous ses sens :


Bon, ben… je peux vous prêter un survêtement, à moins que vous ne préfériez que j’appelle le service en cabine ?

Elle dénigra sa proposition.

Non ? Comme vous voudrez, j’aimerais aussi me réchauffer, si ça ne vous dérange pas.

Hop, il l’emporta encore trempée dans la chambre, lui fourra serviettes et linge sec puis fila sous le jet chaud. Quelques minutes plus tard, il reparaissait dans le salon de la suite et y trouva son « invitée » collée au chauffage.

Encore froid ?

Il monta le thermostat, ne lui posa aucune question mais s’empara du téléphone :

Café fort et bouillant pour deux, plateau garni aussi tant qu’à faire.

Ne sachant à qui il avait affaire, Andreï s’abstint de magie. Il s’approcha de la dame ( il avait repéré l’alliance à son doigt) et entreprit de lui frictionner le dos sans douceur :

Remettez-vous ! Ce n’est pas si grave. Vous êtes sauve. Je ne bois jamais le matin mais un peu de rhum nous ferait du bien, non ?

Deux petits verres furent servis, il vida le sien d’un trait.

Wow, ça décoiffe ! Alors Mrs… ? Que s’est-il passé ? Un malaise ? L’envie d’en finir avec ce monde cruel ? Bon dieu ne vous mettez pas à chialer, je ne supporte pas ça.

Sanders n’avait jamais eu l’âme d’un bon samaritain. Cet incident imprévu gâchait l’ordonnance de son rituel quotidien, de quoi l’agacer sur les bords. Vivement que le café arrive, qu’elle le boive et que l’on en finisse.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Jeu 25 Fév - 16:57

Ciel bleu, soleil éclatant, air d'une bienfaisante tiédeur. Il fait bon vivre au Paradis, disent les habitants de Miami, faisant cas omis des tempêtes tropicales et ouragans qui ravagent l'endroit de Juin à Novembre, pensant que c'est le juste prix à payer pour avoir le bonheur d'y vivre . Posture discutable pour quelques uns mais étant donné que la majorité est consentante on va supposer qu'il y a quelque chose de vrai.

Sam ne pensait à rien de cela. Pas de temps à perdre en discussions sur la pluie ou le beau temps, certes c'était très agréable ne pas avoir à mourir de froid en Février ni devoir se battre avec des masses de neige, elle avait d'autres choses plus sérieuses à quoi réfléchir, par exemple tous ces comptes bancaires off shore aux Bahamas ou aux Iles Caïman, les investisseurs aux Bermudes et encore quelques mignonnes fortunes reposant placides dans quelque banque à Zurich.
Elle aimait son travail. Beaucoup la détestaient pour cela mais Sam Forrester n'était pas de celles à laisser s'amoindrir par un détail si trivial. Incorruptible et tenace, elle menait la tâche jusqu'aux conséquences ultimes. Tout citoyen reconnu coupable d'évasion d'impôt, fraude ou autres délicatesses du genre, allait donner de ses os dans une prison de moyenne sécurité où quelques années à l'ombre provoquaient un profond besoin de méditation. Dire que la miss ne sentait pas un certain plaisir à mettre le grappin sur ces fautifs aurait été vil mensonge.

Ce matin là, à peine arrivée au bureau, Sam allait se servir un café quand Marisa Gonzalez passa la tête par l'entrebâillement de la porte et lui dit d'un ton tout émoustillé:

Le boss t'attend.

On ne faisait pas attendre Big Boss.

Vous désiriez me parler, M. Fishbourne?

L'homme derrière le bureau encombré de dossiers et autres leva la tête et l'esquisse d'un sourire, chose inattendue, se dessina sur sa bouche normalement pincée.

Entrez, Samantha et fermez la porte. Asseyez vous, je vous prie.

Il suivit du regard ses faits et gestes en songeant au dossier qu'il venait de lire. Élégante, racée, miss Forrester était une femme déconcertante dans un travail comme le leur. Elle n'avait décidément rien d'une petite souris grise bonne à plonger dans les arcanes de la comptabilité, on l'imaginait mieux brillant en société.

J'ai ici une demande spéciale émanant des plus hautes sphères et elle vous concerne.

Léger haussement de sourcil, regard pénétrant, Sam ne départit pas pour autant de son calme. Fishbourne poursuivit.

Étant donné vos talents exceptionnels et certaines qualités peu communes, le ISR a reçu une demande, disons assez singulière de part du département du Trésor et...ejem, du ministère de la Magie.

À cette mention, la jeune femme se redressa, si possible, un peu plus à sa place, tous sens en alerte. Big Boss sourit.

Vous êtes au courant de l'étroite collaboration de ces deux entités au cours des dernières années, donc il n'y a pas de quoi s'étonner. Vous êtes un de nos agents les plus sûrs et vos qualifications de Salem donnent foi de vos aptitudes. C'est pour cela que le département vous à choisi pour cette mission de collaboration internationale. Vous allez partir pour l'Angleterre dans un délai de moins de 48 heures pour inspecter un de nos probables "clients", un certain Justin Davenport, dont la colossale fortune éveille, cela va de soi, un besoin de savoir plus sur les quand, comment, pourquoi et où de toutes et chacune de ses transactions des dix derniers ans.

Aucune émotion évidente de la part de la demoiselle qui enregistrait mentalement chaque parole de son chef direct. Son attention ne baissa pas un instant pendant que Fishbourne s'étendait en détails, donnait des instructions, insistait sur les points importants et finalement se levait pour lui souhaiter bonne chance et bon voyage.

Sam prit congé, alla à son bureau, compila les documents nécessaires jusqu'en remplir la mallette fournie pour les effets. Passa quelques appels pour annuler quelques rendez vous, se vit remettre les tickets pour son vol et fut très agréablement surprise en constatant que la déférence allait jusqu'à des réservation en classe "affaires".

Londres l'accueillit, on ne pouvait s'attendre à autre chose, avec le climat impénitent qui l'avait rendu, entre autres, célèbre. Passés les encombres douaniers sans aucun problème, Sam prit un taxi et donna l'adresse de l'hôtel, encore là, un détail soigné, le Claridge.

Il lui restait assez de temps pour se rafraichir et changer de tenue avant de se rendre au rendez vous de ce matin. Mis sur préavis avec l'anticipation voulue, M. Davenport ne pouvait qu'être chez lui, à attendre cette visite, certainement sans aucun enthousiasme.
Une voiture avait été mise à sa disposition. Sam qui n'avait aucun problème pour s'adapter aux règles de la circulation britannique se réjouissait de ce détail. Elle aimait conduire et ne pas dépendre des caprices des taxis, surtout si on tenait en compte que l'adresse fournie situait l'endroit dans la campagne.

*La Folie, quel nom pompeux...encore un de ces extravagants, hum!*

Un peu prédisposée d'esprit, Sam venait de s'engager sur la voie privée qui menait à la demeure Davenport. D'un œil connaisseur, elle jaugea les alentours. Bucoliques. Enchanteurs. Arrivée face aux grilles imposantes et fermées, elle les jugea un peu tape à l'œil mais n'eut pas le temps de s'étendre sur le thème que déjà on lui franchissait passage. Encore deux minutes à traverser un parc merveilleusement entretenu avant d'aboutir devant la maison...Là, elle ne put retenir une exclamation.

*Wow...Bien mérité, le nom!*

Démesurée, magnifique, inimaginable, La Folie se dressait, splendide, au milieu de ce paysage de rêve à la Hollywood.

Prenant sa mallette après avoir vérifié l'ordre de sa coiffure dans le rétroviseur, Sam prit une profonde inspiration, descendit de sa voiture et se dirigea vers la surdimensionnée entrée principale. Le coup de sonnette devait retentir comme un gong dans une maison de cette taille mais on ne tarda guère à ouvrir, comme si on avait été en train de l'attendre dans le hall.

Un jeune homme en tenue de jogging grise, qui avait connu des meilleurs jours, s'encadra sur le seuil et la considéra un instant, d'un air assez surpris. Sam fit de même, en dissimulant son étonnement. Personne ne lui avait dit que ce contribuable avait des enfants adultes.

Je suis Samantha Forrester, Département du Trésor. J'ai un rendez vous avec M. Justin Davenport.

Et l'autre de se présenter comme tel. Où était donc le quinquagénaire décadent, à calvitie naissante et air avachi qu'elle avait imaginé? Pourquoi personne n'avait cru lui dire qu'elle aurait affaire avec un type frisant la trentaine avec des allures de jeune premier qui pour le moment semblait se livrer à de semblables cogitations?

Il faut dire qu'avec son 1.74m de rutilante blondeur, sa silhouette de modèle de haute couture, son tailleur sobre mais Armani tout de même, ses hauts talons et son minois d'ange, Samantha Forrester ne correspondait pas exactement à l'idée qu'on peut se faire d'un agent fiscal.

Après un shake hand de circonstance, elle fut introduite dans l'auguste demeure et conduite, sans escales, vers un somptueux coin travail équipé de tous les gadgets que la technologie pouvait fournir. Avec satisfaction, elle vit qu'on avait pensé à inclure dans le décor, un autre bureau, presque aussi imposant que celui du maitre de céans, ordinateur et écran plat, téléphone, fax et tout ce dont on pouvait rêver pour s'adonner au travail.

M. Davenport, je vois que tout semble prêt pour initier cette inspection de routine. Étant donné l'étendue de temps que nous devrons réviser, vous êtes certainement conscient que cela prendra quelques jours. Bien entendu, si vous êtes en mesure de fournir tous les documents demandés, le travail sera plus aisé et rapide.

Elle déposa sa mallette sur une table auxiliaire, incapable de le faire sur la surface polie comme un miroir du bureau désigné. Avec des gestes précis, elle en tira ses outils de travail pour les disposer en ordre à sa place de travail. Entre autres un petit dictaphone, utilisé à toute heure, pour enregistrer ce qui lui semblait important.

Je ne voudrais pas me montrer exigeante, M. Davenport, mais il est dans mes habitudes de boire énormément de café pendant le travail...j'espère que cela ne vous dérange pas...une machine à café serait certainement très utile.

Demande faite avec l'esquisse, très brève, d'un sourire poli, avant de passer, sans transition à ce qui l'amenait là.

Bien, nous allons commencer par l'année 1991. Ayez la bonté de m'apporter les livres correspondants, s'il vous plait. Je vais faire une révision de routine, nous entrerons en détails plus tard.

Ce n'était pas le travail qui manquerait. Midi les trouva penchés sur les balances de l'année en question sans trouver rien à redire. Un en cas, délicieux, leur fut servi par un elfe de maison empesé comme un évêque. L'après midi vit se passer 1992, année du décès des parents Davenport et prise en main des affaires familiales par l'héritier. La liste des dépenses commença à s'allonger...ostensiblement.
Mais contrairement à d'autres qui s'empêtraient dans un fatras affolant de papiers inutiles, M. Davenport avait jusque là, réponse à tout, documents, reçus, titres de propriété...


*En voilà un qui ne laisse rien au hasard...*

Le soir était tombé, lorsque Sam éteignit son dictaphone, ferma son carnet de notes et adressa à M. Davenport un de ces sourires intemporels qui ne signifient rien et se leva.

Je pense que c'est assez pour le premier jour. Il est temps de rentrer à mon hôtel et de vous laisser vous reposer. Je serai ici demain à 9:00 pour finir avec 1992 et poursuivre avec le reste.

Elle ragea ses outils dans la mallette, en sentant le poids de la fatigue...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Ven 26 Fév - 20:12

Trop vite, le temps filait trop vite. Enervé, fatigué par des nuits d’insomnie, Justin s’administra un revigor et prit une douche écossaise afin de faire belle figure face à l’employé qui devait débarquer dans l’heure. Tout était-il prêt ? N’avait-il rien omis ? Pour un peu il se serait cru revenu à Poudlard avant l’examen de potions avec Rogue.
Briquée de fond en comble, la « Folie » resplendissait. Après tout, Davenport n’avait rien à cacher ne se reprocher alors ce ne serait qu’un mauvais moment à passer, voilà tout.
Comment s’habiller pour la circonstance ? Face à sa garde-robe, il rigola… tristement tout seul :


Nate serait tordue de rire si elle te voyait. Tu ressembles à une fille à son premier bal. Quel idiot !

Nate, sa Nate, elle lui manquait terriblement. Il lui avait parlé, il l’avait vue tous les jours jusqu’à ce que granny s’en mêle. Il ne s’attendait vraiment pas à ce que la grand-mère de sa femme désire lui causer en privé via téléphone :

Bonjour Granny… que me vaut le plaisir de vous entendre ? Un souci ? Nate…

Nate étouffe. Nous l'étouffons, pauvre cœur. Elle sent que nous nous défaisons pour l'aider à porter son deuil mais ce n'est pas la meilleure façon d'agir. Perdre un enfant non né est presque aussi douloureux qu'en perdre un qu'on a vu sourire, mon cher Justin...C'est un rêve qui ne se réalise pas alors qu'on y tenait de toutes les forces. Chaque femme réagit différemment....

Cruelle sentence…

Je ne rigole pas non plus. J’avais pensé qu’avec vous près d’elle, elle se sentirait mieux… Nate est forte, elle devrait surmonter ça, et…

Oui, notre Nate est forte et a du caractère mais ce coup l'a énormément affectée et ce n'est pas passer ses journées avec Cassy qui est enceinte jusqu'aux yeux, de jumeaux qui va la remettra en joie...

Elle serait jalouse ?

Mais non voyons! Elle adore sa sœur mais son état éveille un sentiment de...frustration. Je pense que la meilleure solution serait que notre chérie fasse un beau voyage, seule...

Quoi ? Seule, sans les filles ni personne de votre famille ?

cela lui remettra les idées en place et elle nous reviendra comme neuve...

Elle n’est pas si usée que ça, c’est faux ! ( long silence) Pensez-vous qu’un tour du monde suffirait à lui redonner du courage ?Lui éclaircir les idées ?

Oui, pourquoi pas?

Mais, euh… Je vais vous demander un truc de dingue mais… M’aime-t-elle encore ou veut-elle me punir de quelque chose ?

Mais bien sûr qu'elle t'aime, mon garçon et comment, j'ai su, dès le moment de vous voir ensemble la première fois que vous étiez destinés l'un à l'autre...

Heureux de l’entendre (ton peu convaincu) Je l’adore granny… Je pensais avoir tout fait pour la rendre heureuse. Cette désaffection me ronge, je voudrais tant… j’ai cru… mais je suis sans doute trop égoïste…

C'est juste le besoin naturel de prendre un peu de recul, Justin..rien d'autre...Rassure toi...elle te reviendra, aimante et heureuse comme toujours et oui...vous aurez ce petit garçon dont vous rêvez...mais il faudra attendre un peu!

Je ne pense pas qu’à ça ! Je pense à elle, surtout à elle… Garçon ou pas, c’est elle que je veux, auprès de moi… toujours. Soit, si vous pensez qu’elle a besoin d’air, je vais lui en donner. J’organise tout, ne vous souciez de rien. J’espère seulement que… enfin, vous comprenez.

Il avait raccroché pour décrocher à nouveau. Ses ordres fusèrent, concis. Un tour du monde à bord du plus luxueux paquebot de cette époque la distrairait. Nate n’aurait à se soucier de rien. Y verrait-elle la preuve de son affection ? Bonne question. Au moins juge-t-elle l’idée merveilleuse lorsqu’il la contacta le soir-même.
A présent une autre interrogation le turlupinait : que mettre sur son dos pour ce passage à la sellette ? Un costume trois pièces lui semblait déplacé surtout à cette heure matinale. Il jura un bon coup et enfila sa tenue de sport favorite : un jogging molletonné gris, usé par endroits.
L’esprit clair, décontracté en apparence, il attendit la sonnerie qui ne tarda pas. A grands pas, il fonça vers l’entrée et ouvrit à la volée.
Choc !
Au lieu du sévère employé ministériel sec et pincé, une très jolie femme élégante se tenait sur le seuil.
Résistant à son 1er réflexe d’envoyer au diable cette représentant bcbg qui espérait sûrement à lui vendre merlin sait quoi, Justin fit un effort de politesse en attendant qu’elle se présente :


Je suis Samantha Forrester, Département du Trésor. J'ai un rendez vous avec M. Justin Davenport.

Euh… oui ! C’est exact, je vous attendais Miss Forrester. Si vous voulez bien vous donner la peine d’entrer…

Que faire d’autre que de lui présenter la main à serrer ? Assez sonné par la vue de cette figure de mode, Davenport escorta l’employée jusqu’à son bureau.
Une veine que la miss n’ait pas débarqué plus tôt, elle y aurait trouvé un beau fouillis de paperasses. Grâce à son elfe Briman, l’ensemble pouvait paraître ordonné, aménagé pour qu’ils puissent travailler à l’aise devant une technologie moldue au top du modernisme.
Rentrant a nervosité, Le contribuable regarda l’examinatrice s’installer avec quiétude et précision :


*Je parie que chez elle tout est rangé au millimètre près*

Immédiatement, il la catalogua dans le moule d’une femme stricte, peu commode et certainement aussi joyeuse qu’un frigidaire vide.

Je ne voudrais pas me montrer exigeante, M. Davenport, mais il est dans mes habitudes de boire énormément de café pendant le travail...j'espère que cela ne vous dérange pas...une machine à café serait certainement très utile.

Nous avons*au moins* un point commun, Miss Forrester. J’ai deux samovars pleins à disposition.

Sans se démonter, elle enchaîna avec netteté l’énumération du programme de jour.
Prêt à la bagarre, Justin commença à fournir les pièces souhaitées.


*Un an ou deux par jour… Nate ne me reverra pas de sitôt*

Par bonheur, ses hommes de lois avaient bien préparé le terrain. En cas de besoin, Justin pouvait les contacter en urgence mais tout se déroula au mieux sauf que, comme prévu, la Miss se montra d’une efficacité de robot mécanique. Les échanges verbaux très rares ne portaient que sur des précisions de chiffres, dates, circonstances ou lieux. Vers midi, le premier samovar vidé, Justin se demanda si cette femme fonctionnait uniquement à la caféine. Il osa lui demander si elle souhaitait déjeuner. La réponse positive le surprit un peu. Bien entendu pas question d’abandonner la besogne, Briman convoqué leur servit des sandwiches parfaits.
La migraine tenaillait Davenport à présent. Tant de concentration rigoureuse finissait par lui user les nerfs d’autant que l’on abordait l’année du décès de ses parents. Souvenirs douloureux pour lui… Il avait perdu sa Léanor peu avant, étudiait comme auror, puis cet accident stupide le laissa immensément riche et en brouille définitive avec sa sœur qu’il n’avait jamais revue.
Là, Justin dut reconnaître perdre parfois le fil des requêtes de l’examinatrice mais s’en sortit, en apparence. Comment deviner les pensées de cette Miss frigo ?


*Elle ne doit jamais remonter ses batteries ? Suis crevé, moi !*

Peut-être était-elle devineresse ou moins de bois que supposé ? Toujours est-il qu’è à la nuit tombée, Miss Forrest rangea enfin ses outils de travail.

Je pense que c'est assez pour le premier jour. Il est temps de rentrer à mon hôtel et de vous laisser vous reposer. Je serai ici demain à 9:00 pour finir avec 1992 et poursuivre avec le reste.

*Gnagnagna !*

Tenant à faire bonne figure jusqu’au bout, Il raccompagna sa visiteuse jusqu’à la porte quand une réelle inquiétude le saisit :

Vous allez conduire jusqu’en ville ? C’est idiot et dangereux. Si je ne me trompe vous connaissez mal ce coin et nos règles de circulation. Pourquoi ne pas transplaner ?

Ah… la miss se déclarait trop fatiguée pour effectuer ce transport… Lui- même ne tenait pas la forme…

Je vous proposerais bien de vous reconduire mais je ne suis guère au top magique ni sportif après ces heures*inutiles* de bureau. Aussi, ne voyez en cela aucune tentative de corruption de fonctionnaire mais ne serait-il pas plus simple, et pratique, d’accepter de loger ici le temps que tout soit réglé ?

Une moue pincée lui répondit. Il plaida :

*ça y est, elle te catalogue chez les suborneurs*
Vous avez pu juger que la maison est très, euh… grande. D’un jour à l’autre vous voudrez en faire l’inventaire… Autant joindre l’utile à l’agréable, non ?
Soyez raisonnable. Vous laissez votre mallette dans le bureau ainsi que…(sourire embarrassé) toutes discussions laborieuses. Détendez-vous, je vous montre les chambres ; vous choisirez celle qui vous sied le mieux.


Justin n’avait nul besoin d’un gps ni d’un « pointe au nord » pour s’orienter dans son palais. Il devinait Samantha à la fois nerveuse et curieuse.

*Je parie qu’elle enregistre mentalement la valeur des tableaux et meubles croisés*

Il s’en foutait tellement qu’il prit un malin plaisir à lui détailler certaines acquisitions ainsi que les circonstances parfois cocasses de leur obtention :

J’adore ce Degas, n’est-il pas magnifique ? Je l’ai gagné à un pari chez des amis. On m’avait mis au défi d’aller faire la cour à la fille la plus réfrigérante de la réunion ; Si je parvenais à la faire danser, je pouvais demander ce que je voulais. Il va sans dire que j’ai gagné ; seuls mes pieds furent martyrisés. La fille était la sœur d’un autre de mes amis, elle a accepté rien que pour faire enrager le 1er. Je possède, cela va de soi, les documents notariés établissant cette transaction.

Tiens ? Rêva-t-il ou perçut-il réellement l’ombre d’un vrai sourire ?
Miss Forrester s’installa dans une vaste chambre de l’aile ouest. Justin la taquina un peu :


J’habite l’aile sud. Même en étant somnambules, il y a peu de risque que nous nous croisions dans les couloirs. Sonnez Briman quand vous serez disposée à dîner, il vous guidera en bas.

Courbette. Le voilà libre d’exécuter toutes les excentricités auxquelles un Davenport privé d’actions pendant des heures pouvait se livrer. Il se défoula gentiment en courant dans les couloirs tout en feignant quelques mouvements de boxeur.
Douché et changé, il ne trouva rien de mieux que de déloger Briman des fourneaux et de s’y atteler lui-même. Cuisiner l’avait toujours détendu, Merlin sait combien il en avait besoin en ce moment.
Il était en train de dresser les cailles sur leur canapé quand un son l’interrompit. Redressant le buste, il reçut le second choc de la journée…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Sam 27 Fév - 1:39

Ce magnifique paquebot était l'endroit rêvé pour s'éloigner des tracas de l'existence. Tout s'y prêtait parfaitement. Ce luxe, un peu décadent mais si harmonieux, le personnel à bord qui se défaisait pour satisfaire les moindres désirs exprimés par ces passagers oisifs qui ne voulaient qui se laisser choyer.

Faire partie de l'élite dorée parmi les mille et quelques âmes qui avaient choisi de faire ce voyage, maintenait Nate dans un niveau très exclusif. Elle avait à sa disposition une des plus superbes suites à bord, un duplex de rêve, énorme mais exquisément chaleureux. Rien ne manquait, tout détail avait été reglé comme en devinant ses pensées, ses plus secrets désirs et elle savait que son Justin adoré avait beaucoup à voir dans toute cette soyeuse perfection. Même sans être avec elle, il la gâtait, de façon outrageuse, avec des détails merveilleusement fous. Tous les jours, elle recevait des fleurs envoyées par lui, avec un message, accompagnant le plus souvent quelque cadeau qui lui tirait des exclamations extasiées. Elle avait beau être mariée avec cet homme richissime et habituée à ses actes parfois un peu excentriques, ces extravagances lui résultaient délicieuses, chacune n'étant autre chose que sa manière à lui de lui dire qu'elle lui manquait...autant qu'il aussi lui manquait.

Les premiers jours, Nate avait préféré se tenir un peu à l'écart de ce beau monde qui évoluait joyeusement par là, qui se réunissait après le dîner pour des soirées animées. Elle en sentait pas d'aplomb encore pour rire ou faire la fête. Ses états d'âme étaient comme une montage russe, tantôt elle pouvait envisager sa journée en toute joie de cœur pour un instant après être prise d'une irrépréhensible envie de pleurer.
Granny Patches , dans sa sagesse infinie, n'avait pas cherché à la consoler, l'avait seulement laissée parler et pleurer tout son soul, en caressant sa tête comme quand elle était petite puis à la fin, en baisant son front lui avait dit:

Apaise ton âme, mon ange, pleure tes peines et puis laisse les partir. Libère les...libère toi. Un jour, tu te réveilleras et sentiras l'âme lègere, le moment sera alors arrivé...Tu sauras...

Ce matin là, en ouvrant les yeux et fixant le plafond de sa chambre se proposa de faire un effort. Peut être qu'un peu d'exercice au grand air, nager un peu, lui rendrait l'entrain qui lui manquait. Avec un soupir, elle finit de se lever. Dix minutes plus tard, elle avait enfilé son maillot de bain noir, passé un peignoir éponge et avait quitté sa super suite pour se rendre à la piscine du pont 1, habituellement déserte à cette heure.
Il faisait encore assez frais comme pour songer à croiser quelqu'un, prendre un bain d'eau un peu froide ne lui causait aucun problème et l'idée de pouvoir nager à loisir sans partager sa solitude lui sembla même tentante. Elle s'approcha du bord de la piscine et s'accroupissant tendit la main pour prendre la température de l'eau. C'est alors qu'elle réalisa porter le précieux bracelet de Bulgari, cadeau de Justin pour lui donner la bienvenue à bord...et juste à cet instant, le fermoir céda et la bijou glissa de son poignet pour aller se perdre au fond de l'eau.


Oh non...quand même pas!

Décidée, elle ôta son peignoir et le laissant sur un transat retournait au bord pour plonger quand...glissant bêtement, elle bascula à la diable, se cognant la tête. Tout sombra dans un néant étoilé alors que son corps inerte tombait à l'eau.

On lui tapotait les joues, un courant de chaleur la parcourut lui rendant peu à peu ses sens, pour réaliser qu'un inconnu, à l'air un peu angoissé se penchait sur elle.

Eh bien, ça vous amuse de flanquer la frousse aux gens ? Enfilez ça !

De quoi diables lui parlait il? Elle voulut répondre quelque chose mais ne parvint qu'à claquer pitoyablement des dents. Acte suivi, il s'empara de son peignoir épongea et la fourra dedans avec des gestes pas trop doux mais efficaces...Nate tremblait comme une feuille exposée au vent alors, sans demander son avis, l'inconnu la releva, avec beaucoup d'aisance, dans ses bras, dans la claire intention de l'emmener à l'intérieur. La jeune femme se sentait démunie et assez perdue, sans pouvoir, ni avoir l'esprit, d'ailleurs, de protester.
Elle retrouva toutes ses facultés sous une revigorante douche d'eau chaude...administrée par cet homme qu'elle n'avait vu de sa vie.


Mais que...oh, mon Dieu...je...dois sortir d'ici...enfin...oui, je suppose que...

La cohérence personnifiée mais il ne sembla pas lui en tenir en rigueur.

Bon, ben… je peux vous prêter un survêtement, à moins que vous ne préfériez que j’appelle le service en cabine ?

Nate secoua la tête, sans trop comprendre ce qu'il se passait.

Non...Non...Ça va aller...je...

Non ? Comme vous voudrez, j’aimerais aussi me réchauffer, si ça ne vous dérange pas.

Et avant qu'elle ne songe riposter, voilà qu'il la relevait de nouveau dans ses bras et l'emportait de retour à la chambre pour l'y abandonner avec des serviettes et du linge sec.

Curieux bonhomme...

Elle ne perdit pas trop de temps à réfléchir et préféra se sécher avant d'enfiler des vêtements qui lui allaient trop grands mais qui avaient la vertu d'être secs. En un temps extrêmement court, il était de retour, pour alors Nate avait cherché une source de chaleur et s'y adossait.

Encore froid ?

Un peu...oui.

Sans aucun doute, cet inconnu était habitué à prendre des décisions sans consulter son prochain car avant qu'elle puisse placer un mot de plus, il commandait un petit déjeuner pour deux.

Remettez-vous ! Ce n’est pas si grave. Vous êtes sauve. Je ne bois jamais le matin mais un peu de rhum nous ferait du bien, non ?

Euh...

Il servit deux petits verres, lui en tendit un et avala le sien sans respirer.

Wow, ça décoiffe ! Alors Mrs… ? Que s’est-il passé ? Un malaise ? L’envie d’en finir avec ce monde cruel ?

Nate avala son rhum qui faillit passer de travers en entendant les hypothèses émises et sans le vouloir sentit sa bouche trembloter alors que des larmes non souhaitées lui noyaient les yeux.

Je...

Bon dieu ne vous mettez pas à chialer, je ne supporte pas ça.

Elle le dévisagea et renifla discrètement en se sentant absolument idiote.

Moi...Moi non plus. C'est...à dire, que moi non plus je ne supporte pas me mettre à pleurer...mais c'est...plus fort que moi!

Il la regarda croyant sûrement avoir affaire avec un esprit dérangé mais déjà Nate essuyait rageusement ses larmes et respirait un bon coup.

Ne vous en faites pas...problème d'hormones!

*Bon sang, Nate...tu vas pas lui raconter ta vie, quand même!*

Cela n'a aucune importance, Mister...

Il se présenta, assez intrigué par ses réactions.

Je suis Natasha Davenport...Je suppose que vous m'avez sauvée de me noyer ou quelque chose dans le genre...Excusez moi, M. Sanders, je suis encore un peu sous le coup de l'impression...Je ne me noie jamais! Je crois que je suis tombée...sais pas comment. Je n'aurais jamais idée de vouloir en finir avec ma vie...

Elle esquissa une imitation assez réussie de sourire.

Que je pleurniche comme une sotte ne veut pas dire que mon existence me dégoûte...

Il sembla à peine plus tranquille avec cet aveu si sincère quand Nate poussa un cri qui le fit sursauter.

Je dois retourner à la piscine...là, tout de suite...avant que quelqu'un d'autre n'y aille...

Il voulut savoir la raison de tant de précipitation quand on était à point de leur apporter le petite déjeuner et ce café bouillant qui finirait de la remettre d'aplomb.

Vous ne comprenez pas...Mon bracelet...est au fond de la piscine et je vous assure que pour rien au monde je ne laisserais ce cadeau de mon mari faire trempette plus que voulu...Euh...plonger? Je ne crois pas...veux pas me geler une autre fois...Mais il doit bien avoir, dans ce merveilleux bateau quelqu'un qui soit capable de récupérer mon bracelet...vous ne croyez pas?

Elle se passa la main dans ses cheveux mouillés avant de se précipiter au téléphone pour quérir l'aide nécessaire, se maudissant de ne pas avoir sa baguette, avec laquelle elle aurait réglé l'affaire en un temps deux mouvements.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Sam 27 Fév - 13:45

Avoir un aussi joli brin de fille à sa merci dans une chambre aurait pu donner des idées à n’importe qui d’autant que s’il avait voulu se rappeler son dernier coup Andreï aurait dû vraiment faire des efforts de mémoire. Ici, il n’était pas question de cela. Un peu plus réchauffée par l’alcool enfilé, la Miss avoua :

C'est...à dire, que moi non plus je ne supporte pas me mettre à pleurer...mais c'est...plus fort que moi!

*Une dépressive ! manquait que ça… Elle aurait dû sauter par-dessus bord, c’était plus sûr*

Elle renifla poliment puis déballa tout de go :

Ne vous en faites pas...problème d'hormones!

*Qu’est ce que j’en ai à cirer, moi ? T’es fin Sanders, elle va te déballer toutes les misères de sa vie*

Cela n'a aucune importance, Mister...

*Bien sûr que ça n’a pas d’importance !* Sanders. Andreï Sanders.

Vint ensuite le blabla obligé des présentations et quelques tirades qui le firent sourire en coin :

Je ne me noie jamais * si t’en avais l’habitude, tu ne serais pas là pour le raconter* [color=blue]Je n'aurais jamais idée de vouloir en finir avec ma vie.[/color]..*Tant mieux* Que je pleurniche comme une sotte ne veut pas dire que mon existence me dégoûte...

Vous m’en voyez ravi, Miss Sommersby. Si vous voulez bien vous décoller du chauffage, nous pourrions nous asseoir et…

La voila qui criait, s’affolait.

Que se passe-t-il, ma chère ? Un autre souci ?

Je dois retourner à la piscine...là, tout de suite...avant que quelqu'un d'autre n'y aille...

*Elle est folle à lier* Un bain et une douche ne vous suffisent pas pour ce matin ? Vous préférez nager dans une eau non polluée par d’autres ? ça attendra bien le petit déjeuner, asseyons-nous.

Enervée maintenant Natasha n’en démordit pas. Pour un peu il se faisait traiter d’idiot mais la Miss était polie :

Vous ne comprenez pas...Mon bracelet...est au fond de la piscine et je vous assure que pour rien au monde je ne laisserais ce cadeau de mon mari faire trempette plus que voulu...

Il y avait donc un mari dans les parages. Autant se débarrasser de cette dame avant qu’il ne les trouve là et s’imagine des choses…

Vous n’avez pas l’intention de sauter à nouveau à l’eau pour une babiole, j’espère ?

Euh...plonger? Je ne crois pas...veux pas me geler une autre fois...Mais il doit bien avoir, dans ce merveilleux bateau quelqu'un qui soit capable de récupérer mon bracelet...vous ne croyez pas?

Elle devait y tenir à ce bijou ! Et la voilà qui, complètement paniquée, s’emparait du téléphone. En soupirant, Andreï coupa la communication :

Passez ce manteau et relevez la capuche, nous allons aller voir. Même sur un rafiot pareil, les âmes cupides existent.

Lui ne se vêtit pas plus et il la mena jusqu’à l’ascenseur. L’anxiété la rongeait, elle se cessait de nouer et dénouer ses longs doigts, fort mignons du reste.

Calmez-vous. Je suis certain que si vous l’avez perdu, votre mari se fera un plaisir de vous en acheter un autre…

Oups, il devait avoir gaffé car elle le fusillait presque du regard. S’abstenant de commentaires, il l’accompagna à la piscine. Dieu qu’elle courait vite. Le « pauvre » handicapé qu’il était avait un mal fou à la suivre sur ce sol assez glissant. Vu la mine de Sommersby, point de bijou au fond de l’eau. Dans un sens tant mieux car il se voyait mal en train de plonger pour l’y récupérer quoiqu’un bête « accio » l’aurait ramené Mais il ne fallait pas non plus que la dame déjà déjantée voie de la magie sous son nez.
Des larmes recommençaient à couler face à ce mini drame :


Ce n’est pas si grave ! Votre mari comprendra sûrement et…

Elle s’énervait pour de bon. Il aurait pu la planter là et aller simplement chez le kiné qui devait regarder l’horloge. L’ordonnance de sa matinée étant bel et bien gâchée maintenant autant en finir :

Ecoutez, nous allons aller voir le commissaire de bord et lui expliquer la situation. Il mènera son enquête et vous récupérerez prochainement ce bijou qui vous tient tant à cœur.

Natasha lui parut réticente, comme si une autre idée lui trottait dans la tête. Il ne démordit pas de la sienne et l’entraîna à l’intérieur du navire.
Ayant déjà visité ce navire à fond, Andreï avait enregistré suffisamment d’indications pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe flottant. Sans recourir au personnel, ils parvinrent au bureau des officiels de la sécurité où un sexagénaire bon enfant les reçut complaisamment.
Nate raconta ses malheurs.


A la piscine du pont supérieur vers 6h 30 ? Rien de plus simple Mrs Davenport. C’est un endroit que nous filmons afin de prévenir les accidents. Il va nous suffire de vérifier les caméras de surveillance et nous saurons qui a récupéré votre bracelet. Assez-vous, cela ne prendra que quelques minutes.

Désireux de prouver l’efficacité du système, le commissaire Proudfoot tourna vers eux un écran.
Des images défilèrent à vive allure. Ils y virent Natasha se mettre en maillot, tâter l’eau et constater la perte de son précieux bracelet. Ni une ni deux, elle plongea. L’hydrocution fit le reste. Arriva alors Andreï avec la suite que l’on connaît. Le sauveteur grimaça un peu devant le spectacle de son corps mutilé ainsi exposé. La suite démontra la venue d’un autre nageur matinal dont le regard fut attiré par un scintillement singulier sur le fond. Il se glissa lentement dans l’eau, s’immergea complètement et en ressortit ravi en tenant dans sa main un bijou ouvragé.


*Mazette, je comprends qu’elle y tienne à cette breloque*

Voilà, sourit Proudfood. Nus allons agrandir et fixer l’image de ce passager et la comparer avec notre banque de données. Probablement que ce monsieur aura porté sa trouvaille au bureau des objets perdus.

*Tu parles ! On aurait dit qu’il venait de gagner à la loterie*


Ne vous inquiétez pas, Avant peu nous saurons tout.


Il ne restait plus qu’à attendre sagement que les limiers fassent leur boulot. Du moins c’est ce que l’on espérait d’eux. De par son « métier » Sanders identifiait avec précision les personnes croisées. Retenir les traits était devenu chez lui une habitude qui lui avait souvent sauvé la mise. Il avait floué tant de gens qu’ils étaient nombreux à vouloir sa peau. Aussi le bonhomme de la piscine ne lui était pas inconnu. C’était un matinal comme lui et il l’avait parfois croisé aux abords de la piscine. Par… jeu( ?) il l’avait suivi, histoire de vérifier qu’il ne s’agissait bel et bien que d’un passager ordinaire et non pas d’un espion chargé de sa surveillance. Paranoïa ? Peut-être un peu. On n’est jamais trop prudent.
Dès qu’ils furent à nouveau dans les couloirs, l’air détaché, Andreï tint à ce que Nate regagne sa cabine :


Vous voyez c’était tout simple. Vous aurez des nouvelles bientôt. Je suis navré de vous laisser ainsi, j’ai un rendez-vous avec le kiné. Au plaisir de vous repêcher Mrs Davenport

Sourire en coin, courbette, il tourna les talons.
Quelques minutes plus tard, il frappait à la porte d’une cabine. Le portait du type de la vidéo s’encadra, une main de fer lui agrippa le gosier le poussant à l’intérieur.


Pas d’héroïsme, tu es fait. On t’a vu piquer un bijou dans la piscine. Je le veux.

L’autre tenta bien de résister, se débattit un peu mais il suffoquait tellement qu’il baissa les armes. Quand Sanders le relâcha, il courut vers un tiroir d’où un beau bracelet sortit.
L’empochant, Andreï sortit sa baguette et cracha :


IMPERO !
Tu vas sagement porter ce bijou aux objets trouvés, tout de suite, et oublier !


Tel un parfait robot, l’autre s’exécuta. Inutile de le suivre, il ferait ce qu’on lui ordonnait.
Assez satisfait Andreï regagna sa cabine où il déjeuna d’un café froid. Pour lui l’incident était clos.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Dim 28 Fév - 1:03

Efficience mécanique, froide politesse, catégorique détermination, concentration aiguisée. Samantha ne se laissait pas distraire de sa tâche mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne se livrait pas, discrètement, à une observation méticuleuse du décor et de ce singulier contribuable dont elle épluchait, façon de dire, la vie.

Justin Davenport l'avait surprise, même si elle s'était bien gardée de le démontrer. Le jeune milliardaire semblait très calme et sûr de lui mais Sam savait par expérience que même n'ayant rien à cacher, ce genre d'inspection minutieuse mettait les personnes sur les nerfs.

Point de triviale machine à café, mais deux somptueux samovars. S'il croyait l'impressionner avec ce détail, c'était du temps perdu. Sam se contenta d' agréer la chose le plus naturellement du monde et alla se servir sa première tasse de café avant de commencer avec l'inquisition.

Davenport tenait bon le rythme imposé. Elle ne l'entendit pas renâcler une seule fois. Tous les documents sollicités semblaient être à portée de la main, toute question, pour captieuse ou complexe qu'elle fut, répondue au quart de tour, sans hésitation.

L'observant du coin de l'œil alors qu'il cherchait un de tant de papiers demandés, Sam décela la moue impatiente qui lui serrait la bouche en se disant, amusée, que cet homme n'était définitivement pas fait pour être longtemps enfermé dans un bureau. Il se serait certainement senti plus à l'aise si elle l'avait défié à un match de tennis ou à une course d'obstacles.

Elle ne fut non plus sans remarquer que son regard semblait affligé en se portant sur une belle photo où se tenaient une superbe rousse et deux adorables petites filles.

*Une belle famille...je me demande où elles sont...mais enfin, ce sont pas tes oignons, Sam...en plus dans cette baraque démesurée pourrait loger une division complète sans se faire remarquer!*

Entrer en matière avec l'année 1992 lui creva le cœur, quoique son attitude ne laissait pas le supposer. À peine débutée cette année là, il avait perdu père et mère. Chaque minime détail des dépenses faites pour ces funérailles était comptabilisé avec rigoureuse exactitude. Les repasser si froidement était un coup bas. Surtout que peu avant, il avait eu la déférence de lui proposer un déjeuner...refusé poliment parce qu'elle préférait abattre la besogne le plus vite possible. Il y aurait du temps pour manger et se reposer plus tard.

Qu'elle déclare, le soir tombé que c'était assez pour un jour sembla le combler d'aise, surtout que, depuis un moment, Sam avait remarqué qu'il avait l'air à bout.

Il la raccompagnait jusqu'à la porte quand une idée de génie sembla le frapper.

Vous allez conduire jusqu’en ville ? C’est idiot et dangereux. Si je ne me trompe vous connaissez mal ce coin et nos règles de circulation. Pourquoi ne pas transplaner ?

Étonnée de le voir se faire de la bile pour elle, qui lui avait cassé les pieds toute la journée, Sam le dévisagea, essayant de se montrer un peu moins revêche.

Pour être franche, je ne me sens pas trop d'aplomb pour entreprendre un transplanage mais pas de souci...je m'en sortirai...

Et lui de rebattre son argument.

Je vous proposerais bien de vous reconduire mais je ne suis guère au top magique ni sportif après ces heures de bureau. Aussi, ne voyez en cela aucune tentative de corruption de fonctionnaire mais ne serait-il pas plus simple, et pratique, d’accepter de loger ici le temps que tout soit réglé ?

Cette proposition la prit de court, ce n'était pas monnaie courante d'entendre un contribuable passé au crible se montrer si déférent.

Je ne pense pas que...

*Non mais...il en a des idées, celui là!*

Vous avez pu juger que la maison est très, euh… grande. D’un jour à l’autre vous voudrez en faire l’inventaire… Autant joindre l’utile à l’agréable, non ?

Vous avez sans doute raison mais, de toutes façons, ce n'est pas trop régulier de...

Soyez raisonnable. Vous laissez votre mallette dans le bureau ainsi que…(sourire embarrassé) toutes discussions laborieuses. Détendez-vous, je vous montre les chambres ; vous choisirez celle qui vous sied le mieux.


Il le tenait pour fait et n'aurait pas du tout tort. Sam se sentait réellement crevée, ce n'était pas seulement l'intense journée de travail mais aussi fallait il tenir en compte le décalage horaire.

Je vous remercie, M. Davenport, je vais suivre votre conseil et me montrer raisonnable, il n'y a rien de trop tentant à conduire sous la pluie...et sur la gauche.

Hôte parfait, il tint à la conduire lui même à travers les démesures de sa demeure. Immense certes mais d'un bon goût irréprochable. On devinait l'âme d'un collectionneur dans chaque détail et la main d'une femme aimante qui donnait la touche de chaleur, transformant cette énorme bicoque en un foyer chaleureux. Sam suivait en silence , s'émerveillant des tableaux de maitre, des bronzes parfaits, des bibelots précieux. De chaque vase de fleurs fraîchement coupées égayant des coins sobres. Elle venait de reconaitre un superbe Degas dont Davenport partagea l'anecdote.

Je l’ai gagné à un pari chez des amis.

*Bravo pour les copains qui parient des chefs d'œuvre...je voudrais bien voir leurs livres!*

L'histoire était vraiment cocasse et Sam se trouva en train de sourire en imaginant la situation.

Je possède, cela va de soi, les documents notariés établissant cette transaction.

Je ne le mets pas un instant en doute, M.Davenport!, assura t'elle sans départir de son sourire, absolument pas.

*On verra cela demain!*

Elle se décida pour une très belle et spacieuse (impossible autrement!) chambre dans l'aile Ouest de la maison ce qui ne manqua pas de susciter un commentaire, le jeune homme semblait en avoir un pour chaque occasion.

J’habite l’aile sud. Même en étant somnambules, il y a peu de risque que nous nous croisions dans les couloirs. Sonnez Briman quand vous serez disposée à dîner, il vous guidera en bas.

Je vous remercie, M. Davenport.

Sans plus. Elle avait vraiment hâte de se rafraichir, de se changer un peu les idées et oublier pour un moment les colonnes de chiffres. Avec un soupir soulagé, elle envoya valser ses hauts talons et se dirigea vers la salle de bains en enlevant la courte veste de son tailleur, se disant qu'il faudrait faire usage d'un peu de magie pour avoir une allure à peu près présentable au dîner. Sam espérait qu'il ne s'attendrait pas à la voir apparaitre en robe de soirée parce que ce détail lui avait échappé et son sac à main ne contenait aucune tenue de rechange.
La salle de bains comblait les rêves d'un sybarite de haut vol. Comment se résister à cette énorme baignoire, aux flacons d'essences qu'elle huma un à un...Peu après, immergée dans un délicieux bain relaxant, Sam rêvassait gentiment en pensant à cette longue journée...avec un sourire adouci aux lèvres.


Enveloppée dans un moelleux peignoir de bain, elle se dirigea vers la garde robe, qui devait être accorde à la chambre, pour y chercher un cintre...mais en ouvrant la porte, elle resta la bouche ouverte. La penderie était pleine. Mais pas pleine de n'importe quoi...Chaque robe, chaque tenue qui se trouvait là correspondait à sa taille...

*Quel détail!*

Ayant l'embarras du choix, Sam mit un peu de temps à se décider. Convaincue que ce soir l'étiquette rigoureuse ne serait pas de mise, elle finit par enfiler une robe de lainage noir, aux lignes sobres. Des petits coups de baguette plus tard, sa coiffure était à point, son léger maquillage rafraichi et elle était prête à demander à l'elfe de la conduire dans le dédale de La Folie.

Que la créature, qui semblait Pape en concile, ne la conduise pas à un des nombreux salons entrevus au passage la surprit mais se retrouver à l'entrer de la cuisine la plus fastueuse de tous les temps la laissa sans paroles et encore plus y trouver le maître de céans très appliqué à dresser des cailles sur leur canapé.

Sans pouvoir s'y résister, elle prit une cuillère en bois et fit tinter une belle casserole en cuivre suspendue là, en tirant un son presque argentin et très noble qui fit relever la tête au cuistot en service qui la considéra, un instant, comme si elle venait de débarquer d'une soucoupe volante.

Bonsoir, M. Davenport. Je vois que vous avez des talents insoupçonnés...Ça sent vraiment bon!...Puis je regarder?...Vous semblez surpris! Oui, je sais, nous n'avons aucune réputation de gourmets, nous autres américains...

Elle soupira, ravie, en humant les senteurs qui montaient de ci de là.

Je dois vous avouer adorer faire la cuisine...cela me défoule après une longue journée de travail...

Justin Davenport ne semblait pas en revenir, de son stupéfaction, surtout quand, curieuse, Sam releva les couvercles des casseroles sur le feu en humant les effluves savoureux.

Une bisque de langoustines? Mmm...quelle délice. Des giroles? Cela fait longtemps que je n'en trouve pas à Miami...Vous ne pensez pas qu'il faudrait laisser se réduire un peu plus avant de tourner la sauce...une prise de fécule fait des merveilles. Vous le faites comme cela aussi?...Oh la la...que vois je là? De la pâte à crêpes...Laissez moi deviner...Crêpes Suzette?...J'adore!!!

Elle était prête à battre des mains, ravie et impatiente de goûter à tous ces mets divins mais plus que cela c'était l'envie de prendre part à l'élaboration de ce petit banquet qui la démangeait.

Vous allez peut être penser que je suis un peu folle mais voyez vous...tourner des sauces, sauter des crêpes, flamber...je ne peux pas m'y résister...c'est plus fort que moi...Puis je avoir l'audace de vous demander si...je peux vous donner un petit coup de main?

Regard quasi implorant.

Si vous dites oui, je vous préparerai le meilleur Martini que vous ayez goûté de votre vie! Alors...marché conclu?

Elle devait, sans doute, offrir une image bien différente à celle qu'il se faisait...ben oui...d'un agent du Trésor!
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Dim 28 Fév - 13:52

Être enfermé quasi une journée entière dans la même pièce avec la même personne n’était pas une habitude chez Justin sauf quand il s’agissait de sa chambre et de Nate au début de leur mariage…
Ici, s’il était fourbu c’était bien en raison d’activités nettement moins ludiques.
La bisque de langoustine mijotait gentiment, les cailles farcies n’attendaient qu’à être dressées et napée de sauce. Il posait la dernière sur son lit quand un « bong » inattendu retentit.
Tellement absorbé à sa tâche, Davenport en avait complètement oublié la présence d’une étrangère dans ses murs. Sur le coup de l’apparition merveilleuse il faillit lui demander qui elle était avant que ne résonne sa voix :


Bonsoir, M. Davenport. Je vois que vous avez des talents insoupçonnés...Ça sent vraiment bon!...Puis je regarder?...Vous semblez surpris! Oui, je sais, nous n'avons aucune réputation de gourmets, nous autres américains...

S’il est vrai que les Américains ne sont pas réputés pour leurs goûts culinaires, Justin était surpris pour un tas d’autres raisons. D’abord l’image du frigidaire venait de voler en éclats avec cette Miss sapée comme un mannequin de mode puis le sourire et le ton étaient bien différents. Qui sait, l’habit faisait-il le moine ?
En tout cas elle avait l’air sincère autant qu’alléchée.


Je dois vous avouer adorer faire la cuisine...cela me défoule après une longue journée de travail...

Il ne put s’empêcher de sourire et d’approuver :

Nous voilà avec deux points communs, Miss Forrester. La cuisine est chez moi une véritable passion. Ma femme en rigole parfois. Elle prétend que je devrais ouvrir un restaurant.

Sans demander la permission, telle une chatte gourmande, la miss commença à soulever les couvercles des casseroles.

*Elle tient même à vérifier les plats ? L’addition sera salée*

Mais Samantha ne semblait prête qu’à se réjouir anticipativement les papilles.

Une bisque de langoustines? Mmm...quel délice. Des giroles? Cela fait longtemps que je n'en trouve pas à Miami... Vous ne pensez pas qu'il faudrait laisser se réduire un peu plus avant de tourner la sauce...une prise de fécule fait des merveilles. Vous le faites comme cela aussi?

Euh… parfois… Je fais un mélange fécule et crème.

...Oh la la...que vois je là? De la pâte à crêpes...Laissez moi deviner...Crêpes Suzette?...J'adore!!!

Au moins n’était-elle pas difficile à satisfaire sur ce plan. Déjà ça de gagné. Puis vint une déclaration des plus inattendues :

Vous allez peut être penser que je suis un peu folle mais voyez vous...tourner des sauces, sauter des crêpes, flamber...je ne peux pas m'y résister...c'est plus fort que moi...Puis je avoir l'audace de vous demander si...je peux vous donner un petit coup de main?
Si vous dites oui, je vous préparerai le meilleur Martini que vous ayez goûté de votre vie! Alors...marché conclu?


Tout cela accompagné d’un sourire à fondre les glaçons. Comment résister ?
Même s’il n’aimait pas beaucoup que quelqu’un envahisse sa cuisine, il ne put qu’accepter.


Puisque vous semblez y tenir, allez-y vous avez le champ libre. Le bar est là-bas.

Il termina son œuvre et plaça les bestioles au four tout en vérifiant les champignons.

*Elle a raison, ils doivent encore suer un peu*

Dénouant son tablier, il sortit les zakouskis du frigidaire et la rejoignit près du bar où elle lui tendit sa composition où flottaient une olive verte et un glaçon.
Y trempant les lèvres sous l’œil attentif de la demoiselle, Justin joua au connaisseur, une seconde mini gorgée fit apparaître un sourire :


Parfait Miss Forrester. En général je préfère la vodka au gin mais votre dosage avec le vermouth est subtil.
Vous semblez vous intéresser aux photographies, permettez-moi de vous présenter ma famille.
Au centre, c’est Nate, mon épouse. A sa gauche c’est Viviane, notre première-née et là c’est Flore. Elles sont mignonnes, non ? C’est fou ce qu’elles me manquent, mes femmes…


S’il affichait sa contrariété, tant pis.

Les filles sont chez leurs grands-parents en Nouvelle Zélande. Ma femme… voyage.

Il ne vit aucun intérêt à lui donner plus d’explications. A quoi bon ? Qu’est-ce que cette demoiselle en avait à cirer que Nate soit déboussolée avec la perte de leur troisième enfant.
Tout en dégustant l’apéritif, il crut bon d’égayer la conversation en détaillant d’autres photographie :


Là, ce sont des amis très proches : Michael et Vic… pauvre fille… pas eu de bol, elle aimait tant la vie(soupir) Sur ce cliché, se rengorgea-t-il, c’est mon nouveau joujou : le lady Nate. Mon autre voilier a coulé, tant mieux : il fallait changer la moquette.

De photographies en autres illustrations caractéristiques de ses petits ou grands bonheurs familiaux, Justin savait pertinemment qu’il déballait une part de son intimité mais il s’en foutait. Un dernier regard à une Nate radieuse qui soulevait Viviane en riant dans la neige, il changea de sujet :

Notre bisque nous attend. Installez-vous, dit-il en retirant une chaise afin qu’elle s’y pose. Je fais le service aussi. Briman a eu une rude journée.

Il rafla la bouteille de cognac au passage et s’en retourna aux fourneaux. Une cuillère se versa dans le potage avant de mélanger la préparation qu’il goûta. Un tour de moulin à poivre, il emplit la soupière chauffée garnie de miettes de crustacé, et la porta à table.


Vous m’en direz des nouvelles ! sourit-il en emplissant les assiettes creuses.

Un silence religieux accompagna la dégustation du velouté. Miss Forrester semblait se délecter à chaque déglutition ; il en fit autant. Suivirent maints compliments qui réjouirent le cuistot d’occasion.
Il fallait maintenant s’occuper du plat de résistance. Les giroles bien suées furent revenues au beurre à la poêle ( non, elles n’étaient pas parties) saupoudrée de farine, liée de crème fraiche, une sauce onctueuse apparut bientôt sous l’œil attentif de la miss. Trempant une petite cuillère, Justin goûta, retourna l’ustensile qu’il garnit à nouveau afin de le présenter à son invitée. Toute heureuse, elle approuva mais tint à ajouter son grain de sel personnel.
Les cailles étaient à point, pas besoin de se battre avec elles pour prélever la chair. En convives détendus, Justin et Sam abordèrent divers sujets dans lesquels la fiscalité était très éloignée quoique…


Des vacances ? Oui, nous en prenons à l’occasion. Les filles sont encore petites pour de longs voyages. Nos dernières se sont passées aux Bermudes, chez les De Brent pour les fêtes de fin d’année. C’était… surprenant. Michael nous y a présenté sa… future femme. Je la connaissais d’avant, elle a beaucoup changé. Mais assez parlé de moi. Et vous ? Toujours boulot boulot ? Il n’y a pas un gentil fiancé qui vous attend à Miami ? La maternité transcende la femme. Ma Nate…

Arrêt sur image, coup d’œil à l’horloge, affolement :

Excusez-moi ! Je reviens tout de suite.

Bon Dieu où avait-il la tête ? Pour un peu il aurait loupé le rendez-vous du soir avec sa femme.
Il courut comme un fou jusqu’au bureau où il pianota furieusement à l’ordinateur. Connexion établie, webcam enclenchée, il soupira d’aise en regardant sa Nate à l’écran.


Salut ma belle. J’ai un poil de retard, je sais. Comment te sens-tu ? Tu as bonne mine en tout cas. Raconte-moi ta journée. Ah… tu as fait des rencontres intéressantes ? Tant mieux. Je te l’ai dit, fréquenter les autres ne peut qu’être bénéfique. Moi… ? Euh… rien de spécial. J’ai droit à une vérificatrice et pas un vérificateur. Oui, ça se passe bien, enfin je crois. Difficile à dire avec une armoire à glace qui pèse chaque mot. Jolie ? Euh… non, elle doit avoir soixante ans, sèche comme un clou, des poils au menton… je ne suis pas gâté. Je ne sais pas combien de temps ça va durer on n’a épluché que trois années. Tu sais que tu me manques. Je préférerais cent fois être avec toi mais… Tu dois aller dîner ? Ok. Je comprends. On se revoit demain. Si tu as besoin… je sais que je me répète mais je voudrais tellement… Oui, d’accord. Bonne soirée mon amour. Je t’aime aussi.

Embrasser un écran n’a rien de charmant mais puisque c’est tout ce qu’il avait…
Il éteignit tout et retourna affronter son soi-disant dragon en jupons. La belle avait pris les devants et faisait sauter les crêpes en riant.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Lun 1 Mar - 1:05

Sans trop s'encombrer de bonnes manières M. Sanders venait de couper la communication. Nate lui adressa un regard outragé et posa le combiné, un tantinet agacée.

Vous avez une meilleure idée?

Effectivement il semblait en avoir une.

Passez ce manteau et relevez la capuche, nous allons aller voir. Même sur un rafiot pareil, les âmes cupides existent.

Nate n'aimait pas trop qu'on lui donne des ordres mais fit ce qu'il disait en enfila le manteau offert en se demandant ce que son sauveteur de fortune comptait faire. Sûrement pas plonger chercher le bijou!

Il faut que je le retrouve...à tout prix!, elle soupira à fendre l'âme se sentant au bord du plus sombre désespoir.

Calmez-vous. Je suis certain que si vous l’avez perdu, votre mari se fera un plaisir de vous en acheter un autre…

Elle se contenta de lui jeter un regard morose, presque mauvais et pinça les lèvres pour s'abstenir d'un commentaire âcre, enfin de comptes l'homme n'avait rien à cirer avec ses problèmes, qu'il lui ait sauvé la vie ne signifiait pas prendre son existence en charge. à peine les portes de l'ascenseur coulissèrent Nate se lança dehors , un coup d'œil sur l'épaule, la rassura, il clopinait à sa suite.

*Mince, le pauvre...et je le fais courir...je me demande comment il s'est fait cela...un accident, sans doute*

Mais elle cessa de se faire du souci pour le handicap de Sanders en scrutant le fond de la piscine pour découvrir que son bien aimé bracelet n'y était plus.

C'est terrible...Vous voyez, il n'y plus! Quelqu'un a chipé mon bracelet!

Et avant d'y pouvoir remédier, des larmes traitresses lui échappaient.

Je suis si bête...Pourquoi ne l'ai je pas enlevé?

Et l'autre de vouloir la consoler, sauf qu'il s'y prenait de piètre façon.

Ce n’est pas si grave ! Votre mari comprendra sûrement et…

Essuyant ses larmes, elle lui décocha un regard ulcéré.

Ce n'est pas le point! Bien entendu que mon mari comprendra, il ne ferait jamais des histoires pour cela...C'est avoir perdu quelque chose qui m'est si cher qui m'énerve...en plus de l'avoir fait par pure sottise...Justin va croire que je me fiche de son cadeau...

Écoutez, nous allons aller voir le commissaire de bord et lui expliquer la situation. Il mènera son enquête et vous récupèrerez prochainement ce bijou qui vous tient tant à cœur.

*Si j'avais ma baguette, cela ne prendrait pas bien longtemps le récupérer...je devrais aller la chercher et régler cette histoire...à ma façon!*

Mais déjà M. Sanders, qui semblait connaitre le bateau comme sa poche, l'entrainait à la recherche du dit commissaire. Un bonhomme débonnaire et sympathique qui écouta patiemment sa complainte.

A la piscine du pont supérieur vers 6h 30 ? Rien de plus simple Mrs Davenport. C’est un endroit que nous filmons afin de prévenir les accidents.

Génial, vous filmez les accidents mais cela ne semble pas servir à grand chose...si M. Sanders ne m'avait pas tirée de l'eau..., grommela Nate.

M. Proudfoot (a t'on idée de se nommer ainsi!) feignit ne rien avoir entendu et lui assura que dans un instant ils allaient savoir ce qui s'était passé après qu'Andrei Sanders l'eut emmenée.
Nate suivait avec attention le déroulement des évènements. Elle ne put réprimer un frisson en découvrant les mutilations qui balafraient le corps de son sauveteur.


*Par Merlin, pauvre homme!*

On ne tarda pas à voir un troisième larron entrer en scène. Il ne tarda rien à détecter le bracelet qui scintillait, très attirant, au fond de l'eau. Sans le douter un instant, l'homme plongea et secondes plus tard émergeait, ravi.

Il a mon bracelet!, s'exclama t'elle, ah, mon beau bracelet!!!

Les deux hommes présents devaient penser qu'elle raffolait des bijoux, ce qui n'était vraiment pas le cas. Justin adorait la gâter et lui en offrait pour n'importe quelle raison qui soit, elle en avait un coffret (un grand coffret!) plein de joyaux scintillants qui représentaient à eux seuls une petite fortune mais ce bracelet était spécial...il signifiait un "je t'aime, tu me manques!" qui lui enrobait chaleureusement le cœur d'amour.

Voilà. Nous allons agrandir et fixer l’image de ce passager et la comparer avec notre banque de données. Probablement que ce monsieur aura porté sa trouvaille au bureau des objets perdus.

Proudfoot s'activa à faire son travail et en un rien de temps, ils disposaient de l'information voulue.

Vous ne pouvez pas appeler le bureau d'objets perdus?

Le commissaire sourit, avec paternelle bonhommie.

Il faut imaginer que ce monsieur est sûrement en train de prendre son petit déjeuner, Mrs. Davenport, laissons lui le temps. Je suis sûr que dans le courant de la matinée vous aurez récupéré votre bracelet et la prochaine fois, laissez le dans votre cabine pour aller nager.

La prenait il pour une idiote perdue? Nate ne supportait pas qu'on la regarde de haut et en plus qu'on lui fasse la morale comme à un enfant borné.

Veillez à ce que ce bijou soit rapporté à ma cabine dans le plus bref des délais, M. le commissaire, c'est tout ce qui doit vous préoccuper! Je suppose que ce n'est pas nécessaire vous donner le numéro de ma suite, vous avez toutes les données dans votre prodigieux système. Je vous souhaite une bonne journée, M. Proudfoot.

La tête haute et le menton défiant, même si elle avait l'allure de n'importe quoi sauf de l'épouse d'un milliardaire, emboutie dans ces vêtements prêtes et ses cheveux en folie, Nate quitta le bureau.

Une fois dans le couloir, elle se tourna pour dévisager Sanders qui l'avait suivie sans dire mot. Bel homme, somme toute , même avec son corps stigmatisé.

Je vous remercie infiniment de vous être donné tant de peines pour moi, M. Sanders.

Il eut un sourire de circonstance qui en tout cas n'atteignit pas ses yeux d'un bleu inespéré vu qu'il était plutôt brun. Poli, sec, distant, ce n'était, pas de doute, un homme qui livrerait facilement son moi profond.

Vous voyez c’était tout simple. Vous aurez des nouvelles bientôt. Je suis navré de vous laisser ainsi, j’ai un rendez-vous avec le kiné. Au plaisir de vous repêcher Mrs Davenport.

Nouveau sourire déférent, sèche demi courbette et le voilà qui s'éloignait par le couloir en boîtant lamentablement. Nate resta un instant à le suivre du regard en se demandant quelle classe d'homme était il vraiment puis secouant la tête prit le chemin pour regagner sa propre cabine.

En y arrivant, la jeune femme réalisa qu'avec tout ce qui s'était passé, elle n'avait dans son estomac que la dose de rhum bue avec des fins thérapeutiques. Gagnant sa chambre, elle troqua les vêtements masculins par une douillette robe d'intérieur, fit jouer sa baguette pour mettre en ordre sa chevelure et sonna le maître d'hôtel, toujours à sa disposition pour qu'il s'occupe de faire servir le petit déjeuner.

Restaurée et pour une fois de parfaite bonne humeur, Nate décida sortir et aller faire un tour de reconnaissance des multiples réjouissances qu'offrait ce géant des mers. Elle ne fut pas déçue et la matinée se passa rapidement à flâner, à visiter les diverses boutiques qui offraient tout ce dont peut rêver une femme. Elle déjeuna seule, dans sa cabine en repassant les évènements de ce matin aventureux et se trouva en train de penser à son sauveteur.

*Il t'a sauvé la vie, ma vieille, sinon à cette heure ton mari serait veuf et tes filles orphelines...Lui dire merci et lui serrer la main est un peu...trop peu, non?*

Il ne s'attendait sûrement pas qu'elle lui saute au cou et déclare être en éternelle dette avec lui. Cette idée la fit rire, pour peu qu'elle avait pu avoir un aperçu de la personnalité de Sanders, il ne semblait pas être ami des effusions, pourtant elle devinait un homme intelligent avec du monde...

*Commence à délirer, ma vielle! Allez, mets toi en mode toutou et va gambader sur le pont...avec un peu de chance tu peux attraper un fresbee.*

Mais elle se doutait bien qu'un doberman fou gambadant entre ces passagers collet monté lui causerait pas mal de problèmes et le plus sûr est qu'on la ficherait dans la fourrière.
En mangeant sa glace du dessert, une petite idée très raisonnable finit par lui venir à l'esprit, sans trop le penser, elle se leva et allant vers l'écritoire, rédigea un court message...où elle invitait Andrei Sanders à dîner avec elle, ce soir au restaurant Todd English, qu'elle jugea moins pompeux que le Queens Grill ou le Britania. Le rendez vous restait fixé pour 20:00.
Elle chargea le maitre d'hôtel de faire parvenir ce mot à l'intéressé. Un peu plus tard, elle s'installa devant l'ordinateur et attendit l'apparition de son mari...qui tarda un peu plus que d'habitude.

Salut ma belle. J’ai un poil de retard, je sais.

Ne t'en fais pas, mon amour. J'ai tout mon temps...Oui, je vais bien. Me sentir? Bien...enfin, tu me manques trop mais on peut dire que tout baigne. Ma journée n'a rien eu rien de spécial...

*Raconte lui sur ta "noyade" et il transplane à bord. Parle lui de ce brun ténébreux et il te ramène à la maison, loque ou pas!*

C'est le premier jour du voyage, chéri...Comment connaitre déjà des gens. En plus tu sais...pas trop envie...de jouer au bridge avec Mathusalem ou être la troisième roue du char entre des jeune mariés...Mais et toi, ton vérificateur est bien arrivé?

J’ai droit à une vérificatrice et pas un vérificateur.


Ah bon..une femme...et comment cela se passe? Dis, elle est jolie au moins?

Oui, ça se passe bien, enfin je crois. Difficile à dire avec une armoire à glace qui pèse chaque mot. Jolie ? Euh… non, elle doit avoir soixante ans, sèche comme un clou, des poils au menton… je ne suis pas gâté.

Nate éclata de rire avec la disgracieuse image qu'il décrivait mais pour une raison qui lui echappa elle ne le crut pas tout à fait.

La conversation se suivit encore un petit moment mais il semblait pressé et elle voulait encore aller au spa. Ils se quittèrent avec la promesse de se revoir le lendemain via webcam et un je t'aime qui faillit la faire pleurer.

Je t'adore, mon Justin...Tu me manques aussi!

L'après midi fila entre massages et autres soins délicieux qui la mirent outre qu'en beauté de très bonne humeur. C'est dans cet état d'esprit qu'elle se mit en devoir de s'apprêter pour le dîner quand le maitre d'hôtel se présenta en apportant sur un petit plateau, le bracelet perdu.

Le bijoutier a réparé le fermoir, Madame, vous pouvez le porter sans souci de le perdre de nouveau.

*Wow...ils pensent à tout ici!*

Une peu nerveuse, Nate prit place à la table réservée en jetant un petit regard discret aux alentours. Quelques couples se trouvaient là, trop occupés à leur conversations pour faire attention à elle.


Madame veut elle commander ou prendra t'elle un apéritif?

Elle n'allait tout de même pas avouer être en train d'attendre quelqu'un...et si jamais il ne se présentait pas? Mais juste en ce moment, elle aperçut Andrei Sanders qui entrait au restaurant...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mar 2 Mar - 0:50

Comme matinée, Andreï avait connu bien pire. Bah, sa routine avait été sacrément bouleversée par ce sauvetage imprévu, et alors ? Il s’était un instant demandé pourquoi la surveillance du bord n’avait pas réagi en visualisant l’accident de Mrs Davenport mais sans doute que voir la passagère reprendre vie leur avait suffi, allez savoir ? Toujours est-il qu’une fois sa BA accomplie, Sanders reprit le cours de sa journée. Le kinésithérapeute avait un peu râlé de voir ses horaires chamboulés mais accepta quand même de prodiguer ses soins au blessé. Pour se venger, il n’y alla pas de main morte. Andreï ne broncha cependant pas sous les manipulations musclées qu’il subit. Il transpira juste un peu plus. Claqué, il déjeuna frugalement puis s’octroya un brin de sieste avant de ressortir arpenter le pont. Beaucoup plus de gens faisaient comme lui, la température s’adoucissait, on approchait de la Floride. Déjà des crèmes protectrices se tartinaient, lui n’avait besoin que de lunettes solaires.
Personne ne semblant s’intéresser particulièrement à lui, il se détendit enfin. Une librairie le tenta. Devenu passionné de lectures, à défaut d’action, il était toujours en manque. L’inspection lui prit du temps. Un ouvrage traitant des Templiers le tenta, il l’acquit et monta s’installer dehors dans un coin retiré d’où il pouvait voir beaucoup sans se faire remarquer.
Des couples rieurs, des solitaires en quête d’aventures ou de repos déambulaient, l’air heureux. Il fut très satisfait de constater le peu d’enfants à bord. Il est vrai que l’on n’était pas en période de vacances scolaires mais les richards s’en moquent la plupart du temps et entraînent à la suite leur marmaille à n’importe quelle période de l’année. Il ne détestait pas les gosses mais leurs turbulences oui.
Une bonne partie de l’après-midi se passa ainsi, à dévorer son volume tout en relevant fréquemment la tête histoire de vérifier qu’on ne l’épiait pas. Oui, paranoïa quand tu nous tiens…
Lassé de son immobilité, il referma son livre et refit plusieurs tours du pont, descendit et monta de nombreuses marches, passa à la salle de musculation où il dut bien faire plus de 50 kilomètres de vélo statique avant une série impressionnante d’abdominaux et d’altères. Bien fatigué cette fois, il regagna sa suite, paré à une longue douche.


*Qu’est-ce que… ?*

Une enveloppe sur un plateau d’argent l’attendait. Méfiant il la soupesa avant de l’ouvrir et fit jouer sa baguette par-dessus. Un carton des plus normaux se lut :

« Cher Mr Sanders, je vous suis extrêmement reconnaissante des attentions que vous m’avez portées ce matin. Puis-je en retour, espérer votre présence à ma table, ce soir 20h au restaurant Todd English.
Natasha Davenport-Sommersby. »


*Culottée, la dame*

Mrd ! Lui qui avait déjà effacé cet épisode, voilà qu’elle remettait ça. Un soupçon le posséda. Rapide, il fit le bilan. Pas un instant il n’avait imaginé que cette femme pouvait appartenir à… ses ennemis. Qu’est-ce qui l’en avait convaincu ? Allez savoir. Des pièges, on lui en avait souvent tendus. Qu’ils viennent des mangemorts ou d’autres factions qu’il avait flouée. Certain de ne pas se tromper sur la nature réelle de cette fille, son insistance le déstabilisait un peu.

*Elle ne cherche rien d’autre qu’à te prouver sa reconnaissance et effacer son ardoise. C’est idiot car il n’y a pas d’ardoise qui tienne. Toi tu le sais, elle pas…*

Curieux de nature, surtout passablement désoeuvré, il hésita longuement en combattant intérieurement.

*Un dîner ne te tuera pas… Sauf si elle empoisonne la bouffe mais je veillerai au grain. Ça fait combien de temps que tu n’as pas pris du bon temps ? Plus longtemps que ça mais je m’en fous. *

Assez rageur et mitigé, il ne s’en retrouva pas moins en train de se mettre sur son trente et un en consultant l’horloge ; il avait juste le temps.
.
Le Tood était l’un des dix restaurants du navire. Moins huppé que d’autres, l’ambiance y était très intime.
Il se présenta sur le seuil, son regard explorant la salle où de nombreuses tables festoyaient. Perplexe, il tenta de repérer la rousse repêchée le matin... en vain. Un garçon stylé s’avança :


Je suis attendu, grogna-t-il mais…

C’est alors qu’il aperçut un discret signe de la main non loin. Une fraction de seconde lui suffit à identifier les traits de celle qui l’émettait mais s’il avait dû parier entre le chat noyé du matin et la splendide jeune femme l’appelant, il aurait pu aller se pendre. La comparaison dépassait les bornes de son entendement. Incrédule, il pointa un doigt sur sa poitrine, lançant une question muette :

*Moi ?*


Ben oui, selon toute vraisemblance, il était visé. Clopinant, après un geste au garçon de salle, il s’avança le sourire en coin :

Que je sois damné si je m’attendais à une telle transformation ! Vous êtes éblouissante une fois séchée.

Il s’inclina profondément, s’empara de la main tendue qu’il effleura des lèvres en hommage sincère à tant de beauté. L’air décontenancé, il regarda tour à tour les couverts posés et l’entourage :

Votre époux ne se joint pas à nous ?

Une réponse sans équivoque suivit ainsi que l’invitation à s’asseoir.

*Il la laisse voyager seule autour du monde ? Il est marteau, ce mec.*

Andreï se garda bien d’autres commentaires qu’un « quel dommage » poli…
Assez enjoué, il commanda du champagne en apéritif et se lança :


Alors ? Remise de vos émotions ? Je vois que le joujou scintille à votre poignet. Ils sont efficaces à bord*Tu parles* J’avoue avoir été surpris par cette invitation ; vous ne me devez rien, strictement rien. Mais je suis ravi de vous voir si en forme*Rater ce spectacle aurait été dommage*
Ainsi vous voyagez seule ? Je puis comprendre si votre époux est occupé ailleurs. La confiance doit être aveugle entre vous, non ?... Moi ? Je voyage toujours seul. Ni femme ni enfants… rien que le plaisir… (sourire ambigu) Vous aimez la cuisine méditerranéenne ? Je n’y vois aucun inconvénient.


On discuta un peu cuisine, choix des plats, que du banal en somme. Mine de rien, Andreï surveillait les faits et geste de sa compagne autant que la conversation. De plus en plus il se rassura. Point d’espionne dans cette jeune femme-là. Seulement quelque chose n’allait pas vraiment. Un « je-ne-sais- quoi » retenait la belle à une totale sincérité. Elle possédait un secret, il l’aurait juré. Lui en était bourré et ce n’était pas demain la veille que l’on parviendrait à lui faire cracher le morceau quoique la piquant rousse s’y employa tout au long du repas.
Se livrant avec la retenue imposée par une savante expérience, Andreï ne dévoila que le strict nécessaire. Père Anglais, mère Russe, il avait hérité d’une immense fortune qu’il s’amusait à faire fructifier au gré de sa fantaisie. Son accident ? Il broda :


J’aime le risque. Parfois celui-ci vous rattrape et vous casse en deux. C’est ce qui arrive quand votre parachute ne fonctionne pas*surtout quand on n’en a pas* J’ai tout tenté, vous savez. Je ne suis pas à plaindre : il y a pire.

Il apprit plusieurs choses sur cette fort belle femme si… triste. Elle avait beau vouloir donner le change, elle aussi dissimulait une peine. L’alcool aidant, il devina la cause du mal mais se retint des consolations banales du genre : ce n’est que partie remise, avec de l’amour et du temps, etc.
Quoiqu’il en soit, Sanders s’étonna lui-même de parvenir à écouter et à parler… un peu.
Cependant, il devint manifeste que son hôtesse ne tenait pas beaucoup les boissons fortes. Peut-être absorbait-elle des anti-dépresseurs et tout le monde sait les ravages causés par ces mélanges.
Son rire résonna plus haut, ses gestes devinrent plus flous. Après le café, iI jugea temps de la raccompagner mais Natasha n’était pas de cet avis. Elle voulut absolument passer par la salle de jeu.
Bon prince, il accepta en la surveillant d’encore plus près. Wow, ou elle disposait d’une chance phénoménale ou elle trichait allégrement. Comment ? Andreï commença à s’en douter.
Lorsqu’elle souhaita balancer son paquet de plaques sur le tapis, il retint son poignet :


Assez pour ce soir, gente dame. Vous recommencerez demain, si vous le voulez mais là… vous n’êtes plus trop en possession de vos moyens.


Elle pleurnicha un peu telle une gosse que l’on prive d’un spectacle amusant mais ferme il l’entraîna.
Inutile d’ameuter la brigade de répression des fraudes ni d’attirer davantage l’attention sur eux… sur lui surtout.
Le retour aux suites fut chaotique. Elle chantonnait en chaloupant, lui boitait pas… quel couple !
Arrivés à la cabine de Mrs Davenport, il actionna la carte magnétique à sa place puisqu’elle rata son coup trois fois :


Voulez-vous que je demande l’aide d’une femme de chambre ? Je ne suis pas à l’aise de vous laisser dans cet état.

La proposition taquine d’un dernier verre attira un sourire :

Je ne mange pas de ce pain-là. Demain vous vous en mordriez les doigts et je m’en voudrais d’en être la cause. Bonne nuit, Mrs Davenport.

Un baise main, il détala aussi vite que sa patte folle le lui permettait.
Il riait presque en se couchant dans ses draps frais.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mar 2 Mar - 22:56

Sa proposition de donner un coup de main n'avait pas été agréée en toute joie de cœur. M. Davenport était un de ces cuisiniers jaloux de leur règne qui ne partageant pas volontiers leurs marmites.

Puisque vous semblez y tenir, allez-y vous avez le champ libre. Le bar est là-bas.

Sam sourit, ravie, avant de se diriger vers le bar et s'engager dans la préparation de son Martini spécial. Cela ne lui prit pas bien longtemps, elle en avait l'habitude, tous les soirs, avant le diner, elle en préparait pour son père. Le jeune homme goûta la préparation, connaisseur et ne tarda pas à émettre son avis:

Parfait Miss Forrester. En général je préfère la vodka au gin mais votre dosage avec le vermouth est subtil.

Petit sourire satisfait.

Merci. Moi aussi je préfère la vodka et les prendre très secs, avec deux olives mais Gerry les adore comme ceci!

La mention de ce nom masculin sembla éveiller une certaine curiosité chez son hôte, Sam sirota sa boisson puis le regardant, crut bon éclairer ce point.

Gerry est un charmant monsieur de 55 ans avec lequel je vis. Un homme adorable avec lequel je m'entends parfaitement bien même s'il est moldu et moi sorcière, en fait cela ne l'a jamais gêné!

Elle devinait ce que pensait Davenport en ce moment et cela l'amusa prodigieusement mais au bout d'un instant décida ne pas vouloir donner une image erronée de soi même et ajouta:

Gerry est mon père!

Un certain soulagement passa dans le regard de son interlocuteur mais déjà elle regardait quelques photos qui ornaient le mur.

Vous semblez vous intéresser aux photographies, permettez-moi de vous présenter ma famille. Au centre, c’est Nate, mon épouse. A sa gauche c’est Viviane, notre première-née et là c’est Flore. Elles sont mignonnes, non ? C’est fou ce qu’elles me manquent, mes femmes…

Oui. Pas de doute, elles lui manquaient, rien qu'à les évoquer, il avait repris une expression morose, triste presque.

Une très jolie famille, en effet. Votre femme est très belle et vos fille sont à croquer...adorables angelots! Au fait, elles ne sont pas ici, n'est ce pas?

Il faillit soupirer, semblant sincèrement contrarié.

Les filles sont chez leurs grands-parents en Nouvelle Zélande. Ma femme… voyage.

*Oups. Une brouille? Il semble pourtant très secoué...Pauvre homme, seul dans cette immense bâtisse, de quoi déprimer!*

Mais déjà il passait à détailler d'autres photos, s'arrêtant sur celle d'un très beau couple.

Là, ce sont des amis très proches : Michael et Vic… pauvre fille… pas eu de bol, elle aimait tant la vie.

Vu le soupir peiné qu'il laissa échapper, Sam déduisit que la dénommée Vic avait connu une triste fin mais étant qu'il ne dit plus rien sur le thème elle s'abstint de commentaire et admira plutôt le superbe voilier du suivant cliché.

C’est mon nouveau joujou : le lady Nate. Mon autre voilier a coulé, tant mieux : il fallait changer la moquette.

Ce commentaire désinvolte fit rire Samantha de bon cœur.

Au moins, M. Davenport on ne peut pas dire que vous en ayez trop souffert, j'espère qu'il n'y a pas eu de victimes à déplorer pendant ce naufrage.

Il n'y en avait pas eu. Encore heureux et puisqu'il en semblait se conformer si bien, pas besoin d'en faire un plat. Elle espérait néanmoins que tous les documents concernant l'assurance touchée, qui n'avait pas dû être des moindres, seraient en règle.

D'autres clichés donnaient une idée de sa vie familiale, il semblait régner une entente chaleureuse dans ce foyer. Elle l'écouta donner des petites explications pertinentes en découvrant en lui un père aimant et un mari amoureux. Il devait avoir une vraiment bonne raison pour qu'il laisse aller ses filles en Nouvelle Zélande et sa femme...Dieu sait où.

Mais déjà on passait à la dégustation de la bisque de langoustines que miss Forrester jugea sublime. Puis il lui fit goûter le résultat final de la sauce des cailles.


Mmm...Exquis...mais si on ajoute un peu de poivre vert, frais moulu...vous m'en donnerez des nouvelles!

Tout était parfait, Justin Davenport était un hôte empressé, soigneux du détail, les vins accompagnant ce délicat banquet correspondaient à merveille, aidant à rendre la conversation plus fluide et amène.

Avec un si merveilleux voilier vous devez souvent partir en voyage, n'est ce pas? Des longues vacances en mer...quel rêve!

Des vacances ? Oui, nous en prenons à l’occasion. Les filles sont encore petites pour de longs voyages. Nos dernières se sont passées aux Bermudes, chez les De Brent pour les fêtes de fin d’année. C’était… surprenant. Michael nous y a présenté sa… future femme.

Sam avait retenu de la tournée photos que De Brent était le beau blond avec la jeune épouse qui avait connu une triste fin, du moins c'est ce qu'elle supposait. Si Davenport jugeait surprenant le fait que cet exemplaire masculin se soit trouvé une autre gentille fille pour le consoler...il devait avoir ses raisons et ce n'était pas à elle de s'en préoccuper.

Mais assez parlé de moi. Et vous ? Toujours boulot boulot ? Il n’y a pas un gentil fiancé qui vous attend à Miami ?

Elle sourit en piochant distraitement dans son assiette puis soupira:

On pourrait le dire. Mon travail me prend beaucoup de temps, Gerry rouspète et dit que je devrais plutôt me marier et avoir des enfants au lieu de traquer les contribuables. Non...pas de gentil fiancé attendant où que ce soit...disons que el bon n'est pas encore apparu...Un jour, qui sait!

La maternité transcende la femme. Ma Nate…

Il disait cela, songeur quand soudain il regarda l'horloge murale et bondit de sa place.

Excusez-moi ! Je reviens tout de suite.

Et de filer à la quatrième vitesse lui laissant le loisir de songer aux joies de la maternité, jamais contemplées mais cela ne l'occupa pas bien longtemps. A bout d'un moment vu que son charmant hôte tardait, elle décida de s'occuper des crêpes vu que rester là à contempler le plafond en buvant du vin ne la tentait pas trop.

Elle ne fut pas longue à trouver la poêle adéquate parmi les magnifiques ustensiles dont disposait cette cuisine de rêve. Très adroite à la manœuvre, Sam faisait déjà sauter son troisième crêpe quand Davenport refit son apparition, l'air un tantinet abattu et triste.

J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'avoir pris les devants, M. Davenport mais je tiens mal rester sans rien faire.

Il ne sembla pas lui en tenir en rigueur, en fait il avait l'air de s'en ficher comme d'une guigne. Misant sur sa chance, Sam proposa tout simplement de s'occuper de la préparation de succulent dessert, ce qu'il accepta avec une moue désenchantée en se servant un peu plus de vin alors qu'elle finissait de sauter les crêpes.

Pas de mauvaises nouvelles, j'espère?, s'enquit-elle au temps de malaxer rapidement le mélange de beurre et sucre, à température douce, les enfants vont bien? Vous en tirez une tête, excusez moi de vous le dire...

Elle ajouta à son mélange du sucré aromatisé et finie la préparation, s'occupa de tartiner chaque crêpe, les pliant adroitement sur les assiettes très chaudes pour finalement les arroser de curaçao et les flamber joyeusement en les lui présentant.

Vous vous faites un souci monstre pour "vos femmes", c'est attendrissant tant d'attachement...Vous savez, Gerry est pareil, il se fait de la bile pour moi comme si j'étais encore une petite fille, il tient à ce que je l'appèle tous les soirs pour lui raconter ma journée, elle soupira, c'est un père merveilleux, un homme on ne peut meilleur. Vous savez, je crois qu'il va se remarier bientôt...ce qu'il aurait dû faire il y a très longtemps.

Elle parvint à le dérider un peu en lui racontant quelques anecdotes amusantes sur son travail, ce qui adoucissait un peu l'image d'ogre en jupes qu'on se faisait souvent d'elle.

Oh, je sais, ce travail n'est pas pour attirer des sympathies. Je ne pensais jamais faire carrière dans la branche fiscale, en fait mes débuts ont été comme simple secrétaire...mais mon chef direct n'a pas tardé à découvrir que je possédais du talent et beaucoup de flair pour l'affaire. De fil en aiguille, me voici...Je ne me plains pas, c'est une occupation...très intéressante.

Petit sourire en coin et regard malicieux.

Mais qui ne doit rien ne craint rien, n'est ce pas?

La soirée ne s'allongea pas trop, après le café ils prirent encore un digestif et bavardèrent de thèmes sans transcendance avant de se souhaiter une bonne nuit et se retirer chacun à son aile respective de la demeure.

Le lendemain matin, à 8:30 tapantes, Sam se présenta prendre un rapide petit déjeuner avant de se rendre au bureau et s'atteler à la tâche, reprenant son attitude de l'efficience personnifié. Justin Davenport, résigné se plia à toutes se demandes avec une célérité admirable. L'année 1992 fut rapidement expédiée et avec, les tristes souvenirs.

1993 ne posa aucun problème. Pour alors, il envisageait la construction de sa Folie. Sam s'émerveilla de l'exactitude de son compte rendu, il ne manquait pas un reçu, tout était parfaitement détaillé et comptabilisé.

Je ne peux que vous féliciter, M. Davenport, tout est parfait jusque là. Je pense que nous pouvons faire une petite pause.

Il eut l'air si satisfait que la proposition pour un déjeuner plus substantiel que des sandwiches sembla absolument normale. Samantha agréa de bon cœur se réjouissant d'avance en prévoyant la qualité de la table et sentant l'ambiance déjà plus détendue entre eux, aussi la bonne conversation.

Elle ne fut pas déçue et démontra une fois de plus être un gourmet exercé aux arts de la bonne cuisine et une interlocutrice charmante. Après ce suprême délice pour les papilles une petite promenade digestive sembla s'imposer, impossible d'affronter l'année 1994 après pareil repas.

Tout dans cette propriété était à la mesure de la résidence du maître. Le parc, les serres, la roseraie et finalement...les écuries. Samantha parcourut les installations d'un oeil connaisseur puis alla d'un box à l'autre admirant les superbes chevaux qui y logeaient. Elle s'y connaissait aussi, ce qui sembla surprendre quelque peu son hôte.

Oui, je sais, on ne s'attend pas qu'une employée du département du Trésor ait des goûts si dispendieux mais je dois avouer travailler pour le plaisir et pas pour le besoin, sourire en coin, de là qu'il est difficile de chercher à me corrompre...vous comprenez.

Elle flatta la noble tête d'une magnifique pur sang à la robe acajou sombre.

Ma belle...tu ressembles à ma Serenity...Puis je lui donner une carotte?

Qu'il l'invite à faire un tour à cheval dans les alentours la ravit de bonheur.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 3 Mar - 13:52

Embrasser un écran froid au lieu des lèvres si douces de son épouse ne mit pas Justin en joie. Ai moins elle avait bonne mine et ne se plaignait de rien. Même si l’éloignement lui pesait, Davenport était certain d’avoir pris une bonne décision. N’empêche que c’était dur. ..
Ses cogitations internes ne passèrent pas inaperçues aux yeux de sa visiteuse. Il la trouva joyeuse en train de s’adonner aux joies culinaires et, à e moment elle ressemblait plus à une gosse qui s’amuse qu’à une vérificatrice de comptes. Il la contempla, morose :


*Nate devrait être là à sa place…*

Pas de mauvaises nouvelles, j'espère? Les enfants vont bien? Vous en tirez une tête, excusez moi de vous le dire...

Haussement d’épaules :

Oui, toutes vont bien. Pas de souci, excusez-moi d’être un hôte aussi piètre.

Autant changer de sujet. Il flatta (sincèrement) la manière dont elle s’y prenait avec les Suzette. Nate ne rivalisait en rien avec Sam en cuisine. Celle-ci poursuivait, cherchant sans doute à le réconforter tout en lui servant le dessert flambé délcieusement :

Vous vous faites un souci monstre pour "vos femmes", c'est attendrissant tant d'attachement...Vous savez, Gerry est pareil, il se fait de la bile pour moi comme si j'étais encore une petite fille, il tient à ce que je l'appelle tous les soirs pour lui raconter ma journée,… c'est un père merveilleux, un homme on ne peut meilleur. Vous savez, je crois qu'il va se remarier bientôt...ce qu'il aurait dû faire il y a très longtemps.

Il s’étonna un peu de cette réaction. Cette fille à son papa ne voyait pas d’opposition, encourageait même son paternel à s’engager ailleurs?

*Soit elle est partageuse, soit elle y trouve un moyen de prendre sa liberté, soit… elle aime vraiment son père…*

Suivirent des anecdotes sur sa vie au travail tournées de façon amusante qui parvinrent à le distraire un peu.

Vous n’en avez pas un peu marre de ce boulot ? Certes vous présentez les choses de votre point de vue, mais…

Oh, je sais, ce travail n'est pas pour attirer des sympathies. *C’est peu de le dire* Je ne pensais jamais faire carrière dans la branche fiscale, en fait mes débuts ont été comme simple secrétaire...mais mon chef direct n'a pas tardé à découvrir que je possédais du talent et beaucoup de flair pour l'affaire. De fil en aiguille, me voici...Je ne me plains pas, c'est une occupation...très intéressante.*Sauf pour qui la subit*

Elle conclut, malicieuse :


Mais qui ne doit rien ne craint rien, n'est ce pas?

Là, il faillit rigoler pour du bon :

Je suis parfaitement d’accord avec vous. Néanmoins, vous avouerez que tracasser ainsi les gens ne peut que les énerver. Pas tant par l’angoisse du « et si elle découvrait que j’ai fait ci ou ça » mais plutôt par celle de « n’ai-je point omis quelque chose» Voyez-vous, nul n’est parfait en ce monde. Vous trouverez sûrement quelque chose à me reprocher… mais ce ne sera pas de mon fait, je puis vous l’assurer.


La soirée se termina dans une humeur assez décontractée. Les réparties fines de Miss Forrester prouvaient son intelligence et aussi un esprit parfois mutin. Des souhaits de bonne nuit plus tard, ils se retirèrent dans leur partie privée.
Dure nuit. Longtemps les idées de Davenport dérivèrent avec un paquebot de luxe où sa Nate à cet heure devait se préparer pour aller dîner. Elle lui avait dit n’avoir aucune intention d’aller dépenser des sommes au casino. Il souhaita qu’elle le fasse. Même de loin, il veillerait à ce qu’elle s’amuse.


La routine du contrôle reprit après un petit déjeuner expéditif. Suite et fin de l’année 92, épluchage de l’année 93. Grande année pour Justin. C’est cette année-là qu’il avait entrepris de construire sa « folie »

Voyez, au départ, ce n’était qu’un antique manoir banal. Déjà vaste mais si… inconfortable. Les terrains avoisinants furent rachetés à bon prix. J’ai toujours aimé avoir mes aises et être entourés d’amis. Une fois les frasques de jeunesses passées, j’imaginais posséder une grande famille…(léger trouble) Nous ne désespérons pas d’y arriver… et nous recevons assez souvent de nombreuses relations. Cela donne de l’ambiance*Pas comme maintenant…*

La Miss semblait satisfaite des pièces présentées. Le travail avançait vite grâce à la célérité que les employés de Davenport avaient mis à compléter tous les dossiers avec minutie.

Je ne peux que vous féliciter, M. Davenport, tout est parfait jusque là. Je pense que nous pouvons faire une petite pause.

Chic alors ! Le robot devenait-il humain ?
Plutôt que des sandwiches, ils se concoctèrent des cordons bleus sauce moutarde, agrémentés de pommes dauphinoises et légumes du potager en se contentant d’un sorbet pour dessert. Bien manger n’est pas recommandé quand on désire garder l’esprit clair. Miss Forest joignit l’utile à l’agréable en proposant une sortie. Mars n’est pas la meilleure saison pour se balader. L’ensemble de la propriété ne gagnerait ses splendeurs que dans plusieurs mois. Néanmoins, Justin se mit en frais pour lui présenter son domaine sous ses plus beaux aspects. Il détailla les essences croisées, les serres dont il était très fier et autres commodités. Les écuries semblèrent beaucoup attirer la demoiselle. Sans doute voulait-elle y calculer les revenus de son haras ? Davenport était heureux de revoir ses amis. Il ne conservait dans les boxes que ses préférés. Etalons arabes, pur-sang anglais séduisirent l’Américaine qui les discerna sans hésitation :


Oui, je sais, on ne s'attend pas qu'une employée du département du Trésor ait des goûts si dispendieux mais je dois avouer travailler pour le plaisir et pas pour le besoin de là qu'il est difficile de chercher à me corrompre...vous comprenez.

A bon entendeur, salut !

Vous êtes comme moi, quoi… je travaille pour m’amuser, en quelque sorte… D’autres le font très bien à ma place. Quoique courir après voldemort et ses sbires ne soit pas de tout repos tous les jours. Je vous signale au passage qu’il ne m’a pas effleuré une seconde l’idée de vous corrompre.

Elle tint à flatter la jument favorite de Nate et lui présenta une carotte. Il soupira :

Celle-ci s’appelle Kristal. Ma femme l’adore mais elle ne verrait aucun inconvénient à ce que vous la montiez si vous en éprouvez l’envie. Un petit galop nous aérerait, non ?

Pas besoin d’en dire plus ni d’appeler le lad. Ils sellèrent eux-mêmes les montures. Son fougueux Athos se montra ravi de la chevauchée, son maître aussi. Au galop ou au trot, Miss Forrester se révéla une enquière consommée. Parcourir le domaine à cheval était sans doute la meilleure façon de l’apprécier. La partie aménagée succéda à celle plus sauvage que Justin adorait. Une foule de souvenirs l’envahit malgré lui le faisant remonter quelques années en arrière alors qu’il venait de rencontrer Nate. .. Elle montait d’Artagnan… Il lui avait fait découvrir les coins les plus secrets de son petit univers. Il était loin ce temps de l’insouciance… Pas si loin, pas perdu, mais… différent. Voyant qu’ils se dirigeaient vers le petit lac où avec Nate il avaient regardé des biches et où son cœur avait commencé à battre furieusement pour sa Néozélandaise, il freina l’allure et changea d’orientation.
Pas question de souiller ce terrain de délicieux souvenirs avec une parfaite étrangère.


Allons par là, c’est plus encaissé, faites attention.

La végétation assez dense ordonnait le pas. Justin prit la tête en s’efforçant d’écarter les branchages tout en surveillant les pierres traitresses qui pouvaient endommager les sabots.
Il les dirigea vers un escarpement d’où ils eurent une vue magnifique en hauteur. Pointant un bras, il détailla à Sam l’environnement révélé. Clochers, villages, campagne et forêts s’étendaient à perte de vue.


Beau panorama, n’est-ce pas ? J’ai des amis qui crèchent pas loin, là-bas. Les Green. Ils viennent de se marier, un couple charmant…

Le doux visage de Dess flotta dans la tête de Davenport. Elle ressemblait tellement à Léanor. Heureusement qu’elle n’éprouve aucun penchant pour lui, Justin aurait été cuit…
Même très agréable, la balade avait duré assez longtemps. Retour aux obligations du devoir.
La routine de l’épluchage reprit. On passait en revue 1995 quand Justin remarqua qu’il avait un message sur l’ordinateur. Un clic, il vit l’émissaire : David Portland. Soucieux soudain, il ouvrit le mail et le fichier joint. Ce qu’il vit ne choqua un peu. Rien de moins qu’un ensemble de clichés photographiques montrant sa douce épouse affligée en train de se marrer comme une folle au casino. Sans l’ombre d’un doute, elle était flanquée d’un cavalier servant assez séduisant.


*Calme-toi, mon pote. Elle se marre, c’est ce que tu voulais, non ?*

Sans se soucier le moins du monde de ce que son attitude pouvait avoir d’étrange, il poursuivit son inspection. Tant pis si Miss Forester le regardait, circonspecte.
Il lut de bout en bout le rapport du privé chargé de veiller sur Nate :


Cher Mr Davenport, rien de notable à signaler. Comme vous le constatez Mrs Davenport suit vos consignes et s’amuse. Je veille quotidiennement à son confort, comme recommandé tout en vérifiant ses fréquentations. Il semble qu’elle ait rencontré Mr Andreï Sanders par hasard à la piscine suite à un léger incident. Ils se sont revus au dîner et ont passé la soirée ensemble. Avant de regagner chacun leur cabine.
Votre respectueux…


*Allez, pas de quoi en faire un plat.*

Rageur malgré tout, Justin répondit en pianotant avec vigueur :

Je veux tout savoir sur ce Sanders. Activez-vous !

Il coupa sa boîte mail, en soupirant. Redressé, il croisa l’œil inquisiteur de Miss Forester posé sur lui. Elle s’enquit poliment d’un tracas éventuel tout en demandant simplement les reçus relatifs au banquet célébrant sa fin d’études. Il explosa :

Et le prix de la retouche de mon smoking, vous le voulez aussi ? Pourquoi pas la facture des épingles de nourrice de mes langes, tant qu'à faire ? Tenez, débrouillez-vous !

Il arracha plusieurs classeurs de leur logement, les plaqua sur le bureau, et déserta en claquant la porte…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 3 Mar - 21:39

Nate ne se sentait pas exactement très à l'aise là. Cela faisait longtemps qu'elle ne se trouvait pas seule, dans un restaurant en attendant quelqu'un qui ne fut pas son mari. Coupable? Non. Plutôt un peu à court d'idées. Après tout Andrei Sanders était un parfait inconnu dont elle ne savait absolument rien.

*Allez, pas besoin de te faire des idées. Tu ne veux que le remercier de t'avoir sauvé de la noyade. Tu allais pas lui envoyer des fleurs, non?*

Et voilà qu'il était là. Il semblait la chercher du regard et elle crut bon se faire remarquer avec un petit geste de la main. Tiens, il avait l'air de ne pas être sûr qu'il s'agissait d'elle.

*Si tu tiens en compte que tu ressemblais à un rat noyé, pas étonnant!*

Il se pointait la poitrine avec un "Moi?" muet. Elle sourit et acquiesça. Il ne semblait pas trop y croire. Nate dut reconnaitre que son sauveteur de fortune avait très fière allure ce soir. Un bel homme, somme toute, même s'il boitait.

Que je sois damné si je m’attendais à une telle transformation ! Vous êtes éblouissante une fois séchée.

De quoi rougir presque, de pur plaisir, en tendant la main vers lui, qui la baisa galamment.

*Wow!*

Votre époux ne se joint pas à nous ?

Hélas non, il est en Angleterre. Mais je vous en prie, M. Sanders, asseyez vous!

Son "Quel dommage" très poli fut le seul commentaire que mérita cette information juste avant de commander du champagne comme apéritif.

Alors ? Remise de vos émotions ?

Tout à fait, grâce à vous.

Je vois que le joujou scintille à votre poignet. Ils sont efficaces à bord.

On peut le dire même si j'ai mes doutes à ce sujet.

Il ne releva pas ces mots, se contentant de poursuivre.

J’avoue avoir été surpris par cette invitation ; vous ne me devez rien, strictement rien. Mais je suis ravi de vous voir si en forme.

Nate soupira en souriant et le dévisagea franchement.

Vous avez sauvé ma vie, croyez moi, j'y tiens. Je ne vais pas tomber dans l'archaïsme de prétendre être en dette envers vous le reste de mon existence mais j'ai pensé qu'un dîner était une agréable idée.

*En plus que manger seule est très ennuyeux!*

Ainsi vous voyagez seule ? Je puis comprendre si votre époux est occupé ailleurs.

Cette petite remarque captieuse la fit encore sourire, amusée, ses yeux gris vert eurent un éclat joyeux.

Oui, je voyage seule, ce n'est pas dans mes habitudes mais parfois on a besoin de prendre un peu de recul et se ressourcer...en paix et en plus mon mari avait des affaires très importantes à gérer, ma présence n'étant pas indispensable...autant en profiter.

La confiance doit être aveugle entre vous, non ?

Elle l'est, absolument. Il n'y a aucune raison pour que ce soit autrement. Mais et vous, M. Sanders?

Moi ? Je voyage toujours seul. Ni femme ni enfants… rien que le plaisir.

*Bien sûr, cela donne pas mal de liberté pour jeter tes filets sur la première oie assez innocente pour y tomber!*

J'espère que le choix du restaurant vous va, je dois avouer y adorer la cuisine.

Vous aimez la cuisine méditerranéenne ? Je n’y vois aucun inconvénient.

La conversation dériva poliment sur les thèmes de rigueur. Parler de cuisine n'était pas le fort de Nate mais vu les connaissances acquises auprès de son cordon bleu de mari, elle s'en sortit très bien. Mais à mesure qu'ils bavardaient, Nate était consciente d'être en train de passer une espèce d'examen serré. Cet homme, si placide en apparence, semblait craindre quelque chose. Il recélait plus d'un mystère, c'était sûr, mais elle ne se sentit pas trop tentée de percer sa cuirasse, pas pour le moment du moins.

Elle parla un peu de sa vie. La Nouvelle Zélande, la famille, ses enfants, son mari, sans entrer en détails. Il en fit de même, ainsi Nate apprit qu'il était à moitié russe, par sa mère et riche comme Crésus, grâce à la fortune paternelle. Parler de l'accident qui l'avait laissé avec cette claudication marquée ne le faisait pas heureux et il passa rapidement sur cela.

J’aime le risque. Parfois celui-ci vous rattrape et vous casse en deux. C’est ce qui arrive quand votre parachute ne fonctionne pas. J’ai tout tenté, vous savez. Je ne suis pas à plaindre : il y a pire.

C'est terrible, vous m'en voyez désolée. Mais oui, l'amour du risque n'est pas toujours payant. Je sais de quoi je parle...moi aussi j'aimais les émotions fortes, mais c'était avant de me marier et avoir des enfants...

Penser à ses petites Viviane et Flore la fit soupirer plus emphatiquement que voulu. Elle savait ses filles en parfaite sûreté mais ne pouvait empêcher certains remords. Le vin rendait la conversation aisée et pour quelque raison qu'il soit, Sanders lui semblait prêter oreille attentive à ses propos. C'était tout bête, mais elle avait besoin de parler, cela l'aiderait peut être à exorciser ses démons.

C'est une situation que je n'ai pas su gérer, je n'étais pas prête à semblable défaite. Au début j'étais seulement très abattue...maintenant, un peu moins...mais si on ajoute à cela que je commence à me sentir coupable d'avoir planqué ma famille...mais enfin. Assez parlé de mes misères. Excusez moi.

Il ne lui en tenait pas en rigueur. Un peu plus de vin s'avèra délicieux et elle se trouva en train de rire.

*Super..rigole comme une folle...on pensera volontiers que tu l'es*

Mais ces considérations furent vite oubliées. Elle se sentait légère, libre...Pas étonnant si on a pris sa dose d'antidépresseurs, du champagne, du vin et un délicieux Armagnac en digestif.

Je crois qu'un petit tour au Casino s'impose!, assura t'elle quand ils quittaient le restaurant.

Il agréa l'idée et peu après Nate faisait des ravages au jeu. Habituellement chanceuse, elle ne tint pas du tout à que cette fois fut l'exception et s'amusant follement, donna un petit coup de pouce à la chance si celle ci prétendait l'esquiver.
Au bout d'un moment, Andrei ne sembla plus dupe de son petit manège et avant que les choses ne tournent à une spectaculaire arrestation il l'entraina loin de la tentation.


Assez pour ce soir, gente dame. Vous recommencerez demain, si vous le voulez mais là… vous n’êtes plus trop en possession de vos moyens.

Pourquoi? Je m'amuse (discret hips!) beaucoup. Allez, restons encore un petit (hips) moment.

Rien à faire, de rien ne servirent sa bouche tremblotante, le papillonnement de ses cils, ni son sourire charmeur.

Le retour à sa cabine ne fut pas des plus tristes. Nate dansait presque, riait et seule la poigne sûre de Sanders accrochant son bras évita qu'elle ne s'étale de belle façon. Essayer de passer la carte magnétique à sa porte tint de l'impossible et ce fut lui qui s'en occupa.


Vous êtres trèeeeeeees gentil, Andrei...

Voulez-vous que je demande l’aide d’une femme de chambre ? Je ne suis pas à l’aise de vous laisser dans cet état.

Mais non, voyons...Au contraire...Voulez vous plutôt entrer...boire juste une dernier petit verre?

Sa réponse lui rendit un peu de sa lucidité et l'aurait fait rougir jusqu'à la racine des cheveux en d'autres circonstances.

Je ne mange pas de ce pain-là. Demain vous vous en mordriez les doigts et je m’en voudrais d’en être la cause. Bonne nuit, Mrs. Davenport.

Il baisa sa main et fila le plus vite que lui permettait sa claudication.

Oups...

Une fois dans sa suite, Nate se laissa tomber dans le premier fauteuil venu et donna libre cours à une crise d'hilarité sans bornes suivie, indéfectiblement de pleurs repentants.

*Tu es folle...carrément folle...Il a pensé quoi?...Que tu voulais finir joyeusement ta nuit avec lui, triple gourde!*

Arrivant, un peu à la comme on peu, à l'étage, elle fila dans la salle de bains et se regarda dans le miroir...L'œil flou, les joues rosies, les cheveux un peu ébouriffés.

*Poivrote!*

D'un geste assez gauche mais l'intention assurée, elle leva sa baguette et s'envoya un "Evaporatum" des plus réussis, prit une douche rapide, se remit les idées en place et alla se glisser entre les draps de son somptueux lit solitaire pour faire un bilan serré de cette folle soirée.

*Ouais, si ton mari a vent de comment tu chasses ta déprime...c'est pas lui qui va sauter de joie!*

Mais, du coup ses remords s'effacèrent et elle s'endormit, apaisée.

Très tôt, le lendemain, elle était sur pied, tenant à assister à l'accostage à Fort Lauderdale. Sortant sur le pont, la température si douce la surprit agréablement. L'hiver relégué à l'oubli, elle sentit sa belle humeur revenir. L'heure pour descendre à terre étant fixée à 8:00, Mrs. Davenport se dépêcha d'aller prendre son petit déjeuner en faisant des plans pour la journée.

Pas de M. Sanders à l'horizon. Nate fut des premières à quitter le navire. Une journée de flânerie impénitente s'offrait à elle. La tentation de faire un petit tour de passe passe et aller faire un tour à Miami la chatouilla un instant mais sagement décida que ce n'était pas la meilleure des idées et préféra se lancer à la découverte de cette charmante ville floridienne.

Sans aucune préoccupation, elle se laissa mener au gré de ses pas. Infailliblement, elle atterrit dans un de ces énormes malls américain et y passa bonne part du temps à donner bon usage à ses cartes de crédit. Le déjeuner se passa, en solitaire, dans un délicieux fast food du coin, chose que son Justin adoré aurait vu avec un froncement de nez...mais son hamburguer était sublime, les frites croquantes à point et le demi litre de Coca Cola ne pouvait avoir de contrindication avec ses médicaments, qu'elle n'avait d'ailleurs pas pris.

L'énorme librairie attira son attention. Elle avait sa petite idée quant aux lectures souhaitées pour passer le temps de cette longue croisière. Faisant fi des thèmes sérieux, historiques ou informatifs, elle trouva son bonheur dans la section des petits romans à l'eau de rose. Pas sa lecture favorite en temps normaux, mais là, cette littérature légère et dénuée, la plupart des fois, du plus élémentaire bon sens, ferait passer les heures de plaisante façon.

Elle en avait choisi une bonne douzaine et se dirigeait vers la caisse tout en jonglant avec les divers paquets qui l'encombraient quand son regard se vit attiré par le dernier best seller d'une écrivain qui lui plaisait beaucoup et sans faire attention au reste du monde, changea brusquement de direction, provoquant, comme il est assez normal dans un endroit bondé, une inévitable collision et conséquent éparpillement de bouquins et paquets sur une aire de trois ou quatre mètres.

Et zut!, marmonna t'elle au temps d'arborer son meilleur sourire de contrition pour se disculper auprès de son involontaire victime.

Vous!?...Ok, vous avez déjà une piètre opinion de moi donc un peu plus ne fait plus rien...excusez moi, M. Sanders, ce n'était pas mon intention de recroiser si vite votre chemin.

Il n'eut pas l'air de lui en vouloir à mort, au lieu de cela il l'aida à regrouper ses achats, ce qui donnait une joyeux mélange de bouquins, lingerie de Victoria Secret's, produits de beauté, des chaussures et quelques autres babioles qu'il n'eut, Merlin soit loué, pas le temps d'identifier. Nate refit très rapidement ses paquets en se sentant passer par toutes les gammes du rouge...allant du rose tenu au pivoine soutenu.

Pas de commentaires. Merci. Je vais aller payer mes livres et disparaitre au plus vite de votre horizon...À moins, bien sûr que vous ne trouviez ma compagnie si charmante que vous vouliez à tout prix m'aider à porter tout ceci et aller prendre un café...par là!

*Tant pis, s'il pense que je suis folle...il n'a qu'à dire que non!*

Elle sourit...Juste en ce moment, la vie lui semblait singulièrement agréable.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Ven 5 Mar - 0:57

Quelle nuit !
Cela faisait longtemps qu’Andreï ne s’était pas amusé ainsi. Il eut du mal à l’admettre mais la compagnie désopilante de cette sorcière était loin de lui avoir déplu. Il était certain de son fait : la belle rousse était du même bord que lui. Peut-être pas tout à fait du même mais sorcière quand même. Pas une mangemorte, heureusement, ou alors elle cachait drôlement bien son jeu. Mais il est des signes et des paroles qui ne trompent pas. Cette femme soignait sa dépression comme elle le pouvait. Quelle en était la cause ? Elle n’avait pas soufflé mot là-dessus. Peut-être était-ce mieux, Andreï se voyait mal en confesseur d’âmes troublées. Il se persuada que, s’il l’avait voulu, cette délicieuse jeune femme ne lui aurait pas beaucoup résisté. Seulement… A quoi bon entreprendre une liaison ? Selon ce qu’il avait déduit de la conversation, Natasha n’en voulait aucunement à son époux. Tout baignait entre eux sauf qu’il était occupé ailleurs et elle… déprimait. L’avait-il expédiée au diable afin d’avoir le champ libre ailleurs ? Voilà un terrain à explorer… à exploiter ?
Dans son introspection solitaire, Sanders s’interrogea longuement. Depuis son « accident », des complexes inédits l’avaient envahi. Il n’osait plus exposer son corps autrefois parfait ni n’avait pris le risque de provoquer de la pitié chez une compagne même d’un soir. Il avait vu le regard de Nate face aux images vidéo… de quoi renforcer la frustration éprouvée depuis que son physique était altéré.
Dans le fond qu’importe ? La croisière durerait trois mois. Il pouvait s’en passer des choses d’ici-là !
Au matin, reposé, Andreï reprit sa routine interrompue la veille. Pas de belle dame à sauver des eaux cette fois. On avait accosté à Fort Lauderdale ville du nord de la Floride. Valait-elle le coup d’une visite ? Beaucoup semblaient le penser puisque nombre de passagers y descendirent. Lui prit son temps. Kiné, élongations, musculation, il ne se décida que vers midi à quitter le bord non sans avoir pianoté un instant sur le Net.
Le nom de Davenport ne lui était pas inconnu. Qui lui en avait-il parlé ? Sans doute son père… Plusieurs articles attirèrent son attention. Concours hippiques, industries, un naufrage… Le mari de Natasha devait être richissime aussi et, d’après un ou deux clichés, fort séduisant… Si cela n’était pas très étonnant, au moins Sanders eut-il confirmation que la belle n’était absolument pas une espionne à sa recherche.


Errant de-ci de-jà, au rythme de sa béquille, il se retrouva un peu perdu dans un mall à la démesure du pays. On pouvait trouver n’importe quoi ici : boutiques de luxe, débits de boissons, épiceries fines, etc.
Immanquablement l’Anglais fut attiré par une immense librairie qui offrait une telle profusion de lectures diverses qu’il en saliva presque. Le rayon histoire occupait l’étage ; il y clopina tout joyeux. Avec méthode, il explora ce temple merveilleux, passant près d’une heure à feuilleter plusieurs ouvrages avant de se décider à acquérir un très épais volume consacré à la patrie de sa mère. Anticipant de longs instants de plaisirs, il paya son achat et descendit prudemment au rez-de-chaussée. Un passage obligé entre des rayons bourrés de pseudo-littérature provoqua une rencontre très inattendue.


N*d*D, regardez où vous mettez les pieds !

Pour un peu cette cliente l’aurait déstabilisé et, au lieu de ses paquets, ce serait lui qui se serait étalé.

Et zut!

Cette voix, cette allure, il les aurait reconnues entre beaucoup. En parfait duo, ils s’exclamèrent :

Vous ?

La situation ne manquait pas de sel. Hasard ou… Non, l’embarras de la dame plaidait pour l’innocence.

Tiens, ma chanceuse exceptionnelle ! Comment allez-vous ? Beaucoup mieux qu’hier soir dirait-on...

Ok, vous avez déjà une piètre opinion de moi donc un peu plus ne fait plus rien...excusez moi, M. Sanders, ce n'était pas mon intention de recroiser si vite votre chemin.

Nous dirons que c’était… écrit, soupira-t-il, amusé. Laissez-moi vous aider à ramasser votre fourbi. Je vois que vous n’avez perdu votre temps dans ces galeries. Vous refaites vos tiroirs ?

Il se demanda pourquoi elle avait acheté du fard à joues vu la couleur des siennes, surtout lorsque son index lui tendit un ravissant string noir très affriolant.

Pas de commentaires.

Il s’abstint d’en rajouter même s’il n’en pensait pas moins. Imaginer Nate dans cette lingerie avait de quoi donner des idées au saint qu’il n’était pas. Tout étant promptement rassemblé et rangé en vrac la belle en demeurait cependant fort encombrée.

Merci. Je vais aller payer mes livres et disparaitre au plus vite de votre horizon...

Pourquoi vous sauver si vite ? Ai-je dit ou fait quelque chose de travers ? s’étonna-t-il, un sourire taquin aux lèvres. Que nous le voulions ou pas, nous semblons destinés… à nous tomber dessus.

Elle parut réfléchir un bref instant avant de déclarer :

À moins, bien sûr que vous ne trouviez ma compagnie si charmante que vous vouliez à tout prix m'aider à porter tout ceci et aller prendre un café...par là!

Je ferai un effort, dit-il en lui rendant son sourire tout en la soulageant de quelques paquets. Je vous y attends.

Là, c’était lui qui devenait encombré. Pas très évident de porter des trucs à une main, l’autre étant occupée par sa jambe de secours.
Durant le court trajet jusqu’au café, Andreï se refusa à analyser le pourquoi de son attitude personnelle si loin de celle ordinaire. Il pensa juste :


*Elle te fait marrer*

L’établissement visé était ouvert sur la galerie, il préféra s’installer à l’intérieur. Les emballages posés à ses pieds, il attendit patiemment la belle rousse qui ne tarda pas. Observant l’imposant colis de bouquins dont il avait surpris certains titres évocateurs, il ne put s’empêcher de taquiner leur future lectrice :

Vous me semblez prête à passer des heures dans des romances impossibles, vous. Je n’aime pas ces styles trop mièvres…

Elle se défendit d’adorer ce genre à l’eau de rose mais les circonstances faisaient que…

Eh bien moi, je vais profiter de mes loisirs pour me cultiver un peu. N’est-ce pas un comble ? Être un vrai descendant de la branche impériale russe et en savoir si peu sur elle ? Ma mère n’appréciait pas particulièrement cette filiation ; elle n’en parlait jamais. Si elle vit toujours ? Oui, dans la banlieue de Londres. Je crois ne pas l’avoir vue depuis, euh… cinq ans. Je suis un pigeon voyageur perpétuel. On s’écrit… à Noël.

Les cafés étaient arrivés, ils les savourèrent doucement. C’était assez amusant. Il avait l’impression de reprendre la conversation de la veille juste avant que la folie du jeu ne s’empare de la jeune femme.
Malgré ce qu’il était persuadé savoir d’elle, il ne fit nullement part de leur appartenance commune au monde magique. Sanders ne voyait pas l’intérêt de lui révéler qu’il l’avait percée à jour, au contraire… Un piment de plus dans ce début de relation, qui sait ?


Ils parlèrent littérature un bon moment, se découvrant des goûts communs qui les surprirent autant l’un que l’autre. A ce café en succéda un autre accompagné d’une portion de tarte aux fruits. La conversation était fluide, aisée, auprès de Natasha. L’emploi des prénoms vint naturellement entre eux. D’ailleurs Andreï lui demanda :

Natasha est typiquement russe. Comment se fait-il qu’une Néozélandaise en soit affublée ?

Les explications nettes, précises, sans fioritures lui parurent correspondre à la nature de cette délicieuse jeune femme franche et décidée.
Quoique très à l’aise en sa compagnie, il n’en cessa pas moins son inspection de l’environnement. Cette dame, assise peu après eux, ne regardait-elle pas trop souvent dans leur direction ? Ce type, là-bas au coin, pendu à son GSM, n’était-il pas en train de les photographier ?


*Tu dérailles pour de bon Andreï*

Remarqua-t-elle ses brefs instants d’observation ? Il en fut convaincu. Une fable toute prête lui brûlait la langue afin d’expliquer son comportement :

Excusez-moi de sembler toujours sur le qui-vive. Ma vie aventureuse m’a souvent attiré des ennuis avec les maris jaloux. Le vôtre ne l’est pas, je suppose… Sinon, il n’aurait pas abandonné ainsi son adorable épouse sans aucun chaperon dans les parages…

Le compliment tourné élégamment sembla l’agréer, tout en la faisant rire. Devenait-il chèvre ? Pourquoi la faire rire lui plaisait-il autant ? Il est vrai que son merveilleux sourire le changeait des infatuées de service habituelles. Une femme sincère, ça existait ? Natasha serait bien la 1ère rencontrée.
La tarte achevée, ils regardèrent l’horloge. Le temps avait filé sans qu’ils s’en rendent trop compte.


Je crois qu’il est l’heure de réintégrer le bord, suggéra-il contrit.

Les paquets répartis entre eux à la « va-comme-on-peut », ils se dirigèrent vers l’embarcadère. L’œil d’épervier d’Andreï ne rata pas le déplacement du bonhomme suspect au GSM. Son collimateur personnel se mit en route, mine de rien.
Arrivés en haut de la passerelle, Sanders héla un porteur qui se fit un plaisir(pourboire royal aidant) à véhiculer les charges jusqu’à la cabine de Mrs Davenport. L’éducation de Durmstrang copiant la française, le jeune homme porta la main de Nate à ses lèvres :


J’ai passé un excellent après-midi grâce à vous, ma chère. Puis-je escompter que la soirée sera de même ?

Sourire en coin, il reprit presque l’invitation adressée un peu plus tôt :

À moins, bien sûr, que vous ne trouviez ma compagnie si déplaisante que vous vouliez à tout prix la passer en compagnie de vos romances livresques…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Sam 6 Mar - 16:44

La promenade à cheval les mena dans des coins délicieux de la vaste propriété. Justin Davenport discourait gaiment en parlant un peu de tout, quelques anecdotes furent passées en revue, que Sam partagea amusée et intéressée. Le milliardaire était un homme à facettes, bien plus complexe qu'on en aurait eu l'impression. Au premier abord, elle aurait pu penser qu'il était un insouciant de la vie, blasé et commode. Il n'en était rien. Mari aimant, père exemplaire, ami dévoué, il se trouvait encore le temps et l'esprit de courir après les méchants de ce monde et redresser quelques torts.

Après cette longue et agréable balade, il fallut bien retourner aux obligations du travail. 1994 fut vite expédié et on passait à 1995 en toute joie de cœur lorsque Monsieur reçut un mail. Mine de rien, Sam lui coula un coup d'œil en douce et remarqua son froncement de sourcils.


*Tiens...une nouvelle déplaisante!*

Pour déplaisante, elle devait l'être, la nouvelle. Bouche pincée en un rictus mi furieux mi amer, le jeune homme écrivit un court message et ferma, avec un soupir à fendre l'âme, sa boîte mail. Sam se dépêcha de plonger le nez dans les documents à réviser.

Un petit silence épais s'en suivit. N'y tenant plus, Sam reposa les papiers et le regarda.


Vous avez un petit air bien tracassé, là...des mauvaises nouvelles?

Il contourna l'affaire et elle dut conclure qu'il n'avait aucune envie d'en parler.

Tant mieux s'il n'en est rien
, dit elle, calmement, avez vous les reçus pertinents de cette fête fastueuse que vous avez donné lors de la fin de vos études?

Rien ne l'avait préparée pour sa réaction.

Et le prix de la retouche de mon smoking, vous le voulez aussi ? Pourquoi pas la facture des épingles de nourrice de mes langes, tant qu'à faire ? Tenez, débrouillez-vous !

Et de plaquer sur son bureau plusieurs classeurs avant de quitter l'endroit en claquant furieusement la porte.


*Non mais...il a perdu la tête, celui là!*

Elle n'appréciait en rien ces réactions démesurées et ne comptait pas se voir traitée comme n'importe quelle minable employée de deuxième zone qu'on peut malmener à souhait. Ignorant les dossiers mis à sa disposition Sam se leva et sentant la colère lui battre les tempes, sortit à son tour.

Le caractériel n'était pas allé bien loin, elle le rattrapa à mi couloir.


J'ignore la teneur de vos soucis personnels, M. Davenport, mais sachez que votre attitude ne résoudra rien. Si vous tenez à que nous finissions au plus vite, ce n'est pas avec vos éclats de gosse enragé que nous allons y arriver.

Il le dévisagea, mauvais, comme si sa seule envie, en cet instant, était de lui tordre le cou.

Tant pis pour vous alors, je mettrai deux siècles à détailler cette paperasse et vous devrez en pâtir en silence...

Son regard promettait d'affreuses et raffinées tortures mais elle ne se laissa pas démonter pour autant.

Je m'imagine que vous soucis ont à voir avec l'absence de votre femme, je peux comprendre cela...alors, si vous tenez à la rejoindre où qu'elle veuille bien être, vous feriez mieux de vous atteler à la tâche de façon effective pour en finir plus vite.

Cela dit, elle fit demi tour et regagna le bureau en laissant la porte ouverte. Il ne tarda pas à y revenir, le semblant fermé, presque boudeur, ruminant sa colère. Les reçus demandés furent vite trouvés, Samantha leur jeta un coup d'œil, prit des notes et les remisa avec le reste.

Ils continuèrent à travailler à rythme accéléré pendant un bon moment, n'échangeant que des commentaire strictement nécessaires. 1995 fut dépêché aux archives dans une ambiance pesante. 1996 avait été une année pleine de sursauts.


Je vois que vous avez assumé les frais de la défense de votre ami De Brent. Quelle loyauté! Ah bon...bien entendu qu'il a remboursé...Mais non, voyons...Je ne me fais aucune idée.

Factures, reçus...Routine. Sam ne put s'empêcher d'écarquiller un peu les yeux en tenant la facture d'un très connue bijouterie de Bond Street.

Wow!...Il doit s'agir d'une bague somptueuse!

C'était celle de fiançailles. Suivaient d'autres relevés salés. Il n'y allait pas de main morte à l'heure de gâter sa belle. À la tête qu'il faisait, Sam devina sans problème que cette exhaustive révision lui mettait les nerfs à bout. D'un coup sec, elle ferma le livre de comptes, mit en ordre les reçus te relevant la tête le regarda avec un demi sourire.

Assez souffert pour un jour. Je suis peut être une très loyale employée du département fiscal mais je ne tiens plus à vous voir avec cet air d'agneau égorgé.

Elle se leva et allant vers lui, le prit du bras pour l'entrainer hors du bureau.

Vous avez besoin de vous détendre un peu, qui sait... de vider un peu votre âme...en tout cas, je pense que boire quelque chose et concocter un gentil diner vous remettra d'aplomb.

Sans attendre son avis, elle prit le chemin menant à la cuisine. Pour alors, il n'avait émis que quelques grognements indistincts qu'elle interpréta à la comme on peut.

Arrivés à destination et vu qu'il ne semblait pas prêt à changer d'attitude, Sam prit l'affaire en main de façon assez impérative.

Si vous voulez broyer du noir, c'est votre choix...Moi, je meurs de faim et compte bien avec un repas décent...Oui, je m'en doute que votre elfe s'en chargerait...Non, je n'y tiens pas du tout, à qu'il s'en occupe. Avec cette humeur hargneuse vous n'êtes pas en capacité de réussir même une béchamel... Oh! pas de souci, je n'ai aucun chagrin secret pour émousser mes facultés. Restez là!

Il sembla se détendre d'un cran et resta à sa place, suivant ses déplacements d'un œil assez surpris. Sam prépara un Vodka Martini très sec et le lui présenta avec un sourire malicieux.

Si cela fait du bien à James Bond, je ne vois pas pourquoi cela ne vous ferait pas de l'effet. Déridez vous, bon sang...Quel air de martyre! Alors, c'est bon?

Elle but une gorgée du sien puis posant sa coupe se mit en devoir de passer en revue l'immense frigo.

Par Merlin, il y a de quoi nourrir un régiment!...Un régiment de gourmets de haut vol, ce qui est plus...Magnifique!

Experte en la matière, elle en tarda pas à assembler les ingrédients requis pour le banquet envisagé. Sans arrêter de parler, elle lança un petit sortilège au filet de bœuf pour le dégeler, prépara une rapide marinade pour l'y plonger. S'occupa d'éplucher les petites pommes de terre, équeuta les haricots verts et tendres. Blancs d'œuf en neige, saumon ajouté au mélange savant, le tout accommodé dans un moule, hop dans le four au bain-Marie.

J'adore ce soufflé...vous m'en donnerez des nouvelles!...Et comme dessert...Mmm!...un gâteau au chocolat? J'ai un faible pour le chocolat. Pas vous?...Ma foi, ce n'est pas obligatoire! Si vous préférez des Poires Hélène, cela ne m'ennuie pas...

Pendant que pommes de terre et haricots cuisaient gentiment, Sam prit place face à un Justin démoralisé au plus haut point et lui servit un autre Martini, vu qu'il avait avalé le sien comme qui avale un verre d'eau.

Si vous tenez à vous souler, c'est votre affaire mais ce serait quand même dommage...Racontez moi plutôt ce qui vous tracasse tant...Ne le voyez pas comme une intromission à votre vie...Ben oui...je me fais du tracas, vous avez l'air si malheureux...Vous voyez bien, je ne suis pas si méchante qu'on veut le penser...

Peut être que le Martini avait des vertus inespérées...en tout cas l'éloquence de Justin Davenport prit un sacré coup de pouce...

Wow! Un tour du monde sur le QM2?!?...Franchement, M. Davenport...il faut dire que vous avez le sens du magnifique, vous...La plupart des femmes du monde se damneraient pour avoir un mari comme vous!...Euh...ben oui, je suis une femme normale après tout...

Sourire malicieux à l'appui.

Si vous étiez dans la liste des disponibles, je ne douterais pas à jouer des coudes...Je le jure...Vous vous êtes regardé dans un miroir dernièrement!?...Apparemment...non!

En riant, elle poursuivit avec les préparatifs...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Dim 7 Mar - 2:29

N*d *D qu’est-ce qu’il râlait. Plus fort que lui un profond sentiment de frustration l’avait submergé à la vue des photos de son épouse en train de s’amuser bellement en compagnie de Merlin sait qui.

*C’est toi qui l’a voulu, pauvre cloche*

Davenport avait certes souhaité que son épouse se repose, voie de nouveaux horizons, rencontre d’autres têtes… Pas à ce point. Quel point, somme toute ? Comme un idiot il imaginait déjà mille scénarios dans lesquels il serait le dindon de la farce. Sur le 1er mur croisé, il se frappa le front se nommant mentalement de tous les noms d’oiseaux à portée.

*Triple buse ! Tu imagines n’importe quoi et tu viens d’envoyer ta vérificatrice au diable*

La susdite ne tarda pas à se manifester. Son éclat débile devait l’avoir vexée.

J'ignore la teneur de vos soucis personnels, M. Davenport, mais sachez que votre attitude ne résoudra rien. Si vous tenez à que nous finissions au plus vite, ce n'est pas avec vos éclats de gosse enragé que nous allons y arriver.

Gosse enragé ? Elle en avait de bonnes.

Si vous connaissiez la moitié du quart de ce que je sais, vous aussi auriez envie de tout foutre en l’air. Fichez-moi la paix !


Tant pis pour vous alors, je mettrai deux siècles à détailler cette paperasse et vous devrez en pâtir en silence...

Dans deux siècles on sera bons pour les pissenlits par les racines depuis longtemps. On peut arranger ça pour aller plus vite si vous y tenez, cracha-t-il prêt à un sort impardonnable

Je m'imagine que vous soucis ont à voir avec l'absence de votre femme, je peux comprendre cela...
*A part tes chiffres, tu ne comprendrais pas un nain de jardin*
alors, si vous tenez à la rejoindre où qu'elle veuille bien être, vous feriez mieux de vous atteler à la tâche de façon effective pour en finir plus vite.

Là dessus elle opéra un demi-tour parfait le laissant seul avec ses pensées noires. Elle n’avait pas tort, cette femme. Plus vite la corvée serait achevée, plus vite il pourrait aller se rendre compte par lui-même s’il divaguait ou s’il avait raison de gamberger de la sorte. La porte du bureau resta ouverte, il s’y engouffra :


Que vouliez-vous encore ? Les reçus de 95 ? Ils sont là !

Pas d’excuses ni de justificatifs à ses humeurs. Froid et concis, il lui indiqua les pages à consulter dans lesquelles elle se plongea sans émoi.
Parfois des remarques fusèrent quant à son implication dans le procès De Brent ou lors de ses dépenses envers Nate. Comment aurait-il pu agir autrement ? Face à un ami en danger ses fonds personnels avaient joués, et alors ? Devant le choix de la bague à offrir à Nate… aucune limite n’était envisageable, et alors.
Certes ce n‘était pas la grande étoile d’Afrique ni le Koh-i Nor mas un D if quand même. Qu’est-ce que cela pouvait lui foutre à la scribouillarde ? Quand on aime, on ne compte pas. Or il était devenu fou de sa Nate et rien ne serait jamais trop beau pour elle.
Tant de souvenirs… Son moral repartit en dessous de zéro.


Assez souffert pour un jour. Je suis peut être une très loyale employée du département fiscal mais je ne tiens plus à vous voir avec cet air d'agneau égorgé.

Hein ? C’est donc l’image qu’elle avait de lui ?

*Traite-moi de ce que tu veux, je m’en tappe.*

Vous avez besoin de vous détendre un peu, qui sait... de vider un peu votre âme...en tout cas, je pense que boire quelque chose et concocter un gentil diner vous remettra d'aplomb.

Boire ? Voilà une gentille idée qu’il agréa aussitôt quoique morose. Il la suivit vers la cuisine.

Si vous voulez broyer du noir, c'est votre choix...Moi, je meurs de faim et compte bien avec un repas décent...

Briman fera ça si vous y tenez tant. J’ai pas faim.

Oui, je m'en doute que votre elfe s'en chargerait...Non, je n'y tiens pas du tout, à qu'il s'en occupe.

Je le ferai alors. Que voulez-vous ?

Avec cette humeur hargneuse vous n'êtes pas en capacité de réussir même une béchamel...

Je suis plus capable que vous ne croyez !

Oh! pas de souci, je n'ai aucun chagrin secret pour émousser mes facultés. Restez là!

Si elle y tenait tant, qu’est-ce qu’il en avait à cirer ? Il s’assit, la tête ailleurs, s’imaginant en train de débarquer sur le queen mary y surprendre…

Si cela fait du bien à James Bond, je ne vois pas pourquoi cela ne vous ferait pas de l'effet. Déridez vous, bon sang...Quel air de martyre! Alors, c'est bon?

Machinalement il avait pris la vodka-martini préparée et s’en sentit un poil ragaillardi en l’avalant d’un trait. Néanmoins il perdit le fil du papotage et des actes de la donzelle qui prit en main l’ordonnance d’un repas. En temps ordinaires Justin se serait outré qu’on le déloge ainsi de ses quartiers. La cuisine était son fief, un lieu sacré où Nate mettait rarement les pieds. Un autre verre lui atterit dans la main :

Si vous tenez à vous souler, c'est votre affaire mais ce serait quand même dommage...Racontez moi plutôt ce qui vous tracasse tant...Ne le voyez pas comme une intromission à votre vie...Ben oui...je me fais du tracas, vous avez l'air si malheureux...Vous voyez bien, je ne suis pas si méchante qu'on veut le penser...

Vous n’êtes pas méchante, c’est moi qui suis con. Nate et moi… Pourquoi vous embêter avec ça ? Elle attendait notre fils, elle l’a perdu et ne s’en remet pas. J’ai cru qu’un tour du monde sur le Queen Mary lui remonterait le moral… et je suis là à m’en mordre les doigts.

Wow! Un tour du monde sur le QM2?!?...Franchement, M. Davenport...il faut dire que vous avez le sens du magnifique, vous...La plupart des femmes du monde se damneraient pour avoir un mari comme vous!...Euh...ben oui, je suis une femme normale après tout...

Qu’est-ce qu’elle chantait là ? Elle abondait dans son sens ou quoi ?

Si vous étiez dans la liste des disponibles, je ne douterais pas à jouer des coudes...Je le jure...Vous vous êtes regardé dans un miroir dernièrement!?...Apparemment...non!

Justin redressa la tête. S’il pigeait ce que cette Miss Forrester lui disait, en se regardant bien, il serait encore séduisant ? Voilà un compliment inattendu qui eut l’heur de flatter son ego. Cela faisait bien longtemps que Justin n’avait plus fait attention à sa mise. Il aimait sa Nate, elle semblait l’aimer en retour, pourquoi se serait-il remis en question ? Là, une magnifique jeune femme venait d’avouer par des mots détournés qu’en d’autres circonstances il aurait pu lui plaire. Son moral repartit en flèche :

J’ai faim maintenant. Qu’est-ce que vous nous avez concocté ?

Connaisseur, il huma les plats, le jugea appétissants et se trouva impatients d’y goûter.
Tout en savourant, il parvint à s’excuser :


Je suis désolé si je vous ai rabrouée tantôt. C’est bête… J’ai placé quelqu’un près de Nate. Pas un espion, pas pour surveiller ses faits et gestes, non, j’ai toute confiance en elle. Juste pour que rien de fâcheux ne lui arrive et qu’elle puisse obtenir tout ce qu’elle désire. Mais cet homme m’a envoyé des photos qui m’ont… énervé… déçu. Je ne voulais pas la voir éplorée mais ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne autant de bon temps… C’est idiot, je suis… jaloux, j’avoue…

Aux apéritifs, vins, pousse-cafés suivirent des digestifs corsés. Enfin détendu d’avoir vidé son sac, Justin un poil éméché fit baisser les lumières et lança la sono. Les mesures d’un slow s’élevèrent :


Puis-je ?

Sa compagne ne refusa pas la danse proposée. Langoureux le rythme les porta joue contre joue… Il aurait suffi d’un écart, d’un soupçon d’audace… Nul ne franchit ce pas.

Demain, nous essayerons d’en finir au plus vite. Tu es d’accord ?

Il la regarda longuement, finit par lui embrasser le bout du nez et appela Briman pour la raccompagner.
Longue lui parut cette nuit solitaire…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Dim 7 Mar - 20:41

Surprise!!! C'était bien le cas de le dire! Entre les centaines de badauds qui croisaient par là, il avait fallu tomber juste sur le seul être humain qu'elle ne tenait pas à rencontrer! Les souvenirs de sa délirante soirée étaient encore trop présents et voilà qu'elle ne trouvait mieux qu'à étaler ses achats à ses pieds...

La suite fut tout un poème. Il faut dire qu'Andrei Sanders s'y prit de belle façon pour la faire se sentir à l'aise. L'épisode du string noir suffit pour lui faire monter le rouge aux joues.


*Super, nana...il doit se faire toute sorte d'idées, là!*

Bien sûr, l'homme était d'une politesse admirable et se garda ses commentaires, l'éclat des ses yeux avait largement suffi. Nate en eut des bouffées de chaleur!

Sa suivante idée, certainement la plus brillante jusque là, fut de prendre la poudre d'escampette mais encore là, il tourna l'affaire de charmante façon.


Pourquoi vous sauver si vite ? Ai-je dit ou fait quelque chose de travers? Que nous le voulions ou pas, nous semblons destinés… à nous tomber dessus.

Par Merlin, que son sourire était taquin. Un peu troublée Nate prit deux secondes de trop à la dévisager avant d'avoir une de ces idées qui donnent lieu à réflexion. L'inviter à prendre un café...À la fin, pourquoi pas? Sûre qu'il allait poliment s'y refuser, elle faillit presque soupirer, soulagée mais encore là, il la surprit.

Je ferai un effort. Je vous y attends.

Et de sourire, encore une fois avec ce charme sûr au temps de la débarrasser de quelques paquets. Le pauvre homme avait l'air fin encombré de son barda et de sa béquille mais Nate ne se trouva pas l'esprit de dire quoique ce soit et le suivit des yeux quand il s'éloignait en clopinant.

*Quel type adorable!*

Essayant de ne pas trop y penser, à cette situation singulière, elle attrapa au vol le bouquin cause de la rencontre et se dirigea vers la caisse. Ses acquisitions faisaient un joli paquet, de quoi penser qu'elle songeait rester enfermée dans sa cabine pour le reste du voyage.

Il avait choisi une table à l'intérieur du local et l'attendait patiemment, entouré de colis. Elle prit place face à lui en déposant ses bouquins sur la chaise libre.


Vous me semblez prête à passer des heures dans des romances impossibles, vous. Je n’aime pas ces styles trop mièvres…

*Re mince...il a le sens de l'observation, celui là!*

Elle sourit paisiblement et remit en place une mèche folle qui lui taquinait la joue.

C'est une façon comme n'importe quelle autre pour passer les heures mortes...Ce n'est pas exactement ce que je cataloguerais comme ma lecture préférée mais la mièvrerie des autres fait un grand effet sur l'âme. Je ne me sens pas d'aplomb pour les lectures trop sérieuses...et vous, qu'aimez vous lire?

Eh bien moi, je vais profiter de mes loisirs pour me cultiver un peu.

Elle n'avait pu que remarquer le gros, très gros volume sur l'histoire russe posé sur la table.

Ma foi...avec pareil bouquin vous en serez pour vos frais. J'aime l'histoire mais de si gros bouquins me démoralisent...Dans votre cas, c'est normal que cela vous attire puisque vous êtes à moitié russe.

N’est-ce pas un comble ? Être un vrai descendant de la branche impériale russe et en savoir si peu sur elle ?

Wow...cela veut dire que vous êtes en quelques sorte une espèce de prince déchu...ou un archi duc...ou que sais je...Faites pas attention à mes bêtises...je ne suis qu'une simple néo-zélandaise...vous savez les princes russes ne courent pas les rues dans notre coin de monde...Ah bon, c'est votre mère qui était...est...

Ma mère n’appréciait pas particulièrement cette filiation ; elle n’en parlait jamais.

Ben...chacun son petit cœur. Temps passé...serait elle...

Si elle vit toujours ? Oui, dans la banlieue de Londres.

Ah bon...elle a la chance de vous voir souvent, je suppose.

*C'est quoi comme conversation idiote?...Tu es à plaindre, ma vieille!*

Je crois ne pas l’avoir vue depuis, euh… cinq ans. Je suis un pigeon voyageur perpétuel. On s’écrit… à Noël.

Que c'est gentil...enfin, c'est toujours mieux que rien!!!

*Bois ton café et ferme la!*

Mais le faire s'avérait un impossible. Nate qui n'avait, jamais de sa vie, connu des problèmes de communication, trouva en Andrei un parfait partenaire de conversation. Parler avec lui était facile à la fois que plaisant, il avait la réplique facile, un magnifique sens du discernement et une humeur sûre. Il avait énormément voyagé et cela donna lieu à évoquer quelques endroits connus des deux. Inévitablement, on retomba sur le thème littéraire et elle découvrit, sans surprise, qu'il était un avide lecteur.

J'adore lire. Pour cela, il faut dire que je suis gâtée avec la bibliothèque de mon mari...L'histoire m'attire beaucoup. La mythologie grecque est une de mes marottes...l'égyptienne aussi...Tiens, vous aussi!? Lire est un fameuse passion...J'ai un faible pour Jules Verne...Eh oui, on ne peut pas passer la vie en lisant Hesse. Dumas m'enchante...ma foi, il a un style léger et attrayant...pas comme Balzac, je le trouve imbuvable. Entre nous, Agatha Christie est de loin, un de mes écrivains favoris...

De fil en aiguille on passa en revue styles et genres en toute joie de cœur. Pour alors, on pouvait dire qu'entrés en confiance, ils étaient déjà presque des bons amis. Délaissés le Monsieur et Madame, Nate et Andrei étaient de mise.

Natasha est typiquement russe. Comment se fait-il qu’une Néozélandaise en soit affublée ?

Cette remarque, si naturelle, la fit rire, à l'aise.

Faut mettre cela au compte de l'esprit romantique de ma mère...J'étais, soi disant, destinée à m'appeler Patricia...horreur! mais elle à eu l'inspiration de lire quelque roman russe...et est tombée sur le fameux Natasha, une héroïne fascinante, avec une histoire tourmentée...comme dans la plupart des romans russes...et voilà...c'est ainsi que j'ai été sauvée de porter un nom si plat...Bien sûr, aller par là en s'appelant Natasha et ne pas avoir un air trop soviet ne collait pas trop...on en est resté en Nate et je ne m'en porte pas plus mal!

Même si très attentif à ses paroles, Sanders ne pouvait néanmoins éviter passer en revue les alentours comme si quelque chose le tracassait mais il donna vivement une explication très raisonnable.

Excusez-moi de sembler toujours sur le qui-vive. Ma vie aventureuse m’a souvent attiré des ennuis avec les maris jaloux. Le vôtre ne l’est pas, je suppose… Sinon, il n’aurait pas abandonné ainsi son adorable épouse sans aucun chaperon dans les parages…

Tiens, elle n'y avait pas pensé, à cette possibilité...surtout que cela ressemblerait assez à son Justin adoré prendre ce genre de précautions.

Si Justin me fait surveiller, je suis sûre que ce ne serait pas par jalousie...plutôt pour me protéger...il a l'air de penser que je suis un peu encline à me fourrer dans des pépins pas possibles...Vous croyez vraiment qu'on...

Fallait y croire. De retour au bateau, Nate n'avait pas été dupe. Le bonhomme qui se trouvait au café, les suivait...

*Il y a plus de mille passagers sur ce rafiot...normal que la plupart y revienne, gourde...*

Et d'oublier l'affaire vite fait d'autant plus qu'Andrei, en parfait gentleman, baisait sa main en la remerciant pour cette belle après midi et en rajoutait.

Puis-je escompter que la soirée sera de même ?

Oups! Voilà de quoi la prendre de court.

À moins, bien sûr, que vous ne trouviez ma compagnie si déplaisante que vous vouliez à tout prix la passer en compagnie de vos romances livresques…

Elle ne put éviter un sourire resplendissant, un rose doux teintait ses joues et son petit cœur accéléra un brin.

C'est trais aimable de votre part, Andrei. Je ne vous ferais jamais l'affront de prétendre préférer un livre à votre compagnie.

*Fais gaffe, ma vieille...tant de charme...*

Mais le moment se prêtait mal pour repasser les bons vieux principes si bien rabâchés. L'heure fut fixée et ce fut pleine d'une merveilleuse dose d'enthousiasme et joie de vivre que Mrs. Natasha Davenport regagna sa suite.

Un somptueux bouquet de fleurs l'y attendait ainsi qu'un écrin où reposaient des fastueuses boucles d'oreilles et un mot de son mari.

Mon Justin...mon chéri!

Que faisait il? Sûrement travailler avec cette vérificatrice enquiquineuse...Petit tour sur le Net s'imposait. Pas de Justin en ligne. Cela la désappointa, pourtant c'était à peu près a cette heure qu'ils se communiquaient tous les jours. Faute de mieux, elle pianota sur le clavier et lui laissa un petit message, le remerciant chaleureusement de son cadeau et lui communiquant que plus tard, elle en serait pas là. Pas besoin de lui dire qu'elle allait dîner en tête à tête avec un séduisant descendant de la famille impériale russe.

Prendre un long bain la relâcha merveilleusement et elle laissa ses pensées dériver au gré de sa fantaisie, ce qui finit par lui tirer plus d'un petit sourire coquin. Choisir sa tenue pour la soirée l'occupa un bon moment mais finit par se décider pour une robe du soir, d'apparence très simple mais qui mettait en valeur sa belle silhouette. Plus tard, face au miroir, Nate fut très satisfaite par le résultat. Le fourreau de soie sauvage d'un noir très sobre était très seyant, rehaussant la splendeur de sa chevelure fauve et l'éclat des ses yeux. Les boucles d'oreilles reçues tantôt agrémentèrent l'ensemble. Elle retouchait son maquillage quand l'ordinateur émit un bip...

*Oups...me suis pas déconnectée!*

Justin était là. Souriant et amoureux. La voir sur son trente et un sembla le surprendre.

Euh...je vais dîner, mon chéri...Un couple charmant, ces Appleby...Je suppose qu'ils m'ont pris en pitié...Non, mon amour...un simple dîner mais tu sais, ici tout le monde se met en frais et si j'ai des si belles toilettes pas question de les laisser au fond de l'armoire. Oui, mon amour...je t'adore et tu me manques terriblement...Vous me manquez tous, toi et mes filles...Oui, sans doute un petit tour au casino...

On frappait à la porte. Son cœur fit un bond, pas question que ce soit Andrei...et encore moins que Justin le voit.

Je te quitte, mon amour...les Appleby sont là! Je t'aime...

Consternée de son sang froid pour mentir si allègrement, elle coupa la connexion et alla ouvrir. Un steward très stylé s'y tenait.

Avec les compliments de M. Sanders, je suis ici pour vous conduire à votre rendez vous, Madame Davenport.

*Que c'est gentil! Comme si je ne pouvais pas trouver mon chemin toute seule...mais bien sûr, il a omis de me dire où on allait dîner*

Je suis prête, allons y!

Ils n'allèrent pas bien loin. En fait ne quittèrent même pas l'étage, Nate n'en fit aucun commentaire même si ses idées allaient à un train de diable. Arrivés à destination, pour les effets, la porte d'une des grandes duplex, le steward ouvrit le panneau et s'effaça pour la laisser entrer.

Andrei Sanders avait vraiment l'allure d'un prince dans son smoking blanc, impeccable. Il avança vers elle, un sourire aux lèvres et Nate décela dans ses yeux un éclat admiratif qui la flatta profondément.

Un baise main plus tard, son petit cœur battant un peu trop vite, elle se vit conduire vers le balcon...Somptueuse table pour deux, lumière de chandelles, douce musique de fond, le champagne au froid dans son seau d'argent. Décor exquis et...romantique à souhait, en ayant l'océan sous la lune pour compléter l'effet magique.


Seigneur, Andrei...on ne peut pas dire que vous ne savez pas vous y prendre, c'est parfait...

*Il est parfait..mais bien sûr, tu ne vas pas le lui dire!*

Aucun besoin d'ouvrir la bouche, ses yeux parlaient pour elle et son sourire corroborait le tout. Un instant de flottement, pourquoi la regardait il ainsi?...

Le tintement du cristal en entrechoquant les coupes...en échangeant un regard de moyenne intensité qui lui fit, un instant perdre le sens de la réalité...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Lun 8 Mar - 3:05

Pourquoi l’avait-il choisie elle ? Excellente question. D’abord… par pur hasard. Il n’avait pas pour habitude de repêcher souvent des femmes dans des piscines ni de se faire renverser par elles dans une librairie. Cette succession de circonstances pouvait s’avérer troublante. En second venait le goût prononcé d’Andreï pour le risque. Il aurait pu se contenter de viser l’une des oies blanches du bord. N’étaient-elles pas légion à escompter une aventure durant cette longue croisière ? A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. S’il parvenait ne fusse qu’à émouvoir un peu la belle le satisferait. Lui le « pauvre » handicapé qui n’avait plus que son esprit et sa belle gueule à offrir mettait haut la barre. Nate Sommersby(au diable le Davenport) représentait un archétype. Outre le fait incontournable qu’elle était extrêmement jolie, cette jeune dame possédait un charme, un charisme certain. Ses propos, remarques, attitudes démontraient un esprit fin, libre et… audacieux. Qu’elle soit nantie d’un mari et d’enfants n’entrait pas en ligne de compte. Sorcière qui plus est… Beau programme en perspective. Cette invitation n’avait rien d’impromptu, Sanders calculait toujours tout… ou presque.
Dès qu’ils se séparèrent après la proposition à passer la soirée ensemble, Andreï s’activa.
Pas question de dîner dans un des dix restaurants du bord. La foule, les espions le dérangeaient. Certes c’était assez cavalier de convier Nate sur son balcon personnel. Y verrait-elle de sombres intentions ou une autre attention ? À méditer…
Net, carré, il commanda le dîner selon ses plans puis se prépara avec un soin très particulier. Noir ou blanc ? Le choix du smoking le laissa un instant indécis. Il finit par opter pour le second le jugeant plus adapté au décor planté. Romantisme à gogo ? Et alors ? La miss semblait adorer ça vu ses lectures actuelles. A l’heure dite, il expédia un domestique quérir sa belle.
Wow ! Pour belle elle l’était. Délicieusement moulée dans la soie noire, elle était divine.
Son baisemain, un regard de velours appuyé rendirent un hommage sincère à tant de beauté.
Elle sembla apprécier la mise en scène :


Seigneur, Andrei...on ne peut pas dire que vous ne savez pas vous y prendre, c'est parfait...

C’est vous qui êtes parfaite ma chère… Trinquons.

Les coupes tintèrent, les bulles chantèrent. Verre en main, ils s’approchèrent du rebord d’où la vue magnifique s’ouvrait sur l’océan moiré d’éclats de lune.


Ne m’en veuillez pas d’avoir choisi ce cadre. J’aime l’intimité. J’ai voyagé à travers bien des mondes et vu de multiples horizons. Partager avec vous celui-ci me comble, le savez-vous ?

Une pique, une fléchette… Une audace flatteuse en tout cas.

Vous n’êtes pas banale, Miss Sommersby. Rares sont les femmes qui peuvent se vanter d’éveiller mon intérêt. Je vous choque ? Je n’ai pas l’habitude de me livrer ainsi.

Il but un peu, posa sa coupe et prit un cigare de l’étui posé à proximité.

La fumée ne vous dérange pas, je le sais.

Elle tiqua légèrement.

Comment je le sais ? Mais voyons, n’est-il pas naturel de se renseigner sur ses fréquentations ? Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance avec soi, autant en profiter, non ? J’avoue vous m’avez intrigué. J’ai pris quelques libertés à surfer sur le Net. J’y ai trouvé des articles très… suggestifs.
Ne vous hérissez pas, cela ne convient pas à votre tempérament… Je me trompe rarement.


Andreï était très sûr de son fait mais là un 6ème sens hurlait en lui. Parano ou pas il aurait juré être observé. Bien que ne détectant pas physiquement l’espion, il se sentait… visé. Un sort informulé fusa discrètement, il envoya son cigare aux flots et déploya à nouveau son charme. Prenant délicatement les doigts de Nate il la convia :


Prenons place. Je n’ai requis l’aide que d’un seul garçon de salle. Je suis navré, je n’ai aucun talent pour la cuisine sinon je me serais fait un plaisir de vous servir moi-même.

Ses rapports lus en vitesse l’avaient bellement renseigné sur Davenport and Co. Le mari était gourmet et gourmand. Lui pas du tout qu’à cela ne tienne. D’autres atouts pouvaient jouer à son avantage. Qui sait ? La belle en avait peut-être marre de l’homme parfait ? Autant en profiter.
Service discret, impeccable, les convives furent comblés.


J’ai pris quelques libertés quant au menu. J’ai exclu tous les abats dont le foie… Tu détestes ça, non ?

Gagnait-il un point ? La suite le dirait ou non.
Le passage au tutoiement était très volontaire. Mine de rien, Andreï avançait ses pions dans cette partie d’échec particulière.
La littérature revint au tapis, les jeux, sports et autres aussi.
Comparer les goûts, envies, humeurs fut très amusant et… envoûtant.
Natasha répliquait au quart de tour avec humeur et entrain. De mémoire Sanders n’avait jamais rencontré si parfait duo.
Elle but avec modération, se souvenant sûrement de la veille. Il ne la poussa pas aux débordements, s’appliquant juste à ce que l’intimité créée fasse le reste.
La musique commandée jouait en sourdine. Galant, il l’entraîna dans une valse lente :


Nate… On est mal parti... Tu aimes ton mari, et moi… je l’envie...

Audace suprême ? Ses lèvres cherchèrent celles de sa compagne y déposant un affleurement sublime.. .
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Lun 8 Mar - 16:22

Amener un sourire sur ce semblant renfrogné ne s'avérait pas une mince affaire pourtant il fallait bien reconnaître que Sam déploya tout son talent. Justin Davenport semblait décidé à de pas changer d'attitude de la soirée.

*Le pauvre..enfin, tant pis...Je veux finir ce travail et rentrer chez moi, tu n'es ni confesseur ni psy...alors...*

Mais voilà que le second Martini semblait faire son petit effet, qu'elle veuille le convaincre de ne pas être la méchante de l'histoire amena des aveux singuliers.

Vous n’êtes pas méchante, c’est moi qui suis con. Nate et moi… Pourquoi vous embêter avec ça ?

Sam sourit, compatissante.

Vous ne m'embêtez nullement, M. Davenport. Vous avez quelque chose qui pèse sur votre âme...Parlez en...parfois le faire aide à se sentir mieux.

Elle attendait notre fils, elle l’a perdu et ne s’en remet pas. J’ai cru qu’un tour du monde sur le Queen Mary lui remonterait le moral… et je suis là à m’en mordre les doigts.

Cette confession la chagrina plus qu'elle ne l'aurait crû. Son expression désolée, encore plus.

Je...C'est terrible...

Mais essayer de le consoler ne donnerait rien de bon, à son avis, alors elle tenta une pirouette assez inespérée et se trouva en train de débiter, ce qui en un début, pouvait sembler assez débile mais qui bien vu...ne faisait que résumer ses pensées...Pensées assez farfelues quand même. Le résultat fut...inespéré.

J’ai faim maintenant. Qu’est-ce que vous nous avez concocté ?

*Eh bien...eh bien...Toi, tu avais besoin d'un coup de pouce pour le moral!*

Elle l'accompagna dans sa tournée d'inspection en souriant, satisfaite, sûre d'avoir donné en plein dans le mille. Davenport, le splendide, n'était qu'un jeune homme confronté à une situation difficile. Sam devinait aisément que son souhait le plus ardent avait été de voir naitre ce petite garçon. Orgueil masculin? Évidemment...Il ne serait ni le premier homme de la planète à désirer voir sa lignée perpétuée.

Pas de casserole qui ne fut découverte, pas de mets qui ne fut goûté. En bon connaisseur, il approuvait, se régalait...et finit même par s'excuser de son ex-abrupt.


Je suis désolé si je vous ai rabrouée tantôt. C’est bête… J’ai placé quelqu’un près de Nate. Pas un espion, pas pour surveiller ses faits et gestes, non, j’ai toute confiance en elle. Juste pour que rien de fâcheux ne lui arrive et qu’elle puisse obtenir tout ce qu’elle désire. Mais cet homme m’a envoyé des photos qui m’ont… énervé… déçu. Je ne voulais pas la voir éplorée mais ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne autant de bon temps… C’est idiot, je suis… jaloux, j’avoue…

Et voilà qui expliquait pas mal de choses. Lui, il souffrait les méfaits de la bureaucratie fiscale et sa petite femme adorée, au lieu de se morfondre tristement à bord du paquebot le plus somptueux de tous les temps, semblait avoir joyeusement trouvé un exutoire parfait pour ses peines.

*Exutoire qui doit avoir une belle allure, si je ne me trompe...sans cela, il ne tirerait pas cette tête!*

Mais bien sûr ce n'était pas le genre de question qu'elle aurait l'audace de poser même si la curiosité l'aiguillonnait. Ayant vu les photos de Mrs. Davenport, Sam n'avait aucun mal à s'imaginer les ravages que devait causer cette rousse superbe parmi la gent masculine à bord du QM2.

Mais voyons, M.Davenport...Un homme comme vous n'a rien à craindre de la concurrence déloyale...

Ça et lui dire qu'il était très séduisant revenait au même mais après les Martinis, le vin et autres alcools, Samantha avait les idées plus légères et se trouvait même d'humeur badine.

Que les lumières soient baissées au temps qu'une langoureuse musique envahissait l'ambiance lui sembla une consequence assez normale de cette soirée imprévue. Qu'il lui demande de danser avec lui n'était sûrement pas trop conventionnel mais elle ne le pensa pas trop et accepta.

*Tu es tombée sur la tête, Sam...*

Mais au bout d'un petit moment, elle n'y pensait plus. Il dansait divinement bien, même si ce slow était une peu trop lent pour découvrir ses vrais talents. Se trouver dans les bras de l'homme auquel elle était censée de compliquer l'existence était tout une première, se sentir parfaitement ravie en sentant son souffle dans son cou, s'entêter de l'arôme de son after shave, dangereusement plaisant.

Demain, nous essayerons d’en finir au plus vite. Tu es d’accord ?

Le "tu" l'émut, la troubla.

Oui...Bien sûr. On fera en sorte pour...que ce soit possible.

Finir plus vite...pourquoi? Pour pouvoir rejoindre sa rousse chérie au plus vite? Non...en cet instant précis, Sam eut presque l'assurance que ce n'était pas à sa belle épouse qu'il pensait...et cela lui provoqua un sensation très agréable, un délicieux frisson lui courant le dos.

*Rêve pas, ma fille!*

Mais son regard, longuement plongé dans le sien, la secoua encore plus même si elle essaya de se montrer calme...Une chance qu'on ne puisse pas entendre les battements de son cœur. Pendant un instant la jeune femme pensa qu'il allait l'embrasser mais il se contenta de déposer un baiser sur le bout de son nez avant d'appeler son elfe pour la raccompagner à sa chambre.

Bonne nuit, Justin...Merci de cette délicieuse soirée!

En suivant Briman, aussi sérieux qu'un archevêque, Sam remémora les évènements suscités en ces quelques heures. Incapable de penser à dormir, elle préféra se couler un bain. Plongée dans l'eau chaude et parfumée, Samantha Forrester repassa les détails de cette soirée....Quelque chose était en train de se passer...et cela n'avait rien à voir avec les arcanes de la comptabilité. Justin était trop séduisant, se sentait seul et avait le moral à plat...Elle cachait très bien le fait d'avoir un cœur sensible et d'être une romantique. Ses histoires d'amour avaient été banales, les hommes rencontrés manquant toujours de ce "quelque chose" d'indispensable pour elle...à part le charme, Sam avait besoin d'esprit...humeur, imagination, culture...

*Et bien sûr...tu viens de trouver tout cela en un seul homme...sauf, ma belle, qu'il n'est pas disponible...Vraiment?...*

Agacée avec ses propres idées, elle opta pour gagner son lit. Le sommeil n'était pas au rendez vous...non ainsi les idées de plus en plus échauffées qui couraient dans sa tête.

Elle prit le petit déjeuner seule. Pas trace de Justin Davenport nulle part. Sam se garda bien de demander quoique ce soit à l'elfe mais celui ci, comme si lui adresser la parole était une gênante corvée, finit par dire, du bout des lèvres.


Mon maitre vous attend au bureau.

Merci, Briman.

Effectivement, le maître de céans se trouvait déjà sur place et avait disposé les dossiers et classeurs de l'année 1997. Tout dans un ordre impeccable.

Je vois que...vous avez pris de l'avance.

Elle ne pouvait pas se décider à l'emploi du "tu", se sentant du coup assez timide, le contrôle de la situation lui échappait et cela la mettait mal à l'aise.

Prenant place à son bureau, elle essaya de se calmer et faire objectivement son travail, ce qui ne s'avérait guère facile, vu qu'il semblait aussi énervé qu'elle.


Parcourir des colonnes de chiffres sans presque les voir, demander, d'une voix voulue posée, un tel document ou telle facture, tenait du tour de force. Quand il était près, son after shave lui tournait la tête, dès qu'il s'éloignait, ses yeux le suivaient.

*Concentre toi, bon sang! arrête de baver comme une ado en mal d'amour! C'est quoi à la fin?...Seigneur, Sam...tu tombes tête baissée dans un énorme problème!*

J'aurais besoin des reçus de...Euh...oubliez cela...j'ai trouvé ce qu'il me fallait!

*Tu veux rire, idiote...tu ne sais même plus de quoi tu parles, là*

Il se rapprochait de nouveau...un peu trop près peut être? À ce rythme, le travail serait bâclé. Sam fit un effort et à la comme on peu, ils arrivèrent vers la fin de cette année tourmentée.

Je...vois que vous avez été à Berlin à la fin de l'année. Quoi? Encore à courir après votre copain? Mais qu'est ce qu'il fait cet homme?...Vraiment?...Dur à croire...Oui, j'ai entendu parler des Mangemorts, qui non?...Désolée d'apprendre qu'il a...ah bon...Contre sa volonté! Quelle histoire...

Passionnante en tout cas. Ainsi le blond avait été un méchant endurci. Que Justin ait lutté indéfectiblement pour le ramener sur le droit chemin ne fit qu'augmenter l'admiration de Sam et dans sa tête folle s'enchaînaient des idées pas trop orthodoxes à des allures définitivement...angoissantes.

La pause de midi fut la bienvenue. Pour alors Sam se sentait à peu près incapable d'aligner correctement deux idées sensées. Qu'elle ferme brusquement le livre à réviser et se lève avec une certaine précipitation sembla surprendre son hôte.


Je...euh...un début de migraine, excusez moi...je pense avoir besoin d'un peu d'air frais!

Et de quitter le bureau comme si elle avait le diable à ses trousses. Ouvrant la porte, elle se précipita à l'extérieur sans se soucier du froid.

Une fois dans le parc, elle respira profondément, une fois, deux...trois...l'air vif la fit frissonner mais tout était préférable à rester dans la même pièce que Davenport à se faire des idées saugrenues.


*Franchement, ma fille, cela ne marche pas du tout rond chez toi!*

Rond ou pas, cela allait de pire en pire. Le découvrir à deux pas d'elle, la fit pratiquement bondir sur place.

Ah...vous êtes là! Non...pas besoin de vous faire du souci...Ce n'est qu'une minable petite migraine...L'air frais fait des miracles...Je me sens mieux, merci...Faim?...

Penser à se retrouver de nouveau avec lui à la cuisine faillit la faire soupirer mais n'en fit rien.

Oui, pourquoi pas?...Manger quelque chose nous mettra d'aplomb pour...continuer le travail. Oui...allons y...

Il présenta son bras et Sam, en se taxant de triple gourde, s'y accrocha comme s'il s'agissait d'une planche de salut.

Cette fois le repas fut servi dans l'énorme salle à manger. Loin de la tentante intimité de la cuisine. Briman avait disposé la table de façon qu'elle se trouvait à une extrémité et Justin à l'autre.

*Sens de la loyauté exacerbé au maximum. Les elfes sont ils rapporteurs?*

Elle l'ignorait, n'ayant jamais eu de contact avec ces créatures mais devinait qu'avec celui là elle n'emportait pas les palmes de la sympathie.

Entreprendre une conversation quand on est séparés par une espèce de "no man's land" hérissé de fleurs et chandeliers d'argent, s'avérait une entreprise moyennement hasardeuse.

Ces Coquilles St. Jacques sont délicieuses!, se trouva en train de dire Sam à voix assez haute pour permettre être entendue à l'autre bout de la table.

Au point de vue de la diplomatique éducation des convives, s'égosiller si gentiment promettait un fiasco social d'envergure. Le meilleur à faire aurait été, sans doute, se taire et manger en pensant chacun aux vertus du travail bien fait et vite terminé. Échanger des civilités charmantes n'entrait pas en cause, pas besoin d'ameuter les alentours avec un début de flirt à cor et cris.

On échangea quelques banalités, faute de mieux mais ce qui se fit le mieux, fut un sollicite échange de regards et sourires par dessus les mètres de précieux acajou, survolant les ornements superflus. Le dessert fini, sans que Sam puisse dire de quoi il s'était agi, Justin proposa de prendre le café au séjour.

Je pense que cette après midi nous devrions entamer 1998...Nous arrivons au but. Bientôt vous pourrez faire vos bagages et prendre le Queen Mary...à la prochaine escale.

Le café faillit lui savoir amer. Sitôt émises ces paroles conciliantes elle s'en voulait déjà...

*Pourvu que 1998 ait été une année affreuse...qu'il ait égaré des reçus...paumé des factures...que je tombe sur une piste sûre de...double comptabilité...une petite malversation quelconque...*

Forte de cet espoir elle se remit à la tâche. 1997 déclaré affaire classée. 1998...Pas une virgule hors place, pas un document manquant...Même pas de copain aventureux à secourir. Se morigénant sévèrement de ce manque absolu de sérieux et loyauté aux sacrés principes du droit du contribuable, à 17:00 tapantes, Sam décida que c'en était assez pour ce jour.

Je suis une habituée des 6 miles par jour, au petit matin, avoua t'elle, cela me manque un peu...je sais le climat anglais est minable mais ce sera toujours mieux que m'ankyloser sur place...

Pour compléter l'argument de Davenport un silencieux mais obstiné crachin gâchait ses projets...Bien entendu, un homme comme lui ne manquant jamais de recours, voilà qu'il mettait à sa disposition la piscine intérieure.

Et dire que la seule chose qu'elle avait voulu était mettre de la distance...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mar 9 Mar - 2:38

Pour longue la nuit le fut. Incapable de fermer l’œil, Justin rêvassa. Invariablement il revit en boucles macabres les images d’une Nate différente de SA Nate. Peut-être son imagination jouait-elle trop ? Comme souvent dans ces cas d’insomnie, il débattit honnêtement avec sa conscience. Deux voix opposées luttèrent :

*Qu’est-ce qui te prend ? Ce gars n’est probablement qu’un passager ordinaire qui s’ennuie comme elle devait s’ennuyer, pauvre chérie. Ta pauvre chérie s’amuse comme une folle. Tu as ouvert la cage, l’oiseau s’est envolé. C’est ridicule. Nate n’était pas enfermée. Si elle devait me reprocher quelque chose je m’en serais rendu compte. Tu es un idiot doublé d’un aveugle. Crois-tu sincèrement qu’une chouette fille comme elle s’amuse avec toi ? Oh bien sûr tu la combles d’attentions… Tu n’oublies jamais un anniversaire ni la moindre occasion de lui démontrer ton amour fou. C’est normal, non ? Je pense avoir agi correctement… comme n’importe quel mari le ferait. Laisse-moi rire Davenport. Tu sais très bien que tu n’es pas n’importe quel mari ; il faut toujours que tu la ramènes. La ramener ? Quoi ? Ta grande gueule, sombre idiot... Crois-tu que Nate n’en a pas marre de ta démesure éhontée ? Tu ne sais pas faire une chose simplement, il faut systématiquement que tu cherches ce qu’il y a de plus beau, de plus grand. Mais… je ne vois pas où il a de mal à ça. Eh bien ouvre les yeux… Depuis que tu l’as épousée combien d’escapades à deux avez-vous faites ? Euh… Tu vois… Tu ne t’en souviens même pas. Tu cours sauver ton pote De Brent n’importe quand, veille bien sûr à assurer ta descendance mais comme romantisme c’est assez nul, mon cher. NUL ? Mais bon Dieu je n’ai que deux mains… et aussi un instrument de musique particulier… Nate ne s’est jamais plainte… La maternité la ravit. Elle est encore plus belle et tellement épanouie alors… C’est ce que tu veux croire mon ami. Franchement… deux gosses si rapprochés… tu aurais pu attendre un peu avant un troisième chantier, non ? Elle était d’accord. Je ne l’ai pas forcée quand même… en]]Elle souhaitait seulement TE faire plaisir… Ses désirs devaient être autres et tu n’en as pas tenu compte. [b]Je tiens compte de tout. Que tu crois… T’es-tu demandé si cela lui plaisait d’être difforme sans arrêt par tes soins ? De n’avoir pour horizon que de te donner un garçon ? Nate est une femme exceptionnelle mais tu l’as étouffée par ta grandiloquence. Là, elle respire un autre air : celui de la liberté.JE NE VEUX PAS LA PERDRE. Sans elle je ne serai qu’une lavette. Une belle lavette qui ne demande qu’à être ramassée… Qu’est-ce que c’est que ces bobards encore ? Fiche-moi la paix, tu dérailles. en]]Et toi tu es aveugle, complètement aveugle… [b]LA PAIX*

Rageur, Il mit fin au débat quoique des idées le turlupinèrent encore. Sam… Comment éviter de penser à elle ? Sous des dehors de stricte employée des finances cette jeune femme disposait de nombreux atouts. Pour être honnête, Justin avait beaucoup apprécié la fin de soirée. Bon, il avait un peu bu… pas de quoi fouetter un chat, il encaissait mieux que ça. Cette fille était très mignonne. Plusieurs fois elle lui était apparue comme un rayon de soleil dans la grisaille de son existence actuelle même si la majorité de ses pensées allaient vers Nate.

Le peu qu’il dormit fut un cauchemar infect où se mêlaient des images navrantes d’une Nate se fichant joyeusement de sa poire dans les bras d’un brun ténébreux et d’une Samantha Forrester qui soupirait pour ses beaux yeux. N’importe quoi…
Il se doucha longuement puis fila au bureau sans déjeuner. Il avait hâte d’abattre la besogne, d’en finir avec ce calvaire même si certains aspects étaient tentateurs.


Je vois que...vous avez pris de l'avance.

Miss Forrester avait finalement trouvé le chemin du bureau. Il avait sorti tout ce qu’il jugeait nécessaire au boulot et l’y attendait. Le retour au vouvoiement le mit de mauvais poil sans trop savoir pourquoi. L’épluchage recommença. Plusieurs fois l’Américaine lui sembla à côté de ses pompes. Avait-elle mal dormi ? Était-il le jouet de son imagination ? A chaque fois qu’il s’approchait il aurait juré qu’elle se troublait.

*T’as forcé sur l’after Shave. Tu l’indisposes.*

Je...vois que vous avez été à Berlin à la fin de l'année. Quoi? Encore à courir après votre copain? Mais qu'est ce qu'il fait cet homme?...

Il a l’art de se fourrer dans des situations impossibles. Là, il n’avait rien trouvé de mieux que de fréquenter d’un peu trop près une mangemorte.

Vraiment?...Dur à croire...Oui, j'ai entendu parler des Mangemorts, qui non?...

Cette femme l’avait embobiné de belles façons. Sous la contrainte il s’est fait apposer la marque des ténèbres.

Contre sa volonté! Quelle histoire...

Et encore, soupira-t-il, ce n’était que le début. Mais passons. Je l’ai ramené dans le chemin qu’il n’aurait pas dû quitter. Revenons-en à notre année. Que manque-t-il encore ?
Elle lui sembla vraiment distraite. Brusquement elle ferma ses livres et déclara :

Je...euh...un début de migraine, excusez moi...je pense avoir besoin d'un peu d'air frais!

Et lui de rester comme deux ronds de flans. Était-elle si mal en point ? Déjà il se voyait en train de l’emmener à Ste Mangouste quand l’idée lui vint de la suivre. Elle était là, juste à l’entrée du parc en train de se geler en respirant à grands coups. Sam sursauta presque en le découvrant derrière elle.

Ah...vous êtes là!

Je m’inquiétais. Ça va ? Voulez-vous un médecin ?

Non...pas besoin de vous faire du souci...Ce n'est qu'une minable petite migraine...L'air frais fait des miracles...Je me sens mieux, merci.

J’ai demandé à Briman de s’occuper du déjeuner.. Auriez-vous faim ?

Oui, pourquoi pas?...Manger quelque chose nous mettra d'aplomb pour...continuer le travail. Oui...allons y...

Merlin, elle semblait toute chose. Un truc clochait mais qu’il soit damné s’il devinait quoi. Il lui tendit un bras rassurant, elle s’y accrocha bellement.
Qu’est-ce que Briman avait foutu ? La table pour deux était dressée dans la grande salle ce qui les obligeait à se trouver à une distance kilométrique. La conversation s’en trouva altérée. Pour un peu Justin aurait envoyé au diable le protocole imposé par son elfe et franchis les mètres le séparant de sa vérificatrice.


*Faudra que je touche deux mots à Briman. Il a l’air de vouloir créer un gouffre entre Sam et moi. Il veille aux intérêts de Nate ou quoi ? S’il avait vu les photos, c’est aux miens qu’il devrait veiller*

Je pense que cette après midi nous devrions entamer 1998...Nous arrivons au but. Bientôt vous pourrez faire vos bagages et prendre le Queen Mary...à la prochaine escale.

*Tu parles… Pour me faire passer pour le plus sombre idiot que la Terre ait porté…*

Toute l’année 98 fut passée en revue à… le va comme je peux. Sam n’était décidément pas en dorme. Elle tenta d’en donner les raisons à 17h tapantes comme une bonne employée :

Je suis une habituée des 6 miles par jour, au petit matin, cela me manque un peu...je sais le climat anglais est minable mais ce sera toujours mieux que m'ankyloser sur place...

Tu as besoin d’exercices ? Le temps est minable. Si tu veux ma piscine est chauffée. Tu pourras t’y détendre autant que tu veux.

Il la guida et l’abandonna devant les cabines où elle trouverait un maillot à son goût et sa taille.
Vite, il fila sur l’ordi et y chercha de quoi alimenter sa fringale d’infos. Andreï Sanders n’était pas répertorié ; il pesta. Pas de message de Nate, il était trop tôt. Dans une paire d’heures peut-être…
Dépité, il ferma toutes les fenêtres et s’interrogea brièvement. Pourquoi perdre son temps ? Lui aussi avait grand besoin de détente. Ni une ni deux il fila enfiler son bermuda à fleurs favori et alla plonger gaiment dans les eaux tièdes pile devant une Miss Forrester en pleine brasse vigoureuse.


A deux, c’est plus marrant, non ? rit-il en s’ébrouant.

Tiens, elle piquait un fard.

*NdD elle est délicieuse ainsi*

Sans crier gare, il s’immergea et lui prit les pieds afin de l’entraîner sous l’eau. Surprise, la belle se prit la tasse. En surface elle gigota mieux qu’une anguille, crachant et pestant :

C’est juste un jeu Sam. Coule –mi et coule –moi sont sur un bateau, coule-mi tombe à l’eau, il reste…

Oups, à lui de boire le bouillon. Il éclata de rire en revenant en surface mais… la tête de Sam n’avait rien de marrant. Un effort de trop ? Une crampe ?

Sam, qu’est-ce que… ?

L’accrochant il rallia le petit bain et tapota les joues livides.

Sam ? eh, oh !

Le bouche-à-bouche fut la meilleure solution. Elle revint vite à la raison.

Ne me flanque plus de trouilles pareilles, je…

Ce qui se passa ensuite le dépassa…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mar 9 Mar - 11:33

Décor de rêve. La lune sur l’océan et un homme charmant dont les paroles la faisaient sourire, flattée.

C’est vous qui êtes parfaite ma chère… Trinquons.

Faisant cas omis, cela valait mieux, de la douceur de cet aveu, Nate porta sa coupe de champagne aux lèvres et en but une gorgée en pensant que si Justin avait vraiment placé quelqu’un pour la surveiller, elle aurait bien du mal à lui expliquer ses mensonges et sa présence dans la luxueuse cabine d’un homme, qui pour les effets, était un parfait inconnu.

Parfait inconnu ou pas, il savait parfaitement comment parler à une femme pour la faire se sentir spéciale.

Ne m’en veuillez pas d’avoir choisi ce cadre. J’aime l’intimité. J’ai voyagé à travers bien des mondes et vu de multiples horizons. Partager avec vous celui-ci me comble, le savez-vous ?

Que dire ? Sourire était un bon début au lieu de débiter quelque niaiserie sans aucun sens…mais il fallait bien dire quelque chose pour ne pas sembler une adolescente timide à court d’arguments.

Je commence à croire que ma calamiteuse présence ne vous est pas si désagréable, après tout. Non, je ne vous en veux pas d’avoir choisi ce cadre, il est sublime…Bien entendu, selon les règles de la bien séance…je ne devrais pas être ici, cela vous le savez aussi.

Nouveau sourire et un peu de champagne.

*Autant t’y noyer, ma chère, tu es en train de lui faire du charme…et va sans dire que lui n’y va pas de main morte !*

Vous n’êtes pas banale, Miss Sommerby. Rares sont les femmes qui peuvent se vanter d’éveiller mon intérêt. Je vous choque ? Je n’ai pas l’habitude de me livrer ainsi.

Tiens, voilà que le Davenport était reporté aux Calendes. Que fallait-il faire ? Porter la main au cœur et soupirer ? Papillonner des cils et prendre un petit air ahuri ?Nate se contenta de sourire et de le dévisager tranquillement.

Vraiment ? Vous ne me connaissez qu’à travers de mes frasques, Andrei. Chaque fois que nous nous rencontrons je suis en train de faire des catastrophes à répétition…Je ne suis pas banale, je vous l’accorde, encore une chance pour l’Humanité, à mon avis. Vous me voyez flattée, me doutant qu’attirer l’attention d’un homme comme vous n’est pas affaire facile. Non, cela ne me choque pas, cela me surprend.


Finie sa charmante tirade, elle préféra se tourner de nouveau vers la mer et boire son champagne en silence pendant qu’il allumait un cigare.

La fumée ne vous dérange pas, je le sais.

Cette assertion pleine de sûreté la fit se retourner et le considérer en arquant un sourcil interrogateur.

Tiens. Vous en savez des choses, Andrei…

Comment je le sais ? Mais voyons, n’est-il pas naturel de se renseigner sur ses fréquentations

Dans un petit mouvement d’humeur, elle déposa sa coupe et le regarda, sans trop d’aménité.

Habitude qui semble vous être propre, Andrei.

Il ne sembla pas vexé par le ton employé…pas du tout, en fait.

Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance avec soi, autant en profiter, non ? J’avoue vous m’avez intrigué. J’ai pris quelques libertés à surfer sur le Net. J’y ai trouvé des articles très… suggestifs.

Ah ! C’est bien cela ! Donc chaque fois qu’un tel ou une telle éveille votre attention vous sautez sur le Net et épluchez leurs vies. Dois je me sentir flattée ?...Que vous avez trouvé des articles très suggestifs…Je me demande bien de quoi, je ne pensais pas avoir éveillé l’intérêt du public…

Ne vous hérissez pas, cela ne convient pas à votre tempérament… Je me trompe rarement.

Je vous en prie…que pouvez vous bien savoir sur mon tempérament? En tout cas, mieux vous prévenir, j’ai un caractère épouvantable quand on me contrarie…Alors, vous avez gentiment cherché des détails sur ma vie?…J’espère que votre curiosité ait été satisfaite.

Inutile essayer de se fâcher avec cet homme qui déployait si sûrement les ailes de son charme, elle décida d’oublier cet épisode et jouir de cette surprenante soirée.

Prenons place. Je n’ai requis l’aide que d’un seul garçon de salle. Je suis navré, je n’ai aucun talent pour la cuisine sinon je me serais fait un plaisir de vous servir moi-même.

*Ce qui veut dire en peu de mots qu’il a aussi épluché le curriculum de Justin !*

J’ai pris quelques libertés quant au menu. J’ai exclu tous les abats dont le foie…Tu détestes ça, non ?

Elle ne réprima pas un sourire qui atteignant ses yeux, les fit pétiller allègrement.

En effet, je déteste les abats. Que d’autre as-tu découvert sur moi ?

Passer au « tu »avec tant de désinvolture était faire un pas en avant vers…une certaine intimité que Nate n’était pas sûre de souhaiter mais, à quoi bon se mentir, résultait dangereusement tentante.

Le repas était exquis, tout comme le reste. La conversation de Sanders, brillante, entrainante, prenante…Il n’y avait pas de thème inconnu pour lui. Il avait de l’humour pour tout, une fine ironie pour tourner l’aspect le plus morne en détail amusant.

La littérature les occupa un moment, revenant sur terrain connu. Parler jeux semblait s’imposer vu le talent déployé par Nate lors de sa prestation de la veille au soir.


Rien de quoi s’émerveiller…J’ai appris à jouer aux cartes en n’étant qu’une mioche…l’avantage d’avoir plein de cousins versés dans cet art.

Le sport mérita chapitre à part. Ils se découvrirent être tous deux passionnés des émotions fortes.

Toute ma famille a un faible pour l’équitation…Cela peut se comprendre, mon père est un éleveur reconnu mais bien sûr, tu dois le savoir. En fait, je ne sais pas pourquoi je te raconte tout cela…

Elle secoua la tête en souriant malicieuse et but un peu de vin.

Et ne te fais pas de souci…je ne vais pas m’enivrer ni chanter des airs d’opéra… J’ai arrêté ces stupides antidépresseurs. Il y a quelque chose qui me dérage terriblement est me sentir impuissante face à une situation…et encore pire face à un sentiment que je ne peux…surmonter. Mais enfin…oublions cela…J’aime les régates…cette sensation unique de pouvoir vaincre la mer, d’avancer, de filer sur les vagues…c’est exaltant… sentir le vent, les embruns…Conduire une voiture à toute vitesse est aussi très revigorant…mais…

Avec une petite moue marrante elle soupira profondément.

Bien entendu, on n’attend pas ce genre de comportement d’une mère de famille et épouse dévouée…Pas plus que faire de l’alpinisme ou de risquer le cou en une course de snowboard…Tant pis, faudra que je sois sérieuse le restant de ma vie…

Mais ce n’était pas le moment d’y penser…au restant de sa vie. La musique, l’ambiance, cette douce intimité qui semblait s’être installé entre eux, invitait à la danse, à un peu d’oubli…

Cela faisait très longtemps que Nate ne dansait avec un autre homme que son mari. Se retrouver dans les bras d’Andrei Sanders lui produisit une étrange émotion…Une émotion qu’elle savait très bien ne pas devoir ressentir…mais qui était là...légèrement angoissante, présente, pressante…vivifiante. Corroborant l’incontournable fait d’être bel et bien vivante, d’attirer l’attention de cet homme fascinant…

Nate… On est mal parti... Tu aimes ton mari, et moi… je l’envie...

Juste le genre d’aveu, fait d’une voix profonde qui faisait tourner la tête à n’importe quelle femme…qui ayant un brin de bon sens aurait fui comme s’il était le Diable en personne mais Natasha Sommerby-Davenport releva la tête et le regarda, à peine si un peu ahurie.

Andrei, voyons…

Pas le loisir de continuer avec quelque sage exposition, il lui effleurait la bouche d’un baiser, léger comme une caresse qui la fit tressaillir et s’écarter lentement de lui.

Définitivement, celle-ci n’a pas été la meilleure idée de la soirée.

Le voyant prêt à riposter, elle leva la main et poursuivit.

Non. Je ne suis pas fâchée, ni vais te gifler et t’envoyer au diable. Ni suis folle et non,l’alcool n’a rien à voir. Je me sens parfaitement bien…cette soirée est parfaite…le baiser aussi, à quoi bon mentir…mais bien entendu, ce n’est pas le chemin dans lequel je pense m’engager, tu t’en doutes bien. Je me sens à l’aise avec toi…en fait tu as tout pour plaire à une femme, tu es ingénieux, séduisant…très séduisant mais crois moi…je ne suis pas la fille qu’il te faut…Tu sais, ma petite conscience a la mauvaise habitude de me dire des choses terribles à l’oreille…

Sans le regarder, elle se dirigea de nouveau vers le balcon, la mer avait toujours un effet apaisant sur son esprit…Esprit qui juste en ce moment s’égarait dangereusement. La meilleure chose à faire aurait été faire demi-tour, gagner la porte et aller s’enfermer à double tour dans sa cabine pour se jeter à corps perdu dans un de ces romans à l’eau de rose.

Mais elle resta là, le cœur battant, les idées en goguette…
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 10 Mar - 0:32

Il avait osé et ne le regrettait pas une seconde. Certes il ne s’était pas attendu à ce que la belle lui saute au cou mais au moins elle ne l’avait pas repoussé brutalement ni giflé et n’était pas partie en courant non plus. De plus il était certain de l’avoir sentie frissonner avant de s’écarter.
Donc… Tous les espoirs restaient permis.
Il eut cependant droit à un charmant sermon :


Non. Je ne suis pas fâchée, ni vais te gifler et t’envoyer au diable. Ni suis folle et non, l’alcool n’a rien à voir. Je me sens parfaitement bien…cette soirée est parfaite…le baiser aussi, à quoi bon mentir…mais bien entendu, ce n’est pas le chemin dans lequel je pense m’engager, tu t’en doutes bien. Je me sens à l’aise avec toi…en fait tu as tout pour plaire à une femme, tu es ingénieux, séduisant…très séduisant mais crois moi…je ne suis pas la fille qu’il te faut…Tu sais, ma petite conscience a la mauvaise habitude de me dire des choses terribles à l’oreille…

Et elle lui tourna le dos, non pour s’enfuir mais pour retourner au balcon.

* Il faut vraiment croire que tu ne lui déplais pas…*

De son oeil amusé et connaisseur, il suivit la silhouette parfaite qui s’appuya à la balustrade.
La belle ne serait pas facile à vaincre, Andreï n’en avait jamais douté. D’ailleurs le contraire l’aurait profondément déçu. Quoi de plus émoustillant qu’un bon vieux jeu du chat et de la souris, surtout quand la souris se montrait si délicieuse. A lui de faire en sorte de ne pas l’effaroucher… Elle lui avait sorti plusieurs compliments très flatteurs pour le moral. D’après ce qu’il avait pressenti sur le caractère de la dame rousse, jamais elle ne les aurait émis s’ils n’avaient été sincères.
De son pas de canard boiteux, lui qui se déplaçait jadis avec une grâce féline, Andreï s’approcha de Nate sans pour autant la toucher. Très doucement il souffla :


Je n’ai pas interrompu ton petit discours moralisateur vu que tu ne le souhaitais pas. Désolé *Tu parles* si je t’ai troublée. Il n’était pas dans mes intentions de faire autre chose que de rendre hommage à ta beauté. Des filles, j’en ai croisées. Au sens banal du terme tu n’en es pas une à mes yeux, tu es une jeune femme pleine de bon sens et dotée d’un dynamisme singulier. Tu prétends ne pas être celle qu’il me faut…? Qu’en savons-nous ? Nous nous connaissons à peine. Si tu as commis pas mal de bourdes en deux jours que l’on s’est croisés, cela n’ajoute que du piquant à ta féminité. Là, en une soirée, ne nie pas, nous nous sommes trouvé beaucoup de points communs. Je sais et comprends très bien ce qui te retient… Cela s’appelle honneur et devoir. Est-ce mal de désirer se sentir vivant ? Est-ce mal d’essayer de changer d’horizon quand le vôtre vous étouffe ?
Ta petite conscience devrait ruminer cela
.

Il s’écarta un peu, cherchant dans un alcool la force de poursuivre :

Tu t’es hérissée tantôt parce que j’avais tenté d’éplucher ton profil. Sache que je laisse rarement place au hasard. Je suis ainsi point final. Je ne te promettrai pas la lune ni ne voudrai plus que ce que tu consentiras à m’accorder. Ton amitié me sera précieuse quelles qu’en soient les conséquences. Maintenant tu vas retourner sagement dans ta cabine, je t’y raccompagne si tu veux. Prendrons-nous le petit déjeuner ensemble ? En tout cas, je serai à la piscine à mon heure.

Il prit sa main qu’il jugea glacée, il déposa un baiser et la laissa s’envoler.
Peu habitué à se remettre en question, Sanders se servit un Bourbon bien tassé, renvoya le garçon discret qui avait tout débarrassé et avait passé une demi-heure dans le jacuzzi. Rien n’était joué, la partie ne faisait que commencer.
Le matin, il fit sa tournée habituelle avant d’aller nager. Il ne s’étonna pas de ne pas y rencontrer Nate. Le cap était mis sur la Barbade. L’atmosphère se réchauffait agréablement pour certains. Plus nombreux à sortir plus tôt, Andreï se vit contraint de réintégrer la salle de musculation hâtivement. Suer et peiner lui firent du bien. Sans qu’il le voulût ses idées revenaient très souvent, trop( ?) vers un charmant minois. Quoiqu’il fasse pour les chasser, elles revenaient en force.
Se traitant d’imbécile, il se doucha changea et hésita devant le téléphone. Sa main se tendit vers le cornet, il la retira.


*À elle d’appeler ou pas. Je lui ai laissé les cartes.*

Son repas solitaire fit retomber son beau moral. La miss devait avoir réfléchi et préféré ses romans idiots à une aventure hasardeuse probablement sans lendemain.
Non, il n’irait pas arpenter les ponts ou restaurants dans l’espoir de la croiser par... hasard.
Autant déjà changer d’objectif… Après tout pourquoi pas ? Tant de galantes présences féminines hantaient les lieux…


*Attiser sa jalousie serait peut-être porteur ?*

Aussi, déployant à nouveau ses dehors les plus conviviaux, Sanders s’octroya-t-il des contacts multiples. Tous lui parurent mièvres ou sans intérêt.

*Bon Dieu qu’et-ce qu’elle m’a fait comme effet ?*

Un sentiment d’insécurité profond dépassait pourtant ces préoccupations de séduction. Plusieurs fois, il suspecta d’être le sujet d’une attention particulière. Il était coupé en deux. Une part de son esprit veillait à sa sauvegarde, une autre se perdait dans des considérations plus volages.
Une autre journée à moitié solitaire se déroula selon la routine. Nate s’était-elle résolue à s’enfermer en cabine ? Il ne la croisa pas une fois. Doucement Andréï se résignait. Il avait joué et perdu. Ça faisait mal mais il survivrait. N’avait-il pas vécu pire que cet échec somme toute prévisible ?
Il fumait un cigare en regardant l’océan défiler dans un éclatement splendide du soleil couchant quand son 6ème sens l’avertit trop tard :


Sanders, retourne-toi. Pas un geste de travers ; on te connaît.

Avec une lenteur consommée, il pivota et toisa froidement deux individus qui le narguaient, automatiques pointés :

Tiens ? Piotr Osamovitch et Peter Larskin. De concert pour ma pomme, vous me gâtez.

Tu dois payer tes dettes, dit le plus costaud des deux.

Lesquelles ? ironisa Sanders. Brown m’en veut toujours d’avoir détourné ses millions ? Edwards d’avoir fait foirer ses transactions ? A moins que ce ne soit Mrs Kettel qui m’en veuille de l’avoir plaquée après l’avoir soulagée d’un mari encombrant ? Avant de passer l’arme à gauche j’aimerais quand même savoir qui vous envoie, mes « amis ».

Voilà ce que c’était que d’avoir la tête ailleurs. Sa prudence proverbiale en prenait un vache coup. Coincé de belle façon, il ne devrait qu’à un miracle de survire à un tel coup bas. Il tenta de glisser la main vers sa baguette dans sa poche, un tir du silencieux pointé lui déchira l’oreille :

On a dit pas un geste, aboya le second qui ressemblait à un furet sorti d’une lessiveuse.

Pourquoi vous énerver ? Nous sommes-là dans un coin désert avec pour seul témoin ce coucher de soleil admirable. Faites donc ce que vous avez à faire, je m’en moque.

Bravade ultime ? Oui et non. A part prier, il ne restait aucun espoir de s’en sortir.

J’aimerais émette une dernière requête, si j’ai le droit.

Dis toujours qu’on rigole.

J’aimerais que l’on porte un grand bouquet de fleurs à Mrs Davenport, suite 33 avec ces mots…

Regrets éternels, c’est tout ce à quoi tu auras droit. Adieu Sanders, se marra Osamovitch.

Finir ainsi n’était pas dans ses intentions. Un réflexe de survie le fit plonger sur le côté comme le second coup de feu partait. Sa jambe gauche reçut la balle, il ne sentit rien même s’il perdait du sang en abondance. Sa baguette jaillit, l’Avada Kedavra frappa, implacable. C’est alors qu’un chien furieux, issu d’on ne sait où, aplatit au sol l’autre adversaire.
Des miracles existent. Celui-ci en était un. Soudain atteint d’une faiblesse innommable, Sanders défaillit alors qu’un ange apparaissait :


Nate... j’aurais voulu te dire…

Fondu au noir.
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Mer 10 Mar - 13:45

Piscine intérieure? Centre d'entrainement olympique plutôt! Seigneur! Dans cette maison tout était démesuré. Parfait. Organisé. Sam en était soufflée. Dans la cabine désignée, elle trouva, entre autres, un vaste choix de maillots de bain et bien entendu, ils étaient tous parfaits, de marque et...à sa taille.

*Il ne s'étouffe pas avec tant de splendeur!?*

Évidemment non. Pour Justin Davenport cela représentait un "modus vivendi", son "modus vivendi" à lui. Pour étrange que cela puisse paraître Samantha Forrester se trouva en train de le prendre presque en pitié. Quelles carences de sa vie voulait il compenser avec tant de grandeur? Que voulait il prouver? Se prouver? Un homme comme lui avait donc besoin de démontrer quelque chose au monde?...Avait il un besoin quelconque, tant qu'on y était?

*Ben on dirait que oui...*

Elle essaya de l'imaginer en pauvre. Il aurait fait un bien piètre rôle. Ne se lassait il donc pas de tout avoir? De pouvoir combler tous ses désirs rien qu'en claquant des doigts...ou d'un coup de plume à son livre de chèques?

*À croire que non...voilà que sa belle semble partie vers d'autres horizons, cela le mine...Pauvre Justin.*

Une longueur, deux, trois, quatre. Des brassées énergiques, astreignantes, efforcées, régulières, une belle cadence qu'elle essayait de maintenir pour calmer les sursauts de son esprit.

Et voilà qu'en plein milieu de cette apparente paix, le millionnaire analysé sautait dans l'eau avec l'enthousiasme d'un gamin à son premier jour de vacances.


A deux, c’est plus marrant, non ?

Sam prit une bouffée d'air et sentit le rose lui monter aux joues.

*Franchement, ma vieille, tu perds les moyens, là.*

Marrant?...Oui, sans doute.

Mais elle n'y croyait rien. Dangereux plutôt. Voilà ce que lui semblait cette idée farfelue.

Tout aurait pu se passer tranquillement si ce gamin trop vite grandi n'avait pas voulu jouer...à la faire couler. S'immergeant et la prenant par les pieds, l'animal la fit couler et Sam but, tout bêtement, la tasse. Elle détestait ce jeu idiot et lui fit part de son opinion une fois revenue à la surface.

C’est juste un jeu Sam. Coule –mi et coule –moi sont sur un bateau, coule-mi tombe à l’eau, il reste…

Dieu, qu'il était enfantin mais autant lui faire plaisir. Sans se gêner pour plonger, elle posa ses mains sur sa tête et le fit couler joyeusement...sauf que la joie ne fut pas de longue durée. Un stupide malaise la saisit tout à coup et sans rien comprendre, Sam sentit que l'air lui manquait...

*Non..pas maintenant...Pas...*

Sam, qu’est-ce que… ?

Il avait l'air franchement alarmé et elle s'en voulut de l'effrayer de la sorte mais donner des explications demanderait trop de temps...de toutes façons, elle se sentait déjà...ailleurs.

Sam ? eh, oh !

Elle pouvait sentir qu'on lui tapotait gentiment les joues mais se sentait incapable d'articuler le moindre son et puis...

*Tu es morte?*

Curieuse manière de la ramener à la vie...enfin, pas si curieuse que cela vu qu'il pensait la voir trépasser par manque d'air. Quoi que ce soit le contact de sa bouche sur la sienne lui fit l'effet d'une décharge électrique...d'une délicieuse décharge électrique qui donna lieu à une réaction non planifiée.

Que lui prit il? Personne, même pas elle ne pouvait le savoir...Le fait est que Sam se trouva en train d'embrasser, chaleureusement Justin Davenport, qui, si bien pris de court en un début, sembla plutôt charmé par la tournure que prenait son sauvetage. Charme qui ne dura que les instants strictement nécessaires pour que miss Forrester recouvre sa lucidité et s'écarte, assez vivement, de lui.

Excuse moi...je ne sais pas ce qui m'a pris!

Elle eut la présence d'esprit de rougir décemment mais de ne pas sembler trop incohérente. Après tout il ne s'était agi que d'un innocent petit baiser de rien du tout.

Je...crois avoir nagé trop vigoureusement et puis...ce...petit jeu...enfin...je ne suis pas au top de la forme, pas étonnant que cela me chamboule les idées. Cela ne se répètera plus...Maintenant...il vaut mieux que je me sauve. Gerry doit attendre mon appel et il faut mettre mon courrier à jour.


Avant qu'il ne s'avise à la retenir, Sam se hissa agilement sur le bord et attrapant une serviette s'en enveloppa, incapable de continuer face à lui vêtue d'un bikini si succinct.

On...on se revoit plus tard.

Cela ressemblait sans doute à une fuite en toutes règles mais c'était la seule option qui restait.

Sans trop savoir comment, Sam se retrouva dans sa chambre, adossée à la porte fermée, yeux clos, elle respira un bon coup, très profondément.

*Remets toi les idées en place, Forrester. Que veux tu? Le séduire?...Bien sûr, l'idée est très tentante mais tu risques de t'y prendre les doigts...Et quoi?...Le pauvre mérite quelque chose de mieux que se morfondre de si triste façon à cause de sa rousse de femme. Super, ma belle et toi quoi, tu vas le sauver de sa misère!?...Tu radotes!*

Elle se doucha rapidement puis inspecta ses bagages, que le Claridge's avait envoyés à La Folie suivant sa demande. Avoir ses affaires et ne devoir plus se servir des splendeurs magiques de cette garde à robe surréaliste, la rassura un peu la faisant retrouver son aplomb.
Une longue et joyeuse conversation avec son père lui rendit sa belle humeur. Courrier consciencieusement révisé et répondu, selon le cas, l'heure de retrouver son hôte approchait.
Nouvel énervement. Choisir que mettre pour le dîner lui demanda pas mal de temps, sans parvenir à prendre une décision, elle sonna un domestique. L'indéfectible Briman fit acte de présence et la renseigna, d'un ton jugé pompeux, sur les habitudes de la maison. La veille avait été une triste exception, à son docte avis, ce soir la tradition serait respectée.
Après ces cryptiques déclarations Sam n'eut d'autre recours que supposer que le maître de céans apparaitrait dans un impeccable smoking et qu'elle devrait mettre de sa part pour ne pas dépareiller.


*Pompe et circonstances!*

Si c'était cela que la bonne vieille tradition voulait, elle serait servie.

La longue robe de soie ivoire la moulait somptueusement. Pas de décolleté, on pouvait penser à une monacale sobriété même si ses bras restaient à découvert...mais il suffisait de se retourner pour que cette idée de réserve moraliste s'enfume...son dos restait à découvert jusqu'aux limites de la décence...doré, parfait, provoquant.


Très sûre d'elle, Sam dirigea ses pas vers le salon où, selon les indications de l'elfe-majordome, le maitre de maison l'attendait.

Un agréable feu crépitait dans l'âtre, la lumière était douce, l'ambiance élégante et parfaite tout comme l'homme qui, debout près de la cheminée, semblait absorbé dans la contemplation des flammes.


Bonsoir, Justin. J'espère ne pas être en retard.

Il se retournait vers elle, Sam sourit...
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MessageSujet: Re: Tentations(fe)   Tentations(fe) Play211Jeu 11 Mar - 0:48

Tout cela n’était parti que dans la louable intention de porter secours à un corps en perdition. Très joli corps du reste mais Davenport le remarquait à peine. Lorsque Miss Forrester transforma ce bouche à bouche salvateur en baiser, il sentit naître en lui quelque chose d’inédit depuis longtemps. Une sorte de tressaillement interne le prit aux tripes et un signal de « danger » s’alluma dans son cerveau subitement embrouillé. N’empêche voilà une façon bien charmante de le remercier même si une étrange chaleur s’emparait de lui. Si Justin se trouva confus, que dire de Sam qui s’écarta brusquement comme si une aiguille l’avait piquée. Assez rouge elle débita très vite :

Excuse moi...je ne sais pas ce qui m'a pris!

Ça n’a pas d’importance. Tu m’as fait peur.

Je...crois avoir nagé trop vigoureusement et puis...ce...petit jeu...enfin...je ne suis pas au top de la forme, pas étonnant que cela me chamboule les idées. Cela ne se répètera plus...Maintenant...il vaut mieux que je me sauve. Gerry doit attendre mon appel et il faut mettre mon courrier à jour.

Pourquoi diable s’énervait-elle ainsi ? Avant qu’il ait pu faire un geste, elle s’enveloppait d’une sortie de bain :

Sam, voyons, vas-tu bien? Veux-tu que j’appelle un médecin ?

Elle lui balança un au revoir sec et fila. Lui, comme deux ronds de flanc, se trouva bête à barboter tout seul. Lentement, il entreprit de couler des brasses. Les charmantes voix de sa conscience revinrent au galop :

*je ne comprendrai jamais les femmes… Au moins une vérité que tu admets. J’en aurais d’autres que j’ignore ? Que tu veux ignorer, nuance… Avoue, avoue-le donc que cette situation t’a plu… Ben oui, et alors ? Ça ne change rien au fait que j’aime Nate. Elle est la seule qui compte et comptera même si Sam est très attirante! Tatata… Tu es au moins moins aveugle qu’hier. Quel effet cela te fait-il Davenport d’être jugé assez séduisant pour troubler ainsi Forrester ?
Aucun ! Menteur ! Ton égo n’est-il pas flatté ? Ton moral moins désenchanté ? Un peu… D’ailleurs elle a dit qu’elle ne recommencerait pas. Elle n’allait pas déclarer le contraire pauvre cloche. Si tu sais bien y faire… Jadis tu ne te débrouillais pas mal avec les filles… Je n’ai plus besoin de prouver quoique ce soit à qui que ce soit. J’ai mis du temps à trouver ma perle, je l’ai. Tu sais parfaitement que rien n’est jamais acquis sinon pourquoi serais-tu tellement en rogne pour quelques photos. Je… Je ne support pas l’idée que Nate pourrait être plus heureuse avec un autre que moi, c’est aussi simple que ça. Quel orgueil ! Tu te crois unique, le seul à pouvoir la satisfaire ? Laisse-moi te dire que… Va au diable !*

Les brasses se transformèrent en un crawl vigoureux. Combien de longueurs abattit-il il n’en sut rien. Il nagea jusqu’à être au bord de l’épuisement et complètement vanné, sortit enfin.
Lessivé de corps et d’esprit, il se doucha puis ses pas le conduisirent morose… à son bureau.
Un œil à la pendule le renseigna sur l’heure. En ce moment Nate devait faire une descente à Fort Lauderdale. Une petite manipulation à l’écran lui confirma que son compte en banque venait de subir une fameuse ponction :


*Elle s’amuse comme elle peut, la pauvre…*

Dix minutes plus tard sa tête s’allongeait devant les clichés expédiés par Portland.

*Non d’un tonnerre ! Encore avec le même gars ? Mais qu’est-ce qu’elle lui trouve à ce ténébreux ? *

Un rapport succinct suivait :

Cher Mr Davenport, votre épouse semble se porter à merveille malgré la légère beuverie de la veille. Je n’ai pas encore eu le temps de trouver beaucoup de renseignements sur Sanders mais j’y travaille

*T’as intérêt*

Il se contenta d’inscrire qu’il escomptait des résultats rapides et exigeait qu’une surveillance encore plus étroite soit mise en place.
Contacter la nouvelle Zélande à cette heure était devenu habituel. Au moins y reçut-il de bonnes nouvelles sur la santé de ses filles. La grand-mère de Nate lui trouva une mine tristounette. Il détourna les questions en parlant de ses ennuis fiscaux et de l’absence pesante de sa femme. Là encore, Granny voulut se montrer rassurante :


Se ressourcer à distance est souvent bénéfique à un couple.

*Toi, tu sais des choses que j’ignore…* Si un couple bat de l’aile peut-être mais je ne pense pas que le nôtre en soit à ce point.

Sois patient Justin. Notre Nate a besoin de changer… sa routine. Je suis certaine que…

Il coupa assez sèchement le contact. Lui n’était plus sûr de rien.
A nouveau déçu et tourmenté, Davenport réalisa qu’il était presque temps d’aller dîner. Se changer ? à quoi bon ? Il se servit un verre et s’assit devant les flammes de la cheminée qui le captivèrent longuement.


*Sa routine… Qu’est-ce qu’elle reproche à sa routine ? Elle ne s’est jamais plainte de rien, que je sache. Est-ce si dur d’être gâtée, de n’avoir qu’un mot à dire pour tout obtenir sur un plateau doré ? Si sa famille voyait comment elle se comporte, je parie qu’ils seraient heureux tandis que moi…*

Bonsoir, Justin. J'espère ne pas être en retard.

Mu par réflexe, le jeune homme se redressa. Il faillit retomber assis devant la divine apparition devant lui.

Euh… non, pas du tout, excuse-moi je… Je rêvassais. Tu es… splendide. Euh… beaucoup trop pour ce que j’avais prévu mais… ne change rien surtout.

Bon Dieu il se sentait idiot d’être là en jeans et polo alors qu’elle resplendissait dans une tenue très, mais alors très seyante.

Je parie qu’il y a du Briman là-dessous. C’est lui qui t’a dit de…

La confirmation s’effectua avec un gracieux pivot du buste qui permit à Justin de découvrir le dos le plus adorablement dénudé qui soit. Ebahi, il déglutit :

Attends-moi deux minutes. Sers-toi un verre, je reviens.

Avant qu’elle ne dise un mot pour le retenir, Justin bondit.
Voilà exactement l’exutoire dont il avait besoin : se défouler sur quelqu’un. Briman allait savoir de quel bois il se chauffait. Non mais qui était le maître dans cette baraque en définitive ?


Briman, gronda-t-il dès qu’il fut hors de portée des oreilles de Sam.

L’elfe affolé se présenta. Jamais Davenport ne l’avait hélé sur un ton pareil.

Maître ?

Explique-toi ! Pourquoi as-tu conseillé à Miss Forrester de se mettre sur son trente-et un ? J’avais prévu un barbecue, idiot.

J’ai dû mal comprendre, je suis désolé. J’ai mis le couvert à la grande salle. Je croyais…

Tu me prends pour un imbécile, Briman ? Depuis que Sam… Miss Forrester est ici tu fais tout de travers… sciemment, ne nie pas.

L’air penaud, l’elfe siffla :

Je défends simplement les intérêts de ma maîtresse qui…

Qui se marre comme une folle en compagnie d’un autre homme. Ah ! Ça te la coupe, non ?
Désormais, tu ne te mêles plus de ce qui concerne Forrester. Dans quelques jours elle aura quitté la maison. Je tiens à ce que tu tiennes ton rang à la perfection ou je te fiche mon billet que je te flanque dehors. N’oublie pas que JE suis ton maître.


Sa rage était un peu sortie mais il éprouva le besoin morbide d’en rajouter :

Tes plats tu te les mangeras tout seul. Nous sortons.

Un saut à l’étage, smoking revêtu en un tour de magie, il redescendit apportant un manteau de vison dont il espérait couvrir certains appâts tentateurs, sauf que…

Mais…

Les sorcières sont étranges ou alors était-ce la majorité des femmes ? Maintenant Sam était vêtue d’une tenue beaucoup moins affriolante quoique merveilleusement ajustée.

Tu t’es changée ? Ben j’ai l’air d’un parfait idiot, là ! Je parie que la petite curieuse n’a pas pu s’empêcher de regarder en cuisine. Oui, j’avais prévu un simple barbecue. Il fait trop froid pour manger à l’extérieur mais la véranda chauffée est juste à côté du grill. En te voyant si… éblouissante j’avais pensé t’emmener dîner à Londres. On ne va pas passer la soirée à se métamorphoser, non ?

Cet intermède lui avait radicalement rendu sa jovialité. Sans façon, il tomba la veste, releva ses manche et entraîna Sam vers la salle vitrée douillettement chauffée. Des drinks et un tablier apparurent. Servant les uns, passant l’autre Davenport se montra sous son meilleur jour en jouant avec les brochettes et côtelettes tel un pro des grillades. Bien évidemment, en parfaite Américaine Samantha ne demeura pas en reste et lui tint la dragée haute en lui prouvant sa dextérité culinaire. De délicieuses salades accompagnèrent les viandes et les propos détendus furent tout aussi savoureux.

Je voudrais m’excuser pour l’attitude de Briman. Sans doute que je lui laisse trop de libertés. Il n’en fait qu’à sa tête ces temps-ci. Je me demande pourquoi, quoique je m’en doute… Il ne m’a jamais vu recevoir à seul une aussi jolie employée du gouvernement et se fait des idées…

Tiens, lui aussi s’en faisait-il ou Sam rosissait à nouveau ? Sciemment Justin bannit le prénom de son épouse de la conversation. S’il fit allusion aux enfants, ce fut avec modération. Après tout si Nate prenait du bon temps, pourquoi n’en ferait-il pas autant ? Et là, franchement, sans arrière-pensées il s’amusait.

La soirée s’acheva en grillant des marshmallows devant la cheminée en riant à l’évocation de frasques de jeunesses. Justin était ravi de découvrir Salem par l’intermédiaire d’une Sam enjouée et trouver des réparties assez amusantes pour la faire rire.
Le temps s’étira, on aurait dit qu’aucun d’entre eux n’avait envie d’abandonner la partie engagée…


Demain, c’est décidé, on ira faire un tour en voilier. Ça devrait te plaire. Maintenant que dirais-tu d’une partie d’échecs… Non, tu as raison trop sérieux pour cette heure. Bavboules ? Cartes explosives ? Autre ?

Les possibilités de jeux à deux étaient multiples…
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